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Côté <strong>Vidéothèque</strong><br />
OCTOBRE / NOVEMBRE / DECEMBRE 2011<br />
COLACO<br />
1
Adagio (Mitterrand, le secret et la mort)<br />
THEATRE • Captation théâtrale de Julien Bechara<br />
François Mitterrand, une vie en Bourgogne<br />
PERSONNALITES • Un fi lm de Jean-Michel Dury<br />
La Duchère, le renouveau<br />
SOCIETE • Un fi lm de Didier Dematons<br />
Vaux-en-Velin - La cité retrouvée<br />
SOCIETE • Un documentaire d’Olivier Bertrand<br />
Albert Londres, Prix 2011<br />
SOCIETE • Un film de David André<br />
En état de dépendance(s)<br />
SOCIETE • Un film de Marianne Bressy<br />
On n’est pas des bouffons<br />
EDUCATION • Un fi lm de Hubert Brunou<br />
Quand la bulle chante<br />
EDUCATION • Un fi lm de Laurent Périssé<br />
Marre de l’école !!<br />
EDUCATION • Un fi lm de Alain Balembois<br />
Parlons-en ! Famille... Ecole, avenir...<br />
EDUCATION • ANTHEA<br />
Pigiami<br />
SPECTACLE JEUNESSE • Un fi lm de Aurélie Boiron<br />
Bouton<br />
SPECTACLE • Un fi lm de Res Balzli<br />
Te quiero (Je t’aime, je te veux)<br />
Sommaire<br />
SANTE • Un fi lm de Michèle et Bernard Dal Molin<br />
La rencontre du visage<br />
SANTE • Un fi lm de Michèle et Bernard Dal Molin<br />
Autisme, derrière le rideau<br />
SANTE • Un fi lm de Olivier Enogo<br />
La naissance, une révolution<br />
SANTE • Un fi lm de Franck Cuvelier<br />
Encore elles !<br />
SOCIETE • Un fi lm de Constance Ryder et Josiane Szymanski<br />
Chasseurs d’étoiles<br />
Ecart production<br />
3
Adagio (Mitterrand, le secret et la mort)<br />
THEATRE • Captation théâtrale de Julien Bechara • 2011, 2h26 • Copat<br />
Texte et Mise en scène : Olivier Py<br />
Avec John Arnold, Bruno Blairet, Scali Delpeyrat, Philippe Girard, Elizabeth Mazev, Jean-Marie<br />
Winling et le Quatuor Léonis<br />
PRESSE<br />
Utilisant discours, déclarations et témoignages, Adagio n’est<br />
pas une reconstitution historique, plutôt une méditation sur<br />
le pouvoir et la mort. En courtes séquences, Py déroule le<br />
fi l - pas toujours chronologique - des deux septennats, hantés<br />
par la maladie (…). Le spectacle assume des partis pris que<br />
l’on peut discuter (très favorable à l’engagement européen de<br />
Mitterrand, très critique sur la Bosnie ou le Rwanda), mais<br />
sa portée polémique est secondaire. Ce qui intéresse Py, c’est<br />
d’abord la dimension héroïque d’un personnage obsédé par le<br />
sens de son action et taraudé par la douleur.<br />
Libération<br />
Philippe Girard, qui tient le spectacle de bout en bout, sans<br />
chercher à incarner Mitterrand de manière réaliste, mais en<br />
dégageant de manière assez saisissante l’essence d’un homme<br />
qui n’a cessé de se construire, de se sculpter comme personnage.<br />
Le Monde<br />
On est emporté par le souffl e puissant de cet Adagio, qui<br />
nous rappelle que le théâtre est l’art de parler haut et fort du<br />
monde.<br />
Les Echos<br />
Un texte fort, une mise en scène inspirée,<br />
une direction d’acteurs exceptionnelle : un<br />
moment de théâtre à ne surtout pas rater !<br />
En 1995, François Mitterrand achève son second<br />
mandat. Il sait qu’il ne lui reste plus que quelques mois<br />
à vivre. Mais cette mort, il en éprouvait l’ombre depuis<br />
1981 ; il l’avait sentie se poser sur lui en même temps<br />
ou à peu près qu’il assumait la présidence. Elle fut pour<br />
lui comme une interlocutrice familière, le poussant, dès<br />
qu’elle fut de ses intimes à sculpter sa propre statue.<br />
Olivier Py, dont la conscience citoyenne s’est formée<br />
sous sa présidence, a voulu retracer cette dernière<br />
année, revisiter quelques-uns des principaux moments<br />
d’une existence vouée à vivre et à méditer l’Histoire,<br />
imaginer le dialogue avec soi-même d’un homme de<br />
verbe et d’action qui travailla sa propre fin comme l’ultime<br />
rôle à sa mesure. Loin des panégyriques et des réquisitoires<br />
faciles, puisant largement dans les archives,<br />
il a voulu d’abord nous restituer, comme un miroir sans<br />
complaisance, l’esprit d’une époque.<br />
Entretien avec Olivier Py :<br />
Est-ce qu’il s’agit pour vous de mettre en scène l’un<br />
des derniers représentants du Siècle des Lumières ?<br />
Il y a quelque chose de cet ordre là. Mitterrand le dit :<br />
il est attaché à la raison, il a une idée de l’Histoire qui<br />
avance, et d’une injustice sociale qui se corrige par le<br />
travail de la raison. Je crois que c’est un héritier des<br />
Lumières. Pour autant, je ne suis pas sûr que le théâtre<br />
ait un rôle d’imprécation. Il peut l’avoir, mais je ne suis<br />
pas certain que ce soit un spectacle imprécateur. J’en ai<br />
fait d’autres qui l’étaient peut-être plus.<br />
Vous montrez le personnage doté d’une grande<br />
culture mais aussi l’homme politique toujours combatif au<br />
seuil de la mort.<br />
Parce qu’il ne faut pas s’imaginer que pour Mitterrand, tout était<br />
simple et que du haut de son pouvoir monarchique, il pouvait<br />
tout décider et décréter sans avoir à combattre. Et je trouve que<br />
cet homme mourant qui se bat pour ne pas imposer Maastricht,<br />
mais pour que ce soient les Français qui l’affi rment de manière<br />
démocratique, et bien je trouve que c’est un beau combat.<br />
Après, sur la Bosnie, je pense qu’il n’a pas mené ce combat-là.<br />
Mais il y a souvent une leçon de politique, je crois, même aux<br />
endroits où Mitterrand a été moins clair ou moins décisif. Cela<br />
montre quand même que le monde dans lequel on vit, c’est<br />
nous qui le faisons. Si le spectacle a cette vertu-là, tant mieux.<br />
La qualité du verbe mitterrandien que vous portez sur la<br />
scène est-elle une critique indirecte de la vulgarité et de<br />
la médiocrité qui règnent aujourd’hui dans la vie politique<br />
française ?<br />
Ce n’est pas à moi de le dire, mais on peut noter, quand on<br />
travaille sur ce passé proche, qu’il paraît très lointain. Mitterrand<br />
est un président très littéraire, c’est plus un homme de littérature<br />
qu’un homme de télévision. Il a un style un peu XIXème siècle.<br />
(Propos recueillis par Patrick Sourd)<br />
COLACO<br />
4
François Mitterrand, une vie en Bourgogne<br />
PERSONNALITES • de Jean-Michel Dury • 2011, 52mn • Faites un voeu<br />
Un beau documentaire qui revient sur les liens féconds<br />
qui ont uni François Mitterrand à la Bourgogne.<br />
Où l’on découvre aussi un pan méconnu de la personnalité<br />
de l’ancien Président de la République…<br />
François Mitterrand a marqué la Bourgogne. La Bourgogne<br />
a marqué François Mitterrand. On peut même dire<br />
qu’elle l’a façonné et qu’il y a trouvé tout au long de sa vie<br />
personnelle et politique une terre où il s’est ancré et ressourcé.<br />
C’est cette relation intense entre un homme et un<br />
territoire que raconte ce film, depuis les premiers pas en<br />
