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REGIONALES AU CAMEROUN

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IERJBII.QIJE U, CAIiEROUN<br />

MINISTERE DCS O{\EsIIssEMENTS ruBrcs<br />

EI D,E t'A 4EMG€rr{ENt Dl, IIRRIIORE<br />

PROJET PNUD-OPS CMR/98/OO5 /O1 l99<br />

ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES<br />

<strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

ERADICATION DE LA P<strong>AU</strong>VRETE - AMELIORATION DES DONNEES SOCIALES<br />

Pfr#Viî{CE Fg L'ÂDÊ\MA#UÊ\<br />

PROGRAMÀ{E DES NANONS UNIES<br />

POUR. IE DEVETOPPT}IENT<br />

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Février 2O(X)


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

SOMMAIRE<br />

I. CONTEXTE REGIONAL, SYNTHESE ET ORIENTATIONS<br />

I. DEMOGRAPHIE, DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF ET EQUIPEMENTS SOCIO-COLLECTIFS<br />

2. INFRASTRUCTURES, MARCHES, FLUX ET SYSTEMES D'ECHANGES<br />

3. SECTEURS PRODUCTIFS<br />

4. PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS<br />

II. DONNEES HISTOzuQUES, DEMOGRAPHIQUES ET SOCIALES<br />

I. DYNAMIQUE ET STRUCTURE DEMOGRAPHIQUES<br />

2. PROJECTION DES POPULATIONS<br />

3. GROUPES ETHNIQUES ET PEUPLEMENT<br />

4. EMPLOI ET NIVE<strong>AU</strong> DE VIE<br />

5. LES MIGRATIONS<br />

III. SECTEURS PRODUCTIFS<br />

1. L'AGRICULTURE: CADRE PHYSIQUE<br />

A. Les conditions pédologiques, hydrauliques et pluviométriques<br />

B. La végétation<br />

2. LES INSTITUTIONS AGRICOLES DE LA PROVINCE DE L'ADAMAOUA<br />

A. Les institutions publiques<br />

B. Les institutions privées<br />

C. Les structures para-publiques : Le Programme National de Vulgarisation Agricole (PNVA)<br />

3. LA PRODUCTION AGRICOLE<br />

A. Les principales cultures<br />

B. Les grandes zones de production<br />

C. Evolution tendancielle de la production agricole<br />

D. Protection des culfures et des denrées stockées<br />

4. LE FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE<br />

A. Les prix agricoles<br />

B. Les contraintes liées à I'activité aericole<br />

C. Elevage<br />

D. La pêche<br />

E. Forêt et environnement<br />

5. <strong>AU</strong>TRES ACTIVITES<br />

A. Le commerce<br />

B. L'indusfrie<br />

C. Le tourisme<br />

D. Mines et énergie<br />

F. Banques<br />

G. Revenus<br />

IV. MARCHES, FLUX ET SYSTEMES D'ECHANGES<br />

I. LES MARCHES ET LES ECHANGES COMMERCI<strong>AU</strong>X<br />

A. Les principaux marchés de la province de l'Adamaoua<br />

B. Le secteur de la transformation dans la province de I'Adamaoua<br />

C. Les produits échangés<br />

2. LES CONTRAINTES LIEES <strong>AU</strong> DEVELOPPEMENT DES MARCHES ET DES ECHANGES<br />

3. OzuENTATIONS ET RECOMMANDATIONS<br />

Poges<br />

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Fêvrier 2OO0


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

V. INFRASTRUCTURES <strong>REGIONALES</strong><br />

I. INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT<br />

A. Les Infrasffuctures de transport routier<br />

B. Infrastructure aérienne<br />

C. Infr astructures ferroviaires<br />

2. ALIMENTATION EN E<strong>AU</strong> POTABLE ET EN ENERGIE ELECTRIQUE<br />

A. Approvisionnement en eau potable<br />

B. Alimentation en énergie électrique<br />

3. LES TELECOMMI-TNICATIONS<br />

A. La communication téléphonique<br />

B. Transmission énergétique<br />

VI. LES EQUIPEMENTS SOCIO-COLLECTIFS<br />

I. SANTE<br />

2. L'ENSEIGNEMENT<br />

A. L'enseignement de base<br />

B. L'enseignement secondaire<br />

C. Les contraintes dans le domaine de l'éducation<br />

D. Quelques propositions '<br />

3. LES <strong>AU</strong>TRES EQUTPEMENTS SOCIO-COLLECTIFS<br />

A. Les equipements sportifs et récréatifs<br />

B. Les équipements liés aux affaires sociales et à la condition feminine<br />

C. Les contraintes<br />

D. Quelques propositions de solution<br />

VII. CONTEXTE URBAIN : LE PHENOMENE D'URBANISATION<br />

CAS PARTICULIER DE NGAOI.INDERE<br />

I. LES CONTRAINTES DE L'URBANISATION<br />

2. HIÉRARCHIE URBAINE DANS LA PROVINCE<br />

3. CAS PARTICULIER DE LAVILLE DE NGAOUNDERE<br />

VIII. RESSOURCES FINANCIERES LOCALES<br />

LOCAL ET PARTICIPATIF<br />

I. LA GESTION DES COMMUNES DANS LA PROVINCE DE L'ADAMAOUA<br />

A. Analyse des recettes communales<br />

B, Analyse des dépenses communales<br />

C. Contraintes des communes et propositions des solutions<br />

3. LE TRAVAIL PARTICIPATIF DANS L'ADAMAOUA<br />

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DE L'ADAMAOUA :<br />

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ET EFFORTS DE DEVELOPPEMENT<br />

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BIBLIOGRAPHIE<br />

ANNEXE: INDICATEURS DE P<strong>AU</strong>VRETE<br />

LISTE DES TABLE<strong>AU</strong>X<br />

LISTE DES CARTES<br />

9s<br />

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MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98/005/01/99 Février 2000


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

I. DEMOGRAPHIE, DEVELOPPEMENT PARTICIPATIF ET EQUIPEMENTS SOCIOcortEcÏtFs<br />

A. DYNAMIQUE SOCIATE ET CONDITIONS DE VIE DES POPUIATIONS<br />

Peuplée aujourd'hui de 733.000 habitants, la province de I'Amadoua connaît un taux<br />

d'accroissement démographique de 3,320Â,Iégèrement supérieur au taux national. Cette<br />

province se caractérise par un taux d'urbanisation de plus en plus croissant. Il est de 42%o<br />

aujourd'hui et pourrait atteindre respectivement 62,480Â et 68,2%o en l'an 2010 et en I'an<br />

2015. Ce phénomène est lié à I'exode rural, compte tenu du fait que les campagnes ne<br />

disposent pas d'infrastructures socio-collectives de mobilisation des jeunes.<br />

La pyramide des âges permet de noter que la population de cette province est essentiellement<br />

jeune. Les moins de 15 ans représentent 43,7o/o, dont 22,65 de garçons et<br />

2l,05yo de filles. Ces chiffres sont intéressants parce qu'ils sont la force de travail de<br />

demain, mais ils sont actuellement lourds parce qu'ils représentent d'importants investissements<br />

de toutes sortes (santé, scolarité, encadrement socioculturel...) pour une population<br />

non active (dans un milieu de paupérisation) pour préparer justement demain. Pour la<br />

tranche 15-35 ans, la proportion des hommes est de 13,47yo, alors que celle des femmes se<br />

situe à I5,8Yo. Cette inversion des tendances résulte essentiellement de la transhumance qui<br />

touche surtout les hommes ruraux.<br />

Sur le plan socio-ethnique, on note une multitude de groupes ethniques dans la province.<br />

Les autochtones Mboum, Dourou, Gbaya, Tikar ont subi la domination des Peuls<br />

musulmans qui exercent une suprématie sur les plans religieux, économique, politique et<br />

culturel dans toute la province. Le Foufouldé, qui est langue peul, est le plus répandu et<br />

reste la principale langue de communication.<br />

L'une des principales causes de la pauvreté dans cette région reste le chômage et le<br />

sous-emploi. Pourtant, la province est jeune et comporte un potentiel humain prometteur :<br />

presqu'un individu sur deux est en âge de travailler (45,42%): ce qui représente selon les<br />

estimations 335.000 habitants dont 42Yo en milieu urbain et plus de 47%o en zone rurale.<br />

Bien qu'il soit difficile de définir la proportion des populations réellement en activité, on<br />

note une recrudescence du chômage dû à la faillite de nombreuses entreprises publiques,<br />

parapubliques et privées, mais aussi à I'arrêt des recrutements dans le secteur public. Ce<br />

qui s'est traduit par le développement du secteur informel qui mobilise l'immense majorité<br />

des jeunes gens. La précarité des revenus perçus dans le secteur ne leur permet pas de<br />

constituer une épargne nécessaire pour se doter des logements décents. C'est pourquoi,<br />

dans les centres urbains, on note une dégradation de I'habitat et l'émergence des quartiers<br />

spontanés où les maisons sont faites de matériaux provisoires et de fortune.<br />

La précarité des revenus, l'encadrement et l'éloignement limitent les capacités des<br />

populations à accéder aux services sociaux de base. Le taux d'accessibilité aux soins de<br />

santé reste très faible et il se développe une anti-médication et un recours aux <br />

ambulantes dont la qualité des médicaments reste très discutable. L'accessibilité à<br />

I'eau courante du réseau SNEC n'existe que dans les centres urbains, où seulement 37,3oÂ<br />

de la population est desservie. Dans les zones rurales où le réseau SNEC n'est pas encore<br />

installé, le ratio population par point d'eau est de 1.500 habitants environ, au lieu de<br />

l'objectif de 300 à 500 tel que défini par I'Etat. Les taux d'accessibilité aux réseaux<br />

électriques et aux réseaux téléphoniques sont encore plus insignifiants.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98/005/01/99 Février 2000


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES REGIONATES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

Par ailleurs, compte tenu de ses difficultés budgétaires, on note la démission de I'Etat<br />

face à ses obligations sociales. La province compte 72 formations sanitaires dont 56 publiques.<br />

Ce qui correspond à I formation sanitaire pour 18.790 habitants. Parmi les 7l aires<br />

de santé, beaucoup ne sont pas intégrées. De surcroît, les formations sanitaires sont souséquipées<br />

en matériel technique et d'exploitation. Les hôpitaux privés, par contre, disposent<br />

de meilleurs blocs opératoires, d'appareils de radiologie et de laboratoires. Il est à noter<br />

enfin qu'à la vétusté et au mauvais état des infrastructures sanitaires s'ajoutent l'insuÊ<br />

fisance de matériel et le manque de maintenance très accentué de celui qui existe, la carence<br />

de médicaments et de points de distribution, la presque absence totale de spécialistes<br />

et le nombre trop faible des généralistes pour répondre aux besoins... Enfin, compte tenu de<br />

la situation, les protections matemelles et infantiles sont très délaissées, la mentalité et le<br />

manque d' information aggravant les répercussions.<br />

Sur le plan éducatif, la province compte 330 établissements scolaires d'enseignement de<br />

base dont 24 écoles maternelles et 306 écoles primaires. L'insuffisance des salles de classe<br />

dans certains départements et notamment le manque de compétence des enseignants, laisse<br />

sans cornmentaire quant au niveau de la faible proportion d'enfants fréquentant le milieu<br />

scolaire. Mais I'autre problème majeur de l'éducation reste la sous-scolarisation des enfants<br />

qui relève du manque d'engouement pour certains parents d'envoyer les enfants à<br />

l'école et de I'incapacité des autres à supporter les charges scolaires de leurs progénitures.<br />

Dans les autres domaines comme le sport, I'animation des jeunes et des affaires sociales,<br />

on relève une insuffisance générale, si ce n'est absence des infrastructures et une<br />

dégradation continue de celles qui existent par manque d'entretien, la carence de personnel<br />

et de compétence et des dotations trop faibles pour agir.<br />

B. PROBTEMES INSTITUTIONNETS D'ENCADREMENT DU DEVETOPPEMENT<br />

Les collectivités territoriales décentralisées se heurtent à de nombreuses difficultés liées<br />

principalement à I'insuffisance des ressources financières. Les taux de réalisation des<br />

recettes budgétaires sont très faibles. Il a été de 75,2yo pour la commune urbaine de<br />

Ngaoundéré au cours de l'exercice 1995/1996. Dans les communes rurales, il est parfois en<br />

deçà de 50%o. Ce qui constitue un handicap sérieux pour la satisfaction des besoins de<br />

fonds de fonctionnement et d'investissement. C'est pourquoi le personnel de certaines<br />

communes accuse des arriérés de salaires. La réalisation de certains investissements d'intérêt<br />

public (pont, salles de classe, borne-fontaine) est reportée pendant plusieurs exercices<br />

budgétaires. Tout cela contribue davantage à la dégradation des conditions de vie des<br />

populations. On note également la mauvaise gestion liée à un personnel peu compétent et<br />

ne possédant pas I'instruction nécessaire aux responsabilités et aux décisions qui s'imposent.<br />

Cela se justifie par des prévisions budgétaires inéalistes sur la base desquelles sont<br />

construits de nombreux projets d'équipements dont la réalisation demeure incertaine, alors<br />

que les priorités sont délaissées.<br />

Pour ce qui est des projets de développement communautaire, ils sont coordonnés par le<br />

Service Provincial du Développement Communautaire et du Génie Rural qui relève du<br />

Ministère de l'Agriculture. Ce service dispose d'antennes dans les chefs-lieux des départements<br />

des arrondissements. Il se charge :<br />

- de la sensibilisation des populations des vertus de I'approche participative et de la<br />

réalisation des proj ets d' intérêt communautaire<br />

- du suivi des activités dans les groupes organisés<br />

- de la recherche des financements après des O.N.G. et des bailleurs de fonds pour le<br />

compte des projets d'intérêt communautaire<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98/005/01 /99 Février 2000


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

Par ailleurs, compte tenu de ses dimcultés budgétaires, on note la démission de I'Etat<br />

face à _ses<br />

obligations sociales. La province compte 72 formations sanitaires dont 56 publiques.<br />

Ce qui conrespond à I formation sanitaire pour 18.790 habitants. Parmi les 7l aires<br />

de santé, beaucoup ne sont pas intégrées. De surcroît, les formations sanitaires sont sousequipées<br />

en matériel technique et d'exploitation. Les hôpitaux privés, par contre, disposent<br />

de meilleurs blocs opératoires, d'appareils de radiologie et de laboratoires. Il est à noter<br />

enfin qu'à la vétusté et au mauvais état des infrastructures sanitaires s'ajoutent l'insuÊ<br />

fisance de matériel et le manque de maintenance très accentué de celui qui existg la e,arence<br />

de médicaments et de points de distribution, la presque absence totale de spécialistes<br />

et le nombre trop faible des généralistes pour répondre aux besoins... Enfirq compte tenu de<br />

la situation, les protections maternelles et infantiles sont très délaissées, la mentalité et le<br />

manque d'information aggravant les répercussions.<br />

Sur le plan éducatit la province compte 330 établissements scolaires d'enseignement de<br />

base dont 24 écoles maternelles et 306 écoles primaires. L'insuffisance des salles de classe<br />

dans certains départements et notamment le manque de compétence des enseignants, laisse<br />

sans commentaire quant au niveau de la faible proportion d'enfants fréquentant le milieu<br />

scolaire. Mais I'autre problème majeur de l'éducation reste la sous-scolarisation des enfants<br />

qui relève du manque d'engouement pour certains parents d'envoyer les enfants à<br />

l'école et de I'incapacité des autres à supporter les charges scolaires de leurs progénitures.<br />

Dans les autres domaines comme le sport, l'animation des jeunes et des affaires sociales,<br />

on relève une insuffisance générale, si ce n'est absence des infrastructures et une<br />

dégradation continue de celles qui existent par manque d'entretieq la carence de personnel<br />

et de compétence et des dotations trop faibles pour agir.<br />

B. PROEI.EMES INSTITUIION N EI.S D' ENCADREMENT DU DEVETOPPEMENT<br />

Les collectivités territoriales décentralisées se heurtent à de nombreuses difficultés liées<br />

principalement à I'insuffisance des ressources financières. Les taux de réalisation des<br />

recettes budgétaires sont très faibles. Il a été de 75,2Yo pour la commune urbaine de<br />

Ngaoundéré au cours de I'exercice 1995/1996. Dans les communes rurales, il est parfois en<br />

deçà de 50Yo. Ce qui constitue un handicap sérieux pour la satisfaction des besoins de<br />

fonds de fonctionnement et d'investissement. C'est pourquoi le personnel de certaines<br />

communes accuse des aniérés de salaires. La réalisation de certains investissements d'intérêt<br />

public (pont, salles de classe, borne-fontaine) est reportée pendant plusieurs exercices<br />

budgétaires. Tout cela contribue davantage à la dégradation des conditions de vie des<br />

populations. On note également la mauvaise gestion liée à un personnel peu compétent et<br />

ne possédant pas I'instruction nécessaire aux responsabilités et aux décisions qui s'imposent.<br />

Cela se justifie par des prévisions budgétaires irréalistes sur la base desquelles sont<br />

construits de nombreux projets d'équipements dont la réalisation demeure incertaine, alors<br />

que les priorités sont délaissées.<br />

Pour ce qui est des projets de développement communautaire, ils sont coordonnés par le<br />

Service Provincial du Développement Communautaire et du Génie Rural qui relève du<br />

Ministère de I'Agriculture. Ce service dispose d'antennes dans les chefs-lieux des départements<br />

des arrondissements. Il se charge :<br />

- de la sensibilisation des populations des vertus de I'approche participative et de la<br />

réalisation des proj ets d' intérêt communautaire<br />

- du suivi des activités dans les groupes organisés<br />

- de la recherche des financements après des O.N.G. et des bailleurs de fonds pour le<br />

compte des projets d'intérêt communautaire<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SrO6rO'il99<br />

Féwierffi


ETUDES SOCIo,ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

- de la réalisation d'infrastructures rurales (puits d'eau, ponts sur les rivières, etc.).<br />

Les responsables de ce service se heurtent à un certain nombre de contraintes qui sont :<br />

- l'insuffisance des moyens de transport<br />

- les difficultés de trésorerie pour le fonctionnement des services<br />

- I'insuffisance du personnel.<br />

Si l'on rajoute le manque de savoir-faire pour motiver les populations, la carence de<br />

personnel et la mauvaise gestion, l'impact de ce service est d'une importance capitale.<br />

2. TNFRASTRUCTURES, MARCHES, FIUX ET SYSTEMES D'ECHANGES<br />

L'Adamaoua, est la province la plus vaste du pays est aussi la plus enclavée, après celle<br />

de I'Est. Elle dispose, en effet, d'un long réseau de 700 km de pistes et servitudes rurales,<br />

mais fortement dégradées et discontinues par endroits, faute d'ouwages de franchissement<br />

emportés par des crues et des ravinements. Ainsi les 3/4 de cet important réseau routier<br />

restent hors d'usage pendant toute la saison des pluies et isolent, par conséquent, quelques<br />

3/5 des habitants de la region qui perdent entre 50 et 60 7o de leurs productions (agricoles,<br />

élevage, pêche ...) et ne peuvent ni accéder aux centres de soins de santé, ni envoyer leurs<br />

enfants à l'école. Cette province connaît des zones où la population vit en autarcie, enclos<br />

permanent de misère et de pauvreté.<br />

Pour sortir la région de ce carcan, il faudrait rendre prioritaires la réhabilitation et<br />

l'ouverture des pistes rurales et servitudes de collecte, telle que recommandé par la<br />

mission d'enquête.<br />

Il faudrait aussi renforcer et étendre le réseau d'eau potable dans cette province<br />

considérée à juste titre comme le "château d'eau du Cameroun" et où paradoxalement le<br />

problème d'eau se pose avec acuité. Il faudrait appuyer par conséquent les actions menées,<br />

dans le cadre de l'hydraulique rurale par le gouvernement et certains bailleurs de fonds,<br />

qui consistent à multiplier les puits d'eau et forages. La faible couverture en eau de cette<br />

region est affirmée largement, en effet, par un volume de moins de20Vilhbt, bien en deçà<br />

du niveau national estimé à 40Vjlhbt, lorsque les normes de I'OMS se situent entre 80 à<br />

l2Ùlûlhbt dans les pays développés. Une extension du réseau uôain vers les quartiers<br />

périphériques naissants et surtout ceux autour de I'Université est impérieuse.<br />

Il est également urgent de renforcer la couverture en énergie électrique de la province.<br />

En effet, seulement lo de la population utilise l'électricité, alors que près de 97Yo ont<br />

pour source d'énergie le bois, décimant ainsi le potentiel forestier.<br />

En ce qui conceme le réseau des télécommunications de l'Adamaoua, il est devenu très<br />

précaire du fait de sa vétusté et d'un matériel obsolete à mettre au rébus. En efiFet, le taux<br />

de saturation téléphonique est de 94Yo pour la province et 100 o/o pour Ngaoundéré. Les<br />

coupures et pannes sont fréquentes sur les 7 relais,2 centraux téléphoniques et 3 concentrateurs,<br />

que compte la province, et menacent d'isoler la région du réseau national. Il y a<br />

lieu de rénover et de renforcer ce réseau avant que la région, déjà à l'écart, soit complètement<br />

coupée du pays.<br />

Il faudrait assainir tout le réseau urbain de Ngaoundéré, afin qu'elle redevienne une<br />

vraie capitale provinciale.<br />

Afin de développer le rayonnement de marchés et de les rendre plus fonctionnels, plus<br />

viables et plus performants et de débrider la polarisation trop concentrique de la capitale<br />

régionale, il y a lieu de :<br />

MINPAT / Proiet PNUD-oPS CMR/SloGllOlr99<br />

Février2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Prodnce de I'ADAMAOUA<br />

- Réhabiliter, construire et équiper les marchés stables, périodiques et spéciaux de la<br />

province.<br />

- Inciter les structures financières à s'implanter sur l'ensemble des marchés et encourager<br />

les diftrents investissements.<br />

- Appuyer tous les marchés par les services de santé, de sécurité et matériels de conservation<br />

appropriés.<br />

- Renforcer les services administratifs de sécurité afin qu'ils jouent au mieux leur rôle<br />

de contrôle au niveau des frontières, de régulateur dans toutes les transactions et<br />

qu'ils enrayent le phénomène préoccupant des "coupeurs de route" très répandu dans<br />

la province.<br />

- Désenclaver toutes les zones de collecte de produits afin d'intensifier leurs difiFerents<br />

flux d'échanges et de permettre l'épanouissement des zones productrices.<br />

' Renforcer l'approvisionnement en produits manufacturés divers par la multiplication<br />

des circuits de distribution.<br />

3. SECTEURS PRODUCTITS<br />

A. CONIEXIE REGIONAI: environnemenl économique régionol<br />

La province de I'Adamaoua se situe entre le 6è et le 8è degré de latitude Nord et entre<br />

le llè et le 15è degré de longitude est. Elle s'étend sur 62.000 km et compte environ<br />

799.000 habitants.<br />

Les cinq départements qui constituent cette province sont les départements de la Vina,<br />

du Mbérg du Djerem, du Mayo-Banyo et du Faro et Déo.<br />

Le climat de la province est de type tropical à deux saisons par an : une saison de pluies<br />

et une saison sèche. Les températures sont plus basses dans la ville de Ngaoundéré. La<br />

spécificité du relief du plateau de I'Adamaoua crée un type de climat donné caractérisé par<br />

des précipitations annuelles comprises entre 1.200 et 2.000 mm, un allongement de la<br />

saison des pluies, et une élévation de I'humidité relative, etc. La pluviométrie moyenne est<br />

de l'ordre de 1500 mm. Le nombre de jours de pluies est de 150. Les mois de juillet et<br />

août sont ceux au cours desquels tombent beaucoup de pluies. Quant aux températures,<br />

celles de la région varient entre 24" C et 32" C, avec une moyenne de 29"C. Les mois les<br />

plus chauds sont ceux d'avril et mai et les plus froids sont situés entre juin et septembre.<br />

Les roches qui constituent l'ensemble de la région sont variées bien que ne donnant pas<br />

toujours des sols diftrents. Les grands types de sols qu'on y rencontre sont les suivants :<br />

sols ferralitiques (à l'ouest de la province), sols minéraux bruts (vers les localités de<br />

Ngaoundéré et Tibati) et sols hydromorphes (dans les bas-fonds de la région).<br />

Le réseau hydrographique de I'Adamaoua est relativement important en raison de la<br />

position centrale du plateau. Les principaux cours d'eau sont la Vina, le Djrrem, le Lom<br />

supérieur, le Meng, le Mbéré, le Haut-Faro.<br />

En ce qui concerne la végétation, la province de I'Adamaoua comprend deux coupures<br />

phytogéographiques . la falaise septentrionale qui marque au nord la limite de I'aire<br />

d'extension des savanes soudaniennes et la côte de 800 m au sud qui correspond à l'apparition<br />

des formations forestières semi-décidues de type guinéen ou congo-guinéen.<br />

En matière agricole, la province de l'Adamaoua se présente corlme une région stratégique<br />

non seulement pour la partie septentrionale, mais aussi pour I'ensemble du pays. En<br />

effet, ses conditions agro-climatiques lui permettent de supporter la plupart des cultures<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrSrO6,l01I99<br />

Février 2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAiIAOUA<br />

qui se pratiquent dans le pays. Il faut relever que les cultures dominantes dans la région<br />

sont les cultures vivrières , les cultures de rente, ici le coton et le cafe, ne se pratiquent que<br />

de façon marginale dans certaines localités qui sont les départements de la Vina pour le<br />

coton et celui du Mayo-Banyo pour le cafe. Il est à noter, toutefois, que la production du<br />

cafe marque actuellement une très nette évolution qu'il y a lieu de soutenir. Par contre, la<br />

gamme des cultures vivrières est variée : mais, manioc, igname, patate, arachidg banane/<br />

plantaiq macabo/taro, etc. II existe des zones de production qui sont propices à certaines<br />

cultures. Ainsi, le Faro et Déo est une grande zone productrice de miUsorgho alors que le<br />

mais est davantage produit dans les départements de.la Vina et du Mayo Banyo. Le<br />

manioc se cultive plus dans le département du Mbéré...<br />

La production agricole de la province de I'Adamaoua est en progression. Cet essor de<br />

I'agriculture dans la region résulte de I'action de certains facteurs dont le plus déterminant<br />

est sans doute le PNVA qui a contribué à la transformation du paysage agricole. De même,<br />

le FIMAC, par l'action des micro-crédits aux exploitants agricoles, a joué un rôle de catalyseur<br />

de l'activité agricole.<br />

L'action de ces deux principaux facteurs ont permis dans certains cas un doublement de<br />

la production de certaines cultures en cinq ans. Ainsi, la production d'ignames est passée<br />

de 13.427 tonnes en 1993194 à plus de 34.115 tonnes en 1997/98; on peut également<br />

mentionner l'exemple du cafe robusta dont la production est passée de 850 tonnes à2.327<br />

tonnes pendant la même période. En dehors de la production de bananes/plantains qui a<br />

diminué de près de 6.000 tonnes au cours de cette période, l'ensemble des cultures enregistrent<br />

une hausse de leur production respective.<br />

Sur le plan du financement de I'agriculture, au 3l octobre 1998,243 groupes cornmunautaires<br />

avaient bénéficié d'un crédit pour une enveloppe globale évaluée à plus de 368<br />

millions FCFA. Les fonds ainsi octroyés ont servi au financement de l'activité agricole<br />

proprement dite, mais aussi à l'élevage.<br />

En effet, la province de l'Adamaoua a une vocation pastorale : elle possède 28 Yo du<br />

cheptel national des bovins, 5Yo du cheptel ovins et 2,3Yo du cheptel caprins alors qu'elle<br />

ne représente pas 4 %o dela population nationale. Elle contribue à concurence de 24Yo àla<br />

production nationale de viande de bæuf On estime à 20% de la population rurale le nombre<br />

d'éleveurs purs ou qui exercent aussi l'agriculture comme activité secondaire.<br />

Les diftrents types d'élevage dans la région sont constitués d'agro-pastoralistes, de<br />

pastoralistes, de propriétaires de bétail avec d'autres activités non agricoles et de<br />

propriétaires de ranchs.<br />

Le cheptel animal de la province de I'Adamaoua étut de 1.000.000 bovins, 1.501.000<br />

caprins, 200.000 ovins, 250 équins, 150 asins, moins de 1.000 porcins et 400.000 volailles.<br />

Il faut mentionner que cette production est en baisse continue depuis quelques années.<br />

Les marchés à bétail les plus importants dans la région sont ceux de Ngaoui, Meiganga, de<br />

Dir (Département du Mbéré), de Tongo, de Ngaoundal, de Ngat, de Tibati (Département<br />

du Djérem), de Banyo, Kouata (Département du Mayo-Banyo), de Galim et de Doualayel<br />

(Département du Faro et Déo), de Dibi, de Ngaoundéré, de Dang (département de la<br />

Vina).<br />

En ce qui concerne les activités piscicoles, la province de l'Adamaoua possède un potentiel<br />

halieutique important du fait de l'existence de nombreux cours d'eau. Toutefois, la<br />

pratique de la pêche demeure encore relativement faible, alors que la présence de certaines<br />

infrastructures et structures (stations aquacoles à Ngaoundéré, centre de l'alevinage, centre<br />

MTNPAT / Proiet PNUO-OPS CMR,S,G,O1 /99<br />

Féwier2ffi


EruDqS SOCTO-ECONOMTQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de fADAMAOUA<br />

de pêche, postes de contrôle de pêche) auraient pu jouer le rôle de catalyseur de l'activité<br />

de pêche.<br />

La pêche continentale est pratiquée uniquement dans le département du Djérem où il<br />

existe une retenue d'eau du barrage de Mbakao, et dans le département du Mayo-Banyo à<br />

la faveur du barrage de la Mapé. On évalue à 1.470 kg, la production piscicole de 1990.<br />

Dans le secteur forêt/environnement, la province de I'Adamaoua possède des aires<br />

protégées tels que les parcs nationaux avec réserves de faune, les zones d'intérêt cynégétique<br />

appartenant à I'Etat. La première réserve forestière de la région est celle de<br />

Ngaoundéré qui existe depuis 1947. L'exploitation du bois y est embryonnaire et anarchique<br />

en dépit de la cession par l'Etat des assiettes de coupe. C'est l'exploitation du bois<br />

aux fins de chauffage qui est la plus importante, c'est pourquoi les déboiiements sont plus<br />

perceptibles autour des grandes agglomérations urbaines.<br />

Sur Ie plan du commerce> il a été recensé en 1998, 70 unités économiques dans la<br />

région, avec une forte concentration dans la vilte de Ngaoundéré. Les secteurs les plus<br />

représentés sont ceux du transport des marchandises, du commerce général et de I'alimentation<br />

(respectivement l4Yo et l3Yo). Les Etrangers, et en particulier les Libanais sont<br />

dominants dans les branches de la boulangerie et de prestations de services.<br />

Le secteur industriel demeure embryonnaire et représenté essentiellement par la<br />

MAÏSCAIvI, la SOGELAIT, les boulangeries-patisseries.<br />

Quelques agences de voyages et de tourisme et quelques structures hôtelières dominent<br />

le secteur du tourisme et de I'hôtellerie. Transcam Hôtel, Hôtel du Rail, Hôtel Relais<br />

situés tous à Ngaoundéré sont les plus importants et ont une capacité totale de 120 chambres<br />

pour l50lits.<br />

Le secteur minier est faiblement représenté dans la région . I'or est exploité artisanalement<br />

et de manière clandestine, le gisement de bauxite de Mnim-Martap demeure encore<br />

inexploité; par contre, I'exploitation du gisement de cassiterite à Mayo-darlé est<br />

arrêtée depuis 1990. En ce qui concerne le gisement de Mnim-Martap, il est considéré<br />

conrme étant d'importance mondiale, mais reste inexploité. Il changerait pourtant la vie de<br />

la région et du pays.<br />

Le réseau bancaire de la province de l'Adamaoua est polarisé par la seule ville de<br />

Ngaoundéré. Cette centralisation asphyxie les autres villes de la province. Les institutions<br />

bancaires concernées sont la société commerciale de Banque-Crédit Lyonnais et la<br />

BICEC.<br />

B. PROBTEMATIQUE DE DEVETOPPEMENI SOCIO.ECONOMIQUE<br />

La question du développement économique en général et de I'essor des secteurs secondaire<br />

et tertiaire est indubitablement liée aux performances de son secteur rural, eu égard à<br />

son important potentiel dans l'économie régionale. Cependant, celui-ci présente des faiblesses<br />

qui peuvent à terme hypothéquer ce développement. Ces contraintes sont à la fois<br />

techniques, financières et d'ordre général.<br />

o. Confr


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

grandes plantations et limitée à quelques localités de la région (département de la Vina et<br />

du Djérem). Au niveau de l'élevage, on note une absence de pratique des cultures fourragères,<br />

ce qui contribue à hypothéquer la rentabilité de cette activité puisque I'on estime à I<br />

milliard de FCFd les dépenses faites chaque année, pour l'approvisionnement en aliments<br />

de bétail, dans la province du Nord voisine. L'activité halieutique possède des potentialités<br />

intéressantes grâce au barrage de Mbako dont on estime à 6000 tonnes de poissons la<br />

capacité et les 208 étangs poissonneux. Par ailleurs, la station aquacole de Ngaoundéré<br />

possède des structures de développement de la pisciculture dont l0 bassins actifs. Mais<br />

certaines contraintes freinent le développement de cette activité porteuse. le nombre<br />

limité de personnel, notamment d'encadrement, I'insuffisance d'équipements des pêcheurs<br />

nationaux et de moyens matériels pour assurer la production et le manque d'intérêt de la<br />

population locale pour cette activité exploitée à80yo par des étrangers.<br />

b. Conlroinles finqncières :<br />

Tout d'abord, le prix des intrants agricoles est jugé quasiment inaccessible par la majorité<br />

de la population agricole. Depuis la libéralisation de la commercialisation des intrants<br />

agricoles et l'arrêt des subventions à ce sous-secteur, la quantité des intrants utilisés par<br />

exploitant agricole baisse d'année en année. En outre, ceux des exploitants qui sont dans<br />

les localités autres que Ngaoundéré, paient relativement plus chers leurs intrants agricoles<br />

du fait, du fait notamment, des difiicultés liées à l'acheminement de ces produits dans ces<br />

localités.<br />

S'4gissant du financement agricole, bien que le montant global de crédit octroyé soit<br />

jugé relativement satisfaisant (368 Millions FCFA), une grande partie des fonds FIMAC a<br />

été octroyée au département de la Vina qui, à lui seul, a absorbé 64 % des crédits distribués<br />

alors que les départements du Mayo-Banyo, du Faro et Déo et du Djérem totalisent, à<br />

eux trois, seulement 17Yo des fonds FIMAC. Cette concentration a donné un élan particulier<br />

à ce département de la capitale qui concentre un maximum d'atouts capables de<br />

donner de l'élan à l'activité et au développement économique et financier de la région : il<br />

y a lieu maintenant d'aider à élever le niveau financier du reste de la province, afin de<br />

suiwe ce démarrage. Il s'agira d'abord de faire appel aux fonds FIMAC pour redistribuer<br />

géographiquement les fonds agricoles.<br />

Cependant, le financement de l'activité économique de la région souffre de l'insuÊ<br />

fisance des relais indispensables à cette fin. Les institutions bancaires classiques sont<br />

faiblement représentées. Bien plus, celles qui existent dans la ville de Ngaoundéré ne<br />

stimulent pas le développement des activités commerciales et industrielles. Aussi, c'est<br />

pourquoi ces secteurs sont timidement représentés dans la province. Comme dans les<br />

autres régions du pays, les banques refusent de prendre les risques nécessaires pour impulser<br />

et entretenir le processus de développement : l'attrait et la sécurité doivent venir des<br />

villes où I'on veut impliquer ces institutions, de leur développement économique et structurel<br />

progressif. Il faut intéresser les institutions bancaires.<br />

c. Controinies d'ordre générol:<br />

Elles sont nombreuses et concernent :<br />

- L'inaccessibilité d'une grande partie de la province due à I'enclavement et à l'éloignement.<br />

Les échanges économiques entre localités s'en trouvent ainsi handicapés, si<br />

ce n'est étouffés, surtout en saison de pluies ;<br />

- La présence de nombreux insectes granivores dévastateurs qui causent des dégâts<br />

importants au niveau de l'activité agricole et pastorale. La mouche tsé-tsé, en particulier,<br />

constitue un obstacle important au développement de l'élevage.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SIO6,O1l99 l0 Février2ffi


ETUDES SOCIO,ECONOMTOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IAOAMAOUA<br />

- Les conflits agro-pastoraux qui sont de plus en plus fréquents du fait d'une absence de<br />

délimitation entre les zones de pâturage et les zones de culture ;<br />

- L'inorganisation des éleveurs ;<br />

- La présence dans de nombreuses localités, des coupeurs de route (consécutifs à l'absence<br />

de banques) ;<br />

- Le non-respect de la réglementation par les pêcheurs ;<br />

- Le faible engouement manifesté par les populations à l'endroit des activités halieutiques,<br />

industrielles et touristiques. Aussi, ces secteurs sont-ils aux mains des acteurs<br />

économiques pour la plupart non nationaux.<br />

- La faiblesse du réseau de communication existant et la fréquence des pannes régulières<br />

qui ne peuvent pas permettre un développement harmonieux des échanges<br />

économiques entre la région et I'extérieur.<br />

- La vétusté du réseau ferré, poumon de la régiorç arrive à limiter davantage I'attrait du<br />

réseau routier déjà très faible, puisque les réserves des carburants n'arrivent pas pour<br />

permettre aux voitures et mobylettes de circuler. Les autres effets, bien plus importants,<br />

de surcharge, d'insécurité et déraillements constants ont été détaillés.<br />

Nonobstant les contraintes sus énumérées, la province de l'Adamaoua possède des<br />

atouts sur lesquels peuvent êtres bâtis des politiques de développement futurs.<br />

Optimiser le capital régional, c'est bien sûr développer les ressources de fonds existantes<br />

: les cultures, l'élevage, la pisciculture, exploiter les ressources minières... puis les<br />

ressources structurelles de toutes sortes : institutions, hôpitau:i; écoles, banques, marchés,<br />

transports, routes et les ressources induites : créer une entreprise de jus de fruits dans une<br />

zone productrice favorable (agrumes, eau... )...<br />

Mais le tout fonctionne avec l'homme . optimiser le capital régional, c'est d'abord optimiser<br />

les ressources humaines : la motivation, la volonté des hommes à atteindre un objectif<br />

: celui de leur intégration sociale et de leur qualité de vie, Ies amène à déployer par leur<br />

pouvoir d'adaptation et de transformation - avant tout les capitaux financiers : la survie<br />

dans l'autarcie est une preuve d'adaptation positive. Mais les résultats des incompétences<br />

dans la gestion financière et communale est un autre exemple, mais négatif).<br />

Optimiser les ressources humaines, c'est aussi amener systématiquement les hommes à<br />

s'investir et placer chaque compétence là où il le faut et développer la cohésion. La population<br />

de la province a fait preuve de ses aptitudes à la vie participative et à la solidarité<br />

(amélioration des conditions scolaires et de santé, adhésion aux activités des coopératives<br />

agricoles).<br />

On a ici une idée de l'importance de I'enjeu d'un développement de structures d'encadrement<br />

du monde rural par des moyens adéquats de fonctionnement et d'investissement.<br />

Renforcer les PNVA et les étendre, c'est renforcer la production agricole et la développer.<br />

Former, c'est créer des compétences et c'est aussi développer. Encourager les petites<br />

entreprises, c'est aider matériellement les investissements personnels et financiers...<br />

