Le Corbusier
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<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
Charles-Édouard Jeanneret-Gris, né le 6 octobre 1887 à La Chaux-de-Fonds,<br />
dans le canton de Neuchâtel, et mort le 27 août 1965 à Roquebrune-Cap-Martin,<br />
plus connu sous le pseudonyme de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, est un architecte, urbaniste,<br />
décorateur, peintre et homme de lettres, suisse de naissance et naturalisé français<br />
en 1930.<br />
C'est l'un des principaux représentants du mouvement moderne avec, entre autres,<br />
Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Alvar Aalto et Theo van Doesburg.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> a également œuvré dans l'urbanisme et le design. Il est connu pour<br />
être l'inventeur de « l'unité d'habitation », concept sur lequel il a commencé à<br />
travailler dans les années 1920, expression d'une réflexion théorique sur le<br />
logement collectif. « L’unité d’habitation de grandeur conforme » (nom donné par<br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> lui-même) ne sera construite qu'au moment de la reconstruction après<br />
la Seconde Guerre mondiale, en cinq exemplaires tous différents, à Marseille,<br />
Briey-en-Forêt, Rezé près de Nantes, Firminy et Berlin. Elle prendra valeur de<br />
solution aux problèmes de logements de l'après-guerre. Sa conception envisage<br />
dans un même bâtiment tous les équipements collectifs nécessaires à la vie —<br />
garderie, laverie, piscine, école, commerces, bibliothèque, lieux de rencontre.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> en 1933<br />
Présentation<br />
Nom de naissance Charles-Édouard Jeanneret-Gris<br />
Naissance 6 octobre 1887<br />
La Chaux-de-Fonds (Suisse)<br />
Décès 27 août 1965 (à 77 ans)<br />
Roquebrune-Cap-Martin (France)<br />
Nationalité Suisse<br />
France à partir de 1930<br />
Mouvement(s) Mouvement moderne<br />
Formation Auguste Perret<br />
Peter Behrens<br />
Œuvre<br />
Réalisations Villa Savoye, Poissy<br />
Cité radieuse, Marseille<br />
Chapelle Notre-Dame-du-Haut, Ronchamp<br />
Couvent de La Tourette, Éveux<br />
Projets Plan Voisin, Paris<br />
Plan Obus, Alger<br />
Publications Vers une architecture (1923)<br />
Charte d'Athènes
Sommaire<br />
1 Biographie<br />
1.1 1900-1916 Formation, premières<br />
réalisations et voyages<br />
1.2 1917-1929 L'aventure du Purisme et<br />
des « villas blanches »<br />
1.3 1929-1944 Logements collectifs,<br />
bâtiments publics et urbanisme<br />
1.4 1945-1965 L'après-guerre<br />
2 <strong>Le</strong>s théories de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
3 <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> et des artistes<br />
4 L'influence de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
4.1 <strong>Le</strong> plan libre<br />
4.2 Néo-Corbusianisme ?<br />
5 Réalisations et projets<br />
5.1 Chronologie de ses réalisations<br />
5.2 Typologie de ses réalisations<br />
5.3 Projets non construits<br />
6 Collaborateurs les plus connus<br />
7 Reconnaissance<br />
7.1 Hommages<br />
7.2 Patrimoine mondial de l'UNESCO
1) Biographie<br />
1900-1916 Formation, premières réalisations et voyages<br />
En 1900, il entame une formation de graveur-ciseleur à l'école d'art de La Chauxde-Fonds<br />
dans le Haut-Jura suisse (son père était horloger). Son professeur de<br />
dessin, Charles L'Eplattenier, le dirige vers l'architecture en 1904 et le pousse à<br />
réaliser sa première villa à l'âge de dix-sept ans.<br />
Dès 1909, il apprend la technique du béton armé en travaillant en tant que<br />
dessinateur chez l'architecte Auguste Perret, à Paris. En 1910, on le voit employé<br />
chez Peter Behrens où il rencontre Ludwig Mies Van Der Rohe et Walter Gropius.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> lui-même parlera du voyage d'Orient qu'entame en mai 1911 celui qui<br />
