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MARCHELIE Xavier<br />
IFSI SAINT-JACQUES<br />
Promotion 2007 – 2010<br />
SESSION 2010<br />
L’ALCOOLISME FEMININ<br />
LE TEMPS COMME ELEMENT D’ELABORATION PSYCHIQUE<br />
Travail de fin d’étude<br />
Diplôme d’Etat d’Infirmier<br />
Directrice de mémoire : Mme R. NAVARRO
MARCHELIE Xavier<br />
IFSI SAINT-JACQUES<br />
Promotion 2007 – 2010<br />
SESSION 2010<br />
L’ALCOOLISME FEMININ<br />
LE TEMPS COMME ELEMENT D’ELABORATION PSYCHIQUE<br />
Travail de fin d’étude<br />
Diplôme d’Etat d’Infirmier<br />
Directrice de mémoire : Mme R. NAVARRO
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
Note au <strong>le</strong>cteur :<br />
« Travail personnel effectué dans <strong>le</strong> cadre d’une formation à l’IFSI et ne peut faire en<br />
aucun cas l’objet d’une publication sans l’accord de son auteur et de l’IFSI »<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
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13014 Marseil<strong>le</strong><br />
Je tiens à remercier Madame R. Navarro pour la qualité de son ac<strong>com</strong>pagnement<br />
durant l’ensemb<strong>le</strong> de ce travail.<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.
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PERSONNES RESSOURCES<br />
. M. FONTANARRAVA C. Médecin alcoologue au Centre de Soins, d’Ac<strong>com</strong>pagnement<br />
et de Prévention en Addictologie à Aubagne.<br />
. M. SERRANO A. Infirmier diplômé d’Etat au Centre de Soins, d’Ac<strong>com</strong>pagnement et<br />
de Prévention en Addictologie à Aubagne.<br />
. Mme ESPITALLIER J. Infirmière diplômée d’Etat au Centre Hospitalier Spécialisé<br />
Montperrin à Aix-en-Provence.<br />
. Mme HEDOIRE S. Infirmière diplômée d’Etat au Centre Médical Spécialisé Saint<br />
Barnabé à Marseil<strong>le</strong>.<br />
. Mme NAVARRO R. Cadre formatrice à l’IFSI Saint-Jacques à Marseil<strong>le</strong>.<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.
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SOMMAIRE<br />
Page<br />
I) INTRODUCTION 1<br />
II) ANALYSE DE LA SITUATION 1<br />
A) Thème 1<br />
B) Constat de terrain 1<br />
C) Question préliminaire 3<br />
II) ENQUETE EXPLORATOIRE 3<br />
A) Bibliographie 3<br />
B) Entretien semi-directif 9<br />
III) QUESTION DE DEPART 12<br />
IV) CADRE LEGISLATIF 12<br />
V) CADRE CONCEPTUEL 13<br />
A) 1 er Concept : La relation thérapeutique 13<br />
B) 2 ème Concept : L’estime de soi 17<br />
VI) PROBLEMATIQUE 18<br />
VII) HYPOTHESE DE RECHERCHE 24<br />
VIII) METHODOLOGIE DE RECHERCHE 24<br />
A) L’enquête 24<br />
B) Questionnaire de l’enquête 25<br />
C) Analyses de l’enquête 25<br />
D) Mise en perspectives 26<br />
IX) CONCLUSION 27<br />
X) BIBLIOGRAPHIE 28<br />
XI) ANNEXES 29<br />
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« La vie dans ce qu’el<strong>le</strong> a de meil<strong>le</strong>ure est un processus d’écou<strong>le</strong>ment, de changement où rien<br />
n’est fixé ». Carl Rogers, 1951-1961 1<br />
1 ROGERS Carl, <strong>le</strong> développement de la personne 1951-1961, trad. fr. 1968, rééd. Dunod, p.25 coll. «<br />
Psychologie socia<strong>le</strong> », 1998<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.
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I/ Introduction<br />
L’alcoolisme féminin existe bel et bien de nos jours et touche toutes <strong>le</strong>s couches de la<br />
population, sans distinction de classe. Pourquoi devient-on alcoolique? Quel objet substitutif<br />
représente-t-il ? L’acte de boire tiendrait-il lieu d'épreuve de la réalité ? La femme alcoolique<br />
nous renvoie l’image dégradée de sa féminité, et plus encore, remet en question la symbolique<br />
de sa fonction et de sa place dans notre société occidenta<strong>le</strong>. Ce thème n’est pas nouveau en<br />
soi, l’addiction des femmes à l’alcool faisant partie intégrante de notre vie, et pourtant, il<br />
semb<strong>le</strong> encore trop peu exploré et renvois <strong>le</strong> chercheur à des cadres théoriques élaborés pour<br />
la question de l’alcoolisme masculin. A bien y regarder, des différences existes, el<strong>le</strong>s sont<br />
singulières de la manière dont s’élabore la maladie, et ne doivent pas dans l’esprit et <strong>le</strong> regard<br />
des soignants être confondues avec d’autres repères. L’objet de ce travail de fin d’étude est de<br />
mettre en lumière <strong>le</strong>s caractéristiques de cette addiction et <strong>le</strong>s biais par <strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s<br />
professionnels peuvent accueillir et ac<strong>com</strong>pagner ces femmes dans un parcours de soins. Pour<br />
ce faire, nous étayerons notre propos au regard du lien existant entre l’alcoolisme féminin et<br />
la dépression ainsi que de la place du temps à donner à ces femmes afin de <strong>le</strong>ur permettre une<br />
élaboration psychique vectrice de changement dans <strong>le</strong>urs conduites addictives.<br />
II/ Analyse de la situation<br />
A/ Thème : L’alcoolisme féminin et <strong>le</strong> temps de l’élaboration psychique<br />
B/ Constat de terrain :<br />
Avant d’intégrer la formation en soins infirmiers j’ai œuvré dix années en qualité d’éducateur<br />
spécialisé dans <strong>le</strong> domaine des addictions, plus particulièrement auprès de personnes<br />
présentant une ou plusieurs dépendances à des produits licites tel que l’alcool, <strong>le</strong> tabac et <strong>le</strong>s<br />
médicaments, mais aussi à des produits illicites que nous qualifierons de drogues (héroïne,<br />
cocaïne, ecstasy, cannabis, médicaments psychotropes détournés de <strong>le</strong>ur usage,…).<br />
Au cours de cette très riche pratique professionnel<strong>le</strong> ancrée dans un ac<strong>com</strong>pagnement<br />
éducatif, social, médical et psychologique, j’ai eu maintes fois l’occasion de m’interroger sur<br />
<strong>le</strong> rapport qu’entretiennent <strong>le</strong>s patients avec <strong>le</strong> ou <strong>le</strong>s produits consommés et la fonction qu’ils<br />
recouvrent pour eux.<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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Dans <strong>le</strong> centre spécialisé de soins aux toxi<strong>com</strong>anes dans <strong>le</strong>quel je travaillais, 30% des<br />
personnes suivies étaient des femmes qui bénéficiaient d’une prise en charge pour des polyconsommations.<br />
La spécificité de ce constat se tenait dans <strong>le</strong> rapport qu’el<strong>le</strong>s avaient toutes<br />
avec un produit unanimement consommé : L’alcool.<br />
L’anamnèse de ces patientes indiquait qu’el<strong>le</strong>s avaient toutes débuté une alcoolisation à la<br />
suite d’épisodes dépressif et d’anxiété sévère, ce qui ne se présentait pas obligatoirement pour<br />
la population des hommes.<br />
Cet état de fait m’a fait me questionner sur <strong>le</strong> lien possib<strong>le</strong> entre l’alcool et la dépression chez<br />
<strong>le</strong>s femmes alcoolo dépendantes, et sur <strong>le</strong>s moyens à mettre en œuvre pour mener à terme un<br />
parcours de soins.<br />
Un invariab<strong>le</strong> de la réussite de la prise en charge thérapeutique était conditionné à la prise en<br />
<strong>com</strong>pte du temps, chronos et psychique durant la cure en alcoologie, mais aussi dans la<br />
continuité d’un ac<strong>com</strong>pagnement postérieure à cel<strong>le</strong>-ci. Autrement dit, <strong>com</strong>ment entretenir un<br />
lien thérapeutique avec des patientes dont l’estime de soi est largement altérée, corrélées par<br />
<strong>le</strong> poids des représentations socia<strong>le</strong>s très négatives de l’image d’une femme qui boit. Durant<br />
mes divers stages effectués lors de ma formation en soins infirmiers, j’ai pu constater que la<br />
question du lien pouvait être mis à mal assez rapidement, dès lors que <strong>le</strong> suivi au travers des<br />
différents temps de la cure n’était pas mené dans la durée par une équipe « référente ». C’est<br />
au travers de ces aspects de la problématique du soin auprès de femmes alcoolo dépendantes<br />
que j’établis un lien entre mon exercice professionnel antérieur et mon expérience actuel<strong>le</strong><br />
d’étudiant en soins infirmiers.<br />
Afin de développer cette recherche, j’invite <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur à découvrir l’étayage théorique auquel<br />
je me suis référé, ainsi que <strong>le</strong>s moyens utilisés par l’infirmier et l’équipe pluridisciplinaire<br />
pour contourner <strong>le</strong>s nombreux écueils qui jalonnent <strong>le</strong> parcours thérapeutique de ces patientes.<br />
J’aborderai au fil de ce travail, <strong>le</strong>s concepts suivants :<br />
Les représentations socia<strong>le</strong>s en lien avec l’alcoolisme féminin.<br />
L’estime de soi.<br />
La place à donner au « temps » dans <strong>le</strong> parcours de soins et dans la post-cure.<br />
La relation thérapeutique et <strong>le</strong> positionnement professionnel dans l’ac<strong>com</strong>pagnement<br />
effectué par l’infirmier auprès de femmes alcoolo dépendantes durant la cure.<br />
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Ce constat de terrain m’a amené à formu<strong>le</strong>r la question préliminaire de ce travail.<br />
C/ Question préliminaire :<br />
« Le manque de temps d’élaboration psychique des femmes alcoolo dépendantes durant<br />
la cure en alcoologie, ne constitue t-il pas un frein pour qu’el<strong>le</strong>s parviennent à retrouver<br />
une entière liberté face à l’alcool ? ».<br />
II/ Phase exploratoire :<br />
Afin d’étayer l’objet de ma recherche, j’ai utilisé pour mon travail deux orientations :<br />
Dans un premier temps, bibliographique, par des <strong>le</strong>ctures d’auteurs proposant des éclairages<br />
différents et <strong>com</strong>plémentaires (sociologique, psychologique, médical) sur la question de la<br />
maladie alcoolique et plus spécifiquement de l’alcoolisme féminin.<br />
Dans un second temps, j’ai effectué un entretien semi directif auprès d’un médecin alcoologue<br />
exerçant dans un Centre de Soins d'Ac<strong>com</strong>pagnement et de Prévention en Addictologie<br />
(CSAPA).<br />
A/ Bibliographie :<br />
Plusieurs ouvrages et sites Internet m’ont permis d’étayer mes recherches sur la maladie<br />
alcoolique et sur <strong>le</strong>s caractéristiques de l’alcoolisme féminin. J’ai effectué ce travail avec une<br />
grande curiosité, et ai pris <strong>le</strong> parti de la multi-référentialité.<br />
L’Alcoolisme :<br />
Définition et classification :<br />
Deux grandes synthèses cliniques, l’une établie par Pierre Fouquet en France (1951) et l’autre<br />
par E.M Jellinek aux Etats-Unis (1960) vont faire naître différentes définitions de<br />
l’alcoolisme.<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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E.M Jellinek définit l’alcoolisme <strong>com</strong>me : « Tout usage de boissons alcooliques qui cause<br />
quelques dommages à l’individu, à la société ou aux deux ». 1<br />
Il liste différents types d’alcoolisme dont deux sont à distinguer en particulier :<br />
- L’alcoolisme gamma qui recouvre <strong>le</strong>s situations ou <strong>le</strong> sujet qui boit ne peut se contrô<strong>le</strong>r,<br />
buvant alors jusqu’à l’ivresse. La personne concernée peut s’abstenir mais el<strong>le</strong> ne peut limiter<br />
sa consommation quand el<strong>le</strong> décide de boire.<br />
- L’alcoolisme delta où ce qui prédomine, est l’impossibilité de s’abstenir malgré un possib<strong>le</strong><br />
contrô<strong>le</strong> de sa consommation quotidienne. Cela s’ac<strong>com</strong>pagne d’une augmentation de la<br />
tolérance.<br />
Ce type d’alcoolisme serait <strong>le</strong> plus répandu dans un pays <strong>com</strong>me la France, où la<br />
consommation d’alcool pendant <strong>le</strong> repas est chose norma<strong>le</strong>.<br />
L’intérêt de ce fait est de mettre l’accent sur la dimension socia<strong>le</strong> de l’alcoolisme qui s’avère<br />
liée aux habitudes de consommation d’un pays.<br />
Fouquet, de son coté, définit l’alcoolisme de manière globa<strong>le</strong> <strong>com</strong>me : « La perte de la liberté<br />
de s’abstenir de boire de l’éthanol » 2 , mettant ainsi l’accent sur une caractéristique forte des<br />
malades alcooliques.<br />
A côté de cette définition, il met en avant trois facteurs qui entrent en interaction dans <strong>le</strong><br />
développement de la maladie alcoolique de quelqu’un : la personnalité, <strong>le</strong> produit et <strong>le</strong> milieu<br />
ou environnement de consommation. A ce propos <strong>le</strong> Docteur Claude Olivenstein résumait son<br />
approche de la toxi<strong>com</strong>anie <strong>com</strong>me « la rencontre d'un être humain, d'un produit donné, à un<br />
moment donné". 3<br />
Selon l’OMS : « Les alcooliques sont des buveurs excessifs dont la dépendance à l’égard de<br />
l’alcool conduit à une consommation responsab<strong>le</strong> d’un troub<strong>le</strong> mental ou physique décelab<strong>le</strong>,<br />
affectant <strong>le</strong> <strong>com</strong>portement, <strong>le</strong>s relations socia<strong>le</strong>s et familia<strong>le</strong>s ainsi que <strong>le</strong> statut économique<br />
du sujet ». 4<br />
1 Alcoolo-dépendance... addiction - une maladie <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xe http://www.ama.lu/addiction.php<br />
2 FOUQUET Pierre « Lettres aux Alcooliques» Edition PUF-1956-113pages.<br />
3 OLIVENSTEIN Claude, « Il n’y a pas de drogués heureux » 2dition Laffont 1977-329 pages.<br />
4 Dr PAPET Nathalie. Addictions Q45. Page 2<br />
http://pagesperso- orange.fr/senon/Documentation/te<strong>le</strong>chargement/2cyc<strong>le</strong>/modu<strong>le</strong>D/Les%20addictions.pdf<br />
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Selon <strong>le</strong> rapport sur la perspective d’organisation d’Etats Généraux de la lutte contre<br />
l’alcoolisme du 24 novembre 2005, la plupart des experts, des professionnels et des<br />
associations de malades, ont souhaité une formulation nouvel<strong>le</strong>. En effet, l’expression « lutte<br />
contre l’alcoolisme » <strong>le</strong>ur semb<strong>le</strong> une notion aujourd’hui à actualiser, en tenant <strong>com</strong>pte en<br />
particulier des concepts issus des conférences de consensus consacrées à cette problématique.<br />
Précisément <strong>le</strong> mot « alcoolisme » apparaît équivoque, puisqu’il regroupe sous un même<br />
vocab<strong>le</strong> <strong>le</strong>s <strong>com</strong>plications somatiques engendrées par l’abus d’alcool et un « phénomène<br />
<strong>com</strong>portemental » : <strong>le</strong> fait de consommer des boissons alcooliques en excès. Outre cette<br />
ambiguïté, <strong>le</strong> terme « alcoolisme » a aussi pour inconvénient majeur de passer sous si<strong>le</strong>nce la<br />
notion de « continuum » inhérente à la consommation d’alcool.<br />
En effet trois types de consommation d’alcool peuvent être individualisés :<br />
- l’usage.<br />
- l’usage nocif.<br />
- la dépendance.<br />
L’usage, l’usage nocif et la dépendance : une définition centrée sur <strong>le</strong> <strong>com</strong>portement<br />
individuel :<br />
Depuis quelques années, <strong>le</strong>s concepts d’usage, d’usage nocif et de dépendance 5 se<br />
développent, indépendamment de la substance prise en <strong>com</strong>pte. Ce courant porté par Reynaud<br />
M. et Parquet P-J, met en avant <strong>le</strong> <strong>com</strong>portement d’addiction en cas de dépendance plus que <strong>le</strong><br />
caractère licite ou illicite du produit, toutes <strong>le</strong>s substances étant regroupées sous <strong>le</strong> vocab<strong>le</strong> de<br />
substances psycho actives. Le Dr Jean Reynaud nous dit à ce propos : « Le toxique, c’est ce<br />
que l’Alcool va faire de l’Homme ; <strong>le</strong> psychotrope, c’est ce que l’Homme fait de l’Alcool 6 ».<br />
Caractéristiques de l'alcoolisme féminin<br />
On estime que l'alcoolisme féminin correspond à 25-30% des cas d'alcoolisme en France. Il est<br />
décrit dans sa forme <strong>com</strong>me plus solitaire et moins social que chez l'homme (moins de<br />
5 Reynaud M. et Parquet P.-J, Les personnes en difficulté avec l’alcool, page 37, Ed° CFES, 1999 180 pages<br />
6 Reynaud M. et Parquet P.-J, Les personnes en difficulté avec l’alcool, page 37, Ed° CFES, 1999 180 pages<br />
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phénomène d'entraînement, non valorisé socia<strong>le</strong>ment). Le caractère essentiel de l'alcoolisme<br />
féminin est d'être un alcoolisme caché. Cette clandestinité referme <strong>le</strong> cerc<strong>le</strong> vicieux de l'abandon<br />
et de la solitude secrète de l'âme. Les agents stresseurs sont partout ; ce que cherche l'alcoolique,<br />
par tous <strong>le</strong>s moyens et surtout sans demander de l'aide et dans un temps record, c'est diminuer<br />
ses stress qui deviennent insupportab<strong>le</strong>s. Il est certain qu'el<strong>le</strong> veut faire baisser <strong>le</strong> spectre de<br />
la mémoire immédiate et ne plus penser. La malade cherche à dormir sans faire aucun rêve, et<br />
surtout dormir <strong>le</strong> plus longtemps possib<strong>le</strong> croyant qu'au réveil <strong>le</strong> monde sera différent, qu'el<strong>le</strong><br />
sera enfin libre de penser sans stress, sans aucune anxiété, retrouvant son narcissisme, et faisant<br />
disparaître sa dépression, retrouvant ainsi <strong>le</strong>s mécanismes de défenses contre <strong>le</strong> désir de mourir<br />
et <strong>le</strong>s traumatismes infanti<strong>le</strong>s.<br />
Si on considère, de façon très généra<strong>le</strong>, une conduite d'alcoolisation <strong>com</strong>me tentative d'auto<br />
guérison d'un certain nombre de problèmes pour un individu donné ; la recherche d'oubli et de<br />
sédation des angoisses par l'alcool est fréquemment retrouvé chez <strong>le</strong>s femmes (bien que non<br />
exclusive). C'est l'effet toxi<strong>com</strong>aniaque avec utilisation d'alcool fort préférentiel (whisky par<br />
exemp<strong>le</strong>).<br />
Ce mode d'alcoolisation est souvent cyclique, paroxystique, très dépendant du niveau<br />
d'anxiété du sujet. D' après la classification d’Ades et Lejoyeux, « 30% des cas d'alcoolisme<br />
féminin sont dit secondaires à un problème psychiatrique (troub<strong>le</strong>s graves de la personnalité) » 7 ,<br />
on par<strong>le</strong> encore d'alcoolisme névrotique, dans une part plus importante que chez l'homme.<br />
C'est dans ces situations particulières où l'alcoolisation est synonyme<br />
d'autodestruction que <strong>le</strong>s soignants sont constamment mis à l'épreuve pour trouver et redéfinir<br />
l'attitude juste et la distance correcte, tant ces femmes cherchent à échapper à toute emprise<br />
relationnel<strong>le</strong>.<br />
On observe deux pics de fréquence :<br />
Le premier chez la femme jeune.<br />
Le deuxième à la période de la ménopause (période de vulnérabilité), au départ des<br />
enfants avec parfois révélation d'une conjugopathie sous jacente.<br />
7 ADES J et LEJOYEUX M, « Médecine et psychothérapie, alcoolisme et psychiatrie »-Edition Masson-Paris1997-2003<br />
page 43.<br />
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Représentations socia<strong>le</strong>s sur l'alcoolisme féminin :<br />
Les origines :<br />
Pour Sidsel Eriksen (1999), « <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la femme sobre qui se contrô<strong>le</strong> est une construction<br />
délibérée de la société victorienne pour contrebalancer cette hausse de la consommation<br />
d'alcool, la femme prenant en charge <strong>le</strong> devoir de préserver la société. » 8 Dans certaines<br />
circonstances, la consommation d'alcool des femmes a ainsi été considérée <strong>com</strong>me un danger<br />
pour la famil<strong>le</strong>. Ce fut <strong>le</strong> cas au début du sièc<strong>le</strong> en Ang<strong>le</strong>terre, où il lui fut attribuée à tort la<br />
responsabilité d'un fort taux de mortalité infanti<strong>le</strong> dans certaines vil<strong>le</strong>s. Ainsi, alors que <strong>le</strong><br />
fait de boire pour <strong>le</strong>s hommes est symbo<strong>le</strong> de force, de vitalité et de virilité, la sobriété<br />
devient une expression de la féminité, de la pureté et de la sécurité.<br />
Aujourd'hui :<br />
Le regard des autres et de l'entourage sur cette femme qui ose boire, avec la réprobation<br />
socia<strong>le</strong> qui en résulte, fait que <strong>le</strong> ressenti de culpabilité et de honte est encore plus intense<br />
chez la femme malade de l'alcool. Cette stigmatisation socia<strong>le</strong> est bien évidemment un<br />
facteur supplémentaire à l'origine du <strong>com</strong>portement de déni et/ou de banalisation des<br />
conduites d'alcoolisations féminines. Le déni <strong>com</strong>me presque obligatoire dans la première<br />
rencontre avec un tiers (parfois déni en miroir avec des contre attitudes négatives et préjugés<br />
du tiers).<br />
La femme alcoolique et la dépression :<br />
A la différence des hommes, la femme alcoolique est fréquemment sujette à dépression. Près<br />
de 50 % des femmes alcooliques ont fait au moins une tentative de suicide. Certaines femmes<br />
semb<strong>le</strong>nt plus vulnérab<strong>le</strong>s, notamment cel<strong>le</strong>s appartenant à la tranche des 35-49 ans,<br />
célibataires , divorcées, ayant un niveau scolaire d’études supérieur.<br />
8 SIDSEL ERIKSEN, « L’alcool donne-t-il un genre? » Cairn.info www.cairn.info/Artic<strong>le</strong>.php?Artic<strong>le</strong>:TGS_015_0141<br />
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Eclairage psychanalytique sur <strong>le</strong> sens des conduites d’alcoolisation chez la femme :<br />
L'approche psychanalytique <strong>com</strong>prend l'alcoolisation <strong>com</strong>me « un acte symptôme » c'est à dire, «<br />
dévoilant une carence dans l'élaboration psychique et un défaut de symbolisation, <strong>com</strong>pensés<br />
par un agir de qualité <strong>com</strong>pulsive visant ainsi à réduire par <strong>le</strong> chemin <strong>le</strong> plus court la<br />
dou<strong>le</strong>ur psychique» 9 . Le rô<strong>le</strong> de traumatismes précoces survenus avant l'acquisition du langage<br />
et non accessib<strong>le</strong> au souvenir, renvoient à ces moments initiaux de la vie psychique, dans <strong>le</strong>s<br />
premières relations mère-enfant où il y aurait eu une fail<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> processus d'attachement.<br />
Ces traumatismes précoces font que souffrances physiques et psychiques sont Intimement<br />
mêlées (<strong>com</strong>me indifférenciées).<br />
De fait, l'approche thérapeutique de cette souffrance dans ces conduites graves<br />
d'autodestruction par l'alcool, passe par la restauration du corps.<br />
Seul témoigne de cette incapacité à se souvenir, la répétition de <strong>com</strong>portements de<br />
mise en danger physique (alcoolisations massives, <strong>com</strong>portements sexuels à risque<br />
