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PAUL GAUGUIN (1848 – 1903) « Tant de mystère dans tant d'éclat ...

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<strong>PAUL</strong> <strong>GAUGUIN</strong><br />

(<strong>1848</strong> <strong>–</strong> <strong>1903</strong>)<br />

<strong>«</strong> <strong>Tant</strong> <strong>de</strong> <strong>mystère</strong> <strong>dans</strong> <strong>tant</strong> d’éclat »<br />

Cabinet d’Arts graphiques<br />

08/01/2013 <strong>–</strong> 07/04/2013<br />

Réunies pour la première fois, 28 œuvres graphiques du<br />

musée du quai Branly exposées <strong>dans</strong> le Cabinet d’Arts<br />

graphiques - le nouvel espace <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong>s fonds<br />

Histoire et Photographie sur le plateau <strong>de</strong>s collections -<br />

retracent l’ensemble <strong>de</strong> l’itinéraire <strong>«</strong> sauvage et primitif »<br />

<strong>de</strong> Paul Gauguin <strong>de</strong> 1886 à sa mort : Bretagne,<br />

Martinique, Tahiti et îles Marquises. Ce corpus graphique<br />

permet aussi d’apprécier la diversité <strong>de</strong> médiums et <strong>de</strong><br />

sujets <strong>de</strong> l’artiste (portraits, paysages, scènes religieuses<br />

et rituelles) ainsi que son goût pour l’expérimentation<br />

technique.<br />

Famille tahitienne,<br />

vers 1902, monotype<br />

<strong>PAUL</strong> <strong>GAUGUIN</strong>, <strong>«</strong> <strong>Tant</strong> <strong>de</strong> <strong>mystère</strong> <strong>dans</strong> <strong>tant</strong> d’éclat » 1<br />

souhaite aussi laisser la parole à Paul Gauguin lui-même<br />

et aux poètes et critiques contemporains dont les<br />

citations rythment l’accrochage.<br />

L’ensemble Paul Gauguin du musée du quai Branly<br />

Le musée du quai Branly détient une riche collection Paul Gauguin : 4 vases en grès, 5 bois<br />

sculptés, un autoportrait en bronze et 29 œuvres graphiques, dont 8 recto-verso.<br />

Cet ensemble Paul Gauguin fut constitué au musée <strong>de</strong> la France d’Outre-Mer <strong>de</strong> 1936 à 1946 par le<br />

conservateur, écrivain et critique d’art Ary Leblond. Lui-même donateur d’un <strong>de</strong>ssin, Ary Leblond<br />

fit acheter 5 <strong>de</strong>ssins à Francisco Durrieu <strong>de</strong> Madron, dit Paco Durrio, sculpteur et céramiste<br />

espagnol installé en 1888 à Paris, apôtre et collectionneur <strong>de</strong> Paul Gauguin. Ary Leblond obtint aussi<br />

plusieurs dons <strong>de</strong> Lucien Vollard, frère et exécuteur testamentaire du célèbre marchand d’art<br />

d’avant-gar<strong>de</strong> Ambroise Vollard.<br />

Ce corpus graphique couvre l’ensemble <strong>de</strong> l’itinéraire <strong>«</strong> sauvage et primitif » <strong>de</strong> Gauguin, <strong>de</strong> 1886 à<br />

sa mort : Bretagne, Martinique, Tahiti et îles Marquises. Il permet d’apprécier la diversité <strong>de</strong>s<br />

thèmes <strong>de</strong> l’artiste (portraits, paysages, scènes religieuses ou rituelles, journal satirique illustré), ses<br />

procédés ainsi que son goût pour l’expérimentation, patent <strong>dans</strong> les 3 étonnants <strong>de</strong>ssins-empreintes<br />

et l’extraordinaire calque coloré du chef-d’œuvre D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allonsnous<br />

