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Baziz Meriem magister.pdf - Université des Sciences et de la ...

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Ministère <strong>de</strong> l’Enseignement Supérieur <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Recherche Scientifique<br />

Université <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie d’Oran ‹‹Mohammed Boudiaf››<br />

Faculté <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong><br />

Spécialité : Chimie<br />

Option : Matériaux Mixtes<br />

Mémoire <strong>de</strong> Magister<br />

Présenté par : Melle BAZIZ <strong>Meriem</strong><br />

Thème<br />

SYNTHESES ET CARACTERISATIONS<br />

DE NANOCOMPOSITES<br />

POLYANILINE - SEPIOLITE<br />

Devant le jury composé <strong>de</strong> :<br />

Soutenu le : / / 2010<br />

Prési<strong>de</strong>nt Mr .N Z.DERRICHE Professeur USTO M.B.<br />

Rapporteur Mme. N.BENHARRATS Professeur USTO M.B.<br />

Examinateur Mr A.TAYEB M .conf .B Es-Senia-ORAN.<br />

Examinatrice Mme N.SAHLI Professeur Es-Senia-ORAN.<br />

Invité Mr. BENHAMOU M .conf. B USTO M.B.


Remerciements<br />

Ce mémoire <strong>de</strong> Magister a été réalisé au sein du Laboratoire <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Matériaux<br />

Mixtes <strong>de</strong> l’Université <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie d’Oran (USTO, « Mohamed<br />

Boudiaf ») sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Madame le Professeur N.BEHARRATS.<br />

Je tiens à vous exprimer Madame ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> pour avoir dirigé ce travail<br />

pour l’opportunité qui m’a été donnée <strong>de</strong> travailler sur ce suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> confiance qui m’a été<br />

accordée. Il m'est agréable aussi <strong>de</strong> vous témoigner toute ma reconnaissance pour les<br />

conseils fructueux, les remarques pertinentes, les nombreuses qualités <strong>et</strong> compétences dont<br />

vous avez su me faire profiter. Grâce à vous j’ai beaucoup appris.<br />

Tous mes remerciements vont également à Monsieur Z.DERRICHE, Professeur à<br />

l’Université <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie d’Oran pour m'avoir fait l'honneur <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>r<br />

mon jury <strong>de</strong> soutenance.<br />

J’aimerai exprimer mes vifs remerciements à Monsieur A.TAYEB Maitre <strong>de</strong><br />

Conférences à l’Université d’Oran Es-Sénia pour l'honneur qu'il m'a accordé en acceptant<br />

d’examiner ce mémoire. Je souhaite lui témoigner toute ma reconnaissance pour le soutien<br />

qu’il m’a apporté <strong>et</strong> ma profon<strong>de</strong> admiration. Merci encore.<br />

Mes s’incères remerciements vont également à Madame N. SAHLI Professeur à<br />

l’Université d’Oran Es-Sénia, <strong>et</strong> Monsieur A.BENHAMOU Maitre <strong>de</strong> Conférence à<br />

l’Université <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie d’Oran pour avoir accepté d'examiner ce<br />

travail.<br />

J’adresse aussi mes sincères remerciement à Ma<strong>de</strong>moiselle N.OUIS pour sa<br />

disponibilité, son ai<strong>de</strong> constante ses remarques, ses suggestions <strong>et</strong> ses encouragements qui<br />

ont permis d’apporter <strong><strong>de</strong>s</strong> améliorations à <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> ce rapport.<br />

Je tiens à exprimer ma sincère gratitu<strong>de</strong> à Monsieur A.BENGUEDDACH Professeur<br />

à l’université d’Oran Es-Sénia <strong>et</strong> Directeur du Laboratoire <strong>de</strong> Chimie <strong><strong>de</strong>s</strong> Matériaux pour


l’immense ai<strong>de</strong> qu’il m’a apporté dans <strong>la</strong> caractérisation par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> Rayons X <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

échantillons.<br />

Remerciements particuliers à Ma<strong>de</strong>moiselle K.CHIALI pour les nombreux<br />

échantillons passée en rayons X. Son ai<strong>de</strong> a été indispensable à <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> ce travail <strong>de</strong><br />

magistère <strong>et</strong> je n’oublierai pas son implication, <strong>et</strong> sa disponibilité.<br />

Je veux adresser également mes sincères remerciements à Messieurs A.AYOUNI <strong>et</strong><br />

B.KAMRAOUI <strong>de</strong> l’entreprise TUBEX pour l’accueille qui mous a été réservé <strong>et</strong> pour les<br />

caractérisations DSC.<br />

Je tiens à témoigner ma profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> <strong>et</strong> mes sincères remerciements à<br />

Ma<strong>de</strong>moiselle A. BENKHALFA <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Reines pour les analyses BET <strong>et</strong> pour ses<br />

encouragements constants malgré <strong>la</strong> distance. « Tu a était toujours présente quand j’ai eu<br />

besoin <strong>de</strong> toi » .Merci aussi pour les nombreux conseils que tu m’as donné.<br />

Je tiens à remercier infiniment Monsieur J. P. BELLAT <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> DIJON<br />

pour l’ai<strong>de</strong> dons j’ai pu profité pleinement ainsi que pour sa gran<strong>de</strong> gentillesse.<br />

Je remercie très vivement Monsieur D .BENMOUNAH <strong>et</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle F.DJEMEL<br />

du <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> rhéologie (L.M.N.C) <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Boumer<strong><strong>de</strong>s</strong>se pour les mesures <strong>de</strong><br />

zétam<strong>et</strong>rie.<br />

Mes sincères remerciements s’adressent également à Madame Z. TALHA pour son<br />

ai<strong>de</strong> précieuse dans les analyses DRX ainsi que ma<strong>de</strong>moiselle F. IFTENE pour les analyses<br />

thermiques (ATG, ATD) qu’elles soient vivement remerciées.<br />

J’associe à ces remerciements Monsieur K. DAOUDI Directeur <strong>de</strong> l’entreprise<br />

CE.T.I.M pour son chaleureux accueil <strong>et</strong> <strong>de</strong> nous autorisé à faire différentes analyses<br />

effectuées au sein <strong>de</strong> son <strong>la</strong>boratoire.<br />

Je n’oublierai surtout pas mon oncle L. BAZIZ pour son soutien <strong>et</strong> l’intérêt qu’il a<br />

porté pour mon travail. Je profite donc <strong>de</strong> l’occasion pour t’adresser tonton un grand Merci.<br />

Je souhaite également remercier Madame A. DARDOUR Professeur à l’Université<br />

d’Oran Es-Sénia <strong>et</strong> directeur du Laboratoire <strong>de</strong> Chimie Organique <strong>et</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle H.<br />

HIDDOUR pour les caractérisations par spectroscopie IR.


Mes sincères remerciements vont à Messieurs G. BOUZIANE <strong>et</strong> A.SAHRAOUI du<br />

<strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> physique <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux <strong>de</strong> l’Université <strong><strong>de</strong>s</strong> Science <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie<br />

d’Oran pour leur ai<strong>de</strong> dans les mesures électriques.<br />

Je remercie, avec une aussi gran<strong>de</strong> reconnaissance, Madame A.Frioui. Son écoute, sa<br />

disponibilité <strong>et</strong> sa gentillesse ont été capitales à l’accomplissement <strong>de</strong> ce mémoire.<br />

Je suis également reconnaissante à <strong>de</strong> nombreuses personnes qu’elles soient ici<br />

remerciées : Sabah, Badra, Kawter, Lai<strong>la</strong>, Aicha, Naima, Hanen, pour l'ai<strong>de</strong> qu’elles m’ont<br />

apportées. Merci d’avoir été <strong>et</strong> d’être toujours là à mes côté <strong>et</strong> pour les bons moments passés<br />

ensemble.<br />

Pour terminer je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à mes parents, ma sœur<br />

<strong>et</strong> mon frère qui tout au long <strong>de</strong> ces années d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> n’ont cessé <strong>de</strong> m’encourager <strong>et</strong> je<br />

n’oublierai surtout pas ma p<strong>et</strong>ite CHEBA. C’est à eux que je dédie ce mémoire.<br />

Pour n’oublier personne : Merciiiiiiiiiii à tous ceux qui ont partagé avec moi un<br />

moment <strong>de</strong> travail ou <strong>de</strong> détente ces trois <strong>de</strong>rnières années.


TABLE DES MATIERES<br />

INTRODUCTION GENERALE 1<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 4<br />

Partie I : Partie bibliographique<br />

CHAPITRE I<br />

Nanocomposites polymères à renforts argileux<br />

I.1. Introduction 6<br />

I.2. Matériaux nanocomposites 6<br />

I.2.1. Nanocomposites à matrice polymères 6<br />

I.2.1.1. Renforts <strong>de</strong> type 3D 6<br />

I.2.1.2. Renforts <strong>de</strong> type 2D 6<br />

I.2.1.3. Renforts <strong>de</strong> type 1D 7<br />

I.2.2. Renforts nanométriques à base d’argile 7<br />

I.2.3. Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymères à renfort argileux 9<br />

I.2.3.1. Polymérisation in-situ par interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> monomère 9<br />

I.2.3.2. Polymérisation à l’état fondu par interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> polymère 9<br />

I.2.4. Morphologies <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à renfort argileux 9<br />

I.2.4.1. Microcomposite traditionnel 9<br />

I.2.4.2. Nanocomposite intercalé 10<br />

I.2.4.3. Nanocomposite exfolié 10<br />

I.2.5. Organomodification du renfort argileux 10<br />

I.2.5.1. L’échange cationique 11<br />

I.2.6. Propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux nanocomposites à renfort argileux 12<br />

I.2.6.1. Propriétés thermiques 12<br />

I.2.6.1.1.. Stabilité thermique 12<br />

I.2.6.1.2. Propriétés <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard au feu 12<br />

I.2.6.2. Propriétés barrières 12<br />

I.3. Généralités sur les minéraux argileux 13<br />

I.3.1. Définition 13


I.3.2. Types structuraux <strong>et</strong> c<strong>la</strong>ssification 13<br />

I.3.2.1. Les argiles phylliteuses 13<br />

I.3.2.1.1. Minéraux <strong>de</strong> type 1/1(T-O) 14<br />

I.3.2.1.2. Minéraux <strong>de</strong> type 2/1 (T-O-T) 14<br />

I.3.2.1.3. Minéraux <strong>de</strong> type 2/1/1 (T-O-T-O) 14<br />

I.3.2.2. Les argiles à pseudo-feuill<strong>et</strong>s <strong>et</strong> à facies fibreux 14<br />

I.3.2.3. Les argiles interstratifiées 14<br />

I.4. Nanocharge utilisée : <strong>la</strong> sépiolite 16<br />

I.5. Structuration <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites 16<br />

I.5.1. Structure cristalline 16<br />

I.5.2. Différents modèles structuraux 18<br />

I.5.2.1. Modèle <strong>de</strong> Nagy <strong>et</strong> Bradley 18<br />

I.5.2.2 Modèle <strong>de</strong> Brauner <strong>et</strong> Preisinger 18<br />

I.5.3. Substitutions isomorphiques dans les sépiolites 19<br />

I.5.4. Charge <strong>de</strong> surface <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites 19<br />

I.5.5. Propriétés physico-chimiques <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites 20<br />

I.6. Déshydratation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite 21<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 23<br />

CHAPITRE II<br />

Polymères électroniques conducteurs <strong>et</strong> polyaniline<br />

II.1. Introduction 30<br />

II.2. Polymères conducteurs électroniques intrinsèques 30<br />

II.3.. Mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité électronique 32<br />

II.3.1 Théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> 32<br />

II.4. Dopage <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères π conjugués 34<br />

II.5. Polyaniline 37<br />

II.5.1. Historique 37<br />

II.5.2. Structures <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline 38<br />

II.5.2.1. La polyaniline iso<strong>la</strong>nte (non dopée) 38<br />

II.5.2.1.1. La polyaniline leucoéméraldine base 38<br />

II.5.2.1.2. La polyaniline pernigraniline base 39<br />

II.5.2.1. 3. La polyaniline éméraldine base 39<br />

II.5.2.2. La polyaniline conductrice (dopée) 39


II.5.3. Dopage acido-basique <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline 40<br />

II.5.4. Différentes voies <strong>de</strong> synthèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline 41<br />

II.5.5. Mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> polymérisation oxydative <strong>de</strong> l’aniline 42<br />

II.6. Applications <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conducteurs 43<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 45<br />

Partie II : Partie expérimentale<br />

CHAPITRE III<br />

Caractérisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sépiolite<br />

III.1. Introduction 49<br />

III.2. Caractérisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite 49<br />

III.2.1. Caractérisations physico-chimique 49<br />

III.2.1.1. Mesure <strong>de</strong> l’acidité 49<br />

III.2.1.2. Teneur en carbonate 49<br />

III.2.1.3. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d’échange cationique (CEC) 49<br />

III.2.1.4. Composition chimique 50<br />

III.2.2. Caractérisations structural 51<br />

III.2.2.1. Spectroscopie infrarouge IR 51<br />

III.2.2.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 52<br />

III.2.2.3. Analyses thermiques 54<br />

III.2.2.3.1. Analyse gravimétrique différentielle (ATG) 54<br />

III.2.2.3.2. Analyse thermique différentielle (ATD) 54<br />

III.2.2.3.3. Analyse calorimétrique différentielle (DSC) 55<br />

II.2.2.4. Analyses texturales 56<br />

II.2.2.4.1. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface spécifique 56<br />

III.2.2.4.2. Microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage (MEB) 57<br />

III.2.2.4.3. Distribution granulométrique 59<br />

III.3. Conclusion 59<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 60


CHAPITRE IV<br />

Synthèses <strong>et</strong> caractérisations <strong>de</strong> nanocomposites<br />

PANI-Sépiolite<br />

IV.1. Introduction 63<br />

IV.2. Synthèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline 63<br />

IV.3. Caractérisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline 64<br />

IV.3.1.. Spectroscopie infrarouge 64<br />

IV.3.2. Diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 65<br />

IV.3.3. Spectroscopie UV-Visible 66<br />

IV.3.4. Analyse calorimétrique différentielle DSC 67<br />

IV.3.5. Conductivité électrique 68<br />

IV.4. Synthèses <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI - Sépiolite 68<br />

IV.4.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres <strong>de</strong> polymérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites 68<br />

IV.4.1.1. Eff<strong>et</strong> du temps <strong>de</strong> polymérisation 70<br />

IV.4.1.1.1. Conductivité électrique 70<br />

IV.4.1.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> polymérisation 71<br />

IV.4.1.2.1. Caractérisation électrique 70<br />

IV.4.1.2.2. Spectroscopie infrarouge 71<br />

IV.4.1.2.3. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 72<br />

IV.4.1.3. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution aci<strong>de</strong> 73<br />

IV.4.1.3.1. Caractérisation électrique 73<br />

IV.4.1.3.2. Spectroscopie IR 74<br />

IV.4.1.4. Eff<strong>et</strong> du rapport oxydant /monomère 75<br />

IV.4.1.4.1. Caractérisation électrique 76<br />

IV.4.1.4.2. Spectroscopie IR 76<br />

IV.5. Synthèses <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à différents taux <strong>de</strong> charge 78<br />

IV.6 Caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à différents taux charge 78<br />

IV.6.1. Caractérisation électrique 78<br />

IV.6.1.2. Caractérisation structurelle 79<br />

IV.6.1.2.1. Spectroscopie infrarouge 78<br />

IV.6.1.2.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 82<br />

IV.6.1.3. Analyse thermique 84<br />

IV.6.1.3.1. Analyse calorimétrique différentielle (DSC) 84<br />

IV.6.1.4. Analyse Viscosimétrie 85


IV.7. Conclusion 86<br />

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 86<br />

CHAPITRE V<br />

Synthèses <strong>et</strong> caractérisations <strong>de</strong> nanocomposites<br />

PANI- Sépiolites organomodifiées<br />

V.1. Introduction 89<br />

V.2. Interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> cations alky<strong>la</strong>mmoniums dans <strong>la</strong> sépiolite-Na 89<br />

V.2.1 Synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite sodée 89<br />

V.2.2. Synthèses <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites organophiles 91<br />

V.3. Caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> produits d’interca<strong>la</strong>tions 93<br />

V.3.1. Spectroscopie Infrarouge 93<br />

V.3.1.1. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle 93<br />

V.3.1.2 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant 95<br />

V.3.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 97<br />

V.3.2.1. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle 97<br />

V.3.2.2 Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant 98<br />

V.4. Synthèses <strong>de</strong> nanocomposites PANI / Sépiolites-organomodifiées 99<br />

V.5. Caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI / Sépiolites-organomodifiées 100<br />

V.5.1 Eff<strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> charge 100<br />

V.5.1.1. Caractérisation électrique 100<br />

V.5.1.2. Spectroscopie infrarouge 101<br />

V.5.1.3. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 102<br />

V.5.1.4 Analyse calorimétrique différentielle DSC 104<br />

V.5.1.5. Viscosimétrie 105<br />

V. 5.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant 106<br />

V.5.2.1. Spectroscopie infrarouge 106<br />

V.5.2.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 107<br />

V.5.2.3 Analyse calorimétrique différentielle DSC 108<br />

V.5.3. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle 109<br />

V.5.3.1. Spectroscopie infrarouge 109<br />

V.5.3.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X 110<br />

V.5.3.3 Analyse calorimétrique différentielle DSC 111<br />

V.6. Conclusion 112


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 113<br />

CONCLUSION GENERALE ET PERSPECTIVES 114<br />

ANNEXES


Il est fréquent lorsqu’on pense aux polymères organiques d’y associer spontanément<br />

l’image d’un iso<strong>la</strong>nt. Or <strong>de</strong>puis les années 80, on sait notamment grâce aux travaux <strong>de</strong> Mac-<br />

Diarmid <strong>et</strong> ces col<strong>la</strong>borateurs [1] que <strong>de</strong> simples modifications sur <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>stiques connus<br />

jusque là d’être les meilleurs iso<strong>la</strong>nts perm<strong>et</strong>tent d’avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>stiques conducteurs à un taux<br />

<strong>de</strong> conduction qui dépasse certains métaux tel que le cuivre. Ainsi, les polymères peuvent<br />

aussi conduire le courant ! C<strong>et</strong>te découverte a donné lieu en 2000 à l'attribution du prix Nobel<br />

<strong>de</strong> chimie à A<strong>la</strong>n J Heeger G. MacDiarmid <strong>et</strong> Hi. Shirakawa car elle à ouvert <strong>la</strong> voie aux<br />

‹‹Métaux Synthétiques››.<br />

Ces matériaux font, encore aujourd'hui, l'obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses recherches. Ils suscitent<br />

un vif intérêt au regard <strong><strong>de</strong>s</strong> nombreuses applications potentielles telles que : les batteries<br />

légères, les composants électroniques, les capteurs électrochimiques, <strong>la</strong> protection contre <strong>la</strong><br />

corrosion, les matériaux antidécharges électrostatiques, le blindage électromagnétique, les<br />

dio<strong><strong>de</strong>s</strong> électroluminescentes, ou les séparateurs <strong>de</strong> gaz [2- 6].<br />

Parmi les différents types <strong>de</strong> polymères conducteurs intrinsèques, <strong>la</strong> polyaniline est<br />

fortement étudiée du fait <strong>de</strong> sa stabilité thermique, <strong>de</strong> ces propriétés redox intéressantes, <strong>de</strong> sa<br />

facilité d’é<strong>la</strong>boration avec un coût re<strong>la</strong>tivement bas <strong>de</strong> son monomère <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses propriétés <strong>de</strong><br />

conduction électronique élevées [7- 11]. Elle possè<strong>de</strong> un énorme potentiel d’applications [12-<br />

16].<br />

Le développement <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux p<strong>la</strong>stiques a montré que l’emploi <strong>de</strong> charges perm<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> modifier <strong>de</strong> façon très significative les propriétés physiques <strong>et</strong> chimiques <strong>de</strong> ces matériaux<br />

[17- 20]. Toutefois, l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocharges ayant une <strong><strong>de</strong>s</strong> trois dimensions à l'échelle du<br />

nanomètre a permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce que l'eff<strong>et</strong> du renforcement <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus<br />

remarquable au fur <strong>et</strong> à mesure que <strong>la</strong> taille individuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge diminue. D'où, <strong>la</strong><br />

naissance <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux nanocomposites à matrice polymère, <strong>et</strong> notamment l'utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

particules d'argile comme nanocharges.<br />

Les principaux enjeux <strong>et</strong> défis dans l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> tels matériaux concernent <strong>la</strong><br />

dispersion <strong>de</strong> ces nanocharges, qui ont tendance à s’agréger, ainsi que <strong>la</strong> maîtrise <strong>de</strong><br />

l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> phénomènes mis en jeu à l’interface entre le polymère <strong>et</strong> <strong>la</strong> nanocharge. Le<br />

choix du polymère, <strong>de</strong> <strong>la</strong> nanocharge, <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’é<strong>la</strong>boration du composite sont autant <strong>de</strong><br />

paramètres qui influencent <strong>la</strong> structuration du nanocomposite.<br />

Dans c<strong>et</strong>te perspective, nous nous sommes orientés dans ce travail vers <strong>la</strong> synthèse <strong>et</strong><br />

<strong>la</strong> caractérisation <strong>de</strong> nanocomposites binaires à base <strong>de</strong> polymère conducteur, <strong>la</strong> polyaniline


enforcée par une argile fibreuse, <strong>la</strong> sépiolite. Ce choix offre <strong>de</strong> nouvelles possibilités grâce à<br />

<strong>la</strong> gran<strong>de</strong> richesse <strong>de</strong> ce type d’argile (facteur <strong>de</strong> forme exceptionnel, forte anisotropie, gran<strong>de</strong><br />

surface spécifique, <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge modu<strong>la</strong>ble, nature chimique variée,…..). Notre intérêt<br />

s’est particulièrement porté sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques re<strong>la</strong>tions "structures-propriétés" <strong>de</strong> ces<br />

nanocomposites.<br />

Ce mémoire s’articule autour <strong>de</strong> cinq chapitres dont le contenue est brièvement<br />

résumé ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sous:<br />

LE PREMIER CHAPITRE rappelle d’abord une revue bibliographique, sur les<br />

nanocomposites à renfort argileux, celle-ci perm<strong>et</strong> d’illustrer l’intérêt suscité par c<strong>et</strong>te<br />

nouvelle c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> matériaux ensuite, une attention particulière a été portée sur les renforts<br />

argileux <strong>de</strong> type fibreux.<br />

DANS LE DEUXIEME CHAPITRE nous présentons <strong><strong>de</strong>s</strong> généralités sur les<br />

polymères électroniques conducteurs suivis d’une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription détaillée <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline. Nous<br />

développerons par <strong>la</strong> suite, ces propriétés spécifiques <strong>de</strong> conduction <strong>et</strong> d’oxydorédution <strong>et</strong> ces<br />

différentes métho<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> synthèse <strong>et</strong> <strong>de</strong> mise en œuvre.<br />

LE TROISIEME CHAPITRE est consacré à <strong>la</strong> caractérisation physico-chimique <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sépiolite, basée sur différentes techniques que l’on développera par <strong>la</strong> suite.<br />

LE QUATRIEME CHAPITRE comprend <strong>de</strong>ux parties :<br />

La première est consacrée à <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline éméraldine dans sa forme<br />

base <strong>et</strong> sa forme sel. Pour déterminer <strong>la</strong> structure <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères obtenus, différentes<br />

techniques d’analyses ont été exploitées. La <strong>de</strong>uxième partie porte sur l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites obtenue par polymérisation in-situ <strong>de</strong> l’aniline dans l’espace interfoliaire <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sépiolite. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres <strong>de</strong> polymérisation comme : le temps <strong>de</strong><br />

polymérisation, <strong>la</strong> température <strong>de</strong> réaction, <strong>la</strong> concentration du dopant, <strong>et</strong> le rapport oxydant /<br />

monomère est étudié. Par <strong>la</strong> suite l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge sur les<br />

propriétés structurales <strong>et</strong> électroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites é<strong>la</strong>borés sont mises en évi<strong>de</strong>nce<br />

par spectroscopie IR, par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X <strong>et</strong> par analyse calorimétrique différentielle<br />

DSC.


LE CINQUIEME ET DENIER CHAPITRE est également constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

parties :<br />

La première est re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> synthèse <strong><strong>de</strong>s</strong> organosépiolites par les différents alkyl<br />

ammoniums utilisés. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres physico-chimiques a été étudié à savoir :<br />

<strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle du surfactant ainsi que <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier suivie<br />

par, une caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes matrices organiques obtenues. La secon<strong>de</strong> partie traite<br />

les matériaux nanocomposites réalisés à base <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes sépiolites organomodifiées. Nous<br />

présenteront par <strong>la</strong> suite l’intérêt que présente c<strong>et</strong>te organomodification sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

matériaux obtenus. Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> caractérisation par spectroscopie IR, par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

rayons X <strong>et</strong> par analyse thermique calorimétrique DSC sont portés sur le même chapitre.<br />

Nous terminerons ce travail par une CONCLUSION GENERALE. Elle dresse un bi<strong>la</strong>n<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> différents résultats tirés <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> donne quelques perspectives susceptibles<br />

d’améliorer certaines propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères chargés.