Morvan du jeune résistant ambitieux, tout juste sorti de la<br />
guerre, jusqu’aux derniers pas hésitants du président âgé,<br />
au terme de son parcours, qui vient une dernière fois parcourir<br />
les collines, les forêts et les jardins qu’il aimait. Mais<br />
aussi retrouver ces compagnes et compagnons de route<br />
dont il ne s’est jamais éloigné très longtemps. Plusieurs<br />
témoignages apportent une vision inédite sur l’homme. Ils<br />
éclairent d’une lumière affective et poétique son itinéraire<br />
en Bourgogne mais aussi l’ensemble de son action et de<br />
ses choix.<br />
On connaît quasiment tout de la vie de l’ancien Président<br />
de la République, de son parcours, de ses légendes, de<br />
sa vie romanesque aussi. On connaît moins son attachement<br />
à sa terre élective : le Morvan et plus largement la<br />
Bourgogne.<br />
Dès 1946, François Mitterrand gravit pour la première<br />
fois la roche de Solutré en faisant à son beau-frère Roger<br />
Gouze la promesse d’y revenir chaque année. Ce qu’il fera<br />
jusqu’en 1995, la dernière ascension ayant eu lieu quelques<br />
semaines après son départ de l’Elysée. Gravement malade,<br />
il n’atteindra toutefois pas le sommet.<br />
Ses déplacements rituels pour Pentecôte à Solutré, Cormatin,<br />
Cluny et dans les villages du Mâconnais, à d’autres<br />
occasions, à Vézelay ou au Mont Beuvray, et surtout son<br />
ancrage à Château-Chinon et dans toute la Nièvre lui<br />
permettent de retrouver régulièrement ses amis bourguignons<br />
: ceux de sa famille politique bien sûr, mais surtout<br />
des hommes et des femmes ordinaires, anonymes et<br />
fidèles, qui ont jalonné sa vie politique et personnelle.<br />
C’est à travers la rencontre de ces personnes qui ont<br />
compté pour lui et la redécouverte de lieux maintes fois<br />
visités l’on découvre le portrait en creux de François<br />
Mitterrand. Son art de la politique, sa mémoire, sa culture,<br />
ses valeurs aussi, ainsi que tous les actes qu’il «produi-<br />
sait» le rendant de sa propre volonté à la fois<br />
proche et distant. Comme s’il était à la fois<br />
l’acteur et le metteur en scène de son rapport à<br />
la Bourgogne et aux Bourguignons.<br />
Une carrière politique « enracinée »<br />
Le 11 novembre 1946, le candidat Mitterrand devient par hasard député<br />
de la Nièvre, siégeant au Parlement sous la bannière UDSR,<br />
un petit parti charnière et bric-à-brac. Election après élection, dans<br />
la boue, dans les champs, François Mitterrand va chercher les voix<br />
avec les dents. Au départ, il ne trouve pas le coin très riant. La mairie<br />
de Nevers, en particulier, lui résiste. «Mais, vite, il se met à aimer les<br />
Morvandiaux», raconte le sénateur socialiste René-Pierre Signé, qui<br />
lui a succédé à la mairie de Château-Chinon. Il disait : « Les gens de<br />
Nevers, ils sont changeants comme les sables mouvants de la Loire,<br />
mais dans le Morvan, c’est dur, c’est solide. » Elu en 1949 conseiller<br />
général du canton de Montsauche, près du lac des Settons, avant<br />
de présider l’institution jusqu’en 1981, le député prend confi ance et<br />
clame même à ses électeurs morvandiaux : « Entre César et moi, il<br />
ne s’est rien passé ici.»<br />
(archives du Monde)<br />
Allez dans la Nièvre. On vous propose un poste, c’est qu’il n’y en a pas.<br />
- Mais je n’y connais personne. J’y suis inconnu !<br />
- Justement, vous n’y avez point encore d’ennemi.<br />
(Le chef radical Henri Queuille, à François Mitterrand, hiver 1946)<br />
COLACO<br />
5
La Duchère, 1986<br />
Lyon, les cités<br />
SOCIETE<br />
Le quartier de La Duchère est sorti de terre, sur une colline de l’ouest lyonnais,<br />
dans les années 60 et a accueilli des ouvriers, des rapatriés d’Algérie et des immigrés.<br />
Il s’y est créé une ambiance particulière, grâce à un tissu associatif important.<br />
Et malgré la ghettoïsation et les violences dans les années 90, les duchérois<br />
restent attachés à leur quartier.<br />
A travers une palette de témoignages variée, le documentaire aborde ainsi dans<br />
un même mouvement l’architecture passée et celle à venir, et montre comment la<br />
destruction des grandes barres et l’urbanisme redessiné redynamise et redore le<br />
blason du plateau.<br />
Chambre d’écho aux principes et idées qui ont guidé les architectes et urbanistes<br />
en charge du projet, il donne aussi la parole aux locataires et aux nouveaux propriétaires<br />
qui racontent comment ils abordent tous ces changements.<br />
Concentration de logements locatifs sociaux, fragilisation socio-économique de<br />
la population, dévalorisation immobilière, mauvaise adaptation de cet urbanisme<br />
des années 60 aux modes de vie d’aujourd’hui : les dysfonctionnements dans ce<br />
quartier se sont accrus à partir les années 80, malgré le classement du site en «Politique<br />
de la Ville» en 1986.<br />
C’est pourquoi l’ensemble des acteurs publics ont décidé de s’associer autour d’un<br />
Grand Projet de Ville, déployé à La Duchère<br />
pour la période 2003-2012, dans l’objectif de<br />
mettre en oeuvre une politique volontariste<br />
commune de revalorisation du quartier. Le<br />
Projet Lyon La Duchère a pour objectif de faire<br />
du quartier un espace de vie plus attractif, plus<br />
ouvert, plus équilibré.<br />
Intervenant de manière globale sur les problématiques<br />
urbaines, sociales, économiques, il<br />
se propose de relever le défi de «faire la ville»<br />
sans nier le passé et d’ajouter une nouvelle<br />
page à l’histoire du quartier.<br />
(Extrait de Projet Lyon La Duchère)<br />
Instructifs, bien menés et attentifs à l’histoire<br />
des cités : deux documentaires à découvrir !<br />
La Duchère le renouveau<br />
Un fi lm de Didier Dematons • 2010, 52mn •<br />
On Stage Production<br />
COLACO<br />
6
Lyon, les cités<br />
SOCIETE<br />
Vaulx-en-Velin - La cité retrouvée<br />
SOCIETE • Un fi lm de Olivier Bertrand • 2011, 52 mn • Cocotte minutes productions<br />
ENTRETIEN AVEC LE RÉALISATEUR OLIVIER BERTRAND :<br />
(Olivier Bertrand) Cette ville a été construite d’un coup, par des architectes<br />
qui avaient décidé comment vivraient les gens. D’où un schéma urbain<br />
parfois peu clair, des parkings éloignés des centres commerciaux, l’absence<br />
de lieux de rencontre.<br />
Le 6 octobre 1990, quand un habitant de Vaulx-en-Velin se tue en moto au<br />
niveau d’un barrage de police, la ville s’embrase. Le centre commercial est<br />
pillé, des affrontements ont lieu.<br />
(O. B.) Là, les moyens sont arrivés. Les jeunes se sont rendu compte qu’on<br />
obtenait plus avec la violence qu’avec la patience.<br />
Un mal pour un bien, selon lui, car après ces événements, Vaulx-en-Velin<br />
devient le laboratoire expérimental des politiques de la ville :<br />
(O.B.) L’approche a été systémique. On ne réussit que si l’on bouge tous les<br />
leviers à la fois.<br />
