13.07.2014 Views

Un foie multinodulaire asymptomatique - SNFGE

Un foie multinodulaire asymptomatique - SNFGE

Un foie multinodulaire asymptomatique - SNFGE

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

© Masson, Paris, 2003. Gastroenterol Clin Biol 2003;27:B154-B158<br />

<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />

Guillaume CADIOT<br />

Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Robert Debré, 51092 Reims Cedex.<br />

Observation<br />

<strong>Un</strong> homme de 34 ans a été adressé pour la prise en<br />

charge de multiples nodules hépatiques découverts à<br />

l’échographie et confirmés par une scanographie. Le<br />

malade était <strong>asymptomatique</strong>. Il s’agissait d’une découverte<br />

purement fortuite : vendeur d’une célèbre marque d’échographes,<br />

il venait de tester sur lui-même le dernier modèle !<br />

L’anamnèse notait un tabagisme à 14 paquets-années, une<br />

consommation d’alcool modérée et un épisode de coliques<br />

néphrétiques 3 ans auparavant. L’échographie faite à cette<br />

époque avait visualisé une lithiase rénale droite (traitée par<br />

lithotritie) et 3 angiomes hépatiques. Son père était décédé d’une<br />

hémorragie digestive à l’âge de 40 ans. Sa mère était bien<br />

portante. <strong>Un</strong>e sœur avait également eu des coliques néphrétiques.<br />

L’état général était excellent, le poids de 79 kg et la taille de<br />

172 cm. A l’examen clinique, le <strong>foie</strong> n’était pas palpable. Le reste<br />

de l’examen était normal.<br />

A l’échographie, les lésions hépatiques étaient hyperéchogènes,<br />

hétérogènes et diffuses. La scanographie montrait une<br />

dizaine de lésions situées dans les 2 lobes du <strong>foie</strong>, de5à15mm<br />

