adoux - Les documents techniques sur l'eau
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MINISTERE DE L’AGRICULTURE<br />
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES<br />
présenté pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome<br />
Spécialisation :<br />
Gestion de l’Eau, des Milieux Cultivés et de l’Environnement (GEME)<br />
Caractérisation et diagnostic des annexes hydrauliques<br />
(<strong>adoux</strong>) en vue de leur réhabilitation et de leur protection.<br />
Cas d’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05).<br />
par<br />
Fabien CHIRI<br />
Année de soutenance : 2008<br />
Organismes d’accueil :<br />
- Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux<br />
Aquatiques des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05)<br />
- Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />
(SMIGIBA)<br />
2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 1 http://www.agro-montpellier.fr
MINISTERE DE L’AGRICULTURE<br />
MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES<br />
présenté pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome<br />
Spécialisation :<br />
Gestion de l’Eau, des Milieux Cultivés et de l’Environnement (GEME)<br />
Caractérisation et diagnostic des annexes hydrauliques<br />
(<strong>adoux</strong>) en vue de leur réhabilitation et de leur protection.<br />
Cas d’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05).<br />
par<br />
Fabien CHIRI<br />
Mémoire préparé sous la direction de :<br />
Stéphane Follain<br />
Organismes d’accueil : - FAAPPMA 05<br />
- SMIGIBA<br />
Présenté le : 17/10/2008<br />
devant le Jury :<br />
- Yannick POGNART, ONEMA 05<br />
- Cécile DAGES, INRA Montpellier<br />
Maître de Stage : David DOUCENDE<br />
(FAAPPMA 05)<br />
2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 1 http://www.agro-montpellier.fr
Abstract :<br />
On the Buëch catchment basin (France, 05), the main administrators of aquatic environment<br />
set up management programs (River contract, Natura on 2000 and PDPG) where they identified<br />
environments of major importance: the “<strong>adoux</strong>”. The Buëch accounts 28 <strong>adoux</strong>, which are<br />
approximately 20 km long in total.<br />
There is no precise and official definition of <strong>adoux</strong>, and physical and biological contexts of<br />
these elements can be extremely diverse. They are hydraulic appendices, situated outside the river<br />
and supplied by springs. The bets are very diverse in ecological, economic and societal terms. So,<br />
the management programs defined several actions to rehabilitate and protect these environments.<br />
The River contract actions are the first ones to be implemented, even before its signature, by the<br />
application of the present training period and the technical and financial support of the Fishing<br />
Federation.<br />
The method employed for this study has for ambition to be the most exhaustive possible in<br />
order to propose a precise and complete diagnosis, and effective and quickly applicable solutions<br />
for <strong>adoux</strong> rehabilitation and protection. Having only few experience feedback on this kind of<br />
studies (especially concerning <strong>adoux</strong>), it also aims to be a base in similar projects in the future. To<br />
en<strong>sur</strong>e its efficiency and legitimacy, the study was led with the cooperation of various experts and<br />
actors.<br />
The first step was to analyze and interpret the available data of the previous studies on the<br />
Buëch <strong>adoux</strong>, and to make researches about <strong>adoux</strong> in general. It allowed us to improve the <strong>adoux</strong><br />
characterization on a scientific point of view and to propose a definition. On the other hand, it<br />
enabled us to bring to light the functioning and the sensibility of these environments, in order to<br />
realize afterwards a precise diagnosis on each of them.<br />
The second diagnosis was based on the <strong>adoux</strong> functionality, to identify concretely the<br />
various problems and to propose operational and effective actions. This analysis enabled us to<br />
suggest an action plan for <strong>adoux</strong> which have to be rehabilitated, by management mea<strong>sur</strong>es or<br />
rehabilitation works. These last ones were detailed by the elaboration of CCTP, indispensable<br />
<strong>documents</strong> for the consultation of enterprises by the River Syndicate.<br />
However, the <strong>adoux</strong> rehabilitation, which is planned in the short term, would be completely<br />
useless if it is not completed by management mea<strong>sur</strong>es and long-term protection. So, a follow-up<br />
protocol was suggested, on one hand to estimate the efficiency of rehabilitation actions, and on the<br />
other hand to identify future possible dysfunctions. Finally, long-term statutory and land protective<br />
mea<strong>sur</strong>es have been proposed, in order to perpetuate these mayor importance environments.<br />
Keywords :<br />
Adoux, hydraulic appendices, rehabilitation, CCTP, statutory and land protective mea<strong>sur</strong>es,<br />
follow-up protocol.
Résumé :<br />
Sur le bassin versant du Buëch (Hautes-Alpes), le Syndicat de rivière et la Fédération de<br />
Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques sont les principaux gestionnaires des milieux<br />
aquatiques. Ils ont mis en place des programmes de gestion (Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />
PDPG) dans lesquels ils ont identifié des milieux d’importance majeure : les <strong>adoux</strong>. Le Buëch<br />
compte 28 <strong>adoux</strong> au total, représentant environ 20 km de linéaire.<br />
Il n’existe pas de définition précise et officielle des <strong>adoux</strong>, et les contextes physiques et<br />
biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Ce sont des annexes hydrauliques,<br />
situées en marge de la rivière et alimentées par des ré<strong>sur</strong>gences. <strong>Les</strong> enjeux y sont très divers en<br />
termes écologiques (réservoirs biologiques, zones de reproduction et de refuge, habitat d’espèces<br />
Natura 2000), économiques et sociétaux (alimentation en eau de <strong>sur</strong>face de qualité, production<br />
piscicole naturelle pour la pêche de loisir, intérêt patrimonial). Vu l’importance de ces enjeux, les<br />
programmes de gestion ont défini un certain nombre d’actions à mettre en œuvre pour réhabiliter et<br />
protéger ces milieux. <strong>Les</strong> premières à être mises en œuvre sont celles du Contrat de rivière, avant<br />
même sa signature, par l’application du présent stage de fin de cursus d’ingénieur et l’appui<br />
technique et financier de la Fédération de pêche.<br />
La démarche employée ici a pour ambition d’être la plus exhaustive possible afin de proposer<br />
un diagnostic précis et complet, ainsi que des solutions efficaces et applicables rapidement pour la<br />
réhabilitation et la protection des <strong>adoux</strong>. N’ayant que peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> ce genre<br />
d’études (<strong>sur</strong>tout concernant les <strong>adoux</strong>), elle a aussi pour but de servir de base par la suite dans des<br />
projets similaires. Afin d’en as<strong>sur</strong>er l’efficacité et la légitimité, l’étude a été menée en étroite<br />
concertation avec différents experts et acteurs.<br />
La première étape a été d’analyser et interpréter les données disponibles suite aux précédentes<br />
études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, et d’effectuer des recherches <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général. Cela nous a<br />
permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> d’un point de vue scientifique et d’en proposer une<br />
définition. D’autre part, nous avons pu ainsi mettre en évidence le fonctionnement et la sensibilité<br />
de ces milieux, afin de réaliser par la suite un diagnostic précis <strong>sur</strong> chacun d’entre eux.<br />
Le diagnostic suivant a été basé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, afin d’identifier concrètement<br />
les différents problèmes et proposer des actions opérationnelles et efficaces. Cette analyse a permis<br />
de proposer un programme d’actions <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> à réhabiliter, que ce soit par des me<strong>sur</strong>es de<br />
gestion ou des travaux de réhabilitation. Ces derniers ont donné lieu à l’élaboration de CCTP,<br />
<strong>documents</strong> indispensables à la consultation des entreprises pour le Syndicat de rivière.<br />
Cependant, la réhabilitation des <strong>adoux</strong>, qui est prévue à court terme, serait complètement<br />
inutile si elle n’était pas complétée par des me<strong>sur</strong>es de gestion et de protection à long terme. Un<br />
protocole de suivi a donc été proposé, afin d’une part d’évaluer l’efficacité des actions de<br />
réhabilitation, et d’autre part d’identifier d’éventuels futurs dysfonctionnements. Enfin, pour que<br />
ces milieux d’importance majeure soient pérennisés et sauvegardés, des me<strong>sur</strong>es de protection<br />
réglementaires et foncières à long terme ont-elles-aussi été proposées.<br />
Mots-clés :<br />
Adoux, annexes hydrauliques, réhabilitation, CCTP, protections foncière et réglementaire, suivi.
REMERCIEMENTS<br />
Ce stage ayant été pour moi une expérience très enrichissante, tant d’un point de vue<br />
professionnel que personnel, je tiens tout d’abord à remercier les personnes qui m’ont permis de le<br />
réaliser :<br />
- Bernard FANTI, Président de la Fédération de Pêche et de Protection des Milieux aquatiques des<br />
Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) ;<br />
- David DOUCENDE, chargé de mission à la FAAPPMA 05 ;<br />
- Eric BURLET, chargé de mission au Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et<br />
de ses Affluents (SMIGIBA).<br />
Je tiens ensuite à remercier toutes les personnes avec qui j’ai pu travailler au cours de ce stage,<br />
chacun ayant participé de près ou de loin à ma formation en partageant avec moi une partie de ses<br />
connaissances et ses compétences. Je remercie en particulier :<br />
- David DOUCENDE, encore une fois, avec qui ce fût un plaisir de travailler. Je le remercie pour<br />
tout le temps qu’il m’a consacré en tant que maître de stage et en tant que collègue, pour son aide<br />
et ses conseils dans la réalisation de cette étude et pour tout ce qu’il m’a appris <strong>sur</strong> la gestion et la<br />
protection des milieux aquatiques, ainsi que <strong>sur</strong> le métier d’ingénieur en général ;<br />
- Yannick POGNART, agent de l’ONEMA 05, qui m’a fait gagner énormément de temps en me<br />
faisant partager ses connaissances de terrain <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, et avec qui j’ai eu beaucoup<br />
de plaisir à travailler ;<br />
- Emilie BARTHE, chargée de mission Natura 2000 au SMIGIBA, pour tous les aspects de l’étude<br />
concernant Natura 2000 ;<br />
- Joëlle NOGUER, hydraulicienne au SMIGIBA, pour ses conseils pour la réalisation des CCTP ;<br />
- Yann SABAR, de la DDE 05, qui m’a fait gagner beaucoup de temps pour la réalisation du<br />
diagnostic foncier en me permettant d’accéder à la BD parcellaire® de l’IGN.<br />
Je remercie également toutes les personnes que je n’ai pas encore citées, mais qui par leur<br />
sympathie et leur accueil ont contribué au bon déroulement de ce stage, notamment :<br />
- les membres de la FAAPPMA 05 ;<br />
- les agents de l’ONEMA 05.<br />
Je tiens aussi à remercier ma famille, qui m’a soutenue tout au long de mes études, et ce quels<br />
que soient mes choix même s’ils étaient parfois risqués.<br />
Enfin et <strong>sur</strong>tout, je dédie ce mémoire qui marque la fin de mes études d’ingénieurs, à David<br />
MILOTCHEVITCH, qui était pour moi comme un frère et qui m’a toujours soutenu dans mon projet<br />
d’entrer en école d’ingénieur, mais à qui la vie n’a malheureusement pas permis de gagner son<br />
combat.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 1
TABLE DES MATIERES<br />
TABLE DES ILLUSTRATIONS.........................................................................................................................5<br />
TABLE DES TABLEAUX ...................................................................................................................................6<br />
TABLE DES ANNEXES ......................................................................................................................................7<br />
AVANT-PROPOS.................................................................................................................................................8<br />
INTRODUCTION ..................................................................................................................................9<br />
1 Contexte et objectifs de l’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch...............................................10<br />
1.1 Contexte général du bassin versant ........................................................................................10<br />
1.1.1 Localisation géographique..............................................................................................10<br />
1.1.2 Hydrographie du Buëch..................................................................................................11<br />
a ) Le Grand Buëch ..........................................................................................................................12<br />
b ) Le Petit Buëch.............................................................................................................................12<br />
c ) Le Buëch aval..............................................................................................................................12<br />
1.1.3 Géologie et hydrogéologie du Buëch .............................................................................12<br />
1.1.4 Hydrologie du Buëch......................................................................................................13<br />
1.1.5 Hydrodynamique du Buëch............................................................................................13<br />
1.1.6 Problématiques principales de la gestion du Buëch .......................................................14<br />
a ) La protection contre les inondations et l’érosion ........................................................................14<br />
b ) <strong>Les</strong> extractions de matériaux.......................................................................................................14<br />
c ) La production d’hydro-électricité ...............................................................................................14<br />
d ) L’utilisation de l’eau par l’agriculture ........................................................................................13<br />
e ) Le tourisme .................................................................................................................................13<br />
1.1.7 Problématiques liées aux <strong>adoux</strong> du Buëch .....................................................................13<br />
a ) Caractéristiques générales des <strong>adoux</strong>..........................................................................................13<br />
b ) Intérêt des <strong>adoux</strong> .........................................................................................................................17<br />
c ) Inventaire et localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch .............................................................18<br />
d ) Principales menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.............................................................19<br />
e ) Reconnaissance politique et réglementaire de ces milieux .........................................................20<br />
1.2 Structures et programmes de gestion de l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch ......................23<br />
1.2.1 Le Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />
(SMIGIBA) : une structure pour deux programmes.......................................................................23<br />
a ) Présentation de la structure .........................................................................................................23<br />
b ) Le contrat de rivière ....................................................................................................................23<br />
c ) Le programme Natura 2000 ........................................................................................................26<br />
1.2.2 La Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux<br />
Aquatiques des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) et le PDPG ..........................................................35<br />
a ) Présentation de structure .............................................................................................................35<br />
b ) Présentation du programme : ......................................................................................................38<br />
1.3 Précision du cadre et des objectifs de l’étude dans ce contexte .............................................41<br />
1.4 Méthodologie employée pour cette étude...............................................................................44<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 2
2 Diagnostic des <strong>adoux</strong> ....................................................................................................................45<br />
2.1 Objectifs et méthodologie.......................................................................................................45<br />
2.2 Etude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général...........................................................................46<br />
2.3 Synthèse des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch...................................48<br />
2.3.1 Synthèse bibliographique des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch 48<br />
2.3.2 Synthèse des données et caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong> ....................................49<br />
a ) Données disponibles <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch .............................................................................49<br />
b ) Synthèse et interprétation de ces données en vue d’un premier diagnostic ................................53<br />
c ) Synthèse de ce premier diagnostic..............................................................................................61<br />
2.3.3 Restriction de la zone d’étude pour la problématique de réhabilitation des <strong>adoux</strong>........63<br />
2.4 Classification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies de cours d’eau et d’annexes<br />
hydrauliques........................................................................................................................................64<br />
2.4.1 Classification à l’échelle du bassin versant ....................................................................65<br />
2.4.2 Classification à l’échelle du tronçon ..............................................................................67<br />
2.4.3 Classification à l’échelle de la station ............................................................................70<br />
2.5 Proposition d’une définition des <strong>adoux</strong>..................................................................................71<br />
2.6 Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch.................................................72<br />
2.6.1 Objectifs et méthodologie...............................................................................................72<br />
2.6.2 Synthèse générale du diagnostic de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>....................................73<br />
a ) Sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong>...............................................................................................73<br />
b ) Synthèse du diagnostic de terrain................................................................................................73<br />
c ) Bilan <strong>sur</strong> la fonctionnalité et la sensibilité des <strong>adoux</strong> .................................................................81<br />
2.6.3 Menaces des principaux facteurs naturels et des principales activités humaines <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> et les espèces associées ........................................................................................................81<br />
2.6.4 Estimation chiffrée du potentiel des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch du point de vue<br />
de la reproduction de la truite fario ................................................................................................84<br />
a ) Objectifs et méthodologie ...........................................................................................................84<br />
b ) Résultats pour l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch..............................................85<br />
2.6.5 Hiérarchisation des principaux enjeux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> et définition des priorités<br />
d’intervention..................................................................................................................................89<br />
a ) Intérêt piscicole potentiel............................................................................................................89<br />
b ) Intérêt Natura 2000 .....................................................................................................................89<br />
c ) Intérêt du point de vue du linéaire...............................................................................................91<br />
d ) Facilité de réalisation des actions de réhabilitation.....................................................................91<br />
e ) Synthèse des différents enjeux et définition des priorités d’intervention ...................................92<br />
2.7 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch .................................................................................94<br />
2.7.1 Préalable réglementaire pour les interventions <strong>sur</strong> des parcelles privées.......................94<br />
2.7.2 Nécessité d’un diagnostic foncier et préalables aux travaux de réhabilitation...............95<br />
2.7.3 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch .........................................................................96<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 3
3 Propositions de réhabilitation et de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.......................................98<br />
3.1 Objectifs et méthodologie.......................................................................................................98<br />
3.2 Propositions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Buëch................................................................99<br />
3.3 Rappel <strong>sur</strong> les préalables à la réalisation des travaux...........................................................113<br />
3.4 Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) pour les travaux de réhabilitation ..113<br />
3.4.1 SMIGIBA et marchés publics.......................................................................................113<br />
3.4.2 Organisation d’un CCTP ..............................................................................................114<br />
3.4.3 Partie technique des CCTP <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................114<br />
3.5 Possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................................115<br />
3.5.1 Objectifs et méthodologie.............................................................................................115<br />
3.5.2 Possibilités de protection applicables aux <strong>adoux</strong> du Buëch .........................................116<br />
a ) Protection issue d’engagements internationaux........................................................................116<br />
b ) Protection réglementaire à l’échelle nationale ..........................................................................117<br />
c ) Protection réglementaire à l’échelle régionale..........................................................................119<br />
d ) Protection réglementaire à l’échelle départementale ................................................................121<br />
e ) Protection réglementaire à l’échelle des collectivités ...............................................................123<br />
f ) Protection par la maîtrise foncière ............................................................................................124<br />
g ) Protection conventionnelle........................................................................................................128<br />
h ) Bilan <strong>sur</strong> les possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................130<br />
4 Protocoles de suivi <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch..............................................................................131<br />
4.1 Objectifs................................................................................................................................131<br />
4.2 Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> ................................................................................................132<br />
4.2.1 Suivi des paramètres physiques....................................................................................132<br />
a ) Profils de pente (profils en long)...............................................................................................132<br />
b ) Profils en travers .......................................................................................................................133<br />
c ) Comptage et localisation des points difficilement franchissables.............................................133<br />
d ) Me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral...................................................................................................133<br />
e ) Me<strong>sur</strong>es hydrologiques .............................................................................................................134<br />
f ) Me<strong>sur</strong>es piézométriques............................................................................................................135<br />
4.2.2 Suivi des paramètres physico-chimiques......................................................................136<br />
4.2.3 Suivi des paramètres biologiques .................................................................................136<br />
4.3 Suivi d’évaluation de l’efficacité des travaux de réhabilitation ...........................................138<br />
CONCLUSION ...................................................................................................................................139<br />
LISTE DES ABREVIATIONS..........................................................................................................140<br />
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................141<br />
ANNEXES ...........................................................................................................................................143<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 4
TABLE DES ILLUSTRATIONS<br />
Illustration 1 : Localisation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008). ..................................... 10<br />
Illustration 2 : Présentation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008). ..................................... 11<br />
Illustration 4 : Barrage EDF de St-Sauveur (vue de l’aval) ................................................................ 14<br />
Illustration 5 : L’<strong>adoux</strong> des Casses (commune de Chabestan) : une des sources (gauche) et début du<br />
linéaire (droite) ...................................................................................................................................... 14<br />
Illustration 6 : Adoux des Baumettes (commune d’Oze) .................................................................... 14<br />
Illustration 7 : Connexion de l’<strong>adoux</strong> de la Virginie avec le Petit Buëch (commune de La-Bâtie-<br />
Montsaléon)........................................................................................................................................... 14<br />
Illustration 8 : Bloc diagramme d’une rivière en tresses. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent au n°4 : « bras<br />
alimenté par la nappe ».......................................................................................................................... 16<br />
Illustration 9 : Coupe transversale de l’espace alluvial et localisation des <strong>adoux</strong>............................... 16<br />
Illustration 10 : Localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch................................................................ 18<br />
Illustration 11 : Typologie RMC pour les zones humides. Localisation approximative des milieux de<br />
type <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en long d’une rivière (type 5-6)....................................................................... 22<br />
Illustration 12 : Constitution du réseau Natura 2000........................................................................... 26<br />
Illustration 13 : Organisation de la pêche de loisirs en France et dans les Hautes-Alpes ................... 35<br />
Illustration 14 : Organisation de l’étude <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux identifiés par les<br />
différentes structures et programmes de gestion et de protection des milieux aquatiques.................... 41<br />
Illustration 15 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 50<br />
Illustration 16 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 51<br />
Illustration 17 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 52<br />
Illustration 18 : Interaction entre les différents compartiments du système et influence <strong>sur</strong> la biologie.<br />
............................................................................................................................................................... 64<br />
Illustration 19 : Identification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies fonctionnelles des<br />
eaux courantes et aux principaux styles morphologiques fluviaux. ...................................................... 66<br />
Illustration 20 : Typologie des annexes hydrauliques de type bras mort par le PIREN Rhône-Alpes<br />
(1982)..................................................................................................................................................... 68<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 5
TABLE DES TABLEAUX<br />
Tableau 1: Quelques valeurs caractéristiques de débit du Buëch. ....................................................... 13<br />
Tableau 2 : Méthodologie utilisée pour la définition des enjeux de conservation des espèces d’intérêt<br />
communautaire <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch................................................................................. 30<br />
Tableau 3 : Hiérarchisation des enjeux du site Natura 2000 du Buëch*.............................................. 33<br />
Tableau 4 : Objectifs et cadre de l’étude (principaux et secondaires). ................................................ 42<br />
Tableau 5 : Disponibilité des données <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch (détail en Annexe 15 pour<br />
le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval)....................................................... 53<br />
Tableau 6 : Synthèse des données physiques relevées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch dans le cadre des<br />
précédentes études du Contrat de rivière et de Natura 2000. ................................................................ 54<br />
Tableau 7 : Principaux intérêts des <strong>adoux</strong> pour la Truite fario par rapport aux paramètres me<strong>sur</strong>és<br />
dans les études précédentes. Comparaison entre les valeurs me<strong>sur</strong>ées et optimales............................. 62<br />
Tableau 8 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch. Identification des<br />
principaux problèmes. ........................................................................................................................... 74<br />
Tableau 9 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch. Identification des<br />
principaux problèmes. ........................................................................................................................... 76<br />
Tableau 10 : Origine, nature et conséquences des principaux dysfonctionnements identifiés <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch ......................................................................................................... 79<br />
Tableau 11 : Influence qualitative des principales activités humaines et de l’évolution des facteurs<br />
« pseudo-naturels » <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et les espèces associées (page suivante).......................... 81<br />
Tableau 12 : Estimation du nombre d’œufs produits pour 100 m² de SFR.......................................... 84<br />
Tableau 13 : Estimation du nombre de truites produites pour 100 m² de SFR. Evolution en fonction<br />
des taux de <strong>sur</strong>vie d’année en année...................................................................................................... 84<br />
Tableau 14 : Production annuelle en Truite fario par les <strong>adoux</strong> du Petit et Grand Buëch en situation<br />
potentielle .............................................................................................................................................. 85<br />
Tableau 15 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />
TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch ............................................. 86<br />
Tableau 16 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />
TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch (chiffres relatifs) ................. 86<br />
Tableau 17 : Hiérachisation des <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux Natura 2000. ..................................... 90<br />
Tableau 18 : Appartenance d’un <strong>adoux</strong> aux différentes classes de linéaire, selon sa position par<br />
rapport aux quartiles .............................................................................................................................. 91<br />
Tableau 19 : Hiérarchisation des priorités de mise en œuvre des actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong>.93<br />
Tableau 20 : Statut foncier global des <strong>adoux</strong> du Buëch....................................................................... 97<br />
Tableau 21 : Statut foncier moyen des <strong>adoux</strong> du Buëch ...................................................................... 97<br />
Tableau 22 : Programme d’actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch.................................. 99<br />
Tableau 23 : Programme d’actions pour la réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch...................... 105<br />
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TABLE DES ANNEXES<br />
ANNEXE 1 : Activités ou aménagements affectant directement la dynamique du Buëch. ............... 144<br />
ANNEXE 2 : Utilisation de la ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch. ........................................................... 145<br />
ANNEXE 3 : Contexte administratif du Contrat de Rivière du Buëch. ............................................. 146<br />
ANNEXE 4 : Organisation des objectifs du Contrat de rivière. ......................................................... 147<br />
ANNEXE 5 : Fiches-actions du Contrat de Rivière du Buëch concernant directement (B1.4, B1.5 et<br />
B1.6) ou indirectement (B1.1) les <strong>adoux</strong>............................................................................................. 148<br />
ANNEXE 6 : Espèces d’intérêt communautaire (IC) présentes dans le site Natura 2000 et leurs<br />
habitats................................................................................................................................................. 159<br />
ANNEXE 7 : Localisation des espèces d'intérêt communautaire dans les habitats naturels du site<br />
Natura 2000 « Buëch » et rôle de ces habitats dans leur cycle biologique.......................................... 160<br />
ANNEXE 8 : Objectifs du site Natura 2000....................................................................................... 155<br />
ANNEXE 9 : Fiches-actions provisoires du programme Natura 2000 concernant les <strong>adoux</strong>............ 157<br />
ANNEXE 10 : Localisation des AAPPMA du secteur Buëch-Dévoluy............................................. 162<br />
ANNEXE 11 : Présentation générale des contextes piscicoles des Hautes-Alpes. ............................ 163<br />
ANNEXE 12 : Contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy et leur état fonctionnel. ................. 164<br />
ANNEXE 13 : Diagnostic technique du PDPG <strong>sur</strong> les contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy<br />
qui concernent les <strong>adoux</strong>. .................................................................................................................... 165<br />
ANNEXE 14 : Convention entre le SMIGIBA et la FAAPPMA 05 pour l’étude approfondie et le suivi<br />
des <strong>adoux</strong>. ............................................................................................................................................ 172<br />
ANNEXE 15 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />
............................................................................................................................................................. 173<br />
ANNEXE 16 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />
............................................................................................................................................................. 203<br />
ANNEXE 17 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch Aval<br />
............................................................................................................................................................. 233<br />
ANNEXE 18 : Estimation de la production annuelle en truite fario <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en situation optimale.<br />
............................................................................................................................................................. 240<br />
ANNEXE 19 : Plan détaillé du CCTP réalisé par le Syndicat d’entretien de la Méouge pour la gestion<br />
des boisements rivulaires..................................................................................................................... 241<br />
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AVANT-PROPOS<br />
Depuis la loi <strong>sur</strong> l’eau de 1964, la protection des milieux aquatiques en France est devenue une<br />
préoccupation de plus en plus importante. <strong>Les</strong> réglementations française et européenne ont peu à peu<br />
évolué, renforçant ainsi les protections réglementaires et les efforts de gestion à mettre en œuvre pour<br />
préserver ces milieux : loi <strong>sur</strong> la protection de la nature de 1976, loi pêche de 1984, loi <strong>sur</strong> l’eau de<br />
1992, Directive européenne « Habitats, Faune et Flore » de 1992 (Natura 2000), Directive Cadre<br />
européenne <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) de 2000, et enfin plus récemment la Loi <strong>sur</strong> L’Eau et les Milieux<br />
Aquatiques (LEMA) de 2006. Ces textes sont repris par différents codes, tels que le code rural et le<br />
code de l’environnement, afin de les rendre plus lisibles et plus facilement applicables.<br />
Ils ont notamment proposé ou imposé la mise en place d’outils de planification et de<br />
coordination, permettant ainsi une gestion concertée des milieux aquatiques en application avec les<br />
réglementations française et européenne : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />
(SDAGE), Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), Contrat de Milieu (rivière, baie,<br />
lac, …), Programme Natura 2000 ou bien encore Plan Départemental pour la Protection des milieux<br />
aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG).<br />
D’autre part, certains milieux comme les zones humides et les annexes hydrauliques ont été<br />
identifiés comme très sensibles et particulièrement importants pour de nombreuses espèces et usages.<br />
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INTRODUCTION<br />
Sur le bassin versant du Buëch (Hautes-Alpes, cf Illustration 1 page suivante), seul le SAGE n’a<br />
pas encore été mis en place. <strong>Les</strong> autres outils tels que SDAGE, Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />
PDPG permettent de mieux gérer et protéger ce milieu. En particulier, chacun de ces programmes a<br />
identifié les annexes hydrauliques du Buëch, appelées « <strong>adoux</strong> », comme des milieux d’importance<br />
majeure.<br />
Il n’existe pas vraiment de définition précise et officielle des <strong>adoux</strong> et les contextes physiques et<br />
biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Ce sont des annexes hydrauliques,<br />
situées en marge de la rivière et alimentées par des ré<strong>sur</strong>gences. Ce sont de formidables réservoirs<br />
biologiques et des zones de reproduction et de refuge pour de très nombreuses espèces aquatiques 1 .<br />
L’enjeu écologique est donc de taille puisque ces zones sont indispensables à la sauvegarde de<br />
nombreuses espèces. D’autre part, les <strong>adoux</strong> du Buëch permettent en étiage un apport d’eau fraîche et<br />
de qualité dans une rivière qui souffre de plus en plus de la sécheresse. Ainsi, en plus de préserver la<br />
vie aquatique dans la rivière, ils permettent de sauvegarder l’ensemble des autres usages liés à l’eau<br />
(agriculture, eau potable, tourisme, pêche…) et d’atteindre une qualité d’eau compatible avec le « bon<br />
état » imposé par la DCE. Enfin, les <strong>adoux</strong> font en principe partie d’un système dynamique, <strong>sur</strong>tout<br />
lorsqu’ils sont associés à une rivière en tresse comme le Buëch. Ils ont donc tendance à disparaître et<br />
réapparaître naturellement au gré de la divagation de la rivière. Cependant, celle-ci devant faire face à<br />
de plus en plus de dysfonctionnements liés aux activités humaines, la dynamique est peu à peu rompue<br />
et la disparition des <strong>adoux</strong> peut être définitive.<br />
Vue l’importance de tous ces enjeux, tant d’un point de vue écologique, économique et social,<br />
préserver ces milieux si exceptionnels paraît évident. A ce sujet, les différents programmes de gestion<br />
et de protection des milieux aquatiques mis en place <strong>sur</strong> le Buëch (Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />
PDPG) ont convergé pour faire apparaître un certain nombre d’études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> objectifs<br />
généraux, qui sont l’objet de ce stage de fin de cursus d’ingénieur, sont d’apprendre à mieux connaître<br />
ces milieux, les rendre fonctionnels et les protéger à long terme.<br />
Pour ce faire, nous étudierons plus précisément les contextes du bassin versant et de la présente<br />
étude avant de réaliser un diagnostic plus précis de ces <strong>adoux</strong>. Cela nous permettra par la suite de<br />
prévoir des actions concrètes de réhabilitation et de faire des propositions de protection foncière et<br />
réglementaire à long terme. Enfin, un protocole de suivi sera proposé, afin d’une part d’évaluer<br />
l’efficacité des travaux qui seront réalisés, et d’autre part de <strong>sur</strong>veiller la qualité des <strong>adoux</strong> et parer au<br />
plus tôt à d’éventuels dysfonctionnements 2 .<br />
1 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
2 Ce genre de démarche globale a été préconisé dans le Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau par<br />
Biotec et Malavoi, ouvrage publié par l’agence de l’eau Seine-Normandie en 2007.<br />
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1 Contexte et objectifs de l’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch<br />
Cette première étape est importante dans le sens où elle nous permet de mieux appréhender la<br />
problématique globale de la gestion de l’eau <strong>sur</strong> le Buëch. Pour cela, nous devons tout d’abord étudier<br />
le contexte général du bassin versant (localisation, hydrographie, hydrologie,…), les principales<br />
problématiques liées à la rivière, ainsi que la réglementation et les programmes qui s’appliquent pour<br />
la gestion de l’eau dans le Buëch. Nous pourrons ainsi mieux comprendre la problématique liée aux<br />
<strong>adoux</strong>, remettre cette étude dans son contexte et en préciser les objectifs.<br />
1.1 Contexte général du bassin versant<br />
<strong>Les</strong> informations qui se trouvent dans cette partie sont principalement extraites des études<br />
menées par le SMIGIBA (Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses<br />
Affluents). L’objectif n’est pas d’être exhaustif mais de donner une vision d’ensemble de la gestion de<br />
l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant. Pour plus de détails, se référer aux mémoires du contrat de rivière et du site<br />
Natura 2000 du Buëch : SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-<br />
2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre » et SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519<br />
Buëch ».<br />
1.1.1 Localisation géographique<br />
La localisation du bassin versant du<br />
Buëch est présentée en Illustration 1 ci-contre.<br />
Cette vallée est située dans les Préalpes du Sud.<br />
Elle est délimitée au Nord par le massif du<br />
Vercors, le Trièves et le massif du Dévoluy, à<br />
l'Est par le bassin gapençais, à l'Ouest par la<br />
vallée de la Drôme et les Baronnies<br />
provençales, et au Sud par la vallée de la<br />
Durance. Elle recoupe les départements de la<br />
Drôme, des Hautes-Alpes et des Alpes de<br />
Haute-Provence.<br />
Elle est caractérisée par une transition<br />
Alpes-Provence, tant en termes climatique que<br />
culturel. C'est un territoire rural marqué par<br />
l'activité agricole : élevage ovin et arboriculture<br />
intensive pour l'essentiel, couplée à un tourisme<br />
vert en plein essor. L'activité industrielle reste<br />
marginale. C'est également un axe de transit<br />
Nord-Sud, entre Grenoble et Marseille, qui<br />
double la vallée du Rhône.<br />
Illustration 1 : Localisation du bassin versant du<br />
Buëch (SMIGIBA, 2008).<br />
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1.1.2 Hydrographie du Buëch<br />
Le bassin versant hydrographique du Buëch draine une superficie de 1 490 km², dont 228 km²<br />
pour la Méouge (cf Illustration 2 ci-dessous). Le cours d'eau, long de 120 km, est partagé en trois<br />
tronçons : le Petit Buëch, le Grand Buëch et le Buëch Aval. Il relève du Domaine Public Fluvial <strong>sur</strong><br />
80% de son linéaire.<br />
Illustration 2 : Présentation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008).<br />
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a ) Le Grand Buëch<br />
Le Grand Buëch, long de 40 km, draine la partie Nord-Ouest du bassin versant, <strong>sur</strong> une<br />
superficie de 323km². Il prend sa source à 2000 m d'altitude au pied de la tête de Lauzon, <strong>sur</strong> le<br />
contrefort occidental du massif du Dévoluy. Il traverse une succession de clues, au fond d'une vallée<br />
étroite et encaissée, où il reçoit la majeure partie de ses affluents. La vallée s'élargit nettement et le<br />
Grand Buëch parcourt les plaines d'Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch et d'Aspremont. Le Grand Buëch conflue avec<br />
le Petit Buëch en amont de la clue de Serres.<br />
b ) Le Petit Buëch<br />
Le Petit Buëch, long de 40 km, prend sa source <strong>sur</strong> les contreforts Sud du Dévoluy. Il draine<br />
un bassin versant de 400 km². <strong>Les</strong> affluents rive droite proviennent des versants Sud du massif du<br />
Dévoluy (dont la Béoux qui draine 64 km²). <strong>Les</strong> affluents rive gauche drainent les versants Nord de<br />
la montagne de Céüse et de la montagne d'Aujour. En amont de la Roche des Arnauds, le Petit<br />
Buëch s'écoule dans des gorges encaissées. Entre La Roche et Veynes, les cônes de déjection des<br />
affluents rive droite ont repoussé le lit du Petit Buëch <strong>sur</strong> le versant opposé. En aval de la confluence<br />
avec la Béoux, la vallée s'élargit jusqu’à la confluence avec le Grand Buëch.<br />
c ) Le Buëch aval<br />
Le Buëch Aval, d’environ 40 km lui aussi, naît de la réunion des eaux du Petit Buëch et du<br />
Grand Buëch. C’est un affluent rive droite de la Durance, avec laquelle il conflue à l'amont immédiat<br />
de Sisteron. Son cours débute dans les gorges étroites de la clue de Serres. Le débit et le transport<br />
solide sont tout de suite influencés par l’ouvrage hydro-électrique de St-Sauveur. La vallée s'élargit<br />
ensuite très rapidement et le Buëch peut alors atteindre plus de 400 m de large. L’affluent le plus<br />
important est la Méouge (228 km²), qui rejoint le Buëch aval <strong>sur</strong> le tronçon terminal.<br />
1.1.3 Géologie et hydrogéologie du Buëch<br />
Le massif du Dévoluy est une formation calcaire située dans la partie amont du bassin versant.<br />
C’est la zone de production principale des matériaux charriés par le Buëch. Sur le reste du bassin, la<br />
géologie est à dominante marneuse, représentée principalement par les terres noires (formation du<br />
Jurassique), qui sont imperméables et de nature très friable.<br />
<strong>Les</strong> différentes branches du Buëch présentent des nappes d'accompagnement qui circulent dans<br />
des alluvions d'épaisseur plus ou moins importante. Leur extension est limitée par la présence des<br />
marnes noires qui forment un substratum imperméable. La plaine alluviale du Buëch, entre Serres et<br />
Sisteron, présente une succession de bassins alluviaux séparés par des resserrements rocheux,<br />
formant ainsi une nappe discontinue. La ressource souterraine disponible <strong>sur</strong> le bassin versant du<br />
Buëch reste méconnue, mais la capacité de stockage semble relativement faible.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 12
1.1.4 Hydrologie du Buëch<br />
Le Buëch est une rivière torrentielle de piémont, avec un fort charriage alluvionnaire, qui est<br />
soumise à la fois aux influences alpines et méditerranéennes. Le caractère montagnard, bien marqué<br />
dans la partie Nord du bassin, s'affaiblit vers le Sud, alors que l'ambiance méditerranéenne prend le<br />
dessus. De part sa situation, le bassin versant du Buëch présente donc un fonctionnement<br />
hydrologique très contrasté selon les saisons : les crues sont soudaines et parfois violentes, les<br />
étiages très sévères.<br />
Selon les séries de données relevées à Serres (60 années) et à Veynes (13 années), le maximum<br />
principal est au printemps (mars-avril et mai) <strong>sur</strong> le Petit Buëch, en raison de la fonte des neiges<br />
rapide dans cette situation méridionale. Le second maximum est en automne ou au début de l’hiver.<br />
En été, du fait des conditions climatiques et de la faible capacité de stockage de la nappe<br />
d’accompagnement, des débits de quelques centaines de litres par seconde sont fréquemment<br />
enregistrés. Le mois d'août est généralement le plus sec, mais le creux des étiages peut être décalé en<br />
septembre et parfois se prolonger <strong>sur</strong> octobre. Il se traduit par des assecs fréquents <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />
et certains de ses affluents importants.<br />
Le régime hydrologique du Buëch peut donc être caractérisé de pluvio-nival, avec un type<br />
alpestre de janvier à juin et un type méditerranéen de juillet à décembre. Quelques ordres de<br />
grandeur des valeurs caractéristiques de débit du Buëch sont présentés dans le tableau suivant :<br />
Tableau 1: Quelques valeurs caractéristiques de débit du Buëch.<br />
Station de me<strong>sur</strong>e<br />
Débits caractéristiques (m3/s) Serres en aval de la confluence<br />
des 2 Buëch<br />
Sisteron à la confluence avec la<br />
Durance<br />
Débit d'étiage 1,3 1,7<br />
Module interannuel 17 23<br />
Crue décennale 410 770<br />
Crue centennale 910 1500<br />
1.1.5 Hydrodynamique du Buëch<br />
La quantité de matériaux charriés par le Buëch est très importante<br />
(~60 000 m 3 par an en moyenne 3 ), ce qui lui confère cette spécificité de<br />
rivière torrentielle à morphologie en tresses (cf Illustration 3 cicontre).<br />
Le haut du bassin versant est caractérisé par une succession de<br />
passages étroits (clues rocheuses) et de plaines très larges. Il est<br />
alimenté par des torrents très productifs en matériaux (Béoux, Drouzet,<br />
Baumugne, Chauranne). En aval de la clue de Serres, la vallée s'élargit<br />
considérablement. Le fond de la plaine, façonné par la divagation du<br />
Buëch, est aménagé <strong>sur</strong> plusieurs tronçons par une série de longs<br />
endiguements qui contraignent fortement la rivière.<br />
Illustration 3 : Morphologie en<br />
tresses du Petit Buëch (SMIGIBA).<br />
3 SOGREAH, 2007. Etude de curage pérenne des alluvions du Buëch à la confluence avec la Durance.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 13
1.1.6 Problématiques principales de la gestion du Buëch<br />
a ) La protection contre les inondations et l’érosion<br />
Il existe environ 35 km de digues <strong>sur</strong> le cours du Buëch et de ses affluents, soit un peu plus de<br />
25% du linéaire du Buëch (cf Annexe 1). Ces digues ont par endroits fortement réduit la largeur du<br />
cours d'eau et de certains affluents, altérant ainsi de façon durable la dynamique naturelle de la<br />
rivière. De plus, elles ont parfois déconnecté le lit du Buëch de certaines zones humides et annexes<br />
hydrauliques, milieux indispensables au bon fonctionnement écologique de la rivière.<br />
b ) <strong>Les</strong> extractions de matériaux<br />
La principale pression qui pèse <strong>sur</strong> le Buëch réside aujourd’hui dans l’extraction de matériaux<br />
du lit de la rivière (cf Annexe 1). On estime à 5,8 Mm3 le volume de matériaux extraits depuis les<br />
années 1950 <strong>sur</strong> l'ensemble du bassin versant du Buëch. Pour comparaison, le volume solide annuel<br />
charrié actuellement par le Buëch Aval au droit de Sisteron a été estimé à 60 000 m3/an.<br />
Cette activité amplifie les conséquences du reboisement des versants (diminution des apports<br />
en eau et en matériaux dans le Buëch) et de la diminution globale des précipitations. La dynamique<br />
fluviale est en effet peu à peu modifiée depuis un style en tresses vers un style à méandres mobiles<br />
ou fixes. Le fonctionnement dynamique du cours d'eau est donc perturbé, et cela se traduit <strong>sur</strong><br />
certains tronçons par l'enfoncement du lit et donc l’abaissement de la nappe alluviale. L’abaissement<br />
de la nappe ainsi provoqué est responsable de l’assèchement des zones humides qui bordent le<br />
Buëch, d’une déconnection progressive des annexes hydrauliques et plus généralement d’une<br />
banalisation des milieux. Ces perturbations, si elles restent limitées et localisées, ne remettent pas en<br />
cause la diversité des habitats du Buëch. Cependant, leur multiplication entraînerait une perte des<br />
habitats typiques de ces écosystèmes.<br />
c ) La production d’hydro-électricité<br />
L'aménagement hydroélectrique de Saint Sauveur, situé<br />
<strong>sur</strong> le Buëch aval, a été mis en service par EDF en 1992 (cf<br />
Annexe 2 et Illustration 4 ci-contre). La capacité de la retenue<br />
est de l'ordre du million de m3. Une partie des eaux du Buëch<br />
est alors turbinée et une autre partie dérivée vers des retenues à<br />
usage agricole ou touristique. <strong>Les</strong> conséquences pour le Buëch<br />
sont importantes : réduction des débits, réchauffement de l’eau<br />
(très largement supérieures à l’optimum thermique de la truite<br />
notamment), infranchissabilité piscicole, blocage des<br />
sédiments et altération de la dynamique de la rivière, …<br />
Illustration 4 : Barrage EDF de St-<br />
Sauveur (vue de l’aval)<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 14
d ) L’utilisation de l’eau par l’agriculture<br />
L'agriculture occupe une place prépondérante dans l'économie locale et dans l'occupation des<br />
sols, avec plus de 30 000 ha exploités, soit environ 25 % du bassin versant du Buëch (cf Annexe 2).<br />
L’impact de l’agriculture <strong>sur</strong> la ressource en eau (quantité et de qualité) apparaît donc évident.<br />
De part sa topographie et les modes d'irrigation, le bassin versant se partage schématiquement<br />
en deux secteurs à dominante marquée :<br />