L’idée [du documentaire], c’est de savoir comment Vaulx-en-Velin s’est<br />
reconstruite vingt ans après les émeutes, et comment les habitants se sont<br />
réappropriés la ville.<br />
(…) Actuellement, la mixité sociale revient. Les changements successifs de<br />
ministre en charge de ces dossiers n’ont pas brisé ce mouvement.<br />
(extrait de Retour d’actu – un autre regard sur l’info)<br />
Olivier Bertrand, collaborateur de Libération à Lyon, est aussi le réalisateur<br />
d’un premier fi lm intitulé Un soir d’été, un étranger, une histoire de migrants<br />
et d’entrée en résistance.<br />
En octobre 1990 à Vaulx-en-Velin près de<br />
Lyon, la mort d’un jeune homme provoque les<br />
premières grandes émeutes urbaines françaises.<br />
Des télévisions débarquent du monde<br />
entier, fi lment l’éruption de colère. Plusieurs<br />
jours de pillages puis d’affrontements laissent<br />
la ville traumatisée.<br />
Son image se retrouve brutalement dévastée.<br />
Après les violences, quelques 5 000 personnes<br />
(sur 45 000 habitants) fuient Vaulx.<br />
Les pouvoirs publics réalisent alors les fractures<br />
accumulées dans ces villes construites<br />
vingt ans plus tôt, comme des cités idéales.<br />
Vaulx-en-Velin mettra longtemps à se relever,<br />
mais les émeutes ont permis de reconstruire<br />
la ville sur des bases différentes. En associant<br />
les habitants. En travaillant tous les secteurs à<br />
la fois. Un véritable modèle s’est alors inventé<br />
et vingt ans après les émeutes, Vaulx-en-Velin<br />
reste un laboratoire, en France comme en<br />
Europe, pour comprendre les politiques publiques<br />
qui permettent de refaire des quartiers<br />
et des villes profondément enlisés.<br />
Ce documentaire nous raconte une épopée<br />
en trois actes, intimement liés. L’éclosion<br />
de la ZUP idéale, les ferments de l’explosion<br />
qui se mettent en place, jusqu’à<br />
l’émeute. Puis la ville-laboratoire des<br />
politiques de la ville, fédérant les énergies<br />
autour d’un projet commun de reconstruction.<br />
Archives inédites à l’appui, les regards<br />
croisés des acteurs de l’époque autopsient<br />
l’émeute, racontent le chemin parcouru,<br />
dressent le bilan de l’aventure. Enfi n,<br />
le réalisateur sonde Vaulx-en-Velin aujourd’hui,<br />
le temps des transformations<br />
acquises, de la fi erté retrouvée, des nouvelles<br />
impatiences…<br />
COLACO<br />
7
Albert Londres, Prix 2011<br />
SOCIÉTÉ<br />
Créé par sa fi lle Florise, le Prix Albert Londres couronne en<br />
France le meilleur reporter de l’année en presse écrite depuis<br />
1933, et audiovisuelle depuis 1985.<br />
LE PRIX ALBERT L<strong>OND</strong>RES 2011<br />
En primant le fi lm de David André consacré à la peine de mort<br />
aux États-Unis, Une peine infi nie, histoire d’un condamné à<br />
mort, et les reportages écrits par Emmanuel Duparcq,<br />
correspondant de l’Agence France-Presse en Afghanistan<br />
et au Pakistan, les jurés du Prix Albert Londres ont fait un<br />
saisissant raccourci de ce qui nous préoccupe : le sort des<br />
hommes sous toutes les latitudes.<br />
La remise des prix s’est symboliquement tenue à Tunis, en<br />
cette année du printemps arabe, rappelant la manière et<br />
l’esprit d’Albert Londres.<br />
Notre métier n’est ni de faire plaisir, ni de faire<br />
du tort. Il est de porter la plume dans la plaie.<br />
(Albert Londres)<br />
Une peine infinie. Histoire d’un<br />
condamné à mort<br />
de David André, 80mn, 2010 (Prix 2011 Albert<br />
Londres), éditions Montparnasse.<br />
La peine de mort apporte-t-elle vraiment un soulagement<br />
ou une réparation ou bien au contraire agit-elle<br />
comme un poison pour ceux qui y participent ?<br />
David André signe un documentaire bouleversant, qui<br />
est à la fois un voyage dans l’Amérique profonde et<br />
une réfl exion sur la peine de mort. Un questionnement<br />
rare et sensible sur l’humain, les frontières du bien et<br />
du mal, la vengeance, la haine, le pardon et parfois les<br />
remords.<br />
En 1999, Sean Sellers, condamné à mort à l’âge de 16<br />
ans, est exécuté en Oklahoma malgré les nombreuses<br />
protestations internationales. Quelques jours avant, le<br />
réalisateur David André, le fi lme dans les couloirs de la<br />
mort. Il rencontre également la famille de ses victimes<br />
qui réclame l’exécution.<br />
Dix ans après sa mort, hanté par le souvenir de cette<br />
histoire, le réalisateur retourne en Oklahoma à la<br />
recherche des protagonistes qu’il a fi lmés. Procureur,<br />
gardiens qui ont exécuté le condamné, famille qui réclamait<br />
vengeance…<br />
Il découvre que les protagonistes du drame ne peuvent<br />
oublier. Ils ont, eux aussi, été condamnés à «une peine<br />
infi nie».<br />
ALBERT L<strong>OND</strong>RES, SA VIE, QUELLE ŒUVRE !<br />
Né en 1884 à Vichy, Albert Londres, qui se destinait à une<br />
carrière de poète, s’est très tôt rendu célèbre par ses articles<br />
et ses récits de voyages, publiés au début du siècle dans Le<br />
Petit Journal, Le Quotidien ou Le Petit Parisien, et a marqué<br />
plusieurs générations de journalistes. Il signe son premier<br />
article en 1914, il a couvert la Grande Guerre, la conquête de<br />
Fiume par D’Annunzio, la Révolution russe, le Tour de France<br />
cycliste, les chaos de la République chinoise, le scandale du<br />
bagne de Cayenne, les bataillons disciplinaires d’Afrique du<br />
Nord, la condition des aliénés dans les asiles de France, et<br />
l’évasion du forçat Dieudonné, la traite des noirs en Afrique et<br />
la traite des blanches en Argentine, les pêcheurs de perles de<br />
Djibouti et les terroristes dans les Balkans...<br />
Actuellement à l’affi che :<br />
Toute ma vie [en prison], un documentaire de Marc Evans<br />
Honk (to stop executions), un documentaire de Arnaud Gaillard et<br />
Florent Vassault<br />
COLACO<br />
8
Albert Londres, Prix 2011<br />
SOCIETE<br />
Sean Sellers<br />
Exécuté le 4 février 1999, Sean Sellers, ancien adorateur de<br />
Satan, a été le premier meurtrier a être mis à mort aux USA<br />
depuis 40 ans pour des crimes commis à l’âge de 16 ans.<br />
De nombreuses personnes étaient intervenues en sa faveur,<br />
parmi lesquelles l’évêque Desmond Tutu et l’American Bar<br />
Association. La plupart d’entre elles citaient deux raisons<br />
pour leur opposition à l’exécution : l’âge de Sellers au moment<br />
des meurtres, et le fait que Sellers souffrait de multiples<br />
désordres de la personnalité. Le gouverneur de l’Oklahoma<br />
avait personnellement répondu à Desmond Tutu en disant<br />
que sans recommandation du Bureau des Pardons, il ne<br />
pouvait pas commuer la peine de Sean Sellers. Sean Sellers<br />
avait été condamné pour le meurtre de sa mère, de son<br />
beau-père et d’un commerçant à Oklahoma City.<br />
(Révoltes.org, Portail d’information sur la Peine de mort)<br />
