Bruxisme du sommeil :
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L’usure dentaire<br />
Dossier<br />
III. Traitements pharmacologiques<br />
L’utilisation de médicaments comme les benzodiazépines,<br />
les myorésolutifs ou encore les<br />
antidépresseurs s’est révélée plus ou moins<br />
efficace pour diminuer la fréquence et l’intensité<br />
<strong>du</strong> bruxisme (voir pour revue Lavigne et<br />
Montplaisir, 1995). Puisque les effets de ces<br />
médicaments sont multiples, il reste à savoir<br />
s’ils améliorent le syndrome des bruxomanes<br />
par leur aspect anxiolytique (diminution<br />
de l’effet <strong>du</strong> stress) ou physiologique (amélioration<br />
<strong>du</strong> <strong>sommeil</strong> en augmentant les stades<br />
3 et 4) ou directement par leurs effets<br />
sur les systèmes exécutifs de la mastication<br />
(relaxation des muscles masticateurs, par ex.).<br />
Cependant, leur utilisation ne peut être que<br />
très ponctuelle en cas de phase aiguë et devra<br />
en tout cas être limitée à quelques jours pour<br />
éviter la dépendance. L’efficacité et l’innocuité<br />
d’autres pro<strong>du</strong>its pharmacologiques tels que la<br />
L-DOPA, certains antagonistes dopaminergiques<br />
(halopéridol, par ex.) ou des b bloquants<br />
sont en cours d’investigation et nous recommandons<br />
la prudence quant à leur utilisation.<br />
Enfin, l’approche neurologique comme l’injection<br />
de toxine botulinique dans la racine <strong>du</strong><br />
nerf <strong>du</strong> trijumeau (Rogers et Whear, 1995) ne<br />
paraît pas justifiée chez le bruxomane (Lavigne<br />
et coll., 1994).<br />
IV. Approche dentaire<br />
Comme il n’existe pas d’indice précis de quantification<br />
de l’abrasion occlusale aux différents<br />
stades <strong>du</strong> bruxisme, le problème est souvent<br />
éludé pour n’être traité que lorsque l’abrasion<br />
atteint un stade avancé. Si cette destruction<br />
est minime il suffit d’arrondir, d’adoucir<br />
et ensuite de polir les bords libres écaillés ou<br />
fissurés. Il est aussi possible d’avoir recours à<br />
des techniques de collage amélo-dentinaire<br />
(Owens et Gallien, 1995), dont la <strong>du</strong>rée de<br />
Si l’usure dentaire est très importante et qu’elle<br />
devient invalidante esthétiquement, le choix<br />
thérapeutique est plus complexe car il nécessite<br />
souvent une réhabilitation prothétique globale qui<br />
sera réalisée de préférence après 50 ans car les<br />
forces délétères sont alors moins importantes.<br />
vie sera toutefois dépendante <strong>du</strong> port d’une<br />
gouttière, surtout si ces collages ont été réalisés<br />
dans les zones occlusales postérieures<br />
ou sur les trajets fonctionnels. Quand une<br />
prothèse unitaire ou de petite éten<strong>du</strong>e est<br />
nécessaire, il conviendra de l’intégrer dans le<br />
schéma occlusal en utilisant des matériaux<br />
ayant un coefficient d’usure le plus proche de<br />
l’émail dentaire (Brocard et Laluque 1997). Si<br />
l’usure dentaire est très importante et qu’elle<br />
devient invalidante esthétiquement, le choix<br />
thérapeutique est plus complexe car il nécessite<br />
souvent une réhabilitation prothétique<br />
globale qui sera réalisée de préférence après<br />
50 ans car les forces délétères sont alors moins<br />
importantes. Un élément difficile à appréhender<br />
lors de ces grandes reconstructions prothétiques<br />
est la dimension verticale d’occlusion<br />
(DVO). Si cette dernière est diminuée,<br />
il conviendra de la rétablir comme dans une<br />
réalisation prothétique classique. À l’inverse si<br />
cette DVO est restée stable, il faudra alors procéder<br />
à des chirurgies d’allongements coronaires<br />
pour retrouver une hauteur coronaire<br />
satisfaisante qui favorisera l’aspect esthétique<br />
L’EXPLORATEUR 33