Un foie multinodulaire asymptomatique - SNFGE
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© Masson, Paris, 2003. Gastroenterol Clin Biol 2003;27:B154-B158<br />
<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />
Guillaume CADIOT<br />
Hépato-Gastroentérologie, Hôpital Robert Debré, 51092 Reims Cedex.<br />
Observation<br />
<strong>Un</strong> homme de 34 ans a été adressé pour la prise en<br />
charge de multiples nodules hépatiques découverts à<br />
l’échographie et confirmés par une scanographie. Le<br />
malade était <strong>asymptomatique</strong>. Il s’agissait d’une découverte<br />
purement fortuite : vendeur d’une célèbre marque d’échographes,<br />
il venait de tester sur lui-même le dernier modèle !<br />
L’anamnèse notait un tabagisme à 14 paquets-années, une<br />
consommation d’alcool modérée et un épisode de coliques<br />
néphrétiques 3 ans auparavant. L’échographie faite à cette<br />
époque avait visualisé une lithiase rénale droite (traitée par<br />
lithotritie) et 3 angiomes hépatiques. Son père était décédé d’une<br />
hémorragie digestive à l’âge de 40 ans. Sa mère était bien<br />
portante. <strong>Un</strong>e sœur avait également eu des coliques néphrétiques.<br />
L’état général était excellent, le poids de 79 kg et la taille de<br />
172 cm. A l’examen clinique, le <strong>foie</strong> n’était pas palpable. Le reste<br />
de l’examen était normal.<br />
A l’échographie, les lésions hépatiques étaient hyperéchogènes,<br />
hétérogènes et diffuses. La scanographie montrait une<br />
dizaine de lésions situées dans les 2 lobes du <strong>foie</strong>, de5à15mm<br />
de diamètre, spontanément hypodenses, se rehaussant fortement<br />
à la phase artérielle de l’injection de produit de contraste, avec,<br />
pour certaines, un aspect de couronne irrégulière à la phase<br />
portale. Il n’y avait pas d’autre anomalie en dehors de 2 calculs<br />
du rein droit.<br />
Question 1 : Quelle est votre attitude initiale ?<br />
(une réponse)<br />
1. Contrôle de l’échographie dans 6 mois<br />
2. Coloscopie et gastroscopie<br />
3. IRM abdominale<br />
4. Biopsie d’une lésion hépatique<br />
5. OctreoscanT<br />
Réponse : 4<br />
Le diagnostic d’angiomes est peu probable car le nombre de<br />
lésions hépatiques a augmenté en 3 ans et l’aspect en imagerie<br />
est atypique pour des angiomes. Le principal diagnostic différentiel<br />
des petits angiomes en imagerie est les métastases de nature<br />
endocrine [1]. L’OctreoscanT (scintigraphie des récepteurs de la<br />
somatostatine) est négatif en cas d’angiome et est souvent positif<br />
en cas de métastases de nature endocrine [1, 2]. Il a d’ailleurs été<br />
proposé comme un des moyens permettant de différencier ces 2<br />
diagnostics [2]. Néanmoins, la biopsie reste l’examen de<br />
première intention car c’est le seul permettant d’affirmer le<br />
diagnostic (l’Octreoscan T peut être négatif et il y a des<br />
faux-positifs) et, en cas de tumeur endocrine, elle apporte des<br />
informations sur le degré de différenciation et la prolifération,<br />
indispensables pour la prise en charge thérapeutique, ainsi que<br />
des informations sur la sécrétion tumorale, ce qui est une aide à la<br />
localisation de la tumeur primitive. De façon générale, l’OctreoscanT<br />
ne doit être fait que quand le diagnostic de tumeur<br />
endocrine est déjà affirmé.<br />
L’IRM peut différencier angiomes et métastases endocrines.<br />
Son principal intérêt est sa grande sensibilité pour détecter des<br />
métastases hépatiques endocrines qui ne seraient pas visibles en<br />
scanographie. Il n’y a donc pas d’indication à cet examen ici.<br />
Les examens endoscopiques de première intention sont, pour<br />
