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Vaccinations et Programme Elargi de Vaccinations

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1- Introduction<br />

Du <strong>Programme</strong> <strong>Elargi</strong> <strong>de</strong> <strong>Vaccinations</strong><br />

aux <strong>Programme</strong>s Nationaux <strong>de</strong> <strong>Vaccinations</strong><br />

Actualités 2013<br />

Professeur Pierre Aubry. Mise à jour le 01/10/2013<br />

Au début <strong>de</strong>s années 1970, cinq millions d’enfants mourraient chaque année dans le mon<strong>de</strong> à la suite<br />

d’une maladie évitable par la vaccination. Le taux <strong>de</strong> couverture vaccinale <strong>de</strong>s enfants était alors<br />

inférieur à 5%. C’est pourquoi l’OMS a lancé en 1974 le <strong>Programme</strong> <strong>Elargi</strong> <strong>de</strong> Vaccination (PEV)<br />

contre six maladies : diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, rougeole <strong>et</strong> tuberculose. Ce<br />

programme a été effectif en 1977. Les populations cibles étaient les nouveaux-nés <strong>et</strong> les nourrissons<br />

dans leur première année <strong>de</strong> vie, mais aussi <strong>de</strong>s enfants plus âgés, jusqu’à 3 ou 4 ans, incorporés<br />

dans <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong> rattrapage, <strong>de</strong>s femmes en âge <strong>de</strong> procréer pour la prévention du tétanos<br />

néonatal, <strong>de</strong>s grands enfants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s adultes pour la vaccination antitétanique tous les 10 ans.<br />

En 1990, les directives <strong>de</strong> l’OMS étaient :«Eradiquer la poliomyélite, éliminer la rougeole, contrôler le<br />

tétanos néonatal»*.<br />

Trois autres maladies ont été incluses dans le PEV : la fièvre jaune en 1988 en zone d’endémie<br />

amarile, l’hépatite à virus B (HVB) en 1992, l'infection à Haemophilus influenzae type b (Hib) en 1998.<br />

En 2005, l'OMS <strong>et</strong> l'UNICEF ont mis au point « La vaccination dans le mon<strong>de</strong> : vision <strong>et</strong> stratégie<br />

2006-2015 » qui vise à abaisser la morbidité <strong>et</strong> la mortalité dues aux maladies évitables par la<br />

vaccination en améliorant l'efficacité <strong>de</strong>s programmes nationaux <strong>de</strong> vaccination. L'un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te stratégie est que tous les pays parviennent à une couverture nationale <strong>de</strong> 90% du DTC3 <strong>et</strong> la<br />

maintiennent (c'est-à-dire ≥ 90%).<br />

Les pays en développement sont confrontés actuellement à une réelle complexité <strong>de</strong>s pratiques<br />

vaccinales dues à la multiplication <strong>de</strong>s vaccins, <strong>de</strong>s présentations, <strong>de</strong>s schémas vaccinaux. Pour<br />

gui<strong>de</strong>r leur politique <strong>de</strong> vaccination, ils doivent m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>s organes consultatifs appelés<br />

Groupes Techniques Consultatifs Nationaux pour la Vaccination (GTCV) qui ont pour but d'établir les<br />

<strong>Programme</strong>s Nationaux <strong>de</strong> <strong>Vaccinations</strong> (PNV). Actuellement, le vaccin anti-pneumococcique<br />

conjugué (PCV) <strong>et</strong> les vaccins anti-rotavirus ont déjà été introduits dans les calendriers <strong>de</strong> vaccination<br />

systématique <strong>de</strong> nombreux pays.<br />

2. Quel était l’impact du PEV sur la morbidité <strong>et</strong> la mortalité <strong>de</strong>s huit maladies cibles en 2012?<br />

2.1. La tuberculose<br />

Quatre vingt dix % <strong>de</strong> la population mondiale est vaccinée par le BCG en 2010. Cependant, il y a<br />

encore eu 8 700 000 nouveaux cas <strong>et</strong> 1 400 000 décès par tuberculose en 2011. La situation <strong>de</strong> la<br />

tuberculose reste très inquiétante dans les PED du fait <strong>de</strong> la conjonction sida - tuberculose <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<br />

tuberculose à germes multirésistants <strong>et</strong> ultrarésistants.<br />

La vaccination par le BCG n’empêche pas la transmission <strong>de</strong> l’agent pathogène. L’intérêt du BCG est<br />

d’éviter les formes graves <strong>de</strong> tuberculose chez l’enfant (méningites <strong>et</strong> tuberculoses disséminées).<br />

C’est pourquoi l’OMS continue à recomman<strong>de</strong>r d’administrer une dose unique <strong>de</strong> BCG intra<strong>de</strong>rmique<br />

aux nouveau-nés dès que possible après la naissance dans les pays où la prévalence <strong>de</strong> la<br />

tuberculose est élevée. Il n'y a aucun eff<strong>et</strong> bénéfique d'une revaccination par le BCG.<br />

2.2. La diphtérie, le tétanos, la coqueluche (DTC)<br />

Le vaccin DTC associe anatoxine diphtérique, anatoxine tétanique <strong>et</strong> vaccin anticoquelucheux (DTCe<br />

ou DTCa). La première série <strong>de</strong> 3 doses <strong>de</strong> DTC (DTC3) doit être administrée chez le nourrisson <strong>de</strong><br />

moins d'un an.<br />

A la fin 2010, 130 <strong>de</strong>s 193 états membres <strong>de</strong> l'OMS (67%) étaient parvenus à une couverture <strong>de</strong><br />

DTC3 <strong>de</strong> 90%, <strong>et</strong> dans le mon<strong>de</strong>, selon les estimations, 85% <strong>de</strong>s nourrissons avaient reçu 3 doses <strong>de</strong><br />

DTC3. Toutefois, 19,3 millions d'enfants n'avaient pas été entièrement vaccinés. Près <strong>de</strong> 50% <strong>de</strong>s<br />

enfants incomplètement vaccinés vivent en In<strong>de</strong>, au Nigeria <strong>et</strong> en RDC.<br />

1


2.2.1. C’est la ré-émergence <strong>de</strong> la diphtérie dans les pays <strong>de</strong> l’ex-URSS dans les années 1990 (110<br />