etc.) : c'est la répétition <strong>com</strong>me mémoire. De façon paradoxa<strong>le</strong>, cette mise en danger<br />
dans <strong>le</strong>s situations d'alcoolisations, fait appel aux limites du corps et à la notion de pulsion<br />
anarchiste. C'est alors une mise en danger <strong>com</strong>me tentative<br />
de reprendre la maîtrise de sa vie (et non plus la subir), quelque soit <strong>le</strong> prix à<br />
payer. Cet échappement à l'emprise se retrouve dans la pratique clinique avec la patiente<br />
alcoolique (plus qu'avec l'homme alcoolique) : échapper à l'emprise thérapeutique.<br />
Les problèmes de santé associés à l’alcoolisme féminin 10 :<br />
Les femmes sont plus vulnérab<strong>le</strong>s que <strong>le</strong>s hommes face à l’alcool :<br />
A âge et poids égaux et pour une même quantité de produit ingéré, l'alcoolémie de la femme<br />
est supérieure à cel<strong>le</strong> de l'homme. L'explication de ce phénomène provient de l'enzyme<br />
impliquée dans <strong>le</strong> métabolisme de l'alcool qui présente une activité moindre chez la femme.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, la quantité d'eau dans <strong>le</strong> corps de la femme étant plus faib<strong>le</strong>, la concentration de<br />
l'alcool dans <strong>le</strong>s tissus et dans <strong>le</strong> sang s'effectue plus rapidement que chez l'homme. Les<br />
fluctuations des hormones ovariennes durant <strong>le</strong> cyc<strong>le</strong> menstruel affectent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong><br />
métabolisme de la substance : la prise de contraceptifs oraux et la ménopause augmentent la<br />
9 MAC DOUGALL Joyce, « Plaidoyer pour une certaine anormalité », Paris, Gallimard, 1978, p. 162<br />
10 Sources O.M.S et O.F.D.T http://araps.free.fr/CONFERENCES/alcoolismeaufeminin.pdf<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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vulnérabilité de la femme face à ce produit, potentialise <strong>le</strong> risque de cancer du sein et peut être<br />
source de stérilité.<br />
Pour une même consommation journalière d'alcool, la cirrhose apparaît plus rapidement chez<br />
la femme que chez l'homme. Un plus grand nombre de femmes alcooliques que d'hommes<br />
alcooliques meurent de cirrhose du foie sans pour autant que <strong>le</strong>s causes en soient élucidées.<br />
Les femmes, l’alcool et la grossesse :<br />
Une consommation modérée d'alcool, de l'ordre de deux à trois verres par jour, génère un<br />
risque pour <strong>le</strong> développement de l'enfant : accouchements prématurés, poids de naissance plus<br />
faib<strong>le</strong> (de 80 à 160 grammes en moyenne), nombre d'anomalies crânio-facia<strong>le</strong>s <strong>com</strong>parab<strong>le</strong>s à<br />
cel<strong>le</strong>s observées dans <strong>le</strong> syndrome d'alcoolisme foetal, et surtout retard dans <strong>le</strong> développement<br />
intel<strong>le</strong>ctuel et neurologique. Une consommation importante d'alcool, d'au moins 100 grammes<br />
d'alcool par jour, pendant toute la durée de la grossesse, expose l'enfant à un risque é<strong>le</strong>vé (30<br />
à 40%) de syndrome d'alcoolisme foetal. L'alcoolisation au cours des deuxième et troisième<br />
trimestres de la grossesse affecte la formation du système nerveux. L'arrêt total de<br />
consommation d'alcool permet d'éviter la formation d'anomalies. Lorsqu'une femme donne<br />
naissance à un enfant présentant un syndrome d'alcoolisme foetal, pour <strong>le</strong>s grossesses<br />
suivantes si el<strong>le</strong> reste abstinente, il n'y a aucun danger pour l'enfant à venir.<br />
B/ Entretien semi directif<br />
Afin d’approfondir mon enquête, je suis allé à la rencontre d’un professionnel exerçant dans<br />
<strong>le</strong> champ de l’alcoologie et des conduites addictives ; il s’agit d’un médecin alcoologue<br />
responsab<strong>le</strong> du Csapa de l’Association Méditerranéenne de Prévention et de Traitement des<br />
Addictions (A.M.P.T.A) situé à Aubagne. L’entretien que j’ai réalisé avaient pour objectif de<br />
recueillir ses réf<strong>le</strong>xions et ses ressentis autour de la question des représentations socia<strong>le</strong>s liées<br />
à l’alcoolisme féminin, du lien pouvant exister entre dépression et alcoolisme féminin, ainsi<br />
que de la prise en <strong>com</strong>pte durant la cure thérapeutique de la question du temps <strong>com</strong>me facteur<br />
d’élaboration psychique de ses patientes.<br />
Choix de l’outil : questionnaire <strong>com</strong>posé de six questions ouvertes.<br />
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Thèmes abordés : problématique de l’alcoolo dépendance au féminin, et de la prise en charge<br />
infirmière.<br />
Objectifs : <strong>com</strong>prendre la problématique féminine de l’addiction à l’alcool, <strong>com</strong>prendre ce<br />
qui est en jeu dans la relation soignant/soigné, recueillir des informations sur <strong>le</strong>s consultations<br />
infirmières en alcoologie.<br />
Résultats :<br />
Dans un premier temps, l’expérience clinique de mon interlocuteur m’a permis de mieux<br />
<strong>com</strong>prendre <strong>le</strong>s caractéristiques de l’alcoolisme féminin, dans la fonction qu’il prend auprès<br />
de nombreuses femmes et dans ce qu’il vient masquer de souffrances psychiques liées dans la<br />
plupart des cas à un syndrome dépressif antérieur aux conduites addictives. Il m’a renseigné<br />
sur <strong>le</strong> « profil » de ces femmes, présentant <strong>le</strong> plus souvent des carences affectives graves et<br />
des épisodes de maltraitance issues de l’enfance, ainsi que sur <strong>le</strong>s phénomènes de résistances<br />
mis en place par ce public (mais aussi par certains soignants) lors de la première demande de<br />
soins. Il m’a fait <strong>com</strong>prendre l’enjeu des représentations socia<strong>le</strong>s et de la pression de<br />
l’environnement dans cette problématique, et la nécessité d’inscrire notre action de<br />
professionnels de la Santé dans un parcours incluant nécessairement la question du temps. De<br />
plus, sa réf<strong>le</strong>xion s’est orientée vers l’intérêt de mener et de renforcer au quotidien un travail<br />
en réseau auprès des différents partenaires intervenants dans la prise en charge. Sur cette<br />
question, il a pu formu<strong>le</strong>r ses difficultés pour réaliser cela, et regretter un manque de<br />
formation des professionnels oeuvrant dans <strong>le</strong>s services de soins généraux et organisants des<br />
sevrages hospitaliers. Enfin, il a mis en relief un manque de volonté des décideurs pour la<br />
mise en place de moyens qui permettrait de rendre l’ac<strong>com</strong>pagnement thérapeutique plus<br />
efficient (consultations IDE, création d’équipes mobi<strong>le</strong>, consultations psychiatriques et<br />
soutien psychologique, travail avec <strong>le</strong>s famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s proches).<br />
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Analyse du questionnaire :<br />
. La problématique de l’alcoolisme féminin et à différencier de l’alcoolisme masculin en ce<br />
qu’il s’ancre sur un terrain dépressif et non dans une recherche d’appartenance à un groupe<br />
social et à une culture donnée.<br />
. Les moyens à mettre en œuvre pour la réalisation d’une cure en alcoologie ne peuvent être<br />
efficaces qu à la condition d’y introduire la notion de « temps » et de relais avec <strong>le</strong>s différents<br />
acteurs du réseau de soins.<br />
. La formation des professionnels de santé reste encore trop insuffisante pour accueillir <strong>le</strong>s<br />
femmes alcoolo dépendantes dans toute <strong>le</strong>ur singularité, évaluer <strong>le</strong>urs besoins réels, analyser<br />
finement <strong>le</strong>s situations exposées, élaborer un schéma thérapeutique dans une dimension<br />
holistique de la patiente, et trouver un positionnement professionnel adéquat dans la relation<br />
d’aide (par exemp<strong>le</strong> : « trouver la juste distance thérapeutique»).<br />
. Les principa<strong>le</strong>s difficultés rencontrées avec ces femmes sont de deux ordres :<br />
Le discours lié à l’organisation matériel<strong>le</strong> et familia<strong>le</strong> faisant obstac<strong>le</strong> à un sevrage en milieu<br />
hospitalier, laissant apparaître <strong>le</strong>s stratégies d’évitement et <strong>le</strong>s phénomènes de résistances.<br />
Le rapport entretenu par ces femmes avec <strong>le</strong> produit alcool, considérant <strong>le</strong>urs consommations<br />
<strong>com</strong>me un alcoolisme thérapeutique.<br />
. Le facteur facilitant l’entrée dans une démarche de soins apparaît sous la forme d’un<br />
jumelage entre la dépendance physique et psychique. Les femmes intègrent mieux <strong>le</strong><br />
programme thérapeutique par <strong>le</strong> biais du somatique pour ensuite mettre en mots <strong>le</strong>urs<br />
souffrances psychologiques et percevoir l’intérêt de la paro<strong>le</strong> et de ses effets.<br />
. La reprise des consommations durant <strong>le</strong> temps de la post-cure n’est en aucun cas un échec<br />
dans <strong>le</strong> parcours de soins, bien au contraire el<strong>le</strong> permet de revenir sur des difficultés qui ont<br />
été masquées et n’ont pas étaient suffisamment travaillées ; très souvent il s’agit de difficultés<br />
à se saisir d’une certaine forme de liberté et d’autonomie retrouvées.<br />
Cette analyse m’a permis de dégager la question de départ de ce travail de fin d’études.<br />
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III/ QUESTION DE DEPART :<br />
« Les difficultés de prise en <strong>com</strong>pte du temps d’élaboration psychique des patientes<br />
alcoolo dépendantes durant <strong>le</strong>ur parcours de soins par <strong>le</strong>s infirmiers et <strong>le</strong>s équipes<br />
pluridisciplinaires, ne constituent t-el<strong>le</strong> pas un obstac<strong>le</strong> à l’aboutissement de <strong>le</strong>urs prises<br />
en charge thérapeutique? ».<br />
IV/ CADRE LEGISLATIF :<br />
• Concernant l'alcool * 11<br />
L'alcool est une drogue léga<strong>le</strong> dont la production, <strong>le</strong> <strong>com</strong>merce, la distribution et la<br />
consommation sont rég<strong>le</strong>mentés.* « Le <strong>com</strong>merce et la distribution des boissons<br />
alcoolisées sont rég<strong>le</strong>mentés en France depuis plusieurs sièc<strong>le</strong>s, principa<strong>le</strong>ment depuis que ces<br />
boissons sont taxées par l'Etat. Les textes législatifs concernant <strong>le</strong>s boissons alcoolisées<br />
apparaissent dans de nombreux Codes dont : <strong>le</strong> Code Rural, <strong>le</strong> Code du Commerce, <strong>le</strong> Code<br />
Général des Impôts et en partie <strong>le</strong> Code de la Santé Publique pour tout ce qui concerne la<br />
production, l'emballage, l'étiquetage, <strong>le</strong> transport et la taxation. Le Code de la Santé<br />
Publique, <strong>le</strong> Code de la Route, <strong>le</strong> Code Pénal et <strong>le</strong> Code du Travail pour tout ce qui<br />
concerne la distribution des boissons alcoolisées, l'ordre public, la lutte contre<br />
l'alcoolisme, et la protection des mineurs. »<br />
• Concernant la lutte contre la drogue et la toxi<strong>com</strong>anie * 12<br />
Le plan quinquennal de lutte contre <strong>le</strong>s drogues illicites, <strong>le</strong> tabac et l'alcool a été lancé<br />
<strong>le</strong> 26 juil<strong>le</strong>t 2004 pour la période 2004-2008. Il <strong>com</strong>porte neuf objectifs : « prévenir <strong>le</strong>s<br />
consommations, responsabiliser <strong>le</strong>s acteurs, développer l'information, améliorer la prise en<br />
charge sanitaire, rétablir la portée de la loi, mobiliser <strong>le</strong> dispositif d'observation et de<br />
recherche, recentrer l'action internationa<strong>le</strong> de la France, renforcer la coopération<br />
interministériel<strong>le</strong> et évaluer <strong>le</strong>s politiques conduites. Il constitue l'armature de la troisième<br />
priorité de l'Etat en matière de santé publique.»<br />
11 Sources Internet : www.membres.lycos.fr/caat/loi/alcool.htm<br />
12 Ibidem<br />
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• Les dispositifs sanitaires<br />
- 13 (circulaire relative à l'organisation du dispositif de prise en charge et de soins en<br />
addictologie (annexe n ° 2)<br />
- 14 Décret des Centres de Soins d'Ac<strong>com</strong>pagnement et de Prévention en Addictologie<br />
(annexe n°3)<br />
- Les Centres de Cure Ambulatoire en alcoologie<br />
- Les centres médicaux spécialisés<br />
- Les équipes de liaisons<br />
V/ CADRE CONCEPTUEL<br />
A) 1 er CONCEPT : La relation thérapeutique :<br />
La relation thérapeutique est la pierre angulaire de la profession infirmière. Son objectif<br />
premier est de favoriser la santé et <strong>le</strong> bien-être des patients. Pour établir et cultiver cette<br />
importante relation, l’infirmier fait appel à ses connaissances et <strong>com</strong>pétences professionnel<strong>le</strong>s<br />
ainsi qu’à sa <strong>com</strong>passion. Les rapports qu’il tisse avec ses patients sont fondés sur la<br />
confiance, <strong>le</strong> respect, l’empathie, l’intimité professionnel<strong>le</strong> et l’emploi judicieux du pouvoir<br />
qu’il détient au sein de la relation.<br />
L’Alliance thérapeutique :<br />
Le terme <strong>le</strong> plus usuel est celui de relation thérapeutique. Si une relation est un rapport qui lie<br />
un objet ou une personne à une autre, cela implique une notion de dépendance de l'un par<br />
rapport à l'autre, notion de dépendance qui apparaît très présente dans la relation thérapeute-<br />
13<br />
Ibidem<br />
14 Ibidem<br />
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patient. Par rapport à ce contexte de dépendance, la notion d'alliance est plus neutre. C'est un<br />
acte par <strong>le</strong>quel deux personnes s'allient et contractent un engagement réciproque. Cet acte<br />
semb<strong>le</strong> effectivement plus approprié à ce que <strong>le</strong> soignant cherche à établir avec ses patients.<br />
Des recherches ont permis de mettre en évidence l’Alliance thérapeutique <strong>com</strong>me pré requis<br />
pour <strong>le</strong> travail thérapeutique mais aussi principal vecteur du profil de changement dans la<br />
thérapie. La relation thérapeutique est vécue <strong>com</strong>me très inquiétante par la femme en difficulté<br />
avec l'alcool. Tout traitement est perçu <strong>com</strong>me insupportab<strong>le</strong>, car supposant une certaine emprise<br />
de la part du soignant. Cela doit nous amener à ajuster encore plus que de coutume notre matière<br />
d'être et de faire dans l'ac<strong>com</strong>pagnement de ces femmes, par l'empathie, <strong>le</strong> regard porté,<br />
l'affiliation nécessaire, alors que <strong>le</strong> lien thérapeutique est souvent mis à mal.<br />
Cela présuppose une prise en charge globa<strong>le</strong> <strong>com</strong>prenant : un vo<strong>le</strong>t médical, un vo<strong>le</strong>t<br />
psychologique, un vo<strong>le</strong>t social et un vo<strong>le</strong>t associatif. Cette prise en charge s'inscrit idéa<strong>le</strong>ment<br />
dans <strong>le</strong> cadre d'un travail en réseau.<br />
Attributs :<br />
L'empathie :<br />
Selon <strong>le</strong> psychologue Carl Rogers, « l’empathie consiste à saisir avec autant d’exactitude que<br />
possib<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s références internes et <strong>le</strong>s <strong>com</strong>posantes émotionnel<strong>le</strong>s d’une autre personne et <strong>le</strong>s<br />
<strong>com</strong>prendre <strong>com</strong>me si l’on était cette autre personne 15 ». Cette relation est principa<strong>le</strong>ment<br />
utilisée dans <strong>le</strong> cadre des démarches de soins afin de <strong>le</strong>s personnaliser. El<strong>le</strong> vise <strong>le</strong> patient et (ou)<br />
sa famil<strong>le</strong> et fait appel à un inconditionnel de la relation : l’ac<strong>com</strong>pagnement du patient dans<br />
la globalité de son être sans à priori et sans jugement de va<strong>le</strong>ur.<br />
Le positionnement professionnel :<br />
La souffrance en alcoologie est quotidienne, cel<strong>le</strong> des soignants existe. En effet, au-delà de l'acte<br />
de soin spécifique à l'alcoologie, il existe une dimension humaine qui interfère sur la relation du<br />
soignant avec <strong>le</strong> patient. Choisir d'intervenir en alcoologie c'est accepter de rencontrer des<br />
émotions vio<strong>le</strong>ntes et de faire un effort pour <strong>le</strong>s surmonter. A l'hôpital, chaque soignant est<br />
fréquemment appelé auprès d'un patient en difficulté avec sa consommation d'alcool. Les malades<br />
15 TOURNEBISE, Thierry : <strong>le</strong>s pièges de l’empathie, <strong>le</strong>s documents en ligne Novembre 2000,<br />
http://www.maieusthesie.<strong>com</strong>/nouveautes/artic<strong>le</strong>/empathie.htm<br />
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alcooliques peuvent être des miroirs de la vie de chacun puisque <strong>le</strong> soignant et <strong>le</strong> patient font<br />
partie de la même culture. Faire acte de soins à <strong>le</strong>ur égard peut réactiver des traumatismes<br />
mettant en difficulté <strong>le</strong> soignant. L'infirmier a lui aussi une histoire avec l'alcool, c'est<br />
pourquoi, intervenir dans un soin auprès d'une personne alcoolique impose de s'interroger sur sa<br />
propre relation au produit. Ne pas (re)connaître ses propre relations avec l'alcool peut induire<br />
des <strong>com</strong>portements inadaptés : culpabilisation, dénégation de la souffrance.<br />
De surcroît, pour <strong>le</strong>s soignants, l'alcoolisme féminin véhicu<strong>le</strong> sans conteste une image<br />
dégradante de la femme et reste encore un sujet tabou. Ces soignants, en majorité des femmes,<br />
seraient-el<strong>le</strong>s el<strong>le</strong>s même sous l'emprise d'un effet « miroir » <strong>le</strong>s renvoyant consciemment et<br />
inconsciemment à la question de <strong>le</strong>ur féminité, de <strong>le</strong>ur fonction de mère et de <strong>le</strong>ur image de soi ?<br />
Cet alcoolisme, bien plus stigmatisé que pour l'homme, va avoir pour effet de convoquer <strong>le</strong><br />
soignant dans sa dimension personnel<strong>le</strong> et affective. Il s'agira alors pour <strong>le</strong> soignant,<br />
d'envisager la relation thérapeutique par une prise en <strong>com</strong>pte de <strong>le</strong>viers pouvant produire des<br />
effets thérapeutiques, <strong>le</strong>viers tels que la congruence, <strong>le</strong> transfert, <strong>le</strong> contre-transfert.<br />
La congruence :<br />
La CONGRUENCE OU AUTHENTICITE est, d’après Carl ROGERS, la première des trois<br />
conditions pour favoriser un changement thérapeutique… « Ceci veut dire que <strong>le</strong> ou la<br />
thérapeute ne refuse pas de considérer <strong>le</strong>s sentiments qui cou<strong>le</strong>nt en lui sur <strong>le</strong> moment et qu’il<br />
est disposé à exprimer et à être ouvert à n’importe quel sentiment persistant qui existe dans la<br />
relation, cela veut dire éviter la tentation de se cacher derrière un masque de<br />
professionnalisme 16 ».<br />
La congruence exige, avant tout, que l’infirmier soit un individu psychologiquement bien<br />
développé et intégré, c'est à dire, suffisamment 'entier' (ou 'guéri') et en contact avec luimême.<br />
Cela signifie entre autre: oser reconnaître ses imperfections et ses vulnérabilités,<br />
accepter aussi bien <strong>le</strong>s parties positives que négatives de soi-même avec une certaine<br />
indulgence, être capab<strong>le</strong> d'ouverture sans défense à l'égard de ce qui vit en soi et pouvoir<br />
entrer en contact avec, avoir une solide identité et un sens suffisamment affirmé de sa<br />
16 ROGERS Carl «Le développement de l’Approche Centrée sur la Personne » 1986. Approche Centrée sur la Personne. Pratique et<br />
recherche 2008/2 (n° 8) 92 pages<br />
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<strong>com</strong>pétence, être capab<strong>le</strong> de fonctionner efficacement dans des relations personnel<strong>le</strong>s et<br />
intimes sans qu'il y ait interférence de ses propres problèmes personnels. On peut considérer<br />
la connaissance de soi et un moi fort <strong>com</strong>me <strong>le</strong>s pierres d'ang<strong>le</strong> de cette manière d'être.<br />
La congruence est en corrélation avec l'acceptation : il ne peut pas y avoir d'ouverture à<br />
l'égard de l'expérience du patient, s'il n'y a pas d'ouverture à l'égard de sa propre expérience.<br />
Et sans ouverture il ne peut pas y avoir d'empathie non plus.<br />
Pour <strong>le</strong> dire autrement: l’infirmier ne pourra jamais conduire <strong>le</strong> patient plus loin qu'il n'est allé<br />
lui-même en tant que personne. S’il désire entreprendre <strong>le</strong> diffici<strong>le</strong> chemin de<br />
l’ac<strong>com</strong>pagnement dans la relation thérapeutique, il doit se questionner sur ses propres<br />
capacités à gérer ses sentiments envers l’autre. Il doit en permanence interroger ses<br />
expériences et son vécu afin de mieux <strong>com</strong>prendre <strong>le</strong> message que lui envoie <strong>le</strong> patient :<br />
«Puis-je être assez fort en tant que personne pour exister séparé de l'autre? Puis-je respecter<br />
de manière résolue mes propres sentiments, mes propres besoins autant que <strong>le</strong>s siens? Puis-je<br />
m'approprier mes propres sentiments et, s'il <strong>le</strong> faut, <strong>le</strong>s exprimer <strong>com</strong>me quelque chose qui<br />
m'est propre et qui est séparé de ses sentiments à lui? Suis-je assez fort dans mon propre état<br />
de séparation pour ne pas être déprimé par sa dépression, effrayé par sa peur ou englouti par<br />
sa dépendance ? Mon moi intérieur est-il assez hardi pour réaliser que je ne suis pas détruit<br />
par sa colère, ni submergé par son besoin de dépendance, ni asservi par son amour, mais que<br />
j'existe de manière séparée de lui avec des sentiments et des droits en propre? Lorsque je peux<br />
librement sentir cette force d'être une personne séparée, alors je trouve que je peux me laisser<br />
al<strong>le</strong>r plus profondément dans la <strong>com</strong>préhension et dans l'acceptation de mon patient parce que<br />
je n'ai pas peur de me perdre moi-même » 17 .<br />
Le transfert :<br />
II s'agit de la projection inconsciente par un patient de réactions affectives sur un soignant. On<br />
distingue deux types de transferts :<br />
Le transfert positif : <strong>le</strong> contenu affectif et émotionnel fait référence à des situations agréab<strong>le</strong>s<br />
qui entraîne une relation et une <strong>com</strong>munication excel<strong>le</strong>nte ayant <strong>le</strong> pouvoir de faire accepter <strong>le</strong>s<br />
soins au patient.<br />