− élevage ovins extensif avec de nombreuses prairies fourragères en irrigation gravitaire,<br />
majoritaires en amont de Serres ;<br />
− arboriculture intensive (production de pommes pour l'essentiel) irriguée par aspersion depuis<br />
le canal de dérivation EDF de Saint Sauveur, prépondérante en aval du barrage.<br />
e ) Le tourisme<br />
L'activité touristique, liée aux activités de plein air (vol à voile, parapente, planeur, VTT,<br />
randonnées pédestres et équestres, escalade, pêche de loisir, tourisme culturel, ...) et à l'accueil<br />
en séjours, est également bien implantée <strong>sur</strong> la vallée, que ce soit comme activité principale ou<br />
comme diversification de l'activité agricole. Cette activité exerce une faible pression <strong>sur</strong> les milieux<br />
aquatiques mais des conflits avec les autres usages peuvent exister (qualité et quantité d’eau).<br />
1.1.7 Problématiques liées aux <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
a ) Caractéristiques générales des <strong>adoux</strong><br />
Comme nous l’avons dit en introduction, il n’existe pas de définition officielle des <strong>adoux</strong>. Le<br />
terme « <strong>adoux</strong> » est employé essentiellement dans les Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence 4 ,<br />
mais on peut trouver des termes différents au sein même de ces départements.<br />
Ainsi, <strong>sur</strong> le bassin versant du Drac (05), ces milieux sont aussi appelés « eaux douces ». Dans<br />
la vallée de la Clarée (05), ils sont appelés « eaux douces » ou « bélières », et ont été anciennement<br />
recalibrés pour servir de drains à l’agriculture.<br />
La caractéristique première de ces milieux est que ce sont des annexes hydrauliques (ou<br />
annexes fluviales) qui s’écoulent en marge de la rivière, dans la ripisylve, et qui sont alimentées par<br />
des ré<strong>sur</strong>gences de la nappe alluviale ou de versant (cf illustrations 5, 6 et 8, 9 ci-après). Ce sont des<br />
annexes hydrauliques dans le sens où elles participent à l’écoulement du Buëch (connexion aval),<br />
mais ne sont en principe pas connectées par l’amont au cours d’eau (cf illustration 7).<br />
4 Inventaire non exhaustif des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre d’un stage de 6 mois au CETE<br />
Méditerranée. Données non publiées.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 13
<strong>Les</strong> photos suivantes illustrent la génèse et la morphologie des <strong>adoux</strong> :<br />
Illustration 5 : L’<strong>adoux</strong> des Casses (commune de Chabestan) : une des sources (gauche) et début du<br />
linéaire (droite)<br />
Illustration 6 : Adoux des Baumettes<br />
(commune d’Oze)<br />
Illustration 7 : Connexion de l’<strong>adoux</strong> de la<br />
Virginie avec le Petit Buëch (commune de La-<br />
Bâtie-Montsaléon)<br />
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<strong>Les</strong> deux schémas suivants montrent la localisation des <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en plan d’une rivière :<br />
Illustration 8 : Bloc diagramme d’une rivière en tresses 5 . <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent au n°4 : « bras<br />
alimenté par la nappe ».<br />
Illustration 9 : Coupe transversale de l’espace alluvial et localisation des <strong>adoux</strong> 6 .<br />
Or, il existe de nombreux types de cours d’eau et d’annexes hydrauliques en France, et leur<br />
typologie est assez complexe. En effet, les caractéristiques d’alimentation, de morphologie et de<br />
fonctionnalité peuvent être très variables 7 : « <strong>Les</strong> annexes fluviales constituent des milieux fragiles au<br />
fonctionnement complexe, entretenant avec les différents compartiments épigés et hypogés de<br />
l’hydrosystème (chenaux actifs, plaine alluviale, nappe d’accompagnement, affluents…) des relations<br />
multiples (flux hydriques, biologiques, flux de nutriments et de sédiments...) et variables dans le<br />
temps. ».<br />
5 Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels, 2008. Cahiers Techniques : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et galets ».<br />
6 CETE Méditerranée, 2008 : présentation par Josiane Séguier en janvier 2008 <strong>sur</strong> « La ressource en eau, les milieux<br />
aquatiques et les ouvrages d’art » et CETE Méditerranée, 2007 : présentation par J. Séguier à Genève en juin 2007 <strong>sur</strong> « La<br />
prise en compte des petites zones humides alluviales dans le cadre d’un aménagement routier ».<br />
7 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />
Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 16
D’autre part, la terminologie elle-même peut être très variable. Selon les auteurs, il peut exister<br />
des définitions différentes d’un même terme 8 et, selon les régions, des termes distincts pour une même<br />
annexe fluviale 9 .<br />
Par conséquent, il est difficile ici de classer les <strong>adoux</strong> par rapport à l’ensemble de la typologie<br />
des cours d’eau et des annexes hydrauliques. Nous essaierons d’y voir plus clair après avoir analysé<br />
plus précisément les données de terrain issues des études préalables au contrat de rivière (partie 2.3).<br />
b ) Intérêt des <strong>adoux</strong><br />
Ces milieux sont globalement caractérisés par une faible pente et des caractéristiques physicochimiques<br />
relativement constantes toute l’année (débit, température,…) 10 . Cela en fait pour de très<br />
nombreuses espèces (truites, espèces d’intérêt communautaire,…) des zones d’habitat, de reproduction<br />
et de refuge en cas d’aléas extrêmes dans le Buëch (crues, étiages sévères, extrema de température,…).<br />
Ce sont donc des réservoirs biologiques, qui sont indispensables à la sauvegarde de nombreuses<br />
espèces et au maintien de la biodiversité. Pour cela, la notion de « corridor biologique » entre le Buëch<br />
et ses annexes est essentielle car c’est cette connexion qui permet aux <strong>adoux</strong> de jouer pleinement leur<br />
rôle. Enfin, ces milieux abritent des espèces d’invertébrés aquatiques caractéristiques d’une excellente<br />
qualité d’eau, et de nouvelles espèces ont même été découvertes dans le cadre des études préliminaires<br />
au contrat de rivière.<br />
D’autre part, les <strong>adoux</strong> du Buëch permettent en étiage un apport d’eau fraîche et de qualité dans<br />
une rivière qui souffre de plus en plus de la sécheresse. Ainsi, en plus de préserver la vie aquatique<br />
dans la rivière, ils permettent de sauvegarder l’ensemble des autres usages liés à l’eau (agriculture, eau<br />
potable, tourisme, pêche…) et d’atteindre une qualité d’eau compatible avec le bon état écologique<br />
imposé par la Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) 11 .<br />
8 Pour donner un exemple dans la Loire, différents auteurs ou programmes comme le Plan Loire Grandeur Nature, le<br />
Programme National de Recherche <strong>sur</strong> les Zones Humides, ou bien encore le Système d’Information <strong>sur</strong> l’Evolution du Lit<br />
de la Loire, pour n’en citer que quelques-uns, ne définissent pas les « boires »de la même façon (Dupieux, 2004).<br />
9 <strong>Les</strong> bras morts en général sont appelés « boires, « gours » ou « reculs » <strong>sur</strong> la Loire, « lônes » ou « mortes » <strong>sur</strong> le Rhône,<br />
« noues » dans le Nord et l’Est de la France, « giessen » ou « brunnenwassen » <strong>sur</strong> le Rhin, « cornes » <strong>sur</strong> le Doubs,…<br />
(Dupieux, 2004).<br />
10 Données issues des études réalisées dans le cadre du « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 :<br />
Buëch vivant - Buëch à vivre ». (SMIGIBA, 2008).<br />
11 Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau 2000/60/DCE du 23 octobre 2000.<br />
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c ) Inventaire et localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
L’inventaire des <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin versant a été fait dans le cadre de diverses études préalables<br />
au contrat de rivière du Buëch. Leur localisation est présentée en Illustration 10 ci-dessous.<br />
Illustration 10 : Localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
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Une trentaine d’<strong>adoux</strong> a été recensée <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant. La majorité d’entre eux<br />
est située au Nord de Serres, plus particulièrement proche de la confluence entre le Petit Buëch et le<br />
Grand Buëch. C’est une zone marquée par une faible pente, alimentée en eau et matériaux par bon<br />
nombre d’affluents à l’amont, et la rencontre des deux Buëch en fait une zone de dépôt privilégiée. Le<br />
profil en tresse est donc bien marqué et cette dynamique, comme nous allons le voir dans le<br />
paragraphe ci-après, est très favorable à l’existence des <strong>adoux</strong>.<br />
d ) Principales menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Il est important de préciser que les <strong>adoux</strong>, dans un système aussi dynamique que le Buëch, ont<br />
tendance à long terme à disparaître par endroits et à apparaître à d’autres, au gré de la divagation de la<br />
rivière. Or, comme nous venons de le voir, le Buëch subit des pressions anthropiques de plus en plus<br />
importantes.<br />
Tout d’abord, l’ensemble des usages peuvent causer des dommages directs à court ou moyen<br />
terme <strong>sur</strong> la fonctionnalité des milieux annexes à la rivière : prélèvements, pollutions ou mauvaises<br />
pratiques agricoles, drainage et/ou rectification, prélèvements d’eau potable, aménagements réalisés<br />
par les privés aux abords ou <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, déconnection des <strong>adoux</strong> pour le passage des engins<br />
d’extraction, etc…<br />
D’autre part, ils peuvent avoir des conséquences plus ou moins indirectes à moyen ou long<br />
terme. En effet, les endiguements répétés, l’agriculture, les activités qui altèrent le transport solide de<br />
la rivière (extractions, hydroélectricité), aggravés par la diminution plus ou moins naturelle des apports<br />
en matériaux (reboisement des versants) et des précipitations dans le Buëch, bloquent peu à peu la<br />
dynamique fluviale et menacent les milieux annexes de la rivière 12 .<br />
Le Buëch ne peut alors plus jouer son rôle de catalyseur et d’entretien de la fonctionnalité<br />
naturelle des <strong>adoux</strong> et de la ripisylve. Ils risquent donc de se fermer et devenir complètement<br />
afonctionnels, voire se déconnecter de la rivière ou disparaître, auquel cas ils ne seront pas recréés à un<br />
autre endroit dans ce système figé. Nous assisterions alors peu à peu à une banalisation des habitats<br />
aquatiques et à une perte de milieux indispensables au cycle de vie de nombreuses espèces.<br />
Par conséquent, il est important de prendre en charge ces milieux, afin d’une part de les rendre<br />
fonctionnels en se substituant au rôle d’entretien de la rivière qui n’est plus as<strong>sur</strong>é, et d’autre part<br />
d’anticiper <strong>sur</strong> les problèmes futurs et de les protéger à long terme pour s’as<strong>sur</strong>er de leur pérennité.<br />
12 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />
Seine-Normandie.<br />
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e ) Reconnaissance politique et réglementaire de ces milieux<br />
Depuis 2000, la Directive Cadre <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) fixe des objectifs d’atteinte d’une bonne<br />
qualité chimique et biologique des eaux par masses d’eau d’ici 2015 13 . Elle impose aussi de ne pas<br />
détériorer l’existant (non-changement de classe d’état) et de veiller à une bonne continuité écologique<br />
(avec les milieux annexes notamment). En outre, la Circulaire DCE n°2005-12 14 a identifié la qualité<br />
physique des rivières, fortement détériorée par certains aménagements et usages comme nous l’avons<br />
vu plus haut, comme étant l’un des éléments-clé de l’atteinte du bon état écologique. Par ailleurs, dans<br />
certains cas, d’autres textes réglementaires européens peuvent s’appliquer directement à la gestion et la<br />
protection des milieux aquatiques, comme la « Directive Habitas Naturels, Faune et Flore » de 1992 15 .<br />
Celle-ci dresse une liste des milieux naturels et espèces d’intérêt communautaire et vise la création de<br />
Zones Spéciales de Conservation via les programmes Natura 2000.<br />
D’autre part, différents textes français fixent eux aussi des objectifs de gestion et de protection<br />
des milieux aquatiques. <strong>Les</strong> principaux pouvant concerner les <strong>adoux</strong> sont les suivants (liste non<br />
exhausitve) : Loi n°84-512 du 29 juin 1984 relative à la pêche en eau douce et à la gestion des<br />
ressources piscicoles, Arrêté ministériel du 21 juillet 1983 relative à la protection des Ecrevisses<br />
autochtones, Arrêté ministériel du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées<br />
<strong>sur</strong> l’ensemble du territoire (notamment la Truite fario), Loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 <strong>sur</strong> l’eau, Loi<br />
n° 95-101 du 2 février 1995 <strong>sur</strong> le renforcement de la protection de l’environnement, Loi n° 2005-157<br />
du 23 février 2005 <strong>sur</strong> le développement des territoires ruraux et bien sûr tout récemment Loi n°2006-<br />
1772 du 30 décembre 2006 <strong>sur</strong> l’eau et les milieux aquatiques. Cette dernière reprend les orientations<br />
prises dans le passé par les différentes lois et les renforce, notamment par la transcription en droit<br />
français des obligations imposées par la DCE.<br />
Enfin, l’ensemble des obligations réglementaires relatives aux milieux aquatiques est reprise par<br />
le code de l’environnement (essentiellement) et le code rural pour une meilleure lisibilité. Leur<br />
application se fait par l’intermédiaire des orientations prises par le Schéma Directeur d’Aménagement<br />
et de Gestion des Eaux (SDAGE).<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne sont pas mentionnés en tant que tels puisqu’il n’en existe pas de définition<br />
officielle, mais les termes de « zones humides », de « milieux annexes aux rivières » ou encore<br />
« annexes hydrauliques », auxquels peuvent correspondre les <strong>adoux</strong>, sont souvent identifiés comme<br />
étant des milieux remarquables qu’il faut à tout prix protéger.<br />
13 Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau 2000/60/DCE du 23 octobre 2000.<br />
14 Circulaire DCE n° 2005-12 14 du 28 juillet 2005 relative à la définition du « bon état ».<br />
15 Directive européenne 92/43/CEE modifiée par la Directive 97/62/CE et le Règlement (CE) n° 1882/2003.<br />
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En effet, selon le Plan National d’action pour les Zones Humides mis en place en 1995, ainsi que<br />
les études inter-agences menées <strong>sur</strong> le sujet 16 , 50 % d’entre elles ont disparu en 30 ans.<br />
Dans le cas du SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (1996-2009), la préservation des<br />
<strong>adoux</strong> s’inscrit dans les orientations fondamentales 5, 6 et 7 qui visent à « respecter le fonctionnement<br />
naturel des milieux », « restaurer ou préserver les milieux aquatiques remarquables » et « restaurer<br />
d’urgence les milieux particulièrement dégradés » 17 .<br />
En ce qui concerne les zones humides en général, « ces milieux constituent un patrimoine<br />
écologique irremplaçable » et « la connaissance et le maintien de leurs fonctions sont des objectifs<br />
prioritaires (…). La régression générale de ces milieux, lente mais permanente, et souvent irréversible,<br />
met en cause la pérennité du patrimoine écologique mais également de la gestion de <strong>l'eau</strong>.<br />
En conséquence, le SDAGE Rhône-Méditerranée-Corse, élaboré en concertation avec l'ensemble<br />
des acteurs et approuvé par les grandes collectivités du bassin, définit des objectifs ambitieux en<br />
matière de préservation et de gestion des zones humides ainsi que des dispositions pour atteindre ces<br />
objectifs » 18 .<br />
L’augmentation de la pression anthropique et l’absence de gestion de ces milieux ont été<br />
identifiées comme étant les raisons principales de leur mise en péril, d’où cette volonté de plus en plus<br />
grande de mettre en œuvre des programmes d’action concrets visant à les protéger et s’as<strong>sur</strong>er de leur<br />
fonctionnalité 19 .<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent à une catégorie de la typologie générale des zones humides réalisée par<br />
les Agences de l’eau sous le code ZH6 : « Annexes fluviales » 20 et sous les codes RMC 5-6 :<br />
« Bordures de cours d’eau et plaines alluviales » 21 (cf Illustration 11 ci-après).<br />
16 Etudes <strong>sur</strong> l’eau inter-agences n°89. « <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau ».<br />
17 SDAGE RMC vol.1 : « Orientations fondamentales, me<strong>sur</strong>es opérationnelles et modalités de mise en œuvre ».<br />
18 Note technique SDAGE RMC n°4. « Agir pour les zones humides en RMC. <strong>Les</strong> priorités du Bassin ».<br />
19 Olivier Cizel, 2006. Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC. Groupe d’Histoire des Zones<br />
Humides (GHZH) / Pôle relais lagunes méditerranéennes - Tour du Valat.<br />
20 Etudes <strong>sur</strong> l’eau inter-agences n°89. « <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau »<br />
21 Guide technique SDAGE RMC n°5. « Agir pour les zones humides en RMC. Fonctionnement des zones humides ».<br />
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Illustration 11 : Typologie RMC pour les zones humides 22 . Localisation approximative des milieux<br />
de type <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en long d’une rivière (type 5-6).<br />
L’ensemble des orientations et objectifs concernant ce genre de milieux devrait être repris et<br />
même complété dans le prochain SDAGE RMC (2009-2015) 23 . La préservation des <strong>adoux</strong> s’inscrit<br />
dans les orientations fondamentales 1, 2 et 6 : « privilégier la prévention et les interventions à la<br />
source », « concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux » et « préserver<br />
et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques ».<br />
L’une des me<strong>sur</strong>es à mettre en œuvre d’après le projet de programme de me<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> le bassin<br />
concerne d’ailleurs les <strong>adoux</strong> du Buëch en particulier. Elle vise directement <strong>sur</strong> le Buëch la<br />
« reconnexion des annexes hydrauliques et milieux humides du lit majeur et la restauration de leur<br />
espace fonctionnel ». 24<br />
L’adaptation et l’application locales des objectifs du SDAGE se fait ensuite par les gestionnaires<br />
des milieux aquatiques, le plus souvent via des programmes de gestion de type contrat de rivière,<br />
PDPG, et parfois Natura 2000. <strong>Les</strong> moyens d’action pour la préservation et la restauration des milieux<br />
aquatiques en vue d’atteindre le « bon état » et de protéger les espèces d’intérêt communautaire y sont<br />
ainsi précisés.<br />
22 Guide technique SDAGE RMC n°5. « Agir pour les zones humides en RMC. Fonctionnement des zones humides ».<br />
23 Projet de SDAGE RMC pour la période 2009-2015, adopté par le comité de bassin le 13 décembre 2007.<br />
24 Code 3C16 du projet de programme de me<strong>sur</strong>es du nouveau SDAGE RMC (2009-2015).<br />
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1.2 Structures et programmes de gestion de l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch<br />
Cette partie vise à présenter, <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch, les structures et les programmes de<br />
gestion et de protection des milieux aquatiques qui concernent les <strong>adoux</strong>. Nous citerons le SMIGIBA<br />
avec son contrat de rivière et son site Natura 2000 du Buëch, ainsi que la FAAPPMA 05 avec son<br />
PDPG. Enfin, cet état des lieux nous permettra de replacer la problématique de ce stage par rapport<br />
aux attentes des commanditaires que sont le SMIGIBA et la FAAPPMA 05.<br />
1.2.1 Le Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents (SMIGIBA) :<br />
une structure pour deux programmes 25<br />
a ) Présentation de la structure<br />
Face aux problématiques et enjeux énoncés plus haut <strong>sur</strong> la gestion de l’eau du bassin versant du<br />
Buëch, le SMIGIBA, Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents, a<br />
été créé afin d’élaborer le contrat de rivière. Syndicat mixte fermé créé en février 2003, il recouvre au<br />
total le territoire de 52 communes, soit la majeure partie du bassin versant (cf Annexe 3). <strong>Les</strong><br />
compétences du SMIGIBA ont peu à peu évolué : simple syndicat d’étude pour l’élaboration du<br />
contrat de rivière à sa création, il est aujourd’hui en charge de la mise en œuvre de ce contrat de rivière<br />
ainsi que du programme Natura 2000 mis en place <strong>sur</strong> le Buëch.<br />
Pour mener à bien ces missions, le syndicat emploie 3 personnes :<br />
- Eric Burlet, chargé de mission pour la préparation et la coordination du contrat de rivière ;<br />
- Joëlle Noguer, ingénieur hydraulique en charge de la gestion du transport solide, des risques et de<br />
l'entretien du cours d'eau ;<br />
- Emilie Barthe, chargée de mission pour la préparation des <strong>documents</strong> d'objectifs des sites Natura<br />
2000 «Buëch » et « Marais de Manteyer ».<br />
b ) Le contrat de rivière<br />
- Présentation du programme :<br />
Le Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » s’inscrit<br />
dans le cadre de la Loi <strong>sur</strong> l’Eau du 3 janvier 1992, de la loi <strong>sur</strong> l'Eau et les Milieux Aquatiques du 30<br />
décembre 2006, de la Directive Cadre Européenne <strong>sur</strong> l'Eau du 23 octobre 2000 et du SDAGE RMC<br />
adopté par le Comité de Bassin et approuvé par le Préfet coordinateur de bassin, le 20 décembre 1996.<br />
25 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre » et<br />
SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 23
Le contrat de rivière du Buëch couvre une superficie d’environ 1260 km² et s’étend <strong>sur</strong> le<br />
territoire de 52 communes (cf Annexe 3). C’est la concrétisation d’une démarche cohérente et<br />
concertée de restauration des milieux aquatiques, engagée depuis 1999. Il a été validé par la<br />
commission d'agrément des contrats de rivière et de baies en janvier 2008 pour une durée de 7 ans. Il<br />
constitue un engagement de l’ensemble des partenaires concernés à réaliser une programmation<br />
pluriannuelle d’actions suivant une démarche globale, basée <strong>sur</strong> des objectifs validés par tous. Cette<br />
démarche s’adresse aux financeurs, aux communes et aux structures privées (associations, entreprises,<br />
etc.) situées <strong>sur</strong> le bassin versant. <strong>Les</strong> partenaires du contrat de rivière sont les suivants :<br />
- les Maîtres d’Ouvrage des opérations :<br />
- la Chambre d’Agriculture des Hautes Alpes ;<br />
- la Fédération Départementale des Structures d'Irrigation et de Gestion des Eaux ;<br />
- la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (FAAPPMA 05) ;<br />
- le Conservatoire des Espaces et Écosystèmes de Provence (CEEP) ;<br />
- Électricité De France (EDF) ;<br />
- Total Petrochemicals ;<br />
- le SMIGIBA ;<br />
- les communes de La Roche des Arnauds, Veynes, Furmeyer, Lus-la-Croix-Haute, St-Julien-en-<br />
Beauchêne, La Faurie, Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch, Serres, Eyguians, Lagrand, Laragne, Chateauneuf de<br />
Chabre, Ribiers, Lazer, Le Saix, Orpierre, Trescléoux ;<br />
- le SIVU Chabestan – la Bâtie-Monsaléon.<br />
- l'État, représenté par le Ministère de l’Ecologie, de l'Aménagement et du Développement Durable<br />
(MEDAD) ;<br />
- la Région Provence Alpes Côte d’Azur ;<br />
- la Région Rhône-Alpes ;<br />
- le Département des Hautes-Alpes ;<br />
- le Département de la Drôme ;<br />
- l’Agence de l’Eau RMC.<br />
Par leur signature, l’ensemble des partenaires accepte le contenu du Contrat de Rivière du Buëch<br />
et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » et s’engage à en as<strong>sur</strong>er le bon déroulement tant<br />
par l’apport d’aides financières que par la réalisation des opérations inscrites. Le Contrat de Rivière du<br />
Buëch et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » regroupe les opérations programmées par<br />
chacune des structures compétentes <strong>sur</strong> le bassin versant. Chaque structure garde la maîtrise d’ouvrage<br />
ainsi que l’entière maîtrise technique et financière des actions pour lesquelles elle possède la<br />
compétence.<br />
Le SMIGIBA était au départ uniquement chargé de la réalisation d’études et de l’élaboration du<br />
contrat de rivière du Buëch. Depuis juin 2007, il est chargé de la mise en œuvre et du pilotage de ce<br />
dernier. Le contrat de rivière a pour objectifs l'entretien du lit et des berges des cours d'eau du bassin<br />
versant, la gestion du transport solide, la gestion de la ressource en eau, la gestion écologique et le<br />
suivi des milieux aquatiques. <strong>Les</strong> compétences en matière d'assainissement, d'eau potable et de<br />
protection contre les crues relèvent des communes.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 24
Pour cela, les actions du contrat de rivière ont été décidées selon différentes orientations<br />
stratégiques : sécurité, qualité, biodiversité, usages, valorisation, gestion et communication. Elles<br />
s’organisent suivant trois axes, le détail des objectifs étant présenté en annexe 4 :<br />
Volet A : Maintenir la qualité des eaux ;<br />
Volet B : Mettre en œuvre une gestion équilibrée du cours d'eau ;<br />
Volet C : Animer, communiquer et évaluer.<br />
- Enjeux identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et actions à mettre en œuvre :<br />
Dans la zone alluviale du Buëch, 39 habitats naturels ont été identifiés et décrits selon la<br />
typologie CORINE Biotope. Cette typologie décrit les habitats naturels qui sont caractérisés par une<br />
végétation particulière. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne font pas partie de cette classification puisqu’ils ne sont pas<br />
caractérisés par un type de végétation particulière. Cependant, ils sont considérés comme des habitats<br />
emblématiques du Buëch et font l’objet d’une attention particulière du fait de leur intérêt patrimonial.<br />
<strong>Les</strong> études réalisées par le Conservatoire des Espaces et des Ecosystèmes de Provence (CEEP)<br />
ont montré que « les <strong>adoux</strong> et la végétation de bord des eaux » pouvaient abriter 11 habitats naturels<br />
différents décrits par CORINE Biotope. D’autres campagnes de terrain ont été effectuées par la<br />
Maison Régionale de l’Eau (MRE) et l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques<br />
(ONEMA), et ont elles aussi permis une meilleure connaissance de ces milieux et l’identification de<br />
l’intérêt qu’ils représentent. Ces milieux naturels permettent en effet à de très nombreuses espèces<br />
sensibles de se réfugier, se reproduire et se développer : présence de frayères à truites, de l'écrevisse à<br />
pieds blancs, de libellules rares tels l'agrion de mercure, l'agrion bleuâtre ou le cordulegastre annelé.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> présentent aussi un grand intérêt d’un point de vue floristique. Nous y trouvons des espèces<br />
rares à l’échelle nationale, comme le Potamot coloré, la petite Massette, le Gaillet fausse garance ou<br />
encore la Gesse des marais.<br />
Selon les études menées dans le cadre du contrat de rivière, cette diversité des milieux et des<br />
espèces est directement liée au maintien de l’aspect fonctionnel de ces écosystèmes où les différents<br />
habitats entretiennent entre eux des relations dynamiques. Une mise en garde particulière est faite par<br />
rapport à la stabilité du profil en long du lit du Buëch et au respect de son espace de mobilité.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant reconnus comme des « sites spécifiques clés de la richesse écologique du<br />
Buëch », un véritable plan de gestion de ces milieux a été développé. Il s’inscrit en particulier dans<br />
l’orientation stratégique « biodiversité » du contrat de rivière :<br />
- Garantir le bon état écologique en développant une gestion patrimoniale des milieux et des espèces,<br />
basée <strong>sur</strong> la conservation de la dynamique fluviale et le partage équilibré de la ressource en eau ;<br />
- As<strong>sur</strong>er la stabilité du profil en long et de la nappe alluviale, du débit biologique, le maintien de la<br />
qualité des eaux et la protection des <strong>adoux</strong>.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 25
<strong>Les</strong> actions définies par le contrat de rivière pour la préservation des <strong>adoux</strong> s’inscrivent dans le<br />
volet B « Mettre en œuvre une gestion équilibrée du cours d'eau » et le sous-volet B1 « Restaurer les<br />
cours d'eau et développer une gestion écologique du milieu ». Elles s’organisent selon trois axes, dont<br />
le détail est présenté en Annexe 5 (descriptif, financements, échéanciers, …) :<br />
- Action B1.4 : « Etudes approfondies pour améliorer la connaissance de leur fonctionnement et mise<br />
en place d'un suivi physique et biologique. » Financements prévus de 65 000 € entre 2008 et 2014 ;<br />
- Action B1.5 : « Développement d'une gestion foncière et réglementaire pour garantir la pérennité de<br />
la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>. » Financements prévus de 20 000 € en 2008 ;<br />
- Action B1.6 : Travaux de restauration des fonctionnalités piscicoles de certains <strong>adoux</strong>. Financements<br />
prévus de 75 000 € entre 2009 et 2011.<br />
Selon les cas, certains travaux de réhabilitation pourront être engagés via d’autres actions<br />
comme le « Programme de réhabilitation de la végétation du lit et des berges du Buëch » (fiche-action<br />
B1.1), dont le financement prévisionnel s’élève à 1 554 000 €.<br />
c ) Le programme Natura 2000<br />
- Présentation du programme :<br />
Natura 2000 est basé <strong>sur</strong> deux directives européennes (cf illustration 12):<br />
- La Directive « Oiseaux » (1979), qui prévoit la création de Zones de Protection Spéciales (ZPS) afin<br />
d’as<strong>sur</strong>er la conservation d’espèces d’oiseaux jugées d’intérêt communautaire ;<br />
- La Directive « Habitats, Faune, Flore » (1992), qui prévoit la création les Zones Spéciales de<br />
Conservation (ZSC) destinées à permettre la conservation d’habitats naturels et d’espèces (autres<br />
que les oiseaux) jugés d’intérêt communautaire.<br />
Illustration 12 : Constitution du réseau Natura 2000.<br />
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<strong>Les</strong> directives « Habitats » et « Oiseaux » ont été transposées en droit français par l'ordonnance<br />
n° 2001-321 du 11 avril 2001, conformément à la loi d'habilitation n° 2001-1 du 3 janvier 2001 (cf.<br />
Figure 2). Cette ordonnance précise la portée juridique de l'intégration d'un site au réseau Natura 2000.<br />
L’objectif de la démarche Natura 2000 est de favoriser le maintien de la biodiversité en tenant<br />
compte des exigences économiques, sociales et culturelles locales. Pour cela, chaque site est doté d'un<br />
document d'objectifs (DOCOB), véritable plan de gestion du territoire. Le DOCOB est élaboré par un<br />
opérateur local, sous la responsabilité de l'Etat et en partenariat avec les acteurs locaux.<br />
Le bassin versant du Buëch est concerné par 8 sites Natura 2000. Ainsi 22 % du bassin versant<br />
est en site Natura 2000 (soit près de 33 000 ha). Parmi ces sites Natura 2000, trois concernent<br />
directement le milieu aquatique : le Buëch, le Marais de Manteyer et les Gorges de la Méouge.<br />
En février 2006, le site NATURA 2000 FR9301519 « BUËCH » a été proposé à l’Europe ainsi<br />
qu’aux communes et EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) concernés. Le<br />
SMIGIBA en a été désigné opérateur local en juin 2006 (en plus du site « Marais de Manteyer »). La<br />
phase d'élaboration du document d'objectifs (DOCOB) a commencé à partir de février 2007 pour une<br />
durée de deux ans, afin de réaliser le diagnostic du territoire et de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion.<br />
Le site Natura 2000 du Buëch s’étend <strong>sur</strong> près de 110 km de cours d'eau <strong>sur</strong> une largeur<br />
moyenne de 50 mètres, pour une superficie totale de 2423 ha. Le périmètre du site s'étend <strong>sur</strong> la<br />
largeur du lit du Buëch. Il comprend le lit de la rivière avec ses berges, parfois les parcelles situées<br />
dans le lit majeur, ainsi qu’une partie des <strong>adoux</strong> du Buëch. Il est situé <strong>sur</strong> les départements des Hautes-<br />
Alpes et des Alpes de Haute-Provence, <strong>sur</strong> respectivement 87% et 13% de sa <strong>sur</strong>face. Il concerne 31<br />
communes du bassin versant, depuis St-Julien-en-Beauchêne et la Roche des Arnauds jusqu'à la<br />
confluence avec la Durance, ainsi que le torrent de la Blême depuis l'Épine, jusqu'à sa confluence avec<br />
le Buëch à Serres.<br />
Le périmètre et le diagnostic du site Natura 2000 « Buëch » ont en partie été définis <strong>sur</strong> la base<br />
des inventaires scientifiques précédemment réalisés <strong>sur</strong> le Buëch :<br />
- l’inventaire des zones humides des Hautes-Alpes 26 réalisé dans le cadre du Plan national<br />
d'action pour les zones humides mis en place par le gouvernement français. Treize zones humides ou<br />
complexes de zones humides ont été identifiées <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant du Buëch ;<br />
- les inventaires ZNIEFF (Zone Naturel d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) I et II 27<br />
correspondent à un territoire caractérisé par un patrimoine naturel remarquable. Sur le bassin versant<br />
du Buëch, 10 ZNIEFF sont répertoriées parmi lesquelles 6 sont situées dans le périmètre du site Natura<br />
2000 ;<br />
26 ARNAUD C., VILLARET J.C., 1999. Inventaire des zones humides du département des Hautes-Alpes, CBNA de Gap-<br />
Charance. Rapport d’étude, DIREN PACA, 711p + annexes.<br />
27 Inventaires et protections réglementaires de l'environnement en PACA. « basecommunale.paca.ecologie.gouv.fr »<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 27
Le site Natura 2000 du Buëch est donc basé uniquement <strong>sur</strong> la directive « Habitats naturels,<br />
Faune, Flore » de 1992, définissant ainsi une Zone Spéciale de Conservation (ZSC).<br />
<strong>Les</strong> inventaires ont été complétés par les études réalisées dans le cadre de l’élaboration du<br />
contrat de rivière et du DOCOB Natura 2000. Il a été identifié qu’au-delà de la présence d’habitats<br />
naturels rares et patrimoniaux, la rivière Buëch constitue dans cette partie des Alpes du Sud une zone<br />
de présence majeure d’écosystèmes de ripisylves méditerranéennes (les <strong>adoux</strong> notamment). D’autre<br />
part, l'originalité et la diversité des conditions écologiques ont été identifiées comme permettant le<br />
développement de nombreux habitats et d’une flore très variée. Le maintien de ces derniers est<br />
directement lié à celui de la fonctionnalité des écosystèmes où les différents habitats entretiennent<br />
entre eux des relations dynamiques.<br />
Enfin, ces études ont permis d’établir un état des lieux complet du territoire, et il est nécessaire à<br />
présent de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion adaptées. <strong>Les</strong> objectifs sont similaires et/ou<br />
complémentaires à ceux du Contrat de Rivière « Buëch vivant – Buëch à vivre ». L'animation de ces<br />
deux programmes par une seule et même structure permet d'as<strong>sur</strong>er une meilleure coordination des<br />
deux démarches pour une meilleure gestion du milieu. Dans cette optique, des groupes de travail<br />
Natura 2000 ont été mis en place, parmi lesquels un groupe de travail « pêche » qui concerne<br />
directement les <strong>adoux</strong>.<br />
- Intérêt des <strong>adoux</strong> par rapport à Natura 2000 :<br />
<strong>Les</strong> informations qui suivent sont susceptibles d’être modifiées d’ici la fin de l’année 2008, le<br />
DOCOB étant toujours en cours de rédaction et les différents enjeux devant encore être validés en<br />
comité de pilotage.<br />
• <strong>Les</strong> habitats naturels :<br />
Un habitat naturel est un milieu naturel ou semi-naturel qui réunit les conditions physiques et<br />
biologiques nécessaires à l'existence d'une ou plusieurs espèces. La directive « Habitats naturels,<br />
Faune, Flore » dresse en son Annexe I la liste des habitats naturels d'intérêt communautaire. Elle les<br />
définit comme étant en danger de disparition dans leur aire de répartition actuelle, disposant d’une aire<br />
de répartition naturelle réduite, ou bien encore constituant des exemples remarquables de<br />
caractéristiques propres à l'une ou à plusieurs des sept régions biogéographiques. Elle définit aussi des<br />
habitats naturels prioritaires comme étant en danger de disparition et pour lesquels la Communauté<br />
porte une responsabilité particulière vis-à-vis de leur conservation, compte tenu de l'importance de la<br />
part de leur aire de répartition naturelle.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 28
<strong>Les</strong> habitats naturels sont décrits selon 2 typologies européennes de référence : CORINE<br />
BIOTOPES et EUR25. Ces typologies permettent de disposer de la même définition d'un habitat<br />
naturel à travers tous les pays de la Communauté Européenne (même si ce n'est pas toujours évident<br />
dans la réalité). Chaque habitat naturel d’intérêt communautaire est caractérisé par une espèce végétale<br />
particulière. <strong>Les</strong> inventaires réalisés dans le cadre du DOCOB Natura 2000 ont permis d'identifier et<br />
de localiser 16 habitats naturels d'intérêt communautaire, dont 2 habitats naturels prioritaires.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne sont pas pris en compte dans cette classification car ils ne sont pas caractérisés par<br />
une végétation particulière (base de ces typologies). En revanche, ils sont identifiés comme des<br />
milieux bien particuliers et ils peuvent abriter un ou plusieurs habitats d’intérêt communautaire ou<br />
patrimonial. S’y développent en effet ponctuellement des herbiers de plantes aquatiques en eaux libres<br />
comme le Potamot coloré (Potamogeton coloratus), des roselières <strong>sur</strong> les berges caractérisées<br />
principalement par le Phragmite (Phragmites australis), la Baldingère (Phalaris arundinacea) ou<br />
différentes espèces de massettes (Typha spp.), dont la rare Petite Massette (Typha minima).<br />
• <strong>Les</strong> espèces :<br />
Comme pour les habitats naturels, la directive « Habitats » de Natura 2000 dresse une liste<br />
d’espèces (végétales et animales) d’intérêt communautaire. Celles-ci sont définies comme étant, <strong>sur</strong> le<br />
territoire communautaire, en danger, vulnérables, rares ou endémiques et requièrent une attention<br />
particulière en raison de la spécificité de leur habitat et/ou des incidences potentielles de leur<br />
exploitation <strong>sur</strong> leur état de conservation. Elle définit aussi des espèces prioritaires, pour lesquelles la<br />
Communauté porte une responsabilité particulière vis-à-vis de leur conservation compte tenu de<br />
l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire communautaire.<br />
<strong>Les</strong> espèces d’intérêt communautaire figurent à l'Annexe II de la directive « Habitats » lorsqu'elles<br />
nécessitent la désignation en Zone Spéciale de Conservation.<br />
◊ <strong>Les</strong> espèces végétales :<br />
Aucune espèce végétale d'intérêt communautaire n'a été observée <strong>sur</strong> le site. D'une manière<br />
générale, peu d'espèces végétales inscrites aux Annexes II et IV de la Directive Habitats sont présentes<br />
en région PACA. En revanche, le site Natura 2000 renferme 27 espèces végétales patrimoniales. <strong>Les</strong><br />
espèces patrimoniales présentent un statut de protection (nationale ou régionale) ou bien sont inscrites<br />
aux Tomes 1 ou 2 du Livre Rouge National de la flore menacée de France. <strong>Les</strong> deux espèces les plus<br />
remarquables du site sont le Gaillet fausse garance (Galium rubioides), espèce rarissime en France, et<br />
la Langue de serpent des marais (Ophioglossum vulgatum), espèce en forte régression en France.<br />
Comme nous l’avons dit dans la partie 1.2.1.b), le Gaillet fausse garance et la Petite Massette (Typha<br />
minima) peuvent être retrouvés <strong>sur</strong> les abords des <strong>adoux</strong>.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 29
◊ <strong>Les</strong> espèces animales :<br />
<strong>Les</strong> inventaires ont permis d'identifier et de localiser 22 espèces animales d'intérêt<br />
communautaire dans le site Natura 2000. L’importance des enjeux de conservation de chaque espèce<br />
est définie en fonction de la valeur patrimoniale de l’espèce et du risque de disparition de ses Habitats<br />
(cf tableau 2).<br />
Tableau 2 : Méthodologie utilisée pour la définition des enjeux de conservation des espèces d’intérêt<br />
communautaire <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch.<br />
<strong>Les</strong> enjeux de conservation sont définis pour les habitats naturels et espèces qui nécessitent en<br />
priorité les efforts de conservation. Un enjeu de conservation résulte donc du croisement entre une «<br />
valeur patrimoniale » d’une part, et un « risque/menace » d’autre part. La valeur patrimoniale peut être<br />
définie selon une échelle globale (rareté et à originalité de l’habitat/espèce au niveau national) et une<br />
échelle locale (contribution de l’habitat/espèce à la richesse et l’originalité du site). Enfin, le risque (ou<br />
menace) peut lui aussi être défini au niveau global (importance des menaces pesant <strong>sur</strong> l’habitat/espèce<br />
à l’échelon national) et au niveau local (menaces effectives ou potentielles identifiées <strong>sur</strong> le site et<br />
pouvant compromettre la pérennité de l’habitat/espèce <strong>sur</strong> le site, à court ou moyen terme).<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch abritent 5 espèces d’intérêt communautaire. Des précisions <strong>sur</strong> les espèces<br />
et leurs habitats sont présentés en Annexe 6. Voici le détail des enjeux de conservation pour les<br />
espèces concernées par les <strong>adoux</strong>.<br />
<strong>Les</strong> insectes de zones humides :<br />
L’Agrion de mercure est présent près des eaux courantes (<strong>adoux</strong>, cours d'eau, etc). Sa dynamique<br />
est en lente régression <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch, avec un fort risque de disparition. Sa valeur<br />
patrimoniale est élevée et l’enjeu de conservation de cette espèce est donc défini comme fort <strong>sur</strong> le<br />
site. L’Azuré de la Sanguisorbe, inféodé aux prairies humides à Sanguisorbe, est le plus souvent hors<br />
site. Il ne se trouve pas <strong>sur</strong> les bords des <strong>adoux</strong> à proprement parler, mais il peut cependant être<br />
rencontré dans les zones humides que génèrent les <strong>adoux</strong> de par leur fonctionnement hydrologique.<br />
Cette espèce est en lente régression, avec un fort risque de disparition. Sa valeur patrimoniale est<br />
considérée comme très forte, d’où un très fort enjeu de conservation.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 30
L’Ecrevisse à Pieds blancs :<br />
Elle a été majoritairement observée dans les <strong>adoux</strong> (seule une observation a été réalisée dans le<br />
lit vif, à la Faurie dans le Grand Buëch). De plus, cette espèce n'est rencontrée que dans les <strong>adoux</strong><br />
situés en amont de la confluence Petit Buëch / Grand Buëch ; les <strong>adoux</strong> situés à l'aval de Serres<br />
semblent présenter une température de <strong>l'eau</strong> trop élevée vis-à-vis des exigences de l'espèce<br />
(température inférieure à 21°C). <strong>Les</strong> populations présentes dans le site Natura 2000 sont très localisées<br />
et relativement isolées (risque fort), avec toutefois une population stable actuellement. Cette espèce<br />
présente une valeur patrimoniale importante et donc très fort un enjeu de conservation.<br />
<strong>Les</strong> poissons :<br />
Le Chabot est une espèce sténotherme d'eau froide, bien représentée au delà de 800 m<br />
d'altitude. De par ses exigences thermiques, ce poisson est considéré comme indicateur de l'évolution<br />
de la température des eaux. Sur le Buëch, il est en lente régression et le risque est considéré comme<br />
fort. Sa valeur patrimoniale est considérée comme très forte, d’où un enjeu très fort de conservation<br />
<strong>sur</strong> le site. Le Blageon, quant à lui, est une espèce d’intérêt communautaire au niveau européen mais sa<br />
population <strong>sur</strong> le Buëch est élevée et stable. Le risque de disparition est donc faible et sa valeur<br />
patrimoniale moyenne, impliquant un faible enjeu de conservation.<br />
<strong>Les</strong> Mammifères :<br />
Le Castor d’Europe : une vingtaine d'individus ont été observés à travers le réseau de suivi<br />
réalisé par l'ONCFS et le CRAVE dans les Hautes-Alpes. Sur le Buëch, un à deux individus sont<br />
présents à Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch et des empreintes ont été observées à Veynes. Sa population est faible<br />
mais stable, il présente une forte valeur patrimoniale et un fort risque de disparition. L’enjeu local de<br />
conservation est donc considéré comme fort.<br />
Enfin, comme pour les espèces végétales, le site Natura 2000 du Buëch regroupe un certain<br />
nombre d’espèces animales patrimoniales (environ 70). La Truite Fario (Salmo trutta), la seule<br />
directement concernée par les <strong>adoux</strong>, peut être considérée comme une espèce patrimoniale de par son<br />
statut de protection national, même si ce n’est pas l’espèce qui est protégée mais ses zones de<br />
reproduction et ses œufs 28 .<br />
• <strong>Les</strong> habitats d’espèce :<br />
Un habitat d’espèce correspond au domaine vital d’une espèce (zone de reproduction,<br />
d’alimentation, de chasse…). Il peut comprendre plusieurs habitats naturels. Là encore, le site Natura<br />
2000 du Buëch regroupe des habitats d’espèces d’intérêt communautaires définis par la directive<br />
« Habitats, Faune, Flore » et des habitats d’espèces non communautaires. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> font partie de<br />
cette deuxième catégorie puisqu’ils ne sont pas compris dans la typologie européenne.<br />
28 Arrêté ministériel du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées <strong>sur</strong> l’ensemble du territoire<br />
(notamment la Truite fario).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 31
<strong>Les</strong> observations réalisées dans le cadre des études naturalistes ont permis de mettre en évidence<br />
les inter-dépendances entre habitats et espèces. Elles ont ainsi défini la fonction que remplissent les<br />
différents milieux du Buëch pour chaque espèce d’intérêt communautaire (cf Annexe 7). Voici la<br />
synthèse des fonctions des <strong>adoux</strong> vis-à-vis des espèces d’intérêt communautaire qu’ils hébergent :<br />
- L’agrion de Mercure : habitat principal ou important pour l'espèce toutes fonctions confondues ;<br />
- (L’azuré de la Sanguisorbe : habitat fréquenté) ;<br />
- L’Ecrevisse à Pieds blancs : habitat principal ou important pour l'espèce toutes fonctions<br />
confondues ;<br />
- Le Blageon : habitat secondaire toutes fonctions confondues ;<br />
- Le Chabot : habitat secondaire toutes fonctions confondues ;<br />
- Le Castor d’Europe : habitat principal ou important pour l'espèce pour les fonctions d’alimentation,<br />
de chasse, de stationnement, de refuge et d’hibernation.<br />
Vu l’importance de ces milieux par rapport à de nombreuses espèces, d’intérêt communautaire<br />
ou non, les <strong>adoux</strong> ont été définis par le DOCOB Natura 2000 du Buëch comme étant des habitats<br />
d’espèce (non communautaires) à très forte valeur patrimoniale. Aujourd’hui, une partie seulement des<br />
<strong>adoux</strong> du Buëch est comprise dans le site Natura 2000. Il a cependant été décidé en groupe de travail<br />
« Pêche » d’intégrer l’ensemble de ces <strong>adoux</strong> au site Natura 2000 du Buëch et de définir leur enjeu de<br />
conservation comme très fort. Cette proposition doit être validée en comité de pilotage d’ici la fin de<br />
l’année 2008.<br />
• <strong>Les</strong> corridors écologiques :<br />
<strong>Les</strong> corridors écologiques sont représentés par deux grands types de milieux :<br />
1) les milieux aquatiques : le Buëch et ses affluents constituent le réseau principal, les <strong>adoux</strong> et<br />
canaux le maillage secondaire ;<br />
2) les milieux forestiers : les ripisylves du Buëch et des affluents constituent le réseau principal,<br />
les lisières forestières et haies, le maillage secondaire.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc un maillon essentiel du fonctionnement global de la rivière, puisqu’ils font<br />
partie du maillage secondaire du corridor écologique du Buëch.<br />
- Menaces naturelles et anthropiques qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> :<br />
Natura 2000 a identifié un certain nombre de facteurs menaçants pour les <strong>adoux</strong>. Ces menaces<br />
peuvent être d’origine naturelle (diminution des précipitations, dynamique de la végétation) ou bien<br />
anthropique (extractions, agriculture, barrage, activités de loisir,…). Nous détaillerons plus<br />
précisément ces menaces dans la deuxième partie de cette étude (« 2. Diagnostic <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> »), le<br />
diagnostic Natura 2000 étant toujours en cours.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 32
- Positionnement des <strong>adoux</strong> dans la hiérarchisation des enjeux Natura 2000 :<br />
Le tableau suivant fait la synthèse des enjeux décrits dans les parties précédentes <strong>sur</strong> le site<br />
Natura 2000 du Buëch, concernant les espèces et les habitats (d’intérêt communautaire ou non).<br />
Enjeux<br />
Très Fort<br />
Enjeux Fort<br />
Enjeux<br />
Modéré<br />
Tableau 3 : Hiérarchisation des enjeux du site Natura 2000 du Buëch*.<br />
Apron du Rhône : Rivière<br />
Écrevisse à pieds blancs : Adoux<br />
Azuré de la Sanguisorbe : Prairies humides, (<strong>adoux</strong>)<br />
Chauves-souris : Milieux bâtis, Milieux souterrains, Corridors (Ripisylves, Cours d'eau)<br />
Adoux<br />
Chabot : Adoux et Rivière<br />
Pelouses et Prairies (milieux agro-pastoraux)<br />
Barbeau méridional : Rivière<br />
Agrion de mercure : Adoux, Canaux d'irrigation, Prairies humides<br />
Crapaud Sonneur à ventre jaune : Points d'eau peu profonds<br />
Castor d'Europe : Adoux, Ripisylves, Rivière<br />
Ripisylves<br />
Eaux courantes et bancs de galets (= Rivière)<br />
Habitat de Tourbière et Marais<br />
Toxostome : Rivière<br />
Laineuse du prunellier : Lisières<br />
Rosalie des Alpes : Hêtraies<br />
Blageon : Adoux, Rivière<br />
Enjeux<br />
Damier de la Succise - Écaille chinée : Lisières<br />
Faible<br />
Lucane cerf-volant – Grand Capricorne : Vieux chênes<br />
*<strong>Les</strong> enjeux concernant les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />
La hiérarchisation des enjeux <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch nous permettra de définir des<br />
priorités d’action en faveur de chaque espèce et chaque habitat. D’autre part, si un mode d’intervention<br />
est favorable à une espèce (ou habitat) et défavorable à une autre, cela nous permettra de savoir quelles<br />
actions mettre en œuvre afin de favoriser l’espèce qui a le plus fort enjeu de conservation. Comme<br />
signalé plus haut, ces informations sont susceptibles d’évoluer d’ici la fin de l’année 2008.<br />
En ce qui concerne les <strong>adoux</strong>, bien que ce ne soient pas des habitats d’intérêt communautaire,<br />
l’enjeux <strong>sur</strong> ces milieux a été défini comme très fort en raison de leur très fort intérêt patrimonial, leur<br />
participation intégrante à la constitution du corridor écologique du Buëch, leur rareté, leur<br />
vulnérabilité et leur statut d’habitat d’espèces d’intérêt communautaires.<br />
Ils abritent des espèces d’intérêt communautaire dont les enjeux sont définis comme très forts<br />
(Ecrevisse à pieds blancs, Chabot), forts (Agrion de mercure, Castor d’Europe) ou faibles (Blageon),<br />
leur permettant de réaliser tout ou partie de leur cycle biologique.<br />
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- Objectifs Natura 2000 :<br />
Face aux enjeux identifiés par Natura 2000 et aux menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les différents milieux,<br />
des objectifs de conservation et de gestion ont été définis selon quatre axes (cf Annexe 8) :<br />
- Préserver l’état de conservation des Habitats naturels et des espèces ;<br />
- Conserver la fonctionnalité des corridors biologiques ;<br />
- Suivis et études ;<br />
- Informer et sensibiliser.<br />
Une grande partie de ces objectifs vise directement ou indirectement la conservation des <strong>adoux</strong>.<br />
- Actions à mettre en œuvre pour la préservation des <strong>adoux</strong> :<br />
Pour répondre aux objectifs définis, un certain nombre d’actions sont prévues par le programme<br />
Natura 2000. Ces actions seront réalisées via trois types de contrats d’engagement :<br />
- les contrats Natura 2000, financés à 100 % par le programme ;<br />
- les conventions, dont les financements par le programme sont variables ;<br />
- les chartes, qui permettent aux signataires d’être exonérés de la taxe <strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />
Le programme a ainsi défini plusieurs actions finançables à 100 % par Natura 2000 (engagement<br />
de type contrat Natura 2000 29 ) concernant directement (action RIV 8) ou indirectement les<br />
<strong>adoux</strong> situés dans le périmètre (le détail est présenté en Annexe 9) :<br />
- Action RIV 8 (code Natura 2000 A32315P): « Restauration et aménagement des annexes<br />
hydrauliques (notamment les <strong>adoux</strong>). » ;<br />
- Action RIV 2 (code Natura 2000 A32311P) : « Restauration de ripisylve, de la végétation des berges<br />
et enlèvement raisonné des embâcles. » ;<br />
- Action RIV 3 (code Natura 2000 A32311R): « Entretien de ripisylve, de la végétation des berges et<br />
enlèvement raisonné des embâcles. » ;<br />
- Action RIV 10 (code Natura 2000 A32317P) : « Effacement ou aménagement des obstacles à la<br />
migration des poissons. ».<br />
Pour ces actions, sont concernés un particulier, une association ou une collectivité titulaire de<br />
droits réels <strong>sur</strong> une parcelle (ou un cours d’eau) située dans le site Natura 2000, présentant un milieu<br />
naturel ou une espèce remarquable. Afin de participer aux actions Natura 2000 en profitant des<br />
subventions ou exonérations accordées, le signataire doit réaliser des actions favorables au maintien ou<br />
à la restauration de milieux naturels ou espèces remarquables, selon un cahier des charges défini. Cet<br />
engagement est valable pour une durée de 5 ans.<br />
D’autre part, des chartes pourront être signées par les différents usagers (agriculteurs,<br />
associations de pêche,…) afin de mieux gérer et préserver ces milieux en instaurant de « bonnes<br />
pratiques », moyennant une exonération de la taxe <strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />
29 Annexe I de la circulaire DNP/SDEN n°2007-3 DGFAR/SDER/C2007-5068 du MEDAD, en date du 21 novembre 2007,<br />
présentant la liste des actions contractuelles de gestion des sites Natura 2000 éligibles à un financement.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 34
1.2.2 La Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques<br />
des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) et le PDPG<br />
a ) Présentation de structure<br />
- Organisation de la pêche de loisir en eaux douces en France :<br />
L’Illustration 13 ci-contre<br />
montre une présentation schématique<br />
de l’organisation des différentes<br />
structures gestionnaires de la pêche<br />
en France et dans les Hautes-Alpes :<br />
Fédération Nationale de la Pêche en<br />
France et de la protection du milieu<br />
aquatique (FNPF), Fédérations<br />
Départementales des Associations<br />
Agréées de Pêche et de Protection des<br />
Milieux Aquatiques (FDAAPPMA) et<br />
associations locales (AAPPMA).<br />
93 FDAAPPMA<br />
Regroupées en 7<br />
Unions régionales<br />
FDAAPPMA des<br />
Hautes-Alpes<br />
Source : FNPF<br />
FNPF<br />
Représentation de<br />
4100 AAPPMA<br />
Illustration 13 : Organisation de la<br />
pêche de loisirs en France et dans les<br />
Hautes-Alpes<br />
24 AAPPMA dans<br />
les Hautes-Alpes<br />
• La FNPF 30 :<br />
Créée en janvier 1947 sous forme d'une association loi 1901, l'Union Nationale pour la Pêche en<br />
France (UNPF) a été depuis le porte-parole de plus de deux millions de pêcheurs auprès des élus, des<br />
pouvoirs publics et des instances françaises et européennes. La LEMA du 30 décembre 2006 a créé la<br />
FNPF, dont la constitution officielle a eu lieu le 5 février 2007 au Ministère de l’Ecologie, du<br />
Développement et de l'Aménagement Durables (MEDAD). Elle remplace à présent l’UNPF et a des<br />