000 cas recensés en Russie <strong>de</strong> 1990 à 1996, dont 2 600 mortels), qui a amené l’OMS à déclarer, en<br />

1994, la diphtérie «urgence sanitaire internationale». Grâce à la vaccination, le nombre <strong>de</strong> cas <strong>de</strong><br />

diphtérie a chuté <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 90% au cours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> 1980-2000. Mais <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> létalité élevée<br />

supérieur à 10% sont encore rapportés.<br />

2.2.2. La mortalité reste élevée en ce qui concerne le tétanos, en particulier le tétanos néo-natal<br />

(TNN). Grâce à la vaccination <strong>de</strong>s femmes en âge <strong>de</strong> procréer, il y a eu une réduction importante du<br />

nombre <strong>de</strong> décès par TNN dans le mon<strong>de</strong> : 800 000 décès à la fin <strong>de</strong>s année 1980, 59 000 en 2009.<br />

Le TNN <strong>et</strong> le tétanos maternel (TM) peuvent être évités par la vaccination <strong>de</strong>s femmes en âge <strong>de</strong><br />

procréer avant ou pendant la grossesse au moyen <strong>de</strong> l'anatoxine tétanique (VAT) Le tétanos ne peut<br />

pas être éradiqué en raison <strong>de</strong> la persistance du bacille <strong>de</strong> Nicolaier dans l’environnement.<br />

L'élimination* du TNN est définie pour chaque pays comme l'atteinte d'un taux annuel inférieur à 1 cas<br />

<strong>de</strong> TNN pour 1 000 naissances vivantes dans chaque district. .<br />

2.2.3. L'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la coqueluche est en augmentation dans le mon<strong>de</strong> : 19,2/100 000 en 2007,<br />

25,9/100 000 en 2009. Il y a 300 000 décès par an. Le vaccin anticoquelucheux est administré sous<br />

forme <strong>de</strong> vaccin à germes entiers (Ce) ou acellulaire (Ca). Il y a plus <strong>de</strong> réactions indésirables avec le<br />

vaccin à germes entiers qu’avec le vaccin acellulaire, mais, d'une part son prix est beaucoup moins<br />

élevé, d'autre part il serait plus efficace. L'enjeu est d'éviter l'infection chez les nourrissons à risque <strong>de</strong><br />

coqueluche grave, potentiellement mortelle. La protection conférée par la vaccination anti<br />

coquelucheuse s’affaiblit au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> 6 à 12 ans d’où l'utilité d'une vaccination <strong>de</strong> rappel chez les<br />

adolescents <strong>et</strong> les adultes. Ce sont les adultes qui transm<strong>et</strong>tent la coqueluche aux nouveau-nés, aux<br />

nourrissons <strong>et</strong> aux enfants.<br />

2.3. En 1988, l’Iniative mondiale pour l’éradication <strong>de</strong> la poliomyélite a été lancée par l’OMS avec<br />

pour objectif l’éradication <strong>de</strong> la poliomyélite en 2005, qui <strong>de</strong>vait être obtenue par la vaccination par un<br />

vaccin trivalent (il y a 3 sérotypes différents <strong>de</strong> poliovirus sauvages 1, 2 <strong>et</strong> 3), vaccin polio vivant<br />

atténué type Sabin, administré par voie orale (VPO). Il y a actuellement <strong>de</strong>s VPO monovalents<br />

(VPOm1, VPOm3), trivalent (sérotypes 1, 2 <strong>et</strong> 3) <strong>et</strong> bivalent (sérotypes 1 <strong>et</strong> 3).<br />

Les résultats <strong>de</strong> la vaccination par voie orale ont été spectaculaires : plus <strong>de</strong> 350 000 cas en 1983,<br />

784 cas vingt ans après en 2003. Mais, on a noté une reprise avec 1 185 cas en 2004. En 2010,<br />

1 413 cas ont été notifiés à l'OMS.. Pourquoi ? Pour plusieurs raisons :<br />

- le boycottage en 2004 <strong>de</strong>s vaccinations au Nigeria (un <strong>de</strong>s 6 pays endémiques avec une couverture<br />

vaccinale estimée alors à 25%), entraînant une diffusion <strong>de</strong>s poliovirus sauvages (PVS) vers <strong>de</strong>s pays<br />

africains in<strong>de</strong>mnes, puis une extension hors d’Afrique vers le Yémen <strong>et</strong> l’Indonésie en 2005.<br />

L'opposition <strong>de</strong>s dignitaires religieux à la vaccination se poursuit, comme en Pakistan en 2012.<br />

- l’apparition <strong>de</strong>s Vaccins Derived Polio Virus (VDPV) avec quelques flambées épidémiques. Le risque<br />

<strong>de</strong> poliomyélite post-vaccinale due au VPO <strong>et</strong> <strong>de</strong> poliomyélite due aux VDPV est plus important que le<br />

risque lié aux virus sauvages.<br />

Quelles sont les conditions nécessaires pour l’éradication <strong>de</strong> la poliomyélite :<br />

- l’interruption complète <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>s PVS,<br />

- le stockage <strong>de</strong> tous les poliovirus dans les meilleures conditions <strong>de</strong> biosécurité,<br />

- un stock international <strong>de</strong> VPO monovalent maintenu <strong>et</strong> utilisable en cas <strong>de</strong> résurgence, le VPO<br />

monovalent offrant une efficacité par dose supérieure <strong>de</strong> 3 à 4 fois à celle du VPO trivalent,<br />

- un réseau <strong>de</strong> surveillance optimal pendant 3 ans suivant l’arrêt d’utilisation du VPO,<br />

- la cessation d’emploi du VPO coordonnée <strong>et</strong> synchronisée entre tous les pays afin <strong>de</strong> réduire le<br />

risque <strong>de</strong> circulation <strong>de</strong>s VDPV,<br />

- une stratégie <strong>de</strong> vaccination post-VPO en utilisant le vaccin antipoliomyélitique injectable (VPI).<br />

En 2012, la transmission <strong>de</strong>s PVS n'est toujours pas interrompue dans cinq pays : l'Afghanistan, le<br />

Pakistan, le Nigeria, le Niger, le Tchad. L'in<strong>de</strong> a été radiée <strong>de</strong>s pays d'endémie par l'OMS. .<br />