est encore Charles-Edouard Jeanneret : Prague, Vienne, Budapest, Istanbul, en<br />
Grèce Athènes et tout particulièrement le Mont-Athos qui inspirera sa philosophie<br />
d'architecte, puis Pise et nombre de villes chargées d'histoire et d'œuvres d'art en<br />
Italie. Durant ce voyage, il remplit six carnets de dessins dont il se servira à de<br />
nombreuses reprises pour illustrer ses propos et ses publications.<br />
De retour à La Chaux-de-Fonds, il y construit la villa Jeanneret-Perret (1912), dite<br />
Maison Blanche, pour ses parents, et la villa Schwob, dite aussi villa Turque.<br />
1917-1929 L'aventure du Purisme et des «villas blanches»<br />
Dès 1917, il ouvre un premier atelier d'architecture à Paris. Avec Amédée<br />
Ozenfant, il jette les bases en 1918 du purisme, courant artistique contemporain du<br />
cubisme, mais ne le partageant pas du tout (voir ses propos acides sur le cubisme<br />
dans son livre manifeste «Après le cubisme», 1918). Il définit le sens du nouveau<br />
mouvement qu'il invente dans leur revue L'Esprit Nouveau dans laquelle il produit<br />
de nombreux articles manifestes sur l'homme moderne: «<strong>Le</strong>s œuvres sont rendues<br />
lisibles par des formes simples et dépouillées, organisées en constructions<br />
ordonnées, génératrices d'harmonie.»<br />
C'est au lancement de cette revue en 1920 qu'il utilise pour la première fois son<br />
pseudonyme «<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>», qui est une adaptation du nom de son ancêtre du<br />
côté maternel «<strong>Le</strong>corbésier», d'origine albigeoise. Il continue quand même à utiliser<br />
son nom pour signer certains de ses articles dans cette même revue.<br />
En 1922 il s'associe avec son cousin architecte designer Pierre Jeanneret.<br />
La décennie 1920-1930 le voit réaliser un ensemble remarquable de projets de<br />
villas manifestes, construites ou non, où l'on voit se formaliser les éléments du<br />
langage architectural corbuséen5. On peut citer:<br />
La Villa Ker-Ka-Ré aussi appelée Villa Besnus, à Vaucresson, livrée en 1923<br />
L'atelier Ozenfant pour son ami peintre, à Paris, également livré en 1923<br />
<strong>Le</strong>s ateliers Lipchitz-Miestchaninoff, livrés en 1925 à Boulogne-sur-Seine<br />
L'appartement Beistegui, construit en surélévation d'un immeuble des Champs-<br />
Élysées, à Paris, livré en 1933 et détruit depuis.<br />
et la Villa Church, à Ville-d'Avray, terminée en 1929 également détruite.<br />
(liste non exhaustive)<br />
Cette série culmine avec deux réalisations remarquables :<br />
La Villa Stein, connue aussi sous le nom de « villa les terrasses », livrée vers 1929<br />
à Garches. Cette maison, remaniée à plusieurs reprises, fut dénaturée par<br />
une division en appartements,
La Villa Savoye, (1929, Poissy) application littérale des « cinq points d'une<br />
architecture moderne », la plus remarquable de cette période, et qui aura une<br />
influence considérable dans l'histoire de l'architecture.<br />
Enfin, on peut compléter cette suite par la réalisation en 1925 du Pavillon de<br />
l'Esprit nouveau, à l'occasion de l'Exposition internationale des Arts décoratifs<br />
(Expositions universelles de Paris) .<br />
Tout en pratiquant son métier d'architecte, il mène une réflexion théorique sur<br />
l'urbanisme, par des projets qui provoquent de violentes polémiques comme le Plan<br />
Voisin en 1925, dans lequel il propose de ré-urbaniser Paris, en détruisant les<br />
habitations le long des quais et du centre (sauf les monuments historiques<br />
reconnus) pour y construire de vastes immeubles gratte-ciel. Il organise, en 1928,<br />
le Congrès international d'architecture moderne (CIAM). L'année 1929 le voit<br />
également présenter une ligne de mobilier dessinée avec Charlotte Perriand.<br />
1929-1944 Logements collectifs, bâtiments publics et<br />
urbanisme<br />
