Les Femmes de l'Economie PACA 2010 ... - Info Economique

N° 713
la lettre
L’hebdo d’information des décideurs en Paca
19 juillet 2010
ÉDITORIAL
En région Provence-Alpes-Côte
d’Azur, sur 100 cadres, professions
intellectuelles ou chefs
d’entreprise, 41 postes sont
occupés par des femmes.
C’est sur la base de ce constat,
qui démontre l’importance des
femmes dans le développement
de l’économie régionale, que
nous avons décidé de lancer les
premières "Elles de l’économie",
sous le haut patronage de
Madame Dominique Mouillot,
Présidente d’Onet Technologies.
Mettre à l’honneur l’implication
et la réussite des femmes dans
le monde économique de la
région, et des femmes leaders
investies à un haut niveau de
responsabilité dans les entreprises,
récompenser leur travail
et leur persévérance dans un
monde majoritairement masculin,
telle était notre ambition
lorsque nous avons créé cet
événement.
Pour la 1ère fois en région
Provence-Alpes-Côte d’Azur,
sept femmes parmi les leaders
économiques ont donc été
récompensées lors d’une grande
soirée qui s’est tenue le
15 juin 2010 au Château Ricard
(Marseille).
Le jury a pris en charge la définition
des critères de sélection,
et a désigné en toute indépendance
les lauréates parmi
toutes les candidatures que
nous avons reçues. Ce jury,
essentiellement composé de
représentantes d’associations
de femmes chefs d’entreprise
ainsi que d’associations professionnelles
et d’institutions, a
été le garant du sérieux de cet
évènement. Qu’il soit remercié
pour tout le travail accompli.
Enfin, je voudrais féliciter l’ensemble
des candidates qui ont
pris sur elles de se lancer dans
cette aventure avec nous et
accepté de se plier à nos règles
de fonctionnement.
Les Elles de l’économie
Dominique Mouillot :
une présidente emblématique
Présidente du jury des Elles de l’économie, Dominique Mouillot,
la présidente d’Onet Technologies témoigne, à travers son propre
parcours et ses engagements, de l’évolution de la place des femmes
dans l’entreprise
Quel a été votre parcours ?
Après des études d’ingénieur chimiste, terminées
en 1975, je suis entrée au Commissariat à l’énergie
atomique, puis j’ai intégré EGG Ortec, une multinationale
américaine spécialisée dans la mesure
nucléaire pour la sécurité des installations des travailleurs
et des populations. En 1996, après un
parcours effectué dans plusieurs entreprises étrangères,
j’ai rejoint Onet Technologies avec pour mission
de développer cette division du groupe. J'ai
alors changé de domaine de compétences en passant
de l’instrumentation de mesure au métier de
service et maintenance. La division du groupe, qui
faisait à l’époque 23 M€ de CA, réalise aujourd’hui
205 M€ avec un effectif de 2 200 collaborateurs.
Combien de femmes y a-t-il parmi
vos collaborateurs ?
Notre effectif compte aujourd’hui 17% de femmes,
mais ce n’est pas assez, je me suis donné pour
objectif de doubler ce chiffre en cinq ans. Le
secteur est très porteur, nous avons
besoin de ressources et les femmes
constituent un vivier dont nous ne
pouvons nous passer. Nous
menons des actions et communiquons
beaucoup auprès d’elles,
notamment via les écoles, pour
leur faire connaître la palette
de métiers très divers auxquels
elles peuvent accéder
à des niveaux qui vont du
bac à bac +5. Nos
métiers ne sont pas
réservés aux experts
du nucléaire ! Un bac
professionnel en
environnement
nucléaire a été créé.
Onze écoles le proposent
aujourd’hui en
France.
Comment voyez-vous les femmes ?
Je les vois avant tout comme des professionnelles.
Elles ne doivent surtout pas s’autocensurer, douter
de leurs compétences ou de leurs capacités. Aux
postes de direction, elles sont souvent brillantes,
percutantes, efficaces et bien structurées. Et tout ça
dans la simplicité.
On s’enrichit des différences de chacun et il ne faut
pas tomber dans une discrimination en sens
inverse mais, si je dois
attribuer des caractéristiques
aux femmes,
j’en distinguerai
trois.
D’abord une authenticité
plus
importante que
chez les hommes,
un sens de la
relation humaine
qui les prédispose
au management et
enfin une forte combativité.
Je remarque que
celles qui ont envie de
faire carrière sont
hyper organisées.