Ml NPAT / Projet PN UD-OPS CMRTS,!C6/u1 r99 ll Féwier ffi


DECOU PAGE ADMINISTRATIF<br />

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ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Prounce de I'ADAMAOUA<br />

4. PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS<br />

Tab nol : Orientations uflentauons de dével developpement rêgional de la provance cle I'Adal naoua<br />

Facteurs de blocaqe Facteurs de oroorès Obiectifs et actions Projets à promouvoir<br />

- lnsuffisance des pistes de collecte et état<br />

de délabrement très avancé des routes<br />

rurales existantes,<br />

- Enclavement des zones productrices des<br />

denrées alimentaires.<br />

- Difficile maîtrise de I'eau faute d'un<br />

véritable réseau de distribution et politique<br />

de I'hydraulique villaoeoise mal menée.<br />

- Diminution des capacités de réception et<br />

d'émission des informations.<br />

- Transfert des capitaux et sortie des<br />

devises au profit des pays voisins<br />

limitrophes de I'Adamaoua.<br />

- Alimentation insuffisante en énergie<br />

- ll existe un long réseau de routes rurales<br />

très dégradé dans la province.<br />

- Existence du projet PUER/IDA en cours<br />

de réalisation.<br />

- Taux de couverture en eau encore très<br />

faible.<br />

'Province très vaste<br />

- tmportante zone de transit et de<br />

transactions commerciales.<br />

- Quelques banques existent et il y a<br />

possibilité d'investir.<br />

- Existence d'un réseau électrique<br />

électrioue.<br />

primaire moins dense.<br />

- lnsuffisance des moyens de transports. - Présence de nombreux collecteurs<br />

nationaux et internationaux, réseau routier<br />

dense mais dégradé,, population assez<br />

mobile et travailleuse<br />

- Faible niveau d'aménagement et<br />

d'équipement des marchés.<br />

- Existence des marchés embryonnaires<br />

non organisés.<br />

- Désenclaver des zones de production et<br />

rendre plus facile la circulation des flux de<br />

produits, de personnes et des véhicules.<br />

- Augmenter les flux des échanges locaux<br />

et intensifier la consommation.<br />

- Extension du réseau SNEC dans les<br />

zones accessibles et creuser des ouits et<br />

des foraqes en zones rurales.<br />

- Améliorer l'appui de I'administration aux<br />

d ifférents secteurs d'activité.<br />

- lnciter et intensifier les investissements<br />

dans les différentes zones de production<br />

de la orovince.<br />

- Amélioration du niveau de vie des<br />

oooulations.<br />

- Intensifier les flux intra-régionaux et<br />

extra-régionaux<br />

- Développer les marchés de<br />

consommation en priorité et construire<br />

tous les marchés saisonniers et de<br />

collecte.<br />

- Ouverture des nouvelles pistes rurales<br />

- Réhabilitation des pistes dégradées et<br />

reconstruction des ouvrages emportés par<br />

les crues et ceux défectueux.<br />

- Appuyer l'extension du réseau routier de<br />

la province et surtout les pistes de<br />

collecte.<br />

- Multiplication des points d'eau dans la<br />

provrnce.<br />

- Créer les postes de police, de<br />

gendarmerie surtout et de douane à<br />

différents niveaux sensibles.<br />

- Appuyer les divers services de<br />

I'administration pour encourager les<br />

immigrants à investir sur place.<br />

- Extension de l'électrification rurale.<br />

- Acquisition des véhicules pour relayer le<br />

train dans les transports publics divers.<br />

- Favoriser la production<br />

- Acquisition de matériel de conservation<br />

des denrées diverses<br />

- Limitation des pertes diverses de<br />

marchandises.<br />

MINPAT / Projet PNU D-OPS CMR/S,O6,!O1 r99 t2 Février2G)


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

ab n"1 (suite 1): orientations de développement régional de la provin ce de I'Adamaoua<br />

Facteurs de blocaqe Facteurs de oroqrès Objectifs et actions Proiets à promouvoir<br />

Santé<br />

- Province enclavée, vaste et populations<br />

dispersées<br />

- Vétusté eUou mauvais état des infrastructures<br />

- Absence des structures sanitaires dans<br />

certaines aires de santé<br />

- Mauvais état ou absence des moyens de<br />

communication et transport<br />

- Insuffisance du personnel en zones<br />

rurales<br />

- lnsuffisance des moyens financiers et<br />

logistiques<br />

- lnsuffisance d'équipements et manque<br />

d'entretien du minimum existrant.<br />

Enseionement<br />

- Sous-scolarisation<br />

- Insuffisance des enseignants qualifiés<br />

- Précarités des revenus des parents<br />

- Manque d'engouement de certains<br />

parents pour l'éducation des enfants<br />

- Taux de déperdition élevé en zones<br />

rurales<br />

Atlaires Sociales. Jeunesse et Sport<br />

- Insuffisance des dotiations budgétaires<br />

- Insuffisance des moyens de transport<br />

- Absence d'équipements et des établissEments<br />

de fonction et d'animation<br />

des jeunes<br />

- Personnel pas suffisamment compétent<br />

par manque des séminaires ou des stages<br />

de recvclaoe<br />

nol<br />

de<br />

- Personnel qualifié et compétent<br />

- Intervention des O.N.G. et des bailleurs<br />

de fonds en faveur de la santé.<br />

- Volonté accrue de l'administration en<br />

faveur de l'éducation des enfants<br />

- Sensibilisation permanente des parents<br />

pour la scolarisation des enfants.<br />

- Volonté des pouvoirs publics à la<br />

promotion de la femme, à I'encadrement<br />

des jeunes et à I'assistance aux indigents.<br />

- Couverture de toutes les aires de santé<br />

des centres de santé<br />

- Réhabiliter les équipements<br />

endommagés<br />

- Doter certaines zones rurales des salles<br />

de classe.<br />

- Améliorer la qualité des services<br />

d'encadrement des jeunes et de<br />

promotion de la femme.<br />

- Construction des centres de santé<br />

- Création d'un atelier oour maintenance<br />

en équipements sanitaires<br />

- Equipements des formations sanitaires<br />

des lits.<br />

- Construction des salles de classe dans<br />

certaines zones rurales<br />

- Réhabilitation des salles de classe<br />

construites par les A.P.E. dans certaines<br />

localités.<br />

- Création des centres de jeunesse et de<br />

l'animation, des centres de formation de la<br />

femme dans les chefs-lieux des<br />

départements<br />

- Créer un orphelinat à Ngaoundéré<br />

- créer des aires de jeu dans les grands<br />

centres urbains.<br />

de la de I'Adamaoua<br />

Facteurs de blocaqe Facteurs de proqrès Obiectifs et actions<br />

- Insunrsance des aires de jeu aménagées<br />

pour jeunes<br />

Projets à promouvoir<br />

- Sous-scolarisation comme handicape de<br />

promotion de la femme<br />

- Manque de structures pour<br />

l'encadrement des handicapés et des<br />

personnes de 3è âoe<br />

Secteur institutionnel et participatif - Volonté du personnel de déveloooement - Accroître les ressources communales - Doter les communes de plus de movens<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98/O05,O1/99 l3 Février20@


EfgDES SOCIO-ECONOMTQUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

- Insutfisance Oes moyèÀs tinancieE-<br />

- Mauvaise gestion des ressources<br />

- Personnel peu qualifié<br />

- Absence des moyens de transport<br />

- Esprit participatif limité chez les<br />

populations<br />

Exigulté des espaces cultivables<br />

Rendements agricoles faibles<br />

Techniques agricoles inadapteG etarchaTques<br />

Faible portée de lutte phytoiànitaire<br />

Insuffisance de l'encadrement agricole<br />

Cott élevé de la main -<br />

d'ceuvre agricole<br />

Présence endémique Oé ta rnouctre tsetsé<br />

communautaire à promouvoir les projets<br />

d'intérêt commun.<br />

Adéquation du climat de ta région à ta<br />

pratique d'une variété de cultures<br />

Possibilité d'une culture attelée<br />

Existence de nombreux cours d'eau pour<br />

l'élevage<br />

Climat favorable à la croissance des<br />

graminées<br />

Possibilité d'avoir les pâturages verts<br />

toute l'année<br />

- Accroître le personnel des services du<br />

développement communautaire.<br />

Diversifier les cultures<br />

Intensifier les cultures de contre-saison<br />

Renforcer et étendre les activités de<br />

vulgarisation dans toute la réoion<br />

Renforcer le programme d'éradication de<br />

la mouche Tsé-Tsé<br />

matériels et financiers<br />

- Former et sensrbiliser le oersonnel<br />

Développement de la culture extensive<br />

Acqursition du matériel agricole adaptée<br />

Mettre les intrants agricoles à la portée<br />

des pavsans<br />

Viabilisation des nombreux points d'eau<br />

existants<br />

Appui à un groupement d'éleveurs<br />

(UGICETA)<br />

Construire une barrière (à partir de<br />

I'installation des écrans) autour des zones<br />

assainies<br />

Existence des débouchés pour les<br />

produits d'origine animale<br />

Persistiance des conf I its ag ro-pa-toraux, Disponibilité de I'espace Matérialisation des zones de pâture et des<br />

zones de culture<br />

ab n"l (suite 3): Orientations de développement ré-ûonal de la<br />

Mauvaise distribution du crédit agricole<br />

Insécurité due à la présence des coupeurs<br />

de route<br />

Faible présence des activités<br />

commerciales et industrielles<br />

Inexploitation des potentialités trcuristiques<br />

Facteurs de proqrès Obiectifs et actions Proiets à oromouvoir<br />

Possibilité d'une rentabilité étevée dani Cibler le financement également sur les<br />

l'élevaqe<br />

activités d'élevage<br />

Un potentiel de développement existe Redistribuer géographiquement le crédit<br />

aussi dans les autres localités que le agricole<br />

département de la Vina<br />

Sécuriser les princrpaux axes routiers<br />

pour stimuler les échanges intra et inter<br />

Possibilités de la mise en ceuvre des<br />

activités de transformation des produits<br />

agricoles et de l'élevage<br />

Potentiel de développement des activités<br />

touristiques<br />

re0ronaux<br />

Inciter les nationaux à s'engager dans les<br />

activités industrielles<br />

Orienter les investissements vers<br />

l'industrie de la petite transformation<br />

- Création de petites industries agroalimentaires<br />

- Etudier les possibilités d'exploitation des<br />

mines de bauxite<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/|9B,IC6,O1Æ9 l4 Février 2@


ETUDES SOCIO'ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

La Province de I'Adamaoua, créée par le décret Présidentiel N"83/392 du22 Août 1983<br />

à l'issue de l'éclatement de l'ancienne province du Nord, s'étend sur 67 827 Krrt. Elle se<br />

situe entre le 6ème et le 8ème degré de latitude Est. Elle est limitée au nord par la Bénoué,<br />

à l'Est par la République Centrafricaine, au Sud par les Provinces du Centre et de l'Est, à<br />

I'Ouest par les provinces du Nord-Ouest, de I'Ouest et de la République du Mgeria. Elle<br />

compte 5 départements (Vina, Mbéré, Banyo, Djerem, Faro Et Déo), 13 arrondissements, 3<br />

districts et 16 communes.<br />

1. DYNAMIQUE ET STRUCTURE DEMOGRAPHIQUES<br />

A EVAI.UATION ET REPARTITION SPAIIATE DE I.A POPUI.ATION<br />

L'Adamaoua, malgré certaines contraintes, reste attractive. En effet, les statistiques de<br />

1976 et 1987 font apparaître que le taux annuel de croissance (3,32Yo) de la population<br />

était supérieur à la moyenne nationale (2,91%) et, donc, la proportion de la population de<br />

la province par rapport au pays a également augmenté '. de 4,5Yo en 1976 avec 345 456<br />

habitants, elle passe à 4,7yo en 1987 avec 495 185 habitants.<br />

Ces mêmes statistiques révèlent un fort taux de croissance de la Vina qui atteint 6,l8yo,<br />

soit plus du double de la moyenne nationale. La poussée démographique de la Vina s'explique<br />

par l'essor et la situation géographique de la capitale régionale.'Les autres départements,<br />

même s'ils ne se montrent pas aussi florissants, présentent des taux de croissance<br />

démographique égaux ou légèrement supérieurs au taux national (entre 2,9Yo et 3,3yo)<br />

exceptés Faro et Déo qui, avec son relief accidenté et inaccessible et son enclavement,<br />

justifie I'exode des populations.<br />

Tab no2 : Evaluation de la population de I'Adamaoua (trypot!Èrgtendangjelle)<br />

administrative croissance 76/87<br />

Vina<br />

109.418<br />

169.317<br />

6,19o/o 239.445<br />

Djerem<br />

35.097<br />

61.165 3.27o/o 125.607<br />

Faro et Déo<br />

Mbéré<br />

31.896<br />

96.099<br />

45.465<br />

126.921<br />

2,160/o<br />

3,180Â<br />

66.894<br />

184.361<br />

Mayo-Banvo 72.946 92.315 2,93o/o 119.300<br />

Adamaoua 345.456 495.185 3,32o/o 735.607<br />

<strong>CAMEROUN</strong> 7.663.246 10.516.229 2,91o/o 14.€1.361<br />

Sources : recensement des années conespondantes, nos calculs.<br />

Les projections faites sur la base de ces taux permettent d'estimer la population de<br />

I'Adamaoua à 735 607 habitants en 1999. Le poids de la province sur l'ensemble du pays<br />

atteint alors 5,09olo. La répartition de la population dépend de diftrents facteurs, géographiques,<br />

économiques, sociaux... De telle sorte qu'on note des differences entre départements<br />

et entre zones urbaines et rurales.<br />

t ta ville de Ngaoundérré est une ville-tampon entre le Grand-Nord et les autres provinces du pays. C'est une zone de<br />

transit et sa population a doublé en passant de78 062 à 157677 habitants au cours des l5 dernières années. Il est à noter<br />

aussi que les principales industries, manufactures, services... et même parfois les seuls existants se trouvent daru sa<br />

région.<br />

MINPAT / Proiet PNUD-OPS CMR/S/O6O1r99 15 Février2ffi


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Tab n'3 : Superficies et densités par département 1999<br />

Populations Supen?q'es en km2<br />

Djerem<br />

Faro et Déo<br />

Mbéré<br />

125 607<br />

66 894<br />

184 361<br />

't 19 300<br />

14 285<br />

10 435<br />

16 000<br />

I 620<br />

67 827<br />

: projec{ions à paftir des recensements démographiques de 1S7 et nos calculs<br />

Densité au km2<br />

8,8<br />

6,4<br />

11,5<br />

Avec près de 240 000 habitants, la Vina regroupe plus du tiers de la population de la<br />

province sur 27yo du territoire. Ce qui donne une densité de 13 habitants au km2, un peu<br />

plus faible que celle de Mayo-Banyo qui voisine l4Yo au km2. Dans I'ensemble, les densités<br />

sont faibles : la moyenne de Ia province atteint à peine 1l habitants au km'. Faro et<br />

Déo a la population la plus dispersée (6,4%) avec Djerem (8,8%). Le Mbéré qui atteint<br />

I1,5 habitants au km2 connaît la pointe de densité de la province dans la zone urbaine de<br />

Meiganga qui compte plus de 20 habitants au kmt, s'alignant ainsi sur la densité de la capitale<br />

regionale Ngaoundéré. Ce qui reste pour la principale ville de la province une densité<br />

faible, malgré ses rôles '. zone de transit, zone de regroupements administratifs, seules<br />

industries ou presque...<br />

La répartition par secteur de résidence relève d'après les estimations 1999 une très large<br />

majorité rurale avec près de 6 personnes sur l0 (55%) dans toute la province en général.<br />

Ce qui affirme son appartenance au secteur primaire et notamment agricole. Cependant, le<br />

taux de cette tranche de population a considérablement régressé.<br />

En effet, la population urbaine présente une évolution nette par rapport à 1987 en passant<br />

de 36% à 42Yo. Ce qui s'explique par I'essor des principales villes; Ngaoundéré présente<br />

un taux annuel d'accroissement démographique de 6,6yo, Meiganga de 5,8Yo et<br />

Banyo de 4,5Yo. Le poids de Ngaoundéré sur I'ensemble de la population urbaine confirme<br />

ainsi son rôle de capitale provinciale, en rassemblant près de 45Yo de l'ensemble de la<br />

population urbaine de la province et la presque totalité (94%) de I'ensemble des citadins du<br />

département de la Vina.<br />

B. CARACIERISTIQUES DE [A POPUTATION<br />

La population de la province de l'Adamaoua est essentiellement jeune. La pyramide des<br />

âges donne une base large qui se rétrécit à partir de 20 ans. Dans l'ensemble, plus de la<br />

moitié (52,5%) de la population à moins de 20 ans et 35,lyo entre 20 et 55 ans. Ces<br />

proportions diftrent à la hausse dans les centres urbains où 56,3Yo ont moins de 20 ans.<br />

S'ils représentent une force de travail pour demain, aujourd'hui I'extrême jeunesse de la<br />

population pose le problème de son encadrement, tant en milieu rural que dans les villes.<br />

Dans les campagnes, les structures villageoises et la famille élargie restent encore le<br />

moteur de l'éducation des enfants. Dans les villes, l'éclatement de la cellule familiale<br />

provoque les départs précoces des jeunes qui, livrés à eux-mêmes, essaient de gagner leur<br />

vie dans le secteur informel. Ils forment des bandes à peine contrôlées, à l'intérieur desquelles<br />

les jeunes font leur introduction anarchique à la vie et frôlent la délinquance juvénile.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,!C6IC1t99 l6 Féwier&


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Provirrce de I'ADAMAOUA<br />

Tab n'4 : Répartition de la population par âge, sexe et secteur<br />

15-34<br />

35-54<br />

f<br />

- Aggs Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes<br />

0 - 14 63,599 67,279 103,024 94,555 166,623 16T,æ4<br />

49,559 49,219 53,426 68,478 102,985 117,697<br />

22,647 21,143 36,202 35,058 58,849 56,201<br />

Source : Tableau construit à partir des résultats du recensement démographique de 197<br />

N.B. DhPres les résultats de ce recensement, h population de lAdarnaoua est constituée de 50,36% d'hornmes et de 4),64%<br />

de femmes.<br />

Tab n" 5 : RéPartition par sexe et par,âge de la population dq I'Adamaoua (pour tOOO traUl<br />

I Secfeur urbain I Secfeur rural I Secleur urbain et rural<br />

4gps Hom.mel Femmes Hommes F'emmes Hommes Femmes<br />

o - 14 233,77 222,12 241,47 221,62 226,51 210.48<br />

15-34 '172,64 176,76 125,22 160,02 134,7 157,97<br />

35-54 70,36 64,33 84,85 82,17 74,94 71,85<br />

et p$s 31,19 28,72 51,16 34,51 41,72 30,75<br />

_55<br />

Sqrrce : Recensement génénl de la popuhtion et de I'habitat 1S7 et nos calculs.<br />

Le phénomène de transhumance a des répercutions sur la répartition de la population<br />

par tranche d'âge : Sur 43,70Â de moins de 15 ans, 22,65yo ont des garçons (voir tableau),<br />

donc un peu plus nombreux que les filles. Par contre, la tranche d'âge de 15 à 35 ans, la<br />

proportion des hommes est moindre (13,47olo), alors que celle des femmes approche<br />

l5,8Yo. Cette inversion des tendances résulte essentiellement de la transhumance qui<br />

touche surtout les hommes. Un rapprochement avec les lieux de résidence fait ressortir que<br />

les jeunes ruraux sont plus concernés et que la transhumance touche de moins en moins les<br />

hommes âgés, dont la proportion est prédominante par rapport à celle des femmes.<br />

2. PROJECTION DES POPULATIONS<br />

Les projections tendancielles des populations par département et secteur d'habitat sont<br />

présentées dans le tableau suivant :<br />

Tab n" 6 : Projections : population urbaine et population rurale<br />

2005 2010 2015 2005 2010 201 5<br />

Vina 260 564 356 995 489 113 124206 137 807 152 897<br />

Djerem 147 144 235 901 378196 54 384 61832 70 300<br />

Faro et Déo 40344 56 320 78622 49 308 54 976 61 296<br />

Mbéré 85 946 111 268 144050 125962 137 039 149 090<br />

Mayo-Banvo 46 523 57 424 70 879 92 180 99 304 106 979<br />

Province 58O 521 817 908 I 160 860 446 040 490 958 5/10 562<br />

Recensement.<br />

Comme on peut le constater, l'accroissement démographique est très marqué dans les<br />

centres urbains et plus ralenti dans les zones rurales. le taux d'urbanisation sera d,e 62,48Yo<br />

en I'an 2010 et de 68,22Yo en I'an 2015. Les départements de la Vina et du Djérem seront<br />

les plus urbanisés avec des proportions de population respectives de 72,1o/o et79,2yo vivant<br />

dans les villes en I'an 2010. En l'an 2015 ; les taux d'urbanisation de ces deux départements<br />

seront respectivement de 76,l8yo et de 84,32Yo. Ce phénomène peut s'expliquer<br />

par le passage du chemin de fer qui attire les populations dans les centres urbains de<br />

Ngaoundal et de Ngaoundéré, les plus importantes gares de la province.<br />

Les densités des populations seront de 2l habitants au km2 en l'an 2010 et de 25<br />

habitants au km2 en l'an 2015. Le département de la Vina sera le plus densément peuplé<br />

avec une densité de 32 habitants au km2 en I'an 20lO et de 35 habitants au km2 en l'an<br />

2015 alors que dans le département du Faro et Déo, le plus faiblement peuplé, la densité<br />

sera de 13 habitants au km2<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,OO5,!C1l99 t7 Féwier2@


DENSITE<br />

DE LA POPULATTON (1998-1999)<br />

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Mons de 10 hab / km2<br />

10 à 20 hab / kmZ<br />

Plus de 20 hab / km2<br />

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ETUDES SOCIO'ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

N.B. Pour des raisons déjà évoquees plus haut, il n'est pas possible de procâler à des<br />

projections de la population active.<br />

3. GROUPES ETHNIQUES ET PEUPTEMENT<br />

La population de la région se compose de plus de 1l groupes ethniques d'inégale<br />

importance. Certains sont considérés comme allogènes, tels les Foulbés, les M'bororo et<br />

les Haoussas et d'autres autochtones (G'bay4 Kaka, Koutine ou Péré, Tikar, Konja, Vouté<br />

ou Babouté, Mbourn, Nyam-Nyam et Dourou ou Dii). Les Foulbé occupent les grandes<br />

villes et se disséminent dans les villages de moindre importance dans les départements du<br />

Mayo Banyo, de la Vina et de Djerem. Les G'bayq les Mboum et les M'bororo sont<br />

également très dispersés.<br />

Le peuplement de la région a été bouleversé au l9ème siècle par les guerres de religion<br />

lancées par les peuls, mais aussi par celles qui ont précédé la constitution de diftrents états<br />

ou Lamidas peuls.<br />

Avant le djihad peuhl, la plus grande partie de la région était contrôlée par les royaumes<br />

Mboum et vouté. Les premiers à l'Est et au Nord et les seconds au Nord-Ouest. Des<br />

groupements entiers échappaient totalement à I'autorité de ces royautés. Ils étaient<br />

localement soumis à de petits royaumes foncièrement indépendants et belliqueux tels les<br />

Chamba..<br />

Contrairement au schéma de la conquête dans la zone soudano-sahélienne où la présence<br />

des peuls était signalée dès le l6ème siècle, ces derniers sont arrivés dans I'Adamaoua<br />

avec la (guerre sainte> lancée par Adama à partir de Yola. Leurs victoires étaient<br />

facilitées par l'émiettement politique des peuples autochtones, leurs querelles internes et<br />

les faibles densités de la population.<br />

Venant du Nigeria, les M'bororo sont arrivés dans l'Adamaoua à la fin du 19ème siècle.<br />

Leur installation a été favorisée tant par les autorités traditionnelles foulbés que par l'administration<br />

coloniale, à cause des richesses que constituaient leurs troupeaux de bovins. Ils<br />

ont été soumis à un régime de taxes arbitraires par les autres chefs Foulbés sédentaires, et<br />

devaient payer assez cher les droits de pâturage aux lamidas de Tibati, Banyo et<br />

Ngaoundéré.<br />

Pour les en soustraire, les autorités allemandes ont créé en 1906 le canton de Lomba et y<br />

ont nommé un ardo m'bororo. Cette unité administrative a été ultérieurement entérinée par<br />

I'administration Française.<br />

La sédentarisation des M'bororo à travers ce canton leur a fait prendre les réflexes des<br />

autres chefferies foulbé. L'ardo de Lompta instaure des redevances beaucoup plus fortes et<br />

difficilement supportables pour les autres membres de la communauté. Certains chefs de<br />

lignages se désolidarisent et commencent à coloniser ce qui deviendra le département du<br />

Mbéré et qui à l'époque n'était qu'un simple pâturage de saison sèche. Vers les années<br />

lgz0,le département de Mbéré est devenu une zone de refuge des M'bororo fuyant les<br />

exactions des foulbés.<br />

Les exactions que subissent les M'bororo ont été perpétrées, mais de manière diftrente<br />

chez les autres peuples non musulmans de la région. A I'arrivée de l'administration allemande,<br />

les peuples non musulmans ont été placés sous I'administration peule. Leur refus<br />

de subir la loi des musulmans a entretenu un climat d'insécurité que l'administration<br />

française a commencé à résoudre à partir de I951.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SIO6/O1 199 l8 Février2ffi


EIUDES SOC|O-ECONOMTOUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

Compte tenu de la prédominance des foulbés dans la r€ioq le Foulfouldé est la langue<br />

la plus répandue. Il n'y a pas de langue officielle de communication, donc pas d'unité<br />

linguistique, cependant, le Foulfouldé est par les faits la principale langue de communication.<br />

Les autres langues sont le Dourou, le G'baya, le Tikar parlés dans les zones de<br />

concentration des ethnies correspondantes. Certaines langues comme le Mbounr, le<br />

Bornouan, le Bouté etc. sont en voie de disparition compte tenu de la dispersion de ces<br />

ethnies.<br />

4. EMPTOI ET NIVE<strong>AU</strong> DE VtE<br />

À l'issue du recensement démographique de 1987, la population active de l'Adamaoua<br />

représentait 4l,4yo de la population totale. Cette proportion était plus élevée en zone rurale<br />

(4l,lyo) qu'en zone urbaine (36,7%). Le taux d'occupation de la population étut de g4,2yo<br />

et 5,8Yo seulement de personnes étaient à la recherche d'un emploi. La province regorgeait<br />

de nombreuses unités de production pourvoyeuses d'emploi : MAIS-CaU, SOOpÈtB,<br />

SOMENO, SOFAMI, SOGETRANS, les sociétés des travaux publics etc. Les revenus que<br />

percevaient les employés étaient suffisants pour couvrir leurs charges sociales et constituer<br />

une épargne. ce qui leur conférait un niveau de vie assez décent.<br />

Actuellement la situation a changée. En effet, la crise économique s'est traduite par la<br />

liquidation de nombreuses entreprises, la compression d'effectifs et les baisses des salaires<br />

a profondément dégradé la situation des emplois et le niveau de vie des populations de<br />

I'Adamaoua ; résultat : un chômage de plus en plus grandissant. Même si on recense<br />

encore quelques structures pourvoyeuses d'emplois,z les conditions de travail qu'elles<br />

offrent exposent les travailleurs à la vulnérabilité. D'après les rapports du service<br />

provincial du travail de I'Adamaou4 une dizaine d'entreprises n'arriv"nt pas à payer<br />

régulièrement les salaires des employés. Il s'agit des ordres de I'enseignement privé<br />

confessionnel, les communes rurales de Tignère et de Ngaoundéré, et de certàines<br />

boulangeries. Ces structures accusent des arriérés des salaires de plus de l0 mois. Les<br />

travailleurs supportent ces conditions étant donné qu'il n'y a pas mieux ailleurs, compte<br />

tenu de la rareté des oftes de travail auprès du service provincial du travail et de ses<br />

antennes départementales.3 C'est pourquoi les demandeur, à'"*ploi se rabattent beaucoup<br />

plus dans le secteur informel.<br />

Ce secteur d'activité connaît une floraison dans les centres urbains de l'Adamaoua. Les<br />

principales activités qu'on y trouve sont la vente des produits, de contrebande, (carburant,<br />

détergent, petit outillage), la coiffirre, le transport (motaxi), la vente des beignets, de la<br />

bouillie et les fruits par les jeunes filles, etc. Ces activités de part leur précarité ne garantissent<br />

aucune source de revenus stables. La floraison des produits de la contrebande<br />

dépend de la perméabilité des frontières avec le Nigeria. Lorsque les autorités publiques<br />

engagent un combat contre ces produits, cette activité enregistre un repli mais perturbe à<br />

diftrents niveaux dont, en particulier, l'équilibre fragile des emplois de ce secteur, et<br />

surtout déstabilise la réponse à diftrents besoins et brise les flux économiques<br />

qu'elle avait provoqués. En effet, ces transactions permettront des écoulements<br />

de produits nécessaires et des échanges monétaires de


REPARTITION DES ETHNIES<br />

FOULBE Nom des thntes Frncrpales<br />

HaOUSSa<br />

Nom des thnles mrnontares<br />

ou secornalres<br />

Groupes ethniques<br />

| |<br />

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Foulbe<br />

Foulbe + Voute<br />

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ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

pourvoir des emplois, former et produire. En ce qui concerne les moto-taximen et les bouchers,<br />

on observe une exploitation des employés qui perçoivent un revenu de subsistance et<br />

peuvent perdre leurs emplois à tout moment.<br />

Cette précarité est lourde pour le social et l'économie ; cependant, des espoirs d'emplois<br />

se dégagent : des études relatives à la creation d'une tannerie à Ngaoundéré par une<br />

compagnie Italienne sont assez concluantes. Une entreprise Tchadienne VINACOLOR<br />

spécialisée dans la production de la peinture vient de s'implanter à Ngaoundéré, et les travaux<br />

de construction de I'axe routier Ngaoundéré-Moundou (TCHAD) pourront démarrer<br />

très bientôt. Toutes ces activités dewaient se traduire par un recrutement des employés et<br />

induiraient une amélioration des conditions de vie des populations locales.<br />

Par ailleurs la création des services publics ou privés divers pour résorber la carence<br />

existante sera également pourvoyeuse d'emplois. Mais surtout, il ne faut pas oublier que la<br />

région est constituée de 58Yo de population rurale quel que soit le département.<br />

Tab no 7 : Répartition de la population en âge de<br />

travailler par sexe<br />

en âqe de Population<br />

rurale<br />

Hommes Femmes<br />

Vina<br />

54 949 54 164<br />

Djerem 28912 28 498<br />

Faro et Déo<br />

15 555 1s332<br />

Mbéré 42268 41 665<br />

109 113<br />

57 410<br />

30 887<br />

83 933<br />

Mavo-Banyo 27 390 26 999 54 389<br />

Province 169 074 166 658 335732<br />

Sourcæs : Construit à partir des données absolues du tableau 2.<br />

Tab no I : Répartition de la population en âge de tavailler<br />

secteur d'habitat<br />

Vina<br />

Djerem<br />

Faro et Déo<br />

Mbéré<br />

en âge de<br />

Hommes Femmes<br />

17 914 12973<br />

48 681 3s252<br />

Population<br />

rurale<br />

63 285 45 828 109 113<br />

33 298 24 112 57 410<br />

30 887<br />

83 933<br />

Mavo-Banyo 31 546 22 843 54 38L<br />

Province 154724 141 008 335732<br />

Même si la tendance sera à la croissance urbaine comme le développe le chapitre<br />

suivant, I'Adamaoua est avant tout une province qui relève du secteur primaire : il y a donc<br />

lieu d'optimiser cette opportunité :<br />

- Tout d'abord le secteur minier : outre les minerais d'or exploités souvent clandestinement,<br />

I'Adamaoua possède des mines de bauxite et de cassitérite exceptionnelles...<br />

pourtant restées inexploitées. La mise en valeur de ces gisements changerait la face de<br />

Ia province, quant à I'emploi et aux differentes activités induites et même celle du<br />

pays.<br />

- Ensuite le secteur agricole : non seulement la production a doublé les 5 dernières<br />

années, mais les conditions agro-climatiques permettent de produire toutes les cultures<br />

pratiquées dans le pays. La région qui ne concentre que 5Yo de Ia population<br />

nationale produit pour le pays entier les cultures minières et plus de 24o de la viande<br />

de bæuf. Pourtant la main d'æuvre qui fait défaut saisonnièrement est payée à des<br />

prix exhorbitants : il faut encourager la main d'æuvre à rester sur place en structurant<br />

lçs cycles d'activité.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrSrtOCOlrgg 20 Février 2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

- Enfiq il y a lieu d'étudier le développement d'industries agro-alimentaires induites<br />

par la production locale et d'artisanats...<br />

- L'exploitation des potentialités halieutiques et des sites touristiques compléterait les<br />

activités pourvoyeuses d'emploi qui absorberaient une grande partie de la population<br />

predélinquante, les jeunes des commerces parallèles et les chômeurs et relèveraient le<br />

niveau de vie et en particulier la qualité de vie.<br />

Une partie de ses développements alimenterait la tendance à l'accroissement des populations<br />

uôaines qui s'amorce depuis quelques années et pourrait même l'accentuer.<br />

On remarque par ailleurs, que presque 5ff/o de la population est en âge de travailler.<br />

C'est-à-dire qu'un actif en moyenne, travaille pour 2 personnes dont lui même. En effet,<br />

tous secteurs confondus, on a un actif pour 2,18 inactifs, les taux sont sensiblement les<br />

mêmes dans le secteur rural (1 actif pour 2,21) eturbain (l actif pour 2,14).<br />

Le poids était acceptable avant la crise économique... I devient lourd lorsque le chômage<br />

est en recrudescence et peut être à l'origine de la délinquance : route barrée, attaque<br />

dans le trairl et enfants liwés à eux-mêmes dans les centres urbains.<br />

Il est à noter aussi que les moins de 15 ans représentent plus de44Yo de la population<br />

de Ia province. Si ces chiffies sont très positifs quand on regarde l'avenir, ils sont lourds<br />

de conséquence pour une région en état de paupérisation et jouent un rôle décisif dans<br />

l'abandon d'enfants subvenant eux-mêmes à leur survie.<br />

5. I.ES MIGRATIONS<br />

La province de l'Adamaoua connaît d'importants mouvements migratoires. Il se dégage<br />

du recensement démographique de 1987 que la migration concernait plus du tiers de la<br />

population de la province. Cette proportion correspond à 136 2ll habitants dont 16%<br />

d'hommes et lsyo de femmes. Par rapport au lieu d'habitatiorl 53,3Yo des migrants étaient<br />

originaires de zones rurales et 46,70Â de milieu urbain. Il est aujourd'hui diffEcile, en<br />

l'absence des recensements de donner une estimation réelle des migrations dans la province.<br />

Cependant, on peut regrouper en 3 catégories I'ensemble des mouvements<br />

migratoires : les déplacements inter-Etats des populations, les mouvements entre<br />

I'Adamaoua et les autres provinces, et enfin les déplacements des populations à l'intérieur<br />

de la province.<br />

Les migrations inter Etats s'observent aux frontières Est et Ouest de la province. A<br />

l'Est, les populations se déplacent dans les deux sens. Ces mouvements concernent particulièrement<br />

l'ethnie G'baya qui est autant implantée au Cameroun qu'en République Centrafricaine.<br />

A l'Ouest, on peut relever une percée des Nigérians qui s'intéressent plus aux<br />

centres urbains. Il s'agit très souvent des marchands Haoussa qui sont implantés tant au<br />

Nord du Nigeria que dans le Grand Nord du Cameroun. A l'opposé, les éleveurs Mbororo,<br />

du fait de la transhumance vont au Nigeria à la recherche des pâturages. On peut enfin<br />

souligner la présence dans l'Adamaoua, depuis les années 80 de nombreux réfugiés<br />

Tchadiens.<br />

Les migrations entre l'Adamaoua et les autres provinces se font tant vers le septentrion<br />

que vers les provinces méridionales. De nombreux originaires des provinces du Nord et de<br />

I'Extrême-Nord sont installés dans I'Adamaoua. A l'issue du recensement démographique<br />

de 1987, 16 175 habitants de l'Adamaoua étaient originaires de l'Extrême-Nord et 9 814<br />

habitants étaient ressortissants du Nord. Par rapport au nombre total d'immigrants, ces<br />

chiffres représentaient respectivement ll,ïYo et 7,2Yo. De nombreux originaires de I'Adamaoua<br />

étaient également recensés dans ces deux provinces.<br />

MINPAT I Projet PNUD-OPS CMR/SrO6,O1/t99 21 Févrierffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de fADAMAOUA<br />

Par rapport aux provinces méridionales, les mouvements migratoires ont été amorcés<br />

avec la ligne du chemin de fer Yaoundé-Ngaoundéré, opérationnelle depuis le début des<br />

années 70. L'immigration a connu une certaine ampleur à partir de l98i par les affectations<br />

des cadres de l'administration et des agents de I'Etat pour assurer Ie fonctionnement<br />

de nouveaux services créés à l'issue de la promotion du departement en province. Cette<br />

immigration fonctionnelle a été relayée par celle des élèves .f der étudiants, à la suite de la<br />

création de nombreux établissements publics et du Centre Universitaire de Ngaoundéré.<br />

C'est pourquoi les immigrations connaissent une certaine instabilité dans la province. Les<br />

statistiques montrent que 4,3Yo de Ia population migrante marquent une présence de vie de<br />

moins d'un an en 1987 ,ïYo y sont depuis au moins I an et au plus + ans. Une proportion<br />

de7,6Yo des migrants y sont pour une période allant de 5 à 10 âns alors que 7,4yo y sont<br />

implantés pour plus de I I ans.<br />

A I'inverse, on recense dans toutes les grandes villes méridionales du pays des ressortissants<br />

de l'Adamaoua, qui se rassemblent dans des quartiers connus. A yaoundé, ils se<br />

concentrent plus au quartier Briqueterie, dans les autres villes, leurs quartiers sont dénommés<br />

. Bien que beaucoup soient des trafiquants, ôeftains s'y installent<br />

définitivement.<br />

En ce qui concerne les déplacements à I'intérieur de la province, ils se résument à<br />

I'exode rural. C'est pourquoi les centres uôains sont les plus grands bénéficiaires des<br />

migrations dans l'Adamaoua. De nombreux jeunes gens, plus ou moins qualifiés y vont,<br />

espérant trouver un emploi. C'est ce qui justifie en partie I'importance des taux de croissance<br />

démographique dans les villes de Ngaoundérg Meiganga et Banyo (cf supra).<br />

La population de la province de I'Adamaoua est en pleine phase de croissance. Il est<br />

difficile de déterminer la proportion des immigrants par rapport à l'ensemble de la population'<br />

Quoi qu'il en soit, tous sont confrontés aux mêmes problèmes de survie et méritent<br />

une assistance multiforme.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SrO6rOil99 22 Féwier2@


ETUDES SOCIO'ECONOMIOUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

l. I'AGRICULTURE: CADRE PHYSIQUE<br />

L'Adamaoua est appelé le château d'eau du pays : en efFet, de nombreux fleuves<br />

rayonnant sur le Cameroun depuis la Province.<br />

Favorisées par les mouvements qui ont relevé le socle, les rivières ont dentelé les bords<br />

d'un relief massif : c'est Ie cas du réseau supérieur de la Sanaga (Djerem et ses affluents)<br />

dessinant une large dépression entre les promontoires de Meiganga-Bétaré-Oya et de<br />

Yoko. La plaine d'effondrement drainée par le Mbam (plaine Tikar) marque la limite de<br />