17 ROGERS Carl - Extrait du "Développement de la personne", éd. Dunod<br />
Source Internet - Traduction E.L. Herbert<br />
http://www.unpsy.fr/relation_d_aide.html<br />
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Le transfert négatif : <strong>le</strong> contenu affectif et émotionnel s'oppose à la position du soignant,<br />
entraînant des relations tendues, hosti<strong>le</strong>s, voire agressives.<br />
Le contre-transfert :<br />
C'est la réaction affective à la personnalité du malade en rapport avec la sensibilité inconsciente<br />
du soignant. La relation que vit <strong>le</strong> soignant <strong>le</strong> ramène à des situations vécues ou fantasmées de<br />
son histoire. L'écueil relationnel s'exerce lorsque <strong>le</strong> contre-transfert empêche <strong>le</strong> soignant de<br />
trouver un positionnement juste avec <strong>le</strong> patient. Il peut alors se laisser al<strong>le</strong>r à des débordements<br />
affectifs voire de l'acharnement thérapeutique, ou à l'inverse, avoir une attitude de fuite ou de<br />
rejet, et mettre en péril la qualité des soins. Il est évident que pour réussir <strong>le</strong> pari de<br />
l'ac<strong>com</strong>pagnement de la personne alcoolo dépendante, <strong>le</strong> soignant doit prendre conscience de<br />
cette dimension du contre-transfert, et de ses effets dans la relation thérapeutique.<br />
B/ 2 ème CONCEPT : L’ESTIME DE SOI<br />
Le concept d’estime de soi a été défini pour la première fois en 1890 par <strong>le</strong> psychologue<br />
américain W. JONES qui expliquait que « l’estime de soi se situe dans la personne et el<strong>le</strong> se<br />
définit par la cohésion entre ses aspirations et ses succès. 18 »<br />
S.FREUD, s’est aussi penché sur l’estime de soi et son rapport avec <strong>le</strong> narcissisme. D’autres<br />
auteurs ont cherché à donner une définition de ce qu’est l’estime de soi, mais tous ne sont pas<br />
d’accord et très clairs sur ce qu’el<strong>le</strong> est réel<strong>le</strong>ment. D’après la psychologue D. LAPORTE, «<br />
l’estime de soi se réfère à la va<strong>le</strong>ur que l’on se donne soi-même dans différentes sphères de<br />
notre vie 19 ».<br />
18 JONES William www.passerel<strong>le</strong>s-eje.info/.../dossier_suite_217_209_estime+soi+-+definition.html -<br />
19 LAPORTE Daniel<strong>le</strong> « Pour favoriser l'estime de soi des tout-petits » - Editeur : Hôpital Sainte Justine - 127 page Date de<br />
publication : 01/11/1998<br />
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Il s’agit de poser un jugement sur soi-même, sa va<strong>le</strong>ur et ses capacités, en s’appuyant sur une<br />
conscience et une connaissance relative de soi. L’estime de soi n’est pas statique, mais<br />
constitue un système dynamique à la fois stab<strong>le</strong>, permettant à la personne de se reconnaître<br />
d’un moment à l’autre, et permettant aussi aux autres personnes de la reconnaître, tout en<br />
étant relativement f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> et changeant, assurant ainsi à la personne la possibilité de s’adapter<br />
et d’évoluer en fonction des réalités et des besoins nouveaux. Dans <strong>le</strong> cas des femmes<br />
alcoolos dépendantes, l’estime de soi est mise à mal par la nature même de la problématique<br />
des consommations d’alcool et par <strong>le</strong> terrain pathologique sur <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong>s s’enracinent. La<br />
dépression invite l’alcoolisation, qui entraîne un déficit au niveau de la confiance en soi, de<br />
l’image de soi, et de l’amour de soi, ayant pour conséquences une perte de l’estime de soi et<br />
une ré-alcoolisation. Les patientes se retrouvent alors piégées dans un cerc<strong>le</strong> vicieux qui va<br />
conditionner <strong>le</strong>urs <strong>com</strong>portements. A terme, ce mécanisme va produire des phénomènes de<br />
résistances qui feront obstac<strong>le</strong>s à une demande d’aide et de soins. La dévalorisation est<br />
souvent tel<strong>le</strong>ment importante, qu’el<strong>le</strong> enferme la patiente dans une culpabilité et un sentiment<br />
de honte qui l’empêcheront d’entamer une démarche de soins et de penser <strong>le</strong> moindre<br />
changement. Durant la cure, <strong>le</strong> schéma thérapeutique devra tenir <strong>com</strong>pte de cette dimension<br />
de la pathologie sans quoi, à l’instar de la question du temps de l’élaboration psychique, <strong>le</strong><br />
parcours entrepris risque d’être <strong>com</strong>promis.<br />
VI/ La problématique :<br />
Le temps de l’élaboration psychique des patientes alcoolo dépendantes durant <strong>le</strong>urs parcours<br />
de soins<br />
Le dépressif vit un temps qui ne passe pas, sans plaisir, sans p<strong>le</strong>ins ni déliés. Il est ra<strong>le</strong>nti dans<br />
ses mouvements, dans sa pensée, dans ses opérations intel<strong>le</strong>ctuel<strong>le</strong>s, voit son avenir barré. Le<br />
futur l'inquiète tel<strong>le</strong>ment qu'il préfère ne pas y penser ; il n'a pas de futur lointain, sauf<br />
l'éternité. Il se tourne vers <strong>le</strong> passé qui prend des allures de remords et devient tout à fait<br />
stéri<strong>le</strong>. Le passé n'a de sens que quand il sert de tremplin pour l'avenir. Chez la personne<br />
souffrant de dépression, <strong>le</strong> passé prend l'allure d'un tremplin qui aurait été bloqué, sur <strong>le</strong>quel<br />
on ne peut pas sauter sans risquer de se léser une articulation ou un membre, avec<br />
l’impression de marcher négativement par rapport au temps.<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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Ce mécanisme de la pensée convoque l’impossibilité à effectuer <strong>le</strong>s deuils inhérents et<br />
nécessaires à la vie psychique de l’être humain. Au cours de ce travail, il y a une disparition<br />
de l’objet extérieur mais la persistance d’une forte représentation interne. C’est pourquoi, il<br />
est aussi diffici<strong>le</strong> à vivre pour ces femmes et qu’il est un problème aussi récurrent dans la<br />
problématique de l’alcoolo dépendance.<br />
Le deuil consiste à se séparer progressivement de la représentation de l’objet perdu. Cette<br />
élaboration nécessite un temps de mise en mots de vécus souvent douloureux, d’avancées et<br />
de régressions, de pertes de repères et de perte du contrô<strong>le</strong> de soi, mais aussi<br />
d’expérimentations et de nouvel<strong>le</strong>s sensations. Pour prendre en considération l’ensemb<strong>le</strong> de<br />
ces éléments, seul <strong>le</strong> temps de la maturation intérieure et celui de l’ac<strong>com</strong>pagnement des<br />
soignants, pourront être propices à un changement dans <strong>le</strong>s conduites addictives.<br />
Afin d’étayer et d’illustrer mon propos, j’ai souhaité développer cette problématique au<br />
travers de la question du temps durant la totalité du parcours de soins de ces patientes.<br />
La demande de soins :<br />
Il s’agit de la première étape de la cure en alcoologie. Dans la plupart des cas, el<strong>le</strong> est énoncée<br />
<strong>com</strong>me un s.o.s, par la patiente auprès de ses futurs thérapeutes, et se fait l’écho de la famil<strong>le</strong><br />
ou des proches devant <strong>le</strong>ur impuissance mais aussi <strong>le</strong>ur toute puissance à pouvoir et vouloir<br />
intervenir dans la maladie.<br />
Sous cette pression psychologique et parfois physique, la patiente va se présenter d’emblée<br />
<strong>com</strong>me objet de soins, <strong>com</strong>me subjectivement absente, plaquant un discours qui n’est pas <strong>le</strong><br />
sien concernant ses réel<strong>le</strong>s motivations à rechercher une guérison. Cette demande « brute et<br />
non incarnée » a pour effet de renforcer <strong>le</strong>s mécanismes de défense et <strong>le</strong>s stratégies<br />
d’évitement de la patiente vis à vis de sa maladie. Le déni de la pathologie est alors mis en<br />
évidence et constitue un premier écueil pour <strong>le</strong> soignant s’il n’introduit pas dans <strong>le</strong>s premiers<br />
entretiens la notion de temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique de la demande.<br />
L’objectif est de restituer à la malade alcoolique sa problématique avec <strong>le</strong> produit, ainsi que la<br />
place et la fonction que l’alcool prend dans sa vie quotidienne. En d’autres termes, ces<br />
premières rencontres doivent permettre à la patiente de formu<strong>le</strong>r une demande authentique la<br />
plaçant alors <strong>com</strong>me Sujet de soins et donnant dès lors une va<strong>le</strong>ur thérapeutique forte à cel<strong>le</strong>ci.<br />
Pour ce faire, <strong>le</strong> soignant doit se poser la question de sa place dans l’ac<strong>com</strong>pagnement<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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qu’il va pouvoir proposer : « où je me situe dans cette relation à l’autre, et quel<strong>le</strong>s stratégies<br />
thérapeutiques dois-je mettre en place ? ». Afin de ne pas répondre dans l’immédiateté d’une<br />
solution à apporter, sous peine de rejoindre la patiente « dans la bouteil<strong>le</strong> ! », <strong>le</strong> temps permet<br />
de poser <strong>le</strong>s termes d’une future alliance dans la relation soignant/soigné, en invitant la<br />
patiente à verbaliser ses difficultés, ses peurs et sa culpabilité dans un espace qui lui servira de<br />
« sas de dé<strong>com</strong>pression ». Le soignant sera alors amené à définir <strong>le</strong> cadre de son intervention<br />
en tenant <strong>com</strong>pte de son propre positionnement, afin de trouver une distance thérapeutique<br />
permettant un travail autour de la paro<strong>le</strong> donnée. Dans ces conditions, il doit envisager de<br />
trouver un étayage auprès de l’équipe avec laquel<strong>le</strong> il intervient, notamment en proposant des<br />
consultations psychologiques en parallè<strong>le</strong> de ses premiers entretiens. L’objectif de cette<br />
première étape est de permettre à la patiente d’expérimenter un rapport nouveau avec l’alcool<br />
en prenant conscience que malgré la souffrance que celui-ci engendre, el<strong>le</strong> peut tout de même<br />
continuer à vivre et <strong>com</strong>mencer à penser sa problématique par el<strong>le</strong>-même. Cela ne modifiera<br />
pas d’emblée ses conduites addictives mais lui permettra de formu<strong>le</strong>r sa demande de soins<br />
sous l’ang<strong>le</strong> de ses propres désirs. Ce travail rappel<strong>le</strong> que dans <strong>le</strong> domaine de la dépendance la<br />
réponse à l’urgence de la demande est rarement ce qui motive <strong>le</strong>s patientes à venir en<br />
consultation, hormis parfois, lorsqu’il s’agit d’une urgence médica<strong>le</strong> sur un plan somatique. Si<br />
l’on considère que ce qui est à prendre en <strong>com</strong>pte prioritairement dans l’alcoolisme féminin<br />
est ce qui en constitue son essence, à savoir <strong>le</strong> lien prégnant avec la dépression, <strong>le</strong>s premiers<br />
entretiens ne devront pas minorer l‘importance d’un repérage de la personnalité de la patiente<br />
et de son état psychologique afin de décoder au plus juste <strong>le</strong>s motivations qui l’ont amené à<br />
exprimer sa demande de soins. En résumé, nous pouvons dire que ce temps donné à la<br />
demande est une phase d’exploration pour <strong>le</strong> soignant et la patiente qui permettra de dégager<br />
un questionnement sur <strong>le</strong>quel reposera l’ensemb<strong>le</strong> de la cure à venir.<br />
Le sevrage :<br />
Son objectif principal est de redonner une certaine forme d’indépendance et de liberté face à<br />
la maladie alcoolique, en permettant à la patiente d’accéder à une notion très importante en<br />
alcoologie : l’abstinence. Cel<strong>le</strong>-ci fait partie du schéma thérapeutique défini au préalab<strong>le</strong> avec<br />
l’équipe soignante et est souvent représentée <strong>com</strong>me un élément incontournab<strong>le</strong> de la<br />
guérison. Au-delà de cette tentative de rompre avec <strong>le</strong> produit et des espoirs que la malade<br />
place en el<strong>le</strong>, cette abstinence engendre des tensions psychiques et physiques importantes<br />
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durant l’hospitalisation. Cela l’a conduit souvent à ne pas être observante avec <strong>le</strong>s traitements<br />
médicamenteux prescrit par son médecin et à avoir un <strong>com</strong>portement inadapté avec <strong>le</strong>s<br />
soignants la prenant en charge. Cette étape peut se solder rapidement par un échec, si <strong>le</strong><br />
soignant s’enferre à vouloir faire tenir à tout prix un cadre imposé en perdant de vue la<br />
fonction même de ce travail, qui est de créer du lien pour établir une continuité des soins dans<br />
<strong>le</strong> parcours thérapeutique de la patiente. Cela demande aux professionnels un niveau préalab<strong>le</strong><br />
de connaissance sur la pathologie, et plus encore, de penser l’acte de soins en terme<br />
d’ac<strong>com</strong>pagnement au long court, bien plus qu’en terme de résultat et de guérison rapides.<br />
C’est durant ce temps d’hospitalisation que va être éprouvé la relation de confiance avec <strong>le</strong>s<br />
soignants, par des passages à l’acte et des transgressions aux règ<strong>le</strong>s établies, afin de tester la<br />
solidité du lien thérapeutique qui <strong>le</strong>s unit. Nécessité s’impose alors de mettre en oeuvre un<br />
travail en réseau, (à partir des équipes spécialisées en alcoologie par exemp<strong>le</strong>), afin<br />
d’introduire une interface entre la patiente et <strong>le</strong>s équipes de soins de l’hôpital ou de la<br />
clinique. Cette « triangulation » dans la relation soignants/soigné doit être considérée <strong>com</strong>me<br />
un moyen de mise à distance des ressentis et manifestations affectives de la malade envers<br />
l’équipe (survenant immanquab<strong>le</strong>ment lors d’un sevrage), et des réponses et des attitudes des<br />
soignants pouvant avoir pour conséquences de mettre en échec <strong>le</strong> sevrage. Cette phase de la<br />
cure en alcoologie renvoie <strong>le</strong>s protagonistes à considérer <strong>le</strong> facteur « temps » <strong>com</strong>me un<br />
indicateur important à son bon dérou<strong>le</strong>ment. En effet, la patiente va se confronter au temps<br />
chronos de la prise en charge durant <strong>le</strong>quel il sera nécessaire de la rassurer quant à son<br />
absence de son domici<strong>le</strong>, à la garde de ses enfants, à son arrêt de travail,…Cette parenthèse<br />
dans sa vie quotidienne doit être organisée et planifiée afin de ne pas renforcer des résistances<br />
à mener à terme <strong>le</strong> sevrage ou en empêcher tout bonnement l’accès. C’est pourquoi, il apparaît<br />
aujourd’hui indispensab<strong>le</strong> de préserver <strong>le</strong> lien fragi<strong>le</strong> élaboré durant la demande de soins, en<br />
définissant avec la patiente des temps de rencontres et d’échanges avec <strong>le</strong>s professionnels<br />
ayant organisés <strong>le</strong> sevrage, dans l’objectif de lui apporter un véritab<strong>le</strong> soutien. Durant mes<br />
stages en service de soins généraux, j’ai pu constater à plusieurs reprises que ce travail de lien<br />
n’était pas systématiquement mis en place, ce qui avait pour conséquence immédiate de<br />
morce<strong>le</strong>r la prise en charge et de rendre caduque une possib<strong>le</strong> continuité des soins, quand il ne<br />
s’agissait pas d’interrompre in facto <strong>le</strong> sevrage.<br />
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La cure :<br />
Le temps moyen pour une cure en alcoologie après avoir effectué un sevrage en milieu<br />
hospitalier est d’environ cinq semaines. Cette période est <strong>le</strong> prolongement du parcours de<br />
soins entamé précédemment, et doit permettre à la patiente d’expérimenter un quotidien sans<br />
la présence de l’alcool. Les ateliers thérapeutiques, <strong>le</strong>s groupes de paro<strong>le</strong>s, ainsi que <strong>le</strong>s<br />
ac<strong>com</strong>pagnements individuels des soignants (médecins, infirmiers, psychologues, assistants<br />
de service sociaux), sont pensés dans l’objectif de maintenir et de renforcer la rupture avec la<br />
consommation, tout en tenant <strong>com</strong>pte des éventuel<strong>le</strong>s « rechutes » des patientes. Cet élément<br />
est éminemment important à prendre en <strong>com</strong>pte durant la cure car il introduit un espace<br />
supplémentaire d’élaboration psychique et renvoie la malade à ses difficultés, sans pour<br />
autant tomber dans l’écueil de la culpabilité et de la honte. Il permet au soignant de réfléchir à<br />
la toute puissance qu’il peut instaurer inconsciemment dans son ac<strong>com</strong>pagnement, et <strong>le</strong><br />
renvoie invariab<strong>le</strong>ment à son désir de parvenir à une guérison.<br />
La ré alcoolisation est un temps parfois nécessaire pour la patiente qui pourra mesurer <strong>le</strong><br />
chemin parcouru depuis <strong>le</strong> début de sa prise en charge, et mieux <strong>com</strong>prendre <strong>le</strong>s mécanismes<br />
qui l’ont conduit à consommer de nouveau. Cela lui permet aussi de réinterroger ses<br />
motivations et sa capacité à effectuer <strong>le</strong> deuil avec <strong>le</strong> toxique. C’est à ce titre que l’équipe<br />
soignante pourra si cela est nécessaire, proposer des axes de travail différents, par une<br />
évaluation des besoins de la patiente, et un réajustement de la prise en charge. Le temps, une<br />
fois de plus, apparaît ici <strong>com</strong>me une <strong>com</strong>posante incontournab<strong>le</strong> de la qualité de<br />
l’ac<strong>com</strong>pagnement, dans la mesure ou il inscrit la patiente dans une histoire de vie avec et<br />
sans l’alcool, partagée avec d’autres malades et des professionnels de Santé. Il s’agit d’un<br />
parcours permettant d’effectuer des al<strong>le</strong>rs-retours, entre la part subjective de la patiente et la<br />
réalité de la cure alcoolique parfois douloureuse. L’ensemb<strong>le</strong> de ce travail, même s’il est<br />
subordonné à un temps chronos déterminé par <strong>le</strong> cadre de la cure (contrat thérapeutique,<br />
temps de prise en charge,…), ne pourra être efficient que dans la mesure où il perdurera dans<br />
<strong>le</strong> temps. C’est pourquoi, il ne faut pas minimiser l’importance de l’étayage proposé lors de la<br />
post-cure.<br />
La post-cure :<br />
C’est la période qui se définit par un « avant » et un « après » la cure effectuée, où la question<br />
de la consommation et de l’abstinence se repère dans la chronologie de l’histoire de vie de la<br />
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patiente. L’hospitalisation est terminée et il va s’agir dans un premier temps de redéfinir <strong>le</strong><br />
rapport avec l’extérieur, la famil<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s amis, <strong>le</strong> travail, tout en tenant <strong>com</strong>pte des fragilités<br />
physiques et psychologiques encore existantes. Ce rapport entre intérieur et extérieur est un<br />
indicateur du travail psychique entrepris durant de longues semaines et se doit d’être évalué<br />
par l’équipe soignante afin que cette période soit la moins anxiogène possib<strong>le</strong>. En effet, va se<br />
poser la question pour la patiente de la capacité à choisir seu<strong>le</strong> la poursuite de l’abstinence ou<br />
la reprise des consommations. Cela met en jeu pour l’infirmier et l’équipe pluridisciplinaire la<br />
question du maintien du lien thérapeutique, afin de procurer une aide, une assistance et un<br />
soutien psychologique. Durant cette phase, la patiente peut se sentir abandonnée, livrée à el<strong>le</strong>même<br />
dans un environnement qu’el<strong>le</strong> doit se réapproprier et vivre avec <strong>le</strong> moins de tension<br />
possib<strong>le</strong> au quotidien. C’est pourquoi, durant l’année qui fait suite à la cure, des rendez-vous<br />
vont lui être proposés afin qu’el<strong>le</strong> puisse continuer à effectuer son travail de deuil avec <strong>le</strong><br />
produit et repérer <strong>le</strong>s bénéfices qu’el<strong>le</strong> tire de l’arrêt des consommations. C’est à ce niveau du<br />
soin en alcoologie que l’infirmier pourra repérer si <strong>le</strong> temps chronos de la prise en charge et<br />
en adéquation avec <strong>le</strong> temps de l’élaboration psychique. Pour <strong>le</strong>s patientes alcoolo<br />
dépendantes, la question de ce rapport va se poser sur <strong>le</strong> versant du traitement de la<br />
dépression qui l’a amené à s’alcooliser. C’est pourquoi il semb<strong>le</strong> nécessaire de borner <strong>le</strong><br />
chemin entrepris, par des consultations infirmières, médica<strong>le</strong>s et psychologiques afin d’ouvrir<br />
des espaces de paro<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>squels la patiente pourra exprimer toutes ses difficultés.<br />
L’ensemb<strong>le</strong> de ces éléments me permet de dégager la problématique suivante :<br />
« Les difficultés de prise en <strong>com</strong>pte du temps d’élaboration psychique des patientes<br />
alcoolo dépendantes durant <strong>le</strong>ur parcours de soins par <strong>le</strong>s infirmiers et <strong>le</strong>s équipes<br />
pluridisciplinaires étant un obstac<strong>le</strong> majeur dans l’aboutissement de <strong>le</strong>urs prises en<br />
charge, quels moyens pourraient-on mettre en place pour pallier à ce problème ? »<br />
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VII/ Hypothèse de recherche :<br />
« La création et <strong>le</strong> développement de consultations infirmières spécialisées dans <strong>le</strong><br />
domaine de l’alcoologie permettraient l’élaboration de prises en charge de meil<strong>le</strong>ure<br />
qualité par une prise en <strong>com</strong>pte du temps <strong>com</strong>me moyen d’élaboration psychique des<br />
patientes alcoolo dépendantes ».<br />
Variab<strong>le</strong> dépendante : Les consultations infirmières.<br />
Variab<strong>le</strong> indépendante : Le temps d’élaboration psychique.<br />
VIII/ Méthodologie de recherche<br />
A) L’enquête<br />
Choix de l’outil : un questionnaire <strong>com</strong>posé de 6 questions ouvertes (annexe n°5).<br />
Thème du questionnaire :<br />
- Lien entre alcoolisme féminin et dépression.<br />
- Facteurs facilitant l’accès des patientes à une prise en charge en alcoologie.<br />
- Les difficultés rencontrées dans la prise en charge infirmière.<br />
- La notion de « temps » durant la prise en charge et dans la post-cure.<br />
- La ré-alcoolisation pendant et après la cure.<br />
- La nécessité pour <strong>le</strong>s infirmiers de se former au thème de l’alcoolo dépendance.<br />
Objectifs : Recueillir <strong>le</strong>s réf<strong>le</strong>xions d’infirmiers exerçant dans <strong>le</strong> domaine de l’alcoologie afin<br />