À partir de la crise économique de 1929, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> va concentrer sa réflexion<br />
théorique sur l'organisation de la concentration urbaine. Aménagement du front de<br />
mer d'Alger en 1930, étude d'urbanisation de Rio de Janeiro… Tous ces projets<br />
seront fortement critiqués.<br />
En même temps il mène les réalisations, de la Cité-refuge de l'Armée du salut de<br />
1929 Paris, le Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris (1930-<br />
1932) ou encore, en collaboration avec l'architecte brésilien Oscar Niemeyer le<br />
ministère de l'Éducation nationale à Rio de Janeiro (1936-1943). Il fut membre du<br />
Faisceau de Georges Valois, en 1926.<br />
1945-1965 L'après-guerre<br />
De 1945 à 1952, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> construit la Cité radieuse de Marseille, un immeuble<br />
d'habitation sous la forme d'un parallélépipède sur pilotis (en forme de piètements<br />
évasés à l'aspect rugueux), qui constitue une innovation importante dans la<br />
conception architecturale des résidences d'habitations. Dans cet immeuble, il a<br />
tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité en<br />
créant un village vertical, composé de 360 appartements en duplex distribués par<br />
des rues intérieures.<br />
Édifiée entre 1945 et 1952, située sur le boulevard Michelet de Marseille, près du<br />
Stade Vélodrome, cet immeuble est l'une des cinq unités d'habitation construites<br />
par <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> au cours de sa carrière. Essentiellement composée de logements,<br />
elle comprend également à mi-hauteur de ses dix-sept niveaux, des bureaux et<br />
divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café, hôtel / restaurant,<br />
librairie, etc.). <strong>Le</strong> toit-terrasse de l'unité, libre d'accès au public, est occupé par des<br />
équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme,<br />
une petite piscine et un auditorium en plein air.<br />
En 1950, à 63 ans il se lance dans l'aventure de la reconstruction de la chapelle<br />
Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp en Franche-Comté, détruite par les<br />
bombardements de septembre 1944. C'était son premier projet d'un bâtiment de<br />
culte, bien qu'il ait travaillé en 1929 sur les plans de l'église de Tremblay-lès-<br />
Gonesse : « Je n'avais rien fait de religieux, mais quand je me suis trouvé devant
ces quatre horizons, je n'ai pu hésiter ». Athée, il disait avoir des ancêtres cathares<br />
(desquels il tire son pseudonyme <strong>Corbusier</strong> pouvant signifier marchand de<br />
corbeilles6 ou encore cordonnier7). Il participera à l'édification de deux autres<br />
bâtiments cultuels : le couvent de Sainte-Marie de la Tourette à Éveux près de Lyon<br />
de 1957 à 1959, et l'église Saint-Pierre de Firminy à Firminy, près de Saint-Étienne<br />
dans la Loire. Jamais terminée de son vivant, c'est seulement en 2006 qu'elle sera<br />
achevée. Ce chantier tout à fait inhabituel, aura été mené par José Oubrerie (en),<br />
ancien collaborateur de l'agence Corbu.<br />
Il va appliquer ses principes urbains et architecturaux à l'échelle d'une ville quand<br />
les autorités indiennes, dans les années 1950, lui confient le projet de la ville de<br />
Chandigarh, nouvelle capitale du Penjab. Il dessine les bâtiments du complexe<br />
administratif pour cette ville indienne (palais de Justice, palais du Capitole,<br />
Secrétariat et palais de l'Assemblée). Il y fait une synthèse entre les théories<br />
novatrices de ses débuts et l’utilisation de nouvelles formes.<br />
En 1952, le bâtisseur d'édifices gigantesques, se fait construire à Roquebrune-Cap-<br />
Martin, un cabanon-baraque de 3,66 m x 3,66 m x 2,26 m à bardage de croûte de<br />
pin « sur un bout de rocher battu par les flots ».<br />
Il meurt le 27 août 1965, à l'âge de 77 ans, au cours d'une baignade en<br />
Méditerranée à Cap Martin et y est enterré.