I'Adamaoua à I'Ouest.<br />

Le relief est très compartimenté. Au nord, le plateau (falaise de TVak) coupe brutalement<br />

le couloir de la Bénoué. L'accident le plus notable est le long et large fossé,<br />

jalonné par le Mbéré (la dénivellation atteint parfiois 400 à 500 mètres). Le Haut Djerem<br />

arrose, entre Meiganga et Tibati, une vallée large de 50 km et profonde de 350 mètres.<br />

- Un profil de plateau domine seulement à I'Est, autour de Meiganga et de Bagodo.<br />

- Le Centre présente une grande variété de formes : pitons granitiques, coulées anciennes<br />

étalées en nappes latéritisées, coulées plus récentes barrant des vallées comme<br />

la haute Vina près de Ngaoundéré, avec lacs de cratère (Tizory Mbalang).<br />

- Au Sud la pénéplaine de Martap prolonge la table de Bagodo au-delà du Djerem.<br />

- A l'Ouest, de véritables montagnes apparaissent avec les Tchabats, blocs granitiques<br />

de 2.000 m, profondément entaillés par les afiluents de Faro et du Mbam.<br />

On observe globalement des dissymétries très nettes entre l'Est uniforme, aux horizons<br />

dégagés et largement ouvert sur le Logone, et I'Ouest chaotique où les monts font vraiment<br />

frontières naturelles et entre le Nord, façade vigoureusement dressée sur la vallée de la<br />

Bénoué et le Sud où, sauf dans la région de Yoko-Matsari, la descente est régulière vers le<br />

cours moyen de la Sanaga et les bas-plateaux méridionaux.<br />

Mais surtout par sa continuité, sa hauteur moyenne, I'Adamaoua est bien une barrière,<br />

encore aujourd'hui difficilement franchie.<br />

Le climat de la Province de l'Adamaoua est de type tropical à deux saisons par an. Une<br />

saison de pluies et une saison sèche. L'influence de I'altitude décale les thermogrammes de<br />

Ngaoundéré vers les températures plus basses. Les brouillards matinaux sont assez fréquents.<br />

Généralement, les précipitations tombent sous forme d'averses.<br />

Les caractéristiques particulières du Plateau de l'Adamaoua ainsi que la spécificité de<br />

son relief créent un type de climat caractérisé par d'importantes précipitations annuelles<br />

comprises entre 1.200 mm et 2.000 ûrm, un allongement de la saison de pluies, et une élévation<br />

de I'humidité relative qui varie en moyenne mensuelle de 70 à 90 o en saison des<br />

pluies et de 40 àL 5A % en saison sèche.<br />

La moyenne mensuelle des températures minimales est de l0 à 19" et celle des températures<br />

maximales de 27 à 34". L'évaporation est moins forte en saison des pluies, en<br />

moyenne 65 mm de la valeur totale dans le mois ; elle est, par contre, plus intense lorsque<br />

la pluviométrie est nulle (152 mm).<br />

Depuis la rude sécheresse qui a touché l'ensemble des pays du Sahel dans les années<br />

1970,la quantité des précipitations par rapport à la moyenne, à long terme (100 à 200 mm)<br />

a connu une baisse significative, alors que la pérennité des cultures agricoles et des fourrages<br />

dans la région dépend en partie de l'humidité et de la température.<br />

MINPAT / Proiet PNUD-OPS CMR/S,O6rO1l99 23 Février2@


f> Emigration<br />

r-----? lmmigration<br />

E@@ MouvenBrts irterrns (eXode rural)<br />

Principales ethnies concernes<br />

F : Foulb<br />

H : Haoussa<br />

B : Bororo<br />

G : Gbaya<br />

T : Tikar<br />

BK: Bamilek<br />

BM: Bamoun<br />

BT : Beti<br />

F.B.H.<br />

RT : Rfuqis Tchadiens<br />

NG : Nigénars<br />

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ETUDES SOCIO.ECONOMIQUÉS <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Le calendrier des diftrentes périodes d'activités agricoles et pastorales de la region<br />

présente:<br />

- Une période située mi-mars-fin mars, de pluies faibles et inégulières, séparées par des<br />

intervalles plus ou moins longs correspondant à la phase de germination et<br />

d'installation du couvert herbacé.<br />

- Fin mars-mi novembre une période humide ou de pluies continues pendant laquelle<br />

les précipitations sont sufifisamment rapprochées pour assurer la croissance et le<br />

développement de la v égétation.<br />

- EnfirL à partir de mi-novembre, une période de dessechement progressif de la strate<br />

herbacée entraînant le jaunissement de la paille sur pied. La fréquence et l'intensité<br />

des pluies baissent.<br />

Pour I'Adamaoua, I'intervalle de temps favorable à I'agriculture se situe donc entre mimars<br />

et mi-novembre.<br />

Dans la province de I'Adamaoua, la pluviométrie moyenne est de l'ordre de 1.500 mm<br />

sur 150 jours de pluies. Les mois de juillet et août sont les plus arrosés. La hauteur des<br />

pluies varie selon les localités, ainsi, Tibati et Banyo ont une pluviosité supérieure à celle<br />

de Meiganga et de Ngaoundéré.<br />

La quasi-totalité des précipitations se situe entre mars et octobre avec toutefois,<br />

quelques pluies en saison sèche coûlme dans les villes de Banyo et Tibati, déjà citées plus<br />

haut. Les mois d'août et septembre sont les plus arrosés, et 75 Yo des précipitations<br />

tombent entre mai et septembre.<br />

Tab n" 9 : Calendrier des activités<br />

Spéculations<br />

Riz<br />

Fonio<br />

Mais<br />

Arachide<br />

Patate<br />

Coton<br />

Oignon<br />

de la<br />

Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Nov. Déc.<br />

PC<br />

P CE<br />

R P PC CE E<br />

E R R R PC C<br />

Mil<br />

RR<br />

PC C<br />

Sorgho P C EC E R R<br />

(1) début de la saison des pluies (D) et fin de la saison des pluies (F) ; Spéculations : P : travaux de<br />

préparation des terres (défrichement, labour), C opérations culturales (plantation, semis, par E<br />

les travaux d'enûetien, sarclage...<br />

En général, la province de I'Adamaoua se caractérise par huit mois humides et quatre<br />

mois de saisons sèches.<br />

A titre d'exemple, durant la campagne agricole 1998/99,les plus fortes précipitations<br />

sont relevées en août avec une hauteur d'eau de 501,2 ûun, en septembre 330,4 mm et en<br />

octobre 237 mm. La pluviosité a été nulle pendant les mois de décembre, janvier, fevrier et<br />

mars qui correspondent à la saison sèche.<br />

Tab n" l0 : Pluviométrie de la campagne agricole 1998/99<br />

P<br />

E<br />

CEE<br />

PCE<br />

CE E<br />

PCE<br />

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RR<br />

RR<br />

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R<br />

R<br />

R<br />

R<br />

E CE<br />

pfuies (mm) 0 0 O 149,4 199,7 191,8 58,7 501,2 330,4 237,3 6,5 0 1675<br />

Source : Délegation Provinciale de I'Agricufture (1æ) "Rapport d'Activités du Semestre juillet-Décembre 1Sr, Ngaoundéré.<br />

Les températures maximales de la région varient entre 24" et 32"c, avec une moyenne<br />

de29"c. Les températures minimales se situent entre 15o et l9oc. Les mois les plus chauds<br />

sont mars et avril et la période la va de juin à septembre. Il est à noter que<br />

parmi les facteurs climatiques qui affectent le développement de la plante, la température<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SIO6,O1I99<br />

Févner?@


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

vient en second lieu après les précipitations, ce qui s'explique par les variations thermiques<br />

peu marquées de ce type de climat.<br />

Le degré hygrométrique de I'air est maximal en juillet et août (saison des pluies) avec<br />

une humidité relative moyenne mensuelle de 8O%o. Elle décroît pour atteindre une moyenne<br />

de 41,6 Yo enfévier.<br />

La moyenne annuelle (toutes saisons confondues) de l'humidité relative est de 65,5 yo.<br />

La moyenne mensuelle maximale pour les mois les plus humides (uillet à octobrQ varie<br />

entre 99,2 et 99,4 o et la moyenne mensuelle minimale pour les mois les plus secs<br />

(décembre à fewier) entre 16,7 et 20,9 aÂ. Ces donnees ne devraient pas connaître de<br />

grandes modifications pour I'ensemble des localités de I'Adamaoua, I'humidité relative<br />

étant nettement influencée par la pluviosité et la température.<br />

S'agissant de l'évaporation, la moyenne mensuelle est très élevée entre décembre et<br />

mars (usqu'à 182,4 mm). Elle décroît très rapidement pour se stabiliser entre juin et<br />

septembre, puis remonte.<br />

À I.ES CONDITIONS PEDOTOGIQUES, HYDR<strong>AU</strong>TIQUES ET PI.UVIOMEIRIQUES<br />

Les roches qui constituent I'ensemble de la région sont variées, mais elles ne donnent<br />

pas toujours des sols diftrents. Inversement, par les actions de l'érosion et des influences<br />

climatiques anciennes, une même roche porte fréquemment des sols diftrents. Ainsi, le<br />

plateau de I'Adamaoua porte les grands types de sols suivants :<br />

- L€s sols ferralitiques : Les sols ferralitiques rouges se développent sur des basaltes<br />

anciens et occupent la majeure parlie du plateau ayant subi les épanchements<br />

hawaiiens du crétacé (ouest de l'Adamaoua).<br />

- I-es sols minéraux bruts : Ce sont des sols climatiques d'érosion sur cuirasses anciennes.<br />

Ils couwent des superficies non négligeables au sud du plateau et au sud-ouest de<br />

Meiganga. Le cuirassement alumineux (cuirasse ferralitique) caractérise la partie de<br />

l'Adamaoua située entre Ngaoundéré et Tibati et proche des localités de Bagodo,<br />

Minim et Martap. Ces cuirasses couronnent des plateaux assez allongés fortement<br />

dissequés par l'action des rivières.<br />

- Les sols hydromorphes : On les rencontre très souvent dans les bas-fonds. En effet, les<br />

plaines marécageuses de I'Adamaoua, généralement consécutives à des barrages volcaniques,<br />

sont intéressantes par leur diversité. Les sols hydromorphes résultent essentiellement<br />

de I'action d'une nappe phréatique sur une roche-mère quelconque, pendant<br />

tout ou partie de I'année.<br />

Le réseau hydrographique de l'Adamaoua est extrêmement important en raison de la<br />

position centrale du plateau. En effet, le Lom, le Djerem et le Meng font partie des<br />

affluents de la Sanaga. La Sanaga qui est le plus grand fleuve du Cameroun, se jette dans le<br />

Golfe de Guinée. Il draine tout le versant sud de I'Adamaoua. Le Djerem prend sa source<br />

vers 1.100 mètres d'altitude, à I0 km de Meiganga, dans cet important château d'eau du<br />

Cameroun qu'est le Plateau de l'Adamaoua. Il reçoit deux affluents importants de la rive<br />

droite :<br />

- la Vina Sud, issue des montagnes à I'est de Ngaoundéré vers 1.600 mètres, susceptible<br />

d'être aménagé pour I'hydroélectricité ,<br />

- le Béli ou Meng qui prend sa source dans la chaîne frontalière vers 2.000 mètres au<br />

nord./nord-est de Banyo :<br />

Enfin Ie Lom qui est aussi un affluent de la Sanaga prend naissance en Oubangui sur la<br />

bordure sud-est de I'Adamaoua.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SnGilCl/!99 25 Féwier2@


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FrqqEs socto-EcoNoMtouEs REGToNALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Le Faro, le Mayo-Déo font partie des afiluents de la Bénoué dans le nord-ouest de la régtol<br />

La Bénoué prend sa source à I 300 mètres d'altitude, à 25 km du nord de Ngaoundéré,la<br />

Bénoué a deux principaux affluents : le Kébi et le Faro.<br />

La Vina et la Mbéré alimentent le Logone occidental, qui prend sa source au nord de<br />

Ngaoundéré et Meiganga.<br />

B. I.A VEGETATION<br />

L'Adamaoua se caractérise par deux coupures phyto-géographiques nettes :<br />

- Au nord la limite de l'aire d'extension des savanes soudaniennes marquée par la<br />

falaise septentrionale.<br />

- Au sud, I'apparition des formations forestières semi-décidues de type guinéen ou<br />

congo-guinéen, constituée par la côte de 800 m bien qu'étant une limite moins<br />

évidente que la précédente.<br />

L'intervalle entre les deux frontières, d'une grande homogénéité physionomique,<br />

correspond au secteur soudano-guinéen typique, avec des paysages de savanes bien souvent<br />

arbustives ou arborées. Ces savanes sont dominées par I'omniprésence de deux<br />

essences arborées fondamentales, Daniellia oliveri et Lophira lanceolata. Cette formation<br />

présente une strate herbacée dominée par de nombreuses andropogonées à grand développement,<br />

pouvant atteindre en fin de cycle végétatifjusqu'à 2 et 3 m dans certaines zones.<br />

Ces espèces prolifiques sont soumises à l'érosion anthropique des feux, pâturages et<br />

défrichements culturaux.<br />

A signaler aussi le long des cours d'eau, une végétation pré-forestière où sont concentrées<br />

les forêts-galeries servant de refuge à de nombreux oiseaux et animaux. L'accumulation<br />

de l'humus issu de la décomposition des feuilles sèches rend ce milieu très riche et<br />

favorable aux activités agricoles : c'est pourquoi on assiste de plus en plus à la destruction<br />

de ces galeries pour I'extension des terrains de culture avec tous les inconvénients connus<br />

de l'essartage.<br />

2. tES INSTITUTIONS AGRICOTES DE TA PROVINCE DE I.'ADAMAOUA<br />

Les structures d'encadrement et de production jouent un grand rôle à tous les niveaux<br />

de I'activité agricole: encadrement, assistance, formation, amélioration des conditions<br />

techniques et économiques. On distingue trois grands types : les institutions publiques, privées<br />

et parapubliques. Leur impact sur le secteur agricole nécessite un développement.<br />

A. tES INSTIIUIIONS PUBTIQUES<br />

Les plus importantes sont celles qui concourent à I'encadrement de l'activité agricole à<br />

travers les services décentralisés du MINAGRL Ainsi, dans la province de I'Adamaoua<br />

comme dans toutes les régions similaires, il existe les structures ci-après :<br />

- Une Délégation Provinciale de I'Agriculture basée à Ngaoundéré;<br />

- Cinq Délégations Départementales de I'Agriculture respectivement à Ngaoundéré,<br />

Banyo, Meiganga, Tibati et Tignère;<br />

- 16 Délégations d'Arrondissement dont trois dans le département de la Vina, quatre<br />

dans celui du Mberé, trois dans le département du Mayo Banyo, deux dans le département<br />

du Djerem et quatre dans celui du Faro et Déo.<br />

- De multiples postes agricoles disséminés dans toute la région.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98Æ6,O1r99 26 Févnler 2@


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

En dehors de ces structures traditionnelles du MINAGRI, le Système National d'Alerte<br />

Rapide ( SNAR ) intervient dans la collecte, le traitement et la diffirsion des informations<br />

sur le stock et le prix des denrées alimentaires des diftrents marchés de la région. L'occasion<br />

est ainsi donnée aux divers intervenants du circuit de la commercialisation des denrées<br />

agricoles (producteurs, commerçants et consommateurs) de maîtriser, à travers une parfaite<br />

connaissance des prix, les transactions commerciales.<br />

Actuellement, les marchés qui font I'objet d'un suivi régulier sont ceux de Tibati,<br />

Meiganga" Ngaoundéré et Mbé.<br />

L'Institut de Recherche pour le Développement Agricole (IRAD ) s'occupe de la<br />

recherche agricole depuis 1996, et a développé et vulgarisé plusieurs variétés végétales<br />

telles que la patate douce, 2 vanétés,le manioc, 03 variétés et animal, telle que la race<br />

wakwa chez les bovins.<br />

Sur le plan des techniques, I'IRAD a mis sur pied la technique des banques founagères,<br />

I'utilisation des résidus de récolte pour I'alimentation du bétail, ainsi que la mise en réserve<br />

du foin de pâturage naturel et la vulgarisation des espèces fourragères (Bracharia,<br />

stylosanthes).<br />

Afin de renforcer la capacité de I'IRAD, une convention générale de collaboration a été<br />

signée entre le MINAGRI et le MINREST dans le cadre de l'exécution du PNVA (Programme<br />

National de Vulgarisation agricole).<br />

Les missions assignées à I'IRAD dans ce cadre sont les suivantes :<br />

- Formation des cadres du PNVA;<br />

- Diagnostic des problèmes des paysans;<br />

- Mise en place des tests en milieu paysan;<br />

- Organisation de journées .<br />

En dehors des institutions publiques sus-citées, les structures privées concourent également<br />

à I'encadrement des activités agricoles.<br />

B. I-ES INSTITUTIONS PRIVEES<br />

Les structures privées d'encadrement agricole sont moins nombreuses dans l'Adamaoua<br />

que dans les provinces du Nord et de l'Extrême-Nord. Les plus importantes sont les ONG<br />

missionnaires et particulièrement celles de I'Eglise Evangélique.<br />

L'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun (EELC) a mis en place des structures<br />

s'occupant de l'animation et de la wlgarisation à travers des groupes cibles dans tous les<br />

départements de la province.<br />

Deux coopératives contribuent aussi à I'encadrement du monde rural : I'IDD et la<br />

SCAP.<br />

- La Société Coopérative Agro-Pastorale (SCAP) intervient dans trois des cinq départements<br />

de la province, en approvisionnant les paysans en intrants et matériels agricoles<br />

et en les aidant à mieux commercialiser leurs produits agricoles.<br />

- La et IDD sont des sociétés commerciales qui mettent à la<br />

disposition des paysans des intrants et matériels agricoles de haute qualité (semences<br />

de mals améliorées, chamres, pulvérisateurs, houes,... ).<br />

Le mouvement associatif, récent dans la région, regroupe essentiellement les organisations<br />

rurales qui voudraient pallier I'absence des ONG d'encadrement.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrS,t36rO1/199 27 Février 2@


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

En I'absence des "intermédiaires" que sont les ONG les organisations rurales (OR) sont<br />

les plus dynamiques dans la province de I'Adamaoua. En fewier 1999,773 organisations<br />

rurales étaient actives dans la région dont 631 localisées dans le département de la Vina.<br />

Depuis 1994, sur 859 dossiers 87 seulement sont encore en étude ou ont été rejetées.<br />

Les organisations rurales très dynamiques s'occupent de l'élevage, I'agriculture et de<br />

I'artisanat.<br />

L'évolution du nombre d'OR de 58 en 1994 à 757 en 1998 donne une idée dans le<br />

tableau ci-dessous de leur utilité dans la région.<br />

Tab no tl : Statistiques sur les OR inscrites au registre COOP/GIC de la province de<br />

I'Adamaoua<br />

Type d'organisation rurale 1994 1995 1996 1 997 1998<br />

Total des organisations coopératives 58 313 510 687 757<br />

de base<br />

Total des unions<br />

Total des fédérations<br />

2<br />

0<br />

8 13<br />

33<br />

Total général 60 321 520 698 773<br />

En dehors de ces structures, d'autres institutions apportent également un appui aux<br />

paysans en leur fournissant soit des semences, soit des pesticides, soit le petit matériel agricole.<br />

Ce sont la SCAP,I'IID, ADER, PELINGUET.<br />

C. tES STRUCIURES PARA-PUBLIQUES : [E PROGRA /lME NAIIONAI DE VUIGARISATION<br />

AGRTCOTE (PNVA)<br />

Lancé dans la Province de l'Adamaoua en 1992,le PNVA assure I'encadrement technique<br />

des paysans, qui constitue la pierre angulaire de la nouvelle politique agricole. C'est<br />

l'instrument d'exécution et de relais par lequel passe toute innovation susceptible d'engendrer<br />

le progrès grâce au système mis en place de'Îisitant training".<br />

Les objectifs du Pln/A à court terme sont de renforcer la compétence des services de<br />

vulgarisation agricole, de relever la qualité et la perfonnance du personnel de vulgarisation<br />

et d'améliorer I'efficacité des services d'appui, le système d'information et le suiviévaluation.<br />

L'objectif à long terme, est d'améliorer la productivité agricole et le niveau de vie de<br />

paysans.<br />

Le programme de vulgarisation comprend :<br />

- la réorganisation et le renforcement des structures de vulgarisation, la dotation de<br />

moyens matériels et financiers suffisants,<br />

- la formation régulière et continue du personnel de vulgarisation,<br />

- I'amélioration des liaisons entre la vulgarisation et la recherche. Sur le terrain, des<br />

équipes pluridisciplinaires de recherche participative en milieu paysan composé<br />

d'agronomes, d'agro-économistes, de zootechniciens et de forestiers assurent cette<br />

liaison.<br />

Le programme couvre actuellement tous les départements, soit cinq régions de vulgarisation<br />

et emploie, en 1998, 139 cadres techniques et l1 personnels d'appui.<br />

Il dispose, pour la mobilité du personnel d'un parc automobile de 8 véhicules et de 5l<br />

motocyclettes, et pour les besoins de démonstration sur le terrain et de formation du personnel<br />

de vulgarisation, d'un important matériel technique et outils oratoires seryant aux<br />

MINPAT / Projet PN UD-OPS CMR/Sit)6rOl /199 28 Fêvrier ffi<br />

5<br />

3<br />

7<br />

3


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

démonstrations et à l'apprentissage dans les champs et les sites de tests participatifs en<br />

milieu paysan.<br />

Depuis le lancement du PNVA dans la province de I'Adamaoua" plusieurs sessions de<br />

formation ont été organisées à I'intention des cadres : des formations de Quinzaine (FQ)<br />

pour les AYZ (Agent de Vulgarisation de Zone), des Ateliers Mensuels de Revue des<br />

Technologies pour les TSR (Technicien Superviseur Régional), des séminaires spécifiques<br />

dans des domaines variés (communication, utilisation des outils,...).<br />

Par ailleurs, plusieurs recommandations techniques de production ont été enseignées<br />

aux paysans relatives notamment à la première culture après le manioc, le mats, concernant:<br />

Le respect des densités (80 x 50); le choix et la conservation des semences; les techniques<br />

de conservation en stock, les techniques de fertilisation minérale; la valorisation du<br />

parcage pour la production des céréales en général; les techniques de traitement des semencÆs<br />

mais, miVsorgho,...) ; enfin, les techniques de bouturage de la patate douce ; les choix<br />

et techniques de plantation des semenceaux d'igname; la lutte contre le striga; les choix des<br />

boutures de manioc et semis en ligne et, par ailleurs le respect de densités de l'arachide.<br />

3. TA PRODUCTION AGRICOTE<br />

La Province de I'Adamaoua se présente actuellement comme une région stratégique en<br />

matière agricole, non seulement pour la partie septentrionale du pays, mais aussi pour I'ensemble<br />

du Cameroun. En effet, ses conditions agro-climatiques lui permettent de supporter<br />

la plupart des cultures se pratiquant dans tout le reste du pays. Cependant, seule sera<br />

retenue ici l'évaluation de la production de cultures dont I'importance alimentaire etlou<br />

économique sont indubitablement reconnues.<br />

Dans I'Adamaoua, il n y a pas, à proprement parler, des pénuries alimentaires. La région<br />

étant autosuffisante à plus de 90oÂ, il n'y a pas de famine, mais des zones de mauvaise<br />

distribution alimentaire.<br />

Le taux de couverture en céréales est de l'ordre de 90Yo. Toutefois, la gestion des stocks<br />

d'urgence dans la region est nécessaire et pourvoirait à sa régulation de zones à excédent<br />

de production vers des zones à déficit de production, le déficit alimentaire structurel<br />

n'existant pas. Les stocks d'urgence concernent les céréales, en général, qui peuvent être<br />

conservées dans ces conditions.<br />

Pour les autres produits, il s'agit de faciliter la répartition des récoltes en fonction des<br />

productions : May-Banyo, par exemple, ne cultive ni igname, ni miVsorgho et très peu<br />

d'arachide, mais se place parmi les premiers producteurs de maïs et surtout de banane/<br />

plantain...<br />

A TES PRINCIPAI.ES CUITURES<br />

Les cultures pratiquées dans la Province, très variées, sont principalement : le mais, le<br />

sorgho, le manioc, I'igname, la patate, l'arachide, la banane/plantain, le macabo/taro et<br />

deux cultures de rente, le coton, dans la Vina et le cafe dans le Mayo-Banyo.<br />

Une agriculture irriguée est pratiquée, mais de petite dimension et localisée essentiellement<br />

dans les bas-fonds : elle comporte le riz (vers Tibati), le maïs de contre-saison et les<br />

cultures maraîchères.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrSiOGrOl/!99 29 Féwierffi


STRUCTU RES D'ENCADREMENT<br />

AGRTCOLE (1998-1999) ,<br />

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Dlgation pwirrciale<br />

Dlgatlonsdpartementales<br />

Dlgationsd'anondissements<br />

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* Postes agricoles<br />

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ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Les précipitations étant importantes dans la région (en moyenne 1500 mm), on utilise<br />

principalement I'eau de pluies. Les maraîchers puisent dans de petits puits dans les<br />

rivières.<br />

A noter, cependant en saison sèche, des problèmes de tarissement parfois très importants,<br />

les sols de la région étant très permeables, les nappes phreatiques vont très en<br />

profondeur : c'est toute la région qui est concernée par ces problèmes de tarissement.<br />

q. les culfures vivdères<br />

Compte tenu des conditions favorables citées plus haut, il existe une kyrielle de cultures<br />

vivrières dans la province de l'Adamaoua, outre les cultures de base. La plupart d'entre<br />

elles (piment, gombo, tomate, oseille de Guinée, légumes indigènes) sont produites en<br />

association avec les principales cultures (mais, sorgho, igname). Hormis quelques<br />

tubercules bisannuels ou pluriannuels, I'activité agricole se pratique uniquement en saison<br />

de pluies. Il existe par ailleurs quelques cultures pratiquées en deux cycles. Les cultures les<br />

plus rémunératrices sont les tubercules telles qu'igname, patate, manioc, les céréales,<br />

essentiellement le mais, et les légumineuses dont I'arachide en particulier.<br />

- I-e sorgho de saison de pluies se cultive en rotation avec le coton et souvent<br />

I'arachide. L'utilisation des engrais est ici rare puisque le sorgho profite de l'encadrement<br />

offert au coton, culture de rente par excellence. La production, ainsi que les<br />

surfaces cultivées sont relativement restreintes.<br />

- Le maïs constitue une des principales cultures viwières de la region du fait de son<br />

adoption par la majorité des agriculteurs au détriment du mil et du sorgho. Ce<br />

phénomène est en grande partie stimulée par I'installation de la société Maiserie du<br />

Cameroun (MAISCAM) et tout ce que cela comporte (cf supra) à une trentaine de<br />

kilomètres de la ville de Ngaoundéré. Les superficies cultivées sont de l'ordre de<br />

45.000 ha, avec des rendements de l'ordre de 2300 kgftta, situant l'Adamaoua en<br />

troisième position dans le classement national.<br />

Il existe deux cycles de production du mais, bien que la production du second cyole,<br />

insignifiante, amène à s'interroger.<br />

Cette production, en augmentation depuis une décennie, a pris le deuxième rang,<br />

derrière le manioc, dans le classement régional.<br />

- L'arachide a été, avant I'introduction du coton, I'une des plus importantes cultures<br />

d'exportation de la région. Elle se fait en un seul cycle en dépit du caractère<br />

commercial dont elle bénéficie. Les productions demeurent faibles et comparables à<br />

celles du sorgho ou du Taro/lvlacabo. Les autres légumineuses, en particulier le<br />

haricot, le voandzou ou le sésame sont des cultures vivrières.<br />

- La culture du haricot qui comporte deux cycles de production, constitue pour les<br />

populations, une source des protéines végétales. On cultive indiftremment le haricot<br />

rouge ou blanc, ainsi que le niébé dont la production est également restreinte comparativement<br />

à celle des autres produits.<br />

- La culture des ignames a les meilleurs rendements de la province de I'Adamaoua<br />

(9576kglha) bien qu'elle soit limitée dans l'espace ; les superficies annuellement<br />

exploitées variant entre 300 et 475 hectares et les productions sont comprises entre<br />

1120 et 3000 tonnes. Comme celle de I'arachide, la culture des ignames est<br />

relativement rémunératrice.<br />

- Les productions maraîchères et fruitières revêtent une grande importance dans la<br />

région : on cultive des avocatiers, des manguiers, des goyaviers, des anacardiers. Les<br />

plantes sont produites en particulier dans la ferme de multiplication de Ngaoundéré,<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrS,OGrtCltgg<br />

30<br />

Féwier2ffi


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

mais également dans les diftrentes pépinières départementales des services du<br />

MINEF.<br />

b. les cullures commercioles<br />

- Le coton a été introduit dans le Grand Nord en l95l par la CFDT. Dans I'Adamaou4<br />

sa production, et les surfaces cultivées très limitées se concentrent, dans les localités<br />

limitrophes à la province du Nord, dans le département du Mayo Rey. On estime que<br />

185 ha de superficies y sont exploitées.<br />

- Le café robusta cultivé uniquement dans le département du Mayo Banyo, dans la<br />

localité de BankinL couwe une superficie de 6 822 ha. La production moyenne étant<br />

de I'ordre de 2 995 tonnes, les rendements, qui varient avec les conditions du milieu<br />

sont évalués à un peu plus d'une demi-tonne à I'hectare.<br />

- La production du blé seule culture commerciale du département de la Vina, a freiné<br />

son développement à cause de I'accroissement exponentiel des coûts de l'activité.<br />

La banane plantairç le tabac sont aussi, à moindre débit, également cultivés.<br />

On peut dire que I'Adamaoua présente une certaine potentialité inexploitée à développer<br />

les cultures commerciales ; si la préference est donnée aux cultures viwières, c'est qu'elles<br />

sont immédiatement écoulées sur le marché local ou provincial, donc immédiatement<br />

rentables, alors que les autres produits deviennent d'exploitation coûteuse et par<br />

conséquent de moindre profit.<br />

T3F n" 12 : Production agricole de la campagne 1997/98 par département (en tonnes)<br />

Départements Faro et Déo D1èrem Mayo-Banyo Mbéré Vna Total<br />

Cuftures<br />

Mais 8.630 6.000 16.745 7.600 17.073 56"048<br />

MiUsorgho<br />

Manioc<br />

lgname<br />

Patate<br />

17.903,3<br />

12.351,5<br />

1.474,9<br />

1.<br />

12.OOO<br />

2.000<br />

2.800<br />

450<br />

2. 500<br />

1.267,5<br />

55.930,2<br />

3.693,6<br />

5.889<br />

4.885,3<br />

44.405<br />

26.947<br />

6.088<br />

24.056,1<br />

125.136,7<br />

34.115,5<br />

19.102.3<br />

Arachide<br />

Banane/plant<br />

Macoboftaro<br />

Café<br />

Coton<br />

vtvfler 42184.9 800 4 99<br />

386,2 1.842<br />

2.616,9<br />

1.000<br />

1.209,9<br />

3.300<br />

1.152,6<br />

I<br />

4AO<br />

10.544<br />

5.003<br />

2.327<br />

2.209_ 7.454,2<br />

12.753,9<br />

9.455,6<br />

708<br />

Source : Délegation Provinciale de l'Agriculture de I'Adamaoua, 1@.<br />

N.B. : Pour ce qui est de la production du mais, il faut ajouter, à la valeur ci-dessus, celle de MaTscam qui<br />

se situe autour de 20.000 T<br />

La province de I'Adamaoua a réalisé un tonnage de plus de 258.000 tonnes de produits<br />

vivriers pendant la campagne agricole 1997/95. La plus grande zone de production est la<br />

Vina avec plus de 38yo, suivie du Mbéré qui réalise 28,8yo de la production régionale.<br />

Le Département de Mayo qui totalise un des tonnages les moins élevés, se situe cependant<br />

en tête pour la production du Mais et de la banane/plantin.<br />

Le département du Faro et Déo est spécialisé dans la production du miVsorgho.<br />

2.327<br />

708<br />

B. I-ES GRANDES ZONES DE PRODUCIION<br />

Les produits vivriers sont cultivés dans l'ensemble sur toute la province, répondant<br />

d'abord aux besoins immédiats des marchés locaux, et diminuant ainsi les coûts des<br />

intermédiaires. Cependant, certains départements se distinguent par au moins une spécialisation<br />

dans leurs cultures. Ainsi Mayo-Banyo et Vina se partagent 60 yo de la production<br />

du maïs. Faro et Déo produisent 75 Yo du miVsorgho de la province. Le Manioc est cultivé<br />

presque en totalité par les départements de Mbéré (plus de 44 Yo) et de Vina (plus de 35%)<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrS,Q6rO1t99 3l Février 2m


ETUDES SOCIGECONOMIOUES RÉGIONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

et plus des 3/4 de la production d'igname provient de la Vina. Quant aux cultures commerciales,<br />

Mayo-Banyo et Vina ont respectivement l'exclusivité du cafe et du coton. On<br />

pourrait encore parler d'exclusivité pour May-Banyo qui produit la presque totalité des<br />

bananes-plantains.<br />

En ce qui concerne les cultures cornmerciales notamment, il y aurait lieu d'étudier<br />

l'encouragement de ces spécialités. Etant donné la rentabilité générale insuffisante de ces<br />

produits, les petites exploitations, réparties sur chaque département comme le cas de I'arachide,<br />

pourraient générer plus de profits gérés autrement (par regroupements, par<br />

exemple...).<br />

La Vina" lvlbété, Faro et Déo qui couwent tout le Nord et l'Ouest de la province<br />

réalisent ensemble 83 Yo de la production viwière de I'Adamaoua. L'Ouest étant de loin la<br />

région ta plus fertile avec plus de 67 o de ces produits dans les départements du Mbéré et<br />

Vina réunis. La Vina seule produisant près de 2/5 de récoltes confirme ici son rôle de<br />

capitale de la région. A I'Est, Djerem est le moins prospère, Mayo-Banyo ayant pu se<br />

distinguer par certaines spécialités comme cité plus haut.<br />

C. EVOI.UTION TENDANCIEI.I.E DE TA PRODUCIION AGRICOI.E<br />

On assiste, quant à la production agricole à un grand virage économique et social. En<br />

effet, région essentiellement pastorale, l'Adamaoua présente, aujourd'hui, une production<br />

végétale croissante d'année en année. Cet essor de l'agriculture de la province résulte de<br />

l'action synergique de plusieurs facteurs. La gestion des PNVd leurs structures d'encadrement,<br />

leur infiltration dans les zones de production ont contribué à révolutionner de<br />

façon significative le paysage agricole. Grâce à ce programme, les populations de la région<br />

ont adopté des techniques modernes de production : usage des semences améliorées du<br />

mars, patate, manioc, igname, des engrais et des pesticides. Par ailleurs, plusieurs conventions<br />

lient ce programme à certaines sociétés commerciales telles que Rhône Poulenc,<br />

Palmol, Hydrochinç qui æuwent dans le secteur des intrants agricoles.<br />

Par ailleurs, l'impact des grandes décisions nationales à caractère économique, à savoir<br />

la baisse du pouvoir d'achat des camerounais résultant de la réduction substantielle des<br />

salaires dans la Fonction publique, doublée de la dévaluation du franc CFA' survenues<br />

respectivement fln 1993 et début 1994 ont joué un rôle non négligeable dans la relance de<br />

l'activité agricole de la province de l'Adamaoua en particulier.<br />

Tab n" 13 : Evolution de la production agr<br />

Maïs<br />

Mil/sorgho<br />

Manioc<br />

lgname<br />

1995/96 1996/97 1997/98<br />

46.855<br />

23986,2<br />

109.088<br />

30.413<br />

56.048<br />

24.056,1<br />

125.136,7<br />

34.1 15,5<br />

Patate 11.580,6 15.988 18.226 20.283 19.102,3<br />

197.071 213t:646 230.625,2 258.458'6<br />

Banane/Plantain<br />

Macaboltaro<br />

Café Robusta<br />

Coton<br />

39.665,1<br />

24.572<br />

81.847.4<br />

13.427,9<br />

18.252<br />

5.983,7<br />

850<br />

42.174<br />

24.248<br />

85.556<br />

29.105<br />

11.976<br />

6075,s<br />

115<br />

44.999<br />

26.673<br />

92.486<br />

31.262<br />

13.400<br />

7.981<br />

700<br />

645<br />

12.947<br />

6.901,5<br />

2.327<br />

753<br />

Source : Oetegation Provinciale de l'Agriculture de l'Adamaoua, 1S<br />

Il résulte de ces phénomènes concomitants que l'Adamaoua connaît une nette progression<br />

depuis plus de cinq ans, surtout en ce qui concerne les produits vivriers dont la<br />

production a doublé durant cette période. En effet, seule la culture du miVsorgho présente<br />

les mêmes résultats avec plus ou moins de baisse depuis 5 ans, les autres produits notent<br />

Ml NPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SrOGrOI I99 32 Féwier2ffi<br />

12.753,9<br />

9.455,6<br />

2.327<br />

708


ETUOES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'AOAÀ4AOUA<br />

une progression nette qui atteint en 1998, pour l'igname, deux fois et demie le tonnage<br />

relevé en 1994 : c'est de loin la plus haute croissance. Les autres cultures atteignent èn<br />

moyenne 40 % de croissance durant la même période, avec une pointe de 64Yo concernant<br />

les patates, ce qui est un résultat très prometteur si l'on prend en considération les moyens<br />

parfois encore rudimentaires employés et la carence d'intrants malgré tous les progrès<br />

développés. De même, les cultures commerciales évoluent également à la hausse et particulièrement<br />

le coton et le cafe robusta. Dans cet ordre d'idées, la production du coton est<br />

passée de 597 tonnes en 1993 à 708 tonnes en 1997198, soit une augmentation de 18,5 yo<br />

en cinq ans. C'est le même constat que I'on peut faire pour le cafe robusta puisque la<br />

production a augmenté de 173 oZ au cours de la même période.<br />

D. PROTECTION DES CUI.IURES ET DES DENREES SIOCKEES<br />

I"a protection des cultures et des dérivés stockés concerne, bien entendu, aussi bien les<br />

cultures viwières que les cultures de rente. Les principaux parasites des cultures viwières<br />

dans la province de I'Adamaoua sont les termites, les , les coléoptères, les<br />

mouches blanches, I'anthractnose, les chenilles foreuses des gousses, les charaçons des<br />

bananiers, etc. Læs ennemis des cultures fruitières et maraîchères sont les pucerons, les<br />

fourmis, les chenilles, les termites, la cercosporiose et la pourriture. Quant aux denrées<br />

stockées, elles sont attaquées par le sitophilus et le gramarius.<br />

Les dégâts causés par ces parasites sur les cultures sont parfiois très importants et varient<br />

selon les localités. Ainsi, les chenilles défoliatrices ont dévasté 3 600 ha de cafe robusta<br />

dans le département du Mayo Banyo en 1998, 2 700 ha de ceréales et aussi le mars, le<br />

sorgho et le mil ont été attaqués par les termites. Les mouches blanches ont ravagé 260 ha<br />

de tubercules (manioc et igname).<br />

Le tableau ci-dessous fait état des diftrents traitements opérés par les services<br />

techniques compétents au cours du 2ème semestre 1998.<br />

Tab n" 14: Présentation<br />

ue des traitements<br />

de cuftures Surface Parasdes crbles Localités<br />

1. Vivrières<br />

356 ha termites, charançons,<br />

mosaïque, mille pattes<br />

25 ha - Vina<br />

pucerons, fourmis Djérem<br />

- termites, pucerons Djérem<br />

2996 tonnes sitophilus, gramarius Vina<br />

5. Café 301 ha dursban, sumithion Mayo Banyo<br />

2. Maralchères<br />

3. Fruitiers<br />

4. Denrées stockées<br />

L,orsqu'on rapproche ces chiffres de ceux des dégâts cités plus haut, les interventions<br />

de traitement sont insignifiantes et expliqueraient plutôt les pertes subies : 3600 ha de cafe<br />

ont été dévastés à Mayo-Banyo en 1998 et seulement 301 ha ont été traités ; 3600 ha de<br />

céréales ont été détruites, et I'on ne fait état d'aucun traitement à ce sujet... Même si les<br />

chiffres des pertes concernent l'année entière, tandis que le tableau des interventions ne<br />

reflète que l'activité des 6 derniers mois, même si la fiabilité de ces rapports est plus ou<br />

moins discutable, il y a incontestablement beaucoup à faire aussi bien en ce qui concerne<br />

le traitement qu'en ce qui se rapporte à la prévention. Tout d'abord, la lutte phytosanitaire<br />

est actuellement limitée à quelques localités d'envergure des provinces de la Vina et<br />