de diamètre, spontanément hypodenses, se rehaussant fortement<br />

à la phase artérielle de l’injection de produit de contraste, avec,<br />

pour certaines, un aspect de couronne irrégulière à la phase<br />

portale. Il n’y avait pas d’autre anomalie en dehors de 2 calculs<br />

du rein droit.<br />

Question 1 : Quelle est votre attitude initiale ?<br />

(une réponse)<br />

1. Contrôle de l’échographie dans 6 mois<br />

2. Coloscopie et gastroscopie<br />

3. IRM abdominale<br />

4. Biopsie d’une lésion hépatique<br />

5. OctreoscanT<br />

Réponse : 4<br />

Le diagnostic d’angiomes est peu probable car le nombre de<br />

lésions hépatiques a augmenté en 3 ans et l’aspect en imagerie<br />

est atypique pour des angiomes. Le principal diagnostic différentiel<br />

des petits angiomes en imagerie est les métastases de nature<br />

endocrine [1]. L’OctreoscanT (scintigraphie des récepteurs de la<br />

somatostatine) est négatif en cas d’angiome et est souvent positif<br />

en cas de métastases de nature endocrine [1, 2]. Il a d’ailleurs été<br />

proposé comme un des moyens permettant de différencier ces 2<br />

diagnostics [2]. Néanmoins, la biopsie reste l’examen de<br />

première intention car c’est le seul permettant d’affirmer le<br />

diagnostic (l’Octreoscan T peut être négatif et il y a des<br />

faux-positifs) et, en cas de tumeur endocrine, elle apporte des<br />

informations sur le degré de différenciation et la prolifération,<br />

indispensables pour la prise en charge thérapeutique, ainsi que<br />

des informations sur la sécrétion tumorale, ce qui est une aide à la<br />

localisation de la tumeur primitive. De façon générale, l’OctreoscanT<br />

ne doit être fait que quand le diagnostic de tumeur<br />

endocrine est déjà affirmé.<br />

L’IRM peut différencier angiomes et métastases endocrines.<br />

Son principal intérêt est sa grande sensibilité pour détecter des<br />

métastases hépatiques endocrines qui ne seraient pas visibles en<br />

scanographie. Il n’y a donc pas d’indication à cet examen ici.<br />

Les examens endoscopiques de première intention sont, pour<br />

certains, une alternative à la biopsie des nodules hépatiques,<br />

mais uniquement si ils sont évocateurs de métastases d’un<br />

adénocarcinome et s’il y a des symptômes digestifs associés<br />

évocateurs d’une lésion primitive digestive [3] ; ce n’est pas le cas<br />

ici.<br />

Suite de l’observation<br />

La biopsie sous échographie d’un nodule montrait qu’il<br />

s’agissait d’une métastase de nature endocrine, bien différenciée.<br />

L’indice de prolifération (MiB1) était de 10 %. En immunohistochimie,<br />

la majorité des cellules tumorales étaient immunoréactives<br />

à la chromogranine A, 20 % à la somatostatine, moins de<br />

10 % à la gastrine, l’insuline et le glucagon et aucune à la<br />

sérotonine et à la thyrocalcitonine.<br />

Question 2 : Parmi les examens biologiques<br />

suivants, le(s)quel(s) est (sont) inutile(s) ?<br />

(choix multiple)<br />

1. Glycémie<br />

2. Calcémie et Parathormone (PTH)<br />

3. VIPémie<br />

4. Chromogranine A<br />

5. Gastrinémie<br />

Réponse : 3<br />

Le dosage de la glycémie est fait systématiquement dans ce<br />

contexte, à la recherche des causes d’hypoglycémie (insulinome)<br />

et d’hyperglycémie (glucagonome, Cushing, diabète d’origine<br />

non tumorale). La calcémie et le dosage de la PTH sont faits à la<br />

recherche d’une hyperparathyroïdie en cas de tumeur endocrine<br />

du pancréas (suspectée ici compte tenu des résultats de l’immunohistochimie)<br />

car c’est l’endocrinopathie liée à la néoplasie<br />

endocrinienne multiple de type 1 (NEM1) la plus fréquente (quasi<br />

B154


<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />

constante). De plus, ici le contexte clinique est très évocateur de<br />

NEM 1 avec hyperparathyroïdie (jeune âge, lithiase rénale, père<br />

décédé jeune d’une hémorragie digestive).<br />

La chromogranine A est un marqueur « universel » des<br />

tumeurs endocrines [4]. Sa sensibilité et sa spécificité sont<br />

variables selon les séries et le type de tumeur. La sensibilité<br />

dépasse 60 % pour les tumeurs endocrines du pancréas et les<br />

« carcinoïdes » digestifs, meilleure ou équivalente à celle des<br />

autres marqueurs non spécifiques (NSE). La spécificité est bonne,<br />

supérieure à 70 %.<br />

La gastrinémie est dosée systématiquement en cas de tumeur<br />

endocrine duodéno-pancréatique, surtout s’il existe une NEM 1.<br />

Ici, l’indication est formelle car le père est suspect de syndrome de<br />

Zollinger-Ellison dans ce contexte. <strong>Un</strong>e hypergastrinémie ne<br />

s’interprète qu’accompagnée d’une mesure de la sécrétion<br />

gastrique acide car la cause la plus fréquente d’hypergastrinémie<br />

est l’hypochlorhydrie liée à la gastrite atrophique fundique ou<br />

aux inhibiteurs de la pompe à protons et pas le syndrome de<br />

Zollinger-Ellison. Dans l’observation, aucun argument ne fait<br />

évoquer le diagnostic de VIPome.<br />

extra-hépatiques, en particulier osseuses, ganglionnaires extraabdominales,<br />