certains, une alternative à la biopsie des nodules hépatiques,<br />
mais uniquement si ils sont évocateurs de métastases d’un<br />
adénocarcinome et s’il y a des symptômes digestifs associés<br />
évocateurs d’une lésion primitive digestive [3] ; ce n’est pas le cas<br />
ici.<br />
Suite de l’observation<br />
La biopsie sous échographie d’un nodule montrait qu’il<br />
s’agissait d’une métastase de nature endocrine, bien différenciée.<br />
L’indice de prolifération (MiB1) était de 10 %. En immunohistochimie,<br />
la majorité des cellules tumorales étaient immunoréactives<br />
à la chromogranine A, 20 % à la somatostatine, moins de<br />
10 % à la gastrine, l’insuline et le glucagon et aucune à la<br />
sérotonine et à la thyrocalcitonine.<br />
Question 2 : Parmi les examens biologiques<br />
suivants, le(s)quel(s) est (sont) inutile(s) ?<br />
(choix multiple)<br />
1. Glycémie<br />
2. Calcémie et Parathormone (PTH)<br />
3. VIPémie<br />
4. Chromogranine A<br />
5. Gastrinémie<br />
Réponse : 3<br />
Le dosage de la glycémie est fait systématiquement dans ce<br />
contexte, à la recherche des causes d’hypoglycémie (insulinome)<br />
et d’hyperglycémie (glucagonome, Cushing, diabète d’origine<br />
non tumorale). La calcémie et le dosage de la PTH sont faits à la<br />
recherche d’une hyperparathyroïdie en cas de tumeur endocrine<br />
du pancréas (suspectée ici compte tenu des résultats de l’immunohistochimie)<br />
car c’est l’endocrinopathie liée à la néoplasie<br />
endocrinienne multiple de type 1 (NEM1) la plus fréquente (quasi<br />
B154
<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />
constante). De plus, ici le contexte clinique est très évocateur de<br />
NEM 1 avec hyperparathyroïdie (jeune âge, lithiase rénale, père<br />
décédé jeune d’une hémorragie digestive).<br />
La chromogranine A est un marqueur « universel » des<br />
tumeurs endocrines [4]. Sa sensibilité et sa spécificité sont<br />
variables selon les séries et le type de tumeur. La sensibilité<br />
dépasse 60 % pour les tumeurs endocrines du pancréas et les<br />
« carcinoïdes » digestifs, meilleure ou équivalente à celle des<br />
autres marqueurs non spécifiques (NSE). La spécificité est bonne,<br />
supérieure à 70 %.<br />
La gastrinémie est dosée systématiquement en cas de tumeur<br />
endocrine duodéno-pancréatique, surtout s’il existe une NEM 1.<br />
Ici, l’indication est formelle car le père est suspect de syndrome de<br />
Zollinger-Ellison dans ce contexte. <strong>Un</strong>e hypergastrinémie ne<br />
s’interprète qu’accompagnée d’une mesure de la sécrétion<br />
gastrique acide car la cause la plus fréquente d’hypergastrinémie<br />
est l’hypochlorhydrie liée à la gastrite atrophique fundique ou<br />
aux inhibiteurs de la pompe à protons et pas le syndrome de<br />
Zollinger-Ellison. Dans l’observation, aucun argument ne fait<br />
évoquer le diagnostic de VIPome.<br />
extra-hépatiques, en particulier osseuses, ganglionnaires extraabdominales,<br />
thoraciques, et c) rechercher des tumeurs liées à la<br />
NEM 1 (thymus, bronches) [1, 5].<br />
Suite de l’observation<br />
L’OctreoscanT montrait de multiples foyers de fixation hépatiques<br />
et au moins un foyer de la région du corps du pancréas.<br />
L’échoendoscopie montrait 5 nodules dans la tête et le corps du<br />
pancréas, plutôt hypoéchogènes par rapport au parenchyme<br />
pancréatique, dont le plus gros mesurait 18 mm. Il y avait une<br />
adénopathie péripancréatique paraissant tumorale. Le duodénum<br />
paraissait normal en endoscopie et en échoendoscopie.<br />
La scanographie thoracique était normale. L’IRM hypophysaire<br />
montrait un micro-adénome ; la biologie hormonale hypophysaire<br />
était normale. Il n’y avait pas d’atteinte surrénalienne<br />
