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adoux - Les documents techniques sur l'eau

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MINISTERE DE L’AGRICULTURE<br />

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES<br />

présenté pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome<br />

Spécialisation :<br />

Gestion de l’Eau, des Milieux Cultivés et de l’Environnement (GEME)<br />

Caractérisation et diagnostic des annexes hydrauliques<br />

(<strong>adoux</strong>) en vue de leur réhabilitation et de leur protection.<br />

Cas d’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05).<br />

par<br />

Fabien CHIRI<br />

Année de soutenance : 2008<br />

Organismes d’accueil :<br />

- Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux<br />

Aquatiques des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05)<br />

- Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />

(SMIGIBA)<br />

2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 1 http://www.agro-montpellier.fr


MINISTERE DE L’AGRICULTURE<br />

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES<br />

présenté pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome<br />

Spécialisation :<br />

Gestion de l’Eau, des Milieux Cultivés et de l’Environnement (GEME)<br />

Caractérisation et diagnostic des annexes hydrauliques<br />

(<strong>adoux</strong>) en vue de leur réhabilitation et de leur protection.<br />

Cas d’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05).<br />

par<br />

Fabien CHIRI<br />

Mémoire préparé sous la direction de :<br />

Stéphane Follain<br />

Organismes d’accueil : - FAAPPMA 05<br />

- SMIGIBA<br />

Présenté le : 17/10/2008<br />

devant le Jury :<br />

- Yannick POGNART, ONEMA 05<br />

- Cécile DAGES, INRA Montpellier<br />

Maître de Stage : David DOUCENDE<br />

(FAAPPMA 05)<br />

2 place Viala, 34060 Montpellier cedex 1 http://www.agro-montpellier.fr


Abstract :<br />

On the Buëch catchment basin (France, 05), the main administrators of aquatic environment<br />

set up management programs (River contract, Natura on 2000 and PDPG) where they identified<br />

environments of major importance: the “<strong>adoux</strong>”. The Buëch accounts 28 <strong>adoux</strong>, which are<br />

approximately 20 km long in total.<br />

There is no precise and official definition of <strong>adoux</strong>, and physical and biological contexts of<br />

these elements can be extremely diverse. They are hydraulic appendices, situated outside the river<br />

and supplied by springs. The bets are very diverse in ecological, economic and societal terms. So,<br />

the management programs defined several actions to rehabilitate and protect these environments.<br />

The River contract actions are the first ones to be implemented, even before its signature, by the<br />

application of the present training period and the technical and financial support of the Fishing<br />

Federation.<br />

The method employed for this study has for ambition to be the most exhaustive possible in<br />

order to propose a precise and complete diagnosis, and effective and quickly applicable solutions<br />

for <strong>adoux</strong> rehabilitation and protection. Having only few experience feedback on this kind of<br />

studies (especially concerning <strong>adoux</strong>), it also aims to be a base in similar projects in the future. To<br />

en<strong>sur</strong>e its efficiency and legitimacy, the study was led with the cooperation of various experts and<br />

actors.<br />

The first step was to analyze and interpret the available data of the previous studies on the<br />

Buëch <strong>adoux</strong>, and to make researches about <strong>adoux</strong> in general. It allowed us to improve the <strong>adoux</strong><br />

characterization on a scientific point of view and to propose a definition. On the other hand, it<br />

enabled us to bring to light the functioning and the sensibility of these environments, in order to<br />

realize afterwards a precise diagnosis on each of them.<br />

The second diagnosis was based on the <strong>adoux</strong> functionality, to identify concretely the<br />

various problems and to propose operational and effective actions. This analysis enabled us to<br />

suggest an action plan for <strong>adoux</strong> which have to be rehabilitated, by management mea<strong>sur</strong>es or<br />

rehabilitation works. These last ones were detailed by the elaboration of CCTP, indispensable<br />

<strong>documents</strong> for the consultation of enterprises by the River Syndicate.<br />

However, the <strong>adoux</strong> rehabilitation, which is planned in the short term, would be completely<br />

useless if it is not completed by management mea<strong>sur</strong>es and long-term protection. So, a follow-up<br />

protocol was suggested, on one hand to estimate the efficiency of rehabilitation actions, and on the<br />

other hand to identify future possible dysfunctions. Finally, long-term statutory and land protective<br />

mea<strong>sur</strong>es have been proposed, in order to perpetuate these mayor importance environments.<br />

Keywords :<br />

Adoux, hydraulic appendices, rehabilitation, CCTP, statutory and land protective mea<strong>sur</strong>es,<br />

follow-up protocol.


Résumé :<br />

Sur le bassin versant du Buëch (Hautes-Alpes), le Syndicat de rivière et la Fédération de<br />

Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques sont les principaux gestionnaires des milieux<br />

aquatiques. Ils ont mis en place des programmes de gestion (Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />

PDPG) dans lesquels ils ont identifié des milieux d’importance majeure : les <strong>adoux</strong>. Le Buëch<br />

compte 28 <strong>adoux</strong> au total, représentant environ 20 km de linéaire.<br />

Il n’existe pas de définition précise et officielle des <strong>adoux</strong>, et les contextes physiques et<br />

biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Ce sont des annexes hydrauliques,<br />

situées en marge de la rivière et alimentées par des ré<strong>sur</strong>gences. <strong>Les</strong> enjeux y sont très divers en<br />

termes écologiques (réservoirs biologiques, zones de reproduction et de refuge, habitat d’espèces<br />

Natura 2000), économiques et sociétaux (alimentation en eau de <strong>sur</strong>face de qualité, production<br />

piscicole naturelle pour la pêche de loisir, intérêt patrimonial). Vu l’importance de ces enjeux, les<br />

programmes de gestion ont défini un certain nombre d’actions à mettre en œuvre pour réhabiliter et<br />

protéger ces milieux. <strong>Les</strong> premières à être mises en œuvre sont celles du Contrat de rivière, avant<br />

même sa signature, par l’application du présent stage de fin de cursus d’ingénieur et l’appui<br />

technique et financier de la Fédération de pêche.<br />

La démarche employée ici a pour ambition d’être la plus exhaustive possible afin de proposer<br />

un diagnostic précis et complet, ainsi que des solutions efficaces et applicables rapidement pour la<br />

réhabilitation et la protection des <strong>adoux</strong>. N’ayant que peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> ce genre<br />

d’études (<strong>sur</strong>tout concernant les <strong>adoux</strong>), elle a aussi pour but de servir de base par la suite dans des<br />

projets similaires. Afin d’en as<strong>sur</strong>er l’efficacité et la légitimité, l’étude a été menée en étroite<br />

concertation avec différents experts et acteurs.<br />

La première étape a été d’analyser et interpréter les données disponibles suite aux précédentes<br />

études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, et d’effectuer des recherches <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général. Cela nous a<br />

permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> d’un point de vue scientifique et d’en proposer une<br />

définition. D’autre part, nous avons pu ainsi mettre en évidence le fonctionnement et la sensibilité<br />

de ces milieux, afin de réaliser par la suite un diagnostic précis <strong>sur</strong> chacun d’entre eux.<br />

Le diagnostic suivant a été basé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, afin d’identifier concrètement<br />

les différents problèmes et proposer des actions opérationnelles et efficaces. Cette analyse a permis<br />

de proposer un programme d’actions <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> à réhabiliter, que ce soit par des me<strong>sur</strong>es de<br />

gestion ou des travaux de réhabilitation. Ces derniers ont donné lieu à l’élaboration de CCTP,<br />

<strong>documents</strong> indispensables à la consultation des entreprises pour le Syndicat de rivière.<br />

Cependant, la réhabilitation des <strong>adoux</strong>, qui est prévue à court terme, serait complètement<br />

inutile si elle n’était pas complétée par des me<strong>sur</strong>es de gestion et de protection à long terme. Un<br />

protocole de suivi a donc été proposé, afin d’une part d’évaluer l’efficacité des actions de<br />

réhabilitation, et d’autre part d’identifier d’éventuels futurs dysfonctionnements. Enfin, pour que<br />

ces milieux d’importance majeure soient pérennisés et sauvegardés, des me<strong>sur</strong>es de protection<br />

réglementaires et foncières à long terme ont-elles-aussi été proposées.<br />

Mots-clés :<br />

Adoux, annexes hydrauliques, réhabilitation, CCTP, protections foncière et réglementaire, suivi.


REMERCIEMENTS<br />

Ce stage ayant été pour moi une expérience très enrichissante, tant d’un point de vue<br />

professionnel que personnel, je tiens tout d’abord à remercier les personnes qui m’ont permis de le<br />

réaliser :<br />

- Bernard FANTI, Président de la Fédération de Pêche et de Protection des Milieux aquatiques des<br />

Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) ;<br />

- David DOUCENDE, chargé de mission à la FAAPPMA 05 ;<br />

- Eric BURLET, chargé de mission au Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et<br />

de ses Affluents (SMIGIBA).<br />

Je tiens ensuite à remercier toutes les personnes avec qui j’ai pu travailler au cours de ce stage,<br />

chacun ayant participé de près ou de loin à ma formation en partageant avec moi une partie de ses<br />

connaissances et ses compétences. Je remercie en particulier :<br />

- David DOUCENDE, encore une fois, avec qui ce fût un plaisir de travailler. Je le remercie pour<br />

tout le temps qu’il m’a consacré en tant que maître de stage et en tant que collègue, pour son aide<br />

et ses conseils dans la réalisation de cette étude et pour tout ce qu’il m’a appris <strong>sur</strong> la gestion et la<br />

protection des milieux aquatiques, ainsi que <strong>sur</strong> le métier d’ingénieur en général ;<br />

- Yannick POGNART, agent de l’ONEMA 05, qui m’a fait gagner énormément de temps en me<br />

faisant partager ses connaissances de terrain <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, et avec qui j’ai eu beaucoup<br />

de plaisir à travailler ;<br />

- Emilie BARTHE, chargée de mission Natura 2000 au SMIGIBA, pour tous les aspects de l’étude<br />

concernant Natura 2000 ;<br />

- Joëlle NOGUER, hydraulicienne au SMIGIBA, pour ses conseils pour la réalisation des CCTP ;<br />

- Yann SABAR, de la DDE 05, qui m’a fait gagner beaucoup de temps pour la réalisation du<br />

diagnostic foncier en me permettant d’accéder à la BD parcellaire® de l’IGN.<br />

Je remercie également toutes les personnes que je n’ai pas encore citées, mais qui par leur<br />

sympathie et leur accueil ont contribué au bon déroulement de ce stage, notamment :<br />

- les membres de la FAAPPMA 05 ;<br />

- les agents de l’ONEMA 05.<br />

Je tiens aussi à remercier ma famille, qui m’a soutenue tout au long de mes études, et ce quels<br />

que soient mes choix même s’ils étaient parfois risqués.<br />

Enfin et <strong>sur</strong>tout, je dédie ce mémoire qui marque la fin de mes études d’ingénieurs, à David<br />

MILOTCHEVITCH, qui était pour moi comme un frère et qui m’a toujours soutenu dans mon projet<br />

d’entrer en école d’ingénieur, mais à qui la vie n’a malheureusement pas permis de gagner son<br />

combat.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 1


TABLE DES MATIERES<br />

TABLE DES ILLUSTRATIONS.........................................................................................................................5<br />

TABLE DES TABLEAUX ...................................................................................................................................6<br />

TABLE DES ANNEXES ......................................................................................................................................7<br />

AVANT-PROPOS.................................................................................................................................................8<br />

INTRODUCTION ..................................................................................................................................9<br />

1 Contexte et objectifs de l’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch...............................................10<br />

1.1 Contexte général du bassin versant ........................................................................................10<br />

1.1.1 Localisation géographique..............................................................................................10<br />

1.1.2 Hydrographie du Buëch..................................................................................................11<br />

a ) Le Grand Buëch ..........................................................................................................................12<br />

b ) Le Petit Buëch.............................................................................................................................12<br />

c ) Le Buëch aval..............................................................................................................................12<br />

1.1.3 Géologie et hydrogéologie du Buëch .............................................................................12<br />

1.1.4 Hydrologie du Buëch......................................................................................................13<br />

1.1.5 Hydrodynamique du Buëch............................................................................................13<br />

1.1.6 Problématiques principales de la gestion du Buëch .......................................................14<br />

a ) La protection contre les inondations et l’érosion ........................................................................14<br />

b ) <strong>Les</strong> extractions de matériaux.......................................................................................................14<br />

c ) La production d’hydro-électricité ...............................................................................................14<br />

d ) L’utilisation de l’eau par l’agriculture ........................................................................................13<br />

e ) Le tourisme .................................................................................................................................13<br />

1.1.7 Problématiques liées aux <strong>adoux</strong> du Buëch .....................................................................13<br />

a ) Caractéristiques générales des <strong>adoux</strong>..........................................................................................13<br />

b ) Intérêt des <strong>adoux</strong> .........................................................................................................................17<br />

c ) Inventaire et localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch .............................................................18<br />

d ) Principales menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.............................................................19<br />

e ) Reconnaissance politique et réglementaire de ces milieux .........................................................20<br />

1.2 Structures et programmes de gestion de l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch ......................23<br />

1.2.1 Le Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />

(SMIGIBA) : une structure pour deux programmes.......................................................................23<br />

a ) Présentation de la structure .........................................................................................................23<br />

b ) Le contrat de rivière ....................................................................................................................23<br />

c ) Le programme Natura 2000 ........................................................................................................26<br />

1.2.2 La Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux<br />

Aquatiques des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) et le PDPG ..........................................................35<br />

a ) Présentation de structure .............................................................................................................35<br />

b ) Présentation du programme : ......................................................................................................38<br />

1.3 Précision du cadre et des objectifs de l’étude dans ce contexte .............................................41<br />

1.4 Méthodologie employée pour cette étude...............................................................................44<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 2


2 Diagnostic des <strong>adoux</strong> ....................................................................................................................45<br />

2.1 Objectifs et méthodologie.......................................................................................................45<br />

2.2 Etude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général...........................................................................46<br />

2.3 Synthèse des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch...................................48<br />

2.3.1 Synthèse bibliographique des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch 48<br />

2.3.2 Synthèse des données et caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong> ....................................49<br />

a ) Données disponibles <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch .............................................................................49<br />

b ) Synthèse et interprétation de ces données en vue d’un premier diagnostic ................................53<br />

c ) Synthèse de ce premier diagnostic..............................................................................................61<br />

2.3.3 Restriction de la zone d’étude pour la problématique de réhabilitation des <strong>adoux</strong>........63<br />

2.4 Classification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies de cours d’eau et d’annexes<br />

hydrauliques........................................................................................................................................64<br />

2.4.1 Classification à l’échelle du bassin versant ....................................................................65<br />

2.4.2 Classification à l’échelle du tronçon ..............................................................................67<br />

2.4.3 Classification à l’échelle de la station ............................................................................70<br />

2.5 Proposition d’une définition des <strong>adoux</strong>..................................................................................71<br />

2.6 Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch.................................................72<br />

2.6.1 Objectifs et méthodologie...............................................................................................72<br />

2.6.2 Synthèse générale du diagnostic de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>....................................73<br />

a ) Sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong>...............................................................................................73<br />

b ) Synthèse du diagnostic de terrain................................................................................................73<br />

c ) Bilan <strong>sur</strong> la fonctionnalité et la sensibilité des <strong>adoux</strong> .................................................................81<br />

2.6.3 Menaces des principaux facteurs naturels et des principales activités humaines <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> et les espèces associées ........................................................................................................81<br />

2.6.4 Estimation chiffrée du potentiel des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch du point de vue<br />

de la reproduction de la truite fario ................................................................................................84<br />

a ) Objectifs et méthodologie ...........................................................................................................84<br />

b ) Résultats pour l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch..............................................85<br />

2.6.5 Hiérarchisation des principaux enjeux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> et définition des priorités<br />

d’intervention..................................................................................................................................89<br />

a ) Intérêt piscicole potentiel............................................................................................................89<br />

b ) Intérêt Natura 2000 .....................................................................................................................89<br />

c ) Intérêt du point de vue du linéaire...............................................................................................91<br />

d ) Facilité de réalisation des actions de réhabilitation.....................................................................91<br />

e ) Synthèse des différents enjeux et définition des priorités d’intervention ...................................92<br />

2.7 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch .................................................................................94<br />

2.7.1 Préalable réglementaire pour les interventions <strong>sur</strong> des parcelles privées.......................94<br />

2.7.2 Nécessité d’un diagnostic foncier et préalables aux travaux de réhabilitation...............95<br />

2.7.3 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch .........................................................................96<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 3


3 Propositions de réhabilitation et de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.......................................98<br />

3.1 Objectifs et méthodologie.......................................................................................................98<br />

3.2 Propositions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Buëch................................................................99<br />

3.3 Rappel <strong>sur</strong> les préalables à la réalisation des travaux...........................................................113<br />

3.4 Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) pour les travaux de réhabilitation ..113<br />

3.4.1 SMIGIBA et marchés publics.......................................................................................113<br />

3.4.2 Organisation d’un CCTP ..............................................................................................114<br />

3.4.3 Partie technique des CCTP <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................114<br />

3.5 Possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................................115<br />

3.5.1 Objectifs et méthodologie.............................................................................................115<br />

3.5.2 Possibilités de protection applicables aux <strong>adoux</strong> du Buëch .........................................116<br />

a ) Protection issue d’engagements internationaux........................................................................116<br />

b ) Protection réglementaire à l’échelle nationale ..........................................................................117<br />

c ) Protection réglementaire à l’échelle régionale..........................................................................119<br />

d ) Protection réglementaire à l’échelle départementale ................................................................121<br />

e ) Protection réglementaire à l’échelle des collectivités ...............................................................123<br />

f ) Protection par la maîtrise foncière ............................................................................................124<br />

g ) Protection conventionnelle........................................................................................................128<br />

h ) Bilan <strong>sur</strong> les possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.....................................................130<br />

4 Protocoles de suivi <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch..............................................................................131<br />

4.1 Objectifs................................................................................................................................131<br />

4.2 Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> ................................................................................................132<br />

4.2.1 Suivi des paramètres physiques....................................................................................132<br />

a ) Profils de pente (profils en long)...............................................................................................132<br />

b ) Profils en travers .......................................................................................................................133<br />

c ) Comptage et localisation des points difficilement franchissables.............................................133<br />

d ) Me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral...................................................................................................133<br />

e ) Me<strong>sur</strong>es hydrologiques .............................................................................................................134<br />

f ) Me<strong>sur</strong>es piézométriques............................................................................................................135<br />

4.2.2 Suivi des paramètres physico-chimiques......................................................................136<br />

4.2.3 Suivi des paramètres biologiques .................................................................................136<br />

4.3 Suivi d’évaluation de l’efficacité des travaux de réhabilitation ...........................................138<br />

CONCLUSION ...................................................................................................................................139<br />

LISTE DES ABREVIATIONS..........................................................................................................140<br />

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................141<br />

ANNEXES ...........................................................................................................................................143<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 4


TABLE DES ILLUSTRATIONS<br />

Illustration 1 : Localisation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008). ..................................... 10<br />

Illustration 2 : Présentation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008). ..................................... 11<br />

Illustration 4 : Barrage EDF de St-Sauveur (vue de l’aval) ................................................................ 14<br />

Illustration 5 : L’<strong>adoux</strong> des Casses (commune de Chabestan) : une des sources (gauche) et début du<br />

linéaire (droite) ...................................................................................................................................... 14<br />

Illustration 6 : Adoux des Baumettes (commune d’Oze) .................................................................... 14<br />

Illustration 7 : Connexion de l’<strong>adoux</strong> de la Virginie avec le Petit Buëch (commune de La-Bâtie-<br />

Montsaléon)........................................................................................................................................... 14<br />

Illustration 8 : Bloc diagramme d’une rivière en tresses. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent au n°4 : « bras<br />

alimenté par la nappe ».......................................................................................................................... 16<br />

Illustration 9 : Coupe transversale de l’espace alluvial et localisation des <strong>adoux</strong>............................... 16<br />

Illustration 10 : Localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch................................................................ 18<br />

Illustration 11 : Typologie RMC pour les zones humides. Localisation approximative des milieux de<br />

type <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en long d’une rivière (type 5-6)....................................................................... 22<br />

Illustration 12 : Constitution du réseau Natura 2000........................................................................... 26<br />

Illustration 13 : Organisation de la pêche de loisirs en France et dans les Hautes-Alpes ................... 35<br />

Illustration 14 : Organisation de l’étude <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux identifiés par les<br />

différentes structures et programmes de gestion et de protection des milieux aquatiques.................... 41<br />

Illustration 15 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 50<br />

Illustration 16 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 51<br />

Illustration 17 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000. ...................................................................................................................... 52<br />

Illustration 18 : Interaction entre les différents compartiments du système et influence <strong>sur</strong> la biologie.<br />

............................................................................................................................................................... 64<br />

Illustration 19 : Identification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies fonctionnelles des<br />

eaux courantes et aux principaux styles morphologiques fluviaux. ...................................................... 66<br />

Illustration 20 : Typologie des annexes hydrauliques de type bras mort par le PIREN Rhône-Alpes<br />

(1982)..................................................................................................................................................... 68<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 5


TABLE DES TABLEAUX<br />

Tableau 1: Quelques valeurs caractéristiques de débit du Buëch. ....................................................... 13<br />

Tableau 2 : Méthodologie utilisée pour la définition des enjeux de conservation des espèces d’intérêt<br />

communautaire <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch................................................................................. 30<br />

Tableau 3 : Hiérarchisation des enjeux du site Natura 2000 du Buëch*.............................................. 33<br />

Tableau 4 : Objectifs et cadre de l’étude (principaux et secondaires). ................................................ 42<br />

Tableau 5 : Disponibilité des données <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch (détail en Annexe 15 pour<br />

le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval)....................................................... 53<br />

Tableau 6 : Synthèse des données physiques relevées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch dans le cadre des<br />

précédentes études du Contrat de rivière et de Natura 2000. ................................................................ 54<br />

Tableau 7 : Principaux intérêts des <strong>adoux</strong> pour la Truite fario par rapport aux paramètres me<strong>sur</strong>és<br />

dans les études précédentes. Comparaison entre les valeurs me<strong>sur</strong>ées et optimales............................. 62<br />

Tableau 8 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch. Identification des<br />

principaux problèmes. ........................................................................................................................... 74<br />

Tableau 9 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch. Identification des<br />

principaux problèmes. ........................................................................................................................... 76<br />

Tableau 10 : Origine, nature et conséquences des principaux dysfonctionnements identifiés <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch ......................................................................................................... 79<br />

Tableau 11 : Influence qualitative des principales activités humaines et de l’évolution des facteurs<br />

« pseudo-naturels » <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et les espèces associées (page suivante).......................... 81<br />

Tableau 12 : Estimation du nombre d’œufs produits pour 100 m² de SFR.......................................... 84<br />

Tableau 13 : Estimation du nombre de truites produites pour 100 m² de SFR. Evolution en fonction<br />

des taux de <strong>sur</strong>vie d’année en année...................................................................................................... 84<br />

Tableau 14 : Production annuelle en Truite fario par les <strong>adoux</strong> du Petit et Grand Buëch en situation<br />

potentielle .............................................................................................................................................. 85<br />

Tableau 15 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />

TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch ............................................. 86<br />

Tableau 16 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />

TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch (chiffres relatifs) ................. 86<br />

Tableau 17 : Hiérachisation des <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux Natura 2000. ..................................... 90<br />

Tableau 18 : Appartenance d’un <strong>adoux</strong> aux différentes classes de linéaire, selon sa position par<br />

rapport aux quartiles .............................................................................................................................. 91<br />

Tableau 19 : Hiérarchisation des priorités de mise en œuvre des actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong>.93<br />

Tableau 20 : Statut foncier global des <strong>adoux</strong> du Buëch....................................................................... 97<br />

Tableau 21 : Statut foncier moyen des <strong>adoux</strong> du Buëch ...................................................................... 97<br />

Tableau 22 : Programme d’actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch.................................. 99<br />

Tableau 23 : Programme d’actions pour la réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch...................... 105<br />

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TABLE DES ANNEXES<br />

ANNEXE 1 : Activités ou aménagements affectant directement la dynamique du Buëch. ............... 144<br />

ANNEXE 2 : Utilisation de la ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch. ........................................................... 145<br />

ANNEXE 3 : Contexte administratif du Contrat de Rivière du Buëch. ............................................. 146<br />

ANNEXE 4 : Organisation des objectifs du Contrat de rivière. ......................................................... 147<br />

ANNEXE 5 : Fiches-actions du Contrat de Rivière du Buëch concernant directement (B1.4, B1.5 et<br />

B1.6) ou indirectement (B1.1) les <strong>adoux</strong>............................................................................................. 148<br />

ANNEXE 6 : Espèces d’intérêt communautaire (IC) présentes dans le site Natura 2000 et leurs<br />

habitats................................................................................................................................................. 159<br />

ANNEXE 7 : Localisation des espèces d'intérêt communautaire dans les habitats naturels du site<br />

Natura 2000 « Buëch » et rôle de ces habitats dans leur cycle biologique.......................................... 160<br />

ANNEXE 8 : Objectifs du site Natura 2000....................................................................................... 155<br />

ANNEXE 9 : Fiches-actions provisoires du programme Natura 2000 concernant les <strong>adoux</strong>............ 157<br />

ANNEXE 10 : Localisation des AAPPMA du secteur Buëch-Dévoluy............................................. 162<br />

ANNEXE 11 : Présentation générale des contextes piscicoles des Hautes-Alpes. ............................ 163<br />

ANNEXE 12 : Contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy et leur état fonctionnel. ................. 164<br />

ANNEXE 13 : Diagnostic technique du PDPG <strong>sur</strong> les contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy<br />

qui concernent les <strong>adoux</strong>. .................................................................................................................... 165<br />

ANNEXE 14 : Convention entre le SMIGIBA et la FAAPPMA 05 pour l’étude approfondie et le suivi<br />

des <strong>adoux</strong>. ............................................................................................................................................ 172<br />

ANNEXE 15 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />

............................................................................................................................................................. 173<br />

ANNEXE 16 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />

............................................................................................................................................................. 203<br />

ANNEXE 17 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch Aval<br />

............................................................................................................................................................. 233<br />

ANNEXE 18 : Estimation de la production annuelle en truite fario <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en situation optimale.<br />

............................................................................................................................................................. 240<br />

ANNEXE 19 : Plan détaillé du CCTP réalisé par le Syndicat d’entretien de la Méouge pour la gestion<br />

des boisements rivulaires..................................................................................................................... 241<br />

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AVANT-PROPOS<br />

Depuis la loi <strong>sur</strong> l’eau de 1964, la protection des milieux aquatiques en France est devenue une<br />

préoccupation de plus en plus importante. <strong>Les</strong> réglementations française et européenne ont peu à peu<br />

évolué, renforçant ainsi les protections réglementaires et les efforts de gestion à mettre en œuvre pour<br />

préserver ces milieux : loi <strong>sur</strong> la protection de la nature de 1976, loi pêche de 1984, loi <strong>sur</strong> l’eau de<br />

1992, Directive européenne « Habitats, Faune et Flore » de 1992 (Natura 2000), Directive Cadre<br />

européenne <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) de 2000, et enfin plus récemment la Loi <strong>sur</strong> L’Eau et les Milieux<br />

Aquatiques (LEMA) de 2006. Ces textes sont repris par différents codes, tels que le code rural et le<br />

code de l’environnement, afin de les rendre plus lisibles et plus facilement applicables.<br />

Ils ont notamment proposé ou imposé la mise en place d’outils de planification et de<br />

coordination, permettant ainsi une gestion concertée des milieux aquatiques en application avec les<br />

réglementations française et européenne : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />

(SDAGE), Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE), Contrat de Milieu (rivière, baie,<br />

lac, …), Programme Natura 2000 ou bien encore Plan Départemental pour la Protection des milieux<br />

aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG).<br />

D’autre part, certains milieux comme les zones humides et les annexes hydrauliques ont été<br />

identifiés comme très sensibles et particulièrement importants pour de nombreuses espèces et usages.<br />

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INTRODUCTION<br />

Sur le bassin versant du Buëch (Hautes-Alpes, cf Illustration 1 page suivante), seul le SAGE n’a<br />

pas encore été mis en place. <strong>Les</strong> autres outils tels que SDAGE, Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />

PDPG permettent de mieux gérer et protéger ce milieu. En particulier, chacun de ces programmes a<br />

identifié les annexes hydrauliques du Buëch, appelées « <strong>adoux</strong> », comme des milieux d’importance<br />

majeure.<br />

Il n’existe pas vraiment de définition précise et officielle des <strong>adoux</strong> et les contextes physiques et<br />

biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Ce sont des annexes hydrauliques,<br />

situées en marge de la rivière et alimentées par des ré<strong>sur</strong>gences. Ce sont de formidables réservoirs<br />

biologiques et des zones de reproduction et de refuge pour de très nombreuses espèces aquatiques 1 .<br />

L’enjeu écologique est donc de taille puisque ces zones sont indispensables à la sauvegarde de<br />

nombreuses espèces. D’autre part, les <strong>adoux</strong> du Buëch permettent en étiage un apport d’eau fraîche et<br />

de qualité dans une rivière qui souffre de plus en plus de la sécheresse. Ainsi, en plus de préserver la<br />

vie aquatique dans la rivière, ils permettent de sauvegarder l’ensemble des autres usages liés à l’eau<br />

(agriculture, eau potable, tourisme, pêche…) et d’atteindre une qualité d’eau compatible avec le « bon<br />

état » imposé par la DCE. Enfin, les <strong>adoux</strong> font en principe partie d’un système dynamique, <strong>sur</strong>tout<br />

lorsqu’ils sont associés à une rivière en tresse comme le Buëch. Ils ont donc tendance à disparaître et<br />

réapparaître naturellement au gré de la divagation de la rivière. Cependant, celle-ci devant faire face à<br />

de plus en plus de dysfonctionnements liés aux activités humaines, la dynamique est peu à peu rompue<br />

et la disparition des <strong>adoux</strong> peut être définitive.<br />

Vue l’importance de tous ces enjeux, tant d’un point de vue écologique, économique et social,<br />

préserver ces milieux si exceptionnels paraît évident. A ce sujet, les différents programmes de gestion<br />

et de protection des milieux aquatiques mis en place <strong>sur</strong> le Buëch (Contrat de rivière, Natura 2000 et<br />

PDPG) ont convergé pour faire apparaître un certain nombre d’études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> objectifs<br />

généraux, qui sont l’objet de ce stage de fin de cursus d’ingénieur, sont d’apprendre à mieux connaître<br />

ces milieux, les rendre fonctionnels et les protéger à long terme.<br />

Pour ce faire, nous étudierons plus précisément les contextes du bassin versant et de la présente<br />

étude avant de réaliser un diagnostic plus précis de ces <strong>adoux</strong>. Cela nous permettra par la suite de<br />

prévoir des actions concrètes de réhabilitation et de faire des propositions de protection foncière et<br />

réglementaire à long terme. Enfin, un protocole de suivi sera proposé, afin d’une part d’évaluer<br />

l’efficacité des travaux qui seront réalisés, et d’autre part de <strong>sur</strong>veiller la qualité des <strong>adoux</strong> et parer au<br />

plus tôt à d’éventuels dysfonctionnements 2 .<br />

1 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

2 Ce genre de démarche globale a été préconisé dans le Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau par<br />

Biotec et Malavoi, ouvrage publié par l’agence de l’eau Seine-Normandie en 2007.<br />

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1 Contexte et objectifs de l’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch<br />

Cette première étape est importante dans le sens où elle nous permet de mieux appréhender la<br />

problématique globale de la gestion de l’eau <strong>sur</strong> le Buëch. Pour cela, nous devons tout d’abord étudier<br />

le contexte général du bassin versant (localisation, hydrographie, hydrologie,…), les principales<br />

problématiques liées à la rivière, ainsi que la réglementation et les programmes qui s’appliquent pour<br />

la gestion de l’eau dans le Buëch. Nous pourrons ainsi mieux comprendre la problématique liée aux<br />

<strong>adoux</strong>, remettre cette étude dans son contexte et en préciser les objectifs.<br />

1.1 Contexte général du bassin versant<br />

<strong>Les</strong> informations qui se trouvent dans cette partie sont principalement extraites des études<br />

menées par le SMIGIBA (Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses<br />

Affluents). L’objectif n’est pas d’être exhaustif mais de donner une vision d’ensemble de la gestion de<br />

l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant. Pour plus de détails, se référer aux mémoires du contrat de rivière et du site<br />

Natura 2000 du Buëch : SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-<br />

2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre » et SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519<br />

Buëch ».<br />

1.1.1 Localisation géographique<br />

La localisation du bassin versant du<br />

Buëch est présentée en Illustration 1 ci-contre.<br />

Cette vallée est située dans les Préalpes du Sud.<br />

Elle est délimitée au Nord par le massif du<br />

Vercors, le Trièves et le massif du Dévoluy, à<br />

l'Est par le bassin gapençais, à l'Ouest par la<br />

vallée de la Drôme et les Baronnies<br />

provençales, et au Sud par la vallée de la<br />

Durance. Elle recoupe les départements de la<br />

Drôme, des Hautes-Alpes et des Alpes de<br />

Haute-Provence.<br />

Elle est caractérisée par une transition<br />

Alpes-Provence, tant en termes climatique que<br />

culturel. C'est un territoire rural marqué par<br />

l'activité agricole : élevage ovin et arboriculture<br />

intensive pour l'essentiel, couplée à un tourisme<br />

vert en plein essor. L'activité industrielle reste<br />

marginale. C'est également un axe de transit<br />

Nord-Sud, entre Grenoble et Marseille, qui<br />

double la vallée du Rhône.<br />

Illustration 1 : Localisation du bassin versant du<br />

Buëch (SMIGIBA, 2008).<br />

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1.1.2 Hydrographie du Buëch<br />

Le bassin versant hydrographique du Buëch draine une superficie de 1 490 km², dont 228 km²<br />

pour la Méouge (cf Illustration 2 ci-dessous). Le cours d'eau, long de 120 km, est partagé en trois<br />

tronçons : le Petit Buëch, le Grand Buëch et le Buëch Aval. Il relève du Domaine Public Fluvial <strong>sur</strong><br />

80% de son linéaire.<br />

Illustration 2 : Présentation du bassin versant du Buëch (SMIGIBA, 2008).<br />

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a ) Le Grand Buëch<br />

Le Grand Buëch, long de 40 km, draine la partie Nord-Ouest du bassin versant, <strong>sur</strong> une<br />

superficie de 323km². Il prend sa source à 2000 m d'altitude au pied de la tête de Lauzon, <strong>sur</strong> le<br />

contrefort occidental du massif du Dévoluy. Il traverse une succession de clues, au fond d'une vallée<br />

étroite et encaissée, où il reçoit la majeure partie de ses affluents. La vallée s'élargit nettement et le<br />

Grand Buëch parcourt les plaines d'Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch et d'Aspremont. Le Grand Buëch conflue avec<br />

le Petit Buëch en amont de la clue de Serres.<br />

b ) Le Petit Buëch<br />

Le Petit Buëch, long de 40 km, prend sa source <strong>sur</strong> les contreforts Sud du Dévoluy. Il draine<br />

un bassin versant de 400 km². <strong>Les</strong> affluents rive droite proviennent des versants Sud du massif du<br />

Dévoluy (dont la Béoux qui draine 64 km²). <strong>Les</strong> affluents rive gauche drainent les versants Nord de<br />

la montagne de Céüse et de la montagne d'Aujour. En amont de la Roche des Arnauds, le Petit<br />

Buëch s'écoule dans des gorges encaissées. Entre La Roche et Veynes, les cônes de déjection des<br />

affluents rive droite ont repoussé le lit du Petit Buëch <strong>sur</strong> le versant opposé. En aval de la confluence<br />

avec la Béoux, la vallée s'élargit jusqu’à la confluence avec le Grand Buëch.<br />

c ) Le Buëch aval<br />

Le Buëch Aval, d’environ 40 km lui aussi, naît de la réunion des eaux du Petit Buëch et du<br />

Grand Buëch. C’est un affluent rive droite de la Durance, avec laquelle il conflue à l'amont immédiat<br />

de Sisteron. Son cours débute dans les gorges étroites de la clue de Serres. Le débit et le transport<br />

solide sont tout de suite influencés par l’ouvrage hydro-électrique de St-Sauveur. La vallée s'élargit<br />

ensuite très rapidement et le Buëch peut alors atteindre plus de 400 m de large. L’affluent le plus<br />

important est la Méouge (228 km²), qui rejoint le Buëch aval <strong>sur</strong> le tronçon terminal.<br />

1.1.3 Géologie et hydrogéologie du Buëch<br />

Le massif du Dévoluy est une formation calcaire située dans la partie amont du bassin versant.<br />

C’est la zone de production principale des matériaux charriés par le Buëch. Sur le reste du bassin, la<br />

géologie est à dominante marneuse, représentée principalement par les terres noires (formation du<br />

Jurassique), qui sont imperméables et de nature très friable.<br />

<strong>Les</strong> différentes branches du Buëch présentent des nappes d'accompagnement qui circulent dans<br />

des alluvions d'épaisseur plus ou moins importante. Leur extension est limitée par la présence des<br />

marnes noires qui forment un substratum imperméable. La plaine alluviale du Buëch, entre Serres et<br />

Sisteron, présente une succession de bassins alluviaux séparés par des resserrements rocheux,<br />

formant ainsi une nappe discontinue. La ressource souterraine disponible <strong>sur</strong> le bassin versant du<br />

Buëch reste méconnue, mais la capacité de stockage semble relativement faible.<br />

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1.1.4 Hydrologie du Buëch<br />

Le Buëch est une rivière torrentielle de piémont, avec un fort charriage alluvionnaire, qui est<br />

soumise à la fois aux influences alpines et méditerranéennes. Le caractère montagnard, bien marqué<br />

dans la partie Nord du bassin, s'affaiblit vers le Sud, alors que l'ambiance méditerranéenne prend le<br />

dessus. De part sa situation, le bassin versant du Buëch présente donc un fonctionnement<br />

hydrologique très contrasté selon les saisons : les crues sont soudaines et parfois violentes, les<br />

étiages très sévères.<br />

Selon les séries de données relevées à Serres (60 années) et à Veynes (13 années), le maximum<br />

principal est au printemps (mars-avril et mai) <strong>sur</strong> le Petit Buëch, en raison de la fonte des neiges<br />

rapide dans cette situation méridionale. Le second maximum est en automne ou au début de l’hiver.<br />

En été, du fait des conditions climatiques et de la faible capacité de stockage de la nappe<br />

d’accompagnement, des débits de quelques centaines de litres par seconde sont fréquemment<br />

enregistrés. Le mois d'août est généralement le plus sec, mais le creux des étiages peut être décalé en<br />

septembre et parfois se prolonger <strong>sur</strong> octobre. Il se traduit par des assecs fréquents <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />

et certains de ses affluents importants.<br />

Le régime hydrologique du Buëch peut donc être caractérisé de pluvio-nival, avec un type<br />

alpestre de janvier à juin et un type méditerranéen de juillet à décembre. Quelques ordres de<br />

grandeur des valeurs caractéristiques de débit du Buëch sont présentés dans le tableau suivant :<br />

Tableau 1: Quelques valeurs caractéristiques de débit du Buëch.<br />

Station de me<strong>sur</strong>e<br />

Débits caractéristiques (m3/s) Serres en aval de la confluence<br />

des 2 Buëch<br />

Sisteron à la confluence avec la<br />

Durance<br />

Débit d'étiage 1,3 1,7<br />

Module interannuel 17 23<br />

Crue décennale 410 770<br />

Crue centennale 910 1500<br />

1.1.5 Hydrodynamique du Buëch<br />

La quantité de matériaux charriés par le Buëch est très importante<br />

(~60 000 m 3 par an en moyenne 3 ), ce qui lui confère cette spécificité de<br />

rivière torrentielle à morphologie en tresses (cf Illustration 3 cicontre).<br />

Le haut du bassin versant est caractérisé par une succession de<br />

passages étroits (clues rocheuses) et de plaines très larges. Il est<br />

alimenté par des torrents très productifs en matériaux (Béoux, Drouzet,<br />

Baumugne, Chauranne). En aval de la clue de Serres, la vallée s'élargit<br />

considérablement. Le fond de la plaine, façonné par la divagation du<br />

Buëch, est aménagé <strong>sur</strong> plusieurs tronçons par une série de longs<br />

endiguements qui contraignent fortement la rivière.<br />

Illustration 3 : Morphologie en<br />

tresses du Petit Buëch (SMIGIBA).<br />

3 SOGREAH, 2007. Etude de curage pérenne des alluvions du Buëch à la confluence avec la Durance.<br />

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1.1.6 Problématiques principales de la gestion du Buëch<br />

a ) La protection contre les inondations et l’érosion<br />

Il existe environ 35 km de digues <strong>sur</strong> le cours du Buëch et de ses affluents, soit un peu plus de<br />

25% du linéaire du Buëch (cf Annexe 1). Ces digues ont par endroits fortement réduit la largeur du<br />

cours d'eau et de certains affluents, altérant ainsi de façon durable la dynamique naturelle de la<br />

rivière. De plus, elles ont parfois déconnecté le lit du Buëch de certaines zones humides et annexes<br />

hydrauliques, milieux indispensables au bon fonctionnement écologique de la rivière.<br />

b ) <strong>Les</strong> extractions de matériaux<br />

La principale pression qui pèse <strong>sur</strong> le Buëch réside aujourd’hui dans l’extraction de matériaux<br />

du lit de la rivière (cf Annexe 1). On estime à 5,8 Mm3 le volume de matériaux extraits depuis les<br />

années 1950 <strong>sur</strong> l'ensemble du bassin versant du Buëch. Pour comparaison, le volume solide annuel<br />

charrié actuellement par le Buëch Aval au droit de Sisteron a été estimé à 60 000 m3/an.<br />

Cette activité amplifie les conséquences du reboisement des versants (diminution des apports<br />

en eau et en matériaux dans le Buëch) et de la diminution globale des précipitations. La dynamique<br />

fluviale est en effet peu à peu modifiée depuis un style en tresses vers un style à méandres mobiles<br />

ou fixes. Le fonctionnement dynamique du cours d'eau est donc perturbé, et cela se traduit <strong>sur</strong><br />

certains tronçons par l'enfoncement du lit et donc l’abaissement de la nappe alluviale. L’abaissement<br />

de la nappe ainsi provoqué est responsable de l’assèchement des zones humides qui bordent le<br />

Buëch, d’une déconnection progressive des annexes hydrauliques et plus généralement d’une<br />

banalisation des milieux. Ces perturbations, si elles restent limitées et localisées, ne remettent pas en<br />

cause la diversité des habitats du Buëch. Cependant, leur multiplication entraînerait une perte des<br />

habitats typiques de ces écosystèmes.<br />

c ) La production d’hydro-électricité<br />

L'aménagement hydroélectrique de Saint Sauveur, situé<br />

<strong>sur</strong> le Buëch aval, a été mis en service par EDF en 1992 (cf<br />