2) <strong>Le</strong>s théories de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
« Là où naît l'ordre, naît le bien-être. » <strong>Le</strong>s choix de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> en architecture<br />
sont ceux qui définissent le purisme : simplicité des formes, organisation, rigueur.<br />
Cette vision est mêlée d'utopie, le bonheur étant l'une des clés de ses réflexions<br />
sur l'urbanisme. Son « langage » architectural s'applique aussi bien au logement<br />
économique qu'à la villa de luxe.<br />
Dès 1926, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> définit « UNE architecture moderne » (et non pas<br />
« l'architecture moderne ») en cinq points (ce sont les Cinq points de l'architecture<br />
moderne) :<br />
les pilotis<br />
le toit terrasse<br />
le plan libre<br />
la fenêtre-bandeau<br />
la façade libre<br />
En 1933, au Congrès international d'architecture moderne (CIAM) d'Athènes, il<br />
affirme : « <strong>Le</strong>s matériaux de l'urbanisme sont le soleil, l'espace, les arbres, l'acier et<br />
le ciment armé, dans cet ordre et dans cette hiérarchie. »<br />
<strong>Le</strong> docteur P. Winter lui déclare : « notre rôle et le vôtre, aujourd'hui est de restituer<br />
la nature à l'Homme, de l'y intégrer. »<br />
En 1938 et ce jusqu'en 1965, il n'eut de cesse de s'intéresser au projet de La<br />
Sainte-Baume, qui lui servit de brainstorming toute sa vie. <strong>Le</strong> projet utopique d'alors<br />
était de réconcilier les Français et les pays autour de la France, et de relever l'âme<br />
et l'esprit et la raison des gens pour leur redonner goût et espoir après toutes ces<br />
années de guerre.<br />
Déjà en 1938 il écrivait un livre avec comme titre : Des canons, des munitions ?<br />
Merci ! Des logis… SVP.<br />
Son amitié avec Édouard Trouin, géomètre de père en fils depuis 5 générations, fut<br />
très prolifique.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> a consigné ses théories et ses recherches dans 35 ouvrages écrits<br />
entre 1912 et 1966. Ses pairs le considéraient comme un visionnaire, mais un<br />
piètre bâtisseur. <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> s'en défendait : « En architecture, je ne serai jamais<br />
l'un de vos concurrents, puisque j'ai renoncé (…) à pratiquer l'architecture de<br />
manière générale et que je me suis réservé certains problèmes qui mettent en jeu<br />
exclusivement des questions de plastique. »
3) <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> et des artistes<br />
En même temps que sa pratique architecturale, <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> n'a de cesse de<br />
nourrir sa réflexion par une pratique régulière des arts plastiques. On l'a vu, sa<br />
collaboration avec Amédée Ozenfant a été féconde (l'esprit nouveau, le purisme,<br />
etc.)<br />
Il pratique toute sa vie la peinture, et compte de nombreuses expositions. Son<br />
premier « voyage d'Orient » le fait passer par Vienne où il rencontre entre autres<br />
Gustav Klimt.<br />
Il réalise de nombreux projets de tapisseries : après une première pièce tissée en<br />
1936 à Aubusson pour Marie Cuttoli8, il collabore ensuite avec Pierre Baudouin9,<br />
professeur à l'École nationale des arts décoratifs d'Aubusson, et fera réaliser<br />
plusieurs dizaines d'oeuvres en tapisserie d'Aubusson (en particulier avec les<br />
manufactures Picaud et Pinton).<br />
Il était lié d'amitié avec l'artiste breton Joseph Savina, ébéniste de formation, à qui il<br />
confiait - dans les années cinquante - la réalisation de sculptures en bois, dont il<br />
faisait le projet dessiné.<br />
Il a beaucoup œuvré pour faire connaître son « autre » cousin Louis Soutter, qui<br />
est maintenant reconnu comme un grand artiste suisse et dont il possédait<br />
plusieurs centaines de dessins.