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

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NANOCOMPOSITES POLYMERES A<br />

RENFORTS ARGILEUX


I.1. Introduction<br />

Depuis les années 1940, <strong>la</strong> communauté <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux a pris conscience <strong>de</strong> l’intérêt<br />

que pouvaient présenter les composites. Ces matériaux sont constitués <strong>de</strong> l’assemb<strong>la</strong>ge d’aux<br />

moins <strong>de</strong>ux phases <strong>de</strong> natures différentes [1, 2]. On distingue généralement une ossature,<br />

appelée renfort, qui assure <strong>la</strong> tenue mécanique <strong>et</strong> une protection, dénommée matrice, qui peut<br />

être un polymère assurant <strong>la</strong> cohésion <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure [3, 4].<br />

Au cours <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>rnières décennies, ces matériaux ont été particulièrement étudiés en<br />

raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> combiner les propriétés <strong>de</strong> chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> constituants, voir générer les<br />

propriétés hybri<strong><strong>de</strong>s</strong> issues du mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong> ceux-ci. Toutefois, l'apparition <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocharges<br />

ayant une <strong><strong>de</strong>s</strong> trois dimensions à l'échelle du nanomètre a permis <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce que<br />

l'eff<strong>et</strong> du renforcement <strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus remarquable à mesure que <strong>la</strong> taille individuelle<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> charge diminue. D'où <strong>la</strong> naissance <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux nanocomposites.<br />

I.2. Matériaux nanocomposites<br />

Les nanocomposites proviennent <strong>de</strong> <strong>la</strong> combinaison d’une matrice (polymère,<br />

céramique, métal,…) <strong>et</strong> <strong>de</strong> charge qui possè<strong>de</strong> au moins une dimension <strong>de</strong> l’ordre du<br />

nanomètre [5, 6]. L’interaction à l’échelle nanométrique <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux constituants perm<strong>et</strong><br />

d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés supérieures à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> composites traditionnels. Ainsi dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites à matrice polymère, l’amélioration simultanée <strong>de</strong> plusieurs propriétés a déjà<br />

été observée [7, 8]. L’enjeu <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> ces nouveaux matériaux est d’obtenir <strong>la</strong><br />

dispersion <strong>la</strong> plus fine possible <strong><strong>de</strong>s</strong> charges.<br />

I.2.1. Nanocomposites à matrice polymères<br />

Les nanocomposites polymères consistent en une matrice polymère dans <strong>la</strong>quelle sont<br />

dispersées <strong><strong>de</strong>s</strong> nanoparticules. Ces nanoparticules <strong>de</strong> formes anisotropes, ont <strong><strong>de</strong>s</strong> structures<br />

<strong>la</strong>mel<strong>la</strong>ires, tubu<strong>la</strong>ires, ou encore fibril<strong>la</strong>ires. On peut ainsi c<strong>la</strong>sser les nanocomposites<br />

polymères selon <strong>la</strong> dimension <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge incorporée. On en distingue trois types:<br />

1.2.1.1. Renforts <strong>de</strong> type 3D : les trois dimensions <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge sont <strong>de</strong> taille<br />

nanométrique. La charge se présente sous forme <strong>de</strong> sphère. Exemple : <strong>la</strong> silice souvent utilisée<br />

dans les silicones, le noir <strong>de</strong> carbone utilisé comme renfort dans les pneus [9].<br />

1.2.1.2. Renforts <strong>de</strong> type 2D : <strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions sont <strong>de</strong> taille nanométrique. La<br />

charge se présente donc sous forme <strong>de</strong> tube (nanotubes <strong>de</strong> carbone) [10] ou sous forme <strong>de</strong><br />

fibre (silicates acicu<strong>la</strong>ires: <strong>la</strong> sépiolite).


1.2.1.3. Renforts <strong>de</strong> type 1D : une seule dimension est <strong>de</strong> l’ordre du nanomètre. La<br />

charge se présente sous forme <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong> (feuill<strong>et</strong>s <strong>de</strong> graphites ou feuill<strong>et</strong>s d’argiles : <strong>la</strong><br />

Montmorillonite [11]).<br />

Le Tableau I.1 répertorie les dimensions caractéristiques <strong>de</strong> différents renforts microniques <strong>et</strong><br />

nanométriques [12].<br />

Tableau I.1 : Dimensions caractéristiques <strong>de</strong> différents renforts microniques <strong>et</strong><br />

nanométriques [12].<br />

Renfort Géom<strong>et</strong>rie Dimensions<br />

caractéristiques<br />

Facteur <strong>de</strong> forme<br />

(L/ Ф, L/e)<br />

Surface spécifique<br />

(m 2 /g )<br />

Noir <strong>de</strong> carbone Sphérique Ф= 250 nm 1 7 - 12<br />

Silice pyrogène<br />

Ф= 5 - 10 nm<br />

50 - 400<br />

Nanotube <strong>de</strong> Tubu<strong>la</strong>ire Ф =1 - 50 nm >1000 100 - 400<br />

carbone<br />

L=10 - 100 μm<br />

Talc Lamel<strong>la</strong>ire L=1 - 20 µm 5-20<br />

2 - 35<br />

Montmorillonite<br />

L=0.6 -1 µm 600-1000<br />

700 - 800<br />

Les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymères dépen<strong>de</strong>nt non seulement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caractéristiques individuelles <strong>de</strong> leurs composantes (charge <strong>et</strong> matrice polymère), mais<br />

également <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions interparticu<strong>la</strong>ires. Lorsque <strong>la</strong> dispersion <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge est totalement<br />

établie, <strong>la</strong> combinaison d’une importante surface interfaciale <strong>et</strong> <strong>de</strong> distances interparticu<strong>la</strong>ires<br />

très courtes affecte considérablement le comportement du nanocomposite. Ainsi<br />

l’incorporation <strong>de</strong> nanocharges au sein <strong>de</strong> ces matériaux perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> modifier considérablement<br />

leurs propriétés telles que : mécaniques [13], thermiques [14], électriques [15] ou encore<br />

magnétiques [16]. Ces caractéristiques attrayantes ouvrent <strong>de</strong> vastes perspectives d'application<br />

dans <strong><strong>de</strong>s</strong> domaines comme : l’embal<strong>la</strong>ge alimentaire, l'automobile, <strong>et</strong> bien d’autres.<br />

I.2.2. Renforts nanométriques à base d’argile<br />

L'idée d'incorporer l’argile à <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères n'est pas récente. Elle a été pour <strong>la</strong><br />

première fois utilisée en 1961 par Blumstein [17] dans le but d'intercaler un monomère<br />

vinylique par polymérisation au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Montmorillonite. Cependant, les recherches<br />

consacrées aux systèmes polymère/argile ont connu un grand foisonnement, vers <strong>la</strong> fin <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

années 80, notamment avec les travaux du centre <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> Toyota au Japon en 1987<br />

[18, 19] qui ont démontré que l’introduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> montmorillonite, même à une faible<br />

quantité, produit une amélioration importante <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés thermiques <strong>et</strong> mécaniques [20]<br />

(Tableau I.2). Depuis, un grand effort a été consacré à <strong>la</strong> recherche <strong>et</strong> au développement <strong>de</strong><br />

ces matériaux [21, 22].


Tableau I.2 : Comparaison <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés entre le Nylon-6 <strong>et</strong> le composite Nylon-<br />

6/Montmorillonite, chargé à 5% en argile (w/w) [20].<br />

Propriétés Nylon-6 Nylon-<br />

6/Montmorillonite<br />

Resistance à <strong>la</strong> traction(MPa) à 23°C<br />

à 120°C<br />

68.8<br />

26.6<br />

97.2<br />

32.3<br />

Module d’Yong (GPa) à 23°C<br />

à 120°C<br />

1.11<br />

0.19<br />

1.87<br />

0.61<br />

Température <strong>de</strong> déflection à <strong>la</strong> chaleur (°C) à 1.82 MPa 65 1.52<br />

Vitesse d’adsorption d’eau (%W/W) 1 jour à 23°C 0.87 0.51<br />

En eff<strong>et</strong>, ces renforts sont particulièrement intéressants, grâce à leur facteur <strong>de</strong> forme très<br />

élevé <strong>et</strong> une gran<strong>de</strong> surface d’échange, un faible taux <strong>de</strong> charge suffit à développer <strong>de</strong> très<br />

nombreuses interfaces entre <strong>la</strong> matrice <strong>et</strong> le renfort [22]. À titre d'exemple, Fornes [23] a montré<br />

que l’introduction <strong>de</strong> renfort argileux en très faible quantité (inférieure à 5% en poids) dans une<br />

résine polymère suffit a donner un module <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité équivalent à celui du polymère chargé<br />

avec 50 % en poids <strong>de</strong> fibre <strong>de</strong> verre, sans affecter ni <strong>la</strong> <strong>de</strong>nsité du polymère ni sa transparence<br />

(Figure I.1).<br />

Figure I.1 : Comparaison du renforcement à température ambiante d’une matrice nylon-6 par<br />

une organomontmorillonite <strong>et</strong> par <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> verre pour un même module <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sticité [23].


I.2.3. Métho<strong><strong>de</strong>s</strong> d’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymères à renfort<br />

argileux<br />

De nombreuses voies [24, 25] peuvent être utilisées pour synthétiser les<br />

nanocomposites à base <strong>de</strong> renforts argileux. Cependant, <strong>de</strong>ux métho<strong><strong>de</strong>s</strong> principales peuvent<br />

être mises en avant : <strong>la</strong> polymérisation in-situ <strong>et</strong> <strong>la</strong> polymérisation à l’état fondu.<br />

I.2.3.1. Polymérisation in-situ par interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> monomère : elle a été <strong>la</strong> première<br />

métho<strong>de</strong> utilisée pour synthétiser <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymère/argile à base <strong>de</strong> polyami<strong>de</strong>-6<br />

[26]. Ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse est basé sur <strong>la</strong> croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes polymères au sein <strong>de</strong><br />

l’espace interfoliaire du renfort argileux. Pour ce faire, l’argile est tout d’abord gonflée par le<br />

monomère <strong>et</strong> <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> polymérisation <strong>et</strong> ensuite initié à l’intérieur <strong><strong>de</strong>s</strong> galeries<br />

thermiquement, par radiation ou en utilisant un amorceur approprié [27].<br />

Parmi les nombreux travaux concernant c<strong>et</strong>te technique, on peut citer : <strong>la</strong><br />

polymérisation in situ <strong>de</strong> l’-capro<strong>la</strong>ctame dans <strong>la</strong> Montmorillonite [28], les nanocomposites<br />

polyméthacry<strong>la</strong>te <strong>de</strong> méthyle [29] <strong>et</strong> les nanocomposites époxy<strong><strong>de</strong>s</strong> [30].<br />

I.2.3.2. Polymérisation à l’état fondu par interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> polymère : ce procédé est rapporté<br />

pour <strong>la</strong> première fois par Vaia <strong>et</strong> al. en 1993 [31]. Dans c<strong>et</strong>te technique, l’argile est mé<strong>la</strong>ngée<br />

avec <strong>la</strong> matrice polymère à l’état fondu. Il s’agit d’une métho<strong>de</strong> bien adaptée pour les<br />

polymères thermop<strong>la</strong>stiques, dans <strong>la</strong>quelle les composants sont mixés par une action<br />

mécanique comme l’extrusion ou le mou<strong>la</strong>ge par injection à haute température [32]. C<strong>et</strong>te<br />

métho<strong>de</strong> a plusieurs avantages comme l’absence d’utilisation <strong>de</strong> solvants organiques <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

compatibilité avec les procédés industriels [33].<br />

I.2.4. Morphologies <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymères à renfort argileux<br />

L’introduction <strong>de</strong> charge argileuse dans une matrice polymère engendre différentes<br />

morphologies [34]. Celles-ci sont directement liées aux voies d’é<strong>la</strong>boration du nanocomposite<br />

[35] <strong>et</strong> à <strong>la</strong> nature <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions physico-chimiques (nature <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge, du<br />

traitement <strong>de</strong> fonctionnalisation ou <strong>de</strong> modification organique) [36]. En fonction <strong>de</strong> tous ces<br />

paramètres, trois types d’organisation peuvent être rencontrés dans <strong>la</strong> littérature :<br />

I.2.4.1. Microcomposite traditionnel : <strong>la</strong> morphologie correspond a une structure d'un<br />

polymère chargé conventionnel, dans lequel l'argile n'est dispersée au mieux que sous forme<br />

<strong>de</strong> particules primaires ou encore d'agglomérats (Figure I.2.a), le polymère ne s'intercale pas<br />

entre les feuill<strong>et</strong>s.


I.2.4.2. Nanocomposite intercalé : dans ce système <strong>la</strong> matrice polymère pénètre à l’intérieure<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> galeries (Figure I.2.b). L’argile gardant néanmoins une organisation rassemb<strong>la</strong>nt<br />

plusieurs feuill<strong>et</strong>s.<br />

I.2.4.3. Nanocomposite exfolié : lorsque les feuill<strong>et</strong>s d'argile sont complètement <strong>et</strong><br />

uniformément dispersés dans <strong>la</strong> matrice polymère, on parle alors d'une structure exfoliée ou<br />

dé<strong>la</strong>minée (Figure I.2.c). L'empilement régulier disparaît pour donner une structure ne<br />

présentant aucun ordre à l'échelle locale. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière morphologie est <strong>la</strong> plus intéressante<br />

car elle perm<strong>et</strong> d'avoir une interaction maximale entre les feuill<strong>et</strong>s d'argile <strong>et</strong> <strong>la</strong> matrice<br />

polymère ; <strong>la</strong> quasi-totalité <strong>de</strong> l'interface est concernée.<br />

Figure I.2: Représentation <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes morphologies <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites [36].<br />

Cependant il est rare d’obtenir uniquement une structure bien spécifique lors <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

préparation d’un nanocomposite, ces morphologies peuvent coexister au sein d’une même<br />

matrice [37].<br />

I.2.5. Organomodification du renfort argileux<br />

Pour faciliter l’interca<strong>la</strong>tion du polymère dans les galeries interfoliaires <strong>de</strong> l’argile <strong>et</strong><br />

obtenir son exfoliation, il est nécessaire <strong>de</strong> modifier organiquement l'argile <strong>et</strong> <strong>la</strong> rendre ainsi<br />

compatible avec <strong>la</strong> matrice polymère généralement hydrophobe. Deux voies <strong>de</strong> modification<br />

sont utilisées : le greffage <strong><strong>de</strong>s</strong> organosi<strong>la</strong>nes [38] <strong>et</strong> l'échange cationique [39]. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière<br />

reste <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>la</strong> plus utilisée grâce à <strong>la</strong> facilité <strong>de</strong> sa mise en œuvre.


I.2.5.1. L’échange cationique : c<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> consiste à échanger les cations comparateurs<br />

inorganiques naturellement présents dans l’espace interfoliaire <strong>de</strong> l’argile par <strong><strong>de</strong>s</strong> cations<br />

organiques porteurs <strong>de</strong> chaînes alkyle. Les cations les plus couramment utilisés sont les ions<br />

alky<strong>la</strong>mmoniums qui par leur insertion dans les galeries, augmente <strong>la</strong> distance interfoliaire, ce<br />

qui facilite l’introduction <strong>de</strong> monomère ou <strong>de</strong> polymère fondu entre les feuill<strong>et</strong>s. La présence<br />

<strong>de</strong> ces cations organiques diminue l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge <strong>et</strong> améliore les<br />

caractéristiques <strong>de</strong> mouil<strong>la</strong>bilité par <strong>la</strong> matrice polymère [40, 41].<br />

Le type d’ion alky<strong>la</strong>mmonium joue un rôle considérable sur l’échange cationique. En<br />

eff<strong>et</strong>, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne carbonée, <strong>la</strong> taille <strong>et</strong> <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête po<strong>la</strong>ire, ainsi que les<br />

groupements organiques portés par l’ion ont <strong><strong>de</strong>s</strong> influences non négligeables sur l’efficacité<br />

<strong>de</strong> l’échange. L’augmentation <strong>de</strong> l’espace interfoliaire, <strong>et</strong> donc l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> dispersion<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> charge dans un polymère, sont liées à <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne carbonée <strong>de</strong><br />

l’alky<strong>la</strong>mmonium [42, 43].<br />

Il n’est pas aisé <strong>de</strong> maîtriser <strong>la</strong> structure obtenue après <strong>la</strong> modification organophile car<br />

les chaînes peuvent adopter différentes conformations au sein <strong>de</strong> l’espace interfoliaire [44,45],<br />

le type d’arrangement obtenu dans ces espaces est fortement dépendant <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration<br />

initiale en alky<strong>la</strong>mmonium par rapport à <strong>la</strong> CEC <strong>de</strong> l’argile. En eff<strong>et</strong>, l’adsorption <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

première couche d’ions à <strong>la</strong> surface est liées au processus d’échange cationique, mais les<br />

couches adsorbées par <strong>la</strong> suite sont liées à <strong>la</strong> première par <strong><strong>de</strong>s</strong> interactions chaîne/chaîne <strong>de</strong><br />

type Van <strong>de</strong>r Waals <strong>et</strong> suivent <strong><strong>de</strong>s</strong> lois d’adsorption c<strong>la</strong>ssiques. Selon Lagaly [45] (Figure I.3)<br />

les chaînes peuvent s’organiser en monocouche (a), en bicouche (b), suivant un arrangement<br />

pseudotrimolécu<strong>la</strong>ire (c) ou <strong>de</strong> type parafinique (d).<br />

Figure I.3 : Différentes organisations adoptées par les chaînes alkyles<br />

dans les galeries [45].


I.2.6. Propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polymères à renfort argileux<br />

I.2.6.1. Propriétés thermiques<br />

Dans <strong>la</strong> majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> cas, <strong>la</strong> mise en œuvre <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux polymères nécessite<br />

d’utiliser <strong><strong>de</strong>s</strong> températures supérieurs à 180°C, les principales améliorations recherchées par<br />

l’incorporation <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles à <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères sont donc <strong>la</strong> stabilité thermique <strong>et</strong> <strong>la</strong> tenue au feu.<br />

I.2.6.1.1. Stabilité thermique : l’amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> stabilité thermique <strong>de</strong> nanocomposites à<br />

matrice polymère a été mise en évi<strong>de</strong>nce par les premiers travaux <strong>de</strong> Blumstein en 1965<br />

(système PMMA / Montmorillonite) [46] il a été montré que le PMMA intercalé entre les<br />

feuill<strong>et</strong>s d’argile résiste à une dégradation thermique dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions ou <strong>la</strong> matrice<br />

PMMA seul est complètement dégradée. Burnsi<strong>de</strong> <strong>et</strong> Giannelis [47] ont observé un<br />

comportement simi<strong>la</strong>ire dans le cas du polydim<strong>et</strong>hylsiloxane (PDMS) réticulé. L’analyse<br />

thermogravimétrique (Figure I.4) à montré, une température <strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong> 140°C plus<br />

élevée pour le nanocomposite que pour le PDMS pur, ce qui valorise ces polymères <strong>et</strong> perm<strong>et</strong><br />

leur utilisation à <strong>de</strong> plus hautes températures.<br />

Figure I.4 : Analyse thermogravimétrique du (a) PDMS <strong>et</strong> (b) PDMS nanocomposite [47].<br />

I.2.6.1.2. Propriétés <strong>de</strong> r<strong>et</strong>ard au feu : <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> l’inf<strong>la</strong>mmabilité est un paramètre clé<br />

dans l'application <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères techniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> commodités dans <strong>de</strong> nombreuses<br />

applications, plus particulièrement dans le domaine du bâtiment <strong>et</strong> dans le transport [48, 49].<br />

Il a été prouvé que les matrices polymères à renfort argileux présentaient une amélioration<br />

non négligeable <strong>de</strong> <strong>la</strong> résistance au feu par rapport aux autres renforts.<br />

I.2.6.2. Propriétés barrières<br />

Depuis les travaux du groupe <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> Toyota, <strong>la</strong> capacité <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

à réduire l’absorption d’humidité <strong>et</strong> à diminuer <strong>la</strong> perméabilité à l’eau <strong>et</strong> aux gaz a été mise en


œuvre [50]. Le facteur <strong>de</strong> forme élevé <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles est responsable <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réduction d’unperméabilité,<br />

en re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> tortuosité du chemin <strong>de</strong> diffusion (Figure I.5). La<br />

perméabilité au dioxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> carbone a été mesurée dans le cas <strong>de</strong> polyimi<strong><strong>de</strong>s</strong> partiellement<br />

exfoliés préparés par Lan <strong>et</strong> al. [51], le rapport <strong>de</strong> <strong>la</strong> perméabilité du nanocomposite à <strong>la</strong><br />

perméabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice pure diminue <strong>de</strong> manière importante dès que le taux <strong>de</strong> charge<br />

augmente, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> valeurs faibles (< à 2 % en masse), les résultats montrent que meilleure<br />

est <strong>la</strong> dispersion, meilleure sera l’imperméabilité.<br />

Figure I.5 : Schéma <strong>de</strong> <strong>la</strong> tortuosité du traj<strong>et</strong> suivi par les molécules gazeuses [51].<br />

I.3. Généralités sur les minéraux argileux<br />

I.3.1. Définition<br />

Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> aluminosilicates à structures microcristallines monodimensionnelles en<br />

fibres ou bidimensionnelles en feuill<strong>et</strong>s qui explique leur qualité d’adsorption <strong>et</strong> leur p<strong>la</strong>sticité<br />

[52, 53].<br />

La plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux argileux appartiennent à <strong>la</strong> famille <strong><strong>de</strong>s</strong> phyllosilicates plus<br />

ou moins hydratés [54, 55]. Ils sont constitués d’un empilement variable <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong>s<br />

élémentaires, <strong>de</strong> structure bien définie, celui-ci est associé à un espace interfoliaire, constitue<br />

l’unité structurale [54].<br />

I.3.2. Types structuraux <strong>et</strong> c<strong>la</strong>ssification<br />

On distingue parmi les minéraux argileux trois grands groupes (1/1 - 2/1 - 2/1/1). Leur<br />

distinction a été établie en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition chimique, le type <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> l’espace interfoliaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d’échange cationique CEC [53,<br />

54, 57].<br />

I.3.2.1. Les argiles phylliteuses<br />

La famille <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux phylliteux est celle à <strong>la</strong>quelle appartient le plus grand nombre<br />

d'espèces. Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> silicates à structures en feuill<strong>et</strong>s dans lesquelles, les tétraèdres occupés<br />

par <strong><strong>de</strong>s</strong> cations sont liés aux octaèdres par <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes d'oxygène ou <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements<br />

d'hydroxyles communs.


Selon <strong>la</strong> séquence d’empilement <strong><strong>de</strong>s</strong> p<strong>la</strong>ns, ils peuvent être répartis en trois groupes :<br />

I.3.2.1.1. Minéraux <strong>de</strong> type 1/1 (T-O) : ils sont constitués d’une couche tétraédrique <strong>et</strong> d’une<br />

couche octaédrique. La distance interfeuill<strong>et</strong>s est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 7Å. Les principaux<br />

représentants <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te famille sont les kaolinites.<br />

I.3.2.1.2. Minéraux <strong>de</strong> type 2/1 (T-O-T) : leurs feuill<strong>et</strong>s est constitué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux couches<br />

tétraédriques <strong>de</strong> silice, <strong>et</strong> d’une couche octaédrique alumineuse mais c<strong>et</strong>te couche octaédrique<br />

a une composition différentes suivant les argiles, <strong>de</strong> sorte qu’il convient <strong>de</strong> distingué <strong>de</strong>ux<br />

types : le premier type est dioctaédrique telles que les smectites <strong>et</strong> le second groupe <strong>de</strong> type<br />

trioctaedrique cas <strong><strong>de</strong>s</strong> Vermiculites. La distance basale est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 Å.<br />

I.3.2.1.3. Minéraux <strong>de</strong> type 2/1/1 (T-O-T-O) : ce groupe est constitué par un feuill<strong>et</strong> <strong>de</strong> type<br />

(2/1) <strong>et</strong> d’une couche octaédrique interfoliaire. L épaisseur du feuill<strong>et</strong> est d’environ 14 Å.<br />

C’est l’exemple <strong>de</strong> <strong>la</strong> Chlorite.<br />

I.3.2.2. Les argiles à pseudo-feuill<strong>et</strong>s <strong>et</strong> à facies fibreux<br />

Ce sont <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux à pseudo-feuill<strong>et</strong>s constitués <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ns continus d'atomes<br />

d’oxygène séparés entre eux par <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns contenant un assemb<strong>la</strong>ge compact d’atomes<br />

d'oxygène <strong>et</strong> <strong>de</strong> groupements hydroxyle.<br />

La structure cristalline <strong>de</strong> ces minéraux est celle d’un feuill<strong>et</strong> 2 :1 mais l’extension<br />

<strong>la</strong>térale <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s est limitée à quelques tétraèdres <strong>et</strong> octaèdres, qui les transforment en<br />

rubans à section rectangu<strong>la</strong>ire. C<strong>et</strong>te rupture donne naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>cunes qui forment <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

canaux structuraux entre les rubans, <strong>de</strong> sorte que <strong>la</strong> structure présente en coupe l’aspect d’une<br />

brique creuse. Ces argiles fibreuses sont c<strong>la</strong>ssées selon <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgeur <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> tétraédriques<br />

alternées. On distingue ainsi famille avec rubans à quatre tétraèdres : <strong>la</strong> Palygorskite <strong>et</strong> famille<br />

avec rubans à six tétraèdres : <strong>la</strong> Sépiolite.<br />

I.3.2.3. Les argiles interstratifiées<br />

Ces minéraux résultent <strong>de</strong> l’empilement alterné <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong>s <strong>de</strong> natures différentes.<br />

Selon que c<strong>et</strong>te alternance soit régulière ou non, on parle d’interstratifié régulier : <strong>la</strong><br />

Bravaisite (Illite-Montmorillonite) ou irrégulier: <strong>la</strong> Sudoite (Chlorite -Montmorillonite).<br />

Le Tableau I.3 présente une c<strong>la</strong>ssification <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles basée sur le nombre <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong><br />

<strong>et</strong> sur <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> <strong>la</strong> maille élémentaire.