Où en
est le
fameux
plafond
de verre
qui
définit
les obstacles
rencontrés
par les
femmes pour
accéder aux
postes de direction ?
Dans le nucléaire, nous
le repoussons de plus en
Thierry Silvestre
Suite page 8
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Les Elles de l’économie
GRAND PRIX CHEF D’ENTREPRISE
HOLISTICA
Ghislaine Gerber,
Christophe Colomb
du nouveau monde
des plantes
PRIX DÉVELOPPEMENT DURABLE
BUSINESS’GROOM
Chrystel Larquier
Chrystel Larquier a pratiqué le rugby
pendant dix ans. C’est peut-être cela
qui lui a donné la capacité à transformer
les essais en but atteint ! D’un
esprit très pragmatique, c’est elle qui
le dit, elle est devenue ingénieur en
biotechnologies pour avoir un métier
lui permettant de gagner de l’argent.
"Je ne suis pas née avec une cuillère
en or dans la bouche et devenir ingénieur
signifie être chef et donc réussite",
précise celle qui, enfant, rêvait
d’enseigner le sport. Une réussite
qu’elle a atteinte avec la création de
son entreprise de conciergerie,
Business’Groom, à Nice en octobre
2007. Après huit années dans l’industrie
pharmaceutique en tant que responsable
de secteur pour la promotion
d’appareils médicaux et de médicaments,
elle donne naissance à
Antoine. Elle découvre "la difficulté de
réussir à la fois ma vie professionnelle
et ma vie privée" et le manque d’entraide
entre les jeunes actifs. Sans
expérience, mais convaincue qu’elle
va réussir sur un marché encore
inexistant qui ne peut que se développer,
elle flaire le bon filon et se lance
dans l’aventure.
A 37 ans, cette citadine originaire du
Sud-Ouest, passionnée par le flamenco,
la culture espagnole et son fils,
affirme se "lever tous les matins avec
la joie d’être son propre patron, et
d’aider les gens qui travaillent à gérer
leurs corvées", et affiche une conviction
à toute épreuve.
ZM
CA 2009 : 85 000 € (prévisionnel
2010 : 160 000 €), résultat 2009 :
17 000 € (prévisionnel 2010 :
30 000 €), effectif : 5.
C’est pour retrouver la madeleine
odorante de son enfance que
Ghislaine Gerber a créé son entreprise.
"Je préparais des potions de
fleurs de rose derrière la cuisine
pour imiter mon grand-père herboriste,
l’un des derniers du genre
après la suppression du diplôme
sous le régime de Vichy", raconte-telle.
Quatre ans seulement après
être entrée dans la vie active, elle
décide donc de lancer une improbable
croisade industrielle pour
redonner à ce vieux métier une
existence industrielle et un cadre
réglementaire.
A contre-courant de l’époque qui
idolâtre alors les "self made man",
la frime et la réussite à marche forcée,
elle va chercher à l’étranger
l’ouverture qu’on lui refuse en
France. Pendant quinze ans, c’est
au Canada, en Amérique latine et
au Moyen-Orient qu’elle fait son lit,
à la fois visionnaire des principes
natifs du développement durable
et militante. Son activité est
modeste (2 M€ de chiffre d’affaires
en moyenne), mais elle suffit pour
appuyer son combat. A force de
conférences, de formations postdoc,
d’articles et de lobby (elle est
notamment administratrice auprès
du comité scientifique du syndicat
www.info-economique.com
professionnel Synadiet), les a priori
sur l’efficacité des plantes tombent
un à un et malgré l’opposition des
laboratoires allopathiques, l’Europe
ouvre la brèche en votant en 2002
le texte qui accorde un statut aux
plantes et reconnaît enfin leurs vertus
en tant que compléments alimentaires.
En France, le texte n’est
traduit qu’en 2006, mais déjà
1 500 pharmacies – "des fidèles de
longue date", selon la patronne -
distribuent les produits d’Holistica.
Avec la reconnaissance officielle
des bienfaits phytosanitaires,
Ghislaine Gerber s’attend à un
regain d’intérêt pour ses gammes,
une quarantaine de références
ingérables pour l’entretien de la
vitalité, ou déclinées sous forme
cosmétique en formulations hydratante
ou anti-âge. "Nous espérons
maintenant une croissance annuelle
de 20%", espère l’entrepreneuse.
Un autre combat l’attend pour parvenir
à ce rythme : lever les interdits
de communication sur les
résultats de recherches conduites
dans le domaine phytosanitaire.
