les services ecosystemiques des arbres pour l'eau - Pur Projet
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LES SERVICES ECOSYSTEMIQUES<br />
DES ARBRES POUR L’EAU<br />
RETOUR D'EXPERIENCES PUR PROJET / VITTEL<br />
EN MILIEU TROPICAL ET TEMPERE – JUIN 2013<br />
retour d'expériences <strong>Pur</strong> <strong>Projet</strong> / Vittel en milieu tropical et tempéré – JUIN 2013 |<br />
Erreur ! Il n'y a pas de texte répondant à ce style dans ce document.<br />
0
SOMMAIRE<br />
Préface de Christophe Klotz, Directeur d’AGRIVAIR p.2<br />
Int roduction: <strong>pour</strong>quoi cette étude? p.3<br />
Principaux enseignements p.4<br />
Partie 1 : COMPRENDRE<br />
Les <strong>arbres</strong>, le cycle de l’eau et <strong>les</strong> <strong>services</strong> écosystémiques p.6<br />
1.1 Régulation du cycle de l’eau<br />
1.2 Préservation de la qualité de l’eau<br />
1.3 Réduction de l’érosion due à l’eau<br />
Partie 2 : AGIR<br />
Six propositions <strong>pour</strong> renforcer <strong>les</strong> <strong>services</strong> écosystémiques rendus par <strong>les</strong><br />
<strong>arbres</strong> <strong>pour</strong> l’eau p.27<br />
2.1. Préservation <strong>des</strong> zones de captage<br />
2.2 Promotion <strong>des</strong> pratiques agro-écologiques<br />
2.3 Régénération <strong>des</strong> ripisylves<br />
2.4 Gestion durable <strong>des</strong> forêts<br />
2.5. Gestion <strong>des</strong> déchets et pollutions<br />
2.6. Sensibilisation et implication <strong>des</strong> acteurs locaux<br />
Annexes p.44<br />
1. Indicateurs de suivi <strong>des</strong> <strong>services</strong> écosystèmiques <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> sur l’eau<br />
2. Enquête 2012 CREAR auprès <strong>des</strong> communautés<br />
Références p.51<br />
Contacts p.54<br />
1
PREFACE<br />
Christophe Klotz, Directeur d’AGRIVAIR , filiale de Nestlé Waters France<br />
« Il est 7h00. Comme chaque matin, Marc déjeune rapidement en admirant le paysage vitellois qui<br />
s’étire devant lui. C’est un grand jour : <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> trentenaires qui surplombent la luzerne vont être<br />
«récoltés». Les branches seront broyées, et <strong>les</strong> fragments iront rejoindre le stock qui alimente <strong>les</strong><br />
chaudières collectives <strong>des</strong> logements de Vittel. 100% de la chaleur nécessaire provient de ces petits<br />
morceaux de bois. Quant aux troncs de bois noble, ils vont être mis lentement à sécher <strong>pour</strong> devenir<br />
<strong>des</strong> meub<strong>les</strong> qui font toujours la fierté de la région.<br />
Marc sourit. Nous sommes le 15 décembre 2043. Il se souvient qu’avant que l’agroforesterie ne<br />
devienne une évidence <strong>pour</strong> tous <strong>les</strong> agriculteurs du secteur, son père avait été l’un <strong>des</strong> tout premiers<br />
à accepter d’expérimenter cette manière de produire. Quel chemin parcouru depuis <strong>les</strong> prises de<br />
position soit frileuses, soit radica<strong>les</strong> du début ! Aujourd’hui, <strong>les</strong> chiffres parlent d’eux-mêmes : <strong>les</strong><br />
rendements n’ont cessé de croître, et grâce aux <strong>arbres</strong>, un revenu conséquent est venu s’y rajouter.<br />
Sur le haut de la colline, <strong>des</strong> diguettes bordées de petites haies cassent la pente en plusieurs<br />
endroits. Non seulement <strong>les</strong> vaches et <strong>les</strong> moutons continuent d’y paître, mais <strong>les</strong> cultures sont<br />
toujours aussi bien protégées grâce aux insectes auxiliaires cachés dans <strong>les</strong> buissons. Quant aux<br />
oiseaux de proie qui y nichent, ce sont <strong>les</strong> meilleurs alliés de Marc contre <strong>les</strong> campagnols.<br />
Marc est maire de son village. Il sait ce que ses administrés doivent à l’agriculture, qui a accepté <strong>les</strong><br />
diguettes bordées de haies <strong>pour</strong> lutter contre <strong>les</strong> inondations. Même l’eau de pluie s’infiltre mieux. Et<br />
sa qualité y gagne au contact <strong>des</strong> racines et de leur pouvoir épurateur. Marc recevra cet après-midi un<br />
groupe d’élus de toute l’Europe <strong>pour</strong> leur présenter ce dispositif qui fait merveille sur <strong>les</strong> près de<br />
12000 hectares de l’impluvium.<br />
Le voisin de Marc part à son travail, chez Nestlé, où l’on conditionne l’eau minérale Vittel. Il lui fait un<br />
geste amical de la main. Comme tous <strong>les</strong> Vitellois désormais, lui aussi sait combien il peut dire<br />
«merci» aux <strong>arbres</strong>, aux haies et aux agriculteurs qui <strong>les</strong> soignent et <strong>les</strong> exploitent. »<br />
Voilà ce que l’on <strong>pour</strong>rait lire d’ici 30 ans, dans le journal d’un agriculteur de notre région ouest<br />
vosgienne. Utopie ? Assurément non. Faire cohabiter <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> et <strong>des</strong> activités agrico<strong>les</strong> est vielle<br />
comme l’Humanité. C’est juste notre agriculture contemporaine qui lui a tourné le dos. Réfléchissons :<br />
avant de ne pouvoir se déplacer rapidement en portant <strong>des</strong> charges lour<strong>des</strong>, c'est-à-dire jusqu’à la<br />
Seconde Guerre Mondiale, tout était fait <strong>pour</strong> limiter <strong>les</strong> trajets. Nourrir <strong>les</strong> animaux, se nourrir, se<br />
vêtir, se chauffer relevait de la même idée : trouver de l’énergie, au moindre coût, et au plus près.<br />
Comme chauffage, matériaux de construction, lien (saule) ou comme <strong>pour</strong>voyeur de fruits (vitamines),<br />
<strong>les</strong> <strong>arbres</strong> ne pouvaient que côtoyer <strong>les</strong> cultures vivrières. Cette cohabitation « naturelle » avait ses<br />
avantages que nos contemporains ont oublié. L’agroforesterie n’est donc qu’un simple retour à <strong>des</strong><br />
fondamentaux que nous n’aurions jamais du laisser de côté.<br />
Si Nestlé Waters aidé de <strong>Pur</strong> <strong>Projet</strong>, d’Agrivair et de ses partenaires agriculteurs avancent dans leur<br />
désir de réhabiliter la place de l’arbre dans nos écosystèmes agrico<strong>les</strong>, gageons que Marc sera une<br />
réalité <strong>pour</strong> nos enfants.<br />
2
INTRODUCTION<br />
Pourquoi cette étude ?<br />
Les experts internationaux annoncent un déséquilibre de 40% entre l’offre et la demande mondiale en<br />
eau douce d’ici 2030 1 .<br />
Pour faire face à ce déséquilibre, l’approche générale actuelle est le développement <strong>des</strong> réseaux<br />
d’accès à l’eau et <strong>des</strong> infrastructures : optimisation du captage de l’eau, amélioration <strong>des</strong> usines de<br />
traitement <strong>des</strong> eaux usées, développement de l’irrigation…. Les <strong>services</strong> écosystémiques sont<br />
remplacés par <strong>des</strong> <strong>services</strong> d’ingénierie.<br />
Mais une autre option consiste à régénérer <strong>les</strong> écosystèmes dans le but de mieux gérer <strong>les</strong><br />
ressources en eau disponib<strong>les</strong> sur place et de bénéficier <strong>des</strong> <strong>services</strong> écosystémiques naturels. En<br />
particulier au Pérou et dans <strong>les</strong> pays du Sud, où <strong>les</strong> infrastructures d’accès à l’eau sont peu<br />
développées. C’est aussi la vision stratégique de Vittel, qui doit préserver la ressource dont elle<br />
dépend à l’échelle mondiale.<br />
1 CERES, A framework for 21 st century water risk management, 2011<br />
3
PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS<br />
Les cyc<strong>les</strong> de l’eau locaux et à l’échelle de la Planète sont fortement dépendants <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>, qui<br />
assurent la régulation <strong>des</strong> échanges entre l’atmosphère, le sol et <strong>les</strong> réserves d’eau (nappes<br />
phréatiques, rivières, lacs…)<br />
De par leur rôle dans le cycle de l’eau, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> fournissent de nombreux <strong>services</strong> écosystémiques<br />
<strong>pour</strong> l’eau: atténuation <strong>des</strong> évènements climatiques extrêmes, régulation <strong>des</strong> ressources disponib<strong>les</strong>,<br />
protection <strong>des</strong> cultures, filtration, contrôle de l’érosion et <strong>des</strong> pollutions. Ces <strong>services</strong> écosystémiques<br />
sont fournis gratuitement par <strong>les</strong> écosystèmes forestiers / agroforestiers et bénéficient directement aux<br />
populations loca<strong>les</strong>.<br />
Les <strong>services</strong> écosystémiques fournis par <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> diffèrent selon <strong>les</strong> climats, <strong>les</strong> régions, l’historique<br />
d’utilisation <strong>des</strong> terres. Il est essentiel de bien prendre en considération <strong>les</strong> caractéristiques loca<strong>les</strong><br />
spécifiques.<br />
VITTEL a choisi de placer l’arbre au cœur de sa politique de préservation <strong>des</strong> ressources en eau. Au<br />
regard de tous <strong>les</strong> <strong>services</strong> rendus, il est un allié, un régulateur, une opportunité d’équilibre <strong>pour</strong><br />
l’écosystème. Au-delà de la disponibilité et de la qualité <strong>des</strong> ressources en eau, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong><br />
fournissent une infrastructure naturelle qui peut aider à répondre aux différents enjeux socioenvironnementaux<br />
: changement climatique, biodiversité, développement économique, souveraineté<br />
alimentaire, préservation <strong>des</strong> cultures.<br />
Pour maximiser <strong>les</strong> <strong>services</strong> rendus par l’arbre, la stratégie de VITTEL prend en compte la typologie<br />
<strong>des</strong> territoires et leurs spécificités.<br />
En France, VITTEL a lancé à la fin <strong>des</strong> années 80 en partenariat avec l’INRA un programme de<br />
recherche pluridisciplinaire visant à protéger l’impluvium de ses sources, sans entraver le<br />
développement économique local. Ceci conduit en 1992 à la création d'une filiale Agrivair. Ainsi sur<br />
10000 hectares et 11 communes environnant <strong>les</strong> sources, tous <strong>les</strong> acteurs locaux, agriculteurs<br />
signataires du cahier <strong>des</strong> charges de protection <strong>des</strong> ressources, et collectivités loca<strong>les</strong> se sont<br />
engagés à ne recourir à aucun pesticide, à réintégrer <strong>les</strong> haies au cœur <strong>des</strong> paysages agrico<strong>les</strong>, à<br />
restaurer <strong>les</strong> ripisylves, et à fabriquer du compost avec <strong>des</strong> déchets verts.<br />
Pour <strong>pour</strong>suivre cette démarche de protection partenariale, Vittel s’est engagé en 2010 au Pérou dans<br />
un vaste programme de reforestation et de préservation <strong>des</strong> écosystèmes en Amazonie, premier<br />
bassin d’eau douce mondial. Situé à la naissance <strong>des</strong> cours d’eau, le projet qui concerne la<br />
préservation 300 000 hectares de forêts, anticipe <strong>les</strong> risques de sécheresse et garantit le maintien<br />
<strong>des</strong> réserves d’eau de l’ensemble du bassin. Les communautés loca<strong>les</strong> gèrent directement le projet et<br />
développement par ailleurs <strong>des</strong> activités de gestion durable de la forêt, afin de valoriser <strong>les</strong> <strong>services</strong><br />
écosystémiques de la forêt dont ils bénéficient directement. Des plantations complémentaires sont<br />
réalisées dans <strong>les</strong> zones “tampons” du projet <strong>pour</strong> diminuer <strong>les</strong> pressions agrico<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> zones<br />
4
forestières toujours intactes. El<strong>les</strong> sont réalisées dans le respect <strong>des</strong> principes de l’agroforesterie qui<br />
allie culture agricole et forêt.<br />
Vittel s’engage dans la préservation <strong>des</strong> écosystèmes et la gestion <strong>des</strong> <strong>services</strong> écosystémiques sur<br />
l’eau dans un cadre global, qui implique toutes <strong>les</strong> parties prenantes. Le soutien <strong>des</strong> projets dans la<br />
durée et leur suivi permet d’assurer le développement durable <strong>des</strong> actions en place.<br />
5
PARTIE 1 : COMPRENDRE<br />
LES ARBRES, LE CYCLE DE L’EAU<br />
ET LES SERVICES ECOSYSTEMIQUES<br />
6
REGULATION DU CYCLE DE L’EAU<br />
Les cyc<strong>les</strong> de l’eau, de l’importance de choisir la bonne échelle<br />
En favorisant<br />
l’évapotranspiration,<br />
l’infiltration, et en limitant le<br />
ruissellement, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> jouent<br />
un rôle primordial dans la<br />
régulation de la circulation de<br />
l’eau. Ils assurent <strong>les</strong> échanges<br />
clés entre <strong>les</strong> différents<br />
écosystèmes.<br />
Le cycle de l’eau est le mouvement perpétuel de l’eau sur la terre sous tous ses états. Cette<br />
circulation de l’eau est dynamique et le cycle hydrologique n'a ni commencement, ni fin. La circulation<br />
de <strong>l'eau</strong>, sous toutes ses formes, est continue entre l'atmosphère, le sol et <strong>les</strong> océans. 2<br />
Mais le cycle de l’eau peut aussi être abordé à tout autre échelle: pays, région, bassin versant,<br />
parcelle et même à l’échelle d’un arbre. Il n’existe donc pas un mais <strong>des</strong> cyc<strong>les</strong> de l’eau.<br />
Shéma du cycle de l’eau 3<br />
2<br />
Office International de l’Eau, Evaluation de l’Impact <strong>des</strong> Activités Forestières sur la Qualité de l’Eau, 2006<br />
3 TEEB, The Economics of Ecosystems and Biodiversity for Water and Wetlands, 2013<br />
7
Les <strong>arbres</strong> jouent un rôle primordial dans la circulation de l’eau car ils contribuent à la réalisation <strong>des</strong><br />
échanges clés entre l’air, <strong>les</strong> sols et <strong>les</strong> ressources loca<strong>les</strong> en eau renouvelab<strong>les</strong> (nappes, rivières,<br />
lacs…) en limitant le ruissellement, en favorisant l’infiltration et en permettant l’évapotranspiration.<br />
Rôle <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans la régulation<br />
<strong>des</strong> échanges entre <strong>les</strong> milieux 4<br />