thoraciques, et c) rechercher des tumeurs liées à la<br />

NEM 1 (thymus, bronches) [1, 5].<br />

Suite de l’observation<br />

L’OctreoscanT montrait de multiples foyers de fixation hépatiques<br />

et au moins un foyer de la région du corps du pancréas.<br />

L’échoendoscopie montrait 5 nodules dans la tête et le corps du<br />

pancréas, plutôt hypoéchogènes par rapport au parenchyme<br />

pancréatique, dont le plus gros mesurait 18 mm. Il y avait une<br />

adénopathie péripancréatique paraissant tumorale. Le duodénum<br />

paraissait normal en endoscopie et en échoendoscopie.<br />

La scanographie thoracique était normale. L’IRM hypophysaire<br />

montrait un micro-adénome ; la biologie hormonale hypophysaire<br />

était normale. Il n’y avait pas d’atteinte surrénalienne<br />

(scanographie et biologie).<br />

L’hyperparathyroïdie symptomatique nécessitait une parathyroïdectomie<br />

subtotale.<br />

Suite de l’observation<br />

Le dosage sérique de la chromogranine A était élevé à4N.<br />

Les dosages suivants étaient normaux : glycémie, gastrinémie,<br />

insulinémie, glucagonémie, somatostatinémie, thyrocalcitoninémie,<br />

5-HIAA urinaires. La calcémie était élevée à 3 mmol/L, ainsi<br />

que le taux de PTH, en faveur d’une hyperparathyroïdie.<br />

Question 2 : Quels examens prescrivez vous ?<br />

(choix multiple)<br />

1. OctreoscanT<br />

2. Recherche d’une néoplasie endocrinienne multiple de type<br />

1(NEM1)<br />

3. Transit du grêle et coloscopie à la recherche d’une tumeur<br />

primitive endocrine digestive<br />

4. Echoendoscopie du pancréas à la recherche d’une tumeur<br />

primitive duodéno-pancréatique<br />

5. Scanographie thoracique<br />

Réponses : 1, 2, 4, 5<br />

Le diagnostic de NEM 1 est très probable en raison de<br />

l’hyperparathyroïdie. L’évaluation du retentissement de l’hyperparathyroïdie<br />

et la recherche des autres endocrinopathies liées à<br />

la NEM 1 doivent être faites avec l’aide d’un endocrinologue<br />

connaissant bien la NEM 1 : adénome hypophysaire et atteinte<br />

surrénalienne pour les plus fréquentes [5]. <strong>Un</strong> prélèvement<br />

