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Morphogénèse du bourgeon végétatif,<br />

conséquences pour l’étude de la dormance et du<br />

débourrement (determinisme endogène et<br />

exogène de l’endo et de l’éco dormance)<br />

Marc Bonhomme<br />

GDR-2968 : Antibes 18-19/04/2013


Cette morphogénèse est la résultante du fonctionnement d’un méristème<br />

que l’on appelle primaire<br />

Les méristèmes<br />

primaires se<br />

situent en bout de<br />

l’axe (apex) ou<br />

des racines et en<br />

position axillaire à<br />

la base des<br />

<strong>feuilles</strong><br />

(les méristèmes dit<br />

secondaires que sont le<br />

cambium et le<br />

phellogène permettent la<br />

croissance en diamètre<br />

des axes)<br />

Un méristème est constitué au départ d’une ou plusieurs cellules<br />

méristématiques<br />

Schema : www.unisciel.fr


Schéma:<br />

Benjaminray.eu/energiesdusoleil<br />

Une cellule méristématiques est une cellule indifférenciée « totipotente »<br />

doté d’une forte capacité de multiplication (c’est l’équivalent d’une cellule<br />

souche)<br />

Elle présente généralement des plastes rudimentaires, de petites vacuoles,<br />

de nombreuses mitochondries et un rapport nucléocytoplasmique proche<br />

de 1


Ces cellules vont se multiplier en se divisant dans différents plans<br />

On parle de divisions anticlines et<br />

périclines selon que la division se<br />

fait perpendiculairement à la<br />

surface (pour les couches L1 et<br />

L2) ou parallèlement à la surface<br />

(les divisions sont anticlines et<br />

periclines pour L3)<br />

1 - zone centrale<br />

2 - zone périphérique<br />

3 - méristème médullaire<br />

4 - tissus médullaires (issus du méristème médullaire)<br />

(Source : Dakdada - Wikipedia)<br />

En s’éloignant progressivement les cellules vont se différencier ce qui<br />

conduit à la structure d’apex<br />

Schémas: www.afd-ld.org/~fdp_bio


Contrôle interne du fonctionnement du méristème<br />

État méristématique est associé l’expression de quelques gènes importants<br />

STM (shoot meristemless): qui permet de maintenir l’état méristématique<br />

indifférencié. Il code pour une protéine qui inhibe la différenciation. Sa<br />

mutation entraine l’absence de méristème (arabidopsis)<br />

Wuschel (WUS ébouriffé) : qui permet de maintenir l’état méristématique<br />

(donc si l’expression de WUS est réprimée, la différenciation est accélérée et<br />

des ébauches apparaissent dans la zone centrale). Il s’exprime à la base de<br />

la ZC et code pour un facteur de transcription<br />

Clavata (massue)<br />

1 et 2 : codent pour un récepteur<br />

3 : code pour une petite protéine qui vient se liguer au récepteur<br />

Ceci entraine la répression de WUS , favorise la différenciation<br />

Sa mutation provoque un dôme méristématique très grand (en massue)


Schema : F SaintPierre prep agreg int 2008<br />

Il y a évidemment d’autres gènes mais il n’est pas question de les lister tous ici


schema : F SaintPierre prep agreg int 2008<br />

Il faut retenir que le maintien de l’état<br />

méristématique est le résultat de régulations<br />

complexes


Ensuite, très rapidement ces cellules vont se différencier en réponse à<br />

leur environnement immédiat, pour donner différents tissus<br />

Ainsi, on va obtenir rapidement une structure complexe à l’extrémité de la<br />

tige<br />

Schéma: www..unisciel.fr<br />

Schéma: www..svtlagos.com


Contrôle hormonal<br />

Au niveau de l’apex (méristème + ébauches) il y a production d’hormone,<br />

principalement l’auxine (AIA : acide indole acétique) qui favorise<br />

l’allongement cellulaire via une augmentation de la plasticité des parois et<br />

une stimulation du métabolisme cellulaire<br />

Ref : F SaintPierre prep agreg int 2008


La quantité produite et la capacité d’exporter cette hormone vers le reste<br />

de la tige joue un rôle fort dans l’inhibition des méristèmes axillaire et le<br />

développement de la vascularisation<br />

L’auxine est au cœur de ce que l’on appelle la dominance apicale (qui<br />

est une paradormance)<br />

L’apex subit aussi l’influence d’hormones venant d’autres parties de la<br />

plante ... On en reparlera plus loin


Fonctionnement macroscopique du méristème<br />

Le fonctionnement peut être<br />

Continue<br />

Déterminé ou rythmique<br />

Comme il n’est pas facile de regarder directement le fonctionnement des<br />

cellules méristématiques, souvent on suit l’activité indirectement en<br />

regardant le nombre de <strong>feuilles</strong> fabriquées dans un temps donné<br />