Bien que la couverture vaccinale par le vaccin antipoliomyélitique VPO3 ait été <strong>de</strong> 86% en 2010, le<br />

risque <strong>de</strong> flambées consécutives à l'importation du PVS dans les pays exempts <strong>de</strong> poliomyélite<br />

<strong>de</strong>meure tant que la poliomyélite n'aura pas été éradiquée. Des flambées dues au PVS1 ont été<br />

observées en 2013 en Somalie, pays in<strong>de</strong>mne <strong>de</strong> poliomyélite <strong>de</strong>puis 2007; <strong>et</strong> au Kenya dans un<br />

camp <strong>de</strong> réfugiés situé en bordure <strong>de</strong> la Somalie, premier cas <strong>de</strong>puis juill<strong>et</strong> 2011.<br />

La rougeole est la première maladie infantile mortelle évitable par la vaccination. Seules 2 Régions<br />

<strong>de</strong> l'OMS sont en voie <strong>de</strong> parvenir à éliminer le rougeole : la Région <strong>de</strong>s Amériques <strong>et</strong> le Réfgion du<br />

Pacifique occi<strong>de</strong>ntal. Cependant, grâce aux activités <strong>de</strong> vaccination, la mortalité a fortement diminué<br />

dans le mon<strong>de</strong>. Entre 2000 <strong>et</strong> 2011, le nombre <strong>de</strong>s décès a chuté <strong>de</strong> 71%, passent <strong>de</strong> 542 000 à 158<br />

000. Pendant la même pério<strong>de</strong>, le nombre <strong>de</strong> cas notifiés dans le mon<strong>de</strong> chaque année a diminué <strong>de</strong><br />

2


58%, passant <strong>de</strong> 853 480 à 354 922 <strong>et</strong> l'inci<strong>de</strong>nce a reculé <strong>de</strong> 65%, passant <strong>de</strong> 146 à 52 cas par<br />

million d'habitants, toutes les régions <strong>de</strong> l'OMS signalant une baisse <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> cas <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

l'inci<strong>de</strong>nce. La couverture vaccinale reste faible dans certains pays, comme le Nigeria, d’où la reprise<br />

immédiate <strong>de</strong> l’épidémie en cas <strong>de</strong> cataclysmes.<br />

Dans les PED, les taux d’atteintes élevés <strong>et</strong> la gravité <strong>de</strong> la maladie chez les non vaccinés exigent<br />

une vaccination précoce à 9 mois, malgré un taux <strong>de</strong> séroconversion relativement faible <strong>de</strong> 80 à 85%<br />

<strong>et</strong> tous les enfants doivent avoir une 2 e chance <strong>de</strong> revaccination antirougeoleuse. Un <strong>de</strong>s objectifs du<br />

Millénaire pour le Développement est l'éradication <strong>de</strong> la rougeole en 2015. Mais, pour une éradication<br />

<strong>de</strong> la rougeole, la couverture vaccinale doit être supérieure à 95%.<br />

En 2010, il a été noté une augmentation importante du nombre <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> rougeole notifiés dans<br />

plusieurs pays européens. En Afrique, <strong>de</strong>s flambées <strong>de</strong> rougeole dans lesquelles plus <strong>de</strong> 100 cas ont<br />

été notifiés ont été signalés dans 28 <strong>de</strong>s 46 états (61%) en 2009 <strong>et</strong> 2010, représentant plus <strong>de</strong> 166<br />

000 cas.<br />

Un plan stratégique mondial <strong>de</strong> lutte contre la rougeole <strong>et</strong> la rubéole 2012-2020 a été lancé en avril<br />

2012 par l'OMS qui fait <strong>de</strong> l'élimination <strong>de</strong> la rougeole <strong>et</strong> <strong>de</strong> la rubéole un cible à atteindre d'ici à 2020<br />

dans au moins cinq <strong>de</strong> ses régions.<br />

2.5. L’objectif principal <strong>de</strong> la vaccination anti-hépatite à virus B (HVB) est <strong>de</strong> prévenir les<br />

infections chroniques dues au VHB. On estime que <strong>de</strong>ux milliards <strong>de</strong> personnes sont infectées par le<br />

VHB, que 360 millions ont une infection chronique <strong>et</strong> que l’HVB est responsable <strong>de</strong> près d'un million<br />

<strong>de</strong> décès par an. Dans les PED où la prévalence du VHB est supérieure à 8% (Afrique tropicale, Asie<br />

du sud-est, Chine), le VHB se transm<strong>et</strong> <strong>de</strong> la mère à l’enfant à la naissance ou <strong>de</strong> personne à<br />

personne pendant la p<strong>et</strong>ite enfance. La vaccination systématique <strong>de</strong> tous les nourrissons contre l’HVB<br />

a été intégrée au PEV en 1991. On compte à la fin 2010, 179 Etats Membres <strong>de</strong> l'OMS sur 193 (94%)<br />

qui avaient introduit le vaccin anti-hépatite B dans leur programme <strong>de</strong> vaccination systématique; 93<br />

d'entre eux (52%) ont recommandé d'administrer la première dose <strong>de</strong> ce vaccin dans les 24 heures<br />

suivant la naissance,afin d'éviter la transmission périnatale du virus. La couverture par les 3 doses du<br />

vaccin anti-hépatire B (HepB3) a été <strong>de</strong> 75% en 2010, elle s'est étagée <strong>de</strong> 52% à 91%.<br />

2.6. En 1988, l’OMS a recommandé d’intégrer le vaccin 17D contre la fièvre jaune au PEV dans les<br />

pays à risque chez les enfants à partir <strong>de</strong> 9 mois. Plus <strong>de</strong> 900 millions d'habitants sont concernés<br />

dans 45 pays, dont 32 en Afrique <strong>et</strong> 13 en Amérique .On estime chaque année à 200 000 le nombre<br />

<strong>de</strong> cas <strong>et</strong> à 30 000 le nombre <strong>de</strong> décès dus à la fièvre jaune. Le vaccin 17 D, qui assure une<br />

protection <strong>de</strong> 30 ans <strong>et</strong> plus, peut être administré en même temps que le vaccin antirougeoleux.<br />