Emmanuel Duparcq (à gauche) et David André (à droite), lauréats 2011<br />
du prix Albert Londres<br />
Ancien grand reporter et rédacteur en chef-adjoint à l’agence Capa, David<br />
André est depuis plusieurs années auteur, réalisateur et producteur indépendant.<br />
Ses fi lms ont été diffusés par France Télévisions, Canal + et Arte.<br />
Emmanuel Duparcq est entré à l’AFP en 1999 après des études d’histoire<br />
et de journalisme. Nommé correspondant en Afghanistan en 2005, puis en<br />
Côte d’Ivoire en 2006, envoyé spécial en 2008 en Irak notamment, il s’est<br />
installé à Islamabad en 2010.<br />
Emmanuel Duparcq avait souhaité «dédier ce prix de la Presse écrite à<br />
nos deux confrères de France Télévision, Hervé Ghesquière et Stéphane<br />
Taponier qui sont retenus en otage en Afghanistan depuis 501 jours, sans<br />
oublier tous mes collègues de l’AFP et plus particulièrement nos journalistes<br />
afghans et pakistanais ».<br />
Sean Sellers n’était qu’un gamin. Condamné à mort à l’âge de 16 ans<br />
pour triple meurtre. Devenu adulte sous les néons d’une cellule de<br />
béton, regard de gosse cloué dans un visage de vieux. Exécuté à 29 ans.<br />
Coupable, sans pardon ni pitié. En 1999, David André, le réalisateur,<br />
l’écoute dévider son passé, fi lme l’audience du dernier recours, regarde<br />
l’avocat s’effondrer et la nuit racler les plaines de l’Oklahoma à l’heure<br />
de l’injection létale. Dix ans plus tard, André s’en retourne fouiller le<br />
coeur de ces fantômes qui le hantent. Le procureur, les gardiens, la<br />
famille, le bourreau. Il veut savoir si la vengeance apaise le chagrin et<br />
la haine, si on s’habitue à voir les hommes mourir. Il n’a que des cauchemars<br />
déchirés de silences et d’horreur pour réponses. Alors, à quoi<br />
bon ? C’est la question que pose ce documentaire humaniste, sans juger<br />
ni accuser. Pas la peine. Ils ont tous pris perpet’, enfermés dans leurs<br />
tourments. (L’Express)<br />
Ce fi lm sensible et humaniste nous emmène sur les routes et dans<br />
les âmes de cet Etat profond de la Bible-Belt. Un road-movie un peu<br />
sombre, dont la beauté et la pudeur sont rehaussées par la superbe<br />
photographie de Jérôme Mignard. (Rue 89)<br />
LE LIVRET : LA ROUTE DES TALIBANS<br />
Emmanuel Duparcq (73ème Prix de la presse<br />
écrite)<br />
Ce passionnant livret regroupe une sélection d’articles<br />
consacrés aux talibans, écrits pour l’AFP en<br />
2010-2011. A travers de petites histoires comme<br />
celles de Hafi z, le jeune apprenti d’Al-Qaïdan,<br />
Fareed l’ancien Taliban fan de Beyoncé ou Farida<br />
la chanteuse qui rêve d’entrer en politique, Emmanuel<br />
Duparcq nous propose une vision inédite<br />
de l’Afghanistan loin des clichés et idées reçues<br />
véhiculées en Occident.<br />
Sa série de reportages, dont aucun n’a été effectué<br />
au sein des forces armées occidentales, décrit<br />
de l’intérieur le système de soutien et les réseaux<br />
des talibans qui, moribonds en 2005, ont infi ltré<br />
aujourd’hui les deux-tiers de l’Afghanistan ainsi<br />
que des régions entières du Pakistan.<br />
COLACO<br />
9
Au bagne (1924)<br />
En état de dépendance(s)<br />
SOCIÉTÉ • Un fi lm de Marianne Bressy • 60mn • Candela Productions<br />
C’est en arrivant en Guyane qu’<br />
Albert Londres découvre l’horreur<br />
de la vie des bagnards. Face à<br />
cette misère qu’il juge scandaleuse,<br />
il dénonce le décalage,<br />
l’inertie et le mensonge d’un système<br />
colonial français appliqué à<br />
7000 kilomètres de la métropole.<br />
Son reportage suscitera de vives<br />
réactions dans l’opinion mais aussi<br />
au sein des autorités.<br />
Le bagne n’est pas une machine à<br />
châtiment bien défi nie, réglée, invariable.<br />
C’est une usine à malheur qui<br />
travaille sans plan ni matrice. On y<br />
chercherait vainement le gabarit qui<br />
sert à façonner le forçat. Elle les broie,<br />
c’est tout, et les morceaux vont où ils<br />
peuvent. (extrait)<br />
A la rencontre des nouveaux bagnards<br />
du XXIème siècle….<br />
Entretien avec Marianne Bressy, réalisatrice :<br />
Le texte d’Albert Londres résonne en moi. Jérémy est mon Albert Londres. Il est là depuis<br />
dix ans. Il les connaît. Il peut porter la voix des Guyanais. Je décide de lui faire lire le<br />
texte. On va faire le même voyage qu’Albert Londres. On repart dans les structures qui se<br />
situent dans les mêmes zones que les anciens bagnes. C’est bien que ce soit un mec qui<br />
fasse le portrait d’une structure, d’une problématique qui serait le crack. Et qui permettrait<br />
de faire fi nalement le portrait de la Guyane. Tout ça en poupées gigognes (…) En 1924,<br />
son texte a eu un impact énorme. Une partie des bagnards a été ramené en France. Je<br />
n’aurais pas fait ce fi lm sans le secret espoir qu’il aide à ce que les choses changent ! Il<br />
faut qu’il soit diffusé le plus possible.<br />
Pourquoi es-tu restée un an ?<br />
La situation politique, sociale est très complexe. Il existe une multitude de langues. Si tu<br />
veux apprendre pour mieux comprendre les coutumes, le magico-religieux, il faut prendre<br />
du temps. J’ai aussi passé beaucoup de temps en repérages sans la caméra. Le temps<br />
que les crackés acceptent que je sois là. Les gens me présentaient parfois comme une<br />
éduc, car il m’arrivait de faire le même travail qu’eux. Il fallait que je passe du temps.<br />
Dès le début, tu ne nous laisses pas respirer.<br />
C’est un huis clos. Je l’ai vécu comme ça dès le début. C’est ce rapport très intime dont<br />
j’ai besoin. Je n’arrive pas à dire les choses sans être collée pour que les gens les voient<br />
vraiment, qu’ils soient à fond dedans, qu’ils les suivent au plus proche. Je n’ai pas fait de<br />
plans extérieurs ou complémentaires. Je n’ai pas tourné dans les squats ou dans la rue.<br />
Ce n’est pas un fi lm sur les crackés. Ce qui est dit sur l’extérieur doit suffi re aux spectateurs<br />
pour savoir que dehors, c’est horrible. J’ai tellement envie de vous mettre à la place<br />
de ces gens-là. Je cherche à dire : « Mais qu’est-ce qu’on fait avec cette Guyane ? Pourquoi<br />
c’est toujours une poubelle quatre-vingt dix ans après Albert Londres ?<br />
(Propos recueillis par Hubert Budor)<br />
Marianne Bressy est partie en Guyane durant un an. Elle<br />
a suivi des éducateurs sociaux dans leur quotidien au<br />
contact de nombreux laissés-pour-compte qui survivent<br />
diffi cilement dans la rue… Seuls, désœuvrés, en totale<br />
dépendance au crack, ils cherchent espoir et soutien<br />
moral.<br />
La Guyane, département français, apparaît dans ce documentaire<br />
sous son jour le plus cru : miséreuse et incapable<br />
de faire face à la détresse. Cette situation sociale<br />
et politique a frappée Marianne Bressy.<br />
En utilisant des extraits du texte d’Albert Londres, Au<br />