Seulement 2,5% de toute <strong>l'eau</strong> présente sur terre est de <strong>l'eau</strong> douce. Sur ces 2,5%, il y en a une<br />
partie, environ 2%, bloquée dans <strong>les</strong> calottes glaciaires et <strong>les</strong> glaciers. Le reste de <strong>l'eau</strong> douce se<br />
trouve dans le sol, ou accessible directement: lacs, rivières, <strong>les</strong> fleuves, etc. 5 Ce sont <strong>les</strong> ressources<br />
d’eau disponib<strong>les</strong>, qui varient dans l’espace et le temps. Les <strong>arbres</strong> participent à la régulation du<br />
niveau de ces ressources disponib<strong>les</strong>.<br />
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
Les Vosges sont riches en formations géologiques aquifères, et possèdent un réseau hydrographique<br />
dense. La recharge <strong>des</strong> nappes est assurée par <strong>des</strong> précipitations élevées, notamment sur le massif<br />
vosgien, véritable «château d'eau» lorrain. Les principa<strong>les</strong> nappes sont la nappe <strong>des</strong> calcaires du<br />
Dogger et surtout la nappe <strong>des</strong> grès vosgiens, qui fournit <strong>des</strong> eaux de grande pureté. 6 Le bassin<br />
vosgien abrite plusieurs sources d’eau minérale naturelle qui, dès l’époque gallo-romaine, ont<br />
alimenté différents établissements thermaux.<br />
Hydrographie du département <strong>des</strong> Vosges 7<br />
4 FAO, Revue internationale <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> industries forestières , 1996<br />
5 Nations Unies, Rapport mondial sur la mise en valeur <strong>des</strong> ressources en eau, 2012<br />
6 INSEE, Biodiversité, ressources en eau et risques naturels dans <strong>les</strong> Vosges<br />
7 Michel Curien, Inspection académique <strong>des</strong> Vosges, Service audiovisuel, 2010<br />
8
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Les zones de reforestation et de conservation Martin Sagrado préservées par Vittel au Pérou sont un<br />
immense réservoir d’eau douce. Les rivières et <strong>les</strong> ruisseaux qui forment le réseau hydrographique de<br />
la zone se caractérisent par la présence d'eau cristalline, très pure et transparente. Les zones<br />
préservées et reforestées par Vittel au Pérou (400 000 hectares) représentent près de 30% du bassin<br />
versant du Rio Huayabamba (1 400 000 hectares), aux sources de l’Amazone. Le Rio Huayabamba<br />
alimente le Huallaga, lequel se jette dans le Maranon, l’un <strong>des</strong> deux fleuves qui constitue l’Amazone.<br />
Le bassin versant du Rio Huayabamba est lui-même constitué de huit bassins versants : le Rio<br />
Huabayacu, le Rio Fronteras, le Rio Verde, le Rio Condorcillo, le Rio Bréo, le Rio Jellache, le Rio<br />
Soledad et le Rio Suaveyacu. deux bassins versants : le bassin versant du Condorcillo (70 237 ha) et<br />
celui du Rio Breo (43 588 ha). Ils alimentent le fleuve Huayabamba, lequel prend sa source dans <strong>les</strong><br />
contreforts de la Cordillère <strong>des</strong> An<strong>des</strong>.<br />
Les 25 000 habitants de Juanjui ainsi que <strong>les</strong> 10 000 habitants du bassin du Rio Huayabamba<br />
dépendent directement de l’approvisionnement en eau du Huayabamba. A cela s’ajoutent <strong>les</strong> cultures<br />
en aval du Huayaga qui sont également indirectement impactées par la disponibilité <strong>des</strong> ressources<br />
en eau du Huayabamba.<br />
Hydrographie de la zone de projet<br />
Martin Sagrado au Pérou 8<br />
Le niveau d’eau disponible localement est critique <strong>pour</strong> <strong>les</strong> activités humaines et <strong>les</strong> <strong>services</strong><br />
écosystémiques naturels. Car l’eau est essentielle à la vie <strong>des</strong> écosystèmes et <strong>des</strong> hommes. Mais<br />
<strong>l'eau</strong> est inégalement répartie selon <strong>les</strong> pays, <strong>les</strong> régions, <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>. En effet si le cycle de l’eau à<br />
l’échelle planétaire varie peu (la quantité d’eau en circulation est stable dans le temps), <strong>les</strong> cyc<strong>les</strong> de<br />
l’eau à <strong>des</strong> échel<strong>les</strong> réduites sont impactés de manière significative par <strong>les</strong> activités humaines et la<br />
8 ZEE San Martin, 2005<br />
9
transformation <strong>des</strong> territoires, selon <strong>les</strong> régions, <strong>les</strong> pays, <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>, mais aussi selon l’échelle de<br />
temps choisies.<br />
Cette notion d’échelle est primordiale <strong>pour</strong> mieux comprendre le rôle <strong>des</strong> forêts sur la régulation du<br />
cycle de l’eau, car celui-ci dépend de l’endroit où ont lieu <strong>les</strong> pluies, l’infiltration et <strong>les</strong> échanges.<br />
10
Régulation dans le temps, atténuation <strong>des</strong> extrêmes<br />
Les <strong>arbres</strong> ont un effet tampon en<br />
absorbant <strong>des</strong> volumes d'eau<br />
importants en période de pluie et<br />
en <strong>les</strong> restituant ensuite<br />
progressivement en période<br />
sèche. Ils permettent ainsi de<br />
limiter localement <strong>les</strong><br />
phénomènes climatiques<br />
extrêmes comme <strong>les</strong> sécheresses<br />
et <strong>les</strong> inondations.<br />
Les quantités d’eau disponib<strong>les</strong> ne sont généralement pas homogènes dans le temps : el<strong>les</strong><br />
augmentent pendant la saison <strong>des</strong> pluies et diminuent pendant la saison sèche. Les extrêmes en<br />
particulier sont préjudiciab<strong>les</strong> et toujours plus marqués par le changement climatique :<br />
- en saison sèche : situation de stress hydrique possible<br />
- en saison <strong>des</strong> pluies : inondations possib<strong>les</strong><br />
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
Le département <strong>des</strong> Vosges subit trois gran<strong>des</strong> tendances climatiques: influence océanique encore<br />
bien présente malgré son éloignement de la mer, influence continentale et effet orographique<br />
important. Les perturbations atlantiques déversent ici <strong>des</strong> quantités de pluie ou de neige<br />
conséquentes durant l'automne et l'hiver. L'effet de relief s'exprime fortement, le massif <strong>des</strong> Vosges<br />
constituant une véritable barrière orientée nord-sud. Les cumuls quotidiens dépassent fréquemment le<br />
seuil <strong>des</strong> 100 mm, à la suite de pluies durab<strong>les</strong> et intenses, et <strong>les</strong> épiso<strong>des</strong> pluvieux se révèlent<br />
parfois très persistants. 9<br />
Précipitations dans la plaine<br />
de Vittel 10<br />
9 Météo France, Climatologie <strong>des</strong> Vosges, 2007<br />
10 Météo France, Climatologie <strong>des</strong> Vosges, 2007<br />
11
Le risque d’inondation est d’ailleurs important dans <strong>les</strong> Vosges: depuis 1982, 1 312 évènements ont<br />
été déclarés catastrophe naturelle dans le département. 11 Les étés peuvent être très secs quant à<br />
eux, le dernier en date est l'épisode de sécheresse et de canicule de l'été 2003. Ces variations<br />
engendrent parfois <strong>des</strong> mouvements de terrains en raison <strong>des</strong> tassements différentiels de certaines<br />
couches de terres argileuses.<br />
A Vittel, la pluviométrie est d’environ 900 mm par an. 12<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
A Juanjui, la variabilité <strong>des</strong> précipitations dans l’année est encore plus marquée. La région est<br />
caractérisée par la présence de pluies abondantes durant l’hiver qui dure d'octobre à mai. L’été est<br />
court et relativement sec, il s’étend de juin à aout. Le total <strong>des</strong> précipitations moyennes annuel<strong>les</strong> est<br />
de 1974 mm. 75% à 80% <strong>des</strong> précipitations annuel<strong>les</strong> tota<strong>les</strong> se produisent d’octobre à avril.<br />
Précipitations à Juanjui 13<br />
En 2011 et 2012, la région a connu une alternance d’inondations et de sécheresses. Ces variations<br />
extrêmes ont un impact sur la production de cacao locale, car le cacao a besoin d’un niveau<br />
d’humidité optimal <strong>pour</strong> être de bonne qualité : si le climat est trop humide, le cacao <strong>pour</strong>rit, et si le<br />
climat est trop sec, <strong>les</strong> cabosses restent de petite taille.<br />
Les sécheresses en particulier ont tendance à s’intensifier et se multiplier, signe que <strong>les</strong> pluies ne sont<br />
plus efficaces <strong>pour</strong> <strong>les</strong> eaux profon<strong>des</strong> dans la région de San Martin et que le cycle de l’eau est<br />
perturbé. Les producteurs doivent faire à la productivité réduite du cacao, l’insécurité de<br />
l’approvisionnement en eau, mais aussi parfois <strong>des</strong> incendies qui s’étendent sur certaines parcel<strong>les</strong>.<br />
En 2013, Vittel contribue à l’installation de 3 stations météo afin de mesurer la pluviométrie locale et<br />
<strong>les</strong> variations annuel<strong>les</strong> spécifiques en différents lieux de la zone de projet : zone de forêt vierge en<br />
amont, zone tampon reboisée en agroforesterie, zone urbaine à Juanjui. La hauteur et le débit du<br />
fleuve Huayabamba seront également contrôlés mensuellement <strong>pour</strong> mesurer l’impact <strong>des</strong> actions<br />
mises en œuvre.<br />
11<br />
INSEE, Biodiversité, ressources en eau et risques naturels dans <strong>les</strong> Vosges<br />
12 Mairie de Vittel, http://vittel.2st.fr/<br />
13 Airport meteorological station of Juanjui (San Martin) between 1998 and 2007<br />
12
«Maillon fondamental dans le cycle de l’eau, l’arbre contribue à réguler <strong>les</strong> excès», témoigne Alain<br />
Canet, président de l’Association française d’agroforesterie. 14<br />
Les taux d'infiltration de <strong>l'eau</strong> dans <strong>les</strong> sols sont en effet améliorés par la présence d'<strong>arbres</strong>. Ceux-ci,<br />
par le développement de leur appareil racinaire favorisent l'apparition de macropores et stimulent la<br />
formation d’agrégats de particu<strong>les</strong> de sol de taille supérieure. Ces phénomènes contribuent<br />
grandement à diminuer le ruissellement et <strong>les</strong> phénomènes d'érosion de macro particu<strong>les</strong> de sol.<br />
D'autre part, l'aptitude <strong>des</strong> sols à retenir <strong>les</strong> nutriments dans <strong>les</strong> agrégats est grandement améliorée<br />
par l'augmentation de la taille de ces même agrégats. 15<br />
Ainsi, en évitant le ruissellement direct et en favorisant l'infiltration de <strong>l'eau</strong> vers <strong>les</strong> nappes, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong><br />
réduisent localement <strong>les</strong> débits de pointe et le volume <strong>des</strong> crues. En effet, sur un terrain, <strong>l'eau</strong> de<br />
pluie ruisselle, s'infiltre ou s'évapore. Sur une parcelle boisée, <strong>les</strong> pluies suivent un parcours plus lent<br />
et plus complexe. Une bonne part <strong>des</strong> précipitations est interceptée par le feuillage. L'eau retenue par<br />
<strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> et <strong>les</strong> branches s'égoutte peu à peu ou glisse <strong>des</strong> branches sur le tronc. Cette retenue<br />
partielle de <strong>l'eau</strong> amortit et régule son arrivée au sol, à la différence d'un terrain nu.<br />
La litière <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> complète ce rôle d'amortisseur car <strong>l'eau</strong> de pluie s'y imprègne peu à peu. L'eau<br />
parvenue sur la litière, puis retenue par l'humus, s'infiltre donc progressivement en profondeur. Elle va<br />
alors rejoindre très lentement <strong>les</strong> nappes phréatiques, vastes réservoirs d'eau dans la roche.<br />
Dans <strong>des</strong> zones pentues, <strong>l'eau</strong> ruisselle plus vite et alimente ruisseaux et rivières. Mais la présence<br />
d’<strong>arbres</strong> freine fortement ce ruissellement et permet de récupérer tout de même une part de <strong>l'eau</strong>, et<br />
de remplir <strong>les</strong> nappes phréatiques. 16<br />
En saison sèche, l’ombrage <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> permet également de limiter <strong>les</strong> effets <strong>des</strong> sécheresses sur <strong>les</strong><br />
cultures en retardant l’évaporation, car <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> freinent <strong>les</strong> courants d’air qui sont responsab<strong>les</strong> de<br />
l’assèchement <strong>des</strong> champs.<br />
Pour tous ces schémas mettre un petit cadre « illustratif » ou « conceptuel »<br />
SHEMA ILLUSTRATIF<br />
Variation <strong>des</strong> quantités<br />
d’eau disponib<strong>les</strong> sur une<br />
année<br />
1. Zone non boisée<br />
2. Zone boisée : la quantité<br />
moyenne d’eau disponible<br />
sur l’année reste identique,<br />
mais <strong>les</strong> extrêmes diminuent.<br />
14 Association Française d’Agroforesterie, www.agroforesterie.fr<br />
15 Impact of plant roots on the resistance of soils to erosion by water : a review , G. Gyssels, J. Poesen, E. Bochet and Y. Li,<br />
Progress in Physical Geography 2005<br />
16 Office National <strong>des</strong> Forêts, http://www.onf.fr<br />
13
Impacts <strong>des</strong> changements de couverts forestiers sur <strong>les</strong> quantités<br />
moyennes d’eau disponible<br />
Tout changement de couvert<br />
forestier participe localement<br />
à la perturbation du cycle de<br />
l’eau.<br />
Les impacts liés aux changements de couvert forestier varient selon <strong>les</strong> régions et <strong>les</strong> échel<strong>les</strong><br />
observées.<br />
Les scénarios ci-<strong>des</strong>sous sont <strong>des</strong> exemp<strong>les</strong> qui illustrent <strong>les</strong> impacts <strong>des</strong> changements de couvert<br />
forestier sur <strong>les</strong> quantités d’eau moyennes disponib<strong>les</strong> selon la zone observée.<br />
SHEMAS ILLUSTRATIFS<br />
BASELINE<br />
Cycle de l’eau et<br />
quantités d’eau<br />
disponib<strong>les</strong> localement<br />
SCENARIO 1 :<br />
DEFORESTATION DE<br />
LA ZONE B<br />
Cycle de l’eau et<br />
quantités d’eau<br />
disponib<strong>les</strong> localement<br />
après déforestation de la<br />
zone B<br />