sanguin à visée génétique doit être fait chez le malade et dans la<br />

famille, après consentement.<br />

Les tumeurs endocrines intestinales et coliques ne sont jamais<br />

associées à la NEM 1. Les tumeurs liées à la NEM 1 pouvant<br />

donner des métastases hépatiques sont situées dans la région<br />

duodéno-pancréatique (échoendoscopie ou scanographie faite<br />

spécifiquement pour rechercher une tumeur de la région<br />

duodéno-pancréatique) ou, plus rarement, sont d’origine bronchique<br />

ou thymique. Ces lésions doivent être systématiquement<br />

recherchées par une scanographie thoracique, une fois le<br />

diagnostic de NEM 1 affirmé.<br />

L’OctreoscanT a plusieurs buts : a) évaluer si les lésions ont<br />

des récepteurs de la somatostatine ; b) rechercher des métastases<br />

B155<br />

Question 4 : Quelle va être votre attitude sachant<br />

que les métastases ne sont pas résécables<br />

chirurgicalement ? (une réponse)<br />

1. Surveillance avec contrôle scanographique dans 3 mois<br />

2. Chirurgie des tumeurs primitives<br />

3. Chimiothérapie<br />

4. Traitement par analogues de la somatostatine<br />

5. Chimioembolisation<br />

Réponse : 1<br />

En cas de métastases hépatiques de tumeur endocrine bien<br />

différenciée, les traitements antitumoraux ne sont indiqués que si<br />

les métastases sont évolutives [6, 7]. On se laisse donc le temps<br />

d’évaluer l’évolutivité. Ce n’est pas le cas pour les tumeurs<br />

indifférenciées qui doivent être traitées d’emblée par chimiothérapie.<br />

La chirurgie des tumeurs primitives n’aurait un sens que si une<br />

transplantation hépatique était prévue ou si elles entraînaient des<br />

complications locales.<br />

Suite de l’observation<br />

<strong>Un</strong>e surveillance à 3 mois, puis tous les 6 mois a été<br />

entreprise. Au bout de 9 mois, on notait une augmentation du<br />

volume des métastases et du taux de chromogranine A de 35 %.<br />

Question 5 : Quelle est l’attitude communément<br />

admise en première intention ? (une réponse)<br />

1. Traitement par analogues de la somatostatine<br />

2. Interféron<br />

3. Chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />

4. Chimiothérapie par étoposide-cisplatine<br />

5. Chimiothérapie par 5-fluorouracile-streptozotocine<br />

as cliniques en cancérologie digestive


G. Cadiot<br />

Tableau I. − Effets de la chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />

dans le traitement des tumeurs endocrines différenciées<br />

métastatiques de la région duodéno-pancréatique.<br />

Effects of adriamycin-streptozotocin chemotherapy for the treatment<br />

of metastatic-differentiated endocrine tumors of the duodenopancreatic<br />

region.<br />

Auteur, année [réf]<br />

Von Schrenck, 1988<br />

[11]<br />

Réponse : 3<br />

Nombre<br />

malades<br />

Réponse<br />

objective (%)<br />

(IC 95%)<br />

Stabilisation<br />

(%)<br />

10* 40 (ND) 0<br />

Ericksson, 1990 [12] 25 36 (ND) ND<br />

Moertel, 1992 [8] 36 69 (ND) ND<br />

Rivera, 1998 [13] 11* 55 (ND) 27<br />

Cheng, 1999 [14] 16 6 (0-30) 56<br />

Ruszniewski, 2002 [9] 21** 29 (10-47) ND<br />

Boige, 2002 [10] 45 36 (22-49) 16<br />

* : tous recevaient également du 5 FU. ** : 14 recevaient également du 5 FU.<br />