Annexe 2 et Illustration 4 ci-contre). La capacité de la retenue<br />

est de l'ordre du million de m3. Une partie des eaux du Buëch<br />

est alors turbinée et une autre partie dérivée vers des retenues à<br />

usage agricole ou touristique. <strong>Les</strong> conséquences pour le Buëch<br />

sont importantes : réduction des débits, réchauffement de l’eau<br />

(très largement supérieures à l’optimum thermique de la truite<br />

notamment), infranchissabilité piscicole, blocage des<br />

sédiments et altération de la dynamique de la rivière, …<br />

Illustration 4 : Barrage EDF de St-<br />

Sauveur (vue de l’aval)<br />

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d ) L’utilisation de l’eau par l’agriculture<br />

L'agriculture occupe une place prépondérante dans l'économie locale et dans l'occupation des<br />

sols, avec plus de 30 000 ha exploités, soit environ 25 % du bassin versant du Buëch (cf Annexe 2).<br />

L’impact de l’agriculture <strong>sur</strong> la ressource en eau (quantité et de qualité) apparaît donc évident.<br />

De part sa topographie et les modes d'irrigation, le bassin versant se partage schématiquement<br />

en deux secteurs à dominante marquée :<br />

− élevage ovins extensif avec de nombreuses prairies fourragères en irrigation gravitaire,<br />

majoritaires en amont de Serres ;<br />

− arboriculture intensive (production de pommes pour l'essentiel) irriguée par aspersion depuis<br />

le canal de dérivation EDF de Saint Sauveur, prépondérante en aval du barrage.<br />

e ) Le tourisme<br />

L'activité touristique, liée aux activités de plein air (vol à voile, parapente, planeur, VTT,<br />

randonnées pédestres et équestres, escalade, pêche de loisir, tourisme culturel, ...) et à l'accueil<br />

en séjours, est également bien implantée <strong>sur</strong> la vallée, que ce soit comme activité principale ou<br />

comme diversification de l'activité agricole. Cette activité exerce une faible pression <strong>sur</strong> les milieux<br />

aquatiques mais des conflits avec les autres usages peuvent exister (qualité et quantité d’eau).<br />

1.1.7 Problématiques liées aux <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

a ) Caractéristiques générales des <strong>adoux</strong><br />

Comme nous l’avons dit en introduction, il n’existe pas de définition officielle des <strong>adoux</strong>. Le<br />

terme « <strong>adoux</strong> » est employé essentiellement dans les Hautes-Alpes et Alpes de Haute-Provence 4 ,<br />

mais on peut trouver des termes différents au sein même de ces départements.<br />

Ainsi, <strong>sur</strong> le bassin versant du Drac (05), ces milieux sont aussi appelés « eaux douces ». Dans<br />

la vallée de la Clarée (05), ils sont appelés « eaux douces » ou « bélières », et ont été anciennement<br />

recalibrés pour servir de drains à l’agriculture.<br />

La caractéristique première de ces milieux est que ce sont des annexes hydrauliques (ou<br />

annexes fluviales) qui s’écoulent en marge de la rivière, dans la ripisylve, et qui sont alimentées par<br />

des ré<strong>sur</strong>gences de la nappe alluviale ou de versant (cf illustrations 5, 6 et 8, 9 ci-après). Ce sont des<br />

annexes hydrauliques dans le sens où elles participent à l’écoulement du Buëch (connexion aval),<br />

mais ne sont en principe pas connectées par l’amont au cours d’eau (cf illustration 7).<br />

4 Inventaire non exhaustif des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre d’un stage de 6 mois au CETE<br />

Méditerranée. Données non publiées.<br />

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<strong>Les</strong> photos suivantes illustrent la génèse et la morphologie des <strong>adoux</strong> :<br />

Illustration 5 : L’<strong>adoux</strong> des Casses (commune de Chabestan) : une des sources (gauche) et début du<br />

linéaire (droite)<br />

Illustration 6 : Adoux des Baumettes<br />

(commune d’Oze)<br />

Illustration 7 : Connexion de l’<strong>adoux</strong> de la<br />

Virginie avec le Petit Buëch (commune de La-<br />

Bâtie-Montsaléon)<br />

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<strong>Les</strong> deux schémas suivants montrent la localisation des <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en plan d’une rivière :<br />

Illustration 8 : Bloc diagramme d’une rivière en tresses 5 . <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent au n°4 : « bras<br />

alimenté par la nappe ».<br />

Illustration 9 : Coupe transversale de l’espace alluvial et localisation des <strong>adoux</strong> 6 .<br />

Or, il existe de nombreux types de cours d’eau et d’annexes hydrauliques en France, et leur<br />

typologie est assez complexe. En effet, les caractéristiques d’alimentation, de morphologie et de<br />

fonctionnalité peuvent être très variables 7 : « <strong>Les</strong> annexes fluviales constituent des milieux fragiles au<br />

fonctionnement complexe, entretenant avec les différents compartiments épigés et hypogés de<br />

l’hydrosystème (chenaux actifs, plaine alluviale, nappe d’accompagnement, affluents…) des relations<br />

multiples (flux hydriques, biologiques, flux de nutriments et de sédiments...) et variables dans le<br />

temps. ».<br />

5 Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels, 2008. Cahiers Techniques : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et galets ».<br />

6 CETE Méditerranée, 2008 : présentation par Josiane Séguier en janvier 2008 <strong>sur</strong> « La ressource en eau, les milieux<br />

aquatiques et les ouvrages d’art » et CETE Méditerranée, 2007 : présentation par J. Séguier à Genève en juin 2007 <strong>sur</strong> « La<br />

prise en compte des petites zones humides alluviales dans le cadre d’un aménagement routier ».<br />

7 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />

Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />

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D’autre part, la terminologie elle-même peut être très variable. Selon les auteurs, il peut exister<br />

des définitions différentes d’un même terme 8 et, selon les régions, des termes distincts pour une même<br />

annexe fluviale 9 .<br />

Par conséquent, il est difficile ici de classer les <strong>adoux</strong> par rapport à l’ensemble de la typologie<br />

des cours d’eau et des annexes hydrauliques. Nous essaierons d’y voir plus clair après avoir analysé<br />

plus précisément les données de terrain issues des études préalables au contrat de rivière (partie 2.3).<br />

b ) Intérêt des <strong>adoux</strong><br />

Ces milieux sont globalement caractérisés par une faible pente et des caractéristiques physicochimiques<br />

relativement constantes toute l’année (débit, température,…) 10 . Cela en fait pour de très<br />

nombreuses espèces (truites, espèces d’intérêt communautaire,…) des zones d’habitat, de reproduction<br />

et de refuge en cas d’aléas extrêmes dans le Buëch (crues, étiages sévères, extrema de température,…).<br />

Ce sont donc des réservoirs biologiques, qui sont indispensables à la sauvegarde de nombreuses<br />

espèces et au maintien de la biodiversité. Pour cela, la notion de « corridor biologique » entre le Buëch<br />

et ses annexes est essentielle car c’est cette connexion qui permet aux <strong>adoux</strong> de jouer pleinement leur<br />

rôle. Enfin, ces milieux abritent des espèces d’invertébrés aquatiques caractéristiques d’une excellente<br />

qualité d’eau, et de nouvelles espèces ont même été découvertes dans le cadre des études préliminaires<br />

au contrat de rivière.<br />

D’autre part, les <strong>adoux</strong> du Buëch permettent en étiage un apport d’eau fraîche et de qualité dans<br />

une rivière qui souffre de plus en plus de la sécheresse. Ainsi, en plus de préserver la vie aquatique<br />

dans la rivière, ils permettent de sauvegarder l’ensemble des autres usages liés à l’eau (agriculture, eau<br />

potable, tourisme, pêche…) et d’atteindre une qualité d’eau compatible avec le bon état écologique<br />

imposé par la Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) 11 .<br />

8 Pour donner un exemple dans la Loire, différents auteurs ou programmes comme le Plan Loire Grandeur Nature, le<br />

Programme National de Recherche <strong>sur</strong> les Zones Humides, ou bien encore le Système d’Information <strong>sur</strong> l’Evolution du Lit<br />

de la Loire, pour n’en citer que quelques-uns, ne définissent pas les « boires »de la même façon (Dupieux, 2004).<br />

9 <strong>Les</strong> bras morts en général sont appelés « boires, « gours » ou « reculs » <strong>sur</strong> la Loire, « lônes » ou « mortes » <strong>sur</strong> le Rhône,<br />

« noues » dans le Nord et l’Est de la France, « giessen » ou « brunnenwassen » <strong>sur</strong> le Rhin, « cornes » <strong>sur</strong> le Doubs,…<br />

(Dupieux, 2004).<br />

10 Données issues des études réalisées dans le cadre du « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 :<br />

Buëch vivant - Buëch à vivre ». (SMIGIBA, 2008).<br />

11 Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau 2000/60/DCE du 23 octobre 2000.<br />

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c ) Inventaire et localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

L’inventaire des <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin versant a été fait dans le cadre de diverses études préalables<br />

au contrat de rivière du Buëch. Leur localisation est présentée en Illustration 10 ci-dessous.<br />

Illustration 10 : Localisation générale des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

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Une trentaine d’<strong>adoux</strong> a été recensée <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant. La majorité d’entre eux<br />

est située au Nord de Serres, plus particulièrement proche de la confluence entre le Petit Buëch et le<br />

Grand Buëch. C’est une zone marquée par une faible pente, alimentée en eau et matériaux par bon<br />

nombre d’affluents à l’amont, et la rencontre des deux Buëch en fait une zone de dépôt privilégiée. Le<br />

profil en tresse est donc bien marqué et cette dynamique, comme nous allons le voir dans le<br />

paragraphe ci-après, est très favorable à l’existence des <strong>adoux</strong>.<br />

d ) Principales menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Il est important de préciser que les <strong>adoux</strong>, dans un système aussi dynamique que le Buëch, ont<br />

tendance à long terme à disparaître par endroits et à apparaître à d’autres, au gré de la divagation de la<br />

rivière. Or, comme nous venons de le voir, le Buëch subit des pressions anthropiques de plus en plus<br />

importantes.<br />

Tout d’abord, l’ensemble des usages peuvent causer des dommages directs à court ou moyen<br />

terme <strong>sur</strong> la fonctionnalité des milieux annexes à la rivière : prélèvements, pollutions ou mauvaises<br />

pratiques agricoles, drainage et/ou rectification, prélèvements d’eau potable, aménagements réalisés<br />

par les privés aux abords ou <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, déconnection des <strong>adoux</strong> pour le passage des engins<br />

d’extraction, etc…<br />

D’autre part, ils peuvent avoir des conséquences plus ou moins indirectes à moyen ou long<br />

terme. En effet, les endiguements répétés, l’agriculture, les activités qui altèrent le transport solide de<br />

la rivière (extractions, hydroélectricité), aggravés par la diminution plus ou moins naturelle des apports<br />

en matériaux (reboisement des versants) et des précipitations dans le Buëch, bloquent peu à peu la<br />

dynamique fluviale et menacent les milieux annexes de la rivière 12 .<br />

Le Buëch ne peut alors plus jouer son rôle de catalyseur et d’entretien de la fonctionnalité<br />

naturelle des <strong>adoux</strong> et de la ripisylve. Ils risquent donc de se fermer et devenir complètement<br />

afonctionnels, voire se déconnecter de la rivière ou disparaître, auquel cas ils ne seront pas recréés à un<br />

autre endroit dans ce système figé. Nous assisterions alors peu à peu à une banalisation des habitats<br />

aquatiques et à une perte de milieux indispensables au cycle de vie de nombreuses espèces.<br />

Par conséquent, il est important de prendre en charge ces milieux, afin d’une part de les rendre<br />

fonctionnels en se substituant au rôle d’entretien de la rivière qui n’est plus as<strong>sur</strong>é, et d’autre part<br />

d’anticiper <strong>sur</strong> les problèmes futurs et de les protéger à long terme pour s’as<strong>sur</strong>er de leur pérennité.<br />

12 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />

Seine-Normandie.<br />

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e ) Reconnaissance politique et réglementaire de ces milieux<br />

Depuis 2000, la Directive Cadre <strong>sur</strong> l’Eau (DCE) fixe des objectifs d’atteinte d’une bonne<br />

qualité chimique et biologique des eaux par masses d’eau d’ici 2015 13 . Elle impose aussi de ne pas<br />

détériorer l’existant (non-changement de classe d’état) et de veiller à une bonne continuité écologique<br />

(avec les milieux annexes notamment). En outre, la Circulaire DCE n°2005-12 14 a identifié la qualité<br />

physique des rivières, fortement détériorée par certains aménagements et usages comme nous l’avons<br />

vu plus haut, comme étant l’un des éléments-clé de l’atteinte du bon état écologique. Par ailleurs, dans<br />

certains cas, d’autres textes réglementaires européens peuvent s’appliquer directement à la gestion et la<br />

protection des milieux aquatiques, comme la « Directive Habitas Naturels, Faune et Flore » de 1992 15 .<br />

Celle-ci dresse une liste des milieux naturels et espèces d’intérêt communautaire et vise la création de<br />

Zones Spéciales de Conservation via les programmes Natura 2000.<br />

D’autre part, différents textes français fixent eux aussi des objectifs de gestion et de protection<br />

des milieux aquatiques. <strong>Les</strong> principaux pouvant concerner les <strong>adoux</strong> sont les suivants (liste non<br />

exhausitve) : Loi n°84-512 du 29 juin 1984 relative à la pêche en eau douce et à la gestion des<br />

ressources piscicoles, Arrêté ministériel du 21 juillet 1983 relative à la protection des Ecrevisses<br />

autochtones, Arrêté ministériel du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées<br />

<strong>sur</strong> l’ensemble du territoire (notamment la Truite fario), Loi n° 92-3 du 3 janvier 1992 <strong>sur</strong> l’eau, Loi<br />

n° 95-101 du 2 février 1995 <strong>sur</strong> le renforcement de la protection de l’environnement, Loi n° 2005-157<br />

du 23 février 2005 <strong>sur</strong> le développement des territoires ruraux et bien sûr tout récemment Loi n°2006-<br />

1772 du 30 décembre 2006 <strong>sur</strong> l’eau et les milieux aquatiques. Cette dernière reprend les orientations<br />

prises dans le passé par les différentes lois et les renforce, notamment par la transcription en droit<br />

français des obligations imposées par la DCE.<br />

Enfin, l’ensemble des obligations réglementaires relatives aux milieux aquatiques est reprise par<br />

le code de l’environnement (essentiellement) et le code rural pour une meilleure lisibilité. Leur<br />

application se fait par l’intermédiaire des orientations prises par le Schéma Directeur d’Aménagement<br />

et de Gestion des Eaux (SDAGE).<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne sont pas mentionnés en tant que tels puisqu’il n’en existe pas de définition<br />

officielle, mais les termes de « zones humides », de « milieux annexes aux rivières » ou encore<br />

« annexes hydrauliques », auxquels peuvent correspondre les <strong>adoux</strong>, sont souvent identifiés comme<br />

étant des milieux remarquables qu’il faut à tout prix protéger.<br />

13 Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau 2000/60/DCE du 23 octobre 2000.<br />

14 Circulaire DCE n° 2005-12 14 du 28 juillet 2005 relative à la définition du « bon état ».<br />

15 Directive européenne 92/43/CEE modifiée par la Directive 97/62/CE et le Règlement (CE) n° 1882/2003.<br />

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En effet, selon le Plan National d’action pour les Zones Humides mis en place en 1995, ainsi que<br />

les études inter-agences menées <strong>sur</strong> le sujet 16 , 50 % d’entre elles ont disparu en 30 ans.<br />

Dans le cas du SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée-Corse (1996-2009), la préservation des<br />

<strong>adoux</strong> s’inscrit dans les orientations fondamentales 5, 6 et 7 qui visent à « respecter le fonctionnement<br />

naturel des milieux », « restaurer ou préserver les milieux aquatiques remarquables » et « restaurer<br />

d’urgence les milieux particulièrement dégradés » 17 .<br />

En ce qui concerne les zones humides en général, « ces milieux constituent un patrimoine<br />

écologique irremplaçable » et « la connaissance et le maintien de leurs fonctions sont des objectifs<br />

prioritaires (…). La régression générale de ces milieux, lente mais permanente, et souvent irréversible,<br />

met en cause la pérennité du patrimoine écologique mais également de la gestion de <strong>l'eau</strong>.<br />

En conséquence, le SDAGE Rhône-Méditerranée-Corse, élaboré en concertation avec l'ensemble<br />

des acteurs et approuvé par les grandes collectivités du bassin, définit des objectifs ambitieux en<br />

matière de préservation et de gestion des zones humides ainsi que des dispositions pour atteindre ces<br />

objectifs » 18 .<br />

L’augmentation de la pression anthropique et l’absence de gestion de ces milieux ont été<br />

identifiées comme étant les raisons principales de leur mise en péril, d’où cette volonté de plus en plus<br />

grande de mettre en œuvre des programmes d’action concrets visant à les protéger et s’as<strong>sur</strong>er de leur<br />

fonctionnalité 19 .<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> correspondent à une catégorie de la typologie générale des zones humides réalisée par<br />

les Agences de l’eau sous le code ZH6 : « Annexes fluviales » 20 et sous les codes RMC 5-6 :<br />

« Bordures de cours d’eau et plaines alluviales » 21 (cf Illustration 11 ci-après).<br />

16 Etudes <strong>sur</strong> l’eau inter-agences n°89. « <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau ».<br />

17 SDAGE RMC vol.1 : « Orientations fondamentales, me<strong>sur</strong>es opérationnelles et modalités de mise en œuvre ».<br />

18 Note technique SDAGE RMC n°4. « Agir pour les zones humides en RMC. <strong>Les</strong> priorités du Bassin ».<br />

19 Olivier Cizel, 2006. Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC. Groupe d’Histoire des Zones<br />

Humides (GHZH) / Pôle relais lagunes méditerranéennes - Tour du Valat.<br />

20 Etudes <strong>sur</strong> l’eau inter-agences n°89. « <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau »<br />

21 Guide technique SDAGE RMC n°5. « Agir pour les zones humides en RMC. Fonctionnement des zones humides ».<br />

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Illustration 11 : Typologie RMC pour les zones humides 22 . Localisation approximative des milieux<br />

de type <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le profil en long d’une rivière (type 5-6).<br />

L’ensemble des orientations et objectifs concernant ce genre de milieux devrait être repris et<br />

même complété dans le prochain SDAGE RMC (2009-2015) 23 . La préservation des <strong>adoux</strong> s’inscrit<br />

dans les orientations fondamentales 1, 2 et 6 : « privilégier la prévention et les interventions à la<br />

source », « concrétiser la mise en œuvre du principe de non dégradation des milieux » et « préserver<br />

et développer les fonctionnalités naturelles des bassins et des milieux aquatiques ».<br />

L’une des me<strong>sur</strong>es à mettre en œuvre d’après le projet de programme de me<strong>sur</strong>es <strong>sur</strong> le bassin<br />

concerne d’ailleurs les <strong>adoux</strong> du Buëch en particulier. Elle vise directement <strong>sur</strong> le Buëch la<br />

« reconnexion des annexes hydrauliques et milieux humides du lit majeur et la restauration de leur<br />

espace fonctionnel ». 24<br />

L’adaptation et l’application locales des objectifs du SDAGE se fait ensuite par les gestionnaires<br />

des milieux aquatiques, le plus souvent via des programmes de gestion de type contrat de rivière,<br />

PDPG, et parfois Natura 2000. <strong>Les</strong> moyens d’action pour la préservation et la restauration des milieux<br />

aquatiques en vue d’atteindre le « bon état » et de protéger les espèces d’intérêt communautaire y sont<br />

ainsi précisés.<br />

22 Guide technique SDAGE RMC n°5. « Agir pour les zones humides en RMC. Fonctionnement des zones humides ».<br />

23 Projet de SDAGE RMC pour la période 2009-2015, adopté par le comité de bassin le 13 décembre 2007.<br />

24 Code 3C16 du projet de programme de me<strong>sur</strong>es du nouveau SDAGE RMC (2009-2015).<br />

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1.2 Structures et programmes de gestion de l’eau <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch<br />

Cette partie vise à présenter, <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch, les structures et les programmes de<br />

gestion et de protection des milieux aquatiques qui concernent les <strong>adoux</strong>. Nous citerons le SMIGIBA<br />

avec son contrat de rivière et son site Natura 2000 du Buëch, ainsi que la FAAPPMA 05 avec son<br />

PDPG. Enfin, cet état des lieux nous permettra de replacer la problématique de ce stage par rapport<br />

aux attentes des commanditaires que sont le SMIGIBA et la FAAPPMA 05.<br />

1.2.1 Le Syndicat Mixte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents (SMIGIBA) :<br />

une structure pour deux programmes 25<br />

a ) Présentation de la structure<br />

Face aux problématiques et enjeux énoncés plus haut <strong>sur</strong> la gestion de l’eau du bassin versant du<br />

Buëch, le SMIGIBA, Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents, a<br />

été créé afin d’élaborer le contrat de rivière. Syndicat mixte fermé créé en février 2003, il recouvre au<br />

total le territoire de 52 communes, soit la majeure partie du bassin versant (cf Annexe 3). <strong>Les</strong><br />

compétences du SMIGIBA ont peu à peu évolué : simple syndicat d’étude pour l’élaboration du<br />

contrat de rivière à sa création, il est aujourd’hui en charge de la mise en œuvre de ce contrat de rivière<br />

ainsi que du programme Natura 2000 mis en place <strong>sur</strong> le Buëch.<br />

Pour mener à bien ces missions, le syndicat emploie 3 personnes :<br />

- Eric Burlet, chargé de mission pour la préparation et la coordination du contrat de rivière ;<br />

- Joëlle Noguer, ingénieur hydraulique en charge de la gestion du transport solide, des risques et de<br />

l'entretien du cours d'eau ;<br />

- Emilie Barthe, chargée de mission pour la préparation des <strong>documents</strong> d'objectifs des sites Natura<br />

2000 «Buëch » et « Marais de Manteyer ».<br />

b ) Le contrat de rivière<br />

- Présentation du programme :<br />

Le Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » s’inscrit<br />

dans le cadre de la Loi <strong>sur</strong> l’Eau du 3 janvier 1992, de la loi <strong>sur</strong> l'Eau et les Milieux Aquatiques du 30<br />

décembre 2006, de la Directive Cadre Européenne <strong>sur</strong> l'Eau du 23 octobre 2000 et du SDAGE RMC<br />

adopté par le Comité de Bassin et approuvé par le Préfet coordinateur de bassin, le 20 décembre 1996.<br />

25 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre » et<br />

SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch ».<br />

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Le contrat de rivière du Buëch couvre une superficie d’environ 1260 km² et s’étend <strong>sur</strong> le<br />

territoire de 52 communes (cf Annexe 3). C’est la concrétisation d’une démarche cohérente et<br />

concertée de restauration des milieux aquatiques, engagée depuis 1999. Il a été validé par la<br />

commission d'agrément des contrats de rivière et de baies en janvier 2008 pour une durée de 7 ans. Il<br />

constitue un engagement de l’ensemble des partenaires concernés à réaliser une programmation<br />

pluriannuelle d’actions suivant une démarche globale, basée <strong>sur</strong> des objectifs validés par tous. Cette<br />

démarche s’adresse aux financeurs, aux communes et aux structures privées (associations, entreprises,<br />

etc.) situées <strong>sur</strong> le bassin versant. <strong>Les</strong> partenaires du contrat de rivière sont les suivants :<br />

- les Maîtres d’Ouvrage des opérations :<br />

- la Chambre d’Agriculture des Hautes Alpes ;<br />

- la Fédération Départementale des Structures d'Irrigation et de Gestion des Eaux ;<br />

- la Fédération de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (FAAPPMA 05) ;<br />

- le Conservatoire des Espaces et Écosystèmes de Provence (CEEP) ;<br />

- Électricité De France (EDF) ;<br />

- Total Petrochemicals ;<br />

- le SMIGIBA ;<br />

- les communes de La Roche des Arnauds, Veynes, Furmeyer, Lus-la-Croix-Haute, St-Julien-en-<br />

Beauchêne, La Faurie, Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch, Serres, Eyguians, Lagrand, Laragne, Chateauneuf de<br />

Chabre, Ribiers, Lazer, Le Saix, Orpierre, Trescléoux ;<br />

- le SIVU Chabestan – la Bâtie-Monsaléon.<br />

- l'État, représenté par le Ministère de l’Ecologie, de l'Aménagement et du Développement Durable<br />

(MEDAD) ;<br />

- la Région Provence Alpes Côte d’Azur ;<br />

- la Région Rhône-Alpes ;<br />

- le Département des Hautes-Alpes ;<br />

- le Département de la Drôme ;<br />

- l’Agence de l’Eau RMC.<br />

Par leur signature, l’ensemble des partenaires accepte le contenu du Contrat de Rivière du Buëch<br />

et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » et s’engage à en as<strong>sur</strong>er le bon déroulement tant<br />

par l’apport d’aides financières que par la réalisation des opérations inscrites. Le Contrat de Rivière du<br />

Buëch et de ses affluents « Buëch vivant – Buëch à vivre » regroupe les opérations programmées par<br />

chacune des structures compétentes <strong>sur</strong> le bassin versant. Chaque structure garde la maîtrise d’ouvrage<br />

ainsi que l’entière maîtrise technique et financière des actions pour lesquelles elle possède la<br />

compétence.<br />

Le SMIGIBA était au départ uniquement chargé de la réalisation d’études et de l’élaboration du<br />

contrat de rivière du Buëch. Depuis juin 2007, il est chargé de la mise en œuvre et du pilotage de ce<br />

dernier. Le contrat de rivière a pour objectifs l'entretien du lit et des berges des cours d'eau du bassin<br />

versant, la gestion du transport solide, la gestion de la ressource en eau, la gestion écologique et le<br />

suivi des milieux aquatiques. <strong>Les</strong> compétences en matière d'assainissement, d'eau potable et de<br />

protection contre les crues relèvent des communes.<br />

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Pour cela, les actions du contrat de rivière ont été décidées selon différentes orientations<br />

stratégiques : sécurité, qualité, biodiversité, usages, valorisation, gestion et communication. Elles<br />

s’organisent suivant trois axes, le détail des objectifs étant présenté en annexe 4 :<br />

Volet A : Maintenir la qualité des eaux ;<br />

Volet B : Mettre en œuvre une gestion équilibrée du cours d'eau ;<br />

Volet C : Animer, communiquer et évaluer.<br />

- Enjeux identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et actions à mettre en œuvre :<br />

Dans la zone alluviale du Buëch, 39 habitats naturels ont été identifiés et décrits selon la<br />

typologie CORINE Biotope. Cette typologie décrit les habitats naturels qui sont caractérisés par une<br />

végétation particulière. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne font pas partie de cette classification puisqu’ils ne sont pas<br />

caractérisés par un type de végétation particulière. Cependant, ils sont considérés comme des habitats<br />

emblématiques du Buëch et font l’objet d’une attention particulière du fait de leur intérêt patrimonial.<br />

<strong>Les</strong> études réalisées par le Conservatoire des Espaces et des Ecosystèmes de Provence (CEEP)<br />

ont montré que « les <strong>adoux</strong> et la végétation de bord des eaux » pouvaient abriter 11 habitats naturels<br />

différents décrits par CORINE Biotope. D’autres campagnes de terrain ont été effectuées par la<br />

Maison Régionale de l’Eau (MRE) et l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques<br />

(ONEMA), et ont elles aussi permis une meilleure connaissance de ces milieux et l’identification de<br />

l’intérêt qu’ils représentent. Ces milieux naturels permettent en effet à de très nombreuses espèces<br />

sensibles de se réfugier, se reproduire et se développer : présence de frayères à truites, de l'écrevisse à<br />

pieds blancs, de libellules rares tels l'agrion de mercure, l'agrion bleuâtre ou le cordulegastre annelé.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> présentent aussi un grand intérêt d’un point de vue floristique. Nous y trouvons des espèces<br />

rares à l’échelle nationale, comme le Potamot coloré, la petite Massette, le Gaillet fausse garance ou<br />

encore la Gesse des marais.<br />

Selon les études menées dans le cadre du contrat de rivière, cette diversité des milieux et des<br />

espèces est directement liée au maintien de l’aspect fonctionnel de ces écosystèmes où les différents<br />

habitats entretiennent entre eux des relations dynamiques. Une mise en garde particulière est faite par<br />

rapport à la stabilité du profil en long du lit du Buëch et au respect de son espace de mobilité.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant reconnus comme des « sites spécifiques clés de la richesse écologique du<br />

Buëch », un véritable plan de gestion de ces milieux a été développé. Il s’inscrit en particulier dans<br />

l’orientation stratégique « biodiversité » du contrat de rivière :<br />

- Garantir le bon état écologique en développant une gestion patrimoniale des milieux et des espèces,<br />

basée <strong>sur</strong> la conservation de la dynamique fluviale et le partage équilibré de la ressource en eau ;<br />

- As<strong>sur</strong>er la stabilité du profil en long et de la nappe alluviale, du débit biologique, le maintien de la<br />

qualité des eaux et la protection des <strong>adoux</strong>.<br />

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<strong>Les</strong> actions définies par le contrat de rivière pour la préservation des <strong>adoux</strong> s’inscrivent dans le<br />

volet B « Mettre en œuvre une gestion équilibrée du cours d'eau » et le sous-volet B1 « Restaurer les<br />

cours d'eau et développer une gestion écologique du milieu ». Elles s’organisent selon trois axes, dont<br />

le détail est présenté en Annexe 5 (descriptif, financements, échéanciers, …) :<br />

- Action B1.4 : « Etudes approfondies pour améliorer la connaissance de leur fonctionnement et mise<br />

en place d'un suivi physique et biologique. » Financements prévus de 65 000 € entre 2008 et 2014 ;<br />

- Action B1.5 : « Développement d'une gestion foncière et réglementaire pour garantir la pérennité de<br />

la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>. » Financements prévus de 20 000 € en 2008 ;<br />

- Action B1.6 : Travaux de restauration des fonctionnalités piscicoles de certains <strong>adoux</strong>. Financements<br />

prévus de 75 000 € entre 2009 et 2011.<br />

Selon les cas, certains travaux de réhabilitation pourront être engagés via d’autres actions<br />

comme le « Programme de réhabilitation de la végétation du lit et des berges du Buëch » (fiche-action<br />

B1.1), dont le financement prévisionnel s’élève à 1 554 000 €.<br />

c ) Le programme Natura 2000<br />

- Présentation du programme :<br />

Natura 2000 est basé <strong>sur</strong> deux directives européennes (cf illustration 12):<br />

- La Directive « Oiseaux » (1979), qui prévoit la création de Zones de Protection Spéciales (ZPS) afin<br />

d’as<strong>sur</strong>er la conservation d’espèces d’oiseaux jugées d’intérêt communautaire ;<br />

- La Directive « Habitats, Faune, Flore » (1992), qui prévoit la création les Zones Spéciales de<br />

Conservation (ZSC) destinées à permettre la conservation d’habitats naturels et d’espèces (autres<br />

que les oiseaux) jugés d’intérêt communautaire.<br />

Illustration 12 : Constitution du réseau Natura 2000.<br />

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<strong>Les</strong> directives « Habitats » et « Oiseaux » ont été transposées en droit français par l'ordonnance<br />

n° 2001-321 du 11 avril 2001, conformément à la loi d'habilitation n° 2001-1 du 3 janvier 2001 (cf.<br />

Figure 2). Cette ordonnance précise la portée juridique de l'intégration d'un site au réseau Natura 2000.<br />

L’objectif de la démarche Natura 2000 est de favoriser le maintien de la biodiversité en tenant<br />

compte des exigences économiques, sociales et culturelles locales. Pour cela, chaque site est doté d'un<br />

document d'objectifs (DOCOB), véritable plan de gestion du territoire. Le DOCOB est élaboré par un<br />

opérateur local, sous la responsabilité de l'Etat et en partenariat avec les acteurs locaux.<br />

Le bassin versant du Buëch est concerné par 8 sites Natura 2000. Ainsi 22 % du bassin versant<br />

est en site Natura 2000 (soit près de 33 000 ha). Parmi ces sites Natura 2000, trois concernent<br />

directement le milieu aquatique : le Buëch, le Marais de Manteyer et les Gorges de la Méouge.<br />

En février 2006, le site NATURA 2000 FR9301519 « BUËCH » a été proposé à l’Europe ainsi<br />

qu’aux communes et EPCI (Etablissements Publics de Coopération Intercommunale) concernés. Le<br />

SMIGIBA en a été désigné opérateur local en juin 2006 (en plus du site « Marais de Manteyer »). La<br />

phase d'élaboration du document d'objectifs (DOCOB) a commencé à partir de février 2007 pour une<br />

durée de deux ans, afin de réaliser le diagnostic du territoire et de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion.<br />

Le site Natura 2000 du Buëch s’étend <strong>sur</strong> près de 110 km de cours d'eau <strong>sur</strong> une largeur<br />

moyenne de 50 mètres, pour une superficie totale de 2423 ha. Le périmètre du site s'étend <strong>sur</strong> la<br />

largeur du lit du Buëch. Il comprend le lit de la rivière avec ses berges, parfois les parcelles situées<br />

dans le lit majeur, ainsi qu’une partie des <strong>adoux</strong> du Buëch. Il est situé <strong>sur</strong> les départements des Hautes-<br />

Alpes et des Alpes de Haute-Provence, <strong>sur</strong> respectivement 87% et 13% de sa <strong>sur</strong>face. Il concerne 31<br />

communes du bassin versant, depuis St-Julien-en-Beauchêne et la Roche des Arnauds jusqu'à la<br />

confluence avec la Durance, ainsi que le torrent de la Blême depuis l'Épine, jusqu'à sa confluence avec<br />

le Buëch à Serres.<br />

Le périmètre et le diagnostic du site Natura 2000 « Buëch » ont en partie été définis <strong>sur</strong> la base<br />

des inventaires scientifiques précédemment réalisés <strong>sur</strong> le Buëch :<br />

- l’inventaire des zones humides des Hautes-Alpes 26 réalisé dans le cadre du Plan national<br />

d'action pour les zones humides mis en place par le gouvernement français. Treize zones humides ou<br />

complexes de zones humides ont été identifiées <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant du Buëch ;<br />

- les inventaires ZNIEFF (Zone Naturel d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique) I et II 27<br />

correspondent à un territoire caractérisé par un patrimoine naturel remarquable. Sur le bassin versant<br />

du Buëch, 10 ZNIEFF sont répertoriées parmi lesquelles 6 sont situées dans le périmètre du site Natura<br />

2000 ;<br />

26 ARNAUD C., VILLARET J.C., 1999. Inventaire des zones humides du département des Hautes-Alpes, CBNA de Gap-<br />

Charance. Rapport d’étude, DIREN PACA, 711p + annexes.<br />

27 Inventaires et protections réglementaires de l'environnement en PACA. « basecommunale.paca.ecologie.gouv.fr »<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 27


Le site Natura 2000 du Buëch est donc basé uniquement <strong>sur</strong> la directive « Habitats naturels,<br />

Faune, Flore » de 1992, définissant ainsi une Zone Spéciale de Conservation (ZSC).<br />

<strong>Les</strong> inventaires ont été complétés par les études réalisées dans le cadre de l’élaboration du<br />

contrat de rivière et du DOCOB Natura 2000. Il a été identifié qu’au-delà de la présence d’habitats<br />

naturels rares et patrimoniaux, la rivière Buëch constitue dans cette partie des Alpes du Sud une zone<br />

de présence majeure d’écosystèmes de ripisylves méditerranéennes (les <strong>adoux</strong> notamment). D’autre<br />

part, l'originalité et la diversité des conditions écologiques ont été identifiées comme permettant le<br />

développement de nombreux habitats et d’une flore très variée. Le maintien de ces derniers est<br />

directement lié à celui de la fonctionnalité des écosystèmes où les différents habitats entretiennent<br />

entre eux des relations dynamiques.<br />

Enfin, ces études ont permis d’établir un état des lieux complet du territoire, et il est nécessaire à<br />

présent de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion adaptées. <strong>Les</strong> objectifs sont similaires et/ou<br />

complémentaires à ceux du Contrat de Rivière « Buëch vivant – Buëch à vivre ». L'animation de ces<br />

deux programmes par une seule et même structure permet d'as<strong>sur</strong>er une meilleure coordination des<br />

deux démarches pour une meilleure gestion du milieu. Dans cette optique, des groupes de travail<br />

Natura 2000 ont été mis en place, parmi lesquels un groupe de travail « pêche » qui concerne<br />

directement les <strong>adoux</strong>.<br />

- Intérêt des <strong>adoux</strong> par rapport à Natura 2000 :<br />

<strong>Les</strong> informations qui suivent sont susceptibles d’être modifiées d’ici la fin de l’année 2008, le<br />

DOCOB étant toujours en cours de rédaction et les différents enjeux devant encore être validés en<br />

comité de pilotage.<br />

• <strong>Les</strong> habitats naturels :<br />

Un habitat naturel est un milieu naturel ou semi-naturel qui réunit les conditions physiques et<br />

biologiques nécessaires à l'existence d'une ou plusieurs espèces. La directive « Habitats naturels,<br />

Faune, Flore » dresse en son Annexe I la liste des habitats naturels d'intérêt communautaire. Elle les<br />

définit comme étant en danger de disparition dans leur aire de répartition actuelle, disposant d’une aire<br />

de répartition naturelle réduite, ou bien encore constituant des exemples remarquables de<br />

caractéristiques propres à l'une ou à plusieurs des sept régions biogéographiques. Elle définit aussi des<br />

habitats naturels prioritaires comme étant en danger de disparition et pour lesquels la Communauté<br />

porte une responsabilité particulière vis-à-vis de leur conservation, compte tenu de l'importance de la<br />

part de leur aire de répartition naturelle.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 28


<strong>Les</strong> habitats naturels sont décrits selon 2 typologies européennes de référence : CORINE<br />

BIOTOPES et EUR25. Ces typologies permettent de disposer de la même définition d'un habitat<br />

naturel à travers tous les pays de la Communauté Européenne (même si ce n'est pas toujours évident<br />

dans la réalité). Chaque habitat naturel d’intérêt communautaire est caractérisé par une espèce végétale<br />

particulière. <strong>Les</strong> inventaires réalisés dans le cadre du DOCOB Natura 2000 ont permis d'identifier et<br />

de localiser 16 habitats naturels d'intérêt communautaire, dont 2 habitats naturels prioritaires.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne sont pas pris en compte dans cette classification car ils ne sont pas caractérisés par<br />

une végétation particulière (base de ces typologies). En revanche, ils sont identifiés comme des<br />

milieux bien particuliers et ils peuvent abriter un ou plusieurs habitats d’intérêt communautaire ou<br />

patrimonial. S’y développent en effet ponctuellement des herbiers de plantes aquatiques en eaux libres<br />

comme le Potamot coloré (Potamogeton coloratus), des roselières <strong>sur</strong> les berges caractérisées<br />

principalement par le Phragmite (Phragmites australis), la Baldingère (Phalaris arundinacea) ou<br />

différentes espèces de massettes (Typha spp.), dont la rare Petite Massette (Typha minima).<br />

• <strong>Les</strong> espèces :<br />

Comme pour les habitats naturels, la directive « Habitats » de Natura 2000 dresse une liste<br />

d’espèces (végétales et animales) d’intérêt communautaire. Celles-ci sont définies comme étant, <strong>sur</strong> le<br />

territoire communautaire, en danger, vulnérables, rares ou endémiques et requièrent une attention<br />

particulière en raison de la spécificité de leur habitat et/ou des incidences potentielles de leur<br />

exploitation <strong>sur</strong> leur état de conservation. Elle définit aussi des espèces prioritaires, pour lesquelles la<br />

Communauté porte une responsabilité particulière vis-à-vis de leur conservation compte tenu de<br />

l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle comprise dans le territoire communautaire.<br />

<strong>Les</strong> espèces d’intérêt communautaire figurent à l'Annexe II de la directive « Habitats » lorsqu'elles<br />

nécessitent la désignation en Zone Spéciale de Conservation.<br />

◊ <strong>Les</strong> espèces végétales :<br />

Aucune espèce végétale d'intérêt communautaire n'a été observée <strong>sur</strong> le site. D'une manière<br />

générale, peu d'espèces végétales inscrites aux Annexes II et IV de la Directive Habitats sont présentes<br />

en région PACA. En revanche, le site Natura 2000 renferme 27 espèces végétales patrimoniales. <strong>Les</strong><br />

espèces patrimoniales présentent un statut de protection (nationale ou régionale) ou bien sont inscrites<br />

aux Tomes 1 ou 2 du Livre Rouge National de la flore menacée de France. <strong>Les</strong> deux espèces les plus<br />

remarquables du site sont le Gaillet fausse garance (Galium rubioides), espèce rarissime en France, et<br />

la Langue de serpent des marais (Ophioglossum vulgatum), espèce en forte régression en France.<br />

Comme nous l’avons dit dans la partie 1.2.1.b), le Gaillet fausse garance et la Petite Massette (Typha<br />

minima) peuvent être retrouvés <strong>sur</strong> les abords des <strong>adoux</strong>.<br />

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◊ <strong>Les</strong> espèces animales :<br />

<strong>Les</strong> inventaires ont permis d'identifier et de localiser 22 espèces animales d'intérêt<br />

communautaire dans le site Natura 2000. L’importance des enjeux de conservation de chaque espèce<br />

est définie en fonction de la valeur patrimoniale de l’espèce et du risque de disparition de ses Habitats<br />

(cf tableau 2).<br />

Tableau 2 : Méthodologie utilisée pour la définition des enjeux de conservation des espèces d’intérêt<br />

communautaire <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch.<br />

<strong>Les</strong> enjeux de conservation sont définis pour les habitats naturels et espèces qui nécessitent en<br />

priorité les efforts de conservation. Un enjeu de conservation résulte donc du croisement entre une «<br />

valeur patrimoniale » d’une part, et un « risque/menace » d’autre part. La valeur patrimoniale peut être<br />

définie selon une échelle globale (rareté et à originalité de l’habitat/espèce au niveau national) et une<br />

échelle locale (contribution de l’habitat/espèce à la richesse et l’originalité du site). Enfin, le risque (ou<br />

menace) peut lui aussi être défini au niveau global (importance des menaces pesant <strong>sur</strong> l’habitat/espèce<br />

à l’échelon national) et au niveau local (menaces effectives ou potentielles identifiées <strong>sur</strong> le site et<br />

pouvant compromettre la pérennité de l’habitat/espèce <strong>sur</strong> le site, à court ou moyen terme).<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch abritent 5 espèces d’intérêt communautaire. Des précisions <strong>sur</strong> les espèces<br />

et leurs habitats sont présentés en Annexe 6. Voici le détail des enjeux de conservation pour les<br />

espèces concernées par les <strong>adoux</strong>.<br />

<strong>Les</strong> insectes de zones humides :<br />

L’Agrion de mercure est présent près des eaux courantes (<strong>adoux</strong>, cours d'eau, etc). Sa dynamique<br />

est en lente régression <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch, avec un fort risque de disparition. Sa valeur<br />

patrimoniale est élevée et l’enjeu de conservation de cette espèce est donc défini comme fort <strong>sur</strong> le<br />

site. L’Azuré de la Sanguisorbe, inféodé aux prairies humides à Sanguisorbe, est le plus souvent hors<br />

site. Il ne se trouve pas <strong>sur</strong> les bords des <strong>adoux</strong> à proprement parler, mais il peut cependant être<br />

rencontré dans les zones humides que génèrent les <strong>adoux</strong> de par leur fonctionnement hydrologique.<br />