?<br />

1 Stéphane Mallarmé à propos <strong>de</strong> Paul Gauguin.<br />

1


<strong>«</strong> La maîtrise obsédante du <strong>de</strong>ssin » 2<br />

La Bretagne, premiers sauvages (plusieurs séjours entre 1886 et 1894)<br />

En 1886, Gauguin fuit Paris et s’installe <strong>dans</strong> le petit<br />

bourg <strong>de</strong> Pont-Aven. Les Bretons sont ses premiers<br />

sauvages et peut-être les plus réellement<br />

rustiques qu’il n’ait jamais connus. En effet, les<br />

Tahitiens qu’il côtoiera à partir <strong>de</strong> 1891, <strong>dans</strong> une<br />

colonie tenue par <strong>de</strong>s fonctionnaires et <strong>de</strong>s<br />

missionnaires, ne l’étaient plus <strong>de</strong>puis bien<br />

longtemps.<br />

<strong>«</strong> J’aime la Bretagne<br />

j’y trouve le sauvage, le primitif »<br />

Paul Gauguin<br />

Petit Breton se chaussant<br />

vers 1888, fusain et pastel<br />

La Martinique, premier <strong>«</strong> atelier <strong>de</strong>s Tropiques » (1887)<br />

<strong>«</strong> L’expérience que j’ai faite à la Martinique est décisive. Là<br />

seulement je me suis senti vraiment moi-même […] plus<br />

encore que <strong>dans</strong> mes œuvres <strong>de</strong> Bretagne. »<br />

Paul Gauguin<br />

Cet aveu <strong>de</strong> Paul Gauguin dit l’importance <strong>de</strong> ce séjour <strong>dans</strong> son<br />

développement stylistique et son invention en artiste sauvage.<br />

A l’émerveillement ressenti <strong>de</strong>vant une nature édénique<br />

s’ajoute l’observation fascinée <strong>de</strong>s femmes et hommes noirs à<br />

l’exclusion <strong>de</strong>s blancs et <strong>de</strong>s créoles.<br />

Martiniquaise en buste<br />

1887, fusain sur papier<br />

Tahitienne nue en pied et étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tête <strong>de</strong> femme tahitienne<br />

1891-<strong>1903</strong>, mine <strong>de</strong> plomb<br />

sur papier vélin doublé et contrecollé<br />

2 Victor Segalen, Hommage à Gauguin.<br />

Tahiti et les îles Marquises<br />

(2 séjours, en 1891-1893 et en 1895-<strong>1903</strong>)<br />

2


<strong>«</strong> Des formes et <strong>de</strong>s harmonies d’un autre mon<strong>de</strong> »<br />

Suite <strong>de</strong> bois gravés Noa Noa<br />

Au retour <strong>de</strong> son premier séjour tahitien, Gauguin réalise<br />

pendant l’hiver 1893-1894 dix bois gravés, ravivant ainsi une<br />

technique qui s’accor<strong>de</strong> à ses sujets primitifs. Six numéros<br />

sont présents <strong>dans</strong> la collection, avec une belle variété <strong>de</strong>s<br />

tirages. Ces estampes <strong>de</strong>vaient illustrer son manuscrit Noa<br />

Noa qui entrelace souvenirs personnels, légen<strong>de</strong>s sacrées<br />

océaniennes et poèmes ou textes <strong>de</strong> Charles Morice. L’artiste y<br />

recycle les images <strong>de</strong> ses tableaux tahitiens sur un mo<strong>de</strong> plus<br />

ténébreux et diabolique.<br />

<strong>«</strong> Entre la sculpture et la peinture, […] il s’en dégage<br />

<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> puissance qui sont le secret du<br />

tempérament <strong>de</strong> l’artiste. »<br />

Julien Leclercq<br />

Noa Noa (Embaumé Embaumé)<br />

1893-1894, bois gravé tiré en ocre et noir<br />

sur papier et rehauts sur papier<br />

Le Sourire, <strong>«</strong> journal méchant » : Gauguin journaliste satirique<br />