ND : non déterminé.<br />

Les métastases étant évolutives, il y a indication à un<br />

traitement antitumoral. Le traitement antitumoral de première<br />

intention, en l’absence de contre-indications, est la chimiothérapie<br />

par adriamycine-streptozotocine dont l’efficacité est supérieure<br />

à celle de la chimiothérapie par 5-fluorouracilestreptozotocine<br />

[6-8]. Les taux de réponse objective, estimés à<br />

69 % dans l’étude de Moertel et al. [8], sont moindres, d’environ<br />

30 à 35 %, dans 2 séries françaises récentes [9, 10] (tableau I).<br />

Question 6:Laprotéinurie est élevée<br />

à 0,90g/24h et la créatininémie à 150 µmol/L.<br />

Quels sont les traitements possibles ?<br />

(choix multiple)<br />

1. Chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />

2. Chimiothérapie par irinotécan-étoposide-cisplatine<br />

3. Traitement par analogues de la somatostatine<br />

4. Interféron-alpha<br />

5. Chimioembolisation<br />

Réponses : 3, 4 et 5<br />

La streptozotocine est contre-indiquée en raison de l’atteinte<br />

rénale. En l’absence d’atteinte rénale initiale, la recherche d’une<br />

toxicité rénale de la streptozotocine doit être faite scrupuleusement<br />

avant chaque cure.<br />

La chimiothérapie par étoposide-cisplatine n’est indiquée que<br />

dans le traitement des tumeurs indifférenciées [15]. Son efficacité<br />

est limitée dans le traitement des tumeurs différenciées, et de plus<br />

la toxicité hématologique est élevée.<br />

L’irinotécan qui a une activité prometteuse [16] sera prochainement<br />

évalué par la FFCD en phase II dans les tumeurs<br />

différenciées en association au LV5FU2 (FOLFIRI) et dans les<br />

tumeurs indifférenciées en association au cisplatine.<br />

Les analogues de la somatostatine ont un effet antitumoral de<br />

stabilisation chez 40-50 % des malades, d’une durée supérieure<br />

à 1 an dans la plupart des études (tableau II) [17-24]. L’effet<br />

semble surtout concerner les malades dont les métastases<br />

évoluent lentement [21, 24]. Ces molécules n’ont toutefois pas<br />

d’AMM pour le traitement antitumoral.<br />

L’interféron alpha est surtout utilisé dans le traitement des<br />

tumeurs « carcinoïdes » digestives avec syndrome carcinoïde<br />

[25]. Ce traitement permet d’obtenir en moyenne 12 % de<br />

régression tumorale et 35 à 70 % de stabilisation [25], mais il n’y<br />

a pas d’AMM pour son utilisation uniquement à visée antitumorale.<br />

De plus, ce traitement n’est pas bien toléré au long<br />

cours. <strong>Un</strong> essai randomisé interféron vs 5FU-Streptozotocine est<br />

en cours dans les tumeurs carcinoïdes (FNCLCC-FFCD 9710).<br />

La chimioembolisation artérielle hépatique des métastases<br />

hépatiques des tumeurs endocrines pancréatiques différenciées<br />

donne des résultats paraissant équivalents à ceux obtenus avec<br />

les métastases de tumeurs « carcinoïdes » digestives (tableau III)<br />

[26-31]. En l’absence de contre-indications absolues (thrombose<br />

porte, insuffisance hépatique) ou relatives (dérivation ou prothèse<br />

biliaire, duodéno-pancréatectomie céphalique) et si cette technique<br />

est faite dans un centre spécialisé, la chimioembolisation est<br />

probablement le traitement de choix chez ce malade.<br />

Suite de l’observation<br />

Après 4 cures de chimioembolisation semblant efficaces<br />

puisque suivies d’une régression de la taille des métastases<br />

hépatiques d’environ 30 %, le malade s’est plaint d’une douleur<br />

dorsale liée à un tassement métastatique de T6. L’OctreoscanT ne<br />

montrait pas d’autre localisation osseuse.<br />

Tableau II. − Effets antitumoraux des analogues de la somatostatine.<br />

Antitumor effects of somatostatin analogs.<br />

Auteur [réf] Type analogue n Réponse<br />

objective (%)<br />

Stabilisation (%)<br />

Durée<br />

stabilisation<br />

(mois)<br />

Arnold [17] octréotide 52 0 37 18<br />

Saltz [18] octréotide 34 0 50 5<br />

Eriksson [19] lanréotide 19 5 70 % > 12 mois<br />

Di Bartolomeo [20] octréotide 58 3 47 % > 6 mois —<br />

Aparicio [21] lanréotide/octréotide 35 3 57 11<br />

Ducreux [22] lanréotide 39 5 49 10<br />

Ricci [23] lanréotide 25 8 40 24<br />

Shojamanesh [24] octréotide 15 6 47 25<br />

Dans toutes les études les métastases étaient évolutives avant traitement<br />

B156


<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />

Tableau III. − Effets de la chimioembolisation intra-artérielle hépatique.<br />

Effects of intra-arterial hepatic chemoembolization.<br />

Auteur, année [réf]<br />

Question 7 : Parmi les propositions suivantes<br />

concernant les métastases osseuses de nature<br />

endocrine, lesquelles sont correctes ?<br />

(choix multiple)<br />

1. Elles ne s’observent qu’en cas de métastases hépatiques<br />

2. Leur prévalence est d’environ 30 % en cas de métastases<br />

hépatiques<br />

3. Elles sont le plus souvent diffuses<br />

4. La prise en charge antitumorale n’est pas codifiée<br />

5. Elles répondent bien à la radiothérapie<br />

Réponses : Toutes sont correctes<br />

L’apparition de métastases osseuses est fréquente (environ<br />

30 %) chez les malades avec des métastases hépatiques de<br />

nature endocrine [32]. Elles sont le plus souvent diffuses, touchant<br />

le rachis et les côtes. Les métastases sont soit symptomatiques<br />

avec un risque de complication de type compression, soit<br />

<strong>asymptomatique</strong>s, détectées par la scintigraphie. La scintigraphie<br />