bagne (1924), elle met en parallèle le sort des bagnards<br />
décrit dans le livre et celui des toxicomanes dans une<br />
Guyane abandonnée. Sur des images brutes, directes,<br />
ces mots résonnent d’une manière étonnante et juste.<br />
La Guyane n’est certes plus une colonie depuis 1946 ;<br />
pourtant l’état de dépendance de ses exclus rappelle<br />
étrangement les pires moments de sa colonisation.<br />
COLACO<br />
10
On n’est pas des bouffons<br />
EDUCATION • Un fi lm de Hubert Brunou • 2001, 52mn<br />
Je lui dis donne moi ton numero<br />
Elle m’a dit j’ai pas mon portable sur moi<br />
Elle m’a dit donne moi le tien<br />
J’lui ai dis j’suis pas un boufon-fa fa fa fa fa fa fon<br />
J’suis pas un bouffon et donne moi ton numero<br />
J’suis pas un bouffon et je m’appelle pas Bruno<br />
J’suis pas un bouffon et donne moi ton numero<br />
J’suis pas un bouboufon wé<br />
(Paroles de Gad Elmaleh)<br />
Des filles et des garçons, bons élèves d’un<br />
collège situé dans une cité dite difficile de la<br />
banlieue parisienne, racontent leurs espoirs<br />
mais aussi leurs difficultés d’apprentissage au<br />
collège. Tous issus de l’immigration, Hichem,<br />
Lekbir, Sonia, Sébastien et les autres vivent<br />
leurs études avec des handicaps certains :<br />
violence dans le quartier, faibles revenus des<br />
parents, familles nombreuses... Tous adoptent<br />
une stratégie personnelle pour survivre, pour<br />
éviter la place maudite, celle du bouffon.<br />
« Bouffon », c’est ainsi que sont qualifi és par<br />
leurs camarades, ces enfants qui travaillent et<br />
cherchent à réussir à l’école. Hubert Brunou est<br />
allé enquêter dans un collège de ces quartiers<br />
diffi ciles, où les élèves, issus de l’immigration,<br />
sont tous confrontés aux diffi cultés inhérentes à<br />
leur condition : familles nombreuses à faibles<br />
revenus, habitat dégradé, violence des mots et<br />
des actes... Son fi lm présente les témoignages<br />
poignants de ces garçons et fi lles qui ont le «<br />
mauvais goût » d’aimer le travail scolaire qui<br />
constitue pour eux un vague espoir de « s’en<br />
sortir ». (…) Les entretiens, menés avec fi nesse<br />
et sensibilité, ouvrent un espace de parole d’une<br />
qualité rare et font de cette réalisation vidéo un<br />
témoignage précieux pour tous les éducateurs.<br />
(Martine Fournier, Lire, 2002)<br />
On n’est pas des bouffons (2001) est une excellente vidéo<br />
d‘Hubert Brunou, qui, dix ans après, n’a pas perdu une once<br />
de son intérêt. De bons élèves de collège de milieu populaire<br />
nous livrent, en pleins et en creux, nombre de conditions et<br />
facteurs d’échec et de réussite auxquels on ne songe pas mais<br />
qui ont du poids, d’enjeux et fonctionnements qu’on ne perçoit<br />
pas ou mal et qui peuvent avoir des conséquences fortes sur<br />
les élèves et les classes. Réalisé à travers des entretiens montés<br />
de façon dynamique, ce document, d’un grand intérêt sociologique,<br />
pédagogique et éducatif, mue une dizaine d’élèves d’un<br />
collège de banlieue intelligents et stratèges, drôles et émouvants,<br />
en fi ns analystes et excellents formateurs d’enseignants.<br />
(Maurice Gabayet, Centre académique Michel Delay)<br />
COLACO<br />
11
Quand la bulle chante / Marre de l’école !!<br />
EDUCATION<br />
Quand la bulle chante<br />
Un fi lm de Laurent Périssé • 52 mn, 2011 • Faites un voeu<br />
Depuis plusieurs années, le chanteur-compositeur Pierre Lamy, alias<br />
Polo, anime en collaboration avec Evelyne Menaucourt, musicienne au<br />
sein de l’ADDIM (Association Départementale pour le Développement et<br />
l’Initiative de la Musique et de la Danse), des ateliers d’écriture en milieu<br />
scolaire. Les élèves vont, sous leur égide, écrire les textes, composer les<br />
musiques et concevoir le visuel de leur propre album de chansons.<br />
Tout au long de l’année scolaire, ils vont chaque mois passer une semaine<br />
en Haute-Saône afin de mener à bien cet ambitieux projet qui finira<br />
en beauté lors d’une cérémonie magique dans laquelle le chanteur<br />
rassemblera enfants, parents et enseignants sous la voûte irréelle de<br />
« La bulle »…<br />
Suite aux nombreux projets que Polo a menés avec les enfants de cette<br />
région, il est devenu désormais avec « La Bulle » l’ambassadeur de la<br />
chanson dans les écoles des communes concernées.<br />
L’ADDIM<br />
A la croisée des institutions et du terrain, lieu d’échange et de concertation entre<br />
tous les acteurs de la vie musicale et chorégraphique du département, l’Addim a<br />
été créée en 1983 par le Conseil général de la Haute Saône et l’Etat - Drac Franche-Comté.<br />
L’ADDIM est un outil au service des collectivités et des élus, des acteurs de terrain : responsables<br />
associatifs, artistes, enseignants, musiciens ou danseurs amateurs, amateurs<br />
de musique et de danse. Elle a pour fonction de les conforter par son action et non de se<br />
substituer à eux.<br />
Marre de l’école !!<br />
Le décrochage<br />
scolaire, de quoi<br />
parle-t-on ?<br />
de Alain Balembois, 2011<br />
• 26mn • EDUCAGRI<br />
On entend beaucoup<br />
parler de décrochage<br />
scolaire. Mais que signifie<br />
cette expression ?<br />
Est-ce une fatalité ?<br />
Comment repérer un<br />
élève décrocheur ? Comment<br />
devient-on décrocheur<br />
? Ce DVD, composé<br />
de témoignages de<br />
chercheurs ou d’acteurs<br />
de terrain, accompagné de « paroles » d’élèves décrochés<br />
et raccrochés, de parents, de partenaires, ouvre le débat sur<br />
une question sensible et d’actualité. Ces témoignages s’inscrivent<br />
dans le cadre du projet Predecagri qui vise à lutter<br />
contre le décrochage scolaire dans l’enseignement et mène<br />
des actions de sensibilisation pour permettre à des publics<br />
non enseignants de se familiariser avec la thématique du<br />
décrochage scolaire et d’en repérer les signaux.<br />
STRUCTURE DU DOCUMENTAIRE :<br />
Séquence 1 : définition du décrochage scolaire<br />
Séquence 2 : signaux d’alerte<br />
Séquence 3 : organisation de l’établissement dans la lutte contre<br />
le décrochage scolaire<br />
Séquence 4 : adolescents et modes de vie<br />
Conclusion<br />
CONTEXTE : LE CADRE NATIONAL<br />
En France le décrochage scolaire entraîne la sortie du système<br />
scolaire de 120 000 jeunes par an sans diplôme. Ces<br />
derniers sont ensuite des victimes de choix pour le chômage<br />
et le travail précaire.<br />
Dans le cadre du fonds d’expérimentation pour la jeunesse,<br />
Martin Hirsch, haut-commissaire à la jeunesse, a lancé une<br />
première vague d’appel à projets consistant à proposer à des<br />
acteurs publics ou privés de se mobiliser en proposant des<br />
projets innovants destinés à promouvoir l’insertion sociale,<br />
scolaire et professionnelle des jeunes. Fort de donner à l’enseignement<br />
agricole toute sa place dans ce dispositif, et suite<br />