rôles et des compétences beaucoup plus élargis, notamment en ce qui concerne la protection des<br />
milieux aquatiques.<br />
La Fédération Nationale pour la Pêche en France coordonne les actions d’environ 4 100<br />
Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA), réunies au sein de<br />
93 Fédérations Départementales (FDAAPPMA), elles-mêmes regroupées en 7 Unions Régionales<br />
correspondant aux grands bassins hydrographiques.<br />
30 http://www.federationpeche.fr/ et http://www.federation-peche.com/.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 35
<strong>Les</strong> missions de la FNPF sont financées notamment par une "Cotisation Pêche Milieu<br />
Aquatique" (CPMA), acquittée par les pêcheurs lorsqu'ils achètent leur Carte de Pêche. La FNPF en<br />
as<strong>sur</strong>e la répartition :<br />
- 40% sont consacrées à l'aide à l'emploi dans les Fédérations départementales (chargés de mission<br />
technique, agents de développement,…) ;<br />
- 33% constituent les redevances versées aux Agences de l'Eau ;<br />
- 17% sont destinées aux actions des fédérations départementales (réhabilitation du milieu, études,<br />
promotion…) ;<br />
- 10% financent la gestion de la FNPF.<br />
• <strong>Les</strong> AAPPMA :<br />
<strong>Les</strong> droits de pêche (dits « baux » de pêche) <strong>sur</strong> les cours d’eau ou plans d’eau appartiennent<br />
soit au domaine public de l’Etat, soit au domaine privé de l’Etat (ex : ONF), soit au domaine privé<br />
(communes ou propriétaires riverains) 31 . <strong>Les</strong> AAPPMA doivent donc signer des conventions avec les<br />
propriétaires (publics ou privés) afin de récupérer leurs baux de pêche (généralement valables pour<br />
cinq ans). Chaque pêcheur doit ensuite cotiser auprès d’une AAPPMA (ou plus généralement du<br />
détenteur des baux de pêche) s’il veut accéder à la pêche <strong>sur</strong> son territoire et il devient ainsi membre<br />
de l’association. <strong>Les</strong> AAPPMA, comme la FNPF et les FDAAPPMA, prennent la forme d’association<br />
loi 1901 et sont donc à but non-lucratif. Elles doivent accomplir les tâches qui leur ont été confiées <strong>sur</strong><br />
leur territoire de par la possession des baux de pêche. L’association a pour objet 32 :<br />
- « de détenir et de gérer les droits de pêche (…) » <strong>sur</strong> son territoire ;<br />
- « de participer activement à la protection et à la <strong>sur</strong>veillance des milieux aquatiques et de leur<br />
patrimoine piscicole, notamment :<br />
par la lutte contre le braconnage 33 ;<br />
par la participation à la lutte contre toute altération de l’eau et des milieux aquatiques, la pollution<br />
des eaux et la destruction des zones essentielles à la vie du poisson (…) ;<br />
d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de gestion piscicole prévoyant les me<strong>sur</strong>es et<br />
interventions <strong>techniques</strong> de <strong>sur</strong>veillance, de protection, d’amélioration et d’exploitation équilibrée<br />
des ressources piscicoles de ses droits de pêche 34 (…). Ce plan doit être compatible avec le Plan<br />
Départemental de Protection des milieux aquatiques et de Gestion des ressources piscicoles (...) ;<br />
d’effectuer, sous réserve d’autorisations toutes les interventions de mise en valeur piscicole (…) ;<br />
de mener des actions d’information, de formation et d’éducation en matière de protection des<br />
milieux aquatiques, du patrimoine piscicole et d’éducation à l’environnement et à la biodiversité ».<br />
31 Articles 435-1 à 435-7 du code de l’environnement.<br />
32 Arrêté ministériel du 27 juin 2008 fixant le modèle des nouveaux statuts des AAPPMA suite à la LEMA de 2006.<br />
33 Notamment avec le concours des gardes particuliers bénévoles qui prennent peu à peu le relai des ex-agents du CSP en<br />
matière de police de la pêche.<br />
34 Obligation de tout détenteur des baux de pêche, comme le prévoit l’article 433-3 du code de l’environnement.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 36
• <strong>Les</strong> FDAAPPMA :<br />
Dans chaque département, les AAPPMA sont obligatoirement regroupées en une fédération<br />
(FDAAPPMA), qui leur apporte un appui scientifique et technique, et qui oriente et coordonne au<br />
niveau local l’ensemble des actions citées ci-dessus. Elles peuvent, en outre, être chargées de toute<br />
autre mission d’intérêt général en rapport avec leurs activités. <strong>Les</strong> 93 FDAAPPMA de France ont ainsi<br />
le caractère d’établissement d’utilité publique 35 .<br />
Elles doivent participer à l’élaboration du Schéma Départemental à Vocation Piscicole et<br />
Halieutique (SDVPH) 36 établi par l’administration. Ce SDVP est un diagnostic du territoire <strong>sur</strong> les<br />
milieux aquatiques qui n’a pas de valeur opérationnelle mais seulement une valeur informative. Cette<br />
obligation est cependant renforcée par les nouveaux statuts des FDAAPPMA qui doivent être<br />
approuvés et signés pour le 1 er janvier 2009. En effet, ceux-ci prévoient, en plus de la participation à la<br />
réalisation du SDVPH, l’obligation d’établir un Plan Départemental de Protection des milieux<br />
aquatiques et de Gestion des ressources piscicoles (PDPG) 37 . Ce plan a, en revanche, une valeur<br />
opérationnelle pour la protection des milieux aquatiques et la gestion des ressources piscicoles. <strong>Les</strong><br />
AAPPMA ont obligation de suivre les directives fixées dans ce plan départemental pour l’élaboration<br />
et la mise en œuvre de leur propre plan de gestion.<br />
Enfin, chaque FDAAPPMA est chargée de « donner un avis aux autorités compétentes <strong>sur</strong> tout<br />
aménagement ou me<strong>sur</strong>e susceptible de porter atteinte à la qualité des milieux aquatiques, à leurs<br />
peuplements piscicoles et à la pratique de la pêche, (…) et de proposer des me<strong>sur</strong>es compensatoires si<br />
nécessaire ». Elle doit en outre « effectuer, sous réserve des autorisations nécessaires, tous travaux et<br />
interventions de mise en valeur piscicole, tels des inventaires piscicoles, la constitution de réserves,<br />
l’aménagement des frayères, des opérations de repeuplement, (…) ».<br />
- Organisation de la FAAPPMA 05 :<br />
La FAAPPMA 05 regroupe les 24 AAPPMA des Hautes-Alpes. Elle est gérée par un conseil<br />
d’administration comprenant 15 membres représentant les AAPPMA. Celui-ci élit tous les cinq ans un<br />
président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire. <strong>Les</strong> nouvelles élections doivent avoir lieu<br />
d’ici le début de l’année 2009, avec l’adoption des nouveaux statuts découlant de la LEMA.<br />
La fédération travaille en étroite collaboration avec les divers services de l’état (DDA,<br />
ONEMA, …), les syndicats de rivière et les AAPPMA. <strong>Les</strong> financements de ses actions sont as<strong>sur</strong>és<br />
par les cotisations des pêcheurs (via les AAPPMA et la FNPF) et différents financeurs (agence de<br />
l’eau, conseil général, conseil régional, contrats de rivière, Natura 2000, …).<br />
35 Arrêté ministériel du 17 juillet 2008 fixant le modèle des nouveaux statuts des FDAAPPMA suite à la LEMA de 2006.<br />
36 Article 433-2 du code de l’environnement (modifié par la LEMA du 30 décembre 2006 art.98).<br />
37 Obligation imposée par les nouveaux statuts des FDAAPPMA (suite à la LEMA de 2006), devant être reprise<br />
prochainement par un décret.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 37
) Présentation du programme 38 :<br />
- La FAAPPMA 05 et le PDPG :<br />
La nécessité d’une gestion commune et concertée de la ressource, ainsi que le souci de ne pas<br />
porter atteinte au patrimoine naturel, sont désormais des priorités reconnues d’intérêt général. La<br />
sauvegarde écologique et la restauration des milieux impliquent une cohérence de gestion en<br />
partenariat avec l’ensemble des usagers de l’eau.<br />
Comme nous l’avons dit plus haut, la fédération a donc obligation de participer à l’élaboration<br />
d’un SDVPH et de réaliser elle-même un PDPG. Le SDVP des Hautes-Alpes, réalisé par<br />
l’administration en 1988, présente un premier diagnostic du territoire d’un point de vue piscicole. Ce<br />
document n’ayant pas été ré-actualisé, le PDPG réalisé en 2006 présente un diagnostic plus complet et<br />
plus récent, ainsi que des me<strong>sur</strong>es concrètes de protection des milieux aquatiques et de gestion des<br />
ressources piscicoles.<br />
Le PDPG est avant tout un outil d’analyse et de décision qui permet :<br />
- d’une part de guider et d’aider les gestionnaires directs dans la réalisation du premier volet de leur<br />
Plan de Gestion Piscicole, en matière de restauration durable des milieux ;<br />
- d’autre part de disposer d’un argumentaire technique et d’un instrument de référence, dans les<br />
relations que le monde de la pêche entretient avec les autres usagers de l’eau et l’Administration<br />
(établissement des SAGE et des contrats de rivière).<br />
Le PDPG aboutit à une description des actions devant être mises en œuvre à l’échelle du<br />
département pour une durée de 5 ans. C’est le Programme d’Actions Cohérentes, issu du diagnostic<br />
technique, validé par la FAAPPMA 05 et l’ensemble des AAPPMA départementales gestionnaires du<br />
milieu. Il synthétise au niveau départemental les actions à réaliser et le choix du mode de gestion par<br />
contexte piscicole.<br />
- Contextes piscicoles du Buëch et enjeux identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />
La carte présentée en annexe 10 montre la délimitation des secteurs des différentes AAPPMA<br />
du Buëch et du Dévoluy. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch concernent essentiellement les AAPPMA d’Aspres-Sur-<br />
Buëch et de Veynes, ainsi que celles de Gap et Laragne dans une moindre me<strong>sur</strong>e.<br />
Le tableau présenté en Annexe 11 synthétise l’ensemble des contextes piscicoles des Hautes-<br />
Alpes. Nous ne le détaillerons pas ici mais cela permet d’établir une comparaison entre les contextes<br />
de l’ensemble du département et ceux du Buëch. Ces derniers sont présentés plus précisément <strong>sur</strong> la<br />
carte en Annexe 12. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch sont répartis <strong>sur</strong> les contextes piscicoles suivants :<br />
38 FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources<br />
piscicoles (PDPG) de 2006 à 2011.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 38
- « Petit Buëch », correspondant au Petit Buëch et ses affluents jusqu’à la confluence avec le Grand<br />
Buëch : contexte salmonicole peu perturbé ;<br />
- « Buëch », correspondant au Grand Buëch et ses affluents jusqu’à la confluence avec le Petit Buëch :<br />
contexte salmonicole peu perturbé ;<br />
- « Buëch aval », correspondant au Buëch en aval de St-Sauveur ainsi qu’une partie de ses affluents<br />
jusqu’à la confluence avec la Durance : contexte intermédiaire (dominance des Cyprinidés d’eau vive)<br />
perturbé.<br />
- Le « Buëch intermédiaire », de la jonction entre les deux Buëch jusqu’au barrage de St-Sauveur, ne<br />
concerne quant à lui aucun <strong>adoux</strong>.<br />
Le diagnostic technique du PDPG réalisé <strong>sur</strong> les contextes concernant les <strong>adoux</strong> est présenté en<br />
Annexe 13. La première remarque que nous pouvons faire est que les contextes « Petit Buëch » et<br />
« Buëch » sont très semblables d’un point de vue piscicole, et qu’ils diffèrent sensiblement du contexte<br />
« Buëch aval ». La transition commence à se faire à partir du contexte « Buëch intermédiaire », où<br />
nous passons d’un domaine salmonicole à l’amont de la confluence entre les deux Buëch (1 ère<br />
catégorie piscicole), à un secteur dominé par les Cyprinidés à l’aval (2 ème catégorie sous St-Sauveur).<br />
L’intérêt piscicole d’un point de vue des Salmonidés est donc beaucoup plus important en amont de la<br />
confluence. <strong>Les</strong> populations de truite y sont relativement proches : entre 7 700 et 10 300 individus,<br />
avec environ 25 % de déficit par rapport à la population potentielle de chaque contexte.<br />
Ensuite, nous passons d’un contexte piscicole peu perturbé en amont de St-Sauveur à perturbé en<br />
aval (passage de 25 % à 40 % de déficit par rapport à la population potentielle de l’espèce repère).<br />
L’impact du barrage EDF <strong>sur</strong> les populations piscicoles est ici bien identifié : infranchissablité,<br />
réchauffement des eaux, diminution du débit, déconnexion des milieux annexes,…<br />
Ainsi, la gestion patrimoniale différée des populations piscicoles est préconisée en amont de St-<br />
Sauveur, estimant qu’il est difficile de retrouver un milieu non perturbé d’ici 5 ans (court terme), mais<br />
qu’il est nécessaire entre temps de mettre en place des actions visant à conserver et/ou restaurer le<br />
patrimoine piscicole naturel du Petit et du Grand Buëch.<br />
En aval en revanche, le milieu est tellement dégradé qu’il est préconisé d’y réaliser une gestion<br />
halieutique. <strong>Les</strong> conditions n’y sont pas du tout favorables pour les populations de Truite fario, et afin<br />
de conserver une activité pêche dans ce secteur, il est nécessaire à moyen terme de continuer à<br />
effectuer des ré-empoissonnements au stade <strong>sur</strong>densitaire (taille supérieure à la taille minimale de<br />
capture). Ces déversements devront cependant être contrôlés afin d’être compatible avec la<br />
préservation des espèces à vocation patrimoniale.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 39
Suite à ce diagnostic, le PDPG propose un certain nombre d’actions visant l’amélioration de la<br />
qualité des milieux aquatiques, en cohérence avec les orientations de gestion piscicole citées ci-dessus<br />
(cf Annexe 13), l’objectif étant d’atteindre à terme un état « non perturbé ». Concernant les <strong>adoux</strong> en<br />
particulier, les enjeux piscicoles n’ont été identifiés qu’à l’amont du barrage EDF de St-Sauveur<br />
(contextes « Petit Buëch » et « Buëch »). En effet, l’enjeu piscicole <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> concerne<br />
essentiellement la Truite fario et ses espèces associées, celles-ci n’étant dominantes que <strong>sur</strong> la partie<br />
amont. D’autre part, le barrage EDF a un impact trop important pour espérer une réhabilitation à court<br />
terme des <strong>adoux</strong> situés en aval.<br />
Au-dessus de St-Sauveur, un certain nombre d’actions doivent donc être mises en œuvre en 1 ère<br />
urgence concernant les <strong>adoux</strong> (cf Annexe 13) :<br />
- Inventaires des <strong>adoux</strong> en vue :<br />
• de la restauration et/ou réhabilitation des <strong>adoux</strong> non fonctionnels ;<br />
• de rétablir ou as<strong>sur</strong>er la libre circulation des espèces piscicoles vers les <strong>adoux</strong>, zones de fraie et<br />
de refuge.<br />
- Acquisitions foncière de secteurs à fort potentiel biologique et écologique :<br />
• acquisition et gestion des zones d’<strong>adoux</strong> ;<br />
• acquisition et gestion des zones de ripisylve.<br />
- Protection des <strong>adoux</strong> :<br />
• limiter ou interdire les prélèvements d’eau dans les <strong>adoux</strong> de manière à garantir un écoulement<br />
permanent aux étiages ;<br />
• contrôle strict des prélèvements et des rejets polluants ;<br />
• contrôle strict des interventions dans le lit ;<br />
• envisager des me<strong>sur</strong>es de protection particulières (arrêtés de biotope,…).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 40
1.3 Précision du cadre et des objectifs de l’étude dans ce contexte<br />
Le diagramme ci-dessous synthétise les enjeux et actions identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch par<br />
les différentes structures (SMIGIBA et FAAPPMA 05) et leurs programmes de gestion des milieux<br />
aquatiques (Contrat de rivière, Natura 2000 et PDPG). Il permet ainsi de recadrer l’étude dans sa<br />
globalité et d’en affirmer la légitimité.<br />
52 communes du bassin<br />
versant du Buëch<br />
24 AAPPMA du département<br />
des Hautes-Alpes<br />
SMIGIBA<br />
Contrat de Rivière<br />
validé en 2008<br />
DOCOB Natura 2000 en<br />
cours d’élaboration<br />
(2008)<br />
PDPG élaboré<br />
en 2006<br />
Fiches-action du CR :<br />
B1.4 : Etude approfondie et suivi de la qualité des<br />
<strong>adoux</strong><br />
B1.5 : Définition des moyens d'une gestion<br />
foncière et réglementaire durable des <strong>adoux</strong><br />
B1.6 : Travaux de restauration piscicole des <strong>adoux</strong><br />
(B1.1 : Restauration de la végétation du Buëch)<br />
Adoux inscrits au DOCOB en tant<br />
qu’habitats d'espèces d’intérêt<br />
communautaire<br />
Fiches-action Natura 2000 :<br />
RIV 8 : Restauration et aménagement<br />
des annexes hydrauliques<br />
(RIV 2, RIV 3, RIV 9, RIV 10, RIV 11)<br />
Actions du PDPG à réaliser en 1 ère<br />
urgence <strong>sur</strong> le Haut-Buëch :<br />
Inventaire et réhabilitation des<br />
<strong>adoux</strong><br />
Acquisition et gestion foncières<br />
des zones d’<strong>adoux</strong><br />
Protection des <strong>adoux</strong><br />
Stage de fin de cursus d’Ing<br />
d<br />
Ingénieur nieur Agronome,<br />
Spécialisation en Gestion de l’Eau, l<br />
des Milieux cultivés s et de l’Environnement l<br />
(GEME) :<br />
Caractérisation risation et diagnostic des annexes hydrauliques (<strong>adoux</strong><br />
(<br />
<strong>adoux</strong>) ) en vue de leur réhabilitation<br />
r<br />
et de leur protection. Cas d’é<br />
d<br />
’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05)<br />
Illustration 14 : Organisation de l’étude <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux identifiés par les<br />
différentes structures et programmes de gestion et de protection des milieux aquatiques.<br />
Comme nous l’avons dit, les structures présentées précédemment ont mis en œuvre différents<br />
programmes afin de mieux gérer la ressource en eau et de protéger les milieux aquatiques. Ces<br />
programmes répondent à des objectifs définis par la réglementation (Directives européennes, LEMA,<br />
SDAGE,…) et ont donc toute légitimité à intervenir dans ce sens.<br />
Chacun a identifié les <strong>adoux</strong> comme étant des milieux exceptionnels, que ce soit d’un point de<br />
vue biologique (biodiversité, intérêt piscicole, espèces d’intérêt communautaire,...), hydrologique<br />
(soutien au débit d’étiage), économique (augmentation de la ressource en eau de <strong>sur</strong>face disponible,<br />
amélioration de la qualité de l’eau) ou bien tout simplement patrimonial. Chacun a ainsi défini des<br />
objectifs et des actions similaires et/ou complémentaires afin de protéger ces milieux dans leur<br />
globalité. Cette gestion concertée des problématiques liées aux <strong>adoux</strong> renforce encore une fois la<br />
légitimité de l’étude.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 41
<strong>Les</strong> objectifs du présent travail sont assez ambitieux puisqu’ils essaient de répondre à une grande<br />
partie des objectifs identifiés par les trois programmes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Nous pouvons les séparer en<br />
deux catégories : objectifs principaux et objectifs secondaires. Ils sont détaillés dans le tableau suivant.<br />
Tableau 4 : Objectifs et cadre de l’étude (principaux et secondaires).<br />
Objectifs principaux<br />
• Compléter le diagnostic réalisé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> dans le cadre des études préalables<br />
au Contrat de rivière et à l’élaboration du DOCOB Natura 2000. Ce diagnostic a<br />
été axé <strong>sur</strong> une description physique des <strong>adoux</strong> (localisation, cartographie,<br />
me<strong>sur</strong>es de température, de débit,…) et <strong>sur</strong> la présence des différentes espèces.<br />
Une synthèse bibliographique doit donc être réalisée à partir de ces données et<br />
doit être complétée par une étude axée <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> (intérêt de<br />
chaque <strong>adoux</strong>, dysfonctionnements observés, travaux à réaliser, …).<br />
• Définir un cahier des charges pour les travaux de réhabilitation à réaliser <strong>sur</strong><br />
chaque <strong>adoux</strong>. Ces cahiers des charges prendront la forme de Cahiers des<br />
Clauses Techniques Particulières (CCTP), document nécessaire à la consultation<br />
des entreprises par le SMIGIBA pour la réalisation des travaux. Seule la partie<br />
technique des CCTP devra être rédigée ; le SMIGIBA se chargera de la partie<br />
descriptive et les travaux seront chiffrés par les entreprises.<br />
• Elaborer des protocoles de suivi des <strong>adoux</strong>, afin d’une part d’évaluer l’efficacité<br />
des actions de réhabilitation, et d’autre part d’améliorer la connaissance de ces<br />
milieux ainsi qu’identifier et/ou prévenir d’éventuels dysfonctionnements futurs.<br />
Objectifs secondaires<br />
• Caractériser les <strong>adoux</strong> d’un point de vue scientifique. Ces milieux étant très<br />
particuliers et disposant de peu de données bibliographiques <strong>sur</strong> le sujet, une<br />
caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong> permettrait d’en améliorer la connaissance<br />
et la reconnaissance, et de servir de base bibliographique pour de futures études.<br />
• Réaliser une étude foncière afin de connaître les propriétaires riverains qui<br />
bordent les <strong>adoux</strong>. Cette étude est un préalable indispensable à tous travaux en<br />
rivière <strong>sur</strong> des propriétés privées et à une gestion (voire protection) à long terme<br />
de ces milieux.<br />
• Faire une synthèse bibliographique des outils de protection réglementaire<br />
existants et proposer la ou les solution(s) la(les) mieux adaptée(s). Là encore, les<br />
outils réglementaires sont indispensables à une protection à long terme et sont<br />
complémentaires d’une gestion foncière.<br />
Cadre d’étude<br />
• Action B1.4 et préalable<br />
à l’Action B1.6 du CR.<br />
• Préalable aux actions<br />
RIV 8 de Natura 2000.<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
• Action B1.4 et préalable<br />
à l’Action B1.6 du CR.<br />
• Préalable aux actions<br />
RIV 8 de Natura 2000.<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
• Action B1.4 du CR.<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
Cadre d’étude<br />
• Action B1.4 du CR<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
• Action B1.4 et préalable<br />
à l’Action B1.6 du CR.<br />
• Préalable aux actions<br />
RIV 8 de Natura 2000.<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
• Action B1.5 du CR.<br />
• Objectifs de la<br />
FAAPPMA05.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 42
Cette étude a été commanditée par le SMIGIBA, celui-ci étant maître d’ouvrage des fichesaction<br />
B1.4, B1.5 et B1.6 du Contrat de rivière (cf Annexe 5). Le financement a été obtenu dans le<br />
cadre de la fiche-action B1.4, celle-ci étant à l’origine de l’étude (les objectifs principaux sont ceux de<br />
la fiche B1.4).<br />
La mise en œuvre de l’étude a été confiée à la FAAPPMA 05 via une convention (cf Annexe 14)<br />
et la réalisation du présent stage de fin de cursus d’ingénieur. La fédération a en effet un intérêt<br />
particulier de par l’enjeu biologique que représentent les <strong>adoux</strong> (notamment piscicole), elle est<br />
habilitée à réaliser ce genre d’études et elle dispose des compétences <strong>techniques</strong> et scientifiques<br />
nécessaires.<br />
C’est donc au sein de la FAAPPMA 05 que le stage a été réalisé, mais en étroite collaboration<br />
avec le SMIGIBA et l’ONEMA. De plus, d’autres experts ou acteurs ont été consultés comme certains<br />
naturalistes (CEEP et CRAVE) et les AAPPMA du secteur.<br />
La fiche-action B1.4 prévoyait un financement de 25 000 € pour la réalisation de l’étude, avec<br />
20 % à la charge du maître d’ouvrage. Ce dernier devait être initialement le SMIGIBA mais la<br />
convention qui a été passée a permis de déléguer cette maîtrise d’ouvrage à la fédération. C’est donc<br />
elle qui doit s’acquitter des dépenses engendrées par l’étude, à hauteur de 20 %.<br />
D’autre part, la convention prévoyait uniquement la réalisation de l’étude approfondie des <strong>adoux</strong><br />
et l’élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es pour le suivi. Cette étude va plus loin puisqu’elle comprend<br />
la caractérisation scientifique de ces milieux, la définition des cahiers des charges pour les travaux<br />
(CCTP), la réalisation d’une étude foncière et une synthèse bibliographique des possibilités de<br />
protection réglementaire.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 43
1.4 Méthodologie employée pour cette étude<br />
La démarche employée ici a pour ambition d’être la plus exhaustive possible afin de proposer un<br />
diagnostic précis et complet, ainsi que des solutions efficaces et applicables rapidement pour la<br />
réhabilitation et la protection des <strong>adoux</strong>. N’ayant que peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> ce genre<br />
d’études (<strong>sur</strong>tout concernant les <strong>adoux</strong>), elle a aussi pour but de servir de base par la suite dans des<br />
projets similaires.<br />
L’état des lieux réalisé dans la partie précédente était un préalable indispensable à la<br />
compréhension de l’enjeu important que représentent les <strong>adoux</strong>, à la justification de la légitimité de<br />
l’étude et à la définition et la compréhension des objectifs.<br />
Au regard de tous les enjeux identifiés <strong>sur</strong> ces <strong>adoux</strong>, il apparaît nécessaire de mener une étude<br />
plus approfondie de ces milieux, permettant de les décrire selon des paramètres physiques, biologiques<br />
et fonctionnels et d’en as<strong>sur</strong>er un suivi à long terme.<br />
Cela passe tout d’abord par une synthèse des données existantes afin de proposer une<br />
caractérisation scientifique plus précise de ces milieux, et ainsi mieux définir l’objet d’étude.<br />
Ce diagnostic doit ensuite être complété par des prospections de terrain axées <strong>sur</strong> la<br />
fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, afin de définir les actions à mettre en œuvre pour leur réhabilitation.<br />
Cette étape sera complétée par une étude foncière, préalable indispensable à ces actions et à la<br />
mise en place de me<strong>sur</strong>es de protection.<br />
L’étude des moyens de gestion et de protection réglementaire, foncière et/ou conventionnelle<br />
sera l’étape suivante, et ce afin de faire des propositions permettant de sauvegarder et pérenniser ces<br />
milieux d’importance majeure <strong>sur</strong> le long terme.<br />
Enfin, la dernière étape consistera à établir des protocoles de suivi afin, d’une part, d’évaluer<br />
l’efficacité des actions de réhabilitation qui seront effectuées, et d’autre part, là-encore, de permettre<br />
une gestion et une protection à long terme des <strong>adoux</strong>.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 44
2 Diagnostic des <strong>adoux</strong><br />
2.1 Objectifs et méthodologie<br />
« <strong>Les</strong> annexes fluviales constituent des milieux fragiles au fonctionnement complexe,<br />
entretenant avec les différents compartiments épigés et hypogés de l’hydrosystème (chenaux actifs,<br />
plaine alluviale, nappe d’accompagnement, affluent…) des relations multiples (flux hydriques,<br />
biologiques, flux de nutriments et de sédiments...) et variables dans le temps. <strong>Les</strong> interventions <strong>sur</strong> ces<br />
milieux ne pourront se passer d’une étude préalable approfondie, elles devront être précédées d’un état<br />
initial précis permettant de caractériser l’annexe hydraulique et de réaliser un diagnostic de son état de<br />
conservation et de son fonctionnement. » 39<br />
Cette problématique, identifiée dans le protocole de suivi des annexes hydrauliques du<br />
programme Loire nature, met bien en évidence la nécessité du diagnostic que nous allons réaliser par<br />
rapport à l’objectif de réhabilitation des <strong>adoux</strong>.<br />
Comme nous l’avons déjà dit, cette étude rencontre deux principales difficultés :<br />
- l’objet d’étude est méconnu, les <strong>adoux</strong> n’existant a priori que dans certaines conditions bien<br />
particulières et ne disposant d’aucune définition officielle ;<br />
- nous avons peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> des projets de diagnostic, de réhabilitation et de<br />
protection aussi globaux.<br />
La première étape du diagnostic sera donc de caractériser plus précisément ces milieux, afin de<br />
disposer d’une meilleure connaissance et d’une définition de base, indispensables à la mise en œuvre<br />
efficace d’une quelconque action. Pour cela, il est nécessaire de rassembler un maximum de données<br />
bibliographiques <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général, de synthétiser les données déjà acquises <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch par les études précédentes et de les confronter aux les typologies existantes <strong>sur</strong> les cours d’eau<br />
et les annexes hydrauliques.<br />
Suite à ce constat, nous pourrons alors compléter le diagnostic par une analyse fonctionnelle et<br />
une étude foncière des <strong>adoux</strong> afin de proposer par la suite des actions concrètes de réhabilitation et des<br />
me<strong>sur</strong>es de protection.<br />
39 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />
Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 45
2.2 Etude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général<br />
Le terme « <strong>adoux</strong> » est très local ; il semble être employé essentiellement dans les Hautes-<br />
Alpes (05) et les Alpes de Haut-Provence (04) 40 . Même au sein d’un département, il est possible de<br />
trouver des noms différents comme les « eaux douces » (vallée de la Clarée et vallée du Drac, 05) ou<br />
bien encore les « bélières » (vallée de la Clarée, 05).<br />
D’après les recherches effectuées (bibliographiques ou contacts) <strong>sur</strong> la base des<br />
caractéristiques globales des <strong>adoux</strong> (alimentation par des ré<strong>sur</strong>gences, débit et température<br />
relativement constants, écoulement en marge de la rivière principale, …), nous pourrions avoir des<br />
équivalents aux <strong>adoux</strong> sous des appellations différentes dans d’autres départements, voire même dans<br />
des pays frontaliers, lorsque les conditions géographiques, hydrologiques et géologiques sont<br />
analogues.<br />
<strong>Les</strong> « freydières » dans la Drôme, par exemple, semblent être le synonyme exact des <strong>adoux</strong> 41 . En<br />
Italie, d’après un contact au « Parco del Pô Cuneese », des milieux analogues semblent exister dans la<br />
plaine du Pô.<br />
<strong>Les</strong> « chantournes », en Isère, semblent être des canaux creusés par l’homme pour drainer la<br />
nappe alluviale 42 . Ils n’ont donc rien de naturel, mais ils sont alimentés par la nappe et peuvent avoir<br />
des fonctions biologiques importantes.<br />
Le terme générique « ruisseau phréatique » est parfois utilisé, sans aucune localisation<br />
géographique particulière, et semble correspondre à la description. Cependant, dans la vallée du Rhin,<br />
il est souvent associé au terme « giessen », qui lui semble avoir plutôt une configuration de « bras<br />
mort » 43 . Le rôle écologique de ce type d’annexes hydrauliques est indéniable, mais la fonctionnalité et<br />
les espèces présentes sont totalement différentes, rendant impossible la comparaison avec les <strong>adoux</strong>.<br />
Cette rapide analyse bibliographique montre bien la complexité de la caractérisation des <strong>adoux</strong><br />
et la difficulté de trouver des données utiles à l’étude par retour d’expérience. <strong>Les</strong> seules informations<br />
<strong>sur</strong> lesquelles nous pouvons nous appuyer proviennent des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute-<br />
Provence et de la Drôme, puisque nous sommes sûrs d’avoir les mêmes milieux que <strong>sur</strong> le Buëch.<br />
40 Inventaire partiel des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre d’un stage de 6 mois au CETE<br />
Méditerranée. Données non publiées.<br />
41 Description des freydières fournie dans le Cahier Technique : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et galets » réalisé par le<br />
Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels en 2008, ainsi que dans le document d’arrêté de biotope (APPB) des<br />
freydières de la Drôme pris en 2005 (www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr/include/publi/pdf/APPB_26_appb105.pdf).<br />
42 FRAPNA Isère, 2005. Bulletin d’information « A la découverte des espaces naturels de l’agglomération grenobloise ».<br />
43 SAGE Ill-Nappe-Rhin, 2005.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 46
Cependant, aucune information n’a pu être récupérée concernant d’éventuelles actions de<br />
réhabilitation réalisées <strong>sur</strong> les freydières. En effet, d’après J.M. Faton, conservateur à la réserve<br />
nationale des Ramières (26), les freydières de la Drôme sont toutes situées <strong>sur</strong> le domaine public<br />
fluvial et les interventions de gestion se limitent à un suivi d’odonates et d’hydrophytes.<br />
<strong>Les</strong> seuls retours d’expérience qui pourront vraiment nous servir sont donc ceux des Hautes-<br />
Alpes et des Alpes de Haute-Provence.<br />
Dans les Hautes-Alpes, les <strong>adoux</strong> du Buëch ont fait l’objet d’études dans le cadre du projet<br />
d’aménagement de l’autoroute A51, du Contrat de rivière et du programme Natura 2000. Cependant,<br />
comme nous l’avons déjà dit, ces études étaient axées <strong>sur</strong> une caractérisation physique et biologique,<br />
mais pas (ou peu) <strong>sur</strong> une description fonctionnelle et des propositions concrètes d’action. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong><br />
de Crépon 44 et de St-Crépin 45 <strong>sur</strong> la Durance ont fait l’objet de propositions de réhabilitation et/ou de<br />
protection réglementaire avec un rendu de rapport technique. D’autre part, l’<strong>adoux</strong> des Foulons <strong>sur</strong> le<br />
Drac a été restauré en 2007, mais sans rendu technique, sans suivi précis et sans mise en place de<br />
protections réglementaires, ce qui rend difficile l’exploitation des données. Enfin, l’<strong>adoux</strong> des Gourets<br />
<strong>sur</strong> le Guil est actuellement en cours de restauration, notamment par la pose d’épis et de caches à<br />
poissons. Il ne fait pas l’objet d’un rapport mais la réalisation des travaux en même temps que cette<br />
étude permettra d’adapter certains travaux qui seront à réaliser <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
Dans les Alpes de Haute-Provence, les <strong>adoux</strong> de l’Issole (environ 3 km de linéaire au total) ont<br />
fait l’objet de travaux de réhabilitation piscicole en 2005 46 . Bien que ce projet se soit limité aux<br />
aspects foncier et travaux, de plus uniquement pour la Truite fario, nous avons là une première base<br />
concrète en matière de retour d’expérience <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Une visite de terrain a d’ailleurs été réalisée<br />
dans le cadre de cette étude avec les porteurs du projet.<br />
Cependant, aucune des études concernant les <strong>adoux</strong> ou freydières dans les trois départements<br />
précités n’a proposé de caractérisation plus poussée de ces milieux <strong>sur</strong> le plan scientifique. Nous<br />
proposons donc ici de faire une synthèse des données acquises <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch afin de les<br />
classer par rapport aux typologies des cours d’eau et des annexes hydrauliques. Cela constituera une<br />
base de travail complète pour la suite du diagnostic.<br />
44 CSP, 2002. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> de Crépon.<br />
45 Rossoglio L., 2008. Projet de réhabilitation de l’<strong>adoux</strong> de St-Thomas – St Crépin (05). Mémoire de stage de M1<br />
professionnel mention Ecologie-Environnement, spécialité Environnement et Droit, Université de Rennes 1, 30 p +<br />
annexes.<br />
46 CSP et FAAPPMA 04, 2005. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> la réhabilitation des <strong>adoux</strong> de l’Issole.<br />
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2.3 Synthèse des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
2.3.1 Synthèse bibliographique des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
<strong>Les</strong> premières études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch ont été réalisées dans le cadre du projet<br />
d’autoroute A51 reliant Sisteron à Grenoble. Le but était de faire un état initial afin de prendre en<br />
compte les milieux dans le projet d’aménagement. <strong>Les</strong> études réalisées sont les suivantes :<br />
- CSP, 1999. « Expertise préalable des milieux du Buëch dans le cadre du projet d’autoroute A51. » ;<br />
- Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) Méditerranée, 1999. « Etude d’environnement<br />
pour le projet de liaison A51 Grenoble/Sisteron par Lus-la-Croix-Haute. Etat initial. » ;<br />
- Laboratoire d’écologie des eaux continentales méditerranéennes, 2000. « Contribution à l’étude<br />
hydrobiologique de la liaison A51 entre Sisteron et le col du Fau. » ;<br />
- Josiane Séguier, 2007. « Prise en compte des zones humides alluviales dans le cadre d’un projet<br />
d’aménagement routier en montagne ». Ouvrage « Outils de gestion de l’eau en territoire de<br />
montagne, p168 », édité dans le cadre du projet Interreg III A Acoltra intitulé « Ressource en eau à<br />
l’intérieur des aires protégées de l’arc alpin occidental : partage des données, expérimentations,<br />
indications de grandes lignes de gestion. ».<br />
Chacune de ces études a identifié les <strong>adoux</strong> comme étant des milieux exceptionnels qu’il est<br />
indispensable de préserver. Un premier recensement et un premier descriptif ont été effectués puis<br />
repris, actualisés et complétés par la suite dans le cadre des études préalables au Contrat de rivière et à<br />
l’élaboration du DOCOB Natura 2000 :<br />
- Données SIG et de terrain collectées en collaboration avec la FAAPPMA 05, la Maison Régionale<br />
de l’Eau (MRE) et le CSP (à présent ONEMA) ;<br />
- CEEP, 2006. « Gestion conservatoire du patrimoine naturel de la rivière Buëch. » ;<br />
- MRE, 2006. « Etude pour la définition d’un plan de gestion des Milieux aquatiques du Buëch (05) » ;<br />
- MRE, 2008. « Inventaire des poissons et Ecrevisses d’intérêt communautaire du site Natura 2000<br />
fr9301519 « Buëch ». ».<br />
L’ensemble des informations est donc synthétisée dans les <strong>documents</strong> suivants où les <strong>adoux</strong>,<br />
nous l’avons vu, tiennent une place bien particulière :<br />
- SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant -<br />
Buëch à vivre. » ;<br />
- SMIGIBA, 2008. « DOCOB provisoire du site Natura 2000 fr9301519 « Buëch ». ».<br />
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2.3.2 Synthèse des données et caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong><br />
a ) Données disponibles <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Toutes les données concernant le projet d’aménagement de l’autoroute A51 ont pu être<br />
récupérées auprès du SMIGIBA et du CETE Méditerranée. Nous ne les détaillerons ici car elles ont été<br />
complétées par la suite dans diverses études, mais les données manquantes au SMIGIBA lui seront<br />
confiées.<br />
Concernant les données issues des études préalables au Contrat de rivière et à Natura 2000, un<br />
certain nombre d’informations ont été extraites et synthétisées afin d’être présentées et interprétées<br />
dans ce rapport.<br />
L’inventaire des <strong>adoux</strong> du Buëch, tout d’abord, est présenté dans les illustrations ci-après :<br />
Illustration 15 pour le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval.<br />
Sur l’ensemble du bassin versant, 28 <strong>adoux</strong> ont été identifiés, dont 9 <strong>sur</strong> le Petit Buëch, 14 <strong>sur</strong><br />
le Grand Buëch et 5 <strong>sur</strong> le Buëch aval. Comme nous l’avions signalé dans la première partie, ils sont<br />
principalement concentrés près de la confluence, probablement en lien avec la topographie, la géologie<br />
et <strong>sur</strong>tout la dynamique de la rivière.<br />
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Illustration 15 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000.<br />
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Illustration 16 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000.<br />
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Illustration 17 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />
rivière et de Natura 2000.<br />
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<strong>Les</strong> fiches synthétisant les études réalisées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> sont présentées dans les Annexes<br />
15 pour le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval. <strong>Les</strong> données disponibles se<br />
limitent essentiellement à une description physique des <strong>adoux</strong> et ne sont pas homogènes de l’un à<br />
l’autre, les <strong>adoux</strong> n’ayant pas tous fait l’objet des mêmes prospections.<br />
Le tableau 5 ci-après présente donc la disponibilité des données <strong>sur</strong> chacun d’entre eux<br />
(données détaillées dans les Annexes 15, 16 et 17). Cela permettra de disposer de données plus<br />
opérationnelles en termes de gestion et de proposer une caractérisation des <strong>adoux</strong>.<br />
Tableau 5 : Disponibilité des données <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch (détail en Annexe 15 pour<br />
le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval)<br />
Sousbassin<br />
versant<br />
Petit<br />
Buëch<br />
Grand<br />
Buëch<br />
Buëch<br />
Aval<br />
Adoux<br />
Descriptif<br />
synthétique<br />
Descriptif<br />
détaillé<br />
Liste faunistique des<br />
macro-invertébrés<br />
benthiques (IBGN)<br />
Données<br />
piscicoles<br />
Fiches-terrain de<br />
prospection pour<br />
l’Ecrevisse à pieds blancs<br />
Coucherine (<strong>sur</strong> la<br />
Béoux)<br />
x x x<br />
Boutariq<br />
x<br />
Fontenil amont plan<br />
d'eau<br />
x x x x<br />
Fontenil aval plan d'eau x x x x x<br />
La Baumette x x x x x<br />
<strong>Les</strong> Casses x x<br />
Iscles de la Bâtie x<br />
La Virginie x x<br />
La Garenne x x x<br />
Maraize x x x x x<br />
Scierie (<strong>sur</strong> le Lunel) x x<br />
Baumugne x x x<br />
Glacières 1 x x x x<br />
Glacières 2 x x<br />
Rabière x x<br />
Poissonnière x x x<br />
Aspremont D 49<br />
x<br />
Fontaine salée<br />
x<br />
Garenne 3 (station de<br />
pompage)<br />
x<br />
x<br />
Garenne 2 x x x<br />
Garenne 1 x x x x<br />
Serre du fumier<br />
x<br />
<strong>Les</strong> Mourings<br />
x<br />
L'alpilonne<br />
x<br />
Source du Raoux x<br />
Niac<br />
x<br />
Bastidon x x<br />
Grand pré gris<br />
x<br />
Tuilière<br />
x<br />
b ) Synthèse et interprétation de ces données en vue d’un premier diagnostic<br />
Afin de mieux caractériser les <strong>adoux</strong>, les données physiques disponibles qui paraissent les plus<br />
pertinentes sont synthétisées dans le tableau 6 ci-après.<br />
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Tableau 6 : Synthèse des données physiques relevées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch dans le cadre des précédentes études du Contrat de rivière et de Natura 2000 47 .<br />
Sous-bassin<br />
versant<br />
Petit Buëch<br />
Grand Buëch<br />
Buëch Aval<br />
Statistiques<br />
Adoux<br />
Linéaire<br />
(m)<br />
Largeur moy<br />
(m)<br />
Prof moy<br />
(cm)<br />
Débit (l/s)<br />
Vitesse<br />
courant<br />
(cm/s)<br />
Temp été<br />
(°C)<br />
Conductivité<br />
(µS/cm)<br />
Coucherine (<strong>sur</strong> la Béoux) 520 1,8 15 15,5 30 10 412<br />
Boutariq 235 1,8 15 5 11,5 406<br />
Fontenil amont plan d'eau 2500 1 20 10 11 468<br />
Fontenil aval plan d'eau 1700 2 30 100 30 14 474<br />
La Baumette 1030 2 30 78 20 11 437<br />
<strong>Les</strong> Casses 1200 2 20<br />
Iscles de la Bâtie 60 1,5<br />
La Virginie 578 1,5 20 17,7 20 12 442<br />
La Garenne 822 1,5 20 26 20 12,5 471<br />
Maraize 240 1,5 30 63 11,5 522<br />
Scierie (<strong>sur</strong> le Lunel) 786 1,5 30 43 10 15 306<br />
Baumugne 607 3 40 8 9,5 373<br />
Glacières 1 556 2 20 56 35 18 358<br />
Glacières 2 487 1,5<br />
Rabière 600 2 20<br />
Poissonnière 525 2 40 85 35 14 393<br />
Aspremont D 49 510 1 15<br />
Fontaine salée 330 2 20<br />
Garenne 3 (station de pompage) 300 1,5 30<br />
Garenne 2 276 1,8 50 5 17<br />
Garenne 1 900 1,8 30 65 20 14,5 454<br />
Serre du fumier 260<br />
<strong>Les</strong> Mourings 400<br />
L'alpilonne 200<br />
Source du Raoux 860<br />
Niac 970<br />
Bastidon 1078 5 10 15,7 14,5 610<br />
Grand pré gris 1200<br />
Tuilière 590<br />
Total 20010<br />
Total Petit + Grand Buëch 15312<br />
Min 60 1 10 8 5 10 306<br />
Max 4200 5 50 100 35 18 610<br />
Moyenne 741 2 25 51 20 13 442<br />
Ecart-type 760 1 10 31 11 2 74<br />
47 Sont notées en rouges les donnés modifiées ou complétées par la présente étude.<br />
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Tout d’abord, il est important d’insister <strong>sur</strong> le fait que toutes les données ne sont pas<br />
disponibles pour chaque <strong>adoux</strong>, pour les raisons indiquées plus haut. Ensuite, les données dont nous<br />
disposons sont à prendre avec précaution car elles sont souvent ponctuelles dans le temps et dans<br />
l’espace. Le linéaire, la largeur moyenne et la profondeur moyenne n’évoluent pas (ou peu) dans le<br />
temps. En revanche, la vitesse du courant, le débit, la conductivité et la température sont des<br />
paramètres susceptibles d’évoluer d’un point à l’autre, ou bien d’une date à l’autre. Ces données nous<br />
permettent tout de même de disposer d’un ordre de grandeur afin de mieux caractériser les milieux que<br />
nous étudions d’un point de vue physique et biologique.<br />
Nous démontrerons ainsi l’intérêt des <strong>adoux</strong> pour les fonctions de reproduction, de croissance,<br />
d’habitat et de refuge de la Truite fario, puisque c’est un aspect qui a été moins développé dans les<br />
études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. La comparaison des valeurs optimales de chaque paramètre et des<br />
valeurs me<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> sera présentée après cette analyse (tableau 6).<br />
- La conductivité :<br />
Ce paramètre a été me<strong>sur</strong>é mais ne sera pas détaillé ici car, se trouvant dans une gamme de très<br />
bonne qualité 48 , il ne paraît pas être un facteur limitant pour la biologie et intéressant pour la<br />
caractérisation de ces milieux.<br />
- Le linéaire :<br />
La longueur moyenne des <strong>adoux</strong> est d’environ 740 m, avec une forte variabilité (minimum de<br />
60 m et maximum de 4200 m, avec un écart-type élevé d’environ 760 m). Le linéaire total d’<strong>adoux</strong> est<br />
d’environ 20 km <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant, représentant 33 % de la longueur totale du Buëch<br />
(120 km si l’on ajoute le Petit Buëch, le Grand Buëch et le Buëch aval). La distance cumulée que<br />
représente les <strong>adoux</strong> est donc importante si on la compare à celle de la rivière.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch comptent à eux seuls 15 km, soit les trois quarts de la<br />
longueur totale d’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin versant (20 km) et 37,5 % du linéaire du Petit et du Grand Buëch<br />
cumulés (40 km). <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch aval, eux, ne comptent que 25 % du linéaire total des <strong>adoux</strong> du<br />
bassin versant (20 km), et également 25 % de l’étendue du Buëch aval. L’intérêt des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
aval est donc moindre en terme de linéaire.<br />
48 Très bonne qualité d’eau pour des valeurs de conductivité comprises entre 180 et 2500 µS/cm d’après les classes et<br />
indices de qualité de l’eau par altération des grilles d’évaluation SEQ-eau (version 2).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 55
- La largeur :<br />
La largeur moyenne est d’environ 2 m avec globalement une faible variabilité (écart-type de 1).<br />
En effet, un seul <strong>adoux</strong> me<strong>sur</strong>e 5 m de large (<strong>adoux</strong> du Bastidon <strong>sur</strong> le Buëch aval), les autres allant de<br />
1 à 3 m. La <strong>sur</strong>face d’habitat et de frai pour des poissons comme la Truite fario est donc limitée, mais<br />
ce faible calibre, couplée à une certaine vitesse comme nous le verrons plus bas, permet d’avoir des<br />
faciès intéressants pour cette espèce.<br />
- La profondeur :<br />
De même, la profondeur moyenne est relativement faible (25 cm, avec là encore une faible<br />
variabilité (plus ou moins 20 cm). En comparaison avec le Buëch, dont le lit peut me<strong>sur</strong>er une centaine<br />
de mètres de large et dont la profondeur peut atteindre plusieurs mètres, les <strong>adoux</strong> sont donc bien des<br />
petits cours d’eau, qui s’écoulent en marge de la rivière. Cela en fait cependant des zones de refuge<br />
efficaces par rapport aux prédateurs (Hérons) puisqu’ils s’écoulent dans le ripisylve).<br />
D’un point de vue reproduction de la truite, les frayères dans l’Est de la France sont<br />
caractérisées par un optimum de 5 à 50 cm de profondeur, avec une moyenne à environ 25 cm. La<br />
profondeur moyenne des <strong>adoux</strong>, d’environ 25 cm, est donc optimum pour la reproduction de cette<br />
espèce. En revanche, ce ne sont pas des habitats optimaux pour les truites de plus de 2 ans, qui<br />
préfèrent des profondeurs de l’ordre de 50 cm, mais cela en fait des habitats parfaits pour les juvéniles<br />
(profondeur préférentielle entre 10 et 40 cm <strong>sur</strong> les rivières françaises) 49 .<br />
- Le débit :<br />
Il est plutôt faible <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, de l’ordre de 50 l/s en moyenne, et s’échelonnant de 8 à 100l/s<br />
selon les cas. Nous pouvons toutefois comparer ces données à celles de la rivière en étiage nous mieux<br />
nous rendre compte de l’intérêt hydrologique des <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> données hydrologiques du bassin versant<br />
du Buëch, déterminées au niveau des deux seules stations de me<strong>sur</strong>e, ont été présentées dans le tableau<br />
1 (partie 1.1.4). La station située à Sisteron nous donne un débit d’étiage de 1,7 m 3 /s.<br />
Nous ne connaissons malheureusement pas les débits <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du bassin<br />
versant, puisque nous n’avons ces données que pour 18 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 28. Cependant, si nous prenons un<br />
débit moyen de 50 l/s, cela représente un débit total de 1,4 m 3 /s, soit 82 % du débit d’étiage dans la<br />
rivière. Pour ce qui est de la station située juste en aval de la confluence avec les deux Buëch, elle<br />
présente un débit d’étiage de 1,3 m 3 /s. <strong>Les</strong> débits n’ont été me<strong>sur</strong>és que pour 12 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 23 mais là<br />
encore, en prenant un débit moyen de 50 l/s, cela représente un débit total de 1,15 m 3 /s, soit 88 % du<br />
débit d’étiage.<br />
49 Haury J., Ombredane D. et Baglinière J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta L.) en cours d’eau. In :<br />
La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions Quae, 304p, chap.I.2.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 56
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> présentent donc un intérêt hydraulique essentiel pour le Buëch puisqu’ils permettent<br />
d’apporter en étiage la majeure partie de l’eau de <strong>sur</strong>face, sauvegardant ainsi l’ensemble de la biologie<br />
de la rivière mais aussi l’ensemble des usages liés à l’eau.<br />
L’apport dans la rivière par les 5 <strong>adoux</strong> du Buëch aval est cependant de bien moindre<br />
importance puisque cela représente potentiellement 0,25 m 3 /s, soit environ 15 % du débit de la rivière<br />
en étiage. Ce chiffre est même probablement majoré puisque d’après les données de terrain présentées<br />
en Annexe 17, ces milieux ont régulièrement tendance à s’assécher en été. Ils ont aussi a priori<br />
tendance à être captés par le Buëch en période de crue, diminuant ainsi l’intérêt en tant que zone de<br />
refuge et de reproduction.<br />
Ces variations de débit sont cependant beaucoup plus rares pour les <strong>adoux</strong> situés en amont de<br />
St-Sauveur, les débits y étant relativement constants toute l’année, mis à part pour les <strong>adoux</strong> de<br />
Baumugne et de la Rabière (Grand Buëch) qui s’assèchent parfois, ainsi que l’<strong>adoux</strong> de la<br />
Poissonnière (Grand Buëch) qui est vulnérables aux crues de la rivière. Mise à part ces trois <strong>adoux</strong>, la<br />
relative constance des débits fait que ces milieux sont de formidables zones de refuge pour les<br />
poissons, que ce soit en période d’étiage ou en période de crue. Cela permet aussi un rendement<br />
piscicole relativement constant d’année en année, les zones de frai et de croissance des juvéniles<br />
n’étant pas touchées par ces aléas. Enfin, toujours du fait de la faible variation de débit, les eaux sont<br />
généralement claires et le paramètre « matières en suspensions » n’est pas un facteur limitant.<br />
- La vitesse du courant :<br />
Pour ce qui concerne la vitesse du courant, c’est un paramètre déterminant notamment pour les<br />
populations de poisson et en particulier la truite fario. <strong>Les</strong> données que nous possédons sont à prendre<br />
avec précaution car bien trop ponctuelles dans le temps et dans l’espace, une seule me<strong>sur</strong>e de vitesse<br />
étant disponible pour chaque <strong>adoux</strong>.<br />
De réels jaugeages, me<strong>sur</strong>ant les vitesses à différentes largeurs et profondeurs (si possible),<br />
ainsi qu’en différents points des <strong>adoux</strong>, devraient être effectués afin de disposer de réels profils de<br />
vitesse et pouvoir calculer une vitesse moyenne <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> chiffres disponibles sont donc<br />
présentés à titre purement indicatif pour disposer et discuter d’un ordre de grandeur.<br />
La moyenne calculée à partir des vitesses me<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> nous donne une valeur<br />
d’environ 20 cm/s (caractéristique d’une pente moyenne à faible), avec au minimum 5 cm/s et au<br />
maximum 35 cm/s. <strong>Les</strong> vitesses sont donc du même ordre de grandeur d’un <strong>adoux</strong> à l’autre, compte<br />
tenu des incertitudes <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>es.<br />
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Concernant la reproduction de la truite fario, toujours d’après le même auteur, cette valeur de<br />
20 cm/s correspond à l’optimum déterminé <strong>sur</strong> les rivières de l’Est de la France. D’un point de vue<br />
habitat, ces vitesses semblent parfaitement adaptées aux juvéniles (courant < 30 à 40 cm/s), mais un<br />
peu moins pour les truites de plus de 2 ans qui préfèrent les courants légèrement plus rapides. D’après<br />
ces données de vitesse, qui semblent correspondre aux observations de terrain, nous pouvons<br />
caractériser les <strong>adoux</strong> de milieux lotiques (eau courante) relativement calmes (très différents d’un<br />
milieu torrentiel). Il arrive cependant parfois d’observer des faciès plutôt lentiques (courant assez<br />
faible), notamment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch aval (d’après les appréciations de terrain de l’ONEMA).<br />
- La température :<br />
La température est, elle aussi, un paramètre déterminant pour l’ensemble de la biologie du<br />
milieu, en particulier pour des espèces aussi exigeantes que le Chabot, l’Ecrevisse à pieds blancs et la<br />
Truite fario. Ce sont des espèces sténothermes d’eau froide, ce qui signifie qu’elles présentent un<br />
intervalle de tolérance faible aux variations de température 50 et une préférence pour les eaux fraîches.<br />
Concernant le Chabot, notre connaissance est relativement limitée et il est difficile de trouver<br />
des références quantifiées. Il est cependant démontré que c’est une espèce très sensible aux variations<br />
et aux extrema de température 51 . Pour l’Ecrevisse à pieds blancs, l’optimum de température se situe<br />
entre 8 et 19°C selon les auteurs 52 . Une température inférieure à 10°C diminue la croissance mais est<br />
favorable à la reproduction en hiver, alors qu’une température supérieure à 21°C a des conséquences<br />
physiologiques importantes 53 .<br />
De même, La truite fario a des exigences importantes en termes de température, et ce pour<br />
l’ensemble de ses fonctions physiologiques. L’optimum de croissance et de développement se situe<br />
entre 12 et 19°C 54 et l’optimum de frai (en hiver) entre 4 et 10°C, une température trop basse (< 4,5°C)<br />
inhibant la migration des reproducteurs et le déplacement des alevins.<br />
50 http://www.dictionnaire-environnement.com.<br />
51 Pont D. (éditeur), 2006. Conséquences du changement global <strong>sur</strong> la distribution et la démographie du Chabot (Cottus<br />