d’infirmer ou de confirmer mon hypothèse de recherche.<br />
Terrain : L’enquête est réalisée dans un Centre de Soins d'Ac<strong>com</strong>pagnement et de<br />
Prévention en Addictologie, dans une clinique privée spécialisée dans <strong>le</strong> traitement de<br />
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l’alcoolo dépendance, et dans un service de soins en alcoologie issu du secteur<br />
psychiatrique.<br />
Population : Un médecin alcoologue et un infirmier diplômé d’état exerçant dans un Centre<br />
de Soins d'Ac<strong>com</strong>pagnement et de Prévention en Addictologie, une infirmière diplômée<br />
d’état exerçant dans une clinique privée spécialisée dans <strong>le</strong> traitement de l’alcoolo<br />
dépendance, et une infirmière diplômée d’état exerçant dans un service de soins en<br />
alcoologie dans un Centre Hospitalier Spécialisé.<br />
B) Le questionnaire de l’enquête<br />
Les questions proposées sont consultab<strong>le</strong>s en annexe n°5.<br />
C) Analyse de l’enquête<br />
Les résultats que j’ai obtenu à l’issue de mon enquête confirment mon hypothèse de recherche<br />
sur la nécessité de développer <strong>le</strong>s consultations infirmières auprès de femmes alcoolo<br />
dépendantes, afin d’introduire la notion de temps <strong>com</strong>me facteur d’élaboration psychique.<br />
L’ensemb<strong>le</strong> des professionnels pense que cette dimension est fondamenta<strong>le</strong> dans la prise en<br />
charge, mais que par manque de moyens humains et matériels el<strong>le</strong> n’est pas suffisamment<br />
prise en <strong>com</strong>pte. Ils mettent en corrélation cette dimension du soin avec <strong>le</strong>s souffrances<br />
psychiques des patientes sur <strong>le</strong> versant de la dépression, et pensent que cette pathologie doit<br />
être mieux appréhendée par l’ensemb<strong>le</strong> des soignants. A ce titre, ils réclament un apport de<br />
formation supplémentaire pour <strong>le</strong>s infirmiers afin qu’ils puissent avoir une <strong>le</strong>cture plus fines<br />
des difficultés que vivent ces femmes et permettre un ac<strong>com</strong>pagnement de meil<strong>le</strong>ure qualité.<br />
De plus, ils souhaitent que <strong>le</strong> positionnement des professionnels vis-à-vis des patientes soit<br />
régulièrement interroger afin de renforcer <strong>le</strong> lien thérapeutique de manière plus efficiente et<br />
conduire cel<strong>le</strong>s-ci vers une autonomie et une indépendance face à la maladie. Les résistances<br />
aux changements de <strong>com</strong>portement des patientes sont pour eux, un élément principal faisant<br />
obstac<strong>le</strong> à l’entrée dans <strong>le</strong> programme thérapeutique et au dérou<strong>le</strong>ment de la cure, et émettent<br />
<strong>le</strong> souhait de développer un travail en partenariat avec l’équipe pluridisciplinaire (médecins,<br />
psychologues, travail<strong>le</strong>urs sociaux) et <strong>le</strong> réseau (équipe mobi<strong>le</strong> en alcoologie). L’ensemb<strong>le</strong><br />
des personnes interrogées pense que la demande de soins émise par <strong>le</strong>s patientes se fait<br />
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principa<strong>le</strong>ment lorsque des problèmes somatiques se manifestent, et qu’il existe une<br />
négligence de cel<strong>le</strong>s-ci dans la considération de <strong>le</strong>ur état psychique. Enfin, ils prennent en<br />
<strong>com</strong>pte positivement <strong>le</strong>s périodes de ré alcoolisation durant <strong>le</strong> parcours de soins, en <strong>le</strong>s<br />
envisageant <strong>com</strong>me des espaces propices à l’évaluation du travail psychique engagé par <strong>le</strong>s<br />
patientes et <strong>com</strong>me élément permettant de réorienter <strong>le</strong>s axes thérapeutiques.<br />
D) Mise en perspective<br />
Comme nous l’avons vu dans ce travail, l’alcoolisme féminin est une pathologie qui trouve<br />
son origine sur <strong>le</strong> terrain de la dépression et s’affiche <strong>com</strong>me <strong>le</strong> symptôme d’une impossibilité<br />
à vivre sans une alcoolisation chronique. La perte de l’estime de soi en constitue l’élément<br />
principal qui entraîne ces patientes à renouve<strong>le</strong>r inlassab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>urs conduites addictives au<br />
risque de s’y noyer. L’introduction de la notion de temps d’élaboration psychique durant et<br />
pendant la cure, ainsi que <strong>le</strong> regard porté sur cette problématique et la manière d’être des<br />
soignants, influent sur la réussite de la thérapie. Cette pathologie singulière n’est encore que<br />
trop peu prise en considération dans <strong>le</strong>s politiques de Santé publique malgré l’accroissement<br />
annuel du nombre de femmes souffrants d’alcoolisme. Ce fait révè<strong>le</strong> <strong>le</strong>s carences existantes<br />
actuel<strong>le</strong>ment en terme d’accueils spécifiques de ce public, dans des structures et des lieux de<br />
consultations qui devraient <strong>le</strong>ur être dévolus. Je pense que ces femmes ont la nécessité<br />
d’exprimer <strong>le</strong>urs souffrances et <strong>le</strong>urs culpabilité dans un cadre qui ne <strong>le</strong>s renvoie pas à un<br />
amalgame avec <strong>le</strong>s hommes alcooliques, et pour <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s <strong>le</strong> poids des représentations<br />
socia<strong>le</strong>s mettent d’autant plus en jeu l’accès aux soins et l’aboutissement réussi de <strong>le</strong>ur<br />
parcours thérapeutique. Ces questions sont aujourd’hui l’affaire de tous <strong>le</strong>s acteurs de soins si<br />
l’on ne veut pas minimiser l’amp<strong>le</strong>ur de ce phénomène et cantonner cette maladie à une<br />
dimension margina<strong>le</strong>. Cela demande évidement la mise en place de moyens s’é<strong>le</strong>vant à la<br />
hauteur du problème, que ce soit dans la sphère économique, culturel<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong>. Cela doit<br />
nous renvoyer à la question de la place de la femme dans notre société et nous interroger sur<br />
<strong>le</strong> sens que peut prendre <strong>le</strong> symptôme de l’alcoolisme féminin dans une société occidenta<strong>le</strong><br />
aux va<strong>le</strong>urs individualistes et matérialistes.<br />
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IX/ Conclusion :<br />
Ce travail de fin d’étude à tenter de démontrer toute la <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xité de la problématique de<br />
l’alcoolisme féminin dans ce qu’el<strong>le</strong> peut véhicu<strong>le</strong>r d’images négatives au travers des<br />
représentations socia<strong>le</strong>s, mais aussi dans <strong>le</strong> lien qu’el<strong>le</strong> entretient avec la dépression.<br />
La question du temps a été mis à l’œuvre dans ce qu’el<strong>le</strong> peut contribuer à favoriser<br />
l’élaboration psychique des patientes et donner à l’infirmier et aux équipes pluridisciplinaires<br />
un outil supplémentaire favorisant <strong>le</strong> maintien des acquis et la revalorisation de l’estime de<br />
soi. Nous avons pu constater que <strong>le</strong> temps « chronos » de la cure en alcoologie n’est pas<br />
toujours en adéquation avec <strong>le</strong> temps nécessaire de maturation psychologique et qu’il ne<br />
permet pas à lui seul d’introduire des changements dans <strong>le</strong> <strong>com</strong>portement des conduites<br />
addictives.<br />
Nous avons, en parallè<strong>le</strong> de cet aspect du travail, mis en avant <strong>le</strong> nécessaire positionnement<br />
de l’infirmier dans la relation thérapeutique afin de mener un ac<strong>com</strong>pagnement au plus près<br />
des besoins de ces femmes. Je tiens à souligner tout l’intérêt que j’ai pu trouver à la<br />
réalisation de ce travail de recherche, dans ce qu’il m’a permis de découvrir de cette<br />
pathologie, et de la place que cel<strong>le</strong>-ci occupe dans notre société. Encore une fois, j’ai constaté<br />
que <strong>le</strong> thème des addictions était loin d’être tari et qu’il demandait aux professionnels de la<br />
Santé, au travers de <strong>le</strong>urs actions quotidiennes, une réf<strong>le</strong>xion permanente autour des concepts,<br />
autour de la fonction soignante, et sur <strong>le</strong> sens à donner à <strong>le</strong>urs interventions.<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
X/ BIBLIOGRAPHIE<br />
Ouvrages<br />
ANCEL Pasca<strong>le</strong> / GAUSSO Ludovic, « Alcool et alcoolisme, pratiques et représentations ».<br />
Edition L’Harmattan. 1998<br />
BATEL Philippe, « Pour en finir avec l’alcool », réalités scientifiques contre idées reçues.<br />
Edition Le Cerf. 2006<br />
Dr. LOWENSTEIN. William /ROUCH. Dominique, « Femmes et dépendances », une<br />
maladie du sièc<strong>le</strong>. . Edition Calmann-Lévy, 2007. 241 pages<br />
Dr. OLIVENSTEIN Claude, « Il n’y a pas de drogués heureux », Edition R. Laffont. 1977<br />
HILEMAND. B, « L’alcoolisme », Que sais-je ? (Citations de Georg Jellinek). Edition<br />
P.U.F, 2000<br />
LAPORTE Daniel<strong>le</strong>, « Pour favoriser l’estime de soi des tout-petits » - Editeur : Hôpital<br />
Sainte Justine - 127 page Date de publication : 01/11/1998<br />
MONJAUZE Michel<strong>le</strong>, « La problématique alcoolique »,. 2 ème Edition in press. 2008. 257<br />
pages<br />
MOREL Alain, COUTERON Jean-Pierre. « Les conduites addictives, <strong>com</strong>prendre, prévenir,<br />
soigner » Edition Dunod. 2008<br />
ROGERS Carl, « Le développement de la personne », 1951-1961, traduction française 1968,<br />
réédition Dunod, col<strong>le</strong>ction « Psychologie socia<strong>le</strong> ». 1998<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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Sites Internet<br />
Cadre législatif, www.membres.lycos.fr/caat/loi/alcool.htm<br />
Dr. PAPET Nathalie, “ADDICTIONS Q45”<br />
http://pagesperso-orange.fr/senon/documentation/téléchargement/2cyc<strong>le</strong>/modu<strong>le</strong>D/<strong>le</strong>s addictions.pdf<br />
Les problèmes de santé associés à l’alcoolisme féminin<br />
http://araps.free.fr/CONFERENCES/alcoolismeaufeminin.pdf<br />
O.M.S et O.F.D.T<br />
SIDSEL ERIKSEN, « L’alcool donne-t-il un genre? » Cairn.info<br />
www.cairn.info/Artic<strong>le</strong>.php?Artic<strong>le</strong>:TGS_015_0141<br />
TOURNEBISE Thierry : <strong>le</strong>s pièges de l’empathie, <strong>le</strong>s documents en ligne Novembre 2000,<br />
http://www.maieusthesie.<strong>com</strong>/nouveautes/artic<strong>le</strong>/empathie.htm<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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XI/ ANNEXES<br />
1/ Entretien semi-directif : Questionnaire page 31<br />
2/ Circulaire relative à l’organisation de dispositif de prise en charge et de soins<br />
en addictologie page 33<br />
3/ Décret des centres de soins d’ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en<br />
addictologie page 49<br />
4/ Décret infirmier page 52<br />
5/ Questionnaire d’enquête page 58<br />
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L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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ANNEXE N°1 : ENTRETIEN SEMI-DIRECTIF<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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MARCHELIE Xavier<br />
IFSI Saint-Jacques<br />
Promotion 2007-2010<br />
Année 2009-2010<br />
<strong>TFE</strong> : ENTRETIEN SEMI – DIRECTIF<br />
Guidant du <strong>TFE</strong> : Mme NAVARRO R.<br />
Personne ressource : Médecin alcoologue Responsab<strong>le</strong> d’un C.S.A.P.A à Aubagne<br />
Questions :<br />
1/ Qu’est-ce qui selon vous caractérise l’alcoolisme féminin ?<br />
2/ Pensez-vous que <strong>le</strong>s représentations socia<strong>le</strong>s associées à cette forme d’alcoolisme soient<br />
<strong>le</strong>s même que pour <strong>le</strong>s hommes alcoolo dépendants ?<br />
3/ Pensez-vous que <strong>le</strong> temps de la cure soit suffisant pour que ces femmes retrouvent une<br />
indépendance face à la maladie alcoolique ?<br />
4/ Pensez-vous que <strong>le</strong>s professionnels de Santé sont suffisamment formés à la problématique<br />
de l’alcoolisme ?<br />
5/ A quel<strong>le</strong>s difficultés sont confrontées vos patientes pour entamer une démarche de soins ?<br />
6/ Comment envisagez-vous la poursuite de la prise en charge lorsque vous êtes confronté à<br />
des épisodes de ré alcoolisation ?<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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ANNEXE N°2 : CIRCULAIRE RELATIVE A<br />
L’ORGANISATION DU DISPOSITIF DE PRISE EN CHARGE<br />
ET DE SOINS EN ADDICTOLOGIE<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
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Direction généra<strong>le</strong> de la santé<br />
Sous Direction de la Santé et Société<br />
Bureau SD6B<br />
Direction de l'hospitalisation<br />
et de l'organisation des soins<br />
Sous Direction de l'Organisation<br />
Du Système de Soins- bureau O2<br />
Ministère de la santé et des solidarités<br />
Le ministre de la santé et des solidarités<br />
à :<br />
.Mesdames et Messieurs <strong>le</strong>s Directeurs des<br />
agences régiona<strong>le</strong>s de l'hospitalisation<br />
- pour information et diffusion aux<br />
établissements de santé<br />
.Mesdames et Messieurs <strong>le</strong>s Préfets de région<br />
.Direction régiona<strong>le</strong> des affaires sanitaires et<br />
socia<strong>le</strong>s<br />
- pour information<br />
.Mesdames et Messieurs <strong>le</strong>s Préfets de département<br />
.Direction départementa<strong>le</strong> des affaires sanitaires et<br />
socia<strong>le</strong>s<br />
- pour information et diffusion aux<br />
établissements médico-sociaux<br />
CIRCULAIRE N°DGS/6B/DHOS/O2/2007/203 du 16 mai 2007 relative à l'organisation du dispositif de<br />
prise en charge et de soins en addictologie<br />
Date d'application : immédiate<br />
NOR : SANP00730376C (texte non paru au journal officiel)<br />
Classement thématique :<br />
Classement thématique : protection sanitaire<br />
Résumé : Cette circulaire vise à préciser <strong>le</strong>s rô<strong>le</strong>s et articulations de chaque vo<strong>le</strong>t du dispositif de prise en<br />
charge et de soins aux personnes ayant une conduite addictive.<br />
Mots-clés : Addictions, Equipes de liaison et de soins en addictologie, Consultation hospitalière<br />
d'addictologie, Centre d'addictologie universitaire régional, Services de soins de suite et de réadaptation,<br />
entre de soins spécialisés aux toxi<strong>com</strong>anes, Centre de cure ambulatoire en alcoologie, Centre de<br />
soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie, Centres d'accueil et d'ac<strong>com</strong>pagnement à la<br />
réduction des risques chez <strong>le</strong>s usagers de drogues. Contrat d'objectif et de moyens, Plan pour la prise<br />
en charge et la prévention des addictions 2007-2011, Plan gouvernemental 2004-2008 de lutte contre <strong>le</strong>s<br />
drogues illicites, <strong>le</strong> tabac et l'alcool, Programme national hépatites vira<strong>le</strong>s B et C 2006-2009.<br />
Textes de référence :<br />
- Ordonnance n° 2003-850 du 4 septembre 2003 portant simplification de l'organisation et du<br />
bnctionnement du système de santé ainsi que des procédures de création d'établissements ou de<br />
services sociaux ou médico-sociaux soumis à autorisation.<br />
- Loi n° 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action socia<strong>le</strong> et médico-socia<strong>le</strong><br />
- Loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé<br />
- Loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique<br />
Artic<strong>le</strong> L.312-1 9° du Code de l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s (CSAPA)<br />
- Artic<strong>le</strong>s D.3411-1 à D.3411-9 du Code de la santé publique (CSST)<br />
- Artic<strong>le</strong>s R.3311-1 à R.3311-8 du Code de la santé publique (CCAA)<br />
-Artic<strong>le</strong>s R.3121-33-1 à R.3121-33-4 du Code de la santé publique (CAARUD)<br />
- Décret du 25 octobre 2002 relatif au financement des réseaux de santé<br />
- Décret du 17 décembre 2002 relatif aux critères de qualité et conditions d'organisation, de<br />
fonctionnement ainsi que d'évaluation des réseaux de santé et portant application de l'artic<strong>le</strong> L.6321-1 du<br />
:SP<br />
Circulaire DH/EO2/DGS/2000/182 du 3 avril 2000 relative à la lutte contre <strong>le</strong> tabagisme dans <strong>le</strong>s<br />
établissements de santé et au renforcement ou à la création de consultations hospitalières de<br />
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tabacologie et d'unités de coordination de tabacologie.<br />
- Circulaire DHOS.02- DGS. SD6B.2000/460 du 8 septembre 2000 relative à l'organisation des soins<br />
Hospitaliers pour <strong>le</strong>s personnes ayant une conduite addictive.<br />
- Circulaire DHOS/03/DSS/ CNAMTS/2002/610 du 19 décembre 2002 relative aux réseaux de<br />
Santé.<br />
- CirculaireDHOS/03/CNAM/2007/88 du 2 mars 2007 relative aux orientations de la DHOS et de la<br />
NAMTS en matière de réseaux de santé et à destination des ARH et des URCAMS.<br />
- Plan gouvernemental 2004-2008 de lutte contre <strong>le</strong>s drogues illicites, <strong>le</strong> tabac et l'alcool<br />
Plan 2007-2011 pour la prise en charge et la prévention des addictions<br />
Programme national hépatites vira<strong>le</strong>s B et C 2006-2009.<br />
Textes abrogés ou modifiés : néant<br />
Annexes :<br />
- Annexe 1 : Données épidémiologiques. Définition de la notion d'addiction<br />
- Annexe 2: Vo<strong>le</strong>t médico-social<br />
- Annexe 3: Vo<strong>le</strong>t hospitalier<br />
- Annexe 4: La place des réseaux de santé en addictologie<br />
- Annexe 5: L'articulation avec <strong>le</strong>s autres dispositifs concernés<br />
^Annexe 6: Le suivi et l'évaluation du dispositif d'addictologie _____________<br />
Les addictions aux substances psychoactives sont responsab<strong>le</strong>s chaque année en France de plus de 100 000 décès<br />
évitab<strong>le</strong>s par accidents et maladies. El<strong>le</strong>s sont éga<strong>le</strong>ment à l'origine de handicaps, de nombreux problèmes familiaux et<br />
professionnels, d'actes de vio<strong>le</strong>nce et de précarité qui génèrent une souffrance et un coût social majeurs. De ce fait, el<strong>le</strong>s<br />
constituent un véritab<strong>le</strong> enjeu de santé publique. La définition des conduites addictives couvre aujourd'hui :<br />
- <strong>le</strong>s conduites de consommation de substances psychoactives, quel que soit <strong>le</strong> statut légal de la substance<br />
- <strong>le</strong>s addictions dites <strong>com</strong>portementa<strong>le</strong>s- ou addictions sans drogue - qui <strong>com</strong>prennent <strong>le</strong> jeu pathologique,<br />
<strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des conduites alimentaires, <strong>le</strong>s cyberaddictions, etc.<br />
L'objectif de la présente circulaire est de définir <strong>le</strong> dispositif de prise en charge et de soins pour <strong>le</strong>s personnes<br />
ayant une conduite addictive conformément aux orientations du Plan 2007-2011 présenté par <strong>le</strong> Ministre de la Santé et<br />
des Solidarités <strong>le</strong> 15 novembre 2006. Ce dispositif sera dénommé, dans <strong>le</strong> cadre de cette circulaire, dispositif en<br />
addictologie. Celui-ci devra :<br />
1. prendre en <strong>com</strong>pte la nouvel<strong>le</strong> organisation en trois niveaux du vo<strong>le</strong>t sanitaire hospitalier, <strong>le</strong>s orientations<br />
du dispositif médico-social en termes de prise en charge ambulatoire et d'hébergement, ainsi que des<br />
réseaux de santé en addictologie,<br />
2. répondre à des impératifs qui sont :<br />
- l'accès aux soins pour tous y <strong>com</strong>pris pour des groupes de populations spécifiques (<strong>le</strong>s jeunes, <strong>le</strong>s femmes<br />
enceintes, <strong>le</strong>s personnes en situation de précarité, <strong>le</strong>s personnes sous main de justice),<br />
- la proximité dans <strong>le</strong> cadre des territoires de santé et de bassin de vie,<br />
3. intégrer de nouvel<strong>le</strong>s missions tel<strong>le</strong>s que <strong>le</strong> repérage précoce, <strong>le</strong> conseil minimum et <strong>le</strong>s interventions<br />
brèves,<br />
4. mettre en place un système de suivi et d'évaluation du fonctionnement du dispositif.<br />
I- LE VOLET MEDICO-SOCIAL (cf. Annexe 2)<br />
Le secteur médico-social en addictologie a pour spécificité d'assurer une offre de proximité pour permettre un accès<br />
simp<strong>le</strong> et proche du patient, la précocité et la continuité des interventions, la diversité des prises en charge et de<br />
l'ac<strong>com</strong>pagnement psychosocial, et l'aide à l'insertion. Ses pratiques professionnel<strong>le</strong>s sont pluridisciplinaires (médica<strong>le</strong>,<br />
psychosocia<strong>le</strong>, éducative) et de durée adaptée. El<strong>le</strong>s répondent à la diversité des besoins de la population (ado<strong>le</strong>scence,<br />
précarité, monde du travail&) par une offre ambulatoire et résidentiel<strong>le</strong> qui se déploie au plus près de la<br />
vie familia<strong>le</strong> et socia<strong>le</strong> de la personne. Ce dispositif offre une ressource de première intention pour <strong>le</strong>s<br />
professionnels de santé et de façon plus généra<strong>le</strong> <strong>le</strong>s intervenants de la vie de la cité confrontés aux pratiques<br />
addictives. Il assure <strong>le</strong>s missions suivantes :<br />
1. l'accueil, l'information et l'orientation des usagers et de <strong>le</strong>ur entourage, <strong>le</strong> repérage précoce des<br />
usages nocifs ;<br />
2. la prévention ;<br />
3. <strong>le</strong>s soins et l'ac<strong>com</strong>pagnement médical, psychologique, social et éducatif ambulatoires ;<br />
4. <strong>le</strong>s soins résidentiels (appartements thérapeutiques, famil<strong>le</strong>s d'accueil, centres thérapeutiques<br />
résidentiels, <strong>com</strong>munautés thérapeutiques) ;<br />
5. l'aide à l'insertion et l'accès aux droits sociaux (avec notamment l'orientation vers l'hébergement<br />
social) ;<br />
Page 2 sur 4<br />
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6. la réduction des risques associés aux usages de substances psychoactives et notamment dans <strong>le</strong> cadre du<br />
programme national hépatites vira<strong>le</strong>s B et C 2007-2011 , en préparation.<br />
Conformément à la loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action socia<strong>le</strong> et médico-socia<strong>le</strong> et au Plan 2007-2011 pour la prise<br />
en charge et la prévention des addictions, il est prévu de créer et renforcer <strong>le</strong>s Centres de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et<br />
de prévention en addictologie (CSAPA) qui doivent devenir l'élément clé du dispositif médico-social.<br />