Tableau I.3 : C<strong>la</strong>ssification <strong><strong>de</strong>s</strong> principaux groupes <strong>de</strong> minéraux argileux [57]<br />

Groupe Feuill<strong>et</strong> Nature <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

couche<br />

octaédrique<br />

Kaolin<br />

1 :1 Dioctaédrique<br />

Serpentine 1 :1 Trioctaédrique<br />

Charge du<br />

feuill<strong>et</strong><br />

0<br />

Exemples<br />

Kaolinite, dicktite, nacrite.<br />

Chrysotile, antigorite, lizardite.<br />

Pyrophylite<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

0<br />

Pyrophylite.<br />

Talc<br />

2 :1<br />

Trioctaédrique<br />

Talc, willemseite .<br />

Mica<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

1<br />

Muscovite, paragonite, cé<strong>la</strong>donite,<br />

Trioctaédrique<br />

phlogopite, biotite, lépidotite.<br />

Mica dur<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

Trioctaédrique<br />

2<br />

Margarite.<br />

clintonite, anandite .<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

Donbassite.<br />

Chlorite<br />

(TOTO)<br />

Di- trioctaédrique<br />

variable<br />

Cookeite, sudoite.<br />

trioctaédrique<br />

Clinochlore, chamosite, nimite .<br />

Smectite<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

0.2 à 0.6<br />

Montmorillonite, bei<strong>de</strong>llite,<br />

Trioctaédrique<br />

Saponite, hectorite.<br />

vermiculite<br />

2 :1<br />

Dioctaédrique<br />

Trioctaédrique<br />

0.65 à 0.8<br />

vermiculite Dioctaédrique.<br />

vermiculite trioctaédrique.<br />

Palygorskite<br />

2 :1<br />

variable<br />

Palygorskite.<br />

Sépiolite<br />

2 :1<br />

Sépiolite.<br />

Les nombreuses recherches dans le domaine <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites ont porté sur divers<br />

polymères mais souvent avec <strong>la</strong> Montmorillonite (MMT) [58, 59]. Par ailleurs <strong>la</strong> MMT,<br />

malgré l’engouement enthousiaste <strong>et</strong> général qu’elle suscite autant pour <strong>la</strong> recherche que pour<br />

l’industrie n’est pas <strong>la</strong> charge miracle que l’on peut introduire dans tout système <strong>et</strong> qui<br />

améliore d’emblé les propriétés désirées.


Récemment une attention particulière a été portée à l’utilisation <strong><strong>de</strong>s</strong> nanoparticules<br />

d’argiles fibril<strong>la</strong>ires pouvant renforcer les polymères [60, 61, 62]. Dans ce contexte, notre<br />

choix s’est porté sur <strong>la</strong> Sépiolite <strong>de</strong> Valecas (Espagne) pour le renforcement <strong><strong>de</strong>s</strong> polyanilines.<br />

Ce choix offre <strong>de</strong> nouvelles possibilités grâce à <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> richesse <strong>de</strong> ce type d’argile (facteur<br />

<strong>de</strong> forme exceptionnelle, forte anisotropie, gran<strong>de</strong> surface spécifique, <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charge<br />

modu<strong>la</strong>ble, nature chimique variée,…).<br />

L’incorporation <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> charge dans une matrice polymère n’a pas encore fait<br />

l’obj<strong>et</strong> d’un grand nombre d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> [59, 63]. La sépiolite a servi <strong>de</strong> renfort mécanique dans<br />

les ciments [64], dans le renforcement du polypyrrole [65], <strong>de</strong> résines époxy [66], ou <strong>de</strong><br />

polyami<strong>de</strong>-6 [67].<br />

I.4. Nanocharge utilisée : <strong>la</strong> sépiolite<br />

Parmi les autres types d’argiles, <strong>et</strong> notamment les argiles fibreuses figurent les<br />

sépiolites. Elles forment un groupe dit à pseudo-feuill<strong>et</strong>s <strong>et</strong> à facies fibreux. Les sépiolites<br />

tirent leur non du grec sepions > Os <strong>de</strong> seiches, allusion à leur légèr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> à<br />

l’hypothèse que ces minéraux pouvaient être <strong><strong>de</strong>s</strong> produits <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer [68].<br />

Les sépiolites se trouvent principalement dans les zones sédimentaires [69, 70]. Elles<br />

peuvent être c<strong>la</strong>ssées en trois catégories :<br />

a/ Les gisements sédimentaires calcaires marins comme ceux <strong>de</strong> <strong>la</strong> région parisiennes<br />

(Montmartre) <strong>et</strong> du basin <strong>de</strong> <strong>la</strong> Loire (Quincy dans le cher).<br />

b/ Les gisements sédimentaires <strong>la</strong>custres dont les principaux se trouvent en Espagne<br />

(Vallecas près <strong>de</strong> Madrid <strong>et</strong> Canadas prés <strong>de</strong> Tolè<strong>de</strong>).<br />

c/ Les gisements <strong>de</strong> serpentines rencontrés en Asie Mineur ou le gisement d’Eskicheir<br />

est l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> plus importants au mon<strong>de</strong> où elle est associée au quartz, à <strong>la</strong> magnésie, aux<br />

dolomies <strong>et</strong> à <strong><strong>de</strong>s</strong> carbonates [71].<br />

I.5. Structuration <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites<br />

I.5.1. Structure cristalline<br />

La sépiolite est un phyllosilicate <strong>de</strong> magnésium hydraté naturel, composé d’éléments<br />

<strong>de</strong> feuill<strong>et</strong>s 2 :1 <strong>de</strong> type talc en composition avec une structure en chaîne <strong>et</strong> dont <strong>la</strong> formule<br />

structurale idéale serait : Si 12 Mg 8 (OH) 4 O 30 (H 2 O) 4 , 8H 2 O [72, 73].<br />

Le feuill<strong>et</strong> T-O-T trioctaedrique résulte <strong>de</strong> <strong>la</strong> superposition d’une couche octaédrique<br />

(Oc) entre <strong>de</strong>ux couches tétraédriques (Te). La couche médiane est constituée d’octaèdres<br />

dont les somm<strong>et</strong>s sont occupés par quatre atomes d’oxygènes <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux hydroxyles (Figure I.6)<br />

[74].


Figure I.6 : Représentation schématique d’un élément <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong> <strong>de</strong> phyllosilicate <strong>de</strong><br />

magnésiums 2 :1.<br />

L’association <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s se fait <strong>de</strong> manière à assurer <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche<br />

hexagonale <strong>de</strong> sorte que les tétraèdres <strong>de</strong> silice se trouvent inversés toutes les six unités<br />

tétraédriques quand on passe d’un ruban à l’autre. C<strong>et</strong>te disposition alternée <strong><strong>de</strong>s</strong> rubans crée<br />

une discontinuité dans <strong>la</strong> couche octaédrique [75, 76, 77] (Figure I.7.a).<br />

Figure I.7: Schéma structural <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite [77].


Ces feuill<strong>et</strong>s disposés en quinconce forment ainsi <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres microporeuses dont <strong>la</strong><br />

croissance est limitée à une seule direction, parallèlement à l’axe c [78]. La forme <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

particules <strong>de</strong> sépiolite, au lieu d'être <strong>la</strong>mel<strong>la</strong>ire comme dans le reste <strong><strong>de</strong>s</strong> phyllosilicates est<br />

acicu<strong>la</strong>ire avec <strong><strong>de</strong>s</strong> canaux dirigés parallèlement à l'axe longitudinal <strong>de</strong> <strong>la</strong> particule (Figure<br />

I.7.b). La taille <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres varie selon l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite, dans <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> cas elle est<br />

<strong>de</strong> 10 à 30 nm <strong>de</strong> <strong>la</strong>rgeur, 5 à 10 nm d’épaisseur <strong>et</strong> 100 à 5000 nm <strong>de</strong> longueur [79].<br />

La répartition alternée <strong><strong>de</strong>s</strong> rubans provoque entre les feuill<strong>et</strong>s, <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces<br />

interfoliaires (dits zéolitiques par analogie avec les canaux présents dans les zéolites) <strong>de</strong><br />

sections voisines <strong>de</strong> 3.7Å ˟ 10.6 Å [75], Il s’agit donc d’une charge dont <strong>de</strong>ux dimensions sont<br />

<strong>de</strong> l’ordre du nanomètre. Ces espaces constituent au sein du cristal une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> canaux,<br />

<strong>de</strong> sorte que <strong>la</strong> structure présente en coupe l’aspect d’une brique creuse [80]. Ces espaces sont<br />

remplis par <strong>de</strong>ux types d’eau : <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau qui figurent au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche<br />

octaédrique correspon<strong>de</strong>nt à l’eau <strong>de</strong> coordination liée directement aux atomes <strong>de</strong> magnésium<br />

située en bordure <strong>de</strong> chaque feuill<strong>et</strong> [68] <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’eau zéolitique liée aux <strong>de</strong>rnières par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

liaisons hydrogènes. Ces molécules d’eau ne provoquent pas <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure<br />

[81] contrairement aux phyllosilicates <strong>la</strong>mel<strong>la</strong>ires.<br />

I.5.2. Différents modèles structuraux<br />

L’établissement <strong>de</strong> sa structure a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong>. Apres une<br />

première tentative d’interprétation faite par H.Longchambon [82], <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite<br />

a été établie par B.Nagy <strong>et</strong> W.F.Bradley [83] d’une part <strong>et</strong> par K.Brauner <strong>et</strong> A. Preinsinger<br />

d’autre part [75].<br />

I.5.2.1. Modèle <strong>de</strong> Nagy <strong>et</strong> Bradley : ce modèle structural est celui d’une sépiolite <strong>de</strong> Little<br />

Contonxood dont <strong>la</strong> formule structurale idéal serait : Si 12 Mg 9 O 30 (OH) 6 (H 2 O) 4 , 6H 2 O. Les<br />

paramètres <strong>de</strong> maille sont : a.sin ß =13.4 Å, b= 27Å, c=5.3Å, La maille est monoclinique <strong>et</strong> le<br />

groupe spatiale est <strong>de</strong> symétrie : C 2/m . Dans ce modèle structural, chaque ruban comporte trois<br />

éléments <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong> <strong>de</strong> type talc p<strong>la</strong>cés en série. La liaison entre <strong>de</strong>ux rubans est assurée par <strong>la</strong><br />

mise en commun d’une arête <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tétraèdres SiO 4 opposés, soit <strong>de</strong>ux molécules<br />

d’oxygène. Chaque <strong>la</strong>tte possè<strong>de</strong> (9) centres octaédriques <strong>et</strong> (6) hydroxyles.<br />

I.5.2.2. Modèle <strong>de</strong> Brauner <strong>et</strong> Preisinger : ces auteurs ont étudié <strong>la</strong> sépiolite<br />

d’Ampandrandva pour <strong>la</strong>quelle ils proposent <strong>la</strong> formule structurale idéale : Mg 8 Si 12 O 30 (OH) 4<br />

(H 2 O) 4 ,8H 2 O. Les paramètres <strong>de</strong> maille sont : a =13.4 Å, b= 26.8Å, c=5.28Å, La maille est<br />

monoclinique <strong>et</strong> le groupe spatiale est <strong>de</strong> symétrie : D 6 2h. Ce type <strong>de</strong> structure ne possè<strong>de</strong> que<br />

(8) sites octaédriques <strong>et</strong> (4) hydroxyles. Les feuill<strong>et</strong>s sont reliés par <strong>la</strong> mise en commun à leur<br />

somm<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux SiO 4 opposés, soit une seule molécule d’oxygène.


I.5.3. Substitutions isomorphiques dans les sépiolites<br />

En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> <strong>la</strong> formule idéale donnée pour les sépiolites trioctaedriques, le feuill<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>de</strong> ces minéraux est presque toujours chargé négativement. Les cations situés dans <strong>la</strong> couche<br />

octaédrique ou dans <strong>la</strong> couche tétraédrique peuvent être remp<strong>la</strong>cés par d’autres cations <strong>de</strong><br />

taille <strong>et</strong> <strong>de</strong> valence différente. C<strong>et</strong>te substitution isomorphique a pour conséquence soit<br />

d’entrainée une distorsion du réseau cristallin plus ou moins importante suivant le rayon<br />

atomique du cation substituant, soit <strong>de</strong> créer un déficit <strong>de</strong> charge positive [84].<br />

Les multiples possibilités <strong>de</strong> substitution provoquent une gamme <strong>de</strong> composition<br />

chimique très variée. Nous trouvons ainsi, <strong>la</strong> Xylotile dans <strong>la</strong>quelle le magnésium est<br />

remp<strong>la</strong>cé partiellement par le fer ferrique [85]. Il existe aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites Nickélifères [86]<br />

ou le nickèle remp<strong>la</strong>ce le magnésium c<strong>et</strong>te variété a reçu le non <strong>de</strong> Falcondoîte ainsi que <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

sépiolites alumineuses comportant une substitution <strong>de</strong> Si 4+ par Al 3+ compensée par une<br />

substitution <strong>de</strong> Mg 2+ par Al 3+ en position octaédrique [87]. Enfin <strong>la</strong> sépiolite sodique a été<br />

désignée sous le non <strong>de</strong> Loughnelite [88].<br />

I.5.4. Charges <strong>de</strong> surface <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites<br />

Les minéraux argileux se caractérisent par une surface électrique non neutre. Il existe<br />

<strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> charges :<br />

1/ Une charge permanente ou structurelle liée aux substitutions ioniques.<br />

2/ Une charge <strong>de</strong> surface variable selon le pH du milieu, liée aux réactions<br />

chimiques qui se produisent à <strong>la</strong> surface <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux ou suite à l’adsorption <strong>de</strong> surfactants.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite, l’essentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge superficielle en solution a pour<br />

origine <strong>la</strong> dissociation <strong><strong>de</strong>s</strong> sites amphotères (Si-OH) portés par les surfaces <strong>la</strong>térales, c’est<br />

alors le pH, du milieu qui contrôle l’évolution <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te charge. Ainsi <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge<br />

en fonction du pH est principalement due aux équilibrés amphotères suivant :<br />

a/ En milieu aci<strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite se caractérise par une capacité d’échangé anionique,<br />

une charge positive se développe : ≡Si-OH +H + ≡Si-OH + 2 .<br />

b/ En milieu basique <strong>la</strong> sépiolite se caractérise par une capacité d’échangé cationique,<br />

une charge négative se développe : ≡Si-OH +OH - ≡Si-O - +H + .<br />

Ces groupes superficiels (–Si-OH) sont responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d’échange <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

stabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> suspensions aux valeurs <strong>de</strong> pH neutre ou basique. La présence <strong>de</strong> ces sites <strong>de</strong><br />

bordures, leur nature font que les fibres <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite présentent un point <strong>de</strong> charge nulle à<br />

pH égale à 6 [89].


I.5.5. Propriétés physico-chimiques <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites<br />

A l’état naturel, les sépiolites se présentent sous forme <strong>de</strong> particules agglomérées<br />

(Figure I.8). Le plus souvent sous forme d’un amas <strong>de</strong> fibres disposés <strong>de</strong> manière aléatoire.<br />

Les dimensions <strong><strong>de</strong>s</strong> cristaux varient sensiblement, une longueur <strong>de</strong> quelques dizaines <strong>de</strong><br />

micromètres, une <strong>la</strong>rgeur <strong>et</strong> une épaisseur pouvant atteindre 500 nm.<br />

Figure I.8. Schéma représentatif <strong>de</strong> l’agrégation <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> sépiolite [90].<br />

Trois types <strong>de</strong> centres actifs peuvent être distingués dans <strong>la</strong> sépiolite : les atomes<br />

d'oxygène <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> tétraèdres, les molécules d’eau qui complètent <strong>la</strong> coordination <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

cations octaédriques sur les fronts <strong><strong>de</strong>s</strong> blocs <strong>de</strong> constitution capables <strong>de</strong> former <strong><strong>de</strong>s</strong> ponts<br />

hydrogènes avec l'espèce absorbée <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes si<strong>la</strong>nols (Si-OH) [91] résultants <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

rupture <strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons Si-O-Si <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface extérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche tétraédrique. Suite à <strong>la</strong><br />

faible quantité <strong>de</strong> substitutions isomorphiques, <strong>la</strong> CEC <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites est faible par rapport à<br />

celle <strong><strong>de</strong>s</strong> autres argiles, en général elle est <strong>de</strong> 15 à 40 meq/100g [69].<br />

La configuration particulière <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite en brique creuse allongée <strong>et</strong> <strong>la</strong> présence<br />

d’une gran<strong>de</strong> aire <strong>de</strong> contact (200 à 300 m²/g) [92] susceptible <strong>de</strong> pouvoir être encore<br />

augmentée sont à l’origine <strong>de</strong> l’excellente affinité entre les nanoparticules <strong>et</strong> <strong>la</strong> matrice<br />

polymère, ce qui perm<strong>et</strong> un bon renforcement [93- 97]. En plus <strong>la</strong> sépiolite peut être<br />

organomodifiée par <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules organiques <strong>de</strong> surfactants augmentant ainsi le potentiel <strong>de</strong><br />

compatibilité. Ces propriétés sont attribuées à <strong>la</strong> présence <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements si<strong>la</strong>nols en<br />

surface. Ces groupes sont très abondants, étant présents à <strong><strong>de</strong>s</strong> intervalles <strong>de</strong> 5 Å le long <strong>de</strong><br />

1'axe <strong>de</strong> <strong>la</strong> fibre avec une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> 2,2 groupes pour 100 Å 2 [98, 99].


L’existence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te importante microporosité confère ainsi aux sépiolites une p<strong>la</strong>ce<br />

particulière dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>ssification <strong><strong>de</strong>s</strong> phyllosilicates tant sur le p<strong>la</strong>n <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés physicochimiques<br />

que sur le p<strong>la</strong>n <strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques structurales. Ces argiles ont un <strong>la</strong>rge éventail<br />

d’utilisation comme agents b<strong>la</strong>nchissants, absorbants industriels, agents membranaires <strong>de</strong><br />

filtration [100], charges minérales dans les composites polymères [101], tamis molécu<strong>la</strong>ires<br />

[102] supports catalytiques [103], contrôleurs d’humidité [104] <strong>et</strong> complément alimentaires<br />

pour les animaux [105].<br />

I.5. Déshydratation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite<br />

De nombreux auteurs ont utilisé <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> d’analyse thermogravimétrique afin <strong>de</strong><br />

déterminer les différents états <strong>de</strong> l’eau contenue dans les sépiolites. Par conséquent lors <strong>de</strong><br />

l’étu<strong>de</strong> du système eau-sépiolite, trois types d’eau sont à considérer [106, 107] :<br />

L’eau absorbée à <strong>la</strong> surface ou dans les tunnels (eau zéolitique).<br />

L’eau qui complète <strong>la</strong> coordination <strong><strong>de</strong>s</strong> cations octaédriques situés en bordure <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

éléments <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s (eau <strong>de</strong> cristallisation).<br />

Des groupements hydroxyles appartenant aux éléments <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s (eau <strong>de</strong><br />

constitution).<br />

L'ensemble <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te évolution peut être résumé par les re<strong>la</strong>tions suivantes :<br />

osph6rique<br />

(a) Départ <strong>de</strong> l'eau zéolitique: 20°C < T


Si l’élimination <strong>de</strong> l’eau zéolitique ne provoque aucun changement structural, les<br />

paramètres <strong>de</strong> maille ne présentent aucune altération (état I→ état II). C<strong>et</strong>te première étape <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> déshydratation est, par ailleurs, totalement réversible. Le départ <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau <strong>de</strong><br />

cristallisation (état II→ état III) provoque une modification importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure. Dès <strong>la</strong><br />

perte <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau <strong>de</strong> cristallisation, il se produit un basculement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>la</strong>ttes les unes par rapport aux autres (Figure I.9). La première étape <strong>de</strong> déshydratation <strong>de</strong><br />

l’eau <strong>de</strong> cristallisation (état II ↔ état III) est également réversible alors que <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> étape<br />

(état III→ état IV) est irréversible. En fin l’évolution irréversible vers <strong>la</strong> sépiolite anhydre<br />

s’effectue sans aucune autre modification. Toutefois <strong>la</strong> nouvelle structure obtenue par<br />

basculement <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>la</strong>ttes freine <strong>la</strong> diffusion au sein du cristal <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau restantes<br />

nécessitant une température <strong>de</strong> déshydratation plus élevée. Pour les plus hautes températures,<br />

<strong>la</strong> déshydroxy<strong>la</strong>tion s’accompagne d’une recristallisation complète du minéral en Enstatite<br />

(état V)<br />

Figure I.9: Schéma <strong>de</strong> l’évolution structural au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> déshydratation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite<br />

[106].


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POLYMERES ELETRONIQUES CONDUCTEURS<br />

ET POLYANILINE


II.1. Introduction<br />

Depuis <strong>la</strong> découverte <strong><strong>de</strong>s</strong> matériaux polymères synthétiques, on ne cesse <strong>de</strong> leur trouver<br />

<strong>de</strong> nouvelles applications. En eff<strong>et</strong>, on les trouve maintenant partout. Leur utilisation massive<br />

va <strong><strong>de</strong>s</strong> biens <strong>de</strong> consommation courante aux technologies <strong>de</strong> pointe. Ils sont désormais utilisés<br />

dans l’aérospatiale [1], <strong>la</strong> microélectronique [2] <strong>et</strong> même dans le domaine biomédical [3], ils<br />

remp<strong>la</strong>cent lentement ,mais surement, les métaux dans bien <strong><strong>de</strong>s</strong> secteurs, mais une <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caractéristiques aux métaux leur est <strong>de</strong>meurée longtemps inconnue : <strong>la</strong> conductivité<br />

électronique [4].<br />

Bien qu'ils soient utilisés communément comme iso<strong>la</strong>nts, les polymères peuvent sous<br />

certaines conditions présenter <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés électriques remarquables. Ces matériaux sont<br />

connus sous le non <strong>de</strong> polymères conducteurs électroniques. N<br />

On distingue <strong>de</strong>ux catégories : <strong>la</strong> premières <strong>et</strong> celle <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conducteurs<br />

électroniques extrinsèques (P.C.E) ou <strong>la</strong> conductivité est assurée par <strong><strong>de</strong>s</strong> charges incluses. Les<br />

polymères conducteurs électroniques intrinsèques (P.C.I) constitué <strong>la</strong> second, dans lesquels <strong>la</strong><br />

structure chimique perm<strong>et</strong> une conductivité électronique. .ICAROL<br />

II.2. Polymères conducteurs électroniques intrinsèques<br />

L’histoire <strong>de</strong> ces polymères commence au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 1970 en découvrant que le<br />

polynitrure <strong>de</strong> soufre présente à température ambiante une conductivité proche <strong>de</strong> celle d’un<br />

métal [5]. C<strong>et</strong>te propriété remarquable sucita l’interêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté scientifique,qui<br />

étudié rapi<strong>de</strong>ment d’autres composés pouvant presenter <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés analogues. C’est ainssi<br />

qu’en 1977 les chercheurs A<strong>la</strong>n J. Heeger, A<strong>la</strong>n G. MacDiarmid <strong>et</strong> Hi<strong>de</strong>ki Shirakawa [6]<br />

(<strong>la</strong>uréats du prix Nobel <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> l’année 2000) découvrent qu’il était possible <strong>de</strong><br />

moduler <strong>la</strong> conductivité électrique du polyacétylène moyennant l’introduction contrôlée <strong>de</strong><br />

molécules donneuses ou acceptrices d’électrons.<br />

Depuis le polyacétylène <strong>de</strong> Shirakawa, <strong>de</strong> nombreux polymères conducteurs ont été<br />

synthétisés dont le polypyrrole [7], le polythiophène [8] ou <strong>la</strong> polyaniline [9] présentent même<br />

certains avantages sur le polyacétylène : ils sont re<strong>la</strong>tivement stables <strong>et</strong> peuvent atteindre <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

conductivités électriques élevées. Ils constituent aujourd’hui les polymères conducteurs les<br />

plus étudiés.<br />

Les principales familles <strong>de</strong> polymères π-conjugués sont regroupées sur <strong>la</strong> Figure II.1.