gobio) : une approche intégrative. Rapport à l’Institut Français de la Biodiversité et le MEED.-GICC. 107 pp.<br />
52<br />
Bellanger J., 2006. Causes de raréfaction de l'Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes). Pressions exercées<br />
<strong>sur</strong> les têtes de bassin versant - Rapport de synthèse bibliographique. Mémoire de M2 QTEBV– option SABV, Université<br />
de Franche-Comté, 38 p.<br />
53 Lereboullet, 1858. L’écrevisse à pattes blanches ou l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes ou Astacus<br />
pallipes).<br />
54 Baran P., Delacoste M., Lascaux J.-M., Belaud A., 1993. Relations entre les caractéristiques de l'habitat et les<br />
populations de truites communes (Salmo trutta L.) de la Vallée de la Neste d'Aure. In Limnologie appliquée et application<br />
de la limnologie. Colloque, Besançon (France), novembre 1992, publié dans le Bulletin français de pêche et de pisciculture,<br />
1993, vol.66, n°331, 410 p, pp. 321-340.<br />
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La température me<strong>sur</strong>ée en été <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est de l’ordre de 13°C, avec un minimum de 10°C,<br />
un maximum de 18°C et un faible écart-type. Le manque de données nous fait encore une fois défaut,<br />
tant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> que <strong>sur</strong> le Buëch, mais nous pouvons proposer une interprétation semi-quantitave,<br />
basée à la fois <strong>sur</strong> les données partielles disponibles et <strong>sur</strong> les observations de terrain.<br />
Cette température moyenne de 13°C dans les <strong>adoux</strong> en été est sensiblement plus faible que<br />
celle du Buëch, principalement du fait de l’alimentation par les eaux de la nappe phréatique, mais aussi<br />
de l’ombrage important dans les zones de ripisylve et de la faible <strong>sur</strong>face de la lame d’eau. La<br />
température en hiver n’a pas été me<strong>sur</strong>ée, mais là encore du fait de l’alimentation par la nappe<br />
phréatique, l’eau ne descend en principe pas en-dessous de 6°C 55 , alors que les eaux du Buëch peuvent<br />
descendre plus bas.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc caractérisés par une faible amplitude thermique saisonnière et interannuelle,<br />
avec des valeurs suffisamment faibles en été et suffisamment élevées en hiver, ce qui<br />
correspond à une très bonne aptitude à la biologie générale 56 et à d’excellentes conditions d’habitat, de<br />
reproduction et de croissance pour la Truite fario, l’Ecrevisse à pieds blancs et le Chabot. Pour ce<br />
dernier, extrêmement sensible à l’augmentation de température, le réchauffement des eaux suite<br />
notamment au réchauffement climatique pourrait dans le futur l’orienter de plus en plus vers les <strong>adoux</strong><br />
pour réaliser l’ensemble des fonctions de son cycle biologique (aujourd’hui uniquement présent <strong>sur</strong> 2<br />
<strong>adoux</strong>). Ces milieux pourraient ainsi présenter un habitat préférentiel pour cette espèce (aujourd’hui<br />
uniquement secondaire) et participer à sa sauvegarde (espèce d’intérêt communautaire, comme<br />
l’Ecrevisse à pieds blancs).<br />
- La granulométrie :<br />
La granulométrie, enfin, n’est pas forcément caractéristique des <strong>adoux</strong> mais elle est essentielle<br />
d’un point de vue de la fonctionnalité vis-à-vis de la Truite fario (essentiellement pour la<br />
reproduction). Différentes classes de taille ont été utilisées pour décrire ce paramètre dans les<br />
précédentes études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch (cf Annexes 15, 16 et 17) :<br />
- les blocs : > 256 mm ;<br />
- les pierres : 64-256 mm ;<br />
- les galets : 16-64 mm ;<br />
- les graviers : 2-16 mm ;<br />
- les sables : 0,1- 2 mm ;<br />
- les limons : 0,1 mm ;<br />
- autre (dalles, substratum, argiles,…).<br />
55 D’après les relevés thermométriques des <strong>adoux</strong> du Guil (Nord du département), alors que la rivière gèle régulièrement en<br />
hiver, et d’après les appréciations de terrain de l’ONEMA <strong>sur</strong> le Buëch.<br />
56 D’après les classes d’aptitude à la biologie des grilles d’évaluation SEQ-eau (version 2) pour des cours d’eau de 1 ère<br />
catégorie piscicole.<br />
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L’optimum de granulométrie pour les frayères à Truite se situe entre 2 et 64 mm, correspondant<br />
aux galets et aux graviers 57 . Le préférendum d’habitat pour les juvéniles de (0 à 1 an) est caractérisé en<br />
termes de granulométrie par les graviers et les petits galets, et pour les truites de plus de 2 ans par les<br />
galets (petits et gros) et les blocs.<br />
<strong>Les</strong> données de granulométrie estimées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> ne sont pas présentées dans le tableau 6,<br />
qui ne synthétise que les paramètres quantitatifs. <strong>Les</strong> « fiches-<strong>adoux</strong> » présentées en Annexes 15, 16 et<br />
17, en revanche, donnent une information qualitative <strong>sur</strong> la granulométrie de chacun des <strong>adoux</strong>.<br />
La classe dominante est celle des galets (16-64 mm), suivie par celles des graviers (2-16 mm),<br />
des pierres (64-256 mm), et des limons (
Nous pouvons donc raisonnablement supposer que l’oxygénation des <strong>adoux</strong> est suffisante pour<br />
permettre la vie et la reproduction dans ces milieux, ce qui est confirmé par les observations de<br />
terrain : bonne biodiversité, ainsi que la présence et reproduction d’espèces très exigeantes vis-à vis de<br />
ce paramètre (notamment le Chabot, l’Ecrevisse à pieds blancs et la Truite fario).<br />
Ensuite, les informations <strong>sur</strong> la qualité chimique des <strong>adoux</strong> nous font défaut, mais la présence<br />
d’espèces polluo-sensibles (Truite fario, Chabot, Ecrevisse à pieds blancs et certains insectes) nous<br />
laisse penser que la qualité naturelle de ces milieux est excellente, à condition qu’il n’y ait pas de<br />
pollution directe (rejets dans les <strong>adoux</strong>) ou indirecte (pollution de la nappe).<br />
Enfin, aucun profil de pente n’a été réalisé. Il semble que celle-ci est suffisante pour avoir un<br />
faciès lotique. Elle reste cependant relativement faible, rendant les <strong>adoux</strong> très sensibles à d’éventuels<br />
dysfonctionnements (colmatage).<br />
c ) Synthèse de ce premier diagnostic<br />
Il est difficile d’être exhaustif et précis face au manque de données, mais ce premier diagnostic<br />
réalisé de manière semi-quantitative nous a permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> du Buëch. Voici un<br />
résumé des informations à retenir <strong>sur</strong> ceux situés <strong>sur</strong> le Petit et le Grand Buëch, les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
aval présentant une fonctionnalité très différente et un intérêt moins important :<br />
- 28 <strong>adoux</strong> ont été identifiés <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch, la majorité se trouvant <strong>sur</strong> le Petit et le<br />
Grand Buëch. Leur longueur moyenne est de 740 m, représentant au total un linéaire important.<br />
- Ce sont des cours d’eau de petit calibre (largeur de l’ordre de 2 m et profondeur d’environ 25 cm)<br />
qui s’écoulent en marge de la rivière, dans la ripisylve.<br />
- Ils ont un débit de l’ordre de 50 l/s, jouant un rôle hydrologique et biologique crucial pour le Buëch ;<br />
- Leur régime hydrologique est relativement constant toute l’année.<br />
- Ce sont des milieux lotiques (eau courante) relativement calmes (différents d’un milieu torrentiel) ;<br />
- Leur température est marquée par de faibles amplitudes saisonnières, avec des eaux plutôt froides<br />
l’été et tempérées l’hiver.<br />
- La granulométrie dominante est composée de galets, accompagnés par les pierres et les graviers. Un<br />
colmatage par les limons est souvent observé du fait de dysfonctionnements.<br />
- Ce sont des milieux extrêmement riches d’un point de vue biologique. Leurs caractéristiques de<br />
qualité (sous réserve d’une pollution directe ou indirecte), température, courant, oxygénation,<br />
granulométrie, etc…, sont parfaitement adaptées à des espèces très exigeantes qui témoignent de la<br />
qualité et de l’intérêt de ces milieux. Ce sont de formidables zones de refuge pour l’ensemble des<br />
espèces aquatiques, constituant ainsi des réservoirs biologiques capables de recoloniser la rivière<br />
suite à des aléas. Ils sont et/ou seront des milieux indispensables pour de nombreuses espèces<br />
d’intérêt communautaire dont la dynamique est parfois en régression (cf partie 1), comme<br />
l’Ecrevisse à pieds blanc et le Chabot (pour ne citer que les espèces aquatiques).<br />
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- Concernant la truite fario, le tableau 7 ci-après fait la synthèse des données énumérées<br />
précédemment (partie 2.3.2b)). Ce sont des milieux parfaitement adaptés pour la Truite fario en<br />
termes de reproduction (conditions optimales et à l’abri des aléas), mais aussi pour la croissance et<br />
d’habitat pour les juvéniles. <strong>Les</strong> besoins territoriaux des poissons évoluent avec l’âge, entraînant une<br />
migration des juvéniles vers des zones plus adaptées à leurs besoins lorsqu’ils grandissent (d’un<br />
point de vue profondeur, largeur, vitesse, granulométrie,…) 58 . Sur les <strong>adoux</strong>, les jeunes truites ont<br />
donc tendance à migrer peu à peu vers la rivière, limitant ainsi la prédation intraspécifique 59 et<br />
renforçant l’intérêt de ces milieux pour l’éclosion, la croissance et l’habitat des juvéniles, ainsi que<br />
pour la recolonisation de la rivière. Enfin, la fonction de zone de refuge est essentielle, que ce soit<br />
par rapport aux aléas ou aux autres prédateurs (abri par la ripisylve).<br />
Tableau 7 : Principaux intérêts des <strong>adoux</strong> pour la Truite fario par rapport aux paramètres me<strong>sur</strong>és<br />
Légende :<br />
+ : intérêt limité<br />
++ : fort intérêt<br />
+++ : très fort<br />
intérêt<br />
Linéaire (m)<br />
dans les études précédentes. Comparaison entre les valeurs me<strong>sur</strong>ées et optimales.<br />
Ordre de<br />
grandeur<br />
déterminé<br />
pour les<br />
<strong>adoux</strong><br />
33 % du linéaire<br />
total du Buëch<br />
Intérêt pour les fonctions du cycle<br />
biologique de la Truite fario<br />
Croissance et Habitat pour<br />
Reproduction habitat pour les truites de<br />
les juvéniles + de 2 ans<br />
+++ +++ +++<br />
Intérêt comme<br />
zone de refuge<br />
+++<br />
capacité d'accueil<br />
importante et<br />
protection par la<br />
ripisylve<br />
+<br />
Largeur (m) 2 m ++ ++ + capacité d'accueil<br />
limitée mais suffisante<br />
+++ +++ + +<br />
Profondeur (cm) 25 cm optimum à 25<br />
cm<br />
optimum entre<br />
10 et 40 cm<br />
optimum > 40<br />
cm<br />
Débit (l/s) 50 l/s, constant +++ +++ +++<br />
Vitesse du courant<br />
(cm/s)<br />
Température<br />
(°C)<br />
Granulométrie<br />
(classe)<br />
capacité d'accueil<br />
limitée mais suffisante<br />
+++<br />
capacité d'accueil<br />
importante par rapport<br />
à la rivière en étiage<br />
+++ +++ + ++<br />
20 cm/s optimum à 20 optimum < 30 - optimum > 30 - vitesse limitée mais<br />
cm/s<br />
40 cm/s 40 cm/s<br />
suffisante<br />
+++ +++ +++<br />
Eté 13 °C optimum entre optimum entre pas de température<br />
12 et 19°C 12 et 19°C trop élevée<br />
+++ +++ +++ +++<br />
Hiver entre 6 et 10°C optimum entre pas de gel après température ><br />
4,5 et 10°C le frai au Buëch<br />
pas de gel<br />
+++ +++ + +<br />
Galets<br />
dominants +<br />
pierres et<br />
graviers<br />
optimum galets<br />
et graviers<br />
optimum galets<br />
et graviers<br />
optimum galets<br />
et blocs<br />
habitat et caches<br />
limitées<br />
58 Haury J. et Baglinière J.-L., 1990. Relations entre la population de truites communes (Salmo trutta), les macrophytes et<br />
les paramètres du milieu <strong>sur</strong> un ruisseau. In Bulletin français de pêche et de pisciculture, 318 p, pp 118-131.<br />
59 Haury J., Ombredane D. et Baglinière J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta L.) en cours d’eau. In :<br />
La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions Quae, 304p, chap.I.2.<br />
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2.3.3 Restriction de la zone d’étude pour la problématique de réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />
L’analyse précédente nous a permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> et leur intérêt. Il est<br />
apparu, malgré le manque de données, que les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ne présentent pas la même<br />
fonctionnalité et le même intérêt que les autres. Ce diagnostic est renforcé par les appréciations de<br />
l’agent de terrain de l’ONEMA <strong>sur</strong> le secteur.<br />
<strong>Les</strong> valeurs de température, notamment, sont a priori plus élevées qu’à l’amont pendant l’été.<br />
D’autre part, le débit est loin d’être constant puisque ces <strong>adoux</strong> sont fréquemment asséchés en étiage et<br />
captés par le Buëch en période de crue. Ensuite, ils présentent un intérêt bien moindre d’un point de<br />
vue piscicole puisqu’ils sont naturellement situés dans une zone de 2 ème catégorie (zone à cyprinidés).<br />
Enfin, ce sont des milieux beaucoup plus anthropisés qu’à l’amont, notamment à cause de<br />
l’agriculture.<br />
Le barrage de St-Sauveur a un impact très négatif <strong>sur</strong> ces milieux, en diminuant les débits (et<br />
donc le niveau de la nappe) d’une part, en augmentant la température de l’eau d’autre part, et enfin en<br />
favorisant l’agriculture (prélèvements d’eau, drainage, recalibration, pollution,…).<br />
Il n’est pas question d’oublier ces milieux et de les laisser à l’abandon, car ils ont tout de même<br />
un intérêt hydrologique et biologique importants. En revanche, dans le cadre de cette étude, il est<br />
préférable de se concentrer <strong>sur</strong> les nombreux <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch, qui présentent un<br />
intérêt bien plus important et dont les actions de réhabilitation auront un effet bien supérieur en termes<br />
de gain écologique.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch aval devront cependant être préservés et protégés d’un point de vue<br />
réglementaire au même titre que les autres. Ils pourront en outre faire l’objet d’actions de réhabilitation<br />
lorsque les débits à l’aval de St-Sauveur augmenteront 60 , puisque leur intérêt (piscicole notamment)<br />
sera plus important (température plus faible en été, débits plus élevés et assecs moins fréquents, …).<br />
60 La LEMA de 2006 prévoit l’augmentation des débits réservés d’ici 2014, en passant au 20 e ou au 10 e du module<br />
(actuellement 40 e ).<br />
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2.4 Classification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies de cours d’eau et<br />
d’annexes hydrauliques<br />
Plusieurs typologies existent dans la littérature afin de mieux caractériser et classer les différents<br />
cours d’eau et annexes hydrauliques. Le but ici n’est absolument pas de faire un classement poussé et<br />
précis des <strong>adoux</strong> par rapport à ces typologies. En effet, ce serait un travail beaucoup trop important par<br />
rapport aux objectifs principaux de cette étude qui visent à réhabiliter les <strong>adoux</strong>. D’autre part, les<br />
données disponibles, nous l’avons vu, sont relativement limitées et ne nous permettraient pas d’aller<br />
très loin dans cette caractérisation. Enfin et <strong>sur</strong>tout, une classification très poussée n’apporterait rien de<br />
plus aux gestionnaires du milieu.<br />
Nous proposons donc d’utiliser les données dont nous disposons afin d’évaluer la faisabilité<br />
d’une telle classification, et de déterminer globalement à quel type de milieu nous avons affaire selon<br />
quelques typologies nationales et/ou internationales. Cette rapide analyse a répond à trois objectifs<br />
purement opérationnels :<br />
- améliorer la connaissance des <strong>adoux</strong> pour avoir une caractérisation plus précise des milieux d’étude ;<br />
- proposer une base de comparaison avec les autres milieux pour profiter de retours d’expérience ;<br />
- disposer d’une référence afin de communiquer <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> auprès des financeurs et des autres<br />
gestionnaires.<br />
Le schéma ci-après illustre bien l’importance du premier objectif en termes de gestion. Il<br />
présente globalement les interactions entre les différents compartiments du système et souligne leur<br />
influence <strong>sur</strong> la biologie.<br />
Illustration 18 : Interaction entre les différents compartiments du système et influence <strong>sur</strong> la<br />
biologie 61 .<br />
61 Souchon Y., 2002. L’habitat des cours d’eau dans tous ses états. Mémoire présenté pour l’obtention de l’habilitation à<br />
diriger des recherches. Université Claude Bernard Lyon I, UFR de Biologie, Ecole doctorale E2M2.<br />
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Comme nous l’avons vu dans les parties précédentes, les <strong>adoux</strong> sont caractérisés par des données<br />
physiques (température, vitesse du courant,…) et biologiques (peuplements, biodiversité, …) propres à<br />
ces milieux (variables de réponse). Tous ces paramètres sont cependant induits par des variables de<br />
contrôle via un ensemble de processus. Nous avons d’ailleurs souligné dans la partie 1 l’importance<br />
des relations entre les <strong>adoux</strong> et la dynamique de la rivière, qui n’est finalement qu’un aspect des<br />
interrelations entre variables de contrôle, processus et variables de réponse.<br />
2.4.1 Classification à l’échelle du bassin versant<br />
L’illustration 18 ci-dessus souligne bien la relation entre les variables de contrôle et la<br />
dynamique de la rivière. C’est donc les paramètres géologie-relief-climat qui les premiers vont être<br />
caractéristiques des milieux. L’échelle d’étude est donc ici le bassin versant, où la rivière et ses<br />
annexes doivent être considérées comme un ensemble.<br />
Si l’on regarde les conditions dans lesquels apparaissent l’ensemble des <strong>adoux</strong> connus (Buëch,<br />
Durance, Guil et Drac pour le 05, Issole pour le 04 et Drôme pour le 26), ceux-ci sont situés dans des<br />
zones de piémont, en région tempérée, avec un substratum plutôt calcaire et des dépôts importants<br />
d’alluvions grossiers.<br />
En termes de typologie, le but n’est pas ici d’être exhaustif, précis et critique par rapport à la<br />
littérature existante, chaque classification ayant ses limites. Pour cela, nous renvoyons le lecteur à la<br />
bibliographie 62 . Nous voulons simplement ici proposer une caractérisation globale des <strong>adoux</strong> selon les<br />
typologies fonctionnelles (c'est-à-dire celles qui intègrent la dimension biologique) les plus utilisées.<br />
<strong>Les</strong> principales typologies de cours d’eau utilisées aujourd’hui sont des zonations faunistiques.<br />
La première, celle de Huet (1949), établit une zonation selon les peuplements piscicoles présents selon<br />
la pente (zonation piscicole) 63 . Cette étude a été reprise par Illies et Botosaneanu (1963) 64 , mettant en<br />
évidence la relation entre les conditions du milieu et les peuplements piscicoles. Enfin, Verneaux<br />
(1973) 65 a complété la démarche précédente en augmentant se basant <strong>sur</strong> les peuplements faunistiques<br />
aquatiques au sens large. Elle requiert cependant une quantité de données bien trop importantes par<br />
rapport à celles dont nous disposons et elle semble faire l’objet de nombreuses exceptions.<br />
62 Wasson J.-G., 1989. Eléments pour une typologie fonctionnelle des eaux courantes : 1. Revue critique de quelques<br />
approches existantes. In Bull. Ecol., tome 20, chap. 2, pp. 109-127.<br />
63 Huet M., 1949. Aperçu des relations entre la pente et les populations piscicoles des eaux courantes. In Schweiz Z.<br />
Hydrol., II (3-4), pp. 332-351.<br />
64 Illies J. et Botasaneanu L., 1963. Problème et méthodes de la classification et de la zonation écologique des eaux<br />
courants, considérées <strong>sur</strong>tout du point de vue faunistique. In Mitt. Internat. Verein. Limnol., 12, pp. 1-57.<br />
65 Vernaux J., 1973. Cours d’eau de Franche-Comté (massif du Jura). Recherches écologiques <strong>sur</strong> le réseau hydrographique<br />
du Doubs – Essai de biotypologie. Thèse, Ann. Sci. Univ. Basançon 3, 9, pp. 1-260.<br />
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Nous nous baserons donc <strong>sur</strong> les zonations de Huet et de Illiès et Botasaneanu, qui semblent ici<br />
les plus adaptées par rapport à nos connaissances du milieu et à nos objectifs. <strong>Les</strong> zonations piscicoles<br />
ont été réalisées par rapport à une espèce de référence, mais celle-ci est suivie de plusieurs espèces<br />
d’accompagnement. Ainsi, la zone à truite par exemple est accompagnée d’espèces comme le chabot<br />
et le vairon. Le graphique suivant présente la synthèse globale de ces zonations, en comparaison avec<br />
les principaux styles morphologiques fluviaux 66 . Nous faisons ainsi la correspondance entre la<br />
zonation longitudinale fonctionnelle des cours d’eau et son profil en plan, les différentes dynamiques<br />
étant liées. D’autre part, ce schéma permet de situer les <strong>adoux</strong> par rapport à ces référentiels.<br />
ADOUX<br />
Zone à<br />
truite<br />
Zone à<br />
Ombre<br />
Zone à<br />
Barbeau<br />
Zone à<br />
Brême<br />
Zonation<br />
de Huet<br />
Eucrénon<br />
Crénon<br />
Hypocrénon<br />
Epirithron<br />
Rithron<br />
Métarithron<br />
Hyporithron<br />
Epipotamon<br />
Potamon<br />
Métapotamon<br />
Hypopotamon<br />
Zonation<br />
Illies et<br />
Botasaneanu<br />
Style<br />
linéaire<br />
Style en<br />
tresses<br />
Style à<br />
méandres<br />
Principaux<br />
styles<br />
morphologiques<br />
Illustration 19 : Identification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies fonctionnelles des<br />
eaux courantes et aux principaux styles morphologiques fluviaux.<br />
Nous pouvons synthétiser ces données de la façon suivante. Le Crénon correspond aux zones<br />
de sources de haute montagne, caractérisées par des eaux très froides, une forte pente (donc un fort<br />
courant) et un style linéaire. Ces zones ne sont pas ou peu piscicoles. Le Rithron correspond à des eaux<br />
fraîches dans un système de dynamique en tresse. Ils sont généralement situés dans des zones de<br />
piémont, avec une pente plus faible mais un courant soutenu, et des populations de truite bien<br />
implantées. La zone à truite laisse place à la zone à ombre à partir de l’Hyporithron. Enfin, le Potamon<br />
correspond à des eaux plus chaudes et plus lentes situées en plaine, dans un contexte de rivière à<br />
méandres. <strong>Les</strong> peuplements piscicoles sont de plus en plus différents, avec des espèces beaucoup<br />
moins exigeantes vis-à vis de la température comme le barbeau et la brême.<br />
66 <strong>Les</strong> zonations sont tirées des études précitées et les styles morphologiques d’un document de cours de Mr Malavoi :<br />
« Eléments de géodynamique fluviale », présenté en module de la spécialisation GEME de Montpellier SupAgro.<br />
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Or, nous avons vu que les <strong>adoux</strong> sont situés en zone de piémont, dans un système fluvial en<br />
tresses, et caractérisés par une température fraîche, un faciès d’écoulement lotique et un peuplement<br />
piscicole dominé par la truite (cf partie 2.3). Cette description correspond donc tout à fait à un Rithron<br />
(épi ou méta). En revanche, les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ne correspondent pas tout à fait à cette<br />
description. Ils semblent se rapprocher d’un Hyporithron voire d’un Potamon, avec une température<br />
plus élevée, un faciès d’écoulement plutôt lentique et des peuplements piscicoles dominés par les<br />
cyprinidés (2 e catégorie).<br />
D’autre part, nous pouvons d’ores et déjà différencier les <strong>adoux</strong> des autres annexes<br />
hydrauliques de type bras morts, noues, boires, lônes, mortes, bras secondaires, giessen … En effet,<br />
tous ces noms décrivent des annexes hydrauliques plus ou moins déconnectées de la rivière (dans le<br />
temps et l’espace), dont l’alimentation en eau est plus souvent liée à la rivière qu’à la nappe, et <strong>sur</strong>tout<br />
qui ont une pente très faible, un faciès d’écoulement plutôt lentique et un peuplement piscicole dominé<br />
par les cyprinidés 67 . Ces milieux correspondent donc clairement à des Potamons, dont la fonctionnalité<br />
hydraulique et biologique sont très différentes de celles des <strong>adoux</strong>.<br />
Nous pouvons donc raisonnablement penser que les variables de contrôle (géologie-reliefclimat)<br />
sont les premiers facteurs explicatifs de l’origine et la répartition des <strong>adoux</strong>. Un climat<br />
tempéré, une géologie plutôt calcaire et une situation en piémont paraissent être des éléments<br />
favorables à l’apparition de ré<strong>sur</strong>gences de nappe aux eaux fraîches. Nous ne disposons<br />
malheureusement pas d’assez d’éléments pour aller plus loin dans cette caractérisation mais il<br />
semblerait que cette description se vérifie lorsque nous analysons le fonctionnement de tous les <strong>adoux</strong><br />
connus, même <strong>sur</strong> d’autres bassins versants.<br />
2.4.2 Classification à l’échelle du tronçon<br />
<strong>Les</strong> variables de contrôle, en plus d’avoir une influence directe <strong>sur</strong> la présence d’<strong>adoux</strong> ou non,<br />
semblent aussi avoir une influence indirecte via l’hydrodynamique de la rivière. Cet aspect a d’ailleurs<br />
été mis en évidence dans le graphique précédent, où la relation entre style morphologique de la rivière<br />
et présence d’<strong>adoux</strong> semblent fortement liées.<br />
Nous changeons donc cette fois-ci d’échelle pour nous intéresser de plus près aux processus<br />
hydrologiques et aux inter-relations entre la rivière et les <strong>adoux</strong>. Ainsi, la typologie à laquelle nous<br />
allons nous intéresser est basée <strong>sur</strong> la dynamique latérale des cours d’eau. L’équipe du PIREN Rhône<br />
a proposé en 1982 une typologie des annexes hydrauliques 68 , basée <strong>sur</strong> la fréquence et l’importance de<br />
la connexion avec la rivière (cf illustration 20 ci-après).<br />
67 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />
Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />
68 PIREN Rhône, 1982. In Etudes <strong>sur</strong> l’eau n° 89 : les zones humides et la ressource en eau. Guide technique<br />
Inter-agences.<br />
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Illustration 20 : Typologie des annexes hydrauliques de type bras mort par le PIREN Rhône-Alpes<br />
(1982)<br />
Cette typologie a été reprise par Biotec et Malavoi en 2007, avec un niveau de détail plus<br />
poussé 69 . Malheureusement, elle est destinée à une description des annexes hydrauliques de type bras<br />
mort, dont l’alimentation et le régime hydrologique sont directement liés aux les connexions avec la<br />
rivière (amont et/ou aval). Or, l’alimentation des <strong>adoux</strong> n’est pas directement issue d’une connexion<br />
avec la rivière, même s’il arrive (rarement) qu’ils soient captés par l’amont en période de crue. La<br />
connexion par l’aval, elle, est essentielle d’un point de vue hydrologique et biologique, mais c’est<br />
l’<strong>adoux</strong> qui participe à l’écoulement superficiel de la rivière, et non le contraire.<br />
La première caractéristique des <strong>adoux</strong> est en effet une alimentation par la nappe, qu’elle soit<br />
alluviale ou de versant. Dans le cas d’une nappe de versant, l’<strong>adoux</strong> est indépendant de la rivière pour<br />
son fonctionnement hydrologique. Dans le cas d’une nappe alluviale (la majorité des cas), les deux<br />
sont intimement liés mais uniquement par l’écoulement souterrain. La dynamique latérale de la rivière<br />
a donc une influence indirecte <strong>sur</strong> la dynamique des <strong>adoux</strong> via la nappe d’accompagnement, et non par<br />
l’écoulement superficiel comme pour les bras secondaires et les bras morts.<br />
La divagation d’une rivière en tresses a en effet une double influence <strong>sur</strong> l’écoulement<br />
souterrain :<br />
- par la dynamique latérale des dépôts alluviaux et des érosions qui modifient la capacité<br />
d’emmagasinement de la nappe d’accompagnement ;<br />
- par les échanges hydriques entre la nappe et la rivière (dans un sens ou dans l’autre).<br />
69 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />
Seine-Normandie.<br />
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Le système évoluant dans le temps et dans l’espace, l’alimentation en eau des <strong>adoux</strong> de nappe<br />
alluviale évolue en fonction de la dynamique de la rivière. Nous pouvons envisager la création et<br />
l’évolution d’un <strong>adoux</strong> comme suit. Le tressage de la rivière créé des chenaux préférentiels<br />
d’écoulement. Après une crue restructurante, elle peut emprunter d’autres chenaux d’écoulement, les<br />
anciens devenant alors des bras morts. Si le niveau de la nappe est supérieur au point bas de ces<br />
anciens chenaux, cela créé un écoulement superficiel correspondant à un <strong>adoux</strong>, mais celui-ci est très<br />
vulnérable car il peut être recapturé après chaque crue. Si la dynamique latérale de la rivière la fait<br />
s’éloigner du nouvel <strong>adoux</strong>, celui-ci se pérénise. En revanche, si elle s’en éloigne trop, ainsi que la<br />
nappe d’accompagnement, l’<strong>adoux</strong> aura tendance à s’assécher.<br />
Nous pourrions alors penser à faire le parallèle avec la typologie mise en place par le PIREN<br />
Rhône-Alpes <strong>sur</strong> les bras morts, en classant les <strong>adoux</strong> selon leur évolution par rapport à la dynamique<br />
de la rivière. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant des « Rithrons » et non des « Potamons », nous pourrions définir des<br />
Eurithrons, Pararithrons, Plésiorithrons et Paléorithrons, nous renseignant ainsi <strong>sur</strong> l’évolution de la<br />
dynamique entre la rivière, la nappe et les <strong>adoux</strong>.<br />
En réalité, le système est beaucoup complexe puisqu’il existe des <strong>adoux</strong> alimentés par la nappe<br />
alluviale et empruntant d’anciens chenaux, d’autres n’empruntant pas d’anciens chenaux, d’autres<br />
alimentés par une nappe de versant, ou bien une alimentation mixte, ou bien encore des <strong>adoux</strong><br />
influencés par un trop plein, … Par ailleurs, puisque nous sommes dans un contexte de rivière en<br />
tresse, il se peut que celle-ci s’éloigne d’un <strong>adoux</strong> mais s’en rapproche au bout d’un certain temps.<br />
Cette complexité, synonyme de richesse biologique, rend cependant difficile la mise en place d’une<br />
telle typologie. D’autre part, nous ne disposons pas d’une caractérisation assez fine des <strong>adoux</strong> d’un<br />
point de vue hydrologique. Le type d’alimentation de chacun n’est en effet pas (ou peu) connu.<br />
Ensuite, nous ne disposons pas de données historiques aussi importantes que <strong>sur</strong> le Rhône, où les<br />
photos aériennes successives, par exemple, permettent de déterminer avec une assez bonne précision<br />
l’évolution passée des méandres et leur fréquence de déconnexion avec la rivière. Enfin, quand bien<br />
même nous disposerions de ces données, l’échelle d’étude n’est pas la même et les <strong>adoux</strong> sont<br />
beaucoup moins visibles <strong>sur</strong> une photo aérienne à travers la ripisylve.<br />
De toute façon, la mise en place d’une telle typologie <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> aurait un intérêt limité en<br />
termes de gestion. Il serait en revanche intéressant de mieux connaître le type d’alimentation de<br />
chaque <strong>adoux</strong> et de réaliser un suivi piézométrique. Cela nous permettrait en effet de quantifier<br />
l’impact de certaines activités humaines et d’anticiper <strong>sur</strong> d’éventuels problèmes d’assèchement. La<br />
comparaison que nous venons de faire avec la dynamique des annexes hydrauliques de rivières à<br />
méandres ne nous a peut-être pas permis de mettre en place une typologie, mais elle nous a permis de<br />
bien mettre en évidence les relations dynamiques que la rivière entretien avec les <strong>adoux</strong>. Il devient<br />
évident que toute activité humaine altérant le fonctionnement dynamique de la rivière (prélèvements,<br />
extractions, barrages, endiguements, …) met en danger ces milieux annexes.<br />
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En effet, chaque <strong>adoux</strong> est peut-être pérennisé d’un certain côté, puisque la rivière a un<br />
fonctionnement de plus en plus figé à cause des activités humaines, ce qui réduit le risque de recapture<br />
ou d’éloignement des <strong>adoux</strong>. Cependant, le système dans sa globalité est en péril. Le « système<br />
d’<strong>adoux</strong> » est beaucoup plus vulnérable car si l’un d’entre eux devient afonctionnel ou est perdu, il ne<br />
pourra pas être recréé plus loin par la rivière à cause de cette dynamique figée. Ce constat renforce<br />
donc encore la légitimité d’intervention <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> existants, afin de les rendre fonctionnels et de les<br />
préserver.<br />
Malavoi a ainsi mis en évidence l’intérêt de cette dynamique en termes de biodiversité : « Une<br />
dynamique fluviale libre est constitutive d’une diversité d’habitats indispensable à la faune et la flore<br />
aquatiques et rivulaires. C’est par elle notamment que s’allient le physique et le biologique. » 70<br />
2.4.3 Classification à l’échelle de la station<br />
Un dernier niveau typologique est à envisager : l’échelle de la station, représentée dans notre<br />
étude par l’<strong>adoux</strong>. Une me<strong>sur</strong>e et une description précise de tous les paramètres du milieu pourrait<br />
nous permettre d’établir une classification des <strong>adoux</strong> et une hiérarchisation de l’intérêt de chacun.<br />
Cette étude pourrait être interprétée via une analyse factorielle des correspondances multiples 71 .<br />
Cependant, une telle approche nécessiterait un investissement beaucoup trop important en temps<br />
et en moyens, ce qui nous empêcherait d’avoir une démarche aussi globale par rapport au temps<br />
disponible pour l’étude. Nous préfèrerons donc une approche beaucoup plus concrète, plus empirique,<br />
mais qui ait le mérite de nécessiter moins d’investissements et d’être plus facilement applicable par les<br />
gestionnaires du milieu par rapport à la problématique de réhabilitation. Ce diagnostic sera donc basé<br />
<strong>sur</strong> un diagnostic de terrain axé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des milieux, et fera l’objet de la partie 2.6.<br />
70 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />
Seine-Normandie.<br />
71 Pialot D., Chessel D.et Auda Y., 1984. Ecologie générale – Description de milieu et analyse factorielle des<br />
correspondances multiples. C.R Acad. Sc. Paris, t. 298, série III, n°11.<br />
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2.5 Proposition d’une définition des <strong>adoux</strong><br />
Voici ce qui a été énoncé dans le rapport d’étude de la MRE en 2006 <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> :<br />
« Il n’existe pas encore de définition précise des <strong>adoux</strong> et celle-ci diffère en fonction de<br />
perception des uns et des autres. D’une manière générale, on peut désigner sous le terme d’<strong>adoux</strong> les<br />
annexes fluviales (ou annexes hydrauliques) du cours d’eau alimentées par la nappe alluviale. Dans les<br />
faits, les contextes physiques et biologiques de ces <strong>adoux</strong> sont extrêmement variés selon qu’ils sont<br />
alimentés par la nappe du Buëch ou une source de versant, qu’ils correspondent à d’anciens bras du<br />
Buëch ou non, qu’ils sont dans la bande active ou à l’abri des crues, qu’ils s’écoulent dans la ripisylve<br />
ou en pleine lumière...<br />
(…)<br />
Toutefois, on peut à l’heure actuelle définir un <strong>adoux</strong> comme une ré<strong>sur</strong>gence de la nappe<br />
phréatique ou des infiltrations de bassins versants présentant des caractéristiques de débit, de<br />
température et de physico-chimiques relativement constantes <strong>sur</strong> l'année. »<br />
Suite au premier diagnostic que nous venons de réaliser, par l’étude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />
en général, par la synthèse des données issues des études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et par le<br />
positionnement des <strong>adoux</strong> vis-à-vis de certaines typologies, nous pouvons aujourd’hui aller un peu<br />
plus loin dans cette définition. Celle-ci est basée <strong>sur</strong> des critères physiques, biologiques et<br />
dynamiques :<br />
« Un <strong>adoux</strong> est une ré<strong>sur</strong>gence de nappe alluviale ou de versant, située en zone de piémont,<br />
souvent lié à une rivière dynamique à fort charriage de matériaux (rivière en tresse). C’est une annexe<br />
hydraulique, dans le sens où elle participe à l’écoulement de la rivière, qui présente une connexion au<br />
lit principal par l’aval.<br />
Dans ce système dynamique, un <strong>adoux</strong> présente une certaine stabilité en termes de débit et de<br />
température. Il constitue ainsi une très bonne zone de refuge pour les espèces aquatiques, qui y sont à<br />
l’abri des aléas (crues, étiages sévères, gel, …). D’autre part, ces faibles amplitudes saisonnières de<br />
débit et de température, avec des eaux fraîches en été et tempérées en hiver, offrent de très bonnes<br />
conditions de reproduction et d’habitat à de nombreuses espèces très exigeantes.<br />
La pente et le débit sont relativement faibles, mais le calibre est limité et le faciès d’écoulement<br />
reste lotique. <strong>Les</strong> caractéristiques physiques et biologiques les classent dans la catégorie des rithrons,<br />
eau dominée par les peuplements de truite. D’autre part, il peut être caractérisé d’écotone, situé à<br />
l’interface entre milieux terrestre et aquatique et siège d’une très bonne biodiversité.<br />
Le fonctionnement, la pérennité et la dynamique des <strong>adoux</strong> sont intimement liés à la dynamique<br />
de la rivière. »<br />
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2.6 Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
2.6.1 Objectifs et méthodologie<br />
A présent que les milieux d’étude sont caractérisés de façon plus précise, nous pouvons nous<br />
intéresser aux dysfonctionnements qui touchent chacun d’entre eux et sont responsables d’une perte de<br />
fonctionnalité. Comme nous l’avions signalé dans la partie 2.3.3., la zone d’étude pour la définition<br />
des actions de réhabilitation a été restreinte aux <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch, qui présentent des<br />
caractéristiques et un intérêt bien plus importants que ceux du Buëch aval.<br />
L’analyse a été basée <strong>sur</strong> un diagnostic de terrain fortement axé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong><br />
(hydromorphologique et biologique), aspect peu abordé dans les études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch. Cela nous permettra de proposer et définir les actions de réhabilitation à mettre en œuvre pour<br />
les rendre fonctionnels, que ce soit par des travaux ou des me<strong>sur</strong>es de gestions. Nous pourrons en outre<br />
hiérarchiser qualitativement l’intérêt que représente chaque <strong>adoux</strong> afin de définir les priorités<br />
d’intervention.<br />
Ce diagnostic de terrain est totalement empirique, mais c’est le seul moyen pour identifier les<br />
différents problèmes et proposer des actions efficaces. Des relevés complémentaires de pente, de<br />
sinuosité, de positionnement par rapport au Buëch (distance et altitude), etc… auraient probablement<br />
permis de compléter cette analyse, mais le temps disponible pour l’étude ne l’a pas permis. La<br />
fonctionnalité hydromorphologique a donc été appréciée visuellement pendant les prospections de<br />
terrain.<br />
Celles-ci ont cependant été réalisées en étroite collaboration avec différents experts (ONEMA et<br />
FAAPPMA 05). La démarche et les modes d’intervention ont ensuite été approuvés par des<br />
naturalistes (CEEP) et Natura 2000. D’autre part, un bilan régulier a été fait en interne avec le<br />
SMIGIBA, la FAAPPMA 05 et l’ONEMA, ainsi qu’en groupe de travail « pêche » Natura 2000 avec<br />
une concertation encore plus large (CRAVE, DDAF, Conseil général, …).<br />
En termes de temps, une à deux journées de terrain par <strong>adoux</strong> ont été nécessaires à un<br />
diagnostic complet (avec définition des actions à mettre en œuvre). Le temps qui a été consacré<br />
dépend du linéaire de chaque <strong>adoux</strong>, de leur intérêt et de l’importance des problèmes identifiés. Ces<br />
prospections on été réalisées en plusieurs fois, entre avril et septembre 2008. Cela nous a permis de<br />
nous imprégner peu à peu du contexte et des problématiques <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. D’autre part, nous<br />
avons pu profiter de l’évolution saisonnière de la végétation et des conditions hydrologiques, ce qui<br />
nous a permis d’intégrer un maximum de données au diagnostic.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 72
2.6.2 Synthèse générale du diagnostic de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong><br />
a ) Sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong><br />
Comme nous l’avons vu dans la partie 2.3.2, les <strong>adoux</strong> sont caractérisés notamment par une<br />
vitesse du courant et une pente relativement faibles. Ainsi, tout objet ou ouvrage transversal, toute<br />
réduction de la section d’écoulement, ou toute diminution du débit <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong> peut dénaturer de<br />
façon importante leur fonctionnement hydraulique. La vitesse d’écoulement est fortement ralentie,<br />
passant d’un faciès lotique à un faciès lentique, qui est défavorable à des espèces comme la Truite, le<br />
Chabot et l’Ecrevisse à pieds blancs.<br />
Cela provoque en outre une sédimentation importante de fines particules qui, du fait de la faible<br />
pente, s’accentue rapidement et se généralise <strong>sur</strong> une grande distance vers l’amont. Le fond de l’<strong>adoux</strong><br />
est alors colmaté, entraînant une réduction de la <strong>sur</strong>face de frai pour les poissons et une perte<br />
d’habitats pour l’Ecrevisse à Pieds blancs.<br />
D’autre part, l’écoulement ralenti et la couche de sédiments fins sont favorables au<br />
développement de plantes hydrophiles, qui ne sont pas des espèces caractéristiques d’un<br />
fonctionnement normal des <strong>adoux</strong> et pérennisent le colmatage par leur système racinaire. Le cours<br />
d’eau peut alors rapidement se fermer, devenant notamment infranchissable pour les poissons.<br />
L’ensemble de ces phénomènes peut alors entraîner une perte de fonctionnalité de l’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong><br />
plusieurs dizaines à centaines de mètres.<br />
b ) Synthèse du diagnostic de terrain<br />
<strong>Les</strong> résultats du diagnostic global de la fonctionnalité et des principaux problèmes identifiés <strong>sur</strong><br />
chaque <strong>adoux</strong> sont présentés en dans le tableau 8 pour le Petit Buëch et le tableau 9 pour le Grand<br />
Buëch. Ils seront repris et approfondis dans les propositions de réhabilitation (me<strong>sur</strong>es de gestion et<br />
travaux définis par les CCTP).<br />
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Tableau 8 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch. Identification des principaux problèmes.<br />
Adoux<br />
Anthropisation<br />
Fonctionnalité<br />
hydromorphologique globale<br />
Aptitudes<br />
repro truite<br />
Fonctionnalité biologique globale<br />
Franchissablilité<br />
Colmatage<br />
Etat<br />
ripisylve<br />
Espèces<br />
invasives<br />
Travaux de<br />
réhabilitation<br />
Coucherine<br />
(Béoux)<br />
Buse pour faire passer l'<strong>adoux</strong> sous la<br />
route<br />
Bonne mise à part la buse. Bcp de<br />
petits bras qui forment de<br />
nombreuses petites ZH<br />
Très faible<br />
potentiel<br />
Difficile à cause de la<br />
buse de la D 937<br />
Encroûtement à l'entrée<br />
et en amont de la buse<br />
Bon état<br />
général<br />
Oui (faible)<br />
Proximité d'1 zone artisanale avec<br />
produits à risque (pollution récente)<br />
Boutariq<br />
Proximité d'une décharge, d'une<br />
déchetterie et d'une plate-forme de<br />
compostage <strong>sur</strong> sol nu<br />
Détournement d'une partie du Buëch<br />
vers l'<strong>adoux</strong> pour des prélèvements<br />
agricoles et présence de martelières<br />
Très artificialisé par la connection<br />
amont avec le Buëch et la contrainte<br />
latérale exercée par la décharge<br />
Très faible<br />
potentiel<br />
Nulle à l'aval à la<br />
connection avec le<br />
Buëch<br />
Mauvais côté<br />
décharge<br />
Non<br />
Fontenil<br />
Amont : zone urbanisée, cultures,<br />
jardins<br />
Amont : pâturages qui peuvent<br />
destabiliser les berges et entraîner un<br />
colmatage<br />
Départ dans centre de Veynes +<br />
passage à proximité du plan d'eau et<br />
d'un camping => risques de pollution<br />
En aval : prélèvement agricole peu<br />
impactant (mais à <strong>sur</strong>veiller). Pb : seuil<br />
rustique récent infranchissable<br />
(stagnation, colmatage et<br />
développement plantes lentiques)<br />
Passage d'engins d'extraction en aval<br />
(<strong>adoux</strong> trop étroit => stagnation,<br />
colmatage et dévt plantes lentiques)<br />
Profil rectiligne <strong>sur</strong> la partie amont<br />
urbanisée<br />
Colmatage dû au pâturage <strong>sur</strong> la<br />
partie amont.<br />
Ecoulement lentique et<br />
dysfonctionnements associés repérés<br />
uniquement en amont immédiat du<br />
seuil rustique et du passage des<br />
engins d'extraction. La fonctionnalité<br />
hydromorphologique reste<br />
globalement bonne, sauf le long du<br />
plan d'eau où l'<strong>adoux</strong> est très linéaire<br />
Bonnes<br />
aptitudes et<br />
bonne<br />
reproduction<br />
observée<br />
Problème du seuil de<br />
la prise d'eau agricole<br />
en aval, et<br />
éventuellement de<br />
quelques embâcles.<br />
Présence<br />
d'anciennes<br />
martelières en amont<br />
du plan d'eau<br />
Colmatage en amont de<br />
certains embâcles<br />
Colmatage en aval du<br />
Pâturage<br />
Colmatage important en<br />
amont du seuil et des<br />
martelières<br />
Bon état<br />
général, sauf<br />
le long du plan<br />
d'eau où il n'y<br />
a que des<br />
résineux en<br />
rive gauche<br />
Oui<br />
La<br />
Baumette<br />
Pâturage près de l'<strong>adoux</strong> dans la partie<br />
amont<br />
Buse en aval pour le passage des<br />
engins d'extraction<br />
Prise d'AEP à l'amont (faible) et à l'aval<br />
Très bonne dans l'ensemble.<br />
Eventuellement manque de caches et<br />
de diversification d'écoulements.<br />
Très bonnes<br />
aptitudes et<br />
très bonne<br />
reproduction<br />
observée<br />
Presque totale.<br />
Quelques rares<br />
embâcles à enlever<br />
Léger colmatage en aval<br />
du Pâturage<br />
Colmatage et<br />
développement de<br />
plantes lentiques en<br />
amont de la buse<br />
Bon état<br />
général<br />
1 pied de<br />
Renouée<br />
du Japon<br />
repéré<br />
Oui (faible)<br />
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Adoux<br />
Anthropisation<br />
Fonctionnalité<br />
hydromorphologique<br />
Aptitudes<br />
repro truite<br />
Fonctionnalité biologique<br />
Franchissablilité<br />
Colmatage<br />
Etat<br />
ripisylve<br />
Espèces<br />
invasives<br />
Travaux de<br />
réhabilitation<br />
<strong>Les</strong> Casses<br />
Extractions à proximité<br />
Comblement d'1 partie de l'<strong>adoux</strong> par<br />
déblais et bois mort à cause des<br />
carriers => infranchissable et<br />
écoulement lentique en amont<br />
Tout en amont, légère <strong>sur</strong>verse d'1<br />
canal ds l'<strong>adoux</strong> (pas d'impact voire<br />
positif car participe au débit)<br />
Assez bonne. Lit un peu trop large par<br />
endroits, ce qui serait en partie corrigé<br />
en favorisant la reprise d'une<br />
végétation + jeune qui pourrait ainsi<br />
mieux coloniser las abords du cours<br />
d'eau<br />
Désordres observés à cause des<br />
nombreuses embâcles <strong>sur</strong> tout le<br />
linéaire<br />
Potentiel<br />
moyen<br />
Mauvaise à cause<br />
des nombreuses<br />
embâcles<br />
Colmatage en amont de<br />
certains embâcles<br />
Colmatage en amont<br />
des atterrissements<br />
Léger colmatage et peu<br />
ripisylve en aval<br />
Ripisylve très<br />
vieille, en<br />
mauvais état,<br />
entraînant de<br />
nombreuses<br />
embâcles<br />
dans l'<strong>adoux</strong><br />
Renouée<br />
du Japon<br />
proche<br />
dans le<br />
Buëch<br />
Oui<br />
Iscles de la<br />
Bâtie<br />
Très court et très vulnérable du fait de<br />
sa situation dans le lit du Buëch<br />
Faibles<br />
Mauvaise à la<br />
connexion avec le<br />
Buëch<br />
Non<br />
La Virginie<br />
Anciennes extractions dans le Buëch à<br />
proximité<br />
Ancienne piste pour les extractions<br />
Aval : rectiligne, faible profondeur,<br />
élargissement par passage du Buëch<br />
en crue, colmatage, pas de caches,<br />
connection difficile avec le Buëch<br />
Moyen<br />
Difficile à la<br />
connexion avec le<br />
Buëch<br />
Colmatage important à<br />
l'amont du point dur créé<br />
par l'ancienne piste<br />
d'accès aux extractions<br />
Assez jeune,<br />
<strong>sur</strong>tout <strong>sur</strong> la<br />
partie aval<br />
1 pied de<br />
Renouée<br />
du Japon<br />
proche<br />
Oui<br />
La Garenne<br />
Buse pour le passage d'engins<br />
d'extraction à l'amont de l'<strong>adoux</strong><br />
Ecoulement en partie le long de la RN<br />
Bouchon à l'aval provoqué par un<br />
ancien gabion de protection contre le<br />
Buëch<br />
Colmatage et développement de<br />
plantes lentiques à l'amont de la buse<br />
Désordres observés à cause des<br />
nombreuses embâcles <strong>sur</strong> tout le<br />
linéaire<br />
Colmatage important à cause du<br />
bouchon provoqué par le gabion.<br />
Développement important de plantes<br />
lentiques entraînant une<br />
infranchissabilité.<br />
Bon potentiel<br />
Mauvaise à cause de<br />
la buse, du gabion et<br />
des colmatages<br />
associés<br />
Mauvaise à cause<br />
des nombreuses<br />
embâcles<br />
Colmatage et<br />
développement de plant<br />
lentiques importants en<br />
amont de la buse et du<br />
gabion<br />
Ripisylve<br />
vieillissante,<br />
entraînant de<br />
nombreuses<br />
embâcles<br />
Renouée<br />
du Japon<br />
proche<br />
dans le<br />
Buëch<br />
Oui<br />
Maraize<br />
Prélèvement d'eau à l'amont et dans la<br />
partie centrale (avec une martelière)<br />
Elevage à proximité et pâturage en<br />
amont<br />
Présence d'une buse à mi-parcours<br />
Ecoulement lentique en amont et<br />
lotique en aval de la martelière.<br />
Très faible<br />
potentiel.<br />
Intérêt<br />
piscicole<br />
seulement en<br />
aval de la<br />
buse.<br />
Une martelière (à<br />
laisser car augmente<br />
le niveau d'eau en<br />
amont pour les<br />
Ecrevisses)<br />
Colmatage important <strong>sur</strong><br />
tout le linéaire (pâturage,<br />
martelière, buse et<br />
berges destabilisées)<br />
Végétation<br />
vieillissante en<br />
aval de la<br />
buse<br />
Manque de<br />
végétation en<br />
amont<br />
Oui<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 75
Tableau 9 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch. Identification des principaux problèmes.<br />
Adoux<br />
Anthropisation<br />
Fonctionnalité<br />
hydromorphologique<br />
Aptitudes<br />
repro truite<br />
Fonctionnalité biologique<br />
Franchissablilité<br />
Colmatage<br />
Etat<br />
ripisylve<br />
Espèces<br />
invasives<br />
Travaux de<br />
réhabilitation<br />
Résulte d'une prise d'eau de la scierie<br />
ds le Lunel<br />
Scierie<br />
(<strong>sur</strong> le<br />
Lunel)<br />
Sérieux problème de pollution par<br />
scierie ds le passé<br />
Adoux a été détourné et recalibré<br />
Ecoulement le long de la RN<br />
Mauvaise. Recalibré, rectiligne, longe<br />
la route, certains secteurs trop larges<br />
Faibles.<br />
Meilleures <strong>sur</strong><br />
la partie<br />
amont<br />
Mauvaise à la<br />
connexion à cause<br />
du seuil.<br />
Moyennement bonne<br />
ensuite à cause des<br />
plantes lentiques<br />
Très important depuis la<br />
buse jusqu'à la scierie.<br />
Développement de<br />
plantes lentiques.<br />
Peu de<br />
végétation,<br />
<strong>sur</strong>tout le long<br />
de la RN en<br />
rive droite<br />
Oui<br />
Buse à la connection aval mais bien<br />
calibrée<br />
Pâturage à l'aval avec un abreuvoir<br />
Baumugne<br />
Passage d'une conduite d'éthylène<br />
enterrée à proximité<br />
Très bonne. Seul problème, forte<br />
diminution du débit en été<br />
Bon potentiel<br />
Totale en période de<br />
reproduction de la<br />
truite. Marche à la<br />
connexion en étiage.<br />
Très bon état,<br />
jeune,<br />
ripisylve de<br />
qualité et<br />
diversifiée<br />
Non<br />
Glacières 1<br />
Habitations au niveau du marais en<br />
amont<br />
Ecoulement le long de la digue<br />
Bonne dans l'ensemble<br />
Excellente<br />
reproduction<br />
observée<br />
Presque totale Bon Oui<br />
Difficile à la<br />
confluence avec le<br />
torrent (près de la<br />
confluence avec le<br />
Buëch) et selon les<br />
embâcles<br />
Important en aval à la<br />
confluence avec le<br />
torrent (près de la<br />
confluence avec le<br />
Buëch) et en amont de<br />
certains embâcles<br />
Mauvais.<br />
Beaucoup de<br />
gros résineux<br />
en mauvais<br />
état<br />
Glacières 2<br />
En bordure d'un terrain agricole drainé<br />
vers l'<strong>adoux</strong><br />
Erosion des berges et des terres<br />
agricoles<br />
Très faibles<br />
Bonne ormis<br />
quelques embâcles<br />
Total à cause des<br />
pratiques culturales de<br />
l'agriculteur<br />
Mauvais en<br />
rive droite, le<br />
long du<br />
champ.<br />
Robinier<br />
faux-acacia<br />
Oui<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 76
Adoux<br />
Anthropisation<br />
Fonctionnalité<br />
hydromorphologique<br />
Aptitudes<br />
repro truite<br />
Fonctionnalité biologique<br />
Franchissablilité Colmatage Etat ripisylve<br />
Espèces<br />
invasive<br />
s<br />
Travaux de<br />
réhabilitation<br />
Proximité de la STEP Aspres avec<br />
conduite qui longe l'<strong>adoux</strong> et risque de<br />
pollution diffuse ou ponctuelle <strong>sur</strong> le<br />
linéaire (<strong>sur</strong>tt en période de crues car<br />
réseau unitaire). Présence d'un bypass<br />
<strong>sur</strong> le réseau<br />
Rabière<br />
Entretien des lignes électriques et<br />
téléphoniques par coupes à blanc en<br />
amont<br />
Proximité d'un camping mais rejets<br />
collectés par STEP<br />
Très bonne. Adoux atypique <strong>sur</strong> le<br />
Buëch car de très nombreux bras et<br />
zones marécageuses. Pb :<br />
Assèchement total en 2007<br />
Très faibles<br />
(un peu <strong>sur</strong> la<br />
partie la +<br />
aval)<br />
Mauvaise à cause de<br />
l'atterrissement<br />
végétalisé et de la<br />
buse<br />
Important en<br />
amont de<br />
l'atterrissement<br />
végétalisé<br />
Bon (sauf au niveau<br />
des lignes<br />
électriques)<br />
Oui<br />
Présence d'une buse sous-calibrée au<br />
niveau du camping et d'un<br />
atterrissement végétalisé dû à un<br />
curage du torrent en aval<br />
Poissonnière<br />
Arbres coupés en bordure de l'<strong>adoux</strong><br />
<strong>sur</strong> une parcelle privée => destab<br />
berges, agravation dégâts lors des<br />
crues, embâcles.<br />
L'un des <strong>adoux</strong> est pollué par rejet<br />
STEP d'Aspres<br />
Mauvaise <strong>sur</strong> toute la partie où le<br />
Buëch est passé (Buëch très<br />
proche). Erosion ponctuelle de<br />
berges (emplifié dans le secteur où<br />
les arbres ont été coupés).<br />
Beaucoup d'embâcles à cause de<br />
ces dysfonctionnements.<br />
Probablement<br />
bon potentiel<br />
Mauvaise connection<br />
avec l'aval par<br />
basses eaux,<br />
franchissabilité<br />
difficile à cause des<br />
embâcles et à cause<br />
d'un seuil naturel en<br />
amont<br />
Important dans les<br />
zones d'érosion de<br />
berges<br />
Très mauvais <strong>sur</strong> les<br />
parcelles privées<br />
(coupes d'arbres et<br />
présence de<br />
nombreux résineux).<br />
Oui<br />
Aspremont<br />
D49<br />
Le long de la route et de terrains bâtis<br />
Drainage de la zone humide en amont<br />
Mauvaise car écoulement le long de<br />
la route<br />
Très faibles<br />
Mauvaise (peu de<br />
débit)<br />
Important<br />
Très mauvais<br />
(routes et terrains<br />
bâtis)<br />
Non<br />
Fontaine<br />
salée<br />
Garenne 3<br />
(station de<br />
pompage)<br />
Présence d'1 station de pompage en<br />
amont mais effet positif car<br />
alimentation <strong>adoux</strong><br />
Ecoulement en bord de digue et de<br />
sentier<br />
Bonne<br />
Bonne<br />
Faibles<br />
Moyennes<br />
Garenne 2 Colmatage fréquent Faibles<br />
Mauvaise par<br />
endroits (embâcles,<br />