Djerem notamment et concerne seulement les grandes plantations. Que Maya-Banyo et<br />

Djerem qui sont les moins productifs soient protégés s'entend, mais que Faro et Déo et<br />

Mbéré qui sont parmi les plus rentables ne le soient pas, explique I'immensité des pertes.<br />

Il y a lieu d'étendre d'urgence la protection des récoltes à toute la province de façon<br />

pragmatique et structurée en visant toujours la maximisation de la rentabilité : tous les<br />

efforts et investissements faits en amont pour développer la production ne doivent pas être<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrSnG,Ol /tgg<br />

-a<br />

JJ<br />

Féwier@


ETUDES SOCIèECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

réduits à néant en aval à cause d'un manque de prévention ou de traitement, du produit<br />

arrivé à sa phase finale.<br />

4. tE FINANCEMENT DE I'AGRICUTTURE<br />

A I'instar des autres regions du pays, le financement de l'activité agricole est assuré par<br />

le Fonds d'[nvestissement des Micro-projets Agricoles (FIMAC).<br />

Le Programme FIMAC est la principale composante du Projet Sécurité Alimentaire<br />

chargé du financement d'investissements des micro-réalisations agricoles et communautaires.<br />

La situation de reconstitution des fonds faite au 3l octobre 1998 était la suivante :<br />

- 243 groupes communautaires ont été finances à ce jour dont 64 % dans le département<br />

de la Vin4 I8.5 % dans celui du Mbéré, 7 Yo, 6 Yo et 4 7o respectivement dans<br />

les départements du Mayo Banyo, du Faro et Déo et du Djerem;<br />

- sur l'ensemble des groupes financés, 7l % seulement sont à jour alors que l7l<br />

groupes communautaires n'ont pas honoré toutes leurs échéances de remboursement.<br />

- le montant global de crédit octroyé est de 368.191.615 F CFA dont plus de 76%o<br />

distribués aux groupes basés dans le département de la Vina ;<br />

- le montant remboursé est de 107.653.466 F CFA5 soit un taux de reconstitution de<br />

fonds de 55.7 o seulement.<br />

Tab n" 15 : Situation de reconstitution des fonds au 31 octobre 1998<br />

Dépar- Gpe Gpes Gpes Montant<br />

ements s f,na- à jour en<br />

ncés<br />

Vina<br />

Mbéré<br />

çaro &<br />

Déo<br />

156<br />

45<br />

15<br />

35<br />

I<br />

14<br />

retard<br />

crédit<br />

Montant Montant Montant Montant Taux Cré- Achevé<br />

échu (B) Remboursé en retard antici- de dit Montant<br />

(A)<br />

Pation C rembo Nom<br />

urst<br />

)jérem 10 1 9 16.120.000 5.851.000 3.150.500 2.700.500 0 53,84 .t<br />

500.000<br />

M.Bqnyo 17 12 5 14.015.350 4.529.100 3.718.650 875.000 64.550 80,95 s r.+gs.SoO<br />

Total 243 71 172 368.191.615 192j28235 107.653.466 85.583.544 1.108.r/5 sS,Zt 35 16.439.500<br />

Source : Cellule Proûnciale du FIMAC, Adamaoua.<br />

A/B+C<br />

121 282.883.380 155.888.420 81.151.166 74.845.754 ,t08.500 52,02<br />

36 41.893.885 18.405.715 11.622.650 6.968.790 185.725 62.51<br />

1 13.279.000 7.454.OOO 8.010.500 193.500 750.000 97,64<br />

Dans la perspective des crédits de deuxième génération, trois institutions de microfinances<br />

(IÀdF) ont signé des contrats avec la Délégation Provinciale de I'Agriculture de<br />

I'Adamaoua. C'est d'une convention de partenariat pour la poursuite du financement des<br />

projets des groupes sociaux qu'il s'agit. Les IMF sont le CECR" le CNCD et I'ICBC.<br />

Les fonds qui seront gérés par les IMF sont ceux, provenant des remboursements des<br />

prêts FIMAC de première génération qui doivent être recyclés dans une deuxième<br />

génération de crédits gérés collectivement par les bénéficiaires à travers ces trois structures<br />

financières de proximité et autonomes. L'objectif final étant de rapprocher les groupes<br />

communautaires financés du système bancaire formel.<br />

Les crédits de deuxième génération ouvrent une nouvelle perspective de resserrement<br />

des liens entre les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) et les groupes ruraux<br />

pour qu'ils aient de nouveau accès au crédit, mais dans une nouvelle formule de type privé<br />

et bancaire.<br />

II faut rappeler que les fonds déposés dans les COOPEC demeurent la propriété de<br />

I'Etat camerounais. Il est précisé dans la convention de partenariat que le transfert des<br />

2A 10.679.000<br />

8 1.826.000<br />

3 1.939.000<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrS,O6,01 t99<br />

34<br />

Féwier20@


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Province de |ADAMAOUA<br />

fonds d'une localité à une autre peut être justifié par le faible taux d'utilisation (c'est'à-dire<br />

inferieur à25Yo), une mauvaise gestion de fonds et une faible rentabilité dudit fond.<br />

Les groupes ruraux éligibles sont aussi bien ceux ayant déjà bénéficié des crédits<br />

FIMAC première génération que ceux qui n'ont pas encore été bénéficiaires. Toutefois, les<br />

groupes bénéficiaires des crédits de première génération encore redevables et affiliés à la<br />

COOPEC, ne peuvent prétendre à un nouvel emprunt tant que les premiers crédits ne sont<br />

pas remboursés intégralement.<br />

En ce qui concerne la province de I'Adamaoua, les fonds reçus par les IMF sélectionnés<br />

sont de 9.030.500 F CFÀ 5.530.785 F CFA et 7.843.050 F CFA, respectivement pour le<br />

CNCD, le CECR et I'ICBC<br />

L'intervention d'organisme financier tels que le FIMAC dans le domaine agricole, a eu<br />

un effet certain notamment dans I'Adamaoua où il a eu une intense activité.<br />

En outre, il ne faut pas perdre de we que l'éclosion du mouvement coopératif, suite à la<br />

promulgation de la loi sur les libertés d'association en 1990, à amené les agriculteurs à<br />

mieux s'organiser à travers les GIC et les Coopératives, et à améliorer, par conséquent,<br />

leurs productions agricoles. Ces groupements d'agriculteurs bénéficient très souvent du<br />

soutien des ONG et de I'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun.<br />

À tES PRIX AGRICOI.ES<br />

Le suivi des prix des denrées agricoles est assuré par le système National d'Alerte<br />

Rapide (SNAR). Ce suivi concerne six produits alimentaires de base : le maïs, le miV<br />

sorgho, le manioc, l'igname, l'arachide et la patate. Les informations sur les prix et les<br />

stocks de ces denrées sur les marchés sont régulièrement collectées et diffitsées chaque<br />

semaine par la CRTV.<br />

Le prix moyen de ces produits durant le semestre allant de juillet à décembre 1998 est<br />

détaillé dans le tableau suivant :<br />

Tab n" ,l6 : Prix moyen des denrées alimentaires pendant la période juilletdécembre 1998 (F.CFA)<br />

Mois Juittet Aott Septembre Octobre Novembre Décembre Unité de Etalon de<br />

Cufture<br />

Poids mesure<br />

Mit/Sorgho 18.000 17.500 16.000 12.000 12.600 13.600 '100 kg ) Sac<br />

Arachide 35.000 32.000 28.000 20.250 19.000 26.400 90 kg )<br />

Manioc 12.000 12.OA0 9.500 9.250 9.000 8.700 70 kg )<br />

patate 400 300 20O 20O 2O0 200 4 kg ) tas<br />

lgname - - - - 1'000 1'000 9kg )<br />

Source : Délegation Provinciale de I'Agricutture (1@) ( Rapport Semestriel >, Ngaoundéré.<br />

N.B. : Pour ta patate, il s'agit des tas de 4 kg et de 9 kg pour I'igname. Le prix du mai's, du mil/sorgho sont ceux des sacs de<br />

10 kg, 90 kg pour l'arachide et 7O kg pour le manioc.<br />

Les prix des denrées agricoles fluctuent en fonction du calendrier de production. Ainsi,<br />

le prix du mais est plus élevé pendant les périodes de préparation (en mars et de culture<br />

aux mois d'avril et de mai) que pendant la période des récoltes (en octobre), où les prix<br />

chutent. C'est le cas également du miUsorgho, du manioc, dela patate et de I'igname. Par<br />

contre, le prix des arachides évolue aussi selon le calendrier agricole mais à contrario des<br />

autres produits. Ainsi, c'est au cours du mois de novembre, qui correspond à la période de<br />

jachère, que les prix sont les plus élevés. Alors qu'à la période des récoltes, aux mois de<br />

juillet et août, les prix atteignent leur plus haut niveau.<br />

Ici la loi commune de I'offre et de la demande explique les fluctuations des cours : une<br />

gestion des récoltes et des semis, bien organisés et préventifs pourraient stabiliser,<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,OGIC1l99 35 Féwier ffi


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Province de IADAMAOUA<br />

minimiser les écarts et enrayer la spéculation pernicieuse. Bien que répondant au même<br />

phénomène économique les variations de prix des autres intrants tels qu'engrais et<br />

insecticides paraissent tout de même plus anarchiques. En effet, le même engrais composé<br />

vendu à 11.000 CFA à Ngaoudéré atteindra au même moment 14.000 CFA à Banyo au<br />

Merzanga Ou bierç toujours à titre d'exemple, le même engrais simple (urée) coûtera à<br />

Meigan et Ngaoundéré 12.000 CFA et 9.000 CFA à Tibati mais I 1.250 CFA à Tignère. En<br />

ce qui concerne les insecticides, c'est la même chose : on peut rencontrer un écart pour le<br />

prix d'un même produit à I'intérieur d'une même ville : l'atrazine, peut être vendu entre<br />

1.650 F et 2.000 à Ngaoundéré mais 1.800 F à Meiganga - le kocide a un prix diftrant<br />

dans chaque ville : un sachet est vendu 450 F pour 50 kg à Banyo, 600 F pour 100 kg à<br />

Meiganga, 450 F pour 75 kg à Ngaoundété et 500 F pour 40 kg à Tibati...<br />

On peut supposer que le besoin diftre selon les villes ? mais la seule logique à rechercher<br />

est celle d'une solution : la prévision des besoins doit être évaluée et des réserves<br />

établies et même contrôlées de façon à permettre un accès uniforme de toute la province à<br />

ces produits de base. L'expérience du SNAR concernant les produits alimentaires pourrait<br />

s'étendre aux autres intrants tels que cultures commerciales, engrais, insecticides...<br />

Le tableau ci-après illustre de façon détaillée les fluctuations des prix des insecticides.<br />

Tab no 17 z Prix des insecticides dans la Province de I'Adamaoua<br />

Banvo Meiganga Ngaoundéré<br />

Cyperel 50<br />

Cyperel 12<br />

Actellic (2%)<br />

Actellic 50<br />

Etrofolan<br />

5.500 F/l<br />

16.000 F;<br />

5.s00 F/l<br />

16.000 F;<br />

7.OOO FA<br />

5.000/1<br />

7OO FA<br />

600 F/sachet de<br />

50 kg<br />

Decis<br />

Dursban<br />

lGraté<br />

9.000F/l<br />

12.000F4<br />

550Ffl de 50 ks<br />

Tab n" 1E : Prix dans la Province de I'Adamaoua<br />

Glypoxate<br />

Gramoxone<br />

Atrazine<br />

Rondup<br />

Diuron<br />

Mamba<br />

Primextra<br />

Ridomil pls<br />

Kocide 101<br />

Manèbe<br />

Thioral poudre<br />

Benlate<br />

9.000F/l<br />

12.000F4_<br />

Banyo Meiganga Ngaoundérê Tibati Tignère<br />

5.550F/l<br />

900F/sachet<br />

50 kg<br />

450F/sachet<br />

50 kg<br />

3.500F/kg<br />

5.500F/l<br />

5.000t


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Province de I'ADAMAOUA<br />

B. I.ES CONTRAIiITES I.IEES A I.'ACTIVITE AGRICOI.E<br />

Malgré le poids des potentialités évoquées ci-dessus, la production agricole dans<br />

I'Adamaoua est confrontée à de nombreuses difficultés. Le niveau rudimentaire de<br />

I'outillage agricole ne permet pas d'optimiser la rentabilité des sols généralement difficiles<br />

à travailler, mais qui possèdent un atout de taille : I'aptitude à la mecanisation ; même la<br />

culture attelée, en usage depuis fort longtemps au Nord et à I'Extrême-Nord, n'en est<br />

encore qu'à ses débuts ici. De surcroît, la main-d'æuwe est rare et chère : le sarclage d'un<br />

hectare de mais coûte, par exemple, plus de 30.000 F.CFA dans l'Adamaoua, alors que le<br />

même travail s'effectue à moins de 15.000 F.CFA dans le Nord. A ces carences fondamentales,<br />

constituant des freins puissants, s'ajoute une contrainte majeurq I'inaccessibilité<br />

aux intrants agricoles ; soit les prix élevés (parfois dus à la spéculation) rendent leur acquisition<br />

très difficile, soit leur indisponibilité est totale et bloque complètement la production.<br />

La commercialisation qui se trouve aujourd'hui libéralisée est aussi exempte de toute<br />

subvention. La concurrence, ici, pourrait permettre de stabiliser les prix. Mais l'absence de<br />

produits sur le marché les fait au contraire grimper : libéralisation et subventions sont à<br />

réexaminer et des moyens doivent être mis en æuwe pour éradiquer les spéculations<br />

nocives. Outre ces facteurs bloquants directement liés à la production agricole de façon<br />

organique, l'écoulement des produits constitue également un handicap sérieux. En effet,<br />

cette province fait partie des régions les plus enclavées du pays. A part les tronçons<br />

Ngaoundéré-Mbé et Ngaoundal-Tibati, tout le reste du réseau routier devient quasiment<br />

impraticable pendant la saison pluvieusg bloquant les produits dans les zones de<br />

productiorq paralysant la province, I'isolant du reste du pays, et privant le pays d'un<br />

échange vital de part et d'autre étant donné sa situation géographique de zone de transit<br />

entre le Nord et le Sud.<br />

Mais le bilan négatif ne s'arrête pas là. A ces blocages s'ajoutent ceux<br />

techniques, institutionnels, financiers, humains du fait des mentalités, du relationnel et des<br />

compétences :<br />

- Institutionnel : Le soutien aux structures d'encadrement en place par des moyens<br />

adéquats de fonctionnement et d'investissement est primordial. Mais tous les effiorts<br />

reunis pour préparer et réaliser les programmes d'informatioq de formatiorç de<br />

soutien et d'aide aux paysans du PNVA et des autres organismes du même type,<br />

deviennent caducs si l'un des maillons de cet ensemble de personnes, participant à un<br />

même objectif de travail, est rompu : c'est cependant le cas de certains agents<br />

d'encadrement qui refusent de se déployer dans les villages. Il faut en connaître la<br />

cause (sécurité ? mauvaise formation d'approche ? ...) et les moyens de motiver les<br />

individus (accueil préparé, formation relationnelle étudiée, responsabilisation,<br />

reconnaissance du rôle par des avantages ou salaires encourageants...) Il se peut aussi<br />

que la crainte d'être bloqué dans une zone enclavée soit aussi déterminante.<br />

- L'enclavement qui ne permet pas, problème majeur, les flux des produits, empêche<br />

également les mouvements des hommes : il ne suffit pas de bien former des , il faut aussi leur donner les moyens d'accéder aux diftrentes zones<br />

de production qui les attendent: l'aménagement des pistes de desserte et des<br />

principales voies de communication s'impose.<br />

- Humains : La gestion des ressources humaines est un problème de fond de toute<br />

production. Outre les personnes participant au plan de développement agricole, il y a<br />

lieu, par ailleurs, d'optimiser la mise en place du système du parcage, qui consiste à<br />

rassembler le bétail dans des enclos et à récupérer les matières fecales des animaux<br />

pour les redistribuer (recyclées en tant qu'engrais) aux agriculteurs, en réglant les<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRS1136,01r99 37 Février 2@


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

conflits agro-pastoraux. Il ne faut pas oublier que la province était une region à<br />

coutumes pastorales exclusivement, qui ont été bousculées par l'instauration de<br />

grandes zones de cultures végétales. Il y a lieu ici d'organiser, de réglementer, de<br />

mettre tous les moyens législatifs, humains et techniques en place pour permettre une<br />

bonne intégration et maintenir le développement de ces deux secteurs en parallèle.<br />

- techniques : les techniques employées, encore très rudimentaires, sont un frein majeur<br />

à la production et à l'économie : il y a lieu de mettre tout en æuwe pour doter la<br />

province de moyens techniques adaptés permettant d'optimiser la rentabilité.<br />

- Financier : Tout d'abord, la baisse des prix des intrants est fondamentale. Par ailleurs,<br />

bien que la province soit la première consommatrice, dans tout le pays, des crédits du<br />

FIMAC, il y a lieu de revoir sérieusement à la hausse les financements, encore très<br />

insuffisants, octroyés par cet organisme ; en effet, le financement est le cæur du système,<br />

les flux financiers sa vie : l'insuffisance ou le retard du renflouement conduit à<br />

la sclérose partielle ou étendue et à plus ou moins grande échéance à la dislocation du<br />

système.<br />

C. EI.EVAGE<br />

Les activités pastorales dans la province de I'Adamaoua reposent sur Ia Délégation<br />

Provinciale de I'Elevage qui comprend :<br />

- cinq secteurs localisés dans les chefsJieux des cinq départements (l.lgaoundéré,<br />

Meiganga, Tibati, Banyo et Tignère) ,<br />

- deux sections des pâturages et de I'hydraulique pastorale à Banyo et à Ngaoundéré.<br />


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Province de IADAÀ4AOUA<br />

- Les éleveurs semi-sédentaires, en majorité Foulbé, établissent un campement fixe<br />

pendant la saison des pluies, et partent très souvent en transhumance vers les basfonds<br />

pendant la saison sèche.<br />

- Les éleveurs nomades, qui sont surtout M'bororo. C'est un groupe important qui se<br />

consacre intégralement à l'élevage, méprisant I'agriculture. Les M'boioro sont très<br />

mobiles et changent de lieux chaque fois que les pâturages ou les conditions d'existence<br />

ne leur conviennent plus. Leurs troupeaux produisent de la viande et du lait et<br />

peuvent supporter une transhumance de plus de 50 km.<br />

* Les ogro-postorqles j.<br />

C'est une catégorie qui pratique à la fois l'élevage et l'agriculture vivrière traditionnelle<br />

(mil, sorgho, manioc, patate douce, mais igname). ce groupé se compose de :<br />

- Les agro-pastoralistes proprement dit, qui pratiquent une activité agricole et pastorale<br />

d'égale importance pour les revenus de la famille. Ici, le surplus provenant des activités<br />

agricoles est investi dans l'élevage et il prend la forme d'une épargne de sécurité<br />

et de précaution. L'élevage des petits ruminants est relativement important dans ce<br />

groupe essentiellement composé de Foulbé sédentaires, des Bay4 des Waw4 etc.<br />

- Les agriculteurs avec l'élevage comme activité secondaire. C'est le groupe des cultivateurs<br />

par excellence qui sont par ailleurs propriétaires de bétail acheté avec le surplus<br />

provenant des activités agricoles. Les groupes ethniques les plus concernés ici sont les<br />

Baya,Ies Mboum et les Wawa établis dans les départements du Mbéré et du Djérem.<br />

Peuvent également laire partie de ce groupe, les Foulbés qui ont hérité de très peu<br />

d'animaux ou qui ont perdu beaucoup de tête de bétail du fait des maladies, les cultivateurs<br />

qui possèdent des chamres attelées. On estime que près de l5o du cheptel des<br />

bovins de la région appartiennent à ce système de production.<br />

* Les propriéloires de bétoilovec outres octivités non ooricores :<br />

On dénombre dans ce groupe :<br />

- Les éleveurs non résidents dans leurs exploitations, qui sont des gens riches ou ennoblis<br />

ou alors grands commerçants ou fonctionnaires qui investissent le surplus issu de<br />

leurs activités principales dans l'élevage. Ils sont propriétaires d'un cheptel important<br />

qui est élevé traditionnellement (par des bergers rémunérés) ou élevé dans les ranchs.<br />

La pratique de l'élevage par cette catégorie d'individus est davantage motivée par des<br />

considérations de prestige et d'épargne que comme moyen de génération de revenus<br />

supplémentaires. Du fait de leur statut social, les propriétaires ont très souvent de<br />

bons rapports avec les services d'élevage et les autres organismes impliqués dans la<br />

production animale. Environ 15 Yo de la population bovine de la région sont détenus<br />

par cette catégorie d'éleveur.<br />

- Les non-fermiers qui exercent l'élevage comme une activité secondaire. Ici, les activités<br />

pastorales sont relativement faibles. L'élevage des petits ruminants est davantage<br />

pratiqué pour I'occasion des festivités et autres suppléments alimentaires que<br />

pour créer des revenus additionnels. Les membres de ce groupe sont des fonctionnaires<br />

et des hommes d'affaires pour qui l'activité agricole est un succédané et qui<br />

pourraient faire de l'élevage pendant leur retraite.<br />

* Les propj_étoires des ronchs :<br />

A la différence de la catégorie précédente, les propriétaires des ranches sont des résidents<br />

et sont généralement dépendants des revenus de leurs exploitations. Ils sont en outre<br />

très impliqués dans la gestion quotidienne de I'exploitation.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRigDG,OlÆ9 39 Féwier2@


ETUDES SOCTG.ECONOMIOUES REGIONALÊS <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Iæ département de la Vina abrite le plus grand nombre de ranchs. pour I'ensemble de la<br />

regiorL il existerait entre 150 et 258 ranchs.<br />

Dans la région, l'élevage est pratiqué pour 977o sous forme extensive et 3Yo seulement<br />

intensivement : le caractère pastoral de la province est encore très influencé par les pratiques<br />

traditionnelles et n'a pas encore fait le pas vers les procédés plus élaborés comme en<br />

témoigne le faible taux d'élevage intensif relevé<br />

c. Effeclifs du cheplel<br />

L'élevage bovirç prédominant, est essentiellement du type extensif à semi-extensif. Les<br />

troupeaux circulent beaucoup, avec transhumances annuelles pendant la saison sèche.<br />

Les races bovines rencontrées sont des zébus, parmi lesquels le Goudali ou Peuhl ou<br />

Foulbé (type Ngaoundéré, Banyo et Yola), le M'bororo blanc ou White Fulani ou Aku et le<br />

M'bororo rouge ou Red Fulani ou Djafoun. Quelques éleveurs possèdent un nombre variable<br />

de métis divers issus de croisements avec le zébu Brahman en provenance du Texas et<br />

de la Floride ou avec les tarins charolais, Salers, Normand, Aolstein.<br />

A l'instar des autres régions du Grand Nord (Adamaoua et Nord), il est assez diffficile<br />

de donner une estimation exacte des effectifs du bétail dans la province de I'Adamaoua du<br />

fait de I'absence d'un recensement exhaustifl De ce fait, les données disponibles<br />

proviennent des campagnes de vaccination des services provinciaux de l'élevage, du calcul<br />

du nombre de bête par personne imposable ou alors de l'impôt sur les bovins. En général,<br />

les chiftes issus de ces sources sont toujours en deçà de la réalité pour plusieurs raisons :<br />

les éleveurs minorent toujours le nombre réel des animaux aux collecteurs des impôts, la<br />

vaccination n'est plus systématique, etc. En définitive, seule une campagne de recensement<br />

peut permettre de donner une réelle estimation des effectifs du cheptel à partir de certains<br />

paramètres zootechniques.<br />

Le cheptel animal de la province était estimé en 1997 à 1.700.000 bovins, 1.501.000<br />

caprins, 200.000 ovins, 250 équins, 150 asins, moins de 1000 porcins et 400.000 volailles.<br />

Cette production est en baisse continuelle depuis quelques années du fait de la forte<br />

demande émanant aussi bien des grandes zones de consommation que sont les provinces<br />

du grand Sud que de certains pays voisins.<br />

d. Typologie des pôfuroges<br />

On distingue dans la région 14 unités de végétation correspondant à des types de<br />

parcours. Quatre types de ces parcours correspondent à des pâturages de saison sèche<br />

tandis que le reste est constitué de diftrents autres pâturages de saison des pluies.<br />

Sur 7.000.000 ha de superficie totale des pâturages dans la Province 3.200.000 ha sont<br />

des pâturages assainis. Il n'existe pas de période d'interdiction de pâturage dans la région,<br />

mais des périodes de transhumance. Les zones les plus sollicitées sont celles des pâturages<br />

assainis et restitués.<br />

Les pâturages de saison sèche représentent des zones de transhumance de courte ou de<br />

longue distance. Les deux grands types de cette catégorie sont les suivants :<br />

- Les savanes herbeuses inondables des plaines comprenant les galeries forestières et<br />

prairies marécageuses, ainsi que les savanes herbeuses à inondation temporaire de<br />

longue durée.<br />

- Les végétations des terrasses basses des cours d'eau à inondation de plus ou moins<br />

longue durée, comprenant les deux sous-types suivants :<br />

. jachères et cordons tipicoles des terrasses basses ;<br />

MIN PAT / Proiet PN UD-OPS CMR/gtÆ6ro1 199<br />

40<br />

Février2ffi


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Province de IADAMAOUA<br />

. jachères des terrasses basses des petits cours d'eau à crues rapides.<br />

Les pâturages des saisons de pluies sont assez variés et déterminés par la nature du sol<br />

et la position topographique des stations... Ils sont paroourus pendant les huit mois que<br />

dure la saison des pluies. On distingue :<br />

- la végétation des savanes arbustives denses ou des forêts claires de pente ,<br />

- la végétation des savanes arbustives claires très perturbées ;<br />

- la végétation des cuirasses et des dalles inondables ;<br />

- lavégétation des zones dégradées par le surpâturages ;<br />

- les savanes densément boisées ou forêts de vallons encaissées comprenant les savanes<br />

arborées et arbustives qui comprennent trois sous-types.<br />

e. les molqdies


ETUDES SOCIO.ECONOMTOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Parmi les bovins généralement acheminés hors de la regiorL on estime à39% le nombre<br />

de castrés, 32a le nombre de taureaux et 29%o le nombre de vaches de réforme. Les castrés<br />

destinés à la boucherie sont les animaux les plus exportés de la province, étant les plus<br />

rentables.<br />

Le département du Mbéré est celui qui exporte le plus de tête de bétail suivi des départements<br />

du Djerem et de la Vina.<br />

La majorité des exportations de bétail se fait part le train (plus de 50 Yo) et dans une<br />

moindre mesure à pied ou par camion.<br />

Les villes de Yaoundé et Douala consomment en moyenne respectivement 45 et 40yo<br />

des animaux de la region. Quant aux villes de Bafoussam, Limbé, Ebolowa, Nkongsamba,<br />

Maroua, Garoua, elles reçoivent en moyenne 5 % à l0 % de la production de la province<br />

de I'Adamaoua.<br />

g. Des conlroinles ou développemenl de l'élevoge<br />

La coutume pastorale de la province, existant de longue date, a fait des bergers de la<br />

région une ((encyclopédie> de connaissances, d'expérience vécues, d'adaptatioq de gestes<br />

et d'automatismes tout à fait appropriés aux circonstances et particularités locales et aux<br />

contraintes de la région. L'activité pastorale, presque exclusive autrefois dans la province<br />

concerne maintenant moins de la moitié de la population : une main d'æuvre expérimentée<br />

se perd. Cette immense région, qui s'étend sur près dl I/6 du pays, ne comporte que 4Yo de<br />

Ia population : le développement de l'agriculture qui nécessite des ouvriers se fait aux dépens<br />

de la main d'æuwe pastorale. Il en est de même pour les quelques industries<br />

existantes.<br />

Tout d'abord, il y aurait lieu de développer une politique d'encouragement agricole qui<br />

freinerait les migrations, Ies activités parallèles et les agressions dans le pays (routès,<br />

transports, etc...) stabiliserait les tarifs exhorbitants pratiqués durant certaines périodes<br />

pour payer la main d'æuvre dans le traitement des cultures. Par ailleurs, il faut absolument<br />

protéger le potentiel végétal propre à l'élevage et le potentiel humairl en développant cette<br />

activité qui régresse, en maintenant la population, qui part vers d'autres activités plus<br />

rémunératrices et en introduisant et adaptant les méthodes modernes permettant d'optimiser<br />

la rentabilité en apportant des solutions aux contraintes freinant l'évolution. Il ne faut<br />

pas perdre de vue que l'élevage et les cultures sont de loin les principales ressources de la<br />

province et la principale production du pays<br />

Les facteurs de blocage qui nuisent au développement des activités pastorales dans la<br />

province de l'Adamaoua, nombreux, sont principalement :<br />

- La saison sèche qui s'étend de plus en plus. En effet, de 3 mois auparavant, la saison<br />

sèche est passée à 6 mois ; d'où un allongement de la période de transhumance.<br />

- Les conflits agro-pastoraux qui sont de plus en plus fréquents du fait d'une absence de<br />

délimitation entre les zones de pâturage et les zones de cultures.<br />

- L'absence de pratique de cultures fourragères : on estime à plus d'un milliard de<br />

FCFA, la somme investie par les pasteurs de [a région, chaque année, pour s'approvisionner<br />

en aliments de bétail dans la province du Nord.<br />

- La présence endémique de la mouche tsé-tsé en dépit des actions multiples entreprises<br />

pour son éradication.<br />

- Le coût élevé des tourteaux pour l'alimentation du bétail en période de soudure.<br />

- L'inorganisation des éleveurs ; les propriétaires de ranchs les


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Pro/ince de I'ADAMAOUA<br />

- La présence dans de nombreuses localités de la région des coupeurs de route.<br />

Les interventions à entreprendre pour redynamiser et promouvoir les activités d'élevage<br />

dans la province de I'Adamaoua doivent être orientées vers plusieurs axes outre le maintien<br />

d'une main d'æuvre expérimentée :<br />

. La production des cultures fourragères orientées vers les foins,<br />

. La construction des points d'eau pour l'alimentation du bétail,<br />

' La redynamisation de la lutte anti-glossines par l'utilisation des techniques alternatives.<br />

' une règlementation des zones de cultures et pâturage réglant les conflits agro-pastoraux.<br />

' Les mesures de sécurité à entreprendre pour permettre une circulation fluide.<br />

' LJne organisation palliant aux carences alimentaires en période de soudure.<br />

' Les encouragements à s'associer ou s'organiser pour améliorer la production et les<br />

conditions d'élevage.<br />

D. I.A PECHE<br />

En dépit de l'existence de nombreux fleuves tels que la Vina, le Djérem, le Faro ou le<br />

MbanL la pratique de la pêche demeure encore faibte. Cependant, il existe une station<br />

acquacole à Ngaoundéré, un centre d'alevinage à Tignèrg à Banyo et à Meiganga. De plus,<br />

on recense également, dans la région, un centre de pêche à Mbakao dans le département du<br />

DjéreûL un poste de contrôle de pêche dans la même localité et dans la ville de Tibati. il<br />

n'existe pas encore d'embarcadères.<br />

Actuellement, on dénombre 2l embarcations motorisées pour un effectif de pêcheurs<br />

évalué à 2.800 individus localisés surtout dans le département du Djerem.<br />

La pêche continentalg la plus pratiquée dans la région est actuellement développée dans<br />

les départements du Djérem et du Mayo Banyo. Dans le département du Djérem, elle est<br />

pratiquée dans la retenue d'eau du barrage de Mbakao dont I'aire totale est estimée à<br />

20.600 ha. C'est plus tard qu'elle s'est étendue dans le département du Mayo Banyo avec<br />

Ia création du barrage de la Mapé en 1987 et du Centre de pêche construit en bordure du<br />

fleuve.<br />

On estime à 2.6 milliards de m'd'eau et à près de 6.000 tonnes de poissons les capacités<br />

du barrage de lvlbakao. Les espèces sont nombreuses dont le tilapia, les capitaines, les<br />

clarias, etc.<br />

Les seules données sur la production que nous avons pu obtenir des services compétents<br />

de la pêche dans la region remontent à 1990 : elles indiquent une production de 1470 kg de<br />

poisson frais en 1990 contre lO75 kg en 1989.<br />

La province de I'Adamaoua possède des structures de développement de la pisciculture.<br />

La station aquacole de Ngaoundéré a l0 bassins actifs, 6 bassins non exploitables à cause<br />

du tarissement de la source d'eau en saison sèche et un étane domanial actif d'une<br />

superficie de 1.500 m2.<br />

En dehors des activités liées à I'empoissonnement dans les étangs, à la récupération des<br />

fientes et à I'achat du matériel pour la relance des activités, la station de Ngaoundéré<br />

encadre également les pisciculteurs ruraux. Quant aux centres d'alevinage de Banyo,<br />

Tignère et Meiganga, ils fonctionnent en deça de leurs potentialités du fait de I'absence de<br />

moyens financiers et humains.<br />

MINPAT / Projet PNUO-OPS CMR,SO6I|C1/t99 43 Février 2@


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

A ce jour, on évalue à 208 le nombre d'étangs dans toute la région (hormis la localité de<br />

Banyo) et à l42le nombre de pisciculteurs. Quant aux alevins, on estime à 2.500 leur<br />

nombre en 1998.<br />

Les raisons évoquées pour justifier le faible développement de la pêche dans la province<br />

de I'Adamaoua sont nombreuses. Parmi celles-ci, on cite généralement :<br />

- la relative pauvreté des cours d'eau en poissons ;<br />

- le nombre limité de personnel d'encadrement dans les services de la Pêche de la<br />

région,<br />

- I'insuffisance de moyens matériel pour assurer le contrôle de la production ;<br />

- le non-respect de la réglementation par les pêcheurs ,<br />

- le peu d'engouement manifesté par la population à l'endroit des activités halieutiques;<br />

à cet égard, cette activité est plus de 80Yo maîtrisée par des étrangers en majorité<br />

nigérians.<br />

- I'insuffisance d'équipements des pêcheurs nationaux.<br />

Le développement de la pêche dans la province de I'Adamaoua implique que soient<br />

levés la plupart de ces obstacles.<br />

Les cours d'eau sont pauvres, mais les barrages sont très porteurs et les étangs sont<br />

poissonneux.<br />

Il y a, en gros, deux problèmes majeurs : les hommes et les équipements.<br />

Tout d'abord, Ies hommes à former en vue d'encadrer les services de pêche défaillants<br />

de la région et pour faire respecter les réglementations, et des hommes à motiver pour les<br />

orienter vers cette activité prometteuse.<br />

Par ailleurs, le matériel de contrôle de production et les équipements sont à installer<br />

pour permettre un déroulement fructueux de I'activité.<br />

Il y a lieu aussi de relancer les centres d'alevinage de Banyo, Tignère et Meiganga en<br />

les renflouant en movens humains et financiers<br />

E. TORET EI ENVIRONNEMENT<br />

A I'instar des autres régions du Cameroun, la forêt dans la province de l'Adamoua est<br />

une formation naturelle plus ou moins protégée, ou soumise à une exploitation par<br />

l'homme.<br />

Les aires protégées sont constituées par des parcs nationaux et des réserves forestières.<br />

- Les parcs nationaux ont des réserves de faune, des zones d'intérêt cynégétiques, des<br />

gaines-ranchs, etc. appartenant à I'Etat. L'Adamaoua ne dispose pas à proprement<br />

parler des parcs nationaux mais partage avec les autres régions certains parcs, à<br />

I'exemple du Parc National de Faro dont la partie Sud-Ouest est située dans le<br />

département du Faro et Déo.<br />

- Les réserves forestières sont des espaces écologiques intégraux, des forêts de production<br />

ou de protection ou alors de recréation. Le périmètre de reboisement de<br />

Ngaoundéré est la toute première réserve de la région, mise en place par arrêté n" 181<br />

du 31611947l D'autres reboisements domaniaux existent à Meiganga depuis 1955, à<br />

Tignère en 1956 et à Mayo Darlé.<br />

Il faut dire que seule la réserve forestière de Ngaoundéré a pu résister aux érosions<br />

anthropiques, bien qu'elle soit, elle aussi, aujourd'hui menacée de destruction, du fait<br />

surtout de la proximité par rapport au centre urbain.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/W,rO6rOll99 44 Féwier ffi


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Prorince de I'AOAMAOUA<br />

En 1998, des projets de creation de nouvelles aires protégées ont été initiés et transmis<br />

au Ministère de I'Environnement et des Forêts. Il s'agit :<br />

- Dans le département du Faro et Déo :<br />

. Guen Talaba : 203.136 ha<br />

. Didéi:<br />

109.184 ha<br />

. Tchabal Galnidaba : l7l.392ha<br />

- Dans le département du Mbéré, deux zones pour 200.000 ha environ.<br />

Les problèmes environnementaux qui se posent dans la province de I'Adamaoua sont<br />

les suivants :<br />

- feux de brousse et leurs conséquences néfastes sur la nature ;<br />

- conflits agro-pastoraux et leurs impacts sur I'environnement ;<br />

- coupes anarchiques de formations végétales ;<br />

- empoissonnement des cours d'eau et destruction de la biodiversité aquatique ;<br />

- érosion naturelle et anthropique.<br />

Pour faire face à tous ces problèmes, les Services Provinciaux de I'Environnement<br />

æuwent essentiellement dans le domaine de la sensibilisation du public sur la nécessité de<br />

protéger I'environnement. L'insuffisance des moyens logistiques et humains mis à leur<br />

disposition ne leur permet pas d'assurer un contrôle adéquat et minutieux des activités<br />

environnementales.<br />

o. l'exploitqtion du bois<br />

Elle est embryonnaire et anarchique en dépit de la cession par l'Etat des assiettes de<br />

coupe à des exploitants connus. On déplore la tendance des ressortissants des pays voisins<br />

à abattre systématiquement les arbres qu'ils débitent de nuit dans le domaine public de<br />

l'Etat.<br />

Même certains reboisements de pins sont abattus et débités en chevrons, lattes, planches<br />

et autres madriers.<br />

La région étant essentiellement une zone de savane, c'est davantage I'exploitation de<br />

bois aux fins de chauffage qui est la plus importante. En effet, le bois de feu est la<br />

principale source d'énergie domestique de la région tant en zone urbaine qu'en milieu<br />

rural. Aussi, les déboisements se font-ils donc par cercles concentriques autour des<br />

principales agglomérations urbaines.<br />

b. [o flore el lcrune<br />

L'importance de la flore dans la province de l'Adamaoua tient à la situation particulière<br />

de cette région dans la transition forêt-savane. On y trouve des espèces appartenant à la<br />

forêt et à la savane. C'est donc une zone de grande diversité biologique comprenant, dans<br />

sa partie Sud, des lambeaux de la forêt sud-camerounaise où prédominent certaines<br />

exploitables telles que I'Ayous, l'Iroko, le Bibolo, le Fraqué... Dans la partie<br />

