Légende inédite de la pointe Sauvage - Université du Québec à ...
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Légen<strong>de</strong> inédite <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>pointe</strong> <strong>Sauvage</strong> l<br />
.....<br />
A l'époque où les Montagnais<br />
occupaient les <strong>de</strong>ux rives <strong>du</strong> fleuve<br />
Saint-Laurent et qu'ils voyageaient <strong>de</strong><br />
Rivière-<strong>du</strong>-Loup à Matane, sur <strong>la</strong> côte<br />
sud 2 , les Malécites <strong>de</strong>vaient se contenter<br />
<strong>de</strong>s endroits <strong>de</strong> <strong>la</strong> région que leur<br />
<strong>la</strong>issaient ces Amérindiens <strong>du</strong> nord et<br />
les Micmacs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Baie <strong>de</strong>s Chaleurs.<br />
Coincés à <strong>la</strong> <strong>pointe</strong> aux Cenelles et à <strong>la</strong><br />
<strong>pointe</strong> <strong>de</strong> l'anse <strong>de</strong>s Morts, ils <strong>du</strong>rent<br />
se réfugier un peu plus au sud lorsque<br />
Michel Larrivée construisit son moulin<br />
à scie, en 1824, près <strong>du</strong> saut <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière<br />
Métis 3 • Pendant qu'un petit nombre<br />
réussissaient à survivre en bor<strong>du</strong>re<br />
<strong>du</strong> fleuve, <strong>la</strong> plupart <strong>du</strong>rent émigrer<br />
au Grand Remous. Il y avait là un<br />
vil<strong>la</strong>ge qui comptait <strong>de</strong>ux cents personnes<br />
en 1840 mais elles n'y étaient<br />
plus que cent en 1855 4 •<br />
À l'automne un peu avant les<br />
premières neiges, ces familles <strong>de</strong> noma<strong>de</strong>s<br />
se divisaient en plusieurs c<strong>la</strong>ns;<br />
MARCEL LEBLANC<br />
883, RUE ROLAND<br />
ROBERVAL (QU~BEC)<br />
G8H lWl<br />
certains parmi eux choisissaient le parcours<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Neigette et remontaient<br />
jusqu'aux <strong>la</strong>cs <strong>du</strong> même nom, le<br />
petit et le grand <strong>la</strong>c Neigette; quelquesuns<br />
bifurquaient à <strong>la</strong> rivière<br />
Mistigouguèche pour se diriger vers<br />
les EauxMortes et le Grand <strong>la</strong>c; d'autres<br />
se rendaient jusqu'au <strong>la</strong>c Métis dont<br />
les <strong>de</strong>ux versants font <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gaspésie<br />
non pas une péninsule mais une île.<br />
Maintenant que les épidémies<br />
avaient décimé toutes les tribus, les<br />
Malécites auraient eu plus <strong>de</strong> facilité à<br />
occuper les rives <strong>du</strong> Fleuve, mais elles<br />
étaient <strong>de</strong>venues propriétés <strong>de</strong>s B<strong>la</strong>ncs<br />
qui détruisaient l'environnement favorable<br />
à <strong>la</strong> pêche et à <strong>la</strong> chasse. Il ne<br />
restait donc que l'arrière-pays; même<br />
si l'endroit aurait dû être réservé<br />
comme terre sacrée <strong>de</strong>s Amérindiens,<br />
<strong>la</strong> Compagnie Price y faisait <strong>la</strong> coupe<br />
<strong>de</strong>s arbres géants, certains colons y<br />
exploitaient les érablières et d'autres y<br />
pratiquaient le métier <strong>de</strong> trappeurs.<br />
C'est ainsi qu'un <strong>de</strong>s chefs<br />
malécites <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Métis passait<br />
l'hiver avec sa famille à <strong>la</strong> <strong>pointe</strong> <strong>Sauvage</strong><br />
<strong>du</strong> <strong>la</strong>c <strong>de</strong>s Eaux Mortes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Mistigouguèche. Chaque année, au<br />
début <strong>de</strong> mai, il terminait sa saison à <strong>la</strong><br />
«Sucrerie <strong>de</strong>s <strong>Sauvage</strong>s)l, à <strong>la</strong> hauteur<br />
entre <strong>la</strong> Mistigouguèche et <strong>la</strong> Neigette.<br />
Ce <strong>de</strong>rnier retranchement où on l'avait<br />
confiné ne lui serait plus guère contesté<br />
mais, comme tous ses congénères,<br />
il <strong>de</strong>venait quand même un apatri<strong>de</strong><br />
dans son propre pays5.<br />
Gédéon-Pit Corneau, au-<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong>s règles non écrites <strong>du</strong> milieu, patrouil<strong>la</strong>it<br />
tout ce territoire comme s'il<br />
en eut été le gardien et le protecteur; il<br />
se rendait même dans le bassin <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
Kedgwick et <strong>de</strong> <strong>la</strong> Patapédia, chasse<br />
gardée <strong>de</strong>s Micmacs. Cet Amérindien,<br />
<strong>de</strong> Petit-Métis, faisait probablement<br />
Traîneau à chiens (fonds <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société d'histoire <strong>du</strong> Bas-Saint-Laurent).<br />
REVUE D'HISTOIRE DU BAS-SAINT-LAURENT<br />
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