seuils<br />
d'encroûtement et<br />
atterrissements<br />
infranchissables)<br />
Bonne hormis<br />
quelques embâcles<br />
Difficile à cause des<br />
embâcles<br />
En amont des<br />
obstacles<br />
En amont des<br />
obstacles<br />
Colmatage<br />
important<br />
Assez bon dans<br />
l'ensemble. A<br />
entretenir.<br />
Bon dans<br />
l'ensemble. Pas<br />
assez d'ombrage<br />
<strong>sur</strong> la partie amont<br />
mais végétation<br />
jeune<br />
Oui<br />
Oui<br />
Viellissante Oui (faible)<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 77
Adoux<br />
Anthropisation<br />
Fonctionnalité<br />
hydromorphologique<br />
Aptitudes<br />
repro truite<br />
Fonctionnalité biologique<br />
Franchissablilité<br />
Colmatage<br />
Etat<br />
ripisylve<br />
Espèces<br />
invasives<br />
Travaux de<br />
réhabilitation<br />
Terrains privés <strong>sur</strong> lesquels on a une<br />
végétation de connifères <strong>sur</strong> la partie<br />
centrale => Strate arbustive peu<br />
développée, mauvaise stabilisation des<br />
berges et colmatage<br />
Important en amont du<br />
seuil et des martelières<br />
Assez bon<br />
dans<br />
l'ensemble<br />
Garenne 1<br />
3 seuils infranchissables : 1 seuil à<br />
l'amont, 1 martelière partie médiane et 1<br />
confluence <strong>sur</strong> 1 des 2 bras<br />
Ripisylve rive droite déboisée <strong>sur</strong> un<br />
tronçon<br />
Assez bonne dans l'ensemble. <strong>Les</strong><br />
seuls problèmes sont liés à la<br />
présence des martelières et au<br />
pâturage<br />
Moyennes<br />
dans l'état<br />
actuel<br />
Mauvaise à cause du<br />
seuil, des 2<br />
martelières et de<br />
planches sous la<br />
clôture en amont du<br />
château<br />
Important dans le bois<br />
de résineux<br />
Que des<br />
conifères au<br />
niveau du<br />
château (pas<br />
de strate<br />
arbustive)<br />
Déboisé <strong>sur</strong><br />
la partie<br />
médiane<br />
Oui<br />
Berges peu cohésives et colmatage à<br />
cause du pâturage trop proche en rive<br />
gauche (+ stagnation martelière)<br />
Végétation peu développée en rive<br />
gauche à cause du chemin forestier et du<br />
pâturage<br />
Important en aval du<br />
pâturage<br />
Endommagée<br />
à cause du<br />
pâturage<br />
Serre du<br />
fumier<br />
Bonne<br />
Faibles<br />
Bonne hormis<br />
quelques embâcles<br />
Bon dans<br />
l'ensemble.<br />
Non<br />
<strong>Les</strong><br />
Mourings<br />
Bonne mais écoulement <strong>sur</strong><br />
substratum calcaire (pas de galets)<br />
Faibles<br />
Bonne hormis<br />
quelques embâcles<br />
Bon dans<br />
l'ensemble.<br />
Non<br />
L'alpilonne Fabile débit Faibles<br />
Seuil naturel<br />
infranchissable à la<br />
connexion avec le<br />
Buëch. Nombreuses<br />
embâcles<br />
Bon dans<br />
l'ensemble.<br />
Non<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 78
Le tableau 10 ci-après synthétise les principaux dysfonctionnements qui ont pu être identifiés<br />
<strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch. Cela nous permet d’identifier l’origine des<br />
différents problèmes et leurs principales conséquences <strong>sur</strong> le milieu en termes de fonctionnalité.<br />
Tableau 10 : Origine, nature et conséquences des principaux dysfonctionnements identifiés <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch<br />
Origine Nature Conséquences <strong>sur</strong> l'<strong>adoux</strong> Commentaires<br />
Aménagements<br />
« Mauvaises<br />
pratiques »<br />
Anciens bassins de<br />
pisciculture (Poissonnière,<br />
Rabière et Garenne 1) ou de<br />
fabrication de glace (<strong>adoux</strong><br />
des Glacières).<br />
Tracé souvent influencé par<br />
l’emprise foncière (terrains<br />
agricoles ou bâtis, plan<br />
d’eau,…) ou les<br />
infrastructures routières<br />
(routes, ponts).<br />
Ouvrages pérennes <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> :<br />
buse<br />
infranchissable ou mal<br />
dimensionnée, seuils ou<br />
martelières pour les<br />
prélèvements d’eau, ...<br />
Ouvrages transversaux<br />
rustiques sans autorisation<br />
pour les prélèvements d’eau<br />
Branchages jetés dans le<br />
cours d’eau suite à un<br />
élagage.<br />
Pistes d’accès et les buses<br />
posées pour le passage des<br />
engins vers les sites<br />
d’extraction de matériaux<br />
dans le Buëch.<br />
Comblement de l’<strong>adoux</strong><br />
lors du terrassement par les<br />
engins d’extraction.<br />
Pâturage du bétail en<br />
bordure de berge ou dans<br />
l’<strong>adoux</strong>, entraînant une<br />
déstabilisation et une<br />
érosion responsables d’un<br />
fort colmatage.<br />
Végétation rivulaire<br />
inadaptée : plantations de<br />
résineux, mauvaise<br />
sélection lors de l’entretien<br />
par les propriétaires, coupes<br />
à blanc…<br />
Cultures ne permettant pas<br />
un bon maintien du sol<br />
(grandes culture, …).<br />
Terres agricoles drainées<br />
vers les <strong>adoux</strong>.<br />
Modification du faciès et de la<br />
fonctionnalité<br />
Modification du profil en plan,<br />
altération du fonctionnement<br />
hydraulique, diminution de la<br />
diversité d'habitats et<br />
augmentation de la vulnérabilité<br />
Altération du fonctionnement<br />
hydraulique<br />
Modification du faciès naturel de<br />
l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />
Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />
important en amont<br />
infranchissablité pour la faune<br />
aquatique.<br />
Altération du fonctionnement<br />
hydraulique<br />
Modification du faciès naturel de<br />
l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />
Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />
important en amont<br />
Infranchissablité pour la faune<br />
aquatique.<br />
Erosion des berges<br />
Perte de la strate arbustive<br />
Modification du faciès naturel de<br />
l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />
Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />
important à l'aval<br />
Déstabilisation et vulnérabilité<br />
importantes des berges<br />
Erosion des berges<br />
Modification du faciès naturel de<br />
l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />
Colmatage important en l'aval<br />
Erosion des terres agricoles et<br />
colmatage de l'<strong>adoux</strong> en aval<br />
Peu d'effets <strong>sur</strong> la fonctionnalité<br />
générale de l'<strong>adoux</strong>. Bassins<br />
localisés <strong>sur</strong> la partie amont.<br />
Seul l’<strong>adoux</strong> du Lunel a été détourné<br />
et rectifié au point d’obtenir un<br />
profil linéaire. <strong>Les</strong> autres gardent en<br />
règle générale une bonne sinuosité,<br />
synonyme de faciès d’écoulement et<br />
d’habitats diversifiés favorables à<br />
l’ensemble de la vie aquatique.<br />
Ouvrages la plupart du temps<br />
localisés mais responsables d'une<br />
perte de fonctionnalité très<br />
importante<br />
La plupart des buses sont sousdimensionnées<br />
et mal posées. Même<br />
dans le cas où le passage est<br />
démantelé à la fin de la période<br />
d’extraction, la section de l’<strong>adoux</strong><br />
est très souvent réduite.<br />
Fort risque de dégradation des<br />
berges par la chute d'abres dont le<br />
système racinaire est inadapté<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 79
Origine Nature Conséquences <strong>sur</strong> l'<strong>adoux</strong> Commentaires<br />
Pollutions<br />
Evolution<br />
« pseudonaturelle<br />
»<br />
Rejet de STEP<br />
Rejets industriels<br />
Pâturage du bétail<br />
Utilisation<br />
agricoles<br />
Déchets ménagers<br />
d'intrants<br />
Evolution de la végétation :<br />
vieillissement ripisylve<br />
Embâcles<br />
Crues<br />
Assèchement<br />
Accumulation d'une pollution<br />
organique importante<br />
Colmatage<br />
Altération de la qualité chimique<br />
et fort risque de mortalité<br />
Eutrophisation<br />
Modification de la fonctionnalité<br />
par développement de plantes<br />
lentiques<br />
Risque de diminution du taux<br />
d'oxygène et de mortalité<br />
Eutrophisation et/ou alterration de<br />
la qualité chimique<br />
Dégradation du milieu<br />
Altération de la qualité<br />
Déstabilisation et vulnérabilité<br />
importantes des berges<br />
Fermeture du milieu<br />
Formation d'embâcles<br />
Fermeture du milieu<br />
Infranchissablité pour la faune<br />
aquatique.<br />
Désordres hydrauliques et<br />
colmatage en amont<br />
Déstabilisation et vulnérabilité<br />
importantes des berges<br />
Erosion des berges<br />
Modification du faciès naturel de<br />
l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />
Colmatage important en l'aval<br />
Modification de la ripisylve<br />
Perte d'habitats<br />
Augmentation de la température<br />
Colmatage<br />
Déconnexion <strong>adoux</strong> / rivière<br />
Infranchissabilité<br />
Rejet de la STEP d'Aspres-Sur-<br />
Buëch :<br />
temporaire par un by-pass dans<br />
l'<strong>adoux</strong> de la Rabière<br />
permanent dans l'<strong>adoux</strong> de la<br />
Poissonnière<br />
Très peu de rejets industriels en<br />
réalité. Forte pollution historique<br />
dans l'<strong>adoux</strong> du Lunel par la scierie<br />
En réalité, l'eutrophisation n'en est<br />
pas à ce stade<br />
Présence <strong>sur</strong> tous les <strong>adoux</strong>, en plus<br />
ou moins grande quantité<br />
Dysfonctionnements observés <strong>sur</strong> la<br />
grande majorité des <strong>adoux</strong>. En lien<br />
avec la dynamique rompue de la<br />
rivière, dont le rôle d'entretien n'est<br />
plus as<strong>sur</strong>é.<br />
Dysfonctionnement observé <strong>sur</strong> un<br />
<strong>adoux</strong> : la Poissonnière. En lien avec<br />
la dynamique rompue de la rivière,<br />
qui risque de capter l'<strong>adoux</strong> à très<br />
long terme et non de l'entretenir de<br />
façon temporaire.<br />
Observé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> de<br />
Baumugne, la Virginie, les Casses<br />
(amont). Souvent en lien avec les<br />
extractions.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 80
c ) Bilan <strong>sur</strong> la fonctionnalité et la sensibilité des <strong>adoux</strong><br />
La fonctionnalité hydromorphologique de la majorité des <strong>adoux</strong> est globalement bonne.<br />
Cependant, les fonctionnalités hydraulique et biologique des <strong>adoux</strong> sont très souvent dégradées.<br />
L’origine des dysfonctionnements observés est directement ou indirectement liée aux activités<br />
humaines, comme nous avons pu le décrire dans le tableau précédent. Elle est parfois ponctuelle, mais<br />
la perte de fonctionnalité provoquée est très importante du fait de la sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong>.<br />
Ces milieux nécessitent donc une vigilance constante.<br />
Au final, peu d’entre eux sont complètement fonctionnels. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> et l’intérêt qu’ils<br />
présentent sont peu connus, entraînant très souvent des malveillances (généralement involontaires) par<br />
les passants, les propriétaires, les agriculteurs, les carriers et mêmes certains services de l’état lors<br />
d’aménagements. Dans la plupart des cas, les problèmes que nous avons identifiés peuvent paraître des<br />
« détails » pour ceux qui en sont responsables, considérant les <strong>adoux</strong> comme des « fossés sans<br />
intérêt ». Ils ont cependant des conséquences très importantes <strong>sur</strong> le milieu et les espèces associées.<br />
2.6.3 Menaces des principaux facteurs naturels et des principales activités humaines <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et<br />
les espèces associées<br />
Suite à ces observations de terrain, nous pouvons prévoir qualitativement les conséquences des<br />
principaux facteurs naturels et anthropiques <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et les espèces qui y sont associées. Cette<br />
interprétation a été couplée à celle réalisée par la chargée de mission du programme Natura 2000 du<br />
Buëch. Elle est présentée en dans le tableau 11 ci-après.<br />
Tableau 11 : Influence qualitative des principales activités humaines et de l’évolution des facteurs<br />
« pseudo-naturels » <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et les espèces associées (page suivante).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 81
Impact des principaux facteurs anthropiques<br />
↑ Effet positif Activités économiques<br />
↓ Effet négatif Carrières en rivière Agriculture Barrage <strong>sur</strong> le Buëch<br />
Principales<br />
espèces<br />
associées<br />
Diminution des débits en aval (débit<br />
Prélèvements d'eau ou drainage<br />
Abaissement de la nappe<br />
réservé)<br />
↓<br />
↓ => assèchement => assèchement<br />
=> assèchement => parfois ouvrages infranchissables => enfoncement du lit (érosion progressive)<br />
=> modification de la ripisylve<br />
=> colmatage par obstacles et/ou réduction du débit => déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />
Enfoncement du lit (extractions +<br />
Utilisation d'intrants et pâturage<br />
↓ => infranchissabilité piscicole vers les<br />
érosion régressive et/ou progressive) ↓ <strong>adoux</strong><br />
=> déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />
=> risques de pollution et d'eutrophisation => modification de la ripisylve<br />
↓<br />
Mauvaises pratiques (pâturage <strong>sur</strong> berges d'<strong>adoux</strong>,<br />
=> infranchissabilité piscicole vers les<br />
=> augmentation de la vulnérabilité face<br />
cultures inapropriées, pas de bandes enherbées<br />
<strong>adoux</strong><br />
aux pollutions<br />
et/ou ripisylve entre cultures et <strong>adoux</strong>,…)<br />
Blocage de la dynamique de la rivière<br />
Adoux<br />
=> modification et/ou altération de la ripisylve Augmentation de la température en aval<br />
et de ses milieux annexes ↓<br />
↓ => banalisation des habitats => augmentation de l'érosion => perte de fonctionnalité biologique<br />
=> augmentation de la vulnérabilité<br />
↓ => modification de la composition des<br />
=> colmatage de l'<strong>adoux</strong><br />
des <strong>adoux</strong><br />
peuplements aquatiques<br />
Pistes d'accès et buses<br />
=> augmentation de l'eutrophisation<br />
Blocage de la dynamique de la rivière et de<br />
=> risques déconnexion des <strong>adoux</strong><br />
ses milieux annexes en aval<br />
↓<br />
=> augmentation de la vulnérabilité des<br />
=> infranchissabilité piscicole<br />
↓ <strong>adoux</strong><br />
=> désordres hydrauliques<br />
Risques de dégradation accidentelle<br />
=> banalisation des habitats<br />
↓ pendant les phases d'extraction<br />
Assèchement<br />
Assèchement<br />
Perte de l'habitat<br />
Ecrevisse à<br />
↓ => disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce<br />
pieds blancs ↓ Risques de pollution<br />
Augmentation température<br />
=> disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce<br />
Perte de zones de refuge, de<br />
Perte en aval de zones de refuge, de<br />
Dégradation de zones de refuge, de reproduction et<br />
reproduction et de croissance non<br />
reproduction et de croissance non soumises<br />
Chabot et<br />
de croissance non soumises aux aléas<br />
soumises aux aléas<br />
aux aléas<br />
Truite fario ↓<br />
↓<br />
↓<br />
=> limitation de l'aire de répartition de<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
l'espèce<br />
Blageon<br />
Castor<br />
Agrion de<br />
mercure (et<br />
Azuré de la<br />
Sanguisorbe)<br />
↓<br />
Perte de zones de refuge, de<br />
reproduction et de croissance non<br />
soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
↓<br />
Dégradation de zones de refuge, de reproduction et<br />
de croissance non soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
Perte en aval de zones de refuge, de<br />
reproduction et de croissance non soumises<br />
aux aléas<br />
Activités de loisir<br />
(chasse, pêche,<br />
randonnée, ...)<br />
Veille <strong>sur</strong> les milieux<br />
Entretien par les<br />
pêcheurs<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 82<br />
↓<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
Assèchement<br />
Assèchement<br />
↓ => perte d'habitat pour le Castor ↓ Assèchement<br />
=> perte d'habitat pour le Castor<br />
Passage des engins d'extraction<br />
Passage des engins agricoles ↓<br />
↓ => dérangement potentiel ↓ => perte d'habitat pour le Castor<br />
=> dérangement potentiel<br />
Assèchement Assèchement Assèchement<br />
↓ => perte d'habitat pour les insectes de ↓ => perte d'habitat pour les insectes de zones ↓ => perte d'habitat pour les insectes de<br />
zones humides<br />
humides<br />
zones humides<br />
↓<br />
Déchets<br />
Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />
atteintes au milieu<br />
Réhabilitation du milieu<br />
par les pêcheurs<br />
Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />
atteintes au milieu<br />
Réhabilitation du milieu<br />
par les pêcheurs<br />
Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />
atteintes au milieu<br />
Réhabilitation du milieu<br />
par les pêcheurs<br />
↓ Dérangement potentiel<br />
Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />
atteintes au milieu<br />
↓ Dérangement potentiel
Impact des facteurs "pseudo-naturels"<br />
↑<br />
→<br />
↓<br />
Principales<br />
espèces<br />
associées<br />
Effet positif<br />
Effet sans grande<br />
influence<br />
Effet négatif<br />
Adoux<br />
Ecrevisse à pieds<br />
blancs<br />
Chabot et Truite fario<br />
Blageon<br />
↓<br />
Diminution des précipitations<br />
Diminution des débits<br />
Diminution des débits<br />
=> perte de fonctionnalité biologique<br />
=> modification de la ripisylve<br />
Dynamique de la végétation<br />
Fermeture du milieu, évolution vers végétation de fourré et<br />
ripisylve vieillissante<br />
=> déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />
=> déstabilisation des berges<br />
=> formation d’embâcles<br />
=> infranchissabilité piscicole vers les <strong>adoux</strong> => perte de fonctionnalité biologique<br />
=> augmentation de la vulnérabilité face aux pollutions<br />
=> perte de l'habitat<br />
↓<br />
Assèchement du milieu<br />
=> perte de l'habitat<br />
Augmentation de la température<br />
=> perte de fonctionnalité biologique<br />
↓<br />
=> modification de la composition des peuplements aquatiques<br />
=> augmentation de l'eutrophisation<br />
↓<br />
Perte de l'habitat<br />
=> disparition de l'espèce<br />
Fermeture du milieu et perte de l’habitat<br />
Réchauffement<br />
↓<br />
=> disparition de l'espèce<br />
Perte de zones de refuge, de reproduction et de croissance non<br />
↓<br />
soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
Réchauffement<br />
↓<br />
=> limitation de l'aire de répartition de l'espèce<br />
Perte de zones de refuge, de reproduction et de croissance non<br />
↓<br />
soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
↓<br />
↓<br />
↓<br />
↓<br />
=> disparition de l'espèce<br />
Perte de fonctionnalité <strong>sur</strong> des zones de refuge, de<br />
reproduction et de croissance non soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
Perte de fonctionnalité <strong>sur</strong> des zones de refuge, de<br />
reproduction et de croissance non soumises aux aléas<br />
=> vulnérabilité de l'espèce<br />
Perte de l'habitat<br />
Castor ↓<br />
=> recherche d'autres sites (espèce mobile)<br />
Augmentation de la ressource alimentaire<br />
Azuré de la<br />
Sanguisorbe et<br />
Agrion de mercure<br />
Perte de l'habitat<br />
Perte de l'habitat par fermeture du milieu<br />
↓<br />
=> disparition de l'espèce<br />
↓<br />
=> disparition de l'espèce<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 83
2.6.4 Estimation chiffrée du potentiel des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch du point de vue de la<br />
reproduction de la truite fario<br />
a ) Objectifs et méthodologie<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant de très bonnes zones de reproduction pour la Truite fario, nous pouvons tenter<br />
de chiffrer leurs potentialités en termes de reproduction. La démarche, basée <strong>sur</strong> un ouvrage du CSP<br />
concernant la gestion piscicole 72 , est la même que celle employée dans le PDPG. Elle est présentée<br />
dans les tableaux 12 et 13 ci-après. Cette analyse est basée <strong>sur</strong> une méthode très théorique et adaptée<br />
localement de façon empirique pour une situation optimale. Elle est cependant reconnue dans ce<br />
domaine, et nous établerons une comparaison avec les chiffres présentés dans le PDPG, qui sont euxaussi<br />
basés <strong>sur</strong> cette méthode. Elle nous permet donc de disposer d’un ordre de grandeur permettant<br />
d’évaluer le gain écologique de la réhabilitation des <strong>adoux</strong>, mais uniquement d’un point de vue de la<br />
production piscicole en Truite fario.<br />
Tableau 12 : Estimation du nombre d’œufs produits pour 100 m² de SFR<br />
SFR<br />
estimée<br />
50% <strong>sur</strong>face<br />
totale<br />
Nombre de<br />
frayères /<br />
100m² SFR<br />
Nombre d'œufs<br />
produits pour un<br />
géniteur de 1 kg<br />
Poids moyen<br />
d'un géniteur<br />
<strong>sur</strong> le<br />
département<br />
Nb moyen d'œufs<br />
produits en moy par<br />
géniteur <strong>sur</strong> le<br />
département<br />
Nb d'œufs<br />
produits / 100m²<br />
de SFR<br />
2000 * 0,150 300 * 4<br />
4 2 000 150 g 300 1200<br />
La Surface Favorable à la Reproduction (SFR) pour la truite fario est estimée à environ 40 % <strong>sur</strong><br />
les petits cours d’eau. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong>, nous l’avons vu, présentent des conditions de reproduction quasioptimales.<br />
Nous pouvons donc majorer ce chiffre à 50 %, ce qui ne paraît pas du tout <strong>sur</strong>estimé<br />
d’après les observations réalisées <strong>sur</strong> le terrain et l’appréciation des différents experts. Pour 100 m² de<br />
SFR, 4 frayères sont présentes en moyenne. Un géniteur dans le département produisant en moyenne<br />
300 œufs, nous pouvons considérer que 100 m² de SFR permettent de produire 1200 œufs par saison<br />
de reproduction.<br />
Tableau 13 : Estimation du nombre de truites produites pour 100 m² de SFR. Evolution en fonction<br />
des taux de <strong>sur</strong>vie d’année en année.<br />
Truitelles d'1 an<br />
(~6cm) / 100m² de<br />
SFR<br />
Truites de 2 ans<br />
(~12cm) / 100 m² de<br />
SFR<br />
Truites de 3 ans<br />
(~18cm) / 100 m² de<br />
SFR<br />
Truites de 4 ans<br />
(âge adulte, ~20cm)<br />
/ 100 m² de SFR<br />
20% de <strong>sur</strong>vie 40% de <strong>sur</strong>vie 50% de <strong>sur</strong>vie 50% de <strong>sur</strong>vie<br />
Taux de <strong>sur</strong>vie de<br />
l'œuf à l'âge<br />
adulte<br />
240 96 48 24 2 %<br />
72 Richard A., 1998. Gestion piscicole : interventions <strong>sur</strong> les populations de poissons, repeuplement des cours d’eau<br />
salmonicoles. Collection « Mise au point », Conseil Supérieur de la Pêche, Paris, France, 256 p.<br />
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Le taux de <strong>sur</strong>vie la première année <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est estimé à 20 %. Il comprend les phases de<br />
fécondation, d’éclosion et de croissance la première année. Le taux moyen dans le département a été<br />
estimé dans le PDPG à 5 %, en raison des conditions climatiques et hydrologiques difficiles. Nous le<br />
majorons à 20 % <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en raison de l’absence d’aléas (crue, étiage, gel), se plaçant ainsi dans<br />
la moyenne estimée au niveau national par l’ouvrage du CSP <strong>sur</strong> la gestion piscicole.<br />
<strong>Les</strong> 1200 œufs produits pour 100 m² de SFR donnent donc 240 truitelles de 1 an. <strong>Les</strong> truitelles<br />
ayant tendance à dévaler pour rejoindre la rivière après 1 an (cf partie 2.3.2), le taux de <strong>sur</strong>vie à 2, 3 et<br />
4 ans est donc égal à celui évalué pour le reste du département.<br />
Ainsi, 100 m² de SFR donnent à chaque période de reproduction, dans des conditions<br />
optimales, 24 truites fario adultes qui sont capturables (TRFc) et capables de se reproduire. Le taux de<br />
<strong>sur</strong>vie global depuis l’œuf jusqu’à l’âge adulte est donc estimé à 2 % dans les <strong>adoux</strong>. Du fait des<br />
meilleures conditions pour la reproduction et la croissance des truites, ce chiffre est environ 2 fois<br />
supérieur à celui évalué en rivière dans le département. Il se trouve par ailleurs dans la moyenne<br />
nationale (entre 1 et 3 %), ce qui paraît raisonnable.<br />
b ) Résultats pour l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch<br />
Connaissant le linéaire et la largeur de chaque <strong>adoux</strong> (donc la <strong>sur</strong>face), nous pouvons aisément<br />
calculer la SFR, ainsi que le nombre d’œufs, de truites d’1 an, 2 ans, 3 ans et 4 ans produits en<br />
situation optimale dans chacun d’entre eux. Ces résultats sont présentés en Annexe 18 pour chaque<br />
<strong>adoux</strong>, et sont synthétisés dans le tableau 11 ci-après.<br />
Tableau 14 : Production annuelle en Truite fario par les <strong>adoux</strong> du Petit et Grand Buëch en situation<br />
potentielle<br />
Petit Buëch Grand Buëch Total<br />
Truitelles d'1 an (6 cm) 18 094 14 600 32 694<br />
Truites de 2 ans (12 cm) 7 238 5 840 13 078<br />
Truites de 3 ans (16 cm) 3 619 2 920 6 539<br />
Truites de 4 ans (20 cm)<br />
TRFc<br />
1 809 1 460 3 269<br />
Ces valeurs indiquent le nombre de truites issues de la reproduction <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong><br />
du Petit et du Grand Buëch, dans le cas où celle-ci est optimale (aucun dysfonctionnement). <strong>Les</strong><br />
actions de réhabilitation qui seront mises en place, ayant pour but d’effacer la grande majorité des<br />
dysfonctionnements dont nous avons parlé, devraient donc permettre théoriquement d’atteindre ces<br />
chiffres.<br />
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Ainsi, <strong>sur</strong> les deux sous-bassins versants, la reproduction annuelle des truites fario <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> produirait environ 32 000 truitelles en une année. Au bout de 4 ans (âge adulte), suite aux<br />
mortalités cumulées, ce nombre atteindrait environ 3 300 truites. Celles-ci seront alors capturables par<br />
les pêcheurs et capables de se reproduire à la période de frai suivante. Afin de mieux se rendre compte<br />
de l’importance de ces chiffres, nous pouvons établir une comparaison avec la situation identifiée par<br />
le PDPG dans la rivière (tableaux 12 et 13).<br />
Tableau 15 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />
TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch<br />
A : Population potentielle de TRFc<br />
dans le contexte piscicole<br />
Petit Buëch Grand Buëch Total<br />
A1 : 10 733 A2 : 13 702 A3 : 24 435<br />
B : Population réelle de TRFc B1 : 7 785 B2 : 10 338 B3 : 18 123<br />
C : Déficit annuel en TRFc<br />
C = A - B<br />
D : Production annuelle potentielle en<br />
TRFc dans les <strong>adoux</strong><br />
E : Déficit annuel résiduel après<br />
réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />
E = (C - D)<br />
C1 : 2 948 C2 : 3 364 C3 : 6 312<br />
D1 : 1 809 D2 : 1 460 D3 : 3 269<br />
E1 : 1 139 E2 : 1 904 E3 : 3 043<br />
Tableau 16 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />
TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch (chiffres relatifs)<br />
Petit Buëch Grand Buëch Total<br />
F : % actuel de déficit<br />
F = (C / A) x 100<br />
G : % comblement potentiel de déficit<br />
par les <strong>adoux</strong> après réhabilitation<br />
G = (D / C) x 100<br />
H : % potentiel de déficit résiduel après<br />
réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />
H = (E / A) x 100<br />
F1 : 27 % F2 : 25 % F3 : 26 %<br />
G1 : 61 % G2 : 43 % G3 : 52 %<br />
H1 : 11 % H2 : 14 % H3 : 12 %<br />
En fonction de la capacité de reproduction théorique, la capacité d’accueil du milieu et des<br />
facteurs limitants, le PDPG définit une population potentielle annuelle en TRFc pour le contexte<br />
piscicole. Il détermine aussi, en se basant <strong>sur</strong> les différentes données disponibles (pêches électriques,<br />
…), le stock réel de truites adultes présentes chaque année dans ce contexte. La différence entre les<br />
deux indique donc le déficit annuel en TRFc.<br />
Ainsi, la population potentielle calculée pour le Petit et le Grand Buëch cumulés est d’environ<br />
24 400 TRFc (A3). Cette capacité n’est pas saturée puisque la population réelle est estimée à 18 100<br />
(B3). Le déficit annuel est donc de l’ordre de 6 300 TRFc (C3).<br />
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Au total, la production théorique annuelle des <strong>adoux</strong> est d’environ 3 300 TRFc (D3), ce qui<br />
correspond à 52 % du déficit du Petit et du Grand Buëch (G3). <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne représentent pourtant que<br />
20 % du linéaire total du Buëch et ont une largeur bien plus faible, ce qui témoigne de l’importance de<br />
ces milieux du point de vue de la reproduction de la truite fario. Notons que la productivité (absolue et<br />
relative) des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch (D2 et G2) est légèrement plus faible que celle des <strong>adoux</strong> du Petit<br />
Buëch (D1 et G1).<br />
D’après le diagnostic que nous avons réalisé précédemment, peu d’<strong>adoux</strong> sont complètement<br />
fonctionnels par rapport à la reproduction de la truite fario. La reproduction actuelle <strong>sur</strong> l’ensemble des<br />
<strong>adoux</strong> est donc très faible, et n’ayant aucun moyen pour la quantifier, nous la supposons ici comme<br />
nulle pour estimer un gain écologique potentiel. La réhabilitation des <strong>adoux</strong> vise à éliminer la très<br />
grande majorité des dysfonctionnements. Pour la Truite fario, cela conduirait donc à optimiser la<br />
reproduction et permettrait théoriquement de réduire de moitié le déficit annuel en TRFc dans le<br />
Buëch.<br />
La population ne serait pas saturée, mais le déficit des contextes piscicoles du Petit et du Grand<br />
Buëch n’atteindrait plus que 3 000 TRFc au total (E3), dont 1 100 (E1) pour le Petit Buëch et 1 900<br />
(E2) pour le Grand Buëch. Actuellement, le pourcentage de déficit par rapport à la population<br />
potentielle est de 27 % pour le Petit Buëch (F1) et 25 % pour le Grand Buëch (F2), soit 26 % au total<br />
(F3). Or, entre 20 et 40 %, le milieu est considéré comme « peu perturbé ». Ce critère définissant la<br />
gestion piscicole à appliquer par les AAPPMA pour combler le déficit, les contextes piscicoles du<br />
Buëch ont été classés dans la catégorie « gestion patrimoniale différée ». Cela signifie que l’on ne peut<br />
pas espérer en moins de 5 ans l’atteinte d’un contexte piscicole conforme (moins de 20 % de déficit),<br />
et que d’ici là un ré-empoissonnement est nécessaire chaque année pour combler le déficit. <strong>Les</strong><br />
déversements effectués aujourd’hui <strong>sur</strong> le Petit et le Grand Buëch sont de l’ordre de 400 000 alevins à<br />
« résorption de vésicule » chaque année, permettant de combler le manque global de 6 300 TRFc (C3).<br />
Or, nous avons vu que la réhabilitation totale des <strong>adoux</strong> permettrait théoriquement de réduire<br />
ce chiffre de moitié (D3, E3 et G3). Seulement la moitié des déversements réalisés aujourd’hui<br />
seraient donc nécessaires, soit 200 000 alevins à « résorption de vésicule » en moins chaque année. En<br />
plus de l’aspect économique, cela permettrait <strong>sur</strong>tout de se diriger vers une gestion piscicole<br />
patrimoniale de ces deux contextes. En effet, le déficit en TRFc ne serait plus que de 12 % dans<br />
l’ensemble (H3), dont 11% pour le Petit Buëch (H1) et 14 % pour le Grand Buëch (H2). La qualité du<br />
milieu serait donc considérée comme conforme d’un point de vue piscicole, la « gestion patrimoniale »<br />
pourrait donc être prescrite. En plus de l’aspect économique, cette gestion piscicole serait très<br />
favorable aux populations de Truite fario du Buëch. Elle s’intégrerait dans une gestion plus durable du<br />
milieu, en favorisant la reproduction des souches autochtones de truites fario et en réduisant les<br />
déversements d’espèces allochtones.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 87
L’ensemble de ces chiffres est bien sûr très théorique, mais c’est la méthode appliquée en<br />
termes de gestion piscicole dans les PDPG au niveau national. Nous comparons donc des données<br />
estimées à partir de la même méthodologie, ce qui permet d’avoir des ordres de grandeur cohérents.<br />
Nous les avons basés essentiellement <strong>sur</strong> le linéaire et la largeur des <strong>adoux</strong>, mais le diagnostic réalisé<br />
précédemment, tant <strong>sur</strong> les paramètres physiques des <strong>adoux</strong> que <strong>sur</strong> l’expertise de terrain, nous a<br />
permis d’adapter nos hypothèses aux potentialités de ces milieux vis-à-vis de la reproduction de la<br />
Truite fario. Aucune différence n’a cependant été faite d’un <strong>adoux</strong> à l’autre (alors que c’est le cas dans<br />
la réalité), puisque nous ne disposons pas de données assez quantifiées pour atteindre ce niveau de<br />
précision.<br />
D’autre part, il faut bien garder à l’esprit que la situation décrite est potentielle (en plus d’être<br />
théorique), et qu’elle implique une réhabilitation complète de tous les <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand<br />
Buëch.<br />
Enfin, nous n’avons basé cette analyse que <strong>sur</strong> la Truite fario et sa reproduction, car c’est la<br />
seule espèce et la seule fonction <strong>sur</strong> lesquelles nous avons suffisamment de connaissances théoriques<br />
et locales pour permettre une estimation chiffrée. Le gain écologique de la réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />
sera cependant beaucoup plus étendu puisque les actions permettent de favoriser la reproduction<br />
naturelle des souches locales de Truite fario (souches différentes des truites de piscicultures), qu’elles<br />
concernent les autres fonctions de son cycle biologique (croissance, habitat, refuge, …) et les autres<br />
espèces présentes dans les <strong>adoux</strong>.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 88
2.6.5 Hiérarchisation des principaux enjeux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> et définition des priorités d’intervention<br />
L’expertise réalisée <strong>sur</strong> le terrain, avec la participation de plusieurs experts, nous a en outre<br />
permis de hiérachiser l’intérêt que représente chaque <strong>adoux</strong>, en vue de définir des priorités<br />
d’intervention. Nous nous somme basés <strong>sur</strong> les principaux enjeux identifiés :<br />
- l’intérêt piscicole potentiel ;<br />
- l’intérêt Natura 2000 ;<br />
- le linéaire ;<br />
- la facilité des travaux à réaliser.<br />
Nous décrivons ci-après la méthodologie employée, le détail pour chaque enjeu et la synthèse<br />
étant présentés plus loin dans le tableau 19.<br />
a ) Intérêt piscicole potentiel<br />
Nous considérons ici l’intérêt des <strong>adoux</strong> par rapport à toutes les espèces piscicoles (TRF,<br />
Chabot, Chevesne, Blageon, …) qui y sont présentes, et pour toutes les fonctions : reproduction,<br />
croissance, habitat, refuge, … Nous hiérarchisons bien l’intérêt potentiel des <strong>adoux</strong>, ce qui nous<br />
permet d’introduire implicitement la notion de gain écologique du point de vue piscicole, dans le cas<br />
où les actions de réhabilitation seraient menées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>.<br />
Il s’agit d’une analyse qualitative, basée <strong>sur</strong> les observations de granulométrie, de la diversité<br />
d’écoulements et d’habitats, de la présence de caches, la présence de poissons, … Ce type critères est<br />
impossible à chiffrer avec le temps disponible, par contre nous pouvons établir une comparaison<br />
hiérarchique entre les différents <strong>adoux</strong> à vue d’experts, ce qui est le but que nous nous sommes fixés<br />
ici. Nous affectons donc un coefficient allant de 0 à 4 à chaque <strong>adoux</strong> selon son intérêt piscicole<br />
potentiel estimé.<br />
b ) Intérêt Natura 2000<br />
Cette analyse est beaucoup plus pragmatique puisqu’elle est basée <strong>sur</strong> les enjeux Natura 2000<br />
définis par le programme (cf partie 1.2.1.c.), en fonction des espèces d’intérêt communautaire<br />
présentes <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. Il prend donc en compte l’intérêt des <strong>adoux</strong> en tant qu’habitat d’espèces,<br />
mais aussi d’un point de vue patrimonial.<br />
Un coefficient allant de 1 à 4 est attribué, l’enjeu 0 n’existant pas <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> d’un point de vue<br />
Natura 2000 (coefficient 1 pour l’intérêt patrimonial de chacun). Le coefficient 2 signifie la présence<br />
d’espèces à enjeu faible ou modéré, 3 la présence d’espèces à enjeu fort et 4 la présence d’espèces à<br />
enjeu très fort. Le détail de cette analyse par rapport à Natura 2000 est présentée en Annexe 35.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 89
Tableau 17 : Hiérachisation des <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux Natura 2000 73 .<br />
Localisation<br />
Petit Buëch<br />
Grand<br />
Buëch<br />
Adoux<br />
Espèces Natura 2000<br />
Écrevisses à pieds blancs Chabot Blageon<br />
Agrion de<br />
mercure<br />
Azuré<br />
sanguisorbe<br />
Castor<br />
Enjeux<br />
Natura 2000<br />
en 2008<br />
Coucherine<br />
(Béoux)<br />
1<br />
Boutariq Potentiel 1<br />
Fontenil<br />
Présence en grande quantité à la sortie du plan<br />
d'eau<br />
Oui Oui Oui Potentiel 4<br />
<strong>Les</strong> Baumettes Potentiel Oui Potentiel 4<br />
<strong>Les</strong> Casses Très belle population Potentiel Proche 4<br />
Iscles de la Bâtie 1<br />
La Garenne Oui 2<br />
La Virginie Potentiel Oui Potentiel 2<br />
Maraize Très bon habitat et forte densité observée Oui Potentiel Potentiel 4<br />
Scierie (Lunel) Potentiel 1<br />
Baumugne Oui Potentiel 4<br />
Glacières 1 Potentiel Potentiel Potentiel Proche Potentiel 1<br />
Glacières 2 Potentiel Potentiel Potentiel Proche Potentiel 1<br />
Rabière Très nombreuses avant assèchement en 2007 Potentiel Oui Potentiel Potentiel 4<br />
Poissonnière<br />
Observations en 2000 et ~200 Ecrevisses<br />
réintroduites après leur sauvetage lors de<br />
l'assèchement de l'<strong>adoux</strong> de la Rabière en 2007<br />
Oui Oui Oui 4<br />
Aspremont D49 Potentiel 1<br />
Fontaine salée Présence 4<br />
Garenne 3<br />
(station pomp)<br />
Oui Potentiel 2<br />
Garenne 2 Potentiel Oui Potentiel 2<br />
Garenne 1 Potentiel Potentiel Oui Potentiel 2<br />
Serre du fumier 1<br />
<strong>Les</strong> Mourings Potentiel Oui Potentiel Proche 2<br />
L'alpilonne Potentiel Potentiel 1<br />
73 Ce classement tient compte de l’enjeu patrimonial des <strong>adoux</strong> et des enjeux actuels d’un point de vue des espèces d’intérêt communautaire présentes en 2008. Est portée à titre indicatif la<br />
présence potentielle (proximité, conditions favorables, présence historique, …) mais non avérée.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 90
c ) Intérêt du point de vue du linéaire<br />
Le linéaire nous paraît être déterminant dans la hiérarchisation de l’intérêt des <strong>adoux</strong>. En effet,<br />
plus un <strong>adoux</strong> est long, plus la capacité d’accueil, la diversité de faciès et d’habitats et donc la<br />
biodiversité sont importantes. Même s’il n’y a pas d’enjeu piscicole ou Natura 2000, l’intérêt de<br />
l’<strong>adoux</strong> reste important d’un point de vue hydrologique et biologique. La classification des <strong>adoux</strong> les<br />
uns par rapport aux autres a été déterminée par une rapide analyse statistique. <strong>Les</strong> 4 quartiles ont été<br />
calculés par rapport à la longueur de l’ensemble des <strong>adoux</strong>, définissant ainsi 4 classes. Chaque <strong>adoux</strong><br />
appartient donc à une classe suivant sa longueur, tel que le définit le tableau 18.<br />
Tableau 18 : Appartenance d’un <strong>adoux</strong> aux différentes classes de linéaire, selon sa position par<br />
rapport aux quartiles<br />
Hiérarchisation du linéaire<br />
1er quartile < L < 2e 2e quartile < L < 3e 3e quartile < L < 4e<br />
Longeur L de L < 1er quartile<br />
quartile<br />
quartile<br />
quartile<br />
l'<strong>adoux</strong> (m)<br />
0 à 288 m 288 à 525 m 525 à 651 m 651 à 4200 m<br />
Classe 1 2 3 4<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc répartis équitablement dans les différentes classes suivant leur linéaire,<br />
permettant ainsi une classification relative.<br />
d ) Facilité de réalisation des actions de réhabilitation<br />
La majeure partie des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch devront être réhabilités. Seuls 7 <strong>adoux</strong><br />
<strong>sur</strong> 23 (soit 30 % des <strong>adoux</strong>) ne feront pas l’objet de réhabilitation, pour les raisons suivantes :<br />
- L’<strong>adoux</strong> du Boutariq (Petit Buëch) :<br />
• il n’est pas naturel puisqu’il résulte pour partie d’une déviation du Buëch pour les prélèvements<br />
d’eau (fonctionnement différend d’un vrai <strong>adoux</strong>) ;<br />
• il s’écoule en contrebas d’une décharge ;<br />
• il est court (235 m), présente un faible intérêt piscicole et n’abrite aucune espèce Natura 2000.<br />
- L’<strong>adoux</strong> des Iscles de la Bâtie (Petit Buëch) :<br />
• il est très court (60m) ;<br />
• il est très vulnérable par rapport au Buëch car situé dans sa zone d’expansion.<br />
- <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> de Serre du fumier, des Mourings et de l’Alpilonne (Grand Buëch) ;<br />
• ils ont un linéaire relativement faible (260, 400 et 200 m) ;<br />
• ils présentent une configuration peu intéressante d’un point de vue piscicole ;<br />
• d’un point de vue Natura 2000, l’<strong>adoux</strong> des Mourings abrite le Blageon, espèce piscicole dont<br />
la population est très importante <strong>sur</strong> le Buëch et dont l’enjeu est défini comme faible.<br />
- L’<strong>adoux</strong> d’Aspremont D49 :<br />
• faible intérêt hydrologique et piscicole ;<br />
• d’éventuelles actions de réhabilitation n’auraient pas d’effet en termes de gain écologique.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 91
- L’<strong>adoux</strong> de Baumugne :<br />
• il est extrêmement intéressant à tout point de vue (Truite fario, Chabot, biodiversité,…) ;<br />
• son débit diminue en étiage (mais pas d’assec) du fait de l’alimentation par une nappe de<br />
versant a priori très influencée par les précipitations. Cependant, aucune action de<br />
réhabilitation ne peut avoir une influence <strong>sur</strong> ce paramètre ;<br />
• <strong>sur</strong>tout, il présente une très bonne fonctionnalité (à part la réduction du débit) et ne nécessite<br />
donc aucune intervention de réhabilitation. Seule des protections foncière et réglementaire<br />
devront être mises en place.<br />
Même si nous n’intervenons pas directement <strong>sur</strong> ces 7 <strong>adoux</strong>, il est nécessaire de mettre en place<br />
des me<strong>sur</strong>es de protection au même titre que les autres, ainsi qu’un protocole de suivi.<br />
<strong>Les</strong> actions n’ont pas encore été définies <strong>sur</strong> les 17 autres, mais suite au diagnostic de terrain<br />
réalisé, définissant l’importance des dysfonctionnements <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>, nous pouvons d’ores et<br />
déjà hiérarchiser les <strong>adoux</strong> selon l’importance des actions qui seront à mettre en œuvre. (me<strong>sur</strong>es de<br />
gestion, travaux légers, travaux lourds,…). La hiérarchisation est donc réalisée de manière qualitative,<br />
selon l’importance des problèmes identifiés à vue d’experts, le niveau de précision voulu ne<br />
nécessitant pas une analyse plus poussée.<br />
La classification est proposée selon la facilité de mise en œuvre des actions, avec un coefficient<br />
allant de 1 à 4. S’il n’y a pas d’intervention, l’<strong>adoux</strong> n’est pas classifié par rapport à ce critére et<br />
n’apparaîtra pas dans le bilan final qui a pour but de hiérarchiser les priorités d’intervention. La classe<br />
1 signifie que l’action est très difficile à mettre en œuvre, 2 qu’elle est difficile, 3 que la difficulté est<br />
moyenne et 4 qu’elle est facile.<br />
e ) Synthèse des différents enjeux et définition des priorités d’intervention<br />
Aucun coefficient ne sera appliqué à chacun de ces enjeux pour en faire la synthèse, considérant<br />
qu’ils ont un poids égal pour la définition des priorités de réhabilitation. Une simple moyenne est donc<br />
faite à partir des coefficients déterminés pour chaque enjeu, et la note est ramenée <strong>sur</strong> 20. Il s’agit d’un<br />
classement purement qualitatif, à vue d’experts, notamment pour l’intérêt piscicole potentiel et la<br />
facilité de mise en œuvre des actions de réhabilitation. Le détail pour chaque enjeu et la synthèse sont<br />
présentés dans le tableau 19 ci-dessous.<br />
La méthode est critiquable par son manque de précision, mais le but est uniquement d’apporter<br />
des éléments qualitatifs supplémentaires d’aide à la décision. Cette hiérarchisation n’est pas figée, elle<br />
pourra être adaptée et complétée par d’autres éléments, notamment par l’identification de nouveaux<br />
enjeux ou par le coût de chaque opération lorsqu’il sera déterminé après consultation des entreprises.<br />
D’autre part, la priorité d’intervention pourra être modifiée dans le cas d’une opportunité pour la<br />
réalisation des travaux : actions proches d’entretien de ripisylve, d’entretien de digue, possibilité de<br />
réalisation des actions les plus faciles par les AAPPMA, …<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 92
Tableau 19 : Hiérarchisation des priorités de mise en œuvre des actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> 74 .<br />
Informations générales Détail de la hiérarchisation selon plusieurs critères Synthèse<br />
Localisation Adoux Commune<br />
Petit Buëch<br />
Grand<br />
Buëch<br />
Linéaire<br />
(m)<br />
Intérêt piscicole<br />
potentiel (de 0 à 4)<br />
Enjeux Natura<br />
2000 en 2008<br />
(1 à 4)<br />
Linéaire<br />
(0 à 4)<br />
Facilité de<br />
réalisation des<br />
travaux (1 à 4)<br />
Moyenne (<strong>sur</strong> 20)<br />
Coucherine<br />
(Béoux)<br />
Montmaur 520 1 1 2 4 10,0<br />
Boutariq Montmaur 235 1 1 1 / /<br />
Fontenil Veynes 4200 3 4 4 3 17,5<br />
La Baumette Oze 1030 4 4 4 4 20,0<br />
<strong>Les</strong> Casses Chabestan 1200 2 4 4 1 13,8<br />
Iscles de la Bâtie La Bâtie-Montsaléon 60 1 1 1 / /<br />
La Virginie La Bâtie-Montsaléon 578 2 2 3 3 12,5<br />
La Garenne La Bâtie-Montsaléon 695 3 2 4 2 13,8<br />
Maraize La Bâtie-Montsaléon 240 1 4 1 4 12,5<br />
Scierie (Lunel) Lus-la-Croix-Haute 786 1 1 4 1 8,8<br />
St-Julien-en-<br />
Baumugne<br />
607<br />
Beauchêne<br />
3 4 3 / /<br />
Glacières 1 Aspres-Sur-Buëch 556 4 1 3 1 11,3<br />
Glacières 2 Aspres-Sur-Buëch 487 1 1 2 4 10,0<br />
Rabière Aspremont 600 1 4 3 2 12,5<br />
Poissonnière Aspres-Sur-Buëch 525 2 4 3 1 12,5<br />
Aspremont D 49 Aspremont 510 1 1 2 / /<br />
Fontaine salée Aspres-Sur-Buëch 330 2 4 2 4 15,0<br />
Garenne 3 (station<br />
pomp)<br />
Aspremont 300 2 2 2 4 12,5<br />
Garenne 2 Aspremont 276 1 2 1 4 10,0<br />
Garenne 1 Aspremont 900 4 2 4 2 15,0<br />
Serre du fumier Aspres-Sur-Buëch 260 1 1 1 / /<br />
<strong>Les</strong> Mourings Sigottier 400 1 2 2 / /<br />
L'alpilonne Sigottier 200 0 1 1 / /<br />
74 <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> n’étant pas notés sont ceux dont aucune préconisation d’action en termes de réhabilitation n’a été préconisée. Ils devront cependant faire l’objet de protections foncière et /ou<br />
réglementaire au même titre que les autres.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 93
2.7 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Avant de mettre en place de quelconques actions de réhabilitation ou de protection, un diagnostic<br />
foncier <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est obligatoire. Ce sera la dernière étape du diagnostic <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, avant de<br />
définir les actions à mettre en œuvre. Cette partie apporte quelques précisions réglementaires<br />
concernant les interventions <strong>sur</strong> parcelles privées et la nécessité d’un diagnostic foncier, avant de<br />
présenter le diagnostic proprement dit.<br />
2.7.1 Préalable réglementaire pour les interventions <strong>sur</strong> des parcelles privées<br />
Il existe un guide juridique très bien fait concernant les interventions publiques <strong>sur</strong> terrain<br />
privé 75 . Ce document date de 2001 et ne tient donc pas compte de la LEMA de 2006, mais il est très<br />
complet et donne toutes les éléments nécessaires pour trouver les nouvelles références. Nous<br />
présentons ici les grandes lignes juridiques, actualisées avec la LEMA de 2006, permettant de mettre<br />
en évidence la nécessité d’un diagnostic foncier.<br />
L’article L.215-2 du code de l’environnement (modifié par Loi n°2006-1772 du 30 décembre<br />
2006 - art. 8), précise la notion de propriété des cours d’eau non domaniaux de la façon suivante :<br />
« Le lit des cours d'eau non domaniaux appartient aux propriétaires des deux rives. Si les deux rives<br />
appartiennent à des propriétaires différents, chacun d'eux a la propriété de la moitié du lit, suivant une<br />
ligne que l'on suppose tracée au milieu du cours d'eau, sauf titre ou prescription contraire. (…) ».<br />
Tout propriétaire d’une parcelle située <strong>sur</strong> la rive d’un cours d’eau a donc non seulement des<br />
droits <strong>sur</strong> ses terres (droit de passage, propriété des arbres,…), mais aussi <strong>sur</strong> le cours d’eau (droits de<br />
pêche – cf article L.435-4 –, etc….).<br />
Il a cependant également des devoirs, comme le précise l’article L.215-14 du code de<br />
l’environnement (modifié par Loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 - art. 8) :<br />
« (…) le propriétaire riverain est tenu à un entretien régulier du cours d'eau. L'entretien régulier a<br />
pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'équilibre, de permettre l'écoulement naturel des<br />
eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique,<br />
notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou<br />
recépage de la végétation des rives. (…) ». Si le propriétaire riverain ne s'acquitte pas de l'obligation<br />
d'entretien régulier qui lui est faite par l'article précédent, l’article L.215-16 du code de<br />
l’environnement précise la possibilité d’intervention du syndicat de gestion (ici le SMIGIBA) :<br />
« (…) la commune, le groupement de communes ou le syndicat compétent, après une mise en demeure<br />
restée infructueuse à l'issue d'un délai déterminé dans laquelle sont rappelées les dispositions de<br />
l'article L. 435-5, peut y pourvoir d'office à la charge de l'intéressé. (…) ».<br />
75 Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace. Guide juridique et<br />
pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non domaniaux et eaux souterraines). Publication<br />
de la DIREN Languedoc-Roussillon.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 94
Dans ce cas, le droit de passage est accordé pour la réalisation des travaux selon les modalités<br />
définies par l’Article L. 215-18 du code de l’environnement :<br />
« Pendant la durée des travaux (…), les propriétaires sont tenus de laisser passer <strong>sur</strong> leurs terrains les<br />
fonctionnaires et les agents chargés de la <strong>sur</strong>veillance, les entrepreneurs ou ouvriers, ainsi que les<br />
engins mécaniques strictement nécessaires à la réalisation de travaux, dans la limite d'une largeur de<br />
six mètres. <strong>Les</strong> terrains bâtis ou clos de murs à la date du 3 février 1995 ainsi que les cours et jardins<br />
attenant aux habitations sont exempts de la servitude en ce qui concerne le passage des engins. La<br />
servitude (…) s'applique autant que possible en suivant la rive du cours d'eau et en respectant les<br />
arbres et plantations existants. »<br />
Si les travaux d’entretien sont financés majoritairement par des fonds publics, ce qui sera le cas<br />
<strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, l’article L.435-5 prévoit que le droit de pêche du propriétaire riverain soit<br />
exercé (hors les cours attenantes aux habitations et les jardins) gratuitement, pour une durée de cinq<br />
ans, par l’AAPPMA locale ou par la FAAPPMA. L'exercice du droit de pêche emporte alors bénéfice<br />
du droit de passage, tel que le précise l’article L.435-6 du code de l’environnement.<br />
2.7.2 Nécessité d’un diagnostic foncier et préalables aux travaux de réhabilitation<br />
Suite à ce petit aparté <strong>sur</strong> la réglementation relative à l’entretien des cours d’eau, la nécessité de<br />
connaître les propriétaires riverains des <strong>adoux</strong> apparaît évidente, notamment par l’obligation d’une<br />
mise en demeure. Afin de réaliser les travaux dans les meilleures conditions possibles et d’as<strong>sur</strong>er la<br />
pérennité des <strong>adoux</strong> par une entente cordiale avec les propriétaires, il est cependant préférable de<br />
réaliser cette mise en demeure par d’autres moyens :<br />
- une Déclaration d’Intérêt Général (DIG), telle que le prévoit l’article L.215-15 du code de<br />
l’environnement pour les opérations groupées d'entretien régulier d'un cours d'eau, où chaque<br />
propriétaire peut alors s’exprimer pendant toute la durée de l’enquête publique. Cette DIG est rendue<br />
obligatoire dans le cas où les travaux vont plus loin que la notion d’entretien des <strong>adoux</strong>, elle renforce<br />
la légitimité d’intervention du SMIGIBA et les procédures administratives sont simplifiées ;<br />
- une convention entre le SMIGIBA (et/ou la FAAPPMA 05) et les propriétaires, visant à les informer,<br />
à mieux définir les modalités d’intervention (droit de passage, devenir des bois tronçonnés, …) et<br />
éventuellement récupérer les baux de pêche au profit de l’AAPPMA locale. D’autre part, cela<br />
simplifiera les modalités d’intervention dans le cas d’un entretien régulier.<br />
Enfin, le diagnostic foncier sera indispensable à la signature de contrats Natura 2000 pour les<br />
<strong>adoux</strong> situés dans le périmètre du programme, à la mise en place de me<strong>sur</strong>es de gestion avec la<br />
collaboration des propriétaires, à d’éventuelles acquisitions foncières et à la mise en place de<br />
protections réglementaires.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 95
2.7.3 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Le cours du Buëch est situé <strong>sur</strong> une grande partie de son linéaire <strong>sur</strong> le Domaine Publique<br />
Fluvial (DPF). En revanche, les <strong>adoux</strong> s’écoulent dans la ripisylve et nous pouvons donc<br />
raisonnablement nous poser la question <strong>sur</strong> le statut foncier des terrains qui les bordent.<br />
La Direction Départementale de l’Equipement (DDE) des Hautes-Alpes nous a permis de<br />
consulter les éléments de la BD parcellaire ® de l’IGN pour lesquels elle possède la licence d’utilisation<br />
(ensemble du département). Ce produit est une représentation numérique géoréférencée du cadastre,<br />
nous permettant d’y superposer la couche géographique des <strong>adoux</strong> dont nous disposons (cf inventaire<br />
des <strong>adoux</strong> en Annexes 15, 16 et 17). Cela nous a permis d’identifier les informations cadastrales des<br />
parcelles bordant les <strong>adoux</strong> (n° feuille, n° section, n° parcelle). <strong>Les</strong> mairies concernées ont ensuite été<br />
consultées afin de connaître le nom et l’adresse des propriétaires. Il est cependant possible qu’il y ait<br />
des changements d’ici la mise en œuvre de la procédure de DIG et le début des travaux.<br />
Par manque de temps et pour des raisons <strong>techniques</strong>, cette analyse n’a pas pu être étendue à tous<br />
les <strong>adoux</strong>, notamment ceux situés en dehors du département (Drôme et Alpes de Haute Provence).<br />
Nous avons cependant largement dégrossi le travail en déterminant les propriétaires riverains de 23<br />
<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> les 28 de l’ensemble du bassin versant, dont 22 des 23 <strong>adoux</strong> situés <strong>sur</strong> les sous-bassins<br />
versants du Petit et du Grand Buëch.<br />
La quasi-totalité des <strong>adoux</strong> à réhabiliter a donc été étudiée d’un point de vue foncier, mis à part<br />
l’<strong>adoux</strong> du Lunel <strong>sur</strong> le Grand Buëch (commune de Lus-la-Croix-Haute). D’après le diagnostic de<br />
terrain effectué, il semblerait que cet <strong>adoux</strong> ne soit bordé que par trois ou quatre propriétés privées. Le<br />
travail restant pour déterminer le statut foncier de cet <strong>adoux</strong> est donc très limité. Sur le Buëch aval en<br />
revanche, un seul <strong>adoux</strong>, celui du Bastidon (commune de Chäteauneuf-de-Chabre), a pu être<br />
caractérisé d’un point de vue foncier. Aucune action de réhabilitation n’est à prévoir pour l’instant <strong>sur</strong><br />
les <strong>adoux</strong> du Buëch aval mais ce diagnostic devra être réalisé <strong>sur</strong> les quatre <strong>adoux</strong> restants (en plus de<br />
celui du Lunel) en vue de protections foncières et/ou réglementaires.<br />