Figure II.1: Structure chimique <strong><strong>de</strong>s</strong> principales familles <strong>de</strong> polymères π-conjugués.


La principale caractéristique <strong>de</strong> ces métaux synthétiques est <strong>la</strong> présence d'un système<br />

π-conjugué sur leur chaîne principale. La présence <strong>de</strong> liaisons doubles <strong>et</strong> <strong>de</strong> liaisons simples<br />

alternées, en plus <strong><strong>de</strong>s</strong> nombreuses interactions interchaînes, induit une gran<strong>de</strong> rigidité au sein<br />

<strong>de</strong> ces matériaux, En eff<strong>et</strong>, les polymères conducteurs sont dans leur gran<strong>de</strong> majorité<br />

insolubles <strong>et</strong> infusibles. Ces caractéristiques ont non seulement, dans un premier temps,<br />

beaucoup limité leur étu<strong>de</strong> par les techniques <strong>de</strong> caractérisations, mais aussi r<strong>et</strong>ardé leurs<br />

applications technologiques.<br />

1.1.1 II.3. Mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité électronique<br />

1.1.2 II.3.1. Théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

La théorie qui perm<strong>et</strong> d’expliquer <strong>la</strong> structure d’un matériau est <strong>la</strong> théorie <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

[10, 11]. Les polymères conjugués possè<strong>de</strong>nt une structure <strong>de</strong> ban<strong>de</strong> caractéristique, avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

niveaux d’énergies <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales molécu<strong>la</strong>ires liantes <strong>de</strong> type π caractérisées par une ban<strong>de</strong><br />

HOMO (Highest Occupied Molecu<strong>la</strong>r Orbital), se trouvant dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> valence <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

orbitales molécu<strong>la</strong>ires antiliantes <strong>de</strong> type π* caractérisées par une LUMO (Lowest<br />

Unoccupied Molecu<strong>la</strong>r Orbital), situées dans <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction [12] (Figure II.2). La<br />

zone comprise entre <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> valence <strong>et</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction est appelée ban<strong>de</strong> interdite<br />

(Eg). Pour qu’il est conduction électronique, les électrons doivent passer <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> valence<br />

à <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction <strong>et</strong> ainsi franchir c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> interdite.<br />

II.2 : Niveaux d'énergie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales π dans un polymère conducteur.<br />

Figure II.2 : Niveaux d'énergie <strong><strong>de</strong>s</strong> orbitales π dans un polymère conducteur.


La ban<strong>de</strong> interdite d'un matériau est un paramètre clé qui gouverne sa conductivité<br />

électrique. Il est donc possible <strong>de</strong> faire une distinction qualitative entre un iso<strong>la</strong>nt, un semiconducteur<br />

ou un métal par <strong>la</strong> <strong>la</strong>rgueur <strong>de</strong> leur gap (Figure II.3). Dans un iso<strong>la</strong>nt, le gap est<br />

<strong>la</strong>rge (E g =3 eV) il n’y a donc aucune chance d’exciter un électron pour qu’il passe dans <strong>la</strong><br />

ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction. Dans un métal, le gap est nul ; il y a continuité entre les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong><br />

valence <strong>et</strong> celles <strong>de</strong> conduction, il y a toujours <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons susceptibles <strong>de</strong> conduire le<br />

courant. Pour les semi-conducteurs, <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite est étroite (0.5 eV < Eg < 3 eV), ainsi<br />

les électrons peuvent se dép<strong>la</strong>cer lorsqu’on applique un champ électrique.<br />

Figure II.3: Représentation dans le modèle <strong>de</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> différents matériaux : Iso<strong>la</strong>nt,<br />

Semi-conducteur <strong>et</strong> Métal.<br />

Dans c<strong>et</strong>te c<strong>la</strong>ssification, <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conjugués non dopés se situent à <strong>la</strong><br />

frontière entre les iso<strong>la</strong>nts <strong>et</strong> les semi-conducteurs. Les gaps <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conjugués les plus<br />

étudiés sont indiqués sur le Tableau II.1.<br />

Tableau II.1 : Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> interdites <strong>de</strong> certains polymères conjugués.<br />

Polymères conjugués Gap (eV) Polymères conjugués Gap (eV)<br />

Trans-polyacétylène<br />

1.4- 1.5 [13]<br />

Poly(para-phénylène)<br />

2.7 [16]<br />

PANI-éméraldine base<br />

1.4 [14]<br />

Poly(para-phénylènevinylène)<br />

2.5- 2.7 [14]<br />

PANI-pernigraniline<br />

1.8- 2.0 [14]<br />

Polypyrrole<br />

3.2 [17]<br />

Polythiophène<br />

2.0- 2.1 [15]<br />

PANI-leucoéméraldine base<br />

3.8 [14]


Pour pouvoir allier les propriétés mécaniques <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères à celles conductrices <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

métaux, on effectue <strong><strong>de</strong>s</strong> modifications <strong>de</strong> leurs structures. Ces modifications perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong><br />

moduler <strong>la</strong> valeur du gap ainsi que <strong>la</strong> position <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> valence <strong>et</strong> <strong>de</strong> conduction, grâce<br />

à l’ajout <strong>de</strong> charge.<br />

Ce processus chimique qui, par analogie avec les semi-conducteurs inorganiques, est<br />

appelé >. On peut ainsi obtenir <strong>de</strong> fortes conductivités, comparables dans certains<br />

cas à celles <strong><strong>de</strong>s</strong> métaux (Figure II.4).<br />

Figure II.4: Echelle <strong>de</strong> conductivité <strong>de</strong> quelques polymères <strong>et</strong> autre matériaux en S/cm.<br />

II.4. Dopage <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères π-conjugués<br />

Tel que mentionnée précé<strong>de</strong>mment, les polymères dans leur forme neutre sont iso<strong>la</strong>nts<br />

ou semi-conducteurs. Pour qu’ils <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> bons conducteurs électroniques, il est<br />

nécessaire d’introduire <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts électroniques directement dans le système π-conjugué du<br />

polymère. Par <strong>la</strong> suite lors <strong>de</strong> l’application d’un champ électrique le transport <strong>de</strong> ces défauts<br />

<strong>de</strong> charges le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne principale <strong>et</strong> entre les chaînes du polymère induira <strong>la</strong><br />

conductivité du matériau. C’est à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> processus d’oxydo-réduction qu’il est possible<br />

d’introduire ces charges.


On distingue ainsi <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> dopage : le dopage (p) <strong>et</strong> le dopage (n).<br />

Le dopage (p) consiste à introduire <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts électroniques positifs dans <strong>la</strong> chaîne<br />

principale du polymère, c'est-à-dire que ce <strong>de</strong>rnier est sous sa forme oxydée. Le dopage (n),<br />

quand à lui, fait intervenir <strong><strong>de</strong>s</strong> défauts négatifs <strong>et</strong> le polymère est sous ca forme réduite. Par<br />

ailleurs, <strong><strong>de</strong>s</strong> contre-ions, appelés dopants, sont insérés le long <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne polymère pour<br />

assurer l’électroneutralité.<br />

Le polymère est transformé en un sel constitué <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne polymère chargée<br />

positivement ou négativement <strong>et</strong> <strong>de</strong> contre-ions (Figure II.5). Leur présence à proximité <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

chaînes polymères n’est pas sans conséquence sur les propriétés <strong>de</strong> transport électronique du<br />

matériau : il a été montré que leur rôle pouvait être déterminant dans <strong>la</strong> mise en solution [18],<br />

dans l’organisation structurale [19] <strong>et</strong> dans <strong>la</strong> stabilisation d’un état <strong>de</strong> type métallique [20].<br />

Figure II.5: Processus <strong>de</strong> dopage d’un polymère conducteur : (a) polymère conjugué non<br />

dopé (b) polymère conjugué dopé ; sel conducteur (polymère chargé + dopant).<br />

Par exemples, lorsqu’on oxy<strong>de</strong> le polyparaphénylène (Figure II.6), on induit un défaut<br />

électronique positif <strong>et</strong> on obtient ainsi un po<strong>la</strong>ron <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme oxydée par une <strong>de</strong>uxième<br />

oxydation on obtient un bipo<strong>la</strong>ron <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme oxydée <strong>et</strong> on peut constater l’apparition <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ban<strong><strong>de</strong>s</strong> bipo<strong>la</strong>roniques.


Figure II.6: Dopage d’une chaîne du polyparaphénylène : formation d’un po<strong>la</strong>ron <strong>et</strong> d’un<br />

bipo<strong>la</strong>ron.<br />

Ce dopage (<strong>de</strong> type p) amène <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> nouvelles ban<strong><strong>de</strong>s</strong> énergétiques situées entre<br />

<strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> valence <strong>et</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong> conduction (Figure II.7). Ce<strong>la</strong> a pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> diminuer <strong>la</strong><br />

<strong>la</strong>rgeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> interdite <strong>et</strong> d’augmenter <strong>la</strong> conductivité électrique du matériau.<br />

Figure II.7 : Transition électroniques permise pour le polyparaphénylène sous <strong>la</strong> forme (a)<br />

neutre, (b) d’un bipo<strong>la</strong>ron positif, (c) d’un bipo<strong>la</strong>ron positif.


II.5. Polyaniline<br />

II.5.1. Historique<br />

La polyaniline est sans doute le plus ancien polymère conjugué, en eff<strong>et</strong> son existence<br />

remonte à 176 ans ; <strong>de</strong>puis 1834, ou elle a été acci<strong>de</strong>ntellement obtenue par Runge sous forme<br />

d’un dépôt noir indésirable [21]. En 1862, H.L<strong>et</strong>heby réussit à synthétiser pour <strong>la</strong> première<br />

fois <strong>la</strong> polyaniline par oxydation électrochimique <strong>de</strong> l’aniline [22] sous <strong>la</strong> forme d’un<br />

précipité vert foncé, dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions aqueuses aci<strong><strong>de</strong>s</strong>, baptisé sous le non <strong>de</strong> noir d’aniline<br />

(Figure II.8).<br />

Figure II.8 : Formule <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline préparée par L<strong>et</strong>heby [22].<br />

Pendant les années qui ont suivi, <strong>de</strong> nombreux chercheurs comme Lightfoot en 1863,<br />

Coquillon en 1875 <strong>et</strong> Ni<strong>et</strong>ski en 1878 ont commencé à s’intéresser à ces nouveaux produits.<br />

Au début du 20 eme siècle, les chimistes ont entrepris l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce noir d’aniline. Ainsi, en<br />

1907 Willstatter <strong>et</strong> al. [23], ont considéré le noir d’aniline comme un composé formé d’une<br />

chaine à huit noyaux ayant une structure indamine (Figure I1.9).<br />

Figure I1.9: Structure <strong>de</strong> l’indamine<br />

La constitution <strong>de</strong> ce polymère est restée longtemps mal définie, ce n’est qu’en 1910<br />

que Green <strong>et</strong> Woodhead. [24] s’impose comme les pionniers dans <strong>la</strong> recherche concernant <strong>la</strong><br />

polyaniline. Ils proposent une <strong><strong>de</strong>s</strong>cription <strong>de</strong> sa structure chimique. Le groupe <strong>de</strong> Surville<br />

montra en 1968 les propriétés redox <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline [25]. En outre, pendant toute c<strong>et</strong>te<br />

pério<strong>de</strong>, rien n'a été connu au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> ses propriétés électriques. Néanmoins, l’intérêt vis avis<br />

<strong>de</strong> ce polymère ne s’est vraiment développé qu’après <strong>la</strong> découverte par Shirakawa <strong>et</strong> al. <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

propriétés <strong>de</strong> conduction du polyacétylène [6].


En 1992, Cao <strong>et</strong> Smith trouvèrent que le contre-ion <strong>de</strong> l'aci<strong>de</strong> utilisé pour doper <strong>la</strong><br />

polyaniline perm<strong>et</strong> d'obtenir un polymère électro-conducteur [26]. Ceci a constitué le début<br />

d’une gran<strong>de</strong> explosion, le nombre <strong>de</strong> publications concernant <strong>la</strong> polyaniline est <strong>de</strong>puis en<br />

p<strong>la</strong>ine croissance.<br />

En comparaison avec les autres polymères conducteurs, <strong>la</strong> PANI à une très bonne<br />

stabilité thermique <strong>et</strong> environnementale, une facilité d’é<strong>la</strong>boration avec un coût re<strong>la</strong>tivement<br />

bas <strong>et</strong> une conductivité électrique contrô<strong>la</strong>ble par dopage acido-basique [27, 28, 29, 30].<br />

II.5.2. Structures <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline<br />

Le terme polyaniline est un non générique pour une famille entière <strong>de</strong> polymères qui se<br />

distinguent par leur <strong>de</strong>gré d’oxydation dont <strong>la</strong> formule générale est donnée sur <strong>la</strong> Figure<br />

II.10 [31].<br />

Groupent benzène diamine<br />

Groupent quinone diimine<br />

Figure II.10 : Structure générale <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline.<br />

Le paramètre (Y) représente le <strong>de</strong>gré d’oxydation du polymère, quant au paramètre<br />

(X), il indique le taux <strong>de</strong> dopage. Les différents <strong>de</strong>grés d'oxydation sont directement liés à <strong>la</strong><br />

présence <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes d'azote sur <strong>la</strong> chaîne principale; ils jouent aussi un rôle fondamental dans<br />

le processus <strong>de</strong> dopage, <strong>et</strong> sont ainsi responsables <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes propriétés physicochimiques<br />

associées à <strong>la</strong> polyaniline.<br />

II.5.2.1. La polyaniline iso<strong>la</strong>nte (non dopée)<br />

A l'état neutre, <strong>la</strong> polyaniline se distingue <strong><strong>de</strong>s</strong> autres polymères conducteurs puisqu'elle<br />

peut exister sous trois formes distinctes en fonction <strong>de</strong> son <strong>de</strong>gré d’oxydation :<br />

II.5.2.1.1. La polyaniline leucoéméraldine base : forme totalement réduite, constituée<br />

uniquement d'unités benzénoï<strong>de</strong> (Figure II.11). Ce soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> couleur transparente réagit<br />

facilement avec l'oxygène <strong>de</strong> l'air donnant l'éméraldine base [32].


Figure II.11 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> Leucoéméraldine Base (PANI-LEB) : y=1, forme totalement<br />

réduite.<br />

II.5.2.1.2. La polyaniline pernigraniline base : elle est totalement oxydée, possédant<br />

uniquement <strong><strong>de</strong>s</strong> unités quinoï<strong>de</strong> (Figure II.12). C’est un soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> couleur rouge,<br />

partiellement cristallin, est facilement hydrolysé en milieu aci<strong>de</strong> [33].<br />

Figure II.12 : Structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> Pernigraniline Base (PANI - PNGB): y=0 forme totalement<br />

oxydée.<br />

II.5.2.1.3. La polyaniline éméraldine base : possè<strong>de</strong> autant <strong>de</strong> groupements benzène<br />

diamine que <strong>de</strong> groupements quinone diimine (Figure II.13). De couleur bleu foncé, elle est<br />

stable autant chimiquement que thermiquement [34].<br />

Figure II.13: Structure <strong>de</strong> l’Eméraldine Base (PANI - EB) : y=0.5 forme partiellement<br />

oxydée.<br />

L’éméraldine base est <strong>la</strong> forme qui suscite le plus grand intérêt. Son dopage perm<strong>et</strong><br />

d'obtenir un polymère électro-conducteur.<br />

II.5.2.2. La polyaniline conductrice (dopée) : La forme conductrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline, est<br />

porteuse <strong>de</strong> charges. Ces charges sont apportées par protonation. Le sel <strong>de</strong> polyéméraldine est<br />

<strong>la</strong> seule forme conductrice <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline (Figure II.14). Elle est <strong>de</strong> couleur verte <strong>et</strong> peut<br />

atteindre <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités <strong>de</strong> quelques dizaines à plusieurs centaines <strong>de</strong> S/cm [31] tout en<br />

gardant <strong>de</strong> très bonnes propriétés mécaniques.


Figure II.14 : Structure <strong>de</strong> l’Eméraldine Sel (ES).<br />

Toutefois, comme beaucoup d'autres polymères conducteurs, <strong>la</strong> forme conductrice <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> PANI-ES est insoluble dans <strong>la</strong> plupart <strong><strong>de</strong>s</strong> solvants usuels, <strong>et</strong> reste difficile à utiliser dans<br />

les procédés standards.<br />

II.5.3. Dopage acido-basique <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline<br />

Comme pour tous les polymères conducteurs, <strong>la</strong> polyaniline dans sa forme<br />

leucoéméraldine base (LEB) peut être dopée par réaction d’oxydation, ce qui s’accompagne<br />

d’une diminution (dopage <strong>de</strong> type p) du nombre d’électrons π du système, on obtient alors <strong>la</strong><br />

forme éméraldine sel. La polyaniline possè<strong>de</strong> une secon<strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> transition iso<strong>la</strong>ntconducteur<br />

grâce au dopage protonique selon lequel le nombre d’électron <strong>de</strong>meure le même.<br />

Ce phénomène à longtemps constitué l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> originalités <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

P.C.I.<br />

Le dopage protonique est un processus acido-basique réversible qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rendre le<br />

sta<strong>de</strong> éméraldine conducteur par <strong>la</strong> protonation <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes d’azote, pour aboutir à un sel<br />

d’éméraldine sans modifications <strong>de</strong> l'état d'oxydoréduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline. C’est <strong>la</strong> présence<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> centres basiques forts (atomes d'azote sur <strong>la</strong> chaîne <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI) qui perm<strong>et</strong> ce type <strong>de</strong><br />

propriétés. En eff<strong>et</strong>, <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré que <strong>la</strong> PANI possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pKa égaux à 2.5 <strong>et</strong> 5.5,<br />

respectivement attribués aux fonctions imines <strong>et</strong> amines [32]. La majeure partie <strong><strong>de</strong>s</strong> auteurs<br />

s’accor<strong>de</strong> sur le fait que <strong>la</strong> protonation s’effectue exclusivement sur les sites imines (-N=)<br />

[33]. Le taux <strong>de</strong> dopage <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI peut être contrôlé par le pH <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution dopante jusqu’à<br />

un taux <strong>de</strong> 50% mo<strong>la</strong>ire (correspondant à <strong>la</strong> protonation totale <strong><strong>de</strong>s</strong> sites imines).<br />

Un réarrangement interne suivi après dopage pour ne <strong>la</strong>isser p<strong>la</strong>ce qu’à <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles<br />

équivalents <strong>de</strong> type benzénique [34, 35] (Figure II.15). Le contre ion (A - ) assure<br />

l’électroneutralité du système.


Figure II. 15 : Dopage protonique <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline.<br />

II.5.4. Différentes voies <strong>de</strong> synthèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline<br />

La polyaniline est généralement, obtenue par oxydation directe <strong>de</strong> l’aniline ou par<br />

oxydation électrochimique dans <strong><strong>de</strong>s</strong> conditions aci<strong>de</strong>. La métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse est en fonction<br />

<strong>de</strong> l’application visée.<br />

La synthèse par voie chimique oxydante développée par MacDiamid <strong>et</strong> al. en 1984 s’est<br />

imposée comme <strong>la</strong> procédure standard pour l’obtention <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI [36]. Le protocole<br />

réactionnel m<strong>et</strong> en présence un oxydant tel que le peroxodisulfate d’ammonium ((NH ) S O )<br />

4 2 2 8<br />

[37], le bichromate <strong>de</strong> potassium (К Сг O ) [38] ou le trichlorure ferrique (FeCl 3 ) [39].<br />

2 2 7


L’optimisation du processus a été <strong>la</strong>rgement étudiée [40]. Il a été montré que le rapport<br />

mo<strong>la</strong>ire (oxydant / monomère) influe sur les propriétés du polymère [41], <strong>et</strong> que <strong>la</strong><br />

température a une influence considérable sur les propriétés du produit obtenu <strong>et</strong><br />

particulièrement, sur son poids molécu<strong>la</strong>ire [42]. D’autres paramètres ont été également<br />

étudiés tel que : le pH du milieu réactionnel, <strong>la</strong> concentration du monomère <strong>et</strong> <strong>la</strong> nature du<br />

dopant.<br />

Cependant, <strong>la</strong> synthèse <strong>la</strong> plus usuelle est réalisée avec une solution aqueuse d'aci<strong>de</strong><br />

chlorhydrique 1 mol/L (pH entre 0 <strong>et</strong> 2) <strong>et</strong> le persulfate d'ammonium comme oxydant, pour un<br />

rapport mo<strong>la</strong>ire oxydant/aniline inférieur ou égal à 1,15 [43]. Afin <strong>de</strong> limiter les réactions<br />

secondaires, <strong>la</strong> température <strong>de</strong> synthèse est comprise entre (0 <strong>et</strong> 2 C°) [44]. La durée <strong>de</strong><br />

réaction varie généralement entre 1 <strong>et</strong> 2 heures.<br />

II.5.5. Mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> polymérisation oxydative <strong>de</strong> l’aniline<br />

Le mécanisme <strong>de</strong> <strong>la</strong> polymérisation oxydative <strong>de</strong> l’aniline a été étudié par plusieurs<br />

auteurs [45, 46]. La première étape <strong>de</strong> <strong>la</strong> polymérisation est l’oxydation du monomère, afin<br />

d’obtenir un cation radical (Figure II.16). Le radical cation aniline possè<strong>de</strong> plusieurs formes<br />

<strong>de</strong> résonnance.<br />

Figure II.16 : Formation du cation radical <strong>de</strong> l'aniline.<br />

Deux mécanismes sont proposés :<br />

II.17).<br />

a/ Le coup<strong>la</strong>ge du cation radical formé avec une molécule neutre <strong>de</strong> l'aniline (Figure<br />

Figure II.17 : Propagation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne polymère par coup<strong>la</strong>ge cation-radical/aniline.


Où bien le coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cations radicaux (Figure II.18). Ce <strong>de</strong>uxième<br />

mécanisme est plus <strong>la</strong>rgement accepté dans <strong>la</strong> littérature.<br />

Figure II.18 : Coup<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cations radicaux.<br />

Dans l’étape <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne polymère, le dimère est oxydé en un cation<br />

radical, puis il est <strong>de</strong> nouveau couplé avec un cation radical, ou peut être couplé avec un autre<br />

dimère <strong>de</strong> type cation radical (Figure II.19).<br />

Figure II.19 : Propagation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne polymère <strong>de</strong> polyaniline.<br />

La chaîne polymère obtenue est sous <strong>la</strong> forme réduite (LEB). Lors <strong>de</strong> l'étape <strong>de</strong><br />

propagation, c<strong>et</strong>te forme est alors oxydée <strong>et</strong> se transforme en PNGB (Figure II.20).<br />

Figure II. 20 : Oxydation <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme leucoéméraldine on pernigraniline.