Cette espèce est en lente régression, avec un fort risque de disparition. Sa valeur patrimoniale est<br />

considérée comme très forte, d’où un très fort enjeu de conservation.<br />

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L’Ecrevisse à Pieds blancs :<br />

Elle a été majoritairement observée dans les <strong>adoux</strong> (seule une observation a été réalisée dans le<br />

lit vif, à la Faurie dans le Grand Buëch). De plus, cette espèce n'est rencontrée que dans les <strong>adoux</strong><br />

situés en amont de la confluence Petit Buëch / Grand Buëch ; les <strong>adoux</strong> situés à l'aval de Serres<br />

semblent présenter une température de <strong>l'eau</strong> trop élevée vis-à-vis des exigences de l'espèce<br />

(température inférieure à 21°C). <strong>Les</strong> populations présentes dans le site Natura 2000 sont très localisées<br />

et relativement isolées (risque fort), avec toutefois une population stable actuellement. Cette espèce<br />

présente une valeur patrimoniale importante et donc très fort un enjeu de conservation.<br />

<strong>Les</strong> poissons :<br />

Le Chabot est une espèce sténotherme d'eau froide, bien représentée au delà de 800 m<br />

d'altitude. De par ses exigences thermiques, ce poisson est considéré comme indicateur de l'évolution<br />

de la température des eaux. Sur le Buëch, il est en lente régression et le risque est considéré comme<br />

fort. Sa valeur patrimoniale est considérée comme très forte, d’où un enjeu très fort de conservation<br />

<strong>sur</strong> le site. Le Blageon, quant à lui, est une espèce d’intérêt communautaire au niveau européen mais sa<br />

population <strong>sur</strong> le Buëch est élevée et stable. Le risque de disparition est donc faible et sa valeur<br />

patrimoniale moyenne, impliquant un faible enjeu de conservation.<br />

<strong>Les</strong> Mammifères :<br />

Le Castor d’Europe : une vingtaine d'individus ont été observés à travers le réseau de suivi<br />

réalisé par l'ONCFS et le CRAVE dans les Hautes-Alpes. Sur le Buëch, un à deux individus sont<br />

présents à Aspres-<strong>sur</strong>-Buëch et des empreintes ont été observées à Veynes. Sa population est faible<br />

mais stable, il présente une forte valeur patrimoniale et un fort risque de disparition. L’enjeu local de<br />

conservation est donc considéré comme fort.<br />

Enfin, comme pour les espèces végétales, le site Natura 2000 du Buëch regroupe un certain<br />

nombre d’espèces animales patrimoniales (environ 70). La Truite Fario (Salmo trutta), la seule<br />

directement concernée par les <strong>adoux</strong>, peut être considérée comme une espèce patrimoniale de par son<br />

statut de protection national, même si ce n’est pas l’espèce qui est protégée mais ses zones de<br />

reproduction et ses œufs 28 .<br />

• <strong>Les</strong> habitats d’espèce :<br />

Un habitat d’espèce correspond au domaine vital d’une espèce (zone de reproduction,<br />

d’alimentation, de chasse…). Il peut comprendre plusieurs habitats naturels. Là encore, le site Natura<br />

2000 du Buëch regroupe des habitats d’espèces d’intérêt communautaires définis par la directive<br />

« Habitats, Faune, Flore » et des habitats d’espèces non communautaires. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> font partie de<br />

cette deuxième catégorie puisqu’ils ne sont pas compris dans la typologie européenne.<br />

28 Arrêté ministériel du 8 décembre 1988 fixant la liste des espèces de poissons protégées <strong>sur</strong> l’ensemble du territoire<br />

(notamment la Truite fario).<br />

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<strong>Les</strong> observations réalisées dans le cadre des études naturalistes ont permis de mettre en évidence<br />

les inter-dépendances entre habitats et espèces. Elles ont ainsi défini la fonction que remplissent les<br />

différents milieux du Buëch pour chaque espèce d’intérêt communautaire (cf Annexe 7). Voici la<br />

synthèse des fonctions des <strong>adoux</strong> vis-à-vis des espèces d’intérêt communautaire qu’ils hébergent :<br />

- L’agrion de Mercure : habitat principal ou important pour l'espèce toutes fonctions confondues ;<br />

- (L’azuré de la Sanguisorbe : habitat fréquenté) ;<br />

- L’Ecrevisse à Pieds blancs : habitat principal ou important pour l'espèce toutes fonctions<br />

confondues ;<br />

- Le Blageon : habitat secondaire toutes fonctions confondues ;<br />

- Le Chabot : habitat secondaire toutes fonctions confondues ;<br />

- Le Castor d’Europe : habitat principal ou important pour l'espèce pour les fonctions d’alimentation,<br />

de chasse, de stationnement, de refuge et d’hibernation.<br />

Vu l’importance de ces milieux par rapport à de nombreuses espèces, d’intérêt communautaire<br />

ou non, les <strong>adoux</strong> ont été définis par le DOCOB Natura 2000 du Buëch comme étant des habitats<br />

d’espèce (non communautaires) à très forte valeur patrimoniale. Aujourd’hui, une partie seulement des<br />

<strong>adoux</strong> du Buëch est comprise dans le site Natura 2000. Il a cependant été décidé en groupe de travail<br />

« Pêche » d’intégrer l’ensemble de ces <strong>adoux</strong> au site Natura 2000 du Buëch et de définir leur enjeu de<br />

conservation comme très fort. Cette proposition doit être validée en comité de pilotage d’ici la fin de<br />

l’année 2008.<br />

• <strong>Les</strong> corridors écologiques :<br />

<strong>Les</strong> corridors écologiques sont représentés par deux grands types de milieux :<br />

1) les milieux aquatiques : le Buëch et ses affluents constituent le réseau principal, les <strong>adoux</strong> et<br />

canaux le maillage secondaire ;<br />

2) les milieux forestiers : les ripisylves du Buëch et des affluents constituent le réseau principal,<br />

les lisières forestières et haies, le maillage secondaire.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc un maillon essentiel du fonctionnement global de la rivière, puisqu’ils font<br />

partie du maillage secondaire du corridor écologique du Buëch.<br />

- Menaces naturelles et anthropiques qui pèsent <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> :<br />

Natura 2000 a identifié un certain nombre de facteurs menaçants pour les <strong>adoux</strong>. Ces menaces<br />

peuvent être d’origine naturelle (diminution des précipitations, dynamique de la végétation) ou bien<br />

anthropique (extractions, agriculture, barrage, activités de loisir,…). Nous détaillerons plus<br />

précisément ces menaces dans la deuxième partie de cette étude (« 2. Diagnostic <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> »), le<br />

diagnostic Natura 2000 étant toujours en cours.<br />

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- Positionnement des <strong>adoux</strong> dans la hiérarchisation des enjeux Natura 2000 :<br />

Le tableau suivant fait la synthèse des enjeux décrits dans les parties précédentes <strong>sur</strong> le site<br />

Natura 2000 du Buëch, concernant les espèces et les habitats (d’intérêt communautaire ou non).<br />

Enjeux<br />

Très Fort<br />

Enjeux Fort<br />

Enjeux<br />

Modéré<br />

Tableau 3 : Hiérarchisation des enjeux du site Natura 2000 du Buëch*.<br />

Apron du Rhône : Rivière<br />

Écrevisse à pieds blancs : Adoux<br />

Azuré de la Sanguisorbe : Prairies humides, (<strong>adoux</strong>)<br />

Chauves-souris : Milieux bâtis, Milieux souterrains, Corridors (Ripisylves, Cours d'eau)<br />

Adoux<br />

Chabot : Adoux et Rivière<br />

Pelouses et Prairies (milieux agro-pastoraux)<br />

Barbeau méridional : Rivière<br />

Agrion de mercure : Adoux, Canaux d'irrigation, Prairies humides<br />

Crapaud Sonneur à ventre jaune : Points d'eau peu profonds<br />

Castor d'Europe : Adoux, Ripisylves, Rivière<br />

Ripisylves<br />

Eaux courantes et bancs de galets (= Rivière)<br />

Habitat de Tourbière et Marais<br />

Toxostome : Rivière<br />

Laineuse du prunellier : Lisières<br />

Rosalie des Alpes : Hêtraies<br />

Blageon : Adoux, Rivière<br />

Enjeux<br />

Damier de la Succise - Écaille chinée : Lisières<br />

Faible<br />

Lucane cerf-volant – Grand Capricorne : Vieux chênes<br />

*<strong>Les</strong> enjeux concernant les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />

La hiérarchisation des enjeux <strong>sur</strong> le site Natura 2000 du Buëch nous permettra de définir des<br />

priorités d’action en faveur de chaque espèce et chaque habitat. D’autre part, si un mode d’intervention<br />

est favorable à une espèce (ou habitat) et défavorable à une autre, cela nous permettra de savoir quelles<br />

actions mettre en œuvre afin de favoriser l’espèce qui a le plus fort enjeu de conservation. Comme<br />

signalé plus haut, ces informations sont susceptibles d’évoluer d’ici la fin de l’année 2008.<br />

En ce qui concerne les <strong>adoux</strong>, bien que ce ne soient pas des habitats d’intérêt communautaire,<br />

l’enjeux <strong>sur</strong> ces milieux a été défini comme très fort en raison de leur très fort intérêt patrimonial, leur<br />

participation intégrante à la constitution du corridor écologique du Buëch, leur rareté, leur<br />

vulnérabilité et leur statut d’habitat d’espèces d’intérêt communautaires.<br />

Ils abritent des espèces d’intérêt communautaire dont les enjeux sont définis comme très forts<br />

(Ecrevisse à pieds blancs, Chabot), forts (Agrion de mercure, Castor d’Europe) ou faibles (Blageon),<br />

leur permettant de réaliser tout ou partie de leur cycle biologique.<br />

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- Objectifs Natura 2000 :<br />

Face aux enjeux identifiés par Natura 2000 et aux menaces qui pèsent <strong>sur</strong> les différents milieux,<br />

des objectifs de conservation et de gestion ont été définis selon quatre axes (cf Annexe 8) :<br />

- Préserver l’état de conservation des Habitats naturels et des espèces ;<br />

- Conserver la fonctionnalité des corridors biologiques ;<br />

- Suivis et études ;<br />

- Informer et sensibiliser.<br />

Une grande partie de ces objectifs vise directement ou indirectement la conservation des <strong>adoux</strong>.<br />

- Actions à mettre en œuvre pour la préservation des <strong>adoux</strong> :<br />

Pour répondre aux objectifs définis, un certain nombre d’actions sont prévues par le programme<br />

Natura 2000. Ces actions seront réalisées via trois types de contrats d’engagement :<br />

- les contrats Natura 2000, financés à 100 % par le programme ;<br />

- les conventions, dont les financements par le programme sont variables ;<br />

- les chartes, qui permettent aux signataires d’être exonérés de la taxe <strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />

Le programme a ainsi défini plusieurs actions finançables à 100 % par Natura 2000 (engagement<br />

de type contrat Natura 2000 29 ) concernant directement (action RIV 8) ou indirectement les<br />

<strong>adoux</strong> situés dans le périmètre (le détail est présenté en Annexe 9) :<br />

- Action RIV 8 (code Natura 2000 A32315P): « Restauration et aménagement des annexes<br />

hydrauliques (notamment les <strong>adoux</strong>). » ;<br />

- Action RIV 2 (code Natura 2000 A32311P) : « Restauration de ripisylve, de la végétation des berges<br />

et enlèvement raisonné des embâcles. » ;<br />

- Action RIV 3 (code Natura 2000 A32311R): « Entretien de ripisylve, de la végétation des berges et<br />

enlèvement raisonné des embâcles. » ;<br />

- Action RIV 10 (code Natura 2000 A32317P) : « Effacement ou aménagement des obstacles à la<br />

migration des poissons. ».<br />

Pour ces actions, sont concernés un particulier, une association ou une collectivité titulaire de<br />

droits réels <strong>sur</strong> une parcelle (ou un cours d’eau) située dans le site Natura 2000, présentant un milieu<br />

naturel ou une espèce remarquable. Afin de participer aux actions Natura 2000 en profitant des<br />

subventions ou exonérations accordées, le signataire doit réaliser des actions favorables au maintien ou<br />

à la restauration de milieux naturels ou espèces remarquables, selon un cahier des charges défini. Cet<br />

engagement est valable pour une durée de 5 ans.<br />

D’autre part, des chartes pourront être signées par les différents usagers (agriculteurs,<br />

associations de pêche,…) afin de mieux gérer et préserver ces milieux en instaurant de « bonnes<br />

pratiques », moyennant une exonération de la taxe <strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />

29 Annexe I de la circulaire DNP/SDEN n°2007-3 DGFAR/SDER/C2007-5068 du MEDAD, en date du 21 novembre 2007,<br />

présentant la liste des actions contractuelles de gestion des sites Natura 2000 éligibles à un financement.<br />

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1.2.2 La Fédération des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection des Milieux Aquatiques<br />

des Hautes-Alpes (FAAPPMA 05) et le PDPG<br />

a ) Présentation de structure<br />

- Organisation de la pêche de loisir en eaux douces en France :<br />

L’Illustration 13 ci-contre<br />

montre une présentation schématique<br />

de l’organisation des différentes<br />

structures gestionnaires de la pêche<br />

en France et dans les Hautes-Alpes :<br />

Fédération Nationale de la Pêche en<br />

France et de la protection du milieu<br />

aquatique (FNPF), Fédérations<br />

Départementales des Associations<br />

Agréées de Pêche et de Protection des<br />

Milieux Aquatiques (FDAAPPMA) et<br />

associations locales (AAPPMA).<br />

93 FDAAPPMA<br />

Regroupées en 7<br />

Unions régionales<br />

FDAAPPMA des<br />

Hautes-Alpes<br />

Source : FNPF<br />

FNPF<br />

Représentation de<br />

4100 AAPPMA<br />

Illustration 13 : Organisation de la<br />

pêche de loisirs en France et dans les<br />

Hautes-Alpes<br />

24 AAPPMA dans<br />

les Hautes-Alpes<br />

• La FNPF 30 :<br />

Créée en janvier 1947 sous forme d'une association loi 1901, l'Union Nationale pour la Pêche en<br />

France (UNPF) a été depuis le porte-parole de plus de deux millions de pêcheurs auprès des élus, des<br />

pouvoirs publics et des instances françaises et européennes. La LEMA du 30 décembre 2006 a créé la<br />

FNPF, dont la constitution officielle a eu lieu le 5 février 2007 au Ministère de l’Ecologie, du<br />

Développement et de l'Aménagement Durables (MEDAD). Elle remplace à présent l’UNPF et a des<br />

rôles et des compétences beaucoup plus élargis, notamment en ce qui concerne la protection des<br />

milieux aquatiques.<br />

La Fédération Nationale pour la Pêche en France coordonne les actions d’environ 4 100<br />

Associations Agréées de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique (AAPPMA), réunies au sein de<br />

93 Fédérations Départementales (FDAAPPMA), elles-mêmes regroupées en 7 Unions Régionales<br />

correspondant aux grands bassins hydrographiques.<br />

30 http://www.federationpeche.fr/ et http://www.federation-peche.com/.<br />

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<strong>Les</strong> missions de la FNPF sont financées notamment par une "Cotisation Pêche Milieu<br />

Aquatique" (CPMA), acquittée par les pêcheurs lorsqu'ils achètent leur Carte de Pêche. La FNPF en<br />

as<strong>sur</strong>e la répartition :<br />

- 40% sont consacrées à l'aide à l'emploi dans les Fédérations départementales (chargés de mission<br />

technique, agents de développement,…) ;<br />

- 33% constituent les redevances versées aux Agences de l'Eau ;<br />

- 17% sont destinées aux actions des fédérations départementales (réhabilitation du milieu, études,<br />

promotion…) ;<br />

- 10% financent la gestion de la FNPF.<br />

• <strong>Les</strong> AAPPMA :<br />

<strong>Les</strong> droits de pêche (dits « baux » de pêche) <strong>sur</strong> les cours d’eau ou plans d’eau appartiennent<br />

soit au domaine public de l’Etat, soit au domaine privé de l’Etat (ex : ONF), soit au domaine privé<br />

(communes ou propriétaires riverains) 31 . <strong>Les</strong> AAPPMA doivent donc signer des conventions avec les<br />

propriétaires (publics ou privés) afin de récupérer leurs baux de pêche (généralement valables pour<br />

cinq ans). Chaque pêcheur doit ensuite cotiser auprès d’une AAPPMA (ou plus généralement du<br />

détenteur des baux de pêche) s’il veut accéder à la pêche <strong>sur</strong> son territoire et il devient ainsi membre<br />

de l’association. <strong>Les</strong> AAPPMA, comme la FNPF et les FDAAPPMA, prennent la forme d’association<br />

loi 1901 et sont donc à but non-lucratif. Elles doivent accomplir les tâches qui leur ont été confiées <strong>sur</strong><br />

leur territoire de par la possession des baux de pêche. L’association a pour objet 32 :<br />

- « de détenir et de gérer les droits de pêche (…) » <strong>sur</strong> son territoire ;<br />

- « de participer activement à la protection et à la <strong>sur</strong>veillance des milieux aquatiques et de leur<br />

patrimoine piscicole, notamment :<br />

par la lutte contre le braconnage 33 ;<br />

par la participation à la lutte contre toute altération de l’eau et des milieux aquatiques, la pollution<br />

des eaux et la destruction des zones essentielles à la vie du poisson (…) ;<br />

d’élaborer et de mettre en œuvre un plan de gestion piscicole prévoyant les me<strong>sur</strong>es et<br />

interventions <strong>techniques</strong> de <strong>sur</strong>veillance, de protection, d’amélioration et d’exploitation équilibrée<br />

des ressources piscicoles de ses droits de pêche 34 (…). Ce plan doit être compatible avec le Plan<br />

Départemental de Protection des milieux aquatiques et de Gestion des ressources piscicoles (...) ;<br />

d’effectuer, sous réserve d’autorisations toutes les interventions de mise en valeur piscicole (…) ;<br />

de mener des actions d’information, de formation et d’éducation en matière de protection des<br />

milieux aquatiques, du patrimoine piscicole et d’éducation à l’environnement et à la biodiversité ».<br />

31 Articles 435-1 à 435-7 du code de l’environnement.<br />

32 Arrêté ministériel du 27 juin 2008 fixant le modèle des nouveaux statuts des AAPPMA suite à la LEMA de 2006.<br />

33 Notamment avec le concours des gardes particuliers bénévoles qui prennent peu à peu le relai des ex-agents du CSP en<br />

matière de police de la pêche.<br />

34 Obligation de tout détenteur des baux de pêche, comme le prévoit l’article 433-3 du code de l’environnement.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 36


• <strong>Les</strong> FDAAPPMA :<br />

Dans chaque département, les AAPPMA sont obligatoirement regroupées en une fédération<br />

(FDAAPPMA), qui leur apporte un appui scientifique et technique, et qui oriente et coordonne au<br />

niveau local l’ensemble des actions citées ci-dessus. Elles peuvent, en outre, être chargées de toute<br />

autre mission d’intérêt général en rapport avec leurs activités. <strong>Les</strong> 93 FDAAPPMA de France ont ainsi<br />

le caractère d’établissement d’utilité publique 35 .<br />

Elles doivent participer à l’élaboration du Schéma Départemental à Vocation Piscicole et<br />

Halieutique (SDVPH) 36 établi par l’administration. Ce SDVP est un diagnostic du territoire <strong>sur</strong> les<br />

milieux aquatiques qui n’a pas de valeur opérationnelle mais seulement une valeur informative. Cette<br />

obligation est cependant renforcée par les nouveaux statuts des FDAAPPMA qui doivent être<br />

approuvés et signés pour le 1 er janvier 2009. En effet, ceux-ci prévoient, en plus de la participation à la<br />

réalisation du SDVPH, l’obligation d’établir un Plan Départemental de Protection des milieux<br />

aquatiques et de Gestion des ressources piscicoles (PDPG) 37 . Ce plan a, en revanche, une valeur<br />

opérationnelle pour la protection des milieux aquatiques et la gestion des ressources piscicoles. <strong>Les</strong><br />

AAPPMA ont obligation de suivre les directives fixées dans ce plan départemental pour l’élaboration<br />

et la mise en œuvre de leur propre plan de gestion.<br />

Enfin, chaque FDAAPPMA est chargée de « donner un avis aux autorités compétentes <strong>sur</strong> tout<br />

aménagement ou me<strong>sur</strong>e susceptible de porter atteinte à la qualité des milieux aquatiques, à leurs<br />

peuplements piscicoles et à la pratique de la pêche, (…) et de proposer des me<strong>sur</strong>es compensatoires si<br />

nécessaire ». Elle doit en outre « effectuer, sous réserve des autorisations nécessaires, tous travaux et<br />

interventions de mise en valeur piscicole, tels des inventaires piscicoles, la constitution de réserves,<br />

l’aménagement des frayères, des opérations de repeuplement, (…) ».<br />

- Organisation de la FAAPPMA 05 :<br />

La FAAPPMA 05 regroupe les 24 AAPPMA des Hautes-Alpes. Elle est gérée par un conseil<br />

d’administration comprenant 15 membres représentant les AAPPMA. Celui-ci élit tous les cinq ans un<br />

président, un vice-président, un trésorier et un secrétaire. <strong>Les</strong> nouvelles élections doivent avoir lieu<br />

d’ici le début de l’année 2009, avec l’adoption des nouveaux statuts découlant de la LEMA.<br />

La fédération travaille en étroite collaboration avec les divers services de l’état (DDA,<br />

ONEMA, …), les syndicats de rivière et les AAPPMA. <strong>Les</strong> financements de ses actions sont as<strong>sur</strong>és<br />

par les cotisations des pêcheurs (via les AAPPMA et la FNPF) et différents financeurs (agence de<br />

l’eau, conseil général, conseil régional, contrats de rivière, Natura 2000, …).<br />

35 Arrêté ministériel du 17 juillet 2008 fixant le modèle des nouveaux statuts des FDAAPPMA suite à la LEMA de 2006.<br />

36 Article 433-2 du code de l’environnement (modifié par la LEMA du 30 décembre 2006 art.98).<br />

37 Obligation imposée par les nouveaux statuts des FDAAPPMA (suite à la LEMA de 2006), devant être reprise<br />

prochainement par un décret.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 37


) Présentation du programme 38 :<br />

- La FAAPPMA 05 et le PDPG :<br />

La nécessité d’une gestion commune et concertée de la ressource, ainsi que le souci de ne pas<br />

porter atteinte au patrimoine naturel, sont désormais des priorités reconnues d’intérêt général. La<br />

sauvegarde écologique et la restauration des milieux impliquent une cohérence de gestion en<br />

partenariat avec l’ensemble des usagers de l’eau.<br />

Comme nous l’avons dit plus haut, la fédération a donc obligation de participer à l’élaboration<br />

d’un SDVPH et de réaliser elle-même un PDPG. Le SDVP des Hautes-Alpes, réalisé par<br />

l’administration en 1988, présente un premier diagnostic du territoire d’un point de vue piscicole. Ce<br />

document n’ayant pas été ré-actualisé, le PDPG réalisé en 2006 présente un diagnostic plus complet et<br />

plus récent, ainsi que des me<strong>sur</strong>es concrètes de protection des milieux aquatiques et de gestion des<br />

ressources piscicoles.<br />

Le PDPG est avant tout un outil d’analyse et de décision qui permet :<br />

- d’une part de guider et d’aider les gestionnaires directs dans la réalisation du premier volet de leur<br />

Plan de Gestion Piscicole, en matière de restauration durable des milieux ;<br />

- d’autre part de disposer d’un argumentaire technique et d’un instrument de référence, dans les<br />

relations que le monde de la pêche entretient avec les autres usagers de l’eau et l’Administration<br />

(établissement des SAGE et des contrats de rivière).<br />

Le PDPG aboutit à une description des actions devant être mises en œuvre à l’échelle du<br />

département pour une durée de 5 ans. C’est le Programme d’Actions Cohérentes, issu du diagnostic<br />

technique, validé par la FAAPPMA 05 et l’ensemble des AAPPMA départementales gestionnaires du<br />

milieu. Il synthétise au niveau départemental les actions à réaliser et le choix du mode de gestion par<br />

contexte piscicole.<br />

- Contextes piscicoles du Buëch et enjeux identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />

La carte présentée en annexe 10 montre la délimitation des secteurs des différentes AAPPMA<br />

du Buëch et du Dévoluy. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch concernent essentiellement les AAPPMA d’Aspres-Sur-<br />

Buëch et de Veynes, ainsi que celles de Gap et Laragne dans une moindre me<strong>sur</strong>e.<br />

Le tableau présenté en Annexe 11 synthétise l’ensemble des contextes piscicoles des Hautes-<br />

Alpes. Nous ne le détaillerons pas ici mais cela permet d’établir une comparaison entre les contextes<br />

de l’ensemble du département et ceux du Buëch. Ces derniers sont présentés plus précisément <strong>sur</strong> la<br />

carte en Annexe 12. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch sont répartis <strong>sur</strong> les contextes piscicoles suivants :<br />

38 FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources<br />

piscicoles (PDPG) de 2006 à 2011.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 38


- « Petit Buëch », correspondant au Petit Buëch et ses affluents jusqu’à la confluence avec le Grand<br />

Buëch : contexte salmonicole peu perturbé ;<br />

- « Buëch », correspondant au Grand Buëch et ses affluents jusqu’à la confluence avec le Petit Buëch :<br />

contexte salmonicole peu perturbé ;<br />

- « Buëch aval », correspondant au Buëch en aval de St-Sauveur ainsi qu’une partie de ses affluents<br />

jusqu’à la confluence avec la Durance : contexte intermédiaire (dominance des Cyprinidés d’eau vive)<br />

perturbé.<br />

- Le « Buëch intermédiaire », de la jonction entre les deux Buëch jusqu’au barrage de St-Sauveur, ne<br />

concerne quant à lui aucun <strong>adoux</strong>.<br />

Le diagnostic technique du PDPG réalisé <strong>sur</strong> les contextes concernant les <strong>adoux</strong> est présenté en<br />

Annexe 13. La première remarque que nous pouvons faire est que les contextes « Petit Buëch » et<br />

« Buëch » sont très semblables d’un point de vue piscicole, et qu’ils diffèrent sensiblement du contexte<br />

« Buëch aval ». La transition commence à se faire à partir du contexte « Buëch intermédiaire », où<br />

nous passons d’un domaine salmonicole à l’amont de la confluence entre les deux Buëch (1 ère<br />

catégorie piscicole), à un secteur dominé par les Cyprinidés à l’aval (2 ème catégorie sous St-Sauveur).<br />

L’intérêt piscicole d’un point de vue des Salmonidés est donc beaucoup plus important en amont de la<br />

confluence. <strong>Les</strong> populations de truite y sont relativement proches : entre 7 700 et 10 300 individus,<br />

avec environ 25 % de déficit par rapport à la population potentielle de chaque contexte.<br />

Ensuite, nous passons d’un contexte piscicole peu perturbé en amont de St-Sauveur à perturbé en<br />

aval (passage de 25 % à 40 % de déficit par rapport à la population potentielle de l’espèce repère).<br />

L’impact du barrage EDF <strong>sur</strong> les populations piscicoles est ici bien identifié : infranchissablité,<br />

réchauffement des eaux, diminution du débit, déconnexion des milieux annexes,…<br />

Ainsi, la gestion patrimoniale différée des populations piscicoles est préconisée en amont de St-<br />

Sauveur, estimant qu’il est difficile de retrouver un milieu non perturbé d’ici 5 ans (court terme), mais<br />

qu’il est nécessaire entre temps de mettre en place des actions visant à conserver et/ou restaurer le<br />

patrimoine piscicole naturel du Petit et du Grand Buëch.<br />

En aval en revanche, le milieu est tellement dégradé qu’il est préconisé d’y réaliser une gestion<br />

halieutique. <strong>Les</strong> conditions n’y sont pas du tout favorables pour les populations de Truite fario, et afin<br />

de conserver une activité pêche dans ce secteur, il est nécessaire à moyen terme de continuer à<br />

effectuer des ré-empoissonnements au stade <strong>sur</strong>densitaire (taille supérieure à la taille minimale de<br />

capture). Ces déversements devront cependant être contrôlés afin d’être compatible avec la<br />

préservation des espèces à vocation patrimoniale.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 39


Suite à ce diagnostic, le PDPG propose un certain nombre d’actions visant l’amélioration de la<br />

qualité des milieux aquatiques, en cohérence avec les orientations de gestion piscicole citées ci-dessus<br />

(cf Annexe 13), l’objectif étant d’atteindre à terme un état « non perturbé ». Concernant les <strong>adoux</strong> en<br />

particulier, les enjeux piscicoles n’ont été identifiés qu’à l’amont du barrage EDF de St-Sauveur<br />

(contextes « Petit Buëch » et « Buëch »). En effet, l’enjeu piscicole <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> concerne<br />

essentiellement la Truite fario et ses espèces associées, celles-ci n’étant dominantes que <strong>sur</strong> la partie<br />

amont. D’autre part, le barrage EDF a un impact trop important pour espérer une réhabilitation à court<br />

terme des <strong>adoux</strong> situés en aval.<br />

Au-dessus de St-Sauveur, un certain nombre d’actions doivent donc être mises en œuvre en 1 ère<br />

urgence concernant les <strong>adoux</strong> (cf Annexe 13) :<br />

- Inventaires des <strong>adoux</strong> en vue :<br />

• de la restauration et/ou réhabilitation des <strong>adoux</strong> non fonctionnels ;<br />

• de rétablir ou as<strong>sur</strong>er la libre circulation des espèces piscicoles vers les <strong>adoux</strong>, zones de fraie et<br />

de refuge.<br />

- Acquisitions foncière de secteurs à fort potentiel biologique et écologique :<br />

• acquisition et gestion des zones d’<strong>adoux</strong> ;<br />

• acquisition et gestion des zones de ripisylve.<br />

- Protection des <strong>adoux</strong> :<br />

• limiter ou interdire les prélèvements d’eau dans les <strong>adoux</strong> de manière à garantir un écoulement<br />

permanent aux étiages ;<br />

• contrôle strict des prélèvements et des rejets polluants ;<br />

• contrôle strict des interventions dans le lit ;<br />

• envisager des me<strong>sur</strong>es de protection particulières (arrêtés de biotope,…).<br />

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1.3 Précision du cadre et des objectifs de l’étude dans ce contexte<br />

Le diagramme ci-dessous synthétise les enjeux et actions identifiés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch par<br />

les différentes structures (SMIGIBA et FAAPPMA 05) et leurs programmes de gestion des milieux<br />

aquatiques (Contrat de rivière, Natura 2000 et PDPG). Il permet ainsi de recadrer l’étude dans sa<br />

globalité et d’en affirmer la légitimité.<br />

52 communes du bassin<br />

versant du Buëch<br />

24 AAPPMA du département<br />

des Hautes-Alpes<br />

SMIGIBA<br />

Contrat de Rivière<br />

validé en 2008<br />

DOCOB Natura 2000 en<br />

cours d’élaboration<br />

(2008)<br />

PDPG élaboré<br />

en 2006<br />

Fiches-action du CR :<br />

B1.4 : Etude approfondie et suivi de la qualité des<br />

<strong>adoux</strong><br />

B1.5 : Définition des moyens d'une gestion<br />

foncière et réglementaire durable des <strong>adoux</strong><br />

B1.6 : Travaux de restauration piscicole des <strong>adoux</strong><br />

(B1.1 : Restauration de la végétation du Buëch)<br />

Adoux inscrits au DOCOB en tant<br />

qu’habitats d'espèces d’intérêt<br />

communautaire<br />

Fiches-action Natura 2000 :<br />

RIV 8 : Restauration et aménagement<br />

des annexes hydrauliques<br />

(RIV 2, RIV 3, RIV 9, RIV 10, RIV 11)<br />

Actions du PDPG à réaliser en 1 ère<br />

urgence <strong>sur</strong> le Haut-Buëch :<br />

Inventaire et réhabilitation des<br />

<strong>adoux</strong><br />

Acquisition et gestion foncières<br />

des zones d’<strong>adoux</strong><br />

Protection des <strong>adoux</strong><br />

Stage de fin de cursus d’Ing<br />

d<br />

Ingénieur nieur Agronome,<br />

Spécialisation en Gestion de l’Eau, l<br />

des Milieux cultivés s et de l’Environnement l<br />

(GEME) :<br />

Caractérisation risation et diagnostic des annexes hydrauliques (<strong>adoux</strong><br />

(<br />

<strong>adoux</strong>) ) en vue de leur réhabilitation<br />

r<br />

et de leur protection. Cas d’é<br />

d<br />

’étude <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch (05)<br />

Illustration 14 : Organisation de l’étude <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux identifiés par les<br />

différentes structures et programmes de gestion et de protection des milieux aquatiques.<br />

Comme nous l’avons dit, les structures présentées précédemment ont mis en œuvre différents<br />

programmes afin de mieux gérer la ressource en eau et de protéger les milieux aquatiques. Ces<br />

programmes répondent à des objectifs définis par la réglementation (Directives européennes, LEMA,<br />

SDAGE,…) et ont donc toute légitimité à intervenir dans ce sens.<br />

Chacun a identifié les <strong>adoux</strong> comme étant des milieux exceptionnels, que ce soit d’un point de<br />

vue biologique (biodiversité, intérêt piscicole, espèces d’intérêt communautaire,...), hydrologique<br />

(soutien au débit d’étiage), économique (augmentation de la ressource en eau de <strong>sur</strong>face disponible,<br />

amélioration de la qualité de l’eau) ou bien tout simplement patrimonial. Chacun a ainsi défini des<br />

objectifs et des actions similaires et/ou complémentaires afin de protéger ces milieux dans leur<br />

globalité. Cette gestion concertée des problématiques liées aux <strong>adoux</strong> renforce encore une fois la<br />

légitimité de l’étude.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 41


<strong>Les</strong> objectifs du présent travail sont assez ambitieux puisqu’ils essaient de répondre à une grande<br />

partie des objectifs identifiés par les trois programmes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Nous pouvons les séparer en<br />

deux catégories : objectifs principaux et objectifs secondaires. Ils sont détaillés dans le tableau suivant.<br />

Tableau 4 : Objectifs et cadre de l’étude (principaux et secondaires).<br />

Objectifs principaux<br />

• Compléter le diagnostic réalisé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> dans le cadre des études préalables<br />

au Contrat de rivière et à l’élaboration du DOCOB Natura 2000. Ce diagnostic a<br />

été axé <strong>sur</strong> une description physique des <strong>adoux</strong> (localisation, cartographie,<br />

me<strong>sur</strong>es de température, de débit,…) et <strong>sur</strong> la présence des différentes espèces.<br />

Une synthèse bibliographique doit donc être réalisée à partir de ces données et<br />

doit être complétée par une étude axée <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> (intérêt de<br />

chaque <strong>adoux</strong>, dysfonctionnements observés, travaux à réaliser, …).<br />

• Définir un cahier des charges pour les travaux de réhabilitation à réaliser <strong>sur</strong><br />

chaque <strong>adoux</strong>. Ces cahiers des charges prendront la forme de Cahiers des<br />

Clauses Techniques Particulières (CCTP), document nécessaire à la consultation<br />

des entreprises par le SMIGIBA pour la réalisation des travaux. Seule la partie<br />

technique des CCTP devra être rédigée ; le SMIGIBA se chargera de la partie<br />

descriptive et les travaux seront chiffrés par les entreprises.<br />

• Elaborer des protocoles de suivi des <strong>adoux</strong>, afin d’une part d’évaluer l’efficacité<br />

des actions de réhabilitation, et d’autre part d’améliorer la connaissance de ces<br />

milieux ainsi qu’identifier et/ou prévenir d’éventuels dysfonctionnements futurs.<br />

Objectifs secondaires<br />

• Caractériser les <strong>adoux</strong> d’un point de vue scientifique. Ces milieux étant très<br />

particuliers et disposant de peu de données bibliographiques <strong>sur</strong> le sujet, une<br />

caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong> permettrait d’en améliorer la connaissance<br />

et la reconnaissance, et de servir de base bibliographique pour de futures études.<br />

• Réaliser une étude foncière afin de connaître les propriétaires riverains qui<br />

bordent les <strong>adoux</strong>. Cette étude est un préalable indispensable à tous travaux en<br />

rivière <strong>sur</strong> des propriétés privées et à une gestion (voire protection) à long terme<br />

de ces milieux.<br />

• Faire une synthèse bibliographique des outils de protection réglementaire<br />

existants et proposer la ou les solution(s) la(les) mieux adaptée(s). Là encore, les<br />

outils réglementaires sont indispensables à une protection à long terme et sont<br />

complémentaires d’une gestion foncière.<br />

Cadre d’étude<br />

• Action B1.4 et préalable<br />

à l’Action B1.6 du CR.<br />

• Préalable aux actions<br />

RIV 8 de Natura 2000.<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

• Action B1.4 et préalable<br />

à l’Action B1.6 du CR.<br />

• Préalable aux actions<br />

RIV 8 de Natura 2000.<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

• Action B1.4 du CR.<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

Cadre d’étude<br />

• Action B1.4 du CR<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

• Action B1.4 et préalable<br />

à l’Action B1.6 du CR.<br />

• Préalable aux actions<br />

RIV 8 de Natura 2000.<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

• Action B1.5 du CR.<br />

• Objectifs de la<br />

FAAPPMA05.<br />

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Cette étude a été commanditée par le SMIGIBA, celui-ci étant maître d’ouvrage des fichesaction<br />

B1.4, B1.5 et B1.6 du Contrat de rivière (cf Annexe 5). Le financement a été obtenu dans le<br />

cadre de la fiche-action B1.4, celle-ci étant à l’origine de l’étude (les objectifs principaux sont ceux de<br />

la fiche B1.4).<br />

La mise en œuvre de l’étude a été confiée à la FAAPPMA 05 via une convention (cf Annexe 14)<br />

et la réalisation du présent stage de fin de cursus d’ingénieur. La fédération a en effet un intérêt<br />

particulier de par l’enjeu biologique que représentent les <strong>adoux</strong> (notamment piscicole), elle est<br />

habilitée à réaliser ce genre d’études et elle dispose des compétences <strong>techniques</strong> et scientifiques<br />

nécessaires.<br />

C’est donc au sein de la FAAPPMA 05 que le stage a été réalisé, mais en étroite collaboration<br />

avec le SMIGIBA et l’ONEMA. De plus, d’autres experts ou acteurs ont été consultés comme certains<br />

naturalistes (CEEP et CRAVE) et les AAPPMA du secteur.<br />

La fiche-action B1.4 prévoyait un financement de 25 000 € pour la réalisation de l’étude, avec<br />

20 % à la charge du maître d’ouvrage. Ce dernier devait être initialement le SMIGIBA mais la<br />

convention qui a été passée a permis de déléguer cette maîtrise d’ouvrage à la fédération. C’est donc<br />

elle qui doit s’acquitter des dépenses engendrées par l’étude, à hauteur de 20 %.<br />

D’autre part, la convention prévoyait uniquement la réalisation de l’étude approfondie des <strong>adoux</strong><br />

et l’élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es pour le suivi. Cette étude va plus loin puisqu’elle comprend<br />

la caractérisation scientifique de ces milieux, la définition des cahiers des charges pour les travaux<br />

(CCTP), la réalisation d’une étude foncière et une synthèse bibliographique des possibilités de<br />

protection réglementaire.<br />

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1.4 Méthodologie employée pour cette étude<br />

La démarche employée ici a pour ambition d’être la plus exhaustive possible afin de proposer un<br />

diagnostic précis et complet, ainsi que des solutions efficaces et applicables rapidement pour la<br />

réhabilitation et la protection des <strong>adoux</strong>. N’ayant que peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> ce genre<br />

d’études (<strong>sur</strong>tout concernant les <strong>adoux</strong>), elle a aussi pour but de servir de base par la suite dans des<br />

projets similaires.<br />

L’état des lieux réalisé dans la partie précédente était un préalable indispensable à la<br />

compréhension de l’enjeu important que représentent les <strong>adoux</strong>, à la justification de la légitimité de<br />

l’étude et à la définition et la compréhension des objectifs.<br />

Au regard de tous les enjeux identifiés <strong>sur</strong> ces <strong>adoux</strong>, il apparaît nécessaire de mener une étude<br />

plus approfondie de ces milieux, permettant de les décrire selon des paramètres physiques, biologiques<br />

et fonctionnels et d’en as<strong>sur</strong>er un suivi à long terme.<br />

Cela passe tout d’abord par une synthèse des données existantes afin de proposer une<br />

caractérisation scientifique plus précise de ces milieux, et ainsi mieux définir l’objet d’étude.<br />

Ce diagnostic doit ensuite être complété par des prospections de terrain axées <strong>sur</strong> la<br />

fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, afin de définir les actions à mettre en œuvre pour leur réhabilitation.<br />

Cette étape sera complétée par une étude foncière, préalable indispensable à ces actions et à la<br />

mise en place de me<strong>sur</strong>es de protection.<br />

L’étude des moyens de gestion et de protection réglementaire, foncière et/ou conventionnelle<br />

sera l’étape suivante, et ce afin de faire des propositions permettant de sauvegarder et pérenniser ces<br />

milieux d’importance majeure <strong>sur</strong> le long terme.<br />

Enfin, la dernière étape consistera à établir des protocoles de suivi afin, d’une part, d’évaluer<br />

l’efficacité des actions de réhabilitation qui seront effectuées, et d’autre part, là-encore, de permettre<br />

une gestion et une protection à long terme des <strong>adoux</strong>.<br />

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2 Diagnostic des <strong>adoux</strong><br />

2.1 Objectifs et méthodologie<br />

« <strong>Les</strong> annexes fluviales constituent des milieux fragiles au fonctionnement complexe,<br />

entretenant avec les différents compartiments épigés et hypogés de l’hydrosystème (chenaux actifs,<br />

plaine alluviale, nappe d’accompagnement, affluent…) des relations multiples (flux hydriques,<br />

biologiques, flux de nutriments et de sédiments...) et variables dans le temps. <strong>Les</strong> interventions <strong>sur</strong> ces<br />

milieux ne pourront se passer d’une étude préalable approfondie, elles devront être précédées d’un état<br />

initial précis permettant de caractériser l’annexe hydraulique et de réaliser un diagnostic de son état de<br />

conservation et de son fonctionnement. » 39<br />

Cette problématique, identifiée dans le protocole de suivi des annexes hydrauliques du<br />

programme Loire nature, met bien en évidence la nécessité du diagnostic que nous allons réaliser par<br />

rapport à l’objectif de réhabilitation des <strong>adoux</strong>.<br />

Comme nous l’avons déjà dit, cette étude rencontre deux principales difficultés :<br />

