Joseph Ratzinger et les juifs : plus qu'une continuité - Alleluia France
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BENOIT XVI : JUIFS ET CHRETIENS SONT FRERES ET TEMOINS<br />
ENSEMBLE DES VERITES DIVINES<br />
Le cardinal <strong>Ratzinger</strong> s’est souvent exprimé sur c<strong>et</strong>te question, <strong>et</strong> sa<br />
pensée, ferme <strong>et</strong> cohérente, est en harmonie totale avec celle de son<br />
prédécesseur, au point que l’on peut se demander s’il n’y a pas eu entre<br />
eux d’influence réciproque dans ce domaine.<br />
Pour celui qui est désormais Benoît XVI, « il est évident que notre<br />
dialogue à nous, chrétiens, avec <strong>les</strong> <strong>juifs</strong> se situe sur un plan<br />
différent de celui [que nous avons] avec <strong>les</strong> autres religions.<br />
Notre reconnaissance va donc à nos frères <strong>juifs</strong> qui, en dépit des<br />
difficultés de leur histoire, ont conservé, jusqu’aujourd’hui, la foi<br />
dans ce Dieu <strong>et</strong> témoignent de lui devant <strong>les</strong> autres peup<strong>les</strong> qui,<br />
dépourvus de la connaissance du Dieu unique, étaient dans <strong>les</strong><br />
ténèbres. » (Osservatore Romano, 29 décembre 2000). « La foi<br />
témoignée dans la Bible des <strong>juifs</strong>, l’Ancien Testament des<br />
chrétiens, écrivait encore le cardinal, n’est pas pour nous une<br />
autre religion, mais le fondement de notre foi. C’est pourquoi <strong>les</strong><br />
chrétiens - <strong>et</strong> aujourd’hui toujours <strong>plus</strong> en collaboration avec<br />
leurs frères <strong>juifs</strong> - lisent <strong>et</strong> étudient avec une telle attention, en<br />
tant qu’elle fait partie de leur propre patrimoine, ces livres de la<br />
Sainte Ecriture. Il est vrai que l’Islam aussi se considère fils<br />
d’Abraham <strong>et</strong> a hérité d’Israël <strong>et</strong> des chrétiens le même Dieu,<br />
mais il parcourt une voie différente qui a besoin d’autres<br />
paramètres de dialogue. »<br />
Dans sa recension du livre de J. <strong>Ratzinger</strong>, L’unique alliance de Dieu<br />
<strong>et</strong> le pluralisme des religions (Paris, Parole <strong>et</strong> Silence, 1999) Eugène<br />
Fisher, délégué de la conférence des évêques des Etats-Unis pour <strong>les</strong><br />
relations avec <strong>les</strong> Juifs, écrit : « L’agir de Dieu, qui a consisté à faire<br />
librement alliance avec <strong>les</strong> Juifs en premier <strong>et</strong> ensuite, à travers<br />
le Christ, avec ceux qui ont été appelés d’entre <strong>les</strong> Gentils, n’est<br />
pas, pour le cardinal <strong>Ratzinger</strong>, un “ou / ou” , ni un “nous<br />
gagnons / vous perdez” - comme de trop nombreux prédicateurs<br />
chrétiens l’ont décrit, au fil des sièc<strong>les</strong> (en ignorant <strong>les</strong> éléments<br />
qui se trouvent au cœur du témoignage biblique) - mais d’une<br />
manière r<strong>et</strong>entissante, un “l’un <strong>et</strong> l’autre / <strong>et</strong>”. En conséquence,<br />
Juifs <strong>et</strong> Chrétiens sont appelés à être “témoins ensemble” des<br />
vérités divines, de l’unité de l’unique Dieu, le Dieu d’Israël, <strong>et</strong> de<br />
la volonté de Dieu pour toute l’humanité.
Sur la question de la responsabilité chrétienne dans la Shoa, <strong>les</strong><br />
positions du nouveau pape sont parfaitement claires : « Le fait que<br />
l’extermination des <strong>juifs</strong> par Hitler avait aussi un caractère<br />
sciemment antichrétien est important <strong>et</strong> ne doit pas être passé<br />
sous silence. Mais cela ne change rien au fait que des hommes<br />
baptisés étaient responsab<strong>les</strong>. Même si la SS était une<br />
organisation de criminels athés, <strong>et</strong> même s’il n’y avait guère de<br />
chrétiens croyants parmi eux, toujours est-il qu’ils étaient<br />
baptisés. L’antisémitisme chrétien avait préparé le terrain jusqu’à<br />
un certain degré, on ne peut pas le nier. Il y avait un<br />
antisémitisme chrétien en <strong>France</strong>, en Autriche, en Prusse, dans<br />
tous <strong>les</strong> pays, <strong>et</strong> sur la base de ces racines, <strong>les</strong> fruits pouvaient<br />
pousser. C’est en fait un motif de constant examen de<br />
conscience. » (Le sel de la terre, entr<strong>et</strong>iens avec P<strong>et</strong>er Seewald, Paris,<br />
Flammarion/Cerf, 1997, page 242).<br />
Lorsque Jean-Paul II, à l’approche de l’an 2000, voulut<br />
prendre l’initiative d’une démarche de repentance vis-à-vis des<br />
Juifs, sa proposition suscita des réticences de la part d’un certain nombre<br />
de cardinaux (cf. Luigi Accatoli, Quand le pape demande pardon, Paris,<br />
Albin Michel, 1997, pp. 75-87). Le cardinal <strong>Ratzinger</strong> fut l’un de ceux qui<br />
encouragèrent le pape <strong>et</strong> le soutinrent sans réserve dans c<strong>et</strong>te affaire.