4) L'influence de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong><br />
<strong>Le</strong><br />
plan libre<br />
Influencé par son stage effectué en 1909 chez Auguste Perret -célèbre précurseur<br />
de l'architecture poteau-poutre en béton armé (ossaturisme)- <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> est<br />
connu pour la technique constructive poteau/dalle dont l'archétype est la villa<br />
Savoye et dont l'élaboration théorique est passée par la « maison Dom-Ino ». <strong>Le</strong>s<br />
planchers sont supportés par de fins poteaux disposés sur une trame. Ainsi les<br />
façades sont libérées de la fonction structurelle. Elles ne sont plus chargées de<br />
porter le bâtiment, comme dans la construction en maçonnerie, dite aussi période<br />
« pré-moderne ».<br />
L'organisation intérieure poursuit l'idée : les divisions de l'espace ne sont pas<br />
soumises aux impératifs de structure du bâtiment. <strong>Le</strong>s ouvertures ainsi que les<br />
parties pleines sont implantées librement et organisent la façade.<br />
Cette nouvelle façon de concevoir la construction des bâtiments est riche de<br />
conséquences. Si <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> n'en est pas l'inventeur, il est cependant celui qui a<br />
su la formuler en termes lapidaires : « le plan libre », et en développer un<br />
vocabulaire architectural réellement nouveau.<br />
Néo-Corbusianisme<br />
On a pu voir, une redécouverte du travail de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> à la fin des années 1960,<br />
où son vocabulaire est repris tantôt dans le détail formel, tantôt dans ses principes<br />
fondateurs. <strong>Le</strong>s « villas blanches » de Richard Meier par exemple10, quoique<br />
construites en bois et acier, reprennent des détails de liaison poteau-poutre aux<br />
réalisations de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, comme si elles étaient réalisées en béton. Au-delà de<br />
cet aspect anecdotique, ces villas quoique de dimensions « américaines » forment<br />
une sorte d'hommages aux villas corbuséennes des années trente. En France,<br />
cette redécouverte se formalisera dans les années 1970-90, où une génération<br />
d'architectes formée principalement par Enrique Ciriani a pu être qualifiée de « néocorbuséenne<br />
»<br />
?
5) Réalisations et projets<br />
Chronologie de ses réalisations<br />
1905 : villas Fallet, Stotzer et Jacquemet, chemin de Pouillerel à La Chaux-de-<br />
Fonds, Suisse<br />
1912 : Villa Favre-Jacot, 6 côte de Billodes, <strong>Le</strong> Locle, Suisse<br />
1912 : Villa Jeanneret-Perret (dite aussi Maison Blanche), La Chaux-de-Fonds,<br />
Suisse<br />
1916 : Villa Schwob (appelée aussi Villa Turque), La Chaux-de-Fonds, Suisse<br />
1916 : Cinéma Scala, 52 rue de la Serre à La Chaux-de-Fonds, Suisse<br />
1917 : Château d'eau à Podensac (Gironde)<br />
1917 : Prototype de maison pour une cité ouvrière, rue Raphaël-Hennion, Saint-<br />
Nicolas-d'Aliermont (Seine-Maritime)<br />
1921 : Aménagement de la villa Berque, villa de Montmorency, à Paris 16e<br />
1922 : villa Besnus, 85 boulevard de la République à Vaucresson (Hauts-de-Seine)<br />
(transformée)<br />
1922 : maison-atelier du peintre Amédée Ozenfant, 53 avenue Reille, à Paris 14e<br />
1923 : Villas La Roche-Jeanneret, 8-10 square du Docteur-Blanche, Paris 16e<br />