On peut donc avoir une mesure quantitative approchée, que l’on appelle<br />

le plastochrone apparent (nbre de <strong>feuilles</strong> emises par jour)


Les ébauches de <strong>feuilles</strong> sont disposées, selon les cas selon 1 ou<br />

plusieurs spirales avec des angles déterminées<br />

C’est la phyllotaxie<br />

Schéma: www.afd-ld.org/~fdp_bio


Au cours des saisons, ce rythme va varier et ces variations seront<br />

accompagnées de changement dans les processus de<br />

différenciations<br />

mars<br />

débourrement<br />

reprise de croissance<br />

printemps<br />

avril-mai<br />

croissance active<br />

organogenèse<br />

pousses feuillées<br />

juin<br />

hiver<br />

jan-fév<br />

transition<br />

été<br />

fin juillet-sept<br />

arrêt complet<br />

repos hivernal<br />

divisions 0<br />

nov-déc<br />

automne<br />

croissance ralentie<br />

formation des écailles<br />

bourgeons<br />

Dessin JL Julien 2009


La formation du bourgeon<br />

Ralentissement du plastochrone, de l’activité métabolique en général<br />

Ralentissement de l’allongement des entrenoeuds, et des ébauches<br />

Modification des processus de différenciation<br />

Rôle de l’ABA (mutant insensible à l’ABA = pas de formation de bg)<br />

Ebauche foliaire<br />

Ebauche foliaire<br />

feuille<br />

écaille<br />

Structure de bourgeon


La dormance, un processus analysé au niveau du bourgeon


les phases de la dormance<br />

Dessin JL Julien 2009 d’après<br />

Saure, 1985<br />

Lang et al, 1987<br />

Intensité de dormance<br />

paradormance<br />

endodormance<br />

écodormance<br />

07<br />

08 09 10 11 12 01 02 03 temps<br />

paradormance : inhibitions corrélatives. Eté-octobre.<br />

Inhibition extérieure au bg, de + en + proche, réversible<br />

endodormance : issue de la paradormance. Inhibition intrinsèque irréversible<br />

dure jusque fin décembre (début hiver).<br />

écodormance : Début hiver – printemps.<br />

Inhibition par conditions environnementales (froid), réversible


CROISSANCE<br />

hiver<br />

mars<br />

débourrement<br />

reprise de croissance<br />

jan-fév<br />

ENDODORMANCE<br />

arrêt complet<br />

Entrée repos (oct) hivernal et levée<br />

divisions<br />

(déc)<br />

0<br />

transition ECODORMANCE<br />

= « quiescence »<br />

Conditions<br />

extérieures<br />

nov<br />

printemps<br />

automne<br />

avril-mai<br />

croissance active<br />

organogenèse<br />

pousses feuillées<br />

juin<br />

Construction<br />

des bg<br />

août-sept<br />

été<br />

croissance PARADORMANCE ralentie<br />

formation<br />

Inhibitions<br />

des<br />

corrélatives<br />

écailles<br />

« lointaines »<br />

bourgeons<br />

oct<br />

DMD<br />

Dessin JL Julien 2009<br />

NON-CROISSANCE


La phase d’entrée en endodormance


cette phase est contrôlée par :<br />

La température<br />

passage en dessous de 15°C , 10 °C ?<br />

La Photopériode<br />

Analyses issues de conditionnements<br />

Champagnat, 1992 : Salix, Betula,<br />

Li, 2003 : Betula<br />

Jian et al, 1997 : Populus deltoïdes etc ….<br />

Analyses QTL : région chromosomique associée à la periode de formation<br />

du bourgeon contenant un gène de Phy (Frewen, 2000-peuplier)<br />

Peuplier : 2 nucleotides de la proteine PhyB2 Ingvarsson et al 2008<br />

Implication de FT et de la protéine CONSTANS : surex = pas d’arrêt de<br />

croissance en jours courts


Les hormones<br />

AIA : Auxine (AUX-RE sur promoteurs)<br />

ABA : acide abscissique: inhibiteur de croissance (<strong>feuilles</strong>)<br />