Cependant, la co-administration avec le ROR à <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> 12 à 23 mois a montré une baisse<br />

significative <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> séro-conversion. Les facteurs associés à l'incapacité <strong>de</strong> produire une<br />

réponse immunitaire à la vaccination antiamaril sont l'infection à VIH/Sida, la grossesse <strong>et</strong> la<br />

malnutrition. Il y a une contre-indication à la vaccination anti-amaril chez les enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 6<br />

mois, vu le risque <strong>de</strong> manifestations vaccinales neurotropes indésirables (encéphalite).<br />

Les épidémies actuelles reflètent une application incomplète <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> prévention. L'initiatve<br />

« Fièvre jaune », conduite par l'OMS <strong>et</strong> l'UNICEF, vise l'organisation <strong>de</strong> campagnes <strong>de</strong> vaccination<br />

préventive <strong>de</strong> masse entre 2006 <strong>et</strong> 2013 dans 72 pays d'Afrique à haut risque amaril.<br />

2.7. Une 9 e maladie a été intégrée au PEV en 1998 : l’infection à Haemophilus influenzae type b<br />

(Hib). Elle est la cause d'au moins 3 millions <strong>de</strong> cas <strong>de</strong> méningites <strong>et</strong> <strong>de</strong> pneumonies graves <strong>et</strong> <strong>de</strong> 386<br />

000 décès par an chez les enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 ans. La mortalité est élevée chez les enfants<br />

drépanocytaires. La seule prévention est la vaccination. Au vu <strong>de</strong> l'innocuité <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'efficacité<br />

démontrée <strong>de</strong>s vaccins anti-Hib, l'OMS recomman<strong>de</strong> leur introduction dans tous les programmes <strong>de</strong><br />

vaccination infantile. En 2010, 169 états membres (84%) ont intégré la vaccination contre l'Hib dans<br />

les programmes <strong>de</strong> vaccination systématique. La couverture vaccinale est 42%, avec un éventail <strong>de</strong><br />

9% à 92%. Il y a trois calendriers à la vaccination contre l'Hib : primovaccination avec 3 doses sans<br />

dose <strong>de</strong> rappel (première dose à 6 semaines), primovaccination avec 2 doses <strong>et</strong> un rappel,<br />

primovaccination avec 3 doses <strong>et</strong> un rappel. La vaccination doit débuter à 6 semaines ou dès que<br />

possible après c<strong>et</strong>te âge, les maladies à Hib graves étant plus fréquentes chez les enfants <strong>de</strong> 4 à 18<br />

mois. La dose <strong>de</strong> rappel doit être injectée à 11 mois ou au cours <strong>de</strong> la 2 éme année <strong>de</strong> la vie. La<br />

plupart <strong>de</strong>s cas d'infection à Hib survienne avant 5 ans.<br />

2.8. Des vaccins combinés, aboutissant à une immunité effective comparable à celle <strong>de</strong>s vaccins<br />

séparés, sont à notre disposition. Ils sont surs <strong>et</strong> bien tolérés. Ils perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> réduire les coûts<br />

d'administration <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivi; ainsi que les dépenses liées au matériel d'injection. Ils constituent une<br />

3


option intéressante pour faciliter la couverture vaccinale <strong>de</strong>s populations à une gran<strong>de</strong> échelle, tant<br />

dans les PED que dans les pays développés. Citons les vaccins trivalents DTC, DT polio; tétravalents<br />

DTC polio; pentavalents DTCpolio+hémophilus b; hexavalents DTCpolio+hémophilusb+hépatite B.<br />

3. Les maladies à intégrer dans le programme <strong>de</strong> vaccination systématique <strong>de</strong>s PNV.<br />

3.1. Les infections à pneumocoques : 1 400 000 enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> cinq ans meurent chaque<br />

année <strong>de</strong> pneumonie. C'est davantage que le nombre <strong>de</strong>s enfants qui meurent <strong>de</strong> sida, <strong>de</strong> paludisme<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> rougeole réunis. Seuls 30% d'entre eux ont accès aux traitements. Le germe responsable est le<br />

plus souvent le pneumocoque. Le vaccin conjugué 7-valent anti-pneumococcique (PCV7) cible les<br />

sérotypes le plus souvent responsables d'infections pneumococciques invasives, pneumopathies <strong>et</strong><br />

otites moyennes aiguës chez l'enfant. Il est très immunogène, y compris avant 2 ans. La durée <strong>de</strong><br />

protection est <strong>de</strong> 5 ans. Il est intégré dans les programmes nationaux <strong>de</strong> vaccination infantile<br />

(nourrissons âgés <strong>de</strong> 2 mois à 2 ans) avec le soutien <strong>de</strong> l'Alliance GAVI dont le but est d'augmenter<br />

l'accès à la vaccination dans les pays les plus pauvres du mon<strong>de</strong>. La vaccination anti<br />

pneumococcique doit être prioritaire chez les enfants infectés par le VIH <strong>et</strong> chez les enfants<br />

drépanocytaires. Cependant, on a noté une augmentation <strong>de</strong> l'inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s pneumococcies causées<br />

par <strong>de</strong>s sérotypes non vaccinaux, par exemple le sérotype 5 (qui représente 51% <strong>de</strong>s souches isolées<br />

au Mali) qui n'est pas couvert par le PCV7. Les vaccins 10 <strong>et</strong> 13-valent présentent un profil d'efficacité<br />

<strong>et</strong> d'immunité comparables. Le vaccin conjugué 13-valent (PCV13), qui a 6 sérotypes additionnels, a<br />

un impact sur le portage global <strong>de</strong>s pneumocoques.<br />

L'administration <strong>de</strong>s vaccins conjugués aux nourrissons comporte soit un schéma 3 doses dès l'âge<br />

<strong>de</strong> 6 semaines, avec un intervalle <strong>de</strong> 4 à 8 semaines entre les doses, soit un schéma 2 doses dès<br />

l'âge <strong>de</strong> 6 semaines, suivies d'un rappel, avec un intervalle <strong>de</strong> 8 semaines entre les 2 doses <strong>et</strong> une<br />

dose <strong>de</strong> rappel entre 9 <strong>et</strong> 15 mois. Le vaccin conjugué peut être administré avec DTC, HVB, Hib;<br />

poliomyélite sous réserve <strong>de</strong> choisir un site d'injection différent. En 2010, le vaccin<br />

antipneumococcique conjuguè a été introduit dans 55 pays, mais trop peu <strong>de</strong> données (38/55)<br />

perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> donner <strong>de</strong> bonnes estimations <strong>de</strong> la couverture mondiale <strong>de</strong> ce vaccin.<br />