1923 : Villa <strong>Le</strong> Lac, 21 route de Lavaux, Corseaux, Suisse<br />
1923 : Maisons-ateliers Lipchitz et Miestchaninoff, respectivement 9 allée des Pins<br />
et 7 rue des Arts à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)<br />
1923 : Villa Ternisien, 5 allée des Pins, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine),<br />
détruite<br />
1924 : Lotissement de Lège, route de Porge, Lège-Cap-Ferret (Gironde)<br />
1924 : Maison du Tonkin, rue Jean-Descas, Bordeaux (Gironde), détruite<br />
1925 : <strong>Le</strong>s habitations de la Cité Frugès à Pessac (Gironde)<br />
1925 : Pavillon de l'Esprit Nouveau à l'Exposition internationale des arts décoratifs<br />
et industriels modernes (Paris)<br />
1926 : Maison Cook, 6 rue Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt<br />
1926 : Maison Guiette, Populierenlaan 32, à Anvers (Belgique)<br />
1926 : Armée du Salut, Palais du Peuple, 29, rue des Cordelières 13e<br />
arrondissement de Paris<br />
1926 : Villa Stein appelée aussi « <strong>Le</strong>s Terrasses », 15, rue du Professeur Pauchet à<br />
Vaucresson (Hauts-de-Seine)<br />
1927 : Maison Planeix, 26 boulevard Masséna, 13e arrondissement de Paris : une<br />
mise en œuvre des théories de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> sur l'unité d'habitation calculée<br />
sur les mesures du corps humain.<br />
1929 - 1931 : Villa Savoye, Poissy (Yvelines)<br />
1930 : Pavillon Suisse de la Cité internationale universitaire de Paris (14e<br />
arrondissement de Paris).<br />
1931 - 1932 : Immeuble Clarté, Genève, Suisse<br />
1931 : immeuble d'habitation comprenant l'atelier de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, 24 rue<br />
Nungesser et Coli à la limite entre Boulogne-Billancourt et le 16e<br />
arrondissement de Paris<br />
1934 : Armée du salut, rue du Chevaleret, 13e arrondissement de Paris<br />
1934 : Maison de weekend Henfel, 49 avenue du Chesnay à La Celle-Saint-Cloud<br />
(Yvelines)<br />
1935 : villa <strong>Le</strong> Sextant, 17, avenue de l'océan à La Palmyre dans la commune des
Mathes (Charente-Maritime)<br />
1946 - 1952 : Cité radieuse de Marseille (Unité d'habitation), Marseille<br />
1948 - 1951 : Usine Claude et Duval à Saint-Dié (Vosges), sa seule création à<br />
vocation industrielle<br />
1950 - 1955 : Chapelle Notre-Dame-du-Haut, Ronchamp (Haute-Saône)<br />
1951 : <strong>Le</strong> Palais des Filateurs, Villa Sarabhai et Villa Shodan, Ahmedabad, Inde<br />
1953 - 1955 : Cité Radieuse de Rezé (non identique, mais sur le modèle et le<br />
même principe de celle de Marseille), appelée aussi Maison radieuse, Rezé,<br />
près de Nantes (Loire-Atlantique)<br />
1952 <strong>Le</strong>s maisons Jaoul (A et B), Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)<br />
1952-1959 : Bâtiments à Chandigarh, Inde<br />
1952 : Haute Cour de Chandigarh<br />
1952 : Musée et Galerie d'Art de Chandigarh<br />
1953 : Secrétariat de Chandigarh<br />
1953 : Club Nautique de Chandigarh<br />
1955 : Assemblée de Chandigarh<br />
1959 : École d'Art de Chandigarh<br />
1954 : Pavillon du Brésil à la Cité internationale universitaire de Paris (14e<br />
arrondissement de Paris).<br />
1956: Sanskar Kendra, musée municipal d'Ahmedabad<br />
1957 : Unité d'habitation de Berlin, Berlin, Charlottenburg<br />
1959 : Couvent de La Tourette, Éveux (Rhône)<br />