- l’objet d’étude est méconnu, les <strong>adoux</strong> n’existant a priori que dans certaines conditions bien<br />

particulières et ne disposant d’aucune définition officielle ;<br />

- nous avons peu de retour d’expériences <strong>sur</strong> des projets de diagnostic, de réhabilitation et de<br />

protection aussi globaux.<br />

La première étape du diagnostic sera donc de caractériser plus précisément ces milieux, afin de<br />

disposer d’une meilleure connaissance et d’une définition de base, indispensables à la mise en œuvre<br />

efficace d’une quelconque action. Pour cela, il est nécessaire de rassembler un maximum de données<br />

bibliographiques <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général, de synthétiser les données déjà acquises <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch par les études précédentes et de les confronter aux les typologies existantes <strong>sur</strong> les cours d’eau<br />

et les annexes hydrauliques.<br />

Suite à ce constat, nous pourrons alors compléter le diagnostic par une analyse fonctionnelle et<br />

une étude foncière des <strong>adoux</strong> afin de proposer par la suite des actions concrètes de réhabilitation et des<br />

me<strong>sur</strong>es de protection.<br />

39 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />

Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />

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2.2 Etude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général<br />

Le terme « <strong>adoux</strong> » est très local ; il semble être employé essentiellement dans les Hautes-<br />

Alpes (05) et les Alpes de Haut-Provence (04) 40 . Même au sein d’un département, il est possible de<br />

trouver des noms différents comme les « eaux douces » (vallée de la Clarée et vallée du Drac, 05) ou<br />

bien encore les « bélières » (vallée de la Clarée, 05).<br />

D’après les recherches effectuées (bibliographiques ou contacts) <strong>sur</strong> la base des<br />

caractéristiques globales des <strong>adoux</strong> (alimentation par des ré<strong>sur</strong>gences, débit et température<br />

relativement constants, écoulement en marge de la rivière principale, …), nous pourrions avoir des<br />

équivalents aux <strong>adoux</strong> sous des appellations différentes dans d’autres départements, voire même dans<br />

des pays frontaliers, lorsque les conditions géographiques, hydrologiques et géologiques sont<br />

analogues.<br />

<strong>Les</strong> « freydières » dans la Drôme, par exemple, semblent être le synonyme exact des <strong>adoux</strong> 41 . En<br />

Italie, d’après un contact au « Parco del Pô Cuneese », des milieux analogues semblent exister dans la<br />

plaine du Pô.<br />

<strong>Les</strong> « chantournes », en Isère, semblent être des canaux creusés par l’homme pour drainer la<br />

nappe alluviale 42 . Ils n’ont donc rien de naturel, mais ils sont alimentés par la nappe et peuvent avoir<br />

des fonctions biologiques importantes.<br />

Le terme générique « ruisseau phréatique » est parfois utilisé, sans aucune localisation<br />

géographique particulière, et semble correspondre à la description. Cependant, dans la vallée du Rhin,<br />

il est souvent associé au terme « giessen », qui lui semble avoir plutôt une configuration de « bras<br />

mort » 43 . Le rôle écologique de ce type d’annexes hydrauliques est indéniable, mais la fonctionnalité et<br />

les espèces présentes sont totalement différentes, rendant impossible la comparaison avec les <strong>adoux</strong>.<br />

Cette rapide analyse bibliographique montre bien la complexité de la caractérisation des <strong>adoux</strong><br />

et la difficulté de trouver des données utiles à l’étude par retour d’expérience. <strong>Les</strong> seules informations<br />

<strong>sur</strong> lesquelles nous pouvons nous appuyer proviennent des Hautes-Alpes, des Alpes de Haute-<br />

Provence et de la Drôme, puisque nous sommes sûrs d’avoir les mêmes milieux que <strong>sur</strong> le Buëch.<br />

40 Inventaire partiel des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre d’un stage de 6 mois au CETE<br />

Méditerranée. Données non publiées.<br />

41 Description des freydières fournie dans le Cahier Technique : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et galets » réalisé par le<br />

Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels en 2008, ainsi que dans le document d’arrêté de biotope (APPB) des<br />

freydières de la Drôme pris en 2005 (www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr/include/publi/pdf/APPB_26_appb105.pdf).<br />

42 FRAPNA Isère, 2005. Bulletin d’information « A la découverte des espaces naturels de l’agglomération grenobloise ».<br />

43 SAGE Ill-Nappe-Rhin, 2005.<br />

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Cependant, aucune information n’a pu être récupérée concernant d’éventuelles actions de<br />

réhabilitation réalisées <strong>sur</strong> les freydières. En effet, d’après J.M. Faton, conservateur à la réserve<br />

nationale des Ramières (26), les freydières de la Drôme sont toutes situées <strong>sur</strong> le domaine public<br />

fluvial et les interventions de gestion se limitent à un suivi d’odonates et d’hydrophytes.<br />

<strong>Les</strong> seuls retours d’expérience qui pourront vraiment nous servir sont donc ceux des Hautes-<br />

Alpes et des Alpes de Haute-Provence.<br />

Dans les Hautes-Alpes, les <strong>adoux</strong> du Buëch ont fait l’objet d’études dans le cadre du projet<br />

d’aménagement de l’autoroute A51, du Contrat de rivière et du programme Natura 2000. Cependant,<br />

comme nous l’avons déjà dit, ces études étaient axées <strong>sur</strong> une caractérisation physique et biologique,<br />

mais pas (ou peu) <strong>sur</strong> une description fonctionnelle et des propositions concrètes d’action. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong><br />

de Crépon 44 et de St-Crépin 45 <strong>sur</strong> la Durance ont fait l’objet de propositions de réhabilitation et/ou de<br />

protection réglementaire avec un rendu de rapport technique. D’autre part, l’<strong>adoux</strong> des Foulons <strong>sur</strong> le<br />

Drac a été restauré en 2007, mais sans rendu technique, sans suivi précis et sans mise en place de<br />

protections réglementaires, ce qui rend difficile l’exploitation des données. Enfin, l’<strong>adoux</strong> des Gourets<br />

<strong>sur</strong> le Guil est actuellement en cours de restauration, notamment par la pose d’épis et de caches à<br />

poissons. Il ne fait pas l’objet d’un rapport mais la réalisation des travaux en même temps que cette<br />

étude permettra d’adapter certains travaux qui seront à réaliser <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

Dans les Alpes de Haute-Provence, les <strong>adoux</strong> de l’Issole (environ 3 km de linéaire au total) ont<br />

fait l’objet de travaux de réhabilitation piscicole en 2005 46 . Bien que ce projet se soit limité aux<br />

aspects foncier et travaux, de plus uniquement pour la Truite fario, nous avons là une première base<br />

concrète en matière de retour d’expérience <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Une visite de terrain a d’ailleurs été réalisée<br />

dans le cadre de cette étude avec les porteurs du projet.<br />

Cependant, aucune des études concernant les <strong>adoux</strong> ou freydières dans les trois départements<br />

précités n’a proposé de caractérisation plus poussée de ces milieux <strong>sur</strong> le plan scientifique. Nous<br />

proposons donc ici de faire une synthèse des données acquises <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch afin de les<br />

classer par rapport aux typologies des cours d’eau et des annexes hydrauliques. Cela constituera une<br />

base de travail complète pour la suite du diagnostic.<br />

44 CSP, 2002. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> de Crépon.<br />

45 Rossoglio L., 2008. Projet de réhabilitation de l’<strong>adoux</strong> de St-Thomas – St Crépin (05). Mémoire de stage de M1<br />

professionnel mention Ecologie-Environnement, spécialité Environnement et Droit, Université de Rennes 1, 30 p +<br />

annexes.<br />

46 CSP et FAAPPMA 04, 2005. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> la réhabilitation des <strong>adoux</strong> de l’Issole.<br />

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2.3 Synthèse des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

2.3.1 Synthèse bibliographique des études précédemment réalisées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

<strong>Les</strong> premières études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch ont été réalisées dans le cadre du projet<br />

d’autoroute A51 reliant Sisteron à Grenoble. Le but était de faire un état initial afin de prendre en<br />

compte les milieux dans le projet d’aménagement. <strong>Les</strong> études réalisées sont les suivantes :<br />

- CSP, 1999. « Expertise préalable des milieux du Buëch dans le cadre du projet d’autoroute A51. » ;<br />

- Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement (CETE) Méditerranée, 1999. « Etude d’environnement<br />

pour le projet de liaison A51 Grenoble/Sisteron par Lus-la-Croix-Haute. Etat initial. » ;<br />

- Laboratoire d’écologie des eaux continentales méditerranéennes, 2000. « Contribution à l’étude<br />

hydrobiologique de la liaison A51 entre Sisteron et le col du Fau. » ;<br />

- Josiane Séguier, 2007. « Prise en compte des zones humides alluviales dans le cadre d’un projet<br />

d’aménagement routier en montagne ». Ouvrage « Outils de gestion de l’eau en territoire de<br />

montagne, p168 », édité dans le cadre du projet Interreg III A Acoltra intitulé « Ressource en eau à<br />

l’intérieur des aires protégées de l’arc alpin occidental : partage des données, expérimentations,<br />

indications de grandes lignes de gestion. ».<br />

Chacune de ces études a identifié les <strong>adoux</strong> comme étant des milieux exceptionnels qu’il est<br />

indispensable de préserver. Un premier recensement et un premier descriptif ont été effectués puis<br />

repris, actualisés et complétés par la suite dans le cadre des études préalables au Contrat de rivière et à<br />

l’élaboration du DOCOB Natura 2000 :<br />

- Données SIG et de terrain collectées en collaboration avec la FAAPPMA 05, la Maison Régionale<br />

de l’Eau (MRE) et le CSP (à présent ONEMA) ;<br />

- CEEP, 2006. « Gestion conservatoire du patrimoine naturel de la rivière Buëch. » ;<br />

- MRE, 2006. « Etude pour la définition d’un plan de gestion des Milieux aquatiques du Buëch (05) » ;<br />

- MRE, 2008. « Inventaire des poissons et Ecrevisses d’intérêt communautaire du site Natura 2000<br />

fr9301519 « Buëch ». ».<br />

L’ensemble des informations est donc synthétisée dans les <strong>documents</strong> suivants où les <strong>adoux</strong>,<br />

nous l’avons vu, tiennent une place bien particulière :<br />

- SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant -<br />

Buëch à vivre. » ;<br />

- SMIGIBA, 2008. « DOCOB provisoire du site Natura 2000 fr9301519 « Buëch ». ».<br />

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2.3.2 Synthèse des données et caractérisation plus précise des <strong>adoux</strong><br />

a ) Données disponibles <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Toutes les données concernant le projet d’aménagement de l’autoroute A51 ont pu être<br />

récupérées auprès du SMIGIBA et du CETE Méditerranée. Nous ne les détaillerons ici car elles ont été<br />

complétées par la suite dans diverses études, mais les données manquantes au SMIGIBA lui seront<br />

confiées.<br />

Concernant les données issues des études préalables au Contrat de rivière et à Natura 2000, un<br />

certain nombre d’informations ont été extraites et synthétisées afin d’être présentées et interprétées<br />

dans ce rapport.<br />

L’inventaire des <strong>adoux</strong> du Buëch, tout d’abord, est présenté dans les illustrations ci-après :<br />

Illustration 15 pour le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval.<br />

Sur l’ensemble du bassin versant, 28 <strong>adoux</strong> ont été identifiés, dont 9 <strong>sur</strong> le Petit Buëch, 14 <strong>sur</strong><br />

le Grand Buëch et 5 <strong>sur</strong> le Buëch aval. Comme nous l’avions signalé dans la première partie, ils sont<br />

principalement concentrés près de la confluence, probablement en lien avec la topographie, la géologie<br />

et <strong>sur</strong>tout la dynamique de la rivière.<br />

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Illustration 15 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000.<br />

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Illustration 16 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000.<br />

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Illustration 17 : Inventaire des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch réalisé dans le cadre des études du Contrat de<br />

rivière et de Natura 2000.<br />

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<strong>Les</strong> fiches synthétisant les études réalisées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> sont présentées dans les Annexes<br />

15 pour le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval. <strong>Les</strong> données disponibles se<br />

limitent essentiellement à une description physique des <strong>adoux</strong> et ne sont pas homogènes de l’un à<br />

l’autre, les <strong>adoux</strong> n’ayant pas tous fait l’objet des mêmes prospections.<br />

Le tableau 5 ci-après présente donc la disponibilité des données <strong>sur</strong> chacun d’entre eux<br />

(données détaillées dans les Annexes 15, 16 et 17). Cela permettra de disposer de données plus<br />

opérationnelles en termes de gestion et de proposer une caractérisation des <strong>adoux</strong>.<br />

Tableau 5 : Disponibilité des données <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch (détail en Annexe 15 pour<br />

le Petit Buëch, 16 pour le Grand Buëch et 17 pour le Buëch aval)<br />

Sousbassin<br />

versant<br />

Petit<br />

Buëch<br />

Grand<br />

Buëch<br />

Buëch<br />

Aval<br />

Adoux<br />

Descriptif<br />

synthétique<br />

Descriptif<br />

détaillé<br />

Liste faunistique des<br />

macro-invertébrés<br />

benthiques (IBGN)<br />

Données<br />

piscicoles<br />

Fiches-terrain de<br />

prospection pour<br />

l’Ecrevisse à pieds blancs<br />

Coucherine (<strong>sur</strong> la<br />

Béoux)<br />

x x x<br />

Boutariq<br />

x<br />

Fontenil amont plan<br />

d'eau<br />

x x x x<br />

Fontenil aval plan d'eau x x x x x<br />

La Baumette x x x x x<br />

<strong>Les</strong> Casses x x<br />

Iscles de la Bâtie x<br />

La Virginie x x<br />

La Garenne x x x<br />

Maraize x x x x x<br />

Scierie (<strong>sur</strong> le Lunel) x x<br />

Baumugne x x x<br />

Glacières 1 x x x x<br />

Glacières 2 x x<br />

Rabière x x<br />

Poissonnière x x x<br />

Aspremont D 49<br />

x<br />

Fontaine salée<br />

x<br />

Garenne 3 (station de<br />

pompage)<br />

x<br />

x<br />

Garenne 2 x x x<br />

Garenne 1 x x x x<br />

Serre du fumier<br />

x<br />

<strong>Les</strong> Mourings<br />

x<br />

L'alpilonne<br />

x<br />

Source du Raoux x<br />

Niac<br />

x<br />

Bastidon x x<br />

Grand pré gris<br />

x<br />

Tuilière<br />

x<br />

b ) Synthèse et interprétation de ces données en vue d’un premier diagnostic<br />

Afin de mieux caractériser les <strong>adoux</strong>, les données physiques disponibles qui paraissent les plus<br />

pertinentes sont synthétisées dans le tableau 6 ci-après.<br />

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Tableau 6 : Synthèse des données physiques relevées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch dans le cadre des précédentes études du Contrat de rivière et de Natura 2000 47 .<br />

Sous-bassin<br />

versant<br />

Petit Buëch<br />

Grand Buëch<br />

Buëch Aval<br />

Statistiques<br />

Adoux<br />

Linéaire<br />

(m)<br />

Largeur moy<br />

(m)<br />

Prof moy<br />

(cm)<br />

Débit (l/s)<br />

Vitesse<br />

courant<br />

(cm/s)<br />

Temp été<br />

(°C)<br />

Conductivité<br />

(µS/cm)<br />

Coucherine (<strong>sur</strong> la Béoux) 520 1,8 15 15,5 30 10 412<br />

Boutariq 235 1,8 15 5 11,5 406<br />

Fontenil amont plan d'eau 2500 1 20 10 11 468<br />

Fontenil aval plan d'eau 1700 2 30 100 30 14 474<br />

La Baumette 1030 2 30 78 20 11 437<br />

<strong>Les</strong> Casses 1200 2 20<br />

Iscles de la Bâtie 60 1,5<br />

La Virginie 578 1,5 20 17,7 20 12 442<br />

La Garenne 822 1,5 20 26 20 12,5 471<br />

Maraize 240 1,5 30 63 11,5 522<br />

Scierie (<strong>sur</strong> le Lunel) 786 1,5 30 43 10 15 306<br />

Baumugne 607 3 40 8 9,5 373<br />

Glacières 1 556 2 20 56 35 18 358<br />

Glacières 2 487 1,5<br />

Rabière 600 2 20<br />

Poissonnière 525 2 40 85 35 14 393<br />

Aspremont D 49 510 1 15<br />

Fontaine salée 330 2 20<br />

Garenne 3 (station de pompage) 300 1,5 30<br />

Garenne 2 276 1,8 50 5 17<br />

Garenne 1 900 1,8 30 65 20 14,5 454<br />

Serre du fumier 260<br />

<strong>Les</strong> Mourings 400<br />

L'alpilonne 200<br />

Source du Raoux 860<br />

Niac 970<br />

Bastidon 1078 5 10 15,7 14,5 610<br />

Grand pré gris 1200<br />

Tuilière 590<br />

Total 20010<br />

Total Petit + Grand Buëch 15312<br />

Min 60 1 10 8 5 10 306<br />

Max 4200 5 50 100 35 18 610<br />

Moyenne 741 2 25 51 20 13 442<br />

Ecart-type 760 1 10 31 11 2 74<br />

47 Sont notées en rouges les donnés modifiées ou complétées par la présente étude.<br />

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Tout d’abord, il est important d’insister <strong>sur</strong> le fait que toutes les données ne sont pas<br />

disponibles pour chaque <strong>adoux</strong>, pour les raisons indiquées plus haut. Ensuite, les données dont nous<br />

disposons sont à prendre avec précaution car elles sont souvent ponctuelles dans le temps et dans<br />

l’espace. Le linéaire, la largeur moyenne et la profondeur moyenne n’évoluent pas (ou peu) dans le<br />

temps. En revanche, la vitesse du courant, le débit, la conductivité et la température sont des<br />

paramètres susceptibles d’évoluer d’un point à l’autre, ou bien d’une date à l’autre. Ces données nous<br />

permettent tout de même de disposer d’un ordre de grandeur afin de mieux caractériser les milieux que<br />

nous étudions d’un point de vue physique et biologique.<br />

Nous démontrerons ainsi l’intérêt des <strong>adoux</strong> pour les fonctions de reproduction, de croissance,<br />

d’habitat et de refuge de la Truite fario, puisque c’est un aspect qui a été moins développé dans les<br />

études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. La comparaison des valeurs optimales de chaque paramètre et des<br />

valeurs me<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> sera présentée après cette analyse (tableau 6).<br />

- La conductivité :<br />

Ce paramètre a été me<strong>sur</strong>é mais ne sera pas détaillé ici car, se trouvant dans une gamme de très<br />

bonne qualité 48 , il ne paraît pas être un facteur limitant pour la biologie et intéressant pour la<br />

caractérisation de ces milieux.<br />

- Le linéaire :<br />

La longueur moyenne des <strong>adoux</strong> est d’environ 740 m, avec une forte variabilité (minimum de<br />

60 m et maximum de 4200 m, avec un écart-type élevé d’environ 760 m). Le linéaire total d’<strong>adoux</strong> est<br />

d’environ 20 km <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant, représentant 33 % de la longueur totale du Buëch<br />

(120 km si l’on ajoute le Petit Buëch, le Grand Buëch et le Buëch aval). La distance cumulée que<br />

représente les <strong>adoux</strong> est donc importante si on la compare à celle de la rivière.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch comptent à eux seuls 15 km, soit les trois quarts de la<br />

longueur totale d’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin versant (20 km) et 37,5 % du linéaire du Petit et du Grand Buëch<br />

cumulés (40 km). <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch aval, eux, ne comptent que 25 % du linéaire total des <strong>adoux</strong> du<br />

bassin versant (20 km), et également 25 % de l’étendue du Buëch aval. L’intérêt des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

aval est donc moindre en terme de linéaire.<br />

48 Très bonne qualité d’eau pour des valeurs de conductivité comprises entre 180 et 2500 µS/cm d’après les classes et<br />

indices de qualité de l’eau par altération des grilles d’évaluation SEQ-eau (version 2).<br />

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- La largeur :<br />

La largeur moyenne est d’environ 2 m avec globalement une faible variabilité (écart-type de 1).<br />

En effet, un seul <strong>adoux</strong> me<strong>sur</strong>e 5 m de large (<strong>adoux</strong> du Bastidon <strong>sur</strong> le Buëch aval), les autres allant de<br />

1 à 3 m. La <strong>sur</strong>face d’habitat et de frai pour des poissons comme la Truite fario est donc limitée, mais<br />

ce faible calibre, couplée à une certaine vitesse comme nous le verrons plus bas, permet d’avoir des<br />

faciès intéressants pour cette espèce.<br />

- La profondeur :<br />

De même, la profondeur moyenne est relativement faible (25 cm, avec là encore une faible<br />

variabilité (plus ou moins 20 cm). En comparaison avec le Buëch, dont le lit peut me<strong>sur</strong>er une centaine<br />

de mètres de large et dont la profondeur peut atteindre plusieurs mètres, les <strong>adoux</strong> sont donc bien des<br />

petits cours d’eau, qui s’écoulent en marge de la rivière. Cela en fait cependant des zones de refuge<br />

efficaces par rapport aux prédateurs (Hérons) puisqu’ils s’écoulent dans le ripisylve).<br />

D’un point de vue reproduction de la truite, les frayères dans l’Est de la France sont<br />

caractérisées par un optimum de 5 à 50 cm de profondeur, avec une moyenne à environ 25 cm. La<br />

profondeur moyenne des <strong>adoux</strong>, d’environ 25 cm, est donc optimum pour la reproduction de cette<br />

espèce. En revanche, ce ne sont pas des habitats optimaux pour les truites de plus de 2 ans, qui<br />

préfèrent des profondeurs de l’ordre de 50 cm, mais cela en fait des habitats parfaits pour les juvéniles<br />

(profondeur préférentielle entre 10 et 40 cm <strong>sur</strong> les rivières françaises) 49 .<br />

- Le débit :<br />

Il est plutôt faible <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, de l’ordre de 50 l/s en moyenne, et s’échelonnant de 8 à 100l/s<br />

selon les cas. Nous pouvons toutefois comparer ces données à celles de la rivière en étiage nous mieux<br />

nous rendre compte de l’intérêt hydrologique des <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> données hydrologiques du bassin versant<br />

du Buëch, déterminées au niveau des deux seules stations de me<strong>sur</strong>e, ont été présentées dans le tableau<br />

1 (partie 1.1.4). La station située à Sisteron nous donne un débit d’étiage de 1,7 m 3 /s.<br />

Nous ne connaissons malheureusement pas les débits <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du bassin<br />

versant, puisque nous n’avons ces données que pour 18 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 28. Cependant, si nous prenons un<br />

débit moyen de 50 l/s, cela représente un débit total de 1,4 m 3 /s, soit 82 % du débit d’étiage dans la<br />

rivière. Pour ce qui est de la station située juste en aval de la confluence avec les deux Buëch, elle<br />

présente un débit d’étiage de 1,3 m 3 /s. <strong>Les</strong> débits n’ont été me<strong>sur</strong>és que pour 12 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 23 mais là<br />

encore, en prenant un débit moyen de 50 l/s, cela représente un débit total de 1,15 m 3 /s, soit 88 % du<br />

débit d’étiage.<br />

49 Haury J., Ombredane D. et Baglinière J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta L.) en cours d’eau. In :<br />

La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions Quae, 304p, chap.I.2.<br />

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<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> présentent donc un intérêt hydraulique essentiel pour le Buëch puisqu’ils permettent<br />

d’apporter en étiage la majeure partie de l’eau de <strong>sur</strong>face, sauvegardant ainsi l’ensemble de la biologie<br />

de la rivière mais aussi l’ensemble des usages liés à l’eau.<br />

L’apport dans la rivière par les 5 <strong>adoux</strong> du Buëch aval est cependant de bien moindre<br />

importance puisque cela représente potentiellement 0,25 m 3 /s, soit environ 15 % du débit de la rivière<br />

en étiage. Ce chiffre est même probablement majoré puisque d’après les données de terrain présentées<br />

en Annexe 17, ces milieux ont régulièrement tendance à s’assécher en été. Ils ont aussi a priori<br />

tendance à être captés par le Buëch en période de crue, diminuant ainsi l’intérêt en tant que zone de<br />

refuge et de reproduction.<br />

Ces variations de débit sont cependant beaucoup plus rares pour les <strong>adoux</strong> situés en amont de<br />

St-Sauveur, les débits y étant relativement constants toute l’année, mis à part pour les <strong>adoux</strong> de<br />

Baumugne et de la Rabière (Grand Buëch) qui s’assèchent parfois, ainsi que l’<strong>adoux</strong> de la<br />

Poissonnière (Grand Buëch) qui est vulnérables aux crues de la rivière. Mise à part ces trois <strong>adoux</strong>, la<br />

relative constance des débits fait que ces milieux sont de formidables zones de refuge pour les<br />

poissons, que ce soit en période d’étiage ou en période de crue. Cela permet aussi un rendement<br />

piscicole relativement constant d’année en année, les zones de frai et de croissance des juvéniles<br />

n’étant pas touchées par ces aléas. Enfin, toujours du fait de la faible variation de débit, les eaux sont<br />

généralement claires et le paramètre « matières en suspensions » n’est pas un facteur limitant.<br />

- La vitesse du courant :<br />

Pour ce qui concerne la vitesse du courant, c’est un paramètre déterminant notamment pour les<br />

populations de poisson et en particulier la truite fario. <strong>Les</strong> données que nous possédons sont à prendre<br />

avec précaution car bien trop ponctuelles dans le temps et dans l’espace, une seule me<strong>sur</strong>e de vitesse<br />

étant disponible pour chaque <strong>adoux</strong>.<br />

De réels jaugeages, me<strong>sur</strong>ant les vitesses à différentes largeurs et profondeurs (si possible),<br />

ainsi qu’en différents points des <strong>adoux</strong>, devraient être effectués afin de disposer de réels profils de<br />

vitesse et pouvoir calculer une vitesse moyenne <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> chiffres disponibles sont donc<br />

présentés à titre purement indicatif pour disposer et discuter d’un ordre de grandeur.<br />

La moyenne calculée à partir des vitesses me<strong>sur</strong>ées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> nous donne une valeur<br />

d’environ 20 cm/s (caractéristique d’une pente moyenne à faible), avec au minimum 5 cm/s et au<br />

maximum 35 cm/s. <strong>Les</strong> vitesses sont donc du même ordre de grandeur d’un <strong>adoux</strong> à l’autre, compte<br />

tenu des incertitudes <strong>sur</strong> les me<strong>sur</strong>es.<br />

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Concernant la reproduction de la truite fario, toujours d’après le même auteur, cette valeur de<br />

20 cm/s correspond à l’optimum déterminé <strong>sur</strong> les rivières de l’Est de la France. D’un point de vue<br />

habitat, ces vitesses semblent parfaitement adaptées aux juvéniles (courant < 30 à 40 cm/s), mais un<br />

peu moins pour les truites de plus de 2 ans qui préfèrent les courants légèrement plus rapides. D’après<br />

ces données de vitesse, qui semblent correspondre aux observations de terrain, nous pouvons<br />

caractériser les <strong>adoux</strong> de milieux lotiques (eau courante) relativement calmes (très différents d’un<br />

milieu torrentiel). Il arrive cependant parfois d’observer des faciès plutôt lentiques (courant assez<br />

faible), notamment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch aval (d’après les appréciations de terrain de l’ONEMA).<br />

- La température :<br />

La température est, elle aussi, un paramètre déterminant pour l’ensemble de la biologie du<br />

milieu, en particulier pour des espèces aussi exigeantes que le Chabot, l’Ecrevisse à pieds blancs et la<br />

Truite fario. Ce sont des espèces sténothermes d’eau froide, ce qui signifie qu’elles présentent un<br />

intervalle de tolérance faible aux variations de température 50 et une préférence pour les eaux fraîches.<br />

Concernant le Chabot, notre connaissance est relativement limitée et il est difficile de trouver<br />

des références quantifiées. Il est cependant démontré que c’est une espèce très sensible aux variations<br />

et aux extrema de température 51 . Pour l’Ecrevisse à pieds blancs, l’optimum de température se situe<br />

entre 8 et 19°C selon les auteurs 52 . Une température inférieure à 10°C diminue la croissance mais est<br />

favorable à la reproduction en hiver, alors qu’une température supérieure à 21°C a des conséquences<br />

physiologiques importantes 53 .<br />

De même, La truite fario a des exigences importantes en termes de température, et ce pour<br />

l’ensemble de ses fonctions physiologiques. L’optimum de croissance et de développement se situe<br />

entre 12 et 19°C 54 et l’optimum de frai (en hiver) entre 4 et 10°C, une température trop basse (< 4,5°C)<br />

inhibant la migration des reproducteurs et le déplacement des alevins.<br />

50 http://www.dictionnaire-environnement.com.<br />

51 Pont D. (éditeur), 2006. Conséquences du changement global <strong>sur</strong> la distribution et la démographie du Chabot (Cottus<br />

gobio) : une approche intégrative. Rapport à l’Institut Français de la Biodiversité et le MEED.-GICC. 107 pp.<br />

52<br />

Bellanger J., 2006. Causes de raréfaction de l'Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes). Pressions exercées<br />

<strong>sur</strong> les têtes de bassin versant - Rapport de synthèse bibliographique. Mémoire de M2 QTEBV– option SABV, Université<br />

de Franche-Comté, 38 p.<br />

53 Lereboullet, 1858. L’écrevisse à pattes blanches ou l’écrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes ou Astacus<br />

pallipes).<br />

54 Baran P., Delacoste M., Lascaux J.-M., Belaud A., 1993. Relations entre les caractéristiques de l'habitat et les<br />

populations de truites communes (Salmo trutta L.) de la Vallée de la Neste d'Aure. In Limnologie appliquée et application<br />

de la limnologie. Colloque, Besançon (France), novembre 1992, publié dans le Bulletin français de pêche et de pisciculture,<br />

1993, vol.66, n°331, 410 p, pp. 321-340.<br />

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La température me<strong>sur</strong>ée en été <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est de l’ordre de 13°C, avec un minimum de 10°C,<br />

un maximum de 18°C et un faible écart-type. Le manque de données nous fait encore une fois défaut,<br />

tant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> que <strong>sur</strong> le Buëch, mais nous pouvons proposer une interprétation semi-quantitave,<br />

basée à la fois <strong>sur</strong> les données partielles disponibles et <strong>sur</strong> les observations de terrain.<br />

Cette température moyenne de 13°C dans les <strong>adoux</strong> en été est sensiblement plus faible que<br />

celle du Buëch, principalement du fait de l’alimentation par les eaux de la nappe phréatique, mais aussi<br />

de l’ombrage important dans les zones de ripisylve et de la faible <strong>sur</strong>face de la lame d’eau. La<br />

température en hiver n’a pas été me<strong>sur</strong>ée, mais là encore du fait de l’alimentation par la nappe<br />

phréatique, l’eau ne descend en principe pas en-dessous de 6°C 55 , alors que les eaux du Buëch peuvent<br />

descendre plus bas.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc caractérisés par une faible amplitude thermique saisonnière et interannuelle,<br />

avec des valeurs suffisamment faibles en été et suffisamment élevées en hiver, ce qui<br />

correspond à une très bonne aptitude à la biologie générale 56 et à d’excellentes conditions d’habitat, de<br />

reproduction et de croissance pour la Truite fario, l’Ecrevisse à pieds blancs et le Chabot. Pour ce<br />

dernier, extrêmement sensible à l’augmentation de température, le réchauffement des eaux suite<br />

notamment au réchauffement climatique pourrait dans le futur l’orienter de plus en plus vers les <strong>adoux</strong><br />

pour réaliser l’ensemble des fonctions de son cycle biologique (aujourd’hui uniquement présent <strong>sur</strong> 2<br />

<strong>adoux</strong>). Ces milieux pourraient ainsi présenter un habitat préférentiel pour cette espèce (aujourd’hui<br />

uniquement secondaire) et participer à sa sauvegarde (espèce d’intérêt communautaire, comme<br />

l’Ecrevisse à pieds blancs).<br />

- La granulométrie :<br />

La granulométrie, enfin, n’est pas forcément caractéristique des <strong>adoux</strong> mais elle est essentielle<br />

d’un point de vue de la fonctionnalité vis-à-vis de la Truite fario (essentiellement pour la<br />

reproduction). Différentes classes de taille ont été utilisées pour décrire ce paramètre dans les<br />

précédentes études <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch (cf Annexes 15, 16 et 17) :<br />

- les blocs : > 256 mm ;<br />

- les pierres : 64-256 mm ;<br />

- les galets : 16-64 mm ;<br />

- les graviers : 2-16 mm ;<br />

- les sables : 0,1- 2 mm ;<br />

- les limons : 0,1 mm ;<br />

- autre (dalles, substratum, argiles,…).<br />

55 D’après les relevés thermométriques des <strong>adoux</strong> du Guil (Nord du département), alors que la rivière gèle régulièrement en<br />

hiver, et d’après les appréciations de terrain de l’ONEMA <strong>sur</strong> le Buëch.<br />

56 D’après les classes d’aptitude à la biologie des grilles d’évaluation SEQ-eau (version 2) pour des cours d’eau de 1 ère<br />

catégorie piscicole.<br />

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L’optimum de granulométrie pour les frayères à Truite se situe entre 2 et 64 mm, correspondant<br />

aux galets et aux graviers 57 . Le préférendum d’habitat pour les juvéniles de (0 à 1 an) est caractérisé en<br />

termes de granulométrie par les graviers et les petits galets, et pour les truites de plus de 2 ans par les<br />

galets (petits et gros) et les blocs.<br />

<strong>Les</strong> données de granulométrie estimées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> ne sont pas présentées dans le tableau 6,<br />

qui ne synthétise que les paramètres quantitatifs. <strong>Les</strong> « fiches-<strong>adoux</strong> » présentées en Annexes 15, 16 et<br />

17, en revanche, donnent une information qualitative <strong>sur</strong> la granulométrie de chacun des <strong>adoux</strong>.<br />

La classe dominante est celle des galets (16-64 mm), suivie par celles des graviers (2-16 mm),<br />

des pierres (64-256 mm), et des limons (


Nous pouvons donc raisonnablement supposer que l’oxygénation des <strong>adoux</strong> est suffisante pour<br />

permettre la vie et la reproduction dans ces milieux, ce qui est confirmé par les observations de<br />

terrain : bonne biodiversité, ainsi que la présence et reproduction d’espèces très exigeantes vis-à vis de<br />

ce paramètre (notamment le Chabot, l’Ecrevisse à pieds blancs et la Truite fario).<br />

Ensuite, les informations <strong>sur</strong> la qualité chimique des <strong>adoux</strong> nous font défaut, mais la présence<br />

d’espèces polluo-sensibles (Truite fario, Chabot, Ecrevisse à pieds blancs et certains insectes) nous<br />

laisse penser que la qualité naturelle de ces milieux est excellente, à condition qu’il n’y ait pas de<br />

pollution directe (rejets dans les <strong>adoux</strong>) ou indirecte (pollution de la nappe).<br />

Enfin, aucun profil de pente n’a été réalisé. Il semble que celle-ci est suffisante pour avoir un<br />

faciès lotique. Elle reste cependant relativement faible, rendant les <strong>adoux</strong> très sensibles à d’éventuels<br />

dysfonctionnements (colmatage).<br />

c ) Synthèse de ce premier diagnostic<br />

Il est difficile d’être exhaustif et précis face au manque de données, mais ce premier diagnostic<br />

réalisé de manière semi-quantitative nous a permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> du Buëch. Voici un<br />

résumé des informations à retenir <strong>sur</strong> ceux situés <strong>sur</strong> le Petit et le Grand Buëch, les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

aval présentant une fonctionnalité très différente et un intérêt moins important :<br />

- 28 <strong>adoux</strong> ont été identifiés <strong>sur</strong> le bassin versant du Buëch, la majorité se trouvant <strong>sur</strong> le Petit et le<br />

Grand Buëch. Leur longueur moyenne est de 740 m, représentant au total un linéaire important.<br />

- Ce sont des cours d’eau de petit calibre (largeur de l’ordre de 2 m et profondeur d’environ 25 cm)<br />

qui s’écoulent en marge de la rivière, dans la ripisylve.<br />

- Ils ont un débit de l’ordre de 50 l/s, jouant un rôle hydrologique et biologique crucial pour le Buëch ;<br />

- Leur régime hydrologique est relativement constant toute l’année.<br />

- Ce sont des milieux lotiques (eau courante) relativement calmes (différents d’un milieu torrentiel) ;<br />

- Leur température est marquée par de faibles amplitudes saisonnières, avec des eaux plutôt froides<br />

l’été et tempérées l’hiver.<br />

- La granulométrie dominante est composée de galets, accompagnés par les pierres et les graviers. Un<br />

colmatage par les limons est souvent observé du fait de dysfonctionnements.<br />

- Ce sont des milieux extrêmement riches d’un point de vue biologique. Leurs caractéristiques de<br />

qualité (sous réserve d’une pollution directe ou indirecte), température, courant, oxygénation,<br />

granulométrie, etc…, sont parfaitement adaptées à des espèces très exigeantes qui témoignent de la<br />

qualité et de l’intérêt de ces milieux. Ce sont de formidables zones de refuge pour l’ensemble des<br />

espèces aquatiques, constituant ainsi des réservoirs biologiques capables de recoloniser la rivière<br />

suite à des aléas. Ils sont et/ou seront des milieux indispensables pour de nombreuses espèces<br />

d’intérêt communautaire dont la dynamique est parfois en régression (cf partie 1), comme<br />

l’Ecrevisse à pieds blanc et le Chabot (pour ne citer que les espèces aquatiques).<br />

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- Concernant la truite fario, le tableau 7 ci-après fait la synthèse des données énumérées<br />

précédemment (partie 2.3.2b)). Ce sont des milieux parfaitement adaptés pour la Truite fario en<br />

termes de reproduction (conditions optimales et à l’abri des aléas), mais aussi pour la croissance et<br />

d’habitat pour les juvéniles. <strong>Les</strong> besoins territoriaux des poissons évoluent avec l’âge, entraînant une<br />

migration des juvéniles vers des zones plus adaptées à leurs besoins lorsqu’ils grandissent (d’un<br />

point de vue profondeur, largeur, vitesse, granulométrie,…) 58 . Sur les <strong>adoux</strong>, les jeunes truites ont<br />

donc tendance à migrer peu à peu vers la rivière, limitant ainsi la prédation intraspécifique 59 et<br />

renforçant l’intérêt de ces milieux pour l’éclosion, la croissance et l’habitat des juvéniles, ainsi que<br />

pour la recolonisation de la rivière. Enfin, la fonction de zone de refuge est essentielle, que ce soit<br />

par rapport aux aléas ou aux autres prédateurs (abri par la ripisylve).<br />

Tableau 7 : Principaux intérêts des <strong>adoux</strong> pour la Truite fario par rapport aux paramètres me<strong>sur</strong>és<br />

Légende :<br />

+ : intérêt limité<br />

++ : fort intérêt<br />

+++ : très fort<br />

intérêt<br />

Linéaire (m)<br />

dans les études précédentes. Comparaison entre les valeurs me<strong>sur</strong>ées et optimales.<br />

Ordre de<br />

grandeur<br />

déterminé<br />

pour les<br />

<strong>adoux</strong><br />

33 % du linéaire<br />

total du Buëch<br />

Intérêt pour les fonctions du cycle<br />

biologique de la Truite fario<br />

Croissance et Habitat pour<br />

Reproduction habitat pour les truites de<br />

les juvéniles + de 2 ans<br />

+++ +++ +++<br />

Intérêt comme<br />

zone de refuge<br />

+++<br />

capacité d'accueil<br />

importante et<br />

protection par la<br />

ripisylve<br />

+<br />

Largeur (m) 2 m ++ ++ + capacité d'accueil<br />

limitée mais suffisante<br />

+++ +++ + +<br />

Profondeur (cm) 25 cm optimum à 25<br />

cm<br />

optimum entre<br />

10 et 40 cm<br />

optimum > 40<br />

cm<br />

Débit (l/s) 50 l/s, constant +++ +++ +++<br />

Vitesse du courant<br />

(cm/s)<br />

Température<br />

(°C)<br />

Granulométrie<br />

(classe)<br />

capacité d'accueil<br />

limitée mais suffisante<br />

+++<br />

capacité d'accueil<br />

importante par rapport<br />

à la rivière en étiage<br />

+++ +++ + ++<br />

20 cm/s optimum à 20 optimum < 30 - optimum > 30 - vitesse limitée mais<br />

cm/s<br />

40 cm/s 40 cm/s<br />

suffisante<br />

+++ +++ +++<br />

Eté 13 °C optimum entre optimum entre pas de température<br />

12 et 19°C 12 et 19°C trop élevée<br />

+++ +++ +++ +++<br />

Hiver entre 6 et 10°C optimum entre pas de gel après température ><br />

4,5 et 10°C le frai au Buëch<br />

pas de gel<br />

+++ +++ + +<br />

Galets<br />

dominants +<br />

pierres et<br />

graviers<br />

optimum galets<br />

et graviers<br />

optimum galets<br />

et graviers<br />

optimum galets<br />

et blocs<br />

habitat et caches<br />

limitées<br />

58 Haury J. et Baglinière J.-L., 1990. Relations entre la population de truites communes (Salmo trutta), les macrophytes et<br />

les paramètres du milieu <strong>sur</strong> un ruisseau. In Bulletin français de pêche et de pisciculture, 318 p, pp 118-131.<br />

59 Haury J., Ombredane D. et Baglinière J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta L.) en cours d’eau. In :<br />

La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions Quae, 304p, chap.I.2.<br />

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2.3.3 Restriction de la zone d’étude pour la problématique de réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />

L’analyse précédente nous a permis de mieux caractériser les <strong>adoux</strong> et leur intérêt. Il est<br />

apparu, malgré le manque de données, que les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ne présentent pas la même<br />

fonctionnalité et le même intérêt que les autres. Ce diagnostic est renforcé par les appréciations de<br />

l’agent de terrain de l’ONEMA <strong>sur</strong> le secteur.<br />

<strong>Les</strong> valeurs de température, notamment, sont a priori plus élevées qu’à l’amont pendant l’été.<br />

D’autre part, le débit est loin d’être constant puisque ces <strong>adoux</strong> sont fréquemment asséchés en étiage et<br />

captés par le Buëch en période de crue. Ensuite, ils présentent un intérêt bien moindre d’un point de<br />

vue piscicole puisqu’ils sont naturellement situés dans une zone de 2 ème catégorie (zone à cyprinidés).<br />

Enfin, ce sont des milieux beaucoup plus anthropisés qu’à l’amont, notamment à cause de<br />

l’agriculture.<br />

Le barrage de St-Sauveur a un impact très négatif <strong>sur</strong> ces milieux, en diminuant les débits (et<br />

donc le niveau de la nappe) d’une part, en augmentant la température de l’eau d’autre part, et enfin en<br />

favorisant l’agriculture (prélèvements d’eau, drainage, recalibration, pollution,…).<br />

Il n’est pas question d’oublier ces milieux et de les laisser à l’abandon, car ils ont tout de même<br />

un intérêt hydrologique et biologique importants. En revanche, dans le cadre de cette étude, il est<br />

préférable de se concentrer <strong>sur</strong> les nombreux <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch, qui présentent un<br />

intérêt bien plus important et dont les actions de réhabilitation auront un effet bien supérieur en termes<br />

de gain écologique.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> du Buëch aval devront cependant être préservés et protégés d’un point de vue<br />

réglementaire au même titre que les autres. Ils pourront en outre faire l’objet d’actions de réhabilitation<br />

lorsque les débits à l’aval de St-Sauveur augmenteront 60 , puisque leur intérêt (piscicole notamment)<br />

sera plus important (température plus faible en été, débits plus élevés et assecs moins fréquents, …).<br />