Les sérotypes non couverts par le PCV13 sont en constante augmentation dans les pays du nord.<br />

3.2. Les infections à méningocoques. Cause en Afrique subsaharienne d'épidémies meurtrières <strong>de</strong><br />

méningites cérébrospinales dans la Ceinture <strong>de</strong> la méningite, elles sont dues aux sérogroupes A (le<br />

plus fréquent), C <strong>et</strong> W135. Les vaccins polyosidiques non conjugués AC ne sont efficaces qu’à partir<br />

<strong>de</strong> l’âge <strong>de</strong> 2 ans, ainsi que les vaccins non conjugués ACWY ou ACW. Par contre, les vaccins<br />

polyosidiques conjugués C, A (vaccin MenAfriVac®) <strong>et</strong> ACWY sont efficaces dès l’âge <strong>de</strong> 2 mois.. Le<br />

MenAfriVac®, <strong>de</strong>stiné à la Ceinture africaine <strong>de</strong> la méningite, a été introduit dans une campagne<br />

nationale en Afrique (Burkina-Faso, Mali, Niger). Il a été pré-sélectionné par l'OMS dans 25 pays <strong>de</strong> la<br />

Ceinture <strong>de</strong> la méningite. Après les campagnes initiales <strong>de</strong> vaccination <strong>de</strong> masse dans la tranche 1-<br />

29 ans, le vaccin doit être intégré dans le calendrier <strong>de</strong>s PNV.<br />

3.3. Les vaccins contre les rotavirus : les infections à rotavirus sont cause <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 millions<br />

<strong>de</strong> gastro-entérites <strong>et</strong> <strong>de</strong> 527 000 décès chaque année dans le mon<strong>de</strong>, principalement dans les PED.<br />

En 2006, <strong>de</strong>ux vaccins atténués vivants, sûrs <strong>et</strong> efficaces, ont été mis sur le marché : vaccin<br />

monovalent (Rotarix®,) vaccin pentavalent (RoTaTeq®). Ils confèrent une protection <strong>de</strong> 85 à 98%<br />

contre les rotaviroses graves. Ce sont <strong>de</strong>s vaccins oraux, 2 doses pour le Rotarix®, 3 doses pour le<br />

RoTaTeq®, avec un intervalle <strong>de</strong> 4 semaines entre chaque dose. La vaccination doit débuter le plus<br />

tôt possible à partir <strong>de</strong> 6 semaines <strong>et</strong> se terminer au plus tard à 6 mois. L'OMS a pris position en 2007<br />

pour une vaccination universelle. La vaccination contre les rotavirus est actuellement introduite dans<br />

28 pays sur 193.<br />

3.4. Les vaccins contre les papillomavirus (HPV) : le cancer du col <strong>de</strong> l'utérus <strong>et</strong> les autres<br />

maladies liées aux papillomavirus humains (HPV) sont un problème <strong>de</strong> santé publique au niveau<br />

mondial. Des vaccins efficaces <strong>et</strong> bien tolérés sont maintenant disponibles : vaccin quadrivalent HPV<br />

6, 11, 16 <strong>et</strong> 18 (Gardasil®) <strong>et</strong> le vaccin bivalent HPV 16 <strong>et</strong> 18 (Cervarix®). Ils représentent la façon la<br />

plus efficace sur le long terme <strong>de</strong> protéger la population contre ce qui constitue le 2 éme cause <strong>de</strong><br />

mortalité par cancer chez les femmes dans les PED <strong>et</strong> la première en Afrique : le cancer <strong>de</strong> l'utérus.<br />

L'introduction <strong>de</strong> la vaccination HPV dans ces pays est l'obj<strong>et</strong> d'une recommandation <strong>de</strong> l'OMS.<br />

3.5. Les vaccins antityphoïdiques.<br />

4


Deux vaccins antityphoïdiques, le vaccin vivant par voie orale Ty21 (gélules, suspension buvable), le<br />

vaccin polyosi<strong>de</strong> Vi injectable, vaccins sûrs <strong>et</strong> efficaces, homologués pour les suj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 ans,<br />

protègent dans environ 70% contre la fièvre typhoï<strong>de</strong>. Plusieurs pays où la maladie est endémique ont<br />

lancé <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> vaccination antityphoïdique. Il a été crée le Proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> Surveillance <strong>de</strong> la<br />

fièvre typhoï<strong>de</strong> en Afrique subsaharienne par l'International Vaccine Institute. Les pays endémiques<br />

doivent lancer <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> vaccination chez les enfants d'âge scolaire <strong>et</strong>/ou préscolaires.<br />

Le vaccin polyosidique Vi est bien toléré. Il est prescrit en injection sous-cutanée ou intramusculaire. Il<br />

entraîne une protection rapi<strong>de</strong> <strong>et</strong> durable pendant 3 ans, il faut revacciner les enfants tous les 3 ans. Il<br />

ne protège que contre S. typhi.<br />

La vaccination contre la fièvre typhoï<strong>de</strong> est également recommandée pour lutter contre les flambées<br />

épidémiques.<br />

3.6. Le vaccin antirubéoleux.<br />

112 000 nourissons naissent chaque année avec un Syndrome <strong>de</strong> Rubéole Congénitale (SRC), en<br />

particulier dans la Région africaine <strong>et</strong> dans la Région <strong>de</strong> l'Asie du sud-est. L'OMS recomman<strong>de</strong> que<br />

les pays soient parvenus à une couverture durable > 80% pour la première dose d'un vaccin à<br />

valence rougeole avant d'introduire un vaccin à valence rubéole. En décembre 2009, 130 pays (sur<br />