(scanographie et biologie).<br />
L’hyperparathyroïdie symptomatique nécessitait une parathyroïdectomie<br />
subtotale.<br />
Suite de l’observation<br />
Le dosage sérique de la chromogranine A était élevé à4N.<br />
Les dosages suivants étaient normaux : glycémie, gastrinémie,<br />
insulinémie, glucagonémie, somatostatinémie, thyrocalcitoninémie,<br />
5-HIAA urinaires. La calcémie était élevée à 3 mmol/L, ainsi<br />
que le taux de PTH, en faveur d’une hyperparathyroïdie.<br />
Question 2 : Quels examens prescrivez vous ?<br />
(choix multiple)<br />
1. OctreoscanT<br />
2. Recherche d’une néoplasie endocrinienne multiple de type<br />
1(NEM1)<br />
3. Transit du grêle et coloscopie à la recherche d’une tumeur<br />
primitive endocrine digestive<br />
4. Echoendoscopie du pancréas à la recherche d’une tumeur<br />
primitive duodéno-pancréatique<br />
5. Scanographie thoracique<br />
Réponses : 1, 2, 4, 5<br />
Le diagnostic de NEM 1 est très probable en raison de<br />
l’hyperparathyroïdie. L’évaluation du retentissement de l’hyperparathyroïdie<br />
et la recherche des autres endocrinopathies liées à<br />
la NEM 1 doivent être faites avec l’aide d’un endocrinologue<br />
connaissant bien la NEM 1 : adénome hypophysaire et atteinte<br />
surrénalienne pour les plus fréquentes [5]. <strong>Un</strong> prélèvement<br />
sanguin à visée génétique doit être fait chez le malade et dans la<br />
famille, après consentement.<br />
Les tumeurs endocrines intestinales et coliques ne sont jamais<br />
associées à la NEM 1. Les tumeurs liées à la NEM 1 pouvant<br />
donner des métastases hépatiques sont situées dans la région<br />
duodéno-pancréatique (échoendoscopie ou scanographie faite<br />
spécifiquement pour rechercher une tumeur de la région<br />
duodéno-pancréatique) ou, plus rarement, sont d’origine bronchique<br />
ou thymique. Ces lésions doivent être systématiquement<br />
recherchées par une scanographie thoracique, une fois le<br />
diagnostic de NEM 1 affirmé.<br />
L’OctreoscanT a plusieurs buts : a) évaluer si les lésions ont<br />
des récepteurs de la somatostatine ; b) rechercher des métastases<br />
B155<br />
Question 4 : Quelle va être votre attitude sachant<br />
que les métastases ne sont pas résécables<br />
chirurgicalement ? (une réponse)<br />
1. Surveillance avec contrôle scanographique dans 3 mois<br />
2. Chirurgie des tumeurs primitives<br />
3. Chimiothérapie<br />
4. Traitement par analogues de la somatostatine<br />
5. Chimioembolisation<br />
Réponse : 1<br />
En cas de métastases hépatiques de tumeur endocrine bien<br />
différenciée, les traitements antitumoraux ne sont indiqués que si<br />
les métastases sont évolutives [6, 7]. On se laisse donc le temps<br />
d’évaluer l’évolutivité. Ce n’est pas le cas pour les tumeurs<br />
indifférenciées qui doivent être traitées d’emblée par chimiothérapie.<br />
La chirurgie des tumeurs primitives n’aurait un sens que si une<br />
transplantation hépatique était prévue ou si elles entraînaient des<br />
complications locales.<br />
Suite de l’observation<br />
<strong>Un</strong>e surveillance à 3 mois, puis tous les 6 mois a été<br />
entreprise. Au bout de 9 mois, on notait une augmentation du<br />
volume des métastases et du taux de chromogranine A de 35 %.<br />
Question 5 : Quelle est l’attitude communément<br />
admise en première intention ? (une réponse)<br />
1. Traitement par analogues de la somatostatine<br />
2. Interféron<br />
3. Chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />
4. Chimiothérapie par étoposide-cisplatine<br />
5. Chimiothérapie par 5-fluorouracile-streptozotocine<br />
as cliniques en cancérologie digestive
G. Cadiot<br />
Tableau I. − Effets de la chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />
dans le traitement des tumeurs endocrines différenciées<br />
métastatiques de la région duodéno-pancréatique.<br />
Effects of adriamycin-streptozotocin chemotherapy for the treatment<br />
of metastatic-differentiated endocrine tumors of the duodenopancreatic<br />
region.<br />
Auteur, année [réf]<br />
Von Schrenck, 1988<br />
[11]<br />
Réponse : 3<br />
Nombre<br />
malades<br />
Réponse<br />
objective (%)<br />
(IC 95%)<br />
Stabilisation<br />
(%)<br />
10* 40 (ND) 0<br />
Ericksson, 1990 [12] 25 36 (ND) ND<br />
Moertel, 1992 [8] 36 69 (ND) ND<br />
Rivera, 1998 [13] 11* 55 (ND) 27<br />
Cheng, 1999 [14] 16 6 (0-30) 56<br />
Ruszniewski, 2002 [9] 21** 29 (10-47) ND<br />
Boige, 2002 [10] 45 36 (22-49) 16<br />
* : tous recevaient également du 5 FU. ** : 14 recevaient également du 5 FU.<br />
ND : non déterminé.<br />
Les métastases étant évolutives, il y a indication à un<br />
traitement antitumoral. Le traitement antitumoral de première<br />
intention, en l’absence de contre-indications, est la chimiothérapie<br />
par adriamycine-streptozotocine dont l’efficacité est supérieure<br />
à celle de la chimiothérapie par 5-fluorouracilestreptozotocine<br />
[6-8]. Les taux de réponse objective, estimés à<br />
69 % dans l’étude de Moertel et al. [8], sont moindres, d’environ<br />
30 à 35 %, dans 2 séries françaises récentes [9, 10] (tableau I).<br />
Question 6:Laprotéinurie est élevée<br />
à 0,90g/24h et la créatininémie à 150 µmol/L.<br />
Quels sont les traitements possibles ?<br />
(choix multiple)<br />
1. Chimiothérapie par adriamycine-streptozotocine<br />
2. Chimiothérapie par irinotécan-étoposide-cisplatine<br />
3. Traitement par analogues de la somatostatine<br />
4. Interféron-alpha<br />
5. Chimioembolisation<br />
Réponses : 3, 4 et 5<br />
La streptozotocine est contre-indiquée en raison de l’atteinte<br />
rénale. En l’absence d’atteinte rénale initiale, la recherche d’une<br />
toxicité rénale de la streptozotocine doit être faite scrupuleusement<br />
avant chaque cure.<br />
La chimiothérapie par étoposide-cisplatine n’est indiquée que<br />
dans le traitement des tumeurs indifférenciées [15]. Son efficacité<br />
est limitée dans le traitement des tumeurs différenciées, et de plus<br />
la toxicité hématologique est élevée.<br />
L’irinotécan qui a une activité prometteuse [16] sera prochainement<br />
évalué par la FFCD en phase II dans les tumeurs<br />
différenciées en association au LV5FU2 (FOLFIRI) et dans les<br />
tumeurs indifférenciées en association au cisplatine.<br />
Les analogues de la somatostatine ont un effet antitumoral de<br />
stabilisation chez 40-50 % des malades, d’une durée supérieure<br />
à 1 an dans la plupart des études (tableau II) [17-24]. L’effet<br />
semble surtout concerner les malades dont les métastases<br />
évoluent lentement [21, 24]. Ces molécules n’ont toutefois pas<br />
d’AMM pour le traitement antitumoral.<br />
L’interféron alpha est surtout utilisé dans le traitement des<br />
tumeurs « carcinoïdes » digestives avec syndrome carcinoïde<br />
[25]. Ce traitement permet d’obtenir en moyenne 12 % de<br />
régression tumorale et 35 à 70 % de stabilisation [25], mais il n’y<br />
a pas d’AMM pour son utilisation uniquement à visée antitumorale.<br />
De plus, ce traitement n’est pas bien toléré au long<br />
cours. <strong>Un</strong> essai randomisé interféron vs 5FU-Streptozotocine est<br />
en cours dans les tumeurs carcinoïdes (FNCLCC-FFCD 9710).<br />
La chimioembolisation artérielle hépatique des métastases<br />
hépatiques des tumeurs endocrines pancréatiques différenciées<br />
donne des résultats paraissant équivalents à ceux obtenus avec<br />
les métastases de tumeurs « carcinoïdes » digestives (tableau III)<br />