1959 : Musée national d'art occidental de Tokyo, Tôkyô<br />
1960 : Cité radieuse de Briey (non identique, mais sur le modèle et le même<br />
principe de celle de Marseille), Briey (Meurthe-et-Moselle)<br />
1961 : Écluse de Kembs-Niffer (Haut-Rhin)<br />
1961-1963 : Carpenter Center for the Visual Arts, Harvard, Cambridge<br />
1964 -1969 Firminy-Vert (Loire)<br />
1965 : Maison de la culture de Firminy-Vert (nom actuel de l'édifice : Espace <strong>Le</strong><br />
<strong>Corbusier</strong>)<br />
1967 : Unité d'habitation de Firminy-Vert (réalisé sur le modèle mais un autre<br />
principe architectural de celle de Marseille)<br />
1968 : Stade de Firminy-Vert<br />
1970-2006: Église Saint-Pierre de Firminy (œuvre posthume, réalisée par José<br />
Oubrerie)
Typologie de ses réalisations<br />
L'habitat collectif<br />
Pavillon Suisse de la Cité universitaire de Paris (1930)<br />
Immeuble Clarté à Genève (Suisse, 1932)<br />
Cité-refuge de l'Armée du Salut à Paris (1934)<br />
Cité radieuse à Marseille (1946)<br />
Pavillon du Brésil de la Cité universitaire de Paris (1954)<br />
Unité d'habitation de Briey (1960)<br />
L'habitat standardisé<br />
Cité Frugès à Pessac (1925)<br />
Cité radieuse à Rezé-lès-Nantes (1953)<br />
Unités d'habitation à Berlin-Westend (Allemagne, 1957)<br />
Unité d'habitation de Firminy-Vert (1964)<br />
Cabanon de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> à Roquebrune-Cap-Martin<br />
Maison du Weissenhof-Siedlung à Stuttgart (Allemagne)<br />
La maison individuelle<br />
Maison Jeanneret-Perret à La Chaux-de-Fonds (Suisse, 1912)<br />
Maison Schwob à La Chaux-de-Fonds (Suisse, 1916)<br />
Maison au bord du Lac Léman à Corseaux (Suisse, 1923)<br />
Maison La Roche et Maison Jeanneret à Paris (1924)<br />
Villa Stein appelée aussi « <strong>Le</strong>s Terrasses » à Vaucresson (1926)<br />
Maison Planeix à Paris (1927)<br />
Villa Savoye à Poissy (1929)<br />
Maison de weekend Henfel à La Celle-Saint-Cloud (1934)<br />
Villa <strong>Le</strong> Sextant à La Palmyre dans la commune des <strong>Le</strong>s Mathes (1935)<br />
Maisons Jaoul à Neuilly-sur-Seine (1952)<br />
Maison du docteur Curutchet à La Plata (Argentine)<br />
La résidence atelier<br />
Maisons-ateliers Lipschitz et Miestchaninoff, respectivement 9 allée des Pins et 7<br />
rue des arts à Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine<br />
Maison Guiette à Anvers (Belgique)<br />
Maison Cook à Boulogne-Billancourt
L'urbanisme<br />
Bâtiments du Musée, de la Galerie d'Art et de la Haute-Cour à Chandigarh (Inde,<br />
1952)<br />
Bâtiments du Secrétariat et du Club nautique à Chandigarh (Inde, 1953)<br />
Bâtiment de l'Assemblée à Chandigarh (Inde, 1955)<br />
Musée Sanskar Kendra à Ahmedabad (Inde, 1956)<br />
Musée national d'art occidental à Tôkyô (Japon, 1959)<br />
Bâtiment de l'École d'Art à Chandigarh (Inde, 1959)<br />
Carpenter Center for the Visual Arts à l'Université Harvard (1961)<br />
Maison de la culture de Firminy-Vert (1965)<br />
Stade de Firminy-Vert (1966)<br />
<strong>Le</strong>s programmes industriels<br />
Usine Claude et Duval à Saint-Dié (1948)<br />
Palais des Filateurs à Ahmedabad (Inde, 1954)<br />
Écluse de Kembs-Niffer (1961)<br />
L'architecture sacrée<br />
Chapelle Notre-Dame-du-Haut à Ronchamp (1950)<br />
Couvent de La Tourette à Éveux (1958)<br />
Église Saint-Pierre de Firminy à Firminy (1969)