A. Les Centres de soins d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie (CSAPA)<br />
La loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action socia<strong>le</strong> et médico-socia<strong>le</strong> crée <strong>le</strong>s CSAPA. Cette réforme vise à fusionner <strong>le</strong><br />
cadre juridique des CSST et des CCAA afin de décloisonner la prise en charge qui était jusqu'ici organisée autour de<br />
l'alcool d'un côté et des drogues illicites de l'autre. Juridiquement, il s'agit d'une fusion de statut ; <strong>le</strong> rapprochement<br />
des structures gestionnaires ne pouvant être mis en Suvre que dans <strong>le</strong> cadre de la planification en région de l'offre<br />
de soins en concertation avec <strong>le</strong>s acteurs concernés. Conformément à la loi de financement de la sécurité socia<strong>le</strong><br />
(LFSS) pour 2007 du 21 décembre 2006, <strong>le</strong>s CSAPA sont financés par l'assurance-maladie. A <strong>com</strong>pter de la publication<br />
de la LFSS 2007 (en date du 22 décembre 2006), <strong>le</strong>s actuels CCAA et CSST disposent d'un délai de trois ans pour<br />
solliciter une autorisation en tant que CSAPA ; cette première autorisation est d'une durée<br />
d e t r o i s a n s . Il convient de veil<strong>le</strong>r à ce que <strong>le</strong>s CSST et CCAA gérés par des établissements de santé soient<br />
autorisés <strong>com</strong>me CSAPA financés dans <strong>le</strong> cadre de l'ONDAM médico-social, et non absorbés dans <strong>le</strong> dispositif<br />
sanitaire.<br />
B. Les CAARUD (Centres d'accueil et d'ac<strong>com</strong>pagnement à la réduction des risques chez <strong>le</strong>s<br />
usagers de drogues)<br />
Le dispositif médico-social en addictologie <strong>com</strong>prend éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s CAARUD depuis <strong>le</strong> 1er janvier 2006. L'objectif<br />
de ce dispositif est de prévenir ou de réduire, <strong>le</strong>s effets négatifs liés à la consommation de stupéfiants y <strong>com</strong>pris<br />
dans <strong>le</strong>ur association avec d'autres substances psychoactives et, ainsi, à améliorer la situation sanitaire et socia<strong>le</strong> de ces<br />
consommateurs qui ne sont pas encore engagés dans une démarche de soins. Ce dispositif médico-social est <strong>com</strong>plété<br />
par d'autres structures de réduction des risques (boutiques, programmes d'échanges de seringues, automates&) qui sont<br />
financées sur <strong>le</strong> budget de l'Etat.<br />
C. Les schémas régionaux d'addictologie<br />
La loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action socia<strong>le</strong> et médico-socia<strong>le</strong> prévoit <strong>le</strong>s schémas régionaux des CSAPA. Ces<br />
schémas doivent organiser la planification du dispositif d'addictologie. Par ail<strong>le</strong>urs, ils visent à permettre une meil<strong>le</strong>ure<br />
articulation du secteur médico-social avec <strong>le</strong>s autres secteurs tels que la médecine de vil<strong>le</strong> et <strong>le</strong> secteur sanitaire et avec<br />
<strong>le</strong>s autres établissements médico-sociaux tels que <strong>le</strong>s CAARUD. Afin de préciser <strong>le</strong>s missions des CSAPA ainsi que la<br />
méthodologie et <strong>le</strong>s orientations relatives aux schémas régionaux d'addictologie, une circulaire ac<strong>com</strong>pagnera la sortie<br />
du décret relatif aux missions des CSAPA. En vue de la rédaction de cette circulaire, un groupe de travail s'est<br />
mis en place, rassemblant professionnels du secteur, membres de la <strong>com</strong>mission addiction et agents des services<br />
déconcentrés.<br />
Il- LE VOLET SANITAIRE (cf. Annexe 3)<br />
Dans <strong>le</strong>s établissements de santé, des difficultés persistent concernant <strong>le</strong> repérage et la prise en charge des conduites<br />
addictives, notamment par <strong>le</strong>s services d'urgences et par <strong>le</strong>s services d'hospitalisation non orientés en addictologie.<br />
Pour améliorer <strong>le</strong> dispositif de soins hospitaliers, un certain nombre de mesures sont proposées :<br />
A. La mise en place des filières addictologiques hospitalières et l'organisation du dispositif<br />
addictoloqique hospitalier en trois niveaux<br />
1. Une filière addictologique hospitalière est un dispositif de soins couvrant l'intégralité des parcours des<br />
personnes ayant une conduite addictive. La filière s'inscrit dans une dynamique d'organisation territoria<strong>le</strong> et<br />
s'appuie sur de solides partenariats au sein de son territoire d'implantation.<br />
2. Le dispositif hospitalier en addictologie est organisé de façon graduée, en trois niveaux :<br />
- <strong>le</strong> niveau I qui assure <strong>le</strong>s réponses de proximité, y <strong>com</strong>pris <strong>le</strong>s sevrages simp<strong>le</strong>s,<br />
- <strong>le</strong> niveau II, ou niveau de recours spécifiquement addictologique qui propose des prises en charge<br />
spécialisées et accueil<strong>le</strong> <strong>le</strong>s patients posant des problèmes particuliers. Les structures de niveau II assurent<br />
notamment des sevrages et des soins résidentiels <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes. Les services de soins de suite et de<br />
réadaptation ayant développé une activité en addictologie relèvent du niveau II,<br />
- <strong>le</strong> niveau III, ou centre d'addictologie universitaire régional implanté dans <strong>le</strong>s CHU, propose <strong>le</strong>s mêmes<br />
prises en charge que <strong>le</strong>s structures de niveau II. Il constitue en plus un lieu régional de ressources, de<br />
formation, et de recherche.<br />
L'organisation du dispositif en trois niveaux fera l'objet de plans d'actions contractualisés, sur la base de référentiels<br />
d'organisation des soins.<br />
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B. La mise en place du dispositif sanitaire en addictologie de manière planifiée, pérenne, coordonnée et<br />
évaluée.<br />
Ces conditions impliquent :<br />
- d'intégrer l'activité addictologique dans la nouvel<strong>le</strong> organisation des pô<strong>le</strong>s hospitaliers,<br />
- de disposer d'un financement assurant la viabilité des structures en MCO par la création d'un QHS<br />
spécifique pour <strong>le</strong>s soins résidentiels <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes,<br />
- d'intégrer <strong>le</strong> dispositif sanitaire dans l'organisation régiona<strong>le</strong> des soins.<br />
G. La prévention à l'hôpital<br />
Les missions de l'hôpital en matière de prévention des addictions, en particulier <strong>le</strong> repérage précoce des conduites<br />
addictives chez des patients hospitalisés ainsi que chez <strong>le</strong>s consultants pour des motifs autres que l'addiction doivent<br />
être développées en particulier dans tous <strong>le</strong>s établissements de santé disposant d'une structure d'urgences.<br />
III- LA VILLE<br />
Les médecins généralistes et <strong>le</strong>s centres de santé sont en première ligne face aux addictions : pour <strong>le</strong><br />
repérage des risques et l'intervention brève, pour l'aide aux personnes présentant des difficultés et à <strong>le</strong>ur<br />
entourage. Ils assurent éga<strong>le</strong>ment des suivis au long cours des personnes dépendantes, à la condition<br />
d'avoir été formés et de pouvoir s'appuyer sur des structures spécialisées et sur des réseaux de santé. Une<br />
attention particulière doit être apportée à l'implication des médecins généralistes dans la généralisation par<br />
<strong>le</strong> Ministère de la santé du repérage précoce et de l'intervention brève.<br />
Les médecins et <strong>le</strong>s professionnels des services de santé au travail ont éga<strong>le</strong>ment toute <strong>le</strong>ur place, dans <strong>le</strong><br />
repérage précoce des buveurs à risque ainsi que de l'ensemb<strong>le</strong> des conduites addictives.<br />
Les pharmaciens ont un rô<strong>le</strong> majeur dans la politique de réduction des risques, par la diffusion du matériel<br />
d'injection stéri<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>s officines et la délivrance des médicaments de substitution nicotiniques. Depuis<br />
2000 et la <strong>le</strong>vée de l'obligation de prescription, <strong>le</strong>s pharmaciens sont devenus des acteurs importants de<br />
l'accès du public aux substituts nicotiniques.<br />
Les dentistes et <strong>le</strong>s professions paramédica<strong>le</strong>s ont éga<strong>le</strong>ment un rô<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> dispositif addictologique.<br />
Enfin <strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>urs sociaux et éducatifs rattachés aux col<strong>le</strong>ctivités territoria<strong>le</strong>s et aux dispositifs de réponse<br />
à la précarité et aux besoins d'hébergement ainsi que <strong>le</strong>s professionnels des secteurs de l'éducation doivent<br />
voir conforter <strong>le</strong>ur implication dans <strong>le</strong> champ des addictions.<br />
Les conventions de partenariat et de coopération formalisées entre ces différents acteurs sont devenues<br />
indispensab<strong>le</strong>s pour mieux assurer la <strong>com</strong>plémentarité des missions et des ressources, et favoriser la qualité<br />
et la coordination du parcours de soins.<br />
IV- LA PLACE DES RESEAUX DE SANTE DANS LE DISPOSITIF D'ADDICTOLOGIE (Annexe 4)<br />
Les réseaux de santé ont pour mission de favoriser l'accès aux soins, la coordination des soins et de la prévention<br />
dans un contexte d'interdisciplinarité des prises en charge.<br />
Les réseaux de santé en addictologie <strong>com</strong>me <strong>le</strong> reste de la filière d'addictologie sont inscrits dans une dynamique<br />
d'organisation territoria<strong>le</strong>.<br />
V- L'ARTICULATION DU DISPOSITIF D'ADDICTOLOGIE (Annexe 5)<br />
Le dispositif d'addictologie ne doit pas rester cloisonné. Ainsi <strong>le</strong>s différentes démarches de planification régiona<strong>le</strong><br />
(<strong>le</strong>s schémas régionaux d'organisation sanitaire, <strong>le</strong>s schémas régionaux d'addictologie et <strong>le</strong>s programmes<br />
régionaux de santé publique) doivent être harmonisées.<br />
De même, au-delà du dispositif médico-social et du dispositif sanitaire, <strong>le</strong>s liens avec d'autres dispositifs de prise en<br />
charge (médecine de vil<strong>le</strong>, associations d'entraide) méritent d'être renforcés.<br />
VI- LE SUIVI ET L'EVALUATION DU DISPOSITIF D'ADDICTOLOGIE (Annexe 6)<br />
Le dispositif d'addictologie <strong>com</strong>me tout autre dispositif de soins, doit se doter d'instruments permettant de faire un état<br />
des lieux des besoins actuels de l'offre de soins et de proposer une méthode de suivi de l'adéquation de cette offre de<br />
soins aux besoins.<br />
Le^.recteur général de la santé<br />
Professeur Didier HOUSSIN<br />
La directrice de l'hospitalisation<br />
l'organisation des soins<br />
poDEUR<br />
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37
ANNEXE 1. Données épidémiologiques,<br />
Définition de l'addiction, L'ac<strong>com</strong>pagnement<br />
DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES (Annexe 1.A)<br />
A. Les consommations: <strong>le</strong> risque de consommation nocive et de dépendance<br />
Le tabac<br />
Parmi <strong>le</strong>s 18-75 ans, plus d'un tiers des individus se déclarent actuel<strong>le</strong>ment fumeurs de produits du tabac, pour<br />
l'essentiel quotidiens. Les proportions de fumeurs sont équiva<strong>le</strong>ntes chez <strong>le</strong>s fil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s garçons de 17-19 ans. Ces<br />
toutes dernières années, la diminution du tabagisme a été particulièrement forte chez <strong>le</strong>s femmes et <strong>le</strong>s ado<strong>le</strong>scents.<br />
L'alcool<br />
Sur l'ensemb<strong>le</strong> des 18-75 ans, 10% des individus peuvent être considérés <strong>com</strong>me ayant, ou ayant connu par <strong>le</strong> passé, un<br />
usage problématique d'alcool. La proportion de buveurs quotidiens apparaît en baisse depuis <strong>le</strong> milieu des années<br />
1990. Cela est dû en particulier à la diminution de la consommation quotidienne de vin. Néanmoins, <strong>le</strong>s ivresses<br />
alcooliques déclarées et la proportion de buveurs à risque sont restées stab<strong>le</strong>s depuis 2000. C'est la population<br />
masculine qui paie <strong>le</strong> tribut <strong>le</strong> plus lourd. Chez <strong>le</strong>s jeunes, <strong>le</strong>s alcoolisations massives concentrées en fin de semaine<br />
dans un contexte festif tendent à se développer.<br />
Le cannabis<br />
En 2005, parmi <strong>le</strong>s 18-75 ans près de trois adultes sur dix (27%) déclarent avoir déjà expérimenté <strong>le</strong> cannabis. 14% des<br />
18-25 ans ont fumé du cannabis au cours du dernier mois, 9% en sont usagers réguliers et 4% usagers quotidiens. En<br />
tout, 550 000 personnes fument quotidiennement du cannabis. Le cannabis est aujourd'hui devenu <strong>le</strong> premier motif de<br />
visite dans un CSST, supplantant <strong>le</strong>s opiacés. Chez <strong>le</strong>s 17-19 ans, la tendance à la hausse de la consommation a été<br />
freinée en 2003.<br />
Les autres drogues<br />
Entre 2000 et 2005, il a été noté une hausse significative de l'usage de stimulants et d'ecstasy tandis que celui de<br />
l'héroïne, du LSD et des amphétamines semb<strong>le</strong> en baisse.<br />
B. Les conséquences sanitaires et socia<strong>le</strong>s du mésusage de substances psychoactives<br />
(usage nocif et dépendance)<br />
En France, environ 5 millions de personnes sont en difficulté avec l'alcool. Il existe environ 150 000<br />
héroïnomanes actifs ou substitués en France, plus de 200 000 consommateurs de cannabis à problème et un nombre<br />
croissant de cocaïnomanes. Dans notre pays, <strong>le</strong> coût social du tabac est d'environ 3% du PIB, pour l'alcool 2,4%,<br />
0,18% pour <strong>le</strong>s stupéfiants.<br />
- Le tabac produit hautement addictif, entraîne pour sa part environ 66 000 décès par an par cancers,<br />
maladies respiratoires et pathologies cardio-vasculaires.<br />
A la consommation d'alcool, 45 000 décès sont attribués par an. C'est la première cause de décès<br />
chez <strong>le</strong>s jeunes et la cause de plus de 30% des décès par accidents de la route.<br />
L'alcool et <strong>le</strong> tabac réunis, sont à l'origine de plus de 100 000 morts évitab<strong>le</strong>s par an en France.<br />
- L'usage de drogues illicites présentent des risques sanitaires immédiats graves tant en termes<br />
infectieux: hépatites (préva<strong>le</strong>nce 59,8% d'après l'InVS), HIV (préva<strong>le</strong>nce 10,8% d'après l'InVS),<br />
psychiatriques, neurologiques, de surdosage (une centaine de décès par overdoses chaque année...)<br />
que sociaux.<br />
C. Addictions et cancers<br />
Tabac et cancer : Le tabac est de loin la première cause de cancer avec un total plus de 33 000 décès par an.<br />
Alcool et cancer : L'alcool est la 3 eme cause de mortalité en France dont une part importante par cancers :<br />
l'alcoolisation chronique induit en effet directement plus de 10 000 morts par cancers et par an.<br />
38
Cannabis et cancer<br />
Le recul manque pour <strong>le</strong> cannabis et la part éventuel<strong>le</strong> de la responsabilité du A9-THC dans la survenue d'une<br />
pathologie cancéreuse restent à préciser. Il existe déjà des données qui sont en faveur d'un effet cancérigène du<br />
cannabis fumé, y <strong>com</strong>pris des données épidémiologiques. Rien ne permet, en revanche, de dire que <strong>le</strong>s effets du<br />
tabac et du cannabis sont multiplicatifs.<br />
DEFINITION DE L'ADDICTION (ANNEXE 1.B)<br />
A. Définition<br />
L'addiction se définit <strong>com</strong>me un « processus dans <strong>le</strong>quel est réalisé un <strong>com</strong>portement qui peut avoir pour<br />
fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l'échec répété de son<br />
contrô<strong>le</strong> et sa persistance en dépit des conséquences négatives »<br />
Les conduites addictives font intervenir trois types de facteurs qui interagissent : la personne, son environnement<br />
et <strong>le</strong> produit consommé (ou l'objet de la conduite addictive). Ainsi, toute intervention visant à modifier ces<br />
conduites doit se déployer sur ces trois domaines.<br />
B. Périmètre<br />
Le champ des addictions couvre aujourd'hui :<br />
- <strong>le</strong>s conduites de consommation de substances psychoactives, quel que soit <strong>le</strong> statut légal de la substance<br />
- <strong>le</strong>s addictions dites "<strong>com</strong>portementa<strong>le</strong>s" - ou addictions sans drogue - qui correspondent à des <strong>com</strong>portements<br />
<strong>com</strong>pulsifs, notamment <strong>le</strong> jeu pathologique.<br />
L'ACCOMPAGNEMENT (ANNEXE 1.C)<br />
La prise en charge d'une personne ayant une conduite addictive peut <strong>com</strong>porter, un ac<strong>com</strong>pagnement en aval, en<br />
amont ou pendant la prise en charge.<br />
La prévention<br />
La prévention en addictologie, individuel<strong>le</strong> ou col<strong>le</strong>ctive, s'étend à tous <strong>le</strong>s âges de la vie et en tout lieu. Chacun<br />
des éléments du dispositif addictologique : la vil<strong>le</strong>, l'entraide, <strong>le</strong> médico-social, <strong>le</strong> sanitaire et <strong>le</strong>s réseaux, a un<br />
rô<strong>le</strong> à jouer en matière de prévention.<br />
L'intervention précoce<br />
L'intervention précoce est une stratégie d'action entre la prévention et l'accès aux soins qui s'applique aux<br />
premières étapes des conduites de consommation de substances psycho-actives quand cel<strong>le</strong>s-ci deviennent<br />
problématiques. L'intervention précoce <strong>com</strong>prend <strong>le</strong> repérage des usages à risques, lorsqu'il a lieu dans divers<br />
services éducatifs, sociaux, judiciaires, sanitaires en vue d'orienter <strong>le</strong>s personnes ainsi repérées vers <strong>le</strong> dispositif<br />
spécialisé de soins.<br />
Le rô<strong>le</strong> des usagers<br />
L'usager a un rô<strong>le</strong> à jouer dans <strong>le</strong>s structures de soins. Ainsi, la loi du 2 janvier 2002 de rénovation de l'action<br />
socia<strong>le</strong> et médico-socia<strong>le</strong> fixe notamment pour objectif de développer <strong>le</strong>s droits des usagers en affirmant, d'une<br />
part, un certain nombre de principes généraux (respect de la vie privée, confidentialité, accès aux informations<br />
concernant l'usager, participation directe à la conception et à la réalisation du projet d'accueil et<br />
d'ac<strong>com</strong>pagnement qui <strong>le</strong> concerne), d'autre part, en rendant obligatoire des documents ou des instances (livret<br />
d'accueil, contrat de séjour, règ<strong>le</strong>ment de fonctionnement, conseil de la vie socia<strong>le</strong>).<br />
Les réseaux d'entraide sont une ressource supplémentaire de la prise en charge. Ancrés historiquement dans l'aide<br />
aux buveurs dépendants, notamment pour <strong>le</strong> maintien d'une abstinence, <strong>le</strong>s mouvements ont dans l'ensemb<strong>le</strong><br />
diversifié <strong>le</strong>urs champs d'intervention, ils participent aux réseaux, prennent soin des entourages et interviennent<br />
en milieu hospitalier, en prison... Dans <strong>le</strong> contexte de l'épidémie de VIH dans <strong>le</strong>s années 80, <strong>le</strong> mouvement<br />
d'auto-support s'est développé chez <strong>le</strong>s usagers de drogues, contribuant notamment à une meil<strong>le</strong>ure prise de<br />
conscience des moyens de réduire <strong>le</strong>s risques dans cette population.<br />
La mise en place de structures d'addictologie devrait parallè<strong>le</strong>ment permettre <strong>le</strong> rapprochement de ces dispositifs<br />
d'entraide et d'auto support, qui étaient créés sur la base d'une approche par produits.<br />
Auto-support et entraide sont représentés dans la Commission Addictions, aux côtés des professionnels de santé.<br />
39
ANNEXE 2 LE VOLET MEDICO-SOCIAL<br />
A. Une offre de proximité pour la précocité et la continuité des interventions et prises en<br />
charge<br />
Pour assurer à la fois la nécessaire précocité des interventions et la durée nécessaire des soins et de<br />
l'ac<strong>com</strong>pagnement, il convient de s'appuyer sur un dispositif de proximité, pluridisciplinaire et ambulatoire<br />
pouvant <strong>com</strong>porter de l'hébergement. C'est la vocation et la mission du dispositif de prise en charge<br />
médico-social spécialisé, avec jusqu'ici ses Centres de Cure Ambulatoires en Alcoologie (CCAA) et ses<br />
Centres Spécialisés de Soins aux Toxi<strong>com</strong>anes (CSST) et demain <strong>le</strong>s Centres de soins<br />
d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie (CSAPA).<br />
Ces établissements sont appelés à poursuivre <strong>le</strong> processus de rapprochement et de restructuration<br />
amorcé depuis quelques années par la perspective de la mise en place des CSAPA pour définir et<br />
constituer un maillon du dispositif en addictologie. Coordonné aux soins de vil<strong>le</strong>, au secteur sanitaire et<br />
aux acteurs des réseaux de santé en addictologie, <strong>le</strong> dispositif spécialisé des CSAPA constituera une des<br />
pièces maîtresses de la politique publique de santé en addictologie dans ses trois <strong>com</strong>posantes : la<br />
prévention, <strong>le</strong>s soins et l'ac<strong>com</strong>pagnement médical, psychologique et social.<br />
B. Etats des lieux du dispositif existant et de ses missions<br />
À l'heure actuel<strong>le</strong>, <strong>le</strong> dispositif médico-social en addictologie est constitué de structures (environ 600 en<br />
incluant <strong>le</strong>s CAARUD), réparties de manière disparate sur <strong>le</strong> territoire national, spécialisées en<br />
toxi<strong>com</strong>anie ou en alcoologie, et animées par des équipes de tail<strong>le</strong> diverse qui participent à<br />
l'ac<strong>com</strong>pagnement des usagers tout au long de <strong>le</strong>urs trajectoires, depuis <strong>le</strong> repérage et l'accueil de la<br />
personne et de son entourage, jusqu'au suivi psychosocial et à l'insertion.<br />
Le dispositif médico-social spécialisé de prise en charge des personnes ayant une conduite addictive se<br />
<strong>com</strong>pose actuel<strong>le</strong>ment :<br />
o<br />
o<br />
o<br />
o<br />
o<br />
des Centres spécialisés de soins aux toxi<strong>com</strong>anes (CSST) : au nombre de 270, <strong>le</strong>s CSST sont<br />
financés par l'assurance-maladie depuis 2003, <strong>le</strong>urs missions sont fixées aux artic<strong>le</strong>s D.3411-1 à<br />
D.3411-9 du code de la santé publique. Ce dispositif a pour mission d'assurer la prise en charge<br />
médico-psychologique et socio-éducative des usagers de drogues mais aussi l'accueil,<br />
