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FlashInfo08juillet2011.pdf - Infectiologie

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Page 1-2 | Alertes |<br />

Page 2-3 | A suivre |<br />

E.coli O104 en Allemagne et en France : Point de situation au 6 juillet 2011<br />

Cluster de décès inexpliqués chez des touristes, Thaïlande<br />

Légionellose<br />

Entérovirus<br />

Page 3 | Points divers | Actuellement sur notre site<br />

| Alertes en cours |<br />

E.coli O104 en Allemagne et en France : Point de situation au 6 juillet 2011<br />

En Allemagne<br />

L'épidémie d'infections à E.coli O104:H4 survenue entre mai et<br />

juin 2011 a concerné plus de 4000 personnes, dont 49 décès<br />

documentés. Il s'agit essentiellement d'adultes (89% des cas)<br />

avec une prédominance féminine (Cliquer ici). Les caractéristiques<br />

cliniques et épidémiologiques de cette infection diffèrent<br />

de celles des épisodes habituels d'infections à E.coli responsables<br />

de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU), le plus<br />

souvent causés par E.coli O157 [1,2]. Cette épidémie d’ampleur<br />

exceptionnelle est due à une souche très rare (O104:H4) jusque<br />

là jamais isolée dans le cadre d’une épidémie et particulièrement<br />

virulente puisqu'ayant entraîné un SHU dans près d’un<br />

quart des cas.<br />

En France<br />

Six cas de diarrhées sanglantes (DS) et 2 cas de SHU survenus<br />

chez des adultes ont été signalés le 22 juin 2011 à la Cire<br />

Aquitaine et au CNR des E. coli et Shigella. Dès le signalement,<br />

une investigation épidémiologique et une recherche active de<br />

cas auprès de l'ensemble des services hospitaliers de la région<br />

bordelaise ont été organisées [3]. A ce jour, 19 personnes ont<br />

été identifiées.<br />

Douze d'entre elles (8 SHU, 3 DS, 1 diarrhée simple) avaient<br />

participé le 8/06 à une journée "portes ouvertes" au Centre de<br />

Loisirs de Bègles : 5 hommes et 7 femmes. La date de début<br />

des signes du dernier cas remonte au 20 juin dernier.<br />

Les 12 cas avaient tous consommé des graines germées<br />

pendant la journée du 8/06.<br />

Deux cas probables secondaires (1 SHU, 1DS) sont survenus<br />

dans l’entourage d’un de ces cas.<br />

Une infection à E.coli O104:H4 porteur des gènes stx2 (codant<br />

pour la shiga toxine) et aggR (facteur de virulence principal<br />

des E. coli entéroaggrégatifs) a été mise en évidence<br />

chez 8 cas/12 (7 SHU et 1 DS). Les souches présentent en<br />

outre un phénotype d'antibiorésistance (BLSE) similaire à celui<br />

des souches O104 isolées des patients en Allemagne. Une<br />

comparaison moléculaire des souches françaises avec une<br />

souche isolée de 2 cas importés de l’épidémie allemande a<br />

montré que ces souches sont génétiquement reliées.<br />

Une enquête de cohorte visant l'ensemble des participants de<br />

la journée du 8/06 a été conduite afin de mieux documenter<br />

cet épisode, en vérifiant les consommations alimentaires de<br />

chaque personne ainsi que la survenue éventuelle de symptômes<br />

pouvant être rattachés à l'épidémie. L'analyse des<br />

données recueillies auprès des 169 participants (90 adultes,<br />

79 enfants) est en cours.<br />

Parmi les cas non rattachés à la journée du 8/06, 3 présentaient<br />

une infection autre que E.coli O104 (1 cas est décédé).<br />

Au niveau Européen<br />

Des enquêtes de traçabilité ont identifié un producteur égyptien<br />

pour les graines de fenugrec communes aux deux épidémies.<br />

Dans l'attente d'informations plus précises, l'ECDC et l'Agence<br />

Européenne de sécurité alimentaire recommandent d'éviter de<br />

consommer des graines germées (Cliquer ici). L’Union Européenne<br />

a recommandé le retrait du marché des lots de fenugrec<br />

importés de ce producteur égyptien et la suspension des<br />

importations jusqu’en octobre 2011.<br />

<br />

<br />

<br />

Les cas groupés à E.coli O104 en Allemagne et en<br />

Aquitaine révèlent une situation nouvelle avec des caractéristiques<br />

cliniques, épidémiologiques et microbiologiques<br />

différentes des épisodes de SHU pédiatrique<br />

habituellement observés.<br />

Les investigations se poursuivent pour mieux documenter<br />

ces infections.<br />

Le dispositif de surveillance des SHU pédiatriques<br />

couplé aux autres systèmes de signalement (CNR, signalement<br />

spontané par les cliniciens d’un évènement<br />

inhabituel) a permis d'identifier l’épisode en<br />

Aquitaine.<br />

Contact : TIA@invs.sante.fr - 01 41 79 68 90<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