C2H4 : éthylène<br />

Corrélations réponses du phytochrome / teneurs en ABA-éthylène<br />

(Finlayson, Weatherwax, 1998)<br />

Signalisation de l’endodormance<br />

sénescence (ABA-C2H4)<br />

GA : acide gibbérellique ( allongement, LD, récepteur membranaire pas<br />

identifié)<br />

CTK : Cytokinines (favorise la multiplication cellulaire, viennent des racines)<br />

D’autres facteurs corrélatifs +/- inexpliqués


Interaction photopériode / hormone et régulation des divisions cellulaires<br />

(Olsen et al 2010)<br />

Jours courts<br />

Modulation de l’expression<br />

de la GA20 Oxydase<br />

Réduction de la<br />

concentration en GA<br />

Augmentation de la stabilité<br />

des protéines DELLA<br />

Altération du système de<br />

phytochromes<br />

Réduction de l’expression<br />

des gènes PIFs<br />

Stimulation de l’expression<br />

des protéines DELLA<br />

Réduction de la sensibilité aux GA<br />

Réduction de la stimulation des divisions


L’endodormance vue au niveau cellulaire et sub-cellulaire


Au niveau cellulaire, ceci s’accompagne de changement structuraux<br />

Cellule non dormante<br />

Cellule dormante et/ou acclimatée au froid<br />

Ref Rinne et al 1999,2001


Autres changements structuraux au niveau cellulaire<br />

réticulum endoplasmique présente un aspect lisse traduisant un<br />

ralentissement des synthèses protéiques<br />

Présence de corps protéiques (réserves)<br />

Présence de corps lipidiques (réserves)


