gestion des ressources et amenagement du fleuve niger ... - Earthmind
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2. Etu<strong>des</strong> bio-écologiques.<br />
Après le départ <strong>du</strong> Professeur DAGET, elles n’ont repris qu’au début <strong>des</strong> années 1980 <strong>et</strong> se<br />
sont intensifiées à partir de 1986 avec la collaboration IER-ORSTOM dans le cadre de l’étude<br />
pluridisciplinaire sur la pêche dans le Delta central <strong>du</strong> Niger. Les principaux thèmes étudiés ont<br />
été :<br />
- l’évolution de la composition <strong>des</strong> peuplements de poissons. Beaucoup de changements sont<br />
intervenus depuis les années 70 ; actuellement on constate la raréfaction 2 <strong>et</strong> même la<br />
disparition ou l’absence dans les captures 3 de certaines espèces, suite aux influences<br />
climatiques <strong>et</strong> aux actions anthropiques (pêche surtout) ;<br />
- la repro<strong>du</strong>ction, la croissance, les migrations : les travaux ont conclu à une forte résilience <strong>et</strong><br />
une grande adaptabilité <strong>des</strong> espèces aux conditions difficiles (sécheresse, forte exploitation),<br />
par exemple diminution de la taille <strong>et</strong> l’âge de la repro<strong>du</strong>ction, démontrant ainsi que la<br />
ressource n’est pas menacée <strong>et</strong> qu’elle peut se régénérer lorsque les conditions s’améliorent ;<br />
- les étu<strong>des</strong> halieutiques ont analysé la filière pêche jusqu’à la capture : les cycles d’activités<br />
<strong>des</strong> pêcheurs, l’adaptabilité <strong>des</strong> pêcheurs aux différents changements (évolution <strong>des</strong> engins <strong>et</strong><br />
pratiques de pêche), la pro<strong>du</strong>ction halieutique dans le temps <strong>et</strong> dans l’espace. C<strong>et</strong>te dernière<br />
est principalement sous la dépendance de l’hydrologie <strong>du</strong> <strong>fleuve</strong>, ainsi d’environ 90 000 à 100<br />
000 tonnes par an en bonne année hydrologique, la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> delta central <strong>du</strong> Niger a<br />
chuté à 37 000 tonnes <strong>du</strong>rant1984-1985, année hydrologique plus sévère même que 1973. Les<br />
étu<strong>des</strong> ont aussi conclu à l’inégale répartition <strong>des</strong> captures selon les différentes critères :<br />
zones de pro<strong>du</strong>ction, type d’engins de pêche, catégories de pêcheurs, période de pêche…<br />
LES ACTEURS IMPLIQUES<br />
Ils se situent à plusieurs niveaux dont les plus importants concernent trois catégories :<br />
1. Les exploitants se répartissent en trois groupes :<br />
• Les agriculteurs-pêcheurs composés de Bambara, Markas, Rimaïbé <strong>et</strong>c. chez lesquels la<br />
pêche est une activité occasionnelle par rapport à l’agriculture. Un ménage pro<strong>du</strong>it<br />
environ 0,2 tonne par an entièrement auto-consommé.<br />
• Les pêcheurs professionnels sédentaires, constitués par le groupe Somonos (Marka,<br />
Bambara, Bobo, Sonraï …) <strong>et</strong> une frange de l’<strong>et</strong>hnie Bozo. La riziculture, ainsi que<br />
d’autres p<strong>et</strong>ites activités (p<strong>et</strong>it commerce, p<strong>et</strong>it élevage …), complètent l’activité de ces<br />
groupes <strong>et</strong> leurs revenus. Un ménage de pêcheur professionnel sédentaire pro<strong>du</strong>it 1,3<br />
tonne de poisson par an.<br />
2 Les espèces qui sont désormais rares dans les captures dans le delta sont notamment (entre parenthèses le nom<br />
bambara) : H<strong>et</strong>erotis niloticus (Fana), Disticho<strong>du</strong>s spp. (Galya), Bagrus docmak (Samou fin), Polypterus senegalus<br />
(Sàdjèguè), Malapterurus electricus (N'Tiguin), Clarotes laticeps (Boolo) ; Source : W<strong>et</strong>lands International : Atelier<br />
sur la Conservation de la Biodiversité <strong>des</strong> Poissons en Afrique de l'Ouest - Région de Mopti ( Mopti <strong>du</strong> 24 au 27<br />
Août 1999<br />
3 Les espèces qui ont disparu dans les captures <strong>du</strong> D.I.N. sont en particulier : Gymnarchus niloticus (poisson cheval,<br />
sôdjèguè ), Parachana obscura (Pindo = Sonogodjèguè = poisson qui dort), Arius gigas (Sima = le poisson qui<br />
grandit plus que le capitaine ), Citharidium ansorgii (Suroukou Tala) , Heps<strong>et</strong>us odoe (Wuluhanhan = plus vorace<br />
que le poisson chien), Alestes macrolepidotus (kolo) ; source : cf. note précédente ; cependant nombre de ces<br />
espèces se r<strong>et</strong>rouvent en grande fréquence ailleurs, notamment à Sélingué (Gymnarchus nil. , Alestes<br />
macrolepidotus), ou dans la Région de Koulikoro (Polypterus senegalus , Arius gigas....)