Télécharger au format PDF (1.5 Mo) - Fondation de la Résistance
Télécharger au format PDF (1.5 Mo) - Fondation de la Résistance
Télécharger au format PDF (1.5 Mo) - Fondation de la Résistance
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
tiste» 2 (jour Jistes) du général Delestraint<br />
(chef <strong>de</strong> l’Armée secrète) était critiquée <strong>au</strong><br />
nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité d’une lutte permanente<br />
et immédiate. Au départ, en 1941,<br />
seul le P.C.F.* prône l’action immédiate.<br />
Puis d’<strong>au</strong>tres organisations révisent leur<br />
attentisme d’abord motivé par <strong>la</strong> crainte <strong>de</strong><br />
provoquer <strong>de</strong>s représailles aveugles.<br />
Des différences étaient vite apparues dans<br />
l’appréciation <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation qui tenaient<br />
en partie à <strong>de</strong>s clivages politiques. Tous<br />
ne combattaient pas le même occupant:<br />
pour bon nombre <strong>de</strong> résistants, c’était toujours<br />
l’ennemi héréditaire, pour d’<strong>au</strong>tres<br />
c’était <strong>au</strong>ssi le produit du système nazi.<br />
Autre choix important <strong>de</strong>s tout premiers<br />
temps: fal<strong>la</strong>it-il faire un bout <strong>de</strong> chemin<br />
avec Philippe Pétain ? Certains proches<br />
<strong>de</strong> l’armée d’armistice comptaient sur <strong>de</strong>s<br />
membres <strong>de</strong> l’état major qui préparaient<br />
une revanche. C’était notamment le cas<br />
<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> renseignement qui réussissaient<br />
en particulier à éliminer les<br />
Exécution <strong>de</strong> résistants.<br />
Des déportés travaillent à <strong>la</strong> carrière<br />
<strong>de</strong> granit situé près du camp <strong>de</strong> M<strong>au</strong>th<strong>au</strong>sen<br />
Ceux <strong>de</strong>s résistants qui ne sont pas tombés sous les<br />
balles alleman<strong>de</strong>s ou n’ont pas succombé <strong>au</strong>x tortures<br />
sont dirigés vers les camps <strong>de</strong> concentration où<br />
ils connurent une mort lente par <strong>la</strong> faim, le froid, le<br />
travail exténuant, les sévices <strong>de</strong> toute sorte.<br />
espions à <strong>la</strong> sol<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
l’Axe. Pour eux, Philippe<br />
Pétain semb<strong>la</strong>it jouer<br />
double jeu.<br />
D’<strong>au</strong>tres étaient sensibles<br />
<strong>au</strong> renouve<strong>au</strong> qu’apportait<br />
<strong>la</strong> «Révolution Nationale»<br />
et vantaient comme<br />
l’affirmait le journal <strong>de</strong><br />
Henri Frenay le 25 août<br />
1941 «les excellentes réformes<br />
intérieures qui sont énoncées<br />
». Il fallut attendre le<br />
printemps voire l’<strong>au</strong>tomne<br />
1942, pour que ceux <strong>de</strong>s<br />
résistants qui avaient été séduits par<br />
Pétain ou <strong>la</strong> « Révolution nationale »<br />
<strong>de</strong>viennent à <strong>la</strong> fois «<strong>de</strong>s soldats sans uniforme<br />
et <strong>de</strong>s citoyens en révolte ». L’État<br />
français, d’ailleurs, avait petit à petit<br />
interné ou emprisonné un bon nombre<br />
<strong>de</strong> ceux qui avaient cru <strong>au</strong> double jeu <strong>de</strong><br />
Philippe Pétain.<br />
L’union<br />
Malgré cette diversité et ces divergences,<br />
l’un <strong>de</strong>s thèmes favoris <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Résistance</strong><br />
intérieure dans ses journ<strong>au</strong>x c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stins<br />
est que dans les heures exceptionnellement<br />
graves que vivait <strong>la</strong> Nation, les divisions<br />
d’<strong>au</strong>trefois n’avaient plus cours et<br />
que l’union <strong>de</strong> tous les Français était<br />
nécessaire.<br />
«En <strong>de</strong>hors du parti officiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> soumission,<br />
en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> quelques opportunistes, il<br />
n’y a plus qu’un seul parti, celui <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>Résistance</strong>. La <strong>Résistance</strong> assure <strong>au</strong>-<strong>de</strong>là<br />
d’elle-même une mission totale, l’union<br />
pour <strong>la</strong> Libération, l’unité par <strong>la</strong><br />
Libération» (Maxime Blocq-Mascart dirigeant<br />
<strong>de</strong> l’O.C.M.* 1942).<br />
Parce qu’ils les ont toujours défendues ces<br />