14
Dans l’exemple ci-<strong>des</strong>sus, la quantité d’eau disponible moyenne annuelle reste identique à l’échelle<br />
globale dans <strong>les</strong> deux scénarii : plus l’échelle observée est grande, plus <strong>les</strong> quantités d’eau moyennes<br />
disponib<strong>les</strong> sont conservées (échelle cycle).<br />
Par contre à l’échelle locale, selon la zone observée, <strong>les</strong> changements de couvert forestier impactent<br />
<strong>les</strong> quantités d’eau moyennes disponib<strong>les</strong> localement :<br />
o<br />
o<br />
Zone B : La déforestation locale entraîne une réduction <strong>des</strong> quantités d’eau<br />
moyennes disponib<strong>les</strong> localement : moins de rétention et d’infiltration <strong>des</strong> pluies par<br />
<strong>les</strong> <strong>arbres</strong>, écoulement de surface plus rapide.<br />
Zone C : Zone non forestée. La déforestation en amont (zone B) favorise <strong>les</strong><br />
écoulements rapi<strong>des</strong> et donc <strong>les</strong> augmentations bruta<strong>les</strong> / extrêmes <strong>des</strong> quantités<br />
d’eau en épisode pluvieux. En période de sécheresse, <strong>les</strong> réserves d’eau disponib<strong>les</strong><br />
localement sont moins importantes (écoulements rapi<strong>des</strong> lors <strong>des</strong> pluies). Cette<br />
moindre régulation en amont augmente d’une manière générale <strong>les</strong> extrêmes<br />
localement.<br />
Les forêts de montagne et de versants de bassin situées sur <strong>des</strong> pentes abruptes, sont<br />
particulièrement importantes car el<strong>les</strong> garantissent le flux d'eau et empêchent l'érosion. Lorsque la<br />
couverture forestière est perdue, <strong>les</strong> écoulements font monter le niveau <strong>des</strong> rivières pendant la saison<br />
<strong>des</strong> pluies, inondant <strong>les</strong> villages, vil<strong>les</strong>, et champs agrico<strong>les</strong> en aval (car <strong>les</strong> forêts ont une capacité<br />
plus élevée d’évapotranspiration que tout autre type de couverture végétale). Pendant la saison<br />
sèche, de tel<strong>les</strong> zones situées en aval d'étendues déboisées peuvent être sujettes à <strong>des</strong> sécheresses<br />
longues de plusieurs mois. 17<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
La zone autour de Juanjui (zone B) connaît une déforestation importante en raison de l’extension <strong>des</strong><br />
cultures de riz. Cela entraîne une réduction <strong>des</strong> quantités d’eau disponib<strong>les</strong> <strong>pour</strong> <strong>les</strong> producteurs de la<br />
zone, accentuée par ailleurs par l’irrigation intensive pratiquée dans <strong>les</strong> cultures rizico<strong>les</strong>. Un effet<br />
double qui assèche <strong>les</strong> ressources d’eau loca<strong>les</strong> disponib<strong>les</strong> et menace la production agricole dans la<br />
zone (notamment cacao).<br />
L’historique de changement de couvert forestier et l’état initial de la zone sont également <strong>des</strong> facteurs<br />
à prendre en compte <strong>pour</strong> comprendre <strong>les</strong> impacts <strong>des</strong> changements de couvert forestier sur la<br />
disponibilité en eau.<br />
Les actions de déforestation ou de reforestation ont <strong>pour</strong> effet direct de transformer la nature brute de<br />
la surface affectée, c'est à dire de changer <strong>les</strong> caractéristiques de l'interface sol- air. La modification<br />
du milieu va avoir <strong>des</strong> conséquences sur le cycle hydrologique.<br />
17 Rhett Butler, Tropical Conservation Science, http://tropicalconservationscience.mongabay.com<br />
15
1 er cas : reforestation d’une zone naturelle non boisée => <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> viennent puiser dans <strong>les</strong><br />
ressources loca<strong>les</strong> en eau renouvelab<strong>les</strong>. Les plantations réalisées doivent veiller à respecter le<br />
niveau de stress hydrique local (plantations <strong>pour</strong> améliorer la biodiversité locale, réduire l’érosion,<br />
dépolluer <strong>les</strong> eaux…).<br />
SHEMA ILLUSTRATIF<br />
CAS 1<br />
Impact de la reforestation d’une<br />
zone naturelle non boisée sur <strong>les</strong><br />
ressources en eau renouvelab<strong>les</strong><br />
disponib<strong>les</strong> localement.<br />
2 ème cas : reforestation d’une zone déforestée => Les plantations réalisées permettent de retrouver<br />
l’état d’équilibre naturel présent avant la déforestation de la zone. Par ailleurs, en milieu tropical, <strong>les</strong><br />
<strong>arbres</strong> plantés favorisent la condensation et <strong>les</strong> pluies localement ce qui peut compenser le fait qu’ils<br />
puisent dans <strong>les</strong> ressources.<br />
SHEMA ILLUSTRATIF<br />
CAS 2<br />
Impact de la reforestation<br />
d’une zone naturelle boisée<br />
déforestée sur <strong>les</strong> ressources<br />
en eau renouvelab<strong>les</strong><br />
disponib<strong>les</strong> localement.<br />
Par ailleurs, c’est une boucle vertueuse car une augmentation <strong>des</strong> pluies et de l’humidité favorise la<br />
croissance de nouvel<strong>les</strong> espèces, qui à leur tour favorisent l’apparition de nouvel<strong>les</strong> pluies. Ainsi ne<br />
sont pas seulement affectés <strong>les</strong> stocks d’eau dans la végétation, <strong>les</strong> sols et <strong>les</strong> cours d’eau : la<br />
quantité d’eau métorite conditionne à son tour la densité et la qualité du couvert agricole, pionnier ou<br />
forestier.<br />
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
Au fur et à mesure de la modernisation de l'agriculture, on s'est rendu compte que la suppression <strong>des</strong><br />
haies permettait d'avoir de plus gran<strong>des</strong> surfaces plus faci<strong>les</strong> à récoltés avec <strong>les</strong> moyens mécaniques.<br />
Les agriculteurs ont donc petit à petit supprimées <strong>les</strong> haies, sans imaginer que le cycle de l’eau s’en<br />
trouverait modifié, entraînant l’érosion accélérée <strong>des</strong> sols.<br />
16
Pour lutter contre ce phénomène Vittel encourage la replantation de boqueteaux et de haies. Une<br />
haie, plantée judicieusement perpendiculairement à la pente, permet de ralentir <strong>les</strong> écoulements et<br />
favorise ainsi l’infiltration de l’eau et le dépôt de la terre hors <strong>des</strong> zones vulnérab<strong>les</strong>.<br />
Elle offre également une protection contre le vent <strong>pour</strong> la culture proche, et limite ainsi l’évaporation<br />
<strong>des</strong> sols en période de sécheresse.<br />
Enfin, elle offre d’autres avantages <strong>pour</strong> <strong>les</strong> cultures : protection contre le froid, le soleil, source de<br />
biodiversité utile (réserve d’insectes auxiliaires, abri et nourriture <strong>pour</strong> <strong>les</strong> perdrix et <strong>les</strong> lièvres…).<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Depuis 1940, la région de San Martin a connu de nombreuses vagues de migrants venus<br />
principalement de la Cordillère <strong>des</strong> An<strong>des</strong>, à la recherche de meilleures conditions climatiques <strong>pour</strong><br />
l’agriculture (dont la production de coca dans <strong>les</strong> années 1980) et l’élevage. La proportion de migrants<br />
est ainsi passée de 7,7% en 1940 à 28,7% en 2007. 18<br />
Ces migrations ont conduit à une pression croissante sur la forêt au profit <strong>des</strong> surfaces agrico<strong>les</strong>. La<br />
plupart <strong>des</strong> communautés vivent de l'agriculture et pratiquent la culture sur brûlis <strong>pour</strong> <strong>les</strong> cultures<br />
annuel<strong>les</strong> (maïs, bananes…). La plupart du temps, quand une parcelle n’est plus productive, <strong>les</strong><br />
agriculteurs déforestent une nouvelle parcelle de forêt <strong>pour</strong> cultiver leur production. La population<br />
rurale augmentant à un rythme de 5% par an, on estime qu’une surface agricole supplémentaire de 67<br />
000 à 160 000 hectares par an est nécessaire <strong>pour</strong> subvenir aux besoins <strong>des</strong> nouveaux arrivants (sur<br />
la base de 2 à 5 hectares <strong>pour</strong> chaque famille).<br />
En conséquence, le taux de déforestation dans la région de San Martin est l’un <strong>des</strong> plus importants du<br />
Pérou : 75 042 hectares ont été déforestés entre 2001 et 2010 19 , ce qui correspond à un rythme<br />
annuel moyen de 0,7%. Cette déforestation a créé un déséquilibre du cycle de l’eau par rapport à<br />
l’état initial, sécheresses et inondations sont plus intenses et plus régulières.<br />
18 INEI, 2009<br />
19 LULC Deforestation Maps for 2001/2005 and 2005/2010 periods, San Martin region<br />
17
PRESERVATION DE LA QUALITE DE L’EAU<br />
Filtration mécanique<br />
L’érosion du sol favorise<br />
l’accumulation de déchets et de<br />
sédiments dans l’eau, limitant la<br />
qualité de l’eau avec <strong>des</strong><br />
impacts négatifs sur la vie<br />
aquatique et l’usage direct par<br />
<strong>les</strong> populations. Les <strong>arbres</strong><br />
protègent <strong>les</strong> sols en leur<br />
offrant une couverture végétale.<br />
Lors <strong>des</strong> forts écoulements, ils<br />
limitent ainsi <strong>les</strong> « accidents de<br />
turbidité ».<br />
L’érosion du sol entraîne <strong>des</strong> sédiments, <strong>des</strong> déchets, <strong>des</strong> polluants dans <strong>les</strong> rivières qui nuisent à la<br />
qualité de l’eau. Les <strong>arbres</strong>, grâce à leur enracinement, fixent <strong>les</strong> sols, et augmentent donc la stabilité<br />
<strong>des</strong> berges, ce qui limite la charge particulaire <strong>des</strong> eaux. 20 Les déchets et <strong>les</strong> polluants sont<br />
mécaniquement filtrés par <strong>les</strong> <strong>arbres</strong>.<br />
Ainsi en cas d’évènement climatique extrême, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> filtrent <strong>les</strong> sédiments : en maintenant <strong>les</strong> sols<br />
avec leurs racines, ils limitent l’écoulement <strong>des</strong> déchets et sédiments vers <strong>les</strong> cours d’eau et dans <strong>les</strong><br />
couches plus profon<strong>des</strong>.<br />
Cela permet de limiter la turbidité de l’eau : réduction <strong>des</strong> déchets et sédiments suite à l'érosion, au<br />
<strong>les</strong>sivage de sols fragi<strong>les</strong>, dégradés ou agrico<strong>les</strong> labourés.<br />
Les formes d’humus ou types de litières jouent un rôle clé dans la capacité de filtration <strong>des</strong> sols<br />
forestiers.<br />
Rô<strong>les</strong> hydrologiques joués<br />
par la forêt sur <strong>les</strong> plans de<br />
l’érosion et la turbidité 21<br />
20 Office International de l’Eau, Evaluation de l’Impact <strong>des</strong> Activités Forestières sur la Qualité de l’Eau, 2006<br />
21 Marine Dalmasso, Rô<strong>les</strong> hydrologiques joués par la forêt sur le plan de l’érosion et la turbidité, 2012<br />
18
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
A Vittel, <strong>des</strong> voies ferrées ont été endommagées par <strong>des</strong> ruissellements intenses lors <strong>des</strong> inondations<br />
de 2011. Des bassins d’eaux pluvia<strong>les</strong>, nécessitant de lourds investissements, sont parfois<br />
nécessaires <strong>pour</strong> stocker <strong>les</strong> eaux <strong>des</strong> épiso<strong>des</strong> pluvieux intenses non infiltrés dans <strong>les</strong> endroits aux<br />
sols nus, non arborés ou sans banquettes.<br />
Les haies et boisements sont une solution complémentaire <strong>pour</strong> ralentir <strong>les</strong> écoulements violents et<br />
favoriser l'absorption par <strong>les</strong> sols <strong>des</strong> épiso<strong>des</strong> pluvieux intenses, ils retiennent <strong>les</strong> limons, la terre,<br />
emportés par la pluie et limitent ainsi <strong>les</strong> dépôts limoneux obstruant <strong>les</strong> cours d'eau ou dégradant <strong>les</strong><br />
équipements et infrastructures.<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Les sols de la zone du projet sont peu profonds et situés dans <strong>des</strong> zones de fortes pentes. En raison<br />
<strong>des</strong> phénomènes climatiques intenses (fortes pluies et températures élevées), ils sont particulièrement<br />
sensib<strong>les</strong> à l’érosion. Les pluies qui durent la majeure partie de l’année emportent <strong>les</strong> nutriments à la<br />
surface <strong>des</strong> sols non protégés. Cela est d’autant plus problématique qu’en raison <strong>des</strong> conditions<br />
climatiques et de l'action <strong>des</strong> micro-organismes, la décomposition de la matière organique est si<br />
rapide qu'elle ne laisse une mince couche d'humus riche en nutriments. On constate que la plupart<br />
<strong>des</strong> racines <strong>des</strong> plantes se trouvent dans cette couche superficielle. Mais cette mince couche est vite<br />
emportée par <strong>les</strong> fortes pluies lorsqu’elle se trouve à découvert.<br />
Sur <strong>les</strong> zones déforestées, on constate que la perte de sol due à l'érosion par le vent et la pluie est<br />
plus rapide que <strong>les</strong> processus de formation <strong>des</strong> sols. La présence de végétation dans cette zone est<br />
donc importante <strong>pour</strong> augmenter la rétention <strong>des</strong> sols et ainsi contrôler l'accumulation de sédiments<br />
<strong>les</strong> cours d’eau en aval. ça oui ! mais c’est juste une demi phrase sur tout le paragraphe)<br />
19
Filtration chimique<br />
Les <strong>arbres</strong> agissent comme une<br />
véritable station d’épuration,<br />
filtrant polluants et métaux lourds<br />
à travers leurs systèmes<br />
racinaires.<br />
Une récente étude de l’AGROOF et l’INRA a mis en évidence la capacité de dépollution <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>. 22<br />
Véritab<strong>les</strong> filtres, ils limitent une partie de la lixiviation <strong>des</strong> nitrates, réduisant ainsi la pollution <strong>des</strong><br />
nappes phréatiques. Cette fonction est particulièrement intéressante <strong>pour</strong> la gestion <strong>des</strong> zones de<br />
captage en eau potable.<br />