l'orientation, l'information de ces patients, et <strong>le</strong> soutien à l'environnement familial,<br />
des Centres de cure ambulatoire en alcoologie (CCAA) : au nombre de 230, <strong>le</strong>s CCAA sont financés<br />
par l'assurance maladie depuis 1999, <strong>le</strong>urs missions sont définies aux artic<strong>le</strong>s R.3311-1 à<br />
R.3311-8 du code de la santé publique. Ils sont chargés d'assurer <strong>le</strong> diagnostic, l'orientation, la prise<br />
en charge des personnes présentant une consommation d'alcool à risque ou atteintes de dépendance<br />
alcoolique ainsi que l'ac<strong>com</strong>pagnement social de ces personnes et de <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>.<br />
des consultations pour jeunes consommateurs de cannabis et autres substances psychoactives<br />
et <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong> : au nombre total de 280, <strong>le</strong>s consultations pour jeunes consommateurs ont été mises<br />
en place fin 2004. El<strong>le</strong>s doivent permettre une meil<strong>le</strong>ure prise en <strong>com</strong>pte des demandes des jeunes<br />
et de <strong>le</strong>ur entourage en difficulté avec cette consommation et en facilitant l'accès à des<br />
professionnels, favoriser une évaluation et <strong>le</strong>s aides, en particulier à adopter des <strong>com</strong>portements plus<br />
favorab<strong>le</strong>s à <strong>le</strong>ur santé et à <strong>le</strong>ur bien-être. Autorisé pour trois ans, ce dispositif a vocation à se fondre<br />
dans <strong>le</strong>s CSAPA pour en constituer l'un des services.<br />
des Centres d'accueil et d'ac<strong>com</strong>pagnement à la réduction des risques chez <strong>le</strong>s usagers de drogues<br />
(CAARUD). Les CAARUD sont financés par l'assurance-maladie depuis 2006, au 31 décembre de<br />
l'année, 130 structures auront été autorisées. Leurs missions sont fixées aux artic<strong>le</strong>s R.3121-33-1 à<br />
R. 3121-33-4 du code de la santé publique. L'objectif de ce dispositif est de prévenir ou de réduire<br />
<strong>le</strong>s effets négatifs liés à la consommation de stupéfiants y <strong>com</strong>pris dans <strong>le</strong>ur association avec<br />
d'autres substances psycho-actives et, ainsi, à améliorer la situation sanitaire et socia<strong>le</strong> de ces<br />
consommateurs qui ne sont pas encore engagées dans une démarche de soins.<br />
des <strong>com</strong>munautés thérapeutiques : quatre structures ouvriront courant 2007. Définies par la<br />
circulaire du 24 octobre 2006, <strong>le</strong>s <strong>com</strong>munautés thérapeutiques sont des structures<br />
(expérimenta<strong>le</strong>s) d'hébergement qui s'adressent à un public de consommateurs dépendants à une<br />
ou plusieurs substances psychoaclives, dans un objectif d'abstinence, avec la spécificité de<br />
placer <strong>le</strong> groupe au cœur du projet thérapeutique et d'insertion socia<strong>le</strong>. Les <strong>com</strong>munautés<br />
thérapeutiques ont vocation à être transformées en CSAPA une fois la phase d'expérimentation<br />
terminée et sous réserve de <strong>le</strong>ur évaluation.<br />
Le dispositif médico-social <strong>com</strong>porte donc des structures fonctionnant en ambulatoire et/ ou avec hébergement. On<br />
<strong>com</strong>pte actuel<strong>le</strong>ment plus de 40 structures résidentiel<strong>le</strong>s (centres thérapeutiques résidentiels et centres<br />
thérapeutiques <strong>com</strong>munautaires), ainsi que des appartements thérapeutiques, des réseaux de famil<strong>le</strong> d'accueil et des<br />
appartements de coordination thérapeutique (ACT) accueillant des personnes présentant une addiction grave et/ou<br />
une ou plusieurs maladies chroniques (VIH, hépatites, maladie menta<strong>le</strong>...).<br />
40
C. Evolutions du dispositif médico-social pour 2007<br />
Le dispositif médico-social évoluera avec la mise en place des CSAPA à <strong>com</strong>pter de 2007 qui fusionnera <strong>le</strong> cadre<br />
juridique des CCAA et CSST (et probab<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s <strong>com</strong>munautés thérapeutiques). La publication du décret fixant <strong>le</strong>s<br />
missions des CSAPA est prévue pour la fin du premier trimestre 2007. Le projet de décret prévoit que <strong>le</strong>s CSAPA<br />
prennent en charge <strong>le</strong>s personnes en difficulté avec <strong>le</strong>s substances psychoactives, quel<strong>le</strong>s que soient ces substances<br />
(licites ou non, y <strong>com</strong>pris tabac et médicaments détournés de <strong>le</strong>ur usage) et <strong>le</strong>s personnes présentant des<br />
addictions sans substance dont <strong>le</strong> jeu pathologique (Une expertise col<strong>le</strong>ctive de l'Inserm sur la question est en cours<br />
à la demande de la DOS. El<strong>le</strong> devra notamment permettre de préciser <strong>le</strong>s stratégies thérapeutiques à proposer à ces<br />
patients.). Ils devront assurer pour l'ensemb<strong>le</strong> des addictions l'accueil, l'information, l'évaluation médica<strong>le</strong>,<br />
psychologique et socia<strong>le</strong> et l'orientation de la personne ou de son entourage, et la réduction des risques associés à la<br />
consommation de substances psychoactives. Concernant ce dernier point, il convient notamment de signa<strong>le</strong>r<br />
l'important effort qui doit être mené dans <strong>le</strong>s années qui viennent pour réduire <strong>le</strong>s contaminations aux virus<br />
hépatotropes à l'origine d'hépatites chez <strong>le</strong>s usagers de drogues.<br />
Les CSAPA ont la possibilité de se spécialiser pour la prise en charge médica<strong>le</strong>, psychosocia<strong>le</strong> et éducative soit<br />
sur l'alcool, soit sur <strong>le</strong>s drogues illicites. Dans <strong>le</strong> cas où <strong>le</strong> CSAPA est spécialisé, il n'est tenu d'assurer la prise en<br />
charge que pour <strong>le</strong> public pour <strong>le</strong>quel il a fait ce choix. Il est, toutefois, tenu de travail<strong>le</strong>r en réseau avec <strong>le</strong>s<br />
structures qui prennent en charge <strong>le</strong>s autres types d'addictions. Indépendamment de sa spécialisation, <strong>le</strong> CSAPA<br />
devra prendre en charge <strong>le</strong>s consommations associées de ses patients<br />
Les CSAPA fonctionneront en ambulatoire et/ou avec hébergement. En effet, l'accueil et <strong>le</strong> traitement avec<br />
hébergement peuvent constituer dans certaines conditions et pour certains patients une étape de la trajectoire de soins.<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de la circulaire relative à la mise en place des CSAPA et des schémas d'addictologie, <strong>le</strong>s missions des<br />
différents types d'hébergement thérapeutique seront précisées. Par ail<strong>le</strong>urs, un travail d'expertise sera conduit en<br />
2007 au sein de la <strong>com</strong>mission addictions pour définir <strong>le</strong>s indications thérapeutiques et <strong>le</strong>s besoins en<br />
hébergement.<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de la LFSS 2007, <strong>le</strong>s orientations suivantes ont été retenues : création et renforcement de quelques<br />
CSAPA, création de <strong>com</strong>munautés thérapeutiques, renforcement des CAARUD,<br />
augmentation du nombre de place d'appartements de coordination thérapeutique (ACT) accessib<strong>le</strong>s aux usagers de<br />
substances psycho-actives en difficulté : 20 à 30 parmi <strong>le</strong>s 150 nouvel<strong>le</strong>s places créées en 2007<br />
41
ANNEXE 3 LE VOLET HOSPITALIER<br />
A. La filière hospitalière de prise en charge des addictions<br />
Une filière hospitalière assure la coordination des soins tout au long du parcours hospitalier des patients et prépare <strong>le</strong><br />
projet thérapeutique individualisé après la sortie, avec <strong>le</strong>s intervenants du secteur médico-social et libéral. El<strong>le</strong> est<br />
<strong>com</strong>posée des structures suivantes:<br />
consultation,<br />
équipe de liaison et de soins en addictologie,<br />
hôpital de jour,<br />
lits d'hospitalisation <strong>com</strong>plète pour sevrages simp<strong>le</strong>s,<br />
lits d'hospitalisation <strong>com</strong>plète pour <strong>le</strong>s soins résidentiels <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes,<br />
et un accès aux soins de suite et de réadaptation orientés en addictologie.<br />
B. L'organisation du dispositif addictologique hospitalier en 3 niveaux<br />
Les patients présentant des conduites addictives doivent pouvoir bénéficier, selon la gravité de <strong>le</strong>urs troub<strong>le</strong>s, d'un<br />
dispositif gradué en trois niveaux :<br />
LE NIVEAUI : niveau de proximité<br />
Le niveau 1 permet d'assurer <strong>le</strong>s réponses de proximité, y <strong>com</strong>pris <strong>le</strong>s sevrages simp<strong>le</strong>s. Il <strong>com</strong>porte :<br />
a) des consultations hospitalières d'addictologie.<br />
Structures de première ligne dans <strong>le</strong> suivi ambulatoire, spécialisées en addictologie, el<strong>le</strong>s sont des lieux d'accueil,<br />
d'écoute, d'évaluation et d'ac<strong>com</strong>pagnement des patients présentant des conduites addictives. El<strong>le</strong>s travail<strong>le</strong>nt en<br />
partenariat avec un service d'hospitalisation capab<strong>le</strong> de réaliser des sevrages simp<strong>le</strong>s.<br />
b) des équipes hospitalières de liaison et de soins en addictologie. Définies par la circulaire DGS/DHOS<br />
du 8 septembre 2000, el<strong>le</strong>s assurent :<br />
- des interventions spécifiques dans <strong>le</strong>s services de l'établissement : actions de sensibilisation,<br />
d'information et de formation auprès des professionnels de santé, prévention secondaire et tertiaire dans<br />
<strong>le</strong>s services d'hospitalisation.<br />
- des actions en liaison avec <strong>le</strong>s partenaires extrahospitaliers.<br />
c) des services d'hospitalisation permettant de réaliser des sevrages simp<strong>le</strong>s.<br />
Ils sont <strong>le</strong> plus souvent situés dans <strong>le</strong> système de soins généraux (médecine interne, médecine polyva<strong>le</strong>nte,<br />
hépatogastroentérologie et/ou psychiatrie...) disposant d'une équipe formée à l'addictologie. Ces services servent<br />
éga<strong>le</strong>ment de référents notamment pour <strong>le</strong>s structures des urgences. Les centres de lutte contre <strong>le</strong> cancer, <strong>le</strong>s<br />
maternités devraient éga<strong>le</strong>ment être en mesure de proposer une réponse de niveau 1.<br />
Une équipe de niveau 1 devrait pouvoir disposer de personnels <strong>com</strong>pétents en addictologie (médecin, infirmière,<br />
psychologue, diététicienne, assistante socia<strong>le</strong>). Par ail<strong>le</strong>urs un avis psychiatrique doit pouvoir être sollicité chaque<br />
fois que nécessaire.<br />
Le plan de prise en charge et de prévention des addictions 2007-2011 a fixé <strong>com</strong>me objectif qu'une prise en charge<br />
de niveau 1 soit disponib<strong>le</strong> dans tous <strong>le</strong>s établissements de santé dotés d'une structure des urgences (SU) définie par<br />
<strong>le</strong> décret du 22 mai 2006.<br />
LE NIVEAU II : niveau de recours<br />
Niveau spécifiquement addictologique, il <strong>com</strong>prend des structures bénéficiant de personnels formés à l'addictologie<br />
et proposant des prises en charge spécialisées à des patients posant des problèmes particuliers.<br />
a) Les structures ou unités d'addictologie, de prise en charge aiguë<br />
El<strong>le</strong>s doivent pouvoir prendre en charge l'ensemb<strong>le</strong> des problèmes posés par <strong>le</strong>s patients, qu'il s'agisse de la<br />
conduite addictive el<strong>le</strong>-même, de ses <strong>com</strong>plications somatiques, psychiatriques et/ou des co-morbidités associées.<br />
42
Par rapport aux structures de niveau I, el<strong>le</strong>s <strong>com</strong>prennent en plus :<br />
a)une hospitalisation de jour qui permet un ac<strong>com</strong>pagnement médical, psychologique et social similaire à celui<br />
proposé lors d'une hospitalisation dans un service spécialisé en addictologie tout en maintenant <strong>le</strong>s patients dans <strong>le</strong>ur<br />
environnement. L'hospitalisation de jour constitue une alternative à l'hospitalisation temps p<strong>le</strong>in ou un relais de<br />
cel<strong>le</strong>-ci.<br />
b) une hospitalisation <strong>com</strong>plète pour sevrage et soins résidentiels <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes<br />
Ces structures d'addictologie accueil<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s patients <strong>le</strong>s plus en difficultés, du fait de la sévérité de la dépendance,<br />
de la gravité des troub<strong>le</strong>s somatiques, neuro-psychiatriques et cognitifs. El<strong>le</strong>s permettent une évaluation et un bilan<br />
addictologique somatique, social et psychiatrique approfondis dans <strong>le</strong> cadre d'un projet de soins et de prise en charge<br />
globa<strong>le</strong>. El<strong>le</strong>s proposent éga<strong>le</strong>ment des soins addictologiques spécifiques tels que des thérapies de groupe, des<br />
psychothérapies individuel<strong>le</strong>s, la possibilité de thérapie familia<strong>le</strong> ou de coup<strong>le</strong>.<br />
Une équipe de niveau 2 doit disposer de personnels <strong>com</strong>pétents en addictologie (praticien hospitalier, infirmière,<br />
psychologue, diététicienne, assistante socia<strong>le</strong>, ergothérapeute, kinésithérapeute).<br />
Le plan de prise en charge et de prévention des addictions 2007-2011 a fixé l'objectif de disposer d'une filière<br />
<strong>com</strong>plète de prise en charge de niveau II pour 500.000 habitants dans <strong>le</strong> cadre d'un ou plusieurs territoires de santé.<br />
Les besoins précis doivent être définis dans chaque région à partir d'un état des lieux et de la définition d'objectifs<br />
quantifiés.<br />
c) Les soins de suite et de réadaptation addictologiques (SSR) orientés en addictologie<br />
Les soins de suite et de réadaptation sont intégrés au niveau II de recours et constituent une étape importante de la<br />
prise en charge résidentiel<strong>le</strong> des patients après <strong>le</strong>s soins aigus pour consolider <strong>le</strong>ur abstinence. Ils proposent un projet<br />
thérapeutique médico-psycho-social où la réadaptation est un objectif essentiel. Il est éga<strong>le</strong>ment souhaitab<strong>le</strong> que<br />
certains SSR puissent prendre en charge des patients dont <strong>le</strong>s troub<strong>le</strong>s des fonctions cognitives sont au premier plan.<br />
Une équipe de SSR ayant développé une activité en addictologie doit disposer de personnels <strong>com</strong>pétents en<br />
addictologie (médecin, infirmière, psychologue, assistantes socia<strong>le</strong>).<br />
En fonction du projet thérapeutique, peuvent être proposés des temps d'éducateurs spécialisés,<br />
psychomotriciens/ergothérapeutes, kinésithérapeutes ...<br />
L'implantation des soins de suite et de réadaptation doit prendre en <strong>com</strong>pte <strong>le</strong>s besoins de chaque région et <strong>le</strong>s projets<br />
thérapeutiques de ces structures de façon à assurer une couverture satisfaisante du territoire.<br />
NIVEAU III: Centre d'Addictologie Universitaire Régional<br />
Le centre régional est doté des mêmes moyens que <strong>le</strong>s structures de niveau II (unité d'addictologie, hospitalisation<br />
<strong>com</strong>plète pour sevrages simp<strong>le</strong>s et soins résidentiels <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes, hospitalisation de jour), ce qui lui permet de<br />
proposer <strong>le</strong>s mêmes prises en charge que ces dernières. Il travail<strong>le</strong> en partenariat avec <strong>le</strong>s deux autres niveaux et <strong>le</strong>s<br />
réseaux de santé dont il fait partie.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, ce centre constitue un niveau de référence régional addictologique en assurant la coordination de<br />
l'enseignement, de la formation et de la recherche. Il assure une véritab<strong>le</strong> interface entre la clinique et la recherche<br />
fondamenta<strong>le</strong>.<br />
Le plan de prise en charge et de prévention des addictions a fixé pour objectif un centre de niveau III par CHU.<br />
La mise en œuvre de ce dispositif hospitalier en trois niveaux de prise en charge ainsi que son financement<br />
sont confiés aux ARH et feront l'objet d'un appel d'offre régional pour <strong>le</strong>s cinq ans de la durée du plan.<br />
C. Les conditions assurant la mise en place du dispositif sanitaire en addictologie de manière<br />
planifiée, pérenne, coordonnée et évaluée<br />
1. <strong>le</strong> dispositif sanitaire doit être pérenne.<br />
Les conditions assurant la pérennité de ces structures sont :<br />
- une reconnaissance administrative de l'addictologie dans <strong>le</strong> cadre des pô<strong>le</strong>s.<br />
La constitution d'un pô<strong>le</strong> spécifique « addictologie » pourrait dans certains cas, être envisagée selon la tail<strong>le</strong> de<br />
l'établissement et/ou <strong>le</strong> contexte local.<br />
43
- tous <strong>le</strong>s établissements publics de santé devraient disposer d'un vo<strong>le</strong>t « addictions » dans <strong>le</strong>ur projet<br />
d'établissement. Un tel vo<strong>le</strong>t devrait aussi exister dans <strong>le</strong>s projets médicaux de territoire.<br />
2. Le dispositif doit être intégré dans l'organisation régiona<strong>le</strong> des soins.<br />
Les régions qui n'ont pas développé un vo<strong>le</strong>t addictologie dans <strong>le</strong> SROS 3, peuvent saisir l'opportunité d'une révision<br />
du SROS pour l'y introduire.<br />
Par ail<strong>le</strong>urs, il est indispensab<strong>le</strong> d'harmoniser <strong>le</strong>s schémas sanitaires (SROS) et médico-sociaux (schémas<br />
régionaux d'addictologie et programmes régionaux de santé publique).<br />
3. Pour assurer la continuité des soins, <strong>le</strong>s structures hospitalières doivent être articulées avec<br />
l'ensemb<strong>le</strong> des partenaires : médico-social spécialisé, libéral, intervenants du champ social.<br />
Les réseaux de santé sont <strong>le</strong>s garants du décloisonnement des structures et de la coordination des soins entre <strong>le</strong>s<br />
partenaires tout au long du parcours des patients.<br />
D. Les missions de l'hôpital en matière de prévention des addictions<br />
Les établissements hospitaliers ont un rô<strong>le</strong> à jouer bien qu'encore peu développé dans la prévention,<br />
notamment concernant <strong>le</strong> repérage précoce des conduites addictives. Les actions de prévention sont destinées<br />
aux patients qui y sont hospitalisés et à <strong>le</strong>ur famil<strong>le</strong>, aux consultants ainsi qu'aux personnels hospitaliers. Les<br />
équipes de liaison et de soins en addictologie ont un rô<strong>le</strong> fondamental dans <strong>le</strong> développement de tel<strong>le</strong>s actions<br />
qui incluent <strong>le</strong> repérage, l'intervention précoce et l'orientation de ces personnes.<br />
Il serait souhaitab<strong>le</strong> qu'une politique tendant vers un « Hôpital sans addiction » sur <strong>le</strong> mode de ce qui est fait<br />
pour un « Hôpital sans tabac », soit menée en collaboration avec <strong>le</strong>s personnels, la direction, la médecine du<br />
travail et <strong>le</strong>s équipes spécialisées.<br />
44
LA PLACE DES RESEAUX DE SANTE EN ADDICTOLOGIE<br />
Les réseaux de santé ont fait l'objet de la circulaire DHOS/03/CNAM/2007/88 du 2 mars 2007 relative aux<br />
orientations de la DHOS et de la CNAMTS en matière de réseaux de santé et à destination des ARH et des<br />
URCAMS. Cette circulaire définit <strong>le</strong>s objectifs des réseaux, <strong>le</strong>ur cohérence avec <strong>le</strong>s parcours de soins et <strong>le</strong>ur<br />
inscription dans l'organisation territoria<strong>le</strong> de soins. El<strong>le</strong> précise éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> cadre général de la décision de<br />
financement. Enfin, el<strong>le</strong> rappel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s modalités de l'évaluation interne et externe qui représente une condition<br />
majeure de financement.<br />
Il existe actuel<strong>le</strong>ment sur l'ensemb<strong>le</strong> du territoire une cinquantaine de réseaux de santé en addictologie,<br />
financés par la dotation régiona<strong>le</strong> de développement des réseaux (DRDR). D'autres réseaux plus ou moins<br />
formalisés d'addictologie fonctionnent avec d'autres sources de financement.<br />
A. Missions des réseaux<br />
- La coordination professionnel<strong>le</strong> du soin reste la mission centra<strong>le</strong> du réseau, qui ne doit pas assurer de<br />
soins directs aux patients ni se substituer aux actes de prise en charge du dispositif en addictologie.<br />
- Le réseau met en œuvre des moyens d'aide à l'amélioration des pratiques professionnel<strong>le</strong>s par<br />
l'élaboration de protoco<strong>le</strong>s des soins (repérage précoce et intervention brève, protoco<strong>le</strong>s de sevrage<br />
ambulatoire). Le réseau élabore, utilise et diffuse des référentiels de prise en charge et évalue<br />
régulièrement <strong>le</strong>ur pertinence<br />
- Le réseau soutient <strong>le</strong>s actions de prévention primaire, éventuel<strong>le</strong>ment en lien avec <strong>le</strong> centre<br />
d'information et de ressources sur <strong>le</strong>s drogues et la dépendance régional (CIRDD), mais il n'a pas<br />
vocation, en tant que tel, à organiser et structurer cette action. Il assure la coordination de la prévention<br />
secondaire et tertiaire.<br />
- Il participe aux actions de formations : formations-actions type repérage précoce intervention brève<br />
(RPIB), formations -coordinations, formations généralistes et multidisciplinaires...<br />
- Il développe des outils de <strong>com</strong>munication.<br />
B. Evaluation des réseaux et indicateurs<br />
Le réseau mesure l'impact de ses actions sur la prise en charge des personnes ayant une conduite<br />
addictive par une évaluation à la fois interne et externe. Cette évaluation est adaptée à l'addictologie, par<br />
l'élaboration d'indicateurs, à la fois quantitatifs et qualitatifs figurant dans <strong>le</strong> cahier des charges en cours<br />
de préparation.<br />
Le plan de prise en charge et de prévention des addictions 2007-2011 préconise la création d'un réseau<br />
de santé en addictologie de proximité pour 200.000 habitants. Il est important d'assurer l'articulation de<br />
ces réseaux en addictologie avec d'autres réseaux ayant une thématique proche.<br />
45
L'ARTICULATION AVEC LES AUTRES DISPOSITIFS CONCERNES<br />
A. Articulation entre <strong>le</strong>s dispositifs addictologiques et psychiatriques<br />