Nous ne pouvons pas présenter dans ce rapport les données recueillies <strong>sur</strong> les propriétaires car<br />
celles-ci sont confidentielles. <strong>Les</strong> références des parcelles, leur localisation par rapport aux <strong>adoux</strong> et<br />
les coordonnées des propriétaires seront bien sûr fournies au SMIGIBA. En revanche, nous pouvons<br />
présenter quelques données <strong>sur</strong> le maillage parcellaire qui concerne les <strong>adoux</strong>. Cela permet d’évaluer<br />
leur statut foncier, ainsi que l’importance du travail à réaliser dans le cadre de l’établissement de la<br />
DIG et des conventions avec les propriétaires. Ces données sont présentées dans le tableau 20 pour les<br />
valeurs totales et le tableau 21 pour les valeurs moyennes.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 96
Tableau 20 : Statut foncier global des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Total <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />
(9 <strong>adoux</strong>)<br />
Total <strong>sur</strong> le Grand<br />
Buëch (13 <strong>adoux</strong>)<br />
Total <strong>sur</strong> le Buëch aval<br />
(1 <strong>adoux</strong>)<br />
Total <strong>sur</strong> le bassin<br />
versant (23 <strong>adoux</strong>)<br />
Extrapolation du total <strong>sur</strong><br />
les 28 <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Nombre de<br />
parcelles<br />
Nombre de parcelles<br />
non privées<br />
Nombre de<br />
parcelles privées<br />
Pourcentage de<br />
parcelles privées<br />
193 30 163 84 %<br />
117 7 110 94 %<br />
7 0 7 100 %<br />
317 37 280 88 %<br />
386 45 341 88 %<br />
Tableau 21 : Statut foncier moyen des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />
(9 <strong>adoux</strong>)<br />
Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Grand<br />
Buëch (13 <strong>adoux</strong>)<br />
Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Buëch aval<br />
(1 <strong>adoux</strong>)<br />
Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin<br />
versant (23 <strong>adoux</strong>)<br />
Nombre de<br />
parcelles<br />
Nombre de<br />
parcelles non<br />
privées<br />
Nombre de<br />
parcelles<br />
privées<br />
Pourcentage de<br />
parcelles privées<br />
21 3 18 84 %<br />
9 1 8 94 %<br />
7 0 7 100 %<br />
14 2 12 88 %<br />
D’après les données <strong>sur</strong> les 23 <strong>adoux</strong> étudiés d’un point de vue foncier (soit 82 % de la totalité<br />
des <strong>adoux</strong>), ils sont bordés par 317 parcelles au total, dont 341 privées (tableau 20). Ces valeurs<br />
peuvent être extrapolées à l’ensemble des <strong>adoux</strong> à titre indicatif, donnant 386 parcelles au total pour<br />
341 parcelles privées. Cela représente donc un pourcentage de 88 % parcelles privées, avec 94 % <strong>sur</strong><br />
le Grand Buëch et 84 % <strong>sur</strong> le Petit Buëch. <strong>Les</strong> données du Buëch aval ne seront pas détaillées, cellesci<br />
n’étant pas assez représentatives (1 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 5). Le nombre moyen de parcelles par <strong>adoux</strong> (tableau<br />
9) <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant a pu être estimé à 14 (dont 12 sont privées, soit 88 %). Il est de 21<br />
<strong>sur</strong> le Petit Buëch et de 9 <strong>sur</strong> le Grand Buëch.<br />
Ces quelques statistiques nous permettent d’évaluer le statut foncier des <strong>adoux</strong>. Le nombre total<br />
de parcelles est relativement élevé (de l’ordre de 400), et la majorité d’entre elles sont privées (environ<br />
350). Un travail important de concertation avec les propriétaires sera donc nécessaire, mais le<br />
diagnostic foncier réalisé (à compléter pour les 5 <strong>adoux</strong> restant) était l’étape la plus longue. Le nombre<br />
de parcelles est plus important <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch (21 par <strong>adoux</strong> en moyenne) que <strong>sur</strong> ceux<br />
du Grand Buëch (9 parcelles). Ceci est principalement dû à l’<strong>adoux</strong> du Fontenil <strong>sur</strong> le Petit Buëch, qui<br />
compte à lui seul 158 parcelles En revanche, le pourcentage de parcelles privées est légèrement plus<br />
élevé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch (94 % contre 84 % <strong>sur</strong> le Petit Buëch).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 97
3 Propositions de réhabilitation et de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
3.1 Objectifs et méthodologie<br />
Suite au diagnostic réalisé, tant <strong>sur</strong> le plan technique que foncier, nous pouvons à présent<br />
préconiser des actions de réhabilitation et de protection pour les <strong>adoux</strong> du Buëch. <strong>Les</strong> protections<br />
foncière et/ou réglementaire, ainsi que le suivi et l’entretien régulier, concerneront la totalité des 23<br />
<strong>adoux</strong> : les 9 <strong>adoux</strong> du Petit Buëch, les 14 du Grand Buëch et les 5 du Buëch aval. <strong>Les</strong> actions de<br />
réhabilitation à mener dans le cadre de ce projet concerneront plus particulièrement les 16 <strong>adoux</strong> en<br />
amont de St-Sauveur qui ont été identifiés : 7 <strong>sur</strong> le Petit Buëch et 9 <strong>sur</strong> le Grand Buëch.<br />
Concernant les travaux à effectuer, le but n’est pas de favoriser uniquement la reproduction de<br />
la Truite fario. C’est un enjeu très important, mais ce n’est pas le seul. En revanche, la Truite fario<br />
étant très exigeante, elle nous sert d’espèce indicatrice. <strong>Les</strong> interventions réalisées en vue d’une<br />
optimisation des fonctions de son cycle biologique, à condition d’être raisonnées, auront donc un effet<br />
favorable <strong>sur</strong> l’ensemble de la biologie de l’<strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> actions préconisées viseront à éliminer les<br />
dysfonctionnements observés, afin de permettre une fonctionnalité optimale par rapport à la Truite<br />
fario, mais aussi en regard des autres enjeux identifiés <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> (espèces Natura 2000,<br />
biodiversité en général, …). Certains secteurs, peu fonctionnels d’un point de vue piscicole mais très<br />
intéressants du fait de leur évolution naturelle, pourront même ne subir aucune intervention.<br />
D’autre part, la volonté des différents gestionnaires et experts consultés est d’intervenir<br />
principalement en cas de dysfonctionnements liés aux activités humaines. Nous avons vu que c’était le<br />
cas la plupart du temps, mais dans le cas de problèmes liés à une évolution « pseudo-naturelle » telle<br />
que nous l’avons décrite (vieillissement de la ripisylve, embâcles, …), nous veillerons à préconiser des<br />
actions les plus sélectives possibles. Cela nous permettra à la fois d’éliminer les dysfonctionnements et<br />
de ne pas aller trop loin dans les interventions. <strong>Les</strong> modes d’intervention globaux ont été approuvés<br />
par différents experts (ONEMA, CEEP, Natura 2000).<br />
D’un point de vue technique, les travaux préconisés s’appuient <strong>sur</strong> l’analyse de terrain réalisée<br />
avec la collaboration du chargé de mission de la FAAPPMA. Nous nous baserons aussi <strong>sur</strong> différents<br />
retours d’expérience en matière de réhabilitation et d’entretien de petits cours d’eau. D’autre part,<br />
selon la technicité des travaux à effectuer, nous nous baserons <strong>sur</strong> certains ouvrages comme « Le génie<br />
végétal » 76 et le « Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau » 77 .<br />
76 Adam P., Debiais N., Gerber F., Lachat B. (BIOTEC), 2008. Le génie végétal : Un manuel technique au service de<br />
l’aménagement et de la restauration des milieux aquatiques. La documentation française, MEDAD, 290 p.<br />
77 Jund S., Paillard C., Frossard P.-A., Lachat B, Saucy M., Jost G., 2000. Guide de gestion de la végétation des bords de<br />
cours d’eau. Agence de l’eau Rhin-Meuse, 152 p.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 98
La dimension des travaux sera adaptée à l’ampleur des dysfonctionnements, et nous<br />
préconiserons une intervention la moins lourde possible afin de ne <strong>sur</strong>tout pas avoir d’impact négatif<br />
<strong>sur</strong> ces milieux sensibles. Nous donnerons en outre des prescriptions par rapport à la sensibilité des<br />
différentes espèces et aux périodes d’intervention. Toutes ces préconisations seront détaillées dans les<br />
Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP).<br />
3.2 Propositions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Définition du terme « réhabilitation » :<br />
« Ensemble des opérations (dépollution, résorption, contrôles institutionnels, réaménagement,<br />
démolition, ...) effectuées pour rendre (ou redonner) un site apte à un usage donné. » 78<br />
Cette partie synthétise donc les types d’actions à mettre en œuvre pour la réhabilitation de<br />
chaque <strong>adoux</strong> lorsque cela est nécessaire. Elle regroupe à la fois les me<strong>sur</strong>es de gestion à prendre visà-vis<br />
des activités humaines (propriété privée, agriculture, extractions, entretien des routes, …) et les<br />
types de travaux à effectuer (qui seront détaillés dans les CCTP). D’autre part, nous préconisons un<br />
cadre d’intervention en fonction des moyens à mettre en œuvre (Contrat de Rivière, Natura 2000,<br />
AAPPMA). Le programme d’actions de réhabilitation est présenté dans le tableau 22 pour les <strong>adoux</strong><br />
du Petit Buëch et le tableau 23 pour les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch.<br />
Tableau 22 : Programme d’actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />
<strong>Les</strong> coordonnées GPS sont indiquées dans le système UTM WGS 84<br />
Adoux de coucherine (<strong>sur</strong> la Béoux)<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 1<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Prévoir, avec les services d’entretien routier, un entretien régulier<br />
de la buse qui passe sous la D 937.<br />
Coordonnées 31 T / 0726650 E / 4941563 N<br />
• Déconcrétionnement de la buse.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
CR. fiche B1.6<br />
78 http://www.dictionnaire-environnement.com<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 99
Adoux du Fontenil<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Vigilances particulières à<br />
avoir.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 2<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Limiter le pâturage des chevaux en bordure de l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />
actuellement <strong>sur</strong> la partie amont :<br />
Coordonnées 31 T / 0722687 E / 4933442 N<br />
• Meilleure gestion de la végétation en bordure du plan d’eau.<br />
• Proposer un rejet de l’eau du plan d’eau directement dans le<br />
Buëch pour éviter la pollution thermique de l’<strong>adoux</strong>, au moins en<br />
été.<br />
• Sensibiliser les propriétaires <strong>sur</strong> les enjeux des <strong>adoux</strong>.<br />
• Cadrer l’aménagement de la prise d’eau en aval pour s’as<strong>sur</strong>er de<br />
sa franchissabilité d’un point de vue piscicole.<br />
Coordonnées 31 T / 0721292 E / 4932620 N<br />
• Cadrer le démantèlement annuel de la buse en aval (près de la<br />
prise d’eau) en fin de période d’extraction. Veiller à la libre<br />
circulation piscicole, au respect de la section naturelle de l’<strong>adoux</strong><br />
et décolmater si besoin.<br />
• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />
nappe + dommage causés par les engins)<br />
• Démantellement de 2 anciennes martelières en amont du plan<br />
d’eau.<br />
• Revégétalisation le long du plan d’eau.<br />
• Mise en place d’une barrière en bois le long du plan d’eau.<br />
• Mise en place de caches à poissons au niveau du plan d’eau.<br />
• Léger entretien de ripisylve et d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 100
Adoux des Baumettes<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Vigilances particulières à<br />
avoir.<br />
• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />
actuellement <strong>sur</strong> la partie amont :<br />
Coordonnées 31 T / 0720342 E / 4931890 N<br />
• Prévoir le démantèlement de la buse (en aval) lorsque les<br />
extractions seront finies dans le Buëch à proximité de l’<strong>adoux</strong>.<br />
Prévoir un décolmatage ensuite si besoin.<br />
Coordonnées 31 T / 0719917 E / 4931375 N<br />
• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />
nappe + dommage possibles par les engins)<br />
• Vigilance par rapport à la prise d’AEP en amont :<br />
Coordonnées 31 T / 0720342 E / 4931890 N<br />
• Vigilance par rapport à la prise d’AEP en aval<br />
Coordonnées 31 T / 0719917 E / 4931375 N<br />
• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon.<br />
Un pied repéré à la coordonnée 31 T / 0720032 E / 4931539 N<br />
• Mise en place d’un abreuvoir rustique en amont.<br />
• Arrachage d’un pied de Renouée du Japon.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 3<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Pause manuelle de blocs pour diversifier les habitats.<br />
• Très léger entretien de ripisylve et d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6 et B1.8 (Renouée du Japon)<br />
• Natura 2000<br />
• AAPPMA (pour la pose de blocs et l’entretien)<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 101
Adoux des Casses<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Vigilances particulières à<br />
avoir.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 4<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />
nappe + dommage causés par les engins)<br />
• Faire remettre en état les dégâts causés par les engins (retrouver<br />
une largeur et un profil de pente réguliers)<br />
Dommages causés au point Cas-3 : 31 T / 0719836 E / 4928322 N<br />
<strong>sur</strong> environ 50 m de long ; infranchissabilité et conséquences <strong>sur</strong><br />
80-100 m en amont (faciès lentique et colmatage) : jusqu’au point<br />
Cas-4 : 31 T / 0719836 E / 4928322 N<br />
• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon<br />
(proche dans le Buëch).<br />
• Entretien important de ripisylve depuis 50 m en aval des sources<br />
(Point Cas-1 : 31T/ 0719803 E / 4927992 N ) jusqu’à la fin de la<br />
zone de ripisylve (Point Cas-2 : 31T / 0719756E / 4927992N).<br />
• Enlèvement important d’embâcles depuis 50 m en aval des<br />
sources (Point Cas-1 : 31T/ 0719803 E / 4927992 N ) jusqu’à la<br />
fin de la zone de ripisylve (Point Cas-2 : 31T / 0719756E /<br />
4927992N).<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 102
Adoux de la Virginie<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Vigilances particulières à<br />
avoir.<br />
• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />
nappe + dommage causés)<br />
• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon :<br />
proche dans le Buëch, notamment 1 pied localisé à 35 m :<br />
Coordonnées 31 T / 0718415 E / 4926872 N<br />
• Démanteler le point dur créé par l’ancienne piste d’extraction.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 5<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Curage du colmatage créé en amont ; reprofilage de l’<strong>adoux</strong> avec<br />
fascinage et revégétalisation en pied de berge <strong>sur</strong> environ 50 m.<br />
• Léger entretien d’embâcles.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
Adoux de la Garenne<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Vigilances particulières à<br />
avoir.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
Phase 1 : CCTP 6<br />
Phase 2 : suivre l’évolution<br />
suite à l’enlèvement de la buse<br />
et du gabion. Prévoir un<br />
décolmatage si nécessaire et<br />
éventuellement un fascinage.<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />
nappe + dommage causés)<br />
• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon :<br />
proche dans le Buëch, notamment 1 pied localisé à 35 m :<br />
Coordonnées 31 T / 0718415 E / 4926872 N<br />
• Démanteler la buse passant sous l’ancienne piste d’extraction.<br />
Coordonnées 31 T / 0718294 E / 4926846 N<br />
• Enlever le point dur créé par le gabion<br />
Coordonnées 31 T / 718136 E / 4926642 N<br />
• Entretien important de ripisylve.<br />
• Elagage dans l’<strong>adoux</strong>.<br />
• Enlèvement important d’embâcles.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 103
Adoux du Maraize<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 7<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> et obtenir du<br />
propriétaire de laisser repartir la végétation ; observé actuellement<br />
<strong>sur</strong> la partie amont :<br />
Coordonnées 31 T / 0718003 E / 4925809 N<br />
• Contrôler la prise d’eau en amont de l’<strong>adoux</strong> (mêmes<br />
coordonnées)<br />
• Contrôler la prise d’eau au niveau de la martelière située juste en<br />
amont de la buse<br />
Coordonnées de la buse : 31 T / 0717960 E / 4925877 N<br />
• Prévoir avec le propriétaire une ouverture régulière de la<br />
martelière hors période de sécheresse pour décolmater la partie<br />
amont.<br />
• Mise en place d’un abreuvoir rustique en amont.<br />
Coordonnées 31 T / 0718003 E / 4925809 N<br />
• Entretien de ripisylve de la buse à la confluence avec le Maraize.<br />
• Enlèvement raisonné d’embâcles de la buse à la confluence avec<br />
le Maraize.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole de<br />
la buse à la confluence avec le Maraize.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 104
Tableau 23 : Programme d’actions pour la réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />
<strong>Les</strong> coordonnées GPS sont indiquées dans le système UTM WGS 84<br />
Adoux de la scierie (<strong>sur</strong> le Lunel)<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre en<br />
place dans le futur vis-à-vis des<br />
activités humaines.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
• Solution 1 (préconisée) :<br />
programme de reconquête de<br />
l’<strong>adoux</strong> et de la zone humide<br />
associée. Racheter les champs en<br />
rive gauche (2 probablement)<br />
depuis la D754 jusqu’à la<br />
confluence avec le Lunel.<br />
Recréer l’<strong>adoux</strong> au milieu de ces<br />
champs (creusement, sinuosité,<br />
végétalisation,…). Solution<br />
probablement la plus efficace par<br />
rapport à l’<strong>adoux</strong> ; permettrait de<br />
reconquérir complètement la<br />
zone humide<br />
• Solution 2 (si soultion 1<br />
impossible) : CCTP 8 (présenté<br />
sommairement ci-contre) ;<br />
Cadre d’intervention préconisé<br />
pour les travaux<br />
• Eviter toute pollution future par les activités liées à la scierie<br />
située à l’extrémité amont de l’<strong>adoux</strong>.<br />
• Eviter toute dégradation de l’<strong>adoux</strong> (notamment le<br />
comblement par les branchages) liée aux activités de<br />
faucardage et d’entretien de la N75 par les services d’entretien<br />
routier.<br />
• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />
actuellement <strong>sur</strong> la partie aval :<br />
Coordonnées 31 T / 0713686 E / 4948665 N<br />
• Casser le seuil en béton situé à la confluence avec le Lunel<br />
Coordonnées 31 T / 0713698 E / 4948658 N<br />
• Compléter l’aménagement de l’abreuvoir rustique <strong>sur</strong> la partie<br />
aval<br />
Coordonnées 31 T / 0713686 E / 4948665 N<br />
• Décaler le lit de l’<strong>adoux</strong> de 2 à 3 m en rive gauche<br />
(éloignement de la RN) et lui redonner une sinuosité, depuis<br />
la buse (31T / 0713640E 4948650N) jusqu’à l’intersection<br />
avec la D 754, le long de la RN.<br />
• Décaler<br />
• Entretien de ripisylve de la buse à la confluence avec le<br />
Maraize.<br />
• Enlèvement d’embâcles de la buse à la confluence avec le<br />
Maraize.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation<br />
piscicole <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 105
Adoux des Glacières 1<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-à-vis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à effectuer :<br />
CCTP 9<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Sensibilisation des propriétaires au niveau des anciens bassins de<br />
fabrication de glace (en aval immédiat du marais)<br />
Coordonnées 31 T / 0719385 E / 4933424 N<br />
• Entretien important de la végétation de la digue et de l’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong><br />
tout le linéaire (coupe des Pins, Robiniers faux acacia, …).<br />
• Entretien important de la végétation de la digue et de l’<strong>adoux</strong><br />
depuis l’aval immédiat du marais jusqu’à la confluence avec le<br />
Buëch (coupe des Pins notamment).<br />
• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Enlever l’atterrissement créé par l’apport de matériaux à la<br />
connexion avec le torrent en aval<br />
Coordonnées 31 T / 0719163 E / 4933072 N<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) et<br />
B2.2 (Diagnostic des digues)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 106
Adoux des Glacières 2<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
• Sensibilisation de l’agriculteur dont le champ borde l’<strong>adoux</strong> (rive<br />
droite) <strong>sur</strong> l’impact de ses pratiques culturales (drainage, type de<br />
culture,…) en termes d’érosion et de colmatage.<br />
• Eventuellement mettre en place une convention de gestion visant à :<br />
− Eviter si possible le drainage vers l’<strong>adoux</strong> et limiter<br />
impérativement le labour à moins de 5 m de l’<strong>adoux</strong>.<br />
− Dans les 3 premiers mètres en bordure de l’<strong>adoux</strong>, favoriser une<br />
végétation arbustive et éliminer les robiniers faux acacia. Sur<br />
les 2 m restants minimum, mettre en place une bande enherbée.<br />
− Eventuellement proposer un système de culture alternatif<br />
limitant l’érosion des terres (cultures fouragères par ex).<br />
• Sélection végétale <strong>sur</strong> les 2 rives (âge et essence).<br />
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 10<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Curage manuel <strong>sur</strong> tout le linéaire pour retrouver un fond<br />
caillouteux, avec un léger apport en matériaux supplémentaires.<br />
• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole <strong>sur</strong><br />
tout le linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) et B2.2<br />
(Diagnostic des digues)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 107
Adoux de la Rabière<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 11<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Mieux traiter les effluents de la STEP d’Aspres-Sur-Buëch et les<br />
rejeter directement dans le Buëch.<br />
• Passer en réseau séparatif et éviter tout by-pass pouvant entraîner<br />
un rejet accidentel dans l’<strong>adoux</strong>, notamment lors de pluies<br />
importantes ; point identifié (partie amont) :<br />
Coordonnées 31 T / 0718325 E / 4932387 N<br />
• Vigilance par rapport aux coupes à blanc réalisées dans la ripisylve<br />
(partie amont) pour l’entretien des lignes électriques et<br />
téléphoniques ; sensibilisation des opérateurs d’entretien.<br />
• Vigilance par rapport au camping <strong>sur</strong> la partie aval ; sensibilisation<br />
des gestionnaires.<br />
• Cadrer tout curage futur de l’affluent rive droite de l’<strong>adoux</strong>, dont la<br />
confluence se fait au point 31 T / 0718057 E / 4932379 N. <strong>Les</strong><br />
résidus du curage ont créé un bouchon dans l’<strong>adoux</strong> (et les<br />
désordres hydrauliques et biologiques associés). <strong>Les</strong> curages futurs<br />
éventuels devront donc impérativement éviter de causer de tels<br />
dysfonctionnements.<br />
• Démanteler la buse située à côté du camping et construire une<br />
passerelle si le chemin est encore utilisé<br />
Coordonnées 31 T / 0718057 E / 4932379 N<br />
• Interventions uniquement à l’aval de ce point :<br />
− Enlèvement d’embâcles.<br />
− Enlever l’atterrissement végétalisé à la connexion avec le<br />
torrent<br />
Coordonnées 31 T / 0718057 E / 4932379 N<br />
− D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole.<br />
• Purge du site en déchets <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• CR. fiche B1.6 et A1.6 (Epuration commune d’Aspres-Sur-Buëch)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 108
Adoux de la Poissonnière<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à<br />
effectuer :<br />
• CCTP 12<br />
• Selon les résultats de<br />
l’étude hydraulique <strong>sur</strong> le<br />
tronçon dans le Buëch,<br />
traitement de l’iscle<br />
végétalisé en rive gauche<br />
du Buëch (ex :<br />
scarification) afin d’éviter<br />
ou de limiter le<br />
débordement du Buëch en<br />
crue dans l’<strong>adoux</strong>.<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Mieux traiter les effluents de la STEP d’Aspres-Sur-Buëch et les<br />
rejeter directement dans le Buëch. Rejet actuel à l’amont de la<br />
Poissonnière 2 (juste en aval de la Rabière)<br />
Coordonnées 31 T / 0717987 E / 4932376 N<br />
• Sensibiliser les propriétaires pour une meilleure sélection de la<br />
végétation couper des résinux et laisser les gros frênes proches des<br />
berges pour éviter d’aggraver les phénomènes d’érosion.<br />
• Précautions particulières par rapport au Castor<br />
Coordonnées barrage : 31 T / 0717552 E / 4932030 N<br />
• Interventions : de 75 m en aval du barrage à Castor à la confluence<br />
avec le Buëch<br />
− Entretien important mais sélectif de ripisylve <strong>sur</strong> tout le tronçon<br />
− Enlèvement raisonné d’embâcles <strong>sur</strong> tout le tronçon<br />
− Traitement particulier de 4 embâcles :<br />
Coordonnées 31 T / 0717504 E / 4932010 N<br />
Coordonnées 31 T / 0717487 E / 4931859 N<br />
Coordonnées 31 T / 0717450 E / 4931836 N<br />
Coordonnées 31 T / 0717475 E / 4931801 N<br />
− Stabilisation de berges<br />
Coordonnées 31 T / 0717475 E / 4931801 N<br />
− Enlever l’atterrissement 10 m en aval de ce point.<br />
− Enlever l’atterrissement à la connexion avec le Buëch.<br />
− D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />
<strong>sur</strong> tout le tronçon.<br />
− Purge du site en déchets <strong>sur</strong> tout le tronçon.<br />
• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) ; et<br />
A1.6 (Epuration commune d’Aspres-Sur-Buëch)<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 109
Adoux de la Fontaine salée<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
Aucune<br />
• Léger entretien de ripisylve.<br />
• Enlèvement raisonné d’embâcles.<br />
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 13<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Casser les 3 seuils naturels d’encroûtement<br />
Coordonnées 31 T / 0716290 E / 4930846 N<br />
Coordonnées 31 T / 0716312 E / 4930817 N<br />
Coordonnées 31 T / 0716346 E / 4930762 N<br />
• Traiter le point dur à la connexion.<br />
Coordonnées 31 T / 0716435 E / 4930615 N<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation picicole <strong>sur</strong><br />
tout le linéaire.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
Adoux de la Garenne 3 (station de pompage)<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 14<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
• Maintenir le débit d’alimentation par la station de pompage pour<br />
éviter un éventuel assèchement.<br />
• Entretien de ripisylve.<br />
• Enlèvement d’embâcles.<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation picicole <strong>sur</strong><br />
tout le linéaire.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 110
Adoux de la Garenne 2<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />
en place dans le futur vis-àvis<br />
des activités humaines.<br />
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 15<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé pour les travaux<br />
Aucune<br />
• Enlèvement d’embâcles à la confluence avec le Buëch.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
• AAPPMA<br />
Adoux de la Garenne 1 (château)<br />
• Prévoir une gestion sélective des arbres par le propriétaire : favoriser la<br />
strate arbustive en bordure de l’<strong>adoux</strong> et couper une partie des résineux.<br />
• Vigilance par rapport aux pollutions possibles de la bergerie près du<br />
Me<strong>sur</strong>es de gestion à château.<br />
mettre en place dans • Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong>. Si possible, trouver une<br />
le futur vis-à-vis des autre zone pour le pâturage.<br />
activités humaines. • Conserver une ripisylve minimum de 3 à 5 m en rive droite en bordure de<br />
champ (semble fragile par endroits). Eviter la situation observée du point<br />
31 T / 0716222 E / 4928670 N jusqu’à 100 m en aval, où le propriétaire a<br />
coupé toute la végétation.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 111
Types de travaux à<br />
effectuer : CCTP 16<br />
Cadre d’intervention<br />
préconisé<br />
• Si le pâturage n’a pas pu être déplacé <strong>sur</strong> une autre zone :<br />
− Installer une clôture en amont du château (<strong>sur</strong> les 2 rives)<br />
de 31 T / 0716553 E / 4928985 N à 31 T / 0716442 E / 4928890 N<br />
− Eloigner la clôture existante en aval du château de 2 à 3 m par rapport<br />
à l’<strong>adoux</strong> (en rive gauche)<br />
de 31 T / 0716442 E / 4928890 N à 31 T / 0716227 E / 4928590 N<br />
− Aménagement d’un abreuvoir <strong>sur</strong> le bras qui rejoint l’<strong>adoux</strong> principal<br />
en rive gauche :<br />
Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N<br />
Installer une clôture <strong>sur</strong> le bras qui rejoint l’<strong>adoux</strong> principal en rive<br />
gauche :<br />
de 31 T / 0716351 E / 4928803 N à 31 T / 0716421 E / 4928837 N<br />
• Démanteler 3 anciens seuils / martelière de prélèvement d’eau (contacter le<br />
propriétaire)<br />
M1 : Coordonnées 31 T / 0716553 E / 4928985 N<br />
M2 : Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N<br />
M3 (confluence) : Coordonnées 31 T / 0716147 E / 4928549 N<br />
• Enlèvement de 3 atterrissements :<br />
Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N (en aval immédiat de<br />
M1) ; atterrissement végétalisé.<br />
Coordonnées 31 T / 0716211 E / 4928572 N ; atterrissement non<br />
végétalisé.<br />
Coordonnées 31 T / 0716147 E / 4928549 N (en rive droite par rapport<br />
à M3) ; atterrissement végétalisé. Redonner un profil naturel à l’<strong>adoux</strong><br />
après l’intervention<br />
• Entretien de ripisylve :<br />
− couper une partie des résineux situés à moins de 5 m de l’<strong>adoux</strong> (avec<br />
l’accord du propriétaire)<br />
de 31 T / 0716473 E / 4928932 N à 31 T / 0716442 E / 4928890 N<br />
− entretenir la ripisylve <strong>sur</strong> le reste de l’<strong>adoux</strong><br />
• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />
• Enlèvement manuel des plantes aquatiques là où le propriétaire a coupé la<br />
végétation en rive droite :<br />
du point 31 T / 0716222 E / 4928670 N jusqu’à 100 m en aval<br />
• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole <strong>sur</strong> tout le<br />
linéaire.<br />
• Purge du site en déchets.<br />
• CR. fiche B1.6<br />
• Natura 2000<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 112
3.3 Rappel <strong>sur</strong> les préalables à la réalisation des travaux<br />
Comme nous l’avons dit dans la partie 2.7, les <strong>adoux</strong> sont bordés principalement de parcelles<br />
privées (à 90 %). Le diagnostic foncier devra être complété <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> du Lunel, où il n’a pas pu être<br />
réalisé durant cette étude.<br />
Cette étude foncière était un préalable essentiel à la mise en place des actions de réhabilitation.<br />
Avant toute intervention en effet, une DIG et des conventions avec les propriétaires seront<br />
indispensables au bon déroulement des travaux et à une meilleure protection des <strong>adoux</strong>. D’autre part,<br />
cela permettra d’établir un premier contact en vue de mettre en place les contrats Natura 2000 et les<br />
me<strong>sur</strong>es de gestion préconisées.<br />
Enfin, les travaux qui seront réalisés seront soumis à un régime de déclaration (ou d’autorisation)<br />
auprès de l’administration tels que le prévoient les articles 214-1 à 11 du code de l’environnement. Le<br />
SMIGIBA devra donc réaliser toutes les formalités administratives préalables aux travaux (DIG,<br />
conventions et déclaration ou autorisation).<br />
Pour plus de détails <strong>sur</strong> les modalités de mise en œuvre des DIG, conventions et<br />
déclarations/autorisations de travaux, nous renvoyons le lecteur au guide juridique <strong>sur</strong> les interventions<br />
publiques en terrain privé. 79<br />
3.4 Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) pour les travaux de<br />
réhabilitation<br />
<strong>Les</strong> actions de réhabilitation à mettre en œuvre <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> ayant été définies, tant par les<br />
me<strong>sur</strong>es de gestion que par les types de travaux à effectuer, nous détaillons ici les prescriptions<br />
<strong>techniques</strong>, concrètes, de la réalisation des travaux.<br />
3.4.1 SMIGIBA et marchés publics<br />
De par son caractère d’établissement public, le SMIGIBA est soumis au code des marchés<br />
publics lorsqu’il confie la maîtrise d’ouvrage d’une étude ou de travaux à une entreprise privée 80 . Pour<br />
les travaux de réhabilitation des <strong>adoux</strong>, il doit constituer un dossier de consultation des entreprises.<br />
79 Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace. Guide juridique et<br />
pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non domaniaux et eaux souterraines). Publication<br />
de la DIREN Languedoc-Roussillon.<br />
80 Article 2 du code des marchés publics (2006).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 113
Le SMIGIBA devra chiffrer globalement les travaux à effectuer afin de passer par la procédure<br />
de consultation des entreprises adéquate (appel d’offre, …). Il pourra être envisagé de faire un lot par<br />
<strong>adoux</strong>, ce qui simplifierait les procédures.<br />
Le dossier est constitué des pièces suivantes :<br />
- Règlement de la Consultation<br />
- Acte d’engagement<br />
- Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP)<br />
- Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP)<br />
- Bordereau des prix unitaires<br />
Ce dossier est donc non seulement une obligation réglementaire, mais il permet aussi de définir<br />
les travaux avec le plus de précision possible via les CCTP. Ils seront ainsi réalisés tels que nous le<br />
voulons, en regard des enjeux identifiés et des modes d’intervention préconisés. D’autre part, cela<br />
nous permettra d’avoir un recours en cas de litige.<br />
La demande du SMIGIBA est de se concentrer dans cette étude <strong>sur</strong> la partie technique des<br />
CCTP : les accès, la nature et la localisation des interventions à réaliser, ainsi que les modalités<br />
<strong>techniques</strong> d’intervention. Le SMIGIBA se chargera des autres parties du dossier de consultation des<br />
entreprises et des CCTP.<br />
3.4.2 Organisation d’un CCTP<br />
Nous avons pris comme modèle le CCTP réalisé par le Syndicat Intercommunautaire<br />
d’entretien de la Méouge (26) dans le cadre de son plan de gestion des boisements rivulaires. Ce CCTP<br />
est très complet et les deux syndicats (Méouge et Buëch) ont l’habitude de travailler ensemble. Le plan<br />
de base de ce document est présenté en Annexe 19.<br />
3.4.3 Partie technique des CCTP <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
La présente étude a abouti à la rédaction de cahiers des charges pour les travaux de<br />
réhabilitation à réaliser <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Un cahier des charges par <strong>adoux</strong> a été réalisé, chacun nécessitant<br />
une intervention particulière, adaptée aux enjeux et dysfonctionnements identifiés.<br />
Il est important d’insister <strong>sur</strong> le fait qu’ils ne décrivent que les prescriptions <strong>techniques</strong><br />
relatives aux modalités d’intervention : accès, localisation, préconisations, réalisation technique<br />
proprement dite, devenir du bois coupé, … <strong>Les</strong> autres parties des CCTP doivent être rédigées par le<br />
SMIGIBA. Elles pourront être généralisées à l’ensemble des <strong>adoux</strong> ou devront être cadrées <strong>sur</strong> le<br />
terrain avec l’entreprise choisie.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 114
3.5 Possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
3.5.1 Objectifs et méthodologie<br />
Nous l’avons vu, la prise en compte des <strong>adoux</strong> du Buëch est déjà importante dans les différents<br />
programmes de gestion de l’eau. D’autre part, une partie des espèces qu’abritent les <strong>adoux</strong> est déjà<br />
protégée par différentes réglementations françaises et/ou européennes. Cependant, les <strong>adoux</strong> en tant<br />
que milieux ne sont pas à l’abri de futurs aménagements ou activités anthropiques, ce qui les rend<br />
vulnérables <strong>sur</strong> le long terme. Leur réhabilitation, qui est prévue à court terme, serait par conséquent<br />
inutile si elle n’est pas complétée par des me<strong>sur</strong>es de protection. Le but est donc, en plus de rendre une<br />
fonctionnalité optimale aux <strong>adoux</strong>, de les pérenniser afin que ces milieux d’importance majeure soient<br />
sauvegardés.<br />
L’analyse réalisée dans le cadre de cette étude n’a pas pour but de présenter l’ensemble des<br />
possibilités de protections de milieux naturels. Elle vise cependant à présenter les principales<br />
possibilités de protection (réglementaires, foncières et conventionnelles) applicables aux <strong>adoux</strong> en<br />
particulier, et pouvant se rajouter efficacement aux programmes de gestion déjà en place. La<br />
complémentarité avec le diagnostic foncier déjà réalisé permettra alors la mise en œuvre de me<strong>sur</strong>es de<br />
protection à long terme <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong>.<br />
Ce diagnostic réglementaire s’appuie <strong>sur</strong> des guides ou sites internet existant pour la protection<br />
des milieux naturels en général et des zones humides en particulier ; toutes les références y sont<br />
disponibles concernant les textes et les procédures :<br />
- SDAGE RMC, 1996. Fiches thématique n°3 : « Protection et gestion des milieux aquatiques et des<br />
zones humides ».<br />
- SDAGE RMC, 1996. Fiches thématique n°7 : « Maîtrise foncière des milieux aquatiques ».<br />
- Cizel Olivier, 2006. « Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC ».<br />
- Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace.<br />
Guide juridique et pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non<br />
domaniaux et eaux souterraines).<br />
- bibliothequeenligne.espaces-naturels.fr/outilsjuridiques. Il s’agit d’un site internet <strong>sur</strong> les outils<br />
juridiques de gestion et de protection (réglementaire, foncière, conventionnelle) des milieux naturels.<br />
Il est très complet, apporte toutes les références nécessaires pour chaque outil (y compris les<br />
procédures) et il est actualisé régulièrement.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 115
3.5.2 Possibilités de protection applicables aux <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
a ) Protection issue d’engagements internationaux<br />
• Natura 2000 :<br />
Réglementation Préconisations du SDAGE RMC de 1996<br />
Directive 92/43 du 21 mai 1992 concernant la<br />
conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore<br />
sauvage afin d’as<strong>sur</strong>er le maintien de la biodiversité <strong>sur</strong> le<br />
territoire national (“Directive Habitats”).<br />
Elle indique qu’il faut contribuer à as<strong>sur</strong>er la biodiversité<br />
par la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et<br />
la flore sauvages, en tenant compte des exigences<br />
économiques, sociales et culturelles locales.<br />
• La politique agricole commune (P.A.C.) :<br />
et les me<strong>sur</strong>es agri-environnementales. Dans le cadre de la<br />
PAC, l'agriculture tente de concilier ses exigences avec<br />
celles de protection de l'espace naturel.<br />
• Règlement C.E.E. n° 2078/92 du 30 juin 1992 :<br />
Dans le cadre de programmes régionaux, les agriculteurs qui<br />
s'engagent pour une durée de 5 ans au moins à employer<br />
d'autres méthodes de production compatibles avec les<br />
exigences de la protection de l'environnement, reçoivent une<br />
prime versée par le Fonds Européen d'Orientation et de<br />
Garantie Agricole (F.E.O.G.A.).<br />
<strong>Les</strong> Directives<br />
<strong>Les</strong> zones humides et l’ensemble des milieux aquatiques<br />
proposés à l’inscription au réseau “Natura 2000” doivent<br />
bénéficier d’une attention particulière par les services de l’Etat,<br />
afin qu’ils ne subissent aucune altération susceptible de modifier<br />
l’état ou l’aspect des lieux, et que le maintien de la zone dans un<br />
bon état de conservation soit favorisé à long terme par tous<br />
moyens de gestion et de protection réglementaire.<br />
<strong>Les</strong> règlements<br />
<strong>Les</strong> pratiques agricoles traditionnelles ont un rôle prépondérant<br />
dans la préservation des zones humides ; en revanche certaines<br />
pratiques agricoles intensives (retournement des prairies,<br />
drainage...) sont à l’origine de la dégradation et/ou la disparition<br />
de nombreuses d’entre elles. Il importe donc que, dans le cadre<br />
de la PAC, soit engagée une réflexion <strong>sur</strong> l’évolution du rôle de<br />
l’agriculteur dans la gestion de l’espace et <strong>sur</strong> la nécessité de<br />
rééquilibrer les aides pour les aider dans cette fonction.<br />
<strong>Les</strong> me<strong>sur</strong>es agri-environnementales sont des<br />
outils de gestion adaptés pour la conservation<br />
des zones humides et de l’environnement<br />
d’une façon générale.<br />
Préconisations pour les<br />
<strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Il s’agit ici d’un rappel, le site Natura<br />
2000 du Buëch existant déjà. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong><br />
étant des milieux d’intérêt patrimonial<br />
majeur et des habitats d’espèces<br />
d’intérêt communautaire, il est<br />
indispensable que le site soit étendu à<br />
l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
Pour les <strong>adoux</strong> identifiés comme<br />
impactés par certaines pratiques<br />
agricoles, les subventions de la PAC<br />
peuvent être un outil supplémentaire<br />
pour convaincre les agriculteurs de<br />
mettre en place des me<strong>sur</strong>es agrienvironnementales.<br />
Ce règlement peut lui aussi aider à la<br />
mise en place de me<strong>sur</strong>es agrienvironnementales<br />
aux abords des<br />
<strong>adoux</strong> impactés par certaines pratiques<br />
agricoles.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 116
) Protection réglementaire à l’échelle nationale<br />
Réglementation<br />
• Réserves naturelles nationales :<br />
Articles L. 332-1 à L. 332-27 et R. 332- 1 à R. 332-29 et R.332-68 à R.<br />
332-81 du code de l'environnement.<br />
<strong>Les</strong> parties du territoire d'une ou plusieurs communes peuvent être<br />
classées en réserve naturelle par décret et à défaut du consentement du<br />
propriétaire par décret en Conseil d'Etat, lorsque la conservation de la<br />
flore, du sol, des eaux, des gisements de minéraux et de fossiles et en<br />
général du milieu naturel présente une importance particulière ou qu'il<br />
convient de le soustraire à toute intervention artificielle susceptible de le<br />
dégrader.<br />
Sont prises en considération :<br />
- la préservation d'espèces animales ou végétales et d'habitats en voie de<br />
disparition <strong>sur</strong> tout ou partie du territoire national ou présentant des<br />
qualités remarquables ;<br />
- la reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs<br />
habitats ;<br />
- la conservation des jardins botaniques et arboretums constituant des<br />
réserves d'espèces végétales en voie de disparition, rares ou<br />
remarquables ;<br />
- la préservation de biotopes, et de formations géologiques,<br />
géomorphologiques ou spéléologiques remarquables.<br />
Préconisations du<br />
SDAGE RMC de 1996<br />
Aires naturelles protégées<br />
Cette procédure est intéressante car elle<br />
suscite en général des études et un suivi<br />
scientifique de la zone protégée. Le<br />
dispositif est adapté à chaque type de<br />
situation justifiant la création d’une<br />
réserve et toute activité susceptible de<br />
nuire à l’intégrité des milieux peut être<br />
interdite ou réglementée. Il est<br />
préconisé l’instauration de réserves<br />
naturelles <strong>sur</strong> différents types de zones<br />
humides et notamment <strong>sur</strong> de grandes<br />
unités fonctionnelles pour lesquelles<br />
cette procédure est un outil adapté de<br />
conservation et de gestion.<br />
Il est préconisé la mise en place d’une<br />
réserve naturelle <strong>sur</strong> une rivière ou un<br />
cours d’eau peu altéré du bassin, de sa<br />
source à son embouchure.<br />
Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch<br />
La réserve naturelle nationale est un outil réglementaire fort<br />
qu’il serait intéressant de mettre en place pour la protection<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
Tout d’abord, elle permet d’appliquer un niveau de<br />
contrainte réglementaire élevé, garantissant la sauvegarde<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch contre toute intervention humaine.<br />
Ensuite, l’échelle d’application est relativement large<br />
puisqu’une seule réserve naturelle peut englober l’ensemble<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch, limitant ainsi les formalités<br />
administratives et renforçant la gestion et la protection de<br />
ces milieux comme un ensemble cohérent fortement lié à la<br />
rivière.<br />
Toutes les activités humaines quelles qu'elles soient peuvent être<br />
réglementées.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 117
• Arrêtés de Préfectoraux Protection de biotopes (APPB):<br />
Articles L. 411-1 et L. 411-2, R. 411-15 à R. 411-17 du code de<br />
l'environnement.<br />
Le préfet peut fixer, par arrêté, les me<strong>sur</strong>es tendant à favoriser, <strong>sur</strong> le<br />
territoire d'un département, la conservation des biotopes tels que mares,<br />
marécage, marais, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes<br />
autres formations naturelles peu exploitées par l'homme, dans la me<strong>sur</strong>e<br />
où ces biotopes ou formations sont nécessaires à l'alimentation, à la<br />
reproduction, au repos ou à la <strong>sur</strong>vie d’espèces protégées et ce afin de<br />
prévenir leur disparition.<br />
• Nouveau classement des cours d’eau :<br />
Article L. 214-17-I du code de l’environnement et Circulaire DCE no<br />
2008/25 du 6 février 2008 relative au classement des cours d’eau.<br />
Jusqu’à la LEMA, les rivières pouvaient être classées sous 2 régimes :<br />
– rivières réservées au titre de l’article 2 de la loi de 1919 <strong>sur</strong><br />
l’utilisation de l’énergie hydraulique ;<br />
– rivières classées au titre de l’article L. 432-6 du code de<br />
l’environnement. La LEMA réforme ces deux dispositifs et met en place,<br />
au plus tard d’ici 2014, des protections selon les critères suivants :<br />
– cours d’eau en très bon état écologique ;<br />
– cours d’eau qui jouent un rôle de réservoirs biologiques nécessaire au<br />
maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau d’un<br />
bassin versant, identifiés par les SDAGE ;<br />
– cours d’eau qui nécessitent une protection complète des poissons<br />
migrateurs amphihalins.<br />
Sur les cours d’eau répondant à ces 3 critères, tout nouvel ouvrage (ou<br />
renouvellement des titres) faisant obstacle à la continuité écologique ne<br />
peut être autorisé ou concédé. La notion d’obstacle à la continuité<br />
écologique est définie à l’article R. 214-109 du code de l’environnement.<br />
Elle tient compte à la fois de la libre circulation des espèces et des<br />
sédiments.<br />
Cet outil réglementaire est adapté pour<br />
des sites de superficie limitée. <strong>Les</strong><br />
APPB doivent être accompagnés de<br />
me<strong>sur</strong>es de suivi et de gestion.<br />
L’acquisition de ces milieux aquatiques<br />
et de ces zones humides par les<br />
départements grâce à la taxe d’espace<br />
naturel sensible, ainsi que la<br />
généralisation des conventions de<br />
gestion avec les propriétaires ou<br />
exploitants agricoles sont à encourager.<br />
Il s’agit là encore d’un outil intéressant mais le niveau de<br />
protection est moins important que le précédent. D’autre<br />
part, l’échelle d’application est réduite puisqu’il serait<br />
nécessaire de prendre un APPB pour chaque <strong>adoux</strong>.<br />
Premièrement, cela entraînerait des procédures plus<br />
complexes pour protéger l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
Deuxièmement, le lien dynamique qu’entretiennent les<br />
<strong>adoux</strong> avec la rivière ne serait pas mis en évidence, et ceuxci<br />
ne seraient par conséquent pas protégés en cas<br />
d’aménagements ou activités <strong>sur</strong> la rivière. Nous avons<br />
l’exemple de l’<strong>adoux</strong> de Crépon <strong>sur</strong> la Durance, qui s’est<br />
asséché suite aux extractions à proximité malgré un AAPB.<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant considérés par le nouveau SDAGE comme<br />
des Très Petits Cours d’Eau (TPCE), ils ne sont<br />
probablement pas concernés par ce classement (hormis par<br />
le critère de réservoir biologique), et de toute façon ne sont<br />
directement que peu menacés par les ouvrages (faible intérêt<br />
hydroélectrique notamment).<br />
En revanche, la protection du Buëch contre de nouveaux<br />
aménagements est essentielle pour garantir le bon<br />
fonctionnement dynamique des <strong>adoux</strong> et leur rôle de<br />
réservoir biologique. Le classement du Buëch vis-à-vis de la<br />
nouvelle réglementation paraît donc être un outil efficace<br />
pour la protection de la rivière et des <strong>adoux</strong> dans leur<br />
globalité. Cela n’interdira pas la construction de nouveaux<br />
ouvrages, mais cela imposera un certain nombre de<br />
contraintes nécessaires à la préservation (voire la<br />
restauration) de la continuité écologique (biologique et<br />
sédimentaire) <strong>sur</strong> le bassin versant.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 118
c ) Protection réglementaire à l’échelle régionale<br />
• Réserves naturelles régionales :<br />
Réglementation<br />
Articles L. 332-1 à L. 332-27 et R. 332-30 à R. 332-48 et R. 332-68 à R. 33-<br />
81du code de l'environnement.<br />
L'acte de classement d'une RNR (remplace les réserves naturelles<br />
volontaires) peut soumettre à un régime particulier ou, le cas échéant,<br />
interdire : les activités agricoles, pastorales et forestières, l'exécution de<br />
travaux, de constructions et d'installations diverses, la circulation et le<br />
stationnement des personnes, des animaux et des véhicules, le jet ou le dépôt<br />
de matériaux, résidus et détritus de quelque nature que ce soit pouvant porter<br />
atteinte au milieu naturel, les actions de nature à porter atteinte à l'intégrité<br />
des animaux non domestiques ou des végétaux non cultivés de la réserve<br />
ainsi que l'enlèvement hors de la réserve de ces animaux ou végétaux.<br />
Contrairement aux réserves nationales, la réglementation ou l'interdiction de<br />
la chasse ou de la pêche, de l'extraction de matériaux et de l'utilisation des<br />
eaux n'est pas prévue dans les RNR.<br />
<strong>Les</strong> me<strong>sur</strong>es de protection mises en place doivent être justifiées par les<br />
nécessités de la préservation des espèces sans que puissent être invoqués des<br />
droits acquis <strong>sur</strong> les propriétés privées. <strong>Les</strong> territoires classés en RNR ne<br />
peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur état ou dans leur aspect, sauf<br />
autorisation spéciale accordée par le conseil régional.<br />
La gestion des RNR peut être confiée par voie de convention à des<br />
établissements publics, des groupements d'intérêt public ou des associations,<br />
ayant pour objet statutaire principal la protection du patrimoine naturel.<br />
Le conseil régional peut instituer des périmètres de protection autour des<br />
réserves. Tout comme à l'intérieur des réserves, dans ces périmètres de<br />
protection, des prescriptions peuvent soumettre à un régime particulier ou<br />
interdire toute action susceptible de porter atteinte à la réserve naturelle.<br />
Préconisations du SDAGE<br />
RMC de 1996<br />
Aires naturelles protégées<br />
Préconisations pour les<br />
<strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Cette possibilité est intéressante mais le<br />
niveau de protection qu’elle accorde est plus<br />
faible que celui des réserves nationales.<br />
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• Parc Naturel Régional (PNR) :<br />
Articles L. 333-1 à L. 333-4 et R. 333-1 à R. 333-16 du Code de<br />
l'environnement.<br />
<strong>Les</strong> PNR concourent à la politique de protection de l'environnement,<br />
d'aménagement du territoire, de développement économique et social,<br />
d'éducation et de formation du public et constituent un cadre privilégié des<br />
actions menées par les collectivités publiques en faveur de la préservation<br />
des paysages et du patrimoine naturel et culturel.<br />
Le PNR est régi par sa charte, mise en œuvre par un syndicat mixte de<br />
gestion. Elle détermine l'action de cet organisme et les moyens humains et<br />
financiers mobilisés pour atteindre les objectifs de la charte. La charte<br />
n'entraîne aucune servitude ni réglementation directes à l'égard des citoyens.<br />
La charte est en revanche opposable aux <strong>documents</strong> d'urbanisme : les<br />
schémas de cohérence territoriale, les plans locaux d'urbanisme ou tout<br />
document d'urbanisme.<br />
Le PNR des Baronies est actuellement<br />
encore en projet. Son territoire ne concerne<br />
qu’une partie des <strong>adoux</strong> du Buëch mais il<br />
peut être pour ceux-ci un outil de protection<br />
efficace, notamment face à de futurs<br />
aménagements.<br />
Il serait donc souhaitable de créer un<br />
partenariat entre le SMIGIBA et le syndicat<br />
du PNR des Baronnies afin de mener une<br />
politique commune de gestion et de<br />
protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 120
d ) Protection réglementaire à l’échelle départementale<br />
Réglementation<br />
Préconisations du SDAGE RMC de<br />
1996<br />
Aires naturelles protégées<br />
Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch<br />
Le classement en réserve permanente ne concerne a<br />
priori que les portions de cours d’eau touchés par des<br />
aménagements transversaux.<br />
• Réserves de pêche :<br />
Articles R.436-69 à R.436-79 et L.436-12 du Code de<br />
l’environnement.<br />
Afin de favoriser la protection ou la reproduction du<br />
poisson, des interdictions permanentes de pêche sont<br />
prononcées ou des réserves temporaires de pêche<br />
peuvent être instituées<br />
Concernant les réserves temporaires, le préfet du<br />
département, après avis du délégué régional de<br />
l'ONEMA et de la FDAAPPMA peut, par arrêté,<br />
instituer des réserves de pêche où toute pêche est<br />
interdite pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq<br />
années consécutives.<br />
En revanche, le classement des <strong>adoux</strong> en réserves<br />
temporaires de pêche est possible, pour une durée de 5<br />
ans renouvelable.<br />
Cependant, nous avons vu que ces milieux ne sont pas<br />
des habitats préférentiels pour les truites adultes.<br />
D’autre part, ce sont généralement des milieux difficiles<br />
d’accès et donc difficilement pêchables. Ce ne sont donc<br />
pas des zones de pêche préférentielles pour les pêcheurs.<br />
Enfin, les périodes de pêche autorisées permettent déjà<br />
une protection des milieux vis-à-vis de la pêche durant la<br />
période de reproduction.<br />
Il ne semble donc pas nécessaire de classer les <strong>adoux</strong> en<br />
réserve de pêche, d’autant plus que les pêcheurs ont<br />
souvent un rôle de <strong>sur</strong>veillance des milieux et peuvent<br />
informer les gestionnaires en cas de problèmes observés.<br />
La mise en réserve des <strong>adoux</strong> pourrait par conséquent<br />
être plutôt dommageable à ces milieux puisqu’elle nous<br />
priverait de ce réseau de <strong>sur</strong>veillance.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 121
Instruments de cadrage<br />
• Schéma départemental des carrières :<br />
Article 16-3 nouveau de la loi du 19 juillet 1976<br />
relative aux installations classées pour la protection<br />
de l'environnement.<br />
<strong>Les</strong> schémas départementaux des carrières sont<br />
prévus par la loi du 4 janvier 1993 et le décret 94-<br />
603 du 11 juillet 1994 : les autorisations de carrières<br />
doivent être compatibles avec ces schémas.<br />
Ces schémas doivent définir les conditions générales<br />
de l’implantation des carrières dans chaque<br />
département en prenant en compte la couverture des<br />
besoins en matériaux, la protection de<br />