193) utilisent les vaccins à valence rubéole dans leurs programmes nationaux <strong>de</strong> vaccination, dont<br />

seulement 2 sur 46 <strong>de</strong> la Région africaine. 119 pays utilisent un programme à <strong>de</strong>ux doses parce que<br />

le vaccin contre la rubéole est associé au vaccin contre la rougeole qui nécessite <strong>de</strong>ux doses. Le<br />

vaccin antirougeoleux-antiourlien-antiribèoleux (ROR) est utilisé dans 115 pays, le vaccin<br />

antirougeoleux-antirubéole (RR) dans 12 pays, le vaccin antirougeoleux-antiourlien-antirubéoleux <strong>et</strong><br />

antivaricelleux seulement dans 2 pays.<br />

3.7. Les vaccins ourliens<br />

On dispose <strong>de</strong> vaccins sûrs <strong>et</strong> efficaces contre les oreillons <strong>de</strong>puis les années 1960. Ce sont <strong>de</strong>s<br />

vaccins vivants atténués. Ils sont disponibles sous forme <strong>de</strong> vaccins monovalents, bivalents (antiourlien/anti-rougeoleux)<br />

ou trivalent (anti-rougeoleux/anti-ourlien/anti-rubéoleux [ROR]). Dans la<br />

plupart <strong>de</strong>s pays, la vaccination anti-ourlienne est assurée au moyen du ROR. Les vaccins antiourliens<br />

ont permis d'obtenir <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> séro-conversion <strong>et</strong>/ou une efficacité protectrice à court terme<br />

proche <strong>de</strong> 90% ou supérieure à 90% après administration d'une dose <strong>de</strong> vaccin.<br />

En décembre 2010, 118 (61%) <strong>de</strong>s 183 états membres <strong>de</strong> l'OMS avaient introduit la vaccination antiourlienne<br />

dans leur programmes nationaux <strong>de</strong> vaccination, l'immense majorité utilisant le vaccin ROR<br />

<strong>et</strong> appliquant <strong>de</strong>s calendriers en 2 doses, comme le recomman<strong>de</strong> l'OMS. Plus <strong>de</strong> 560 000 cas<br />

d'oreillone sont été notifiés en moyenne chaque année <strong>de</strong> 2005 à 2010 <strong>et</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s flambées<br />

d'oreillons ont été signalés dans <strong>de</strong>s pays qui ont <strong>de</strong>s taux élevés <strong>de</strong> couverture vaccinale.<br />

L'OMS estime que la lutte contre la rougeole <strong>et</strong> la prévention <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong> rubéole congénitale<br />

sont <strong>de</strong>s priorités plus importantes que la lutte contre les oreillons. L'utilisation du vaccin associé ROR<br />

est donc vivement conseillée, en y ajoutant systématiquement un <strong>de</strong>uxième dose pour la prévention<br />

<strong>de</strong> la rougeole.<br />

3.7. Les vaccins contre l'hépatite A.<br />

Dans les pays fortement endémiques, parmi lesquels l'Afrique sub-saharienne <strong>et</strong> une gran<strong>de</strong> partie<br />

<strong>de</strong> l'Asie du sud-est, presque tous les habitants sont infectés <strong>de</strong> manière asymptomatique par le VHA<br />

dès l'enfance (> <strong>de</strong> 90% à l'âge <strong>de</strong> 10 ans), ce qui prévient l'apparition d'une hépatite A clinique chez<br />

les adolescents <strong>et</strong> les adultes. Les programmes <strong>de</strong> vaccination à gran<strong>de</strong> échelle ne sont donc pas<br />

recommandés dans ces pays.<br />

3.8. La prévention <strong>de</strong> la rage par la vaccination avant exposition ne peut pas être réalisable dans<br />

les PED, tant que les vaccins utilisés seront produits localement sur tissu nerveux <strong>et</strong> donc cause<br />

d’acci<strong>de</strong>nts neurologiques. Mais, la faisabilité, l'innocuité, l'immunogénicité <strong>et</strong> le caractère<br />

économique <strong>de</strong> l'administration intra<strong>de</strong>rmique <strong>de</strong>s vaccins obtenus sur culture cellulaire doit être<br />

souligné tant pour la prophylaxie avant exposition que pour le traitement après exposition.<br />

3.9. Le vaccin contre l encéphalite japonaise : le vaccin IXIARO® est un vaccin inactivé, adsorbé,<br />

produits sur cellules Vero. Le taux <strong>de</strong> séroconversion est proche <strong>de</strong> 100%. Le schéma vaccinal est <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux injections à J0 <strong>et</strong> J28. L'administration d'IXIARO® doit être envisagée chez les suj<strong>et</strong>s exposés à<br />

un risque d'infection par le virus lors d'un voyage ou dans le cadre <strong>de</strong> leur activité professionnelle. Il<br />

est indiqué chez l'adulte, l'adolescent, l'enfant <strong>et</strong> le nourrisson <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 2 mois.<br />

5


4. Plusieurs maladies font l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherches vaccinales : le paludisme, l'infection à VIH/Sida, la<br />

<strong>de</strong>ngue, les shigelloses, ...<br />

4.1. Un <strong>de</strong>s buts <strong>de</strong> la Malaria Vacccine Initiative (MVI), sponsorisée par la Fondation Bill-<strong>et</strong>-Malinda<br />

Gates, est <strong>de</strong> développer un vaccin antipaludique pour la décennie 2010-2020. Un vaccin contre le<br />

sta<strong>de</strong> pré-érythrocyatire <strong>de</strong> P. falciparum, le candidat vaccin RTS,S/AS01, est actuellement évalué<br />

dans le cadre d'un vaste essai clinique en Afrique. subsaharienne. Il réduit <strong>de</strong> 55,8% le risque <strong>de</strong><br />

développer un accès palustre <strong>et</strong> <strong>de</strong> 47,3% le risque <strong>de</strong> développer une forme sévère <strong>de</strong> paludisme<br />

chez les enfants <strong>de</strong> 5 à 17 mois, <strong>et</strong> seulement <strong>de</strong> 31,3% (accès palustre) <strong>et</strong> <strong>de</strong> 26,0% (forme sévére)<br />

chez les nourrissons <strong>de</strong> 6 à 12 semaines, ce qui est une différence substantielle. Les résultats<br />

définitifs sont attendus en 2014.<br />

Les vaccins contre les sta<strong>de</strong>s sanguins asexués dont la principale cible est le mérozoïte sont moins<br />

avancés. Plusieurs protéines parasitaires sont impliquées dans ce processus complexe, dont la<br />

protéine MSP-3 <strong>et</strong> AMA-1.<br />

4.2. Il n’y a toujours pas <strong>de</strong> vaccin contre le sida à l’horizon 2013 <strong>et</strong> aucun délai raisonnable ne peut<br />

aujourd'hui être avancé en la matière. Le vaccin <strong>de</strong> Merck <strong>et</strong> Co. a été stoppé en phase 2, alors que<br />

c'était l'un <strong>de</strong>s plus prom<strong>et</strong>teurs du moment.<br />