60 La LEMA de 2006 prévoit l’augmentation des débits réservés d’ici 2014, en passant au 20 e ou au 10 e du module<br />

(actuellement 40 e ).<br />

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2.4 Classification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies de cours d’eau et<br />

d’annexes hydrauliques<br />

Plusieurs typologies existent dans la littérature afin de mieux caractériser et classer les différents<br />

cours d’eau et annexes hydrauliques. Le but ici n’est absolument pas de faire un classement poussé et<br />

précis des <strong>adoux</strong> par rapport à ces typologies. En effet, ce serait un travail beaucoup trop important par<br />

rapport aux objectifs principaux de cette étude qui visent à réhabiliter les <strong>adoux</strong>. D’autre part, les<br />

données disponibles, nous l’avons vu, sont relativement limitées et ne nous permettraient pas d’aller<br />

très loin dans cette caractérisation. Enfin et <strong>sur</strong>tout, une classification très poussée n’apporterait rien de<br />

plus aux gestionnaires du milieu.<br />

Nous proposons donc d’utiliser les données dont nous disposons afin d’évaluer la faisabilité<br />

d’une telle classification, et de déterminer globalement à quel type de milieu nous avons affaire selon<br />

quelques typologies nationales et/ou internationales. Cette rapide analyse a répond à trois objectifs<br />

purement opérationnels :<br />

- améliorer la connaissance des <strong>adoux</strong> pour avoir une caractérisation plus précise des milieux d’étude ;<br />

- proposer une base de comparaison avec les autres milieux pour profiter de retours d’expérience ;<br />

- disposer d’une référence afin de communiquer <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> auprès des financeurs et des autres<br />

gestionnaires.<br />

Le schéma ci-après illustre bien l’importance du premier objectif en termes de gestion. Il<br />

présente globalement les interactions entre les différents compartiments du système et souligne leur<br />

influence <strong>sur</strong> la biologie.<br />

Illustration 18 : Interaction entre les différents compartiments du système et influence <strong>sur</strong> la<br />

biologie 61 .<br />

61 Souchon Y., 2002. L’habitat des cours d’eau dans tous ses états. Mémoire présenté pour l’obtention de l’habilitation à<br />

diriger des recherches. Université Claude Bernard Lyon I, UFR de Biologie, Ecole doctorale E2M2.<br />

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Comme nous l’avons vu dans les parties précédentes, les <strong>adoux</strong> sont caractérisés par des données<br />

physiques (température, vitesse du courant,…) et biologiques (peuplements, biodiversité, …) propres à<br />

ces milieux (variables de réponse). Tous ces paramètres sont cependant induits par des variables de<br />

contrôle via un ensemble de processus. Nous avons d’ailleurs souligné dans la partie 1 l’importance<br />

des relations entre les <strong>adoux</strong> et la dynamique de la rivière, qui n’est finalement qu’un aspect des<br />

interrelations entre variables de contrôle, processus et variables de réponse.<br />

2.4.1 Classification à l’échelle du bassin versant<br />

L’illustration 18 ci-dessus souligne bien la relation entre les variables de contrôle et la<br />

dynamique de la rivière. C’est donc les paramètres géologie-relief-climat qui les premiers vont être<br />

caractéristiques des milieux. L’échelle d’étude est donc ici le bassin versant, où la rivière et ses<br />

annexes doivent être considérées comme un ensemble.<br />

Si l’on regarde les conditions dans lesquels apparaissent l’ensemble des <strong>adoux</strong> connus (Buëch,<br />

Durance, Guil et Drac pour le 05, Issole pour le 04 et Drôme pour le 26), ceux-ci sont situés dans des<br />

zones de piémont, en région tempérée, avec un substratum plutôt calcaire et des dépôts importants<br />

d’alluvions grossiers.<br />

En termes de typologie, le but n’est pas ici d’être exhaustif, précis et critique par rapport à la<br />

littérature existante, chaque classification ayant ses limites. Pour cela, nous renvoyons le lecteur à la<br />

bibliographie 62 . Nous voulons simplement ici proposer une caractérisation globale des <strong>adoux</strong> selon les<br />

typologies fonctionnelles (c'est-à-dire celles qui intègrent la dimension biologique) les plus utilisées.<br />

<strong>Les</strong> principales typologies de cours d’eau utilisées aujourd’hui sont des zonations faunistiques.<br />

La première, celle de Huet (1949), établit une zonation selon les peuplements piscicoles présents selon<br />

la pente (zonation piscicole) 63 . Cette étude a été reprise par Illies et Botosaneanu (1963) 64 , mettant en<br />

évidence la relation entre les conditions du milieu et les peuplements piscicoles. Enfin, Verneaux<br />

(1973) 65 a complété la démarche précédente en augmentant se basant <strong>sur</strong> les peuplements faunistiques<br />

aquatiques au sens large. Elle requiert cependant une quantité de données bien trop importantes par<br />

rapport à celles dont nous disposons et elle semble faire l’objet de nombreuses exceptions.<br />

62 Wasson J.-G., 1989. Eléments pour une typologie fonctionnelle des eaux courantes : 1. Revue critique de quelques<br />

approches existantes. In Bull. Ecol., tome 20, chap. 2, pp. 109-127.<br />

63 Huet M., 1949. Aperçu des relations entre la pente et les populations piscicoles des eaux courantes. In Schweiz Z.<br />

Hydrol., II (3-4), pp. 332-351.<br />

64 Illies J. et Botasaneanu L., 1963. Problème et méthodes de la classification et de la zonation écologique des eaux<br />

courants, considérées <strong>sur</strong>tout du point de vue faunistique. In Mitt. Internat. Verein. Limnol., 12, pp. 1-57.<br />

65 Vernaux J., 1973. Cours d’eau de Franche-Comté (massif du Jura). Recherches écologiques <strong>sur</strong> le réseau hydrographique<br />

du Doubs – Essai de biotypologie. Thèse, Ann. Sci. Univ. Basançon 3, 9, pp. 1-260.<br />

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Nous nous baserons donc <strong>sur</strong> les zonations de Huet et de Illiès et Botasaneanu, qui semblent ici<br />

les plus adaptées par rapport à nos connaissances du milieu et à nos objectifs. <strong>Les</strong> zonations piscicoles<br />

ont été réalisées par rapport à une espèce de référence, mais celle-ci est suivie de plusieurs espèces<br />

d’accompagnement. Ainsi, la zone à truite par exemple est accompagnée d’espèces comme le chabot<br />

et le vairon. Le graphique suivant présente la synthèse globale de ces zonations, en comparaison avec<br />

les principaux styles morphologiques fluviaux 66 . Nous faisons ainsi la correspondance entre la<br />

zonation longitudinale fonctionnelle des cours d’eau et son profil en plan, les différentes dynamiques<br />

étant liées. D’autre part, ce schéma permet de situer les <strong>adoux</strong> par rapport à ces référentiels.<br />

ADOUX<br />

Zone à<br />

truite<br />

Zone à<br />

Ombre<br />

Zone à<br />

Barbeau<br />

Zone à<br />

Brême<br />

Zonation<br />

de Huet<br />

Eucrénon<br />

Crénon<br />

Hypocrénon<br />

Epirithron<br />

Rithron<br />

Métarithron<br />

Hyporithron<br />

Epipotamon<br />

Potamon<br />

Métapotamon<br />

Hypopotamon<br />

Zonation<br />

Illies et<br />

Botasaneanu<br />

Style<br />

linéaire<br />

Style en<br />

tresses<br />

Style à<br />

méandres<br />

Principaux<br />

styles<br />

morphologiques<br />

Illustration 19 : Identification des <strong>adoux</strong> par rapport aux principales typologies fonctionnelles des<br />

eaux courantes et aux principaux styles morphologiques fluviaux.<br />

Nous pouvons synthétiser ces données de la façon suivante. Le Crénon correspond aux zones<br />

de sources de haute montagne, caractérisées par des eaux très froides, une forte pente (donc un fort<br />

courant) et un style linéaire. Ces zones ne sont pas ou peu piscicoles. Le Rithron correspond à des eaux<br />

fraîches dans un système de dynamique en tresse. Ils sont généralement situés dans des zones de<br />

piémont, avec une pente plus faible mais un courant soutenu, et des populations de truite bien<br />

implantées. La zone à truite laisse place à la zone à ombre à partir de l’Hyporithron. Enfin, le Potamon<br />

correspond à des eaux plus chaudes et plus lentes situées en plaine, dans un contexte de rivière à<br />

méandres. <strong>Les</strong> peuplements piscicoles sont de plus en plus différents, avec des espèces beaucoup<br />

moins exigeantes vis-à vis de la température comme le barbeau et la brême.<br />

66 <strong>Les</strong> zonations sont tirées des études précitées et les styles morphologiques d’un document de cours de Mr Malavoi :<br />

« Eléments de géodynamique fluviale », présenté en module de la spécialisation GEME de Montpellier SupAgro.<br />

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Or, nous avons vu que les <strong>adoux</strong> sont situés en zone de piémont, dans un système fluvial en<br />

tresses, et caractérisés par une température fraîche, un faciès d’écoulement lotique et un peuplement<br />

piscicole dominé par la truite (cf partie 2.3). Cette description correspond donc tout à fait à un Rithron<br />

(épi ou méta). En revanche, les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ne correspondent pas tout à fait à cette<br />

description. Ils semblent se rapprocher d’un Hyporithron voire d’un Potamon, avec une température<br />

plus élevée, un faciès d’écoulement plutôt lentique et des peuplements piscicoles dominés par les<br />

cyprinidés (2 e catégorie).<br />

D’autre part, nous pouvons d’ores et déjà différencier les <strong>adoux</strong> des autres annexes<br />

hydrauliques de type bras morts, noues, boires, lônes, mortes, bras secondaires, giessen … En effet,<br />

tous ces noms décrivent des annexes hydrauliques plus ou moins déconnectées de la rivière (dans le<br />

temps et l’espace), dont l’alimentation en eau est plus souvent liée à la rivière qu’à la nappe, et <strong>sur</strong>tout<br />

qui ont une pente très faible, un faciès d’écoulement plutôt lentique et un peuplement piscicole dominé<br />

par les cyprinidés 67 . Ces milieux correspondent donc clairement à des Potamons, dont la fonctionnalité<br />

hydraulique et biologique sont très différentes de celles des <strong>adoux</strong>.<br />

Nous pouvons donc raisonnablement penser que les variables de contrôle (géologie-reliefclimat)<br />

sont les premiers facteurs explicatifs de l’origine et la répartition des <strong>adoux</strong>. Un climat<br />

tempéré, une géologie plutôt calcaire et une situation en piémont paraissent être des éléments<br />

favorables à l’apparition de ré<strong>sur</strong>gences de nappe aux eaux fraîches. Nous ne disposons<br />

malheureusement pas d’assez d’éléments pour aller plus loin dans cette caractérisation mais il<br />

semblerait que cette description se vérifie lorsque nous analysons le fonctionnement de tous les <strong>adoux</strong><br />

connus, même <strong>sur</strong> d’autres bassins versants.<br />

2.4.2 Classification à l’échelle du tronçon<br />

<strong>Les</strong> variables de contrôle, en plus d’avoir une influence directe <strong>sur</strong> la présence d’<strong>adoux</strong> ou non,<br />

semblent aussi avoir une influence indirecte via l’hydrodynamique de la rivière. Cet aspect a d’ailleurs<br />

été mis en évidence dans le graphique précédent, où la relation entre style morphologique de la rivière<br />

et présence d’<strong>adoux</strong> semblent fortement liées.<br />

Nous changeons donc cette fois-ci d’échelle pour nous intéresser de plus près aux processus<br />

hydrologiques et aux inter-relations entre la rivière et les <strong>adoux</strong>. Ainsi, la typologie à laquelle nous<br />

allons nous intéresser est basée <strong>sur</strong> la dynamique latérale des cours d’eau. L’équipe du PIREN Rhône<br />

a proposé en 1982 une typologie des annexes hydrauliques 68 , basée <strong>sur</strong> la fréquence et l’importance de<br />

la connexion avec la rivière (cf illustration 20 ci-après).<br />

67 Dupieux, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />

Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />

68 PIREN Rhône, 1982. In Etudes <strong>sur</strong> l’eau n° 89 : les zones humides et la ressource en eau. Guide technique<br />

Inter-agences.<br />

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Illustration 20 : Typologie des annexes hydrauliques de type bras mort par le PIREN Rhône-Alpes<br />

(1982)<br />

Cette typologie a été reprise par Biotec et Malavoi en 2007, avec un niveau de détail plus<br />

poussé 69 . Malheureusement, elle est destinée à une description des annexes hydrauliques de type bras<br />

mort, dont l’alimentation et le régime hydrologique sont directement liés aux les connexions avec la<br />

rivière (amont et/ou aval). Or, l’alimentation des <strong>adoux</strong> n’est pas directement issue d’une connexion<br />

avec la rivière, même s’il arrive (rarement) qu’ils soient captés par l’amont en période de crue. La<br />

connexion par l’aval, elle, est essentielle d’un point de vue hydrologique et biologique, mais c’est<br />

l’<strong>adoux</strong> qui participe à l’écoulement superficiel de la rivière, et non le contraire.<br />

La première caractéristique des <strong>adoux</strong> est en effet une alimentation par la nappe, qu’elle soit<br />

alluviale ou de versant. Dans le cas d’une nappe de versant, l’<strong>adoux</strong> est indépendant de la rivière pour<br />

son fonctionnement hydrologique. Dans le cas d’une nappe alluviale (la majorité des cas), les deux<br />

sont intimement liés mais uniquement par l’écoulement souterrain. La dynamique latérale de la rivière<br />

a donc une influence indirecte <strong>sur</strong> la dynamique des <strong>adoux</strong> via la nappe d’accompagnement, et non par<br />

l’écoulement superficiel comme pour les bras secondaires et les bras morts.<br />

La divagation d’une rivière en tresses a en effet une double influence <strong>sur</strong> l’écoulement<br />

souterrain :<br />

- par la dynamique latérale des dépôts alluviaux et des érosions qui modifient la capacité<br />

d’emmagasinement de la nappe d’accompagnement ;<br />

- par les échanges hydriques entre la nappe et la rivière (dans un sens ou dans l’autre).<br />

69 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />

Seine-Normandie.<br />

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Le système évoluant dans le temps et dans l’espace, l’alimentation en eau des <strong>adoux</strong> de nappe<br />

alluviale évolue en fonction de la dynamique de la rivière. Nous pouvons envisager la création et<br />

l’évolution d’un <strong>adoux</strong> comme suit. Le tressage de la rivière créé des chenaux préférentiels<br />

d’écoulement. Après une crue restructurante, elle peut emprunter d’autres chenaux d’écoulement, les<br />

anciens devenant alors des bras morts. Si le niveau de la nappe est supérieur au point bas de ces<br />

anciens chenaux, cela créé un écoulement superficiel correspondant à un <strong>adoux</strong>, mais celui-ci est très<br />

vulnérable car il peut être recapturé après chaque crue. Si la dynamique latérale de la rivière la fait<br />

s’éloigner du nouvel <strong>adoux</strong>, celui-ci se pérénise. En revanche, si elle s’en éloigne trop, ainsi que la<br />

nappe d’accompagnement, l’<strong>adoux</strong> aura tendance à s’assécher.<br />

Nous pourrions alors penser à faire le parallèle avec la typologie mise en place par le PIREN<br />

Rhône-Alpes <strong>sur</strong> les bras morts, en classant les <strong>adoux</strong> selon leur évolution par rapport à la dynamique<br />

de la rivière. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant des « Rithrons » et non des « Potamons », nous pourrions définir des<br />

Eurithrons, Pararithrons, Plésiorithrons et Paléorithrons, nous renseignant ainsi <strong>sur</strong> l’évolution de la<br />

dynamique entre la rivière, la nappe et les <strong>adoux</strong>.<br />

En réalité, le système est beaucoup complexe puisqu’il existe des <strong>adoux</strong> alimentés par la nappe<br />

alluviale et empruntant d’anciens chenaux, d’autres n’empruntant pas d’anciens chenaux, d’autres<br />

alimentés par une nappe de versant, ou bien une alimentation mixte, ou bien encore des <strong>adoux</strong><br />

influencés par un trop plein, … Par ailleurs, puisque nous sommes dans un contexte de rivière en<br />

tresse, il se peut que celle-ci s’éloigne d’un <strong>adoux</strong> mais s’en rapproche au bout d’un certain temps.<br />

Cette complexité, synonyme de richesse biologique, rend cependant difficile la mise en place d’une<br />

telle typologie. D’autre part, nous ne disposons pas d’une caractérisation assez fine des <strong>adoux</strong> d’un<br />

point de vue hydrologique. Le type d’alimentation de chacun n’est en effet pas (ou peu) connu.<br />

Ensuite, nous ne disposons pas de données historiques aussi importantes que <strong>sur</strong> le Rhône, où les<br />

photos aériennes successives, par exemple, permettent de déterminer avec une assez bonne précision<br />

l’évolution passée des méandres et leur fréquence de déconnexion avec la rivière. Enfin, quand bien<br />

même nous disposerions de ces données, l’échelle d’étude n’est pas la même et les <strong>adoux</strong> sont<br />

beaucoup moins visibles <strong>sur</strong> une photo aérienne à travers la ripisylve.<br />

De toute façon, la mise en place d’une telle typologie <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> aurait un intérêt limité en<br />

termes de gestion. Il serait en revanche intéressant de mieux connaître le type d’alimentation de<br />

chaque <strong>adoux</strong> et de réaliser un suivi piézométrique. Cela nous permettrait en effet de quantifier<br />

l’impact de certaines activités humaines et d’anticiper <strong>sur</strong> d’éventuels problèmes d’assèchement. La<br />

comparaison que nous venons de faire avec la dynamique des annexes hydrauliques de rivières à<br />

méandres ne nous a peut-être pas permis de mettre en place une typologie, mais elle nous a permis de<br />

bien mettre en évidence les relations dynamiques que la rivière entretien avec les <strong>adoux</strong>. Il devient<br />

évident que toute activité humaine altérant le fonctionnement dynamique de la rivière (prélèvements,<br />

extractions, barrages, endiguements, …) met en danger ces milieux annexes.<br />

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En effet, chaque <strong>adoux</strong> est peut-être pérennisé d’un certain côté, puisque la rivière a un<br />

fonctionnement de plus en plus figé à cause des activités humaines, ce qui réduit le risque de recapture<br />

ou d’éloignement des <strong>adoux</strong>. Cependant, le système dans sa globalité est en péril. Le « système<br />

d’<strong>adoux</strong> » est beaucoup plus vulnérable car si l’un d’entre eux devient afonctionnel ou est perdu, il ne<br />

pourra pas être recréé plus loin par la rivière à cause de cette dynamique figée. Ce constat renforce<br />

donc encore la légitimité d’intervention <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> existants, afin de les rendre fonctionnels et de les<br />

préserver.<br />

Malavoi a ainsi mis en évidence l’intérêt de cette dynamique en termes de biodiversité : « Une<br />

dynamique fluviale libre est constitutive d’une diversité d’habitats indispensable à la faune et la flore<br />

aquatiques et rivulaires. C’est par elle notamment que s’allient le physique et le biologique. » 70<br />

2.4.3 Classification à l’échelle de la station<br />

Un dernier niveau typologique est à envisager : l’échelle de la station, représentée dans notre<br />

étude par l’<strong>adoux</strong>. Une me<strong>sur</strong>e et une description précise de tous les paramètres du milieu pourrait<br />

nous permettre d’établir une classification des <strong>adoux</strong> et une hiérarchisation de l’intérêt de chacun.<br />

Cette étude pourrait être interprétée via une analyse factorielle des correspondances multiples 71 .<br />

Cependant, une telle approche nécessiterait un investissement beaucoup trop important en temps<br />

et en moyens, ce qui nous empêcherait d’avoir une démarche aussi globale par rapport au temps<br />

disponible pour l’étude. Nous préfèrerons donc une approche beaucoup plus concrète, plus empirique,<br />

mais qui ait le mérite de nécessiter moins d’investissements et d’être plus facilement applicable par les<br />

gestionnaires du milieu par rapport à la problématique de réhabilitation. Ce diagnostic sera donc basé<br />

<strong>sur</strong> un diagnostic de terrain axé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des milieux, et fera l’objet de la partie 2.6.<br />

70 Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Publication de l’Agence de l’eau<br />

Seine-Normandie.<br />

71 Pialot D., Chessel D.et Auda Y., 1984. Ecologie générale – Description de milieu et analyse factorielle des<br />

correspondances multiples. C.R Acad. Sc. Paris, t. 298, série III, n°11.<br />

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2.5 Proposition d’une définition des <strong>adoux</strong><br />

Voici ce qui a été énoncé dans le rapport d’étude de la MRE en 2006 <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> :<br />

« Il n’existe pas encore de définition précise des <strong>adoux</strong> et celle-ci diffère en fonction de<br />

perception des uns et des autres. D’une manière générale, on peut désigner sous le terme d’<strong>adoux</strong> les<br />

annexes fluviales (ou annexes hydrauliques) du cours d’eau alimentées par la nappe alluviale. Dans les<br />

faits, les contextes physiques et biologiques de ces <strong>adoux</strong> sont extrêmement variés selon qu’ils sont<br />

alimentés par la nappe du Buëch ou une source de versant, qu’ils correspondent à d’anciens bras du<br />

Buëch ou non, qu’ils sont dans la bande active ou à l’abri des crues, qu’ils s’écoulent dans la ripisylve<br />

ou en pleine lumière...<br />

(…)<br />

Toutefois, on peut à l’heure actuelle définir un <strong>adoux</strong> comme une ré<strong>sur</strong>gence de la nappe<br />

phréatique ou des infiltrations de bassins versants présentant des caractéristiques de débit, de<br />

température et de physico-chimiques relativement constantes <strong>sur</strong> l'année. »<br />

Suite au premier diagnostic que nous venons de réaliser, par l’étude de l’existant <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />

en général, par la synthèse des données issues des études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et par le<br />

positionnement des <strong>adoux</strong> vis-à-vis de certaines typologies, nous pouvons aujourd’hui aller un peu<br />

plus loin dans cette définition. Celle-ci est basée <strong>sur</strong> des critères physiques, biologiques et<br />

dynamiques :<br />

« Un <strong>adoux</strong> est une ré<strong>sur</strong>gence de nappe alluviale ou de versant, située en zone de piémont,<br />

souvent lié à une rivière dynamique à fort charriage de matériaux (rivière en tresse). C’est une annexe<br />

hydraulique, dans le sens où elle participe à l’écoulement de la rivière, qui présente une connexion au<br />

lit principal par l’aval.<br />

Dans ce système dynamique, un <strong>adoux</strong> présente une certaine stabilité en termes de débit et de<br />

température. Il constitue ainsi une très bonne zone de refuge pour les espèces aquatiques, qui y sont à<br />

l’abri des aléas (crues, étiages sévères, gel, …). D’autre part, ces faibles amplitudes saisonnières de<br />

débit et de température, avec des eaux fraîches en été et tempérées en hiver, offrent de très bonnes<br />

conditions de reproduction et d’habitat à de nombreuses espèces très exigeantes.<br />

La pente et le débit sont relativement faibles, mais le calibre est limité et le faciès d’écoulement<br />

reste lotique. <strong>Les</strong> caractéristiques physiques et biologiques les classent dans la catégorie des rithrons,<br />

eau dominée par les peuplements de truite. D’autre part, il peut être caractérisé d’écotone, situé à<br />

l’interface entre milieux terrestre et aquatique et siège d’une très bonne biodiversité.<br />

Le fonctionnement, la pérennité et la dynamique des <strong>adoux</strong> sont intimement liés à la dynamique<br />

de la rivière. »<br />

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2.6 Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

2.6.1 Objectifs et méthodologie<br />

A présent que les milieux d’étude sont caractérisés de façon plus précise, nous pouvons nous<br />

intéresser aux dysfonctionnements qui touchent chacun d’entre eux et sont responsables d’une perte de<br />

fonctionnalité. Comme nous l’avions signalé dans la partie 2.3.3., la zone d’étude pour la définition<br />

des actions de réhabilitation a été restreinte aux <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch, qui présentent des<br />

caractéristiques et un intérêt bien plus importants que ceux du Buëch aval.<br />

L’analyse a été basée <strong>sur</strong> un diagnostic de terrain fortement axé <strong>sur</strong> la fonctionnalité des <strong>adoux</strong><br />

(hydromorphologique et biologique), aspect peu abordé dans les études précédentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch. Cela nous permettra de proposer et définir les actions de réhabilitation à mettre en œuvre pour<br />

les rendre fonctionnels, que ce soit par des travaux ou des me<strong>sur</strong>es de gestions. Nous pourrons en outre<br />

hiérarchiser qualitativement l’intérêt que représente chaque <strong>adoux</strong> afin de définir les priorités<br />

d’intervention.<br />

Ce diagnostic de terrain est totalement empirique, mais c’est le seul moyen pour identifier les<br />

différents problèmes et proposer des actions efficaces. Des relevés complémentaires de pente, de<br />

sinuosité, de positionnement par rapport au Buëch (distance et altitude), etc… auraient probablement<br />

permis de compléter cette analyse, mais le temps disponible pour l’étude ne l’a pas permis. La<br />

fonctionnalité hydromorphologique a donc été appréciée visuellement pendant les prospections de<br />

terrain.<br />

Celles-ci ont cependant été réalisées en étroite collaboration avec différents experts (ONEMA et<br />

FAAPPMA 05). La démarche et les modes d’intervention ont ensuite été approuvés par des<br />

naturalistes (CEEP) et Natura 2000. D’autre part, un bilan régulier a été fait en interne avec le<br />

SMIGIBA, la FAAPPMA 05 et l’ONEMA, ainsi qu’en groupe de travail « pêche » Natura 2000 avec<br />

une concertation encore plus large (CRAVE, DDAF, Conseil général, …).<br />

En termes de temps, une à deux journées de terrain par <strong>adoux</strong> ont été nécessaires à un<br />

diagnostic complet (avec définition des actions à mettre en œuvre). Le temps qui a été consacré<br />

dépend du linéaire de chaque <strong>adoux</strong>, de leur intérêt et de l’importance des problèmes identifiés. Ces<br />

prospections on été réalisées en plusieurs fois, entre avril et septembre 2008. Cela nous a permis de<br />

nous imprégner peu à peu du contexte et des problématiques <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. D’autre part, nous<br />

avons pu profiter de l’évolution saisonnière de la végétation et des conditions hydrologiques, ce qui<br />

nous a permis d’intégrer un maximum de données au diagnostic.<br />

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2.6.2 Synthèse générale du diagnostic de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong><br />

a ) Sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong><br />

Comme nous l’avons vu dans la partie 2.3.2, les <strong>adoux</strong> sont caractérisés notamment par une<br />

vitesse du courant et une pente relativement faibles. Ainsi, tout objet ou ouvrage transversal, toute<br />

réduction de la section d’écoulement, ou toute diminution du débit <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong> peut dénaturer de<br />

façon importante leur fonctionnement hydraulique. La vitesse d’écoulement est fortement ralentie,<br />

passant d’un faciès lotique à un faciès lentique, qui est défavorable à des espèces comme la Truite, le<br />

Chabot et l’Ecrevisse à pieds blancs.<br />

Cela provoque en outre une sédimentation importante de fines particules qui, du fait de la faible<br />

pente, s’accentue rapidement et se généralise <strong>sur</strong> une grande distance vers l’amont. Le fond de l’<strong>adoux</strong><br />

est alors colmaté, entraînant une réduction de la <strong>sur</strong>face de frai pour les poissons et une perte<br />

d’habitats pour l’Ecrevisse à Pieds blancs.<br />

D’autre part, l’écoulement ralenti et la couche de sédiments fins sont favorables au<br />

développement de plantes hydrophiles, qui ne sont pas des espèces caractéristiques d’un<br />

fonctionnement normal des <strong>adoux</strong> et pérennisent le colmatage par leur système racinaire. Le cours<br />

d’eau peut alors rapidement se fermer, devenant notamment infranchissable pour les poissons.<br />

L’ensemble de ces phénomènes peut alors entraîner une perte de fonctionnalité de l’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong><br />

plusieurs dizaines à centaines de mètres.<br />

b ) Synthèse du diagnostic de terrain<br />

<strong>Les</strong> résultats du diagnostic global de la fonctionnalité et des principaux problèmes identifiés <strong>sur</strong><br />

chaque <strong>adoux</strong> sont présentés en dans le tableau 8 pour le Petit Buëch et le tableau 9 pour le Grand<br />

Buëch. Ils seront repris et approfondis dans les propositions de réhabilitation (me<strong>sur</strong>es de gestion et<br />

travaux définis par les CCTP).<br />

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Tableau 8 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch. Identification des principaux problèmes.<br />

Adoux<br />

Anthropisation<br />

Fonctionnalité<br />

hydromorphologique globale<br />

Aptitudes<br />

repro truite<br />

Fonctionnalité biologique globale<br />

Franchissablilité<br />

Colmatage<br />

Etat<br />

ripisylve<br />

Espèces<br />

invasives<br />

Travaux de<br />

réhabilitation<br />

Coucherine<br />

(Béoux)<br />

Buse pour faire passer l'<strong>adoux</strong> sous la<br />

route<br />

Bonne mise à part la buse. Bcp de<br />

petits bras qui forment de<br />

nombreuses petites ZH<br />

Très faible<br />

potentiel<br />

Difficile à cause de la<br />

buse de la D 937<br />

Encroûtement à l'entrée<br />

et en amont de la buse<br />

Bon état<br />

général<br />

Oui (faible)<br />

Proximité d'1 zone artisanale avec<br />

produits à risque (pollution récente)<br />

Boutariq<br />

Proximité d'une décharge, d'une<br />

déchetterie et d'une plate-forme de<br />

compostage <strong>sur</strong> sol nu<br />

Détournement d'une partie du Buëch<br />

vers l'<strong>adoux</strong> pour des prélèvements<br />

agricoles et présence de martelières<br />

Très artificialisé par la connection<br />

amont avec le Buëch et la contrainte<br />

latérale exercée par la décharge<br />

Très faible<br />

potentiel<br />

Nulle à l'aval à la<br />

connection avec le<br />

Buëch<br />

Mauvais côté<br />

décharge<br />

Non<br />

Fontenil<br />

Amont : zone urbanisée, cultures,<br />

jardins<br />

Amont : pâturages qui peuvent<br />

destabiliser les berges et entraîner un<br />

colmatage<br />

Départ dans centre de Veynes +<br />

passage à proximité du plan d'eau et<br />

d'un camping => risques de pollution<br />

En aval : prélèvement agricole peu<br />

impactant (mais à <strong>sur</strong>veiller). Pb : seuil<br />

rustique récent infranchissable<br />

(stagnation, colmatage et<br />

développement plantes lentiques)<br />

Passage d'engins d'extraction en aval<br />

(<strong>adoux</strong> trop étroit => stagnation,<br />

colmatage et dévt plantes lentiques)<br />

Profil rectiligne <strong>sur</strong> la partie amont<br />

urbanisée<br />

Colmatage dû au pâturage <strong>sur</strong> la<br />

partie amont.<br />

Ecoulement lentique et<br />

dysfonctionnements associés repérés<br />

uniquement en amont immédiat du<br />

seuil rustique et du passage des<br />

engins d'extraction. La fonctionnalité<br />

hydromorphologique reste<br />

globalement bonne, sauf le long du<br />

plan d'eau où l'<strong>adoux</strong> est très linéaire<br />

Bonnes<br />

aptitudes et<br />

bonne<br />

reproduction<br />

observée<br />

Problème du seuil de<br />

la prise d'eau agricole<br />

en aval, et<br />

éventuellement de<br />

quelques embâcles.<br />

Présence<br />

d'anciennes<br />

martelières en amont<br />

du plan d'eau<br />

Colmatage en amont de<br />

certains embâcles<br />

Colmatage en aval du<br />

Pâturage<br />

Colmatage important en<br />

amont du seuil et des<br />

martelières<br />

Bon état<br />

général, sauf<br />

le long du plan<br />

d'eau où il n'y<br />

a que des<br />

résineux en<br />

rive gauche<br />

Oui<br />

La<br />

Baumette<br />

Pâturage près de l'<strong>adoux</strong> dans la partie<br />

amont<br />

Buse en aval pour le passage des<br />

engins d'extraction<br />

Prise d'AEP à l'amont (faible) et à l'aval<br />

Très bonne dans l'ensemble.<br />

Eventuellement manque de caches et<br />

de diversification d'écoulements.<br />

Très bonnes<br />

aptitudes et<br />

très bonne<br />

reproduction<br />

observée<br />

Presque totale.<br />

Quelques rares<br />

embâcles à enlever<br />

Léger colmatage en aval<br />

du Pâturage<br />

Colmatage et<br />

développement de<br />

plantes lentiques en<br />

amont de la buse<br />

Bon état<br />

général<br />

1 pied de<br />

Renouée<br />

du Japon<br />

repéré<br />

Oui (faible)<br />

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Adoux<br />

Anthropisation<br />

Fonctionnalité<br />

hydromorphologique<br />

Aptitudes<br />

repro truite<br />

Fonctionnalité biologique<br />

Franchissablilité<br />

Colmatage<br />

Etat<br />

ripisylve<br />

Espèces<br />

invasives<br />

Travaux de<br />

réhabilitation<br />

<strong>Les</strong> Casses<br />

Extractions à proximité<br />

Comblement d'1 partie de l'<strong>adoux</strong> par<br />

déblais et bois mort à cause des<br />

carriers => infranchissable et<br />

écoulement lentique en amont<br />

Tout en amont, légère <strong>sur</strong>verse d'1<br />

canal ds l'<strong>adoux</strong> (pas d'impact voire<br />

positif car participe au débit)<br />

Assez bonne. Lit un peu trop large par<br />

endroits, ce qui serait en partie corrigé<br />

en favorisant la reprise d'une<br />

végétation + jeune qui pourrait ainsi<br />

mieux coloniser las abords du cours<br />

d'eau<br />

Désordres observés à cause des<br />

nombreuses embâcles <strong>sur</strong> tout le<br />

linéaire<br />

Potentiel<br />

moyen<br />

Mauvaise à cause<br />

des nombreuses<br />

embâcles<br />

Colmatage en amont de<br />

certains embâcles<br />

Colmatage en amont<br />

des atterrissements<br />

Léger colmatage et peu<br />

ripisylve en aval<br />

Ripisylve très<br />

vieille, en<br />

mauvais état,<br />

entraînant de<br />

nombreuses<br />

embâcles<br />

dans l'<strong>adoux</strong><br />

Renouée<br />

du Japon<br />

proche<br />

dans le<br />

Buëch<br />

Oui<br />

Iscles de la<br />

Bâtie<br />

Très court et très vulnérable du fait de<br />

sa situation dans le lit du Buëch<br />

Faibles<br />

Mauvaise à la<br />

connexion avec le<br />

Buëch<br />

Non<br />

La Virginie<br />

Anciennes extractions dans le Buëch à<br />

proximité<br />

Ancienne piste pour les extractions<br />

Aval : rectiligne, faible profondeur,<br />

élargissement par passage du Buëch<br />

en crue, colmatage, pas de caches,<br />

connection difficile avec le Buëch<br />

Moyen<br />

Difficile à la<br />

connexion avec le<br />

Buëch<br />

Colmatage important à<br />

l'amont du point dur créé<br />

par l'ancienne piste<br />

d'accès aux extractions<br />

Assez jeune,<br />

<strong>sur</strong>tout <strong>sur</strong> la<br />

partie aval<br />

1 pied de<br />

Renouée<br />

du Japon<br />

proche<br />

Oui<br />

La Garenne<br />

Buse pour le passage d'engins<br />

d'extraction à l'amont de l'<strong>adoux</strong><br />

Ecoulement en partie le long de la RN<br />

Bouchon à l'aval provoqué par un<br />

ancien gabion de protection contre le<br />

Buëch<br />

Colmatage et développement de<br />

plantes lentiques à l'amont de la buse<br />

Désordres observés à cause des<br />

nombreuses embâcles <strong>sur</strong> tout le<br />

linéaire<br />

Colmatage important à cause du<br />

bouchon provoqué par le gabion.<br />

Développement important de plantes<br />

lentiques entraînant une<br />

infranchissabilité.<br />

Bon potentiel<br />

Mauvaise à cause de<br />

la buse, du gabion et<br />

des colmatages<br />

associés<br />

Mauvaise à cause<br />

des nombreuses<br />

embâcles<br />

Colmatage et<br />

développement de plant<br />

lentiques importants en<br />

amont de la buse et du<br />

gabion<br />

Ripisylve<br />

vieillissante,<br />

entraînant de<br />

nombreuses<br />

embâcles<br />

Renouée<br />

du Japon<br />

proche<br />

dans le<br />

Buëch<br />

Oui<br />

Maraize<br />

Prélèvement d'eau à l'amont et dans la<br />

partie centrale (avec une martelière)<br />

Elevage à proximité et pâturage en<br />

amont<br />

Présence d'une buse à mi-parcours<br />

Ecoulement lentique en amont et<br />

lotique en aval de la martelière.<br />

Très faible<br />

potentiel.<br />

Intérêt<br />

piscicole<br />

seulement en<br />

aval de la<br />

buse.<br />

Une martelière (à<br />

laisser car augmente<br />

le niveau d'eau en<br />

amont pour les<br />

Ecrevisses)<br />

Colmatage important <strong>sur</strong><br />

tout le linéaire (pâturage,<br />

martelière, buse et<br />

berges destabilisées)<br />

Végétation<br />

vieillissante en<br />

aval de la<br />

buse<br />

Manque de<br />

végétation en<br />

amont<br />

Oui<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 75


Tableau 9 : Diagnostic général de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch. Identification des principaux problèmes.<br />

Adoux<br />

Anthropisation<br />

Fonctionnalité<br />

hydromorphologique<br />

Aptitudes<br />

repro truite<br />

Fonctionnalité biologique<br />

Franchissablilité<br />

Colmatage<br />

Etat<br />

ripisylve<br />

Espèces<br />

invasives<br />

Travaux de<br />

réhabilitation<br />

Résulte d'une prise d'eau de la scierie<br />

ds le Lunel<br />

Scierie<br />

(<strong>sur</strong> le<br />

Lunel)<br />

Sérieux problème de pollution par<br />

scierie ds le passé<br />

Adoux a été détourné et recalibré<br />

Ecoulement le long de la RN<br />

Mauvaise. Recalibré, rectiligne, longe<br />

la route, certains secteurs trop larges<br />

Faibles.<br />

Meilleures <strong>sur</strong><br />

la partie<br />

amont<br />

Mauvaise à la<br />

connexion à cause<br />

du seuil.<br />

Moyennement bonne<br />

ensuite à cause des<br />

plantes lentiques<br />

Très important depuis la<br />

buse jusqu'à la scierie.<br />

Développement de<br />

plantes lentiques.<br />

Peu de<br />

végétation,<br />

<strong>sur</strong>tout le long<br />

de la RN en<br />

rive droite<br />

Oui<br />

Buse à la connection aval mais bien<br />

calibrée<br />

Pâturage à l'aval avec un abreuvoir<br />

Baumugne<br />

Passage d'une conduite d'éthylène<br />

enterrée à proximité<br />

Très bonne. Seul problème, forte<br />

diminution du débit en été<br />

Bon potentiel<br />

Totale en période de<br />

reproduction de la<br />

truite. Marche à la<br />

connexion en étiage.<br />

Très bon état,<br />

jeune,<br />

ripisylve de<br />

qualité et<br />

diversifiée<br />

Non<br />

Glacières 1<br />

Habitations au niveau du marais en<br />

amont<br />

Ecoulement le long de la digue<br />

Bonne dans l'ensemble<br />

Excellente<br />

reproduction<br />

observée<br />

Presque totale Bon Oui<br />

Difficile à la<br />

confluence avec le<br />

torrent (près de la<br />

confluence avec le<br />

Buëch) et selon les<br />

embâcles<br />

Important en aval à la<br />

confluence avec le<br />

torrent (près de la<br />

confluence avec le<br />

Buëch) et en amont de<br />

certains embâcles<br />

Mauvais.<br />

Beaucoup de<br />

gros résineux<br />

en mauvais<br />

état<br />

Glacières 2<br />

En bordure d'un terrain agricole drainé<br />

vers l'<strong>adoux</strong><br />

Erosion des berges et des terres<br />

agricoles<br />

Très faibles<br />

Bonne ormis<br />

quelques embâcles<br />

Total à cause des<br />

pratiques culturales de<br />

l'agriculteur<br />

Mauvais en<br />

rive droite, le<br />

long du<br />

champ.<br />

Robinier<br />

faux-acacia<br />

Oui<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 76


Adoux<br />

Anthropisation<br />

Fonctionnalité<br />

hydromorphologique<br />

Aptitudes<br />

repro truite<br />

Fonctionnalité biologique<br />

Franchissablilité Colmatage Etat ripisylve<br />

Espèces<br />

invasive<br />

s<br />

Travaux de<br />

réhabilitation<br />

Proximité de la STEP Aspres avec<br />

conduite qui longe l'<strong>adoux</strong> et risque de<br />

pollution diffuse ou ponctuelle <strong>sur</strong> le<br />

linéaire (<strong>sur</strong>tt en période de crues car<br />

réseau unitaire). Présence d'un bypass<br />

<strong>sur</strong> le réseau<br />

Rabière<br />

Entretien des lignes électriques et<br />

téléphoniques par coupes à blanc en<br />

amont<br />

Proximité d'un camping mais rejets<br />

collectés par STEP<br />

Très bonne. Adoux atypique <strong>sur</strong> le<br />

Buëch car de très nombreux bras et<br />

zones marécageuses. Pb :<br />

Assèchement total en 2007<br />

Très faibles<br />

(un peu <strong>sur</strong> la<br />

partie la +<br />

aval)<br />

Mauvaise à cause de<br />

l'atterrissement<br />

végétalisé et de la<br />

buse<br />

Important en<br />

amont de<br />

l'atterrissement<br />

végétalisé<br />

Bon (sauf au niveau<br />

des lignes<br />

électriques)<br />

Oui<br />

Présence d'une buse sous-calibrée au<br />

niveau du camping et d'un<br />

atterrissement végétalisé dû à un<br />

curage du torrent en aval<br />

Poissonnière<br />

Arbres coupés en bordure de l'<strong>adoux</strong><br />

<strong>sur</strong> une parcelle privée => destab<br />

berges, agravation dégâts lors des<br />

crues, embâcles.<br />

L'un des <strong>adoux</strong> est pollué par rejet<br />

STEP d'Aspres<br />

Mauvaise <strong>sur</strong> toute la partie où le<br />

Buëch est passé (Buëch très<br />

proche). Erosion ponctuelle de<br />

berges (emplifié dans le secteur où<br />

les arbres ont été coupés).<br />

Beaucoup d'embâcles à cause de<br />

ces dysfonctionnements.<br />

Probablement<br />

bon potentiel<br />

Mauvaise connection<br />

avec l'aval par<br />

basses eaux,<br />

franchissabilité<br />

difficile à cause des<br />

embâcles et à cause<br />

d'un seuil naturel en<br />

amont<br />

Important dans les<br />

zones d'érosion de<br />

berges<br />

Très mauvais <strong>sur</strong> les<br />

parcelles privées<br />

(coupes d'arbres et<br />

présence de<br />

nombreux résineux).<br />

Oui<br />

Aspremont<br />

D49<br />

Le long de la route et de terrains bâtis<br />

Drainage de la zone humide en amont<br />

Mauvaise car écoulement le long de<br />

la route<br />

Très faibles<br />

Mauvaise (peu de<br />

débit)<br />

Important<br />

Très mauvais<br />

(routes et terrains<br />

bâtis)<br />

Non<br />

Fontaine<br />

salée<br />

Garenne 3<br />

(station de<br />

pompage)<br />

Présence d'1 station de pompage en<br />

amont mais effet positif car<br />

alimentation <strong>adoux</strong><br />

Ecoulement en bord de digue et de<br />

sentier<br />

Bonne<br />

Bonne<br />

Faibles<br />

Moyennes<br />

Garenne 2 Colmatage fréquent Faibles<br />

Mauvaise par<br />

endroits (embâcles,<br />

seuils<br />

d'encroûtement et<br />

atterrissements<br />

infranchissables)<br />

Bonne hormis<br />

quelques embâcles<br />

Difficile à cause des<br />

embâcles<br />

En amont des<br />

obstacles<br />

En amont des<br />

obstacles<br />

Colmatage<br />

important<br />

Assez bon dans<br />

l'ensemble. A<br />

entretenir.<br />

Bon dans<br />

l'ensemble. Pas<br />

assez d'ombrage<br />

<strong>sur</strong> la partie amont<br />

mais végétation<br />

jeune<br />

Oui<br />

Oui<br />

Viellissante Oui (faible)<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 77