l’environnement, la gestion équilibrée de l’espace<br />
tout en favorisant une utilisation économe des<br />
matières premières.<br />
La circulaire du 4 mai 1995 définit l’articulation<br />
entre SDAGE, SAGE et schémas départementaux de<br />
carrières.<br />
<strong>Les</strong> schémas sont révisés dans un délai maximal de<br />
10 ans à compter de leur approbation. Pendant ce<br />
délai, la commission départementale peut proposer la<br />
mise à jour du schéma selon une procédure plus<br />
légère.<br />
• Schéma départemental à vocation piscicole<br />
(SDVP) :<br />
Article L. 433-2 du Code de l’environnement.<br />
<strong>Les</strong> SDVP sont élaborés dans chaque département<br />
par l’administration, en collaboration avec les<br />
FDAAPPMA.<br />
<strong>Les</strong> schémas départementaux de carrières doivent<br />
notamment permettre de limiter strictement les<br />
autorisations d’extraction dans :<br />
- les vallées ayant subi une très forte exploitation dans le<br />
passé et reconnues comme milieu particulièrement<br />
dégradé tout en favorisant les opérations d’extractions<br />
participant à la restauration de tels sites ;<br />
- l’espace de liberté des cours d’eau et leurs annexes<br />
fluviales ;<br />
- les sites où la protection qualitative et quantitative de la<br />
ressource souterraine est d’intérêt patrimonial ;<br />
- les secteurs reconnus comme milieux aquatiques<br />
remarquables.<br />
Cette procédure de mise à jour peut être utilisée pour<br />
intégrer les orientations du SDAGE pour les schémas<br />
départementaux des carrières parus antérieurement au<br />
SDAGE.<br />
Comme nous l’avons vu, les extractions de matériaux<br />
dans la rivière à proximité des <strong>adoux</strong> peuvent avoir un<br />
impact très négatif <strong>sur</strong> ces derniers, que ce soit de<br />
manière directe (dommages causés par les engins, pistes<br />
d’extraction,…) ou indirecte (abaissement du niveau de<br />
la nappe). Cet outil paraît donc particulièrement bien<br />
adapté pour éviter ces dommages, afin d’une part<br />
d’éviter de délivrer des autorisations d’extraction à<br />
proximité des <strong>adoux</strong>, et d’autre part, en cas<br />
d’autorisation accordée, de sensibiliser les carriers et<br />
cadrer au maximum les préconisations à prendre pour<br />
limiter l’impact de cette activité.<br />
Dans la me<strong>sur</strong>e où les SDVP sont consultés en cas de<br />
projets d’aménagement ou d’exploitation <strong>sur</strong> une rivière,<br />
il est nécessaire de veiller à la prise en compte des <strong>adoux</strong><br />
et à la mise à jour des données dont nous disposons lors<br />
du renouvellement de ces schémas.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 122
e ) Protection réglementaire à l’échelle des collectivités<br />
Réglementation<br />
• Zones ND des Plans locaux d’Urbanisme (PLU) :<br />
Préconisations du SDAGE RMC de<br />
1996<br />
Préconisations pour les <strong>adoux</strong><br />
du Buëch<br />
Code de l'urbanisme : Articles L. 123-1 à L. 123-12 et R.<br />
123-1 à R. 123-36.<br />
Ce classement permet de préserver la vocation de zone<br />
naturelle par le classement des terrains en zone ND. Peuvent<br />
figurer dans les zones ND des espaces à protéger soit en<br />
raison de l’existence de risques ou de nuisances, soit en<br />
raison de la qualité des sites, des milieux naturels et des<br />
paysages, du point de vue esthétique, historique ou<br />
écologique. Néanmoins, certaines règles constructives<br />
peuvent être autorisées (notamment vis à vis des<br />
exploitations agricoles).<br />
L’utilisation du PLU n’est qu’une réponse partielle,<br />
notamment parce qu’il peut être révisé à tout moment.<br />
Cependant, il propose quelques outils intéressants qu’il<br />
convient de ne pas négliger dans une stratégie plus large de<br />
mobilisation de l’ensemble des outils disponibles. Cette<br />
stratégie s’inscrit dans le moyen ou long terme et<br />
l’utilisation du PLU peut être la première étape.<br />
En l'absence de PLU, et dans les petites communes rurales,<br />
la carte communale peut venir délimiter les secteurs où les<br />
constructions sont autorisées et les secteurs où les<br />
constructions ne sont pas admises.<br />
Il est nécessaire de protéger et/ou de restaurer les rives,<br />
marges, abords et milieux annexes qui jouent un rôle<br />
déterminant dans le fonctionnement écologique des<br />
milieux aquatiques et à cette fin de limiter au maximum<br />
l’impact de l’urbanisation.<br />
Il est recommandé que les zones humides inscrites à<br />
l’inventaire Z.N.I.E.F.F. soient prises en compte dans<br />
tout document d’urbanisme, et se voient proposer une<br />
affectation de protection en zone naturelle (zone ND).<br />
L’inscription des terrains bordant les <strong>adoux</strong> en<br />
zone ND dans les PLU ou les cartes<br />
communales peut être une première étape de<br />
protection réglementaire.<br />
Bien que le bassin versant du Buëch soit encore<br />
peu urbanisé, cet outil permettrait de limiter<br />
l’augmentation de la pression urbaine <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong>, <strong>sur</strong>tout dans les secteurs les plus<br />
accessibles.<br />
C’est d’ailleurs ce qui a été utilisé dans les<br />
Alpes de Haute-Provence afin de protéger les<br />
<strong>adoux</strong> de l’Issole.<br />
<strong>Les</strong> PLU étant régulièrement révisés, il sera<br />
cependant nécessaire d’être vigilant lors de<br />
chaque échéance afin de ne pas perdre cette<br />
protection.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 123
f ) Protection par la maîtrise foncière<br />
• Achat de terrains :<br />
Réglementation<br />
Articles 1101 à 1369-3 et 1582 à 1701 du Code civil et Articles L.141-1<br />
à L. 144-5, R. 141-1 à R. 141-7 et L. 412-1 à L. 412-13 du Code rural.<br />
L'achat de terrain peut intervenir selon 2 procédures distinctes :<br />
- Soit comme une transaction immobilière classique devant notaire,<br />
directement entre le vendeur et l'organisme acquéreur du terrain à<br />
protéger. Dans la me<strong>sur</strong>e où ces transactions portent généralement <strong>sur</strong><br />
des biens ruraux, le notaire est tenu de notifier (lorsque c'est le cas) la<br />
déclaration d'intention d'aliéner à la Société d'Aménagement Foncier et<br />
d'Etablissement Rural (S.A.F.E.R.) concernée. Celle-ci dispose d'un<br />
délai de deux mois pour faire jouer son droit de préemption. <strong>Les</strong><br />
éventuels droits de préemption établis par les textes en vigueur,<br />
notamment au profit de l'Etat, des collectivités publiques et des<br />
établissements publics (droit de préemption des départements dans les<br />
espaces naturels sensibles, par exemple) s'exercent prioritairement au<br />
droit de préemption de la S.A.F.E.R..<br />
- Soit dans le cadre d'un engagement contractuel avec la S.A.F.E.R..<br />
Dans cette hypothèse, la S.A.F.E.R. achète le ou les terrains présentant<br />
un intérêt particulier pour la préservation des espaces naturels et les<br />
rétrocède ensuite à l'organisme acquéreur. La S.A.F.E.R. acquiert<br />
généralement les terrains à l'amiable, mais elle peut également user de<br />
son droit de préemption.<br />
Préconisations du SDAGE<br />
RMC de 1996<br />
La cession des terrains acquis par les<br />
SAFER à des organismes publics ou<br />
privés doit être encouragée pour :<br />
• les communes et groupements de<br />
communes, notamment pour préserver les<br />
champs d’inondation, permettre la<br />
divagation des cours d’eau, préserver la<br />
qualité des captages d’eau potable (achat<br />
partiel ou total du périmètre de protection<br />
rapprochée), protéger les espaces riverains<br />
(bande boisée,...), les milieux<br />
remarquables et participer au cas par cas<br />
aux acquisitions foncières nécessaires à la<br />
préservation des aquifères patrimoniaux.<br />
• les conservatoires régionaux d’espaces<br />
naturels et associations de protection de la<br />
nature plus spécifiquement pour la<br />
préservation des milieux aquatiques et des<br />
zones humides.<br />
Préconisations pour les <strong>adoux</strong><br />
du Buëch<br />
La protection par la maîtrise foncière est très<br />
probablement l’une des meilleures me<strong>sur</strong>es de<br />
protection que l’on puisse mettre en place <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong>. La possession des terrains qui les bordent<br />
permettrait en effet de protéger les <strong>adoux</strong> contre<br />
la plupart aménagement dans leur lit et <strong>sur</strong> leurs<br />
abords. D’autre part, la gestion (notamment<br />
l’entretien) des <strong>adoux</strong> serait grandement facilitée<br />
puisqu’aucune procédure administrative (DIG,…)<br />
ne serait nécessaire. Cette gestion pourrait en<br />
outre être confiée à des structures de protection<br />
de la nature (fédération de pêche, …) plus<br />
aisément.<br />
En revanche, la maîtrise foncière totale des <strong>adoux</strong><br />
du Buëch sera probablement une opération<br />
fastidieuse et coûteuse, nécessitant ainsi une<br />
étude plus approfondie. De plus, elle n’exclue pas<br />
une expropriation éventuelle en cas de projets<br />
d’ouvrages majeurs, et elle ne protège pas non<br />
plus la continuité écologique entre les <strong>adoux</strong> et le<br />
Buëch, ainsi que la dynamique morphologique de<br />
la rivière dans son ensemble. C’est pourquoi la<br />
maîtrise foncière, bien qu’étant un outil de<br />
protection très efficace, doit être complémentaire<br />
de me<strong>sur</strong>es de protection réglementaires.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 124
• Conservatoires Régionaux d’Espaces Naturels (CREN) :<br />
Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association ;<br />
convention du 14 novembre 1992 signée entre le ministère de<br />
l'Environnement et la Fédération des conservatoires d'espaces<br />
naturels ; charte des CREN.<br />
<strong>Les</strong> CREN peuvent concerner pour tous les espaces naturels<br />
remarquables tels que zones humides, landes, dunes, prés, vergers,<br />
forêts, ruisseaux, milieux alluviaux, mares, roselières, tourbières, marais<br />
et tous types de milieux abritant des espèces de faune et de flore<br />
sauvages qu'il convient de protéger. Ils interviennent par le biais de la<br />
maîtrise foncière (acquisitions, dons, legs, etc.), et celui de la maîtrise<br />
d'usage (locations, conventions de mise à disposition, bail<br />
emphytéotique, etc.), dans un objectif de gestion favorable à la<br />
protection de la faune et de la flore. Leur action est soumise aux règles<br />
du droit privé. L'action des conservatoires est fondée <strong>sur</strong> la négociation,<br />
la concertation et le partenariat public ou privé.<br />
Elle s'articule autour de 4 axes :<br />
- La connaissance scientifique (mise en place d'un conseil scientifique).<br />
- La protection par le biais la maîtrise foncière ou la maîtrise d'usage.<br />
- La gestion : pour chaque site, un plan de gestion est rédigé à partir de<br />
l'étude des enjeux, des atouts, des contraintes et des menaces constatés<br />
ou à prévoir <strong>sur</strong> le site et/ou des sites analogues. <strong>Les</strong> acteurs locaux et<br />
les partenaires <strong>techniques</strong> et financiers y sont associés.<br />
- La valorisation et la diffusion des connaissances relatives au<br />
patrimoine naturel.<br />
Cet outil semble très intéressant puisqu’il<br />
permettrait à de protéger l’ensemble des <strong>adoux</strong><br />
sous différents angles (maîtrise foncière et<br />
d’usage, prise en compte de la relation<br />
dynamique avec la rivière,…).<br />
D’autre part, il permettrait au SMIGIBA d’avoir<br />
un appui important dans les démarches de gestion<br />
et de protection des <strong>adoux</strong>.<br />
Enfin, l’adhésion des <strong>adoux</strong> au CREN serait<br />
synonyme de reconnaissance des <strong>adoux</strong> comme<br />
milieux bien particuliers, ce qui ne peut qu’en<br />
améliorer la connaissance et la protection.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 125
• <strong>Les</strong> Espaces Naturels Sensibles des départements (ENS) :<br />
Articles L. 142-1 à L. 142-13 et R. 142-1 à R. 142-19 du code de<br />
l'urbanisme ; Circulaire du ministère de l'aménagement du<br />
territoire, de l'équipement et des transports n° 95-62 du 28 juillet<br />
1995 relative aux recettes et emplois de la taxe départementale<br />
des espaces naturels sensibles (TDENS).<br />
Espaces d’application : les sites, paysages et milieux naturels rares ou<br />
menacés ; les champs naturels d'expansion des crues ; les habitats<br />
naturels ; …<br />
La notion " d'espace naturel sensible " est définie de la façon suivante :<br />
les espaces ayant vocation à être protégés doivent être constitués par des<br />
zones dont le caractère naturel est menacé et rendu vulnérable,<br />
actuellement ou potentiellement, soit en raison de la pression urbaine ou<br />
du développement des activités économiques et de loisirs, soit en raison<br />
d'un intérêt particulier, eu égard à la qualité du site, ou aux<br />
caractéristiques des espèces animales ou végétales qui s'y trouvent.<br />
L'initiative d'une politique de protection, de gestion et d'ouverture au<br />
public des espaces naturels sensibles appartient au conseil général. A<br />
cette fin, il vote l'institution d'une taxe spécifique : la taxe<br />
départementale des espaces naturels sensibles (TDENS), qui tient lieu de<br />
participation forfaitaire à ses dépenses dans ce domaine. La TDENS est<br />
perçue <strong>sur</strong> la totalité du territoire du département et porte <strong>sur</strong> la<br />
construction, la reconstruction et l'agrandissement des bâtiments et <strong>sur</strong><br />
les installations et travaux divers.<br />
Le produit de la TDENS peut être utilisé pour le compte du département<br />
ou au profit de personnes publiques (communes, etc…), voire privées.<br />
Dans le premier cas, la taxe peut servir pour l'acquisition ainsi que pour<br />
l'aménagement et l'entretien de tout espace naturel, boisé ou non,<br />
appartenant au département.<br />
Dans le second cas (personnes publiques ou privées), le produit de la<br />
TDENS peut être notamment utilisé :<br />
- Pour une participation à l'acquisition, à l'aménagement ou à la gestion<br />
et l'entretien de terrains par une commune ou un établissement public de<br />
coopération intercommunale, … ;<br />
La mise en œuvre de cette politique doit<br />
être encouragée dans les départements du<br />
bassin où elle n’existe pas encore.<br />
Il est recommandé d’utiliser cette<br />
procédure tout particulièrement pour :<br />
1/ la préservation des milieux aquatiques<br />
remarquables identifiés par les cartes n°4<br />
de l’atlas du bassin.<br />
2/ l’acquisition des marges, milieux<br />
annexes et espaces riverains des plans<br />
d’eau et cours d’eau.<br />
3/ l’acquisition d’espaces nécessaires à<br />
l’exercice des activités nautiques, étant<br />
entendu que ces activités puissent<br />
s’exercer dans des conditions satisfaisantes<br />
au regard de la préservation des milieux<br />
concernés.<br />
La prise en compte des milieux cités au 1<br />
et 2 ci-dessus doit être examinée lors de la<br />
définition des zones de préemption. En ce<br />
qui concerne les cours d’eau, les<br />
acquisitions axées <strong>sur</strong> l’espace alluvial<br />
(espace de liberté, forêts alluviales, etc)<br />
doivent être privilégiées.<br />
La politique des Espaces Naturels Sensibles du<br />
département semble être le meilleur moyen pour<br />
mettre en place une protection foncière des <strong>adoux</strong><br />
du Buëch.<br />
Cet en effet un outil est parfaitement adapté à la<br />
protection de milieux naturels tels que les <strong>adoux</strong> :<br />
milieux sensibles, situés dans l’espace de<br />
mobilité de la rivière, assimilables à des zones<br />
humides,…<br />
La première possibilité serait que le département<br />
se porte acquéreur des terrains bordant les <strong>adoux</strong>.<br />
D’après Mr Philippe Jasserand au Service Eau et<br />
Environnement du Conseil Général des Hautes-<br />
Alpes, il semblerait que cette éventualité soit peu<br />
encouragée par le département.<br />
En revanche, il semblerait que le département<br />
beaucoup plus enclin à mettre en œuvre une<br />
politique d’ENS <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> si le SMIGIBA ou<br />
la FAAPPMA 05 se porte acquéreur des terrains.<br />
Dans ce cas, le département pourrait mettre à leur<br />
disposition son droit de préemption et financer les<br />
acquisitions grâce à la TDENS. Cela permettrait<br />
d’acquérir avec certitude l’ensemble des terrains<br />
(ou portions de terrains) qui bordent les <strong>adoux</strong>,<br />
as<strong>sur</strong>ant ainsi une protection foncière totale ainsi<br />
qu’une protection réglementaire pour éviter de<br />
futurs aménagements ou constructions. De plus,<br />
le coût de rachat des terrains serait nul (ou faible)<br />
pour les gestionnaires (SMIGIBA et FAAPPMA<br />
05).<br />
Enfin, cette TDENS pourrait servir dans le futur<br />
au financement de projets d’entretien et de<br />
réhabilitation des <strong>adoux</strong>. La gestion serait ainsi<br />
confiée soit au SMIGIBA, soit à la FAAPPMA<br />
05, mais financée par le département.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 126
- Pour l'aménagement et l'entretien d'espaces naturels appartenant aux<br />
collectivités publiques ou à leurs établissements publics et ouverts au<br />
public, ou appartenant à des propriétaires privés, sous certaines<br />
conditions (article L. 130-5 du code de l'urbanisme).<br />
- Pour l'acquisition, la gestion et l'entretien des sites Natura 2000 et des<br />
territoires classés en réserve naturelle.<br />
<strong>Les</strong> acquisitions opérées par le département sont réalisées soit par voie<br />
amiable, soit par expropriation soit, enfin, par exercice du droit de<br />
préemption qu'il détient au titre de la législation relative aux espaces<br />
naturels sensibles. <strong>Les</strong> terrains acquis par le département doivent être<br />
aménagés pour être ouverts au public, sauf exception justifiée par la<br />
fragilité du milieu naturel. Le département peut faire bénéficier d'autres<br />
personnes publiques du droit de préemption ainsi institué (communes,<br />
etc…). La personne publique propriétaire est responsable de la gestion<br />
des terrains acquis et s'engage à les préserver, les aménager et à les<br />
entretenir dans l'intérêt du public. La gestion peut, le cas échéant, être<br />
confiée à une personne publique ou privée compétente.<br />
Pour mener à bien la politique de protection des espaces naturels<br />
sensibles qu'il s'est assignée, le département peut également créer des<br />
zones de préemption spécifiques <strong>sur</strong> ces territoires. Cet instrument lui<br />
permet d'acquérir un terrain par préférence à tout autre acquéreur.<br />
Le droit de préemption s'exerce normalement <strong>sur</strong> des terrains nus.<br />
Cependant, l'existence d'une construction ne fait pas obstacle à son<br />
exercice dès lors que le terrain concerné est de dimension suffisante pour<br />
justifier son ouverture au public et qu'il est, par sa localisation,<br />
nécessaire à la mise en œuvre de la politique des espaces naturels<br />
sensibles des départements. La construction acquise est alors conservée<br />
pour être affectée à un usage permettant la fréquentation du public et la<br />
connaissance des milieux naturels. De même, lorsque la politique des<br />
espaces naturels sensibles le justifie, le droit de préemption peut<br />
s'exercer pour n'acquérir qu'une fraction d'une unité foncière comprise à<br />
l'intérieur de la zone de préemption.<br />
Le président du conseil général peut édicter des me<strong>sur</strong>es nécessaires à la<br />
protection des sites et paysages compris dans une zone de préemption<br />
(interdiction de construire, de démolir, prohibition de l'exécution de<br />
certains travaux, etc.).<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 127
g ) Protection conventionnelle<br />
Réglementation<br />
• Convention de gestion des sites appartenant à l'Etat :<br />
Code du domaine de l'Etat : article L. 51-1 et articles R. 128-1 à R.<br />
128-7.<br />
Une convention confie à une collectivité, un établissement public, une<br />
S.A.F.E.R., un organisme déclaré d'utilité publique, la gestion de<br />
terrains appartenant au domaine public ou privé de l'Etat, non soumis<br />
au régime forestier, afin d'en as<strong>sur</strong>er la conservation, la protection ou<br />
la mise en valeur.<br />
• Natura 2000 :<br />
Directive 92/43 du 21 mai 1992 concernant la conservation des<br />
habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage afin d’as<strong>sur</strong>er le<br />
maintien de la biodiversité <strong>sur</strong> le territoire national (“Directive<br />
Habitats”).<br />
Elle indique qu’il faut contribuer à as<strong>sur</strong>er la biodiversité par la<br />
conservation des habitats naturels ainsi que la faune et la flore<br />
sauvages, en tenant compte des exigences économiques, sociales et<br />
culturelles locales.<br />
Pour répondre aux objectifs définis dans le DOCOB, un certain<br />
nombre d’actions sont prévues par le programme Natura 2000. Ces<br />
actions seront réalisées via trois types de contrats d’engagement :<br />
- les contrats Natura 2000, financés à 100 % par le programme ;<br />
- les conventions, dont les financements par le programme sont<br />
variables ;<br />
- les chartes, qui permettent aux signataires d’être exonérés de la taxe<br />
<strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />
Préconisations du SDAGE<br />
RMC de 1996<br />
Il est recommandé d’accompagner les<br />
me<strong>sur</strong>es de protection par des conventions<br />
de gestion <strong>sur</strong> des terrains, acquis ou non,<br />
nécessitant des modalités particulières de<br />
gestion (pâturage extensif, fauche tardive,<br />
sylviculture) afin de préserver un<br />
fonctionnement optimal des zones humides.<br />
<strong>Les</strong> zones humides et l’ensemble des<br />
milieux aquatiques proposés à l’inscription<br />
au réseau “Natura 2000” (en tant que zone<br />
de protection spéciale ou zone spéciale de<br />
conservation) doivent bénéficier d’une<br />
attention particulière par les services de<br />
l’Etat afin qu’ils ne subissent aucune<br />
altération susceptible de modifier l’état ou<br />
l’aspect des lieux et que le maintien de la<br />
zone dans un état de conservation favorable<br />
soit favorisé à long terme par tous moyens<br />
de gestion et de protection réglementaire.<br />
Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch<br />
<strong>Les</strong> conventions ne remplacent absolument par une<br />
protection réglementaire ou foncière. Elles peuvent<br />
uniquement permettre aux gestionnaires d’appliquer<br />
plus facilement la gestion qu’ils souhaitent en faveur<br />
des <strong>adoux</strong>.<br />
<strong>Les</strong> conventions de gestion des sites appartenant à<br />
l’Etat est directement applicable aux <strong>adoux</strong> dans le cas<br />
où, par exemple, certains terrains sont situés dans le<br />
domaine public fluvial. Cela ne remplace pas une<br />
acquisition foncière, qui serait plus efficace, mais<br />
permet tout de même au SMIGIBA et à la FAAPPMA<br />
05 de mettre en place une gestion afin de réhabiliter et<br />
entretenir les <strong>adoux</strong>.<br />
Le programme Natura 2000 permet grâce aux trois<br />
possibilités de contrats d’engagements de mettre en<br />
place certaines actions afin de favoriser la<br />
conservation voire la réhabilitation des <strong>adoux</strong>.<br />
Certaines actions passeront par des conventions avec<br />
les propriétaires, notamment les agriculteurs, afin<br />
d’instaurer de « bonnes pratiques », moins<br />
dommageables voire favorables pour le milieu.<br />
Le contrat Natura 2000 existant déjà, il s’agit encore<br />
une fois d’un rappel afin d’insister <strong>sur</strong> le fait que ce<br />
programme constitue un outil de gestion très<br />
intéressant et qu’il devrait être étendu à l’ensemble<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 128
• Protection par voie contractuelle :<br />
Art. 578 à 624 (usufruit), A. 637 à 710 (servitude conventionnelle), A.<br />
1101 à 1369-3 (conventions), A. 1713 à 1778 (baux civils) et A. 1875 à<br />
1991 (prêt à usage) du code civil.<br />
Art. L. 142-6 et L. 142-7 (SAFER), A. L. 411-1 à L. 411-79 (baux<br />
ruraux), A. L. 451-1 à L. 451-13 (baux emphytéotiques), A. L.481-1<br />
(contrats d'exploitation de terres à vocation pastorale) du code rural.<br />
Art. L. 1311-2 à L. 1311-4 du code général des collectivités<br />
territoriales (baux emphytéotiques administratifs).<br />
Art. 48 à 60 de la loi d'orientation foncière du 30 décembre 1967<br />
(concession immobilière).<br />
Espaces d’application : tous espaces appartenant à des personnes<br />
publiques ou privées et méritant d'être préservés au regard de l'intérêt<br />
que présentent les espèces faunistiques ou floristiques qu'ils abritent.<br />
Objectifs : la protection des espaces naturels par l'obtention de la<br />
maîtrise d'usage de terrains.<br />
L’organisme de protection de la nature signataire obtient la<br />
gestion du ou des site(s) concerné(s). A ce titre, il as<strong>sur</strong>e leur<br />
entretien et leur exploitation, ou peut imposer les conditions de<br />
leur entretien et de leur exploitation à la personne qui en a la<br />
charge.<br />
Certains contrats, tels que le bail emphytéotique ou la servitude<br />
conventionnelle, permettent d’instituer une protection<br />
particulièrement longue, voire illimitée (servitude).<br />
Le bail rural n’a aucune finalité écologique et n’est pas le plus<br />
adapté à la gestion écologique et à la conservation de la faune et<br />
la flore. Même si l’exploitant peut toujours procéder à la mise en<br />
œuvre de moyens culturaux non prévus au bail, sans autorisation<br />
préalable, le propriétaire peut, s’il estime que les opérations<br />
projetées entraînent une dégradation du fonds, saisir le tribunal<br />
paritaire. Néanmoins, rien n’interdit la passation entre le<br />
propriétaire et l’exploitant d’un contrat autonome concernant<br />
une gestion plus écologique de son exploitant et des terrains<br />
qu’il loue.<br />
La rédaction d'un contrat de location, ou de<br />
mise à disposition entre un propriétaire et<br />
un organisme spécialisé dans la protection<br />
de la nature, un acte sous seing privé,<br />
peuvent viser à as<strong>sur</strong>er la gestion ou à<br />
contrôler la gestion.<br />
Il est recommandé d’accompagner les<br />
me<strong>sur</strong>es de protection par des conventions<br />
de gestion <strong>sur</strong> des terrains, acquis ou non,<br />
nécessitant des modalités particulières de<br />
gestion (pâturage extensif, fauche tardive,<br />
sylviculture) afin de préserver un<br />
fonctionnement optimal des zones humides.<br />
Cet outil, bien que sa portée en matière de protection<br />
écologique soit limitée, peut être intéressant pour les<br />
terrains où la maîtrise foncière n’a pas pu être acquise.<br />
Il peut permettre dans ce cas à encadrer la gestion<br />
réalisée par les propriétaires, et notamment à instaurer<br />
des pratiques culturales moins préjudiciables pour les<br />
<strong>adoux</strong> lorsque ce problème a été identifié.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 129
h ) Bilan <strong>sur</strong> les possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
Cette partie nous a permis de proposer un éventail de solutions pour les gestionnaires, afin de<br />
protéger les <strong>adoux</strong> du Buëch à moyen et long terme. Pour être ambitieux en vue d’une protection<br />
efficace et pérenne, il serait souhaitable de combiner les protections réglementaires, foncières et<br />
conventionnelles.<br />
D’un point de vue réglementaire, le meilleur moyen de protection réglementaire est sans doute la<br />
réserve naturelle nationale, qui pourrait être appliquée à l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch et les<br />
protègerait de la plupart des aménagements et activités anthropiques. D’autre part, la prise en compte<br />
des <strong>adoux</strong> dans le PLU en tant que zone ND serait, elle, synonyme de protection de ces milieux face à<br />
l’urbanisation. Enfin, l’inscription de l’ensemble des <strong>adoux</strong> au programme Natura 2000 en tant<br />
qu’habitats d’espèces d’intérêt communautaire, bien que ne constituant pas une protection<br />
réglementaire au sens propre par rapport à l’ensemble des menaces anthropiques, serait tout de même<br />
un moyen de protection et de gestion efficace tel qu’il l’est déjà <strong>sur</strong> certains d’entre eux.<br />
Afin de compléter ces me<strong>sur</strong>es de protection et faciliter la gestion à long terme des <strong>adoux</strong><br />
(réhabilitation, entretien régulier,…), la maîtrise foncière est essentielle. Elle peut être abordée par les<br />
différents outils décrits précédemment, mais l’utilisation de la politique d’ENS du département serait<br />
très certainement la meilleure solution.<br />
Si tous les terrains bordant les <strong>adoux</strong> ne peuvent pas être acquis, des conventions peuvent être<br />
passées avec les propriétaires restants afin de maîtriser au moins la gestion de ces sites.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 130
4 Protocoles de suivi <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />
4.1 Objectifs<br />
La proposition de protocoles de suivi est la dernière phase de cette étude globale <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>.<br />
Elle entre dans le cadre de la fiche-action B1.4 du contrat de rivière, de la gestion mise en place par le<br />
programme Natura 2000 <strong>sur</strong> le Buëch et des objectifs du PDPG élaboré par la FAAPPMA 05. Cette<br />
étape vise à répondre à trois grands objectifs.<br />
Tout d’abord, un suivi régulier nous permettra de compléter le diagnostic que nous avons réalisé<br />
précédemment et d’améliorer la connaissance que nous avons de ces milieux. Nous avons vu en effet<br />
(partie 2.3.2 notamment) que certaines données nous manquaient pour une caractérisation plus précise<br />
des <strong>adoux</strong> (profils de pente, débit, taux d’oxygène, etc…). D’un point de vue fondamental, le<br />
comblement de ces lacunes nous permettra d’affiner la définition que nous avons proposée. <strong>Les</strong><br />
échanges par retours d’expérience <strong>sur</strong> d’autres cours d’eau seront par conséquent facilités, ainsi que la<br />
communication auprès des financeurs. D’un point de vue pratique, des données nous permettront de<br />
proposer dans le futur des me<strong>sur</strong>es de gestion et de réhabilitation encore mieux adaptées à ces milieux<br />
si particuliers (amélioration de l’efficacité des aménagements piscicoles, réintroduction d’Ecrevisses à<br />
Pieds blancs à partir des populations de certains <strong>adoux</strong>,…).<br />
D’autre part, ce suivi nous permettra d’identifier plus rapidement et plus efficacement<br />
d’éventuels dysfonctionnements dans le futur. Nous pourrons ainsi, dans le cadre d’un entretien<br />
régulier, conserver une fonctionnalité optimale de ces milieux en fonction des différents enjeux<br />
identifiés. Le programme de réhabilitation engagé dans ce contrat de rivière ne sera donc pas<br />
uniquement ponctuel, mais sera au contraire le point de départ d’une politique de protection des <strong>adoux</strong><br />
<strong>sur</strong> le long terme.<br />
Enfin, la mise en place d’un suivi est importante afin d’évaluer l’efficacité des travaux de<br />
réhabilitation qui seront effectués. Cela nous permettra d’une part de justifier les financements qui<br />
seront apportés, et d’autre part de disposer d’un retour d’expérience (positif ou négatif) afin d’adapter<br />
au mieux de futures interventions.<br />
Même si ces trois objectifs sont corrélés, il est nécessaire de proposer plusieurs protocoles de<br />
suivi afin d’apporter des réponses les plus précises possibles aux problématiques posées.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 131
4.2 Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong><br />
Le protocole proposé s’inspire en partie du protocole de suivi des annexes fluviales élaboré par<br />
Dupieux en 2004 <strong>sur</strong> la Loire 81 . Suite au diagnostic précédemment réalisé <strong>sur</strong> la caractérisation et la<br />
fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch, nous avons intégré les paramètres qui nous semblaient essentiels<br />
mais n’avaient pas été pris en compte dans les études précédentes. D’autre part, nous avons restreint le<br />
protocole aux seuls paramètres paraîssant indispensables au suivi de leur qualité. Cela nous permet de<br />
proposer un suivi peu contraignant, relativement facile à mettre en œuvre et peu onéreux pour une<br />
efficience maximale.<br />
Le suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> a été découpé en trois catégories de paramètres à me<strong>sur</strong>er :<br />
physiques, physico-chimiques et biologiques. Il devra, dans l’idéal, être réalisé <strong>sur</strong> l’ensemble chacun<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch (y compris ceux du Buëch aval). Le contrat de rivière a prévu programme de suivi<br />
des <strong>adoux</strong> du Buëch tous les trois ans. Ce sera le cas pour la plupart des paramètres physiques et<br />
physico-chimiques, mais certains (comme les paramètres biologiques), pour être interprétables de<br />
manière correcte et permettre une correction rapide des dysfonctionnements, devront si possible être<br />
relevés chaque année.<br />
Ces campagnes de suivi pourront être l’occasion d’un entretien régulier, notamment pour ce qui<br />
concerne la gestion des points difficilement franchissables (embâcles, atterrissements, connexion avec<br />
le Buëch,…). <strong>Les</strong> AAPPMA concernées seront des acteurs à privilégier, selon l’importance des<br />
travaux à réaliser, pour réaliser cet entretien.<br />
4.2.1 Suivi des paramètres physiques<br />
a ) Profils de pente (profils en long)<br />
Au moins un profil de pente est nécessaire <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> de façon à mieux repérer les zones<br />
de replats ou les atterrissements qui peuvent poser des problèmes d’écoulement. Il ne sera pas<br />
forcément nécessaire de mettre à jour ces relevés tous les trois ans, sauf pour les <strong>adoux</strong> où ce genre de<br />
problèmes ont été observés de manière importante :<br />
- les Casses ;<br />
- la Virginie ;<br />
- la Poissonnière ;<br />
- les Glacières 1.<br />
81 DUPIEUX, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />
Loire nature.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 132
En pratique, un point d’origine de référence (fixe dans le temps) sera choisi en amont de l’<strong>adoux</strong>.<br />
Le relevé se fera à l’aide d’un GPS, à intervalles de distance réguliers, depuis ce point d’origine et<br />
jusqu’à la connexion aval avec le Buëch (variable dans le temps). <strong>Les</strong> mises à jour de profils de pente<br />
débuteront toujours au point d’origine choisi afin de permettre leur comparaison. Nous pourrons ainsi<br />
visualiser l’évolution des points de blocage sédimentaires, ainsi que la pente globale et la longueur de<br />
l’<strong>adoux</strong> (variable au niveau de la connexion avec la rivière).<br />
b ) Profils en travers<br />
Un profil en travers devra être réalisé dans les zones de forte érosion de berge afin d’en estimer<br />
l’évolution (aggravation ou résorption). La seule anse d’érosion importante <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong> se situe<br />
aujourd’hui <strong>sur</strong> celui de la Poissonnière, où la largeur totale et la profondeur (tous les 20 cm) devront<br />
être me<strong>sur</strong>ées chaque année dans un premier temps, puis tous les trois ans si nous observons une<br />
diminution de l’érosion suite aux travaux de réhabilitation.<br />
c ) Comptage et localisation des points difficilement franchissables<br />
La libre circulation piscicole est, nous l’avons vu, l’un des aspects essentiels de la fonctionnalité<br />
des <strong>adoux</strong>. Sur chacun d’entre eux, les points difficilement franchissables devront être repérés au GPS<br />
tous les trois ans, et leur origine devra être déterminée afin d’y remédier de manière raisonnée mais<br />
efficace.<br />
La connexion avec le Buëch devra faire l’objet d’une attention particulière. En effet, la<br />
dynamique en tresse de la rivière provoque régulièrement, après les crues, des atterrissements au<br />
niveau de la connexion avec les <strong>adoux</strong>. Sa localisation et son état (libre circulation piscicole<br />
notamment) devront être déterminés si possible chaque année et avant la période de reproduction de la<br />
Truite fario. Une intervention annuelle par les AAPPMA <strong>sur</strong> la connexion, très facile à mettre en<br />
œuvre, permettra ainsi de rendre accessibles et fonctionnels la partie aval des <strong>adoux</strong> pour le refuge et<br />
la reproduction des poissons.<br />
d ) Me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral<br />
Le colmatage minéral est l’une des principales causes de la perte de fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du<br />
Buëch. Il est très souvent directement ou indirectement d’origine anthropique, comme nous avons pu<br />
le détailler dans le diagnostic réalisé. Il est à différencier du colmatage organique (brindilles,<br />
feuilles,…), généralement naturel et temporaire, et qui peur servir de caches pour les Ecrevisses à<br />
Pieds blancs. Au contraire, le colmatage minéral s’installe de manière durable et se pérennise par<br />
accumulation de sédiments et suite à une colonisation par les plantes aquatiques. La libre circulation<br />
piscicole est alors altérée et la perte en <strong>sur</strong>faces de reproduction peut être importante.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 133
Ce paramètre doit donc faire là encore l’objet d’une attention particulière, et les me<strong>sur</strong>es<br />
suivantes peuvent être préconisées tous les trois ans :<br />
- Proportion de la longueur de l’<strong>adoux</strong> qui est colmatée<br />
= distance totale cumulée (approximative) du colmatage / distance totale de l’<strong>adoux</strong>. Cela<br />
nous permet de disposer d’un indice afin de quantifier approximativement le colmatage et<br />
d’en suivre l’évolution.<br />
- Appréciation de l’épaisseur moyenne du colmatage et de sa pérennité (développement de<br />
plantes hydrophiles ou non). Cette évaluation nous permet d’identifier qualitativement si une<br />
intervention est nécessaire ou non <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong>.<br />
- <strong>Les</strong> points problématiques seront localisés au GPS et leur origine devra être identifiée afin<br />
d’y remédier lors de l’entretien régulier de l’<strong>adoux</strong> ou de futurs travaux de réhabilitation.<br />
e ) Me<strong>sur</strong>es hydrologiques<br />
Afin de mieux connaître le régime hydrologique des <strong>adoux</strong> (débit total, assèchement, influence<br />
des crues, …) des me<strong>sur</strong>es plus complètes que celles qui ont été réalisées dans les études préalables au<br />
contrat de rivière devront être réalisées. Cela permettra de mieux connaître le fonctionnement, la<br />
sensibilité et la vulnérabilité de chacun d’entre eux à d’adapter les me<strong>sur</strong>es de protection et d’entretien<br />
à mettre en œuvre dans le futur. Le protocole de suivi hydrologique pourra être réalisé tous les trois<br />
ans, selon les modalités définies ci-après.<br />
Afin de ne pas installer d’ouvrages supplémentaires <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, qui risqueraient causer des<br />
dysfonctionnements à long terme, aucune échelle limnimétrique ne devrait être installée. Il serait<br />
préférable d’effectuer, tous les trois ans, trois me<strong>sur</strong>es ponctuelles de débit durant les périodes les plus<br />
critiques :<br />
- étiage hivernal (en principe fin février) ;<br />
- crues les plus fortes (en principe fin mai) ;<br />
- étiage estival (en principe première quinzaine d’août).<br />
La méthode préconisée est celle du jaugeage chimique au sel, qui est très facile à mettre en<br />
œuvre, très bien adaptée à la me<strong>sur</strong>e de faibles débits et n’a aucun impact <strong>sur</strong> le cours d’eau (faibles<br />
concentrations et me<strong>sur</strong>es ponctuelles). Elle permet en outre la me<strong>sur</strong>e de la vitesse moyenne<br />
d’écoulement à l’endroit où la me<strong>sur</strong>e est effectuée.<br />
Le point de me<strong>sur</strong>e devra être choisi dans une zone où l’<strong>adoux</strong> ne connaît pas de<br />
dysfonctionnement hydraulique (<strong>sur</strong> au moins 50 m aval et 50 m amont) afin de ne pas fausser les<br />
résultats. Le même point sera utilisé pour chaque campagne de me<strong>sur</strong>e. Dans le cas éventuel où<br />
l’<strong>adoux</strong> serait en partie capté par le Buëch, il devra être choisi suffisamment en aval afin d’évaluer<br />
l’influence de la rivière lors des crues.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 134
f ) Me<strong>sur</strong>es piézométriques<br />
Comme nous l’avons déjà dit, le régime hydrologique des <strong>adoux</strong> est très fortement, voire parfois<br />
exclusivement dépendant de leurs relations avec la nappe. Plusieurs d’entre eux sont partiellement<br />
asséchés en période d’étiage, et certains sont affectés par les extractions réalisées dans le Buëch à<br />
proximité. D’autre part, les conditions hydrogéologiques du bassin versant du Buëch sont méconnues.<br />
Des relevés piézométriques semblent donc nécessaires pour améliorer notre connaissance de la<br />
ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch, et ils pourraient par la même occasion nous permettre, là encore, de<br />
mieux connaître le fonctionnement, la sensibilité et la vulnérabilité des <strong>adoux</strong>.<br />
L’installation de piézomètres pouvant se révéler très coûteuse, il ne s’agit pas ici de<br />
recommander ces me<strong>sur</strong>es uniquement pour les <strong>adoux</strong>. En revanche, dans le cadre de l’étude <strong>sur</strong> la<br />
ressource en eau du Buëch menée actuellement, il serait très intéressant de réaliser ce type de me<strong>sur</strong>es<br />
et nous pouvons émettre quelques préconisations par rapport au suivi des <strong>adoux</strong>.<br />
Plusieurs piézomètres devront être installés et répartis <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant si l’on<br />
veut pouvoir élaborer des cartes hydrogéologiques. Ils pourront permettre en outre de réaliser des<br />
me<strong>sur</strong>es physico-chimiques afin de mieux connaître la qualité de la nappe. L’idéal serait d’utiliser des<br />
piézomètres numériques afin de disposer d’une information continue dans le temps et de diminuer la<br />
charge de travail représentée par le suivi.<br />
Concernant la localisation des piézomètres, nous pouvons faire les recommandations suivantes<br />
en fonction de la pertinence de leur répartition <strong>sur</strong> le bassin versant, ainsi que du positionnement des<br />
<strong>adoux</strong> et des problématiques que nous avons pu observer <strong>sur</strong> certains d’entre eux (assèchement,<br />
extractions à proximité,…) :<br />
- Sur le Petit Buëch, au minimum :<br />
o un piézomètre à l’amont de l’<strong>adoux</strong> du Fontenil ;<br />
o (éventuellement) un au niveau de l’<strong>adoux</strong> des Casses ;<br />
o un au niveau de l’<strong>adoux</strong> de la Garenne.<br />
- Sur le Grand Buëch, au minimum :<br />
o (éventuellement) un piézomètre au niveau de l’<strong>adoux</strong> de Baumugne ;<br />
o un au niveau des <strong>adoux</strong> des Glacières ;<br />
o un au niveau de l’<strong>adoux</strong> de la Garenne 1.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 135
4.2.2 Suivi des paramètres physico-chimiques<br />
Lors de l’interprétation des relevés effectués dans le cadre des études préalables au contrat de<br />
rivière (partie 2.3.2.b)), nous avions signalé les limites ou les lacunes de certaines données<br />
indispensables à la caractérisation et au diagnostic des <strong>adoux</strong>. Nous proposons ici un protocole qui les<br />
intègre de manière peu contraignante, les relevés pouvant être faits à l’aide d’appareils de me<strong>sur</strong>e<br />
relativement simples. Elles peuvent être réalisées en même temps que les me<strong>sur</strong>es de débit, soit à trois<br />
reprises (printemps, été, hiver) tous les trois ans.<br />
- Me<strong>sur</strong>es ponctuelles de températures, éventuellement complétées par la pose de sondes<br />
thermométriques au moins <strong>sur</strong> certains <strong>adoux</strong> (calage des données). Une attention<br />
particulière devra être portée <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> du Fontenil à l’aval du plan d’eau de Veynes afin<br />
d’évaluer l’impact thermique de la retenue et proposer d’éventuelles solutions ;<br />
- Me<strong>sur</strong>e du taux d’oxygène ;<br />
- Me<strong>sur</strong>e du pH et de la conductivité ;<br />
- Analyse du taux de nitrates (par test colorimétrique par exemple) pour repérer d’éventuelles<br />
pollutions d’origine agricole et évaluer les risques d’eutrophisation ;<br />
- Eventuellement me<strong>sur</strong>e de la turbidité, qui couplée aux me<strong>sur</strong>es de débit peut nous<br />
renseigner <strong>sur</strong> une éventuelle captation de l’<strong>adoux</strong> par le Buëch en période de crue.<br />
4.2.3 Suivi des paramètres biologiques<br />
La finalité de la protection et la réhabilitation des <strong>adoux</strong> étant de conserver et/ou d’améliorer leur<br />
fonctionnalité biologique, il est impératif de mettre en place un suivi des paramètres biologiques.<br />
<strong>Les</strong> macro-invertébrés, bien qu’étant révélateurs de la qualité de l’eau, ne nous semblent pas<br />
forcément pertinents dans le cadre de ce suivi. Comme nous avions pu le signaler, ce ne sont pas<br />
forcément de bons indicateurs de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, à l’inverse de certaines espèces végétales<br />
(ex : Potamot coloré) ou animales (Truite fario et Ecrevisse à Pieds blancs). D’autre part, la mise en<br />
place d’un suivi IBGN serait très coûteuse et difficile à mettre en œuvre <strong>sur</strong> la totalité des <strong>adoux</strong>. La<br />
qualité chimique des <strong>adoux</strong> sera de toute façon évaluée par le suivi des paramètres physico-chimiques,<br />
et appréciée par l’évolution des populations végétales et animales indicatrices que nous venons de<br />
citer.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 136
Nous proposons donc de réaliser le suivi biologique suivant :<br />
- Suivi de l’évolution de certaines espèces végétales patrimoniales (comme le Potamot coloré),<br />
tous les trois ans. <strong>Les</strong> espèces patrimoniales présentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> devront être identifiées, et<br />
une estimation du linéaire concerné <strong>sur</strong> chacun d’entre eux pourra être faite afin de calculer un<br />
ratio qui servira d’indicateur.<br />
- Suivi de l’évolution des populations d’Ecrevisses à Pieds blancs, tous les trois ans. <strong>Les</strong><br />
prospections demandant beaucoup de temps, nous proposons de réaliser ce suivi tous les trois<br />
ans, pas de temps qui de toute façon semble suffisant. La première année, un repérage devra<br />
être réalisé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> n’ayant pas encore été prospectés, afin de limiter le suivi aux <strong>adoux</strong><br />
où des individus ont été repérés. Des inventaires seront ensuite réalisés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />
concernés, avec la possibilité de prospecter la moitié d’entre eux la première année, l’autre<br />
moitié lors de la campagne suivante trois ans après, etc…<br />
- Suivi des populations de Truite fario, chaque année. Le pas de temps proposé pour ce suivi est<br />
rapproché pour les raisons suivantes :<br />
o cette espèce est l’un des principaux enjeux identifiés <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> ;<br />
o les travaux de réhabilitation proposés ont pour vocation première les enjeux piscicoles (cf<br />
fiche-action du contrat de rivière) ;<br />
o la truite fario est un très bon indicateur de la qualité des <strong>adoux</strong> ;<br />
o la truite fario est un très bon indicateur de la fonctionnalité de ces milieux. En effet, d’une<br />
année <strong>sur</strong> l’autre, il peut y avoir une forte variabilité des populations de Truite <strong>sur</strong> les<br />
<strong>adoux</strong> en cas de perte de fonctionnalité (rupture de la continuité écologique,<br />
colmatage,…). Leur suivi régulier nous donnera donc une information directe <strong>sur</strong><br />
l’évolution de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> d’année en année.<br />
Deux protocoles doivent être mis en place dans le cadre du suivi <strong>sur</strong> la Truite fario :<br />
o Des pêches électriques de sondage en mai / juin, afin de :<br />
déterminer les espèces présentes ;<br />
évaluer la répartition de la population de truites dans les différentes classes<br />
d’âge (notamment les 4 premières), chacune d’entre elles étant indicatrice d’un<br />
aspect de la fonctionnalité du milieu par rapport à cette espèce (reproduction,<br />
croissance, habitat) ;<br />
évaluer, par la présence ou non de juvéniles, si la reproduction de l’année a été<br />
efficace ou non, indiquant ainsi si une perturbation est intervenue récemment.<br />
Par ces trois aspects, nous pourrons ainsi identifier les dysfonctionnements, évaluer leur<br />
pérennité et suivre leur évolution. Dans un souci de temps et d’efficience, nous ne<br />
recommanderons pas des inventaires complets (qui de toute façon ne sont pas<br />
nécessaires) <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. De simples sondages seront suffisants.<br />
o Le comptage des frayères à truites durant le pic de reproduction de l’espèce<br />
(probablement en novembre, mais à déterminer chaque année avec précision). Ce sera un<br />
indicateur direct de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> vis-à-vis de la reproduction de l’espèce.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 137
4.3 Suivi d’évaluation de l’efficacité des travaux de réhabilitation<br />
Afin d’évaluer l’efficacité des travaux de réhabilitation qui seront effectués <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, la<br />
mise en place d’un suivi est là encore nécessaire. Il nous permettra de juger de la pertinence des<br />
travaux et de disposer d’un retour d’expérience de façon à adapter au mieux les futurs projets (<strong>sur</strong> le<br />
Buëch ou ailleurs).<br />
Il a été élaboré de façon à être le plus efficace possible par rapport aux problématiques<br />
identifiées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et aux travaux qui seront réalisés, et avec pour objectif de ne pas alourdir les<br />
moyens à mettre en œuvre.<br />
Ainsi, aucun relevé supplémentaire ne sera réalisé par rapport au suivi de la qualité que nous<br />
venons de décrire. Nous indiquons simplement ici quels paramètres nous serviront à évaluer<br />
l’efficacité des travaux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>, les modalités de suivi étant les mêmes que celles décrites<br />
précédemment :<br />
- détermination du profil en long ;<br />
- détermination de profils en travers en cas de travaux de modification de la largeur de l’<strong>adoux</strong><br />
(Ex : la Poissonnière au niveau de la anse d’érosion) ;<br />
- me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral ;<br />
- comptage et localisation des points difficilement franchissables ;<br />
- comptage de frayères ;<br />
- sondages électriques.<br />
Le protocole proposé devra comprendre au moins un état des lieux avant et après travaux <strong>sur</strong><br />
chaque <strong>adoux</strong>, puis les pas de temps des me<strong>sur</strong>es s’intégreront à ceux proposés pour le suivi de la<br />
qualité des <strong>adoux</strong>.<br />
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CONCLUSION<br />
<strong>Les</strong> acteurs de la gestion du Buëch ont tous identifié les <strong>adoux</strong> comme des milieux remarquables<br />
qu’il faut à tout prix préserver. <strong>Les</strong> outils de gestion mis en place tels que le SDAGE, le Contrat de<br />
rivière, le programme Natura 2000 et le PDPG ont permis de définir les moyens à mettre en œuvre<br />
pour y parvenir. Ils sont pour cela appuyés par la réglementation en vigueur et les financeurs.<br />
La présente étude s’est positionnée à l’interface entre les étapes décisionnelle et opérationnelle.<br />
Elle vient préciser et compléter les précédentes études menées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch afin de définir<br />
des moyens de gestion, de réhabilitation et de protection efficaces et pérennes de ces milieux.<br />
Une méthodologie la plus globale et la plus complète possible a été appliquée afin de proposer<br />
une démarche pouvant servir de référence et de disposer d’un document opérationnel. Au vu de la<br />
diversité des enjeux rencontrés <strong>sur</strong> ces milieux, l’étude a été réalisée dans l’optique d’une très large<br />
concertation, intégrant un maximum d’avis en impliquant les principaux acteurs et experts :<br />
SMIGIBA, ONEMA, FAAPPMA 05, AAPPMA du Buëch, CEEP, CRAVE,…<br />
D’un point de vue fondamental, cette étude a tout d’abord permis de disposer d’une meilleure<br />
caractérisation et d’une meilleure connaissance des <strong>adoux</strong>, notamment par l’interprétation des données<br />
issues des études précédentes et par la classification vis-à-vis des principales typologies existantes.<br />
Une première définition des <strong>adoux</strong> a ainsi pu être donnée, mais cette étape a aussi permis de proposer<br />
des pistes de travail en mettant en évidence les lacunes que nous avions <strong>sur</strong> la connaissance de ces<br />
milieux (manque de données de terrain, possibilité de pousser plus loin la classification,…).<br />
D’un point de vue opérationnel, le maximum a été fait afin de proposer des solutions de gestion,<br />
de réhabilitation et de protection adaptées au mieux à chaque <strong>adoux</strong>. Le but était d’apporter tous les<br />
éléments nécessaires à une mise en place rapide et efficace de ces solutions. Ainsi, la quasi-totalité du<br />
diagnostic foncier a été effectué <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> à réhabiliter, le diagnostic de leur fonctionnalité a été<br />
réalisé, permettant ainsi une définition précise des travaux, et enfin un état des lieux réglementaire<br />
adapté à ce type de milieux a été proposé afin d’en définir les possibilités de protection.<br />
En revanche, les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ont été écartés de cette étude, par manque de temps tout<br />
d’abord, mais aussi car ils présentent un intérêt moins important que ceux situés <strong>sur</strong> le Petit Buëch et<br />
le Grand Buëch. Ils n’en sont pas moins des milieux d’intérêt patrimonial et devront dans le futur faire<br />
l’objet des mêmes me<strong>sur</strong>es de gestion et de protection, voire de réhabilitation s’ils le nécessitent.<br />
La mise en place d’un suivi à long terme <strong>sur</strong> la totalité des <strong>adoux</strong> du Buëch permettra de mieux<br />
étudier et prendre en compte les <strong>adoux</strong> du Buëch aval, comblant ainsi au fil du temps les lacunes de la<br />
présente étude. D’autre part, elle permettra probablement de pousser encore plus loin la caractérisation<br />
de ce type de milieux à des fins de gestion et de protection encore plus adaptées. Nous bénéficierons<br />
alors d’une meilleure connaissance et d’un diagnostic plus complet, permettant ainsi une intervention<br />
plus précise et rapide en cas de dysfonctionnements.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 139
LISTE DES ABREVIATIONS<br />
AAPPMA : Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques<br />
AEP :<br />
Alimentation en Eau Potable<br />
APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope<br />
BPU :<br />
Bordereau des Prix Unitaires<br />
CCAP : Cahier des Clauses Administratives particulières<br />
CCTP : Cahier des Clauses Techniques particulières<br />
CRAVE : Centre de Recherche Alpin <strong>sur</strong> les Vertébrés<br />
CEEP : Conservatoire des Espaces et Écosystèmes de Provence<br />
CETE : Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement<br />
CSP :<br />
Conseil Supérieur de la Pêche (aujourd’hui ONEMA)<br />
DCE : Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau<br />
DIG :<br />
Déclaration d’Intérêt Général<br />
DDAF : Direction Départementale de l’Agriculture et des Forêts<br />
DDE : Direction Départementale de l’Equipement<br />
DIREN : DIRection Régionale de l’ENvironnement<br />
DPF :<br />
Domaine Public Fluvial<br />
DOCOB : DOCument d’OBjectifs Natura 2000<br />
EDF :<br />
Électricité De France<br />
EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale<br />
FAAPPMA 05 : Fédération des Associations Agréées de Pêche et de Protection des Milieux<br />
Aquatiques des Hautes-Alpes<br />
FDAAPPMA : Fédération Départementale des Associations Agréées de Pêche et de Protection des<br />
Milieux Aquatiques<br />
FNPF : Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection du milieu aquatique<br />
FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture<br />