4.3. Un vaccin contre la <strong>de</strong>ngue développé par Sanofi Pasteur est en phase 3. Il s'agit d'un virus<br />

recombinant vivant atténué produit sur cellules Vero, dirigé contre les 4 sérotypes <strong>et</strong> basé sur la<br />

souche 17D du vaccin <strong>de</strong> la fièvre jaune. Son efficacité est plus marquée pour les sérotypes 3 <strong>et</strong> 4<br />

que pour le sérotype 1 <strong>et</strong> surtout pour le sérotype 2, pour lequel le vaccin paraît sans eff<strong>et</strong>. Sa<br />

tolérance est satisfaisante. Les résultats définitifs sont prévus en 2014.<br />

4.4. Les candidats vaccins anti-Shigella sont <strong>de</strong>s vaccins vivants oraux atténués (vaccins anti-<br />

Shigella monvalents [S.flexneri, S.dysenteriae 1, S. sonnei] ou multivalents [S. ffexneri+Sd1+S.<br />

sonnei]) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s vaccins anti-Shigella conjugués polysaccharidiques 0 (S. flexneri, S. sonnei). Des<br />

essais cliniques sont en cours. L’idéal serait la mise au point d’un vaccin unique à utiliser aussi bien<br />

pour les populations <strong>de</strong>s pays industrialisés que pour celles <strong>de</strong>s pays d’endémie.<br />

5. Conclusions<br />

Au niveau mondial, la vaccination a beaucoup progressé au cours <strong>de</strong>s 35 <strong>de</strong>rnières années. Le<br />

nombre <strong>de</strong> décès évités grâce au soutien apporté par l'Alliance Gavi <strong>de</strong>puis 2000 est <strong>de</strong> 5 millions. En<br />

augmentant encore la couverture vaccinale, on pourrait sauver <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> vies supplémentaires,<br />

en particulier chez les enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 ans, dans les populations qui ne bénéficient pas encore<br />

<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te protection. 19,3 millions d'enfants dans le mon<strong>de</strong> n'ont pas reçu l'ensemble <strong>de</strong>s vaccins<br />

systématiques recommandés au cours <strong>de</strong> l'enfance <strong>et</strong> sont donc restés sensibles à <strong>de</strong>s causes <strong>de</strong><br />

maladies <strong>et</strong> <strong>de</strong> décès évitables par la vaccination.<br />

La vaccination est l’un <strong>de</strong>s plus grands succès <strong>de</strong> la santé publique : la variole a été éradiquée en<br />

1980, l’inci<strong>de</strong>nce mondiale <strong>de</strong> la poliomyélite a baissé <strong>de</strong> 99% <strong>et</strong> le nombre <strong>de</strong>s décès dus à la<br />

rougeole a diminué <strong>de</strong> 39% en 5 ans.<br />

Les problèmes actuels concernent la sécurité <strong>de</strong>s vaccins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s injections, les manifestations postvaccinales<br />

graves. Les contre-indications <strong>de</strong>s vaccins sont exceptionnelles. Il faut développer <strong>de</strong>s<br />

stratégies pédagogiques pour favoriser l’acceptabilité <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> vaccination dans tous les<br />

pays du mon<strong>de</strong>. Vu l'importance du problème, l'OMS a crée un Comité Consultatif mondial <strong>de</strong> la<br />

Sécurité Vaccinale (GACVS).<br />

Les vaccins coûtent chers, même si les prix ont fortement baissé, grâce en particulier aux productions<br />

<strong>de</strong>s pays du sud.<br />

Les PNV restent donc confrontés à <strong>de</strong> vrais obstacles, dont l'échec à atteindre les objectifs <strong>de</strong><br />

couverture vaccinale ou encore à introduire <strong>de</strong>s nouveaux vaccins. Une <strong>de</strong>s réponses que <strong>de</strong><br />

nombreux pays ont adopté est la mise en place <strong>de</strong>s Groupes Techniques Consultatifs pour la<br />

Vaccination (GTVC) dont le rôle est <strong>de</strong> faciliter les prises <strong>de</strong> décisions adaptées aux besoins <strong>de</strong>s<br />

pays..<br />

6


Tableau : Calendrier vaccinal <strong>de</strong> l’enfant dans les PED d’après l’UNICEF/OMS/ Banque Mondiale<br />

suivant l’âge.<br />

Vaccin Naissance 6 semaines 10 semaines 14 semaines 9 mois<br />

BCG<br />

x<br />

VPO x x<br />

x<br />

x<br />

DTC<br />

x<br />

x<br />

x<br />

Hépatite B x x<br />

x<br />

Hib<br />

x<br />

x<br />

x<br />

Fiévre jaune<br />

(si risque)<br />

x<br />

Rougeole<br />

x<br />

Un problème : faut-il vacciner les enfants infectés par le VIH ? :<br />

- s'il s'agit <strong>de</strong> vaccins inactivés <strong>et</strong> anatoxines (DTC, Hib, Hépatite B) : oui<br />

- s'il s'agit <strong>de</strong> vaccins vivants : BCG : non, si signes cliniques <strong>de</strong> sida<br />

Fièvre jaune : non, si signes cliniques <strong>de</strong> sida<br />

Poliomyélite : oui, sauf si enfant gravement atteint<br />

Rougeole : oui, sauf si enfant gravement atteint.<br />

Pour en savoir plus<br />

Santoni F. Le programme élargi <strong>de</strong> vaccination : 25 ans <strong>de</strong>main. Med. Trop., 2001, 61, 177-186.<br />

Guérin N. <strong>Vaccinations</strong> <strong>de</strong> la mère <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enfant dans les pays en développement : succès, problèmes<br />

<strong>et</strong> nouvelles orientations. Med. Trop., 2003, 63, 319-330.<br />

OMS. Vaccin BCG. REH, 2004, 79, 27-38.<br />

OMS. Vaccins antirougeoleux. REH, 2004, 79, 130-142.<br />

Ensemble d’auteurs. Résumé <strong>de</strong> la journée Vaccinologie Tropicale (Société <strong>de</strong> Pathologie Exotique,<br />