Fermeture des plasmodesmes<br />

Ref Rinne et<br />

al 2001


Changement au niveau de l’expression des gènes<br />

méthylation de l’ADN à l’entrée en endodormance (pdt : Law, 2003)<br />

Méthylation de l’ADN = répression épigénétique de la croissance<br />

= possibilité de « mémorisation » de conditions climatiques<br />

par l’état de méthylation de l’ADN, à mettre en lien avec<br />

« caractérisation et satisfaction des besoins de foid »<br />

Ceux dont on a parlé au niveau du meristème lui même<br />

D’autres familles de gènes (DAM : dormancy associated Mads-box)<br />

notamment DAM5 et DAM6 Horvath et al 2010; Jimenez et al 2010<br />

Les gènes très liés à la division cellulaire : cdc2a, cyc1At


La phase d’arrêt = endodormance<br />

Progressivement le fonctionnement du méristème s’arrête ou se<br />

ralenti très fortement<br />

Arrêt de l’allongement des ébauches<br />

Quasi arrêt des divisions Arrêt total : frêne : Cottignies 81<br />

Fort ralentissement pêcher


L’endodormance vue au niveau du bourgeon


Détournement trophique par les tissus sous jacents (Gendraud 1981 )<br />

Contrôle trophique de la croissance et pHi<br />

Approvisionnement des cellules en nutriments<br />

zone potentielle de croissance<br />

bourgeon<br />

force de puits<br />

faible<br />

force de puits<br />

forte<br />

=<br />

=<br />

pHi<br />

pHi<br />

Métabolites<br />

Pas de croissance<br />

force de puits<br />

forte<br />

=<br />

pHi<br />

force de puits<br />

faible<br />

=<br />

pHi<br />

Métabolites<br />

Croissance possible


LA THEORIE TROPHIQUE<br />

DE LA CROISSANCE<br />

bourgeon<br />

DORMANT<br />

NON DORMANT<br />

bourgeon<br />

tissu<br />

sous-jacent<br />

pH 7.6 ATP<br />

ADP+Pi<br />

saccharose<br />

H +<br />

H +<br />

ATP<br />

ADP+Pi<br />

pH 7.2<br />

tissu<br />

sous-jacent<br />

saccharose<br />

pH cytosolique basique<br />

teneur ATP importante<br />

activité ATP-H+ impliquée<br />

absorption saccharose<br />

pH plus acide<br />

Teneur ATP plus faible<br />

Gradient de pH (H + ) faible<br />

Faible absorption


L’hypothèse de contrôle hormonal<br />

+ -<br />

lumière<br />

levée<br />

Phy<br />

C2H4<br />

froid<br />

levée<br />

ABA<br />

« chromatin<br />

remodeling »<br />

répression<br />

épigénétique<br />

auxine<br />

Dessin JL Julien 2009


Le contrôle via le métabolisme énergétique<br />

Capacité à synthétiser les molécules énergétiques nécessaires aux<br />

synthèses protéiques et à la croissance :<br />

ATP et NTP<br />

C’est ce qui est la base du test nucléotide (Gendraud 1975, 1977)<br />

http://www.chups.jussieu.fr/polys/biochimie/CNbioch/POLY.Chp.3.17.html<br />

Le contrôle via les processus oxydatifs (en fait résistance au stress<br />

environnemental) : détoxification des cellules


Le contrôle via les aspects hydriques (réhydratation des tissus nécessaire<br />

pour la croissance)<br />

Bourgeon de frêne<br />

Cottignies 1990


La phase de réactivation progressive : l’écodormance


Sous l’action des températures fraiches, on sort du blocage de façon<br />

encore mystérieuse<br />

On passe alors en phase d’écodormance de façon plus ou moins rapide<br />

Là aussi un certain nombre de gènes ont été mis en relation avec cette<br />

reprise de croissance et notamment un gène codant pour une protéine<br />

kinase (cdc2a) et une cycline (cyc1At) associés au cycle cellulaire<br />

Expression des gènes associés à l’activité métabolique en général<br />

Réhydratation, développement de la vascularisation<br />

Reprise des communications cellulaires<br />

Reprise des flux de nutriments, activité des transporteurs membranaires


La croissance des ébauches ne dépend plus (sauf blocage par la<br />

photopériode) que de la température et de la reprise de<br />

l’absorption racinaire (elle même fonction de la température du sol)<br />

La loi de réponse à la température est cependant sous contrôle génétique et hormonal<br />

DMD (jours)<br />

140<br />

120<br />

100<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

0 5 10 15 20 25<br />

Température (°C)<br />

Mélèzes<br />

Noyers<br />

T.<br />

Chênes<br />

P.<br />

R² = 0.9946<br />

R² = 0.9867<br />

R² = 0.9848<br />

AE Bouchardon 2011


Un petit résumé des influences exogènes et du<br />

contrôle hormonal


Influences subies par les bourgeons<br />

Influence de<br />

l’apex<br />

Influence des<br />

rameaux éloignés<br />

Influence<br />

des tissus<br />

proches<br />

Influence des <strong>feuilles</strong><br />

°C<br />

Influence des racines<br />

Endodormance<br />

Paradormance<br />

courte distance<br />

Paradormance<br />

longue distance


Les 3 phases de la dormance<br />

et les régulateurs de croissance<br />

+<br />

-<br />

lumière<br />

endodormance<br />

levée<br />

écodormance<br />

stress<br />

environnement<br />

Phy<br />

C2H4<br />

froid<br />

ABA<br />

levée<br />

« chromatin<br />

remodeling »<br />

répression<br />

épigénétique<br />

auxine<br />

paradormance


Et nos tests classiques de dormance dans tout cela


Ils sont en réalité des test de croissance<br />

on élimine les facteurs bloquants de l’écodormance (T°C et photopériode) et<br />

on regarde la réponse<br />

Si réponse rapide: on était en éco, si pas réponse ou lente : on était en endo<br />

Le test « nucléotides » serait un test d’endodormance mais …<br />

Conclusions<br />

Il faut rechercher d’autres marqueurs au niveau physio et génétique<br />

Une grosse difficulté : dé-corréler dormance et résistance au froid<br />

Faut-il aller à des niveau plus fin que le niveau bourgeon ? Revenir au<br />

niveau du méristème lui-même ?


Merci de votre attention<br />

GDR-2968 : Antibes 18-19/04/2013

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