GHZH : Groupe d’Histoire des Zones Humides<br />
IC :<br />
Intérêt Communautaire<br />
LEMA : Loi <strong>sur</strong> L’Eau et les Milieux Aquatiques<br />
MEDAD : Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables<br />
MRE : Maison Régionale de l’Eau<br />
ONEMA : Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ex-CSP)<br />
ONF : Office National des Forêts<br />
PDPG : Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des<br />
ressources piscicoles<br />
PNR :<br />
Parc Naturel Régional<br />
RMC : Rhône-Méditerranée-Corse<br />
SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />
SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />
SDVPH : Schéma Départemental à Vocation Piscicole et Halieutique<br />
SIG :<br />
Système d’Information Géographique<br />
SIVU : Syndicat Intercommunal à Vocation Unique<br />
SMIGIBA : Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />
STEP : STation d’EPuration<br />
TRFc : Truite Fario capturable<br />
UNPF : Union Nationale pour la Pêche en France<br />
ZNIEFF : Zone Naturel d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique<br />
ZICO : Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux<br />
ZPS : Zones de Protection Spéciales de la Directive « Oiseaux » (1979)<br />
ZSC : Zones Spéciales de Conservation de la Directive « Habitats, Faune, Flore » (1992)<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 140
Informations <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch :<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
ARNAUD C., VILLARET J.C., 1999. Inventaire des zones humides du département des Hautes-Alpes,<br />
CBNA de Gap-Charance. Rapport d’étude, DIREN PACA, 711p + annexes.<br />
CEEP, 2006. Gestion conservatoire du patrimoine naturel de la rivière Buëch. Etude réalisée dans le cadre<br />
du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />
CSP, 1999. Expertise préalable des milieux du Buëch dans le cadre du projet d’autoroute A51.<br />
CETE Méditerranée, 1999. Etude d’environnement pour le projet de liaison A51 Grenoble/Sisteron par<br />
Lus-la-Croix-Haute. Etat initial.<br />
FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des<br />
ressources piscicoles des Hautes-Alpes (PDPG 05), 351 p.<br />
Laboratoire d’écologie des eaux continentales méditerranéennes, 2000. Contribution à l’étude<br />
hydrobiologique de la liaison A51 entre Sisteron et le col du Fau.<br />
MRE, 2006. Etude pour la définition d’un plan de gestion des Milieux aquatiques du Buëch (05). Etude<br />
réalisée dans le cadre du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />
MRE, 2008. Inventaire des poissons et Ecrevisses d’intérêt communautaire du site Natura 2000 fr9301519<br />
« Buëch ». Etude réalisée dans le cadre du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />
SEGUIER J., 2007. Prise en compte des zones humides alluviales dans le cadre d’un projet<br />
d’aménagement routier en montagne. In « Outils de gestion de l’eau en territoire de montagne », pp<br />
168-178, édité dans le cadre du projet Interreg III A Acoltra intitulé « Ressource en eau à l’intérieur des<br />
aires protégées de l’arc alpin occidental : partage des données, expérimentations, indications de grandes<br />
lignes de gestion ».<br />
SMIGIBA, 2008. Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : « Buëch vivant - Buëch à<br />
vivre ». 99 p + fiches-actions.<br />
SMIGIBA, 2008. DOCOB provisoire Natura 2000, avant examen par le CSRPN. 98 p.<br />
Informations <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général :<br />
CETE Méditerranée, non daté. Inventaire partiel des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre<br />
d’un stage de 6 mois au CETE Méditerranée. Données non publiées.<br />
CSP, 2002. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> de Crépon. Non publié.<br />
CSP et FAAPPMA 04, 2005. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> la réhabilitation des <strong>adoux</strong> de l’Issole. Non publié.<br />
ROSSOGLIO L., 2008. Projet de réhabilitation de l’<strong>adoux</strong> de St-Thomas – St Crépin (05). Mémoire de<br />
stage de M1 professionnel mention Ecologie-Environnement, spécialité Environnement et Droit,<br />
Université de Rennes 1, 30 p + annexes.<br />
Informations <strong>sur</strong> les annexes hydrauliques :<br />
BAUDOT B., Dir., 2000. <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau. Guide technique inter-agences, Etudes<br />
<strong>sur</strong> l’eau n°89, 300 p.<br />
Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels, 2008. Cahier Technique : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et<br />
galets ». Description des freydières.<br />
DIREN Rhône-Alpes, 2008. Arrêté de biotope (APPB) des freydières de la Drôme pris en 2005.<br />
(www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr).<br />
DUPIEUX, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales<br />
du programme Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />
Commission Locale de l’Eau SAGE Ill-Nappe-Rhin, 2005. SAGE Ill-Nappe-Rhin, 116p. Description des<br />
giessen.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 141
Typologies de cours d’eau et d’annexes hydrauliques :<br />
HUET M., 1949. Aperçu des relations entre la pente et les populations piscicoles des eaux courantes. In<br />
Schweiz Z. Hydrol., II (3-4), pp. 332-351.<br />
ILLIES J. et BOTASANEANU L., 1963. Problème et méthodes de la classification et de la zonation<br />
écologique des eaux courants, considérées <strong>sur</strong>tout du point de vue faunistique. In Mitt. Internat.<br />
Verein. Limnol., 12, pp. 1-57.<br />
MALAVOI J.-R., 2008. Eléments de géodynamique fluviale. Document de cours présenté en module de la<br />
spécialisation GEME de Montpellier SupAgro.<br />
PIREN Rhône, 1982. Typologie des annexes hydrauliques. In Etudes <strong>sur</strong> l’eau n° 89 : les zones humides<br />
et la ressource en eau. Guide technique Inter-agences.<br />
VERNEAUX J., 1973. Cours d’eau de Franche-Comté (massif du Jura). Recherches écologiques <strong>sur</strong> le<br />
réseau hydrographique du Doubs – Essai de biotypologie. Thèse, Ann. Sci. Univ. Basançon 3, 9, pp.<br />
1-260.<br />
WASSON J.-G., 1989. Eléments pour une typologie fonctionnelle des eaux courantes : 1. Revue critique de<br />
quelques approches existantes. In Bull. Ecol., tome 20, chap. 2, pp. 109-127.<br />
Guides de gestion et de protection des milieux aquatiques :<br />
Comité de bassin RMC, 1996. Protection et gestion des milieux aquatiques et des zones humides, 24 p,<br />
SDAGE RMC, Vol.2, Fiche thématique n°3.<br />
Comité de bassin RMC, 1996. Maîtrise foncière des milieux aquatiques, 6 p, SDAGE RMC, Vol.2, Fiche<br />
thématique n°7.<br />
CIZEL O., 2006. Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC. Groupe d’Histoire des<br />
Zones Humides (GHZH) / Pôle relais lagunes méditerranéennes - Tour du Valat.<br />
LEDOUX B. et LARROUY-CASTERA X., 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace : Guide<br />
juridique et pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non<br />
domaniaux et eaux souterraines). DIREN Languedoc-Roussillon, 256 p + annexes.<br />
Atelier technique des espaces naturels (2008). Outils juridiques pour la protection des espaces naturels.<br />
bibliothequeenligne.espaces-naturels.fr/outilsjuridiques<br />
Guides d’entretien et de restauration des milieux aquatiques :<br />
Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Agence de l’eau<br />
Seine-Normandie, 100 p.<br />
Adam P., Debiais N., Gerber F., Lachat B. (BIOTEC), 2008. Le génie végétal : Un manuel technique au<br />
service de l’aménagement et la restauration des milieux aquatiques. Documentation française,<br />
MEDAD, 290p.<br />
Jund S., Paillard C., Frossard P.-A., Lachat B, Saucy M., Jost G., 2000. Guide de gestion de la végétation des<br />
bords de cours d’eau. Agence de l’eau Rhin-Meuse, 152 p.<br />
Habitat et biologie de la truite :<br />
HAURY J. et BAGLINIERE J.-L., 1990. Relations entre la population de truites communes (Salmo trutta),<br />
les macrophytes et les paramètres du milieu <strong>sur</strong> un ruisseau. In Bulletin français de pêche et de<br />
pisciculture, 318 p, pp 118-131.<br />
HAURY J., OMBREDANE D. et BAGLINIERE J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta<br />
L.) en cours d’eau. In : La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions<br />
Quae, 304p, chap.I.2.<br />
SOUCHON Y., 2002. L’habitat des cours d’eau dans tous ses états. Mémoire présenté pour l’obtention de<br />
l’habilitation à diriger des recherches. Université Claude Bernard Lyon I, UFR de Biologie, Ecole<br />
doctorale E2M2, 141 p.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 142
ANNEXES<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 143
ANNEXE 1 : Activités ou aménagements affectant directement la<br />
dynamique du Buëch 82 .<br />
82 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 144
ANNEXE 2 : Utilisation de la ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch 83 .<br />
83 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 145
ANNEXE 3 : Contexte administratif du Contrat de Rivière du<br />
Buëch 84 .<br />
84 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 146
ANNEXE 4 : Organisation des objectifs du Contrat de rivière 85 .<br />
<strong>Les</strong> objectifs concernant directement ou indirectement les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />
VOLET A – MAINTENIR LA QUALITÉ DES EAUX<br />
- Sous-volet A1: Poursuivre l'assainissement de la qualité des eaux :<br />
- Traiter les rejets qui dégradent le milieu ;<br />
- Poursuivre la mise en conformité.<br />
- Sous-volet A2: Suivre la qualité des eaux :<br />
- Surveiller l'évolution de la qualité de <strong>l'eau</strong>.<br />
VOLET B – METTRE EN OEUVRE UNE GESTION ÉQUILIBRÉE DU COURS D'EAU<br />
- Sous-volet B1: Restaurer les cours d'eau et développer une gestion écologique du milieu :<br />
- Restaurer la ripisylve dans les traversées de village ;<br />
- Protéger les <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le plan réglementaire ;<br />
- Restaurer la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> les plus perturbés ;<br />
- Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents ;<br />
- Préserver les habitats et espèces patrimoniaux ;<br />
- As<strong>sur</strong>er la stabilité du profil en long ;<br />
- Préserver / restaurer la dynamique fluviale.<br />
- Sous-volet B2: Protéger les personnes et les biens des risques d'érosion et d'inondation :<br />
- Préserver / restaurer la fonctionnalité des digues et ouvrages concourant à la sécurité des<br />
biens et des personnes ;<br />
- As<strong>sur</strong>er la protection ponctuelle des lieux habités ;<br />
- As<strong>sur</strong>er la protection ponctuelle d'infrastructures ;<br />
- Préserver / restaurer la dynamique fluviale ;<br />
- Curer les secteurs en exhaussement menaçant la sécurité publique.<br />
- Sous-volet B3: Organiser le partage équitable de la ressource en eau :<br />
- Fixer les bases d'un partage équitable de la ressource ;<br />
- Garantir les débits réservés du Buëch et de ses affluents ;<br />
- Garantir l'alimentation en eau potable et limiter les contraintes d'irrigation.<br />
VOLET C – ANIMER, COMMUNIQUER ET ÉVALUER<br />
- Sous-volet C1: As<strong>sur</strong>er l'animation et la coordination du contrat ;<br />
- Sous-volet C2: Communiquer ;<br />
- Sous-volet C3: Suivre et évaluer les actions engagées.<br />
85 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 147
ANNEXE 5 : Fiches-actions du Contrat de Rivière du Buëch<br />
concernant directement (B1.4, B1.5 et B1.6) ou indirectement<br />
(B1.1) les <strong>adoux</strong> 86 .<br />
86 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 148
MISE EN VALEUR DES<br />
MISE EN<br />
MILIEUX AQUATIQUES<br />
ETUDE APPROFONDIE ET SUIVI<br />
DE LA QUALITE DES ADOUX<br />
Action n°:<br />
B1.4<br />
Cours d'eau : BASSIN VERSANT Maître d'ouvrage :<br />
SMIGIBA<br />
Réalisation : 2008 /<br />
2011 / 2014<br />
PRIORITE 1<br />
Priorité DCE Non<br />
dégradation<br />
ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />
OBJECTIF :<br />
Montant : 65 000 €<br />
Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents<br />
Mieux connaître les <strong>adoux</strong> pour mieux les gérer<br />
CONTEXTE<br />
Si les <strong>adoux</strong> sont d'ores et déjà identifiés comme des milieux clés en terme de fonctionnalité<br />
biologique, ils restent méconnus. Il n'existe pas de définition précise de l'<strong>adoux</strong> et les contextes<br />
physiques et biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Au regard des enjeux<br />
biologiques et fonctionnels présents <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, il apparaît nécessaire d'étudier en profondeur ces<br />
milieux selon les paramètres physiques, fonctionnels et biologiques. A la suite de cette étude<br />
approfondie, un suivi régulier de ces milieux particuliers sera engagé, permettant d'identifier<br />
d'éventuelles perturbations, de définir leurs causes, de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion et d'évaluer les<br />
actions entreprises.<br />
DESCRIPTION DE L'ACTION<br />
A partir d'une synthèse bibliographique <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et d'investigations <strong>sur</strong> le terrain, il s'agit d'étudier<br />
chaque <strong>adoux</strong> selon un protocole unique qui intégrera plusieurs type d'information (genèse, évolution,<br />
environnement, alimentation en eau, paramètres physico-chimiques, paramètres biologiques et<br />
notamment peuplements macro-invertébrés, usages).<br />
Le suivi concernera les <strong>adoux</strong> identifiés comme patrimoniaux (au nombre de 15) et sera réalisé par<br />
moitié en alternance <strong>sur</strong> un pas de temps de 3 ans. Le suivi sera effectué selon un protocole basé <strong>sur</strong> la<br />
qualité physico-chimique, physique et biologique, intégrant des suivis d'espèces indicatrices et<br />
patrimoniales (écrevisses, macro-invertébrés) et défini dans le cadre de l'étude approfondie. Le suivi<br />
débutera en 2011.<br />
B1<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 149
ESTIMATION DU COUT<br />
Élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es 5 000 €<br />
Étude approfondie des <strong>adoux</strong> 20 000 €<br />
Suivi des <strong>adoux</strong> 40 000 €<br />
TOTAL CONTRAT 65 000 €<br />
PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />
OPERATIONS<br />
ANNEE MONTAN<br />
T<br />
CG 05<br />
CR<br />
PACA<br />
AERMC<br />
M.O.<br />
SMIGIBA<br />
Élaboration du programme<br />
de me<strong>sur</strong>es<br />
Étude approfondie des<br />
<strong>adoux</strong><br />
2008 5 000 € 1 000 € 500 € 2 500 € 1 000 €<br />
2008 20 000 € 4 000 € 2 000 € 10 000 € 4 000 €<br />
Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> 2011/20<br />
14<br />
40 000 € 8 000 € 4 000 € 20 000 € 8 000 €<br />
TOTAL<br />
65 000 € 13 000 €<br />
20 %<br />
6 500 €<br />
10 %<br />
32 500 €<br />
50 %<br />
13 000 €<br />
20 %<br />
REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />
OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
Élaboration du programme de<br />
me<strong>sur</strong>es<br />
5 000 €<br />
Étude approfondie des <strong>adoux</strong> 20 000 €<br />
Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> 20 000 € 20 000 €<br />
TOTAL 65 000 € 25 000 € 20 000 € 20 000 €<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 150
MISE EN VALEUR DES<br />
MISE EN<br />
MILIEUX<br />
DEFINITION<br />
AQUATIQUES<br />
DES MOYENS D'UNE<br />
GESTION FONCIERE ET<br />
REGLEMENTAIRE DURABLE<br />
DES ADOUX<br />
Action n°:<br />
B1.5<br />
B1<br />
Cours d'eau : BASSIN VERSANT<br />
Réalisation : 2008<br />
PRIORITE 1<br />
Priorité DCE Non<br />
dégradation<br />
ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />
OBJECTIF :<br />
Protéger les <strong>adoux</strong> au plan réglementaire<br />
Maître d'ouvrage :<br />
SMIGIBA<br />
Montant : 20 000 €<br />
CONTEXTE<br />
Si les <strong>adoux</strong> sont d'ores et déjà identifiés comme des milieux clés en terme de fonctionnalité<br />
biologique, il reste nécessaire de préciser le statut foncier de chaque <strong>adoux</strong> devant faire l'objet de<br />
me<strong>sur</strong>es de protection, puis de définir l'outil adéquat pour as<strong>sur</strong>er sa protection durable : convention de<br />
gestion, acquisition, protection réglementaire, etc.. La mise en place d'une gestion à long terme et<br />
d'une protection adaptée as<strong>sur</strong>era la pérennité de ces milieux.<br />
DESCRIPTION DE L'ACTION<br />
Il s'agit dans un premier temps de préciser le statut foncier des <strong>adoux</strong>, puis dans un second temps<br />
d'identifier les me<strong>sur</strong>es les plus à même d'as<strong>sur</strong>er la pérennité de l'<strong>adoux</strong> et des fonctionnalités<br />
biologiques qu'il as<strong>sur</strong>e:<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
acquisition foncière;<br />
convention de gestion;<br />
arrêté de biotope;<br />
etc.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 151
ESTIMATIF FINANCIER<br />
Étude foncière et réglementaire 20 000 €<br />
TOTAL CONTRAT 20 000 €<br />
PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />
OPERATIONS ANNEE MONTANT CG 05 CR<br />
PACA<br />
AERMC<br />
M.O.<br />
SMIGIBA<br />
Définition des moyens d'une<br />
gestion foncière et<br />
réglementaire<br />
2008 20 000 € 2 000 € 4 000 € 10 000 € 4 000 €<br />
TOTAL<br />
20 000 € 2 000 €<br />
10 %<br />
4 000€<br />
20 %<br />
10 000€<br />
50 %<br />
4 000 €<br />
20 %<br />
REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />
OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
Définition des moyen d'une gestion<br />
foncière et réglementaire<br />
20 000 €<br />
TOTAL 20 000 €<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 152
MISE EN VALEUR<br />
EN<br />
DES<br />
MILIEUX AQUATIQUES<br />
TRAVAUX DE RESTAURATION<br />
PISCICOLE DES ADOUX<br />
Action n°:<br />
B1.6<br />
B1<br />
Cours d'eau : BASSIN VERSANT Maître d'ouvrage :<br />
SMIGIBA<br />
Réalisation : 2009-2011 PRIORITE 1<br />
Priorité DCE Non<br />
dégradation<br />
ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />
OBJECTIF :<br />
Montant : 75 000 €<br />
Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents<br />
Restaurer la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> les plus perturbés<br />
CONTEXTE<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont de petits ruisseaux s'écoulant en marge du cours d'eau. Ils sont hors d'eau pour les<br />
débits courants du Buëch. Ils sont alimentés en eau par la nappe et/ou des sources de versant. Ils<br />
constituent à la fois des zones de fraie privilégiées pour la truite fario et des zones d'abri en période de<br />
crue. La richesse piscicole du Buëch, notamment pour ce qui concerne la truite fario est directement<br />
dépendante de la bonne fonctionnalité de ces <strong>adoux</strong>. De plus, plusieurs <strong>adoux</strong> abritent des populations<br />
d'écrevisses à pieds blancs, devenues rares <strong>sur</strong> le bassin versant.<br />
DESCRIPTION DE L'ACTION<br />
La restauration piscicole des <strong>adoux</strong> recouvre plusieurs opérations :<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
as<strong>sur</strong>er la libre circulation des espèces piscicoles dans les <strong>adoux</strong> suivants : en particulier le<br />
Château de la Garenne, la Poissonnière, par l'enlèvement des embâcles et la pose de seuils<br />
rustiques;<br />
restaurer un tracé naturel des <strong>adoux</strong> : en particulier la Poissonnière n°2;<br />
désenvaser le cours des <strong>adoux</strong> : en particulier la Garenne, Baumette, Poissonnière, Glacières,<br />
Garenne n°2, Virginie, Fontenil;<br />
diversifier la capacité d'accueil des <strong>adoux</strong> : en particulier la Garenne, Baumette, Poissonnière,<br />
Glacières, Garenne n°2, Virginie, Fontenil, par la création de caches, la pose de blocs.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 153
CONDITIONS DE REALISATION<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Étude approfondie des <strong>adoux</strong> (fiche B1.4);<br />
Déclaration d'Intérêt Général pour les <strong>adoux</strong> situés en terrains privés;<br />
Définir les procédures « loi <strong>sur</strong> <strong>l'eau</strong> » à appliquer aux travaux;<br />
Maîtrise d'oeuvre extérieure pour le suivi de chantiers;<br />
Pêches électriques d'inventaire avant / après.<br />
ESTIMATIF FINANCIER<br />
Études <strong>techniques</strong> et DIG (FDAAPPMA, ONEMA, SMIGIBA)<br />
p.m.<br />
Travaux : désenvasement, franchissabilité et diversification des habitats 75 000 €<br />
Suivis (fiche B1.4)<br />
p.m.<br />
TOTAL 75 000 €<br />
PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />
OPERATIONS ANNE<br />
E<br />
MONTA<br />
NT<br />
CG<br />
05<br />
CR<br />
PAC<br />
A<br />
AER<br />
MC<br />
M.O.<br />
SMIGIBA<br />
Travaux 2009 20 000 € 2 000 € 4 000 € 10 000 € 4 000 €<br />
Travaux 2010 27 500 € 2 750 € 5 500 € 13 750 € 5 500 €<br />
Travaux 2011 27 500 € 2 750 € 5 500 € 13 750 € 5 500 €<br />
TOTAL 75 000 €<br />
7 500 €<br />
10 %<br />
15 000 €<br />
20 %<br />
37 500 €<br />
50 %<br />
15 000 €<br />
20 %<br />
REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />
OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
Travaux 20 000 €<br />
Travaux 27 500 €<br />
Travaux 27 500 €<br />
TOTAL 75 000 € 20 000 € 27 500 € 27 500 €<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 154
MISE<br />
MISE EN VALEUR<br />
EN<br />
DES<br />
MILIEUX AQUATIQUES<br />
PROGRAMME PLURIANNUEL DE<br />
RESTAURATION DE LA VÉGÉTATION<br />
DU LIT ET DES BERGES DU BUËCH<br />
Cours d'eau : le Buëch et ses principaux<br />
affluents<br />
Réalisation : 2008-2014 PRIORITE 1<br />
Action n° :<br />
B1.1<br />
Maître d'ouvrage :<br />
SMIGIBA<br />
Montant : 1 554<br />
000 €<br />
ENJEUX : PROTECTION – MILIEU ADOUX<br />
OBJECTIFS :<br />
Restaurer la ripisylve dans les traversées de village endiguées<br />
CONTEXTE<br />
Le programme d'actions <strong>sur</strong> la végétation et le lit du Buëch et de ses principaux affluents se base <strong>sur</strong> le<br />
constat de « l'explosion » et du vieillissement de la végétation <strong>sur</strong> les berges et dans le lit des cours d'eau<br />
des vallées. Ceci se traduit <strong>sur</strong> de nombreux secteurs par l'altération des fonctions de stabilisation des<br />
berges et par la dégradation des ouvrages de protection tels que les digues, ou encore par un<br />
envahissement massif du lit perturbant les écoulements.<br />
<strong>Les</strong> crues moins fréquentes du Buëch et de ses affluents au cours du XX ème siècle, conjuguées à l'abandon<br />
de l'entretien courant de la végétation autrefois réalisé par les riverains expliquent pour l'essentiel ce<br />
constat de fermeture des lits par envahissement de la végétation.<br />
<strong>Les</strong> contextes et la nature des actions définies varient entre le Buëch et ses affluents<br />
<br />
<br />
le Buëch est principalement concerné par des opérations d'abattage d'arbres sénescents mettant<br />
en péril la pérennité des ouvrages de protection contre les crues, notamment dans les traversées<br />
urbaines ;<br />
les affluents feront l'objet d'opérations d'éclaircissement et de rajeunissement de la végétation des<br />
berges afin d'améliorer la stabilité de celles-ci contre l'érosion. Localement (traversées de village)<br />
les opérations viseront également l'amélioration de l'écoulement des crues.<br />
Le rajeunissement ainsi opéré favorisera la diversité des classes d'âges, ce qui contribuera à restaurer une<br />
plus grande diversité d'habitats écologiques, au bénéfice de la biodiversité du Buëch.<br />
On note enfin, que les opérations systématiques de restauration de la végétation des berges sont peu<br />
proposées en raison de leur faible intérêt eu égard le constat général de bon état des milieux rivulaires du<br />
Buëch et de ses affluents d'une part (cf. étude des milieux du CEEP, 2006) et du caractère ponctuel des<br />
désordres.<br />
<strong>Les</strong> opérations sont alors proposées là où des enjeux de préservation écologique ou de valorisation des<br />
milieux se posent, ainsi que là où les besoins de protection face au crue sont révélés. Elles sont par<br />
conséquent le plus souvent ponctuelles.<br />
B1<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 155
DESCRIPTION DE L'ACTION<br />
Le programme proposé est un programme de restauration de la ripisylve : il s'agit de restaurer les<br />
fonctionnalités attendues de la végétation <strong>sur</strong> les secteurs considérés, fonctionnalités qui ne sont plus<br />
remplies ou insuffisantes du fait du développement de la végétation et de l'abandon de l'entretien<br />
courant comme décrit ci-dessus. Le programme de restauration s'étalera <strong>sur</strong> 7 années, les<br />
premières années comprenant l'essentiel des opérations de restauration prévisibles à ce jour.<br />
Il concerne le Grand Buëch et ses affluents principaux (Aiguebelle, Chauranne, Bouriane,...), le Petit<br />
Buëch et ses affluents principaux (Maraize, Béoux, Drouzet et Glaisette), le Buëch aval et ses affluents<br />
principaux (Blême, Riou, Chagne, Véragne, Blaisance, Céans et Clarescombes), soit près de 200 km<br />
de cours d'eau.<br />
On distingue :<br />
les opérations de restauration de la végétation du Buëch, principalement effectuées dans le lit<br />
pour améliorer les conditions d'écoulement, et <strong>sur</strong> les berges dans les traversées urbaines<br />
(souvent en lien avec les travaux <strong>sur</strong> digues et la nécessité de préserver les ouvrages de<br />
protection – cf autres actions du volet B du programme de Contrat de Rivière).<br />
Ces actions seront ponctuelles, limitées aux secteurs à enjeux au cours des premières années<br />
du programme : abattages en amont des ouvrages de franchissement sensibles aux embâcles,<br />
gestion des classes d'âge <strong>sur</strong> bancs de galets (traversées urbaines), maintien d'une végétation<br />
arborescente <strong>sur</strong> berge dans les secteurs urbanisés ou <strong>sur</strong> les digues et suppression des arbres<br />
sénescents, gestion des classes d'âge. Ailleurs, et de manière discontinue sont prévus quelques<br />
abattages d'arbres de faible valeur écologique et présentant à terme un danger<br />
(enlèvement/érosion de berge, embâcle...)<br />
les opérations de restauration effectuées <strong>sur</strong> les affluents, plus étroits, <strong>sur</strong> lesquels les actions de<br />
restauration seront plus systématiques <strong>sur</strong> le linéaire de berge, en priorité dans les secteurs à<br />
enjeux : dégagement du lit, enlèvement des obstacles aux écoulements, traitement plus soigné<br />
dans les traversées de village, traitement forestier favorisant les espèces adaptées<br />
(redressement de houppiers, élagage...). Sur quelques affluents (Céans, Méouge...), cette<br />
restauration peut concerné le simple nettoyage du lit. Effectuée <strong>sur</strong> de long linéaire elle est alors<br />
considérée comme discontinue.<br />
De manière générale, sont prévus :<br />
des abattages, certains plus complexes nécessiteront l'utilisation d'engins mécanisés (tracteur...),<br />
l'enlèvement des bois les plus massifs échoués dans le lit et pouvant constituer un risque<br />
d'embâcle en aval (pont, traversée urbaine),<br />
le nettoyage systématique des berges et du lit (décharges sauvages) <strong>sur</strong> les secteurs<br />
d'intervention,<br />
un traitement plus soigné à proximité d'habitations ou de lieux fréquentés,<br />
l'évacuation des déchets végétaux hors du lit ou le brûlage <strong>sur</strong> place selon la saison,<br />
plus localement les opérations forestières de valorisation et d'amélioration du couvert végétal :<br />
élagage, sélection, débroussaillage,...<br />
Le Contrat de Rivière prévoit de réaliser en 7 années l'essentiel de ces opérations de restauration de la<br />
végétation des berges du Buëch et de ses affluents. La priorité d'intervention est donnée aux secteurs<br />
présentant un enjeu notable de protection (habitations, infrastructures) ou de gestion écologique<br />
(secteur fortement dégradé, artificialisé). A l'issu du programme de restauration, il est prévu de conduire<br />
régulièrement des opérations plus légères, visant à maintenir l'état acquis ou d'intervenir <strong>sur</strong> des<br />
secteurs non prioritaires et de procéder alors à des opérations moins lourdes et moins coûteuses. Le<br />
programme intègre ces opérations.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 156
Le détail du programme de restauration de la végétation du Buëch et de ses affluents (nature des<br />
interventions, localisation par secteur...) est défini dans le cadre du « Plan de gestion hydraulique du<br />
Buëch et de ses affluents » (envéo ingénierie, SMIGIBA – 2005-2006). Le programme de restauration<br />
concernant le Grand Buëch et ses affluents est issu de l'étude du Schéma d'Aménagement du Haut<br />
Buëch (IRAP, District du Haut Buëch– 2000) réactualisé en 2007 en cohérence avec les opérations<br />
définies plus récemment <strong>sur</strong> les Petit Buëch et Buëch aval.<br />
CONDITIONS DE REALISATION<br />
<strong>Les</strong> opérations de restauration mises en oeuvre seront réalisées en complément et en cohérence<br />
avec les actions concernant la végétation, les berges et les lits mineurs, prévues dans d'autres volets<br />
du Contrat de Rivière (volet B2 notamment), et avec lesquelles elles ne se confondent pas, en<br />
particulier :<br />
<br />
<br />
le traitement spécifique des digues pressenties pour le classement au titre de la sécurité publique<br />
par l'État appuyé <strong>sur</strong> un cahier des charges particulier,<br />
le traitement localisé d'iscles (bancs, atterrissements) pour la réduction des phénomènes d'érosion<br />
et l'amélioration des conditions d'écoulement (fiches actions B2.16). Ces interventions nécessitent<br />
l'utilisation de moyens qui ne seront pas mis en oeuvre dans le programme global de restauration<br />
de la végétation (engins, travaux dans le lit, gestion des atterrissements...).<br />
Elles ne comprennent pas les opérations ponctuelles de protection ou de réparation de berge.<br />
Le programme de restauration tel que décrit aura fait l'objet d'une Déclaration d'Intérêt Général<br />
(DIG) au démarrage des travaux, au titre de l'article L211-7 du Code de l'Environnement,<br />
permettant au SMIGIBA de se porter maître d'ouvrage des interventions. Cette DIG est demandée<br />
pour les 7 années du programme, ainsi que pour les 3 années suivantes (opérations d'entretien ou<br />
nouvelles opérations de restauration plus légères prévues au-delà du Contrat de Rivière).<br />
ESTIMATIF FINANCIER<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit du Grand Buëch<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit des affluents du Grand Buëch<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit du Petit Buëch<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit des affluents du Petit Buëch<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit du Buëch aval<br />
Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />
des berges et du lit des affluents du Buëch aval<br />
270 000 €<br />
320 000 €<br />
168 00 €<br />
107 000 €<br />
341 000 €<br />
348 000 €<br />
TOTAL CONTRAT 1 554 000 €<br />
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PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />
OPERATIONS<br />
PROGRAMMES<br />
ANNEE MONTANT CG 05<br />
CR<br />
PACA<br />
CR<br />
RA<br />
AERMC<br />
M.O.<br />
SMIGIBA<br />
DE<br />
RESTAURATION<br />
Grand Buëch<br />
Affluents du Grand<br />
Buëch<br />
Petit Buëch<br />
Affluents du Petit<br />
Buëch<br />
Buëch aval<br />
Affluents du Buëch<br />
aval<br />
2008<br />
à<br />
2014<br />
2008<br />
à<br />
2014<br />
2010<br />
à<br />
2014<br />
2010<br />
à<br />
2014<br />
2010<br />
à<br />
2014<br />
2008<br />
à<br />
2012<br />
270 000 € 54 000 € 61 000 € 20 000 € 81 000 € 54 000 €<br />
320 000 € 64 000 € 78 200 € 17 800 € 96 000 € 64 000 €<br />
168 000 € 33 600 € 50 400 € 50 400 € 33 600 €<br />
107 000 € 21 400 € 32 100 € 32 100 € 21 400 €<br />
341 000 € 68 200 € 102 300 € 102 300 € 68 200 €<br />
348 000 € 69 600 € 104 400 € 104 400 € 69 600 €<br />
TOTAL 1 554 000€<br />
310 800€<br />
20 %<br />
428 400€<br />
28 %<br />
37 800 €<br />
2%<br />
466 200€<br />
30%<br />
310 800€<br />
20%<br />
REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />
OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />
Grand Buëch 60 000 € 90 000 € 40 000 € 30 000 € 20 000 € 15 000 € 15 000 €<br />
Affluents du Grand Buëch 80 000 € 70 000 € 60 000 € 40 000 € 40 000 € 15 000 € 15 000 €<br />
Petit Buëch 0 € 28 000 € 40 000 € 35 000 € 30 000 € 15 000 € 20 000 €<br />
Affluents du Petit Buëch 0 € 32 000 € 20 000 € 25000 € 5 000 € 20 000 € 5 000 €<br />
Buëch aval 0 € 94 000 € 70 000 € 58 000 € 28 000 € 53 000 € 38 000 €<br />
Affluents du Buëch aval 0 € 106 000 € 61 000 € 104 000 € 38 000 € 19 000 € 20 000 €<br />
TOTAL<br />
1 554 000 € 140 000 € 420 000 € 291 000 € 292 000 € 161 000 € 137 000 € 113 000 €<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 158
ANNEXE 6 : Espèces d’intérêt communautaire (IC) présentes dans<br />
le site Natura 2000 et leurs habitats 87 .<br />
<strong>Les</strong> espèces concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />
<strong>Les</strong> espèces partiellement concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge et en pointillés.<br />
87 SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 159
ANNEXE 7 : Localisation des espèces d'intérêt communautaire dans les habitats naturels du site Natura<br />
2000 « Buëch » et rôle de ces habitats dans leur cycle biologique.<br />
(SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.)<br />
<strong>Les</strong> espèces concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />
<strong>Les</strong> espèces partiellement concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge et en pointillés.<br />
Légende :<br />
Information <strong>sur</strong> l'importance biologique :<br />
Information <strong>sur</strong> la fonctionnalité :<br />
1 : habitat principal ou important pour l'espèce<br />
2 : habitat secondaire<br />
x : habitat fréquenté<br />
? : habitat susceptible d'être fréquenté<br />
R : reproduction<br />
A : alimentation, chasse<br />
S : stationnement, refuge, hibernation<br />
C : corridors, déplacement<br />
T : toutes fonctions confondues<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 160
Code<br />
Eur25<br />
2(T)<br />
2(T)<br />
x<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 154
ANNEXE 8 : Objectifs du site Natura 2000.<br />
(SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.)<br />
<strong>Les</strong> objectifs concernant directement ou indirectement les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />
A. Préserver l'état de conservation des Habitats naturels et des espèces<br />
1 – Préserver le bon état de conservation des habitats aquatiques<br />
1.1. Maintenir le fonctionnement hydrologique des cours d'eau / <strong>adoux</strong> / nappes<br />
limiter les aménagements de cours d'eau<br />
limiter les prélèvements d'eau dans les <strong>adoux</strong> et rivières<br />
limiter les drainages dans les <strong>adoux</strong><br />
1.2. Maintenir la dynamique naturelle du cours d'eau<br />
limiter les prélèvements de graviers en lit mineur<br />
favoriser la remobilisation des galets<br />
1.3. Préserver la qualité de <strong>l'eau</strong><br />
maîtriser les rejets de STEP<br />
favoriser des pratiques agricoles limitant les engrais et traitements chimiques<br />
préserver une ripisylve dense<br />
1.4. Préserver la qualité des milieux<br />
lutter contre les espèces invasives<br />
2 – Maintenir le bon état de conservation des habitats agro-pastoraux (pelouses<br />
et prairies)<br />
2.1. Maintenir la fonctionnalité hydrique de ces prairies<br />
ne pas réaliser de drainages (pour mise en culture)<br />
2.2. Préserver la qualité de ces milieux<br />
favoriser des pratiques agricoles limitant les engrais chimiques et traitements<br />
chimiques<br />
2.3. Favoriser l'entretien de ces milieux<br />
ouvrir les parcelles fortement embroussaillées<br />
maintenir le milieu ouvert par fauche annuelle et/ou pâturage extensif<br />
3 – Maintenir le bon état de conservation des habitats de ripisylve<br />
3.1. Préserver la qualité des milieux<br />
maintenir la dynamique hydrologique (régime de crue et transport solide)<br />
entretenir les milieux en voie de fermeture<br />
entretenir la ripisylve a minima<br />
laisser vieillir certains arbres<br />
lutter contre les espèces invasives<br />
4 – Protéger les gîtes à chiroptères<br />
4.1. Protéger les gîtes en milieux souterrains<br />
limiter les accès en période d'hibernation et de reproduction<br />
4.2. Protéger les gîtes en milieux bâtis<br />
si travaux, suivre procédure adaptée<br />
conserver les accès aux combles<br />
5 – Intégrer les habitats d'espèces d'intérêt communautaire dans le périmètre<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 155
B. Conserver la fonctionnalité des corridors biologiques<br />
6 – Veiller à la non fragmentation des habitats<br />
6.1. Maintenir la continuité écologique au sein d'un même habitat (cours d'eau,<br />
ripisylve, haies, etc.)<br />
limiter les aménagements lourds causant des ruptures<br />
veiller au maintien d'un continuum écologique lors de travaux<br />
rendre franchissables des seuils infranchissables<br />
6.2. Maintenir la continuité écologique entre différents habitats (grotte/ripisylve, etc)<br />
C. Suivis et Études<br />
1 – Études de répartition des espèces Natura 2000<br />
Apron, Chabot.<br />
2 – Études génétiques des espèces Natura 2000<br />
Barbeau méridional, Toxostome.<br />
3 – Suivi des populations des espèces Natura 2000<br />
Écrevisse à pieds blancs, Insectes de zones humides, Chauves-souris, Castor.<br />
4 – Suivi des espèces invasives (Flore / Faune)<br />
Renouée du Japon<br />
Ragondin ?<br />
5 – Veille foncière<br />
D. Sensibiliser – Informer<br />
auprès du grand public<br />
auprès des scolaires<br />
auprès d'organismes professionnels<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 156
ANNEXE 9 : Fiches-actions provisoires du programme Natura<br />
2000 concernant les <strong>adoux</strong> 88 .<br />
88 SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 157
RIV 8 – Restauration et aménagement des annexes hydrauliques<br />
(notamment les <strong>adoux</strong>)<br />
Habitats et Espèces d'intérêt communautaire<br />
concernés<br />
• Adoux<br />
• Écrevisse à pieds blancs<br />
• Poissons (Chabot, Blageon)<br />
• Insectes de zones humides (Azuré de la<br />
Sanguisorbe, Agrion de mercure)<br />
• Castor<br />
Intérêt environnemental<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont des petits ruisseaux alimentés<br />
par des eaux de sources ou par la nappe<br />
alluviale, qui apportent des eaux claires et<br />
fraîches au Buëch.<br />
Ils représentent :<br />
- un enjeu biologique : les <strong>adoux</strong> constituent<br />
des habitats pour de nombreuses espèces<br />
(poissons, écrevisses, Castor, etc.)<br />
- un enjeu hydrologique : les <strong>adoux</strong> constituent<br />
des apports d'eau non négligeable,<br />
notamment en période d'étiage.<br />
Intérêt piscicole<br />
<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont utilisés par les poissons<br />
comme :<br />
- zones de frayères,<br />
- zones de refuges,<br />
- zones de passage (corridors<br />
biologiques).<br />
Ils constituent donc un milieu très<br />
important pour de nombreuses espèces<br />
piscicoles et astacicoles.<br />
Objectif de l'action<br />
Objectif 1.1<br />
Objectif 1.4<br />
Objectif 6.1<br />
Maintenir et / ou préserver le bon fonctionnement hydrologique des <strong>adoux</strong> afin qu'ils<br />
conservent leur rôle biologique.<br />
Actions finançables<br />
- Travaux de restauration du fonctionnement hydrique<br />
- Modelage des berges en pente douce<br />
- Enlèvement raisonné des embâcles<br />
- Ouverture des milieux<br />
- Enlèvement des végétaux ligneux<br />
- Désenvasement<br />
- Végétalisation<br />
- Études et frais d’expert<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 158
RIV 2 – Restauration de ripisylves, de la végétation des berges et<br />
enlèvement raisonné des embâcles<br />
Milieux naturels et Espèces<br />
d'intérêt communautaire concernés<br />
• Adoux<br />
• Ripisylve, berges et lit de la rivière<br />
• Chauves-souris<br />
• Castor<br />
• Insectes xylophages (Lucane cerf-volant, Rosalie<br />
des Alpes, Grand Capricorne)<br />
• Poissons (Apron, Barbeau méridional, Blageon,<br />
Chabot, Toxostome)<br />
Intérêt environnemental<br />
Intérêt de la ripisylve :<br />
• Zone d'alimentation, de refuge, de chasse et de<br />
reproduction pour de nombreuses espèces (Castor,<br />
insectes, oiseaux)<br />
• Corridor biologique pour les Chauves-souris (utilisent<br />
ces linéaires pour leurs déplacements)<br />
• Zone tampon pour les eaux de ruissellement<br />
(absorption des éléments issus du lessivage des sols)<br />
• Source de nutriments et de débris organiques pour le<br />
milieu aquatique<br />
• Ombrage : régule la température de <strong>l'eau</strong> et limite le<br />
développement de la végétation aquatique<br />
• Stabilisation des berges<br />
Intérêt des embâcles :<br />
• Diversification des faciès d'écoulement<br />
• et des habitats pour les espèces liées aux milieux<br />
aquatiques<br />
• Amélioration de l'oxygénation du milieu<br />
Intérêt piscicole<br />
Intérêt de la ripisylve :<br />
• Formation de caches pour les<br />
poissons<br />
• Ombrage (régulation de la<br />
température de <strong>l'eau</strong>)<br />
• contribution à la qualité<br />
chimique du milieu aquatique<br />
(rôle tampon)<br />
Intérêt des embâcles :<br />
• Diversification des habitats<br />
piscicoles<br />
• Amélioration de la qualité<br />
trophique du milieu<br />
(réserves organiques<br />
détritiques, présence de<br />
macroinvertébrés)<br />
• Amélioration de<br />
l'oxygénation du milieu<br />
Il convient ici de rappeler que le diagnostic écologique réalisé <strong>sur</strong> le site a mis en évidence des<br />
ripisylve en bon état de conservation. <strong>Les</strong> actions de restauration à vocation écologiques ne<br />
seront donc que très ponctuelles.<br />
Objectif de l'action<br />
Objectif 1.1<br />
Objectif 1.3<br />
Objectif 3.1<br />
Améliorer les peuplements constituant les ripisylves afin que ces milieux retrouvent leur rôle<br />
d'habitat pour les espèces (Castor, insectes, chauves-souris, etc) et de zone tampon pour la<br />
rivière.<br />
Actions finançables<br />
- Reconstitution du peuplement de bord de cours d’eau (plantation et protections individuelles,<br />
dégagements)<br />
- Enlèvement manuel ou mécanique des embâcles<br />
- Exportation et traitement des produits de coupe et des embâcles<br />
- Études et frais d’expert<br />
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RIV 3 – Entretien de ripisylves, de la végétation des berges et<br />
enlèvement raisonné des embâcles<br />
Milieux naturels et Espèces<br />
d'intérêt communautaire concernés<br />
• Adoux<br />
• Ripisylve, berges et lit de la rivière<br />
• Chauves-souris<br />
• Castor<br />
• Insectes xylophages (Lucane cerf-volant, Rosalie<br />
des Alpes, Grand Capricorne)<br />
• Poissons (Apron, Barbeau méridional, Blageon,<br />
Chabot, Toxostome)<br />
Intérêt environnemental<br />
Intérêt de la ripisylve :<br />
• Zone d'alimentation, de refuge, de chasse et de<br />
reproduction pour de nombreuses espèces (Castor,<br />
insectes, oiseaux)<br />
• Corridor biologique pour les Chauves-souris (elles<br />
utilisent ces linéaires pour leurs déplacements)<br />
• Zone tampon pour les eaux de ruissellement<br />
(absorption des éléments issus du lessivage des<br />
sols)<br />
• Source de nutriments et de débris organiques pour<br />
le milieu aquatique<br />
• Ombrage : régule la température de <strong>l'eau</strong> et limite<br />
le développement de la végétation aquatique<br />
• Stabilisation des berges<br />
Intérêt des embâcles :<br />
• Diversification des faciès d'écoulement<br />
• et des habitats pour les espèces liées aux milieux<br />
aquatiques<br />
• Amélioration de l'oxygénation du milieu<br />
Intérêt piscicole<br />
Intérêt de la ripisylve :<br />
• Formation de caches pour les<br />
poissons<br />
• Ombrage (régulation de la<br />
température de <strong>l'eau</strong>)<br />
• contribution à la qualité<br />
chimique du milieu aquatique<br />
(rôle tampon)<br />
Intérêt des embâcles :<br />
• Diversification des habitats<br />
piscicoles<br />
• Amélioration de la qualité<br />
trophique du milieu (réserves<br />
organiques détritiques,<br />
présence de macroinvertébrés)<br />
• Amélioration de l'oxygénation<br />
du milieu<br />
Objectif de l'action<br />
Objectif 1.1<br />
Objectif 1.3<br />
Objectif 3.1<br />
Maintenir la ripisylve en bon état de conservation afin qu'elle pérennise son rôle d'habitat pour<br />
les espèces (Castor, insectes, chauves-souris, etc) et de zone tampon pour la rivière.<br />
Actions finançables<br />
- Taille des arbres, débroussaillage, fauche, gyrobroyage et faucardage<br />
- Enlèvement manuel ou mécanique des embâcles<br />
- Exportation et traitement des produits de coupe et des embâcles<br />
- Études et frais d’expert<br />
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RIV 10 – Effacement ou aménagement des obstacles à la migration des<br />
poissons<br />
Habitats et Espèces d'intérêt<br />
communautaire concernés<br />
• Rivière<br />
• Adoux<br />
• Poissons (Blageon, Chabot, Toxostome,<br />
Apron, Barbeau méridional)<br />
Intérêt environnemental<br />
La reconnexion des cours d'eau et des<br />
annexes hydrauliques permet aux espèces<br />
d'accéder à de nouveaux habitats, de<br />
disposer de nouveaux corridors de<br />
déplacements, favorisant ainsi les échanges<br />
entre populations (en d'autres termes,<br />
limitant l'isolement de populations).<br />
Intérêt piscicole<br />
Le rétablissement des connexions entre les<br />
milieux aquatiques permet la libre<br />
circulation des poissons (migration,<br />
brassage génétique...)<br />
Ces reconnexions jouent également un rôle<br />
important dans le fonctionnement<br />
hydraulique de la rivière.<br />
Objectif de l'action<br />
Objectif 6.1<br />
Objectif 6.2<br />
Permettre la connexion afin de favoriser la libre circulation des espèces et favoriser les<br />
échanges entre populations.<br />
Actions finançables<br />
- Suppression des ouvrages ou ouverture des ouvrages si la suppression est impossible<br />
(démontage des vannes et des portiques ou création d’échancrures dans le mur du<br />
seuil/barrage)<br />
- Installation de passes à poissons<br />
- Études et frais d’expert<br />
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ANNEXE 10 : Localisation des AAPPMA du secteur Buëch-Dévoluy 89 .<br />
89 FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG) de 2006 à 2011.<br />
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ANNEXE 11 : Présentation générale des contextes piscicoles des Hautes-Alpes 90 .<br />
<strong>Les</strong> contextes concernés par les <strong>adoux</strong> sont encadrés en rouge.<br />
90 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />
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ANNEXE 12 : Contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy et leur état fonctionnel. 91<br />
91 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />
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ANNEXE 13 : Diagnostic technique du PDPG <strong>sur</strong> les contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy<br />
qui concernent les <strong>adoux</strong> 92 .<br />
<strong>Les</strong> actions concernant directement les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />
92 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />
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ANNEXE 14 : Convention entre le SMIGIBA et la FAAPPMA 05<br />
pour l’étude approfondie et le suivi des <strong>adoux</strong>.<br />
Vu la délibération du comité syndical du SMIGIBA en date du 20 février 2008<br />
Vu la délibération de la Fédération de la Pêche en date du à compléter<br />
Vu l'action B1.4 du programme de travaux du contrat de rivière<br />
Il est convenu, entre<br />
le SMIGIBA, représenté par son président, Jean-Pierre BOIVIN<br />
et la Fédération Départementale de la Pêche des Hautes-Alpes, représentée par son président,<br />
Bernard FANTI<br />
ARTICLE 1 OBJET DE LA CONVENTION<br />
La convention a pour objet la participation de la Fédération de la Pêche à la mise en œuvre de<br />
l'action B1.4 du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents « Étude approfondie et suivi des<br />
<strong>adoux</strong> » pour ce qui concerne l'année 2008 soit : l'élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es et l'étude<br />
approfondie des <strong>adoux</strong>.<br />
Cette action est pour partie mise en œuvre au travers du stage d'application universitaire de M.<br />
Fabien CHIRI.<br />
ARTICLE 2 PARTICIPATION AU FINANCEMENT DE L'OPÉRATION<br />
Considérant l'intérêt du projet pour la protection et la gestion des milieux aquatiques dont elle a la<br />
charge, la Fédération Départementale de la Pêche des Hautes-Alpes participera à hauteur de 20%<br />
aux dépenses liées à l'action B1.4 du contrat de rivière. Ceci représente une participation<br />
prévisionnelle de 5000 €.<br />
ARTICLE 3 VERSEMENT DE LA PARTICIPATION DE LA FÉDÉRATION DE LA<br />
PÊCHE<br />
La Fédération Départementale de la Pêche s'acquittera de sa participation à l'issue de l'opération. Le<br />
montant définitif de la participation sera établie à partir du décompte des dépenses liées à l'action<br />
B1.4, dans une enveloppe maximale de 5000 €.<br />
Fait en 3 exemplaires à Aspres <strong>sur</strong> Buëch le 5 août 2008<br />
Jean-Pierre BOIVIN<br />
Président du SMIGIBA<br />
Bernard FANTI<br />
Président de la Fédération de la Pêche.<br />
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ANNEXE 15 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment<br />
<strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />
De l’amont vers l’aval :<br />
Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />
- descriptif synthétique<br />
- descriptif détaillé<br />
- IBGN<br />
- données piscicoles<br />
- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />
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ANNEXE 16 : Fiches synthétiques des études réalisées<br />
précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />
De l’amont vers l’aval :<br />
Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />
- descriptif synthétique<br />
- descriptif détaillé<br />
- IBGN<br />
- données piscicoles<br />
- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />
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ANNEXE 17 : Fiches synthétiques des études réalisées<br />
précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch Aval<br />
De l’amont vers l’aval :<br />
Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />
- descriptif synthétique<br />
- descriptif détaillé<br />
- IBGN<br />
- données piscicoles<br />
- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />
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ANNEXE 18 : Estimation de la production annuelle en truite fario <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en situation optimale.<br />
Bassin<br />
versant<br />
Petit<br />
Buëch<br />
Adoux<br />
Linéaire<br />
(m)<br />
Largeur<br />
moyenne<br />
(m)<br />
Surface<br />
(m²)<br />
SFR (m²) =<br />
50% <strong>sur</strong>face<br />
totale<br />
Truitelles d'1<br />
an (6 cm)<br />
(20%)<br />
Truites de 2<br />
ans (12 cm)<br />
(40%)<br />
Truites de 3<br />
ans (18 cm)<br />
(50%)<br />
Truites de 4<br />
ans (20 cm)<br />
(50%)<br />
Coucherine (Béoux) 520 1,8 936 468 1123 449 225 112<br />
Boutariq 235 1,8 423 212 508 203 102 51<br />
Fontenil 4200 1,5 6300 3150 7560 3024 1512 756<br />
La Baumette 1030 2 2060 1030 2472 989 494 247<br />
<strong>Les</strong> Casses 1200 2,5 3000 1500 3600 1440 720 360<br />
Iscles de la Bâtie 60 1,5 90 45 108 43 22 11<br />
La Virginie 578 1,5 867 434 1040 416 208 104<br />
La Garenne 695 1,5 1043 521 1251 500 250 125<br />
Maraize 240 1,5 360 180 432 173 86 43<br />
Total pour le Petit Buëch 8758 1,7 15079 7539 18094 7238 3619 1809<br />
Scierie (Lunel) 786 1,5 1179 590 1415 566 283 141<br />
Baumugne 607 3 1821 911 2185 874 437 219<br />
Glacières 1 556 2 1112 556 1334 534 267 133<br />
Glacières 2 487 1,5 731 365 877 351 175 88<br />
Rabière 600 1,5 900 450 1080 432 216 108<br />
Grand<br />
Buëch<br />
Poissonnière 525 2,5 1313 656 1575 630 315 158<br />
Aspremont D49 510 1 510 255 612 245 122 61<br />
Fontaine salée 330 1,5 495 248 594 238 119 59<br />
Garenne 3 300 2 600 300 720 288 144 72<br />
Garenne 2 276 1,8 497 248 596 238 119 60<br />
Garenne 1 900 1,8 1620 810 1944 778 389 194<br />
Serre du fumier 260 1,5 390 195 468 187 94 47<br />
Mourings 400 2 800 400 960 384 192 96<br />
Alpilonne 200 1 200 100 240 96 48 24<br />
Total pour le Grand Buëch 6737 1,8 12167 6083 14600 5840 2920 1460<br />
Total pour le Petit et le<br />
Grand Buëch<br />
15495 1,7 27245 13623 32694 13078 6539 3269<br />
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ANNEXE 19 : Plan détaillé du CCTP réalisé par le Syndicat<br />
d’entretien de la Méouge pour la gestion des boisements rivulaires.<br />
1. GÉNÉRALITÉS<br />
1.1. Objet du marché<br />
1.2. Consistance et description des travaux<br />
1.3. Documents remis aux entrepreneurs<br />
1.4. Relation avec le maître d’œuvre<br />
1.5. Relation avec les riverains<br />
1.6. Prescriptions <strong>techniques</strong> générales<br />
1.7. Signalisation et sécurité <strong>sur</strong> les chantiers<br />
1.7.1. Signalisation<br />
1.7.2. Sécurité entre les entreprises<br />
1.7.3. <strong>Les</strong> règles applicables à l'ensemble des travaux forestiers<br />
1.8. Modalités d’exécution de la mission SPS<br />
1.9. Relation du SPS avec l’entrepreneur<br />
1.10. Limites des prestations<br />
1.11. Propreté, remise en état des lieux<br />
1.11.1. Propreté durant l’exécution des travaux<br />
1.11.2. Remise en état des accès<br />
1.11.3. Ouvrages provisoires<br />
1.11.4. Clôtures et barrières<br />
1.11.5. Zones de prélèvement du matériel végétal<br />
1.12. Exécution des travaux<br />
1.13. Réunions de chantier<br />
1.14. Journal de chantier<br />
1.15. Délais d’exécution<br />
1.16. Suggestions particulières de l’entreprise<br />
2. CONTRAINTES DE RÉALISATION ET PÉRIODES D’EXÉCUTION<br />
2.1. Contraintes écologiques<br />
2.1.1. Habitats et espèces terrestres remarquables<br />
2.1.2. Habitats et espèces aquatiques remarquables<br />
2.2. Contraintes réglementaires<br />
2.2.1. Compatibilité des travaux avec la loi <strong>sur</strong> l’eau<br />
2.2.2. Compatibilité des travaux avec la loi <strong>sur</strong> la pêche<br />
2.3. Périodes d’exécution<br />
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3. OBJET ET NATURE DES TRAVAUX<br />
3.1. Objectifs des travaux<br />
3.2. Nature des travaux<br />
3.2.1. Travaux de plantations<br />
3.2.2. Travaux de débroussaillage<br />
3.2.3. Travaux forestiers<br />
3.2.4. Travaux d’élimination des rémanents et des déchets<br />
3.2.5. Autres travaux<br />
4. FOURNITURES ET PROVENANCE DES MATÉRIAUX<br />
4.1. Pépinière de provenance des plants<br />
4.1.1. Lieu de provenance des végétaux<br />
4.1.2. Qualité des végétaux<br />
4.2. Liste des plantes<br />
4.2.1. Arbustes<br />
4.2.2. Arbres<br />
4.3. Préparation des végétaux<br />
4.3.1. Arrachage des arbres et arbustes<br />
4.3.2. Prélèvement des boutures et des branches de saules vivantes<br />
4.4. Réception des végétaux<br />
5. MODALITÉS D’EXÉCUTION DES TRAVAUX<br />
5.1. Préparation des chantiers<br />
5.1.1. Reconnaissance des sites<br />
5.1.2. Piquetage du chantier<br />
5.1.3. Martelage<br />
5.2. Installations et repliements des chantiers<br />
5.3. Sens d’exécution des travaux et rétention des déchets<br />
5.4. Accès aux chantiers<br />
5.5. Places de dépôts<br />
5.5.1. Places de dépôt du matériel de l’entreprise<br />
5.5.2. Places de dépôt provisoires<br />
5.5.3. Places de stockage des bois<br />
5.6. Autorisations de passage<br />
5.7. Accès au lit<br />
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5.8. Travaux de plantations<br />
5.8.1. Boutures<br />
5.8.2. Pieux vivants<br />
5.8.3. Plantations de ligneux (arbustes et jeunes plants)<br />
5.8.4. Protection des plants<br />
5.8.5. Ensemencement<br />
5.8.6. Géotextile biodégradable<br />
5.8.7. Pose de fascines de saules<br />
5.8.8. Terre végétale<br />
5.9. Travaux de débroussaillage<br />
5.9.1. Débroussaillage manuel<br />
5.9.2. Gyrobroyage agricole<br />
5.10. Travaux forestiers<br />
5.10.1. Abattages d’arbres<br />
5.10.2. Elagages d’arbres<br />
5.10.3. Recepages d’arbustes<br />
5.10.4. Dévitalisation<br />
5.10.5. Débardage mécanique<br />
5.11. Elimination des rémanents et des déchets<br />
5.11.1. Elimination par brûlage<br />
5.11.2. Transport<br />
5.11.3. Evacuation des rémanents en décharge contrôlée<br />
5.11.4. Déchiquetage des rémanents<br />
5.11.5. Démontage d’embâcles<br />
5.11.6. Elimination des déchets ménagers<br />
6. GARANTIE ET ENTRETIEN<br />
6.1. Nature et durée de la garantie<br />
6.2. Garantie de reprise des végétaux<br />
6.3. Entretien des végétaux<br />
6.3.1. Débroussaillage autour des plants<br />
6.3.2. Arrosage<br />
6.4. Constat de reprise des végétaux<br />
7. RÉCEPTION DES TRAVAUX<br />
7.1. Réception des bons de commande<br />
7.2. Constat de parfait achèvement des travaux pour les végétaux<br />
CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 243