Dans l’étape suivante, le polymère totalement oxydé est réduit à l’état semi-oxydé par<br />

l’intermédiaire <strong>de</strong> réactions d’oxydo- réduction du monomère (Figure II.21).<br />

Figure II.21 : Transformation <strong>de</strong> l’état totalement oxydé à l’état semi-oxydé.<br />

En réalité, <strong>la</strong> polymérisation se fait en milieu aci<strong>de</strong>, ce qui perm<strong>et</strong> simultanément <strong>la</strong><br />

protonation <strong><strong>de</strong>s</strong> sites imines, forme base <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI. A ce sta<strong>de</strong>, <strong>la</strong> polyaniline est sous sa<br />

forme éméraldine sel.<br />

II.6. Applications <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conducteurs<br />

C<strong>et</strong>te c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> matériaux est considérée comme très prom<strong>et</strong>teuse pour <strong><strong>de</strong>s</strong> applications<br />

dans divers domaines. Leurs principales applications sont présentées sur le Tableau II.2.<br />

Tableau II.2 : Principales applications <strong>de</strong> polymères conducteurs.<br />

Applications à l'état non dopé<br />

Applications à l'état dopé<br />

Les dio<strong><strong>de</strong>s</strong> électroluminescentes. [47]<br />

Les transistors à eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> champs. [48]<br />

Les cellules photovoltaïques. [49]<br />

Les <strong>la</strong>sers polymères. [50]<br />

• Les batteries rechargeables. [54]<br />

• La lithographie. [52]<br />

• Les revêtements anticorrosions. [53]<br />

• Le blindage électromagnétique. [54]<br />

• Les matériaux électrochromes. [55]<br />

• Les détecteurs biologiques. [56]


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CARACTERISATIONS DE LA SEPIOLITE


III.1. Introduction<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> ce travail, le renfort sélectionné pour <strong>la</strong> synthèse <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

à matrice polyaniline est une sépiolite. Il faut s’avoir que l’Espagne est le plus grand<br />

producteur au mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> sépiolite (95% <strong>de</strong> <strong>la</strong> production mondiale s’élevant à environ 400000<br />

tonnes par an [1].<br />

C<strong>et</strong>te argile <strong>de</strong> couleur beige c<strong>la</strong>ire se présente sous forme <strong>de</strong> grain <strong>de</strong> taille <strong>de</strong><br />

quelques micromètres. Nous <strong>la</strong> désignons par : Sep-pure.<br />

III.2. Caractérisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite<br />

Afin <strong>de</strong> déterminer les propriétés physico-chimiques du matériau utilisé, un grand<br />

nombre <strong>de</strong> techniques d’analyses a été exploité. Le principe <strong>de</strong> ces différentes techniques est<br />

décrit dans l’Annexe I.<br />

III.2.1. Caractérisations physico-chimique<br />

III.2.1.1. Mesure <strong>de</strong> l’acidité<br />

Le pH <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure a été déterminé par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> électromagnétique au moyen<br />

d’une électro<strong>de</strong> en verre. Une masse d’argile <strong>de</strong> 1.0 g est mise en suspension dans 100 ml<br />

d’eau distillée à pH neutre. La valeur du pH mesuré est égale à 8.3.<br />

III.2.1.2. Teneur en carbonate<br />

La détermination du pourcentage <strong>de</strong> carbonate <strong>de</strong> calcium (CaCO 3 ) contenue dans <strong>la</strong><br />

Sep-pure a été effectuée par calcimétrie.<br />

L’analyse donne une valeur <strong>de</strong> 6.3% en carbonate <strong>de</strong> calcium. D’après ce résultat,<br />

nous pouvons dire que <strong>la</strong> calcite est présente en très faible proportion au sein <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te argile.<br />

III.2.1.3. Détermination <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité d’échange cationique CEC<br />

La capacité d’échange cationique CEC <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure a été déterminée par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />

conductimétrique [2].<br />

Une masse 1 g <strong>de</strong> Sep-pure est dispersée dans 100 ml d’une solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong><br />

baryum (BaCl 2 , 1mol.L -1 ). Le mé<strong>la</strong>nge est maintenu sous agitation magnétique à température<br />

ambiante pendant 4 heures. Après centrifugation <strong>et</strong> élimination <strong>de</strong> l’excès <strong>de</strong> solution,<br />

l’opération est refaite trois fois afin d’assurer <strong>la</strong> saturation complète <strong>de</strong> l’échantillon.<br />

L’argile est <strong>la</strong>vé jusqu’au test négatif au nitrate d’argent (AgNO 3 ). L’échantillon noté<br />

Sep-Ba est séché à 60 °C pendant 24 heures .


Conductance (µs/cm)<br />

Une suspension <strong>de</strong> 0,5 g d’argile échangé au baryum (Sep-Ba) est dispersée dans 50<br />

ml d’eau distillée sous agitation magnétique pendant 24 heures. On procè<strong>de</strong> ensuite à un<br />

titrage conductimétrique c<strong>la</strong>ssique au moyen d’une solution <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> magnésium<br />

(MgSO 4 , 7H 2 O) <strong>de</strong> concentration égale à 0.1158 mol.L -1 . On trace le graphe <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

conductance corrigée en fonction du volume titrant <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution (Figure III.1). La<br />

correction <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductance perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> compenser les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution. Le<br />

point équivalent est obtenu soit graphiquement, soit par calcul <strong>de</strong> régression <strong>et</strong> égalisation <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

équations <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux branches linéaires du graphe.<br />

Ba-Sep-pure + Mg 2+ SO 4<br />

2-<br />

→ Mg-Sep-pure + BaSO 4<br />

800<br />

700<br />

600<br />

500<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4<br />

volume <strong>de</strong> MgSO 4<br />

(ml)<br />

Figure III.1: Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> CEC par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> titrage<br />

conductimétrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

Le calcul donne un volume au point équivalent égale à 1.2 ml <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> magnésium<br />

<strong>et</strong> qui correspond à une CEC d’environ 28,21 meq /100g d’argile. C<strong>et</strong>te valeur est en bon<br />

accord avec <strong>la</strong> littérature [3, 4].<br />

III.2.1.4. Composition chimique<br />

Le dosage <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure a été effectué par analyse <strong>de</strong> fluorescence X au<br />

Centre d’Etu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> Service Technologique <strong><strong>de</strong>s</strong> Matériaux <strong>de</strong> Constructions (C.E.T.I.M) <strong>de</strong><br />

Boumer<strong><strong>de</strong>s</strong>se sur un spectrophotomètre <strong>de</strong> type Philips.


La composition chimique <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite pure, quantifiée sous forme d’oxy<strong><strong>de</strong>s</strong>, est<br />

reportée sur le Tableau III.1.<br />

Tableau III.1 : Composition chimique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

Eléments SiO 2 Al 2 O 3 Fe 2 O 3 MgO K 2 O Na 2 O Mn 2 O 3 CaO TiO 2 P.F *<br />

Pourcentage<br />

en masse (%)<br />

57.63 2.19 1.27 24.56 0.46 0.02 0.82 --- 0.19 15.57<br />

* P.F : Perte au Feu à 1100 °C.<br />

Au regard <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats (Tableau III.1), il apparait que le minéral est caractérisé par<br />

une gran<strong>de</strong> pur<strong>et</strong>é. La silice <strong>et</strong> <strong>la</strong> magnésite sont les oxy<strong><strong>de</strong>s</strong> constitutifs majoritaires <strong>de</strong> ce<br />

matériau, <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> l’aluminium <strong>et</strong> le fer <strong>la</strong>isse supposer une substitution <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes <strong>de</strong><br />

silicium <strong>et</strong> <strong>de</strong> magnésium par les cations Al 3+ , Fe 2+ , Fe 3+ <strong>et</strong> Ti 3+ ,Ti 4+ [5]. Ces résultats<br />

diffèrent considérablement avec l’origine <strong>de</strong> l’échantillon [6]. Le rapport SiO 2 /MgO égale à<br />

2.346 est légèrement supérieur à <strong>la</strong> valeur théorique rapportée par <strong>la</strong> littérature qui est <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 2.23 [7]. C<strong>et</strong>te différence est attribuée aux substitutions isomorphiques présente<br />

dans le matériau [8].<br />

III.2.2. Caractérisations structurale<br />

II.2.2.1. Spectroscopie infrarouge<br />

La spectroscopie IR fournit <strong><strong>de</strong>s</strong> informations précieuses sur les molécules d’eau<br />

absorbées <strong>et</strong> les groupements hydroxyles structuraux <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux argileux [9]. Le spectre IR<br />

a été enregistré dans le domaine 400-4000 cm -1 au Laboratoire <strong>de</strong> Synthèse Organique<br />

Appliquée (L.S.O.A) <strong>de</strong> l’Université d’Oran sur un appareil <strong>de</strong> type Perkin Elmer Spectrum<br />

One FTIR.<br />

Le spectre IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure (Figure III.2) présente :<br />

Un épaulement à 3693 cm -1 correspondant aux vibrations d’élongations <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

groupements OH <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche octaédrique (Mg 3 –OH), alors que les vibrations <strong>de</strong><br />

déformations se situent vers 690 <strong>et</strong> 647 cm -1 [10, 11].<br />

La ban<strong>de</strong> d’absorption située à 3566 cm -1 est due aux groupements hydroxyles <strong>de</strong><br />

l’eau <strong>de</strong> coordination [12]. La ban<strong>de</strong> d’élongation <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements OH <strong>de</strong> l’eau d’hydratation<br />

dite eau zéolitique se situe vers 3418 cm -1 , tandis que leurs déformations sont situées à 1659<br />

cm -1 [12].


La ban<strong>de</strong> intense qui apparait à 1014 cm -1 , suivie par un dédoublement 980 cm -1 .<br />

correspond aux vibrations <strong>de</strong> valence <strong>de</strong> <strong>la</strong> liaison Si-O <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche tétraédrique. Ceux <strong>de</strong><br />

déformation angu<strong>la</strong>ire apparaissent vers 451 cm -1 pour les groupements Si-O-Si <strong>et</strong> vers 432<br />

cm -1 pour les groupements Si-O-Mg [13].<br />

La ban<strong>de</strong> à 1211 cm -1 attribuée à <strong>la</strong> liaison Si-O-Si est caractéristique <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux à<br />

pseudo-feuill<strong>et</strong>s [14].<br />

Figure III.2 : Spectre IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

II.2.2.2. Diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

La diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X constitue l’une <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques <strong>la</strong> plus répondue pour<br />

l’i<strong>de</strong>ntification <strong><strong>de</strong>s</strong> minéraux argileux. Elle perm<strong>et</strong> aussi d’avoir <strong><strong>de</strong>s</strong> renseignements sur le<br />

feuill<strong>et</strong> <strong>et</strong> l’espace interfeuill<strong>et</strong> [15, 16].<br />

L’i<strong>de</strong>ntification minéralogique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure a été réalisée par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons<br />

X, au Centre d’Etu<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> Service Technologique <strong><strong>de</strong>s</strong> Matériaux <strong>de</strong> constructions<br />

(C.E.T.I.M) <strong>de</strong> Boumer<strong><strong>de</strong>s</strong>se. L’appareil est un diffractomètre <strong>de</strong> type Phillips PW1830, muni<br />

d’une catho<strong>de</strong> en cuivre avec une longueur d’on<strong>de</strong> égale à 1.5406 Å.


La Figure III.3 montre le diffractogramme RX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure. La structure est bien<br />

cristallisée est conforme à ce qui est rapporté par <strong>la</strong> littérature [17, 18, 19].<br />

Figure III.3 : Diffractogramme RX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

Les données <strong>de</strong> l’argile révèlent <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> réflexions <strong>de</strong> différentes intensité .Une<br />

réflexion intense, correspon<strong>de</strong>nt à une distance interréticu<strong>la</strong>ire d 110 égale à 12.01 Å <strong>et</strong> d’autres<br />

intensités moyennes correspondants à <strong><strong>de</strong>s</strong> distances d = 7.5, 5.0, 4.5, 4.3 <strong>et</strong> 3.3 Å (Tableau<br />

III.2) toutes attribuées à <strong>la</strong> sépiolite [19, 20, 21], révé<strong>la</strong>nt ainsi une gran<strong>de</strong> pur<strong>et</strong>é du minérale<br />

[21].<br />

Tableau III.2 : Résultats <strong>de</strong> l’analyse par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

Angle 2θ Distance d (Å) P<strong>la</strong>n hkl Phase<br />

7,35<br />

12.01<br />

(110)<br />

11.65<br />

7.58<br />

(130)<br />

17.72<br />

5.00<br />

(150)<br />

19.52<br />

20.52<br />

4.54<br />

4.32<br />

(031)<br />

(131)<br />

Sépiolite<br />

23.55<br />

3.77<br />

(231)<br />

26.59<br />

3.34<br />

(311)


II.2.2.3. Analyses thermiques<br />

L’analyse thermique perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire les étapes successives <strong>de</strong> <strong>la</strong> déshydratation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sépiolite [22]. Ainsi le comportement thermique <strong>de</strong> ce type d’argile a fait l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

plusieurs publications [15, 23]. Les mesures on été conduites, entre <strong>la</strong> température ambiante <strong>et</strong><br />

1000°C, à l’ai<strong>de</strong> d’un appareil <strong>de</strong> type S<strong>et</strong>aram ATG, ATD au sein du Laboratoire <strong>de</strong><br />

l’Université <strong>de</strong> Montpelier.<br />

II.2.2.3.1. Analyse gravimétrique différentielle ATG<br />

La courbe ATG <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure (Figure III.4.a) présente un premier départ d'eau,<br />

terminée à 120°C qui correspond à l’élimination l’eau physisorbée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l'eau zéolitique [24],<br />

<strong>la</strong> perte <strong>de</strong> poids est <strong>de</strong> l’ordre 9.85%. Lorsque <strong>la</strong> température augmente, on note <strong>de</strong>ux autres<br />

pertes <strong>de</strong> poids aux environs <strong>de</strong> 315°C <strong>et</strong> 495°C. Il s'agit du départ <strong>de</strong> l'eau <strong>de</strong> cristallisation<br />

[25] qui s'effectue en <strong>de</strong>ux étapes bien distinctes accompagné d’une pertes <strong>de</strong> masse <strong>de</strong><br />

l’ordre <strong>de</strong> 1.96-2.6%, respectivement. Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> températures plus é1evées c'est <strong>la</strong><br />

déshydroxy<strong>la</strong>tion du minéral, celle-ci est achevée vers 800°C <strong>et</strong> correspond à une perte <strong>de</strong><br />

masse <strong>de</strong> 2.16%.<br />

Figure III.4.a: Thermogramme ATG <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

II.2.2.3.2. Analyse thermique différentielle ATD<br />

Le thermogramme (Figure III.4.b) présente quatre pics endothermiques observés pour<br />

ce type <strong>de</strong> matériau [26, 27], il fait apparaitre les pics caractéristiques <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles [28].


Le premier pic endothermique à base température à 127°C <strong>de</strong> forte intensité<br />

correspondant au départ <strong>de</strong> l’eau physisorbée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’eau zéolitique, suivie d’un <strong>de</strong>uxième pic<br />

moins intense vert 372°C attribue à <strong>la</strong> perte <strong>de</strong> <strong>la</strong> moitié <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> coordination avec<br />

formation <strong>de</strong> sépiolite dihydraté. Un autre pic <strong>de</strong> très faible intensité vers 498°C traduisant<br />

l’élimination <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau beaucoup plus liées a <strong>la</strong> structure que <strong>la</strong> précé<strong>de</strong>nte avec<br />

formation <strong>de</strong> sépiolite anhydre [29].<br />

La courbe se termine par un croch<strong>et</strong> endothermique qui apparait vers 778°C<br />

correspondant au départ <strong><strong>de</strong>s</strong> OH <strong>de</strong> constitution qui traduit une réorganisation totale <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

maille avec formation d’enstatite [30]. Ces résultats sont comparables à ceux trouver par <strong>la</strong><br />

littérature [31, 32, 33, 34].<br />

Figure III.4.b : Thermogramme ATD <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

II.2.2.3.3. Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

La calorimétrique différentielle consiste à enregistrer <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> température<br />

entre un échantillon <strong>et</strong> un creus<strong>et</strong> <strong>de</strong> référence au cours d'un échauffement programmé.<br />

L’analyse thermique par calorimétrie différentielle DSC a été réalisée au sein du<br />

Laboratoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sarl Tubex en utilisant un appareil<strong>la</strong>ge S<strong>et</strong>aram DSC-131.


Sur le thermogramme différentiel <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure (Figure III.5) apparaissent les<br />

prénommes suivants :<br />

Un premier phénomène endothermique, situé entre (65 <strong>et</strong> 170°C) due à <strong>la</strong> vaporisation<br />

<strong>de</strong> l’eau libre contenue à <strong>la</strong> surface du matériau <strong>et</strong> dans les canaux zéolitique.<br />

Un second croch<strong>et</strong> se situe entre (340°C <strong>et</strong> 480°C) est attribué au départ <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong><br />

coordination liée aux éléments <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s <strong>et</strong> à <strong>la</strong> recombinaison <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements hydroxyle,<br />

situés à <strong>la</strong> surface <strong><strong>de</strong>s</strong> feuill<strong>et</strong>s en dégageant <strong>de</strong> l’eau.<br />

Figure III.5 : Thermogramme DSC <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

II.2.2.4. Analyses texturales<br />

II.2.2.4.1. Mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface spécifique<br />

La mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface spécifique <strong><strong>de</strong>s</strong> silicates par l’isotherme d’adsorption <strong>de</strong> l’azote<br />

donne <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats précis <strong>et</strong> reproductibles [35]. La surface spécifique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure est<br />

calculée par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> (BET), basée sur <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> Languir. L’analyse a été réalisée à<br />

l'Ecole <strong>de</strong> Chimie <strong>de</strong> Rennes au moyen d’un analyseur micrométrique, modèle 2100 E.<br />

Dans le domaine (0.051


Figure III.6 : Transformée <strong>de</strong> BET <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

La valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> surface spécifique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure, déduite est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 141.91 m²/g.<br />

Selon <strong>la</strong> littérature c<strong>et</strong>te valeur diffère selon l’origine <strong>de</strong> l’argile (Tableau III.2).<br />

Tableau III.2: Surfaces spécifiques S BET <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites <strong>de</strong> certaines régions.<br />

Meerschaum<br />

Anatolia Vallecas Vicalvaro Yunclillos Brazilian<br />

(Turquie)<br />

Origine<br />

(Turquie) (Espagne) (Espagne) (Espagne) (Brésil)<br />

[36]<br />

[37] [38] [39] [40] [41]<br />

S BET (m 2 /g)<br />

256.61<br />

160 311.5 240 132 311.2<br />

II.2.2.4.2. Microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage MEB<br />

L’étu<strong>de</strong> par microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage est <strong>la</strong>rgement utilisée dans <strong>la</strong><br />

caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> soli<strong><strong>de</strong>s</strong> cristallins tels que les argiles [41]. L’analyse par microscopie<br />

électronique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure a été réalisée au sein du Laboratoire <strong>de</strong> Physique <strong><strong>de</strong>s</strong> Matériaux<br />

<strong>de</strong> l’Université <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>Sciences</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> Technologie d’Oran (U.S.T.O) sur un microscope <strong>de</strong> type


Hitachi S2500C.<br />

La morphologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure vue par microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage MEB<br />

(Figure III.7) avec <strong>de</strong>ux grossissements al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> (×1000) à (×2000) montre que les particules<br />

présentent un assemb<strong>la</strong>ge d’agrégats du à <strong>la</strong> présence d’interactions électrostatiques entre les<br />

fibres. On observe bien <strong>la</strong> structure fibreuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite avec un empilement ordo<br />

a * (1000)<br />

b * (2000)<br />

Figure III.7 : Analyse par microscopie électronique à ba<strong>la</strong>yage MEB <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.


II.2.2.4.3. Distribution granulométrique<br />

La distribution en taille <strong><strong>de</strong>s</strong> particules pour <strong>la</strong> Sep-pure a été déterminée par<br />

granulométrie <strong>la</strong>ser sur un Laser Beckman Coulter LS 230 au niveau <strong>de</strong> l’Entreprise National<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> Granu<strong>la</strong>ts (E.N.G) à Alger.<br />

La distribution granulométrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure présentée sur <strong>la</strong> Figure III.8 montre une<br />

distribution granulométrique comprise entre 1 <strong>et</strong> 15 µm. La valeur caractéristique <strong>de</strong><br />

D (0.5) est <strong>de</strong> 8.27 µm.<br />

Figure III.8: Diagramme <strong>de</strong> granulométrie <strong>la</strong>ser <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure.<br />

II.3. Conclusion<br />

La silice est <strong>la</strong> magnésie sont les éléments constitutifs majoritaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite.<br />

L’analyse minéralogique par diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X révèle une gran<strong>de</strong> pur<strong>et</strong>é <strong>de</strong> ce minéral,<br />

constituée principalement <strong>de</strong> sépiolite. Les analyses thermiques ont montré que le matériau<br />

présente trois types d’eau : l’eau zéolitique occupant les espaces interfoliaires, l’eau <strong>de</strong><br />

cristallisation liées directement aux atomes <strong>de</strong> magnésium situés en bordure <strong>de</strong> chaque feuill<strong>et</strong><br />

<strong>et</strong> l’eau <strong>de</strong> constitution sous <strong>la</strong> forme d’hydroxyles logées dans <strong>la</strong> couche octaédrique.<br />

La morphologie fibreuse <strong>de</strong> l’échantillon a été mise en évi<strong>de</strong>nce par <strong>la</strong> microscopie<br />

électronique à ba<strong>la</strong>yage avec <strong><strong>de</strong>s</strong> grains <strong>de</strong> tailles extrêmement fines déterminée par<br />

granulométrie <strong>la</strong>ser.


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[28] S.Caillère, S.Henin, M.Rautureau, Minéralogie <strong><strong>de</strong>s</strong> argiles: I. Structure <strong>et</strong> propriétés<br />

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SYNTHESES ET CARACTERISATIONS<br />

DE NANOCOMPOSITES<br />

POLYANILINE - SEPIOLITE


IV.1. Introduction<br />

Les synthèses <strong>et</strong> les caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites é<strong>la</strong>borés à partir <strong>de</strong> sépiolite<br />

<strong>et</strong> <strong>de</strong> polyaniline font l’obj<strong>et</strong> du présent chapitre. Il est divisé en <strong>de</strong>ux parties : La première est<br />

consacré à <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline éméraldine base <strong>et</strong> sel. Pour déterminer <strong>la</strong> structure<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> polymères obtenus, différentes techniques d’analyses telles que : <strong>la</strong> spectroscopie IR, <strong>la</strong><br />

diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X, l’analyse calorimétrique différentielle DSC <strong>et</strong> l’analyse<br />

viscosimétrique sont utilisées.<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie nous procédons à l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI -<br />

Sep-pure. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres <strong>de</strong> polymérisation est étudié. L’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge sur les propriétés structurales <strong>et</strong> électroniques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

obtenus est mise en évi<strong>de</strong>nce. Les caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons sont basées sur les mêmes<br />

téchniques d’analyses citées précé<strong>de</strong>mment.<br />

IV.2. Synthèses <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline<br />

Afin <strong>de</strong> comparer les propriétés <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI vierge avec celles <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

PANI/Sep-pure, nous avons dans un premier lieu synthétisé <strong>la</strong> polyaniline éméraldine sel.<br />

La polyaniline éméraldine sel est synthétisée selon le procédé standard développé par<br />

Mac Diarmid <strong>et</strong> al. [1], c’est à dire par oxydation <strong>de</strong> l’aniline (C 6 H 5 NH 2 ) en utilisant le<br />

peroxodisulfate d’ammonium ((NH 4 ) 2 S 2 O 8 ) comme oxydant, dans une solution d'aci<strong>de</strong><br />

chloridrique (HCl ,1mol.L -1 ) selon le schéma réactionnel présenté si <strong><strong>de</strong>s</strong>sous (Figure IV.1).<br />

Figure IV.1. Schéma réactionnel <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-ES [1].<br />

La réaction <strong>de</strong> polymérisation s’effectue sous agitation magnétique à une température<br />

comprise entre (0°C <strong>et</strong> 5°C) avec un rapport mo<strong>la</strong>ire oxydant/monomère égale à 0.23. Après<br />

1h30mn <strong>de</strong> réaction le produit est filtré puis rincé avec une solution aci<strong>de</strong>.<br />

Il est ensuite séché à l’air libre pendant plusieurs heures. On obtient ainsi une poudre<br />

<strong>de</strong> couleur verdâtre, <strong>la</strong> polyaniline éméraldine sel, PANI-ES. La forme déprotonée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

polyaniline, est obtenue en traitant <strong>la</strong> PANI-ES avec une solution d'hydroxy<strong>de</strong> d'ammonium<br />

(NH 4 OH ,1mol.L -1 ) pendant 48 heures (Figure IV.2).