osseuse n’apporte pas d’information diagnostique complémentaire<br />

par rapport à l’OctreoscanT s’il y a des récepteurs de la<br />

somatostatine. Le traitement antitumoral n’est pas codifié. Iln’est<br />

pas logique de poursuivre un traitement exclusivement local<br />

(chimioembolisation). La radiothérapie a un excellent effet<br />

antalgique. Elle permet le contrôle local de la progression<br />

tumorale chez la majorité des malades [33]. L’existence de<br />

métastases osseuses est un facteur de mauvais pronostic.<br />

RÉFÉRENCES<br />

Type tumoral,<br />

n<br />

Réponse<br />

objective (%)<br />

Durée<br />

médiane<br />

réponse<br />

(mois)<br />

Ruszniewski, 1993 [26] Carcinoïde, 18 33 21<br />

Pancréas, 5 0 –<br />

Therasse, 1993 [27] Carcinoïde, 23 35 –<br />

Clouse, 1994 [28] Carcinoïde,<br />

pancréas, 30<br />

78 6-9<br />

Diaco, 1995 [29] Carcinoïde, 10 60 43<br />

Kim, 1999 [30] Carcinoïde, 16 50 17<br />

Pancréas, 14 71 24<br />

Dominguez, 2000 [31] Carcinoïde, 8 50 13<br />

Pancréas, 7 57 7<br />

1. Cadiot G, Lebtahi R, Le Guludec D, Mignon M. La scintigraphie des<br />

récepteurs de la somatostatine. Hépato-Gastro 1995;2:317-25.<br />

2. Termanini B, Gibril F, Doppman JL, Reynolds JC, Stewart CA, Sutliff<br />

VE, et al. Distinguishing small hepatic hemangiomas from vascular<br />

liver metastases in gastrinoma: use of a somatostatin-receptor<br />

scintigraphic agent. Radiology 1997;202:151-8.<br />

3. Rougier P, Toma C, Ducreux M, Elias D, Lasser P. Prise en charge des<br />

métastases hépatiques révélatrices. Gastroenterol Clin Biol 1996;20:<br />

B120-B126.<br />

4. Baudin E, Bidart JM, Bachelot A, Ducreux M, Elias D, Ruffié P, et al.<br />

Impact of chromogranin A measurement in the work-up of neuroendocrine<br />

tumors. Ann Oncol 2001;12(Suppl 2):S79-S82.<br />

B157<br />

5. Calender A, Cadiot G, Mignon M, GRESZE, GENEM. Néoplasie<br />

endocrinienne multiple de type 1 : aspects génétiques et cliniques.<br />

Gastroenterol Clin Biol 2001;25:B38-B48.<br />

6. Cadiot G, Mignon M, Vallot T, Ruszniewski P. Traitement médical des<br />

tumeurs neuroendocrines digestives. In : Tumeurs de l’oesophage,<br />

tumeurs endocrines, hépatologie pédiatrique. Progrès en hépatogastroentérologie.<br />