1899-1900, Tahiti<br />

Journal Le Sourire, août 1899<br />

Reproduction recto-verso par<br />

miméographie Edison<br />

En 1899-1900, s’inscrivant <strong>dans</strong> une tradition familiale<br />

d’écriture et <strong>de</strong> journalisme, Paul Gauguin collabore à une<br />

feuille polémique, Les Guêpes, puis crée son propre journal<br />

satirique, Le Sourire, dont il est à la fois le rédacteur,<br />

l’illustrateur et l’imprimeur (tirage mensuel d’une trentaine<br />

d’exemplaires selon le procédé Edison). Ses articles, à<br />

portée locale, fustigent notamment la vénalité <strong>de</strong>s<br />

marchands et <strong>de</strong>s administrateurs coloniaux. La saveur <strong>de</strong>s<br />

illustrations (<strong>de</strong>ssinées comme ici ou gravées sur bois) en<br />

renforce la verve sarcastique.<br />

Dans ce premier numéro (août 1899), Gauguin décrit<br />

l’inauguration imaginaire d’un chemin <strong>de</strong> fer, jamais<br />

exécuté, <strong>de</strong>sservant les usines <strong>de</strong> farine <strong>de</strong> coco <strong>de</strong><br />

l’homme d’affaires Goupil. L’artiste persifle sa luxueuse<br />

rési<strong>de</strong>nce <strong>dans</strong> laquelle il fut précepteur <strong>de</strong> ses filles. Il<br />

poursuit avec la critique ironique d’une pièce <strong>de</strong> théâtre<br />

choquante, et certainement imaginaire également,<br />

narrant les amours libres d’Anna Demonio, conduisant à<br />

un acte incestueux et à une monstrueuse conception<br />

androgyne, Seraphitus Seraphita, inspirée <strong>de</strong> Balzac et<br />

apparentée à Oviri.<br />

3


Oviri<br />

Oviri, qui veut dire <strong>«</strong> sauvage », est une figure<br />

récurrente et obsédante <strong>dans</strong> les écrits et <strong>dans</strong><br />

l’art <strong>de</strong> Paul Gauguin, sorte <strong>de</strong> double féminin,<br />

mystérieux et monstrueux. Ainsi <strong>de</strong>manda-t-il que sa<br />

version en grès conservée au Musée d’Orsay, qu’il<br />

considérait comme son chef-d’œuvre céramique, fût<br />

déposée sur sa tombe aux Marquises.<br />

Ici, la planche est tirée par l’artiste au verso retourné<br />

d’une moitié <strong>de</strong> Mahna no varua ino tirée par le<br />

graveur Louis Roy.<br />

Oviri<br />

vers 1894, bois gravé en brun et noir<br />

avec rehauts <strong>de</strong> lavis gris sur papier<br />

D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?<br />

1898, Tahiti<br />

Ce précieux et fragile calque est la <strong>«</strong> pâle esquisse », comme le précise lui-même Paul Gauguin<br />

<strong>dans</strong> sa dédicace, du chef-d’œuvre homonyme - et plus gran<strong>de</strong> huile sur toile <strong>de</strong> l’artiste (3,74 x<br />

1,39 m, conservé au Museum of Fine Arts <strong>de</strong> Boston). Peint à Tahiti comme son testament pictural<br />

(l’artiste envisageait alors <strong>de</strong> se suici<strong>de</strong>r), cet ambitieux tableau fut exposé la même année chez<br />

Ambroise Vollard à Paris.<br />

D'où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?<br />

1898, <strong>de</strong>ssin coloré et encre sur papier transparent et support papier<br />

Délibérément énigmatique, cette frise symbolise les diverses étapes <strong>de</strong> la <strong>de</strong>stinée humaine, du<br />

<strong>«</strong> bébé endormi » à droite à la <strong>«</strong> vieille femme près <strong>de</strong> la mort [… qui] termine la légen<strong>de</strong> » à<br />

gauche. Multipliant les références, <strong>de</strong> l’allusion biblique centrale du jeune homme cueillant un fruit<br />

à l’idole <strong>de</strong> gauche d’inspiration asiatique, ce <strong>«</strong> rêve ne se laisse pas saisir ».<br />

4


Les <strong>de</strong>ssins <strong>–</strong> empreintes ou monotypes <strong>de</strong>s îles Marquises<br />