Trois processus clés sont en jeu 23 :<br />
- Filtration efficace <strong>des</strong> nutriments (nitrates, potassium, phosphates…) et même de certains<br />
éléments toxiques : <strong>les</strong> racines absorbent une partie <strong>des</strong> eaux de ruissellement qui peuvent<br />
être chargées d'éléments fertilisants, cela limite la sur-fertilisation <strong>des</strong> plans d’eau et <strong>des</strong><br />
rivières et le développement d’algues et plantes aquatiques (eutrophisation) .<br />
- Absorption très active, par <strong>les</strong> végétaux et <strong>les</strong> micro-organismes du sol : stimulation <strong>des</strong><br />
micro-organismes dans le système racinaire <strong>pour</strong> décomposer et dégrader certains éléments<br />
polluants, ce qui réduit l’écotoxicité aquatique.<br />
- Amélioration de l’oxygénation de l’eau : l'ombre créée par <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> sur <strong>l'eau</strong> réduit le<br />
réchauffement de <strong>l'eau</strong>, particulièrement <strong>des</strong> étangs ou <strong>des</strong> lacs peu profonds et donne, par<br />
conséquent, une meilleure oxygénation, essentielle à la faune aquatique puisque le taux<br />
d'oxygène présent dans <strong>l'eau</strong> est inversement proportionnel à sa température.<br />
-<br />
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
En France, de 1998 à 2008, la principale cause d’abandon de captages <strong>des</strong>tinés à l’eau potable est<br />
liée à la qualité de la ressource en eau avec 1 958 captages concernés (soit 41 % <strong>des</strong> captages<br />
abandonnés). Parmi <strong>les</strong> paramètres qualitatifs, <strong>les</strong> pollutions diffuses d’origine agricole (nitrates et/ou<br />
pestici<strong>des</strong>) sont à l’origine du plus grand nombre d’abandon avec 878 captages concernés (soit 19 %<br />
<strong>des</strong> abandons). 24<br />
Le département <strong>des</strong> Vosges n’est pas épargné par ce problème : la qualité <strong>des</strong> ressources en eau<br />
souterraine est remise en cause par la présence de nitrates et de pestici<strong>des</strong>, imputable notamment à<br />
22 Agroof, INRA, contrat Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, L’agroforesterie peut-elle permettre de réduire <strong>les</strong><br />
pollutions diffuses azotées d’origine agricole ?, 2011<br />
23 Laurence Maridet, rôle <strong>des</strong> formations végéta<strong>les</strong> riveraines, 1995<br />
24 Direction Générale de la Santé, Abandons de captages utilisés <strong>pour</strong> la production d’eau <strong>des</strong>tinée à la consommation<br />
humaine, 2012<br />
20
l'activité agricole. Une soixantaine de communes sont classées en zone vulnérable à la pollution par<br />
<strong>les</strong> nitrates (9,5% du territoire départemental), et font l'objet d'un suivi renforcé. 25<br />
Dès 1992, le groupe de recherche pluridisciplinaire INRA-SAD-Vittel, commandité par Nestlé Waters<br />
en 1989, a mis au point un cahier <strong>des</strong> charges préconisant <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> cultura<strong>les</strong> adaptées à<br />
l'écosystème de Vittel et à la protection de la ressource en eau. Ces actions d’écarter <strong>les</strong> risques de<br />
contamination de la source, et de conserver un taux de nitrate dans <strong>l'eau</strong> minérale inférieur à 4,5 mg/l,<br />
valeur de référence maximale <strong>pour</strong> Vittel. Note : <strong>pour</strong> une eau minérale, la loi impose une teneur en<br />
nitrate inférieure à 50 mg/l.<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Les rivières et <strong>les</strong> ruisseaux qui forment le réseau hydrographique de la zone Martin Sagrado se<br />
caractérisent par la présence d'eau cristalline, très pure et transparente. La végétation luxuriante<br />
protège <strong>les</strong> sols de l’érosion et améliorent leur structure. Les épiso<strong>des</strong> de turbidité qui apparaissent<br />
suite aux fortes pluies sont très brefs.<br />
En aval, on observe que beaucoup de communautés vivant en bord de rivière préservent une zone<br />
de forêt le long de la berge où <strong>les</strong> habitants viennent s’approvisionner en eau. Ceci afin de créer une<br />
zone protégée, où <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> constituent un filtre naturel <strong>pour</strong> la pollution de l’eau que <strong>les</strong><br />
communautés consomment directement <strong>des</strong> ruisseaux. Vittel contribue au reboisement de ces zones<br />
tampons le long <strong>des</strong> ruisseaux.<br />
Le Rio Jelache, entouré de forêts, est en particulier reconnu localement <strong>pour</strong> la grande qualité de son<br />
eau, <strong>les</strong> poissons pêchés dans cette rivière sont très appréciés à Juanjui. A partir de 2013, <strong>des</strong><br />
analyses régulières sur la qualité de l’eau seront réalisées mensuellement à divers endroits de la zone<br />
de projet, afin notamment de comparer la qualité <strong>des</strong> eaux en amont de la zone (zone primaire de<br />
forêt) et en aval (zone agricole assez déforestée).<br />
25 INSEE, Biodiversité, ressources en eau et risques naturels dans <strong>les</strong> Vosges<br />
21
REDUCTION DE L’EROSION DUE A L’EAU<br />
Protection <strong>des</strong> cultures contre <strong>les</strong> évènements climatiques<br />
Lors d’évènements climatiques<br />
extrême, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> offrent une<br />
meilleure résistance grâce à l’effet<br />
brise-vent, la création d’un<br />
microclimat local et une meilleure<br />
infiltration de l’eau.<br />
Pour <strong>les</strong> agriculteurs, ils<br />
diminuent le risque de perte de la<br />
production et préservent <strong>les</strong><br />
rendements.<br />
Les agriculteurs, en particulier <strong>les</strong> petits producteurs, sont vulnérab<strong>les</strong> aux évènements climatiques<br />
extrêmes qui viennent détruire <strong>les</strong> cultures et <strong>les</strong> sols (fortes pluies, grêle, vent, écarts de<br />
températures…).<br />
Les <strong>arbres</strong> situés dans <strong>les</strong> champs agrico<strong>les</strong> peuvent contribuer au maintien de la production dans un<br />
climat variable et à la protection <strong>des</strong> cultures contre <strong>les</strong> événements climatiques extrêmes.<br />
L’agroforesterie (qui associe la plantation d’<strong>arbres</strong> et d’arbustes et <strong>les</strong> cultures agrico<strong>les</strong>) est de plus<br />
en plus reconnue comme une approche efficace <strong>pour</strong> minimiser <strong>les</strong> risques liés à la variabilité et au<br />
changement climatiques qui pèsent sur la production.<br />
Grâce à leurs systèmes racinaires profonds, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> peuvent explorer le sol en profondeur à la<br />
recherche d’eau et de nutriments, ce qui est bénéfique aux cultures en période de sécheresse. En<br />
contribuant à augmenter la porosité du sol, à réduire le ruissellement et à accroître la couverture du<br />
sol, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> augmentent l’infiltration et la rétention de l’eau et réduisent le stress hydrique lorsque<br />
<strong>les</strong> précipitations sont faib<strong>les</strong>.<br />
A l’inverse, en cas de pluies excessives, <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> pompent une partie de l’excès d’eau hors du sol,<br />
l’excès d’eau est pompé hors du sol plus rapidement dans <strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> agroforestières en raison de<br />
taux d’évapotranspiration plus élevés.<br />
Les étu<strong>des</strong> examinées montrent que <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> peuvent améliorer la fertilité et l’humidité du sol et le<br />
microclimat dans l’agriculture, tout en rendant la production plus résiliente à la variabilité climatique.<br />
Les étu<strong>des</strong> fournissent <strong>des</strong> données issues de mesures biophysiques <strong>des</strong> terrains, de relevés<br />
agronomiques et de mesures de rendements dans différents systèmes agrico<strong>les</strong> durant la saison <strong>des</strong><br />
pluies et <strong>les</strong> épiso<strong>des</strong> de sécheresse. Le degré d’efficacité <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans le maintien de la<br />
22
production agricole, toutefois, varie selon <strong>les</strong> régions et <strong>les</strong> types de culture en raison <strong>des</strong> différences<br />
dans <strong>les</strong> propriétés <strong>des</strong> sols, <strong>les</strong> précipitations et autres caractéristiques. 26<br />
VALLEE VITTEL DANS LES VOSGES, FRANCE<br />
Les haies limitent l‘impact <strong>des</strong> pluies diluviennes et donc de détérioration <strong>des</strong> sols, et permettent de<br />
pomper l’excès d’eau hors du sol L'implantation de haies sur l'impluvium de Vittel s'est appuyée sur<br />
<strong>des</strong> recherches menées par l'INRA de Rennes en 1976. 27 En 1990, <strong>les</strong> enseignements tirés étaient<br />
que <strong>des</strong> haies peuvent capter 3 fois la quantité d’eau captée par du blé à surface équivalente.<br />
L'efficacité de la haie en termes de captage est de 2,5 m de profondeur contre 1,3m <strong>pour</strong> une culture<br />
traditionnelle. En conséquence, il a été décidé d'implanter 45 km de haies sur l'impluvium en <strong>les</strong><br />
positionnant sur le tiers sommital <strong>des</strong> versants ce qui est le plus optimal <strong>pour</strong> limiter l’érosion <strong>des</strong> sols<br />
en pente.<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Dans la région de San Martin, <strong>les</strong> producteurs doivent faire face aux conséquences d’El Niño – une<br />
oscillation du système océan-atmosphère dans le Pacifique tropical qui a d’importantes retombées sur<br />
<strong>les</strong> conditions météorologiques mondia<strong>les</strong>. 28 Ces dernières années, <strong>les</strong> effets d’El Nino sont<br />
exacerbées par le changement climatique : pério<strong>des</strong> de sécheresse, <strong>des</strong> pluies abondantes voire<br />
diluviennes s’abattent périodiquement sur <strong>les</strong> cultures. En particulier au moment de la floraison <strong>des</strong><br />
cacaoyers, le phénomène est un problème <strong>pour</strong> <strong>les</strong> producteurs car la fleur de cacao est fragile et<br />
c’est toute la future récolte de cacao qui est alors compromise. La couverture <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> plantés dans<br />
<strong>les</strong> parcel<strong>les</strong> de cacao viennent contribuer au maintien de la production et à la protection <strong>des</strong> cultures<br />
en période de pluies intenses.<br />
26 CIFOR, Le rôle <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans l’adaptation sociale à la variabilité et au changement climatiques, 2012<br />
27 INRA, Rôle hydraulique et géochimique <strong>des</strong> haies, 1996 / INRA, Contribution <strong>des</strong> ripisylves au contrôle <strong>des</strong> flux d’azote en<br />
milieu fluvial, 1996 / INRA, Le contrôle <strong>des</strong> flux polluants par l’aménagement de zones tampons, 1996<br />
28 INRENA, 2005<br />
23
Lessivage / érosion <strong>des</strong> sols<br />
En interceptant la pluie et le vent,<br />
et en stabilisant <strong>les</strong> sols avec un<br />
maillage dense de racines, <strong>les</strong><br />
<strong>arbres</strong> limitent l’érosion et <strong>les</strong><br />
glissements de terrain, qui<br />
menacent surtout <strong>les</strong> terrains en<br />
pente, facilement inondab<strong>les</strong> ou<br />
exposés au vent.<br />
Le <strong>les</strong>sivage <strong>des</strong> sols est le transport <strong>des</strong> éléments du sol (sédiments, argi<strong>les</strong>, ions.) sous l’effet de<br />
l’écoulement <strong>des</strong> eaux d’infiltration. Les particu<strong>les</strong> du sol sont entraînées vers <strong>les</strong> couches plus<br />
profon<strong>des</strong>.<br />
II y a érosion quand <strong>des</strong> particu<strong>les</strong> de sol sont arrachées et déplacées. Les principaux agents de<br />
l'érosion sont <strong>l'eau</strong> et le vent. Toutes <strong>les</strong> formes d'érosion réduisent la productivité du sol en raison de<br />
la perte d'éléments nutritifs <strong>des</strong> végétaux, de la matière organique du sol, d'une réduction de la<br />
disponibilité d'eau <strong>pour</strong> la croissance <strong>des</strong> cultures et, en définitive, d'une limitation du volume de sol<br />
disponible <strong>pour</strong> la croissance <strong>des</strong> racines.<br />
L'érosion hydrique résulte de la pluie qui s'abat sur la surface d'un sol insuffisamment protégé et de<br />
l'action de <strong>l'eau</strong> de ruissellement lorsque le débit de <strong>l'eau</strong> d'écoulement est suffisamment fort <strong>pour</strong><br />
creuser <strong>des</strong> rigo<strong>les</strong> dans le sol. De nombreux facteurs interagissent <strong>pour</strong> déterminer la gravité de<br />
l'érosion hydrique : intensité <strong>des</strong> pluies, texture et structure du sol, stabilité structurale, rugosité de la<br />
surface, taux d'infiltration, pente, couvert végétal. 29<br />
Les <strong>arbres</strong> permettent de lutter contre l'érosion hydrique en absorbant l'énergie <strong>des</strong> gouttes de pluie et<br />
en réduisant ainsi l'énergie coupante de <strong>l'eau</strong> de ruissellement. L’eau qui s’infiltre dans le sol est filtrée<br />
par <strong>les</strong> racines <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> qui retiennent une bonne partie <strong>des</strong> éléments qu’elle contient. Les racines<br />
<strong>des</strong> <strong>arbres</strong> jouent ainsi le rôle de filtre naturel en réduisant la pénétration <strong>des</strong> polluants dans <strong>les</strong> soussols<br />
et nappes phréatiques. 30<br />
L'érosion éolienne se produit lorsque <strong>des</strong> vents violents soufflent à la surface d'un sol lisse, exposé,<br />
aéré et sec. Une fois quelques particu<strong>les</strong> de sol en mouvement, le processus d'érosion se propage<br />
29 Agriculture and Agri-Food Canada, http://www4.agr.gc.ca<br />
30 INRA, Rôle hydraulique et géochimique <strong>des</strong> haies, 1996 / INRA, Contribution <strong>des</strong> ripisylves au contrôle <strong>des</strong> flux d’azote en<br />