Doin ed. 1996;12:184-94.<br />

7. Ducreux M, Baudin E, Boige V, Ruffié P, Schlumberger M. Traitement<br />

médical des métastases hépatiques de tumeurs neuro-endocrines<br />

digestives et pancréatiques. Hépato-Gastro 2000;7:443-50.<br />

8. Moertel CG, Lefkopoulo M, Lipsitz S, Hahn RG, Klaassen D.<br />

Streptozotocin-doxorubicin, streptozotocin-fluorouracil, or chlorozotocin<br />

in the treatment of advanced islet-cell carcinoma. N Engl J Med<br />

1992;326:8:519-23.<br />

9. Ruszniewski P, Hammel P, Tigaud JM, Maire F, O’Toole D, Lévy P.<br />

Chimiothérapie systémique chez les malades atteints de tumeurs<br />

endocrines digestives (TED) : une efficacité à réviser (abstract).<br />

Gastroenterol Clin Biol 2002;26:A78.<br />

10. Boige V, Delaunoit TH, Baudin E, Dromain C, Lebray P, Lassau N, et<br />

al. Efficacité de l’association adriamycine-streptozotocine (A-S) dans<br />

le traitement des tumeurs neuroendocrines du pancréas (TNEP) : étude<br />

des facteurs prédictifs de réponse et de survie (abstract). Gastroenterol<br />

Clin Biol 2002;26:A79.<br />

11. Von Schrenck T, Howard JM, Doppman JL, Norton JA, Maton PN,<br />

Smith FP, et al. Prospective study of chemotherapy in patients with<br />

metastatic gastrinoma. Gastroenterology 1988;94:1326-34.<br />

12. Eriksson B, Skogseid B, Lundqvist G, Wide L, Wilander E, Oberg K.<br />

Medical treatment and long-term survival in a prospective study of 84<br />

patients with endocrine pancreatic tumors. Cancer 1990;65:1883-90.<br />

13. Rivera E, Ajani JA. Doxorubicin, streptozotocin, and 5-fluorouracil<br />

chemotherapy for patients with metastatic islet-cell carcinoma. Am J<br />

Clin Oncol 1998;21:36-8.<br />

14. Cheng PN, Saltz LB. Failure to confirm major objective antitumor<br />

activity for streptozotocin and doxorubicin in the treatment of patients<br />

with advanced islet cell carcinoma. Cancer 1999;86:944-8.<br />

15. Moertel CG, Kvols LK, O’Connell MJ, Rubin J. Treatment of<br />

neuroendocrine carcinomas with combined etoposide and cisplatin.<br />

Evidence of major therapeutic activity in the anaplastic variants of<br />

these neoplasms. Cancer 1991;68:227-32.<br />

16. Ducreux M, Kergoat PH, Baudin E, Boige V, Lebray P, Dromain C, et<br />

al. Evaluation de l’efficacité de la chimiothérapie par LV5FU2 Campto<br />

dans les tumeurs endocrines métastasées (abstract). Gastroenterol Clin<br />

Biol 2002;26:79A.<br />

17. Arnold R, Trautmann ME, Creutzfeld W, Benning R, Neuhaus C,<br />

Jürgensen R, et al. Somatostatin analogue octreotide and inhibition of<br />

tumour growth in metastatic endocrine gastroenteropancreatic<br />

tumours. Gut 1996;38:430-8.<br />

18. Saltz L, Trochanowski B, Buckley M, Heffernan B, Niedzwiecki D,<br />

Tao Y, et al. Octreotide as an antineoplastic agent in the treatment of<br />

functional and non functional neuroendocrine tumors. Cancer 1993;<br />

72:244-8.<br />

19. Eriksson B, Renstrup J, Imam H, Öberg K. High-dose treatment with<br />

lanreotide of patients with advanced neuroendocrine gastrointestinal<br />

tumors: clinical and biological effects. Ann Oncol 1997;8:1041-4.<br />

20. Di Bartolomeo M, Bajetta E, Buzzoni R, Mariani L, Carnaghi C,<br />

Somma L, et al. Clinical efficacy of octreotide in the treatment of<br />