Qu’importe, balaye-t-elle,
l’opinion publique est désormais
de notre côté."
PM
CA : 1,9 M€, effectif : 10.
PRIX MARKETING & COM’
BAMBOU
Karine Ferret
Enthousiasme à toute épreuve, intuition
et apprentissage de tous les
moments, c’est la formule de Karine
Ferret, autodidacte, créatrice de
Bambou, société de vente d’accessoires
pour les enseignes de prêt-à-porter.
Pour la jeune femme, l’histoire commence
après un licenciement qu’elle
transforme en opportunité de rebondir.
Misant à la fois sur la succession d’expériences
acquises chez ses différents
employeurs et sur un projet auquel elle
croit dur comme fer, elle se lance dans
l’aventure. D’abord chez elle, puis en
pépinière (Créativa à Avignon), avant
de s’installer en 2009 à Châteaurenard
dans ses propres locaux. Entre-temps,
elle a suivi plusieurs formations, notamment
à l’IRCE, et décroché en 2006 le
prix Entreprendre Paca pour le
Vaucluse. Attentive à ce que chacun
trouve sa place et s’épanouisse dans
son travail, elle tente de faire passer
dans son entreprise les valeurs
humaines qui lui sont chères. Très à
l’écoute, elle a rapidement gagné la
Supplément à la Lettre Sud Infos N°713 • 19 juillet 2010
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confiance de ses clients qui lui envoient
en amont leurs cahiers de tendances,
ce qui lui permet d’ajuster son offre au
plus près. Mais Karine Ferret ne compte
pas s’arrêter là, elle vise l’international
et tout en continuant à diversifier ses
produits, elle a embauché une styliste
qui devrait lui permettre de lancer prochainement
une gamme à sa marque.
BS
CA : 611 K€, effectif : 5.

PRIX ACTION CITOYENNE
ISMC
Marie-Agnès Laffon
Marie-Agnès Laffon est adjointe de
direction à l’Institut Supérieur Marseille
Cadenelle (ISMC), un lycée général et
technique privé, sous contrat d’association
qui propose 23 formations dans
trois secteurs : tourisme-hôtellerie, gestion-management
et sanitaire-social.
Marie-Agnès a des idées plein la tête,
elle aime relever les défis. Ouverte et
tournée vers l’autre, elle se définit
comme une femme de projets, de
réseaux. Si elle reconnaît volontiers avoir
"un caractère de cochon", elle est aussi
très positive, optimiste de nature et
PRIX FINANCES
s’avoue même "parfois un peu naïve". Le
projet ambitieux de Festival européen de
théâtre pour lycéens, elle le traduit avant
tout comme "une belle aventure humaine
que nous avons à chaque fois envie
de renouveler". Tout au long de son parcours
professionnel, on retrouve la
notion de projet. "J’ai toujours inventé
pour répondre à une problématique.
Dans mon métier d’enseignante, c’est à
travers les concours et les chantiers école
que je pouvais faire avancer les jeunes.
Et transformer plusieurs idées en une
seule. J’ai besoin de challenge et de
renouveau, c’est pour cela que je change
facilement d’emploi, et pas forcément
d’employeur", précise-t-elle.
A 49 ans, maman d’un garçon de
23 ans, elle se considère avant tout
comme une femme du Sud. Née en
Algérie où elle a passé huit ans, elle a
suivi ses parents à Paris durant huit
autres années avant de venir s’installer
à proximité de la Méditerranée qui lui
est si chère.
ZM
CA 2009 : 3 089 984 € (+6,98%),
effectif : 82.
CONSEIL PLUS GESTION
Caroline Grinda
Caroline Grinda entre au sein de Conseil
plus gestion en 2005 en tant que gérante
de portefeuille pour lancer le fonds
commun de placement "Valeurs féminines"
destiné à investir dans les sociétés
cotées en Bourse où la place des
femmes est mise en avant. Le succès est
au rendez-vous. "Valeurs féminines"
devient le premier fonds européen féminin
investissant dans les valeurs féminines.