milieu fluvial, 1996 / INRA, Le contrôle <strong>des</strong> flux polluants par l’aménagement de zones tampons, 1996<br />
24
très rapidement. Les particu<strong>les</strong> de sol et <strong>les</strong> agrégats déplacés sont emportés par <strong>des</strong> tourbillons de<br />
vent, et peuvent être transportés sur <strong>des</strong> milliers de kilomètres. 31<br />
La FAO préconise d’augmenter le couvert végétal <strong>pour</strong> lutter contre l’érosion éolienne. 32 Selon le<br />
milieu (aride / tropical), <strong>les</strong> solutions doivent être adaptées : <strong>arbres</strong>, cultures intercalaires, haies vives<br />
et brise-vent... L’objectif est de réduire la vitesse du vent, de protéger <strong>les</strong> sols avec <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong><br />
tombées sur le sol et d’améliorer la structure du sol grâce à l'apport de matières organiques dans <strong>les</strong><br />
couches superficiel<strong>les</strong> du sol (ce qui rend <strong>les</strong> particu<strong>les</strong> à la surface su sol difficilement transportab<strong>les</strong><br />
par le vent).<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Le cacao est principalement cultivé sur <strong>des</strong> surfaces pentues dans la zone de projet : 12 à 15% de la<br />
surface cultivée sont sur <strong>des</strong> terrains où la pente est supérieure à 20 degrés. Chaque année, on<br />
observe <strong>des</strong> glissements de terrain importants au moment de la saison <strong>des</strong> pluies. Les causes de ces<br />
glissements de terrain sont liées aux fortes précipitations, mais aussi à la déforestation : <strong>les</strong> bords du<br />
fleuve Alto Huayabamba étaient jadis entièrement boisés, mais l’empiétement agricole et la<br />
déforestation ont fait disparaître une grande partie de la forêt, remplacée par <strong>des</strong> cultures de cacao.<br />
Mais <strong>les</strong> racines peu profon<strong>des</strong> <strong>des</strong> cacaoyers ne suffisent pas à retenir le sol et cela entraîne <strong>des</strong><br />
glissements de terrain récurrents. La plantation d’<strong>arbres</strong> au sein <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> de cacao limite l'effet<br />
d'érosion et de <strong>les</strong>sivage du sol. Ce rôle bénéfique est encore plus important si le terrain présente <strong>des</strong><br />
pentes longues et fortes et si <strong>les</strong> sols n'absorbent pas facilement <strong>l'eau</strong>.<br />
31 Agriculture and Agri-Food Canada, http://www4.agr.gc.ca<br />
32 FAO, Introduction à la gestion conservatoire de <strong>l'eau</strong>, de la biomasse et de la fertilité <strong>des</strong> sols (GCES), 1994<br />
25
Erosion <strong>des</strong> berges<br />
La végétation en bord de cours<br />
d’eau (la ripisylve) préserve<br />
l’érosion <strong>des</strong> berges par <strong>les</strong><br />
systèmes racinaires qu’elle<br />
développe. Elle dissipe <strong>les</strong><br />
courants lors <strong>des</strong> crues et<br />
minimise <strong>les</strong> dommages.<br />
Les cours d’eau sont un facteur d’érosion naturelle <strong>des</strong> berges.<br />
La ripisylve est la végétation bordant <strong>les</strong> cours d’eau. Elle préserve l’érosion en formant un<br />
revêtement protecteur et stabilise <strong>les</strong> berges par <strong>les</strong> systèmes racinaires qu’elle développe. Elle<br />
protège du vent <strong>les</strong> cultures riveraines. Elle dissipe <strong>les</strong> courants lors <strong>des</strong> crues et minimise <strong>les</strong><br />
dommages. Elle fixe <strong>les</strong> polluants diffus (phosphates, nitrates…). C’est donc un facteur d’équilibre et<br />
de maintien de la qualité <strong>des</strong> cours d’eau et <strong>des</strong> ressources qu’ils recèlent. 33<br />
Les <strong>arbres</strong> plantés en bordure de rivière permettent ainsi d’empêcher l’érosion excessive <strong>des</strong> berges<br />
en stabilisant le sol et en absorbant l’énergie du débit de l’eau. Ils protègent <strong>les</strong> cultures et <strong>les</strong><br />
habitations <strong>des</strong> effets de l’érosion et de la montée <strong>des</strong> eaux.<br />
VALLEE VITTEL EN AMAZONIE, PEROU<br />
Le cacao est principalement souvent cultivé jusqu’aux bords <strong>des</strong> cours d’eau dans la zone de projet.<br />
La ripisylve naturelle détériorée ne joue plus son rôle de protection et chaque année, compte tenu de<br />
la puissance du fleuve Alto Huayabamba en saison <strong>des</strong> pluies, ce sont <strong>des</strong> centaines de cacaoyers<br />
qui sont emportés par <strong>les</strong> eaux.<br />
33 Conservatoire Régional <strong>des</strong> Rives de la Loire et de ses affluents<br />
26
PARTIE 2 : AGIR<br />
6 PROPOSITIONS POUR RENFORCER LES SERVICES<br />
ECOSYSTEMIQUES DES ARBRES POUR L’EAU<br />
27
PRESERVATION DES ZONES DE CAPTAGE<br />
OBJECTIF :<br />
Assurer à long terme la<br />
disponibilité et la qualité de la<br />
ressource.<br />
Boiser <strong>les</strong> périmètres de captage permet de prévenir tout risque de dégradation de sa ressource. Sur<br />
<strong>des</strong> zones particulièrement vulnérab<strong>les</strong> aux pollutions, ces boisements jouent deux rô<strong>les</strong> 34 :<br />
- un rôle global de dilution <strong>des</strong> pollutions, en tant que portion du territoire générant <strong>des</strong> eaux<br />
de bonne qualité ;<br />
- un rôle local d’épuration de l’eau si la zone racinaire a accès à un flux d’eau polluée.<br />
Actions de Vittel en France<br />
Réduction <strong>des</strong> contaminations<br />
Au cours <strong>des</strong> années 80, la majorité d’exploitations agrico<strong>les</strong> autour de la source de VITTEL<br />
utilisaient de plus en plus d’engrais chimiques, de pestici<strong>des</strong> et d’herbici<strong>des</strong>. A terme, le bassin<br />
d’alimentation de la source courait le risque d’une pollution telle que la qualité et la pureté de l’eau<br />
minérale naturelle étaient menacées.<br />
En 1992, le groupe de recherche pluridisciplinaire INRA-SAD-Vittel, commandité par Nestlé Waters en<br />
1989, a mis au point un cahier <strong>des</strong> charges préconisant <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> cultura<strong>les</strong> adaptées à<br />
l'écosystème de Vittel et à la protection de la ressource en eau. La finalité était d’écarter <strong>les</strong> risques<br />
de contamination de la source, et de conserver un taux de nitrate dans <strong>l'eau</strong> minérale inférieur à 4,5<br />
mg/, nitrate dans <strong>l'eau</strong> minérale inférieur à 4,5 mg/l, valeur de référence maximale <strong>pour</strong> Vittel. Pour ce<br />
faire, il était nécessaire d’abandonner totalement l'utilisation de produits phytosanitaires, afin<br />
d’atteindre un taux d'azote subracinaire inférieur à 10 mg/l.<br />
34 CNPF, Des forêts <strong>pour</strong> l’eau potable, la forêt protège votre eau, 2012<br />
28
Pour y parvenir, le cahier <strong>des</strong> charges prévoyait 7 actions:<br />
- Supprimer la culture de maïs<br />
- Composter <strong>les</strong> déjections anima<strong>les</strong><br />
- Zéro produit phytosanitaire<br />
- Mettre en place une rotation <strong>des</strong> cultures à base de luzerne<br />
- Équilibrer la rotation <strong>des</strong> animaux<br />
- Mettre aux normes <strong>les</strong> bâtiments <strong>des</strong> exploitations agrico<strong>les</strong><br />
- Limiter le nombre de vaches à une par hectare<br />
Accès à de nouvel<strong>les</strong> terres exploitab<strong>les</strong><br />
En cinq ans Agrivair a acquis 1 700 hectares soit 50 % <strong>des</strong> terres situées en zones considérées<br />
comme sensib<strong>les</strong> <strong>pour</strong> la préservation de la ressource en eau. En coordination avec <strong>les</strong> SAFER<br />
(Société d’Aménagement Foncier et d’Etablissement Durable), <strong>les</strong> terres ont été rachetées aux<br />
agriculteurs qui cessaient leur activité ou souhaitaient se désendetter. Les terres ainsi acquises ont<br />
ensuite été mises à disposition <strong>des</strong> agriculteurs dans le cadre de prêts à usage de longue durée (18 à<br />
30 ans en échange de leur accompagnement par Agrivair dans la mise en place du modèle agricole<br />
alternatif défini dans le cahier <strong>des</strong> charges.<br />
26 fermes partenaires<br />
Le programme de transition agricole a ciblé <strong>les</strong> 26 fermes <strong>les</strong> plus gran<strong>des</strong> du territoire (50 hectares et<br />
plus) qui généraient un impact environnemental conséquent notamment par la culture du maïs. Les<br />
accords passés avec <strong>les</strong> exploitants ont sécurisé leurs accès aux terres cultivab<strong>les</strong> et amélioré leur<br />
niveau de vie sur le long terme.<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
Préservation spécifique <strong>des</strong> zones boisées le long <strong>des</strong> micro-ruisseaux et bassins<br />
versants où <strong>l'eau</strong> de boisson est puisée<br />
En 2013, la délimitation <strong>des</strong> zones à préserver sera effectuée et enregistrée sur <strong>les</strong> registres <strong>des</strong><br />
communautés. Des ateliers d’éducation et sensibilisation sont prévus dans chaque communauté.<br />
En 2013, inventaire <strong>des</strong> ressources en eau<br />
Une activité d’inventaire biologique est quasi permanente dans la zone, en raison de la multitude<br />
d’espèces présentes (hot spot de la biodiversité mondiale) dont certaines encore inconnues.<br />
En 2013, le cahier <strong>des</strong> charges de l'inventaire inclut le suivi <strong>des</strong> ressources en eau dans la Vallée<br />
Vittel (et la biodiversité, la vitalité de l'écosystème qui en dépend), afin de prouver le lien entre la forêt,<br />
<strong>l'eau</strong> et la Vie en milieu tropical et en forêt primaire (territoires vierges), et d’obtenir une base de<br />
comparaison avec <strong>les</strong> écosystèmes dégradés ou en régénération.<br />
29
PROMOTION DE PRATIQUES AGRO-ECOLOGIQUES<br />
OBJECTIF :<br />
Combiner agriculture et<br />
préservation <strong>des</strong> ressources en eau<br />
en limitant <strong>les</strong> intrants chimiques et<br />
régulant l’eau disponible à l’échelle<br />
de la parcelle.<br />
Les aménagements agroforestiers qui reposent sur la plantation de linéaires d’<strong>arbres</strong> répartis à<br />
l’intérieur <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> agrico<strong>les</strong> où l'on continue de cultiver <strong>des</strong> plantes annuel<strong>les</strong> offrent de multip<strong>les</strong><br />
avantages : ils favorisent la présence et la diversité <strong>des</strong> auxiliaires de culture, accroissent la<br />
résistance au stress hydrique, permettent le ré-enrichissement humique <strong>des</strong> sols, contribuent à la<br />
dépollution (limitation du risque de fuite de nitrates) <strong>des</strong> sols, ainsi qu’à leur fertilité (gain d’azote et<br />
d’éléments minéraux), tout en promettant une productivité surfacique majorée…<br />
La synergie développée entre <strong>les</strong> cultures et <strong>les</strong> linéaires ligneux se traduit par une augmentation de<br />
la productivité globale du système. 35<br />
Le système agroforestier est plus riche : <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> puisent <strong>les</strong> éléments nutritifs profondément dans<br />
<strong>les</strong> sols et <strong>les</strong> font remonter dans la matière organique arborée. En se décomposant, <strong>les</strong> déchets<br />
arborés (branches, feuil<strong>les</strong>…) qui constituent la litière viennent enrichir <strong>les</strong> sols tels <strong>des</strong> engrais<br />
naturels, là où <strong>les</strong> cultures s’approvisionnent en nutriments essentiels. L’agroforesterie permet ainsi de<br />
limiter <strong>les</strong> utilisations d’intrants et donc <strong>les</strong> pollutions <strong>des</strong> eaux associées.<br />
Actions de Vittel en France<br />
Haies et boquetaux<br />
En 20 ans, la politique d'Agrivair a permis la plantation de boqueteaux et de 40 km de haies de ligneux<br />
autochtones, véritable trame verte de l’impluvium. Ils régulent le régime hydrique local en stockant<br />
<strong>l'eau</strong> et en ralentissant le ruissellement. Ils abritent une biodiversité importante (mésanges, bruant,<br />
buses, milans, chouettes) qui limite <strong>les</strong> populations de nuisib<strong>les</strong>. Les haies constituent <strong>des</strong> barrières<br />
végéta<strong>les</strong> contre la propagation <strong>des</strong> maladies et diminuent <strong>les</strong> problèmes liés au parasitisme.<br />
Préserver et développer le maillage de haies et l'implantation de boqueteaux sur le territoire de Vittel<br />
s'inscrit en droite ligne <strong>des</strong> missions d'Agrivair de préservation de la ressource en eau et d'abandon<br />
de l'utilisation <strong>des</strong> produits phytosanitaires. Les haies et boqueteaux qui ont été plantés sont<br />
35 Chambre d’Agriculture <strong>des</strong> Deux-Sèvres, Améliorer l’efficacité agri-environnementale <strong>des</strong> systèmes agroforestiers, 2011<br />
30
principalement d’essences loca<strong>les</strong>: érable plane, cormier, poirier, frêne, alisier torminal, robinier,<br />
charme, troène, courdrier, viorne lanthane, cytise.<br />
Deux projets pilotes en 2013<br />
Deux projets pilotes ont été lancés en 2013 avec <strong>des</strong> agriculteurs partenaires dans le but de valoriser<br />
<strong>les</strong> <strong>services</strong> écosystémiques <strong>des</strong> haies <strong>pour</strong> <strong>les</strong> cultures en agriculture biologique.<br />
L’introduction de haies répond à deux objectifs <strong>pour</strong> <strong>les</strong> agriculteurs : l’augmentation du réservoir<br />
d’auxiliaires de culture <strong>pour</strong> pallier aux intrants chimiques (= lutte biologique intégrée) et la production<br />
de bois raméal fragmenté <strong>pour</strong> du bois-énergie qui sera utilisé localement et <strong>pour</strong> l’enrichissement <strong>des</strong><br />
sols en matière organique.<br />
La première parcelle de 25ha est un champs en rotation de trèfle/luzerne et blé. Les plantations<br />
réalisées en 2013 comprennent la plantation d’une double haie brise-vent de 510m le long, la<br />