valeurs ou parce qu’ils les découvrent dans<br />
le combat, les résistants se retrouvent unis<br />
<strong>au</strong>tour <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong> justice, <strong>de</strong> patriotisme,<br />
<strong>de</strong> liberté individuelle, <strong>de</strong> dignité<br />
humaine, <strong>de</strong> démocratie, d’égalité.<br />
La <strong>Résistance</strong><br />
dans <strong>la</strong> stratégie <strong>de</strong>s Alliés<br />
Churchill, dès avant l’été 1940, avait senti<br />
l’importance que pourrait avoir une<br />
guerre <strong>de</strong> subversion dans les pays qui<br />
étaient, ou viendraient à être envahis.<br />
À <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> juin 1940, il mettait en p<strong>la</strong>ce<br />
le Special Operations Executive (S.O.E.),<br />
En octobre 1942, dans le cadre<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne contre <strong>la</strong><br />
«relève », pour <strong>la</strong> première fois<br />
paraît dans <strong>la</strong> région lyonnaise<br />
un tract signé à <strong>la</strong> fois<br />
par <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> résistance<br />
et un parti politique, le<br />
P.C.F., ce qui va c<strong>au</strong>ser<br />
quelques remous parmi les<br />
résistants. Ce tract souligne<br />
un aspect important <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
résistance : le refus <strong>de</strong> <strong>la</strong> col<strong>la</strong>boration<br />
économique :<br />
«Vous ne travaillerez pas<br />
pour l’ennemi ». Il préfigure<br />
<strong>la</strong> campagne contre le STO<br />
qui sera un <strong>de</strong>s thèmes les<br />
plus importants <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagan<strong>de</strong><br />
c<strong>la</strong>n<strong>de</strong>stine à partir<br />
du début <strong>de</strong> 1943.<br />
distinct du S.I.S.* le renseignement<br />
ang<strong>la</strong>is, et lui donnait mission <strong>de</strong> «mettre<br />
le feu à l’Europe ».<br />
Le S.O.E.* <strong>au</strong>ra pour objectif le sabotage<br />
industriel et économique, et celui <strong>de</strong>s<br />
voies <strong>de</strong> communication. Il <strong>de</strong>vra, <strong>au</strong>ssi,<br />
armer les partisans, les former là où ce<strong>la</strong><br />
sera nécessaire, les encadrer si besoin est.<br />
Il opère dans le mon<strong>de</strong> entier.<br />
Pour <strong>la</strong> France, plusieurs sections sont<br />
créées, dont l’une <strong>la</strong> section F, monte les<br />
rése<strong>au</strong>x connus maintenant sous le nom<br />
<strong>de</strong> son chef, le colonel Buckmaster. Une<br />
<strong>au</strong>tre section, R.F., travaille en étroite<br />
liaison avec le B.C.R.A.* qu’elle assiste,<br />
dont elle forme les agents et à qui elle<br />
fournit armes, matériel, moyens <strong>de</strong> communication<br />
et <strong>de</strong> transport.<br />
Les Américains, eux, n’entrèrent évi<strong>de</strong>mment<br />
que plus tard en action. On<br />
sait qu’<strong>au</strong> p<strong>la</strong>n politique l’ai<strong>de</strong> qu’ils<br />
apportèrent <strong>au</strong> général Gir<strong>au</strong>d, ou l’utilisation<br />
qu’ils firent <strong>de</strong> lui, posa <strong>de</strong>s problèmes<br />
à <strong>la</strong> France Combattante ; mais<br />
l’Office of Strategic Services (O.S.S.) travail<strong>la</strong><br />
en étroite liaison avec le S.O.E.*<br />
et, bientôt, avec le B.C.R.A.*<br />
À <strong>la</strong> veille du débarquement, tous se<br />
retrouvèrent réunis sous un comman<strong>de</strong>ment<br />
unique : l’État-Major <strong>de</strong>s F.F.I.*<br />
(E.M.F.F.I.) du général Koenig à Londres<br />
et le Special Projects Operation Centre<br />
(S.P.O.C., d’abord anglo-américain, rejoint<br />
par les Français le 20 juin 1944) à Alger.<br />
1. Un peu plus <strong>de</strong> 80 000 personnes (en l’état<br />
actuel <strong>de</strong>s recherches effectuées par <strong>la</strong> <strong>Fondation</strong><br />
pour Mémoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déportation en 2000) ont été<br />
arrêtées en application <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> répression<br />
prises par l’occupant ou le régime <strong>de</strong> Vichy comme<br />
résistants, opposants politiques, otages… Près <strong>de</strong><br />
50 % d’entre elles sont mortes en déportation.<br />
2. Attendant le débarquement allié pour <strong>la</strong>ncer<br />
une opération armée.<br />
Concours National <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Résistance</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Déportation 25