metastatic neuroendocrine tumors. A study by the Italian trials in<br />

medical oncology group. Cancer 1996;77:402-8.<br />

21. Aparicio T, Ducreux M, Baudin E, Sabourin JC, De Baere T, Mitry E,<br />

et al. Antitumour activity of somatostatin analogues in progressive<br />

metastatic neuroendocrine tumours. Eur J Cancer 2001;37:1014-9.<br />

22. Ducreux M, Ruszniewski P, Chayvialle JA, Blumberg J, Cloarec D,<br />

Michel H, et al. The antitumoral effect of the long-acting somatostatin<br />

analog lanreotide in neuroendocrine tumors. Am J Gastroenterol<br />

2001;95:3276-81.<br />

as cliniques en cancérologie digestive


G. Cadiot<br />

23. Ricci S, Antonuzzo A, Galli L, Orlandini C, Ferdeghini M, Boni G, et<br />

al. Long-acting depot lanreotide in the treatment of patients with<br />

advanced neuroendocrine tumors. Am J Clin Oncol 2000;23:412-5.<br />

24. Shojamanesh H, Gibril F, Louie A, Ojeaburu JV, Bashir S, Abou-Saif<br />

A, et al. Prospective study of the antitumor efficacy of long-term<br />

octreotide treatment in patients with progressive metastatic gastrinoma.<br />

Cancer 2002;94:331-43.<br />

25. Öberg K, Eriksson B. Digestive endocrine tumor management ;<br />

medical advanced disease. In : Recent advances in the pathophysiologyofinflammatory<br />

bowel diseases and digestive endocrine tumors.<br />

M Mignon, JF Colombel, eds. John Libbey Eurotext, Paris. 1999, pp<br />

260-70.<br />

26. Ruszniewski P, Rougier P, Roche A, Legmann P, Sibert A, Hochlaf S,<br />

et al. Hepatic arterial chemoembolization in patients with liver<br />

metastases of endocrine tumors. A prospective phase II study in 24<br />

patients. Cancer 1993;71:2624-30.<br />

27. Therasse E, Breittmayer F, Roche A, de Baere T, Indushekar S,<br />

Ducreux M, et al. Transcatheter chemoembolization of progressive<br />

carcinoid liver metastasis. Radiology 1993;189:541-7.<br />

28. Clouse ME, Perry L, Stuart K, Stokes KR. Hepatic arterial<br />

chemoembolization for metastatic neuroendocrine tumors. Digestion<br />

1994;55(suppl3):92-7.<br />

29. Diaco DS, Hajarizadeh H, Mueller CR, Fletcher WS, Pommier RF,<br />

Woltering EA. Treatment of metastatic carcinoid tumors using<br />

multimodality therapy of octreotide acetate, intra-arterial chemotherapy,<br />

and hepatic arterial chemoembolization. Am J Surg 1995;169:<br />

523-8.<br />

30. Kim YH, Ajani JA, Carrasco CH, Dumas P, Richli W, Lawrence D, et<br />

al.. Selective hepatic arterial chemoembolization for liver metastases<br />

in patients with carcinoid tumor or islet cell carcinoma. Cancer Invest<br />

1999;17:474-8.<br />

31. Dominguez S, Denys A, Madeira I, Hammel P, Vilgrain V, Menu Y, et<br />

al. Hepatic arterial chemoembolization with streptozotocin in patients<br />

with metastatic digestive endocrine tumours. Eur J Gastroenterol<br />

Hepatol 2000;12:151-7.<br />

32. Lebtahi R, Cadiot G, Delahaye N, Genin R, Daou D, Peker MC, et al.<br />

Detection of bone metastases in patients with endocrine gastroenteropancreatic<br />

tumors: bone scintigraphy compared with somatostatin<br />

receptor scintigraphy. J Nucl Med 1999;40:1602-8.<br />

33. Chakravarthy A, Abrams RA. Radiation therapy in the management of<br />

patients with malignant carcinoid tumors. Cancer 1995;75:1386-90.<br />

B158

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!