plantation de 4 lignes d’<strong>arbres</strong> (675m chacune) mixant essences de haute taille/haut jet et <strong>des</strong><br />
essences de bourrage qui seront conduites en taillis, et la plantation d’une haie à la limite du champs<br />
(750m).<br />
La seconde parcelle de 7 ha servira de modèle agroforestier : 9 lignes d’<strong>arbres</strong> (bois précieux : noyer,<br />
merisier, érable sycomore, cormier, alisier torminal ) de 300m chacune seront intégrées au cœur de la<br />
parcelle et une haie en fera le tour.<br />
Les lignes sont plantées en fonction de l’orientation du soleil et de l’ombre portée sur <strong>les</strong> cultures. Un<br />
espace entre <strong>les</strong> lignes est nécessaire <strong>pour</strong> ne pas gêner le travail <strong>des</strong> engins agrico<strong>les</strong>.<br />
Une douzaine d’essences différentes ont été choisies en fonction de la nature <strong>des</strong> sols (calcaire,<br />
argile) et de leur besoin en eau. El<strong>les</strong> ont été sélectionnées en collaboration avec l’aide d’un expert de<br />
l’INRA et validées par <strong>les</strong> agriculteurs. Il s’agit d’essences autochtones bien adaptées aux conditions<br />
pédoclimatiques (sol et climat).<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
Depuis 2010, plantation d’un million d’<strong>arbres</strong> en systèmes agroforestiers en partenariat<br />
avec <strong>des</strong> petits producteurs de cacao et café biologique et équitable (coopératives<br />
ACOPAGRO et ORO VERDE)<br />
Située dans la région d’Alto Huayabamba, en Amazonie péruvienne, la coopérative ACOPAGRO<br />
regroupe plus de 1500 petits producteurs de cacao et de canne à sucre. La coopérative a été créée<br />
en 1997 sur la base d’un projet <strong>des</strong> Nations Unies, lancé en 1994, visant à substituer <strong>les</strong> cultures de<br />
coca par <strong>des</strong> cultures de cacao.<br />
En 2008, <strong>les</strong> producteurs ont décidé de s’engager dans la reforestation <strong>des</strong> aires dégradées par la<br />
culture de la coca ou déforestées <strong>pour</strong> cultiver le maïs. Ce projet de reforestation propose de planter<br />
<strong>des</strong> <strong>arbres</strong> natifs (Acajou, Caoba), au sein même <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> de cacao <strong>des</strong> petits producteurs.<br />
L’objectif du projet est de développer <strong>des</strong> systèmes agroforestiers modè<strong>les</strong> permettant de produire un<br />
cacao d’excellente qualité tout en améliorant <strong>les</strong> rendements et en préservant la qualité <strong>des</strong> sols, de<br />
<strong>l'eau</strong> et de la biodiversité.<br />
Les plantations ont lieu pendant la saison <strong>des</strong> pluies. Trois modè<strong>les</strong> de plantation sont proposés aux<br />
producteurs, en fonction du type de terrain et <strong>des</strong> objectifs attendus :<br />
31
- Plantations en ligne en bordure <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> de cacao : densité de 133 <strong>arbres</strong> / ha, tous <strong>les</strong> 3<br />
mètres<br />
- Plantations intercalées avec <strong>les</strong> cacaoyers : densité de 252 <strong>arbres</strong> / ha<br />
- Plantations sur <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> dégradées par la culture de la coca ou déforestées <strong>pour</strong> cultiver<br />
le maîs : densité de 1111 <strong>arbres</strong> / ha, tous <strong>les</strong> 3x3 mètres<br />
Le choix <strong>des</strong> espèces d’<strong>arbres</strong> plantés dépend <strong>des</strong> conditions spécifiques du site de plantation ainsi<br />
que <strong>des</strong> objectifs attendus par <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> dans <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> agroforestiers ou forestiers développés:<br />
production de bois d’œuvre, ombre, amélioration <strong>des</strong> sols, etc. Ce sont principalement <strong>des</strong> espèces<br />
natives.<br />
Les plantations agroforestières ont permis d’augmenter <strong>les</strong> rendements de cacao: certains <strong>des</strong><br />
producteurs, produisant en bio et en systèmes agro-forestiers, produisent aujourd’hui plus de 2<br />
tonnes de cacao sec à l’hectare quand la moyenne de la région est de 500 kilos. La vente du bois<br />
apportera à long terme un revenu conséquent et prévisible aux famil<strong>les</strong>.<br />
Le projet garantit aux populations <strong>des</strong> ressources en eau et en nourriture abondantes, et <strong>des</strong><br />
conditions de climat et de salubrité essentiel<strong>les</strong> à leurs activités.<br />
<br />
Suivi et monitoring <strong>des</strong> plantations<br />
En 2013, le suivi <strong>des</strong> plantations comprend :<br />
- le monitoring <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong> et le suivi <strong>des</strong> indicateurs eau<br />
- l’évaluation du stock de biomasse / ha et au global (Dbh et hauteur <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>), et ainsi <strong>des</strong><br />
quantités d'eau stockées à l'hectare dans <strong>les</strong> <strong>arbres</strong>.Le suivi de la biomasse permet au minimum<br />
l‘évaluation du stock d'eau contenu dans <strong>les</strong> <strong>arbres</strong>. C'est un premier indicateur, à coupler avec une<br />
comparaison <strong>des</strong> quantités d'eau contenues dans <strong>les</strong> sols entre un sol forestier et non forestier.<br />
- <strong>des</strong> plantations additionnel<strong>les</strong> spécifiques le long <strong>des</strong> rivières et fleuves afin d‘éviter l‘érosion et de<br />
créer <strong>des</strong> barrières anti-inondations, plantation de plantes dépolluantes…<br />
- l’achat de matériel <strong>pour</strong> la mesure et l’entretien <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>: sécateurs, scies à long manche,<br />
debrousailleuse…<br />
- la rémunération <strong>des</strong> planteurs <strong>pour</strong> planter et suivre <strong>les</strong> <strong>arbres</strong><br />
- la formation au maintien et au suivi <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> et de <strong>l'eau</strong> : formation <strong>des</strong> petits producteurs à<br />
l'entretien <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>, et activités agro-écologiques sur site de meilleure gestion de <strong>l'eau</strong> (rigo<strong>les</strong>,<br />
barrières anti-érosion, gestion domestique,..)<br />
Conduite biologique <strong>des</strong> parcel<strong>les</strong><br />
Deux principa<strong>les</strong> maladies affectant <strong>les</strong> <strong>arbres</strong> ont été constatées dans <strong>les</strong> plantations:<br />
- Hipsiphila Grandella : c’est une chenille qui empêche la croissance rectiligne du tronc de<br />
certains <strong>arbres</strong> (Cèdre, Acajou). On peut la contrôler via la plantation de plantes répulsives<br />
(par exemple, "Luisa hierba", "Rosa sissa") aux alentours <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>, et en augmentant la<br />
dispersion <strong>des</strong> espèces menacées<br />
32
- Arriera: il s’agit d’une espèce de fourmi qui coupe <strong>les</strong> feuil<strong>les</strong> <strong>des</strong> jeunes <strong>arbres</strong>. Une fois<br />
l’attaque constatée, le producteur doit d'abord identifier l'emplacement de la fourmilière, puis<br />
la couvrir avec du compost et une bâche de plastique <strong>pour</strong> provoquer l’arrêt du<br />
développement de la fourmilière. Les feuil<strong>les</strong> abîmées sont ensuite traitées avec <strong>des</strong> cendres<br />
ou un répulsif biologique.<br />
Tous <strong>les</strong> traitements utilisés répondent aux normes de l’agriculture biologique, d’ailleurs pratiquée par<br />
l’ensemble <strong>des</strong> producteurs (cacao certifié biologique).<br />
Par ailleurs <strong>des</strong> apports d’engrais et de fertilisants sont parfois nécessaires <strong>pour</strong> assurer la bonne<br />
croissance <strong>des</strong> <strong>arbres</strong>. Ce sont exclusivement <strong>des</strong> apports biologiques. Il s’agit de déchets d’origine<br />
végétale ou animale. Les plantations en difficulté ont reçu <strong>les</strong> apports nécessaires.<br />
33
REGENERATION DES RIPISYLVES<br />
OBJECTIF :<br />
Protéger <strong>les</strong> berges de la<br />
détérioration par l’érosion, et ainsi<br />
réduire et intercepter <strong>les</strong><br />
sédiments source de pollution <strong>des</strong><br />
cours d’eau.<br />
L’utilisation optimum de l’arbre en faveur de l’écosystème repose aussi sur la renaturation <strong>des</strong> cours<br />
d’eau par la restauration <strong>des</strong> ripisylves Le rôle épuratoire <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> est encore plus marqué <strong>pour</strong> <strong>les</strong><br />
formations boisées au contact d’eaux polluées : ripisylves, forêts alluvia<strong>les</strong>, et bocage dans certaines<br />
conditions. 36<br />
Grâce à ces processus de filtration et d'épuration <strong>des</strong> eaux, <strong>les</strong> ripisylves peuvent diminuer la charge<br />
annuelle en nitrates de 68 à 100% en nappes superficiel<strong>les</strong>, et de 78 à 98% dans <strong>les</strong> eaux de<br />
ruissellement. Pour atteindre ces taux, el<strong>les</strong> doivent atteindre une largeur d'au moins 10 mètres. 37<br />
Actions de Vittel en France<br />
Renaturation du ruisseau Belle Fontaine<br />
Un premier projet a été réalisé sur le ruisseau Belle Fontaine. L’objectif était d'améliorer la qualité <strong>des</strong><br />
eaux du ruisseau <strong>pour</strong> protéger durablement la nappe phréatique située au-<strong>des</strong>sus de la source d’eau<br />
minérale naturelle VITTEL. Les travaux réalisés ont pris en compte le cours d’eau dans son intégralité:<br />
obstac<strong>les</strong> à l'écoulement éliminés, débroussaillement et éclaircissement de la végétation, nettoyage<br />
<strong>des</strong> déchets, curage du lit <strong>des</strong> vases et atterrissements, confortement <strong>des</strong> berges, aménagement<br />
d'abreuvoirs, plantation d'<strong>arbres</strong> dans <strong>les</strong> endroits qui en étaient dé<strong>pour</strong>vus <strong>pour</strong> apporter la fraîcheur<br />
nécessaire à la faune et la flore aquatique.<br />
Renaturation du Petit Vair en 2013<br />
En 2013, Agrivair engagera un chantier de renaturation du Petit Vair, cours d’eau particulièrement<br />
endommagé par <strong>des</strong> aménagements successifs. La ripisylve de la rivière sera reconstituée sur 2 km.<br />
36 Forêt-entreprise, Forêt et eau, <strong>des</strong> <strong>services</strong> à mettre en valeur, 2010<br />
37 CNPF, Des forêts <strong>pour</strong> l’eau potable, la forêt protège votre eau, 2012<br />
34
Aujourd'hui la faune et la flore se sont appauvries, le lit de la rivière est surdimensionné et <strong>les</strong> fonds<br />
s'érodent.<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
Plantations le long du fleuve Alto Huayabamba<br />
Les plantations sur ripisylves sont particulièrement importantes <strong>pour</strong> stabiliser <strong>les</strong> sols de cette région<br />
montagneuse, assurer un meilleur filtrage et une meilleure rétention <strong>des</strong> nutriments dans le sol<br />
forestier. En 2013, <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> seront plantés le long du fleuve Alto Huayabamba <strong>pour</strong> stabiliser <strong>les</strong><br />
berges, limiter <strong>les</strong> inondations et éviter l'érosion due à la rivière.<br />
Plantations sur <strong>les</strong> pentes au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> villages<br />
Des plantations complémentaires seront réalisées en système agroforestier (avec cacao) sur <strong>les</strong><br />
pentes au-<strong>des</strong>sus <strong>des</strong> villages <strong>pour</strong> limiter l'écoulement et diminuer la fréquence <strong>des</strong> inondations liées<br />
aux crues du fleuve.<br />
35
GESTION DURABLE DES FORETS<br />
OBJECTIF :<br />
Intégrer la préservation <strong>des</strong><br />
écosystèmes et la gestion de l’eau<br />
dans l’économie locale.<br />
La pérennité du couvert forestier est un atout par rapport aux autres couverts végétaux, en lien avec<br />
une activité biologique plus constante et un recyclage <strong>des</strong> éléments minéraux plus efficace. La forêt<br />
est favorable à la production d’une eau naturellement potable, et à moindre coût. 38<br />
La gestion durable <strong>des</strong> forêts permet d’optimiser <strong>les</strong> <strong>services</strong> écosystémiques <strong>des</strong> forêts <strong>pour</strong> l’eau.<br />
Pour cela, le Code Forestier français précise qu’elle « doit concilier <strong>les</strong> dimensions économique,<br />
environnementale et sociale <strong>des</strong> forêts. Elle doit garantir leur diversité biologique, leur productivité,<br />
leur capacité de régénération, leur vitalité et leur capacité de satisfaire, actuellement et <strong>pour</strong> l’avenir,<br />
<strong>les</strong> fonctions économiques, écologiques et socia<strong>les</strong> pertinentes aux niveaux local, national et<br />
international, sans causer de préjudices à d’autres écosystèmes. 39<br />
Actions de Vittel en France<br />
Gestion du territoire forestier sur le territoire en partenariat avec l’ONF<br />
Pour la gestion du patrimoine forestier situé sur la zone d’infiltration de la source d’eau minérale<br />
VITTEL, Agrivair a signé un partenariat public-privé unique en France avec l’ONF. Un dialogue<br />
régulier s’est instauré entre <strong>les</strong> deux structures <strong>pour</strong> développer un modèle de gestion « zéro<br />
pesticide» spécifique aux 300 hectares de forêt présents sur le territoire.<br />
L’ONF est en charge de la mise en place <strong>des</strong> actions. El<strong>les</strong> comprennent :<br />
- Le débardage à cheval <strong>pour</strong> <strong>les</strong> berges <strong>des</strong> rivières ;<br />
- L’utilisation de tracteurs assez légers <strong>pour</strong> ne pas écraser le sol ;<br />
- L'utilisation d'huile biodégradable lors <strong>des</strong> coupes<br />
- La préservation et l’augmentation de la biodiversité <strong>des</strong> forêts, en adaptant <strong>les</strong> essences aux<br />
parcel<strong>les</strong> et en favorisant la régénération naturelle <strong>des</strong> plantes autochtones ;<br />