| | |


| Alertes en cours |<br />

Cluster de décès inexpliqués chez des touristes, Thaïlande<br />

Entre le 9 janvier et le 19 février 2011, six touristes ayant séjourné<br />

à Chiang Mai (nord de la Thaïlande), toutes des femmes<br />

jeunes (22 à 33 ans) sans antécédents médicaux particuliers et<br />

de différentes nationalités, ont présenté des signes évoquant<br />

une myocardite. Trois d'entre elles sont décédées, dont une<br />

française. Quatre autres décès inattendus ont été signalés en<br />

février à Chiang Mai : un couple de retraités anglais de plus de<br />

70 ans décédés le même jour (sténose coronarienne à<br />

l’autopsie), une guide touristique thaïlandaise et un touriste canadien,<br />

âgés entre 45 et 60 ans (Cf Flash info Avril 2011).<br />

présenté par les autres décès de ce cluster. Les résultats de<br />

l‘investigation ont été adressés à l’OMS et aux autorités thaïlandaises.<br />

Dans le même temps, une recherche active de cas pouvant<br />

être rattachés à cet épisode, effectuée en France via les réseaux<br />

de cliniciens hospitaliers et les sociétés de rapatriement,<br />

a permis d’identifier 2 cas de cardiomyopathies et 2 décès suspects<br />

chez des hommes jeunes. Un cas et un décès ont été exclus.<br />

L’investigation des 2 autres est en cours.<br />

Suite à ce regroupement inhabituel de décès, une investigation<br />

clinique, épidémiologique, toxicologique et environnementale<br />

pilotée par l’OMS a été mise en œuvre en lien avec les CDC<br />

d’Atlanta et le ministère de la santé thaïlandais. Parmi les 9 cas<br />

suspects retenus par l'investigation, 6 sont décédés. A ce jour,<br />

aucune hypothèse officielle n’a été retenue mais une cause<br />

toxique semble privilégiée. Une utilisation potentielle de chlorpyrifos<br />

comme insecticide intradomiciliaire, évoquée par divers<br />

média, a été infirmée par les experts internationaux sur la base<br />

des arguments toxicologiques.<br />

L’investigation du décès français réalisée conjointement par un<br />

infectiologue et un épidémiologiste de l’InVS a montré que la<br />

patiente avait débuté les signes cliniques avant son arrivée à<br />

Chiang Maï, avec un tableau initial infectieux différent de celui<br />

<br />

<br />

<br />

L’investigation internationale dissocie le cas français<br />

de myocardite des autres décès sur la base des éléments<br />

cliniques, biologiques, anatomo-pathologiques<br />

(autopsie) et épidémiologiques ; il est le seul pour qui<br />

le diagnostic de myocardite a été retenu.<br />

Bien que l’investigation s’oriente vers une hypothèse<br />

toxique, l'étiologie reste à ce jour inconnue.<br />

Depuis le 19 février 2011, aucun nouveau décès suspect<br />

n'a été rapporté à Chiang Maï.<br />

Contact : Dominique Dejour-Salamanca<br />

DITAlerte@invs.sante.fr – 01 41 79 68 34<br />

| A suivre |<br />

Légionellose<br />

Après une baisse amorcée depuis 2005, le taux d’incidence de<br />

la légionellose en 2010 a augmenté de 28% par rapport à 2009<br />

(Bull Epidemiol Hebd., à paraître le 19/07). L’augmentation a<br />

été plus importante pendant les mois d’août et septembre (33%<br />

des cas) et dans les régions Est de la France. Des études<br />

complémentaires sont en cours pour documenter cette augmentation.<br />

La majorité des cas a été diagnostiquée par un test de détection<br />

urinaire. Une souche a été isolée uniquement pour 282 cas<br />

(18%). Aucune épidémie (plus de dix cas) n’a été identifiée<br />

mais plusieurs épisodes de cas groupés ont été investigués. La<br />

réactivité de la notification et les investigations systématiques<br />

ont probablement contribué à limiter la diffusion de l'infection,<br />

évitant la survenue d'épidémies. Néanmoins, les sources de<br />

contamination n'ont pas pu être déterminées dans les cas<br />

groupés, l'absence de souches cliniques n'ayant pas permis<br />

d'effectuer des comparaisons des souches cliniques entre elles<br />