Adoux<br />

Anthropisation<br />

Fonctionnalité<br />

hydromorphologique<br />

Aptitudes<br />

repro truite<br />

Fonctionnalité biologique<br />

Franchissablilité<br />

Colmatage<br />

Etat<br />

ripisylve<br />

Espèces<br />

invasives<br />

Travaux de<br />

réhabilitation<br />

Terrains privés <strong>sur</strong> lesquels on a une<br />

végétation de connifères <strong>sur</strong> la partie<br />

centrale => Strate arbustive peu<br />

développée, mauvaise stabilisation des<br />

berges et colmatage<br />

Important en amont du<br />

seuil et des martelières<br />

Assez bon<br />

dans<br />

l'ensemble<br />

Garenne 1<br />

3 seuils infranchissables : 1 seuil à<br />

l'amont, 1 martelière partie médiane et 1<br />

confluence <strong>sur</strong> 1 des 2 bras<br />

Ripisylve rive droite déboisée <strong>sur</strong> un<br />

tronçon<br />

Assez bonne dans l'ensemble. <strong>Les</strong><br />

seuls problèmes sont liés à la<br />

présence des martelières et au<br />

pâturage<br />

Moyennes<br />

dans l'état<br />

actuel<br />

Mauvaise à cause du<br />

seuil, des 2<br />

martelières et de<br />

planches sous la<br />

clôture en amont du<br />

château<br />

Important dans le bois<br />

de résineux<br />

Que des<br />

conifères au<br />

niveau du<br />

château (pas<br />

de strate<br />

arbustive)<br />

Déboisé <strong>sur</strong><br />

la partie<br />

médiane<br />

Oui<br />

Berges peu cohésives et colmatage à<br />

cause du pâturage trop proche en rive<br />

gauche (+ stagnation martelière)<br />

Végétation peu développée en rive<br />

gauche à cause du chemin forestier et du<br />

pâturage<br />

Important en aval du<br />

pâturage<br />

Endommagée<br />

à cause du<br />

pâturage<br />

Serre du<br />

fumier<br />

Bonne<br />

Faibles<br />

Bonne hormis<br />

quelques embâcles<br />

Bon dans<br />

l'ensemble.<br />

Non<br />

<strong>Les</strong><br />

Mourings<br />

Bonne mais écoulement <strong>sur</strong><br />

substratum calcaire (pas de galets)<br />

Faibles<br />

Bonne hormis<br />

quelques embâcles<br />

Bon dans<br />

l'ensemble.<br />

Non<br />

L'alpilonne Fabile débit Faibles<br />

Seuil naturel<br />

infranchissable à la<br />

connexion avec le<br />

Buëch. Nombreuses<br />

embâcles<br />

Bon dans<br />

l'ensemble.<br />

Non<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 78


Le tableau 10 ci-après synthétise les principaux dysfonctionnements qui ont pu être identifiés<br />

<strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch. Cela nous permet d’identifier l’origine des<br />

différents problèmes et leurs principales conséquences <strong>sur</strong> le milieu en termes de fonctionnalité.<br />

Tableau 10 : Origine, nature et conséquences des principaux dysfonctionnements identifiés <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch<br />

Origine Nature Conséquences <strong>sur</strong> l'<strong>adoux</strong> Commentaires<br />

Aménagements<br />

« Mauvaises<br />

pratiques »<br />

Anciens bassins de<br />

pisciculture (Poissonnière,<br />

Rabière et Garenne 1) ou de<br />

fabrication de glace (<strong>adoux</strong><br />

des Glacières).<br />

Tracé souvent influencé par<br />

l’emprise foncière (terrains<br />

agricoles ou bâtis, plan<br />

d’eau,…) ou les<br />

infrastructures routières<br />

(routes, ponts).<br />

Ouvrages pérennes <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> :<br />

buse<br />

infranchissable ou mal<br />

dimensionnée, seuils ou<br />

martelières pour les<br />

prélèvements d’eau, ...<br />

Ouvrages transversaux<br />

rustiques sans autorisation<br />

pour les prélèvements d’eau<br />

Branchages jetés dans le<br />

cours d’eau suite à un<br />

élagage.<br />

Pistes d’accès et les buses<br />

posées pour le passage des<br />

engins vers les sites<br />

d’extraction de matériaux<br />

dans le Buëch.<br />

Comblement de l’<strong>adoux</strong><br />

lors du terrassement par les<br />

engins d’extraction.<br />

Pâturage du bétail en<br />

bordure de berge ou dans<br />

l’<strong>adoux</strong>, entraînant une<br />

déstabilisation et une<br />

érosion responsables d’un<br />

fort colmatage.<br />

Végétation rivulaire<br />

inadaptée : plantations de<br />

résineux, mauvaise<br />

sélection lors de l’entretien<br />

par les propriétaires, coupes<br />

à blanc…<br />

Cultures ne permettant pas<br />

un bon maintien du sol<br />

(grandes culture, …).<br />

Terres agricoles drainées<br />

vers les <strong>adoux</strong>.<br />

Modification du faciès et de la<br />

fonctionnalité<br />

Modification du profil en plan,<br />

altération du fonctionnement<br />

hydraulique, diminution de la<br />

diversité d'habitats et<br />

augmentation de la vulnérabilité<br />

Altération du fonctionnement<br />

hydraulique<br />

Modification du faciès naturel de<br />

l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />

Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />

important en amont<br />

infranchissablité pour la faune<br />

aquatique.<br />

Altération du fonctionnement<br />

hydraulique<br />

Modification du faciès naturel de<br />

l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />

Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />

important en amont<br />

Infranchissablité pour la faune<br />

aquatique.<br />

Erosion des berges<br />

Perte de la strate arbustive<br />

Modification du faciès naturel de<br />

l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />

Colmatage <strong>sur</strong> un linéaire<br />

important à l'aval<br />

Déstabilisation et vulnérabilité<br />

importantes des berges<br />

Erosion des berges<br />

Modification du faciès naturel de<br />

l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />

Colmatage important en l'aval<br />

Erosion des terres agricoles et<br />

colmatage de l'<strong>adoux</strong> en aval<br />

Peu d'effets <strong>sur</strong> la fonctionnalité<br />

générale de l'<strong>adoux</strong>. Bassins<br />

localisés <strong>sur</strong> la partie amont.<br />

Seul l’<strong>adoux</strong> du Lunel a été détourné<br />

et rectifié au point d’obtenir un<br />

profil linéaire. <strong>Les</strong> autres gardent en<br />

règle générale une bonne sinuosité,<br />

synonyme de faciès d’écoulement et<br />

d’habitats diversifiés favorables à<br />

l’ensemble de la vie aquatique.<br />

Ouvrages la plupart du temps<br />

localisés mais responsables d'une<br />

perte de fonctionnalité très<br />

importante<br />

La plupart des buses sont sousdimensionnées<br />

et mal posées. Même<br />

dans le cas où le passage est<br />

démantelé à la fin de la période<br />

d’extraction, la section de l’<strong>adoux</strong><br />

est très souvent réduite.<br />

Fort risque de dégradation des<br />

berges par la chute d'abres dont le<br />

système racinaire est inadapté<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 79


Origine Nature Conséquences <strong>sur</strong> l'<strong>adoux</strong> Commentaires<br />

Pollutions<br />

Evolution<br />

« pseudonaturelle<br />

»<br />

Rejet de STEP<br />

Rejets industriels<br />

Pâturage du bétail<br />

Utilisation<br />

agricoles<br />

Déchets ménagers<br />

d'intrants<br />

Evolution de la végétation :<br />

vieillissement ripisylve<br />

Embâcles<br />

Crues<br />

Assèchement<br />

Accumulation d'une pollution<br />

organique importante<br />

Colmatage<br />

Altération de la qualité chimique<br />

et fort risque de mortalité<br />

Eutrophisation<br />

Modification de la fonctionnalité<br />

par développement de plantes<br />

lentiques<br />

Risque de diminution du taux<br />

d'oxygène et de mortalité<br />

Eutrophisation et/ou alterration de<br />

la qualité chimique<br />

Dégradation du milieu<br />

Altération de la qualité<br />

Déstabilisation et vulnérabilité<br />

importantes des berges<br />

Fermeture du milieu<br />

Formation d'embâcles<br />

Fermeture du milieu<br />

Infranchissablité pour la faune<br />

aquatique.<br />

Désordres hydrauliques et<br />

colmatage en amont<br />

Déstabilisation et vulnérabilité<br />

importantes des berges<br />

Erosion des berges<br />

Modification du faciès naturel de<br />

l'<strong>adoux</strong> et de la fonctionnalité<br />

Colmatage important en l'aval<br />

Modification de la ripisylve<br />

Perte d'habitats<br />

Augmentation de la température<br />

Colmatage<br />

Déconnexion <strong>adoux</strong> / rivière<br />

Infranchissabilité<br />

Rejet de la STEP d'Aspres-Sur-<br />

Buëch :<br />

temporaire par un by-pass dans<br />

l'<strong>adoux</strong> de la Rabière<br />

permanent dans l'<strong>adoux</strong> de la<br />

Poissonnière<br />

Très peu de rejets industriels en<br />

réalité. Forte pollution historique<br />

dans l'<strong>adoux</strong> du Lunel par la scierie<br />

En réalité, l'eutrophisation n'en est<br />

pas à ce stade<br />

Présence <strong>sur</strong> tous les <strong>adoux</strong>, en plus<br />

ou moins grande quantité<br />

Dysfonctionnements observés <strong>sur</strong> la<br />

grande majorité des <strong>adoux</strong>. En lien<br />

avec la dynamique rompue de la<br />

rivière, dont le rôle d'entretien n'est<br />

plus as<strong>sur</strong>é.<br />

Dysfonctionnement observé <strong>sur</strong> un<br />

<strong>adoux</strong> : la Poissonnière. En lien avec<br />

la dynamique rompue de la rivière,<br />

qui risque de capter l'<strong>adoux</strong> à très<br />

long terme et non de l'entretenir de<br />

façon temporaire.<br />

Observé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> de<br />

Baumugne, la Virginie, les Casses<br />

(amont). Souvent en lien avec les<br />

extractions.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 80


c ) Bilan <strong>sur</strong> la fonctionnalité et la sensibilité des <strong>adoux</strong><br />

La fonctionnalité hydromorphologique de la majorité des <strong>adoux</strong> est globalement bonne.<br />

Cependant, les fonctionnalités hydraulique et biologique des <strong>adoux</strong> sont très souvent dégradées.<br />

L’origine des dysfonctionnements observés est directement ou indirectement liée aux activités<br />

humaines, comme nous avons pu le décrire dans le tableau précédent. Elle est parfois ponctuelle, mais<br />

la perte de fonctionnalité provoquée est très importante du fait de la sensibilité hydraulique des <strong>adoux</strong>.<br />

Ces milieux nécessitent donc une vigilance constante.<br />

Au final, peu d’entre eux sont complètement fonctionnels. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> et l’intérêt qu’ils<br />

présentent sont peu connus, entraînant très souvent des malveillances (généralement involontaires) par<br />

les passants, les propriétaires, les agriculteurs, les carriers et mêmes certains services de l’état lors<br />

d’aménagements. Dans la plupart des cas, les problèmes que nous avons identifiés peuvent paraître des<br />

« détails » pour ceux qui en sont responsables, considérant les <strong>adoux</strong> comme des « fossés sans<br />

intérêt ». Ils ont cependant des conséquences très importantes <strong>sur</strong> le milieu et les espèces associées.<br />

2.6.3 Menaces des principaux facteurs naturels et des principales activités humaines <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et<br />

les espèces associées<br />

Suite à ces observations de terrain, nous pouvons prévoir qualitativement les conséquences des<br />

principaux facteurs naturels et anthropiques <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et les espèces qui y sont associées. Cette<br />

interprétation a été couplée à celle réalisée par la chargée de mission du programme Natura 2000 du<br />

Buëch. Elle est présentée en dans le tableau 11 ci-après.<br />

Tableau 11 : Influence qualitative des principales activités humaines et de l’évolution des facteurs<br />

« pseudo-naturels » <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch et les espèces associées (page suivante).<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 81


Impact des principaux facteurs anthropiques<br />

↑ Effet positif Activités économiques<br />

↓ Effet négatif Carrières en rivière Agriculture Barrage <strong>sur</strong> le Buëch<br />

Principales<br />

espèces<br />

associées<br />

Diminution des débits en aval (débit<br />

Prélèvements d'eau ou drainage<br />

Abaissement de la nappe<br />

réservé)<br />

↓<br />

↓ => assèchement => assèchement<br />

=> assèchement => parfois ouvrages infranchissables => enfoncement du lit (érosion progressive)<br />

=> modification de la ripisylve<br />

=> colmatage par obstacles et/ou réduction du débit => déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />

Enfoncement du lit (extractions +<br />

Utilisation d'intrants et pâturage<br />

↓ => infranchissabilité piscicole vers les<br />

érosion régressive et/ou progressive) ↓ <strong>adoux</strong><br />

=> déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />

=> risques de pollution et d'eutrophisation => modification de la ripisylve<br />

↓<br />

Mauvaises pratiques (pâturage <strong>sur</strong> berges d'<strong>adoux</strong>,<br />

=> infranchissabilité piscicole vers les<br />

=> augmentation de la vulnérabilité face<br />

cultures inapropriées, pas de bandes enherbées<br />

<strong>adoux</strong><br />

aux pollutions<br />

et/ou ripisylve entre cultures et <strong>adoux</strong>,…)<br />

Blocage de la dynamique de la rivière<br />

Adoux<br />

=> modification et/ou altération de la ripisylve Augmentation de la température en aval<br />

et de ses milieux annexes ↓<br />

↓ => banalisation des habitats => augmentation de l'érosion => perte de fonctionnalité biologique<br />

=> augmentation de la vulnérabilité<br />

↓ => modification de la composition des<br />

=> colmatage de l'<strong>adoux</strong><br />

des <strong>adoux</strong><br />

peuplements aquatiques<br />

Pistes d'accès et buses<br />

=> augmentation de l'eutrophisation<br />

Blocage de la dynamique de la rivière et de<br />

=> risques déconnexion des <strong>adoux</strong><br />

ses milieux annexes en aval<br />

↓<br />

=> augmentation de la vulnérabilité des<br />

=> infranchissabilité piscicole<br />

↓ <strong>adoux</strong><br />

=> désordres hydrauliques<br />

Risques de dégradation accidentelle<br />

=> banalisation des habitats<br />

↓ pendant les phases d'extraction<br />

Assèchement<br />

Assèchement<br />

Perte de l'habitat<br />

Ecrevisse à<br />

↓ => disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce<br />

pieds blancs ↓ Risques de pollution<br />

Augmentation température<br />

=> disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce ↓ => disparition de l'espèce<br />

Perte de zones de refuge, de<br />

Perte en aval de zones de refuge, de<br />

Dégradation de zones de refuge, de reproduction et<br />

reproduction et de croissance non<br />

reproduction et de croissance non soumises<br />

Chabot et<br />

de croissance non soumises aux aléas<br />

soumises aux aléas<br />

aux aléas<br />

Truite fario ↓<br />

↓<br />

↓<br />

=> limitation de l'aire de répartition de<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

l'espèce<br />

Blageon<br />

Castor<br />

Agrion de<br />

mercure (et<br />

Azuré de la<br />

Sanguisorbe)<br />

↓<br />

Perte de zones de refuge, de<br />

reproduction et de croissance non<br />

soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

↓<br />

Dégradation de zones de refuge, de reproduction et<br />

de croissance non soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

Perte en aval de zones de refuge, de<br />

reproduction et de croissance non soumises<br />

aux aléas<br />

Activités de loisir<br />

(chasse, pêche,<br />

randonnée, ...)<br />

Veille <strong>sur</strong> les milieux<br />

Entretien par les<br />

pêcheurs<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 82<br />

↓<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

Assèchement<br />

Assèchement<br />

↓ => perte d'habitat pour le Castor ↓ Assèchement<br />

=> perte d'habitat pour le Castor<br />

Passage des engins d'extraction<br />

Passage des engins agricoles ↓<br />

↓ => dérangement potentiel ↓ => perte d'habitat pour le Castor<br />

=> dérangement potentiel<br />

Assèchement Assèchement Assèchement<br />

↓ => perte d'habitat pour les insectes de ↓ => perte d'habitat pour les insectes de zones ↓ => perte d'habitat pour les insectes de<br />

zones humides<br />

humides<br />

zones humides<br />

↓<br />

Déchets<br />

Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />

atteintes au milieu<br />

Réhabilitation du milieu<br />

par les pêcheurs<br />

Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />

atteintes au milieu<br />

Réhabilitation du milieu<br />

par les pêcheurs<br />

Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />

atteintes au milieu<br />

Réhabilitation du milieu<br />

par les pêcheurs<br />

↓ Dérangement potentiel<br />

Veille <strong>sur</strong> d'éventuelles<br />

atteintes au milieu<br />

↓ Dérangement potentiel


Impact des facteurs "pseudo-naturels"<br />

↑<br />

→<br />

↓<br />

Principales<br />

espèces<br />

associées<br />

Effet positif<br />

Effet sans grande<br />

influence<br />

Effet négatif<br />

Adoux<br />

Ecrevisse à pieds<br />

blancs<br />

Chabot et Truite fario<br />

Blageon<br />

↓<br />

Diminution des précipitations<br />

Diminution des débits<br />

Diminution des débits<br />

=> perte de fonctionnalité biologique<br />

=> modification de la ripisylve<br />

Dynamique de la végétation<br />

Fermeture du milieu, évolution vers végétation de fourré et<br />

ripisylve vieillissante<br />

=> déconnexion <strong>adoux</strong> / Buëch<br />

=> déstabilisation des berges<br />

=> formation d’embâcles<br />

=> infranchissabilité piscicole vers les <strong>adoux</strong> => perte de fonctionnalité biologique<br />

=> augmentation de la vulnérabilité face aux pollutions<br />

=> perte de l'habitat<br />

↓<br />

Assèchement du milieu<br />

=> perte de l'habitat<br />

Augmentation de la température<br />

=> perte de fonctionnalité biologique<br />

↓<br />

=> modification de la composition des peuplements aquatiques<br />

=> augmentation de l'eutrophisation<br />

↓<br />

Perte de l'habitat<br />

=> disparition de l'espèce<br />

Fermeture du milieu et perte de l’habitat<br />

Réchauffement<br />

↓<br />

=> disparition de l'espèce<br />

Perte de zones de refuge, de reproduction et de croissance non<br />

↓<br />

soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

Réchauffement<br />

↓<br />

=> limitation de l'aire de répartition de l'espèce<br />

Perte de zones de refuge, de reproduction et de croissance non<br />

↓<br />

soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

↓<br />

↓<br />

↓<br />

↓<br />

=> disparition de l'espèce<br />

Perte de fonctionnalité <strong>sur</strong> des zones de refuge, de<br />

reproduction et de croissance non soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

Perte de fonctionnalité <strong>sur</strong> des zones de refuge, de<br />

reproduction et de croissance non soumises aux aléas<br />

=> vulnérabilité de l'espèce<br />

Perte de l'habitat<br />

Castor ↓<br />

=> recherche d'autres sites (espèce mobile)<br />

Augmentation de la ressource alimentaire<br />

Azuré de la<br />

Sanguisorbe et<br />

Agrion de mercure<br />

Perte de l'habitat<br />

Perte de l'habitat par fermeture du milieu<br />

↓<br />

=> disparition de l'espèce<br />

↓<br />

=> disparition de l'espèce<br />

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2.6.4 Estimation chiffrée du potentiel des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch du point de vue de la<br />

reproduction de la truite fario<br />

a ) Objectifs et méthodologie<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant de très bonnes zones de reproduction pour la Truite fario, nous pouvons tenter<br />

de chiffrer leurs potentialités en termes de reproduction. La démarche, basée <strong>sur</strong> un ouvrage du CSP<br />

concernant la gestion piscicole 72 , est la même que celle employée dans le PDPG. Elle est présentée<br />

dans les tableaux 12 et 13 ci-après. Cette analyse est basée <strong>sur</strong> une méthode très théorique et adaptée<br />

localement de façon empirique pour une situation optimale. Elle est cependant reconnue dans ce<br />

domaine, et nous établerons une comparaison avec les chiffres présentés dans le PDPG, qui sont euxaussi<br />

basés <strong>sur</strong> cette méthode. Elle nous permet donc de disposer d’un ordre de grandeur permettant<br />

d’évaluer le gain écologique de la réhabilitation des <strong>adoux</strong>, mais uniquement d’un point de vue de la<br />

production piscicole en Truite fario.<br />

Tableau 12 : Estimation du nombre d’œufs produits pour 100 m² de SFR<br />

SFR<br />

estimée<br />

50% <strong>sur</strong>face<br />

totale<br />

Nombre de<br />

frayères /<br />

100m² SFR<br />

Nombre d'œufs<br />

produits pour un<br />

géniteur de 1 kg<br />

Poids moyen<br />

d'un géniteur<br />

<strong>sur</strong> le<br />

département<br />

Nb moyen d'œufs<br />

produits en moy par<br />

géniteur <strong>sur</strong> le<br />

département<br />

Nb d'œufs<br />

produits / 100m²<br />

de SFR<br />

2000 * 0,150 300 * 4<br />

4 2 000 150 g 300 1200<br />

La Surface Favorable à la Reproduction (SFR) pour la truite fario est estimée à environ 40 % <strong>sur</strong><br />

les petits cours d’eau. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong>, nous l’avons vu, présentent des conditions de reproduction quasioptimales.<br />

Nous pouvons donc majorer ce chiffre à 50 %, ce qui ne paraît pas du tout <strong>sur</strong>estimé<br />

d’après les observations réalisées <strong>sur</strong> le terrain et l’appréciation des différents experts. Pour 100 m² de<br />

SFR, 4 frayères sont présentes en moyenne. Un géniteur dans le département produisant en moyenne<br />

300 œufs, nous pouvons considérer que 100 m² de SFR permettent de produire 1200 œufs par saison<br />

de reproduction.<br />

Tableau 13 : Estimation du nombre de truites produites pour 100 m² de SFR. Evolution en fonction<br />

des taux de <strong>sur</strong>vie d’année en année.<br />

Truitelles d'1 an<br />

(~6cm) / 100m² de<br />

SFR<br />

Truites de 2 ans<br />

(~12cm) / 100 m² de<br />

SFR<br />

Truites de 3 ans<br />

(~18cm) / 100 m² de<br />

SFR<br />

Truites de 4 ans<br />

(âge adulte, ~20cm)<br />

/ 100 m² de SFR<br />

20% de <strong>sur</strong>vie 40% de <strong>sur</strong>vie 50% de <strong>sur</strong>vie 50% de <strong>sur</strong>vie<br />

Taux de <strong>sur</strong>vie de<br />

l'œuf à l'âge<br />

adulte<br />

240 96 48 24 2 %<br />

72 Richard A., 1998. Gestion piscicole : interventions <strong>sur</strong> les populations de poissons, repeuplement des cours d’eau<br />

salmonicoles. Collection « Mise au point », Conseil Supérieur de la Pêche, Paris, France, 256 p.<br />

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Le taux de <strong>sur</strong>vie la première année <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est estimé à 20 %. Il comprend les phases de<br />

fécondation, d’éclosion et de croissance la première année. Le taux moyen dans le département a été<br />

estimé dans le PDPG à 5 %, en raison des conditions climatiques et hydrologiques difficiles. Nous le<br />

majorons à 20 % <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en raison de l’absence d’aléas (crue, étiage, gel), se plaçant ainsi dans<br />

la moyenne estimée au niveau national par l’ouvrage du CSP <strong>sur</strong> la gestion piscicole.<br />

<strong>Les</strong> 1200 œufs produits pour 100 m² de SFR donnent donc 240 truitelles de 1 an. <strong>Les</strong> truitelles<br />

ayant tendance à dévaler pour rejoindre la rivière après 1 an (cf partie 2.3.2), le taux de <strong>sur</strong>vie à 2, 3 et<br />

4 ans est donc égal à celui évalué pour le reste du département.<br />

Ainsi, 100 m² de SFR donnent à chaque période de reproduction, dans des conditions<br />

optimales, 24 truites fario adultes qui sont capturables (TRFc) et capables de se reproduire. Le taux de<br />

<strong>sur</strong>vie global depuis l’œuf jusqu’à l’âge adulte est donc estimé à 2 % dans les <strong>adoux</strong>. Du fait des<br />

meilleures conditions pour la reproduction et la croissance des truites, ce chiffre est environ 2 fois<br />

supérieur à celui évalué en rivière dans le département. Il se trouve par ailleurs dans la moyenne<br />

nationale (entre 1 et 3 %), ce qui paraît raisonnable.<br />

b ) Résultats pour l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch<br />

Connaissant le linéaire et la largeur de chaque <strong>adoux</strong> (donc la <strong>sur</strong>face), nous pouvons aisément<br />

calculer la SFR, ainsi que le nombre d’œufs, de truites d’1 an, 2 ans, 3 ans et 4 ans produits en<br />

situation optimale dans chacun d’entre eux. Ces résultats sont présentés en Annexe 18 pour chaque<br />

<strong>adoux</strong>, et sont synthétisés dans le tableau 11 ci-après.<br />

Tableau 14 : Production annuelle en Truite fario par les <strong>adoux</strong> du Petit et Grand Buëch en situation<br />

potentielle<br />

Petit Buëch Grand Buëch Total<br />

Truitelles d'1 an (6 cm) 18 094 14 600 32 694<br />

Truites de 2 ans (12 cm) 7 238 5 840 13 078<br />

Truites de 3 ans (16 cm) 3 619 2 920 6 539<br />

Truites de 4 ans (20 cm)<br />

TRFc<br />

1 809 1 460 3 269<br />

Ces valeurs indiquent le nombre de truites issues de la reproduction <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong><br />

du Petit et du Grand Buëch, dans le cas où celle-ci est optimale (aucun dysfonctionnement). <strong>Les</strong><br />

actions de réhabilitation qui seront mises en place, ayant pour but d’effacer la grande majorité des<br />

dysfonctionnements dont nous avons parlé, devraient donc permettre théoriquement d’atteindre ces<br />

chiffres.<br />

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Ainsi, <strong>sur</strong> les deux sous-bassins versants, la reproduction annuelle des truites fario <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> produirait environ 32 000 truitelles en une année. Au bout de 4 ans (âge adulte), suite aux<br />

mortalités cumulées, ce nombre atteindrait environ 3 300 truites. Celles-ci seront alors capturables par<br />

les pêcheurs et capables de se reproduire à la période de frai suivante. Afin de mieux se rendre compte<br />

de l’importance de ces chiffres, nous pouvons établir une comparaison avec la situation identifiée par<br />

le PDPG dans la rivière (tableaux 12 et 13).<br />

Tableau 15 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />

TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch<br />

A : Population potentielle de TRFc<br />

dans le contexte piscicole<br />

Petit Buëch Grand Buëch Total<br />

A1 : 10 733 A2 : 13 702 A3 : 24 435<br />

B : Population réelle de TRFc B1 : 7 785 B2 : 10 338 B3 : 18 123<br />

C : Déficit annuel en TRFc<br />

C = A - B<br />

D : Production annuelle potentielle en<br />

TRFc dans les <strong>adoux</strong><br />

E : Déficit annuel résiduel après<br />

réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />

E = (C - D)<br />

C1 : 2 948 C2 : 3 364 C3 : 6 312<br />

D1 : 1 809 D2 : 1 460 D3 : 3 269<br />

E1 : 1 139 E2 : 1 904 E3 : 3 043<br />

Tableau 16 : Intérêt potentiel des <strong>adoux</strong> d’un point de vue de leur production annuelle potentielle en<br />

TRFc, en comparaison avec la situation dans le Petit et le Grand Buëch (chiffres relatifs)<br />

Petit Buëch Grand Buëch Total<br />

F : % actuel de déficit<br />

F = (C / A) x 100<br />

G : % comblement potentiel de déficit<br />

par les <strong>adoux</strong> après réhabilitation<br />

G = (D / C) x 100<br />

H : % potentiel de déficit résiduel après<br />

réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />

H = (E / A) x 100<br />

F1 : 27 % F2 : 25 % F3 : 26 %<br />

G1 : 61 % G2 : 43 % G3 : 52 %<br />

H1 : 11 % H2 : 14 % H3 : 12 %<br />

En fonction de la capacité de reproduction théorique, la capacité d’accueil du milieu et des<br />

facteurs limitants, le PDPG définit une population potentielle annuelle en TRFc pour le contexte<br />

piscicole. Il détermine aussi, en se basant <strong>sur</strong> les différentes données disponibles (pêches électriques,<br />

…), le stock réel de truites adultes présentes chaque année dans ce contexte. La différence entre les<br />

deux indique donc le déficit annuel en TRFc.<br />

Ainsi, la population potentielle calculée pour le Petit et le Grand Buëch cumulés est d’environ<br />

24 400 TRFc (A3). Cette capacité n’est pas saturée puisque la population réelle est estimée à 18 100<br />

(B3). Le déficit annuel est donc de l’ordre de 6 300 TRFc (C3).<br />

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Au total, la production théorique annuelle des <strong>adoux</strong> est d’environ 3 300 TRFc (D3), ce qui<br />

correspond à 52 % du déficit du Petit et du Grand Buëch (G3). <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> ne représentent pourtant que<br />

20 % du linéaire total du Buëch et ont une largeur bien plus faible, ce qui témoigne de l’importance de<br />

ces milieux du point de vue de la reproduction de la truite fario. Notons que la productivité (absolue et<br />

relative) des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch (D2 et G2) est légèrement plus faible que celle des <strong>adoux</strong> du Petit<br />

Buëch (D1 et G1).<br />

D’après le diagnostic que nous avons réalisé précédemment, peu d’<strong>adoux</strong> sont complètement<br />

fonctionnels par rapport à la reproduction de la truite fario. La reproduction actuelle <strong>sur</strong> l’ensemble des<br />

<strong>adoux</strong> est donc très faible, et n’ayant aucun moyen pour la quantifier, nous la supposons ici comme<br />

nulle pour estimer un gain écologique potentiel. La réhabilitation des <strong>adoux</strong> vise à éliminer la très<br />

grande majorité des dysfonctionnements. Pour la Truite fario, cela conduirait donc à optimiser la<br />

reproduction et permettrait théoriquement de réduire de moitié le déficit annuel en TRFc dans le<br />

Buëch.<br />

La population ne serait pas saturée, mais le déficit des contextes piscicoles du Petit et du Grand<br />

Buëch n’atteindrait plus que 3 000 TRFc au total (E3), dont 1 100 (E1) pour le Petit Buëch et 1 900<br />

(E2) pour le Grand Buëch. Actuellement, le pourcentage de déficit par rapport à la population<br />

potentielle est de 27 % pour le Petit Buëch (F1) et 25 % pour le Grand Buëch (F2), soit 26 % au total<br />

(F3). Or, entre 20 et 40 %, le milieu est considéré comme « peu perturbé ». Ce critère définissant la<br />

gestion piscicole à appliquer par les AAPPMA pour combler le déficit, les contextes piscicoles du<br />

Buëch ont été classés dans la catégorie « gestion patrimoniale différée ». Cela signifie que l’on ne peut<br />

pas espérer en moins de 5 ans l’atteinte d’un contexte piscicole conforme (moins de 20 % de déficit),<br />

et que d’ici là un ré-empoissonnement est nécessaire chaque année pour combler le déficit. <strong>Les</strong><br />

déversements effectués aujourd’hui <strong>sur</strong> le Petit et le Grand Buëch sont de l’ordre de 400 000 alevins à<br />

« résorption de vésicule » chaque année, permettant de combler le manque global de 6 300 TRFc (C3).<br />

Or, nous avons vu que la réhabilitation totale des <strong>adoux</strong> permettrait théoriquement de réduire<br />

ce chiffre de moitié (D3, E3 et G3). Seulement la moitié des déversements réalisés aujourd’hui<br />

seraient donc nécessaires, soit 200 000 alevins à « résorption de vésicule » en moins chaque année. En<br />

plus de l’aspect économique, cela permettrait <strong>sur</strong>tout de se diriger vers une gestion piscicole<br />

patrimoniale de ces deux contextes. En effet, le déficit en TRFc ne serait plus que de 12 % dans<br />

l’ensemble (H3), dont 11% pour le Petit Buëch (H1) et 14 % pour le Grand Buëch (H2). La qualité du<br />

milieu serait donc considérée comme conforme d’un point de vue piscicole, la « gestion patrimoniale »<br />

pourrait donc être prescrite. En plus de l’aspect économique, cette gestion piscicole serait très<br />

favorable aux populations de Truite fario du Buëch. Elle s’intégrerait dans une gestion plus durable du<br />

milieu, en favorisant la reproduction des souches autochtones de truites fario et en réduisant les<br />

déversements d’espèces allochtones.<br />

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L’ensemble de ces chiffres est bien sûr très théorique, mais c’est la méthode appliquée en<br />

termes de gestion piscicole dans les PDPG au niveau national. Nous comparons donc des données<br />

estimées à partir de la même méthodologie, ce qui permet d’avoir des ordres de grandeur cohérents.<br />

Nous les avons basés essentiellement <strong>sur</strong> le linéaire et la largeur des <strong>adoux</strong>, mais le diagnostic réalisé<br />

précédemment, tant <strong>sur</strong> les paramètres physiques des <strong>adoux</strong> que <strong>sur</strong> l’expertise de terrain, nous a<br />

permis d’adapter nos hypothèses aux potentialités de ces milieux vis-à-vis de la reproduction de la<br />

Truite fario. Aucune différence n’a cependant été faite d’un <strong>adoux</strong> à l’autre (alors que c’est le cas dans<br />

la réalité), puisque nous ne disposons pas de données assez quantifiées pour atteindre ce niveau de<br />

précision.<br />

D’autre part, il faut bien garder à l’esprit que la situation décrite est potentielle (en plus d’être<br />

théorique), et qu’elle implique une réhabilitation complète de tous les <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand<br />

Buëch.<br />

Enfin, nous n’avons basé cette analyse que <strong>sur</strong> la Truite fario et sa reproduction, car c’est la<br />

seule espèce et la seule fonction <strong>sur</strong> lesquelles nous avons suffisamment de connaissances théoriques<br />

et locales pour permettre une estimation chiffrée. Le gain écologique de la réhabilitation des <strong>adoux</strong><br />

sera cependant beaucoup plus étendu puisque les actions permettent de favoriser la reproduction<br />

naturelle des souches locales de Truite fario (souches différentes des truites de piscicultures), qu’elles<br />

concernent les autres fonctions de son cycle biologique (croissance, habitat, refuge, …) et les autres<br />

espèces présentes dans les <strong>adoux</strong>.<br />

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2.6.5 Hiérarchisation des principaux enjeux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> et définition des priorités d’intervention<br />

L’expertise réalisée <strong>sur</strong> le terrain, avec la participation de plusieurs experts, nous a en outre<br />

permis de hiérachiser l’intérêt que représente chaque <strong>adoux</strong>, en vue de définir des priorités<br />

d’intervention. Nous nous somme basés <strong>sur</strong> les principaux enjeux identifiés :<br />

- l’intérêt piscicole potentiel ;<br />

- l’intérêt Natura 2000 ;<br />

- le linéaire ;<br />

- la facilité des travaux à réaliser.<br />

Nous décrivons ci-après la méthodologie employée, le détail pour chaque enjeu et la synthèse<br />

étant présentés plus loin dans le tableau 19.<br />

a ) Intérêt piscicole potentiel<br />

Nous considérons ici l’intérêt des <strong>adoux</strong> par rapport à toutes les espèces piscicoles (TRF,<br />

Chabot, Chevesne, Blageon, …) qui y sont présentes, et pour toutes les fonctions : reproduction,<br />

croissance, habitat, refuge, … Nous hiérarchisons bien l’intérêt potentiel des <strong>adoux</strong>, ce qui nous<br />

permet d’introduire implicitement la notion de gain écologique du point de vue piscicole, dans le cas<br />

où les actions de réhabilitation seraient menées <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>.<br />

Il s’agit d’une analyse qualitative, basée <strong>sur</strong> les observations de granulométrie, de la diversité<br />

d’écoulements et d’habitats, de la présence de caches, la présence de poissons, … Ce type critères est<br />

impossible à chiffrer avec le temps disponible, par contre nous pouvons établir une comparaison<br />

hiérarchique entre les différents <strong>adoux</strong> à vue d’experts, ce qui est le but que nous nous sommes fixés<br />

ici. Nous affectons donc un coefficient allant de 0 à 4 à chaque <strong>adoux</strong> selon son intérêt piscicole<br />

potentiel estimé.<br />

b ) Intérêt Natura 2000<br />

Cette analyse est beaucoup plus pragmatique puisqu’elle est basée <strong>sur</strong> les enjeux Natura 2000<br />

définis par le programme (cf partie 1.2.1.c.), en fonction des espèces d’intérêt communautaire<br />

présentes <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. Il prend donc en compte l’intérêt des <strong>adoux</strong> en tant qu’habitat d’espèces,<br />

mais aussi d’un point de vue patrimonial.<br />

Un coefficient allant de 1 à 4 est attribué, l’enjeu 0 n’existant pas <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> d’un point de vue<br />

Natura 2000 (coefficient 1 pour l’intérêt patrimonial de chacun). Le coefficient 2 signifie la présence<br />

d’espèces à enjeu faible ou modéré, 3 la présence d’espèces à enjeu fort et 4 la présence d’espèces à<br />

enjeu très fort. Le détail de cette analyse par rapport à Natura 2000 est présentée en Annexe 35.<br />

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Tableau 17 : Hiérachisation des <strong>adoux</strong> par rapport aux enjeux Natura 2000 73 .<br />

Localisation<br />

Petit Buëch<br />

Grand<br />

Buëch<br />

Adoux<br />

Espèces Natura 2000<br />

Écrevisses à pieds blancs Chabot Blageon<br />

Agrion de<br />

mercure<br />

Azuré<br />

sanguisorbe<br />

Castor<br />

Enjeux<br />

Natura 2000<br />

en 2008<br />

Coucherine<br />

(Béoux)<br />

1<br />

Boutariq Potentiel 1<br />

Fontenil<br />

Présence en grande quantité à la sortie du plan<br />

d'eau<br />

Oui Oui Oui Potentiel 4<br />

<strong>Les</strong> Baumettes Potentiel Oui Potentiel 4<br />

<strong>Les</strong> Casses Très belle population Potentiel Proche 4<br />

Iscles de la Bâtie 1<br />

La Garenne Oui 2<br />

La Virginie Potentiel Oui Potentiel 2<br />

Maraize Très bon habitat et forte densité observée Oui Potentiel Potentiel 4<br />

Scierie (Lunel) Potentiel 1<br />

Baumugne Oui Potentiel 4<br />

Glacières 1 Potentiel Potentiel Potentiel Proche Potentiel 1<br />

Glacières 2 Potentiel Potentiel Potentiel Proche Potentiel 1<br />

Rabière Très nombreuses avant assèchement en 2007 Potentiel Oui Potentiel Potentiel 4<br />

Poissonnière<br />

Observations en 2000 et ~200 Ecrevisses<br />

réintroduites après leur sauvetage lors de<br />

l'assèchement de l'<strong>adoux</strong> de la Rabière en 2007<br />

Oui Oui Oui 4<br />

Aspremont D49 Potentiel 1<br />

Fontaine salée Présence 4<br />

Garenne 3<br />

(station pomp)<br />

Oui Potentiel 2<br />

Garenne 2 Potentiel Oui Potentiel 2<br />

Garenne 1 Potentiel Potentiel Oui Potentiel 2<br />

Serre du fumier 1<br />

<strong>Les</strong> Mourings Potentiel Oui Potentiel Proche 2<br />

L'alpilonne Potentiel Potentiel 1<br />

73 Ce classement tient compte de l’enjeu patrimonial des <strong>adoux</strong> et des enjeux actuels d’un point de vue des espèces d’intérêt communautaire présentes en 2008. Est portée à titre indicatif la<br />

présence potentielle (proximité, conditions favorables, présence historique, …) mais non avérée.<br />

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c ) Intérêt du point de vue du linéaire<br />

Le linéaire nous paraît être déterminant dans la hiérarchisation de l’intérêt des <strong>adoux</strong>. En effet,<br />

plus un <strong>adoux</strong> est long, plus la capacité d’accueil, la diversité de faciès et d’habitats et donc la<br />

biodiversité sont importantes. Même s’il n’y a pas d’enjeu piscicole ou Natura 2000, l’intérêt de<br />

l’<strong>adoux</strong> reste important d’un point de vue hydrologique et biologique. La classification des <strong>adoux</strong> les<br />

uns par rapport aux autres a été déterminée par une rapide analyse statistique. <strong>Les</strong> 4 quartiles ont été<br />

calculés par rapport à la longueur de l’ensemble des <strong>adoux</strong>, définissant ainsi 4 classes. Chaque <strong>adoux</strong><br />

appartient donc à une classe suivant sa longueur, tel que le définit le tableau 18.<br />

