Sport et éthique : enjeux et outils pour le marketing sportif - LEG ...
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olympique <strong>et</strong> <strong>sportif</strong> français (CNOSF) en 2003 <strong>et</strong> visant à promouvoir dans <strong>le</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong><br />
actions du mouvement <strong>sportif</strong> associatif des comportements éco-citoyens.<br />
Plus globa<strong>le</strong>ment la légitimation des profits lors des grands évènements <strong>sportif</strong>s passe par la<br />
mise en évidence de modè<strong>le</strong> redistributeur du sport spectac<strong>le</strong> vers <strong>le</strong> sport de masse. Ainsi <strong>le</strong><br />
CIO redistribue 250 millions de dollars tous <strong>le</strong>s 4 ans, par <strong>le</strong> biais de son dispositif Solidarité<br />
Olympique, vers <strong>le</strong>s athlètes <strong>et</strong> <strong>le</strong>s CNO des pays <strong>le</strong>s moins favorisés. La FIFA reverse<br />
aujourd’hui environ 1/5 de son budg<strong>et</strong> (20 millions d’euros) <strong>pour</strong> des programmes de<br />
développement dans <strong>le</strong>s pays du tiers monde. La FFT qui génère via Roland Garros un chiffre<br />
d’affaire de près de 140 millions d’euros de chiffre d’affaires <strong>et</strong> dégage un bénéfice de 60<br />
millions de bénéfices (représentant 85% de son budg<strong>et</strong>), redistribue 21 millions vers <strong>le</strong>s ligues<br />
<strong>et</strong> <strong>le</strong> tennis de masse; c<strong>et</strong>te stratégie a permis au tennis fédéral de se structurer <strong>et</strong> de se<br />
développer très fortement au cours de ses trente dernières années. La légitimité de la<br />
profitabilité des grands évènements <strong>sportif</strong>s détenus par <strong>le</strong>s fédérations s’effectue au de plus<br />
en plus au nom de ce modè<strong>le</strong> redistributeur du sport spectac<strong>le</strong> vers <strong>le</strong> sport amateur.<br />
Ces évolutions laissent penser que ces organisations comme d’autres organisations de<br />
l’économie socia<strong>le</strong> <strong>et</strong> solidaire devraient être amenées prochainement à rechercher de<br />
nouvel<strong>le</strong>s formes d’évaluation tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> rapport de responsabilité socia<strong>le</strong> ou <strong>le</strong> bilan<br />
sociétal (Capron <strong>et</strong> Quairel, 2007 ; Iga<strong>le</strong>ns, 2007) en tant qu‘outil légitimant <strong>le</strong>urs réalisations<br />
liées à un proj<strong>et</strong> mêlant activités commercia<strong>le</strong>s <strong>et</strong> d’intérêt général.<br />
L’affirmation de la responsabilité sociéta<strong>le</strong> se r<strong>et</strong>rouve éga<strong>le</strong>ment au niveau des clubs<br />
professionnels qui tentent de (re)légitimer <strong>le</strong>s aides publiques <strong>et</strong> surtout <strong>le</strong>s contrats de<br />
sponsoring <strong>et</strong> de merchandising très substantiels investis par <strong>le</strong>s grandes marques de sport <strong>et</strong><br />
autres sponsors auprès des grands clubs professionnels <strong>et</strong> des joueurs devenus <strong>pour</strong> certains<br />
des marques mondia<strong>le</strong>s.<br />
Le partenariat entre <strong>le</strong> FC Barcelone (club <strong>sportif</strong> associatif contrôlant une fondation) <strong>et</strong><br />
l’Unicef en 2005 est à c<strong>et</strong> égard éloquent : <strong>le</strong> slogan du club, toujours organisé sous la forme<br />
associative dont 100 000 supporters sont membres (« socios »), est « Plus qu’un club ». Pour<br />
rester <strong>le</strong> seul sponsor sur <strong>le</strong> maillot vierge du FC Barcelone aux côtés de l’Unicef, Nike a fait<br />
passer sa contribution de 15 à 25 millions <strong>et</strong> paiera 30 millions dès 2008. Le « Barça » s’est<br />
engagé à soutenir l’UNICEF sur 5 ans <strong>et</strong> à verser 1.5 millions d’euros par an.<br />
Dans <strong>le</strong> cas du sport professionnel, <strong>le</strong> r<strong>et</strong>our du concept de « club citoyen » (Durand <strong>et</strong> Bay<strong>le</strong>,<br />
2004) vise surtout à gérer une nouvel<strong>le</strong> légitimité <strong>et</strong> virginité dans la mesure où <strong>le</strong> sport<br />
spectac<strong>le</strong> <strong>et</strong> <strong>le</strong> football vont devoir faire preuve de plus de générosité <strong>et</strong> de solidarité comme<br />
<strong>le</strong>s entreprises s’engageant en faveur du développement durab<strong>le</strong>. Les clubs professionnels<br />
français commencent ainsi à créer des fondations (PSG, OL, Montpellier rugby club, en 2005)<br />
<strong>pour</strong> construire une nouvel<strong>le</strong> image plus solidaire <strong>et</strong> responsab<strong>le</strong> de développement du sport<br />
professionnel <strong>et</strong> de solidarité avec <strong>le</strong>urs territoires. Cependant, <strong>le</strong>s clubs français disposent<br />
d’un r<strong>et</strong>ard important en la matière sur <strong>le</strong>urs homologues anglo-saxons souvent très impliqués<br />
sur ces questions de responsabilité socia<strong>le</strong> (cf. <strong>le</strong> programme “Clubs that count”).<br />
Il en est de même <strong>pour</strong> <strong>le</strong>s organisations commercia<strong>le</strong>s du secteur sport qui<br />
n’appartiennent pas au mouvement <strong>sportif</strong> mais qui doivent (re)légitimer <strong>le</strong>ur profit réalisé<br />
dans <strong>le</strong> secteur du sport en faisant preuve de solidarité avec <strong>le</strong> sport amateur.<br />
L’exemp<strong>le</strong> de deux des plus importantes structures d’événementiel <strong>sportif</strong> en France, <strong>le</strong>s<br />
groupes Amaury sport (possédant la société du Tour de France) <strong>et</strong> Gones <strong>et</strong> sport, en atteste.<br />
Le premier est une holding détenant <strong>le</strong> groupe l’Equipe <strong>et</strong> éga<strong>le</strong>ment la société organisatrice<br />
du Tour de France, qui investit aujourd’hui de l’argent dans la lutte contre <strong>le</strong> dopage, dans la<br />
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