Figure IV.2 : Schéma réactionnel <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-EB [1].<br />

Le produit obtenu est filtré puis rincé avec <strong>la</strong> même solution d'hydroxy<strong>de</strong><br />

d'ammonium. Après séchage on obtient une poudre bleue <strong>de</strong> polyaniline dans son état<br />

éméraldine base, PANI-EB.<br />

IV.3. Caractérisations <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline<br />

Pour déterminer <strong>la</strong> structure <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline, <strong>la</strong> spectroscopie IR, <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

rayons X, <strong>la</strong> spectroscopie UV-Visible, l’analyse calorimétrique différentielle DSC <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre pointes sont utilisées comme téchniques <strong>de</strong> caractérisations (Annexe I).<br />

IV.3.1. Spectroscopie infrarouge<br />

Les Figures IV.3.a–b représentent les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> PANI-EB <strong>et</strong> PANI-ES. La<br />

Figure IV.3.a montre les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d'absorption caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme éméraldine base :<br />

on note <strong>de</strong>ux ban<strong><strong>de</strong>s</strong> intenses <strong>et</strong> étroites situées vers 1586 cm -1 <strong>et</strong> 1494 cm -1 associées<br />

respectivement aux vibrations <strong>de</strong> valence azote-système quinoï<strong>de</strong>-azote (N=Q=N) <strong>et</strong> azotesystème<br />

benzénoï<strong>de</strong>-azote (N-B-N) du polymère. Des ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> moindres importances situées<br />

à 1310 cm -1 <strong>et</strong> 1160 cm -1 correspon<strong>de</strong>nt aux vibrations d’élongations(C-N) <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements<br />

benzénoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> quinoï<strong>de</strong>. Ces résultats correspon<strong>de</strong>nt à ceux décrits dans <strong>la</strong> littérature pour <strong>la</strong><br />

PANI éméraldine base [2, 3].<br />

La Figure IV.3.b, représente les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI éméraldine sel<br />

[4], les <strong>de</strong>ux ban<strong><strong>de</strong>s</strong> intenses à 1586 cm -1 <strong>et</strong> 1457 cm -1 sont associées respectivement aux<br />

vibrations <strong>de</strong> valence <strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons (C=N) <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles quinoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> (C-N) <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles benzoï<strong>de</strong> [5,<br />

6]. Ces <strong>de</strong>ux raies donnent <strong><strong>de</strong>s</strong> informations qualitatives sur le <strong>de</strong>gré d’oxydation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

polyaniline [7]. Les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> à 1295 cm -1 <strong>et</strong> 1229 cm -1 correspon<strong>de</strong>nt aux élongations (C-N) du<br />

polymère [8, 9]. La ban<strong>de</strong> située à 1610 cm -1 est due à <strong>la</strong> conversion <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles quinoï<strong>de</strong> en<br />

cycle benzoï<strong>de</strong> [10]. Celle qui apparait vers 1144 cm -1 correspond au mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vibration (B-<br />

NH + =Q) formé lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> protonation <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI [11]. C<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> confirme <strong>la</strong> protonation <strong>de</strong><br />

l’éméraldine [8].


Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV. 3 : Spectres IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI sel <strong>et</strong> base.<br />

IV.3.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères, <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X est utilisée pour étudier<br />

l'arrangement <strong>et</strong> l'orientation <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes au sein du matériau. Ainsi il existe une forte<br />

corré<strong>la</strong>tion entre le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> cristallinité <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères conducteurs <strong>et</strong> leurs conductivités<br />

électriques, plus le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> cristallinité est élevé, plus élevé sont leurs conductivités [12]. Ce<br />

comportement s’explique par le fait que le transport intrachaînes <strong>et</strong> interchaînes <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons<br />

est facilité dans les systèmes ordonnés.<br />

Le diffractogramme <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-ES (Figure IV.4) est constitué <strong>de</strong> raies plus ou moins<br />

étroites <strong>et</strong> intenses qui proviennent <strong><strong>de</strong>s</strong> zones ordonnées du matériau, <strong>et</strong> <strong>de</strong> raies diffuses <strong>et</strong><br />

é<strong>la</strong>rgies due à l’existence <strong>de</strong> zone désordonnées. La présence <strong><strong>de</strong>s</strong> réflexions à 2θ ~ 6°- 15°-<br />

20°- 25° suggère un ordre partiel du matériau caractéristique d’un état conducteur [13, 14].


Intensité(%)<br />

120<br />

110<br />

100<br />

(110)<br />

PANI-HCl<br />

90<br />

80<br />

70<br />

60<br />

(001)<br />

(010)<br />

(100)<br />

50<br />

40<br />

30<br />

20<br />

10<br />

0<br />

5 10 15 20 25 30 35 40 45 50<br />

2 th<strong>et</strong>a(°)<br />

Figure IV.4: Diffractogramme RX <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI- ES.<br />

IV.3.3. Spectroscopie UV-Visible<br />

Le passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> forme iso<strong>la</strong>nte à <strong>la</strong> forme conductrice est accompagné par un<br />

changement <strong>de</strong> couleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline, qui peut facilement être caractérisé par<br />

spectroscopie UV-Visible. Les spectres UV-Visible <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI dans sa forme sel <strong>et</strong> sa forme<br />

base dissoute dans le diméthyle sulfoxi<strong>de</strong> (DMSO) sont représentés sur les Figures IV.5.a-b.<br />

La Figure IV.5.a montre <strong>la</strong> forme éméraldine base du polymère synthétisé [15]. Le<br />

spectre montre <strong>de</strong>ux maximums d’adsorptions situés à 338 nm <strong>et</strong> à 633 nm associés<br />

respectivement à <strong>la</strong> transition électronique (π-π * ) re<strong>la</strong>tive aux électrons du système benzoï<strong>de</strong><br />

délocalisé sur les atomes d’azote <strong><strong>de</strong>s</strong> sites amine du polymère <strong>et</strong> à <strong>la</strong> transition <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons<br />

entre l’orbitale molécu<strong>la</strong>ire occupée <strong>de</strong> plus haute énergie (HOMO) du système benzoï<strong>de</strong> <strong>et</strong><br />

l’orbitale molécu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> plus base énergie (LUMO) du système quinoï<strong>de</strong> du polymère [16,<br />

17].<br />

Le spectre UV-Visible <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI protonée montre <strong><strong>de</strong>s</strong> différences par rapport au<br />

spectre <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-EB (Figure IV.5.b). On remarque ainsi l’apparition <strong>de</strong> nouvelles ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

vers à 440 nm <strong>et</strong> 780 nm <strong>et</strong> <strong>la</strong> disparition complètement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> d'absorption à 633 nm<br />

tandis que l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> située à 338 nm, diminue considérablement. Ces ban<strong><strong>de</strong>s</strong> sont<br />

caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline protonée [18, 19]. Elles correspon<strong>de</strong>nt aux transitions<br />

électroniques π-π* (ban<strong>de</strong> à 360 nm), π-po<strong>la</strong>ron (ban<strong>de</strong> à 440 nm) <strong>et</strong> po<strong>la</strong>ron-π* (ban<strong>de</strong> <strong>la</strong>rge<br />

à 780 nm).


338<br />

nm<br />

440<br />

nm<br />

780<br />

nm<br />

Figure IV.5. b : Spectre UV-Visible <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-ES synthétisée.<br />

338<br />

nm<br />

633<br />

nm<br />

Figure IV.5. a : Spectre UV-Visible <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-EB synthétisée.<br />

IV.3.4. Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

Le thermogramme DSC <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI –ES (Figure IV.6) présente un pic<br />

endothermique à 88°C suivie d’un <strong>de</strong>uxième<br />

<strong>de</strong> même nature vers 144°C attribués à<br />

l’évaporation <strong>de</strong> l’eau adsorbée [20]. Ce polymère est reconnu comme étant très<br />

hygroscopique. Le troisième pic qui apparait vers 258°C correspond au départ <strong><strong>de</strong>s</strong> protons<br />

qui se combinent avec les contre -ions Cl - pour former HCl. La réticu<strong>la</strong>tion <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

PANI-ES a lieu vers 280 °C suivi <strong>de</strong> <strong>la</strong> décomposition du matériau vers 325°C [21].<br />

L’observation <strong>de</strong> <strong>la</strong> courbe <strong>de</strong> refroidissement ne montre pas <strong>de</strong> phénomènes réversible.


PANI-HCl<br />

Figure IV.6: Thermogramme DSC <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI- ES synthétisée.<br />

IV.3.5. Conductivité électrique<br />

La conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons PANI-ES <strong>et</strong> PANI-E.B est mesurée avec <strong>la</strong> métho<strong>de</strong><br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> quatre pointes décrite par Val<strong><strong>de</strong>s</strong> [22]. C’est une technique généralement utilisée pour <strong>la</strong><br />

mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> semi conducteurs.<br />

La conductivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-ES (forme protonée) est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 S/cm alors que<br />

celle <strong>de</strong> l’éméraldine base (forme iso<strong>la</strong>nte) est égale à 2,15.10 -9 S/cm. Le traitement par<br />

l’hydroxy<strong>de</strong> d’ammonium <strong>de</strong> l’éméraldine sel entraine <strong>la</strong> déprotonation <strong><strong>de</strong>s</strong> sites imines, le<br />

nombre <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> charge diminuent ce qui induit une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité.<br />

IV.4. Synthèses <strong>de</strong> nanocomposites PANI - sépiolite<br />

L’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure a été réalisée selon le même<br />

protocole décrit lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-ES. Le mé<strong>la</strong>nge réactionnel (Sep-pure +<br />

aniline) est effectué en milieu aqueux aci<strong>de</strong>. La polymérisation est initiée par ajout<br />

d’oxydant, le peroxodisulfate d’ammonium.<br />

IV.4.1. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres <strong>de</strong> polymérisation<br />

Plusieurs paramètres sont pris en considération lors <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te synthèse, nous avons<br />

optimisé le temps <strong>de</strong> polymérisation, <strong>la</strong> température <strong>de</strong> réaction, <strong>la</strong> concentration du dopant,<br />

<strong>et</strong> le rapport oxydant / monomère.<br />

Les conditions opératoires sont regroupées dans le Tableau IV.1.


Tableau IV.1 : Paramètres étudiés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> polymérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites : PANI/Seppure<br />

en présence <strong>de</strong> (NH 4 ) 2 S 2 O 8 ) comme oxydant <strong>et</strong> pour un taux <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> 5% en masse<br />

du monomère.<br />

Echantillons Concentration <strong>de</strong> HCl<br />

(mol.L -1 )<br />

Rapport<br />

Oxydant /monomère<br />

Température <strong>de</strong><br />

polymérisation<br />

(°C)<br />

Temps <strong>de</strong><br />

polymérisation<br />

(mn)<br />

a)Eff<strong>et</strong> du temps <strong>de</strong> polymérisation<br />

Nanocomposite<br />

PANI -Sep-pure<br />

1.0 0.23 0-5<br />

30<br />

60<br />

90<br />

105<br />

120<br />

b) Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> polymérisation<br />

Nanocomposite<br />

PANI -Sep-pure<br />

1.0 0.23 25 90<br />

0-5<br />

c) Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration aci<strong>de</strong><br />

0.50<br />

Nanocomposite<br />

0.75<br />

PANI - Sep-pure 1.00<br />

1.50<br />

2.00<br />

0.23 0-5 90<br />

d) Eff<strong>et</strong> du rapport oxydant /monomère<br />

1.00<br />

Nanocomposite<br />

PANI - Sep-pure<br />

0.23<br />

0.25<br />

0.75<br />

1.00<br />

1.50<br />

2.00<br />

0-5 90


Ren<strong>de</strong>ment (%)<br />

Les produits <strong><strong>de</strong>s</strong> synthèses sont caractérisés par spectroscopie IR <strong>et</strong> par mesure <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

conductivités électriques par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre pointes.<br />

IV.4.1.1. Eff<strong>et</strong> du temps <strong>de</strong> polymérisation<br />

Dans un premier lieu, nous avons essayé <strong>de</strong> voir l’eff<strong>et</strong> du temps <strong>de</strong> polymérisation sur le<br />

ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction pour ce<strong>la</strong>, différents temps <strong>de</strong> polymérisation ont été étudié (Tableau<br />

IV.1).<br />

IV.4.1.1.2. Caractérisation électrique<br />

Les nanocomposites é<strong>la</strong>borés pour différents temps <strong>de</strong> polymérisations (Figure IV.7)<br />

montrent que le ren<strong>de</strong>ment varie avec le temps <strong>de</strong> polymérisation. Nous constatons dans un<br />

premier temps qu’il augmente avec le temps <strong>de</strong> polymérisation, pour atteindre une valeur<br />

maximale <strong>de</strong> 37% au bout <strong>de</strong> 90 mn. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 90 mn <strong>de</strong> réaction le ren<strong>de</strong>ment diminue <strong>de</strong><br />

façon progressive jusqu'à atteindre une valeur minimale <strong>de</strong> 28%, c<strong>et</strong>te diminution<br />

s’expliquerait par une dépolymérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaine polymère due à une suroxydation ou à<br />

l’existence <strong><strong>de</strong>s</strong> réactions <strong>de</strong> transferts qui sont nombreuses en polymérisation cationique.<br />

Les travaux précé<strong>de</strong>nts effectués au <strong>la</strong>boratoire <strong>de</strong> Chimie <strong><strong>de</strong>s</strong> Matériaux Mixtes<br />

(U.S.T.O) ont montré que le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> réaction augmente linéairement avec le temps<br />

pour les premières heures [24].<br />

38<br />

36<br />

34<br />

32<br />

30<br />

28<br />

26<br />

20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130<br />

Temps <strong>de</strong> polymerisation (mn)<br />

Figure IV.7 : Evolution du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction en fonction<br />

<strong>de</strong> temps <strong>de</strong> polymérisation.


IV.4.1.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong> polymérisation<br />

La température <strong>de</strong> polymérisation est un paramètre clé dans <strong>la</strong> synthèse <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites (PANI - argile). De nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montrée que le contrôle <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te<br />

<strong>de</strong>rnière avait une influence notable sur <strong>la</strong> conductivité électrique [25]. Nous avons é<strong>la</strong>boré<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à <strong>de</strong>ux températures différentes (Tableau IV.1).<br />

IV.4.1.2.1.Caractérisation électrique<br />

Les valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités électriques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites synthétises à différentes<br />

températures sont reportées sur le Tableau IV. 2. Les résultats montrent que le nanocomposite<br />

obtenu à température ambiante présente une faible conductivité électrique par rapport à celui<br />

synthétisé à base température. En eff<strong>et</strong>, à température ambiante <strong>la</strong> réaction <strong>de</strong> polymérisation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> PANI montre un caractère éxothermique. C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> n’est pas sans conséquent sur <strong>la</strong><br />

conductivité [26].<br />

Il ressort aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> résultats obtenus que <strong>la</strong> température <strong>de</strong> polymérisation influence <strong>de</strong><br />

façon significative le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction qui diminue quand c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière augmente.<br />

Ces résultats sont en parfait accord avec ceux d’Er<strong>de</strong>n <strong>et</strong> al. [27] qui ont montré que le<br />

ren<strong>de</strong>ment diminue exponentiellement quand <strong>la</strong> température augmente.<br />

Tableau IV.2 : Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> réaction <strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités électriques <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites à différentes températures <strong>de</strong> polymérisation.<br />

Echantillons<br />

Température <strong>de</strong> Conductivité Ren<strong>de</strong>ment<br />

polymérisation (°C) (S/cm)<br />

(%)<br />

Nanocomposite T 25<br />

PANI - Sep-pure<br />

Nanocomposite T 0-5<br />

PANI - Sep-pure<br />

25 2,564 20,31<br />

0-5 5,339 24,26<br />

IV.4.1.2.2. Spectroscopie infrarouge<br />

La Figure IV.8 représente les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus à différentes<br />

températures. Nous ne relevons pas <strong>de</strong> différence sensible entre les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites.<br />

Pour perm<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> distingue l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière sur <strong>la</strong> structure <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites nous avons fait appel à <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X.


.<br />

Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV.8: Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites: PANI - Sep-pure à<br />

<strong>de</strong>ux températures différentes.<br />

IV.1.4.2.3. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> RX sont illustrés par <strong>la</strong> Figure IV.9. Le diffractogramme du<br />

Nano synthétisé à basse température est caractérisée par l’apparition <strong>de</strong> pics additionnels<br />

correspondant à une cristallinité partielle du polymère. Ces pics per<strong>de</strong>nt en résolution <strong>et</strong> en<br />

intensité pour le nanocomposite préparé à température ambiante. En eff<strong>et</strong>, il a été montré<br />

qu’une basse température augmente <strong>la</strong> cristallinité du nanocomposite <strong>et</strong> par conséquent <strong>la</strong><br />

conductivité [12, 28]. De toute évi<strong>de</strong>nce le Nano T=0-5°C est plus conducteur que le<br />

NanoT=25°C.


Figure IV.9 : Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites synthétisés pour<br />

<strong>de</strong>ux différentes températures.<br />

IV.4.1.3. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution aci<strong>de</strong><br />

La concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution aci<strong>de</strong> utilisée pour <strong>la</strong> protonation <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI est aussi<br />

un paramètre très important qui conditionne <strong>la</strong> conductivité électrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI puisqu’il<br />

détermine <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> charge formé. Dans une série <strong>de</strong> réactions, différentes concentrations<br />

en aci<strong>de</strong> chloridrique on été utilisées (Tableau IV.1).<br />

IV.4.1.3.1. Caractérisation électrique<br />

La Figure IV.10 m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

PANI/Sep-pure en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration aci<strong>de</strong>.<br />

A mesure que <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> HCl augmente, <strong>la</strong> conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons croit<br />

pour atteindre une valeur maximale <strong>de</strong> 5.33 S/cm.<br />

Pour les fortes concentrations, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> (1 mol.L -1 ) on observe une diminution <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité jusqu’a s’annulé. C’est résultats sont en bon accords avec ceux<br />

réalisés par d’autres auteurs pour <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/montmorillonite [29].


Conductivite électrique (S.cm -1 )<br />

6,0<br />

5,5<br />

5,0<br />

4,5<br />

4,0<br />

3,5<br />

3,0<br />

2,5<br />

2,0<br />

1,5<br />

1,0<br />

0,5<br />

0,0<br />

0,4 0,8 1,2 1,6 2,0 2,4 2,8 3,2<br />

Concentration <strong>de</strong> HCl(mol.L -1 )<br />

Figure IV.10 : Evolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure<br />

en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> HCl.<br />

IV.4.1.3.2. Spectroscopie infrarouge<br />

Pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> protonation <strong><strong>de</strong>s</strong> sites imines nous avons fait<br />

appelle à <strong>la</strong> spectroscopie IR. En eff<strong>et</strong>, l’évaluation <strong>de</strong> l’intensité <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> à 1139 cm -1<br />

correspondant aux groupements (B-NH + =Q) (Figure IV.11) montre que pour les faibles<br />

concertations (0.5-1.0 mol.L -1 ) l’intensité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière augmente avec l’augmentation <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> concentration indiquant une augmentation du <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> protonation. Pour les fortes<br />

concentrations on observe une diminution <strong>de</strong> l’intensité accompagnée d’une altération <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te ban<strong>de</strong> due à une déprotonation <strong><strong>de</strong>s</strong> sites imines du nanocomposite justifiant <strong>la</strong><br />

diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité électrique.<br />

La protonation a lieu au niveau <strong><strong>de</strong>s</strong> atomes d’azote imines <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI. Ainsi, plus <strong>la</strong><br />

concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> solution aci<strong>de</strong> est gran<strong>de</strong> plus d’atome azote imines seront protonés pour<br />

donner <strong>de</strong> l’éméraldine sel.<br />

A partir d’une certaine concentration en aci<strong>de</strong> tous les sites sont protonés <strong>et</strong> <strong>la</strong><br />

conductivité atteint sa valeur maximale. Si ce <strong>de</strong>rnier se trouve en excès, le système subit<br />

alors une déprotonation qui convertit les unités <strong>de</strong> sel d’éméraldine conductrices en unités<br />

iso<strong>la</strong>ntes (EB), le nombre <strong>de</strong> porteurs <strong>de</strong> charge diminuent se qui induit une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

conductivité.


Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV.11 : Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure pour<br />

différentes concentrations aci<strong>de</strong>.<br />

IV.4.1.4. Eff<strong>et</strong> du rapport oxydant / monomère<br />

Le contrôle du rapport oxydant / monomère à une influence considérable sur le <strong>de</strong>gré<br />

d’oxydation <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI [30, 31]. Différents rapports on été utilisés lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> ces<br />

nanocomposites (Tableau IV.1).<br />

IV.4.1.4.1. Conductivité électrique<br />

Les résultats obtenus sont illustrés sur le Tableau IV.3.On observe une augmentation<br />

parallèle du ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> <strong>la</strong> réaction avec <strong>la</strong> quantité d’oxydant ajoutée, accompagné d’une


diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites. Un rapport oxydant /aniline<br />

égale à 0.23 donne une valeur maximale <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité avec un faible ren<strong>de</strong>ment. Par<br />

contre un rapport équimo<strong>la</strong>ire donne un bon ren<strong>de</strong>ment avec une bonne conductivité (5,33<br />

S/cm). Pour un rapport mo<strong>la</strong>ire oxydant/monomère > 1 on note un ren<strong>de</strong>ment élevé pour une<br />

faible conductivité électrique.<br />

Tableau IV.3 : Ren<strong>de</strong>ments <strong>et</strong> conductivités <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure à différents<br />

rapports oxydant/monomère.<br />

Rapport Ren<strong>de</strong>ment Conductivité<br />

Echantillons<br />

oxydant/monomère<br />

(%)<br />

(S/cm)<br />

Nanocomposite R=2.0: PANI - Sep-pure 2.00 58,36 0,012<br />

Nanocomposite R= 1.5: PANI - Sep-pure 1.50 56,28 0,274<br />

Nanocomposite R =1.0: PANI - Sep-pure 1.00 48,27 2,355<br />

Nanocomposite R= 0.75: PANI - Sep-pure 0.75 31,03 4,865<br />

Nanocomposite R= 0.50: PANI - Sep-pure 0.50 25,14 4,541<br />

Nanocomposite R =0.23: PANI - Sep-pure 0.23 24,26 5,339<br />

IV.4.1.4.2. Spectroscopie infrarouge<br />

La spectroscopie IR perm<strong>et</strong> d’évaluer le niveau d’oxydation <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI [7, 32, 33]. Il<br />

apparait ainsi sur les spectres <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus pour différents rapports oxydant /<br />

monomère (Figure IV.12) que l’intensité du rapport <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> (I (N=Q=N) /I (N-B-N)) augmente<br />

avec le rapport oxydant /monomère.<br />

Ceci correspond un état d’oxydation supérieure au sta<strong>de</strong> d’éméraldine ( phénomène <strong>de</strong><br />

suroxydation) ce qui démontre l’existence d’un nombre <strong>de</strong> sites potentiel <strong>de</strong> protonation<br />

(unités quinone diimines) supérieure à 50% théoriquement attendue dans le sta<strong>de</strong><br />

d’éméraldine sel. Ces conditions conduisent à <strong>la</strong> production <strong>de</strong> chaînes courte <strong>et</strong> à<br />

l’hydrolyse en milieu aci<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> unités imines.


Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV.12 : Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure pour différents<br />

rapports oxydant /monomère.<br />

Les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure pour un rapport R=0.5 <strong>et</strong> R=1<br />

sont reportés en Annexe II.