Il réalise une performance de plus
de 10% depuis le début de cette année
(+ de 35% sur un an, et -5% sur cinq
ans dans une tendance du marché à -
31%). Titulaire d’un DESS Finance et
Fiscalité obtenu à la Sorbonne et d’un
diplôme d’analyste financier SFAS,
Caroline possède une solide expérience
dans le secteur de la finance. Elle a été
journaliste financier au journal Le Revenu
et au Journal des finances, ainsi qu’ analyste
financier chez Natexis Bleichroeder,
où elle a travaillé à la publication en
anglais d’une revue mensuelle et d’une
lettre quotidienne en collaboration avec
la recherche télécom transatlantique
(New York et Londres). Par ailleurs, chez
Dexia Securities, elle a participé à l’introduction
en Bourse de valeurs telles que
Belgacom et de Telenet. Défendre la
place de la femme au sein de l’entreprise
est l’une de ses priorités. Dans ce cadre,
elle sera prochainement élue vice-présidente
de l’association parisienne Ladies
Finance International Club. Elle prépare
également, en concertation avec
d’autres femmes actives (avocate,
conseiller en gestion de patrimoine,
expert-comptable et notaire), la création
d’un groupement de femmes destiné à
promouvoir l’interprofessionnel. PB
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Les Elles de l’économie
PRIX RESSOURCES HUMAINES EX AEQUO
ONET TECHNOLOGIES
Corinne Quibel
Diplôme de l’Institut du droit des
affaires en poche, Corinne Quibel
rêvait d’être commissaire de police.
Mais pas assez sportive, c’est à une
carrière plus tranquille qu’elle s’est
attaquée. Du moins le pensait-elle !
Après deux stages au service RH dans
le BTP et la santé, elle est recrutée à
25 ans par la SSII SG2 en charge de la
monétique pour la Société générale.
Elle gère alors 300 personnes. "Un
apprentissage sur le tas." Après quatre
ans de ce régime, la réorganisation
Claire Ravier est directeur général de la
polyclinique du Parc Rambot à Aix-en-
Provence. Une fonction qu’elle revendique
et dont elle est très fière.
"Diriger, c’était mon rêve, ça fait partie
de mes tripes", explique-t-elle. En plus
de la gestion au quotidien de l’établissement,
elle assure la maîtrise d’ouvrage
de la nouvelle polyclinique dont
l’ouverture est prévue fin 2012.
Par goût du contact humain, et peutêtre
aussi par atavisme (son grandpère
a créé une clinique en
Normandie), elle marche dans les
traces de son aïeul, fait l’école d’infirmière,
puis présente et réussit le parcours
de surveillant, ce qui lui permet
de prendre des responsabilités, de diriger.
En 2001, elle prend la direction
adjointe d’un établissement et, durant
cinq ans, fait des contrôles qualité
d’établissements pour le ministère de
la Santé. En 2005, il y aura précisément
cinq ans le 4 juillet, elle prend la
direction générale de la polyclinique
du Parc Rambot et apprend, à son arrivée,
le projet encore confidentiel du
d’Onet lui offre l’opportunité de
conduire les ressources humaines de la
direction du nucléaire. "Tout était à
construire dans cette époque critique.
J’ai tout vécu et tout appris pendant
ces quelques années : plans sociaux,
rachats, intégration de fusion,
grève…" En 1996, une femme est
nommée à la tête de la division, qui
explose, passant de 500 employés à
2 200 aujourd’hui. Corinne Quibel en
est nommée DRH pour accompagner
cette croissance folle. "Un nouveau défi
fondé sur l’attractivité de savoir-faire
inédits."
Comment rester femme dans ce milieu
d’homme ? "Dans une autre vie, j’aurais
pu être chevalier. J’aime que les
choses - même les plus dures - soient
faites proprement, avec justice, fermeté
et équité", explique-t-elle. Son secret :
jouer sur tous les registres de la personnalité
au féminin pour convaincre
sans fard. "On peut tout avec de la
transparence, même arrêter des grèves
en dépit de la dureté des plans."
PM
CA : 170 M€, effectif : 2 200.
POLYCLINIQUE DU PARC
RAMBOT
Claire Ravier
rachat de la clinique La Provençale. Un
beau challenge !
Femme de caractère, extravertie, elle
aime la relation humaine. Elle aime
diriger, mais aussi trouver la bonne
personne pour le bon poste : "Lorsque
je recrute un cadre qui s’éclate dans
son job, ça me fait vraiment plaisir.
J’aime faire participer et emmener les
gens dans l’évolution. Je n’aime pas
jouer cavalier seul car c’est dangereux".
ZM
CA 2009 : 39 568 063 € (+3,29%),
résultat : 947 840 € (+122,86%),
effectif : 500.