à la circulaire interministérielle n°09-060 JS du 22 avril 2009<br />
relative à la prévention du décrochage scolaire et à l’accompagnement<br />
des jeunes sortant sans diplômes du système<br />
scolaire, l’enseignement technique agricole a déposé un projet<br />
intitulé Prédécagri (impliquer l’enseignement agricole dans<br />
la prévention et le suivi du décrochage scolaire), qui a été<br />
retenu par la commission, pour être expérimenté dans 3 régions<br />
: Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Champagne-Ardenne.<br />
COLACO<br />
12
Parlons-en !<br />
EDUCATION • 2011, 75mn • ANTHEA<br />
Enfin un triptyque documentaire qui donne la parole aux adolescents !<br />
Famille...<br />
Ecole, avenir...<br />
Amis, amours...<br />
L’adolescence est une étape au cours de laquelle le<br />
jeune va mettre en forme sa pensée. Les échanges<br />
sont alors essentiels pour les aider à mettre en forme<br />
une pensée souvent dépassée, et pour permettre<br />
aux adultes d’accéder à leur monde sans pour autant<br />
faire intrusion dans leur jardin secret.<br />
Ce triptyque vidéo est l’aboutissement de 3 années<br />
de travail avec des enseignants, des spécialistes<br />
de l’adolescence (éducateurs spécialisés, pédopsychiatres,<br />
psychologues) et des collégiens.<br />
Suite à une enquête auprès d’élèves de 4ème et de<br />
3ème, leur demandant quels étaient leurs trois plus<br />
grandes préoccupations, les réponses les plus souvent<br />
évoquées étaient : la famille, l’école et l’avenir,<br />
l’amitié et l’amour.<br />
Chaque film décline ainsi ces trois thématiques<br />
en s’arc-boutant sur une démarche commune :<br />
• Un dessin animé met en scène des adolescents<br />
confrontés à des situations en lien avec le thème<br />
traité.<br />
• Des adolescents témoignent en réagissant aux situations<br />
proposées par le dessin animé et en répondant<br />
aux questions d’un adulte.<br />
• Un pédopsychiatre intervient et commente la<br />
réaction des jeunes, apporte quelques éléments de<br />
compréhension des attitudes et des manières de<br />
penser des adolescents.<br />
Nos fi lms sont très précisément construits pour<br />
faciliter ces échanges, pour inciter les adolescents<br />
à s’exprimer sur les questions qui les<br />
préoccupent le plus. Ces échanges peuvent être<br />
l’occasion pour quelques uns d’entre eux de révéler<br />
à l’adulte des préoccupations plus graves,<br />
jusque-là cachées. Au-delà de leur fonction<br />
éducative, pédagogique, ces trois fi lms regroupés<br />
dans un coffret DVD sont de véritables<br />
outils de prévention au service des professionnels<br />
qui entourent les adolescents.<br />
(Feuille de route d’Anthea)<br />
13
Pigiami<br />
SPECTACLE JEUNESSE • Captation théâtrale de Aurélie Boiron • 2005, 60mn • Camp de base<br />
25 ans et plus de 1000 représentations de par le monde<br />
après ses débuts, “Pigiami” poursuit son aventure avec<br />
d’autres compagnons de voyage, mais avec la même<br />
dose d’énergie scénique et d’innovation théâtrale. Conçu<br />
comme spectacle destiné aux plus jeunes, “Pyjamas”<br />
a été joué devant tous les publics en Italie, en France,<br />
en Grande-Bretagne, en Espagne, aux Etats-Unis et au<br />
Canada.<br />
Grâce à ses caractéristiques de langage universel, ce<br />
spectacle a défi nitivement ouvert le Teatro dell’Angolo<br />
au monde théâtral européen et mondial. Cette création<br />
théâtrale prouve que son langage est toujours actuel, qu’il<br />
possède une fraîcheur et une longévité hors du commun,<br />
tout cela faisant de lui un véritable classique du théâtre<br />
pour jeune public.<br />
(Teatro dell’Angolo / Fondazione Teatro Ragazzi<br />
e Giovani)<br />
Une pièce enregistrée en public au TNG<br />
Centre dramatique national de Lyon.<br />
Un spectacle pour tout public à partir de 4/5 ans.<br />
Mise en scène de Nino d’Introna.<br />
Au seuil de la nuit, une porte s’ouvre sur l’enfance.<br />
Dans ce lieu familier et feutré qu’est la chambre à coucher,<br />
deux personnages en pyjamas jouent à faire semblant<br />
et nous invitent à partager leurs merveilleuses<br />
histoires. Comme tous les enfants du monde, ils savent<br />
transformer en un clin d’œil le plus simple des objets<br />
en un formidable jouet.<br />
Qu’il s’agisse de chaussures aux allures de bolides de<br />
course ou bien d’un parapluie qui décolle tel un hélicoptère,<br />
le public vibre à l’unisson devant chaque nouvelle<br />
invention.<br />
Dans cette pièce de théâtre italienne, la scénographie<br />
simple et l’absence de texte laissent beaucoup de<br />
place au jeu des acteurs. Avec poésie et tendresse, ils<br />
nous font partager l’univers des jeux enfantins qu’ils<br />
savent recréer à travers quelques objets. Ils déclenchent<br />
les rires par leur imagination pleine de folie, de<br />
joie de vivre et de fraîcheur. Les moments de pur délire<br />
laissent parfois la place à la moquerie puis à la chamaillerie<br />
propre aux enfants mais la connivence entre<br />
les deux personnages, interprétés par un duo d’acteurs<br />
pétillants, sont les fils conducteurs majeurs de la pièce.<br />
LE TEATRO DELL’ANGOLO<br />
Il est né à la fin des années soixante de la rencontre<br />
d’acteurs-improvisateurs avec une réalité sociale en<br />
continuelle transformation. Il est devenu au fil des<br />
années une des compagnies les plus appréciées du<br />
public et de la critique en Italie et à l’étranger grâce aux<br />
recherches théâtrales qu’il poursuit.<br />
COLACO<br />
14
Bouton<br />
SPECTACLE • Un fi lm de Res Balzli • 2011, 78mn • AV3 Distribution<br />
Marionnettiste, comédienne, actrice, peintre, dessinatrice, danseuse...<br />
Johana venait d’entamer, en compagnie de Bouton sa marionnette,<br />
la carrière internationale qui lui tendait les bras. Depuis sa Suisse<br />
adoptive, elle rayonnait aux quatre coins du pays helvète, mais aussi<br />
en Belgique, en Italie, bientôt au Québec et régulièrement en France.<br />
Considérée comme une des toutes meilleures marionnettistes du<br />
monde, elle a connu l’une de ses consécrations en 2000 à Charleville-<br />
Mézières : révélation du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes.<br />
Le festival de Parma, en Italie, venait de lui décerner son Prix<br />
Spécial.<br />
(Res Balzli, rendant hommage à Johana Bory)<br />
Bien au-delà du frisson mélodramatique facile, nous sommes dans<br />
le désarroi existentiel le plus glacial. Qu’adviendra-t-il de nous,<br />
éternels orphelins, quand ceux que nous aimons ne nous insuffleront<br />
plus la vie ? Nous sortons du documentaire de Res Balzli apaisés et<br />
graves, portant le deuil de Johana, notre sœur, cette grande âme que<br />
nous n’avons pas eu la chance de connaître.<br />
Antoine Duplan, Le Coin de l’Ecran<br />
Avec Johana Bory, Lukas Larcher, Flavia Ravaud,<br />
Trio vocal NØRN, Rose-Marie Bory et Max Bory<br />
Prix du cinéma Berne 2011 :<br />