<strong>«</strong> On enduit une feuille <strong>de</strong> papier quelconque d’encre<br />

d’impression avec un rouleau, puis sur une autre feuille appliquée<br />

<strong>de</strong>ssus, vous <strong>de</strong>ssinez ce que bon vous semble. » Ce tracé original<br />

visible au verso produit au recto, par transfert <strong>de</strong> l’encre grasse,<br />

le <strong>de</strong>ssin imprimé unique (monotype) <strong>de</strong>stiné à être montré.<br />

<strong>«</strong> C’est comme <strong>de</strong> l’impression et ce n’en est pas. »<br />

Par ses expérimentations (préparation <strong>de</strong>s feuilles, effets<br />

d’encrage, modulation <strong>de</strong> pression, savantes maladresses),<br />

Gauguin fait vibrer d’une force remarquable la surface <strong>de</strong> ces<br />

œuvres, parmi ses plus inventives et ses plus impressionnantes.<br />

Cavalier ou La fuite<br />

vers 1902, monotype en noir et gris<br />

et lavis sur papier vélin<br />

A moins <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans du décès <strong>de</strong> l’artiste, La Fuite <strong>de</strong> ce Cavalier encapuchonné et insondable,<br />

semble pouvoir résumer ses longues années d’itinérance pour s’inventer <strong>«</strong> ce malgré-moi <strong>de</strong><br />

sauvage ».<br />

Présentation réalisée en collaboration avec Pascal Faracci, conservateur du patrimoine stagiaire<br />

LE CABINET D’ARTS GRAPHIQUES<br />

L’espace ouvert en novembre 2012 sur le plateau <strong>de</strong>s collections a pour ambition <strong>de</strong> donner une<br />

nouvelle visibilité aux collections d’arts graphiques et <strong>de</strong> photographies conservées au musée du<br />

quai Branly. Ce lieu situé à la conjonction <strong>de</strong>s zones Afrique et Amériques prend place <strong>dans</strong> une <strong>de</strong>s<br />

boites suspendues du plateau. Des accrochages réguliers par rotations <strong>de</strong> 3 mois permettent<br />

d’accé<strong>de</strong>r ainsi à <strong>de</strong>s collections qui restent encore parmi les moins connues <strong>de</strong>s visiteurs du musée.<br />

Ces accrochages d’environ une vingtaine d’œuvres sont organisés selon <strong>de</strong>s biais thématiques<br />

(sujets transversaux à l’histoire <strong>de</strong> la représentation), historiques (itinéraire d’une mission, point sur<br />

une école ou un groupe d’artistes), monographiques (un ethnologue, un photographe, un artiste,<br />

etc.). Ils peuvent être consacrés à un seul médium, ou au contraire en associer plusieurs, en<br />

comprenant les arts graphiques traditionnels (<strong>de</strong>ssin, aquarelle, peinture, estampe) sous toutes<br />

leurs formes (feuilles, carnets <strong>de</strong> voyages) mais aussi les imprimés (affiches, revues) ainsi que la<br />

photographie. Ces accrochages visent à donner un aperçu régulier et évocateur <strong>de</strong> la variété et <strong>de</strong><br />

l’ampleur <strong>de</strong> ces collections, <strong>de</strong> leurs auteurs connus ou méconnus, <strong>de</strong>s surprises qu’elles recèlent.<br />

*INFORMATIONS PRATIQUES : www.quaibranly.fr<br />

Visuels disponibles pour la presse : http://ymago.quaibranly.fr - Accès fourni sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

Contact presse :<br />

Pierre LAPORTE Communication - tél : 33 (0)1 45 23 14 14 - info@pierre-laporte.com<br />

Contacts musée du quai Branly :<br />

Nathalie MERCIER<br />

Directrice <strong>de</strong> la communication<br />

nathalie.mercier@quaibranly.fr<br />

Magalie VERNET<br />

Adjointe <strong>de</strong> la directrice <strong>de</strong> la<br />

Communication<br />

Responsable <strong>de</strong>s relations médias<br />

magalie.vernet@quaibranly.fr<br />

Lisa VERAN<br />

Chargée <strong>de</strong>s relations médias<br />

33 (0)1 56 61 70 52<br />

lisa.veran@quaibranly.fr<br />

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