où commence le marketing ? - Olmix

JUIL/AOUT 12
Mensuel
2 RUE FELIX LE DANTEC
29000 QUIMPER - 02 98 27 37 66
Surface approx. (cm²) : 890
N° de page : 40-41
matières premières
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Mycotoxines
Où s'arrête la science,
où commence le marketing ?
Olmix, fabricant d'additifs orienté vers des alternatives naturelles, nous livre son point de vue sur la réalité
des mycotoxines, ainsi qu'un aperçu général de ce que dit la littérature scientifique en la matière*
Aujourd'hui, Ic terme mycotoxine est
devenu de plus en plus courant dans les
articles de la nutrition animale. Métabolites
secondaires produits par des souches
de moisissures spécifiques, les mycotoxines
sont potentiellement toxiques et
peuvent donc altérer la santé des animaux
qui les ingèrent. Leur toxicité varie selon
leurs structures chimiques, leurs concentrations,
les combinaisons entre elles, les
animaux qui les ingèrent et l'état de santé
de ces derniers.
Les échanges internationaux, le changement
climatique, l'amélioration des
outils d'analyses et le développement des
connaissances sur les mycotoxines ont
abouti à la prise de conscience du risque
des mycotoxines sur la santé et les performances
des animaux. Dans son dernier
rapport (2009), l'Anses a détecté la
présence de mycotoxines (>0,020ppm)
dans la plupart des échantillons de
diverses matières premières. Plus de
78 % des matières premières analysées
(2 343 échantillons) étaient contaminées
Figure I. Récurrence des multicontaminations
% d'aliment
contaminé en ZEA
et en T2
% d'aliment
contaminé en ZEA
et en DON
en dcoxynivalnéol (DON), 23,4 % dcs
échantillons (n=2 153) en zcaralénone
(ZEA), plus de 40 % des échantillons
(n=674) en furaonisincs.
L'Anses rappelle qu'il existe une variabilité
dcs niveaux de contaminations
selon les années.
La probabilité d'avoir une multi-contaminations
sur un échantillon de matière
première est très élevée, comme l'a montre
Martines et al en 2008 (Figure I). En
effet, les conditions dc développement
d'une moisissure sont souvent propices à
d'autres moisissures, et celles-ci peuvent
produire différents types de mycotoxines.
Des recherches suggèrent que les
effets toxiques des mycotoxines peuvent
se manifester à des concentrations plus
faibles que celles mentionnées dans la
littérature, lorsque d'autres mycotoxines
sont présentes : c'est l'effet synergique.
Une étude récente menée par Isabelle
Oswald (2011) a démontré l'effet synergique
entre la DON et la fumonisine sur
la paroi intestinale. D'après ses travaux,
labié I Capacite
d'adsorption de la DON
el de la NiVp'ji différents
produits non-nutntion
ne/s Les produite ont ete
testés a différents ph e!
différentes concentrations
en mycctoxines
% d'aliment
contaminé en DON,
en ZEA et en T2
% d'aliment
contaminé en DON
et en T2
Adapté de Martines et dl, 2003
la fumonisine empêcherait le renouvellement
cellulaire des cellules épithélialcs
suite à une dégradation de ecs mêmes
cellules par la DON (4 e Symposium
international sur les mycotoxines).
Mycotoxines et rumen
Dans une étude récente sur des vaches
laitières, Dr Johanna Fink-Gremmels, de
l'université d'Utrecht, a démontré que la
détoxification des mycotoxines dans le
rumen n'est pas aussi importante qu'on
le croyait. Aussi, les mycotoxines sont
dangereuses pour les microbes du rumen,
puisqu'elles déstabilisent la flore et
peuvent provoquer ainsi des pathologies
chroniques, troubles digestifs et acidose.
Une étude allemande (Keese et al,
2008) a analyse les paramètres ruminaux
en fonction de la contamination
ou non en mycotoxines de type fusarium
sur une ration riche en concentré.
Suite à l'ingestion d'une ration composée
de 50 % de concentré et contaminée
en DON (5,3 mg/kg de MS), les vaches
du groupe Mycotoxine ont présente des
modifications de l'équilibre des fermentations
ruminales par rapport aux
vaches du groupe contrôle : modification
de l'équilibre en acides gras volatils
suivi d'une baisse significative du
pH du contenu ruminai, à des niveaux
critiques de l'acidose aiguë. Ceci illustre
la possible modification des microbes du
rumen, en lien direct ou indirect avec les
propriétés physiques et chimiques des
matières premières contaminées.
Agents détoxifiants
La démonstration de l'efficacité potentielle
d'un agent détoxifiant de mycotoxines
est souvent d'abord réalisée in
vitro ; cependant les mesures in vitro utilisées
sont simples mais très éloignées de
la réalité in vivo. Les facteurs importants
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végétale - HERVE BALUSSON : dirigeant de Olmix

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de la digestion des aliments sont leur composition,
le pH des contenus gastriques et
intestinaux, les conditions de transit, la
bio-activité des enzymes et de la flore
L'activité de ces différents facteurs correspond
à un processus dynamique. Ainsi,
cette activité ne peut pas être reproduite
par un modèle in vitro statique Afin de
démontrer l'efficacité rn vitro d'un agent
détoxifiant de façon répétable et représentative,
le model TNO TIM-1 peut être
utilisé (www.tno.nl)
Le modèle gastro-intestinal in vitro du
TNO, stimule successivement les processus
dynamiques de l'estomac et du petit
intestin (TIM-1) et du gros intestin (TIM-
2) Ce modèle est un outil unique pour
étudier le devenir des aliments tout au
long de leur passage dans le tube digestif
Comme l'absorption des mycotoxmes se
fait dans la partie proche du petit intestin,
il est logique de tester ces agents détoxifiants
dans le TIM-1 du TNO L'ordinateur
du TIM-] contrôle les etapes successives
de la digestion dans l'estomac et les
trois parties du petit intestin chez le porc
après l'ingestion d'aliment.