IV.5. Synthèses <strong>de</strong> nanocomposites à différents taux <strong>de</strong> charges<br />

Afin <strong>de</strong> voir l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge, <strong>la</strong> Sep-pure sur les propriétés<br />

structurales <strong>et</strong> électriques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites, une série <strong>de</strong> nanocomposites : PANI/Sep-pure<br />

à différents taux <strong>de</strong> charge à été synthétisée par voie chimique oxydative <strong>de</strong> l’aniline suivant<br />

le même protocole opératoire décrit précé<strong>de</strong>mment pour <strong>la</strong> synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI vierge.<br />

La sépiolite pure est mise en suspension dans une solution aqueuse <strong>de</strong> (HCl + aniline)<br />

à <strong><strong>de</strong>s</strong> taux variant <strong>de</strong> 1 %-3% -5 %-7 % <strong>et</strong> 10% en masse, pendant 24 heures sous agitation<br />

magnétique, afin d’assurer <strong>la</strong> dispersion complète <strong>de</strong> l’argile. Le mé<strong>la</strong>nge réactionnel est<br />

ramené à 0° dans un bain <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce. Le peroxodisulfate d’ammonium ((NH 4 ) 2 S 2 O 8 ) dissous<br />

dans une solution aqueuse <strong>de</strong> (HCl ,1mol.L -1 ) est ajouté goute à goute à <strong>la</strong> suspension (argile<br />

+ monomère) avec un rapport oxydant/monomère égale à 0,23. Au bout <strong>de</strong> 90 mn <strong>de</strong><br />

polymérisation le produit final est récupéré par filtration, <strong>la</strong>vé avec une solution HCl <strong>de</strong><br />

même concentration <strong>et</strong> enfin séché à l’air libre. Les échantillons préparés sont nommés<br />

Nano1%-10% : PANI/Sep-pure.<br />

IV.6. Caractérisations <strong>de</strong> nanocomposites à différents taux charge<br />

Les nanocomposites synthétisés pour différents taux <strong>de</strong> charges son caractérisés par<br />

plusieurs téchniques d’analyses tel : <strong>la</strong> spectroscopie IR, <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X <strong>et</strong><br />

l’analyse calorimétrique différentielle DSC.<br />

IV.6.1. Caractérisation électrique<br />

Les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI vierge <strong>et</strong> celles <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à<br />

différents taux <strong>de</strong> charges sont reportées sur le Tableau IV.4.<br />

Tableau IV.4 : Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités électriques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites (PANI/Sep-pure)<br />

à différentes taux <strong>de</strong> charges.<br />

Sep-pure<br />

Conductivité<br />

Echantillons<br />

(%)<br />

(S/cm)<br />

PANI-HCl 0 9,830<br />

Nanocomposite 1%: PANI/Sep-pure 1 8,231<br />

Nanocomposite 3%: PANI/Sep-pure 3 7,956<br />

Nanocomposite 5%: PANI/Sep-pure 5 5,339<br />

Nanocomposite 7%: PANI/Sep-pure 7 2,697<br />

Nanocomposite 10%: PANI/Sep-pure 10 0,029


On remarque bien que <strong>la</strong> conductivité électrique décroît avec l’augmentation du taux<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> charge. La conductivité <strong>la</strong> plus élevée est obtenue pour <strong>la</strong> matrice vierge <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong><br />

9.83 S/cm. Le transport <strong><strong>de</strong>s</strong> charges électriques dans les polymères conducteurs est assuré par<br />

le biais <strong><strong>de</strong>s</strong> doubles liaisons.<br />

La présence <strong>de</strong> l’argile (matériau inorganique iso<strong>la</strong>nt) gène jusqu’a empêcher le<br />

dép<strong>la</strong>cement libre <strong><strong>de</strong>s</strong> électrons dans <strong>la</strong> matrice <strong>et</strong> réduit les interactions interchaines dans le<br />

polymère, par conséquent <strong>la</strong> conductivité diminue jusqu’a s’annuler.<br />

IV.6.2. Caractérisation structurelle<br />

IV.6.2.1. Spectroscopie infrarouge<br />

L’examen <strong><strong>de</strong>s</strong> spectres IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-vierge <strong>et</strong> celui du nanocomposite chargé à 5%<br />

en Sep-pure (Figure IV.13.a) fait apparaitre les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques du polymère<br />

associées à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite pure indiquant <strong>la</strong> coexistence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux phases.<br />

Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV.13.a: Spectre IR du nanocomposite PANI/Sep-pure 5% (a) comparé<br />

a celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-vierge (b).<br />

Nous n’avons pas relevé <strong>de</strong> différences sensibles entre les spectres <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites pour différents taux <strong>de</strong> charge (Figure IV.13.b). Les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> qui <strong>de</strong>vraient


apparaitre aux alentours <strong>de</strong> 1600 cm -1 -1450 cm -1 associées respectivement aux vibrations <strong>de</strong><br />

valence <strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons (C=N) <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles quinoï<strong>de</strong> <strong>et</strong> (C-N) <strong><strong>de</strong>s</strong> cycles benzoï<strong>de</strong> sont masquées<br />

par <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> à 1659 cm -1 <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite re<strong>la</strong>tives aux déformations <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

groupements OH <strong>de</strong> l’eau physisorbée <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’eau zéolitique.<br />

Wave number (cm -1 )<br />

Figure IV.13.b: Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure<br />

a différents taux <strong>de</strong> charges.<br />

Le spectre IR du nanocomposite chargé à 3% en Sep-pure est présenté en Annexe II.<br />

Des étu<strong><strong>de</strong>s</strong> antérieures ont montré que l’incorporation <strong>de</strong> ce type d’argile dans une<br />

matrice polymère perm<strong>et</strong> d’obtenir <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites, au même titre que les smectites [34].


La polymérisation ne se fait pas seulement au niveau <strong>la</strong> surface <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite mais il<br />

peut y’avoir croissance <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes polymères au sein <strong><strong>de</strong>s</strong> tunnels du renfort argileux [35,<br />

36, 37].<br />

Pour voir s’il ya eux interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l’aniline dans les tunnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite pure nous<br />

avons essayé <strong>de</strong> comparer le spectre IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure à celui <strong>de</strong> l’Aniline/Sep-pure pour un<br />

taux <strong>de</strong> charge <strong>de</strong> 5% en sépiolite <strong>et</strong> un temps d’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> 24 heures.<br />

Il apparait sur le spectre <strong>de</strong> l’Aniline/Sep-pure (Figure IV.13.c) les ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-pure associées à celle <strong>de</strong> l’aniline à savoir <strong>de</strong>ux ban<strong><strong>de</strong>s</strong> intenses qui<br />

apparaissent vers 2870 cm -1 - 2587 cm -1 re<strong>la</strong>tive aux groupements (CH 2 ) <strong>et</strong> aux vibrations<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons (C-H) respectivement . Nous remarquons également l’apparition <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> à<br />

1491 cm -1 correspondant aux élongations (C-N) du monomère [38, 39]. Le dép<strong>la</strong>cement <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

ban<strong><strong>de</strong>s</strong> re<strong>la</strong>tives aux groupements OH <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules d’eau indique l’interca<strong>la</strong>tion du cation<br />

anilinium dans les tunnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite avec formation <strong>de</strong> liaison hydrogène.<br />

Figure IV.13.c: Spectre IR <strong>de</strong> l’aniline-Sep-pure comparée à celui <strong>de</strong><br />

l’Aniline/ Sep-pure.


IV.6.2.2. Diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

La Figure IV.14.a représente le diffractogramme du nanocomposite PANI/Sep-pure<br />

chargé à 5%, il est important <strong>de</strong> connaitre le dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> d 110 par rapport à sa position<br />

initiale dans <strong>la</strong> sépiolite.<br />

La d 110 attendue à une valeur supérieure 22 Å, dans le cas d’une éxfoliation n’apparaît<br />

pas dans le spectre du nanocomposite. L’épaulement présent à 2θ~ 2° selon <strong>la</strong> littérature est<br />

caractéristique d’une structure partiellement exfoliée. Nous sommes probablement en<br />

présence d’une dispersion nanométrique <strong><strong>de</strong>s</strong> charges au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice polymère. La<br />

microscopie en transmission MET pourrait confirmer ces hypothèses.<br />

Figure IV.14 .a: Diffractogramme RX <strong>de</strong> nanocomposite PANI/Sep-pure à 5%<br />

comparé à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-vierge.


Les diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure à différents taux <strong>de</strong><br />

charges sont reportés sur <strong>la</strong> Figure IV.14.b.<br />

Pour <strong><strong>de</strong>s</strong> taux <strong>de</strong> charge plus élevée (7% <strong>et</strong> 10%) en voit apparaitre d’autres pics <strong>de</strong><br />

diffraction vers 2θ=16°-17°-21°. Leur présence indique une agglomération <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sépiolite. Une augmentation du taux <strong>de</strong> charge n’améliore pas le <strong>de</strong>gré d’interca<strong>la</strong>tion en<br />

raison d’une dispersion non-homogène.<br />

Figure IV.14.b : Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure<br />

à différents taux <strong>de</strong> charges.<br />

Le diffractogramme RX du nanocomposite chargée à 3% est présenté en Annexe II.<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffractométrie RX <strong>de</strong> l’Aniline/Sep-pure (Figure IV.14.c)<br />

montrent un dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> distance réticu<strong>la</strong>ire d 110 vers les bas angles <strong>de</strong> diffraction<br />

pour l’aniline/sep-pure. Ce qui pourrais suggérer une insertion <strong>de</strong> l’anilium à l’intérieures <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

tunnels <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite. Les mêmes observations ont été rapportée par Yoshimoto <strong>et</strong> Coworkers<br />

[40] .Toutes fois, une analyse BET est nécessaire pour appuyés les résultats obtenus<br />

par les différentes techniques utilisées.


Figure IV.14.c: Diffractogramme RX <strong>de</strong> l’aniline-Sep-pure comparée à celui <strong>de</strong><br />

L’Aniline/ Sep-pure.<br />

IV.6.2.3. Analyse thermique<br />

IV.6.2.3.1. Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

La stabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites est évaluée thermiquement par DSC. La Figure IV.15<br />

représente les thermogrammes <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-pure chargés à 5% <strong>et</strong> 10%<br />

ainsi que celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice vierge (PANI-HCl).<br />

Le thermogramme DSC <strong>de</strong> l’échantillon PANI/Sep-pure chargé à 5% présente un pic<br />

endothermique vers 142 °C correspond au départ <strong>de</strong> l’eau physisorbée, suivi d’un <strong>de</strong>uxième<br />

pic endothermique vers 299°C qui correspond à <strong>la</strong> déprotonation <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes. La réticu<strong>la</strong>tion<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI attendue vers 280°C est masquée dans le nanocomposite chargé à 5% <strong>et</strong> 10% par<br />

le départ <strong><strong>de</strong>s</strong> protons. La décomposition est r<strong>et</strong>ardée dans le nanocomposite <strong>et</strong> à lieu au <strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> 433°C.


Figure IV.15 : Thermogrammes DSC <strong><strong>de</strong>s</strong> Nanocomposites chargés<br />

à 5% <strong>et</strong> 10% en Sep-pure comparé à celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI-HCl.<br />

IV.6.2.4. Analyse viscosimétrique<br />

Parmi les différentes téchniques <strong>de</strong> caractérisation <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères, nous avons utilisé <strong>la</strong><br />

mesure <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité, elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> déterminer <strong>la</strong> masse molécu<strong>la</strong>ire moyenne<br />

viscopsimétrique du polymère. Les mesures <strong><strong>de</strong>s</strong> viscosités intrinsèques <strong><strong>de</strong>s</strong> polymères ont été<br />

effectuées dans le DMSO comme solvant, à température ambiante.<br />

L’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge, entraine une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité<br />

intrinsèque (Tableau IV.7) <strong>et</strong> par conséquent celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse viscopsimétrique.


Tableau IV.7 : Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> viscosités intrinsèques pour les nanocomposites à différentes taux<br />

<strong>de</strong> charges.<br />

Echantillons<br />

Taux <strong>de</strong> charge Viscosité intrinsèque<br />

(%)<br />

(dl/g)<br />

PANI-HCl 0 1,23<br />

Nanocomposite 1% : PANI/Sep-pure 1 1,64<br />

Nanocomposite 3 % : PANI/Sep-pure 3 1,74<br />

Nanocomposite 5 % : PANI/Sep-pure 5 1,93<br />

Nanocomposite 7 % : PANI/Sep-pure 7 2,01<br />

Nanocomposite 10 % : PANI/Sep-pure 10 2,66<br />

IV.7. CONCLUSION<br />

Au terme <strong>de</strong> ce chapitre nous avons montré que :<br />

La PANI synthétisée par voie chimique oxydante <strong>de</strong> l’aniline en milieu aci<strong>de</strong><br />

présente une conductivité <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 S/cm. Les différents téchniques utilisées<br />

confirment notamment <strong>la</strong> forme sel du produit obtenu.<br />

L’obtention d’une bonne conductivité électrique pour les nanocomposites PANI/Seppure<br />

est contrôlée par l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> paramètres <strong>de</strong> synthèse.<br />

Dans les nanocomposites PANI/Sep-pure obtenus pour différents taux <strong>de</strong> charge, les<br />

résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> spectroscopie IR indique <strong>la</strong> coexistence <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux phases (organique /<br />

inorganique).<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffractométrie RX on monté que l’obtention d’un nanocomposite<br />

PANI/Sépiolite-pure est contrôlé par une bonne dispersion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière dans <strong>la</strong> matrice<br />

organique à l’échelle nanométrique. Il a été aussi démontré que <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge<br />

avait une influence considérable sur les propriétés structurales <strong>et</strong> électroniques <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites é<strong>la</strong>borés.<br />

L’analyse thermique par DSC indique une stabilité thermique améliorée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites synthétisés par rapport à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline pure.<br />

L’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge, entraine une augmentation <strong>la</strong> viscosité<br />

intrinsèque.<br />

L’analyse thermique par DSC indique une stabilité thermique améliorée <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites synthétisés par rapport à celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> polyaniline pure.


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[30] E.T. Kang, K.G. Neoh , K.L. Tan, Polyaniline: Prog. Polym. Sci. 23 ,p. 277–324<br />

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(2004).


SYNTHESES ET CARACTERISATIONS<br />

DE NANOCOMPOSITES<br />

POLYANILINE – SEPIOLITES ORGANOPHILES


V.1. Introduction<br />

L’incorporation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite dans l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI - Seppure<br />

(Chapitre IV) à donné <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes intercalés-exfoliés. Pour améliorer les interactions<br />

entre <strong>la</strong> charge argileuse <strong>et</strong> <strong>la</strong> matrice polymérique, nous avons entrepris l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites à matrice polyaniline chargés <strong>de</strong> sépiolites préa<strong>la</strong>blement organomodifiées.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier chapitre est divisé en <strong>de</strong>ux parties. Dans <strong>la</strong> première partie nous développons le<br />

procédé <strong>de</strong> synthèse <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes charges organophiles qui sont utilisées dans l’é<strong>la</strong>boration<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites <strong>et</strong> pour éluci<strong>de</strong>r <strong>la</strong> nature <strong><strong>de</strong>s</strong> produits obtenus nous utilisons <strong>de</strong>ux<br />

techniques d’analyses, <strong>la</strong> spectroscopie IR <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X.<br />

Dans <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième partie nous procédons à l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI-<br />

Sépiolites organomodifiées. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> quelques paramètres <strong>de</strong> synthèses telle que : <strong>la</strong><br />

concentration <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge organophile, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle du surfactant ainsi que<br />

<strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier sur les propriétés structurales <strong>et</strong> électriques ont été sont<br />

investigué.<br />

V.2. Interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> cations alky<strong>la</strong>mmoniums dans <strong>la</strong> sépiolite-Na<br />

Nous utilisons l’échange ionique du sodium avec lequel nous avons saturé <strong>la</strong> sépiolite<br />

avec <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules organiques, <strong><strong>de</strong>s</strong> cations alky<strong>la</strong>mmoniums (Tableau V.1). C<strong>et</strong>te étape<br />

d’organomodification confère à l’argile un caractère organophile <strong>et</strong> lui perm<strong>et</strong> une meilleure<br />

dispersion dans <strong>la</strong> matrice polymérique [1, 2, 3, 4].<br />

V.2.1. Synthèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite sodée<br />

Dans un premier temps nous procédons à rendre <strong>la</strong> sépiolite homoionique par échange<br />

cationique <strong>et</strong> saturation avec une solution <strong>de</strong> chlorure <strong>de</strong> sodium [5].<br />

Protocole opératoire<br />

La sodation est effectuée en dispersant 10 g <strong>de</strong> Sep-pure dans 1000 ml d’une solution<br />

<strong>de</strong> (NaCl, 1N). Le système est mis sous agitation magnétique à température ambiante pendant<br />

24 heures. Le produit est filtré par centrifugation à 3500 tr/mn. L’opération est répétée trois<br />

fois pour atteindre <strong>la</strong> saturation <strong>et</strong> l’obtention d’une argile monoionique. Plusieurs <strong>la</strong>vages à<br />

l’eau distillée sont effectués pour éliminer les chlorures jusqu’au test négatif par AgNO 3 . La<br />

sépiolite sodée notée : Sep-Na est ensuite séchée à 80 °C, broyée, tamisée <strong>et</strong> stockée dans un<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong>siccateur (Figure V.1).


Sépiolite + Solution <strong>de</strong> NaCl (1M).<br />

Soli<strong>de</strong>/Liqui<strong>de</strong>=0.01.<br />

Agitation 24 heures.<br />

Séparation par centrifugation.<br />

Répétée 3 fois<br />

Récupération <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction argileuse.<br />

Elimination <strong><strong>de</strong>s</strong> chlorures.<br />

5 <strong>la</strong>vages à l’eau distillée (teste AgNO 3 ).<br />

Séchage à 80 °C, Broyage.<br />

Sépiolite échangée en ions sodium.<br />

(Sep-Na).<br />

Figure V.1 : Procédé <strong>de</strong> preparation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite sodée.<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> caractérisation pour <strong>la</strong> sépiolite sodée sont reportés en Annexe II.


V.2.2. Synthèses <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites organophiles<br />

Dans c<strong>et</strong>te première partie, nous procédons à l'interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite-Na par le<br />

Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 12 TMA + ), l’Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 16 TMA + ) <strong>et</strong> le<br />

Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium (C 24 TMA + ).<br />

Nous avons étudié l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle du surfactant ainsi que <strong>la</strong><br />

concentration <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.<br />

Le Tableau V.1 regroupe les conditions opératoires considérées dans c<strong>et</strong>te partie.<br />

Tableau V.1 : Conditions opératoires lors <strong>de</strong> l’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na par les différents<br />

alky<strong>la</strong>mmoniums utilisés.<br />

Echantillons Cations ammoniums utilisés Concentration du surfactant<br />

(mmol.L -1 )<br />

a / Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle<br />

Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 16 TMA + ).<br />

Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

Sep-C n TMA +<br />

(C 12 TMA + ).<br />

Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 24 TMA + ).<br />

30<br />

b/ Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration <strong>de</strong> l’alky<strong>la</strong>mmonium<br />

Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

Sep-C 16 TMA +<br />

(C 16 TMA + )<br />

10<br />

30<br />

60<br />

90<br />

Protocole opératoire<br />

L'interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> chacun <strong><strong>de</strong>s</strong> composés a été effectuée <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière. 5g <strong>de</strong><br />

Sep-Na sont mis en suspension dans une solution d’agent interca<strong>la</strong>nt avec un rapport (Sep-Na<br />

/ surfactant) égal à 0.05 g/mmol.L -1 [6]. L’agitation magnétique est maintenue pendant 24<br />

heures à température ambiante.<br />

Les différentes sépiolites organophilisées notée Sep-C n TMA + , avec n=12- 16- 24, longueur <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> chaîne alkyle sont récupérées par centrifugation, ensuite rincées plusieurs fois à l’eau


distillée, séchées à température ambiante, broyées, tamisées <strong>et</strong> stockées dans un <strong><strong>de</strong>s</strong>siccateur.<br />

La procédure d’interca<strong>la</strong>tion est schématisée sur <strong>la</strong> Figure V.2.<br />

Différentes solutions mo<strong>la</strong>ires <strong>de</strong><br />

surfactants,<br />

C n TMABr n=12- 16- 24.<br />

Sépiolites échangée en Na<br />

(Sep-Na)<br />

24 heures d’agitation<br />

à température ambiante.<br />

Séparation par centrifugation.<br />

Lavage abondant à l’eau<br />

distillée par centrifugation.<br />

Séchage à température ambiante.<br />

Broyage.<br />

Sépiolite intercalé avec le C n TMAB r .<br />

(Sep-C n TMAB r , n=12- 16- 24).<br />

Figure V.2 : Procédé d’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite-Na avec<br />

les alky<strong>la</strong>mmoniums utilisés.


V.3. Caractérisations <strong><strong>de</strong>s</strong> produits d’interca<strong>la</strong>tions<br />

Pour m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong><strong>de</strong>s</strong> produits d’interca<strong>la</strong>tions, nous<br />

utilisons <strong>la</strong> spectroscopie infrarouge <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X.<br />

V.3.1. Spectroscopie infrarouge<br />

La spectroscopie infrarouge est une technique adéquate, dès lors qu’il s’agit <strong>de</strong> suivre<br />

le phénomène d’interca<strong>la</strong>tion car les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> vibration <strong>de</strong> <strong>la</strong> liaison OH, sont très sensibles<br />

aux modifications interfoliaires, notamment lors <strong>de</strong> l’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> composés chimiques [7].<br />

V.3.1.1. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle<br />

Dan un premier temps, nous avons essayé <strong>de</strong> voir le comportement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na en<br />

présence <strong>de</strong> surfactants à différentes longueurs <strong>de</strong> chaînes (Tableau V.1).<br />

Les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> sépiolites organophilisées par le C n TMA + avec n=12-16 (Figure<br />

V.3) montrent un dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> d’absorption caractéristique aux groupements OH<br />

<strong>de</strong> l’eau zéolitique vers les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> à mesure que, <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne<br />

hydrocarbonée augmente, elle apparait à 3387 cm -1 pour le C 12 TMA + <strong>et</strong> à 3398 cm -1 pour le<br />

C 16 TMA + . Une partie <strong>de</strong> l’eau zéolitique est remp<strong>la</strong>cée par les ions alky<strong>la</strong>mmoniums avec<br />

formation <strong>de</strong> liaisons hydrogènes [8, 9, 10] (Figure V.4.a).<br />

La ban<strong>de</strong> d’absorption <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na située à 3562 cm -1 attribuée aux groupements OH<br />

<strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong> coordination se dép<strong>la</strong>ce également vers les gran<strong><strong>de</strong>s</strong> longueurs d’on<strong>de</strong> indiquant <strong>la</strong><br />

formation <strong>de</strong> nouvelles liaisons hydrogènes entre l’eau <strong>de</strong> coordination <strong>et</strong> les molécules du<br />

surfactants [8, 9, 10]. Les mêmes observations ont été rapportées lors <strong>de</strong> l’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sépiolite par <strong><strong>de</strong>s</strong> amines organiques ainsi qu’avec 3-aminopropyltri<strong>et</strong>hoxysi<strong>la</strong>ne (3-APT) [11,<br />

12]. L’interaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> palygorskite avec l’acétone a montré que ces molécules s’intercalent<br />

dans les tunnels, remp<strong>la</strong>çant l’eau zéolitique <strong>et</strong> sont rattachées à l’eau <strong>de</strong> coordination par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

liaisons hydrogènes [13].<br />

L’épaulement à 3684 cm -1 correspondant aux vibrations d’élongations <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

groupements OH <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche octaédrique montre une augmentation en intensité avec un<br />

dép<strong>la</strong>cement vers les bases longueurs d’on<strong>de</strong>. Quand les molécules du surfactants<br />

interagissent avec les groupements si<strong>la</strong>nols, <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> correspondant à ces <strong>de</strong>rniers se dép<strong>la</strong>ce<br />

vers les basses longueurs d’on<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>et</strong> coïnci<strong>de</strong> ainsi avec celles <strong><strong>de</strong>s</strong> groupements OH <strong>de</strong><br />

structure. Voir schéma représentatif <strong><strong>de</strong>s</strong> associations possibles entre <strong>la</strong> sépiolite <strong>et</strong> les cations<br />

alky<strong>la</strong>mmoniums (Figure V.4).


Le spectre IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépiolite-Na intercalée par le Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 24 TMA + ), surfactant à double chaîne montre que ce <strong>de</strong>rnier tend a adopté une<br />

conformation- trans comparé au Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 12 TMA + ) surfactant à mono<br />

chaîne.<br />

Weves numbers (cm -1 )<br />

Figure V.3: Spectres IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na intercalées par <strong><strong>de</strong>s</strong> alky<strong>la</strong>mmoniums<br />

à différentes longueurs <strong>de</strong> chaînes alkyle.


(a)<br />

.<br />

(b)<br />

(c)<br />

Figure V.4 : Représentations schématiques <strong><strong>de</strong>s</strong> associations possibles<br />

entre <strong>la</strong> sépiolite <strong>et</strong> un cation alky<strong>la</strong>mmonium [6].<br />

V.3.1.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant<br />

Dans c<strong>et</strong>te partie, nous nous sommes intéressés à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’influence <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concentration <strong>de</strong> l’Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 16 TMABr) sur les propriétés <strong><strong>de</strong>s</strong> produits<br />

intercalés. Dans une série <strong>de</strong> réactions, différentes concentrations en surfactant sont utilisées<br />

(Tableau V.1).<br />

L’examen <strong><strong>de</strong>s</strong> spectres IR confirme <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> molécule du surfactant avec<br />

celle <strong>de</strong> l’argile (Figure V.5).<br />

Nous révélons toutes les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques du surfactant (2990 cm -1 <strong>et</strong> 2851 cm -1<br />

correspondant aux vibrations symétriques <strong>et</strong> asymétriques respectivement du groupement<br />

CH 2 <strong>et</strong> d’un pic <strong>de</strong> faible intensité à 1482 cm -1 correspondant au groupement CH 3 ) associées<br />

à celles <strong>de</strong>


<strong>la</strong> sépiolite sodée (3685 - 3546 - 1663 cm -1 ) [14, 15, 16]. La présence <strong>de</strong> ces ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

confirme le changement <strong><strong>de</strong>s</strong> propriétés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’argile.<br />

Toutes les matrices intercalées montrent une atténuation <strong>de</strong> l’intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

d’absorption re<strong>la</strong>tives au groupement OH, indiquant le remp<strong>la</strong>cement <strong><strong>de</strong>s</strong> molécules par celles<br />

du surfactant.<br />

Weves numbers (cm -1 )<br />

Figure V.5 : Spectres IR <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na intercalée par C 16 TMA +<br />

pour différentes concentrations.


