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Vents <strong>de</strong> Jerez et gran<strong>de</strong>s dames…<br />
Les feux du XX° anniversaire se sont éteints et le festival <strong>de</strong> <strong>Nîmes</strong> reprend sa route avec plus <strong>de</strong><br />
maturité, riche <strong>de</strong> ce long parcours initiatique, plus confiant et gourmand que jamais. Pour sa<br />
XXI° édition, dédiée au grand chanteur Fernando Terremoto, disparu en février <strong>de</strong>rnier à l’âge<br />
<strong>de</strong> 40 ans, le festival se souvient avec émotion du grand récital du fils <strong>de</strong> Terremoto <strong>de</strong> Jerez<br />
offert ici-même en 2009. <strong>Nîmes</strong> appartient désormais à la géographie intime du flamenco et<br />
atteint maintenant une forme <strong>de</strong> sérénité. Il s’agit <strong>de</strong> construire son futur et d’imposer sa<br />
marque, son exigence, sa sensibilité, en écho fidèle aux attentes d’un public attentif et averti.<br />
Pour cette nouvelle édition, j’ai souhaité une nouvelle tonalité graphique que j’ai <strong>de</strong>mandé à<br />
Il<strong>de</strong>lfonso <strong>de</strong> Los Reyes Bermu<strong>de</strong>z dit Pelé, artiste peintre vivant à Jerez, également chanteurmusicien<br />
du groupe Navajita Plateá qui clôturera le festival.<br />
A lui seul, Moraíto Chico donne le ton <strong>de</strong> ce cru 2011. Il est question ici d’eau vive et <strong>de</strong> sonorités<br />
qui ont quelque chose à voir avec la lumière tombée du ciel <strong>de</strong> Basse Andalousie. Autour <strong>de</strong> ce<br />
guitariste magnétique, Jerez donne aussi <strong>de</strong> la voix, et quelles voix : Luis El Zambo, les trois<br />
gran<strong>de</strong>s dames <strong>de</strong> « Mujerez » (La Macanita, Juana la <strong>de</strong>l Pipa et Dolores La Agujeta), Jesús<br />
Men<strong>de</strong>z ou le duo <strong>de</strong> Navajita Plateá. L’occasion rare <strong>de</strong> découvrir en quelques jours le<br />
foisonnement <strong>de</strong> Jerez <strong>de</strong> la Frontera, Mecque flamenca, dont l’une <strong>de</strong>s figures, Diego Carrasco,<br />
viendra seul, guitare en main, clore cet hommage très réjouissant.<br />
Des voix, il y en aura d’autres, dont celle <strong>de</strong> Lole Montoya, la star <strong>de</strong>s années quatre-vingt du<br />
duo Lole y Manuel, qui signe ici un émouvant retour.<br />
Elle sera également aux côtés <strong>de</strong> José <strong>de</strong> la Tomasa, autre chanteur historique, et <strong>de</strong> la<br />
danseuse gitanissime Concha Vargas, pour le <strong>de</strong>rnier spectacle d’Andrés Marín, le danseur <strong>de</strong> la<br />
violence intérieure. Face à ce risque-tout incendiaire, trois gran<strong>de</strong>s dames du baile, Belén López,<br />
Rafaela Carrasco et Belén Maya, raconteront en beauté toutes les nuances et la force <strong>de</strong> la<br />
danse au féminin. Et ce seront elles, les femmes, avec aussi la nîmoise Melinda Sala, qui<br />
construiront le <strong>de</strong>uxième pivot <strong>de</strong> ce XXI° festival. Face au flamenco bouillonnant <strong>de</strong> Jerez et <strong>de</strong><br />
ses voix magiques, les danseuses vont se livrer aux flammes. Au cœur du cratère, la guitare<br />
luxuriante <strong>de</strong> Moraíto Chico et le corps tendu à se rompre d’Andrés Marín, danseur météore.<br />
<strong>Nîmes</strong>, déjà, s’impatiente !<br />
François Noël<br />
Le flamenco se pare d’une nouvelle dimension et <strong>de</strong>vient intemporel en entrant, cette année, dans<br />
le patrimoine culturel immatériel <strong>de</strong> l’humanité. Cette distinction vient récompenser un art<br />
ancestral, fusion du chant, <strong>de</strong> la danse et <strong>de</strong> l’accompagnement musical.<br />
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