Efficacité et limite du charbon actif
En 2004, Doll et al., ont démontré que
la zéaialénone est moins difficile à capter
que la DON Ainsi, le challenge d'un
agent détoxifiant de mycotoxines est de
pouvoir également réduire l'absorption
intestinale des tnchotecens et de la furnonisme
Dr Giussepma Avantaggiatto, du
CNR Institut des sciences et industries
alimentaires (ISFA), en Italie, a réalisé
plusieurs études dans ce système dynamique
pour évaluer l'efficacité de dif
férents capteurs commerciaux et substances
potentiellement efficaces pour
chclater les mycotoxines (Avantaggiatto
et al, 2003 , 2004 et 2007) Une de ses
études in vitro réalisées en 2004 a permis
de tester 14 produits commerciaux
utilisés pour déloxifier les mycoloxmes
de type futanum ' déoxynivalenol
(DON) ct nivalenol (NIV), à différents
pH (3 et 8). Seul le charbon actif était
efficace pour capter 35,1 umol de DON
et 8,8 umol de NIV/g de charbon actif
selon les isothermes d'adsorption Cette
étude a ensuite utilisé le modèle dynamique
(TIM-1) poui évaluei l'absorption
de DON et NIV dans le petit intestin
avec ou sans charbon actif L'absorption
intestinale in vitro de DON et NIV, était
respectivement de 51 % et 21 %, poui
Réduction de la concentration en IEA et DON (% par rapport au
témoin) dans le surnageant d'une solution tampon par différents
agents détoxifiants dans un test de détoxification in vitro
(moyenne et écart-type de 4 répétitions indépendantes)
Produits
Charbon actif
Cholestyramine
Aluminosilicate modifié
Aluminosilicate modifié
Betaglucan estrifié de parois de levure
Extrait de levure et zeohte activé
Combinaison d'argile, d'enzymes détoxifiante,
de plante et d'extrait d'algues
Bentonite
Silice colloïde acide avec argile mineral
Combinaison d'enzymes
et d'adsorbants minerals
Seuil dc sign ficativite (P0,5% de la MS ration peut réduue la
valeur nutritionnel^ de la ration (NOSB.
2002 , Ramos et al, 1996).
Modifier les matières premières
Désormais de nouvelles technologies
permettent de modifier les matières premières,
avec un effet sur Padsorption
des mycotoxines. Ainsi, la structure des
argiles peut être modifiée à une échelle
nanométnque, afin d'augmenter l'espace
mter-feuillet et donc améliorer leur capacité
d'adsorption De cette façon, 100 %
de l'espace interfeuillet devient accessible,
ce qui permet de nettement améliorer
la capacité et la rapidité d'adsorption
des mycotoxines Ce procédé est breveté
et IOU % écologique Cette nouvelle
matière première a été testée au TNO
dans le système TIM-1 cité ci-dessus et a
montré de meilleurs résultats que le charbon
actif. En effet, dans le TIM-1, 0,1 %
de cette matière première réduit l'absorption
de la DON de 40 % par rapport au
ION
Moyenne
100a
94b
Sic
55d
24e
20ef
17f
13f
sg
5f
Ecarttype
O
1
6
1
I
4
2
12
I
2
Moyenne
67a
lOb
DON
17b j
1b
24b
Ob
1b
1b
21 b
2b
Ecarttvoe
6
IS
16
2
18
5
4
I
31
Extrait de Doll et al 2004
contrôle, là ou 2 % de charbon réduit
Fadsorption de la DON de 45 % L'efficacité
de cette nouvelle matière première
a également été prouvée sur la fumonisme
dans le TIM-1. l'absorption de cette
mycotoxme par la paroi intestinale a été
réduite de 60 % De plus l'utilisation de
cette nouvelle matière première n'altère
ni la digestibilité des protéines, glucides
ni la biodisponibihté des vitamines BI et
B2 (Déniais and Havennar, 2006).
Conclusion
La hausse du coût des matières premières
ct des énergies fossiles, ajoutées à
la volatilité des marchés actuels, implique
un niveau de performance élevé des élevages
pour le maintien de leurs marges
Léquilibre et l'efficacité de la ration reste
un élement clé de la réussite d'un troupeau
Néanmoins la meilleure expertise
nutritionnelle peut s'avérer inutile
en présence de mycotoxines, il est donc
indispensable de protéger les animaux
en sécurisant la ration L'optimisation
des pratiques culturales et d'élevage et
l'utilisation d'un capteur de mycotoxines
dans l'aliment, est la seule méthode de
réduction des mycotoxines Les résultats
des essais ci-dessus prouvent que le choix
d'un capteur efficace est déterminant
• Julia Laurainet
Maria Angeles Rodriguez (Olmix)
* Si cette analyse nengage que ses auteurs elle
presente aussi un intérêt que La Revue de I Alimentation
Animale a souhaite relayer
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