Les Elles de l’économie
PRIX CHEF D’ENTREPRISE
Rosanna Valla
ROXLOR
Pétillante et fonceuse,
Rosanna
Valla jubile. Roxlor,
le laboratoire
qu'elle dirige à La
Ciotat vient de
signer une jointventure
avec le numéro un chinois de
la fabrication de gélules. "La crise a
du bon, elle nous a réveillés", aime-telle
à dire. En ce moment, les raisons
de se réjouir ne manquent pas à la
présidente dont le laboratoire vient
aussi de lancer, lors du dernier salon
de Genève, la première gélule bio
et… en première mondiale sur le
marché, la Cynatine, première kératine
soluble et bio disponible. Un produit
qui devrait selon elle révolutionner
le marché des cosmétiques !
Proche de ses troupes, avec lesquelles
elle dit partager beaucoup de
choses, elle est particulièrement fière
d'avoir pu, en reprenant France
Gélules en 1997, sauvegarder les 80
emplois qui étaient appelés à disparaître.
BS
Roxlor emploie 85 personnes à
La Ciotat
Alice Guilhon
SKEMA BUSINESS
SCHOOL
NOMINÉES
PRIX DÉVELOPPEMENT
DURABLE
Claire Peradotto
PERADOTTO
PUBLICITÉ
Non au développement
durable
alibi ! Militante
convaincue, Claire
Peradotto fustige
les opportunistes.
Cette jeune
femme, qui a repris depuis une vingtaine
d’années l’entreprise créée par
son père à Nice, montre l’exemple.
Création d’un label "Print vert", investissement
dans des machines avec
encres à base aqueuse, conception
de nouveaux supports comme le
totem électronique sont autant d’initiatives
qui lui ont permis de mobiliser
l’ensemble de son personnel
dans un projet d’entreprise socialement
responsable. Et les clients,
convaincus, suivent. Après avoir
prêché la bonne parole au CJD, Claire
Peradotto vient de prendre la viceprésidence
de la commission développement
durable de l’Union pour
l’entreprise 06. CN
CA 2009 : 6,1 M€, effectif : 47.
PRIX MARKETING
& COMMUNICATION
Charlotte Gaillard
MEGARA
objectif de créer un véritable portail
lié à la petite enfance. Une vingtaine
de sites sont en gestation ! BS
La société Megara emploie 13 personnes
et réalise un CA de 1,42 M€.
Alexandra Couston
EUROMED
MANAGEMENT
Diplômée de l'ESC
Marseille,
Alexandra Couston
est une femme
accomplie qui
mène tambour
battant ses missions
professionnelles et personnelles.
Arrivée dans l'enseignement
au début des années 90, elle a créé
l'EGC en 2001 dans le cadre de la CCI
Marseille Provence, et l'a dirigé jusqu'à
son absorption en 2007 par
Euromed Méditerranée. Membre du
conseil de direction, elle est depuis
dircom de l'établissement où elle
continue à favoriser l'envol des nouvelles
générations. Mère de quatre
enfants, de 10 à 22 ans, elle s'est
lancée en parallèle dans la reprise
d'une exploitation viticole dont elle
s'apprête à commercialiser la production
à l'international ! "Avoir plusieurs
occupations permet de prendre de la
distance par rapport à un problème
et d'y revenir avec une solution",
commente Alexandra Couston, qui
confie : "Equilibre et constance sont
les deux axes qui m'ont toujours
accompagnée". BS
PRIX ACTION CITOYENNE
Sophie Gramond
EDITIONS
GRAMOND
Alice Guilhon a
l’esprit pionnier
chevillé au corps.
