La Maison des morts - Les Yeux Creux

Note d’intention
« Mes camarades de la septième
promotion de l’Ecole Internationale de
la Marionnette de Charleville-Mézières
et moi-même, avons eu le privilège
d’être accompagnés par Philippe
Minyana en tant que professeur de
dramaturgie durant trois ans. Il nous a
fait découvrir de nombreux auteurs de
théâtre contemporain, ainsi qu’une
approche différente de la mise en
scène et du jeu d’acteur. Nous avons
aussi beaucoup expérimenté la
marionnette comme médiatrice de sens
mais jamais vraiment comme actrice
interprète.
La Maison des morts est un drame, le drame d’une vie, celle de La Femme à la natte, perdue. Un
licenciement, un viol, un frère à la rue, un enfant, un coup de foudre, un meurtre, tout lui arrive comme
par hasard, comme si rien ne l’atteignait. Autour d’elle, les lieux, les objets, les individus ne font que
passer, et disparaître.
L’enjeu de créer La Maison des morts avec des marionnettes est de rendre, au plus juste, le
décalage des relations entre les personnages de Minyana. Ces figures (comme il préfère les
appeler) ne se parlent pas directement et ne se touchent que très rarement si ce n’est dans des
moments dramatiques qui peuvent paraître étranges ou exagérés.
Joué par un humain, ce décalage m’a souvent gêné. Comme si l’âme de l’acteur était parfois trop
présente pour que l’on entende le texte. Certains me contrediront mais, pour moi, la marionnette n’a
pas d’âme et me paraît l’actrice rêvée pour jouer La Maison des morts.
Pourtant, il y a le personnage de La Femme à la natte à qui l’on peut tout de même s’identifier
puisqu’elle nous guide durant tout son récit. Cela justifie qu’elle seule soit interprétée par une
actrice qui se marionnettiserait elle-même.
Ce spectacle montrera un défilé d’existences futiles : tantôt tragique, tantôt trivial ou même
clownesque, comme la poétique de Minyana l’exige, afin d’être justement entendue ».
Antonin Lebrun
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