V.3.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

Pour confirmer l’interca<strong>la</strong>tion <strong><strong>de</strong>s</strong> surfactants, nous utilisons <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X.<br />

V.3.2.1. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle<br />

L’analyse DRX (Figure V.6) montre que les matériaux obtenus après interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> Sep-Na avec le Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 12 TMA + ) <strong>et</strong><br />

l’Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium (C 16 TMA + ) donnent respectivement <strong><strong>de</strong>s</strong> distances<br />

inter<strong>la</strong>mel<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> 11.52 <strong>et</strong> 12.03 Å.<br />

L’espacement basal <strong><strong>de</strong>s</strong> produits résultants <strong>de</strong> l'interca<strong>la</strong>tion augmente avec <strong>la</strong><br />

longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne hydrocarbonée, les substituants à longues chaines ont tendance à être<br />

bien adsorbés sur les matrices [17]. La structure <strong><strong>de</strong>s</strong> matrices intercalées <strong>de</strong>meure<br />

pratiquement inchangée vue que l’interca<strong>la</strong>tion se fait par un remp<strong>la</strong>cement partiel <strong>de</strong> l’eau<br />

zéolitique / eau <strong>de</strong> coordination [18].<br />

L’incorporation du Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium (C 24 TMA + ), type dibranché <strong>de</strong><br />

surfactant dans <strong>la</strong> Sep-Na ne conduit cependant à aucune variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> périodicité (d 110 ) , A<br />

priori ce cation est intercalé dans les tunnels parallèlement aux pseudo-feuill<strong>et</strong>s silicates <strong>de</strong><br />

l’argile.<br />

Figure V.6: Diffractogrammes RX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na intercalée par <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

alky<strong>la</strong>mmoniums à différentes longueurs <strong>de</strong> chaînes.


V.3.2.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant<br />

Les diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> produits intercalés pour différentes quantités <strong>de</strong><br />

surfactant sont reportés sur <strong>la</strong> Figure V.7. On remarque que quelque soit <strong>la</strong> concentration<br />

étudiée, les diffractogrammes RX ne présentent pas <strong>de</strong> différences notables, par rapport au<br />

matériau <strong>de</strong> départ (Sep-Na), à l’exception <strong>de</strong> l’échantillon Sep-C 16 TMA + -90 qui montre une<br />

perte importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> cristallinité, seuls quelques pics <strong>de</strong> très faibles intensités sont<br />

observables. C<strong>et</strong>te amorphisation est attribuée à <strong>la</strong> forte adsorption du surfactant dont les<br />

molécules présentes entre les couches adjacentes causent <strong><strong>de</strong>s</strong> distorsions dans l’empilement.<br />

Nous observons également une diminution <strong>de</strong> l’intensité <strong><strong>de</strong>s</strong> raies, particulièrement <strong>la</strong><br />

réflexion (110). L’individualisation <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te raie se fait <strong>de</strong> plus en plus difficilement, ceci<br />

traduit l’existence d’écarts <strong>de</strong> plus en plus importants entre espaces inter<strong>la</strong>mel<strong>la</strong>ires.<br />

Figure V.7: Diffractogrammes RX <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-Na intercalée par C 16 TMA +<br />

pour différentes concentrations.


RX.<br />

Le Tableau V.2 regroupe les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> d 110 déterminées à partir <strong><strong>de</strong>s</strong> diffractogrammes<br />

Tableau V.2 : Valeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> d 110 pour les matrices intercalées par C 16 TMA + pour différentes<br />

concentrations.<br />

Concentration <strong>de</strong><br />

l’alky<strong>la</strong>mmonium (mmol.L -1 ) 0 10 30 60 70 90<br />

d 110 (Å) 12.18 12.11 12.03 12.00 11.68 11.48<br />

V.4. Synthèses <strong>de</strong> nanocomposites PANI – Sépiolites organomodifiées<br />

Afin <strong>de</strong> voir l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’organomodification sur les propriétés structurales <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites, trois paramètres ont été pris en considération lors <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> ces<br />

matériaux. Nous avons tenu compte : <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> l’argile organophile, <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concentration du surfactant <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle. Les conditions opératoires<br />

sont reportées sur le Tableau V.3.<br />

Tableau V.3 : Conditions opératoires prisent lors <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>boration <strong>de</strong> nanocomposites :<br />

PANI/Sep-organomodifiées par les différents alky<strong>la</strong>mmoniums utilisés.<br />

Echantillons<br />

Cations ammoniums<br />

utilisés<br />

Concentration<br />

du surfactant<br />

(mmol.L -1 )<br />

Taux <strong>de</strong><br />

charges<br />

(%)<br />

a / Eff<strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> charge<br />

Nanocomposite :<br />

PANI -Sep C 16 TMA +<br />

Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

90<br />

3<br />

5<br />

7<br />

10<br />

(C 16 TMA + )<br />

b / Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration en C 16 TMA +<br />

Nanocomposite :<br />

PANI -Sep-C 16 TMA +<br />

Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 16 TMA + )<br />

10<br />

30<br />

5<br />

60<br />

90


c/ Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle<br />

Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 16 TMA + )<br />

Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium<br />

Nanocomposite :<br />

(C 12 TMA + )<br />

PANI - Sep-C n TMA +<br />

Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium<br />

(C 24 TMA + )<br />

30 5<br />

Protocole opératoire<br />

Les nanocomposites que l'on nommera Nano : PANI - Sep-C n TMA + , avec n=12- 16-<br />

24 nombre <strong>de</strong> carbone <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle sont réalisés selon le même protocole décrit pour<br />

l’é<strong>la</strong>boration <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites : PANI/Sep-pure (Chapitre IV).<br />

Les sépiolites organophylisées (Tableau V.3) sont mises en suspension dans une<br />

solution aqueuse (HCl +aniline) pendant 24 heures sous agitation magnétique. Le mé<strong>la</strong>nge est<br />

ramené à une température comprise entre (0° <strong>et</strong> 5°C) dans un bain <strong>de</strong> g<strong>la</strong>ce, lorsque c<strong>et</strong>te<br />

température est atteinte le peroxodisulfate d’ammonium ((NH 4 ) 2 S 2 O 8 ) sont préa<strong>la</strong>blement<br />

dissous dans une solution aqueuse <strong>de</strong> (HCl, 1M) puis ajouté goute à goute a <strong>la</strong> suspension<br />

(argile-monomère). Les échantillons : PANI - Sep-C n TMA + sont récupérés par filtration après<br />

1h30 mn <strong>de</strong> réaction, <strong>la</strong>vés à HCl <strong>et</strong> enfin séchés à l’air.<br />

V.5. Caractérisations <strong>de</strong> nanocomposites PANI -Sépiolites organomodifiées<br />

Pour éluci<strong>de</strong>r l’eff<strong>et</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> différents paramètres étudiés <strong>et</strong> pour déterminer <strong>la</strong> structure<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites, nous avons utilisé <strong>la</strong> spectroscopie infrarouge, <strong>la</strong> diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons<br />

X <strong>et</strong> l’analyse calorimétrique différentielle DSC.<br />

V.5.1. Eff<strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> charge<br />

Dans un premier temps nous avons étudié l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge sur les<br />

propriétés structurales <strong>et</strong> électriques <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice polymérique (Tableau V.3).<br />

V.5.1.1. Caractérisation électrique<br />

Les mesures <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités électriques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-C 16 TMA + -<br />

90 en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction massique <strong>de</strong> l’argile (Tableau V.4) indiquent une diminution <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> conductivité quand le taux <strong>de</strong> charge augmente (le manque <strong>de</strong> connectivité, entre<br />

les chaînes <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI séparées par les particules argileuses limite le transport interchaînes).


On note aussi que <strong>la</strong> conductivité <strong>de</strong> ces matériaux est <strong>la</strong>rgement supérieure comparée<br />

à celle <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons chargés avec <strong>la</strong> sépiolite pure (Chapitre IV). C<strong>et</strong>te différence dans les<br />

valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités est le résultat d’un meilleur état <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> <strong>la</strong> Sep-C 16 TMA + -<br />

90. C<strong>et</strong>te hypothèse est confirmée par <strong>la</strong> diffractométrie RX.<br />

Tableau V.4: Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> conductivités électriques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-<br />

C 16 TMA + -90 à différentes taux <strong>de</strong> charges.<br />

Echantillons<br />

Sep-C 16 TMA + -90<br />

(% massique)<br />

Conductivité<br />

(S/cm)<br />

PANI-HCl 0 9,830<br />

Nanocomposite 3% : PANI - Sep-<br />

C 16 TMA + 3 8,365<br />

Nanocomposite 5% : PANI - Sep-<br />

5 6,321<br />

C 16 TMA +<br />

Nanocomposite 7% : PANI - Sep-<br />

C 16 TMA + 7 4,014<br />

Nanocomposite 10% : PANI- Sep-<br />

10 1,970<br />

C 16 TMA +<br />

V.5.1.2. Spectroscopie infrarouge<br />

Les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à différents taux <strong>de</strong> charges (Figure V.10), font<br />

apparaitre différentes ban<strong><strong>de</strong>s</strong> d’absorptions résultantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation du nanocomposite<br />

PANI/Sep-C 16 TMA + -90.


Weves numbers (cm -1 )<br />

Figure V.10 : Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-C 16 TMA + obtenus<br />

à différents taux <strong>de</strong> charge.<br />

V.5.1.3. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffraction RX pour les Nano : PANI -Sep-pure, PANI -Sep-<br />

C 16 TMA + -90 (Figure V.11) m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’organomodification <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge<br />

sur <strong>la</strong> structure du nanocomposite.<br />

Le diffractogramme du nanocomposite PANI/Sep-C 16 TMA + -90 montre l’absence <strong>de</strong><br />

pics <strong>de</strong> diffraction à l’exception <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux pics <strong>de</strong> très faible intensité vers 2θ ~ 15°-20°<br />

correspondant à <strong>la</strong> présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI contrairement au nanocomposite PANI/Sep-pure<br />

obtenu à partir <strong>de</strong> sépiolite pure qui présente plusieurs pics <strong>de</strong> diffraction dans <strong>la</strong> région 2θ<br />

=1°-26°. Ainsi le Nano : Sep-C 16 TMA + -90 montre un état <strong>de</strong> dispersion meilleur <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice .Ce profil <strong>de</strong> diffractogramme est caractéristique d’une morphologie<br />

exfoliée.


Pour confirmer c<strong>et</strong>te hypothèse, les résultats doivent être complétés par <strong>la</strong> microscopie<br />

électronique à transmission (MET). Des étu<strong><strong>de</strong>s</strong> antérieures faites au <strong>la</strong>boratoire sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> structure <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites polyaniline / montmorillonite-organomodifiée avec le même<br />

surfactant ont donné <strong><strong>de</strong>s</strong> systèmes intercalés [19].<br />

Figure V.11: Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites<br />

PANI / Sep-C 16 TMA + <strong>et</strong> PANI /sépiolite pure.<br />

Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> diffraction RX pour <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus à différents taux<br />

<strong>de</strong> charges (Figure V.12) montre qu’une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> fraction argileuse n’améliore pas<br />

l’état <strong>de</strong> dispersion. Pour les fortes teneurs, au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> (7% en Sep-C 16 TMA + ) on voit<br />

apparaitre d’autres pics <strong>de</strong> diffraction à 2θ = 12,3°-7,8°-5,3°-5,1° traduisant une<br />

agglomération <strong><strong>de</strong>s</strong> fibres. Ainsi, <strong>la</strong> morphologie <strong>de</strong> ces matériaux se rapproche plus <strong>de</strong> celle<br />

d'un composite conventionnel.


Figure V.12: Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus<br />

pour différent taux <strong>de</strong> charge.<br />

Le diffractogramme du nanocomposite chargé à 3% en Sep-C 16 TMA + -90 est présenté<br />

en Annexe II.<br />

V.5.1.4. Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

Avec <strong>la</strong> DSC nous avons pu interpréter le comportement thermique <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nanocomposites. Les résultats <strong>de</strong> <strong>la</strong> Figure V.13 m<strong>et</strong>tent en évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> charge<br />

sur <strong>la</strong> stabilité thermique <strong><strong>de</strong>s</strong> PANI/Sep-C 16 TMA + -90. Ce paramètre augmente avec le taux <strong>de</strong><br />

charge incorporé, <strong>la</strong> température <strong>de</strong> déprotonation passe <strong>de</strong> 258°C dans <strong>la</strong> PANI à 287 <strong>et</strong><br />

291°C dans les nano chargés respectivement à 3 <strong>et</strong> 5%. Le Nano chargé à 10% montre le<br />

même comportement thermique que le Nano à 5%. Les températures <strong>de</strong> décomposition <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

nano sont bien plus importantes que celles <strong>de</strong> <strong>la</strong> PANI, 378 <strong>et</strong> 433°C pour <strong><strong>de</strong>s</strong> taux <strong>de</strong> charges<br />

<strong>de</strong> 3 <strong>et</strong> 5%.


Figure V.13: Thermogrammes DSC <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenues<br />

pour différents taux <strong>de</strong> charge.<br />

V.5.1.5. Viscosimétrie<br />

Les valeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> viscosité intrinsèque pour les nanocomposites PANI/Sep-C 16 TMA + -<br />

90 à différents taux <strong>de</strong> charges sont reportées sur le Tableau V.5. Les résultats indiquent que<br />

<strong>la</strong> viscosité intrinsèque augmente avec le taux d’argile.<br />

Les valeurs sont <strong>la</strong>rgement supérieures en comparaison avec celles obtenues pour les<br />

nanocomposites PANI - Sépiolite-pure. C<strong>et</strong>te différence est due à <strong>la</strong> présence d’interactions<br />

non équivalentes dans les <strong>de</strong>ux nanocomposites.


Tableau V.5 : Valeurs <strong><strong>de</strong>s</strong> viscosités intrinsèques pour les nanocomposites obtenus pour<br />

différents taux <strong>de</strong> charges.<br />

Echantillons<br />

Taux <strong>de</strong> charge<br />

(%)<br />

Viscosité intrinsèque<br />

(dl/g)<br />

PANI-HCl<br />

0 1,23<br />

Nanocomposite 3% : PANI - Sep-C 16 TMA + 3 1.63<br />

Nanocomposite 5% : PANI - Sep-C 16 TMA + 5 2.01<br />

Nanocomposites 7% : PANI - Sep-C 16 TMA + 7 2.73<br />

+ 10 3.12<br />

Nanocomposites 10% : PANI/Sep-C 16 TMA<br />

V.5.2. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration du surfactant<br />

Dans ce qui suit, nous avons fait varier <strong>la</strong> concentration du surfactant<br />

(l’Héxadécyltriméthyl ammonium) lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> nanocomposites afin d’étudier<br />

l’influence <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière sur les propriétés structurales <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice polymérique<br />

(Tableau V.3).<br />

V.5.2.1. Spectroscopie infrarouge<br />

Les spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> Nano : PANI-Sep-C 16 TMA + obtenus pour <strong><strong>de</strong>s</strong> concentrations<br />

croissantes en surfactant (Figure V.14) montrent en plus <strong><strong>de</strong>s</strong> ban<strong><strong>de</strong>s</strong> caractéristiques à <strong>la</strong><br />

PANI celles re<strong>la</strong>tives à <strong>la</strong> sépiolite organophylisée. L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> concentration n’est pas<br />

perceptible dans les spectres.


Weves numbers (cm -1 )<br />

Figure V.14: Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus<br />

pour différentes concentrations en surfactant.<br />

V.5.2.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

L’allure <strong><strong>de</strong>s</strong> diffractogrammes perm<strong>et</strong> d’apprécier qualitativement l’état <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

dispersion <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice.<br />

La Figure V.15 représente les diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites PANI/Sep-<br />

C 16 TMA + chargé à 5% pour les différentes concentrations étudiées. Les résultats m<strong>et</strong>tent en<br />

évi<strong>de</strong>nce l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’excès du surfactant sur <strong>la</strong> structure du nanocomposite.


Nous remarquons une différence apparente dans l’allure <strong><strong>de</strong>s</strong> diffractogrammes RX, les<br />

pics <strong>de</strong>viennent <strong>de</strong> moins en moins prononcés révé<strong>la</strong>nt, une meilleure dispersion <strong>de</strong> <strong>la</strong> charge<br />

au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> matrice polymérique quand <strong>la</strong> concentration du surfactant augmente. Les<br />

interactions matrice-charge sont favorisées pour obtenir une exfoliation <strong>de</strong> l’argile.<br />

Figure V.15: Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus<br />

pour différentes concentrations en surfactant.<br />

V.5.2.3. Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

Des analyses DSC pour ces nanocomposites sont représentées sur <strong>la</strong> Figure V.16. Les<br />

thermogrammes montrent globalement <strong><strong>de</strong>s</strong> allures simi<strong>la</strong>ires pour toutes <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong><br />

concentrations utilisées, ils indiquent c<strong>la</strong>irement l’augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> température <strong>de</strong><br />

déprotonation quelque soit <strong>la</strong> concentration en surfactant, le matériau reste donc conducteur<br />

sur une plus <strong>la</strong>rge gamme <strong>de</strong> température. Les températures <strong>de</strong> décomposition sont simi<strong>la</strong>ires.


Figure V.16: Thermogrammes DSC <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus<br />

pour différentes concentrations en surfactant.<br />

V.5.3. Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle<br />

L’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce paramètre dans l’obtention <strong>de</strong> nanocomposite PANI / sépiolitesorganomodifiées<br />

est étudié en utilisant <strong>de</strong>ux autres surfactants <strong>de</strong> type monobroché <strong>et</strong><br />

dibranché dont les chaînes carbonées linéaires possè<strong>de</strong>nt respectivement 12 <strong>et</strong> 24 atomes <strong>de</strong><br />

carbones (Tableau V.3).<br />

V.5.3.1. Spectroscopie infrarouge<br />

Les spectres IR (Figure V.17) présentent les ban<strong><strong>de</strong>s</strong> re<strong>la</strong>tives aux <strong>de</strong>ux phases mises<br />

en présence dans le nano.


Weves numbers (cm -1 )<br />

Figure V.17: Spectres IR <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus pour différentes<br />

longueurs <strong>de</strong> chaînes alkyle.<br />

V.5.3.2. Diffractométrie <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

Quand <strong>la</strong> taille <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle augmente nous observons sur les diffractogrammes<br />

RX (Figure V.18) que <strong>la</strong> distance basale d 110 disparait progressivement. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière est<br />

complètement absente dans le nano : PANI -Sep-C 24 <strong>et</strong> C 16 qui aura donc une morphologie<br />

exfoliée alors que le nano PANI - Sep-C 12 montre une structure intercalée.


Figure V.18 : Diffractogrammes RX <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus pour<br />

différentes longueurs <strong>de</strong> chaînes alkyle.<br />

V.5.3.3 Analyse calorimétrique différentielle DSC<br />

Les résultats <strong>de</strong> l’analyse thermique indiquent (Figure V.19) <strong>la</strong> gran<strong>de</strong> stabilité <strong>de</strong> ces<br />

nanocomposites à mesure que <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne charbonnés augmentes. On peut voir<br />

ainsi que <strong>la</strong> déprotonation <strong><strong>de</strong>s</strong> chaînes du polymère dans le Nano : PANI -Sep-C 24 TMA + a<br />

lieu vers 280-290°C, dans les Nano : PANI/ Sep-C 16 <strong>et</strong> C 24 <strong>et</strong> <strong>la</strong> décomposition a lieu à 417 <strong>et</strong><br />

438°C. Le nanocomposite synthétisé avec <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> longueur <strong>de</strong> chaine présente <strong>la</strong><br />

meilleure stabilité thermique.


Figure V.19 : Courbes DSC <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites obtenus pour<br />

différentes longueurs <strong>de</strong> chaînes alkyle.<br />

V.6. CONCLUSION<br />

Dans ce chapitre nous avons dans un premier lieu entrepris l’interca<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sépiolite-Na par différents cations alky<strong>la</strong>mmoniums : l’Héxadécyltriméthy<strong>la</strong>mmonium, le<br />

Do<strong>de</strong>cyltriméthy<strong>la</strong>mmonium <strong>et</strong> Dido<strong>de</strong>cyldim<strong>et</strong>hy<strong>la</strong>mmonium. Les analyses par :<br />

spectroscopie IR <strong>et</strong> diffraction RX, montrent que <strong>la</strong> réaction d’interca<strong>la</strong>tion dépend <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concentration du surfactant <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>de</strong> <strong>la</strong> chaîne alkyle.<br />

Ces argiles sont utilisées dans le renforcement <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites à matrice<br />

polyaniline. Nous avons étudié d’une part, l’eff<strong>et</strong> du taux <strong>de</strong> charge, <strong>de</strong> <strong>la</strong> longueur <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

concentration <strong><strong>de</strong>s</strong> organomodifiants sur les propriétés structurales <strong>et</strong> électroniques.<br />

L’organomodification est indispensable pour l’obtention d’un système exfolié présentant une<br />

meilleure stabilité thermique <strong>et</strong> une bonne conductivité électrique comparé à <strong>la</strong> matrice<br />

vierge.


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[19] N.Ouis, Thèse <strong>de</strong> doctorats : USTO M.B, (2009).


I. Techniques utilisées pour l’analyse <strong><strong>de</strong>s</strong> échantillons<br />

I.1. Spectroscopie infrarouge<br />

C<strong>et</strong>te métho<strong>de</strong> d’analyse est basée sur les propriétés vibrationnelles <strong><strong>de</strong>s</strong> liaisons<br />

interatomiques. Les spectres IR renseignent sur <strong>la</strong> nature <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes fonctionnels présents<br />

dans les substances chimiques. Les échantillons sont préparés sous forme <strong>de</strong> pastille par<br />

dispersion dans le KBr.<br />

I.2. Diffraction <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

La diffraction RX, a été utilisée pour déterminer les distances interfoliaires <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

poudres <strong>de</strong> sépiolites <strong>et</strong> l'état <strong>de</strong> dispersion <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière dans les matériaux<br />

nanocomposites. La métho<strong>de</strong> consiste à envoyer un faisceau <strong>de</strong> rayons X <strong>de</strong> longueur d'on<strong>de</strong> λ<br />

diriger sur l'échantillon. Le signal diffracté est ensuite analysé.<br />

Pour chaque angle d'inci<strong>de</strong>nce du faisceau correspond une intensité du signal diffracté<br />

qui se manifeste par un pic <strong>de</strong> diffraction <strong>de</strong> rayon X. L’angle <strong>de</strong> diffraction (2θ) est<br />

déterminé par <strong>la</strong> distance entre les p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> diffraction (d), qui sont calculées à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

re<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> Braag : λ =2dsin θ.<br />

d = distance entre <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ns (À).<br />

θ = angle d'inci<strong>de</strong>nce <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X (°).<br />

λ = longueur d'on<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X inci<strong>de</strong>nts (Â).<br />

Les diffractogrammes ont était obtenue avec <strong>de</strong>ux types d’appareil :<br />

Les échantillons ont été analysés sur un diffractomètre à rayon X <strong>de</strong> type Phillips<br />

PW1830 <strong>et</strong> PW70 utilisant <strong><strong>de</strong>s</strong> anticatho<strong><strong>de</strong>s</strong> en cuivre (λ=1.54056 <strong>et</strong> λ=1.54178)<br />

respectivement.<br />

I.3. Analyse gravimétrique différentielle ATG<br />

C<strong>et</strong>te technique d'analyse perm<strong>et</strong> d'enregistrer <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> <strong>la</strong> masse d'un échantillon<br />

lorsqu'il est soumis à une variation linéaire <strong>de</strong> température. Le matériau à analyser est p<strong>la</strong>cé<br />

dans une nacelle en p<strong>la</strong>tine accrochée à une ba<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> précision qui est introduite dans un<br />

four pour soum<strong>et</strong>tre ce <strong>de</strong>rnier à un cycle <strong>de</strong> température al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> température ambiante<br />

jusqu'à un maximum <strong>de</strong> 1000°C, <strong>la</strong> variation <strong>de</strong> son poids est mesurée en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

température.


I.4. Analyse thermique différentielle ATD<br />

L’ATD est une technique perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> suivre les variations thermiques d’un<br />

échantillon en fonction <strong>de</strong> <strong>la</strong> température. Toute transformation cristalline ou départ <strong>de</strong><br />

molécules entraine une différence <strong>de</strong> température ΔT entre <strong>la</strong> référence <strong>et</strong> le produit à analysé,<br />

ce qui se traduit par l’apparition d’un pic. La transformation est exothermique si ΔT >0 <strong>et</strong><br />

endothermique si ΔT


I.9. Fluorescence <strong><strong>de</strong>s</strong> rayons X<br />

La sépiolite est analyse quantitativement par fluorescence X (détermination du<br />

rapport SiO 2 /MgO en utilisant un appareil <strong>de</strong> type PW1400 PHILLIPS.<br />

I.10. Analyse viscosimétrique<br />

Pour les mesures <strong>de</strong> viscosité intrinsèques <strong><strong>de</strong>s</strong> nanocomposites é<strong>la</strong>borés, 0.25 g <strong>de</strong><br />

d’échantillons dilués dans 25 ml <strong>de</strong> solvant (C=10g/ml). Le viscosimètre utilisé est <strong>de</strong> type<br />

Ostwald, à tubes capil<strong>la</strong>ires (φ = 1,42 mm) dans le DMSO, à 30 °C.<br />

I.11. Caractérisation électrique<br />

La conductivité électrique pour les nanocomposites é<strong>la</strong>borés a été mesure en utilisant <strong>la</strong><br />

métho<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> quatre pointes à température ambiante sur <strong><strong>de</strong>s</strong> pastilles <strong>de</strong> diamètre d=10 mm <strong>et</strong><br />

d’épaisseur e= 1mm).

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