Les conduites addictives ont de fait, des liens étroits avec <strong>le</strong> champ de la santé menta<strong>le</strong> et de la<br />
psychiatrie. Cependant <strong>le</strong>s collaborations entre <strong>le</strong>s deux secteurs sont à l'heure actuel<strong>le</strong> insuffisamment<br />
développées et peu organisés. Il est nécessaire de préciser <strong>le</strong>s champs de <strong>com</strong>pétence, <strong>le</strong>s missions des<br />
deux dispositifs et <strong>le</strong>ur <strong>com</strong>plémentarité.<br />
1. Les professionnels de la psychiatrie sont saisis pour traiter :<br />
- des sujets présentant des facteurs psychologiques, psychopathologiques voire de <strong>com</strong>orbidités<br />
psychiatriques primaires qui favorisent l'émergence d'une conduite addictive puis <strong>le</strong>ur pérennisation ;<br />
- dans d'autres cas, il s'agit de patients souffrant de dommages induits par la consommation de<br />
substances psychoactives, qui sont à l'origine de troub<strong>le</strong>s d'ordre cognitif, psychopathologiques, de<br />
<strong>com</strong>orbidités psychiatriques secondaires, et dont la gravité se conjugue <strong>le</strong> cas échéant à l'évolution de<br />
la <strong>com</strong>orbidité psychiatrique primaire.<br />
Les prises en charge des <strong>com</strong>orbidités psychiatriques et addictives doivent se faire en partenariat entre<br />
des équipes ayant des <strong>com</strong>pétences <strong>com</strong>plémentaires, ou par la même équipe si el<strong>le</strong> possède la doub<strong>le</strong><br />
<strong>com</strong>pétence.<br />
2. Les établissements de santé ayant une activité de psychiatrie doivent proposer une prise en charge<br />
des patients ayant des troub<strong>le</strong>s addictifs.<br />
- Ils devront assurer au moins une réponse de Niveau I.Ceci implique que <strong>le</strong>s équipes médica<strong>le</strong>s et<br />
paramédica<strong>le</strong>s possèdent des <strong>com</strong>pétences addictologiques validées et que <strong>le</strong>s infrastructures soient en<br />
place. A défaut, des conventions pourront être passées avec <strong>le</strong>s structures addictologiques de niveau I<br />
des autres établissements de santé.<br />
-Certains établissements de santé ayant une activité en psychiatrie développent des structures<br />
addictologiques spécifiques correspondant au niveau 11.<br />
-Dans <strong>le</strong>s établissements publics de santé menta<strong>le</strong>, l'intersecteur d'addictologie quand il existe, pourra en<br />
partenariat avec <strong>le</strong> CHU être constitué en structure de Niveau III à vocation universitaire pour développer<br />
des <strong>com</strong>pétences d'enseignement et de recherche.<br />
B. Articulation avec la cancérologie<br />
Compte tenu de la fréquence des cancers évitab<strong>le</strong>s chez <strong>le</strong>s patients présentant des conduites<br />
addictives, notamment une alcoolisation chronique et/ou un tabagisme, il est essentiel de coordonner <strong>le</strong>s<br />
dispositifs, structures et réseaux, addictologiques et cancérologiques.<br />
Les centres de lutte contre <strong>le</strong> cancer, <strong>le</strong>s consultations d'annonce du cancer et de façon généra<strong>le</strong> <strong>le</strong>s<br />
consultations de cancérologie sont des lieux privilégiés de repérage des conduites addictives et<br />
d'orientation pour une prise en charge adaptée.<br />
Il apparaît souhaitab<strong>le</strong> que <strong>le</strong>s équipes de cancérologie bénéficient d'une formation en addictologie.<br />
C. Articulation avec la périnatalité<br />
Les conduites addictives sont à l'origine de nombreux problèmes au cours de la grossesse et après la<br />
naissance.<br />
Au-delà des grands syndromes malformatifs qui ont permis de décrire <strong>le</strong> syndrome d'alcoolisation<br />
fœta<strong>le</strong> (SAF), l'alcool représente la première cause non génétique de retards de développement<br />
psychomoteur et de handicaps par <strong>le</strong> biais du SAF.<br />
Un syndrome de sevrage peut être noté chez <strong>le</strong>s nouveau nés de mères ayant une toxi<strong>com</strong>anie<br />
active<br />
Le tabac est responsab<strong>le</strong> d'accouchements prématurés, de retards de croissance in utero,<br />
d'hémorragies de la délivrance. Il est éga<strong>le</strong>ment reconnu <strong>com</strong>me facteur de mort subite du<br />
nourrisson.<br />
La consommation de substances psychoactives chez <strong>le</strong>s mères de très jeunes enfants est<br />
éga<strong>le</strong>ment source de carences diverses chez l'enfant.<br />
Les femmes enceintes recevant un traitement de substitution par la méthadone nécessitent un<br />
suivi et un ac<strong>com</strong>pagnement spécifique durant toute la durée de <strong>le</strong>ur grossesse.<br />
46
De ce fait, il est important de :<br />
- former <strong>le</strong>s intervenants en périnatalité au repérage des consommations de substances psychoactives<br />
- développer <strong>le</strong> lien avec <strong>le</strong>s équipes de liaison et de soins en addictologie dans <strong>le</strong>s maternités,<br />
- mettre en place des procédures de coopération entre <strong>le</strong>s structures et <strong>le</strong>s réseaux d'addictologie et<br />
de périnatalité pour faciliter l'orientation des patients et <strong>le</strong>ur prise en charge par <strong>le</strong>s structures <strong>le</strong>s plus<br />
adaptées à <strong>le</strong>urs problèmes.<br />
47
LE SUIVI ET L'EVALUATION DU DISPOSITIF D'ADDICTOLOGIE<br />
Différentes directives ont été mises en place ces dernières années. Il s'agit en particulier<br />
du plan quinquennal gouvernemental 2004-2008 (dont <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s indicateurs sont suivis par<br />
l'Observatoire Français des Drogues et des Toxi<strong>com</strong>anies)<br />
du Plan national sur la prise en charge et la prévention des addictions 2007- 2011 (dont <strong>le</strong> suivi est confié à la<br />
Commission des addictions),<br />
de la loi relative à la politique de santé publique (dont <strong>le</strong>s objectifs et <strong>le</strong>s indicateurs sont suivis par la DREES).<br />
Le suivi du dispositif doit reposer sur :<br />
1) un état des lieux des besoins actuels de l'offre de soins en fonction des données connues de<br />
l'épidémiologie<br />
2) une méthode de suivi de l'évolution de l'adéquation de cette offre de soins aux besoins par :<br />
- la construction d'indicateurs simp<strong>le</strong>s, sensib<strong>le</strong>s au changement,<br />
- la réalisation d'étude et de suivi de cohorte,<br />
- l'utilisation de critères validés utilisés dans <strong>le</strong>s autres pays.<br />
A. Le constat actuel<br />
La juxtaposition des différents plans rend <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xe l'élaboration des tab<strong>le</strong>aux de bord et des indicateurs de suivi et<br />
d'évaluation. D'une façon généra<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s indicateurs retenus sont dispersés et <strong>le</strong>s données souvent issues<br />
d'échantillons trop faib<strong>le</strong>s pour fournir des informations au niveau des régions. Enfin, <strong>le</strong>s données disponib<strong>le</strong>s<br />
portent surtout sur <strong>le</strong>s consommations et peu sur <strong>le</strong>s besoins de prise en charge.<br />
B. Les indicateurs nécessaires au dispositif de prise en charge et de soins en addictologie<br />
II convient de développer des indicateurs globaux portant sur l'ensemb<strong>le</strong> de la population (niveaux de<br />
consommations des différents produits, morbidité et mortalité) et de construire des indicateurs plus pertinents et<br />
plus fins pour chaque région ou territoire de santé en fonction des besoins.<br />
Pour <strong>le</strong> suivi et l'évaluation du plan quinquennal 2007-2011 de prise en charge et de prévention des addictions, <strong>le</strong>s<br />
indicateurs suivants pourraient être retenus et mis à la disposition des ARH pour suivre la montée en charge du vo<strong>le</strong>t<br />
sanitaire avec <strong>le</strong> financement alloué à chacun des <strong>com</strong>posants suivants :<br />
structures de Niveau I : nombre de consultations d'addictologie<br />
nombre d'équipes de liaison et de soins en addictologie structures<br />
de Niveau II : nombre de structures de Niveau II<br />
structures de Niveau III (CHU) : nombre de centres régionaux d'addictologie universitaires Nombre de<br />
sevrages simp<strong>le</strong>s effectués dans <strong>le</strong>s hôpitaux du département, de la région Nombre de soins <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xes<br />
effectués dans <strong>le</strong>s hôpitaux du département, de la région<br />
Pour suivre <strong>le</strong> vo<strong>le</strong>t médico-social, <strong>le</strong>s indicateurs suivants peuvent être retenus :<br />
- CSAPA : nombre de CSAPA autorisés<br />
ACT : nombre de places<br />
Communautés thérapeutiques<br />
- CAARUD : nombre de CAARUD<br />
Ces indicateurs seraient recueillis annuel<strong>le</strong>ment pendant toute la durée du plan. Ils pourraient en tant que de besoin,<br />
être <strong>com</strong>plétés par des indicateurs de soins dont <strong>le</strong> nombre et la périodicité du recueil feront l'objet de réf<strong>le</strong>xions à<br />
venir. Leurs objectifs sont d'évaluer :<br />
L'amélioration du dispositif ambulatoire actuel: soins de vil<strong>le</strong>, réseaux et dispositif ambulatoire<br />
spécialisé (CCAA, CSST) avec la mise en place des CSAPA,<br />
L'amélioration du dispositif sanitaire hospitalier et du dispositif de soins de suite et de réadaptation<br />
(SSR).<br />
48
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
ANNEXE N°3 : DECRET RELATIF AUX CENTRES DE SOINS<br />
D’ACCOMPAGNEMENT ET DE PREVENTION EN<br />
ADDICTOLOGIE<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
49
15 mai 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 136 sur 311<br />
Décrets, arrêtés, circulaires<br />
TEXTES GÉNÉRAUX<br />
MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SOLIDARITÉS<br />
Décret n° 2007-877 du 14 mai 2007 relatif aux missions des<br />
centres de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie<br />
NOR: SANP0721630D<br />
Le Premier ministre,<br />
Sur <strong>le</strong> rapport du ministre de la santé et des solidarités,<br />
Vu <strong>le</strong> code de l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s, notamment son artic<strong>le</strong> L. 312-1 ;<br />
Vu <strong>le</strong> code de la santé publique ;<br />
Vu <strong>le</strong> code de procédure péna<strong>le</strong> ;<br />
Vu l'avis du Comité national de l'organisation sanitaire et socia<strong>le</strong> (section socia<strong>le</strong>) en date du 15 mars 2007,<br />
Décrète :<br />
Art. 1 er . - La section 1 du chapitre I er du titre I er du livre IV de la troisième partie du code de la santé<br />
publique est remplacée par <strong>le</strong>s dispositions suivantes :<br />
« Section 1<br />
« Centres de soins d'ac<strong>com</strong>pagnement<br />
et de prévention en addictologie<br />
«Art. D. 3411-1. - Les centres de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie assurent, pour<br />
<strong>le</strong>s personnes ayant une consommation à risque, un usage nocif ou présentant une dépendance aux substances<br />
psychoactives ainsi que pour <strong>le</strong>ur entourage :<br />
« 1° L'accueil, l'information, l'évaluation médica<strong>le</strong>, psychologique et socia<strong>le</strong> et l'orientation de la personne<br />
ou de son entourage ;<br />
« Dans ce cadre, ils peuvent mettre en place des consultations de proximité en vue d'assurer <strong>le</strong> repérage<br />
précoce des usages nocifs.<br />
« 2° La réduction des risques associés à la consommation de substances psychoactives ;<br />
« 3° La prise en charge médica<strong>le</strong>, psychologique, socia<strong>le</strong> et éducative. El<strong>le</strong> <strong>com</strong>prend <strong>le</strong> diagnostic, <strong>le</strong>s<br />
prestations de soins, l'accès aux droits sociaux et l'aide à l'insertion ou à la réinsertion.<br />
« Les centres assurent <strong>le</strong> sevrage et son ac<strong>com</strong>pagnement, la prescription et <strong>le</strong> suivi des traitements<br />
médicamenteux, dont <strong>le</strong>s traitements de substitution aux opiacés.<br />
« Ils peuvent éga<strong>le</strong>ment prendre en charge des personnes présentant des addictions sans substances.<br />
«Art. D. 3411-2. — Les centres peuvent spécialiser <strong>le</strong>ur activité de prise en charge en direction de<br />
personnes consommant des substances psychoactives illicites ou de l'alcool.<br />
« Dans ce cas, ils ne sont tenus de remplir <strong>le</strong>s missions mentionnées au 2° et au 3° de l'artic<strong>le</strong> D. 3411-1 que<br />
pour <strong>le</strong>s personnes qu'ils prennent en charge, y <strong>com</strong>pris pour <strong>le</strong>urs consommations associées.<br />
«Art. D. 3411-3. - Les centres assurent soit des prestations ambulatoires, soit des prestations en<br />
hébergement individuel ou col<strong>le</strong>ctif, soit ces deux prestations.<br />
« Art. D. 3411-4. - Les centres s'assurent <strong>le</strong>s services d'une équipe pluridisciplinaire dont la <strong>com</strong>position et<br />
<strong>le</strong> fonctionnement sont conformes aux objectifs du projet d'établissement et permettent sa mise en œuvre.<br />
«Art. D. 3411-5. - Le directeur ou <strong>le</strong> responsab<strong>le</strong> du centre a la responsabilité généra<strong>le</strong> du fonctionnement<br />
du centre. Il assure, lui-même ou, <strong>le</strong> cas échéant, par délégation, dans <strong>le</strong> respect des <strong>com</strong>pétences et des règ<strong>le</strong>s<br />
déontologiques des différents professionnels, la cohérence d'ensemb<strong>le</strong> de l'activité des personnels ainsi que la<br />
coordination avec <strong>le</strong>s intervenants extérieurs.<br />
« La responsabilité des activités médica<strong>le</strong>s est assurée par un médecin.<br />
«Art. D. 3411-6. - Les établissements expérimentaux au sens du 12° de l'artic<strong>le</strong> L. 312-1 du code de<br />
l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s, dénommés <strong>com</strong>munautés thérapeutiques, peuvent être autorisés en tant que<br />
centre de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie.<br />
50
15 mai 2007 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 136 sur 311<br />
« Dans ce cas, <strong>le</strong>s centres ne sont pas tenus d'assurer la prescription de traitement de substitution mentionnée<br />
au 3° de l'artic<strong>le</strong> D. 3411-1.<br />
« Art. D. 3411-7. - Les centres participent au dispositif de recueil d'information et de veil<strong>le</strong> permettant de<br />
mieux connaître <strong>le</strong>s besoins des personnes en matière de prise en charge.<br />
« Art. D. 3411-8. - Les centres peuvent participer à des actions de prévention, de formation, de recherche<br />
en matière de pratiques addictives. Ils peuvent éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong>s mettre en œuvre. Lorsque ces actions sont<br />
organisées par des personnes mora<strong>le</strong>s, cel<strong>le</strong>s-ci rémunèrent l'intervention du centre.<br />
«Art. D. 3411-9. — Lorsqu'un centre est géré par un établissement de santé qui dispose d'une pharmacie à<br />
usage intérieur, l'approvisionnement, la détention, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>, la gestion et la dispensation des médicaments<br />
sont assurés par un pharmacien de cette pharmacie à usage intérieur.<br />
« Lorsqu'un centre est géré par un établissement de santé sans pharmacie à usage intérieur ou par une<br />
association, l'approvisionnement en médicaments est effectué par <strong>le</strong>s entreprises ou organismes conformément<br />
aux dispositions du 6° de l'artic<strong>le</strong> R. 5124-45. La détention, <strong>le</strong> contrô<strong>le</strong>, la gestion et la dispensation des<br />
médicaments sont assurés par un pharmacien inscrit au tab<strong>le</strong>au de la section E ou de la section H de l'ordre<br />
national des pharmaciens, ou à défaut par un médecin intervenant dans <strong>le</strong> centre, nommément désigné, autorisé<br />
par <strong>le</strong> préfet après avis du pharmacien inspecteur régional de santé publique.<br />
« Les médicaments sont détenus conformément à l'artic<strong>le</strong> R. 5132-26 et dans <strong>le</strong>s conditions de l'autorisation<br />
de mise sur <strong>le</strong> marché, sous la responsabilité du pharmacien ou du médecin autorisé par <strong>le</strong> préfet.<br />
« Un état annuel des entrées et sorties des médicaments est adressé au pharmacien inspecteur régional de<br />
santé publique. »<br />
Art. 2. - Le paragraphe 7 de la sous-section 2 de la section 1 du chapitre II du titre I er du livre III du code<br />
de l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s est remplacé par <strong>le</strong>s dispositions suivantes :<br />
« Paragraphe 7 « Centres de soins d'ac<strong>com</strong>pagnement et de<br />
prévention en addictologie<br />
« Art. D. 312-153. - Les centres de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie re<strong>le</strong>vant des<br />
catégories d'établissement mentionnées au 9° du I de l'artic<strong>le</strong> L. 312-1 sont régis par <strong>le</strong>s dispositions des<br />
artic<strong>le</strong>s D. 3411-1 à D. 3411-9 du code de la santé publique. »<br />
Art. 3. - Aux artic<strong>le</strong>s D. 385 et D. 390-1 du code de procédure péna<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s mots : « des centres spécialisés<br />
de soins aux toxi<strong>com</strong>anes et des centres d'hygiène alimentaire et d'alcoologie » sont remplacés par <strong>le</strong>s mots :<br />
« centres de soins d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie ».<br />
Art. 4. - Les artic<strong>le</strong>s D. 3411-1 à D. 3411-10 du code de la santé publique, l'artic<strong>le</strong> D. 312-153 du code de<br />
l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s artic<strong>le</strong>s D. 385 et D. 390-1 du code de procédure péna<strong>le</strong> dans <strong>le</strong>ur<br />
rédaction antérieure à la publication du présent décret restent applicab<strong>le</strong>s aux centres spécialisés de soins aux<br />
toxi<strong>com</strong>anes et centres de cure ambulatoire en alcoologie bénéficiant à la date du 1 er janvier 2007 de<br />
l'autorisation prévue à l'artic<strong>le</strong> L. 313-1 du code de l'action socia<strong>le</strong> et des famil<strong>le</strong>s jusqu'à <strong>le</strong>ur autorisation en<br />
tant que centres de soins, d'ac<strong>com</strong>pagnement et de prévention en addictologie.<br />
Art. 5. - Le garde des sceaux, ministre de la justice, et <strong>le</strong> ministre de la santé et des solidarités sont<br />
chargés, chacun en ce qui <strong>le</strong> concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la<br />
République française.<br />
Fait à Paris, <strong>le</strong> 14 mai 2007.<br />
Par <strong>le</strong> Premier ministre :<br />
Le ministre de la santé et des solidarités,<br />
PHILIPPE BAS<br />
DOMINIQUE DE VILLEPIN<br />
Le garde des sceaux, ministre de la justice,<br />
PASCAL CLEMENT<br />
51
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
ANNEXE N°4 : DECRET INFIRMIER RELATIF A L’EXERCICE<br />
DE LA PROFESSION ET AUX ACTES PROFESSIONNELS<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
52
Extrait concernant la profession d'infirmier, tiré du décret 2004-802 du 29/07/04 paru au J.O. Du 09/08/04<br />
LIVRE III<br />
AUXILIAIRES MÉDICAUX<br />
TITRE 1er PROFESSION D'INFIRMIER OU D'INFIRMIÈRE<br />
Chapitre 1er Exercice de la profession<br />
Section 1 Actes professionnels<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-1<br />
L'exercice de la profession d'infirmier ou d'infirmière <strong>com</strong>porte l'analyse, l'organisation, la réalisation de soins<br />
infirmiers et <strong>le</strong>ur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la<br />
participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d'éducation à la santé.<br />
Dans l'ensemb<strong>le</strong> de ces activités, <strong>le</strong>s infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règ<strong>le</strong>s professionnel<strong>le</strong>s<br />
et notamment du secret professionnel.<br />
Ils exercent <strong>le</strong>ur activité en relation avec <strong>le</strong>s autres professionnels du secteur de la santé, du secteur social et<br />
médico-social et du secteur éducatif.<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-2<br />
Les soins infirmiers, préventifs, curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et qualité des relations avec <strong>le</strong><br />
malade. Ils sont réalisés en tenant <strong>com</strong>pte de l'évolution des sciences et des techniques. Ils ont pour objet, dans<br />
<strong>le</strong> respect des droits de la personne, dans <strong>le</strong> souci de sou éducation à la santé et en tenant <strong>com</strong>pte de la<br />
personnalité de cel<strong>le</strong>-ci dans ses <strong>com</strong>posantes physiologique, psychologique, économique, socia<strong>le</strong> et culturel<strong>le</strong> :<br />
1° De protéger, maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et menta<strong>le</strong> des personnes ou l'autonomie<br />
de <strong>le</strong>urs fonctions vita<strong>le</strong>s physiques et psychiques en \ue de favoriser <strong>le</strong>ur maintien, <strong>le</strong>ur insertion ou <strong>le</strong>ur<br />
réinsertion dans <strong>le</strong>ur cadre de vie familial ou social ;<br />
2° De concourir à la mise en place de méthodes et au recueil des informations uti<strong>le</strong>s aux autres professionnels,<br />
et notamment aux médecins pour poser <strong>le</strong>ur diagnostic et évaluer l'effet de <strong>le</strong>urs prescriptions :<br />
3° De participer à l'évaluation du degré de dépendance des personnes :<br />
4° De contribuer à la mise en œuvre des traitements en participant à la surveillance clinique et à l'application<br />
des prescriptions médica<strong>le</strong>s contenues, <strong>le</strong> cas échéant, dans des protoco<strong>le</strong>s établis à l'initiative du ou des<br />
médecins prescripteurs :<br />
5° De participer à la prévention, à l'évaluation et au soulagement de la dou<strong>le</strong>ur et de la détresse physique et<br />
psychique des personnes, particulièrement en fin de vie au moyen des soins palliatifs, et d'ac<strong>com</strong>pagner, en tant<br />
que de besoin, <strong>le</strong>ur entourage.<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-3<br />
Relèvent du rô<strong>le</strong> propre de l'infirmier ou de l'infirmière <strong>le</strong>s soins liés aux fonctions d'entretien et de continuité<br />
de la vie et visant à <strong>com</strong>penser partiel<strong>le</strong>ment ou tota<strong>le</strong>ment un manque ou une diminution d'autonomie d'une<br />
personne ou d'un groupe de personnes.<br />
Dans ce cadre, l'infirmier ou l'infirmière a <strong>com</strong>pétence pour prendre <strong>le</strong>s initiatives et ac<strong>com</strong>plir <strong>le</strong>s soins qu'il<br />