38 CNPF, Des forêts <strong>pour</strong> l’eau potable, la forêt protège votre eau<br />
39 Code forestier français, Article L1, Loi 2006-11 2006-01-05<br />
36
- La conservation <strong>des</strong> bois : garderie, surveillance de l’exploitation <strong>des</strong> coupes et <strong>des</strong> droits<br />
d’usage, répression <strong>des</strong> infractions forestières et de chasse ;<br />
- La participation au développement de la filière bois et travaux : création d’un programme de<br />
coupes, marque et estimation <strong>des</strong> coupes, préparation <strong>des</strong> ventes, récolement <strong>des</strong> coupes,<br />
étu<strong>des</strong>, surveillance et direction <strong>des</strong> travaux d’entretien et de repeuplement ;<br />
- La préservation de la qualité <strong>des</strong> sols <strong>des</strong> forêts, afin de renforcer le rôle de protection <strong>des</strong><br />
nappes et sources par une gestion forestière adaptée ;<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
En amont de la Vallée Vittel : conservation forestière, eau et vitalité avec le projet<br />
Martin Sagrado (Pérou)<br />
Le projet REDD+ Martin Sagrado couvre une zone de 300 000 hectares de forêt primaire au cœur de<br />
l’Amazonie, hot-spot de la biodiversité mondiale et première réserve d’eau douce mondiale. L’objectif<br />
est de protéger la forêt primaire péruvienne, tout en développant <strong>des</strong> activités économiques<br />
alternatives qui permettent d’améliorer <strong>les</strong> <strong>services</strong> apportés par la forêt : régénération, extraction de<br />
semences, écotourisme…<br />
La promotion d’activités économiques non forestières permet également de réduire la pression sur la<br />
forêt par la génération d’activités et de revenus : pépinières, apiculture, pisciculture, transformation du<br />
cacao, jardin botanique, valorisation <strong>des</strong> plantes médicina<strong>les</strong> et aromatiques…<br />
Gestion communautaire <strong>des</strong> ressources<br />
Les activités sont entièrement gérées par <strong>les</strong> communautés loca<strong>les</strong> : radio communautaire,<br />
surveillance, sensibilisation et formation au cycle de <strong>l'eau</strong>, au lien avec l'agriculture, <strong>les</strong> moyens de<br />
réduire l'utilisation d'intrants chimiques par la préservation du milieu, lutte contre la pêche à la<br />
dynamite,...<br />
Au total, 22 communautés regroupant près de 3 000 personnes participent au projet. Il s’agit de<br />
communautés relativement défavorisées, principalement <strong>des</strong> petits producteurs de café et cacao qui<br />
possèdent entre 2 et 5 hectares de terres, dont 0,5 à 3 hectares cultivés.<br />
37
GESTION DES DECHETS ET POLLUTIONS<br />
OBJECTIF :<br />
Préserver <strong>les</strong> eaux de surface et<br />
souterraines en réduisant <strong>les</strong><br />
pollutions et dégradations.<br />
La plus importante source de pollution de <strong>l'eau</strong> est l'absence de gestion adéquate et de traitement <strong>des</strong><br />
déchets humains, industriels et agrico<strong>les</strong>. 40<br />
La prévention de la pollution de <strong>l'eau</strong> par <strong>les</strong> activités humaines doit donc être une priorité <strong>pour</strong><br />
préserver la qualité de <strong>l'eau</strong>.<br />
Actions de Vittel en France<br />
Construction d’un biométhanisateur<br />
Actuellement, la surface <strong>des</strong> exploitations agrico<strong>les</strong> et la densité de cheptel à l'hectare ont augmenté.<br />
Pour recycler éco-efficacement <strong>les</strong> 60 000 tonnes de biomasse (fumier frais, déchets verts, etc.)<br />
produites chaque année par le cheptel bovin du territoire de Vittel, un biométhaniseur sera construit à<br />
l’horizon 2013 . Il produira à terme 3MW grâce aux déjections anima<strong>les</strong> et alimentera notamment une<br />
bioraffinerie de production de protéines végéta<strong>les</strong> <strong>pour</strong> nourrir <strong>les</strong> animaux. Cette technologie<br />
autorisera l’augmentation du cheptel et améliorera la qualité de fertilisation <strong>des</strong> sols, tout en<br />
conservant <strong>les</strong> principes qui ont fait le succès de la transition du territoire.<br />
La méthanisation est un procédé naturel de dégradation et de recyclage de la matière organique<br />
permettant de produire de l’énergie renouvelable sous forme de biogaz, ainsi que <strong>des</strong> matières<br />
fertilisantes <strong>pour</strong> l’agriculture. Concrètement, à partir du biogaz est produit soit du gaz naturel, soit de<br />
l’énergie électrique (évacuée sur le réseau public de distribution d’électricité), soit de l’eau chaude.<br />
Comme le retrace Philippe Pierre, ex-directeur d’Agrivair : « Dans notre cahier <strong>des</strong> charges rédigé en<br />
1992, nous proposions aux agriculteurs de faire du compost à partir <strong>des</strong> déjections anima<strong>les</strong>, une<br />
opération artisanale faite à la ferme. Nous avons fonctionné de cette manière pendant quinze ans :<br />
Agrivair fabriquait et répandait le compost. D’un point de vue agronomique c’était parfait, mais pas<br />
d’un point de vue environnemental, à cause <strong>des</strong> rejets de CO2 et de méthane dans l’air. Aujourd’hui,<br />
40 UN-WATER, L’eau Source de vie, 2005-2015<br />
38
avec l’expérience et compte tenu du nombre d’agriculteurs travaillant sur le territoire, il est possible de<br />
passer à un autre mode de recyclage, plus collectif et industriel. Et tirer profit d’une telle innovation<br />
<strong>pour</strong> d’autres activités, comme par exemple la production d’électricité et de protéines anima<strong>les</strong> de<br />
chaleur.»<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
Développement de systèmes de collecte et de recyclage <strong>des</strong> déchets<br />
En 2013, le projet prévoit une aide au développement de systèmes de collecte et recyclage <strong>des</strong><br />
déchets dans <strong>les</strong> communautés <strong>pour</strong> éviter la pollution de la rivière.<br />
Sensibilisation aux dangers et menaces de la pêche à la dynamite<br />
Un patrouillage spécifique est organisé <strong>pour</strong> contrôler la pêche à la dynamite et la contamination <strong>des</strong><br />
eaux du fleuve.<br />
En 2013, le développement complémentaire d'activités piscico<strong>les</strong> dans <strong>les</strong> communautés du rio<br />
Jelache, rivière bénéficiant d'une qualité de <strong>l'eau</strong> exceptionnelle, permettra de produire et vendre<br />
localement du poisson renommé <strong>pour</strong> la qualité de son environnement de croissance.<br />
39
SENSIBILISATION ET IMPLICATION DES ACTEURS<br />
LOCAUX<br />
OBJECTIF<br />
Renforcer la participation <strong>des</strong><br />
communautés loca<strong>les</strong> en<br />
augmentant leur prise de<br />
conscience et leur capacité<br />
d’action.<br />
Afin de garantir la disponibilité et la qualité à long terme <strong>des</strong> ressources en eau, il convient de mettre<br />
en place une gestion intégrée, qui prend en compte <strong>les</strong> divers intérêts sociaux, économiques et<br />
environnementaux <strong>des</strong> prenantes (autorités, collectivités et élus locaux, populations, entreprises…). 41<br />
La participation <strong>des</strong> populations loca<strong>les</strong> est essentielle car elle leur permet de se responsabiliser face<br />
à l’utilisation <strong>des</strong> ressources qui <strong>les</strong> entourent et d’acquérir <strong>des</strong> connaissances et <strong>des</strong> compétences,<br />
afin de prendre <strong>des</strong> décisions et de susciter <strong>des</strong> initiatives.<br />
Actions de Vittel en France<br />
Dialogue avec <strong>les</strong> parties prenantes<br />
La mise en œuvre de la transition agricole sur le territoire de Vittel signifiait en 1992 un changement<br />
radical du modèle agricole, jusque-là intensif. Ce changement ne pouvait être imposé par Vittel de<br />
façon unilatérale. C’est <strong>pour</strong>quoi le groupe de recherche a analysé <strong>les</strong> dynamiques historiques,<br />
sociologiques et économiques du système agraire Vittelois <strong>pour</strong> que la mise en application de<br />
nouveau modèle agricole alternatif soit approuvée et définie par et avec <strong>les</strong> agriculteurs locaux.<br />
Dans ce cadre, un dialogue a été instauré avec <strong>les</strong> exploitants concernés. Il en est ressorti que <strong>pour</strong><br />
être un succès, le nouveau modèle agricole devait répondre aux exigences du cahier <strong>des</strong> charges tout<br />
en solutionnant <strong>les</strong> problématiques principa<strong>les</strong> <strong>des</strong> exploitants : manque de capital et de terres<br />
cultivab<strong>les</strong> accessib<strong>les</strong> ainsi qu’un surplus de travail nécessité par le nouveau modèle agricole.<br />
L’originalité de la méthode a consisté à lever <strong>les</strong> freins au changement grâce à cette totale<br />
collaboration <strong>des</strong> parties prenantes : conseiller, proposer et ne jamais rien imposer.<br />
Subvention au changement<br />
41 Global Water Partnership, Manuel de Gestion Intégrée <strong>des</strong> Ressources en Eau par Bassin, 2009<br />
40
La transition s'est également accompagnée d'une subvention au changement de 200 euros par<br />
hectare et par an durant <strong>les</strong> 5 premières années qui a permis l'abandon de la culture du maïs, la mise<br />
en prairie de parcel<strong>les</strong>, la reconversion en exploitations laitières. En outre, une aide financière allant<br />
jusqu'à 150 000 euros a contribué à la mise aux normes <strong>des</strong> bâtiments.<br />
Accompagnement technique<br />
Agrivair a complété cet accompagnement en apportant expertises et savoir-faire nécessaires aux<br />
agriculteurs accoutumés à un modèle d'agriculture conventionnelle.<br />
Pour répondre à l’objectif d’un taux d’azote subracinaire inférieur à 10mg/l, Agrivair a aussi fourni la<br />
main-d'œuvre <strong>pour</strong> la gestion <strong>des</strong> déjections anima<strong>les</strong> et de la fertilisation <strong>des</strong> sols. Un système de<br />
collecte, de compostage de ces matières et d'épandage de l'engrais obtenu (azote organique) a ainsi<br />
été spécialement développé <strong>pour</strong> optimiser le rendement <strong>des</strong> sols tout en maîtrisant <strong>les</strong> risques de<br />
pollution au nitrate.<br />
Actions de Vittel au Pérou<br />
Gestion démocratique<br />
Les projets soutenus par Vittel au Pérou sont <strong>des</strong> projets communautaires, implémentés par et <strong>pour</strong><br />
<strong>les</strong> populations loca<strong>les</strong>, en direct, sans intermédiaire afin de maximiser l'émancipation <strong>des</strong> acteurs<br />
locaux et leurs revenus. La consultation et la participation <strong>des</strong> communautés fait partie intégrante du<br />
développement <strong>des</strong> projets.<br />
En 2011, <strong>les</strong> acteurs locaux ont créé la Fundacion Amazonia Viva, qui réunit diverses associations<br />
villageoises et groupes de producteurs participant au projet : le fonctionnement est démocratique,<br />
chaque communauté est représentée et élit le bureau, qui travaille en partenariat avec l’équipe<br />
chargée de la gestion <strong>des</strong> activités, coordination avec <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong> <strong>pour</strong> assurer une bonne<br />
reconnaissance du projet.<br />
Des ateliers de travail sont organisés avec <strong>les</strong> communautés <strong>pour</strong> définir <strong>les</strong> objectifs et <strong>les</strong> budgets<br />
associés à chaque projet.<br />
Formations à l’agroforesterie<br />
La coopérative ACOPAGRO fournit l'aide technique à chaque producteur participant au projet sur <strong>les</strong><br />
métho<strong>des</strong> de production biologique et l’entretien <strong>des</strong> plantations grâce au travail de 15 ingénieurs et<br />
techniciens, agronomes et forestiers, entièrement dédiés au suivi du projet. Ils visitent chaque<br />
communauté tous <strong>les</strong> mois et chaque producteur individuellement au moins deux fois par an. Leur<br />
mission est de former <strong>les</strong> producteurs aux techniques de plantation, à la maintenance <strong>des</strong> plantations,<br />
aux activités forestières, et à la bonne gestion de leur parcelle. Ils sont <strong>des</strong> personnes clés <strong>pour</strong> le bon<br />
développement du projet, continuellement en contact avec <strong>les</strong> producteurs. Eux-mêmes sont formés<br />
chaque mois sur <strong>les</strong> avancées dans <strong>les</strong> différents domaines qui <strong>les</strong> concernent: changement<br />
climatique, séquestration du carbone, déforestation, techniques agroforestières…<br />
Soutien technique / légal<br />
41
Chaque zone du projet de conservation (5 zones) doit être enregistrée entant que concession par <strong>les</strong><br />
associations villageoises responsab<strong>les</strong>. Cette concession leur donne le droit de développer <strong>des</strong><br />
activités économiques dans la zone pendant 40 ans.<br />
L’enregistrement légal demande un travail préparatoire relativement technique, il est réalisé par<br />
l’équipe de la Fundacion Amazonia Viva en partenariat avec <strong>les</strong> communautés: élaboration <strong>des</strong> cartes<br />
(climat, géologie, sols, hydrologie…), démarcation <strong>des</strong> zones de projet, dossier technique, plan de<br />
gestion…<br />
Par ailleurs, le projet prévoit aussi l’accompagnement à la titrisation <strong>des</strong> terres <strong>des</strong> producteurs<br />
participants. Les terres sont occupées depuis <strong>les</strong> années 80 et la plupart <strong>des</strong> producteurs sont <strong>les</strong><br />
premiers occupants de leur terre, et y ont vécu pendant presque 30 ans. Pourtant près de 70% <strong>des</strong><br />
producteurs ne possèdent pas de titre légal de propriété enregistré au niveau national. Dans le cadre<br />
du projet, <strong>des</strong> discussions ont été conduites avec le gouvernement régional et le ministère de<br />
l'Agriculture, <strong>les</strong>quels se sont engagés à émettre <strong>des</strong> titres de propriété à l’ensemble <strong>des</strong> producteurs<br />