Projets non construits<br />
Même si ces projets n'ont jamais vu le jour, ils ont marqué la réflexion sur<br />
l'architecture moderne.<br />
1925 : Plan Voisin : projet d'aménagement urbain pour Paris<br />
1927 : Projet pour le concours du Palais de la Société des Nations à Genève<br />
1930 : Projets d'urbanisme dit « Plan Obus » pour la ville d'Alger<br />
1931 : Projets pour le concours du Palais des Soviets<br />
1933 : Projets d'urbanisme pour la rive gauche de la ville d'Anvers. Ce projet<br />
comportait aussi la construction d'un Mundaneum (voir Paul Otlet).<br />
1934 : <strong>Le</strong> village coopératif. Piacé, Sarthe. (Projet sous l'impulsion de Norbert<br />
Bezard)<br />
1945 : Projet de Plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de Saint-<br />
Gaudens en collaboration avec Marcel Lods<br />
1945 : Projet de Plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de Saint-Dié<br />
1945 : Projet de Plan de reconstruction et d'aménagement pour la ville de La<br />
Rochelle-La Pallice<br />
1947 : Palais des Nations Unies à New York<br />
1948 : Projet d'urbanisme pour la ville d'Izmir, Turquie.<br />
1949 : Projet d'urbanisme pour la ville de Bogota<br />
1950 : Basilique Universelle de la Paix par le Pardon à Plan-d'Aups-Sainte-Baume<br />
(travaux et études commencées avec Edouard Trouin, dès le 12 août 1945).<br />
1951 : Projet pour le concours pour le grand ensemble du quartier Rotterdam à<br />
Strasbourg<br />
1955 : Ville radieuse à Meaux<br />
1961 : Projet pour le concours du Palais des congrès et hôtel en lieu et place de la<br />
Gare d'Orsay à Paris<br />
1962 : Projet de 3500 logements repartis dans 3 unités d’habitation mais seul 1<br />
unité vue le jour sur les hauteurs de la ville Firminy-Vert<br />
1965 : Projet d'une piscine dans le centre civique de Firminy Vert, finalement<br />
réalisé par son disciple André Wogenscky.
6) Collaborateurs les plus connus<br />
Amédée Ozenfant, Jean Ginsberg, Pierre Jeanneret, Charlotte Perriand, Guy<br />
Rottier, Marc Emery, Jean-Louis Véret, Iannis Xenakis (entre 1947 et 1960),<br />
Fernand Gardien, Rogelio Salmona, German Samper, Jacques Michel, Serge<br />
Micheloni, André Wogenscky, Vladimir Bodiansky (surnommés « Bod et Vog »),<br />
José Oubrérie, Guillermo Gómez Gavazzo, Justino Serralta, Edith Aujame, Roger<br />
Aujame, Guillermo Jullian de la Fuente, Georges Maurrios (surtout après 65), N.N<br />
Sharma, Jane Drew et Maxwell Fry, Balkrishna Vithaldas Doshi (entre 1951 et<br />
1954), M. Ducret, Jean de Maisonseul, Badovici, Jean Petit, Édouard Trouin, Jerzy<br />
Soltan, etc…
7) Reconnaissance<br />
Hommages<br />
Il figure sur le billet de 10 francs suisses mis en circulation le 8 avril 1997, où il est<br />
représenté avec les lunettes aux grands verres ronds, cerclés de noir, qu'il portait<br />
habituellement.<br />
Patrimoine mondial de l'UNESCO<br />
De nombreuses réalisations de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong> sont proposées à l'inscription au<br />
patrimoine mondial de l'UNESCO, conjointement par plusieurs pays, sous le titre de<br />
« L’œuvre architecturale et urbaine de <strong>Le</strong> <strong>Corbusier</strong>, Allemagne, Argentine,<br />
Belgique, France, Japon et Suisse ». Lors de la 33 e session du comité de<br />
L’UNESCO, celui-ci a retourné le dossier aux états afin qu'ils complètent leur<br />
dossier.