Tableau 18 : Appartenance d’un <strong>adoux</strong> aux différentes classes de linéaire, selon sa position par<br />

rapport aux quartiles<br />

Hiérarchisation du linéaire<br />

1er quartile < L < 2e 2e quartile < L < 3e 3e quartile < L < 4e<br />

Longeur L de L < 1er quartile<br />

quartile<br />

quartile<br />

quartile<br />

l'<strong>adoux</strong> (m)<br />

0 à 288 m 288 à 525 m 525 à 651 m 651 à 4200 m<br />

Classe 1 2 3 4<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont donc répartis équitablement dans les différentes classes suivant leur linéaire,<br />

permettant ainsi une classification relative.<br />

d ) Facilité de réalisation des actions de réhabilitation<br />

La majeure partie des <strong>adoux</strong> du Petit et du Grand Buëch devront être réhabilités. Seuls 7 <strong>adoux</strong><br />

<strong>sur</strong> 23 (soit 30 % des <strong>adoux</strong>) ne feront pas l’objet de réhabilitation, pour les raisons suivantes :<br />

- L’<strong>adoux</strong> du Boutariq (Petit Buëch) :<br />

• il n’est pas naturel puisqu’il résulte pour partie d’une déviation du Buëch pour les prélèvements<br />

d’eau (fonctionnement différend d’un vrai <strong>adoux</strong>) ;<br />

• il s’écoule en contrebas d’une décharge ;<br />

• il est court (235 m), présente un faible intérêt piscicole et n’abrite aucune espèce Natura 2000.<br />

- L’<strong>adoux</strong> des Iscles de la Bâtie (Petit Buëch) :<br />

• il est très court (60m) ;<br />

• il est très vulnérable par rapport au Buëch car situé dans sa zone d’expansion.<br />

- <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> de Serre du fumier, des Mourings et de l’Alpilonne (Grand Buëch) ;<br />

• ils ont un linéaire relativement faible (260, 400 et 200 m) ;<br />

• ils présentent une configuration peu intéressante d’un point de vue piscicole ;<br />

• d’un point de vue Natura 2000, l’<strong>adoux</strong> des Mourings abrite le Blageon, espèce piscicole dont<br />

la population est très importante <strong>sur</strong> le Buëch et dont l’enjeu est défini comme faible.<br />

- L’<strong>adoux</strong> d’Aspremont D49 :<br />

• faible intérêt hydrologique et piscicole ;<br />

• d’éventuelles actions de réhabilitation n’auraient pas d’effet en termes de gain écologique.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 91


- L’<strong>adoux</strong> de Baumugne :<br />

• il est extrêmement intéressant à tout point de vue (Truite fario, Chabot, biodiversité,…) ;<br />

• son débit diminue en étiage (mais pas d’assec) du fait de l’alimentation par une nappe de<br />

versant a priori très influencée par les précipitations. Cependant, aucune action de<br />

réhabilitation ne peut avoir une influence <strong>sur</strong> ce paramètre ;<br />

• <strong>sur</strong>tout, il présente une très bonne fonctionnalité (à part la réduction du débit) et ne nécessite<br />

donc aucune intervention de réhabilitation. Seule des protections foncière et réglementaire<br />

devront être mises en place.<br />

Même si nous n’intervenons pas directement <strong>sur</strong> ces 7 <strong>adoux</strong>, il est nécessaire de mettre en place<br />

des me<strong>sur</strong>es de protection au même titre que les autres, ainsi qu’un protocole de suivi.<br />

<strong>Les</strong> actions n’ont pas encore été définies <strong>sur</strong> les 17 autres, mais suite au diagnostic de terrain<br />

réalisé, définissant l’importance des dysfonctionnements <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>, nous pouvons d’ores et<br />

déjà hiérarchiser les <strong>adoux</strong> selon l’importance des actions qui seront à mettre en œuvre. (me<strong>sur</strong>es de<br />

gestion, travaux légers, travaux lourds,…). La hiérarchisation est donc réalisée de manière qualitative,<br />

selon l’importance des problèmes identifiés à vue d’experts, le niveau de précision voulu ne<br />

nécessitant pas une analyse plus poussée.<br />

La classification est proposée selon la facilité de mise en œuvre des actions, avec un coefficient<br />

allant de 1 à 4. S’il n’y a pas d’intervention, l’<strong>adoux</strong> n’est pas classifié par rapport à ce critére et<br />

n’apparaîtra pas dans le bilan final qui a pour but de hiérarchiser les priorités d’intervention. La classe<br />

1 signifie que l’action est très difficile à mettre en œuvre, 2 qu’elle est difficile, 3 que la difficulté est<br />

moyenne et 4 qu’elle est facile.<br />

e ) Synthèse des différents enjeux et définition des priorités d’intervention<br />

Aucun coefficient ne sera appliqué à chacun de ces enjeux pour en faire la synthèse, considérant<br />

qu’ils ont un poids égal pour la définition des priorités de réhabilitation. Une simple moyenne est donc<br />

faite à partir des coefficients déterminés pour chaque enjeu, et la note est ramenée <strong>sur</strong> 20. Il s’agit d’un<br />

classement purement qualitatif, à vue d’experts, notamment pour l’intérêt piscicole potentiel et la<br />

facilité de mise en œuvre des actions de réhabilitation. Le détail pour chaque enjeu et la synthèse sont<br />

présentés dans le tableau 19 ci-dessous.<br />

La méthode est critiquable par son manque de précision, mais le but est uniquement d’apporter<br />

des éléments qualitatifs supplémentaires d’aide à la décision. Cette hiérarchisation n’est pas figée, elle<br />

pourra être adaptée et complétée par d’autres éléments, notamment par l’identification de nouveaux<br />

enjeux ou par le coût de chaque opération lorsqu’il sera déterminé après consultation des entreprises.<br />

D’autre part, la priorité d’intervention pourra être modifiée dans le cas d’une opportunité pour la<br />

réalisation des travaux : actions proches d’entretien de ripisylve, d’entretien de digue, possibilité de<br />

réalisation des actions les plus faciles par les AAPPMA, …<br />

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Tableau 19 : Hiérarchisation des priorités de mise en œuvre des actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> 74 .<br />

Informations générales Détail de la hiérarchisation selon plusieurs critères Synthèse<br />

Localisation Adoux Commune<br />

Petit Buëch<br />

Grand<br />

Buëch<br />

Linéaire<br />

(m)<br />

Intérêt piscicole<br />

potentiel (de 0 à 4)<br />

Enjeux Natura<br />

2000 en 2008<br />

(1 à 4)<br />

Linéaire<br />

(0 à 4)<br />

Facilité de<br />

réalisation des<br />

travaux (1 à 4)<br />

Moyenne (<strong>sur</strong> 20)<br />

Coucherine<br />

(Béoux)<br />

Montmaur 520 1 1 2 4 10,0<br />

Boutariq Montmaur 235 1 1 1 / /<br />

Fontenil Veynes 4200 3 4 4 3 17,5<br />

La Baumette Oze 1030 4 4 4 4 20,0<br />

<strong>Les</strong> Casses Chabestan 1200 2 4 4 1 13,8<br />

Iscles de la Bâtie La Bâtie-Montsaléon 60 1 1 1 / /<br />

La Virginie La Bâtie-Montsaléon 578 2 2 3 3 12,5<br />

La Garenne La Bâtie-Montsaléon 695 3 2 4 2 13,8<br />

Maraize La Bâtie-Montsaléon 240 1 4 1 4 12,5<br />

Scierie (Lunel) Lus-la-Croix-Haute 786 1 1 4 1 8,8<br />

St-Julien-en-<br />

Baumugne<br />

607<br />

Beauchêne<br />

3 4 3 / /<br />

Glacières 1 Aspres-Sur-Buëch 556 4 1 3 1 11,3<br />

Glacières 2 Aspres-Sur-Buëch 487 1 1 2 4 10,0<br />

Rabière Aspremont 600 1 4 3 2 12,5<br />

Poissonnière Aspres-Sur-Buëch 525 2 4 3 1 12,5<br />

Aspremont D 49 Aspremont 510 1 1 2 / /<br />

Fontaine salée Aspres-Sur-Buëch 330 2 4 2 4 15,0<br />

Garenne 3 (station<br />

pomp)<br />

Aspremont 300 2 2 2 4 12,5<br />

Garenne 2 Aspremont 276 1 2 1 4 10,0<br />

Garenne 1 Aspremont 900 4 2 4 2 15,0<br />

Serre du fumier Aspres-Sur-Buëch 260 1 1 1 / /<br />

<strong>Les</strong> Mourings Sigottier 400 1 2 2 / /<br />

L'alpilonne Sigottier 200 0 1 1 / /<br />

74 <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> n’étant pas notés sont ceux dont aucune préconisation d’action en termes de réhabilitation n’a été préconisée. Ils devront cependant faire l’objet de protections foncière et /ou<br />

réglementaire au même titre que les autres.<br />

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2.7 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Avant de mettre en place de quelconques actions de réhabilitation ou de protection, un diagnostic<br />

foncier <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> est obligatoire. Ce sera la dernière étape du diagnostic <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, avant de<br />

définir les actions à mettre en œuvre. Cette partie apporte quelques précisions réglementaires<br />

concernant les interventions <strong>sur</strong> parcelles privées et la nécessité d’un diagnostic foncier, avant de<br />

présenter le diagnostic proprement dit.<br />

2.7.1 Préalable réglementaire pour les interventions <strong>sur</strong> des parcelles privées<br />

Il existe un guide juridique très bien fait concernant les interventions publiques <strong>sur</strong> terrain<br />

privé 75 . Ce document date de 2001 et ne tient donc pas compte de la LEMA de 2006, mais il est très<br />

complet et donne toutes les éléments nécessaires pour trouver les nouvelles références. Nous<br />

présentons ici les grandes lignes juridiques, actualisées avec la LEMA de 2006, permettant de mettre<br />

en évidence la nécessité d’un diagnostic foncier.<br />

L’article L.215-2 du code de l’environnement (modifié par Loi n°2006-1772 du 30 décembre<br />

2006 - art. 8), précise la notion de propriété des cours d’eau non domaniaux de la façon suivante :<br />

« Le lit des cours d'eau non domaniaux appartient aux propriétaires des deux rives. Si les deux rives<br />

appartiennent à des propriétaires différents, chacun d'eux a la propriété de la moitié du lit, suivant une<br />

ligne que l'on suppose tracée au milieu du cours d'eau, sauf titre ou prescription contraire. (…) ».<br />

Tout propriétaire d’une parcelle située <strong>sur</strong> la rive d’un cours d’eau a donc non seulement des<br />

droits <strong>sur</strong> ses terres (droit de passage, propriété des arbres,…), mais aussi <strong>sur</strong> le cours d’eau (droits de<br />

pêche – cf article L.435-4 –, etc….).<br />

Il a cependant également des devoirs, comme le précise l’article L.215-14 du code de<br />

l’environnement (modifié par Loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 - art. 8) :<br />

« (…) le propriétaire riverain est tenu à un entretien régulier du cours d'eau. L'entretien régulier a<br />

pour objet de maintenir le cours d'eau dans son profil d'équilibre, de permettre l'écoulement naturel des<br />

eaux et de contribuer à son bon état écologique ou, le cas échéant, à son bon potentiel écologique,<br />

notamment par enlèvement des embâcles, débris et atterrissements, flottants ou non, par élagage ou<br />

recépage de la végétation des rives. (…) ». Si le propriétaire riverain ne s'acquitte pas de l'obligation<br />

d'entretien régulier qui lui est faite par l'article précédent, l’article L.215-16 du code de<br />

l’environnement précise la possibilité d’intervention du syndicat de gestion (ici le SMIGIBA) :<br />

« (…) la commune, le groupement de communes ou le syndicat compétent, après une mise en demeure<br />

restée infructueuse à l'issue d'un délai déterminé dans laquelle sont rappelées les dispositions de<br />

l'article L. 435-5, peut y pourvoir d'office à la charge de l'intéressé. (…) ».<br />

75 Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace. Guide juridique et<br />

pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non domaniaux et eaux souterraines). Publication<br />

de la DIREN Languedoc-Roussillon.<br />

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Dans ce cas, le droit de passage est accordé pour la réalisation des travaux selon les modalités<br />

définies par l’Article L. 215-18 du code de l’environnement :<br />

« Pendant la durée des travaux (…), les propriétaires sont tenus de laisser passer <strong>sur</strong> leurs terrains les<br />

fonctionnaires et les agents chargés de la <strong>sur</strong>veillance, les entrepreneurs ou ouvriers, ainsi que les<br />

engins mécaniques strictement nécessaires à la réalisation de travaux, dans la limite d'une largeur de<br />

six mètres. <strong>Les</strong> terrains bâtis ou clos de murs à la date du 3 février 1995 ainsi que les cours et jardins<br />

attenant aux habitations sont exempts de la servitude en ce qui concerne le passage des engins. La<br />

servitude (…) s'applique autant que possible en suivant la rive du cours d'eau et en respectant les<br />

arbres et plantations existants. »<br />

Si les travaux d’entretien sont financés majoritairement par des fonds publics, ce qui sera le cas<br />

<strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch, l’article L.435-5 prévoit que le droit de pêche du propriétaire riverain soit<br />

exercé (hors les cours attenantes aux habitations et les jardins) gratuitement, pour une durée de cinq<br />

ans, par l’AAPPMA locale ou par la FAAPPMA. L'exercice du droit de pêche emporte alors bénéfice<br />

du droit de passage, tel que le précise l’article L.435-6 du code de l’environnement.<br />

2.7.2 Nécessité d’un diagnostic foncier et préalables aux travaux de réhabilitation<br />

Suite à ce petit aparté <strong>sur</strong> la réglementation relative à l’entretien des cours d’eau, la nécessité de<br />

connaître les propriétaires riverains des <strong>adoux</strong> apparaît évidente, notamment par l’obligation d’une<br />

mise en demeure. Afin de réaliser les travaux dans les meilleures conditions possibles et d’as<strong>sur</strong>er la<br />

pérennité des <strong>adoux</strong> par une entente cordiale avec les propriétaires, il est cependant préférable de<br />

réaliser cette mise en demeure par d’autres moyens :<br />

- une Déclaration d’Intérêt Général (DIG), telle que le prévoit l’article L.215-15 du code de<br />

l’environnement pour les opérations groupées d'entretien régulier d'un cours d'eau, où chaque<br />

propriétaire peut alors s’exprimer pendant toute la durée de l’enquête publique. Cette DIG est rendue<br />

obligatoire dans le cas où les travaux vont plus loin que la notion d’entretien des <strong>adoux</strong>, elle renforce<br />

la légitimité d’intervention du SMIGIBA et les procédures administratives sont simplifiées ;<br />

- une convention entre le SMIGIBA (et/ou la FAAPPMA 05) et les propriétaires, visant à les informer,<br />

à mieux définir les modalités d’intervention (droit de passage, devenir des bois tronçonnés, …) et<br />

éventuellement récupérer les baux de pêche au profit de l’AAPPMA locale. D’autre part, cela<br />

simplifiera les modalités d’intervention dans le cas d’un entretien régulier.<br />

Enfin, le diagnostic foncier sera indispensable à la signature de contrats Natura 2000 pour les<br />

<strong>adoux</strong> situés dans le périmètre du programme, à la mise en place de me<strong>sur</strong>es de gestion avec la<br />

collaboration des propriétaires, à d’éventuelles acquisitions foncières et à la mise en place de<br />

protections réglementaires.<br />

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2.7.3 Diagnostic foncier des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Le cours du Buëch est situé <strong>sur</strong> une grande partie de son linéaire <strong>sur</strong> le Domaine Publique<br />

Fluvial (DPF). En revanche, les <strong>adoux</strong> s’écoulent dans la ripisylve et nous pouvons donc<br />

raisonnablement nous poser la question <strong>sur</strong> le statut foncier des terrains qui les bordent.<br />

La Direction Départementale de l’Equipement (DDE) des Hautes-Alpes nous a permis de<br />

consulter les éléments de la BD parcellaire ® de l’IGN pour lesquels elle possède la licence d’utilisation<br />

(ensemble du département). Ce produit est une représentation numérique géoréférencée du cadastre,<br />

nous permettant d’y superposer la couche géographique des <strong>adoux</strong> dont nous disposons (cf inventaire<br />

des <strong>adoux</strong> en Annexes 15, 16 et 17). Cela nous a permis d’identifier les informations cadastrales des<br />

parcelles bordant les <strong>adoux</strong> (n° feuille, n° section, n° parcelle). <strong>Les</strong> mairies concernées ont ensuite été<br />

consultées afin de connaître le nom et l’adresse des propriétaires. Il est cependant possible qu’il y ait<br />

des changements d’ici la mise en œuvre de la procédure de DIG et le début des travaux.<br />

Par manque de temps et pour des raisons <strong>techniques</strong>, cette analyse n’a pas pu être étendue à tous<br />

les <strong>adoux</strong>, notamment ceux situés en dehors du département (Drôme et Alpes de Haute Provence).<br />

Nous avons cependant largement dégrossi le travail en déterminant les propriétaires riverains de 23<br />

<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> les 28 de l’ensemble du bassin versant, dont 22 des 23 <strong>adoux</strong> situés <strong>sur</strong> les sous-bassins<br />

versants du Petit et du Grand Buëch.<br />

La quasi-totalité des <strong>adoux</strong> à réhabiliter a donc été étudiée d’un point de vue foncier, mis à part<br />

l’<strong>adoux</strong> du Lunel <strong>sur</strong> le Grand Buëch (commune de Lus-la-Croix-Haute). D’après le diagnostic de<br />

terrain effectué, il semblerait que cet <strong>adoux</strong> ne soit bordé que par trois ou quatre propriétés privées. Le<br />

travail restant pour déterminer le statut foncier de cet <strong>adoux</strong> est donc très limité. Sur le Buëch aval en<br />

revanche, un seul <strong>adoux</strong>, celui du Bastidon (commune de Chäteauneuf-de-Chabre), a pu être<br />

caractérisé d’un point de vue foncier. Aucune action de réhabilitation n’est à prévoir pour l’instant <strong>sur</strong><br />

les <strong>adoux</strong> du Buëch aval mais ce diagnostic devra être réalisé <strong>sur</strong> les quatre <strong>adoux</strong> restants (en plus de<br />

celui du Lunel) en vue de protections foncières et/ou réglementaires.<br />

Nous ne pouvons pas présenter dans ce rapport les données recueillies <strong>sur</strong> les propriétaires car<br />

celles-ci sont confidentielles. <strong>Les</strong> références des parcelles, leur localisation par rapport aux <strong>adoux</strong> et<br />

les coordonnées des propriétaires seront bien sûr fournies au SMIGIBA. En revanche, nous pouvons<br />

présenter quelques données <strong>sur</strong> le maillage parcellaire qui concerne les <strong>adoux</strong>. Cela permet d’évaluer<br />

leur statut foncier, ainsi que l’importance du travail à réaliser dans le cadre de l’établissement de la<br />

DIG et des conventions avec les propriétaires. Ces données sont présentées dans le tableau 20 pour les<br />

valeurs totales et le tableau 21 pour les valeurs moyennes.<br />

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Tableau 20 : Statut foncier global des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Total <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />

(9 <strong>adoux</strong>)<br />

Total <strong>sur</strong> le Grand<br />

Buëch (13 <strong>adoux</strong>)<br />

Total <strong>sur</strong> le Buëch aval<br />

(1 <strong>adoux</strong>)<br />

Total <strong>sur</strong> le bassin<br />

versant (23 <strong>adoux</strong>)<br />

Extrapolation du total <strong>sur</strong><br />

les 28 <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Nombre de<br />

parcelles<br />

Nombre de parcelles<br />

non privées<br />

Nombre de<br />

parcelles privées<br />

Pourcentage de<br />

parcelles privées<br />

193 30 163 84 %<br />

117 7 110 94 %<br />

7 0 7 100 %<br />

317 37 280 88 %<br />

386 45 341 88 %<br />

Tableau 21 : Statut foncier moyen des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Petit Buëch<br />

(9 <strong>adoux</strong>)<br />

Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Grand<br />

Buëch (13 <strong>adoux</strong>)<br />

Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le Buëch aval<br />

(1 <strong>adoux</strong>)<br />

Moyenne par <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le bassin<br />

versant (23 <strong>adoux</strong>)<br />

Nombre de<br />

parcelles<br />

Nombre de<br />

parcelles non<br />

privées<br />

Nombre de<br />

parcelles<br />

privées<br />

Pourcentage de<br />

parcelles privées<br />

21 3 18 84 %<br />

9 1 8 94 %<br />

7 0 7 100 %<br />

14 2 12 88 %<br />

D’après les données <strong>sur</strong> les 23 <strong>adoux</strong> étudiés d’un point de vue foncier (soit 82 % de la totalité<br />

des <strong>adoux</strong>), ils sont bordés par 317 parcelles au total, dont 341 privées (tableau 20). Ces valeurs<br />

peuvent être extrapolées à l’ensemble des <strong>adoux</strong> à titre indicatif, donnant 386 parcelles au total pour<br />

341 parcelles privées. Cela représente donc un pourcentage de 88 % parcelles privées, avec 94 % <strong>sur</strong><br />

le Grand Buëch et 84 % <strong>sur</strong> le Petit Buëch. <strong>Les</strong> données du Buëch aval ne seront pas détaillées, cellesci<br />

n’étant pas assez représentatives (1 <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> 5). Le nombre moyen de parcelles par <strong>adoux</strong> (tableau<br />

9) <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant a pu être estimé à 14 (dont 12 sont privées, soit 88 %). Il est de 21<br />

<strong>sur</strong> le Petit Buëch et de 9 <strong>sur</strong> le Grand Buëch.<br />

Ces quelques statistiques nous permettent d’évaluer le statut foncier des <strong>adoux</strong>. Le nombre total<br />

de parcelles est relativement élevé (de l’ordre de 400), et la majorité d’entre elles sont privées (environ<br />

350). Un travail important de concertation avec les propriétaires sera donc nécessaire, mais le<br />

diagnostic foncier réalisé (à compléter pour les 5 <strong>adoux</strong> restant) était l’étape la plus longue. Le nombre<br />

de parcelles est plus important <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch (21 par <strong>adoux</strong> en moyenne) que <strong>sur</strong> ceux<br />

du Grand Buëch (9 parcelles). Ceci est principalement dû à l’<strong>adoux</strong> du Fontenil <strong>sur</strong> le Petit Buëch, qui<br />

compte à lui seul 158 parcelles En revanche, le pourcentage de parcelles privées est légèrement plus<br />

élevé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch (94 % contre 84 % <strong>sur</strong> le Petit Buëch).<br />

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3 Propositions de réhabilitation et de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

3.1 Objectifs et méthodologie<br />

Suite au diagnostic réalisé, tant <strong>sur</strong> le plan technique que foncier, nous pouvons à présent<br />

préconiser des actions de réhabilitation et de protection pour les <strong>adoux</strong> du Buëch. <strong>Les</strong> protections<br />

foncière et/ou réglementaire, ainsi que le suivi et l’entretien régulier, concerneront la totalité des 23<br />

<strong>adoux</strong> : les 9 <strong>adoux</strong> du Petit Buëch, les 14 du Grand Buëch et les 5 du Buëch aval. <strong>Les</strong> actions de<br />

réhabilitation à mener dans le cadre de ce projet concerneront plus particulièrement les 16 <strong>adoux</strong> en<br />

amont de St-Sauveur qui ont été identifiés : 7 <strong>sur</strong> le Petit Buëch et 9 <strong>sur</strong> le Grand Buëch.<br />

Concernant les travaux à effectuer, le but n’est pas de favoriser uniquement la reproduction de<br />

la Truite fario. C’est un enjeu très important, mais ce n’est pas le seul. En revanche, la Truite fario<br />

étant très exigeante, elle nous sert d’espèce indicatrice. <strong>Les</strong> interventions réalisées en vue d’une<br />

optimisation des fonctions de son cycle biologique, à condition d’être raisonnées, auront donc un effet<br />

favorable <strong>sur</strong> l’ensemble de la biologie de l’<strong>adoux</strong>. <strong>Les</strong> actions préconisées viseront à éliminer les<br />

dysfonctionnements observés, afin de permettre une fonctionnalité optimale par rapport à la Truite<br />

fario, mais aussi en regard des autres enjeux identifiés <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> (espèces Natura 2000,<br />

biodiversité en général, …). Certains secteurs, peu fonctionnels d’un point de vue piscicole mais très<br />

intéressants du fait de leur évolution naturelle, pourront même ne subir aucune intervention.<br />

D’autre part, la volonté des différents gestionnaires et experts consultés est d’intervenir<br />

principalement en cas de dysfonctionnements liés aux activités humaines. Nous avons vu que c’était le<br />

cas la plupart du temps, mais dans le cas de problèmes liés à une évolution « pseudo-naturelle » telle<br />

que nous l’avons décrite (vieillissement de la ripisylve, embâcles, …), nous veillerons à préconiser des<br />

actions les plus sélectives possibles. Cela nous permettra à la fois d’éliminer les dysfonctionnements et<br />

de ne pas aller trop loin dans les interventions. <strong>Les</strong> modes d’intervention globaux ont été approuvés<br />

par différents experts (ONEMA, CEEP, Natura 2000).<br />

D’un point de vue technique, les travaux préconisés s’appuient <strong>sur</strong> l’analyse de terrain réalisée<br />

avec la collaboration du chargé de mission de la FAAPPMA. Nous nous baserons aussi <strong>sur</strong> différents<br />

retours d’expérience en matière de réhabilitation et d’entretien de petits cours d’eau. D’autre part,<br />

selon la technicité des travaux à effectuer, nous nous baserons <strong>sur</strong> certains ouvrages comme « Le génie<br />

végétal » 76 et le « Guide de gestion de la végétation des bords de cours d’eau » 77 .<br />

76 Adam P., Debiais N., Gerber F., Lachat B. (BIOTEC), 2008. Le génie végétal : Un manuel technique au service de<br />

l’aménagement et de la restauration des milieux aquatiques. La documentation française, MEDAD, 290 p.<br />

77 Jund S., Paillard C., Frossard P.-A., Lachat B, Saucy M., Jost G., 2000. Guide de gestion de la végétation des bords de<br />

cours d’eau. Agence de l’eau Rhin-Meuse, 152 p.<br />

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La dimension des travaux sera adaptée à l’ampleur des dysfonctionnements, et nous<br />

préconiserons une intervention la moins lourde possible afin de ne <strong>sur</strong>tout pas avoir d’impact négatif<br />

<strong>sur</strong> ces milieux sensibles. Nous donnerons en outre des prescriptions par rapport à la sensibilité des<br />

différentes espèces et aux périodes d’intervention. Toutes ces préconisations seront détaillées dans les<br />

Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP).<br />

3.2 Propositions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Définition du terme « réhabilitation » :<br />

« Ensemble des opérations (dépollution, résorption, contrôles institutionnels, réaménagement,<br />

démolition, ...) effectuées pour rendre (ou redonner) un site apte à un usage donné. » 78<br />

Cette partie synthétise donc les types d’actions à mettre en œuvre pour la réhabilitation de<br />

chaque <strong>adoux</strong> lorsque cela est nécessaire. Elle regroupe à la fois les me<strong>sur</strong>es de gestion à prendre visà-vis<br />

des activités humaines (propriété privée, agriculture, extractions, entretien des routes, …) et les<br />

types de travaux à effectuer (qui seront détaillés dans les CCTP). D’autre part, nous préconisons un<br />

cadre d’intervention en fonction des moyens à mettre en œuvre (Contrat de Rivière, Natura 2000,<br />

AAPPMA). Le programme d’actions de réhabilitation est présenté dans le tableau 22 pour les <strong>adoux</strong><br />

du Petit Buëch et le tableau 23 pour les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch.<br />

Tableau 22 : Programme d’actions de réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />

<strong>Les</strong> coordonnées GPS sont indiquées dans le système UTM WGS 84<br />

Adoux de coucherine (<strong>sur</strong> la Béoux)<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 1<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Prévoir, avec les services d’entretien routier, un entretien régulier<br />

de la buse qui passe sous la D 937.<br />

Coordonnées 31 T / 0726650 E / 4941563 N<br />

• Déconcrétionnement de la buse.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

CR. fiche B1.6<br />

78 http://www.dictionnaire-environnement.com<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 99


Adoux du Fontenil<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Vigilances particulières à<br />

avoir.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 2<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Limiter le pâturage des chevaux en bordure de l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />

actuellement <strong>sur</strong> la partie amont :<br />

Coordonnées 31 T / 0722687 E / 4933442 N<br />

• Meilleure gestion de la végétation en bordure du plan d’eau.<br />

• Proposer un rejet de l’eau du plan d’eau directement dans le<br />

Buëch pour éviter la pollution thermique de l’<strong>adoux</strong>, au moins en<br />

été.<br />

• Sensibiliser les propriétaires <strong>sur</strong> les enjeux des <strong>adoux</strong>.<br />

• Cadrer l’aménagement de la prise d’eau en aval pour s’as<strong>sur</strong>er de<br />

sa franchissabilité d’un point de vue piscicole.<br />

Coordonnées 31 T / 0721292 E / 4932620 N<br />

• Cadrer le démantèlement annuel de la buse en aval (près de la<br />

prise d’eau) en fin de période d’extraction. Veiller à la libre<br />

circulation piscicole, au respect de la section naturelle de l’<strong>adoux</strong><br />

et décolmater si besoin.<br />

• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />

nappe + dommage causés par les engins)<br />

• Démantellement de 2 anciennes martelières en amont du plan<br />

d’eau.<br />

• Revégétalisation le long du plan d’eau.<br />

• Mise en place d’une barrière en bois le long du plan d’eau.<br />

• Mise en place de caches à poissons au niveau du plan d’eau.<br />

• Léger entretien de ripisylve et d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

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Adoux des Baumettes<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Vigilances particulières à<br />

avoir.<br />

• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />

actuellement <strong>sur</strong> la partie amont :<br />

Coordonnées 31 T / 0720342 E / 4931890 N<br />

• Prévoir le démantèlement de la buse (en aval) lorsque les<br />

extractions seront finies dans le Buëch à proximité de l’<strong>adoux</strong>.<br />

Prévoir un décolmatage ensuite si besoin.<br />

Coordonnées 31 T / 0719917 E / 4931375 N<br />

• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />

nappe + dommage possibles par les engins)<br />

• Vigilance par rapport à la prise d’AEP en amont :<br />

Coordonnées 31 T / 0720342 E / 4931890 N<br />

• Vigilance par rapport à la prise d’AEP en aval<br />

Coordonnées 31 T / 0719917 E / 4931375 N<br />

• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon.<br />

Un pied repéré à la coordonnée 31 T / 0720032 E / 4931539 N<br />

• Mise en place d’un abreuvoir rustique en amont.<br />

• Arrachage d’un pied de Renouée du Japon.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 3<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Pause manuelle de blocs pour diversifier les habitats.<br />

• Très léger entretien de ripisylve et d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6 et B1.8 (Renouée du Japon)<br />

• Natura 2000<br />

• AAPPMA (pour la pose de blocs et l’entretien)<br />

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Adoux des Casses<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Vigilances particulières à<br />

avoir.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 4<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />

nappe + dommage causés par les engins)<br />

• Faire remettre en état les dégâts causés par les engins (retrouver<br />

une largeur et un profil de pente réguliers)<br />

Dommages causés au point Cas-3 : 31 T / 0719836 E / 4928322 N<br />

<strong>sur</strong> environ 50 m de long ; infranchissabilité et conséquences <strong>sur</strong><br />

80-100 m en amont (faciès lentique et colmatage) : jusqu’au point<br />

Cas-4 : 31 T / 0719836 E / 4928322 N<br />

• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon<br />

(proche dans le Buëch).<br />

• Entretien important de ripisylve depuis 50 m en aval des sources<br />

(Point Cas-1 : 31T/ 0719803 E / 4927992 N ) jusqu’à la fin de la<br />

zone de ripisylve (Point Cas-2 : 31T / 0719756E / 4927992N).<br />

• Enlèvement important d’embâcles depuis 50 m en aval des<br />

sources (Point Cas-1 : 31T/ 0719803 E / 4927992 N ) jusqu’à la<br />

fin de la zone de ripisylve (Point Cas-2 : 31T / 0719756E /<br />

4927992N).<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch)<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 102


Adoux de la Virginie<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Vigilances particulières à<br />

avoir.<br />

• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />

nappe + dommage causés)<br />

• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon :<br />

proche dans le Buëch, notamment 1 pied localisé à 35 m :<br />

Coordonnées 31 T / 0718415 E / 4926872 N<br />

• Démanteler le point dur créé par l’ancienne piste d’extraction.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 5<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Curage du colmatage créé en amont ; reprofilage de l’<strong>adoux</strong> avec<br />

fascinage et revégétalisation en pied de berge <strong>sur</strong> environ 50 m.<br />

• Léger entretien d’embâcles.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

Adoux de la Garenne<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Vigilances particulières à<br />

avoir.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

Phase 1 : CCTP 6<br />

Phase 2 : suivre l’évolution<br />

suite à l’enlèvement de la buse<br />

et du gabion. Prévoir un<br />

décolmatage si nécessaire et<br />

éventuellement un fascinage.<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Vigilance par rapport aux extractions à proximité (niveau de la<br />

nappe + dommage causés)<br />

• Vigilance par rapport à la propagation de la Renouée du Japon :<br />

proche dans le Buëch, notamment 1 pied localisé à 35 m :<br />

Coordonnées 31 T / 0718415 E / 4926872 N<br />

• Démanteler la buse passant sous l’ancienne piste d’extraction.<br />

Coordonnées 31 T / 0718294 E / 4926846 N<br />

• Enlever le point dur créé par le gabion<br />

Coordonnées 31 T / 718136 E / 4926642 N<br />

• Entretien important de ripisylve.<br />

• Elagage dans l’<strong>adoux</strong>.<br />

• Enlèvement important d’embâcles.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch)<br />

• Natura 2000<br />

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Adoux du Maraize<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 7<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> et obtenir du<br />

propriétaire de laisser repartir la végétation ; observé actuellement<br />

<strong>sur</strong> la partie amont :<br />

Coordonnées 31 T / 0718003 E / 4925809 N<br />

• Contrôler la prise d’eau en amont de l’<strong>adoux</strong> (mêmes<br />

coordonnées)<br />

• Contrôler la prise d’eau au niveau de la martelière située juste en<br />

amont de la buse<br />

Coordonnées de la buse : 31 T / 0717960 E / 4925877 N<br />

• Prévoir avec le propriétaire une ouverture régulière de la<br />

martelière hors période de sécheresse pour décolmater la partie<br />

amont.<br />

• Mise en place d’un abreuvoir rustique en amont.<br />

Coordonnées 31 T / 0718003 E / 4925809 N<br />

• Entretien de ripisylve de la buse à la confluence avec le Maraize.<br />

• Enlèvement raisonné d’embâcles de la buse à la confluence avec<br />

le Maraize.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole de<br />

la buse à la confluence avec le Maraize.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

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Tableau 23 : Programme d’actions pour la réhabilitation des <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />

<strong>Les</strong> coordonnées GPS sont indiquées dans le système UTM WGS 84<br />

Adoux de la scierie (<strong>sur</strong> le Lunel)<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre en<br />

place dans le futur vis-à-vis des<br />

activités humaines.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

• Solution 1 (préconisée) :<br />

programme de reconquête de<br />

l’<strong>adoux</strong> et de la zone humide<br />

associée. Racheter les champs en<br />

rive gauche (2 probablement)<br />

depuis la D754 jusqu’à la<br />

confluence avec le Lunel.<br />

Recréer l’<strong>adoux</strong> au milieu de ces<br />

champs (creusement, sinuosité,<br />

végétalisation,…). Solution<br />

probablement la plus efficace par<br />

rapport à l’<strong>adoux</strong> ; permettrait de<br />

reconquérir complètement la<br />

zone humide<br />

• Solution 2 (si soultion 1<br />

impossible) : CCTP 8 (présenté<br />

sommairement ci-contre) ;<br />

Cadre d’intervention préconisé<br />

pour les travaux<br />

• Eviter toute pollution future par les activités liées à la scierie<br />

située à l’extrémité amont de l’<strong>adoux</strong>.<br />

• Eviter toute dégradation de l’<strong>adoux</strong> (notamment le<br />

comblement par les branchages) liée aux activités de<br />

faucardage et d’entretien de la N75 par les services d’entretien<br />

routier.<br />

• Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong> ; observé<br />

actuellement <strong>sur</strong> la partie aval :<br />

Coordonnées 31 T / 0713686 E / 4948665 N<br />

• Casser le seuil en béton situé à la confluence avec le Lunel<br />

Coordonnées 31 T / 0713698 E / 4948658 N<br />

• Compléter l’aménagement de l’abreuvoir rustique <strong>sur</strong> la partie<br />

aval<br />

Coordonnées 31 T / 0713686 E / 4948665 N<br />

• Décaler le lit de l’<strong>adoux</strong> de 2 à 3 m en rive gauche<br />

(éloignement de la RN) et lui redonner une sinuosité, depuis<br />

la buse (31T / 0713640E 4948650N) jusqu’à l’intersection<br />

avec la D 754, le long de la RN.<br />

• Décaler<br />

• Entretien de ripisylve de la buse à la confluence avec le<br />

Maraize.<br />

• Enlèvement d’embâcles de la buse à la confluence avec le<br />

Maraize.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation<br />

piscicole <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 105


Adoux des Glacières 1<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-à-vis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à effectuer :<br />

CCTP 9<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Sensibilisation des propriétaires au niveau des anciens bassins de<br />

fabrication de glace (en aval immédiat du marais)<br />

Coordonnées 31 T / 0719385 E / 4933424 N<br />

• Entretien important de la végétation de la digue et de l’<strong>adoux</strong> <strong>sur</strong><br />

tout le linéaire (coupe des Pins, Robiniers faux acacia, …).<br />

• Entretien important de la végétation de la digue et de l’<strong>adoux</strong><br />

depuis l’aval immédiat du marais jusqu’à la confluence avec le<br />

Buëch (coupe des Pins notamment).<br />

• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Enlever l’atterrissement créé par l’apport de matériaux à la<br />

connexion avec le torrent en aval<br />

Coordonnées 31 T / 0719163 E / 4933072 N<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) et<br />

B2.2 (Diagnostic des digues)<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 106


Adoux des Glacières 2<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

• Sensibilisation de l’agriculteur dont le champ borde l’<strong>adoux</strong> (rive<br />

droite) <strong>sur</strong> l’impact de ses pratiques culturales (drainage, type de<br />

culture,…) en termes d’érosion et de colmatage.<br />

• Eventuellement mettre en place une convention de gestion visant à :<br />

− Eviter si possible le drainage vers l’<strong>adoux</strong> et limiter<br />

impérativement le labour à moins de 5 m de l’<strong>adoux</strong>.<br />

− Dans les 3 premiers mètres en bordure de l’<strong>adoux</strong>, favoriser une<br />

végétation arbustive et éliminer les robiniers faux acacia. Sur<br />

les 2 m restants minimum, mettre en place une bande enherbée.<br />

− Eventuellement proposer un système de culture alternatif<br />

limitant l’érosion des terres (cultures fouragères par ex).<br />

• Sélection végétale <strong>sur</strong> les 2 rives (âge et essence).<br />

Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 10<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Curage manuel <strong>sur</strong> tout le linéaire pour retrouver un fond<br />

caillouteux, avec un léger apport en matériaux supplémentaires.<br />

• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole <strong>sur</strong><br />

tout le linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) et B2.2<br />

(Diagnostic des digues)<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 107


Adoux de la Rabière<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 11<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Mieux traiter les effluents de la STEP d’Aspres-Sur-Buëch et les<br />

rejeter directement dans le Buëch.<br />

• Passer en réseau séparatif et éviter tout by-pass pouvant entraîner<br />

un rejet accidentel dans l’<strong>adoux</strong>, notamment lors de pluies<br />

importantes ; point identifié (partie amont) :<br />

Coordonnées 31 T / 0718325 E / 4932387 N<br />

• Vigilance par rapport aux coupes à blanc réalisées dans la ripisylve<br />

(partie amont) pour l’entretien des lignes électriques et<br />

téléphoniques ; sensibilisation des opérateurs d’entretien.<br />

• Vigilance par rapport au camping <strong>sur</strong> la partie aval ; sensibilisation<br />

des gestionnaires.<br />

• Cadrer tout curage futur de l’affluent rive droite de l’<strong>adoux</strong>, dont la<br />

confluence se fait au point 31 T / 0718057 E / 4932379 N. <strong>Les</strong><br />

résidus du curage ont créé un bouchon dans l’<strong>adoux</strong> (et les<br />

désordres hydrauliques et biologiques associés). <strong>Les</strong> curages futurs<br />

éventuels devront donc impérativement éviter de causer de tels<br />

dysfonctionnements.<br />

• Démanteler la buse située à côté du camping et construire une<br />

passerelle si le chemin est encore utilisé<br />

Coordonnées 31 T / 0718057 E / 4932379 N<br />

• Interventions uniquement à l’aval de ce point :<br />

− Enlèvement d’embâcles.<br />

− Enlever l’atterrissement végétalisé à la connexion avec le<br />

torrent<br />

Coordonnées 31 T / 0718057 E / 4932379 N<br />

− D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole.<br />

• Purge du site en déchets <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• CR. fiche B1.6 et A1.6 (Epuration commune d’Aspres-Sur-Buëch)<br />

• Natura 2000<br />

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Adoux de la Poissonnière<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à<br />

effectuer :<br />

• CCTP 12<br />

• Selon les résultats de<br />

l’étude hydraulique <strong>sur</strong> le<br />

tronçon dans le Buëch,<br />

traitement de l’iscle<br />

végétalisé en rive gauche<br />

du Buëch (ex :<br />

scarification) afin d’éviter<br />

ou de limiter le<br />

débordement du Buëch en<br />

crue dans l’<strong>adoux</strong>.<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Mieux traiter les effluents de la STEP d’Aspres-Sur-Buëch et les<br />

rejeter directement dans le Buëch. Rejet actuel à l’amont de la<br />

Poissonnière 2 (juste en aval de la Rabière)<br />

Coordonnées 31 T / 0717987 E / 4932376 N<br />

• Sensibiliser les propriétaires pour une meilleure sélection de la<br />

végétation couper des résinux et laisser les gros frênes proches des<br />

berges pour éviter d’aggraver les phénomènes d’érosion.<br />

• Précautions particulières par rapport au Castor<br />

Coordonnées barrage : 31 T / 0717552 E / 4932030 N<br />

• Interventions : de 75 m en aval du barrage à Castor à la confluence<br />

avec le Buëch<br />

− Entretien important mais sélectif de ripisylve <strong>sur</strong> tout le tronçon<br />

− Enlèvement raisonné d’embâcles <strong>sur</strong> tout le tronçon<br />

− Traitement particulier de 4 embâcles :<br />

Coordonnées 31 T / 0717504 E / 4932010 N<br />

Coordonnées 31 T / 0717487 E / 4931859 N<br />

Coordonnées 31 T / 0717450 E / 4931836 N<br />

Coordonnées 31 T / 0717475 E / 4931801 N<br />

− Stabilisation de berges<br />

Coordonnées 31 T / 0717475 E / 4931801 N<br />

− Enlever l’atterrissement 10 m en aval de ce point.<br />

− Enlever l’atterrissement à la connexion avec le Buëch.<br />

− D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole<br />

<strong>sur</strong> tout le tronçon.<br />

− Purge du site en déchets <strong>sur</strong> tout le tronçon.<br />

• CR. fiche B1.6 ou B1.1 (Restauration végétation du Buëch) ; et<br />

A1.6 (Epuration commune d’Aspres-Sur-Buëch)<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 109