"rré.r"", Centrale, existent de vastes plateaux couverts de graminées et entrecoupés de forêts<br />

galeries. La partie Nord est le domaine de la savane soudano-guinéenne où vivent le genre<br />

< isoberlinia )) et la famille des < anomacées >. En ce qui concerne la faune, parmi les<br />

mammiferes, on y rencontre des éléphants (de savane et de forêt), des buffles, des lions,<br />

des hippopotames, etc.<br />

MINPAT / Proiet PNUO-OPS CMRrSO6O1r99 45 Février2@


:<br />

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Province de IAOAMAOUA<br />

c. les lecettes de lq forêl el de lo foune<br />

Au cours de I'exercice 1997198, les recettes des forêts et de la faune se présentent<br />

comme suit :<br />

Tab n" 19 : Recette de la faune<br />

O1érem-<br />

: : . 3î3:333 3î3 333<br />

_ 14.167.900 14.167.900<br />

22.500 12.000 12.5OO 74.000<br />

69.500 300.000 18.000 23.000. 80.000 778.000<br />

Droits de permis<br />

Timbres<br />

Ta>


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Province de IADAMAOUA<br />

Le secteur industriel est représenté par :<br />

- La MAISCAM (Société de Maisserie du Cameroun) qui produit et transforme du<br />

maïs, du soja et du tournesol en farine, huiles tourteaux... Son promoteur est I'homme<br />

d'affaires Alhadji Abbo Mohamadou.<br />

- La SOGELAIT, spécialisée dans la fabrication des produits laitiers, ne parvient pas à<br />

satisfaire la demande. Elle éprouve aussi beaucoup de difficultés dans son approvisionnement<br />

en lait, matière première par excellence de son activité.<br />

- La source de miel de Mbeng à Meiganga ;<br />

- [æs boulangeries-pâtisseries et les menuiseries (près de70 o/o du secteur) ;<br />

- I^a TANICAM (Société des Tanneries du Cameroun) qui s'occupait du traitement des<br />

peaux et cuirs. Elle a déposé le bilan. Elle vient d'être achetée par des particuliers et<br />

ses activités reprennent timidement.<br />

S'agissant de la SOGELAIT, elle est issue de la privatisation du Projet Laitier Pilote de<br />

Ngaoundéré. Le capital social de la SOGELAIT se compose comme suit :<br />

- 5l % pour la Compagnie Financière appartenant à I'Industriel James Onobiono<br />

(propriétaire de SITABAC) ;<br />

- 35 % appartenant aux éleveurs,<br />

- lO Yo à l'Etat,<br />

- 4 % à Pelmant International qui est une société canadienne.<br />

Le secteur du commerce et de I'industrie est confronté à un certain nombre de problèmes,<br />

notamment :<br />

- le ralentissement des activités dû à la recrudescence du phénomène des coupeurs de<br />

route ;<br />

- I'insuffisance du réseau bancaire qui induit le premier problème ;<br />

- la contrebande et la fraude douanière ;<br />

- la propension des opérateurs économiques à la facilité, à I'enrichissement rapide et<br />

même à la fraude,<br />

- le manque de financement, d'imagination et de goût du risque.<br />

Dans le contexte actuel de crise économique et de libéralisation, la plupart des opérateurs<br />

économiques souhaitent le retour au contingentement voire la prohibition de certains<br />

produits pour sauver I'industrie régionale et sauvegarder des emplois.<br />

C. I.E TOURISME<br />

En dépit de son climat doux, de ses multiples sites touristiques, de la diversité et de la<br />

richesse de son patrimoine culturel, la Province est mal lotie en matière d'hôtellerie et de<br />

tourisme.<br />

L'infrastructure hôtelière est constituée essentiellement de trois hôtels classés<br />

(TRANSCAM-HOTEL, HOTEL DU RAIL, HOTEL RELAIS tous à Ngaoundéré) d'une<br />

capacité totale de 120 chambres pour 150 lits et d'une vingtaine d'auberges non classées<br />

disséminées à travers la Province.<br />

Quelques agences de voyages et de tourisme exercent leurs activités dans la Province,<br />

mais généralement implantées dans la ville de Ngaoundéré. Il en est de même des<br />

établissements de tourisme.<br />

Des manifestations historico-touristiques telles que les festivals des NYEM-NYEM de<br />

Galim - Tignère et du Lamidat de Ngaoundéré draînent souvent dans la Province beaucoup<br />

de touristes.<br />

MINPAT / Projet PN UD-OPS CMRrSrffirOl 199 47 Février2ffi<br />

rI


ETUDES SOCTGECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

conflits agro-pastoraux. Il ne faut pas oublier que la province était une région à<br />

coutumes pastorales exclusivement, qui ont été bousculées par I'instauration de<br />

grandes zones de cultures végétales. Ll y a lieu ici d'organiser, de réglementer, de<br />

mettre tous les moyens législatifs, humains et techniques en place pour permettre une<br />

bonne intégration et maintenir le développement de ces deux secteurs en parallèle.<br />

- techniques : les techniques employées, encore très rudimentaires, sont un frein majeur<br />

à la production et à l'économie : il y a lieu de mettre tout en æuvre pour doter la<br />

province de moyens techniques adaptés permettant d'optimiser la rentabilité.<br />

- Financier : Tout d'abord, la baisse des prix des intrants est fondamentale. Par ailleurs,<br />

bien que la province soit la première consommatrice, dans tout le pays, des crédits du<br />

FIMAC, il y a lieu de revoir sérieusement à la hausse les financements, encore très<br />

insuffisants, octroyés par cet organisme ; en effet, le financement est le cæur du système,<br />

les flux financiers sa vie : I'insuffisance ou le retard du renflouement conduit à<br />

la sclérose partielle ou étendue et à plus ou moins grande échéance à la dislocation du<br />

système.<br />

C. EI.EVAGE<br />

Les activités pastorales dans la province de I'Adamaoua reposent sur la Délégation<br />

Provinciale de l'Elevage qui comprend :<br />

- cinq secteurs localisés dans les chefs-lieux des oinq départements (Ngaoundéré,<br />

Meiganga, Tibati, Banyo et Tignère) ;<br />

- deux sections des pâturages et de l'hydraulique pastorale à Banyo et à Ngaoundéré.<br />

o. Présentotion<br />

Dans la province de l'Adamaoua, les activités pastorales et agricoles entretiennent des<br />

rapports complexes de complémentarité et de concurrence, tant au niveau du système de<br />

production qu'à l'échelle de I'espace régional. Environ 50 à 52 o de la population rurale<br />

de la région pratiquent I'agriculture sans faire de l'élevage bovin. Cependant, la plupart des<br />

éleveurs sont aussi agriculteurs. On estime le nombre d'éleveurs à 20 % de la population<br />

rurale.<br />

La province de I'Adamaoua a de longue date, une vocation pastorale. Elle possède 28 Yo<br />

du cheptel national de bovins, 5 Yo du cheptel ovins et 2.3 % du cheptel caprins alors<br />

qu'elle ne représente que 4 Yo de la population totale du pays. Elle produit 24 yo de la<br />

production nationale de viande et 38 yo de la production nationale de viande de bæuf. Les<br />

activités pastorales de la province sont en grande partie basées sur l'élevage bovins (77%).<br />

b. les différents lypes d'élevoge<br />

Dans la province de l'Adamaoua, on distingue les différents types d'élevage suivants :<br />

* Les postorqlisies :<br />

Ce sont des éleveurs qui ont une activité traditionnelle de bovins à plein temps, avec<br />

peu ou pas d'activité agricole. On estime que 30 à 65 Yo du cheptel est détenu par cette<br />

catégorie. On peut citer dans ce groupe :<br />

- Les éleveurs sédentaires, qui sont généralement les foulbés. Ils associent à I'activité<br />

pastorale I'agriculture de subsistance qui est assurée par une main d'æuvre rémunérée.<br />

Font également partie de ce groupe, les pasteurs M'bororo du département du<br />

Djérem.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SO6rO1l99 38 Février2@


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Province de IADAMAOUA<br />

E. BANQUES<br />

Le réseau bancaire de la province de I'Adamaoua est réduit à la seule ville de<br />

Ngaoundéré où sont implantées les agences de la Banque Credit Lyonnais du Cameroun<br />

(SCB-CLC) et de la BICEC. De ce fait, les populations des localités autres que<br />

Ngaoundéré sont contraintes de transporter sur elles mêmes de fortes sommes d'argent,<br />

d'où les problèmes d'insécurité et le développement du phénomène des < coupeurs de<br />

route >.<br />

t. REVEIIIUS<br />

Sur la base des données recueillies sur le terrain et des résultats d'une enquête (SI{V,<br />

1995), il ressort que :<br />

- 75% des exploitations de la région liwent leurs productions agro-pastorales sur le<br />

marché; en conséquence, un quart de ladite production est autoconsommée : les<br />

agriculteurs et les éleveurs de la region produisent essentiellement pour la commercialisation<br />

mais compte tenu de la faible densité de populatior4 la production devrait<br />

générer une plus grande proportion destinée à la commercialisation.<br />

- Les revenus bruts issus de la vente des produits agricoles représentent 8l o du total<br />

de la région. L'Adamaoua est surtout une province agricole ce qui s'explique par<br />

deux raisons prédominantes : les maigres possibilités en dehors de ce secteur, et les<br />

très fortes potentialités offertes par l'agriculture dans la province.<br />

- Le revenu brut moyen par exploitation est de 167.000 F.CFAT en deçà de la moyenne<br />

nationale. Toutefois, les départements du Mbéré et du Mayo-Banyo apparaissent<br />

comme des greniers de la région avec des revenus par exploitation largement<br />

supérieurs à la moyenne nationale.<br />

- Si le revenu par actif agricole ( en moyenne 50.000 F.CFA) est inferieur à la moyenne<br />

nationale, l'éleveur de la région a un revenu de 71.000 F.CFA ce qui dépasse de loin<br />

la moyenne nationale qui n'est que de 29.000 F.CFA. Cette richesse relativement<br />

importante est le résultat de l'exploitation de l'élevage bovin pour lequel la région<br />

dispose d'un réel avantage comparatif<br />

On estime entre 17 et 20 milliards de F.CFA constants de 1993, le chiffre d'affaires<br />

annuel réalisé par le secteur de l'élevage de la province de l'Adamaoua" alors que les activités<br />

de pêche procureraient un revenu de plus de 2 milliards de F.CFA constants de 1993.<br />

En définitive, la province de I'Adamaoua dispose de potentialités économiques faiblement<br />

ou mal exploitées. Les axes d'interventions futures consistent davantage au désenclavement<br />

de la région par la construction ou l'aménagement des voies de communications<br />

afin de lever le retard économique de la province par rapport aux régions du Sud et du<br />

Nord. Du fait des particularités qu'elle recèle en tant que ( château d'eau > du Cameroun<br />

et zone de prédilection de l'élevage bovirq la province de I'Adamaoua devrait retenir<br />

davantage l'attention des autorités publiques pour la protection des espèces végétales et des<br />

sols : les terrains déjà peu riches en humus et éléments organiques de part leur constitution<br />

de base sont appauvris par I'utilisation peu vigilante et mal informée des zones fertiles.<br />

Afin de ne pas hypothéquer les productions futures, un équilibre entre l'utilisation et la<br />

protection des diftrentes ressources doit être établi.<br />

Plus fondamentalement, la mise en place d'un schéma d'aménagement de la province de<br />

l'Adamaoua permettrait une exploitation judicieuse des potentialités économiques de la<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRiS/O6,O1 199<br />

49<br />

Février2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

I. TES MARCHES ET tES ECHANGES COMMERCI<strong>AU</strong>X<br />

L'Adamaoua, vaste région, connaît un problème d'enclavement, comme nous I'avons<br />

déjà soulignés, très important de ses départements. C'est une contrainte majeure aux flux<br />

d'échanges qui freinent le développement économique de la region. Les marchés et les<br />

echanges commerciaux y sont peu développés et son tissu industriel est encore très<br />

embryonnaire.<br />

L'économie de l'Adamaoua a essentiellement pour ossature l'élevage, I'agriculture et le<br />

commerce. Son développement se heurte, entre autres, aux difficultés de transit qui<br />

bloquent l'évacuation des produits dans leur zone de production. Ainsi, une des priorités<br />

serait la construction de sa dorsale Nord-Sud par les voies suivantes :<br />

l. Douala - Yaoundé - Yoko - Tibati - Ngaoundéré.<br />

2. Douala - Bafoussam - Foumban - Banyo - Ngaoundéré.<br />

3. Douala - Yaoundé - Bertoua - Garoua - Boulai - Meiganga - Ngaoundéré,<br />

et I'entretien des voies de communication déjà existantes qui faciliteraient l'écoulement<br />

des ressources agricoles et d'élevage vers les centres de consommation. Il en résulterait un<br />

rehaussement du niveau de vie des paysans réduit à l'état de pauvreté absolue, alors que<br />

plus de la moitié des récoltes pourrit sur place à cause de I'enclavement. Cela entraînerait<br />

également un accroissement du flux de personnes et aussi d'autres biens à l'intérieur de la<br />

région et avec les autres provinces et induirait I'intégration de I'Adamaoua à l'ensemble du<br />

pays<br />

Pourtant, en dehors des transports maritimes absents dans la province, tous les types de<br />

transport (fenoviaire, aérien et routier) existent. Mais seules les infrastructures ferroviaires<br />

donnent la cadence à la vie économique dans I'Adamaoua, avec toutes les répercussions<br />

que peuvent avoir sur I'usager un réseau désuet, surchargé à l'extrême, subissant des<br />

< déraillements ) à la fois sur les voies ferrées et dans les comportements sociaux (vols,<br />

attaques...). Les trafics routiers d'abord et aériens ensuite sont présents, mais réduits aux<br />

maigres possibilités qu'ils offrent.<br />

Ngaoundéré, capitale provinciale, ville de transit et de relais, carrefour international,<br />

terminus du réseau ferroviaire trans-camerounais et dotée d'une aérogare possède les<br />

atouts qui justifient son titre, mais ne joue que très timidement son rôle de catalyseur de<br />

l'activité économique régionale.<br />

C'est certes dans cette ville que le commerce général est le plus représenté et que le<br />

commerce spécialisé se développe progressivement, mais le niveau de l'échange est plus<br />

celui d'une petite ville de province. Il en est de même pour le secteur bancaire qui n'existe<br />

qu'à Ngaoundéré, mais est réduit à quelques agences (BICEC et SCB-CL). Les infrastructures<br />

hôtelières sont présentes, ainsi qu'une école de formation spécialisée dans ce<br />

domaine.<br />

Cependant, I'université, les activités de panification et de pâtisserie, I'ouverture aux<br />

pays voisins de même milieu physique, de même peuplement, de même culture, concourent<br />

à animer un frissonnement d'échanges de marchandises, de brassage de population et à<br />

dynamiser le flux commercial. Cette province sera loin d'être développée tant qu'elle ne<br />

sera pas dotée d'un système fonctionnel et permanent favorisant les communications et les<br />

échanges entre ses différentes villes (zones de consommation) et les diffFerentes zones de<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,06/O1199<br />

50<br />

Février2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Provincæ de I'ADAMAOUA<br />

production. Par ailleurs, les longues distances entre les diftrentes villes sont un frein aux<br />

relations inter-urbaines.<br />

Mais aussi, I'organisation et la structure des marchés de cette province ne sont pas, en<br />

général, de nature à promouvoir le développement socio-économique de la région.<br />

A I.ES PRINCIP<strong>AU</strong>X MARCHES DE I.A PROVINCE DE I'ADAMAOUA<br />

On distingue trois catégories de marchés dans I'Adamaoua :<br />

- Les marchés stables ou pennanents, ou les marchés de consommation<br />

- Les marchés de production ou marchés saisonniers<br />

- Les marchés de production et les marchés de consommation.<br />

o. les mqrchés de consommqlion<br />

Ce sont les marchés de vente en gros, en détail et de grande consommation. La province<br />

est réputée très pauvre et seule la ville de Ngaoundéré, par sa forte population, son rôle de<br />

capitale provinciale, la taille de ses infrastructures, ses nombreuses écoles, collèges et<br />

lycées, son Université, la forte densité de son trafic ferroviaire, reste le seul creuset<br />

d'importants flux de produits, de personnes et de biens. A cet effet, elle est le seul marché<br />

de consommation permanent dans la région. Aucune des principales villes de ses<br />

départements ne la seconde dans ce rôle : les produits sont acheminés tant bien que mal<br />

jusqu'à la capitale, lorsqu'ils y arrivent et sont ensuite reversés au niveau régional et au<br />

delà. La polarité est trop forte et il y aurait lieu de favoriser et développer le rayonnement<br />

en libérant la capitale provinciale d'une partie de ce poids sur les principales villes des<br />

autres départements. Des structures devraient être établies en ce sens.<br />

Seul marché stable, Ngaoundéré va centraliser les plus importants flux des zones de<br />

production (départements, arrondissements, districts et villages). Sur ce marché quotidien,<br />

on pratique des ventes en gros et en détail, les produits agricoles sont acquis auprès des<br />

producteurs locaux, sont mis en sacs, regroupés et stockés dans les magasins. Plate-forme<br />

des échanges commerciaux, c'est de là que vont vers les autres provinces et pays<br />

limitrophes une quantité importante des produits stockés.<br />

Il y a donc des stocks énormes. Cependant, les marchés de Ngaoundéré manquent de<br />

vrais magasins de stockage de produits. Il n'y a ni construction, ni équipements minimum:<br />

les abris sont quelconques, le système de sécurité y est précaire et il n'existe pas d'unité<br />

médicale pour parer aux urgences.<br />

b. les morchés de produclion el de consommcrtion<br />

Ce sont des marchés de type intermédiaire. Ils ne sont ni totalement stables, c'est-à-dire<br />

permanents, ni entièrement saisonniers. On les trouve dans les chefs-lieux de département<br />

Leurs structures urbaines sont bien en place, le niveau de leurs équipements est acceptable,<br />

leurs populations assez importantes et ils jouent des rôles administratifs et politiques. On<br />

en trouve donc à Banyo, Bankim, Tibati, Meiganga, Tignère. Les villes secondaires qui se<br />

livrent aux activités agricoles et pastorales, disposent des marchés quotidiens et hebdomadaires.<br />

Les produits collectés auprès des ruraux producteurs s'ajoutent aux leurs pour<br />

constituer des stocks destinés au marché stable provincial en grande partie, tandis qu'une<br />

infime partie est consommée localement.<br />

La majorité de ces marchés ne sont ni construits, ni équipés et ils ne disposent pas de<br />

système de sécurité. Par ailleurs, aucune banque n'existe dans ces chefslieux de département<br />

pour rassembler les flux monétaires et assurer une certaine sécurité aux marchands<br />

entre les mains desquels passent beaucoup de liquidités d'argent.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRrS/06rOi/99 51 Féwier2ffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

c. tes morchés sqisonniers<br />

Ce sont les marchés de production; on les trouve dans tous les arrondissements et<br />

chefsJieux de district et même dans les villages. Leur caractéristique première est la très<br />

faible taille de consommation locale, leur tissu commercial étant assez réduit. Ces marchés<br />

sont des lieux de collecte qui se tiennent une ou deux fois par semaine fiour de marché).<br />

Des circuits de commercialisation des produits s'y développent malgré la précarité des<br />

moyens de communication.<br />

D'ailleurs, certains de ces marchés produisent exclusivement pour la commercialisation.<br />

C'est ainsi que Mbe produit des ignames dont 90olo sont destinés pour le marché. Dans le<br />

département de Mbéré, le manioc produit est commercialisé presqu'à 85% à l'intérieur de<br />

la province alors que dans le Faro et Déo, l'arrondissement de Mayo Baleo produit les<br />

arachides, le maïs et le sorgho pour la vente (80%). Par contre, la production du sorgho est<br />

destinée à la consommation locale. Il y a lieu de noter que Ngaoundéré, bien que seul<br />

grand marché de consommation de la province, produit également, surtout du maïs, pour le<br />

vendre dans la partie Sud du pays.<br />

Les principaux marchés de production sont :<br />

- Mayo-Darlé<br />

- Galim-Tignère<br />

- Mayo-Baléo<br />

- Kontcha<br />

- Mbe<br />

- Dibi<br />

- Dir<br />

- Belel<br />

- Djohong.<br />

Toutes leurs productions, après avoir alimenté les marchés locaux convergent vers<br />

Ngaoundéré, principal pôle de consommation et de redistribution en direction des autres<br />

provinces tel que I'indique la carte des principaux marchés. Malheureusement,<br />

I'inaccessibilité de la plupart des zones de production de l'Adamaoua" du fait de la nonviabilité<br />

des pistes de collecte entraîne le pourrissement sur place d'une bonne partie des<br />

produits et fausse toute exploitation statistique.<br />

La période de la récolte connaît un accroissement du flux. Les plus importants flux<br />

varient avec les saisons.<br />

Si les paysans étaient mieux organisés et avaient Ia possibilité de stocker leurs produits,<br />

les cours de certains intrants connaîtraient de moins fortes fluctuations et les coûts finaux<br />

seraient plus rémunérateurs et engendreraient de surcroît une meilleure qualité de vie des<br />

producteurs.<br />

Le mauvais état des routes, la présence des monopoles dans I'achat et la consommation<br />

et les spéculations, sont une contrainte majeure pour cette province.<br />

d. tes produclions por morché<br />

Dans l'ensemble, les zones rurales productrices regroupent leurs produits vers leurs<br />

chefs-lieux respectifs, qui à leur tour convergent la production stockée sur Ngaoundéré. On<br />

trouvera :<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SrO6,,101199 52 Févrierffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

- Les produits viwiers constitués du mai's, du mil, du sorgho, du manioc, de la patate<br />

douce, des ignames, du macabo, du taro, de la banane plantain, des arachides, des<br />

oignons.<br />

- Les produits de rentes : le cafe robusta, le coton.<br />

- Les maraîchers et les produits fruitiers (chou, carottes, gombo, tomatg pastèque,<br />

piment, les mangues, les goyaves, les avocats).<br />

- Sur le plan de la commercialisation de ces produits, le manioc avec une forte<br />

production (109 088 tonnes en 96/97) est le plus prisé. C'est I'une des activités<br />

principales de la population de Méré.<br />

- Le mars est le deuxième produit très sollicité sur le marché. Avec un tonnage de 60<br />

ll5 T, la production couwe les besoins en consorlmation de la région. Son circuit<br />

public de commercialisation est la Société MAISCAM.<br />

- t e mil et le sorgho dont la culture couwe I'ensemble de la province sont produits<br />

pour une consommation locale. Sa commercialisation est interurbaine. Avec 26 425 T<br />

produits en 96197, ils occupent la 4ème position ; tvlbé cultive 90Yo de la production,<br />

destinée à la commercialisation.<br />

- La patate douce est également très échangée dans la province.<br />

- Les cultures de rente comme le cafe robusta, sont cultivées à Bankim et à Mayo-Darlé<br />

dans le département de Mayo-Banyo. Son faible tonnage (327 T) ne lui donne aucune<br />

grande envergure commerciale. Caplanoun à Foumban est son partenaire commercial.<br />

- Le coton est faiblement cultivé dans la province et seule la ville de Mbé et Dini dans<br />

une moindre mesure le cultive. La Sodecoton à Garoua est son principal circuit de<br />

commercialisation public. Son tonnage est 753 T en96/97.<br />

S'agissant des marchés des produits de l'élevage dans l'Adamaoua> zone de predilection,<br />

le cheptel composé de bovins, de caprins et d'ovins compte I 700 000 têtes de<br />

bovins, 1 501 000 caprins, 200 000 ovins, 250 équins, 150 asins, près de 1 000 porcins et<br />

400 000 volailles.<br />

- La production halieutique est orientée vers les marchés du Sud et de I'Extérieur du<br />

pays. En échange, I'Adamaoua consomme les pommes de terres de I'Ouest.<br />

- Le maïs du Mayo-Rey (province du nord) estimé à 1,35 t/jour.<br />

- Les arachides de Ngang (localité de la Bénoué dans le Nord) pour 3,l6Vj.<br />

- Les tonnages sont extrêmement variables.<br />

e. Rôle des m


PRINCIP<strong>AU</strong>X II/IARGHES A BETAIL ET<br />

DE PRODU|TS AGRTCOLES (1e99)<br />

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ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

B. TE SECTEUR DE TA TRANSTORMAIION DANS I.A PROVIIIICE DE I.,ADAIIAAOUA<br />

Le secteur industriel est très embryonnaire dans I'Adamaoua. Il est représenté par :<br />

- La société de Marsserie du Cameroun (MAISCAM) qui produit et transforme du<br />

maïs, fait du soja et du tournesol en farine, des huiles et des tourteaux. Son siège<br />

social est à Ngaoundéré.<br />

- La Sogelait qui est spécialisée dans la fabrication des produits laitiers. Elle tourne au<br />

ralenti.<br />

- La Tanicanr, Société reprise par des particuliers reprend timidement ses activités. EIIe<br />

s'occupe du traitement des peaux et cuirs.<br />

Le secteur des boulangeries est florissant. Il en est de même des prestations de services<br />

contrôlés à 80% par des Libanais.<br />

Les menuiseries occupent TOYo du secteur des industries. Il faut noter que 100% des<br />

installations se trouvent à Ngaoundéré.<br />

Des sociétés comme Agrimax spécialiste dans la production de la farine du mais et du<br />

blé, des aliments pour bétail ainsi que la Compagnie Pastorale Africaine rompue dans<br />

l'élevage et la commercialisation des bovins se sont nouvellement créées.<br />

La panification et la pâtisserie rencontrent un réel succès.<br />

q. Commerci


ETUOES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

q. Trofic des mcrrchondises el produils en proyenqnce de l'Adqmqouq<br />

Il faut noter que ce flux de marchandises est composé des produits en provenance de la<br />

province de I'Adamaoua, d'une bonne partie venant des autres parties du septentrion et une<br />

proportion non négligeable des produits des pays limitrophes dont le Tchad.<br />

Pour I'exercice 97/98 par exemple, le Tchad a écoulé 4 318 torures de ses marchandises<br />

par Ngaoundéré. Elles sont constituées des :<br />

- Containeurs chargés GETMA et Ets MBM<br />

- Karité, gomme arabique (GETMA et Ets ln{BM)<br />

- Tourteaux coton agro-denrée QaÙ |<br />

Ngaoundéré par l'entremise de sa gare écoule une gamme de produits variés vers le Sud<br />

parmi lesquels le coton fibre (135 048), les vivres et plantes locales (11 117 t), les<br />

tourteaux (13 453 t), les animaux vivants (10 880 t), les oléagineux (9 801 t), la gomme<br />

arabique (7 925 t) sont les plus marquants.<br />

b. Flux des produits enfronls<br />

Comme pour les flux sortants, il faut distinguer le trafic à destination des pays limitrophes<br />

de celui par gare, arrivage de Ngaoundéré pour le Cameroun.<br />

Les marchandises entrant au Tchad, comme pays destinataire, sont constituées essentiellement<br />

des engrais amendes (35 000 T), du sucre importé (10 455 T), de la farine (8967 T),<br />

des vivres secours (10 075 T), des containeurs chargés (6572 T) et bien d'autres<br />

marchandises contenues dans le tableau ci-après :<br />

Tab n' 20 : Trafic à destination du Tchad - exercice 1997-98<br />

N' Nature de la marchandise Observations<br />

1 Marchandises toutes natures<br />

1367<br />

2 Vivres plantes locales<br />

363<br />

3 Farine<br />

8967<br />

4 Sucre importé<br />

1 0455<br />

5 RL import<br />

3 111<br />

6 Céréales autres importées<br />

50<br />

7 Sel<br />

188<br />

8 Bois, contreplaqués<br />

430<br />

9 Engrais amende<br />

35000 Plus important<br />

10 Insecticidesanticryp.<br />

860<br />

11 Combustibles, lubrifiants<br />

404<br />

'12 Combustibles, lubrifiants, WC<br />

110<br />

13 Produits métallurgiques<br />

2129<br />

14 Matériaux de construction (autres)<br />

1222<br />

15 Véhicules<br />

110<br />

16 Matériel entreprises<br />

60<br />

17 Emballages, autres<br />

93<br />

18 Vivres secours<br />

10075<br />

19 Containers chargés<br />

6872<br />

20 Gas-oil<br />

30<br />

Total 81 896<br />

Source : Direction Commerciale de ta Regie Fercam (Dla, 1@)<br />

95Yo des produits entrants dans le Grand Nord transitent par la Gare de Ngaoundéré<br />

contre 5olo seulement par route (très saisonnier). Parmi les principaux flux entrants, on<br />

cite : les engrais (63 182 T), la farine (36 221 T), les produits pétroliers (50 000 T), le sucre<br />

importé et local (25 000 T), le riz importé (13 536 T), les sels (10 749 T),les viwes<br />

secours (13 243 T), les conteneurs chargés (21 414 T), les bois et dérivés (20 008 T), les<br />

groupages, les véhicules. Le tableau ci-après expose la gamme non exhaustive de ce trafic<br />

ferroviaire.<br />

Tab n" 21 z Trafrc par gare - arrivages de Ngaoundéré (exercice i997-98)<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S/|06i()1t99 55 Féwierffi


ETUDES SOCIO.ÊCONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

N' Nature de la marchandise Observations<br />

40 Containers chargés<br />

14<br />

41 Bois, dérivés et autres<br />

20008<br />

42 Super<br />

14275<br />

43 Pétrole<br />

4245<br />

44 Gasoil<br />

23027<br />

45 Jets A1<br />

15052<br />

46 Hvdrocarbures (fuel) 10299 _<br />

Total 359352<br />

De tout ce qui précède, I'analyse montre que les échanges des flux entre l'Adamaoua et<br />

le reste (Sud) du pays sont déséquilibrés. La liaison commerciale (Sud-Adamaoua) ou flux<br />

entrants est plus importante en qualité et en tonnage. L'ensemble de ces flux sont estimés à<br />

plus de 807o contre 207o seulement des flux sortants.<br />

Il y a cependant un équilibre (50%-50%) pour ce qui est des flux de passagers<br />

transportés.<br />

Le flux des marchandises transportées par route est saisonnier et d'importante négligeable<br />

par rapport au train. Il devient beaucoup plus important entre Ngaoundéré, les<br />

provinces du Nord et de l'Extrême-Nord, le Tchad, la République Centrafricaine, pays<br />

limitrophes.<br />

Ngaoundéré est le centre des flux entrants et sortants de la dorsale Nord et occupe une<br />

place stratégique dans les échanges commerciaux de toute la sous-région. La ville est<br />

cependant moins (commerçante)), comparée à Maroua et se positionne plutôt comlne un<br />

centre international de transit.<br />

Quels sont donc les problèmes réels qui entravent le développement des marchés et des<br />

flux d'échanges de cette importante plaque tournante ?<br />

2. TES CONTRAINTES TIEES <strong>AU</strong> DEVETOPPEMENT DES MARCHES ET DES<br />

ECHANGES<br />

À tES CONTRAINIES TECHNIQUES<br />

Parmi les contraintes techniques, on peut mentionner pour cette province .<br />

- les différents marchés qui ne sont ni construits, ni équipés, ni aménagés ;<br />

- les moyens techniques de collecte qui n'existent pas du tout, faute d'absence de pistes<br />

viables, facteur de l'enclavement très prononcé de plusieurs zones rurales, isolées et<br />

pauvres;<br />

- les moyens techniques de conservation des produits sont inexistants.<br />

B.I.ES CONTRAINTES ECONOMIQUES<br />

Il y a peu de consommateurs potentiels :<br />

- la très vaste province étant sous-peuplée et les revenus étant très bas ;<br />

- les statistiques économiques officielles font défaut, du fait des fausses déclarations.<br />

- les prix pratiqués sur les diftrents marchés sont très variables, non harmonisés et<br />

varient selon les points de vente ,<br />

- il n'y a pas de stratégies de commercialisation cohérentes.<br />

MINPAT / Proiet PNUD-OPS CMR,S,|06,O1r99 57 Février ffi


ETUDES SOCIG.ECONOMTOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

C.I.ES CONTRAINTES TIEES <strong>AU</strong>X MESURES D'ACCOMPAGNE.MENT<br />

En dehors des marchés de Ngaoundéré, ceux de tous les chefsJieux des départements,<br />

des arrondissements, des districts et des villages ne sont pas dotés de structure bancaire.<br />

Aucun fonds alloué n'est prévu ou n'est disponible pour accompagner les actions<br />

d'entretien routier, corollaire de l'enclavement des lieux de production et de plusieurs<br />

marchés de collecte ruraux.<br />

Aucune action en matière d'aménagement des diftrents marchés stables n'est envisagée.<br />

D. I.ES CONTRAINTES NATUREI.I-ES<br />

La province est très peu fertile. Sa faible population sur des vastes étendues est sousscolarisée.<br />

La tradition culturelle séculaire est un frein au développement de la région.<br />

Quelles solutions apporter face à ces difficultés pour tenter de combler ces lacunes ?<br />

3. ORIENTAIIONS ET RECOMMANDATIONS<br />

Les orientations et les recommandations qui essayent de remédier aux contraintes<br />

suscitées visent à assainir les difiFerents marchés, afin d'augmenter les flux des diftrentes<br />

spéculations qui s'y opèrent. Il faudrait donc dans cet ordre :<br />

- inciter les institutions de financement à s'installer dans les diftrents marchés ;<br />

- appuyer tous les marchés saisonniers par un service de santé et de sécurité fiable ;<br />

- appuyer les services administratifs pour mener à bien leur rôle de contrôleur et de<br />

régulateur sur le terrain ;<br />

- réhabiliter etlou construire de nombreuses pistes de collecte de produits agricoles pour<br />

éviter leur pourrissement ;<br />

- acquérir le matériel approprié de conservation des denrées périssables pour une durée<br />

plus longue de consommation ;<br />

- renforcer le circuit de distribution des produits manufacturés ;<br />

- améliorer les stratégies commerciales des produits, les améliorer, les organiser de<br />

manière plus efficace en harmonisant les diftrents prix sur les marchés.<br />

MINPAT I Projet PNUD-OPS CMR/SICGOIl99 58 Février&


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'AOAMAOUA<br />

I. INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT<br />

Les transports de la Province de l'Adamaoua sont de trois types :<br />

- Le transport routier;<br />

- Le transport ferroviaire ;<br />

- Le transport aérien.<br />

Les infrastructures portuaires et les voies fluviales sont quasi-absentes.<br />

A I.ES INTRASTRUCTURES DE TRANSPORT ROUTIER<br />

La Province de l'Adamaoua dispose d'un réseau routier composé de 2000 km de routes<br />

classées dont :<br />

- 317 km de routes bitumées ;<br />

- 1683 km de routes en terre ,<br />

- 600 km de routes rurales ;<br />

- 700 km de pistes et servitudes.<br />

Ce réseau routier dense et épars dessert une population estimée à 100 000 habitants,<br />

essentiellement composée d'agriculteurs, d'éleveurs et de pêcheurs. Depuis la crise économiqug<br />

les routes classées, les routes rurales, les pistes et autres servitudes ont toutes cessé<br />

d'être entretenues. Il en résulte un état de dégradation très avancé ; la réhabilitation<br />

partielle de quelques tronçons est actuellement entamée.<br />

o. les gronds oxes rouliers<br />

Ngaoundéré, CheÊlieu de la Province de I'Adamaoua est relié aux autres Provinces et à<br />

ses diftrents départements par des routes Nationales (1.0 et Provinciales (P) qui<br />

constituent I'ossature principale de son réseau routier- Les grands axes sont constitués par :<br />

- L'axe Mbe-Ngaoundéré - Meiganga - Taperé (Nationale N"1), relie la Province de<br />

I'Adamaoua à celle de I'Est et du Nord. Il connaît un trafic très dense et très important<br />

des biens et des personnes. La route est bitumée entre Ngaoundéré et la partie nord.<br />

Le tronçon Ngaoundéré-Meiganga qui n'est pas revêtu est actuellement en cours de<br />

réhabilitation grâce au projet de Programme d'Urgence d'Entretien Routier (P{JER) et<br />

International Développement Association (DA), (travaux exécutés par I'Entreprise<br />

SETUBA). Le tronçon Meiganga Tapéré - Garoua Boulay dans I'Est bénéficie du<br />

même projet. La Société SIX International en exécute les travaux.<br />

- La Nationale N"6 relie I'Adamaoua à la Province de I'Ouest en passant par Bankim -<br />

Banyo Tibati - Ngaoundal - Mendougou - Meiganga,.<br />

- Le tronçon Bankim - Banyo - Tibati, non revêtu et dégradé, est en cours de réhabilitation,<br />

(Société Fokou). Le Projet, (financé par I'Union Européenne et le Cameroun)<br />

consiste à bitumer, réhabiliter tous les ouvrages d'art, construire tous les caniveaux et<br />

refaire tous les autres ouvrages.<br />

- Bitumé, le revêtement de la Nationale n"6 entre Tibati et Meiganga, est défectueux<br />

sur les tronçons Tibati - Ngaoundal - Bagodo et Bogdar - Meiganga.<br />

- L'urgence de réhabilitation et I'entretien régulier de cet axe sont primordiaux compte<br />

tenu de son rôle de liaison entre les Provinces de I'Ouest et I'Adamaoua, l'Est et même<br />

la République Centrafricaine (RCA).<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,O6,O1r99 59 Février 2@


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong> Province de fAOAMAOUA<br />

- L'axe Ngaoundéré - Likok - Malarba (FIBADI), la nationale N"15A, est une route en<br />

terre en cours de réhabilitation @rojet PUEMDA).<br />

- Uaxe Likok - Tignère est une route Provinciale,laP72, qui relie les Départements de<br />

Faro, Déo de Djerem à la capitale Provinciale. En cours de réhabilitation (Projet<br />

Union Européenne - Cameroun). C'est une route en terre très dégradée entre Tignère -<br />

Doualayel où même un pont s'est effondré. Cet état est accentué entre Doualayel -<br />

Bang - Djombi - Tibati. Aucun projet de réfection n'est prévu pour le tronçon Tignère<br />

- Tibati long de 68 km.<br />

- La Nationale N"15 Tibati - Malimbo est une route en terre entièrement dégradée. Elle<br />

permet, entre autres, la liaison Adamaoua - Est.<br />

- LaP26 relie Nyamboya à Sorki, ville frontière avec le Nigéria. Bien que non bitumée,<br />

elle est assez praticable et le trafic est dense.<br />

b. les loufes secondqires<br />

En général, les départementales @) reliant les chefsJieux de Département aux diftrents<br />

Arrondissements et Districts sont dans un état précure. Ce sont, par ordre d'importance<br />

décroissante :<br />

- LaDZl assure la liaison Ngaoundéré-Belel-Mbirao (100 km). La praticabilité du tronçon<br />

Ngaoundéré Belel est bonne bien qu'il ne soit pas bitumé. La liaison Belel-<br />

Mbirao est difficile alors qu'elle relie la Province au nord de la RCA. LaD2l perrnet<br />

aussi les flux entre la capitale et I'arrière-pays : C'est dire toute l'importance et<br />

I'urgence de la réhabilitation de cette départementale qui joue un rôle majeur.<br />