Parisienne d’origine,
Elle aurait pu être
Charlotte
l’une des héroïnes
Gaillard a grandi à
de Verdi, son
Bruxelles. Après
A la tête de sa
compositeur favori
des études de
propre maison
- surtout lorsqu’il est interprété par
commerce effectuées
au Ceram de
2006, après un
d’édition depuis
l’irrésistible Placido Domingo - elle a
choisi l’intelligence économique dont Nice, puis à la faculté d’économie de
parcours comme
elle est devenue une experte. Attirée Rome, elle décroche à 20 ans un
éditrice au Petit
par le management opérationnel, elle master de marketing et démarre son
Futé, puis chez
a été la première femme en France à parcours professionnel dans la région Jeanne Laffite, Sophie Gramond a
assurer la direction générale d’une au sein de grands groupes internationaux
comme Gemalto. Contrainte au entreprise un modèle de développe-
l’envie obsessionnelle de faire de son
école de commerce, le Ceram Sophia-
Antipolis, devenu aujourd’hui Skema repos pour cause de grossesse, elle ment durable dans un secteur réputé
Business School. Le nouveau groupe, se retrouve en "vacances" forcées et très polluant. Son catalogue (une
né de la fusion avec l’ESC Lille, a pris saisit l’opportunité de créer sur trentaine de titres tirés chacun entre 1
sous sa houlette une dimension internationale
avec l’ouverture de campus ticles pour bébés. C’est un peu un embarquer ses clients dans la même
internet une société de vente d’ar-
500 et 3 000 exemplaires) veut
en Chine et aux Etats-Unis. Avec un défi qu’elle se lance à elle-même. Un démarche en présentant un "objet à
objectif ambitieux : mieux préparer pari qu’elle va réussir : berceaumagique.com
voit le jour en 2003. par rapport à ses concurrents. "Le prix
lire" au coût supérieur de 10 à 20%
les étudiants aux nouveaux enjeux
rencontrés par les entreprises dans un Depuis, Charlotte Gaillard a structuré de l’engagement", justifie-t-elle. Pas
environnement mondial en profonde son entreprise, pris un virage vers les question de papier blanchi ou d’imprimer
à l’étranger : elle a trouvé trois
mutation. CN
métiers du web et mis la barre plus
Budget 2010 : 55 M€, effectif : 400. haut en se donnant pour nouvel imprimeurs éthiques utilisant exclusi-
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vement des procédés écologiques
(papier PFCE ou recyclé), des valeurs
sociales durables, des encres vertes,
et proche de son distributeur pour
limiter son empreinte carbone. PM
CA : 75 000 €.
PRIX FINANCES
Corinne
Kohler-Genre
ETABLISSEMENT
FRANÇAIS
DU SANG
Corinne Kohler-
Genre est à la tête
du département
financier de la
direction régionale
Alpes-
Méditerranée de
l’Etablissement français du sang, dont
le siège est à Marseille. Elle gère une
équipe de 17 personnes. Son quotidien
est rempli par le recouvrement,
les immobilisations, la comptabilité,
la trésorerie, l’étude des bilans et
comptes de résultats, ainsi que les
prévisionnels de trésorerie. Sa mission
est de réduire les délais de paiements
des clients (cliniques et hôpitaux)
d‘ici 2011, sachant que la direction
régionale est la seule en France à
avoir des délais comparables à ceux
de l’Italie et de l’Espagne : 120 jours,
alors que ceux de la direction Alsace,
bonne élève de la classe, sont seulement
d’une cinquantaine de jours. Le
défi n’est pas mince à relever pour
cette Marseillaise spécialiste du
recouvrement. Il lui faut mettre en
place des partenariats avec les hôpitaux
et cliniques, des conventions,
des actions de communication, se
rendre sur le terrain… Autant de
démarches dans un milieu où les
postes clefs sont le plus souvent
détenus par des hommes. PB
Laurence Frêche
FRÊCHE
PÈRE ET FILS
Laurence Frêche
réunit toutes les
conditions pour
être une excellente
banquière.
Titulaire d’un DESS
Banque et
Finance, elle enchaîne dès la sortie de
l’université au Crédit du Nord en tant
que conseillère en entreprises, avant
d’animer régionalement le réseau
commercial de son groupe, soit une
cinquantaine d’agences. C’est en

Les Elles de l’économie
2005, au moment où son père part à
la retraite, qu’elle décide de franchir
un nouveau cap et de devenir chef
d‘entreprises en reprenant avec son
frère la direction des entreprises familiales
Frêche location et Frêche père
et fils, spécialisées dans la location de
nacelles élévatrices et matériel TP
(60 personnes, plus de 12 M€ de
CA). Aussi à l‘aise aux commandes
d‘une nacelle que dans son rôle
d‘animatrice auprès des élèves de
troisième pour lesquels elle dispense
une formation de trois heures sous
l’égide de l’UPE 13, Laurence a, en
deux ans, doublé le nombre
d’agences de son groupe présent
dans le sud-est de la France. Elle
n’entend pas en rester là et regarde
déjà vers de nouveaux territoires. PB
PRIX RESSOURCES
HUMAINES
Françoise
Lassale-Cottin
EUROMED
MANAGEMENT
Incollable sur les
séries américaines,
Françoise
Lassalle-Cottin en
a certainement
tiré quelques
enseignements
pour mettre au point un programme
qui lui tient à cœur : "Réussir sa carrière
au féminin", dédié aux femmes
chefs d’entreprise. Au sein
d’Euromed Management, nouvelle
dénomination de l’Ecole de commerce
de Marseille Provence, elle est
en charge, depuis 2003, de l’activité
formation continue. L’innovation est
son viatique et elle a reçu, en mai
2009, le premier prix de l’innovation
pédagogique décerné par l’ANDRH
(Association nationale des directeurs
de ressources humaines) pour le
plus gros appel d’offres international
remporté par l’école, la formation de
550 cadres algériens de Sonelgaz,
distributeur algérien de gaz et électricité.