participant au projet. Les 1000 premiers titres sont arrivés et ont été remis aux producteurs concernés.<br />
Sensibilisation aux <strong>services</strong> écosystémiques de la forêt <strong>pour</strong> l’eau<br />
Dans chaque communauté, <strong>des</strong> réunions de sensibilisation et d’information sont organisées<br />
régulièrement: chantiers de plantation avec <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>, lancement de la radio Alto Huayabamba <strong>pour</strong><br />
faciliter la communication entre <strong>les</strong> villages, diffusion de gui<strong>des</strong> d’information sur la préservation<br />
forestière et <strong>les</strong> activités, organisation de visites éducatives / institutionnel<strong>les</strong> dans la zone de projet<br />
<strong>pour</strong> <strong>les</strong> groupes scolaires, <strong>les</strong> coopératives de producteurs, <strong>les</strong> scientifiques, <strong>les</strong> partenaires et <strong>les</strong><br />
journalistes, campagne d'informations dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> sur l'identification <strong>des</strong> sources et ruisseaux<br />
sains <strong>pour</strong> <strong>l'eau</strong> potable.<br />
Coordination avec <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong><br />
Les projets sont soutenus par le gouvernement régional, le ministère de l’agriculture et de<br />
l’environnement, l’agence nationale de lutte antidrogue DEVIDA. Ils ont appuyé officiellement le<br />
développement du projet de conservation forestière et promeuvent le projet comme projet modèle<br />
Par ailleurs, l’équipe de la Fundacion Amazonia Viva se rend aux réunions de travail régiona<strong>les</strong> sur<br />
<strong>les</strong> projets carbone. Ils suivent de près <strong>les</strong> discussions et partagent leur expérience <strong>pour</strong> diffuser le<br />
modèle à une plus large échelle.<br />
Enquête auprès <strong>des</strong> communautés en 2012<br />
Une enquête a été réalisée en 2012 par l'ONG locale CREAR (Centro Regional de Educación y<br />
Ambienta Extension Rural) auprès <strong>des</strong> communautés participantes aux projets. L'objectif était<br />
d'évaluer la situation socio-environnemental <strong>des</strong> communautés participantes en fournissant <strong>des</strong><br />
indicateurs d'impacts environnementaux, économiques et sociaux. À long terme, le suivi de ces<br />
indicateurs permettra d'évaluer <strong>les</strong> impacts du projet.<br />
L’étude concerne un échantillon de près de 200 personnes dans 13 communautés (sur 22<br />
communautés au total). Les résultats complets de l’étude sont disponib<strong>les</strong> en annexe ;<br />
42
Les résultats de l’enquête révèlent une forte mobilisation <strong>des</strong> communautés loca<strong>les</strong> <strong>pour</strong> le<br />
développement de projets agroforestiers et de préservation <strong>des</strong> forêts.<br />
Il ressort une compréhension claire <strong>des</strong> enjeux environnementaux dans chaque communauté, la<br />
population est consciente <strong>des</strong> effets de la déforestation, et ce d’autant plus que <strong>les</strong> participants<br />
déclarent commencer à voir directement <strong>les</strong> effets <strong>des</strong> dérégulations liées à la déforestation locale :<br />
fortes pluies répétées, glissements de terrain avec perte de zones de cultures, fermetures <strong>des</strong> routes,<br />
etc.<br />
Par ailleurs <strong>les</strong> personnes ayant déjà implanté <strong>des</strong> pratiques agroforestières ressentent <strong>les</strong> effets<br />
positifs de ces techniques: amélioration de la qualité <strong>des</strong> sols, réduction <strong>des</strong> intrants, rendements plus<br />
élevés.<br />
On note un grand intérêt <strong>pour</strong> le développement de nouvel<strong>les</strong> activités économiques liées à la<br />
préservation de la forêt et <strong>des</strong> ressources en eau. Les besoins de formation concernent le<br />
renforcement <strong>des</strong> organisations, la gestion et <strong>les</strong> connaissances agrico<strong>les</strong>.<br />
Un travail de sensibilisation important reste à faire afin d’intégrer en profondeur <strong>les</strong> objectifs <strong>des</strong><br />
projets et leur développement à long terme.<br />
43
ANNEXE 1<br />
INDICATEURS DE SUIVI DES SERVICES<br />
ECOSYSTEMIQUES DES ARBRES SUR L’EAU<br />
Services éco-systémiques apportés par <strong>les</strong> arbre s <strong>pour</strong> la gestion de<br />
l’eau<br />
SERVICE ECOSYSTEMIQUE INDICATEUR DE MONITORING A SUIVRE<br />
REGULATION<br />
Atténuation <strong>des</strong> extrêmes • Pluviométrie<br />
• Hydrométrie<br />
• Courbe <strong>des</strong> températures<br />
• Etude terrain: ressenti <strong>des</strong> producteurs sur <strong>les</strong><br />
impacts <strong>des</strong> changements climatiques<br />
• Surface inondée / an<br />
Disponibilité <strong>des</strong> ressources en eau • Quantité d’eau disponible / habitant selon <strong>les</strong><br />
communautés<br />
DEPOLLUTION / QUALITE<br />
Filtration mécanique • Indice d’eutrophisation<br />
Filtration chimique<br />
• Indice de toxicité aquatique<br />
• Bioindicateurs spécifiques: amphibiens,<br />
odonates et invertébrés benthiques <strong>pour</strong> la<br />
bioévaluation de la qualité <strong>des</strong> eaux / <strong>des</strong> sols<br />
et sédiments.<br />
EROSION<br />
Protection contre <strong>les</strong> évènements<br />
climatiques<br />
• % production détruite par <strong>des</strong> évènements<br />
climatiques<br />
Limitation du <strong>les</strong>sivage <strong>des</strong> sols • Analyse <strong>des</strong> sols<br />
Limitation de l’érosion <strong>des</strong> berges • Surface glissements de terrain<br />
Actions de Vittel <strong>pour</strong> compléter <strong>les</strong> <strong>services</strong> éco -systémiques<br />
ACTIONS DE VITTEL<br />
INDICATEUR DE MONITORING A SUIVRE<br />
REDUCTION DES POLLUTIONS<br />
Agroforesterie • % surface agricole en agroforesterie / AB<br />
• Quantité d’eau irrigation / hectare => projet / moyenne<br />
régionale<br />
• Quantité d’intrant / kg de produit => projet / moyenne<br />
régionale<br />
• Indice de couverture végétale naturelle (%)<br />
• Nombre d’<strong>arbres</strong> plantés<br />
• Taux de mortalité<br />
• Mesure de la croissance<br />
Plantations sur <strong>les</strong> ripisylves • Nombre d’<strong>arbres</strong> plantés<br />
• Taux de mortalité<br />
• Mesure de la croissance<br />
44
PROTECTION DES ECOSYSTEMES<br />
Conservation • Surface de forêt préservée<br />
Services éco-systémiques eau<br />
• Cycle de l’eau de la zone<br />
spécifiques de la zone<br />
• Pluviométrie<br />
• Hydrométrie<br />
Biomasse • Quantité de biomasse / hectare<br />
• Eau stockée<br />
•<br />
INTEGRATION DANS L’ECONOMIE LOCALE<br />
Agroforesterie • Rendement par hectare => projet / moyenne régionale<br />
• Courbe revenu / habitant => projet / moyenne<br />
régionale<br />
Pêche raisonnée • % de poisson issu de la pêche à la dynamite<br />
• Revenus / habitant de la pisciculture<br />
• Nombre d’emploi créés<br />
Gestion <strong>des</strong> déchets • Poids total et type de déchets / communauté<br />
• Part jetée dans la rivière / laissée sur le sol<br />
• % de déchets collectés / communauté<br />
• % de déchets recyclés / valorisés<br />
• % population utilisant fosse septique / latrine<br />
IMPLICATION DES ACTEURS LOCAUX<br />
Sensibilisation dans <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> • % d’élèves touchés par <strong>les</strong> opérations de<br />
communication – sensibilisation<br />
• Niveau de connaissance: indicateurs CREAR<br />
Formations • % <strong>des</strong> producteurs ayant reçu une formation dans<br />
l’année<br />
• Niveau de connaissance: indicateurs CREAR<br />
Implication <strong>des</strong> acteurs locaux • Nombre d’acteurs locaux impliqués dans le projet<br />
• % d’acteurs locaux dont l’avis a été formellement<br />
recueilli (questionnaires)<br />
45
ANNEXE 2<br />
ENQUETE 2012 CREAR AUPRES DES COMMUNAUTES<br />
46
REFERENCES<br />
1. CERES, A framework for 21st century water risk management, 2011<br />
2. & 20. Office International de l’Eau, Evaluation de l’Impact <strong>des</strong> Activités Forestières sur la Qualité de<br />
l’Eau, 2006<br />
3. TEEB, The Economics of EcosystemS anD Biodiversity for Water and Wetlands, 2013<br />
4. FAO, Revue internationale <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> industries forestières , 1996<br />
5. Nations Unies, Rapport mondial sur la mise en valeur <strong>des</strong> ressources en eau, 2012<br />
6., 11 & 25.. INSEE, Biodiversité, ressources en eau et risques naturels dans <strong>les</strong> Vosges<br />
7. Michel Curien, Inspection académique <strong>des</strong> Vosges, Service audiovisuel, 2010<br />
8. ZEE San Martin, 2005<br />
9. & 10. Météo France, Climat <strong>des</strong> Vosges, 2007<br />
12. Mairie de Vittel, http://vittel.2st.fr/<br />
13. Airport meteorological station of Juanjui (San Martin) between 1998 and 2007<br />
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15. Impact of plant roots on the resistance of soils to erosion by water : a review,G. Gyssels, J.<br />
Poesen, E. Bochet and Y. Li, Progress in Physical Geography 2005<br />
16. Office National <strong>des</strong> Forêts, http://www.onf.fr<br />
17. Tropical Conservation Science, http://tropicalconservationscience.mongabay.com<br />
18. INEI, 2009<br />
19. LULC Deforestation Maps for 2001/2005 and 2005/2010 periods, San Martin region<br />
21. Marine Dalmasso, Rô<strong>les</strong> hydrologiques joués par la forêt sur le plan de l’érosion et la turbidité,<br />
2012<br />
22. Agroof, INRA, contrat Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, L’agroforesterie peut-elle<br />
permettre de réduire <strong>les</strong> pollutions diffuses azotées d’origine agricole ?, 2011<br />
23. Laurence Maridet, rôle <strong>des</strong> formations végéta<strong>les</strong> riveraines, 1995<br />
24. Direction Générale de la Santé, Abandons de captages utilisés <strong>pour</strong> la production d’eau <strong>des</strong>tinée<br />
à la consommation humaine, 2012<br />
26. CIFOR, Le rôle <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans l’adaptation sociale à la variabilité et au changement<br />
climatiques, 2012<br />
27. & 30. INRA, Rôle hydraulique et géochimique <strong>des</strong> haies, 1996 / INRA, Contribution <strong>des</strong> ripisylves<br />
au contrôle <strong>des</strong> flux d’azote en milieu fluvial, 1996 / INRA, Le contrôle <strong>des</strong> flux polluants par<br />
l’aménagement de zones tampons, 1996<br />
51
28. INRENA, 2005<br />
29. & 31. Agriculture and Agri-Food Canada, http://www4.agr.gc.ca<br />
32. FAO, Introduction à la gestion conservatoire de <strong>l'eau</strong>, de la biomasse et de la fertilité <strong>des</strong> sols<br />
(GCES), 1994<br />
33. Conservatoire Régional <strong>des</strong> Rives de la Loire et de ses affluents<br />
34, 37. & 38. CNPF, Des forêts <strong>pour</strong> l’eau potable, la forêt protège votre eau, 2012<br />
35. Chambre d’Agriculture <strong>des</strong> Deux-Sèvres, Améliorer l’efficacité agri-environnementale <strong>des</strong><br />
systèmes agroforestiers, 2011<br />
36. Forêt-entreprise, Forêt et eau, <strong>des</strong> <strong>services</strong> à mettre en valeur, 2010<br />
39. Code forestier français, Article L1, Loi 2006-11 2006-01-05<br />
40. UN-WATER, L’eau Source de vie, 2005-2015<br />
41. Global Water Partnership, Manuel de Gestion Intégrée <strong>des</strong> Ressources en Eau par Bassin, 2009<br />
LECTURES<br />
41. TEEB, Nature and its role in the transition to a green economy, 2013<br />
42. FAO, Introduction à la gestion conservatoire de <strong>l'eau</strong>, de la biomasse et de la fertilité <strong>des</strong> sols<br />
(GCES), 1994<br />
43. GIEC, L’utilisation <strong>des</strong> terres,le changement d’affectation <strong>des</strong> terres et la foresterie, 2000<br />
44. UNASYLVA (Organisation <strong>des</strong> Nations Unies <strong>pour</strong> l'alimentation et l'agriculture), Les forêts et<br />
l’eau, 2007<br />
45. Forêt-entreprise, Des forêts <strong>pour</strong> l’eau potable : l’eau paiera ?, 2011<br />
46. INRA, L’érosion hydrique <strong>des</strong> sols en France, 2002<br />
47. CIFOR, Le rôle <strong>des</strong> forêts et <strong>des</strong> <strong>arbres</strong> dans l’adaptation sociale à la variabilité et au changement<br />
climatiques, 2012<br />
48. AGROPARITECH, Les systèmes de paiements <strong>pour</strong> <strong>services</strong> environnementaux: <strong>des</strong> opportunités<br />
<strong>pour</strong> aider <strong>les</strong> agriculteurs ?<br />
49. Agence de l’Eau, Protection <strong>des</strong> captages d’eau potable contre <strong>les</strong> pollutions diffuses, 2005<br />
50. Agence de l’Eau, L’agroforesterie peut-elle permettre de réduire <strong>les</strong> pollutions diffuses azotées<br />
d’origine agricole ?, 2012<br />
51. Forêt Méditerranéenne, Comment prouver le rôle de la forêt vis-à-vis de l’érosion hydrique sur un<br />
bassin versant ?, 2012<br />
52. CEMAGREF, Forêts et ressources en eau<br />
53. Centre d’étu<strong>des</strong> et de prospective, L’agroforesterie en France : intérêts et enjeux, 2012<br />
52
54. Thèse de Doctorat de l’Université Paris 6, Impact de l’évolution du couvert forestier sur le<br />
comportement hydrologique <strong>des</strong> bassins versants, 2002<br />
55. World Water Council, Water and green growth, 2012<br />
56. UNESCO, www.wateryear2003.org<br />
57. IUCN, Livelihoods and Climate Change, 2003<br />
58. Chambre d’Agriculture <strong>des</strong> Vosges, FERTI OUEST 88,2009<br />
59. Fabien Liagre, Les haies rura<strong>les</strong>, 2006<br />
60. Office International de l’Eau, Evaluation de l’Impact <strong>des</strong> Activités Forestières sur la Qualité de<br />
l’Eau, 2006<br />
53
CONTACTS<br />
VITTEL<br />
Emmanuelle Fisse<br />
Email : Emmanuelle.Fisse@waters.nestle.com<br />
www.vittel.com<br />
RELATIONS PRESSE VITTEL<br />
L’Agence Nouvelle Culture<br />
Emmanuelle Pometan<br />
Email : emma@lagencenouvelleculture.com<br />
Tel : 06 11 34 04 88<br />
www.lagencenouvelleculture.com<br />
PUR PROJET<br />
Tristan Lecomte, Pierric Jammes, Céline Girard<br />
Email: contact@purprojet.com<br />
www.purprojet.com<br />
54