- Route en terre non entretenue et dégradée,laD22 est très fréquentée par les commerçants<br />

camerounais, nigérians et centrafricains. Elle relie Gandji (Meiganga) - Bara<br />

(zone frontalière avec la RCA). Ses 165 km et les échanges économiques qu'elle<br />

véhicule la situe juste après laD2l pour la remise en état.<br />

- La D20 de 125 km relie Tignère - Gadjiwan - Mayo Baléo - Koncha. Dégradée et<br />

nantie d'un pont effondré, elle est vallonnée et flanquée d'une falaise aux environs de<br />

Gadjiwan. Le passage entre Mayo Baléo et Koncha (zone frontalière avec le Nigéria)<br />

est impraticable en raison de sa détérioration.<br />

- L'axe Tibati-Mbako4 la D24 3OlsrL est une route en terre vétuste, qui mène au<br />

Barrage hydroélectrique de Djarro-Kombo. Elle nécessite une remise en état prioritaire<br />

et un entretien permanent.<br />

- La Dl9 relie Doualayal - Oumarou Tikar - Lewa - Mini Martap soit 99 km de route<br />

dégradée, qui, en outre, relie la Nl5A àlaPl2 et de surcroît permet les échanges avec<br />

l'importante zone minière de Bauxite, de Mini-Martap.<br />

- Enfin, laD23 62 km est une bretelle de la N"l qui arrive à Mangom. C'est une route<br />

dégradée qui finit en "cul-de-sac" au chemin de fer vers Makor.<br />

c. [e résecru des roules rurclles<br />

La Province est traversée par 600 km de routes rurales non bitumées (RR) qui relient les<br />

Arrondissements, les Districts et les zones de campagne entre eux et avec les Chefslieux<br />

de Département.<br />

En général, dans un état de délabrement très avancé, elles sont presque impraticables du<br />

fait du manque d'entretien depuis plus de dix ans. Leur inaccessibilité générale s'explique<br />

ainsi par :<br />

- de nombreux ravinements et rigoles occasionnés par les grandes pluies ;<br />

MINPAT / Projet PNUDOPS CMR/S/i06rOll99 60 Féwier2@


EIqqqs soclo-EcoNoMtQUES REctONALEs <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

- I'effondrement massif des ouwages d'art et des petits ouvrages de franchissement<br />

datant pour la plupart de l,époque coloniale.<br />

- des chaussées, barrées par de nombreux éboulements, des herbes et des arbustes.<br />

Dans l'ensemble, les routes rurales de Mayo-Banyo sont donc les voies de transit et de<br />

transactions commerciales internes qui desservent la capitale départementale, Banyo, et le<br />

Nigeria et permettent le désenclavement des zones très propic"i à l'él.uuge et à i,agriculture<br />

du cacao et du cafe.<br />

La réhabilitation des RR du Mbéré désenclavera une région à forte densité de population<br />

et une zone productrice d,agriculture et d,élevage.<br />

Les Départements du Faro et Déo ont une position stratégique. Ils relient en effet le<br />

Cameroun au Nigeria et peuvent constituer une base militaire à I'Armée Nationale.<br />

Enclavég cette région peuplée et productrice de mars et de céréales grande échelle est<br />

considérée comme un grenier du pays. Cependant les RR y sont très dégradés.<br />

Dans la Vin4 la vétusté de la Dl9 qui relie Lewa à Mini Martap étouffe la zone<br />

minière. Quant à la D24, dans le Djerem, son impraticabilité lui restreint son tôle décisif<br />

puisqu'elle dessert le barrage hydroélectrique de ra réserve d'Edéa.<br />

d. Le léseou des pistes ruroles el serviludes<br />

L'Adamaoua compte plus de 700 km de pistes et servitudes très vétustes, discontinues<br />

manquant par endroits d'ouvrages de franchissement et de ravinement. Les3l4 de ce réseau<br />

restent inutilisables pendant la saison des pluies. Isolant ainsi, pendant près de 6 mois des<br />

zones d'agriculture d'élevage et de pêche, qui perdent ainsi entre sb a Oo yo de leur<br />

production.<br />

Cette précarité des réseaux de communication routiers a non seulement un impact très<br />

lourd sur l'économie locale et nationale, mais aussi sur la santé des individus et sur celle<br />

du bétail: en effet, ils ne peuvent accéder aux soins pour l'éducation des enfants qui ne<br />

joignent pas les milieux scolaires et au développement en général par carence<br />

d'informations et de formation.<br />

On estime que 60Yo de la population de la province est rurale. A ce niveau, les 3/5 de Ia<br />

province sont paralysés durant la moitié de I'année. C'est-à-dire aussi que trois personnes<br />

sur cinq sont coupées du reste du pays pendant 6 mois ; l'ampleur de la paupérisation<br />

locale est en grande partie due à l'autarcie.<br />

e. Quelques projels en cours<br />

. Le Projet PLIEMDA concernant les grands axes routiers .<br />

- Tibati - Banyo - Frontière Ouest (N6)<br />

- Lokok - Malarba (NlsA)<br />

- Ngaoundéré - Tignère (P2)<br />

- Ngaoundéré - Meiganga (N1)<br />

' Un financement Cameroun-Union Européenne vise la réhabilitation des routes en<br />

terre.<br />

C'est un programme d'urgence d'entretien routier qui consiste en la réfection des ouvrages<br />

d'art, la pose de buse par endroits, la construction de caniveaux, le traitement ponctuel<br />

des sections très dégradées.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SO6,O1,99 6l Février 2@


ETUDES SOCIO.ECONOMTQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Province du pays la plus vaste mais aussi zone de transition obligatoire entre le Nord et<br />

le Sud, et aussi du Cameroun avec certains pays limitrophes, l'Adamaoua nécessite un<br />

désenclavement urgent passant par la réhabilitation prioritaire de son réseau routier et son<br />

entretien qui permettrait de prétendre à l'accession d'une qualité de vie au moins élémentaire.<br />

En effet, la circulation de biens de services stimulerait cette région asphyxiée la moitié<br />

de I'année dans l'autarcie et dépourvue du bien-être le plus rudimentaire : groupements de<br />

soins, eau potable, électricité, écoles viables....qui suivraient la remise en-état du réseau<br />

routier.<br />

Par ailleurs, dans le domaine météorologique il y aurait lieu d'accroître le réseau de<br />

collecte visant à assurer une meilleure qualité et quantité des données météorologiques. Ce<br />

qui aiderait efficacement à la décision dans les domaines des activités écônômiques<br />

tributaires de ce facteur. Actuellement, le réseau se limite à trois stations et un centre<br />

metéorologique secondaire.<br />

B. INf RASTRUCIURE AERIENNE<br />

La province de I'Adamaoua possède un aéroport doté d'une piste d'atterrissage de type<br />

QFU 03 et QFU 2l en béton bitumé. Longue de270Q mètres, et large de 45 mètres, elie a<br />

un prolongement Arrêt ( PA ) de 60 mètres.<br />

C'est un aéroport de classe nationale qui ne peut supporter que des charges de 52 à 60<br />

tonnes de fret total et de passagers. Sa résistance ne lui permet de recevoir que des flottes<br />

de type Boeing 737 ;bienque des avions de type Airbus puissent également y atterrir.<br />

Actuellement, la CAMAIR dessert la ville de Ngaoundéré quatre fois par semaine.<br />

Les données relatives aux trafics passagers, regroupées dans le tableau ci-dessous, montrent<br />

une forte baisse des trafics payants et de transit tant à l'arrivée qu'au départ.<br />

Tab n" 22 : Trafic passagers à I'aéroport de Ngaoundéré<br />

- f- Anivées W<br />

Transits Payants Transits Payants<br />

95/96 11 661 I 952 916 10 843<br />

10740 4 984 1 380 5 458<br />

Source : ADC, Yaoundé<br />

Ces baisses de trafics pourraient s'expliquer par les pannes fréquentes des avions du fait<br />

de leur vétusté ; la recrudescence des vols des bagages, etc... En dépit des tarifs rews à la<br />

baisse, les taux de remplissage demeurent très faibles.<br />

En ce qui concerne le fret, l'aéroport de Ngaoundéré a reçu un tonnage de 32.515 kg en<br />

1994/95 contre 43.460 kg en 1995/96. Ce tonnage a dramatiquement baissé en 1996197 à<br />

10.740 kg.<br />

C. INFRASTRUCTURES TERROVIAIRES<br />

Créée en 197 4, la gare de Ngaoun déré a une importance particulière pour toute la partie<br />

septentrionale du Cameroun. Elle résout une bonne partie des problèmes de transport de la<br />

région : elle établit la liaison Nord-Sud en permettant le passage de la population, et assure<br />

les flux de milliers de tonnes de marchandises en provenance et à destination du Nord et<br />

des pays limitrophes.<br />

MINPAT I Projet PNUD-OPS CMR/S/06rO1t99 62 Févrierffi


RESE<strong>AU</strong> DE TRANSPORT<br />

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ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

En 1997/1998, le trafic en provenance du Tchad a été de 4318 tonnes de marchandises<br />

transportées. Le karité, la gomme arabique, les provendes, tourteaux agro, entre autres,<br />

constituent le quart de l'importation.<br />

Le trafic à destination du Tchad, plus important, a été de 81.896 tonnes pendant la même<br />

période. Il concerne essentiellement les véhicules (l l0 t), les vivres secours (10075 t),<br />

les engrais Amende (35.000 t), les sucres (10.455 t), les matériaux de construction (1.222<br />

t), les farines (8.967 t), les produits métallurgiques (2.L29 t), etc.. Le trafic voyageurs est<br />

également dense. En outre, la R.C.A. et d'autres pays limitrophes enclavés sont également<br />

desservis.<br />

Pour ce qui est du grand Nord Cameroun, 95% des produits sont transferés par rails.<br />

L'écart de 5Yo représente la maigre proportion de trafic par route en saison sèche.<br />

Pour le septentrion,la garc de Ngaoundéré est une grande gare de trafic marchandises et<br />

voyageurs. Toutes les structures existent :<br />

- une structure douanière bien implantée ;<br />

- un quai d'embarquement et de débarquement des marchandises et des voyageurs ;<br />

- des magasins de stockage où transitent des milliards de tonnes de marchandises<br />

- des transitaires (SAGA' SDV, le Jetma) ;<br />

La gare de Ngaoundéré trop sollicitée a aujourd'hui largement dépassé les prévisions et<br />

sa capacité réelle. Les magasins sont pleins, les transports passagers sont encombrés à<br />

l'excès, le tonnage transporté dans les deux sens est saturé. Ainsi, le trafic


TRAFIC ROUTIER<br />

(19e8-199e)<br />

Types de tmf|c<br />

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Trafictotal<br />

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ETUDES SOCIo.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Pour pallier à ce déficit, la Délégation Provinciale de I'Adamaoua envisage de rattacher<br />

les diftrentes localités de la province au réseau SNEC. Le type d'ouwage proposé est le<br />

puits équipé et le forage. Pour I'ensemble de la province, la Délégation prévoit la<br />

réalisation de 16 forages et de 4 puits equipés pour un coût global de 160.000.000 FCF.<br />

Le coût actualisé d'un forage est estimé à 9.000.000 FCFA et à près de 4.00.000 FCFA<br />

pour un puits en béton armé et équipé de pompe manuelle. Cette intervalle, jouerait un rôle<br />

notoire dans l'éradication de la misère qui sévit les circonscriptions administratives de la<br />

région.<br />

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime le seuil minimal de consommation<br />

d'eau à 25 litres d'eau par personne et par jour. (Z1Vjlhbt). C'est dire la rareté de cette<br />

denrée vitale et capitale dans la Province de l'Adamaoua qui situe sa consommation entre 5<br />

à l0 I par personne et parjour.<br />

Pourtant une étude d'implantation d'une adduction d'eau potable à Ngaoundal menée par<br />

la Délégation Provinciale des Mines d'Eau et de I'Energie est restée sans suite depuis 1996.<br />

Ce projet préconisait la construction :<br />

- d'un captage gravitaire en maçonnerie avec bassin de décantation en béton armé<br />

débitant environ I 1m3/h<br />

- d'un réservoir de stockage d'un volume d'environ de 54 m3<br />

- d'un réseau de distribution gravitaire de 7400 m en PVC pression avec accessoires.<br />

Ce projet était estimé à 160 millions FCFA, les investissements réduits et le coût d'exploitation<br />

bas seraient les avantages de cette option comparée aux réalisations classiques.<br />

8. ATIMENTATION EN ENERGIE EI.ECTRIQUE<br />

La SONEL (Société Nationale d'Electricité du Cameroun) est chargée de I'exploitation<br />

et de la distribution du courant électrique de la Province de I'Adamaoua. La Province est<br />

très mal couverte : seulement I Yo de la population utilise l'électricité. La source d'énergie<br />

la plus répandue dans cette région reste le bois et le charbon. Sur près de 90.000 ménages<br />

de I'Adamaou4 79.000 utilisent le bois, soit 88%. Dans les zones rurales, par contre, le<br />

bois est la seule source d'énergie (96,6 %) le phénomène s'explique par le fait que dans la<br />

Province qui est très vaste, et très pauwe : La population est très dispersée, l'installation de<br />

l'électricité y est très onéreuse et la consommation hors de prix compte tenu des moyens.<br />

La capitale provinciale et Meiganga est alimentée par le barrage de Lagdo grâce à deux<br />

transformateurs de 16 MW chacun. Etant donné la très faible demande d'énergie, un seul<br />

transformateur est mis en service pour une consommation de 3 MV.<br />

Une ligne haute de tension (HT) part du barrage de Lagdo et alimente Ngaoundéré(9O<br />

KW- lloKW).<br />

Le réseau électrique qui part de Ngaoundéré à Meidougou (via Meiganga) est une ligne<br />

Moyenne Tension lvIT (17,22 KW). Elle alimente les localités de Wakwa-cité, Wakwa,<br />

Sangié, Dibi, Bélel Dibi, Galdi, Mangoli, Neiminaka" Batongo, Mboulaï, Boutou, Garga,<br />

Gumbala, Gangwi, Meiganga et Meidougou qui bénéficient donc d'énergie d'origine<br />

hydroélectrique, alors que les autres villes de la Province sont alimentées par des centrales<br />

thermiques ou par des barrages de retenue d'eau.<br />

Ainsi, Banyo, Tignère, Tibati, Bankim et Bankoua ont une électricité d'origine thermique.<br />

Sur ces lignes, la SONEL réalise de très mauvaises affaires. Les longues distances<br />

font que I'extension du réseau hydraulique coûte extrêmement cher. Une extension possible<br />

n'est pas envisageable, la pauvreté des populations ne leur permettrait même pas d'être<br />

MINPAT / Projet PNUO-OPS CMRrS,OGrO1/199 65 Février 2@


ETUDES SOCIo'ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de fADAMAOUA<br />

connectées. L'énergie thermique coûte également cher pour son exploitation (coût élevé du<br />

Gasoil pour fonctionnement, coût d'acquisition élevé des groupes électrogènes fréquemment<br />

en panne). Ce choix est une source de déficit pour la société qui perd mensuellement<br />

25 à30 millions FCFA en moyenne pour une recette de 15 millions FCFA.<br />

Boninting est une localité alimentée par le barrage de retenue d'eau.<br />

La ville de Ngaoundal est en cours d'électrification par système de Centrale Thermique<br />

en construction.<br />

Plusieurs localités, bien qu'importantes, ne sont pas encore électrifiées. Il s'agit de :<br />

Mbe, Tchabal, Wouro, Ngaoundaba, Wassandé, Mbodou, Doua, Bakougug Djohong,<br />

Bélel, Ngaoui, Dir, Bilo, Boforo, Mayo Baléo, Galim-Tignère, Mayo-Darlé, Malao, Doyo<br />

Lokono, Omalao, Kilimanti, Niat.<br />

Le coût élevé des branchements ne peffnettant pas à la population à revenu moyen d'y<br />

accéder. La Délégation Provinciale de la SONEL a élaboré un plan d'exécution des branchements<br />

dans le cadre d'une campagne gratuite pour rentabiliser les réseaux BT construits<br />

en vue de la densification des réseaux MT/BT de la DPA<br />

Il va de soi que dans tous les départements de la Province, un besoin urgent d'extension<br />

du réseau est exprimé.<br />

3. LES TEI.ECOMMUNICATIONS<br />

Les télécommunications dans la Province de l'Adamaoua comportent :<br />

. 7 stations relais ;<br />

. 2 centrales téléphoniques ;<br />

. 3 concentrateurs sur trois Directions :<br />

- Sud (Meiganga) ;<br />

- Nord (Mbe) ;<br />

- Ouest (Banyo).<br />

La configuration initiale prévoyait :<br />

. I canal téléphonique ;<br />

. I oanalTV;<br />

. I canal secours<br />

Actuellement, suite aux multiples pannes et aux mauvaises conditions climatiques, cette<br />

norrne n'existe plus. La liaison reste très précaire et beaucoup d'organes sont retirés du<br />

circuit et envoyés en réparation. Les tâches de maintenance sont pour le moins ardues.<br />

Le nombre de "circuits internationaux" est passé de 2 à 6. Les responsables locaux privilégient<br />

la sécurisation du signal Radio CRTV.<br />

A. tA COMMUNICAIION TETEPHONIQUE<br />

La Province compte deux centrales téléphoniques de type électronique (technologie<br />

ancienne, 1972) à Ngaoundéré et à Meiganga. Ngaoundéré est le principal centre commercial<br />

de la téléphonie. Les autres villes (Dibi, Wakwa, Banyo, Tibati, Tignère et Mbé) y sont<br />

connectées par concentrateurs ou faisceaux hertziens. Sa capacité est de 2.000 abonnés,<br />

avec un taux de saturation de 94oÂ. Dans le cadre du développement de la téléphonie rurale<br />

préconisée par le Gouvernement, les localités de Dibi, Wakwa, Mbe et Maoui occupent les<br />

MIN PAT / Projet PNUD-OPS CMR,S,O6O1,99<br />

66<br />

Février2@


RESE<strong>AU</strong> D'ELECTRICITE<br />

ET D'E<strong>AU</strong> POTABLE (1998-1999)<br />

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ETUOES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Prodnce de I'ADAMAOUA<br />

60lo restants du réseau, cependant les installations, déjà en place, ne sont pas encore<br />

opérationnelles.<br />

Aucune ligne câblée émanant de la Centrale de Ngaoundéré n'est libre :<br />

. Sur les 1600 lignes câblées et mises en service de la ville de Ngaoundéré, 1299 sont<br />

réservées aux privés, 238 aux officiels et 63 aux PTT.<br />

' 100 lignes sont en service à Banyo dont 69 privées 29 pour les officiels et 04<br />

réservées aux services des PTT.<br />

' La ville de Tignère a 70 lignes câblées en service, réparties entre : 40 pnvéq24<br />

officiels et 06 pour les PTT locales.<br />

' Enfin, Tibati dispose d'une capacité de 80 lignes câblées, toutes en service dont 44<br />

privées, 34 officielles et 02 pour les PTT.<br />

Seule Meiganga possède un réseau non saturé : 500 lignes restent libres.<br />

L'utilisation présente des déréglages et des pannes multiples et fréquentes qui rendent<br />

I'exploitation du téléphone difficile dans la région :<br />

- retards de tonalités,<br />

- interferences ou mélange de toutes sortes,<br />

- encombrements divers,<br />

- insuffisance du personnel qualifié pour les tâches de maintenance.<br />

Par ailleurs, I'ACTEL, organisme chargé de gérer le secteur commercial des télécommunications<br />

est amené à procéder à des suspensions et reattributions de numéros résiliés<br />

donnant lieu à un nombre considérable de plaintes, contestations et réclamations grevant<br />

les recouwements.<br />

Ainsi, le taux de recouvrement moyen est de 96,4 yo (195 millions sur 203 millions<br />

attendus) en Janvier 1999. Soit un manque à gagner de 8 millions FCFA.<br />

B. IRANSMISSION ENERGEIIQUE<br />

L'Adamaoua dispose de 7 stations-relais dont 5 sont autonomes et 2 sont reliées au<br />

système SONEL.<br />

Les localités de Lére, Libong, Pang, Mayo-Toloré, Mayo-Djinga sont desservies par les<br />

stations autonomes alimentées par des groupes électrogènes, des redresseurs, du gasoil, des<br />

batteries, etc.<br />

Bandal et Ongui bénéficient du réseau d'énergie SONEL.<br />

On compte 2 centrales téléphoniques à Ngaoundéré et à Meiganga et 3 faisceaux<br />

herziens (hz) pour les directions Sud-Nord-Ouest.<br />

Les groupes électrogènes (GE) ont un programme de maintenance périodique déterminé<br />

par le nombre d'heures de fonctionnement. Celui-ci n'est plus respecté depuis plus de trois<br />

ans :<br />

- Toutes les batteries stationnaires sont obsolètes et devraient être mises au rebut :<br />

- Il y a une forte dégradation des Groupes Electrogènes (GE) ;<br />

- Il n'existe qu'un Groupe Electrogène sur deux dans les stations ;<br />

- Ces coupures de liaison (les Faisceaux) ne se situent pas dans le secteur de surveillance<br />

(zone de compétence) de l'Adamaoua, mais surtout et régulièrement dans les<br />

secteurs du Centre contrôlé par Yaoundé et de I'Est à Bertoua et sont dues à des problèmes<br />

d'énergie : défaut SONEL, Groupes électrogènes, redresseurs, gasoil.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/98O6/O1199 67 Février0o


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de flADAMAOUA<br />

Pour remédier aux inconvenues, une maintenance préventive dans les stations d'énergie<br />

devrait être mise en place. Il y a lieu aussi de normaliser les conditions de température dans<br />

les stations-relais et de contrôler et responsabiliser le personnel exécutant.<br />

Il est à noter que le secteur Radio Télégraphique a essentiellement besoin d'une<br />

maintenance ourative à Tignère, Bélel, Ngaoundal, et qu'un contrôle des émetteurs Radio<br />

(E/R) des C.E.T de Tignère, Banyo, Meiganga est nécessaire.<br />

Tab n" 21 : Parc d'abonnés<br />

Banyo<br />

Tibati<br />

Tignère<br />

Maoui<br />

Wakwa<br />

Mbe<br />

Dibi<br />

de I'Adamaoua<br />

Localités Lignes câblées En service Privées Offrcielles Lignes PTT Lignes libres<br />

Ngaoundéré 1.600 1.600 1.299 238 63 0<br />

100 100 ô9 29 04 0<br />

80<br />

70<br />

70<br />

25<br />

32<br />

23<br />

80<br />

7à<br />

42<br />

00<br />

00<br />

00<br />

Total 2.000 1.892 1.490 329 75 108<br />

44<br />

40<br />

32<br />

00<br />

00<br />

00<br />

34<br />

24<br />

04<br />

00<br />

00<br />

00<br />

02<br />

06<br />

00<br />

00<br />

00<br />

00<br />

0<br />

0<br />

28<br />

25<br />

32<br />

23<br />

prwinciale des PTT, Adamaoua<br />

MINPAT / Projet PN UD-OPS CMR/Sro6,111 r99 68 Féwierffi


RESE<strong>AU</strong> DE TELECOMM UNICATION<br />

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ETUOES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Proûnce de IADAMAOUA<br />

I. SANTE<br />

La province de l'Adamaoua compte 7 districts de santé et 7l aires de santé couvertes<br />

par 72 formations sanitaires dont 56 publiques, 15 confessionnelles et I clinique. Les formations<br />

sanitaires (FS) publiques sont constituées d'un hôpital provincial, de 4 hôpitaux de<br />

district, de 7 centres médicaux d'arrondissements et de 44 centres de santé et dispensaires.<br />

Les formations sanitaires privées comportent deux hôpitaux protestantsa et les 13 centres<br />

de santé et dispensaires. Les formations sanitaires sont inégalement réparties dans les<br />

districts et les aires de santé. La province compte 6 aires de santé non intégrées, dont 3<br />

dans le district de Ngaoundéré, deux dans le district de Tignéré et un dans celui de Tibati.<br />

C'est ainsi que la proportion des populations non couvertes est de l3,5yo. Ce qui<br />

correspond à 85 391 habitants dont 65 316 dans le district de Ngaoundéré.<br />

Tab no 25 : Situation des districts de santé et de la couverture en soins intégrés dans<br />

I'Adamaoua pour l'année 1998<br />

Distrids de Nbre total Nbre Nôre d?S Nbre d'A.S. Population Population % popu -<br />

santé de F.S. d'aries Sté intégrées non totale couverte lation cou-<br />

Meiganga 999<br />

- 107 843 1O7 843 loOo/o<br />

Djohong 444<br />

43 2ô9 43269<br />

10Oo/o<br />

Tignère 81210 ; 70 052 61 085 87,20/o<br />

Tibati 11 13 10<br />

1 80 311 69 067 860/o<br />

Banyo 8 66<br />

63 014 63 014<br />

100o/o<br />

Bankim 8 66<br />

- 42028 42A28 lOOo/o<br />

Total 72 71 65 6 632 523 546 996 86,5%<br />

En terme de ratios, la province compte en moyenne une formation sanitaire pour 8785<br />

habitants. Cette répartition est meilleure en zone rurale qu'en zone urbaine : une formation<br />

sanitaire est au service de l l 715 habitants en zone rurale contre 27 500 habitants en milieu<br />

urbain. Mais les populations des zones rurales ne sont pas avantagées pour autant, étant<br />

donné les difficultés d'accès aux centres de soins, compte tenu de I'enclavement de la<br />

province et de la dispersion des populations. En effet, les distances à parcourir entre les<br />

localités et entre les formations sanitaires et les communautés et les intempéries rendent<br />

parfois impossible d'envisager d'acctider aux soins de santé. Les véhicules et les motos mis<br />

en place en 1989 par la coopération Américaines sont déjà défectueux. Près de 80% des<br />

véhicules et SOYI des motos sont en mauvais état. Par conséquent, les capacités de<br />

supervision des services de santé dans les districts et d'intervention en stratégie avancée<br />

sont très restreintes. Dans les districts de Meiganga et de Banyo, aucun des trois véhicules<br />

n'est en état de marche. Pour ce qui est des motos, 2l sur 4l sont en panne. Cette dégradation<br />

du parc automobile est essentiellement tributaire du mauvais état des routes qui<br />

restent impraticables en saison des pluies.<br />

A ce niveau, donc, des centres de soins sont en nombre insuffisants, mais ils existent,<br />

des organisations sont également mises en place pour superviser les services de santé et<br />

faire des interventions en > ; mais tous ces programmes et moyens sont<br />

rendus caduques parce que les déplacements sont difficiles et même impossibles pour des<br />

raisons extérieures : I'enclavement et le manque de moyens de transport.<br />

44 Ces hôpitauri qui sont mieux équipés sont implantés dans les districts de santé de Ngaoundéré et de Tibati où ils servent<br />

d'hôpitaux de district.<br />

5 Ces véhicules ont été mis en place dans le cadre du projet : Soins de I'Enfant du Sud et de I'Adamaoua : >Projet SESA >.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SÆ6,111199<br />

69<br />

Février2ffi


EI9qE! SOCTo.ECONOMTaUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Prwince de I'ADAMAOUA<br />

L'hôpital provincial de Ngaoundéré constitue la formation sanitaire réservée aux soins<br />

de réference de deuxième niveau à partir des hôpitaux de district. Il dispose de services de<br />

médecine générale, d'une maternité, d'une pédiatrie, d'un bloc opératoiie, d'une radiologie<br />

et d'un laboratoire. Il est le plus équipé des formations sanitaiies publiquesu. Les autres<br />

formations sanitaires sont en déficit total des matériels techniques et d'exploitation. Mais<br />

le véritable problème reste celui de la maintenance : certains appareils pewent être mis au<br />

rebut pour de simples pannes avant d'avoir été amortis. Lé sous-équipement des formations<br />

sanitaires existe également quant au nombre de lits d'hospitalisatiôn : en moyenne,<br />

on a I lit pour 1400 habitants. Ce qui varie d'un district de santé à I'autre. Tégnère est le<br />

district le plus avantagé avec I lit pour 844 habitants ; une étude des carences a été faite ciaprès,<br />

dans le district de Tibesti, il y a I lit d'hospitalisation pour près de 1600 habitants.<br />

Tab n" 26 : Situation sanitaire de t'Adamaoua i99g<br />

District Population<br />

de Nombre<br />

de santé<br />

sanfraires de lits médecîns d'infrrmers<br />

25 154<br />

30<br />

82<br />

Meiganga<br />

107 843 I 71<br />

5<br />

25<br />

Tignère<br />

70 052<br />

8<br />

83<br />

4<br />

16<br />

Tibati<br />

80 311<br />

11<br />

50<br />

5<br />

29<br />

Banyo<br />

63 014 I<br />

40<br />

2<br />

19<br />

Djohong<br />

43 269<br />

4 29<br />

1<br />

4<br />

Bamkim<br />

42028 I 28<br />

1<br />

10<br />

Total 632 523 73 rt55 185<br />

Le personnel médical de la province accuse également un déficit important. Elle compte<br />

en moyenne un médecin pour 13 180 habitants et un infirmier (y compris les infirmiers<br />

brevetés) pour 2700 habitants. La répartition du personnel est inégale à travers les districts<br />

de santé. Le district de Ngaoundéré est le mieux doté avec 30 médecins : soit 1 pour 7534<br />

habitants. Par contre, les besoins sont urgents dans les nouveaux districts de Djohong, de<br />

Bakim et pour Banyo avec respectivement un médecin pour 43 269, 42 028 et 31 507<br />

habitants. Les infirmiers et les techniciens de santé sont aussi plus concentrés en milieu<br />

urbain. Dans les zones rurales, certaines formations sanitaires fonctionnent avec un seul<br />

personnel de santé qui assure en même temps la consultation et les soins. Ainsi, Djohong a<br />

4 infirmiers pour plus de 43 000 habitants.<br />

Tab n" 27 : Indicateurs sanitaires 1998<br />

Formation sanitaire Médecins par par<br />

. .. . par habitant de tits par habita!! habitant habitant<br />

Ngaoundéré I 041 1 468 t SSa alz}l<br />

Meiganga<br />

Tignère<br />

Tibati<br />

Banyo<br />

Djohong<br />

Bamkim<br />

11 983<br />

8 757<br />

7 301<br />

7 877<br />

10 818<br />

5 254<br />

1 519<br />

21 569 107 843<br />

844<br />

17 513<br />

1 600<br />

16 063<br />

1 576<br />

31 507 ut o'to<br />

1 492 43269<br />

1 501<br />

42028<br />

I 785 1 400 131 787 90 361<br />

L'instabilité des populations ne permet pas aux diftrentes administrations de maîtriser<br />

certains ratios sociaux. D'après les services provinciaux de la santé publique, le taux de<br />

fecondité a été de 27o en 1998. Ce qui ne représente que les naissances déclarées ; d'après<br />

les mêmes sources, près de 50Yo des naissances en zone rurale ne sont pas déclarées. Le<br />

service de planning familial éprouve d'énormes difficultés pour sensibiliser les femmes<br />

aux méthodes contraceptives, notamment dans les milieux musulmans qui restent également<br />

peu sensibles aux programmes de vaccination. Les taux de couverture vaccinale restent<br />

très faibles dans la province ; au cours des récentes campagnes de vaccination, ils ont<br />

6 Cet hôpital provincial dispose du même niveau d'équipements de haute technologie que les hôpitaux protestants qui ont un<br />

repère local guant au service propose, compte tenu des moyens mis â ta disposition de l'équipe méàicale et des maladcs.<br />

MTNPAT / Projet PNUD-OPS CMR/Sil06rO1l99<br />

Févrierffi


ETUDES SOCIo'ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

été les suivants : BCG : 42,l2yo; DTCoq. : 26,57 ; Poliomyélite : 3l,88yo, Rougeole :<br />

24,4yo : ce qui reste en effet inquiétant, compte tenu des conditions générales de vie en<br />

faveur des développements de pathologies diverses.<br />

Pour l'année 1998, les causes de morbidité en termes absolus ont été les suivants :<br />

Paludisme 21818 cas ;Vers intestinaux 10191 cas ; MST. 9165 oas, Maladie de la peau<br />

8153 cas. Quant à la mortalité, les premières causes ont été les suivantes : Pneumonies,<br />

Diarrhég Paludisme et Broncho-pneumonies.<br />

En dehors des problèmes endémiques comme le paludisme, I'ensemble de ces causes de<br />

mortalité relève davantage des conditions d'hygiène générale et de I'hygiène de vie consécutifs<br />

à la paupérisatiorç plus qu'à la couverture vaccinale (exception faite de la rougeole<br />

citée dans le paragraphe suivant). Quant au BCG qui est le plus fort taux de vaccination,<br />

son effet semble concluant si ces données sont fiables, compte tenu de la recrudescence de<br />

la tuberculose ailleurs.<br />

Le nombre des séropositifs et de malades du SIDA est croissant dans la province : en<br />

1996,300 séropositifs ont été enregistrés pour 206 malades ; en 1997 , ce chiffre s'est porté<br />

à341pour 266 malades alors qu'en 1998, 384 cas ont été identifiés pour 300 malades : ici,<br />

étant donné l'efficacité connue de I'encadrement sanitaire et la négligence de la<br />

population, due à I'ignorance, une question vaut d'être posée : combien de cas sont ignorés<br />

et quelle sera leur répercussion sur la population saine ?<br />

Au cours des 4 derniers mois de I'année 1998, la province a enregistré une recrudescence<br />

de la rougeole avec 581 cas dont I I morts. Le seul district de Meiganga a eu 231 cas<br />

dont 8 morts. Ce même district de santé a souffert au cours de la même période d'une épidémie<br />

de méningite localisée dans I'aire de santé de Eka où 60 cas dont 12 morts ont été<br />

enregistrés.<br />

Ces dernières données sont révélatrices de I'impact des maladies contagieuses dans les<br />

milieux défavorisés : elles ont valeur de clignotant pour les mesures de prévention à<br />

instaurer.<br />

En ce qui concerne la distribution de médicaments, la moitié des districts n'a pas de<br />

pharmacies. La province dispose de 7 pharmaciens d'officines privées répartis dans trois<br />

districts de santé. Cinq pharmacies sont concentrées dans la ville de Ngaoundéré, une à<br />

Meiganga et une à Banyo. La population des autres centres urbains et des zones rurales<br />

reste donc marginalisée. Pour surmonter cette insuffisance, il a été créé dans les formations<br />

sanitaires publiques des propharmaciens dont la gestion est assurée par des Comités de<br />

Gestion (COGE) issus des Comités de Santé (COSA). Le Centre d'Approvisionnement en<br />

Produits Pharmaceutiques (CAPP) implanté à Ngaoundéré alimente les pro-pharmacies en<br />

médicaments en fonction de leurs besoins et surtout de leur disposition. La gestion des<br />

médicaments dewait permettre à chaque formation sanitaire de couvrir tous ses coûts. En<br />

1998, cela a pu être réalisé dans 47 formations sanitaires seulement, c'est-à-dire 65%. Dans<br />

les formations sanitaires confessionnelles, la distribution des médicaments est assurée par<br />

l'Oeuvre de Santé de I'Eglise Evangélique Luthérienne du Cameroun (O.S.E.E.L.C.). Au<br />

cours de l'année 1998, une dizaine de formations sanitaires ont assuré la distribution des<br />

médicaments avec recouvrement des coûts.<br />

L'enclavement et l'éloignement rendent déjà difficile I'accès aux soins de premier niveau,<br />

même I'assistance aux soins ne peut être réalisée faute de moyens de déplacement.<br />

En ce qui concerne les grands complexes de soins (hôpitaux, cliniques...), le matériel<br />

fait défaut et lorsqu'il existe, le manque de moyens de maintenance le conduit au rebut<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRTSTO6Æ1199 71 Février 2@


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong> Province de IADAMAOUA<br />

avant même I'amortissement qui en perrnet le remplacement. Par ailleurs, le manque de lits<br />

déjà important, s'avère plus crucial avec les projections des années à venir.<br />

Le soin passe en grande partie par les médicaments: 50Yo de la région sont dépourvr"rs<br />

de pharmacie.<br />

Quant aux moyens humains (infirmiers, médecins,...) en dehors de la capitale régionale,<br />

qui connaît déjà des insuffisances, le problème est général, avec ces zones tout à fait<br />

délaissées.<br />

Les contraintes à surmonter dans les diftrents secteurs sont donc de plusieurs ordres :<br />

t. Province vaste, enclavée et populations dispersées en zone rurale : Les grandes<br />

superficies des aires et districts de santé avec des populations éparses, un relief<br />

accidenté aux voies de communication défectueuses et impraticables en saison des<br />

pluies rendent difiiciles la conduite et le suivi des activités de santé. Ceci est autant<br />

valable pour les usagers que pour le personnel chargé de mener les activités en<br />

stratégie avancée.<br />

2. La vétusté et/ou le mauvais état des infrastructures sanitaires : Les moyens sont<br />

insuffisants pour I'entretien des équipements et même pour I'acquisition des<br />

matériels nouveaux plus performants.<br />

:. Le manque de formation sanitaire dans certaines aires de santé rend la couverture<br />

sanitaire incomplète. Certaines aires de santé devraient d'ailleurs être subdivisées en<br />

deux ou trois s'il y avait des possibilités d'y construire des formations sanitaires.<br />

q. Le mauvais état ou l'absence des moyens de locomotion: Cette situation handicape<br />

la couverture adéquate des activités dans I'ensemble des aires de santé ainsi que la<br />

supervision des districts de santé. Les véhicules et motos fournis par le Projet SESA<br />

sont non seulement insuffisants, mais ne sont plus en bon état.<br />

5. Une insuffisance de moyens financiers et logistiques : Les possibilités des formations<br />

sanitaires à générer des ressources suffisantes sont très limitées. Les moyens alloués<br />

par I'Etat restent difficiles à mobiliser. Ce qui parvient à être mobilisé est insuffisant<br />

pour assurer le fonctionnement des services.<br />

o. Insuffisance du personnel de santé, surtout en zone rurale : Cette insuffisance<br />

handicape la conduite des activités de santé tant en stratégie fixe que dans les autres<br />

localités des aires de santé.<br />

7. La réticence des populations quant à leur adhésion aux activités de santé : Cet<br />

handicap explique la faible participation cornmunautaire tant aux activités préventives<br />

et promotionnelles de santé qu'aux structures de dialogue dans le cadre du partenariat<br />

Etat-Communauté : COSA, COGE, COSADI, COGEDI...<br />

L'état sanitaire de I'Adamaoua nécessité une assistance sous quatre principaux angles :<br />

t. Extension et aménagement de l0 centres de santé dans 4 districts de santé de la<br />

province.<br />

Des communautés dans certaines aires de santé sans centres de santé ont soit construit,<br />

loué ou donné de petites bâtisses servant d'abri aux activités de santé. Ces bâtisses étant en<br />

matériaux provisoires, les communautés concernées solliciteraient une aide substantielle<br />

pour l'extension et l'équipement de ces centres de santé de fortune.<br />

z. Equipement des formations sanitaires de 450 lits et matelas La capacité d'hospitalisation<br />

reste faible et stationnaire. (1 lit pour plus de 1400 habitants). La durée moyenne<br />

d'hospitalisation étant de 5 jours, il faut un lit pour 847 habitants.<br />

MINPAT / Prolet PNUD-OPS CMR/SD6O1,9S<br />

72<br />

Fêvrier2ffi


EQUIPEMENTS DE<br />

(1ee8-1gee)<br />

SANTE<br />

Gatoua<br />

*<br />

* I o<br />

t<br />

Lrmite des dtstricts de sant<br />

Limrte des atres de sant<br />

Hoprtal prwtnctal<br />

Hoprtal de dtstrict<br />

Centre mdrcal d'anondtssement<br />

Centre de sant<br />

Arre de sant sans centre de sant<br />

Pharmacte<br />

^@<br />

Centre de sant à crer<br />

NIGEf]IA<br />

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Ch.! Lreux d srronClsterenl<br />

