Les fables de La Fontaine, illustrées par Chagall - Académie de ...

Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668,
le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII actuel) est daté de 1694.
La fable est une forme d’apologue (récit illustrant quelque vérité), elle ajoute les
ressources de l’écriture poétique et elle privilégie l’univers animalier comme double
allégorique de l’univers humain.
Elle expose sa morale en début de texte ou sous forme conclusive ;
Quelques points d’analyse littéraire
Espaces évoqués : espaces réduits dans la nature (arbre, pré, rivière…), indéfinis (« …en
quelques endroits…) ou lointains (peuple bramin, mythologie…) : pas trop de précisions, jeu
ironique des fables et origine incertaine du récit…cela ressemble à…
Choix des personnages : rares sont les animaux qui mettent simplement en scène un défaut
humain, les choses sont plus complexes : les coqs qui incarnent l’orgueil (Louis XIV ?), les
moutons animaux de sacrifice (résigné), perdrix (pacifique), loup (prédateur), renard (rusé),
âne (naïf, sot…homme du peuple ?), rats (observateurs rusés des Grands)…beaucoup de
fables traitent du sujet prédateur/proie. Les animaux ont un langage humain, une organisation
sociale (monarchie, religion, justice…) et les mêmes soucis que les hommes.
Présence du conteur qui peut être explicite (complicité avec le lecteur « On voit bien où je
veux venir » et portée universelle de la morale « Ne nous associons qu’avecque nos égaux »
mais le plus souvent implicite dans des traits d’esprit « Rien n’est si dangereux qu’un
ignorant ami »
Ecriture en vers : Utilisation d’alexandrins et d’octosyllabes « C’était beaucoup d’honneur au
jeune perroquet,…Il aimait les oiseaux. Un moineau fort coquet, » et aussi des combinaisons
libres de rimes.
Fables=humour : La Fontaine utilise des procédés fort nombreux pour rendre comiques ses
fables comme par exemple la personnification (noms propres chez les animaux), le ridicule
par la prétention ou par la bêtise, l’utilisation de la parodie et du pastiche. Une étude des
figures de style tout au long des fables montrerait leur importance dans la gaieté d’écriture de
La Fontaine :
« Va partout l’annoncer, et rencontre en chemin
L’embuscade d’une araignée :
Il y rencontre aussi sa fin. » (zeugma : verbe gérant une idée concrète et une idée abstraite)
Néologismes : nombreux dans les fables comme la nagée (la brassée), l’épongier, les
volereaux (petits voleurs)…
Mettre en réseau avec des extraits de textes : Le roman de Renart, Pantagruel et Gargantua de
François Rabelais
Mythologie
Relever des noms ayant trait avec la mythologie : Thétys (déesse marine), Junon (reine des
dieux), Phébus (Apollon), Narcisse (fils de Céphise), Jupiter, Phèdre, Mars, Polyphème
(cyclope, fils de Poséïdon), Coridon, Tircis, Béllérophon (celui qui rêvait de dresser Pégase),
Flore, Pomone (divinité des fruits), Hercule…
Relier aux fables originales d’Esope.