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Les Sudistes et la race aryenne

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C<strong>et</strong>te description, qui ne s’arrête pas là <strong>et</strong> qui aurait atterré <strong>la</strong> plupart des<br />

scientifiques européens de l’époque, vise évidemment à rassurer les gentlemen<br />

sudistes ; leurs esc<strong>la</strong>ves appartiennent bien à une sous-espèce humaine. Dans sa logique<br />

de l’extrême, adaptée à l’engeance socioculturelle sudiste, le Dr Nott concède que les<br />

mulâtres sont des hybrides dotés d’un quotient intellectuel intermédiaire entre celui du<br />

B<strong>la</strong>nc <strong>et</strong> du Noir. En outre, il soutient que le mé<strong>la</strong>nge des deux <strong>race</strong>s affecte<br />

notoirement <strong>la</strong> longévité des métis :<br />

« L’histoire démontre non seulement que les <strong>race</strong>s indiennes <strong>et</strong> noires sont<br />

incapables d’accéder à un niveau de civilisation égal à celui des Caucasiens, mais<br />

aussi que <strong>la</strong> <strong>race</strong> caucasienne se détériore si elle se mêle à ces <strong>race</strong>s inférieures 2 . »<br />

Dr Josiah C. Nott en 1854. (Nott & Gliddon, racist anthropology 1 C011/0966 Rights Managed)<br />

Tableau des affinités crâniennes du singe <strong>et</strong> du Noir selon Josiah C. Nott.<br />

(Paul Stewart/science Photo Library)<br />

En 1851, dans son Diseases and Peculiarities of the Negro Race, le Dr Samuel<br />

Cartwright (1793-1863) de La Nouvelle-Orléans développe une théorie selon <strong>la</strong>quelle<br />

les différences anatomiques entre les Noirs <strong>et</strong> les B<strong>la</strong>ncs prédestinent forcément les<br />

premiers à servir les seconds. Il écrit que les centres nerveux des Noirs sont sousdéveloppés<br />

par rapport à ceux des B<strong>la</strong>ncs <strong>et</strong> qu’en moyenne, le volume <strong>et</strong> le poids de<br />

leur cerveau sont inférieurs de 10 % à ceux de <strong>la</strong> <strong>race</strong> b<strong>la</strong>nche. C<strong>et</strong>te différence, affirm<strong>et</strong>-il,<br />

est due à <strong>la</strong> prédominance de « l’animalité » chez les Africains. Cartwright prétend<br />

même avoir diagnostiqué chez ceux-ci une ma<strong>la</strong>die qu’il baptise drap<strong>et</strong>omania <strong>et</strong> qui<br />

les incitent à fuir l’esc<strong>la</strong>vage (sic). C<strong>et</strong>te institution, prétend-il, protège c<strong>et</strong>te <strong>race</strong><br />

inférieure qui ne pouvait pas survivre en liberté. Le Dr Nott soutient lui aussi que<br />

l’esc<strong>la</strong>vage est moral <strong>et</strong> logique parce que <strong>la</strong> <strong>race</strong> noire est une sous-espèce humaine<br />

voulue par <strong>la</strong> loi naturelle que Dieu a instituée. Ce sont là les morbides prémices qui<br />

réjouirent les gentlemen sudistes, <strong>et</strong> dont s’inspirèrent les théories raciales des nazis 3 .<br />

2 Faust, op. cit., pp. 229, 237.<br />

3 Nott J.C., Two Lectures on the Natural History of the Caucasian and Negro Races, (livre numérique Google) ;<br />

Jenkins W.H., Pros<strong>la</strong>very Thoughts in the Old South, pp. 250-51. Chapel Hill, 1935 ; Cartwright S.A., S<strong>la</strong>very in the<br />

Light of Ethnology, pp. 707, 709. New York, 1968 ; Faust D.G., The Ideology of S<strong>la</strong>very, pp. 168-299. Louisiana<br />

State University, 1981 ; Horsman R., Josiah Nott of Mobile, pp. 82, 125. Louisiana State University Press, 1987 ;<br />

Kolchin P., American S<strong>la</strong>very, pp. 192-93. Penguin Books, 1993 ; Sinha M., The Counterrevolution of S<strong>la</strong>very,

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