IYAOUNOI<br />

DNpoilÉ<br />

O rrbatr<br />

i'r,tl r t(,1


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong> Province de I'ADAMAOUA<br />

r. Equipement des services de santé des diftrents districts des véhicules tout terrain et<br />

des motos. Le taux de couverture des maladies préventives reste bas (35Yo de couverture<br />

vaccinale). L'une des causes de cette faible couverture reste la forte infeodation des femmes<br />

par rapport à leurs maris, même dans le domaine médical. Il est donc nécessaire<br />

d'intensifier la sensibilisation constante des hommes pour qu'ils permettent à leurs épouses<br />

de participer aux activités de santé. Ce qui nécessite des visites permanentes sur le terrain<br />

qui ne peuvent être réalisées sans moyen de locomotion.<br />

+.[-a création d'une centrale provinciale et des ateliers dans les districts pour la maintenance<br />

des équipements.<br />

La mise en place d'un système de maintenance qui rentrerait dans I'optique d'une structure<br />

de recouvrement des coûts pour le ravitaillement en pièce détachées, le salaire du<br />

personnel, les matières consommables permettraient d'assurer une meilleure utilisation et<br />

une longévité certaine aux équipements techniques et d'exploitation.<br />

2. L'ENSEIGNEMENT<br />

Il convient de distinguer les équipements de<br />

I' enseignement secondaire.<br />

l'enseignement de base de ceux de<br />

A I.'ENSEIGNEMENT DE BASE<br />

La province de I'Adamaoua compte 330 établissements scolaires d'enseignement de<br />

base dont 24 écoles maternelles et 306 écoles primaires pour I'année scolaire 199711998<br />

(annexes 1 et 2). Les 24 écoles maternelles ont comptabilisé 1695 élèves pour 42 salles de<br />

classe et 68 enseignants. Ce qui correspond à un ratio de 25 élèves par enseignant et de 40<br />

élèves par salle de classe. Toutes ces écoles sont concentrées dans les centres urbains ; dont<br />

11 pour la seule ville de Ngaoundéré, 5 pour Tibati et 4 pour la ville de Banyo. Elles sont<br />

sous-équipées en matériel didactique et en matériel de distraction et de jeux.<br />

Tab no 28 : Etat de I'en maternel dans I'Adamaoua année scolaire 1997-1<br />

Départements<br />

d'enseignants I d'écoles I sa//e de élèves/ | Hèves/ vations<br />

Nombre Nombre I Nombre Ratros I Rafros Obser-<br />

G Total H F Total c/asse maîtres salle<br />

10 1024<br />

Djérem 102 108 210<br />

Mbéré 48 38 86<br />

Mayo-Banyo 114 109 223<br />

Fabo et Déo 90 62 152<br />

-363611<br />

-131305<br />

-050501<br />

-0808a4042856<br />

-06060362626<br />

Total 868 827 1695 - ô8 68 24 42<br />

provrnce<br />

G = Garçons ; F = Filles ; H = Hommes ; F = Femmes<br />

25 28 41 dont 1 école<br />

bilingue<br />

05 16 42<br />

02 17 43<br />

En ce qui concerne les 306 écoles primaires, elles comptent 58 665 élèves, 927 enseignants<br />

dont 131 vacataires, et 1093 salles de classe. Les ratios sont d'un enseignant pour<br />

64 élèves, ce qui est en dessous du seuil prévu par la réglementation du MINEDUC qui est<br />

de I enseignant pour 60 élèves. Il y a en moyenne 54 élèves pour une salle de classe. Ce<br />

chiffre serait revu à la baisse si on tient compte du fait que près de 25o de ces établisse<br />

ments fonctionnent suivant le système de mi+emps.t Dans certains départements, le nom<br />

bre d'élèves par classe rend Ie cours impossible. Par exemple, dans le Faro et Deo et le<br />

7 L'absence de concordance entre les ratios élèveVmaîtres et élèves par salle de classe s'explique par le fait que dans les<br />

écoles de brousse, un seul maître s'occupe au mêrne moment des élêves de 2 ou 3 niveaux.<br />

MINPAT / Projel PNUD-OPS CMR/S,196,O1 199 t5 Février2ffi


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Provincæ de I'ADAMAOUA<br />

Mbéré, le ratio élèves/maître atteint 80 et 86 élèves. Il est inferieur à 60 dans les autres<br />

départements.<br />

Tab no 29 : Etat de I'enseaqnemen dans I'Adarnaoua année scolaire 1997-1<br />

Nombre d'élèves<br />

Nombre Nbre Nbre Rafios Rafibs Obseruations<br />

tements<br />

d'enseignants écoles sa//e Hèves/ élèves/<br />

sa//es<br />

G F Total % F<br />

c/asse maltres c/asse<br />

0.8 V Tot<br />

Vina 14 10 25 42,9 364 60 424 105 422 60 60 donfi<br />

324 790 114<br />

Djérem 3 631 2 386 6 017 39,6 79 24 103 34 137<br />

Mbéré 8231 4623 12854 36 137 12 149 80 241<br />

Mayo- 5 653 3 706 I 359 39,6 167 17 '184 58 190<br />

Banyo<br />

86 53<br />

51 49<br />

bilingue de 872<br />

élèves<br />

dont I école bi<br />

lingue de 63<br />

élèves<br />

2 écoles bilingues<br />

de 450<br />

élèves<br />

FaboetDéo 2684 2637 5321 49.5 49 18 67 29 103 80 52<br />

Total 34523 24142 58665 41,15 796 131 927 306 1093 64 54 dont + deæ96<br />

province<br />

fonctionnent<br />

suilant le sys-<br />

G= Garçons; F = Filles P = Permanents; V=Vacataires<br />

B. I-'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE<br />

La province de I'Adamaoua compte 3l établissements d'enseignement secondaire dont<br />

7 d'enseignement technique. Tous ces établissements comptent 13.081 élèves, de 444<br />

enseignants dont 23 vacataires et de 267 salles de classe. Le département de la Vina,<br />

compte tenu de son poids démographique et de son taux de scolarisation supérieur au taux<br />

moyen de la province dispose de 1.7 établissements, 156 salles de classe et de 268 enseignants.<br />

Pour l'ensemble de la province, le ratio moyen élèvesênseignants est de 34 pour<br />

l'enseignement secondaire général et de 15 pour l'enseignement secondaire technique.<br />

Tab no 30 : Etat de I'enseignement secondaire général dans I'Adamaoua (année scolaire 1997-<br />

Vina<br />

Djérem<br />

Mbéré<br />

998<br />

Départements<br />

Mayo-<br />

Nombre d'élèves<br />

Nombre<br />

dênsetgnanfs<br />

V Tot.l<br />

Nbre<br />

Etab.<br />

Nbre<br />

sa/le<br />

Rafrbs<br />

Elèves/<br />

G F Total %F P<br />

c/asse Enseiqn.<br />

4114 2801 6915 4't 197 11 208 15 135 33<br />

1027 378 1405 2731-3122846<br />

804 357 1161 30,7 27 - 27 2 26 43<br />

932 519 1451 35.7 48 - 48 2 35 31<br />

Banyo<br />

Fabo et Déo 343 173 516 33.5 20 2 22 3 22 24<br />

Rafrbs<br />

élèves/<br />

sa//es<br />

c/asse<br />

52<br />

51 Tous des<br />

lycées<br />

47 Dont 1 lycée<br />

classique<br />

42 Dont 2 lycées<br />

classiques<br />

24 Dont'l lycêe<br />

classioue<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRTS,'106I01/99 74 Février M


LUTTE ANTITSE.TSE<br />

G. M.Submorsltans<br />

sÈ.<br />

:><br />

Zones assarnres<br />

Barrrre d'crans (en prolet)<br />

Pressron glossr narre<br />

G Morsrtans submorsrtans<br />

f-- Frr


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Provlnc'e . ,<br />

cation Nationale de I'Adamaoua<br />

G= Garçons;F = Filles P= Permanents;V =Vacataires<br />

Quant au ratio élève$salle de classe, il est de 52 pour l'enseignement général et de 37<br />

pour I'enseignement technique. S'il est vrai que ces ratios respectent les normes du<br />

frrfl.fr{EOUC et sont meilleurs que ceux des provinces méridionales du pays, ils masquent<br />

malheureusement un certain nombre de contraintes qui entravent l'éducation dans la<br />

province de I'Adamaoua.<br />

Tab n" 3i : Etat de I'enseignement secondaire et technique dans l'Adamaoua (année scolaire<br />

Dépar<br />

tements<br />

G<br />

611<br />

Total %F<br />

Djérem 141 48 189 25.4 14<br />

Mbéré 184 45 229<br />

Mayo- 181 84 265 31,7<br />

Banyo<br />

Fabo et Déo 51 15 66 22,7 2<br />

d'enseignants<br />

P V Total<br />

15<br />

Nbre<br />

Eta-<br />

B/rss.<br />

sa//e<br />

c/asse<br />

Rafios<br />

élèves/<br />

ensergn<br />

Rafibs<br />

élèves/<br />

sa//es<br />

c/asse<br />

2 15 42 ous les établissements<br />

sont<br />

localisés à Ngdéré<br />

ll s'agit du CETIC de<br />

Tibati<br />

25 - 25 2 10 10 23 20ETlCdontl<br />

confessionnel<br />

6 - 6 1 5 45 53 ll s'agit du CETIC de<br />

BanYo<br />

'<br />

13<br />

2 1 2 33 33 ICET|C<br />

nouvellement créé à<br />

province<br />

G =èarçons;F= Filles<br />

ciale de I'Education Nationale de IAdamaoua<br />

P = Permanents;V= Vacataires<br />

C. TES CONTRAINTES DANS tE DOMAINE DE I'EDUCATION<br />

L'insuffisance d'enseignants qualifiés et le délabrement des équipements. La surcharge<br />

des salles ne pouvant faire espérer une bonne scolarité, ni même une scolarité moyenne.<br />

Mais il y a pirË : la plus grande majorité des enfants d'âge scolaire ne sont pas scolarisés<br />

q. Sous-scolodscrtion<br />

Le taux de scolarisation de la province de I'Adamaoua est passé de 33,7Yo pour I'année<br />

lgg6lgT ù 37,6yo au cours de l;année 1997198. Malgré cette améliolation, I'Adamaoua<br />

reste l'une des provinces les plus sous-scolarisées du Cameroun. Cela s'explique par le<br />

contraste suivani : les musulmans mieux nantis manifestent peu d'enthousiasme à l'éducation<br />

des enfants au moment où les chrétiens pauvres, de par la précarité de leurs revenus<br />

n'arrivent pas à en supporter les charges éducatives, en dépit de leur bonne volonté'<br />

En efpet, une bonne proportion de musulmans reste encore réticente quant à la scolarisation<br />

des enfants. Les filles restent plus marginalisées. Les filles ne représentent que 4loÂ<br />

des élèves inscrits dans les écoles primaires de la province.<br />

Le taux le plus faible est celui du département du Mbéré où les filles ne représentent<br />

que 36yo des élèves. Lorsqu'on passe du cycle primaire au cycle secondaire' le<br />

pourcentage de filles baisse à 37o pour I'enseignement général et à 28,4yo pour<br />

i'enseignement technique. Le taux le plus faible est observé dans le département du<br />

Djérem où il est de 27ô/o pour I'enseignement secondaire et de 25,4o/o pour I'enseignement<br />

technique. Cette marginalisation de la jeune fille à l'éducation est essentiellement tributaire<br />

des considérations coutumières selon lesquelles toute jeune fille devrait garder sa virginité<br />

jusqu'au moment de son mariage. Les parents estiment donc que la scolarisation des filles<br />

-se<br />

traduirait par le port de l'uniforme au lieu des pagnes habituels et les exposerait à la<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/Sffi/O1r99 75 Févrierffi


ETUOES SOCIO.ECONOMT<strong>AU</strong>ES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

violation de ces dispositions coutumières. C'est pourquoi les mariages précoces sont légion<br />

dans la province.<br />

La sous-scolarisation s'explique également par l'extrême précarité des revenus des<br />

parents. Ceux-ci sont généralement des agriculteurs localisés dans les périphéries des<br />

grands centres urbains. Malgré I'engouement qu'ils manifestent pour l'éducation de leurs<br />

enfants, ils sont incapables de subvenir aux charges subséquentes du fait de I'insuftisance<br />

des ressources financières issues de leurs activités. Il ressort d'ailleurs des statistiques de la<br />

délégation départementale de la Vina que le nombre d'enfants inscrits dans les écoles<br />

publiques a fléchi de 22,83Yo ente l'année scolaire 1995196 et l'année 1996/97 du fait de<br />

l'augmentation des frais de scolarité qui sont passés de 500 F.CFA à I 500 F.CFA. Les<br />

charges scolaires créent donc une sélection ; la scolarité est réservée à ceux qui peuvent<br />

payer.<br />

La dispersion de la populatiorq la transhumance et I'enclavement contribuent largement<br />

aussi à l'explication de la sous-scolarisation dans la province. Les populations de I'Adamaoua<br />

sont trop dispersées en zone rurale. On y trouve des groupements humains de 150 à<br />

500 personnes distants de dizaines de kilomètres les uns des autres. Il reste difficile ou<br />

parficis impossible de doter ces petits villages d'écoles primaires, compte tenu du nombre<br />

réduit des enfants en âge scolaire. Généralement, une école est créée pour 3 à 5 villages de<br />

cette taille. Les longues distances ne permettent pas aux enfants des villages très éloignés<br />

de s'inscrire dans ces établissements, ce qui accroît la proportion des enfants non scolarisés.<br />

Quant à la transhumance, elle se traduit par l'abandon des classes de certains enfants qui<br />

sont contraints d'accompagner leurs parents à la recherche des pâturages. Cette pratique<br />

engendre la déperdition scolaire et grossit le nombre des enfants non scolarisés.<br />

b. l'insuffisqnce des enseignonls quolifiés el d'infroslruclures odéquotes<br />

Depuis plusieurs années, l"Etat, du fait de la crise économique n'assure plus la formation<br />

des instituteurs. Les écoles de formation ont été fermées pendant près de 6 ans. Ce<br />

n'est que depuis I'année 1995/96 qu'elles ont été réouvertes. Les élèves instituteurs se<br />

prennent en charge eux-mêmes et ne sont pas tous recrutés à I'issue de leur formation. Les<br />

mêmes raisons financières ont contraint I'Etat à réduire le nombre d'étudiants en formation<br />

dans les Ecoles Normales Supérieures. Ce qui justifie le nombre important des enseignants<br />

vacataires dans le primaire et le secondaire. Ils sont à la charge des Associations de Parents<br />

d'Elèves (A.P.E). L'absence de pédagogie ne les prédispose pas à dispenser une formation<br />

appropriée aux élèves.<br />

En ce qui concerne les infrastructures, les bâtiments construits à l'époque coloniale<br />

sont, dans certains centres urbains en état de délabrement avancé, par manque d'entretien.<br />

Dans les zones rurales, certaines bâtisses faites en matériaux provisoires tiennent lieu<br />

d'écoles. A la suite des calamités naturelles (tornades, fortes pluies, etc.), elles sont<br />

partiellement ou entièrement détruites. Il en résulte très souvent la disparition de l'école<br />

concernée. Beaucoup reste à faire pour améliorer la scolarisation des enfants dans<br />

l'Adamaoua, tant en ce qui concerne le niveau scolaire qu'en ce qui concerne la<br />

participation à la scolarité.<br />

D. QUETQUES PROPOSITIONS<br />

l. La création d'écoles primaires et de collèges pour jeunes filles exclusivement avec<br />

des pagnes coûrme uniformes.<br />

2. La formation et la prise en charge des instituteurs par I'Etat.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SlCGilOl,99 76 Février 20O


EQUIPEMENTS SCOLAIRES<br />

(1es8 - 19ee)<br />

Nombre d' coles pnmalres<br />

Collge d'ensergnement technlque<br />

Collge d'ensergnement secondatre<br />

"o oo<br />

Collge pnv<br />

Lyce d'ensergnement techntque<br />

Lyce classrque<br />

--^---f<br />

(<br />

J<br />

,/<br />

l'1tG{{lrn<br />

'. Mayo-Darl<br />

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Lyce brhngue<br />

Ecole normale d' Instlluteurs<br />

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Chel-Lreux de F gion O<br />

Chet"Lreux de d parlffrenl O<br />

CheJ-Lreu\d'ailondrsssenl O<br />

Drstrcl


ETUOES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de fADAMAOUA<br />

Cela permettrait d'améliorer la qualité des enseignements dispensés aux élèves avec<br />

l'arrêt progressif du recrutement des vacataires.<br />

:. La réhabilitation des écoles construites à l'aide des matériaux provisoires et construction<br />

de quelques écoles dans les zones rurales où les besoins sont exprimés.<br />

4. L'intensification de la sensibilisation des populations à travers les chefs religieux, les<br />

lamidos et le Djaouros des vertus de I'éducation. Cette sensibilisation devrait impliquer<br />

les élèves extérieurs qui peuvent mieux cerner les enjeux de la sous-scolarisation de ieur<br />

région par rapport au niveau de l'éducation dans les autres provinces du pays.<br />

3. LES <strong>AU</strong>TRES EQUIPEMENTS SOCIO-COTLECTIFS<br />

À I.ES EQUIPEMENTS SPORTITS ET RECREATITS<br />

La ville de Ngaoundéré dispose de plusieurs complexes sportifs : celui de la municipalité<br />

(stade NDOIIMBE OL]MAR) et les infrastructures aménagées dans les établissements<br />

scolaires publics et confessionnels. Les aires de jeux ont été construites et aménagées<br />

à l'occasion des finales nationales OSSUC que la ville de Ngaoundéré a abritées en<br />

1989. Aujourd'hui, ces infrastructures sont dégradées à 6OYo. En dehors de la ville de<br />

Ngaoundéré, aucun cheÊlieu des départements de la province n'est doté d'infrastructures<br />

sportives, hormis quelques stades de football non entretenus, non clôturés appartenant aux<br />

municipalités. Les aires des jeux réservées aux autres disciplines sont quasi inexistantes,<br />

tant dans les établissements primaires que secondaires. Cette absence d'infrastructures<br />

s'étend dans les domaines de I'encadrement de la jeunesse et de l'éducation populaire.<br />

Seules les villes de Ngaoundérq Meiganga et Banyo disposent des centres de jeunesse<br />

et d'animation de 2 salles chacun et regroupent respectivement 38,21et l8 jeunes. L'existence<br />

de ces centres est tributaire de la générosité des mairies qui ont mis ieurs bâtiments<br />

au service de la jeunesse et des sports. Il en est de même des délégations départementales<br />

de la jeunesse et des sports qui disposent d'un bureau dans une préfecture ou une souspréfecture.<br />

8. TES EQUIPEMENTS I.IES <strong>AU</strong>X ATTAIRES SOCIAI.ES ET A TA CONDITION TEMININE<br />

Chaque unité administrative dewait comporter une unité de service social. Cependant,<br />

seules les délégations départementales et les services d'arrondissements situés àans les<br />

chefs-lieux des départements sont opérationnels du fait de la disponibilité du personnel.<br />

Les centres sociaux sont des unités techniques de base et d'appui aux affaires sociales et<br />

à la promotion de la femme. Dans I'Adamaoua, aucun centre n'est fonctionnel par manque<br />

d'équipement et de personnel. Il existe 5 postes sociaux pour les 5 départements, créés et<br />

budgétisés. Cependant, seul le poste social des tribunaux d'instance de Ngaoundéré est<br />

opérationnel.<br />

En ce qui concerne les infrastructures, seule la délégatian départementale de laYinaa<br />

été construite et répond aux norlnes des centres sociaux. Dans les autres villes, les<br />

bâtiments conventionnés peu adaptés abritent les services du MINAS et du MINCOF. Ces<br />

structures s'illustrent par un manque d'équipement de première nécessité, suite à de nombreux<br />

vols. On peut y ajouter le comportement du < laisser faire> de certains responsables<br />

qui confondent les biens de I'Etat à leur propriété privée.<br />

Qu'il s'agisse de la jeunesse et des sports, des affaires sociales ou de la condition<br />

feminine, les responsables se heurtent à de nombreuses contraintes dans la realisation de<br />

leurs obligations.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRIS^16O1,99 77 Février 2@


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

C. I.ES CONTRAINTES<br />

En général, on note I'insuffisance du personnel, et de nombreuses carences pour ceux<br />

qui sont en place : beaucoup de cadres en service n'ont jamais suivi de séminaires de recyclage.<br />

Sur le plan financier, les dotations budgétaires sont insuftisantes pour le fonctionnement<br />

des services. Les difficultés sur le terrain sont nombreuses du fait de I'insuffisance<br />

de moyens de transport et du mauvais état des routes.<br />

D'autres contraintes plus spécifiques concernent beaucoup plus les affaires sociales et la<br />

condition feminine. Il n'existe pas de structures appropriées pour assurer les activités liées<br />

à la protection des droits de I'enfant. La majorité des mineurs dits inadaptés sociaux sont<br />

des enfants non scolarisés. Ce qui rend leur assistance plus difficile. Les handicapés et les<br />

personnes de 3tu âge souffrent du manque de structures.<br />

La sous-scolarisation feminine reste le premier obstacle qui handicape la promotion de<br />

la femme. Et les efforts de l'éducation, de formation et de promotion des droits de Ia<br />

femme sont infructueux.<br />

D. QUETQUES PROPOSIITONS DE SOI.UIION<br />

Dans Ie domaine de jeunesse et de sport, il faut :<br />

- Doter chaque cheÊlieu de département d'un bâtiment administratif et d'un centre de<br />

jeunesse et d'animation.<br />

- Doter ces centres de jeunesses des équipements performants et de haute technicité<br />

grâce auxquels les jeunes pourront bénéficier d'une formation de bonne qualité<br />

susceptible de faciliter leur insertion dans le monde du travail.<br />

- Organiser les séminaires et les colloques de recyclage pour les encadreurs afin de<br />

relever leur niveau de compétence.<br />

- Doter toutes les unités administratives des aires de jeux pour l'épanouissement des<br />

jeunes.<br />

- Réhabiliter les infrastructures qui sont en état de dégradation avancée.<br />

En ce qui concerne le secteur des affaires sociales et de la condition feminine. les actions<br />

à entreprendre sont les suivantes :<br />

- créer des postes sociaux dans les principales gires ferroviaires de la province.<br />

- mettre en place des structures d'accueil pour les personnes de 3ème âge.<br />

- Doter la province d'une institution de réhabilitation des personnes handicapées.<br />

- Créer des centres de promotion de la femme dans chacun des chefs-lieux des départements.<br />

- Doter les centres sociaux d'équipements performants.<br />

Pour chacun des deux domaines, accroître les dotations budgétaires pour le fonctionnement<br />

des délégations provinciales et départementales.<br />

MINPAT / Prolet PNUD-OpS CMR€9,,!J6,!O1,gg 78 Février&


ETUDES SOCIO-ËCONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Proûnce de IADAMAOUA<br />

I. I.ES CONTRAINTES DE I'URBANISATION<br />

L'insuffisance du réseau routier est un facteur néfaste aux relations entre difiËrentes<br />

localités. Il n'y a aucun axe central Nord-Sud. Pourtant, la situation géographique de la<br />

Province est un facteur déterminant pour le développement de Ngaoundéré qui est le<br />

carrefour régional. L'Adamaoua présente une structure urbaine forte. Mais son taux<br />

d'uôanisation de 36 % reste inferieur à celui du pays qui est de 49 Yo. On note cependant<br />

qu'il n'y a aucune complémentarité entre les diftrentes parties d'où un déséquilibre des<br />

rapports commerciaux entre les zones.<br />

Bien que la population soit agricole, les villages et les petites villes remplissent des<br />

fonctions nettement urbaines. La civilisation peuhlg et le colonialisme ont favorisé la<br />

concentration du peuplement et des services.<br />

La qualité de I'habitat est assez frappante (centralité des fonctions et habitat sous forme<br />

de sarQ. Presque 65 % des ménages y habitent. La structure urbaine est presque traditionnelle.<br />

C'est un atout pour le tourisme, d'où I'implantation dans la Capitale Provinciale de<br />

I'Ecole Nationale d'Hôtellerie et du Tourisme (ENAHT).<br />

En matière d'infrastructure de communication, la Province est rattachée au Nord et à la<br />

Capitale Politique (Yaoundé) par la Nationale N'l (RNl) bitumée entre Ngaoundéré et<br />

Kousseri et non entièrement avec Yaoundé. Elle l'est aussi par voie aérienne et par chemin<br />

de fer où Ngaoundéré est le terminus du transcamerounais. La province s'ouvre sur le reste<br />

du pays.<br />

Généralement, la taille d'une ville est fonction de son importance sur le plan administratif,<br />

c'est-à-dire par le nombre des agents de I'Etat et des services administratifs qui y<br />

sont concentrés. C'est un élément moteur de la croissance urbaine dès les indépendances.<br />

Ainsi, selon la population et les fonctions administratives, nous classerons les villes de la<br />

Province de I'Adamaoua.<br />

2. HTERARCHIE URBAINE DANS I.A PROVINCE<br />

Ngaoundéré, Capitale Provinciale, reste la ville la plus peuplée avec 207.244 habitants.<br />

Viennent par ordre d'importance décroissante : Meiganga (158.017 hbts), Banyo QA7.2l5<br />

hbts), Tibati (93.068 hbts), et enfin Tignère avec 56.952 hbts. En fonction de la population,<br />

des fonctions urbaines, des infrastructures et des équipements d'encadrement, la hiérarchie<br />

des villes se présente comme suit :<br />

- Ngaoundéré demeure la première ville de la Province par son rôle administratif et<br />

potitique (capitale), sa population et son niveau d'équipement infrastructurel. Elle est<br />

le siège de la 6ne région militaire et du "quartier latin" de la Province avec son<br />

Université. Elle est le terminus de la voie ferrée et est considérée comme "port sec"<br />

pour toute la région, comporte une grande école de formation ENAHT, de nombreux<br />

hôpitaux et dispensaires.<br />

- Meiganga est la deuxième ville provinciale. Elle est reliée comme Ngaoundéré à une<br />

centrale téléphonique et peut communiquer indépendamment de sa capitale avec le<br />

reste du monde. C'est aussi le premier marché camerounais de bétail et même de<br />

I'Afrique Centrale.<br />

Ml NPAT / Projet PN U D-OPS CMR/$/Oæ/O1 199<br />

79<br />

FévnerZffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAIT AOUA<br />

- Banyo vient en troisième position grâce à sa position stratégique qui la rapproche de<br />

la dynamique de la province de I'Ouest (plus proche de Bafoussam que de<br />

Ngaoundére). Sa forte population s'urbanise vite et pratique la culture du cafe.<br />

- La ville de Tibati occupe le quatrième rang. C'est une ville de transition reliée à la<br />

ligne de chemin de fer par une route bitumee de I 17 km (Ngaoundal - Tibati). Elle est<br />

aussi située sur la Transafricaine, ce qui fait qu'elle connaît un trafic dense des<br />

camions en provenance et à destination de la République Centrafricaine et du Tchad.<br />

- Tignère, enfin, est la ville la plus enclavée de la province. Elle n'est même pas<br />

connectée au réseau SNEC et présente peu d'attraits urbains.<br />

3. CAS PARTICUTIER DE TA VILI.E DE NGAOUNDERE<br />

Ancien cheÊlieu du département de I'Adamaoua devenu capitale provinciale depuis<br />

1982 sans aucune restructuration préalable, Ngaoundéré, de par sa position géographique,<br />

son importance politique, économique et démographique, est plus marquée par le<br />

phénomène des quartiers spontanés et insalubres.<br />

[,e développement de cette ville est modeste mais non négligeable, quoiqu'en dessous de<br />

la moyenne des villes de même nature.<br />

* En effet, Ngaoundéré dispose des équipements collectifs sanitaires, éducationnels et<br />

culturels<br />

Sur le plan sanitaire, la ville dispose :<br />

- d'un hôpital provincial et des centres de santé avec des médecins spécialistes ;<br />

- un senrice de maternité provincial ;<br />

- des centres médicaux privés assez bien équipés ;<br />

- des cabinets médicaux privés ;<br />

- des pharmacies ;<br />

- des laboratoires d'analyses médicales.<br />

L'éducation comporte un équipement collectif appréciable et on peut compter :<br />

- une Université ;<br />

- un Institut Universitaire de Technologie ( ruT ) ;<br />

- une Ecole Nationale de Formation en Hôtellerie et au Tourisme (ENAHT) ;<br />

- des lycées d'enseignement secondaire général, technique et bilingue ;<br />

- des collèges publics et privés,<br />

- des écoles primaires et maternelles privées et publiques ;<br />

- des écoles coraniques islamiques.<br />

Sur le plan culturel, la ville dispose :<br />

- d'un stade de Football municipal et une équipe (Grondins) en première division<br />

nationale;<br />

- des petits stades de Basket-ball, de Handball et de volley-ball dans les établissements<br />

scolaires et universitaires de la place.<br />

- Une Maison de la Jeunesse sans grand équipement.<br />

Il n'y a cependant pas d'espaces aménagés ou viabilisés importants pour les populations.<br />

Les Parcs et les Jardins publics y sont embryonnaires.<br />

* Les infrastructures, le transport et la communication pour cette ville sont relativement<br />

modestes.<br />

Ml N PAT / Projet PN UD-OPS CMR/S/O6rO1 199<br />

Féwier2ffi


ETUD€S SOCIO-ECONOMIOUES REGTONALES <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAIvIAOUA<br />

On y rencontre :<br />

- un réseau réduit d'adduction et de distribution d'eau ;<br />

- un réseau de communication assez pauvre (la ville de Ngaoundéré ne compte que l0<br />

km de route bitumée, en mauvais état);<br />

- un réseau d'assainissement inopérant ,<br />

- des bornes fontaines publiques absentes ;<br />

- des toilettes publiques et W-C inexistants ;<br />

- pas de station de traitement des déchets ;<br />

- pas de dépotoir contrôlé des ordures ménagères ,<br />

- le système de drainage des eaux de pluies et leurs ouvrages de rétention sont<br />

précaires;<br />

- un aéroport fonctionnel desservi par la CAMAIR (Cameroun Airlines) quatre fois par<br />

semaine.<br />

- une gare pour les camions gros porteurs ;<br />

- plusieurs gares voyageurs par autobus et autres voitures gérées par des compagnies de<br />

voyage;<br />

- un service de transport interurbain tenu par les "moto-taxis" et quelques voitures taxi ,<br />

- un réseau d'énergie électrique fiable ;<br />

- un réseau de téléphone national et international pratique malgré des fréquentes<br />

pannes.<br />

* Comme fonctions administratives, politiques et économiques de la ville de<br />

Ngaoundéré, il y a lieu de signaler que la ville est :<br />

- la capitale Provinciale de I'Adamaoua;<br />

- elle a une Préfecture et une Sous-Préfecture-<br />

- une Commune urbaine;<br />

- une Commune rurale;<br />

- un service de Banques;<br />

- des succursales d'Assurances:<br />

- des abattoirs<br />

- des chambres froides pour conservation;<br />

- des hôtels, des auberges, des boîtes de nuit, des bars et des restaurants;<br />

- des marchés de niveaux différents;<br />

- des boutiques de vente en gros et détail ;<br />

- des hangars et magasins de stockage des marchandises ;<br />

- des industries de transformation, et quelques petites sociétés ou représentations ;<br />

- pas de centre d'artisanat appréciable.<br />

Par la route bitumée, Ngaoundéré échange avec le Nord le manioc, les céréales et les<br />

cultures maraîchères ; avec le Sud et grâce à la voie ferrée, la banane plantain. C'est en<br />

somme une ville de transit et de stockage de marchandises et produits. D'une manière<br />

générale, les rapports villes-villes ou province-province sont caractérisés par un<br />

déséquilibre général dû à I'insuffisance des moyens de communication d'une part, à la<br />

faiblesse générale de l'économie d'autre part. Toutefois, les relations s'articulent autour de<br />

l'Administration, des échanges humains, de l'économie et des services de tous genres.<br />

Les longues distances interurbaines sont un frein aux relations économiques.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR,98IO6O1t99 8l Féwierffi


ETUDES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

Toutefois, Ngaoundéré en tant que Terminus du réseau ferroviaire du Cameroun, se<br />

positionne pour le Tchad et la République Centrafricaine (RCA), conrme un intermédiaire<br />

pour leurs produits venant du Port de Douala. La capitale Provinciale joue ici un rôle<br />

économique de premier plan puisqu'en dehors de ces deux pays suscités, le Nigeria aussi<br />

échange avec elle, d'où la dimension internationale de cette ville.<br />

En général, les rapports économiques reposent sur les produits de l'élevage et de<br />

l'agriculture qui intéressent aussi bien les campagnes que les villes. Les relations vont<br />

s'articuler autour des marchés ruraux et urbains où se côtoient citadins et villageois dans<br />

une réelle symbiose.<br />

Sur le plan politique, plusieurs partis sont représentés dans la Province avec leurs sièges<br />

régionaux dans la ville de Ngaoundéré; ce sont le RDPC, IuNDp, le MD\ t,appp.<br />

Plusieurs Ministres et Députés sont originaires de Ngaoundéré.<br />

* Les réseaux urbains (eau, téléphone, électricité, assainissement)<br />

De par sa situation géographique et son importance dans la Province, la ville de<br />

Ngaoundéré est marquée par le phénomène très poussé de quartiers spontanés et<br />

insalubres. Dans ces quartiers en effet, existe un type d'habitat précaire où l'eau potable et<br />

l'électricité sont quasiment absentes. Ces quartiers incontrôlés sont source de proliferation<br />

de nombreuses maladies.<br />

Dans le domaine de I'organisation de I'espace urbairç il existe plusieurs intervenants<br />

provenant d'horizon divers. Ceci rend difficile toute tentative d'harmonisation. L'Administration<br />

s'occupe de tout, rendant timide l'initiative des privés à Ngaoundéré.<br />

La ville a deux coûrmunes : la commune rurale s'occupe des localités autour de<br />

Ngaoundéré alors que la commune urbaine se limite à la ville de Ngaoundéré. A cause de<br />

la crise économique, la commune n'arrive pas à atteindre ses objectifs, notamment à offrir<br />

à ses habitants un cadre de vie agréable. C'est ainsi par exemple que les ordures ménagères<br />

sont enlevées deux fois (2) par semaine seulement dans la commune urbaine. Les habitants<br />

doivent attendre en vain le passage des camions dans les quartiers périphériques. Pour<br />

pallier à ces insuffisances, les populations déversent leurs déchets dan la nature environnante,<br />

créent des dépôts sauvageq cadre par excellence des mouches et moustiques,<br />

vecteurs de nombreuses maladies. La gestion de ces déchets domestiques à Ngaoundéré<br />

pose problème puisqu'il n'existe pas d'usine de transformation de compostage (malaxage)<br />

pour être utilisés comme engrais par les agriculteurs. Tandis que les déchets biodégradables<br />

posent moins de problèmes, ceux dits non biodégradables (matières résistant à I'activité des<br />

agents biologiques) constitués des emballages du polyéthylène, des boites de yaourt, des<br />

boites de conserve, des verreries, etc., sont plus dangereux. Les autorités communales<br />

dépassées, en appellent à la discipline au niveau des ménages.<br />

Intervenant à tous les niveaux, les autorités administratives restent incontournables.<br />

Elles assurent la tutelle des communes et ont un droit de regard sur toutes leurs activités.<br />

Ainsi, les services du Ministère de I'Urbanisme et de I'Habitat et la Délégation Provinciale<br />

des Travaux Publics s'occupent des aspects techniques de I'habitat en milieu urbain. Ils<br />

assistent les municipalités dans le domaine de I'aménagement de I'espace. Mais ces actions<br />

buttent sur les orientations politiques des communes.<br />

Devenue capitale provinciale depuis 1982,le manque de financement n'a pas permis à<br />

Ngaoundéré d'acquérir des infrastructures urbaines normalisées. Le manque d'espaces<br />

aménagés viables et I'afflux de la population rurale en zone urbaine a créé des zones non<br />

constructibles où I'on se construit dans les marécages et sur les flancs de montagne. C'est la<br />

zone des pauvres urbains. Les autorités ont pourtant pensé réduire cette pauvreté urbaine<br />

MIN PAT / Projet PNUD-OPS CMR/SO6rO1 r!99 82 Février2@


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

en créant Ngaoundéré II, malheureusement séparée de Ngaoundéré I par le chemin de fer<br />

et une zone hydromorphe. Il faudrait donc relier les deux parties par un système de viaduc<br />

qui coûte cher. La conséquence reste qu'il y a une réticence des populations à occuper<br />

Ngaoundéré II.<br />

Le manque de logement social, qui est du domaine de la Société Immobilière (SIC), du<br />

Crédit Foncier et même de la MAETUR qui doit viabiliser les terrains pour faciliter les<br />

constructions, est immense dans cette capitale où la demande est pourtant très forte, autre<br />

signe de pauweté urbaine.<br />

Les bâtiments de la Préfecture ont été transformés en Province, ceux de la Sous-<br />

Préfecture en Préfecture et de la Sous-Préfecture dans les logements de fortune. Les<br />

logements de fonction des diftrents responsables a suivi la même logique, les Délégations<br />

Provinciales se trouvant dans les habitations privées (villas). Il n'existe pas de quartier<br />

administratif tel que prévu par le schéma Directeur. Il n'y a eu ni rénovation, ni<br />

équipements des bâtiments administratifs à Ngaoundéré de même que I'apurement foncier<br />

des nouvelles zones, reste à aménager. Cette ville nécessite également la réhabilitation de<br />

son réseau VIAIRE (assainissement de la voirie urbaine, aménagement de ses caniveaux,<br />

système d'évacuation des eaux de pluies, curage des caniveaux).<br />

A Ngaoundéré, le secteur privé intervient assez activement dans I'organisation de I'espace.<br />

Il mobilise les capitaux pour la construction des logements. C'est ainsi que I'on<br />

distingue plusieurs zones d'habitat selon la technologie et leur répartition :<br />

- I'habitat de commerce rencontré au centre commercial, au marché central et sur la<br />

route de la gare.<br />

- I'habitat traditionnel ancien vu chez les lamidos, aux quartiers Djakbol, Haoussa, Bali,<br />

Bikar Tongo ;<br />

- Ihabitat économique concentré au nord de Sabongari et sud-est du centre<br />

commercial,<br />

- I'habitat résidentiel de faible densité vu au centre commercial nord et au centre<br />

administratif ;<br />

- I'habitat spontané rencontré aux quartiers ONAREF, Burkina-Faso et une partie de<br />

joli soir.<br />

La ville n'est pas entièrement couverte par la SNEC et il se pose le problème d'approvisionnement<br />

en eau potable. L'extension du réseau d'adduction et de distribution d'eau au<br />

bénéfice des nouveaux quartiers est envisagée. Les bornes fontaines (BF) n'existent pas,<br />

même celles payantes.<br />

Le parc d'abonnés téléphoniques est saturé à Ngaoundéré. Les 1600 lignes câblées sont<br />

mises en service. Depuis lors, aucune autre ligne n'est libre. Les besoins exprimés sont<br />

énormes et l'extension du réseau n'est pas au programme.<br />

La pauvreté urbaine fait qu'il y ait à Ngaoundéré un manque d'intérêt pour l'énergie<br />