prix de la mise en scène<br />
Tant qu’il y a Bouton, il y a de la vie !<br />
Un film mélodique aux échos douloureux, une ode à<br />
la joie de vivre face à la menace d’une fin prochaine.<br />
Johana, une jeune actrice, et Bouton, une marionnette<br />
qu’elle a créée, tentent de surmonter une grave<br />
maladie et de faire face à la situation avec humour.<br />
Le film raconte une histoire entre sourire et pleurs,<br />
entre l’ici-bas et l’au-delà, entre la réalité documentaire<br />
et la fiction poétique. Grâce à Bouton, tout est<br />
prétexte au jeu malgré sa gravité amère.<br />
La marionnettiste et comédienne Johana Bory est<br />
décédée à l’âge de 33 ans.<br />
Mes marionnettes ont toujours été là pour moi. Cela n’a pas changé<br />
pendant la puberté. Au contraire, ma passion est devenue encore<br />
plus forte ! Tous les jours après l’école, j’avais hâte de retrouver mes<br />
personnages. Je fabriquais une marionnette après l’autre. Tout ce qui<br />
me tombait sous la main, n’importe quel objet insignifiant, prenait un<br />
sens, avait une histoire à raconter, un rôle à jouer dans mon théâtre<br />
de marionnettes – je pouvais donner vie à n’importe quel lambeau de<br />
tissu ou bout de bois. J’ai vite remarqué que chaque personnage était<br />
d’une manière ou d’une autre une partie de moi-même, correspondait<br />
à un trait de mon caractère, incarnait mes rêves.<br />
(Johana Bory)<br />
COLACO<br />
15
Te quiero (Je t’aime, je te veux)<br />
SANTE • Un documentaire de Michèle et Bernard Dal Molin • 2011, 26mn • Advita productions<br />
Advita productions est une société de production indépendante fondée en 1995 dont l’activité concerne deux secteurs,<br />
le film institutionnel et les films documentaires spécialisées sur les thèmes de santé et d’environnement.<br />
Depuis une quinzaine d’années, Michèle et Bernard Dal Molin, réalisateurs, ont abordé de nombreux sujets de santé,<br />
en lien avec des équipes hospitalières, des associations et des fondations. Ces films sont des supports de sensibilisation,<br />
d’information, de formation pour les professionnels de santé et le grand public.<br />
Prix du Film médical Professionnel – Festival du Film et du site<br />
Internet Médical - Les entretiens de Bichat 2011<br />
L’amour appartient à tous, il s’agit de l’aspiration la plus<br />
forte de toute aventure humaine, une quête faite de joie,<br />
parfois de souffrance. A quoi tient l’amour des personnes<br />
fragilisées physiquement ou psychiquement ? Comment<br />
la vie affective et la sexualité des personnes en situation<br />
de handicap peut-elle s’épanouir dans les établissements<br />
et les services qui les accueillent ?<br />
Ce film pose des questions sur le «vivre ensemble», le<br />
droit à l’intimité, la mission éducative des professionnels,<br />
la place et la responsabilité des familles. Des questions<br />
qui doivent nourrir des débats, des interrogations pour<br />
faire évoluer et grandir la qualité de vie des personnes en<br />
situation de handicap.<br />
Ces portraits nous proposent un regard porté sur l’ordinaire,<br />
sur l’anodin, sur la force de ce quotidien.<br />
Et pour aller plus loin,<br />
deux lectures et un documentaire<br />
• L’Identité de la personne «handicapée», Marcel<br />
Nuss, Dunod<br />
• Handicaps et sexualités, le Livre blanc, Marcel<br />
Nuss, Pascal Dreyer, Dunod<br />
• Sexe, amour et handicap, un documentaire de<br />
Jean-Michel Carré<br />
COLACO<br />
16
La rencontre du visage<br />
SANTE • Un fi lm de Michèle et Bernard Dal Molin • 2010, 60mn • Advita productions<br />
Tourné au sein de six structures de la<br />
Croix-Rouge française, ce documentaire<br />
donne la parole aux personnes<br />
vulnérables mais aussi à leurs proches s<br />
et aux professionnels de terrain qui les s<br />
accompagnent.<br />
Ce documentaire propose plusieurs<br />
histoires de vies. Forcément singulières,<br />
elles témoignent néanmoins<br />
de cette même intention éthique qui<br />
préside aux actions d’accueil, d’accompagnement<br />
et de soin au sein des<br />
structures de la Croix-Rouge française.<br />
Il s’agit en effet pour les professionnels s<br />
de rencontrer non pas seulement un<br />
handicap, un besoin, une détresse,<br />
une forme de dépendance mais<br />
d’abord et surtout un visage, une histoire<br />
de vie, des aspirations.<br />
C’est ainsi qu’aujourd’hui, la Croix-<br />
Rouge française trouve le questionnement<br />
de ses pratiques dans les<br />
paroles mêmes des usagers et de leurs proches. En<br />
complément des interventions d’urgence, au delà du<br />
geste qui sauve, avec une temporalité différente, près<br />
de 600 établissements de la Croix Rouge française<br />
œuvrent au quotidien.<br />
U<br />
UN GRAND COLLOQUE NATIONAL<br />
Passer d’une logique d’assistance au retour à l’autonomie des personnes<br />
vulnérables implique inévitablement d’appuyer les pratiques<br />
d’accueil, d’accompagnement et de soin sur l’expression et les aspirations<br />
des personnes elles-mêmes : tel est l’un des enjeux majeurs<br />
de l’évolution des pratiques au sein des établissements et des délégations<br />
locales de la Croix-Rouge française aujourd’hui.<br />
C’est dans le but d’accompagner et de favoriser cette évolution déjà<br />
largement entamée que la Croix-Rouge française a organisé le 8 décembre<br />
2010, un colloque national intitulé « La rencontre du visage<br />
– L’expression des personnes accueillies au cœur de nos pratiques. »<br />
(Source : La Croix Rouge française)<br />
COLACO<br />
17
Autisme, derrière le rideau<br />
SANTE • Un fi lm de Olivier Enogo • 2011, 62mn • Les éditions l’Harmattan<br />
L’autisme est une maladie neurobiologique d’origine génétique qui constitue un handicap<br />
cognitif sévère. L’autisme affecte le fonctionnement du cerveau, le système immunitaire et<br />
biologique, altère les capacités de reconnaissance des expressions,<br />
des codes sociaux et affectifs, génère hypersensibilité<br />
émotionnelle et troubles du comportement. Les signes<br />
de l’autisme sont encore ignorés par de nombreux parents et<br />
les structures adaptées manquent cruellement.<br />
Autisme, derrière le rideau met en exergue le caractère<br />
universel de l’autisme, du parcours des parents aux difficultés<br />
rencontrées par les professionnels, dont l’association<br />
« Vaincre l’autisme » qui, depuis 10 ans, mène une action<br />
contre l’autisme pour défendre les droits des enfants qui<br />
en sont affectés, agit pour faire connaître et reconnaître<br />
cette maladie, innove en matière de droit et de prise en<br />
charge, aux niveaux national et international. S’il n’existe<br />
pas de traitement, ce film nous montre qu’un encadrement<br />
personnalisé permet souvent d’améliorer les symptômes et<br />
la qualité de vie. Caméra au poing, Olivier Enogo est parti<br />
à la rencontre des professionnels des pays de l’Europe du<br />