juge nécessaires conformément aux dispositions des artic<strong>le</strong>s R. 4311-5 et R 4311-6. Il identifie <strong>le</strong>s besoins de la<br />
personne, pose un diagnostic infirmier, formu<strong>le</strong> des objectifs de soins, met en oeuvre <strong>le</strong>s actions appropriées et<br />
<strong>le</strong>s évalue. Il peut élaborer, avec la participation des membres de l'équipe soignante, des protoco<strong>le</strong>s de soins<br />
infirmiers re<strong>le</strong>vant de son initiative. Il est chargé de la conception, de l'utilisation et de la gestion du dossier de<br />
soins infirmiers.<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-4<br />
Lorsque <strong>le</strong>s actes ac<strong>com</strong>plis et <strong>le</strong>s soins dispensés re<strong>le</strong>vant de son rô<strong>le</strong> propre sont dispensés dans un<br />
établissement ou un service à domici<strong>le</strong> à caractère sanitaire, social ou médico-social, l'infirmier ou l'infirmière<br />
peut, sous sa responsabilité, <strong>le</strong>s assurer avec la collaboration d'aides-soignants. d'auxiliaires de puériculture ou<br />
53
d'aides médico-psychologiques qu'il encadre et dans <strong>le</strong>s limites de la qualification reconnue à ces derniers du<br />
fait de <strong>le</strong>ur formation Cette collaboration peut s'inscrire dans <strong>le</strong> cadre des protoco<strong>le</strong>s de soins infirmiers<br />
mentionnés à l'artic<strong>le</strong> R. 4? 11-3.<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-5<br />
Dans <strong>le</strong> cadre de son rô<strong>le</strong> propre, l'infirmier ou l'infirmière ac<strong>com</strong>plit <strong>le</strong>s actes ou dispense <strong>le</strong>s soins suivants<br />
visant à identifier <strong>le</strong>s risques et à assurer <strong>le</strong> confort et la sécurité de la personne et de sou environnement et<br />
<strong>com</strong>prenant sou information et cel<strong>le</strong> de son entourage :<br />
1. Soins et procédés visant à assurer l'hygiène de la personne et de son environnement.<br />
2. Surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire :<br />
3. Dépistage et évaluation des risques de maltraitance :<br />
4. Aide à la prise des médicaments présentés sous forme non injectab<strong>le</strong> :<br />
5. Vérification de <strong>le</strong>ur prise ;<br />
6. Surveillance de <strong>le</strong>urs effets et éducation du patient ;<br />
7. Administration de l'alimentation par sonde gastrique, sous réserve des dispositions prêtes à l'artic<strong>le</strong> R.<br />
4311-7 et changement de sonde d'alimentation gastrique :<br />
8. Soins et surveillance de patients en assistance nutritive entéra<strong>le</strong> ou pareutéra<strong>le</strong> :<br />
9. Surveillance de l'élimination intestina<strong>le</strong> et urinaire et changement de sondes vésica<strong>le</strong>s :<br />
10. Soins et surveillance des patients sous dialyse réna<strong>le</strong> ou péritonéa<strong>le</strong> .<br />
11. Soins et surveillance des patients placés en nùlieu stéri<strong>le</strong> :<br />
12. Installation du patient dans une position en rapport avec sa pathologie ou son handicap .<br />
13. Préparation et surveillance du repos et du sommeil :<br />
14. Lever du patient et aide à la marche ne faisant pas appel aux techniques de rééducation :<br />
15. Aspirations des sécrétions d'un patient qu'il soit ou non intubé ou trachéotomisé :<br />
16. Ventilation manuel<strong>le</strong> instrumenta<strong>le</strong> par masque :<br />
17. Utilisation d'un défibrillateur semi-automatique et surveillance de la personne placée sous cet appareil.<br />
18. Administration en aérosols de produits non médicamenteux :<br />
19. Recueil des observations de toute nature susceptib<strong>le</strong>s de concourir à la connaissance de l'état de santé<br />
de la personne et appréciation des principaux paramètres servant à sa surveillance : température,<br />
pulsations, pression artériel<strong>le</strong>, rythme respiratoire, volume de la diurèse, poids, mensurations, réf<strong>le</strong>xes<br />
pupillaires. réf<strong>le</strong>xes de défense cutanée, observations des manifestations de l'état de conscience,<br />
évaluation de la dou<strong>le</strong>ur :<br />
20. Réalisation, surveillance et renouvel<strong>le</strong>ment des pansements non médicamenteux ;<br />
21. Réalisation et surveillance des pansements et des bandages autres que ceux mentionnés à l'artic<strong>le</strong> R<br />
4311-7 :<br />
22. Prévention et soins d'escarres ;<br />
23. Prévention non médicamenteuse des thromboses veineuses :<br />
24. Soins et surveillance d'ulcères cutanés chroniques :<br />
25. Toi<strong>le</strong>tte périnéa<strong>le</strong> ;<br />
26. Préparation du patient en \ne d'une intervention, notamment soins cutanés préopératoires :<br />
27. Recherche des signes de <strong>com</strong>plications pouvant survenir chez un patient porteur d'un dispositif<br />
d'immobilisation ou de contention :<br />
28. Soins de bouche avec application de produits non médicamenteux .<br />
29. Irrigation de l'oeil et instillation de collyres :<br />
30. Participation à la réalisation des tests à la sueur et recueil des sécrétions lacryma<strong>le</strong>s .<br />
31. Surveillance de scarifications, injections et perfusions mentionnées aux artic<strong>le</strong>s R. 4311-7 et R. 4311-9<br />
32. Surveillance de patients ayant fait l'objet de ponction à visée diagnostique ou thérapeutique ;<br />
33. Pose de timbres tuberculiniques et <strong>le</strong>cture ;<br />
34. Détection de parasitoses externes et soins aux personnes atteintes de cel<strong>le</strong>s-ci :<br />
35. Surveillance des fonctions vita<strong>le</strong>s et maintien de ces fonctions par des moyens non invasifs et<br />
n'impliquant pas <strong>le</strong> recours à des médicaments :<br />
36. Surveillance des cathéters, sondes et drains :<br />
37. Participation à la réalisation d'explorations fonctionnel<strong>le</strong>s, à l'exception de cel<strong>le</strong>s mentionnées à<br />
l'artic<strong>le</strong> R 4311-10. et pratique d'examens non vulnérants de dépistage de troub<strong>le</strong>s sensoriels :<br />
54
38. Participation à la procédure de désinfection et de stérilisation des dispositifs médicaux réutilisab<strong>le</strong>s :<br />
39° Recueil des données biologiques obtenues par des techniques à <strong>le</strong>cture instantanée suivantes :<br />
a) Urines : glycosurie acétonurie. protéinurie. recherche de sang, potentiels en ions<br />
hydrogène. pH :<br />
b) Sang : glycémie, acétonémie :<br />
39. 40° Entretien d'accueil privilégiant l'écoute de la personne avec orientation si nécessaire : 41° Aide et<br />
soutien psychologique ;<br />
40. 42° Observation et surveillance des troub<strong>le</strong>s du <strong>com</strong>portement<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-6<br />
Dans <strong>le</strong> domaine de la santé menta<strong>le</strong>, outre <strong>le</strong>s actes et soins mentionnés à l'artic<strong>le</strong> R 4311-5. l'infirmier ou<br />
l'infirmière ac<strong>com</strong>plit <strong>le</strong>s actes et soins suivants :<br />
1 ° Entretien d'accueil du patient et de son entourage :<br />
2° Activités à visée sociothérapeutique individuel<strong>le</strong> ou de groupe ;<br />
3° Surveillance des personnes en chambre d'iso<strong>le</strong>ment.<br />
4° Surveillance et évaluation des engagements thérapeutiques qui associent <strong>le</strong> médecin, l'infirmier ou<br />
l'infirmière et <strong>le</strong> patient.<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-7<br />
L'infirmier ou l'infirmière est habilité à pratiquer <strong>le</strong>s actes suivants soit en application d'une prescription<br />
médica<strong>le</strong> qui. sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d'un<br />
protoco<strong>le</strong> écrit. qualitatif et quantitatif, préalab<strong>le</strong>ment établi, daté et signé par un médecin :<br />
1. Scarifications, injections et perfusions autres que cel<strong>le</strong>s mentionnées au deuxième alinéa de l'artic<strong>le</strong> R.<br />
4311-9. instillations et pulvérisations :<br />
2. Scarifications et injections destinées aux vaccinations ou aux tests tuberculiniques :<br />
3. Mise en place et ablation d'un cathéter court ou d'une aiguil<strong>le</strong> pour perfusion dans une veine<br />
superficiel<strong>le</strong> des - membres ou dans une veine épicrâniemie :<br />
4. Surveillance de cathéters veineux centraux et de montages d'accès vasculaires implantab<strong>le</strong>s mis en<br />
place par un médecin :<br />
5. Injections et perfusions, à l'exclusion de la première, dans ces cathéters ainsi que dans <strong>le</strong>s cathéters<br />
veineux centraux et ces montages :<br />
a) De produits autres que ceux mentionnés au deuxième alinéa de l'artic<strong>le</strong> R. 4311-9 :<br />
b) De produits ne contribuant pas aux techniques d'anesthésie généra<strong>le</strong> ou locorégiona<strong>le</strong><br />
mentionnées à l'artic<strong>le</strong> R 4311-12<br />
Ces injections et perfusions font l'objet d'un <strong>com</strong>pte rendu d'exécution écrit, daté et signé par<br />
l'infirmier ou l'infirmière et transcrit dans <strong>le</strong> dossier de soins infirmiers :<br />
6. Administration des médicaments sans préjudice des dispositions prévues à l'artic<strong>le</strong> R. 4311-6 ;<br />
7. Pose de dispositifs transcutanés et surveillance de <strong>le</strong>urs effets ;<br />
8. Renouvel<strong>le</strong>ment du matériel de pansements médicamenteux ;<br />
9. Réalisation et surveillance de pansements spécifiques ;<br />
10. Ablation du matériel de réparation cutanée :<br />
11. Pose de bandages de contention ;<br />
12. Ablation des dispositifs d'immobilisation et de contention :<br />
13. Renouvel<strong>le</strong>ment et ablation des pansements médicamenteux, des systèmes de tamponnement et de<br />
drainage, à l'exception des drains p<strong>le</strong>uraux et médiastinaux :<br />
14. Pose de sondes gastriques en Mie de tubage, d'aspiration, de lavage ou d'alimentation gastrique ;<br />
15. Pose de sondes vésica<strong>le</strong>s en \ne de prélèvement d'urines, de lavage, d'instillation, d'irrigation ou de<br />
drainage de la vessie, sous réserve des dispositions du troisième alinéa de l'artic<strong>le</strong> R. 4311-10 :<br />
16. Instillation intra-urétra<strong>le</strong> :<br />
17. Injection vagina<strong>le</strong> :<br />
18. Pose de sondes recta<strong>le</strong>s, lavements, extractions de fécalonies. pose et surveillance de goutte-à-goutte<br />
rectal :<br />
19. Appareillage, irrigation et surveillance d'une plaie, d'une fistu<strong>le</strong> ou d'une stomie ;<br />
20. Soins et surveillance d'une plastic ;<br />
21. Participation aux techniques de dilatation de cicatrices ou de stomies ;<br />
55
22. Soins et surveillance d'un patient intubé ou trachéotomisé. <strong>le</strong> premier changement de canu<strong>le</strong> de<br />
trachéotomie étant effectué par un médecin :<br />
23. Participation à l'inperthermie et à l'hypothermie :<br />
24. Administration en aérosols et pulvérisations de produits médicamenteux ;<br />
25. Soins de bouche avec application de produits médicamenteux et. en tant que de besoin, aide<br />
instrumenta<strong>le</strong> :<br />
26. Lavage de sinus par l'intermédiaire de cathéters fixés par <strong>le</strong> médecin : 27° Bains d'oreil<strong>le</strong>s et<br />
instillations médicamenteuses :<br />
27. Enregistrements simp<strong>le</strong>s d'é<strong>le</strong>ctrocardiograninies. d'é<strong>le</strong>ctro-encéphalogrammes et de potentiels<br />
évoqués sous réserve des dispositions prévues à l'artic<strong>le</strong> R 4311-10 :<br />
28. Mesure de la pression veineuse centra<strong>le</strong> :<br />
29. Vérification du fonctionnement des appareils de ventilation assistée ou du moiùtorage. contrô<strong>le</strong> des<br />
différents paramètres et surveillance des patients placés sous ces appareils :<br />
30. Pose d'une sonde à oxygène :<br />
31. Installation et surveillance des personnes placées sous oxygénothérapie normobare et à l'intérieur d'un<br />
caisson hyperbare ;<br />
32. Branchement, surveillance et débranchement d'une dialyse réna<strong>le</strong>, péritonéa<strong>le</strong> ou d'un circuit<br />
d'échanges plastnatique :<br />
33. Saignées :<br />
34. Prélèvements de sang par ponction veineuse ou capillaire ou par cathéter veineux :<br />
35. Prélèvements de sang par ponction artériel<strong>le</strong> pour gazoniétne :<br />
36. Prélèvements non sanglants effectués au niveau des téguments ou des muqueuses directement<br />
accessib<strong>le</strong>s .<br />
37. Prélèvements et col<strong>le</strong>cte de sécrétions et d'excrétions ;<br />
38. Recueil aseptique des urines :<br />
39. Transmission des indications techniques se rapportant aux prélèvements en vue d'analyses de biologie<br />
médica<strong>le</strong><br />
40. Soins et surveillance des personnes lors des transports sanitaires programmés entre établissements de<br />
soins :<br />
41. Entretien individuel et utilisation au sein d'une équipe pluridisciplinaire de techniques de médiation à<br />
visée thérapeutique ou psychothérapique :<br />
42. Mise en oeuvre des engagements thérapeutiques qui associent <strong>le</strong> médecin, l'infirmier ou l'infirmière et<br />
<strong>le</strong> patient. et des protoco<strong>le</strong>s d'iso<strong>le</strong>ment<br />
Artic<strong>le</strong> R. 4311-8<br />
L'infirmier ou l'infirmière est habilité à entreprendre et à adapter <strong>le</strong>s traitements antalgiques, dans <strong>le</strong> cadre des<br />
protoco<strong>le</strong>s préétablis, écrits, datés et signés par un médecin. Le protoco<strong>le</strong> est intégré dans <strong>le</strong> dossier de soins<br />
infirmiers.<br />
Artic<strong>le</strong> R 4311-9<br />
L'infirmier ou l'infirmière est habilité à ac<strong>com</strong>plir sur prescription médica<strong>le</strong> écrite, qualitative et quantitative,<br />
datée et signée, <strong>le</strong>s actes et soins suivants, à condition qu'un médecin puisse intervenir à tout moment :<br />
1. Injections et perfusions de produits d'origine humaine nécessitant, préalab<strong>le</strong>ment à <strong>le</strong>ur réalisation,<br />
lorsque <strong>le</strong> produit l'exige, un contrô<strong>le</strong> d'identité et de <strong>com</strong>patibilité obligatoire effectué par l'infirmier<br />
ou l'infirmière :<br />
2. Injections de médicaments à des fins analgésiques dans des cathéters périduraux et intrathécaux ou<br />
placés à proxilmté d'un tronc ou d'un p<strong>le</strong>xus nerveux, mis en place par un médecin et après que celuici<br />
a effectué la première injection :<br />
3. Préparation, utilisation et surveillance des appareils de circulation extracorporel<strong>le</strong> :<br />
4. Ablation de cathéters centraux et intrathécaux :<br />
5. Application d'un garrot pneumatique d'usage chirurgical :<br />
6. Pose de dispositifs d'immobilisation ; 7° Utilisation d'un défibrillateur manuel :<br />
7. Soins et surveillance des personnes, en postopératoire, sous réserve des dispositions préxues à l'artic<strong>le</strong><br />
R 4311-12<br />
8. 9° Techniques de régulation thermique, y <strong>com</strong>pris en milieu psychiatrique ;<br />
9. 10° Cures de sevrage et de sommeil.<br />
56
Artic<strong>le</strong> R. 4311-10<br />
L'infirmier ou l'infirmière participe à la mise en oeuvre par <strong>le</strong> médecin des tecluûques suivantes<br />
1. Première injection d'une série d'al<strong>le</strong>rgènes : 2° Premier sondage vésical chez l'homme en cas de<br />
rétention :<br />
2. Enregistrement d'é<strong>le</strong>ctrocardiogrammes et d'é<strong>le</strong>ctroencépualogrammes avec épreuves d'effort ou<br />
emploi de médicaments modificateurs :<br />
3. Prise et recueil de pression hémodynamique faisant appel à des techniques à caractère \~ulneraiit<br />
autres que cel<strong>le</strong>s mentionnées à l'artic<strong>le</strong> R. 4311-7 ;<br />
4. Actions mises en oeuvre en \ne de faire face à des situations d'urgence vita<strong>le</strong> :<br />
5. Explorations fonctionnel<strong>le</strong>s <strong>com</strong>portant des épreuves pharmacodynamiques. d'effort, de stimulation ou<br />
des tests de provocation ;<br />
6. Pose de systèmes d'immobilisation après réduction :<br />
7. Activités, en équipe pluridisciplinaire, de transplantation d'organes et de greffe de tissus ;<br />
8. Transports salutaires :<br />
a) Transports salutaires urgents entre établissements de soins effectués dans <strong>le</strong> cadre d'un<br />
service mobi<strong>le</strong> d'urgence et de réanimation ;<br />
b) Transports samtaires médicalisés du lieu de la détresse vers un établissement de santé<br />
effectués dans <strong>le</strong> cadre d'un service mobi<strong>le</strong> d'urgence et de réanimation :<br />
9. Sismothérapie et insulinothérapie à visée psychiatrique. Artic<strong>le</strong> R. 4311-14<br />
En l'absence d'un médecin, l'infirmier ou l'infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation <strong>com</strong>me<br />
re<strong>le</strong>vant de l'urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en oeuvre des protoco<strong>le</strong>s de soins d'urgence,<br />
préalab<strong>le</strong>ment écrits, datés et signés par <strong>le</strong> médecin responsab<strong>le</strong>. Dans ce cas. l'infirmier ou l'infirmière<br />
ac<strong>com</strong>plit <strong>le</strong>s actes conservatoires nécessaires jusqu'à l'intervention d'un médecin. Ces actes doivent<br />
obligatoirement faire l'objet de sa part d'un <strong>com</strong>pte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au<br />
dossier du patient<br />
En cas d'urgence et en dehors de la mise en oeuvre du protoco<strong>le</strong>, l'infirmier ou l'infirmière décide des gestes à<br />
pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger<br />
la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état.<br />
Artic<strong>le</strong> R 4311-15<br />
Selon <strong>le</strong> secteur d'activité où il exerce, y <strong>com</strong>pris dans <strong>le</strong> cadre des réseaux de soins, et en fonction des besoins<br />
de santé identifiés, l'infirmier ou l'infirmière propose des actions, <strong>le</strong>s organise ou y participe dans <strong>le</strong>s domaines<br />
suivants<br />
1. Formation initia<strong>le</strong> et formation continue du personnel infirmier, des personnels qui l'assistent et<br />
éventuel<strong>le</strong>ment d'autres personnels de santé :<br />
2. Encadrement des stagiaires en formation :<br />
3. Formation, éducation, prévention et dépistage, notamment dans <strong>le</strong> domaine des soins de santé<br />
primaires et <strong>com</strong>munautaires ;<br />
4. Dépistage, prévention et éducation en matière d'hygiène, de santé individuel<strong>le</strong> et col<strong>le</strong>ctive et de<br />
sécurité :<br />
5. Dépistage des maladies sexuel<strong>le</strong>ment transmissib<strong>le</strong>s. des maladies professionnel<strong>le</strong>s, des maladies<br />
endémiques, des pratiques addictives ;<br />
6. Education à la sexualité :<br />
7. Participation à des actions de santé publique :<br />
8. Recherche dans <strong>le</strong> domaine des soins infirmiers et participation à des actions de recherche<br />
pluridisciplinaire.<br />
Il participe éga<strong>le</strong>ment à des actions de secours, de médecine de catastrophe et d'aide humanitaire, ainsi qu'à<br />
toute action coordonnée des professions de santé et des professions socia<strong>le</strong>s conduisant à une prise en charge<br />
globa<strong>le</strong> des personnes<br />
57
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
ANNEXE N°5 : QUESTIONNAIRE D’ENQUETE<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.<br />
58
QUESTIONNAIRE D’ENQUETE<br />
Hôpital/Clinique/Centre de Soins d'Ac<strong>com</strong>pagnement et de Prévention en<br />
Addictologie :<br />
Service :<br />
Année d’obtention du Diplôme d’Etat d’Infirmier :<br />
QUESTION N°1<br />
Constatez-vous un lien entre l’alcoolisme féminin et la dépression ?<br />
QUESTION N°2<br />
Existe-t-il selon vous des facteurs facilitant l’accès des patientes à une prise en<br />
charge en alcoologie ?<br />
QUESTION N°3<br />
Quel<strong>le</strong>s difficultés rencontrez-vous <strong>le</strong> plus souvent dans l’ac<strong>com</strong>pagnement des<br />
femmes alcoolo dépendantes durant <strong>le</strong>ur cure ?<br />
QUESTION N°4<br />
Pensez-vous que la question du temps est un élément à prendre en considération<br />
dans la prise en charge des femmes alcooliques ?<br />
QUESTION N°5<br />
Comment appréhendez-vous <strong>le</strong>s épisodes de ré-alcoolisation de certaines patientes<br />
durant <strong>le</strong>ur parcours thérapeutique ?<br />
QUESTION N°6<br />
Pensez-vous que <strong>le</strong>s infirmiers ont un niveau suffisant de formation dans <strong>le</strong> domaine<br />
des addictions et plus particulièrement sur <strong>le</strong> thème de l’alcoolisme féminin ?<br />
59
IFSI St Jacques<br />
Service social de Provence<br />
Pô<strong>le</strong> d’activités « Les Flamants »<br />
Avenue A<strong>le</strong>xandre Ansaldi<br />
13014 Marseil<strong>le</strong><br />
Ce travail de fin d’étude s’attache à donner une <strong>le</strong>cture sur la <strong>com</strong>p<strong>le</strong>xité de la problématique<br />
de l’alcoolisme féminin dans ce qu’el<strong>le</strong> peut véhicu<strong>le</strong>r d’images négatives au travers des<br />
représentations socia<strong>le</strong>s, mais aussi dans <strong>le</strong> lien étroit qu’el<strong>le</strong> entretient avec la dépression.<br />
L’objectif est de mettre en lumière <strong>le</strong>s caractéristiques de cette addiction et <strong>le</strong>s biais par<br />
<strong>le</strong>squels <strong>le</strong>s professionnels peuvent accueillir et ac<strong>com</strong>pagner ces femmes dans un parcours de<br />
soins. La place de l’infirmier auprès de ce public est interrogée au travers de l’approche<br />
Rogérienne de la relation d’aide afin d’en mieux mesurer <strong>le</strong>s enjeux.<br />
La question du temps est aussi mis à l’œuvre, dans ce qu’el<strong>le</strong> peut contribuer à favoriser<br />
l’élaboration psychique des patientes et donner à l’infirmier et aux équipes pluridisciplinaires<br />
un outil supplémentaire favorisant <strong>le</strong> maintien des acquis et la revalorisation de l’estime de<br />
soi.<br />
Cela est mis en perspective par l’élaboration d’une hypothèse de recherche sur la nécessité de<br />
développer <strong>le</strong>s consultations infirmières et <strong>le</strong>s espaces de paro<strong>le</strong>s afin de permettre aux<br />
femmes alcoolo dépendantes de retrouver une liberté face à la maladie.<br />
Mots-clés : Addictions, alcoolo-dépendance, alcoolisme féminin, représentations socia<strong>le</strong>s,<br />
dépression, temps chronos, élaboration psychique, demande de soins, cure, sevrage, post-cure,<br />
consultation infirmière, relation thérapeutique, congruence, empathie, transfert, contretransfert,<br />
estime de soi.<br />
Marchelie Xavier- Travail de fin d’études- Diplôme d’Etat d’infirmier<br />
L’alcoolisme féminin : <strong>le</strong> temps <strong>com</strong>me élément d’élaboration psychique.