et/ou avec les souches environnementales.<br />

Pour 2011, le nombre de cas rapportés à ce jour par la déclaration<br />

obligatoire est similaire à celui de 2009 pour la même période.<br />

Un nombre plus important de cas est toutefois attendu<br />

cet été, comme chaque année (Cliquer ici).<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Les investigations sont facilitées lorsque des souches<br />

sont disponibles : seule la comparaison des souches<br />

cliniques et environnementales permet de confirmer le<br />

caractère groupé des cas et les sources de contamination<br />

(Cliquer ici).<br />

Les prélèvements respiratoires peuvent être réalisés<br />

jusqu’à 48h après la mise sous antibiotiques adaptés.<br />

Des expectorations sont le plus souvent suffisantes.<br />

Une actualisation des recommandations thérapeutiques<br />

devrait bientôt paraître (Afssaps).<br />

Contact : Christine Campèse<br />

c.campese@invs.sante.fr - 01 41 79 68 90<br />

| | |


| A suivre |<br />

Entérovirus<br />

Une augmentation du nombre de passages aux urgences<br />

pour méningites virales a été observée depuis avril 2011 dans<br />

les services d'urgence participant au réseau Oscour. Cette<br />

augmentation plus précoce qu’en 2010 est en faveur d’une<br />

recrudescence de la circulation des entérovirus et probablement<br />

d'une saison 2011 plus épidémique que les dernières<br />

années (Cliquer ici).<br />

Au niveau du Réseau de surveillance des entérovirus, il existe<br />

une augmentation d’activité hétérogène en fonction des régions,<br />

avec un profil épidémique noté dès avril en région<br />

Rhône-Alpes et PACA, et plus tardif dans d’autres régions<br />

(Normandie, Bretagne, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Langedoc-<br />

Roussillon).<br />

Le sérotype E-6 est majoritaire et les données de séquençage<br />

sont en faveur d’un nouveau variant génétique présentant<br />

plus de 15% de divergence nucléotidique avec les séquences<br />

décrites précédemment en France, notamment en 2010<br />

En pratique, merci de diffuser l'information auprès des<br />

pédiatres et généralistes de votre région en rappelant les<br />

recommandations suivantes :<br />

<br />

<br />

Hormis chez le nouveau-né et en particulier le prématuré<br />

chez qui elles peuvent être fatales, les infections<br />

à entérovirus sont en règle bénignes et le plus souvent<br />

asymptomatiques. La guérison est complète et<br />

rapide. L’utilisation de traitement antibiotique n’est<br />

pas indiquée.<br />

Il est par contre impératif de renforcer les règles<br />

d’hygiène familiale et/ou collective (lavage des mains<br />

notamment) dans l’entourage des patients afin de limiter<br />

la transmission du virus.<br />

Contact : Denise Antona<br />

HEV-invs@invs.sante.fr - 01 41 79 68 74<br />

| Points divers |<br />

Actuellement sur notre site :<br />

<br />

Actualisation des données sur la rougeole au 24 juin 2011 (Cliquer ici) : 14 complications neurologiques, 444 pneumopathies<br />

graves et 6 décès ont été notifiés en 2011.<br />

Episodes impliquant des entérobactéries productrices de carbapénèmases. Situation épidémiologique du 23 juin 2011<br />

(Cliquer ici).<br />

NOTE IMPORTANTE CONCERNANT CE DOCUMENT<br />

Ce "Flash-Info" est préparé sous la coordination du Département des Maladies Infectieuses de l'Institut de veille sanitaire. Il est<br />

conçu comme un outil d'échanges avec nos partenaires privilégiés. Il décrit des problématiques et des projets en cours pour<br />

lesquels nous souhaitons attirer votre attention ou demander votre avis, vos suggestions.<br />

Le rythme prévu est d'un numéro trimestriel. Entre-temps les alertes seront toujours diffusées par les canaux habituels. Si vous<br />

avez des commentaires sur les objectifs et la pertinence de ce document, merci de les adresser<br />

à DMI-Emergences@invs.sante.fr<br />

Date de clôture du numéro : 7 juillet 2011<br />

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