Nord qui semblent très avancés en la matière, et de ceux de<br />
l’Afrique Noire qui eux en sont aux balbutiements, mais avec<br />
beaucoup de volonté.<br />
Avec la participation de Michel Leeb et Sigourney Weaver.<br />
L’autisme en question<br />
L’autisme est un trouble envahissant du développement<br />
qui affecte les fonctions cérébrales. Il n’est plus considéré<br />
comme une affection psychologique ni comme une maladie<br />
psychiatrique. Il constitue un trouble sévère et précoce du<br />
développement de l’enfant apparaissant avant l’âge de 3 ans.<br />
Il se caractérise par un isolement, une perturbation des interactions<br />
sociales, des troubles du langage, de la communication<br />
non verbale et des activités stéréotypées avec restriction des<br />
intérêts. Trois éléments cumulatifs caractérisent ainsi l’autisme :<br />
un trouble de la communication, une perturbation des relations<br />
sociales et des troubles du comportement.<br />
2 euros<br />
sont reversés à l’association<br />
Vaincre l’autisme<br />
pour chaque achat de<br />
DVD<br />
OLIVIER ENOGO :<br />
Olivier Enogo, réalisateur camerounais, a<br />
réalisé 18 documentaires parmi lesquels :<br />
Les Filières africaines de la prostitution, Les<br />
Africains de Moscou, Autisme: derrière le<br />
rideau, Mali sur Seine ou encore Blanchir<br />
une affaire pas très claire.<br />
Il a également écrit un livre: Les fi lières africaines<br />
de la prostitution - mémoires d’une<br />
enquête.<br />
Aujourd’hui, Olivier Enogo poursuit la production<br />
des documentaires. Il est également<br />
correspondant permanent de la chaîne<br />
panafricaine basée à Londres, Vox Africa.<br />
COLACO<br />
18
La naissance naissance, , une révolution !<br />
SANTE • Un fi lm de Franck Cuvelier • 2011, 59mn • Cie des phares et des balises<br />
A travers cette histoire de la naissance, singulière et riche en rebondissements,<br />
le documentaire de Franck Cuvelier nous permet de mieux comprendre<br />
les enjeux contemporains qui se jouent aujourd’hui.<br />
La naissance, en France a connu des ré-<br />
volutions comme nul autre pays au monde.<br />
Pour la première fois, un fi lm nous raconte<br />
cette histoire en archives, de l’accouche-<br />
ment sans douleur à la naissance sans vio-<br />
lence, des expérimentations des années 70<br />
à l’anesthésie péridurale. Une formidable<br />
avancée, qui est aussi l’histoire d’une<br />
dépossession progressive pour les femmes<br />
d’une expérience intime.<br />
Jusqu’aux années 30, la naissance était une<br />
affaire de femmes. L’Etat décide alors de<br />
confi er la naissance aux médecins, dans le<br />
cadre de l’hôpital, avec une mission précise :<br />
lutter contre la mortalité infantile.<br />
Méthodes et théories vont se succéder ou<br />
s’opposer, suscitant de vifs débats d’ordre<br />
politique mais surtout moral, religieux et<br />
idéologique. Car si le sujet de la naissance<br />
touche au religieux, il touche aussi aux<br />
droits de la femme.<br />
Pour les féministes des années 70, occupées à émanciper la femme du « devoir »<br />
d’enfanter, la priorité n’est pas aux chantiers de la maternité. Aujourd’hui, pour-<br />
tant, une femme sur quatre - soit 200 000 femmes par an - déclare souhaiter<br />
vivre son accouchement «autrement».<br />
COLACO<br />
19
Encore elles !<br />
SOCIETE • Un fi lm de Constance Ryder et Josiane Szymanski • 2010, 52 mn • La Huit<br />
Pour la première fois à l’écran, des militantes féministes d’aujourd’hui rencontrent celles d’hier<br />
et constatent que leurs actions s’inscrivent dans la continuité du combat mené par leurs aînées.<br />
Quarante ans après la naissance du MLF, qui sont les féministes d’aujourd’hui ?<br />
A l’appui d’archives inédites, Encore elles ! relate l’histoire d’un mouvement<br />
qui n’a pas fi ni d’étonner. Pour la première fois à l’écran, les militantes d’hier<br />
et d’aujourd’hui se découvrent. Du droit à l’avortement au port de la burqa, en<br />
passant par les discriminations salariales, les combats des femmes font plus<br />
que jamais l’objet de débats passionnés et passionnants.<br />
S’appuyant sur un fonds d’images d’archives très riche, Constance Ryder et<br />
Josiane Szymanski relatent sur un ton très personnel, dans leur documentaire<br />
la trajectoire d’un mouvement unique dans l’histoire, le Mouvement de Libération<br />
des Femmes (MLF).<br />
Partant de la fi n de la décennie 1960, le fi lm évoque la réalité sociale peu enviable<br />
des femmes mariées, le plus souvent économiquement dépendantes.<br />
Les événements de 1968 seront l’occasion pour quelques féministes pionnières<br />
de se réunir pour analyser leur oppression spécifi que. Elles ne vont<br />
pas attendre que « la lutte des classes<br />
donne lieu à l’émergence d’un monde<br />
nouveau » pour agir de leur côté. Elles<br />
préfèrent, pour aller plus vite, s’inspirer<br />
du modèle américain, et d’un mouvement<br />
baptisé le « Women’s Liberation<br />
Movement ».<br />
La première des actions médiatiques<br />
du MLF a lieu le 26 août 1970. Neuf<br />
femmes tentent de déposer sur la<br />
tombe du Soldat Inconnu sous l’Arc de<br />
Triomphe, une gerbe pour honorer la<br />
mémoire d’une personne « encore plus<br />
inconnue » que le Soldat : sa femme.<br />
Elles sont immédiatement embarquées<br />
par les forces de l’ordre…<br />
Le fi lm passe en revue avec elles les<br />
thèmes majeurs du mouvement aujourd’hui<br />
: violences faites aux femmes,<br />
inégalités salariales, sous-représentation<br />
dans les fonctions de direction, remise<br />
en cause du droit à l’avortement,<br />
port du voile intégral, etc. Qu’elles se<br />
soient battues dans les années 1970<br />
ou rejoignent les luttes actuelles, elles<br />
en arrivent à la même conclusion : si<br />
certaines avancées sont réelles, il reste<br />
encore beaucoup à faire. Les libertés<br />
fondamentales des femmes sont loin<br />
d’être défi nitivement acquises.<br />
COLACO tél. 04 78 33 94 94 fax. 04 72 18 98 97 e-mail contact@colaco.fr<br />
Qu’est-ce qu’être féministe ?<br />
C’est considérer que les femmes, toutes<br />
les femmes, doivent être les égales des<br />
hommes (ce qui signifie aucune discrimination<br />
liée au sexe) et être libres. Le féminisme<br />
est une conjugaison de l’égalité et<br />
de la liberté, les deux sont indissociables.<br />
Et de même importance.<br />
(Martine Storti, Présidente de l’association<br />
«Quarante ans de mouvement».<br />
Propos recueillis par Nonfiction)<br />
Voix off :<br />
Nous étions jeunes étudiantes à Paris.<br />
Jeunes filles, nous voulions échapper à la<br />
vie de nos mères…<br />
…On se souvient de<br />
cette envie de tout<br />
essayer, tout apprendre<br />
entre copines. Savoir<br />
dépanner une voiture,<br />
n’est-ce pas une déclaration<br />
d’autonomie ?…<br />
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