Paris, 11/02/2004). Bull. Soc. Path. Exot., 2004, 97, 223-231.<br />

OMS. Progrès vers l’éradication <strong>de</strong> la poliomyélite : préparatifs en vue <strong>de</strong> l’abandon <strong>de</strong> la vaccination<br />

par le vaccin antipoliomyélitique oral. REH, 2004, 79, 349-355..<br />

OMS. Maintien <strong>de</strong>s grands progrès <strong>de</strong> la vaccination <strong>de</strong>puis un quart <strong>de</strong> siècle. REH, 2005, 80, 351-<br />

352.<br />

Hantz S., Alain S., Denis F. Vaccins anti-papillomavirus <strong>et</strong> prévention <strong>de</strong> cancer du col <strong>de</strong> l'utérus.<br />

Avancées <strong>et</strong> perspectives. La Presse Médicale, 2005, 34, 745-753.<br />

OMS. Vaccin antidiphtérique. REH, 2006, 81, 24-32.<br />

OMS. Les enjeux <strong>de</strong> la vaccination dans le mon<strong>de</strong> : perspectives <strong>et</strong> stratégies 2006-2015. REH, 2006,<br />

81, 190-195.<br />

OMS. Vaccin antitétanique. REH, 2006, 81, 198-208.<br />

OMS. Vaccins contre l’encéphalite japonaise. REH, 2006, 81, 331-340.<br />

Bertrand J-J., Saliou P. Les sentinelles <strong>de</strong> la vie. Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vaccins. Editions Albin Michel, 2006,<br />

220 p.<br />

OMS. Vaccins anti-ourliens REH, 2007, 82, 50-60<br />

Ensemble d'auteurs. Vaccinologie tropicale. Med. Trop., 2007, 67, 319-356.<br />

OMS. Vaccins anti-typhoïdiques-note d'information <strong>de</strong> l'OMS. REH, 2008, 83, 49-59.<br />

Teyssou R. La <strong>de</strong>ngue : <strong>de</strong> la maladie à la vaccination. Méd. Trop., 2009, 69, 333-334.<br />

Hessel L. Introduction <strong>de</strong> la vaccination contre les papillomavirus humains dans les pays en<br />

développement : bilan <strong>et</strong> perspectives. Méd. Trop., 2009, 69, 323-326.<br />

OMS. Conclusions <strong>et</strong> recommandations du Comité Consultatif pour l'éradication <strong>de</strong> la poliomyélite,<br />

novembre 2009. REH, 2010, 85, 1-11.<br />

OMS. Flambées consécutives à l'importation du poliovirus sauvage dans les Régions africaine,<br />

eurpéenne <strong>et</strong> d'Asie du Sud-Est <strong>de</strong> l'OMS-janvier 2009 à septembre 2010. REH, 2010, 85, 445-452.<br />

OMS. Note <strong>de</strong> synthèse : position <strong>de</strong> l'OMS concernant les vaccins anti-rubèoleux. REH, 2011, 86,<br />

301-316.<br />

7


Senouci K., Faye P.C., Blau J., Da Siva A., Gessner B. Mise en place <strong>de</strong> groupes techniques<br />

nationaux consultatifs pour la vaccination : une appropriation du choix <strong>et</strong> <strong>de</strong> la décision <strong>de</strong>s propriétés<br />

par les états. Méd. Trop., 2011, 71, 363-366.<br />

OMS. Note <strong>de</strong> synthèse : position <strong>de</strong> l'OMS sur les vaccins anti-méningococciques, novembre 2011.<br />

REH, 2011, 86, 521-539.<br />

OMS. Nomenclature <strong>de</strong>s virus ourliens. Mise à jour 2012. REH, 2012, 87, 217-224.<br />

OMS. Note <strong>de</strong> synthèse : position <strong>de</strong> l'OMS concernant les vaccins contre l'hépatite A-juin 2012. REH,<br />

2012, 87, 261-276.<br />

OMS. Vaccins anti-pneumococciques. Note <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> l'OMS-2012. REH, 2012, 87, 129-144.<br />

Saliou P., Blau J., Senouci K. Du programme élargi <strong>de</strong> vaccinations (PEV) aux programmes nationaux<br />

<strong>de</strong> vaccination (PNV) : intérêt <strong>de</strong>s groupes techniques consultatifs pour la vaccination (GTCV). Bull.<br />

Soc. Pathol. Exot., 2012, 105, 311-314.<br />

OMS. Vaccins anti-rotavirus. Note <strong>de</strong> synthèse. REH, 2013, 88, 49-64.<br />

OMS. Réunion du Groupe stratégique consultatif d'experts sur la vaccination (SAGE), avril 2013.<br />

Conclusions <strong>et</strong> recommandations. REH, 2013, 88, 201-216.<br />

OMS. Note <strong>de</strong> synthèse : position <strong>de</strong> l'OMS sur les vaccins <strong>et</strong> la vaccination contre la fièvre jaune.<br />

REH, 2013, 88, 269-284.<br />

OMS. Note <strong>de</strong> synthèse : position <strong>de</strong> l'OMS sur la vaccination anti-Haemophilus influenzae type b<br />

(Hib)-Juill<strong>et</strong> 2013. REH, 2013, 88, 413-428.<br />

Première note :<br />

*On parle d’éradication lorsqu’il y a disparition totale <strong>et</strong> définitive <strong>de</strong> la maladie <strong>et</strong> <strong>de</strong> son agent causal au niveau mondial (une<br />

seule maladie éradiquée à ce jour : la variole en 1980). On parle d’élimination lorsque les taux <strong>de</strong> morbidité <strong>et</strong> <strong>de</strong> mortalité sont<br />

abaissés à un niveau tel que la maladie ne représente plus un problème <strong>de</strong> santé publique <strong>et</strong> ne doit donc plus être étiqu<strong>et</strong>ée<br />

gran<strong>de</strong> endémie (exemple : la lèpre avec un taux <strong>de</strong> prévalence < 1/10 000). On parle <strong>de</strong> contrôle lorsque les taux <strong>de</strong> morbidité<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> mortalité sont à un niveau supportable, l’endémie persiste en restant un problème <strong>de</strong> santé publique (exemple : le tétanos<br />

néo-natal avec un taux <strong>de</strong> mortalité < 1/1000).<br />

Deuxième note : les vaccinations du voyageur font l'obj<strong>et</strong> d'un cours spécial.<br />

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