[26-31]. En l’absence de contre-indications absolues (thrombose<br />
porte, insuffisance hépatique) ou relatives (dérivation ou prothèse<br />
biliaire, duodéno-pancréatectomie céphalique) et si cette technique<br />
est faite dans un centre spécialisé, la chimioembolisation est<br />
probablement le traitement de choix chez ce malade.<br />
Suite de l’observation<br />
Après 4 cures de chimioembolisation semblant efficaces<br />
puisque suivies d’une régression de la taille des métastases<br />
hépatiques d’environ 30 %, le malade s’est plaint d’une douleur<br />
dorsale liée à un tassement métastatique de T6. L’OctreoscanT ne<br />
montrait pas d’autre localisation osseuse.<br />
Tableau II. − Effets antitumoraux des analogues de la somatostatine.<br />
Antitumor effects of somatostatin analogs.<br />
Auteur [réf] Type analogue n Réponse<br />
objective (%)<br />
Stabilisation (%)<br />
Durée<br />
stabilisation<br />
(mois)<br />
Arnold [17] octréotide 52 0 37 18<br />
Saltz [18] octréotide 34 0 50 5<br />
Eriksson [19] lanréotide 19 5 70 % > 12 mois<br />
Di Bartolomeo [20] octréotide 58 3 47 % > 6 mois —<br />
Aparicio [21] lanréotide/octréotide 35 3 57 11<br />
Ducreux [22] lanréotide 39 5 49 10<br />
Ricci [23] lanréotide 25 8 40 24<br />
Shojamanesh [24] octréotide 15 6 47 25<br />
Dans toutes les études les métastases étaient évolutives avant traitement<br />
B156
<strong>Un</strong> <strong>foie</strong> <strong>multinodulaire</strong> <strong>asymptomatique</strong><br />
Tableau III. − Effets de la chimioembolisation intra-artérielle hépatique.<br />
Effects of intra-arterial hepatic chemoembolization.<br />
Auteur, année [réf]<br />
Question 7 : Parmi les propositions suivantes<br />
concernant les métastases osseuses de nature<br />
endocrine, lesquelles sont correctes ?<br />
(choix multiple)<br />
1. Elles ne s’observent qu’en cas de métastases hépatiques<br />
2. Leur prévalence est d’environ 30 % en cas de métastases<br />
hépatiques<br />
3. Elles sont le plus souvent diffuses<br />
4. La prise en charge antitumorale n’est pas codifiée<br />
5. Elles répondent bien à la radiothérapie<br />
Réponses : Toutes sont correctes<br />
L’apparition de métastases osseuses est fréquente (environ<br />
30 %) chez les malades avec des métastases hépatiques de<br />
nature endocrine [32]. Elles sont le plus souvent diffuses, touchant<br />
le rachis et les côtes. Les métastases sont soit symptomatiques<br />
avec un risque de complication de type compression, soit<br />
<strong>asymptomatique</strong>s, détectées par la scintigraphie. La scintigraphie<br />
osseuse n’apporte pas d’information diagnostique complémentaire<br />
par rapport à l’OctreoscanT s’il y a des récepteurs de la<br />
somatostatine. Le traitement antitumoral n’est pas codifié. Iln’est<br />
pas logique de poursuivre un traitement exclusivement local<br />
(chimioembolisation). La radiothérapie a un excellent effet<br />
antalgique. Elle permet le contrôle local de la progression<br />
tumorale chez la majorité des malades [33]. L’existence de<br />
métastases osseuses est un facteur de mauvais pronostic.<br />
RÉFÉRENCES<br />
Type tumoral,<br />
n<br />
Réponse<br />
objective (%)<br />
Durée<br />
médiane<br />
réponse<br />
(mois)<br />
Ruszniewski, 1993 [26] Carcinoïde, 18 33 21<br />
Pancréas, 5 0 –<br />
Therasse, 1993 [27] Carcinoïde, 23 35 –<br />
Clouse, 1994 [28] Carcinoïde,<br />
pancréas, 30<br />
78 6-9<br />
Diaco, 1995 [29] Carcinoïde, 10 60 43<br />
Kim, 1999 [30] Carcinoïde, 16 50 17<br />
Pancréas, 14 71 24<br />
Dominguez, 2000 [31] Carcinoïde, 8 50 13<br />
Pancréas, 7 57 7<br />
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B157<br />
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