CN
Budget 2009 : 39 M€, effectif : 200.
Françoise Augier
"La performance de l’entreprise est
liée à la féminisation des emplois”
Françoise Augier, économiste du travail, créatrice et directrice de l’Ipep,
institut de promotion de l’égalité professionnelle à Villeneuve-lès-Avignon
Après avoir réalisé plusieurs études sur la place et
la condition des femmes dans le monde professionnel,
Françoise Augier a voulu aller plus loin.
Tout en poursuivant ses recherches sur le sujet, elle
a créé l’Ipep pour tenter d’apporter des correctifs à
une discrimination toujours bien vivace !
Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?
Rappelons d’abord que La grande révolution des
XX e et XXI e siècles, c’est l’activité des femmes. Elles
représentent aujourd’hui plus de 50% de la population
des actifs. Leur taux d’emploi est de 60% et
ce taux continue à progresser. On note de grandes
disparités entre emplois
féminins et masculins. Ainsi,
50% de l’emploi féminin est
contenu dans 10 des 86
catégories professionnelles.
On retrouve les femmes dans
l’enseignement, les soins et
les services, filières nonrémunératrices
où elles ont
de bas niveaux de qualification.
Les services d’aide à la
personne, dans lesquels le
savoir-faire des femmes est
sous-évalué, représentent un
secteur emblématique !
Qu’est-ce qui pénalise les
femmes
dans leur parcours ?
Nous venons d’évoquer une
ségrégation horizontale, il
faut y adjoindre une ségrégation
verticale avec le
fameux plafond de verre. Très peu de femmes accèdent
encore aux postes à responsabilité. Une
enquête menée auprès de 23 000 femmes en
entreprise révèle que ce plafond de verre, ajouté
au retard de carrière lié aux maternités, reste un
des principaux freins au développement de leur
parcours. 60,1% des femmes sont salariées et
parmi elles 8,3% sont en sous-emploi. Les femmes
représentent 82% du temps partiel, un temps partiel
souvent subi, contre 8% pour les hommes ! Or,
on note qu’entre 25 et 49 ans, 82,9% des femmes
sont en activité ce qui traduit un changement
important des normes de l’emploi. Les femmes ne
s’arrêtent plus de travailler lorsqu’elles ont des
enfants, bien qu’elles continuent à effectuer 80%
de la production domestique courante. L’égalité
salariale passe par une plus grande participation
des hommes aux contraintes familiales. Il faut
encore ajouter à cela un phénomène de déclassement.
D’un niveau de formation souvent supérieur,
les femmes n’arrivent pas à bien valoriser leur
diplôme. Elles acceptent des salaires inférieurs à
ceux auxquels elles pourraient prétendre par peur
du chômage et parce qu’elles anticipent sur leurs
obligations familiales !
Le cumul de ces différents phénomènes et les préjugés
qui perdurent se traduisent évidemment par
un écart salarial.
De combien est évalué cet écart salarial ?
L’écart salarial est en moyenne de 20%, il atteint
23,6% pour les cadres salariés,
18,4% dans la fonction
publique et 17,3% dans le
secteur privé. Ces écarts
jouent sur les retraites qui
sont inférieures de 38% à
celle des hommes !
Quel est le rôle
de l’institut ?
L’institut assure plusieurs
missions qui vont de la sensibilisation
à la formation en
passant par l’audit, le conseil
et l’accompagnement dans
la signature de contrats
d’égalité professionnelle, de
mixité des emplois, l’obtention
de label et l’établissement
du rapport de situations
comparées, obligatoire
depuis 83 ! Une première
action de sensibilisation a
été menée auprès des différents acteurs de l’emploi,
avec une conférence qui dresse un état des
lieux et revoit les bonnes pratiques à mettre en
œuvre dans l’entreprise. Un programme régional,
intitulé "De la discrimination à l’égalité professionnelle",
monté en collaboration avec nos partenaires,
sera proposé à la rentrée et l’institut espère
étendre au niveau régional son "Tremplin à l’évolution
professionnelle", déjà opérationnel en LR. Il est
à noter que les questions d’égalité sont très encadrées
par le législateur, mais que cet encadrement
semble jusqu’ici sans effet ! Rappelons que si peu
d’entreprises se sont saisies de l’obligation d’établir
leur rapport de situations comparées, elles
seront néanmoins contraintes de rétablir une
stricte égalité salariale au 31 décembre 2010.