électrique au profit d'autres sources énergétiques qui sont le bois et le charbon. Moins de<br />

lOYo de la population utilise l'électricité. Mais le chiffre atteint moins de lYo pour I'ensemble<br />

de la Province. Il faudrait sans doute des branchements gratuits pour susciter une<br />

consommation de masse. Les services de la SONEL tournent à perte dans cette Province.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMRTS,!o6/1J1,99 83 FévrierZffi


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Il s'agit d'une part d'analyser les capacités des populations à gérer rationnellement les<br />

ressources locales dans l'exécution des activités d'intérêt public, et d'autre part de porter<br />

un jugement sur leur aptitude à se regrouper, à initier et à réaliser à partir de leurs propres<br />

ressources des projets de développement d'intérêt communautaire. C'est pourquoi nos<br />

analyses s'étendront sur la gestion des communes et sur le processus de développement par<br />

l'approche participative dans la province de l'Adamaoua.<br />

I. tA GESTION DES COMMUNES DANS I.A PROVINCE DE I.'ADAMAOUA<br />

Les communes sont des collectivités territoriales décentralisées dont la gestion est régie<br />

par la loi n"74-23 du 05 décembre 1974 portant organisation communale et le décret n" 77-<br />

9l du 25 mars 1977 déterminant les pouvoirs de tutelle sur les communes, les syndicats des<br />

communes et les établissements communaux.<br />

La commune est urbaine lorsque son ressort territorial se réduit à une agglomération<br />

urbanisée. L'Adamaoua compte une commune urbaine qui est celle de Ngaoundéré. Quant<br />

à la commune rurale, c'est celle dont le ressort territorial s'étend à la fois sur les agglomérations<br />

ou non et sur les zones rurales. La province de l'Adamaoua en compte 13 qui portent<br />

chacune le nom du cheÊlieu de département ou d'arrondissement de son ressort<br />

territorial.<br />

D'après l'alinéa 2 de l'uticle 55 de la constitution de janvier 1996, les collectivités<br />

territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public. Elles jouissent de<br />

l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux.<br />

Elles administrent librement, par les conseils élus et dans les conditions fixées par la loi,<br />

les activités sociale, sanitaire, éducative, culturelle et sportive de ces collectivités. Les<br />

cofirmunes de I'Adamaoua, à travers leur autonomie financière parviennent-elles à<br />

accomplir les obligations de développement qui leur sont assignées. En d'autres termes, les<br />

ressources financières mobilisées sont-elles suffisantes pour assurer le financement des<br />

besoins exprimés ? Une analyse de l'évolution des recettes et dépenses d'un échantillon est<br />

constifuée de la commune urbaine de Nsaoundéré et des 05 communes rurales des chefslieux<br />

des départements.<br />

A ANATYSE DES RECETTES COMMUNAI.ES<br />

Les recettes communales sont composées de trois grandes rubriques : Les recettes<br />

fiscales, les recettes diverses et accidentelles, les recettes sur les exercices antérieurs. Les<br />

recettes fiscales sont constituées principalement des centimes additionnels, des taxes<br />

communales directes et des taxes communales indirectes. On y assimile également les<br />

produits liés à I'exploitation du domaine et des services communaux, les ristournes, les<br />

redevances et amendes de police accordées par l'Etat. Les recettes diverses et accidentelles<br />

se composent des emprunts que la cornmune peut contracter, des subventions et des<br />

avances que I'Etat peut allouer. On y ajouter aussi les dons, les avances et legs venant des<br />

diverses organismes. Les recettes sur exercices antérieurs sont celles qui n'ont pas été<br />

recouvrées au cours des exercices précédents sur les deux premières rubriques.<br />

Au Cameroun, I'autonomie financière dont jouissent les communes comporte la tutelle<br />

de I'Etat qui nomme le receveur principal et alimente les ressources financières des communes<br />

à travers les organismes spécialisés. Les fonds spéciaux d'équipement et l'intervention<br />

intercommunale FEICOM créé par l'article 19 de la loi n" 74-23 et organisé par le<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,OOS/OIl99 84 Févrierffi


ETUDES SOCIO-ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

décret no 77-85 du 22 mars 19977 est l'établissement public à travers lequel l'Etat assiste<br />

financièrement les communes, Les aides financières qu'il accorde aux cornmunes sont de<br />

deux ordres :<br />

- Les subventions non remboursables, destinées au financement des objectifs d'investissement.<br />

- Les avances de trésorerie remboursables en deux ans, généralement destinées à<br />

résoudre les difficultés financières d'ordre codoncturel. De 1977 à 1985, les subventions<br />

dont ont bénéficié les communes de I'Adamaoua se sont chiffrées à 42,3<br />

millions de francs, représentant l,ïlyo de I'ensemble des subventions . L'Adamaoua<br />

appatût cornme < laissé pour compte >> lorsque l'on compare aux subventions des<br />

communes du Centre et de I'Ouest qui ont perçu respectivement 30,4Yo et lï,l7Yo de<br />

l'ensemble de I'enveloppe. Les avances de trésorerie dont ont bénéficié les communes<br />

de L'Adamaoua ont été de I1,9 millions, soit 2,7Yo de l'ensembles des avances aux<br />

communes. Ce pourcentage reste encore très faible par rapport aux parts des communes<br />

du Sud-Ouest et de l'Ouest qui ont été respectivement de 3l,7Yo et 26,6%o. Au<br />

cours des dix dernières années, l'assistance du FEICOM aux communes de I'Adamaoua<br />

s'est davantage raréfrée. Ce qui justifie en partie les faibles taux de réalisation<br />

des recettes.<br />

Les statistiques relatives à I'exécution des budgets (annexe I à 6) des diftrentes<br />

conrmunes permettent de relever que le taux de réalisation des recettes de la commune<br />

urbaine de Ngaoundéré est passé de 59,l4Yo à 75,2yo entre I'exercice 1995/1996 et<br />

l'exercice 1996/1997. Le relèvement de ce taux est tributaire de l'amélioration des taux de<br />

réalisation des recettes sur exercices antérieurs et de celui des recettes diverses et accidentelles<br />

qui sont passées respectivement de 33,5 à 63,5Yo.Il est important de souligner<br />

que ce taux de 75,2yo de réalisation des recettes de la communes urbaine de Ngaoundéré<br />

est largement inferieur au taux de recouvrement national qui est de 86Yo pour les communes<br />

urbaines.<br />

Dans les communes rurales, les taux de réalisation des recettes sont très faibles. Au<br />

cours de l'exercice 199511996,le taux le plus élevé a été celui de la commune rurale de<br />

Tibati qui a atteint 76,28yo légèrement supérieur au taux de recouwement national qui est<br />

de 75Yo pour les communes rurales. Cette performance est relative à un important recouwement<br />

des recettes sur exercices antérieurs de 6 460 000 francs seulement. Au cours de<br />

I'exercice 199611997, ce taux a fléchi pour se situer à 43,3yo suite à une baisse importante<br />

des recettes fiscales et des recettes diverses et accidentelles. Le taux de recouvrement des<br />

communes rurales de Tignère et de Meiganga ont enregistré des tendances similaires. Celui<br />

de la commune rurale de Tignère est passé de 70,18 à 14,30Â suite à la contraction des<br />

recettes de toutes les rubriques. Le repli du taux de la commune rurale de Meiganga de<br />

57,4 à 29,70Â est essentiellement lié à une baisse importante de 44,2 millions à 9,8 millions<br />

de recettes sur exercices antérieurs. Malgré ces contres performances, les prévisions<br />

budgétaires de ces deux communes ont été revues à la hausse pour les exercices futurs. Ce<br />

qui pourra davantage compromettre les taux de réalisation des recettes.<br />

Pour les deux autres communes rurales de Ngaoundéré et Banyo, les taux de réalisation<br />

des recettes ont stagné autour de 32Yo. Par conséquent, les prévisions budgétaires ont été<br />

revues à la baisse pour les exercices ultérieurs. Elles ont fléchi de 98 à 70 millions pour la<br />

commune rurale de Banyo et de 100 à 80 millions pour la commune rurale de Ngaoundéré.<br />

Il va de soi que les faibles taux de réalisation des recettes communales de L'Adamaoua ont<br />

handicapé la réalisation des dépenses.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/SO6,iC1t99 85 FévnerM


ETUDES SOCIO.ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

ProvincÆ de I'ADAMAOUA<br />

B. ANATYSE DES DEPENSES COMMUNAI.ES<br />

Les dépenses communales peuvent se regrouper en deux rubriques principales : les<br />

dépenses de fonctionnement et les dépenses d'investissement. Les dépenses sur exercices<br />

antérieurs qui forment la troisième rubrique concernent les engagements qui n'ont pas été<br />

exécutés au cours des exercices antérieurs sur les deux premières rubriques.<br />

Le taux de realisation des dépenses de la commune uôaine de Ngaoundéré s'est amélioré<br />

en passant de 260Â à 48% entre l'exercice 1995/1996 et l'exercice 1996/1997. Toutes<br />

les rubriques des dépenses ont été concernées par ce relèvement qui malgré tout reste assez<br />

faible. Le taux de réalisation des dépenses d'équipement qui se situe à l6,5Yo reste<br />

insignifiant et traduit les difficultés qu'éprouve la commune pour se doter des<br />

infrastructures nécessaires à l'épanouissement des populations. Pour les communes de<br />

Tibati et de Tignère, les taux de réalisation ont fléchi respectivement de 56,6Yo à 34,20Â et<br />

de 64,70Â à 15,70Â. ces replis sont consécutifs à la contraction de toutes les catégories de<br />

dépenses. Dans la commune rurale de Tibatin, les dépenses de fonctionnement qui sont<br />

concernées ont chuté de 19,3 à l l,6 millions. Alors que dans la commune de Tignère, ce<br />

sont les dépenses sur exercices antérieurs qui ont fléchi de 2,5 millions à 200 000 francs<br />

seulement.<br />

Pour les autres cornmunes rurales (Ngaoundéré, Banyo et Meiganga), les taux de réalisation<br />

des dépenses sont inferieurs à 30yo. Toutes les rubriques ont été concernées, bien<br />

qu'à des degrés diftrents. Tout ceci traduit I'importance des difficultés auxquelles sont<br />

soumises les communes de I'Adamaoua.-<br />

C. CONIRAINTES DES COMMUNES ET PROPOSITIONS DES SOI,UTIONS<br />

L'insuffisance des moyens financiers constitue la première contrainte des communes de<br />

L'Adamaoua. C'est ce qui justifie l'inadéquation entre les prévisions et les réalisations. Le<br />

développement des villes dépend des investissements de plus en plus importants sur le plan<br />

social. Ce qui accroît considérablement les besoins alors que les recettes ne suivent pas la<br />

même évolution. Dans les cornmunes rurales, les adductions d'eau, I'entretien des routes,<br />

l'électrification et la construction des ponts constituent des charges énormes pour les<br />

caisses des collectivités.<br />

La deuxième contrainte est liée à la mauvaise gestion caractérisée par un personnel<br />

parfiois pléthorique qui ne dispose pas toujours de compétence et auquel est destiné<br />

l'essentiel des dépenses de fonctionnement,<br />

On peut ajouter à cette liste, des prévisions irréalités sur la base desquelles sont conçus<br />

de nombreux projets dont la réalisation reste incertaine.<br />

Pour surmonter ces contraintes, les solutions suivantes peuvent être envisagées.<br />

- Les communes devraient dans l'exécution de leurs dépenses d'investissement privilégier<br />

les projets générateurs de revenus pour accroître leurs recettes. La possibilité de<br />

réalisation des projets devrait être vérifiée par des compétences.<br />

- Le recrutement du personnel devrait être plus rationnel pour réduire les charges<br />

subséquentes : se limiter à un nombre suffisant et exiger les compétences requises<br />

pour exercer chaque fonction.<br />

- Des accords de partenariat entre les communes locales et les collectivités décentralisées<br />

occidentales devraient se développer pour échanges d'expériences dans la<br />

gestion.<br />

L'Etat devrait rendre les concours du FEICOM au proflt des communes plus équitables.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR,g/llO5O1 199 86 Févnerffi


ETUDES SOCIO-ECONOMTOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

En tout état de cause, l'insuffisance des ressources financières des communes de<br />

I'Adamaoua justifie les nombreux besoins exprimés en terrne de projets.<br />

3. TE ÏRAVAIL PARTICIPATIF DANS L'ADAMAOUA<br />

Les stratégies de développement économique, social et culturel du Cameroun sont<br />

restées fortement centralisées au lendemain des indépendances. C'est à travers les plans<br />

quinquennaux que se définissaient les axes du développement. Ce processus de développement<br />

dit < du haut vers le bas> s'est heurté, vers la fin des années 80 à un certain nombre<br />

d'entraves liées aux déséquilibres budgétaires de l'Etat. Au début des années 90, le<br />

processus de démocratisation de la société Camerounaise a déclenché une véritable<br />

délibéralisation du processus de développement axé sur I'approche participative.'C'est une<br />

stratégie globale de développement centré sur le rôle essentiel que les populations<br />

devraient jouer dans tous les domaines de leur vie.t Elle consiste à libérer I'esprit d'entreprise<br />

des populations à les responsabiliser en les mettant au cæur du processus de<br />

développement. Ce qui accroîtrait leur aptitude à prendre en main leur destinée, de manière<br />

à améliorer leurs conditions de vie. L'approche participative s'opère dans une communauté<br />

confrontée aux mêmes problèmes de survie et aux défis à relever.<br />

Dans la province de I'Adamaoua, la coordination des actions de développement à<br />

travers I'approche participative est assurée par le Service Provincial du Développement<br />

Communautaire (S.P.D.C.). Le service qui est rattaché au Ministère de I'agriculture a été<br />

créé pour apporter un soutien technique aux populations rurales dans les activités d'autopromotion<br />

et de réalisation des projets à caractère participatif. Pour se rapprocher des<br />

populations, ce service dispose d'une section à la tête de chacun des cinq départements et<br />

de chacun des treize arrondissements.<br />

Pour accomplir ses missions, le S.D.P.C. dispose d'un effectif de 39 employés dont 15<br />

pour le service provincial, l0 pour la section de la Vina, 5 pour le Mbére et 3 pour chacun<br />

des trois autres départements. Sa méthode d'approche consiste à sensibiliser les<br />

populations des vertus du travail communautaire, à aider les populations à concevoir les<br />

projets de développement, à les évaluer et à rechercher les sources de financement.<br />

L'accent est mis sur la participation financière, matérielle et physique de chaque membre<br />

du groupe. Il ressort de son rapport d'activité qu'au cours de I'exercice 1986/198'7,le<br />

S.P.D.C. a dans le cadre de ses obligations :<br />

- organisé 24 réunions de coordination avec le personnel ;<br />

- organisé 254 réunions de sensibilisation et cours d'éducation communautaire;<br />

- suivi les activités dans 90 villages ;<br />

- encadré 46 groupes de femmes sur les 91 recensés ;<br />

- achevé 4 projets d'infrastructure rurales (puits d'eau, ponts sur les rivières, etc.<br />

Dans le cadre de I'exécution de ses missions, le S.P.D.C. se heurte à plusieurs contraintes,<br />

notamment .<br />

- Les difficultés de trésorerie. Son principal pourvoyeur de fonds reste I'Etat qui au<br />

regard de ses difficultés budgétaires ne peut pas satisfaire tous les besoins. Cependant,<br />

cette région immense qui atteindra bientôt un million d'habitants ne doit pas passer à<br />

l'arrière-plan.<br />

8 - Iæs diflcrcnts textes de loi relatifs à la libcralisation ont été publiés par la SOPECAM en 1990. Ce document a été<br />

relayé par la promulgation en 1992 de la loi n"921C[,6 relative aux sociétés coopératives et goupes d'initiaves<br />

communes (GIC)<br />

9 - PNtiD. Rapport Mondial sur le Développement Hurnain. 1993,p.23.<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S/,106/!C1/99 87 Février 2@O


ETUDES SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Proûnce de I'ADAMAOUA<br />

- L'absence de moyens de locomotion. Aucun des services ne dispose d'un moyen<br />

approprié de déplacement. Les agents sont obligés de se contenter des moyens de<br />

transport public pour effectuer les missions dans les départements et les arrondissements.<br />

L'état défectueux des routes rend les zones enclavées inaccessibles.<br />

- Insuffisance du personnel. Le S.P.D.C. de I'Adamaoua connaît un important déficit en<br />

personnel.<br />

- On peut ajouter à cette liste des contraintes, le manque d'esprit associatif chez les<br />

populations de I'Adamaouq qui se sont montrés individualistes. Mais le problème<br />

vient peut-être d'un manque de savoir-faire en communication; chacun veut améliorer<br />

ses conditions de vie. Les populations ont déjà fait preuve d'esprit de solidarité<br />

en s'associant pour améliorer, comme ils le pouvaient, les conditions scolaires et<br />

sanitaires. Les mouvements coopératifs (GIC) sont également un exemple vécu<br />

d'association et d'organisation dont les répercutions sont positives.<br />

Aussi, pour surrnonter toutes ces difficultés, il est indispensable de mettre à la disposition<br />

du S.P.D.C. de I'Adamaoua des moyens financiers, des moyens de transport et des<br />

agents ayant les compétences requises pour chaque type d'intervention. Ce qui faciliterait<br />

I'organisation des campagnes de sensibilisation" de mobilisation et d'animation des populations<br />

en matière d'approche participative.<br />

Tab n" 32 : Evolution du budget de la commune urbaine de Ngaoundéré<br />

1995/1996 1996/1997 1997/1998 1998/1999<br />

Budget en recettes et dépenses<br />

Réalisation des recettes<br />

182 731 939 260 368 010<br />

Taux de réalisation<br />

59,14o/o 75,2o/o<br />

Réalisation<br />

80 246 691 16ô 304 624<br />

Taux de réalisation<br />

260/o 48o/o<br />

Structure des recettes<br />

Structure des dépenses<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

308 982 575 346 104 865 418727 932 452821 22s<br />

98 046 650<br />

32 866 186<br />

33,50/o<br />

202949245<br />

144 790 001<br />

71,340/o<br />

7 986 680<br />

5 075752<br />

63,54<br />

27 943 928<br />

11 415 304<br />

40,85<br />

153 861 010<br />

63 671 674<br />

41 ,380/o<br />

127 177 637<br />

5 159 713<br />

4o/o<br />

109 530 685<br />

102 485248<br />

93,560/o<br />

228487 500<br />

1 36 605 696<br />

59,890/o<br />

8 486 650<br />

21 277 066<br />

250,730/o<br />

13 282 876<br />

I 692 357<br />

73o/o<br />

163237 304<br />

128 133 827<br />

78,5o/o<br />

169 588 685<br />

28 478 440<br />

160/o<br />

71 067 089 90 000 000<br />

236 831 000 262238000<br />

110 829 843 100 583 229<br />

28376383 21 4AOAO84<br />

202 886 359 242822281<br />

187 465 190 188 598 924<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S/O6D1Pg 88 Février 2ffi


L<br />

ETAB LISSEM ENTS H UMAINS :<br />

COMMUNES URBAINES / COMMUNES RURALES<br />

(1ee8-1eee)<br />

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ETUDÊS SOCIO-ECONOMIOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Prwince de fADAMAOUA<br />

Tab n" 33 : Evolution du<br />

Budget en recettes et dépenses<br />

Réalisation des recettes<br />

Taux de réalisation des recettes<br />

Réalisation des dépenses<br />

Taux de réalisation<br />

Structure des recettes<br />

Structure des dépenses<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

de la commune rurale de N<br />

1 995/1 996 1996/1997 1997/1998 1998/1999<br />

80 077 601 84722851<br />

93 312 350 100 329 500<br />

29 384 954 35 096 778<br />

31,5o/o<br />

35o/o<br />

22320349 29601 831<br />

9o/o<br />

20 000 000<br />

18 750 424<br />

93,75o/o<br />

65 716 100<br />

6 426 474<br />

g,7va<br />

7 596 250<br />

4 208 056<br />

29,50/o<br />

30 000 000<br />

13 419775<br />

44,730/o<br />

68 234 500<br />

21 269 134<br />

31,10/o<br />

2 095 000<br />

407 869<br />

I 55,40Â 19,40/o<br />

10 000 000<br />

42 181 500<br />

27 896 101<br />

35 930 351<br />

47 192500<br />

1 600 000<br />

p 11 30650 25 129455 15000000 16398982<br />

R 2 908 637<br />

25,720/o<br />

4 213 320<br />

16,760/o<br />

T<br />

p 58 720 093 46 212742 40 332 051 43 075 090<br />

R 1320s342 16313207<br />

T 22,48o/o 35,3o/o<br />

P 23285607 28987 303 24745 55A 25248780<br />

R 6206370 I 075 304<br />

T 26,650/o 31 ,3o/o<br />

Tab no 34 : Evolution du budget de la commune rurale de Banyo<br />

1995/1996 1996/1997 I 997/1 998 1998/1999<br />

Budget en recette et dépenses<br />

79 500 000 98259727 70 000 000 72 000 000<br />

Réalisation des receftes<br />

Taux de réalisation recettes<br />

Réalisation des dépenses<br />

Taux de réalisation<br />

27 028296<br />

34o/o<br />

22 586 586<br />

28,41o/o<br />

27 156 098<br />

27,630/o<br />

26 271 510<br />

26,70/o<br />

Structures de recettes<br />

Structure des dépenses<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

18 657 207<br />

3 448 070 4 944 379<br />

26,5<br />

66 988 728 73 602520<br />

18 410 410 16 438 810<br />

27,40/o<br />

22,330/o<br />

12 511 272 6 000 000<br />

s 169 808 5772909<br />

41 ,30/o 96,20/o<br />

20 535 471<br />

39 558 405<br />

18 981 186<br />

48o/o<br />

19 406 124<br />

3 605 400<br />

18,57o/o<br />

60 509 91;<br />

26 171 510<br />

43,250/o<br />

37 749 814<br />

100 000<br />

0,260/o<br />

5 079 220<br />

47 988 800 47 862 000<br />

22010200 19 057 980<br />

1 504 579<br />

50 693 720<br />

17 801 701<br />

I 589 869<br />

43 010 130<br />

20 400 000<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,U6llril99<br />

89<br />

Févner 2OO


ETUDES SOCIO.ECONOMT<strong>AU</strong>ES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Tab n" 35: Evolution du budget de la commune rurale de Maiganga<br />

Budget en recettes et dépenses<br />

Réalisation des recettes<br />

Taux de réalisation Recettes<br />

Réalisation des dépenses<br />

Taux de réalisation dépenses<br />

Structure recettes<br />

Recettes/exercices anté rieu rs<br />

Recettes fiscales<br />

Recettes accidentelles ou diverses<br />

Structure des dépenses<br />

Dépenses/exercices antérieurs<br />

Dépenses de fonctionnement<br />

Dépenses d'équipement<br />

Source : Service proûncial des communes de I'<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

1 995/1 996 1996/97 1997/98 1998/99<br />

120.000.000 123.000.000 135.000.000 135.000.000<br />

68.884.282 36.626.630<br />

57,4 o/o 29,77 0/o<br />

22.590.716 26.635.325<br />

1g,g o/o 21,65 0/o<br />

64.171.250<br />

44.201.696<br />

69 o/o<br />

50.235.320<br />

11.763.033<br />

23,40/o<br />

5.593.430<br />

12.919.553<br />

217,70/o<br />

23.468.674<br />

297.737<br />

1,260/o<br />

66.531.326<br />

20.310.979<br />

30,720/o<br />

30.000.000<br />

1.982.000<br />

6.6olo<br />

35.425.150<br />

9.872.380<br />

27,8 0/o<br />

81.181.000<br />

10.830.563<br />

13,30/o<br />

6.393.850<br />

15.923.687<br />

2494/o<br />

43.086.856<br />

2.594.375<br />

60/o<br />

49.844.829<br />

19.570.090<br />

39,260/o<br />

30.068.315<br />

4.470.860<br />

14.87o/o<br />

35.320.750- 35.320750<br />

61.055.000 43.734.650<br />

38.624.250 55.944.600<br />

18.323.317<br />

44.822.382<br />

71.854 301<br />

: T : taux de réalisation<br />

14.629.365<br />

42.603.650<br />

77.766.985<br />

Tab no 36 : Evolution du budget de la commune rurale de Tignère<br />

1995/1996 I 996/97 1 997/98 1998/99<br />

Budget en recettes et dépenses<br />

Réalisation des recettes<br />

Taux de réalisation Recettes<br />

Réalisation des dépenses<br />

Taux de réalisation dépenses<br />

28.892.552<br />

20.278.208<br />

70,180/o<br />

18.692.555<br />

64,70/o<br />

45.279.500<br />

6.483.759<br />

14,310/o<br />

7.108.107<br />

15,7o/o<br />

31.010.650 35.210.650<br />

Structure recettes<br />

Recettes/exercices antérieu rs<br />

Recettes fiscales<br />

Recettes accidentelles ou diverses<br />

Structure des dégenses<br />

Dépenses/exercices antérieurs<br />

Dépenses de fonctionnement<br />

Dépenses d'équipement<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

I<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

2.083.332<br />

5.363.785<br />

257,460/o<br />

23.309.20<br />

10.519.268<br />

45,130/o<br />

3.500.000<br />

4.395.15s<br />

125.57o/o<br />

2.O83.332<br />

2.5587.348<br />

122,80/o<br />

1 9.037. 189<br />

10.007.207<br />

52,560/o<br />

7.772.031<br />

6.127.OOO<br />

78,830/o<br />

1.586.25;<br />

32.763.900<br />

6.483.759<br />

19,79a/o<br />

12.515.600<br />

22.O00<br />

0,17o/o<br />

4.000.000<br />

200.000<br />

5o/o<br />

28 303.592<br />

6.775.188<br />

24o/o<br />

12.976.908<br />

132.919<br />

1,020/o<br />

20.221.950<br />

'10.788.700<br />

4.000.000<br />

19.550.253<br />

7.460 397<br />

726.200<br />

21.505.750<br />

12.978.700<br />

8.714.140<br />

17.709.354<br />

8787.156<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S,!C6O1/9S<br />

90<br />

Fêvrier M


ETUOES SOCIO.ECONOMIQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de IADAMAOUA<br />

Tab n" 37 : Evolution du<br />

Budget en recettes et déPenses<br />

Réalisation des recettes<br />

Taux de réalisation Recettes<br />

Réalisation des dépenses<br />

Taux de réalisation<br />

Structure recettes<br />

Recettes/exercices antérieu rs<br />

Recettes fiscales<br />

Recettes accidentelles ou diverses<br />

Structure des dépenses<br />

Dépenses/exercices antérieurs<br />

Dépenses de fonctionnement<br />

Dépenses d'équipement<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

P<br />

R<br />

T<br />

t de la commune rurale de Tibati<br />

1995/1996 1996Æ7 1997/98 1998/99<br />

50.400.000 43.000.000 50.500.000 42.000.000<br />

38.446.790 17.757.699<br />

76,28o/o<br />

43,30/o<br />

28.553.427 14.712.708<br />

56,650/6<br />

34,21o/o<br />

173.200<br />

6.461.3323<br />

3734,60/o<br />

36.707.000<br />

12.198.731<br />

33,230/o<br />

13.519.800<br />

9.893.363<br />

17o/o<br />

5.75s.984<br />

1.912.855<br />

33,230/o<br />

32.044.A16<br />

19.345.876<br />

60,370/o<br />

12.600.000<br />

4.252.540<br />

33,750/o<br />

3.602.059<br />

35. 1 1 3.300<br />

9.873.687<br />

28o/o<br />

7.886.700<br />

4.281.953<br />

54,30/o<br />

6.455.332<br />

1.016.782<br />

15,70/o<br />

28.713.976<br />

11.668.076<br />

44,60/o<br />

14.286.O24<br />

2.027.850<br />

14.2o/o<br />

29.987.680 22.626184<br />

20.512.230 19.373.820<br />

7 .178.188 3.130.533<br />

28.655.531 28.246.312<br />

14.665.281 10.623.155<br />

MTNPAT / Projet PN UD-OPS CMR/S,O6r()1 i|99 9l Février 2@


ETUDES SOCIo-ECONOMT<strong>AU</strong>ES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de rADAMAOUA<br />

l- ACDIÆADANG-CONSULT .Yaoundé 1998<br />

2- ACDIÆADANG-CONSULT (Etudes sur les Besoins Humains Fondamentaux >. Yaoundé 1999<br />

3- BAI'{QUE MONDIALE <br />

16- Direction Commerciale de la Régie Fercam, Douala, 1999 : Exercice 1997 /98<br />

17- Direction Générale des Aéroports du Cameroun, Douala, 1999 1997<br />

22- PAI{/CARE /BADANG-CONSULT . Yaoundé 1997<br />

23- Service Provinciale des Communes de I'Adamaoua, 1999


ETUDES SOCIO-ECONOMTQUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de I'ADAMAOUA<br />

Tab no 38 :<br />

ANNEXE :<br />

lndicateurs<br />

Hygiène, Nutrition<br />

Espérance de vie<br />

Taux de mortalité infantile (en qÂo)<br />

Taux de mortalité juvénile (en ct6o)<br />

Nombre de districts de santé<br />

Nombre d'aires de santé<br />

Nombre d'aires de santé intégrées<br />

Nombre de formations sanitaires<br />

Cas de tuberculose (o/o habitants)<br />

Population couverte en soins intégrés<br />

% de la population couverte sanitairement<br />

Formation sanitaire / habitant<br />

Nombre de lits/population<br />

Nombre d'habitants / lit d'hospitalisation<br />

Nombre d'infirmiers<br />

Nombre d'habitants / infirmier<br />

Nombre de médecins<br />

Nombre de médecins/ habitant<br />

Nombre de pharmacies<br />

Nombre d'enfants 0-11 mois vaccinés<br />

ïaux de c-ouverture vaccinale (o/o) :<br />

- BCG<br />

. DTC3<br />

- Polio 3<br />

. VAR<br />

-VAT2<br />

2. Qualité de la vie<br />

Personne par point d'eau<br />

Taux d'accessibilité en eau courante (o/o)<br />

Ratio population / point d'eau<br />

Consommation moyenne I jour I adulte (en litres)<br />

Formation sanitaire sans point d'eau potable (%)<br />

Nombre d'abonnés à I'eau potable<br />

% branchement au réseau d'eau<br />

3. Education - Formation<br />

Nombre de kmZ école<br />

- Enseiqnement maternel :<br />

Nombre d'élèves<br />

06 filles<br />

Nombre d'enseignants<br />

Nombre d'écoles<br />

Nombre de salles de classes<br />

Ratio élèves/maître<br />

Ratio élèves/salles de classe<br />

- Enseionement primaire :<br />

Nombre d'élèves<br />

o/o<br />

filles<br />

Tab no 38<br />

ateurs de<br />

51 ans<br />

135<br />

153<br />

7<br />

71<br />

63<br />

72<br />

2<br />

13<br />

13<br />

13<br />

546 996 151 112<br />

86,5 86<br />

8785 11 400<br />

455 100<br />

1 400 1 505<br />

185 29<br />

2700<br />

486<br />

13 180 32419<br />

7<br />

28 178<br />

38<br />

24<br />

23<br />

24<br />

19<br />

1 505<br />

0 37,3<br />

o 2428<br />

10<br />

35<br />

3 540 406<br />

37,3<br />

1 695<br />

48,8<br />

68<br />

24<br />

42<br />

25<br />

40<br />

58 665<br />

41,1<br />

1 024<br />

49,8<br />

36<br />

11<br />

25<br />

28<br />

41<br />

11<br />

13 21<br />

10 18<br />

11 25<br />

80 311 160 990<br />

100 71,1<br />

7 301 I 041<br />

50 154<br />

1 600 1 468<br />

29 82<br />

530<br />

16 063 7 534<br />

13,5 21<br />

2941 1 655<br />

98 2662<br />

210<br />

51,4<br />

13<br />

5<br />

5<br />

16<br />

42<br />

139 6 017<br />

42,9 39,6<br />

Province :<br />

86<br />

44,1<br />

5<br />

4<br />

2<br />

17<br />

43<br />

12 854<br />

36<br />

168<br />

21<br />

12 12<br />

12 10<br />

105 042 70 0s2<br />

100 87,2<br />

13 131 8757<br />

68 83<br />

1 538 844<br />

29 16<br />

34<br />

36767 17 513<br />

35,7 19,65<br />

1820 2920<br />

374<br />

223<br />

48,8<br />

8<br />

4<br />

4<br />

28<br />

56<br />

152<br />

40,78<br />

6<br />

?<br />

zo<br />

26<br />

I 359 5 321<br />

39 49.5<br />

suite)<br />

lndicateurs<br />

Nombre d'enseignants<br />

Nombre d'écoles<br />

Nombre de salles de classe<br />

Taux de scolarisation des filles (%)<br />

Taux de scolarisation des garçons (o/o)<br />

Ratio élèves / maître<br />

Ratio élèves / salles de classe<br />

- Enseiqnement secondaire :<br />

Nombre d'élèves<br />

% filles<br />

Nombre d'enseignants<br />

927<br />

306<br />

1 093<br />

44,61<br />

61,1<br />

64<br />

54<br />

424<br />

105<br />

422<br />

60<br />

60<br />

11 448 6 915<br />

37 41<br />

336 208<br />

103<br />

u<br />

137<br />

58<br />

58<br />

1 405<br />

27<br />

31<br />

149<br />

80<br />

241<br />

86<br />

86<br />

1 161<br />

30,7<br />

27<br />

Faro et<br />

Déo<br />

184 67<br />

58 29<br />

190 103<br />

51 80<br />

51 80<br />

1 451 516<br />

35,7 33,5<br />

48 22<br />

MINPAT / Projet PNUD-OPS CMR/S}O6,|31 /199 93 Février ffi


ETUDES SOCIO-ECONOMTOUES <strong>REGIONALES</strong> <strong>AU</strong> <strong>CAMEROUN</strong><br />

Province de fADAMAOUA<br />

Nombre d'établissements<br />

Nombre de salles de classe<br />

Ratio élèves / enseignants<br />

Ratio élèves / salles de classe<br />

- Enseionement secondaire technique:<br />

Nombre d'élèves<br />

o/o<br />

filles<br />

Nombre d'enseignants<br />

Nombre de salles de classe<br />

Ratio élèves / enseignants<br />

Ratio élèves / saltes de classe<br />

4. Emploi- revenus<br />

Ménages pauvres (o/o) (Estimations ECAM 1€6)<br />

24152<br />

246 135 28<br />

34 33 46<br />

52 52 51<br />

1 633<br />

28.4<br />

108<br />

44<br />

15<br />

37<br />

69<br />

Ménages non pauvres (%)(Estimations ECAM 1æ6) 31<br />

Taux d'activité (en o/o) 1996<br />

Taux de chômage (en %) (1996)<br />

Revenus agricoles ( FCFA/anlpersonne)<br />

40 000<br />

- sorgho<br />

- manioc<br />

- arachide<br />

- élevage bovin<br />

- élevage caprin<br />

- élevage ovin<br />

Production agricole/habitant (SNV donnees 1€5)<br />

Production agricole/ha (SNV données 1S)<br />

Têtes bovins/km2 (SNV données<br />

884<br />

30,8<br />

60<br />

21<br />

15<br />

42<br />

189<br />

25,4<br />

15<br />

6<br />

13<br />

32<br />

57,6 41 68<br />

1,2<br />

Revenus totaux (FCFA,/anlpersonne) 87 000<br />

5. lnfrastructures<br />

- -<br />

Nombre d'habitants/ km de route 285,4<br />

Nombre d'habitantg l<br />

-o:nctitiiædiEores<br />

Nombre d'exploitations (SNVdonnées 19s5) 55 600 19 300 4 100 14 000<br />

Superficies iultivées (ha) (SNV donnees 1995) 34 4O0 4 1O0 15 400<br />

o/o<br />

actifs agricoles pratiquant : (SNVdonnees 1S)<br />

- maTs 70 77 48 44<br />

Dglégaùms<br />

28<br />

66<br />

53<br />

22<br />

19<br />

19<br />

40 000<br />

144 000<br />

25<br />

97<br />

73<br />

23<br />

27<br />

15<br />

44 000<br />

133 000<br />

39<br />

3;<br />

19<br />

2<br />

10<br />

22000<br />

't20 000<br />

10<br />

-68<br />

2<br />

26<br />

43<br />

47<br />

229<br />

25<br />

10<br />

10<br />

23<br />

71<br />

i24<br />

66<br />

25 500<br />

111 500<br />

21<br />

;il,;ilî;ffiiTJraaliri":.i,â, iciis:ôr"ri'p^i"ti.,iài.ia-u àùÀca. rnu"raoua,'rese; c)éréeaûon Ragonatede la sNEcpourre Nord et l'Adamaoua, Garcua, 19se,<br />

Fonds sfÉcral pour la promotion ae b Sante, Adamaoua, ACDI 1996 (fEtat de lâ s{tuatiq dans l€ dmine des beotns humains londamentauD '<br />

SNv 1995 (analyse<br />

régronalË de fÂdamaouar: MINEFI 1997 rrésuftats de fenquâe €CAM 96r; BUCREP 1999 renquète démograPhique et de santé 1998D<br />

2<br />

35<br />

31<br />

42<br />

265<br />

31,7<br />

6<br />

5<br />

45<br />

53<br />

69<br />

3<br />

22<br />

24<br />

24<br />

66<br />

22,7<br />

z<br />

33<br />

33<br />

JV<br />

* Tab n"l Orientations de développement régional de la province de l'Adamaoua<br />

* Tab n"2 Evaluation de la population de I'Adamaoua (hypothèse tendancielle)<br />

* Tab no3 Superficies et densités par département<br />

* Tab n"4 Répartition de la population par âge, sexe et secteur<br />

* Tab n"5 Répartition par sexeet par âge de la population de l'Adamaowt (pour 1000 hab)<br />

* Tab n"6 Projections : population urbaine et population rurale<br />

* Tab n"7 Répartition de la population en âge de travailler par sexe<br />

* Tab n"8 Répartition de la population en âge de travailler par secteur d'habitat<br />

* Tab n"9 Calendrier des activités agricoles de la province<br />

* Tab n"10 Pluviométrie de la campagne agricole 1998/1999<br />

* Tab n"l I Statistiques sur les OR inscrites au registre COOP/GIC de la province de I'Adamaoua<br />

* Tab nol2 Production agricole de la campagne 1997198 par département (en tonnes)<br />

* Tab n"l3 Evolution de la production agricole (en tonnes)<br />

* Tab n"l4 hésentation qfnthétique des traitements<br />

+ Tab n"l5 Situation de reconstitution des fonds au 3l Octobre 1998<br />

* Tab n"16 prix moyen des denrees alimentaires pendant la periode Juillet-Décembre 1998 (F.CFA)<br />

* Tab n"l7 Prix des insecticides dans la province de I'Adamaoua<br />

* Tab n"l8 Prix dans la province de l'Adamaoua<br />

* Tab n"l9 Recette de la faune<br />

* Tab n"20 : Trafic à destination du Tchad-exercice 1997-1998<br />

* Tab n"2 I : Trafic Wr<br />

*Tabn"22<br />

g;are- arrivages de Ngaoundéré (exercice 1997'1998)<br />

: Trafic pass:lgers à I'aéroport de Ngaoundéré<br />

* Tab n"23 : Consommation SNEC<br />

l4<br />

16<br />

t7<br />

l8<br />

l8<br />

l8<br />

zl<br />

2l<br />

25<br />

26<br />

29<br />

JJ<br />

34<br />

35<br />

36<br />

JI<br />

38<br />

38<br />

48<br />

57<br />

58<br />

64<br />

66<br />

MTNPAT / Projet PNUD-OPS CMR,9B,06O1,99 94 Février2ffi

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