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Image et perception des produits d'origine aquatique

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Sophie Girard – Entr<strong>et</strong>iens Science <strong>et</strong> Ethique 2004 – 5 novembre, 17h30<br />

saumon d’élevage de janvier 2004, 34% <strong>des</strong> consommateurs pensent qu’un poisson blanc<br />

comme le cabillaud peut être d’élevage, à cause de toutes les informations contradictoires<br />

véhiculées dans la presse au suj<strong>et</strong> de l’aquaculture.<br />

Tableau 2 : Evolution de la <strong>perception</strong> par les consommateurs de l’origine pêche ou élevage<br />

étude COGECA<br />

baromètre baromètre part de marché<br />

étude IOD 1999<br />

1996<br />

IOD 2001 IOD 2003 2002<br />

pêche élevage pêche élevage pêche élevage pêche élevage pêche élevage<br />

truite 16% 55% 18% 88% 7% 79% 6% 87% 0% 100%<br />

saumon 41% 28% 13% 66% 14% 70% 14% 86%<br />

bar/daurade 77% 8% 42% 12% 34% 38% 34% 40% 40% 60%<br />

Une disponibilité régulière <strong>et</strong> un prix constant tout au long de l’année apparaissent comme les<br />

deux points les plus positifs en faveur du poisson d’élevage, ainsi que le fait d’être moins cher<br />

que le poisson sauvage, ce qui le rend accessible à plus de ménages <strong>et</strong> en particulier aux<br />

familles. En revanche, la fraîcheur qui pourrait être un argument en m<strong>et</strong>tre en avant pour le<br />

poisson d’élevage n’est pas un facteur discriminant car du point de vue du consommateur, le<br />

poisson de pêche présent sur les étals est frais puisqu’il est tout juste sorti de l’océan. Toutes<br />

les étu<strong>des</strong> qualitatives soulignent que les consommateurs ont conscience <strong>des</strong> risques de surpêche<br />

<strong>et</strong> d’épuisement <strong>des</strong> stocks marins, <strong>et</strong> que l’élevage pourrait apporter une solution à ce<br />

problème. Cependant, en France, c<strong>et</strong>te notion n’apparaît jamais en spontané <strong>et</strong> se trouve<br />

encore loin d’être une motivation pour ach<strong>et</strong>er du poisson d’élevage, alors qu’elle est<br />

fortement ancrée dans l’esprit <strong>des</strong> consommateurs <strong>des</strong> pays du nord de l’Europe.<br />

La valeur symbolique attachée aux <strong>produits</strong> <strong>aquatique</strong>s d’élevage est beaucoup plus faible, car<br />

le concept d’élevage est totalement dissocié de la nature sauvage ou de la pleine mer dans<br />

l’esprit <strong>des</strong> consommateurs. Mais alors qu’au Royaume-Uni, c<strong>et</strong>te absence de valeur<br />

symbolique est remplacée par une grande confiance envers <strong>des</strong> techniques d’élevage<br />

maîtrisées <strong>et</strong> rassurantes (GIRA, 2001), cela provoque un réel déficit d’image pour<br />

l’aquaculture en France, où la méfiance vis-à-vis de la notion d’élevage reste forte. Le<br />

manque de goût est également cité comme un point négatif du poisson d’élevage. Mais le<br />

point crucial reste que le poisson d’élevage est considéré par 25% <strong>des</strong> français (IOD 1999)<br />

comme potentiellement mauvais pour la santé, à cause <strong>des</strong> ingrédients dont il a été nourri <strong>et</strong><br />

du stress qu’il a subi au cours de sa vie en captivité, alors que le bénéfice santé est la raison<br />

première pour laquelle les français consomment du poisson ! C’est pourquoi l’indice de<br />

confiance est beaucoup plus élevé pour les poissons blancs comme le cabillaud ou les<br />

poissons bleus comme le maquereau, majoritairement perçus comme sauvages, que pour le<br />

saumon, le bar <strong>et</strong> surtout la truite, perçus comme <strong>produits</strong> d’élevage (IOD, 2003).<br />

3. Une bonne image facilement écornée par les crises médiatiques, mais pas remise<br />

en cause fondamentalement<br />

Le baromètre d’image <strong>des</strong> <strong>produits</strong> <strong>aquatique</strong>s mis en place depuis 2001 par l’OFIMER<br />

auprès d’un échantillon renouvelé de 550 personnes montre bien la sensibilité de l’indice de<br />

confiance <strong>des</strong> consommateurs envers les <strong>produits</strong> alimentaires, <strong>et</strong> en particulier d’élevage, en<br />

cas de crise médiatique. En période normale, l’amplitude de variation de l’indicateur<br />

confiance est très faible, mais le saumon, les huîtres <strong>et</strong> la volaille ont enregistré en 2003/2004<br />

<strong>des</strong> variations un peu plus importantes, suite à la marée noire du Prestige pour l’huître, à la<br />

grippe aviaire pour la volaille <strong>et</strong> à la polémique lancée par la revue Science pour le saumon. Il<br />

faut noter cependant que ces variations ont été bien moins importantes que celle enregistrée<br />

par la viande de bœuf en 2000/2001.<br />

Entr<strong>et</strong>iens Science <strong>et</strong> Ethique 2004 : La pêche <strong>et</strong> les avancées scientifiques, organisés par 3B Conseils

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