Propos recueillis par Béatrice Somville.
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Les Elles de l’économie
Dominique Mouillot, Présidente d’Onet Technologie.Cendrine Tonnot, hameau des Rennes
et Marie-Agnès Laffon (ISMC).
Florence Valentin, PriceWaterHouseCoopers.
Adina Tuvene, capitaine du TVHB et Alexandra Bettacchini,
gardienne de but.
Caroline Grinda, Conseil Plus Gestion.
A gauche Karine Ferret, Bambou.
Les lauréates
Cendrine Tonnot, hameau des Rennes, remet le prix
Action citoyenne à Marie-Agnes Laffon (ISMC).
Ghislaine Gerber, Holistica, grand prix Chef d’entreprise
avec Dominique Mouillot.
Martine Baronian (Onet Technologies), Marie-Laure Guidi
et Yves Martin Chave (Innovatech Conseil)
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Les Elles de l’économie
Chrystel Larquier, Business Groom, a reçu son prix Développement
durable des mains de Marie Laure Guidi, Innovatech Conseil.
Toulon Var Hand Ball : à gauche, les joueuses, à droite Perrine Paul & Jeanne Marie De Torres,
présidentes, prix Coup de cœur Sud Infos.
A gauche, Céline Le Corroller
(SciencePo Aix)
Karine Ferret, Bambou,
prix Marketing communication.
Elisabeth Bertelli ,Viveris Management remet le prix Finances
à Caroline Grinda, Conseil Plus Gestion.
Elisabeth Bertelli, Viveris Management
avec Sylvie Banchelin de la SMC.
Thierry Silvestre avec Dominique Mouillot.
Anne-Marie Silvestre, Idecom, Béatrice Somville, Sud Infos
et Florence Cann, Info-économique.com.
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➤➤➤ Suite de la page 1
plus, mais il faut bien
constater que, malgré leur
place croissante dans le
monde de l’entreprise,
les femmes restent
encore largement
minoritaires aux
postes de direction.
Certains stéréotypes
ont la
vie longue… Pour
ma part, je préfère
parler d’égalité que
de mixité. L’égalité salariale est
de plus en plus pratiquée dans
notre industrie. Chez nous, il n’y
a pas de différence de salaire.
On est assez avant-gardiste, le
milieu nucléaire n’est pas un
milieu macho. Peut-être avonsnous
évolué plus rapidement
parce que nous devions faire
face à des besoins en
termes de recrutement
et que les garçons ne
suffisaient pas. Nous
avons recruté l’an dernier
deux personnes
par jour ouvrable !
La dynamique est en
marche, le mouvement
est irréversible. À
même compétence, on
doit pouvoir bénéficier des
mêmes opportunités.
Vous êtes vous-même très
impliquée dans différents
réseaux de femmes ?
Oui, mais je regrette une certaine
prolifération de réseaux
qui entraîne une dispersion qui
nous affaiblit. Je suis présidente
de Win France (Women in
présente
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www.lcm.fr
Nuclear), réseau de 350 femmes
en France qui représente la communauté
féminine du nucléaire.
Win France fait partie du réseau
international Win Global
(80 pays, 3 500 membres). En
2009, la division production
nucléaire d’EDF et Win France
ont lancé ensemble le prix
Fem’Energia. Onet Technologies
a son propre réseau avec
Actuelles et, afin de concrétiser
notre engagement en faveur des
femmes, nous avons entrepris
une démarche de label égalité
professionnelle au sein de la
maison.
Propos recueillis par
Béatrice Somville.
Marianne Cat
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04 91 00 68 53 - 06 29 44 62 10
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04 88 91 91 29 - 06 88 82 65 54
SILIM Eaux de Marseille
Environnement - Domaine de
Provence - 135 av. Braye de Cau
BP 5757 - 13785 Aubagne Cedex
ACTIONELLES
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comvous.conseil@orange.fr
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06 29 79 56 80
12 rue Emile Allez 75017 Paris
FEMMES 3000
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PREFECTURE
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