Adoux de la Fontaine salée<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

Aucune<br />

• Léger entretien de ripisylve.<br />

• Enlèvement raisonné d’embâcles.<br />

Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 13<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Casser les 3 seuils naturels d’encroûtement<br />

Coordonnées 31 T / 0716290 E / 4930846 N<br />

Coordonnées 31 T / 0716312 E / 4930817 N<br />

Coordonnées 31 T / 0716346 E / 4930762 N<br />

• Traiter le point dur à la connexion.<br />

Coordonnées 31 T / 0716435 E / 4930615 N<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation picicole <strong>sur</strong><br />

tout le linéaire.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

Adoux de la Garenne 3 (station de pompage)<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 14<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

• Maintenir le débit d’alimentation par la station de pompage pour<br />

éviter un éventuel assèchement.<br />

• Entretien de ripisylve.<br />

• Enlèvement d’embâcles.<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation picicole <strong>sur</strong><br />

tout le linéaire.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 110


Adoux de la Garenne 2<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à mettre<br />

en place dans le futur vis-àvis<br />

des activités humaines.<br />

Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 15<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé pour les travaux<br />

Aucune<br />

• Enlèvement d’embâcles à la confluence avec le Buëch.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

• AAPPMA<br />

Adoux de la Garenne 1 (château)<br />

• Prévoir une gestion sélective des arbres par le propriétaire : favoriser la<br />

strate arbustive en bordure de l’<strong>adoux</strong> et couper une partie des résineux.<br />

• Vigilance par rapport aux pollutions possibles de la bergerie près du<br />

Me<strong>sur</strong>es de gestion à château.<br />

mettre en place dans • Limiter le pâturage en bordure et dans l’<strong>adoux</strong>. Si possible, trouver une<br />

le futur vis-à-vis des autre zone pour le pâturage.<br />

activités humaines. • Conserver une ripisylve minimum de 3 à 5 m en rive droite en bordure de<br />

champ (semble fragile par endroits). Eviter la situation observée du point<br />

31 T / 0716222 E / 4928670 N jusqu’à 100 m en aval, où le propriétaire a<br />

coupé toute la végétation.<br />

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Types de travaux à<br />

effectuer : CCTP 16<br />

Cadre d’intervention<br />

préconisé<br />

• Si le pâturage n’a pas pu être déplacé <strong>sur</strong> une autre zone :<br />

− Installer une clôture en amont du château (<strong>sur</strong> les 2 rives)<br />

de 31 T / 0716553 E / 4928985 N à 31 T / 0716442 E / 4928890 N<br />

− Eloigner la clôture existante en aval du château de 2 à 3 m par rapport<br />

à l’<strong>adoux</strong> (en rive gauche)<br />

de 31 T / 0716442 E / 4928890 N à 31 T / 0716227 E / 4928590 N<br />

− Aménagement d’un abreuvoir <strong>sur</strong> le bras qui rejoint l’<strong>adoux</strong> principal<br />

en rive gauche :<br />

Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N<br />

Installer une clôture <strong>sur</strong> le bras qui rejoint l’<strong>adoux</strong> principal en rive<br />

gauche :<br />

de 31 T / 0716351 E / 4928803 N à 31 T / 0716421 E / 4928837 N<br />

• Démanteler 3 anciens seuils / martelière de prélèvement d’eau (contacter le<br />

propriétaire)<br />

M1 : Coordonnées 31 T / 0716553 E / 4928985 N<br />

M2 : Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N<br />

M3 (confluence) : Coordonnées 31 T / 0716147 E / 4928549 N<br />

• Enlèvement de 3 atterrissements :<br />

Coordonnées 31 T / 0716351 E / 4928803 N (en aval immédiat de<br />

M1) ; atterrissement végétalisé.<br />

Coordonnées 31 T / 0716211 E / 4928572 N ; atterrissement non<br />

végétalisé.<br />

Coordonnées 31 T / 0716147 E / 4928549 N (en rive droite par rapport<br />

à M3) ; atterrissement végétalisé. Redonner un profil naturel à l’<strong>adoux</strong><br />

après l’intervention<br />

• Entretien de ripisylve :<br />

− couper une partie des résineux situés à moins de 5 m de l’<strong>adoux</strong> (avec<br />

l’accord du propriétaire)<br />

de 31 T / 0716473 E / 4928932 N à 31 T / 0716442 E / 4928890 N<br />

− entretenir la ripisylve <strong>sur</strong> le reste de l’<strong>adoux</strong><br />

• Enlèvement d’embâcles <strong>sur</strong> tout le linéaire.<br />

• Enlèvement manuel des plantes aquatiques là où le propriétaire a coupé la<br />

végétation en rive droite :<br />

du point 31 T / 0716222 E / 4928670 N jusqu’à 100 m en aval<br />

• D’une manière générale, permettre la libre circulation piscicole <strong>sur</strong> tout le<br />

linéaire.<br />

• Purge du site en déchets.<br />

• CR. fiche B1.6<br />

• Natura 2000<br />

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3.3 Rappel <strong>sur</strong> les préalables à la réalisation des travaux<br />

Comme nous l’avons dit dans la partie 2.7, les <strong>adoux</strong> sont bordés principalement de parcelles<br />

privées (à 90 %). Le diagnostic foncier devra être complété <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> du Lunel, où il n’a pas pu être<br />

réalisé durant cette étude.<br />

Cette étude foncière était un préalable essentiel à la mise en place des actions de réhabilitation.<br />

Avant toute intervention en effet, une DIG et des conventions avec les propriétaires seront<br />

indispensables au bon déroulement des travaux et à une meilleure protection des <strong>adoux</strong>. D’autre part,<br />

cela permettra d’établir un premier contact en vue de mettre en place les contrats Natura 2000 et les<br />

me<strong>sur</strong>es de gestion préconisées.<br />

Enfin, les travaux qui seront réalisés seront soumis à un régime de déclaration (ou d’autorisation)<br />

auprès de l’administration tels que le prévoient les articles 214-1 à 11 du code de l’environnement. Le<br />

SMIGIBA devra donc réaliser toutes les formalités administratives préalables aux travaux (DIG,<br />

conventions et déclaration ou autorisation).<br />

Pour plus de détails <strong>sur</strong> les modalités de mise en œuvre des DIG, conventions et<br />

déclarations/autorisations de travaux, nous renvoyons le lecteur au guide juridique <strong>sur</strong> les interventions<br />

publiques en terrain privé. 79<br />

3.4 Cahiers des Clauses Techniques Particulières (CCTP) pour les travaux de<br />

réhabilitation<br />

<strong>Les</strong> actions de réhabilitation à mettre en œuvre <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> ayant été définies, tant par les<br />

me<strong>sur</strong>es de gestion que par les types de travaux à effectuer, nous détaillons ici les prescriptions<br />

<strong>techniques</strong>, concrètes, de la réalisation des travaux.<br />

3.4.1 SMIGIBA et marchés publics<br />

De par son caractère d’établissement public, le SMIGIBA est soumis au code des marchés<br />

publics lorsqu’il confie la maîtrise d’ouvrage d’une étude ou de travaux à une entreprise privée 80 . Pour<br />

les travaux de réhabilitation des <strong>adoux</strong>, il doit constituer un dossier de consultation des entreprises.<br />

79 Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace. Guide juridique et<br />

pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non domaniaux et eaux souterraines). Publication<br />

de la DIREN Languedoc-Roussillon.<br />

80 Article 2 du code des marchés publics (2006).<br />

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Le SMIGIBA devra chiffrer globalement les travaux à effectuer afin de passer par la procédure<br />

de consultation des entreprises adéquate (appel d’offre, …). Il pourra être envisagé de faire un lot par<br />

<strong>adoux</strong>, ce qui simplifierait les procédures.<br />

Le dossier est constitué des pièces suivantes :<br />

- Règlement de la Consultation<br />

- Acte d’engagement<br />

- Cahier des Clauses Administratives Particulières (CCAP)<br />

- Cahier des Clauses Techniques Particulières (CCTP)<br />

- Bordereau des prix unitaires<br />

Ce dossier est donc non seulement une obligation réglementaire, mais il permet aussi de définir<br />

les travaux avec le plus de précision possible via les CCTP. Ils seront ainsi réalisés tels que nous le<br />

voulons, en regard des enjeux identifiés et des modes d’intervention préconisés. D’autre part, cela<br />

nous permettra d’avoir un recours en cas de litige.<br />

La demande du SMIGIBA est de se concentrer dans cette étude <strong>sur</strong> la partie technique des<br />

CCTP : les accès, la nature et la localisation des interventions à réaliser, ainsi que les modalités<br />

<strong>techniques</strong> d’intervention. Le SMIGIBA se chargera des autres parties du dossier de consultation des<br />

entreprises et des CCTP.<br />

3.4.2 Organisation d’un CCTP<br />

Nous avons pris comme modèle le CCTP réalisé par le Syndicat Intercommunautaire<br />

d’entretien de la Méouge (26) dans le cadre de son plan de gestion des boisements rivulaires. Ce CCTP<br />

est très complet et les deux syndicats (Méouge et Buëch) ont l’habitude de travailler ensemble. Le plan<br />

de base de ce document est présenté en Annexe 19.<br />

3.4.3 Partie technique des CCTP <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

La présente étude a abouti à la rédaction de cahiers des charges pour les travaux de<br />

réhabilitation à réaliser <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>. Un cahier des charges par <strong>adoux</strong> a été réalisé, chacun nécessitant<br />

une intervention particulière, adaptée aux enjeux et dysfonctionnements identifiés.<br />

Il est important d’insister <strong>sur</strong> le fait qu’ils ne décrivent que les prescriptions <strong>techniques</strong><br />

relatives aux modalités d’intervention : accès, localisation, préconisations, réalisation technique<br />

proprement dite, devenir du bois coupé, … <strong>Les</strong> autres parties des CCTP doivent être rédigées par le<br />

SMIGIBA. Elles pourront être généralisées à l’ensemble des <strong>adoux</strong> ou devront être cadrées <strong>sur</strong> le<br />

terrain avec l’entreprise choisie.<br />

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3.5 Possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

3.5.1 Objectifs et méthodologie<br />

Nous l’avons vu, la prise en compte des <strong>adoux</strong> du Buëch est déjà importante dans les différents<br />

programmes de gestion de l’eau. D’autre part, une partie des espèces qu’abritent les <strong>adoux</strong> est déjà<br />

protégée par différentes réglementations françaises et/ou européennes. Cependant, les <strong>adoux</strong> en tant<br />

que milieux ne sont pas à l’abri de futurs aménagements ou activités anthropiques, ce qui les rend<br />

vulnérables <strong>sur</strong> le long terme. Leur réhabilitation, qui est prévue à court terme, serait par conséquent<br />

inutile si elle n’est pas complétée par des me<strong>sur</strong>es de protection. Le but est donc, en plus de rendre une<br />

fonctionnalité optimale aux <strong>adoux</strong>, de les pérenniser afin que ces milieux d’importance majeure soient<br />

sauvegardés.<br />

L’analyse réalisée dans le cadre de cette étude n’a pas pour but de présenter l’ensemble des<br />

possibilités de protections de milieux naturels. Elle vise cependant à présenter les principales<br />

possibilités de protection (réglementaires, foncières et conventionnelles) applicables aux <strong>adoux</strong> en<br />

particulier, et pouvant se rajouter efficacement aux programmes de gestion déjà en place. La<br />

complémentarité avec le diagnostic foncier déjà réalisé permettra alors la mise en œuvre de me<strong>sur</strong>es de<br />

protection à long terme <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong>.<br />

Ce diagnostic réglementaire s’appuie <strong>sur</strong> des guides ou sites internet existant pour la protection<br />

des milieux naturels en général et des zones humides en particulier ; toutes les références y sont<br />

disponibles concernant les textes et les procédures :<br />

- SDAGE RMC, 1996. Fiches thématique n°3 : « Protection et gestion des milieux aquatiques et des<br />

zones humides ».<br />

- SDAGE RMC, 1996. Fiches thématique n°7 : « Maîtrise foncière des milieux aquatiques ».<br />

- Cizel Olivier, 2006. « Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC ».<br />

- Ledoux Bruno et Larrouy-Castera Xavier, 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace.<br />

Guide juridique et pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non<br />

domaniaux et eaux souterraines).<br />

- bibliothequeenligne.espaces-naturels.fr/outilsjuridiques. Il s’agit d’un site internet <strong>sur</strong> les outils<br />

juridiques de gestion et de protection (réglementaire, foncière, conventionnelle) des milieux naturels.<br />

Il est très complet, apporte toutes les références nécessaires pour chaque outil (y compris les<br />

procédures) et il est actualisé régulièrement.<br />

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3.5.2 Possibilités de protection applicables aux <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

a ) Protection issue d’engagements internationaux<br />

• Natura 2000 :<br />

Réglementation Préconisations du SDAGE RMC de 1996<br />

Directive 92/43 du 21 mai 1992 concernant la<br />

conservation des habitats naturels, de la faune et de la flore<br />

sauvage afin d’as<strong>sur</strong>er le maintien de la biodiversité <strong>sur</strong> le<br />

territoire national (“Directive Habitats”).<br />

Elle indique qu’il faut contribuer à as<strong>sur</strong>er la biodiversité<br />

par la conservation des habitats naturels ainsi que la faune et<br />

la flore sauvages, en tenant compte des exigences<br />

économiques, sociales et culturelles locales.<br />

• La politique agricole commune (P.A.C.) :<br />

et les me<strong>sur</strong>es agri-environnementales. Dans le cadre de la<br />

PAC, l'agriculture tente de concilier ses exigences avec<br />

celles de protection de l'espace naturel.<br />

• Règlement C.E.E. n° 2078/92 du 30 juin 1992 :<br />

Dans le cadre de programmes régionaux, les agriculteurs qui<br />

s'engagent pour une durée de 5 ans au moins à employer<br />

d'autres méthodes de production compatibles avec les<br />

exigences de la protection de l'environnement, reçoivent une<br />

prime versée par le Fonds Européen d'Orientation et de<br />

Garantie Agricole (F.E.O.G.A.).<br />

<strong>Les</strong> Directives<br />

<strong>Les</strong> zones humides et l’ensemble des milieux aquatiques<br />

proposés à l’inscription au réseau “Natura 2000” doivent<br />

bénéficier d’une attention particulière par les services de l’Etat,<br />

afin qu’ils ne subissent aucune altération susceptible de modifier<br />

l’état ou l’aspect des lieux, et que le maintien de la zone dans un<br />

bon état de conservation soit favorisé à long terme par tous<br />

moyens de gestion et de protection réglementaire.<br />

<strong>Les</strong> règlements<br />

<strong>Les</strong> pratiques agricoles traditionnelles ont un rôle prépondérant<br />

dans la préservation des zones humides ; en revanche certaines<br />

pratiques agricoles intensives (retournement des prairies,<br />

drainage...) sont à l’origine de la dégradation et/ou la disparition<br />

de nombreuses d’entre elles. Il importe donc que, dans le cadre<br />

de la PAC, soit engagée une réflexion <strong>sur</strong> l’évolution du rôle de<br />

l’agriculteur dans la gestion de l’espace et <strong>sur</strong> la nécessité de<br />

rééquilibrer les aides pour les aider dans cette fonction.<br />

<strong>Les</strong> me<strong>sur</strong>es agri-environnementales sont des<br />

outils de gestion adaptés pour la conservation<br />

des zones humides et de l’environnement<br />

d’une façon générale.<br />

Préconisations pour les<br />

<strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Il s’agit ici d’un rappel, le site Natura<br />

2000 du Buëch existant déjà. <strong>Les</strong> <strong>adoux</strong><br />

étant des milieux d’intérêt patrimonial<br />

majeur et des habitats d’espèces<br />

d’intérêt communautaire, il est<br />

indispensable que le site soit étendu à<br />

l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

Pour les <strong>adoux</strong> identifiés comme<br />

impactés par certaines pratiques<br />

agricoles, les subventions de la PAC<br />

peuvent être un outil supplémentaire<br />

pour convaincre les agriculteurs de<br />

mettre en place des me<strong>sur</strong>es agrienvironnementales.<br />

Ce règlement peut lui aussi aider à la<br />

mise en place de me<strong>sur</strong>es agrienvironnementales<br />

aux abords des<br />

<strong>adoux</strong> impactés par certaines pratiques<br />

agricoles.<br />

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) Protection réglementaire à l’échelle nationale<br />

Réglementation<br />

• Réserves naturelles nationales :<br />

Articles L. 332-1 à L. 332-27 et R. 332- 1 à R. 332-29 et R.332-68 à R.<br />

332-81 du code de l'environnement.<br />

<strong>Les</strong> parties du territoire d'une ou plusieurs communes peuvent être<br />

classées en réserve naturelle par décret et à défaut du consentement du<br />

propriétaire par décret en Conseil d'Etat, lorsque la conservation de la<br />

flore, du sol, des eaux, des gisements de minéraux et de fossiles et en<br />

général du milieu naturel présente une importance particulière ou qu'il<br />

convient de le soustraire à toute intervention artificielle susceptible de le<br />

dégrader.<br />

Sont prises en considération :<br />

- la préservation d'espèces animales ou végétales et d'habitats en voie de<br />

disparition <strong>sur</strong> tout ou partie du territoire national ou présentant des<br />

qualités remarquables ;<br />

- la reconstitution de populations animales ou végétales ou de leurs<br />

habitats ;<br />

- la conservation des jardins botaniques et arboretums constituant des<br />

réserves d'espèces végétales en voie de disparition, rares ou<br />

remarquables ;<br />

- la préservation de biotopes, et de formations géologiques,<br />

géomorphologiques ou spéléologiques remarquables.<br />

Préconisations du<br />

SDAGE RMC de 1996<br />

Aires naturelles protégées<br />

Cette procédure est intéressante car elle<br />

suscite en général des études et un suivi<br />

scientifique de la zone protégée. Le<br />

dispositif est adapté à chaque type de<br />

situation justifiant la création d’une<br />

réserve et toute activité susceptible de<br />

nuire à l’intégrité des milieux peut être<br />

interdite ou réglementée. Il est<br />

préconisé l’instauration de réserves<br />

naturelles <strong>sur</strong> différents types de zones<br />

humides et notamment <strong>sur</strong> de grandes<br />

unités fonctionnelles pour lesquelles<br />

cette procédure est un outil adapté de<br />

conservation et de gestion.<br />

Il est préconisé la mise en place d’une<br />

réserve naturelle <strong>sur</strong> une rivière ou un<br />

cours d’eau peu altéré du bassin, de sa<br />

source à son embouchure.<br />

Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch<br />

La réserve naturelle nationale est un outil réglementaire fort<br />

qu’il serait intéressant de mettre en place pour la protection<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

Tout d’abord, elle permet d’appliquer un niveau de<br />

contrainte réglementaire élevé, garantissant la sauvegarde<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch contre toute intervention humaine.<br />

Ensuite, l’échelle d’application est relativement large<br />

puisqu’une seule réserve naturelle peut englober l’ensemble<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch, limitant ainsi les formalités<br />

administratives et renforçant la gestion et la protection de<br />

ces milieux comme un ensemble cohérent fortement lié à la<br />

rivière.<br />

Toutes les activités humaines quelles qu'elles soient peuvent être<br />

réglementées.<br />

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• Arrêtés de Préfectoraux Protection de biotopes (APPB):<br />

Articles L. 411-1 et L. 411-2, R. 411-15 à R. 411-17 du code de<br />

l'environnement.<br />

Le préfet peut fixer, par arrêté, les me<strong>sur</strong>es tendant à favoriser, <strong>sur</strong> le<br />

territoire d'un département, la conservation des biotopes tels que mares,<br />

marécage, marais, haies, bosquets, landes, dunes, pelouses ou toutes<br />

autres formations naturelles peu exploitées par l'homme, dans la me<strong>sur</strong>e<br />

où ces biotopes ou formations sont nécessaires à l'alimentation, à la<br />

reproduction, au repos ou à la <strong>sur</strong>vie d’espèces protégées et ce afin de<br />

prévenir leur disparition.<br />

• Nouveau classement des cours d’eau :<br />

Article L. 214-17-I du code de l’environnement et Circulaire DCE no<br />

2008/25 du 6 février 2008 relative au classement des cours d’eau.<br />

Jusqu’à la LEMA, les rivières pouvaient être classées sous 2 régimes :<br />

– rivières réservées au titre de l’article 2 de la loi de 1919 <strong>sur</strong><br />

l’utilisation de l’énergie hydraulique ;<br />

– rivières classées au titre de l’article L. 432-6 du code de<br />

l’environnement. La LEMA réforme ces deux dispositifs et met en place,<br />

au plus tard d’ici 2014, des protections selon les critères suivants :<br />

– cours d’eau en très bon état écologique ;<br />

– cours d’eau qui jouent un rôle de réservoirs biologiques nécessaire au<br />

maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau d’un<br />

bassin versant, identifiés par les SDAGE ;<br />

– cours d’eau qui nécessitent une protection complète des poissons<br />

migrateurs amphihalins.<br />

Sur les cours d’eau répondant à ces 3 critères, tout nouvel ouvrage (ou<br />

renouvellement des titres) faisant obstacle à la continuité écologique ne<br />

peut être autorisé ou concédé. La notion d’obstacle à la continuité<br />

écologique est définie à l’article R. 214-109 du code de l’environnement.<br />

Elle tient compte à la fois de la libre circulation des espèces et des<br />

sédiments.<br />

Cet outil réglementaire est adapté pour<br />

des sites de superficie limitée. <strong>Les</strong><br />

APPB doivent être accompagnés de<br />

me<strong>sur</strong>es de suivi et de gestion.<br />

L’acquisition de ces milieux aquatiques<br />

et de ces zones humides par les<br />

départements grâce à la taxe d’espace<br />

naturel sensible, ainsi que la<br />

généralisation des conventions de<br />

gestion avec les propriétaires ou<br />

exploitants agricoles sont à encourager.<br />

Il s’agit là encore d’un outil intéressant mais le niveau de<br />

protection est moins important que le précédent. D’autre<br />

part, l’échelle d’application est réduite puisqu’il serait<br />

nécessaire de prendre un APPB pour chaque <strong>adoux</strong>.<br />

Premièrement, cela entraînerait des procédures plus<br />

complexes pour protéger l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

Deuxièmement, le lien dynamique qu’entretiennent les<br />

<strong>adoux</strong> avec la rivière ne serait pas mis en évidence, et ceuxci<br />

ne seraient par conséquent pas protégés en cas<br />

d’aménagements ou activités <strong>sur</strong> la rivière. Nous avons<br />

l’exemple de l’<strong>adoux</strong> de Crépon <strong>sur</strong> la Durance, qui s’est<br />

asséché suite aux extractions à proximité malgré un AAPB.<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> étant considérés par le nouveau SDAGE comme<br />

des Très Petits Cours d’Eau (TPCE), ils ne sont<br />

probablement pas concernés par ce classement (hormis par<br />

le critère de réservoir biologique), et de toute façon ne sont<br />

directement que peu menacés par les ouvrages (faible intérêt<br />

hydroélectrique notamment).<br />

En revanche, la protection du Buëch contre de nouveaux<br />

aménagements est essentielle pour garantir le bon<br />

fonctionnement dynamique des <strong>adoux</strong> et leur rôle de<br />

réservoir biologique. Le classement du Buëch vis-à-vis de la<br />

nouvelle réglementation paraît donc être un outil efficace<br />

pour la protection de la rivière et des <strong>adoux</strong> dans leur<br />

globalité. Cela n’interdira pas la construction de nouveaux<br />

ouvrages, mais cela imposera un certain nombre de<br />

contraintes nécessaires à la préservation (voire la<br />

restauration) de la continuité écologique (biologique et<br />

sédimentaire) <strong>sur</strong> le bassin versant.<br />

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c ) Protection réglementaire à l’échelle régionale<br />

• Réserves naturelles régionales :<br />

Réglementation<br />

Articles L. 332-1 à L. 332-27 et R. 332-30 à R. 332-48 et R. 332-68 à R. 33-<br />

81du code de l'environnement.<br />

L'acte de classement d'une RNR (remplace les réserves naturelles<br />

volontaires) peut soumettre à un régime particulier ou, le cas échéant,<br />

interdire : les activités agricoles, pastorales et forestières, l'exécution de<br />

travaux, de constructions et d'installations diverses, la circulation et le<br />

stationnement des personnes, des animaux et des véhicules, le jet ou le dépôt<br />

de matériaux, résidus et détritus de quelque nature que ce soit pouvant porter<br />

atteinte au milieu naturel, les actions de nature à porter atteinte à l'intégrité<br />

des animaux non domestiques ou des végétaux non cultivés de la réserve<br />

ainsi que l'enlèvement hors de la réserve de ces animaux ou végétaux.<br />

Contrairement aux réserves nationales, la réglementation ou l'interdiction de<br />

la chasse ou de la pêche, de l'extraction de matériaux et de l'utilisation des<br />

eaux n'est pas prévue dans les RNR.<br />

<strong>Les</strong> me<strong>sur</strong>es de protection mises en place doivent être justifiées par les<br />

nécessités de la préservation des espèces sans que puissent être invoqués des<br />

droits acquis <strong>sur</strong> les propriétés privées. <strong>Les</strong> territoires classés en RNR ne<br />

peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur état ou dans leur aspect, sauf<br />

autorisation spéciale accordée par le conseil régional.<br />

La gestion des RNR peut être confiée par voie de convention à des<br />

établissements publics, des groupements d'intérêt public ou des associations,<br />

ayant pour objet statutaire principal la protection du patrimoine naturel.<br />

Le conseil régional peut instituer des périmètres de protection autour des<br />

réserves. Tout comme à l'intérieur des réserves, dans ces périmètres de<br />

protection, des prescriptions peuvent soumettre à un régime particulier ou<br />

interdire toute action susceptible de porter atteinte à la réserve naturelle.<br />

Préconisations du SDAGE<br />

RMC de 1996<br />

Aires naturelles protégées<br />

Préconisations pour les<br />

<strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Cette possibilité est intéressante mais le<br />

niveau de protection qu’elle accorde est plus<br />

faible que celui des réserves nationales.<br />

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• Parc Naturel Régional (PNR) :<br />

Articles L. 333-1 à L. 333-4 et R. 333-1 à R. 333-16 du Code de<br />

l'environnement.<br />

<strong>Les</strong> PNR concourent à la politique de protection de l'environnement,<br />

d'aménagement du territoire, de développement économique et social,<br />

d'éducation et de formation du public et constituent un cadre privilégié des<br />

actions menées par les collectivités publiques en faveur de la préservation<br />

des paysages et du patrimoine naturel et culturel.<br />

Le PNR est régi par sa charte, mise en œuvre par un syndicat mixte de<br />

gestion. Elle détermine l'action de cet organisme et les moyens humains et<br />

financiers mobilisés pour atteindre les objectifs de la charte. La charte<br />

n'entraîne aucune servitude ni réglementation directes à l'égard des citoyens.<br />

La charte est en revanche opposable aux <strong>documents</strong> d'urbanisme : les<br />

schémas de cohérence territoriale, les plans locaux d'urbanisme ou tout<br />

document d'urbanisme.<br />

Le PNR des Baronies est actuellement<br />

encore en projet. Son territoire ne concerne<br />

qu’une partie des <strong>adoux</strong> du Buëch mais il<br />

peut être pour ceux-ci un outil de protection<br />

efficace, notamment face à de futurs<br />

aménagements.<br />

Il serait donc souhaitable de créer un<br />

partenariat entre le SMIGIBA et le syndicat<br />

du PNR des Baronnies afin de mener une<br />

politique commune de gestion et de<br />

protection des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

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d ) Protection réglementaire à l’échelle départementale<br />

Réglementation<br />

Préconisations du SDAGE RMC de<br />

1996<br />

Aires naturelles protégées<br />

Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch<br />

Le classement en réserve permanente ne concerne a<br />

priori que les portions de cours d’eau touchés par des<br />

aménagements transversaux.<br />

• Réserves de pêche :<br />

Articles R.436-69 à R.436-79 et L.436-12 du Code de<br />

l’environnement.<br />

Afin de favoriser la protection ou la reproduction du<br />

poisson, des interdictions permanentes de pêche sont<br />

prononcées ou des réserves temporaires de pêche<br />

peuvent être instituées<br />

Concernant les réserves temporaires, le préfet du<br />

département, après avis du délégué régional de<br />

l'ONEMA et de la FDAAPPMA peut, par arrêté,<br />

instituer des réserves de pêche où toute pêche est<br />

interdite pour une durée pouvant aller jusqu'à cinq<br />

années consécutives.<br />

En revanche, le classement des <strong>adoux</strong> en réserves<br />

temporaires de pêche est possible, pour une durée de 5<br />

ans renouvelable.<br />

Cependant, nous avons vu que ces milieux ne sont pas<br />

des habitats préférentiels pour les truites adultes.<br />

D’autre part, ce sont généralement des milieux difficiles<br />

d’accès et donc difficilement pêchables. Ce ne sont donc<br />

pas des zones de pêche préférentielles pour les pêcheurs.<br />

Enfin, les périodes de pêche autorisées permettent déjà<br />

une protection des milieux vis-à-vis de la pêche durant la<br />

période de reproduction.<br />

Il ne semble donc pas nécessaire de classer les <strong>adoux</strong> en<br />

réserve de pêche, d’autant plus que les pêcheurs ont<br />

souvent un rôle de <strong>sur</strong>veillance des milieux et peuvent<br />

informer les gestionnaires en cas de problèmes observés.<br />

La mise en réserve des <strong>adoux</strong> pourrait par conséquent<br />

être plutôt dommageable à ces milieux puisqu’elle nous<br />

priverait de ce réseau de <strong>sur</strong>veillance.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 121


Instruments de cadrage<br />

• Schéma départemental des carrières :<br />

Article 16-3 nouveau de la loi du 19 juillet 1976<br />

relative aux installations classées pour la protection<br />

de l'environnement.<br />

<strong>Les</strong> schémas départementaux des carrières sont<br />

prévus par la loi du 4 janvier 1993 et le décret 94-<br />

603 du 11 juillet 1994 : les autorisations de carrières<br />

doivent être compatibles avec ces schémas.<br />

Ces schémas doivent définir les conditions générales<br />

de l’implantation des carrières dans chaque<br />

département en prenant en compte la couverture des<br />

besoins en matériaux, la protection de<br />

l’environnement, la gestion équilibrée de l’espace<br />

tout en favorisant une utilisation économe des<br />

matières premières.<br />

La circulaire du 4 mai 1995 définit l’articulation<br />

entre SDAGE, SAGE et schémas départementaux de<br />

carrières.<br />

<strong>Les</strong> schémas sont révisés dans un délai maximal de<br />

10 ans à compter de leur approbation. Pendant ce<br />

délai, la commission départementale peut proposer la<br />

mise à jour du schéma selon une procédure plus<br />

légère.<br />

• Schéma départemental à vocation piscicole<br />

(SDVP) :<br />

Article L. 433-2 du Code de l’environnement.<br />

<strong>Les</strong> SDVP sont élaborés dans chaque département<br />

par l’administration, en collaboration avec les<br />

FDAAPPMA.<br />

<strong>Les</strong> schémas départementaux de carrières doivent<br />

notamment permettre de limiter strictement les<br />

autorisations d’extraction dans :<br />

- les vallées ayant subi une très forte exploitation dans le<br />

passé et reconnues comme milieu particulièrement<br />

dégradé tout en favorisant les opérations d’extractions<br />

participant à la restauration de tels sites ;<br />

- l’espace de liberté des cours d’eau et leurs annexes<br />

fluviales ;<br />

- les sites où la protection qualitative et quantitative de la<br />

ressource souterraine est d’intérêt patrimonial ;<br />

- les secteurs reconnus comme milieux aquatiques<br />

remarquables.<br />

Cette procédure de mise à jour peut être utilisée pour<br />

intégrer les orientations du SDAGE pour les schémas<br />

départementaux des carrières parus antérieurement au<br />

SDAGE.<br />

Comme nous l’avons vu, les extractions de matériaux<br />

dans la rivière à proximité des <strong>adoux</strong> peuvent avoir un<br />

impact très négatif <strong>sur</strong> ces derniers, que ce soit de<br />

manière directe (dommages causés par les engins, pistes<br />

d’extraction,…) ou indirecte (abaissement du niveau de<br />

la nappe). Cet outil paraît donc particulièrement bien<br />

adapté pour éviter ces dommages, afin d’une part<br />

d’éviter de délivrer des autorisations d’extraction à<br />

proximité des <strong>adoux</strong>, et d’autre part, en cas<br />

d’autorisation accordée, de sensibiliser les carriers et<br />

cadrer au maximum les préconisations à prendre pour<br />

limiter l’impact de cette activité.<br />

Dans la me<strong>sur</strong>e où les SDVP sont consultés en cas de<br />

projets d’aménagement ou d’exploitation <strong>sur</strong> une rivière,<br />

il est nécessaire de veiller à la prise en compte des <strong>adoux</strong><br />

et à la mise à jour des données dont nous disposons lors<br />

du renouvellement de ces schémas.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 122


e ) Protection réglementaire à l’échelle des collectivités<br />

Réglementation<br />

• Zones ND des Plans locaux d’Urbanisme (PLU) :<br />

Préconisations du SDAGE RMC de<br />

1996<br />

Préconisations pour les <strong>adoux</strong><br />

du Buëch<br />

Code de l'urbanisme : Articles L. 123-1 à L. 123-12 et R.<br />

123-1 à R. 123-36.<br />

Ce classement permet de préserver la vocation de zone<br />

naturelle par le classement des terrains en zone ND. Peuvent<br />

figurer dans les zones ND des espaces à protéger soit en<br />

raison de l’existence de risques ou de nuisances, soit en<br />

raison de la qualité des sites, des milieux naturels et des<br />

paysages, du point de vue esthétique, historique ou<br />

écologique. Néanmoins, certaines règles constructives<br />

peuvent être autorisées (notamment vis à vis des<br />

exploitations agricoles).<br />

L’utilisation du PLU n’est qu’une réponse partielle,<br />

notamment parce qu’il peut être révisé à tout moment.<br />

Cependant, il propose quelques outils intéressants qu’il<br />

convient de ne pas négliger dans une stratégie plus large de<br />

mobilisation de l’ensemble des outils disponibles. Cette<br />

stratégie s’inscrit dans le moyen ou long terme et<br />

l’utilisation du PLU peut être la première étape.<br />

En l'absence de PLU, et dans les petites communes rurales,<br />

la carte communale peut venir délimiter les secteurs où les<br />

constructions sont autorisées et les secteurs où les<br />

constructions ne sont pas admises.<br />

Il est nécessaire de protéger et/ou de restaurer les rives,<br />

marges, abords et milieux annexes qui jouent un rôle<br />

déterminant dans le fonctionnement écologique des<br />

milieux aquatiques et à cette fin de limiter au maximum<br />

l’impact de l’urbanisation.<br />

Il est recommandé que les zones humides inscrites à<br />

l’inventaire Z.N.I.E.F.F. soient prises en compte dans<br />

tout document d’urbanisme, et se voient proposer une<br />

affectation de protection en zone naturelle (zone ND).<br />

L’inscription des terrains bordant les <strong>adoux</strong> en<br />

zone ND dans les PLU ou les cartes<br />

communales peut être une première étape de<br />

protection réglementaire.<br />

Bien que le bassin versant du Buëch soit encore<br />

peu urbanisé, cet outil permettrait de limiter<br />

l’augmentation de la pression urbaine <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong>, <strong>sur</strong>tout dans les secteurs les plus<br />

accessibles.<br />

C’est d’ailleurs ce qui a été utilisé dans les<br />

Alpes de Haute-Provence afin de protéger les<br />

<strong>adoux</strong> de l’Issole.<br />

<strong>Les</strong> PLU étant régulièrement révisés, il sera<br />

cependant nécessaire d’être vigilant lors de<br />

chaque échéance afin de ne pas perdre cette<br />

protection.<br />

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f ) Protection par la maîtrise foncière<br />

• Achat de terrains :<br />

Réglementation<br />

Articles 1101 à 1369-3 et 1582 à 1701 du Code civil et Articles L.141-1<br />

à L. 144-5, R. 141-1 à R. 141-7 et L. 412-1 à L. 412-13 du Code rural.<br />

L'achat de terrain peut intervenir selon 2 procédures distinctes :<br />

- Soit comme une transaction immobilière classique devant notaire,<br />

directement entre le vendeur et l'organisme acquéreur du terrain à<br />

protéger. Dans la me<strong>sur</strong>e où ces transactions portent généralement <strong>sur</strong><br />

des biens ruraux, le notaire est tenu de notifier (lorsque c'est le cas) la<br />

déclaration d'intention d'aliéner à la Société d'Aménagement Foncier et<br />

d'Etablissement Rural (S.A.F.E.R.) concernée. Celle-ci dispose d'un<br />

délai de deux mois pour faire jouer son droit de préemption. <strong>Les</strong><br />

éventuels droits de préemption établis par les textes en vigueur,<br />

notamment au profit de l'Etat, des collectivités publiques et des<br />

établissements publics (droit de préemption des départements dans les<br />

espaces naturels sensibles, par exemple) s'exercent prioritairement au<br />

droit de préemption de la S.A.F.E.R..<br />

- Soit dans le cadre d'un engagement contractuel avec la S.A.F.E.R..<br />

Dans cette hypothèse, la S.A.F.E.R. achète le ou les terrains présentant<br />

un intérêt particulier pour la préservation des espaces naturels et les<br />

rétrocède ensuite à l'organisme acquéreur. La S.A.F.E.R. acquiert<br />

généralement les terrains à l'amiable, mais elle peut également user de<br />

son droit de préemption.<br />

Préconisations du SDAGE<br />

RMC de 1996<br />

La cession des terrains acquis par les<br />

SAFER à des organismes publics ou<br />

privés doit être encouragée pour :<br />

• les communes et groupements de<br />

communes, notamment pour préserver les<br />

champs d’inondation, permettre la<br />

divagation des cours d’eau, préserver la<br />

qualité des captages d’eau potable (achat<br />

partiel ou total du périmètre de protection<br />

rapprochée), protéger les espaces riverains<br />

(bande boisée,...), les milieux<br />

remarquables et participer au cas par cas<br />

aux acquisitions foncières nécessaires à la<br />

préservation des aquifères patrimoniaux.<br />

• les conservatoires régionaux d’espaces<br />

naturels et associations de protection de la<br />

nature plus spécifiquement pour la<br />

préservation des milieux aquatiques et des<br />

zones humides.<br />

Préconisations pour les <strong>adoux</strong><br />

du Buëch<br />

La protection par la maîtrise foncière est très<br />

probablement l’une des meilleures me<strong>sur</strong>es de<br />

protection que l’on puisse mettre en place <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong>. La possession des terrains qui les bordent<br />

permettrait en effet de protéger les <strong>adoux</strong> contre<br />

la plupart aménagement dans leur lit et <strong>sur</strong> leurs<br />

abords. D’autre part, la gestion (notamment<br />

l’entretien) des <strong>adoux</strong> serait grandement facilitée<br />

puisqu’aucune procédure administrative (DIG,…)<br />

ne serait nécessaire. Cette gestion pourrait en<br />

outre être confiée à des structures de protection<br />

de la nature (fédération de pêche, …) plus<br />

aisément.<br />

En revanche, la maîtrise foncière totale des <strong>adoux</strong><br />

du Buëch sera probablement une opération<br />

fastidieuse et coûteuse, nécessitant ainsi une<br />

étude plus approfondie. De plus, elle n’exclue pas<br />

une expropriation éventuelle en cas de projets<br />

d’ouvrages majeurs, et elle ne protège pas non<br />

plus la continuité écologique entre les <strong>adoux</strong> et le<br />

Buëch, ainsi que la dynamique morphologique de<br />

la rivière dans son ensemble. C’est pourquoi la<br />

maîtrise foncière, bien qu’étant un outil de<br />

protection très efficace, doit être complémentaire<br />

de me<strong>sur</strong>es de protection réglementaires.<br />

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• Conservatoires Régionaux d’Espaces Naturels (CREN) :<br />

Loi du 1er juillet 1901 relative au contrat d'association ;<br />

convention du 14 novembre 1992 signée entre le ministère de<br />

l'Environnement et la Fédération des conservatoires d'espaces<br />

naturels ; charte des CREN.<br />

<strong>Les</strong> CREN peuvent concerner pour tous les espaces naturels<br />

remarquables tels que zones humides, landes, dunes, prés, vergers,<br />

forêts, ruisseaux, milieux alluviaux, mares, roselières, tourbières, marais<br />

et tous types de milieux abritant des espèces de faune et de flore<br />

sauvages qu'il convient de protéger. Ils interviennent par le biais de la<br />

maîtrise foncière (acquisitions, dons, legs, etc.), et celui de la maîtrise<br />

d'usage (locations, conventions de mise à disposition, bail<br />

emphytéotique, etc.), dans un objectif de gestion favorable à la<br />

protection de la faune et de la flore. Leur action est soumise aux règles<br />

du droit privé. L'action des conservatoires est fondée <strong>sur</strong> la négociation,<br />

la concertation et le partenariat public ou privé.<br />

Elle s'articule autour de 4 axes :<br />

- La connaissance scientifique (mise en place d'un conseil scientifique).<br />

- La protection par le biais la maîtrise foncière ou la maîtrise d'usage.<br />

- La gestion : pour chaque site, un plan de gestion est rédigé à partir de<br />

l'étude des enjeux, des atouts, des contraintes et des menaces constatés<br />

ou à prévoir <strong>sur</strong> le site et/ou des sites analogues. <strong>Les</strong> acteurs locaux et<br />

les partenaires <strong>techniques</strong> et financiers y sont associés.<br />

- La valorisation et la diffusion des connaissances relatives au<br />

patrimoine naturel.<br />

Cet outil semble très intéressant puisqu’il<br />

permettrait à de protéger l’ensemble des <strong>adoux</strong><br />

sous différents angles (maîtrise foncière et<br />

d’usage, prise en compte de la relation<br />

dynamique avec la rivière,…).<br />

D’autre part, il permettrait au SMIGIBA d’avoir<br />

un appui important dans les démarches de gestion<br />

et de protection des <strong>adoux</strong>.<br />

Enfin, l’adhésion des <strong>adoux</strong> au CREN serait<br />

synonyme de reconnaissance des <strong>adoux</strong> comme<br />

milieux bien particuliers, ce qui ne peut qu’en<br />

améliorer la connaissance et la protection.<br />

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• <strong>Les</strong> Espaces Naturels Sensibles des départements (ENS) :<br />

Articles L. 142-1 à L. 142-13 et R. 142-1 à R. 142-19 du code de<br />

l'urbanisme ; Circulaire du ministère de l'aménagement du<br />

territoire, de l'équipement et des transports n° 95-62 du 28 juillet<br />

1995 relative aux recettes et emplois de la taxe départementale<br />

des espaces naturels sensibles (TDENS).<br />

Espaces d’application : les sites, paysages et milieux naturels rares ou<br />

menacés ; les champs naturels d'expansion des crues ; les habitats<br />

naturels ; …<br />

La notion " d'espace naturel sensible " est définie de la façon suivante :<br />

les espaces ayant vocation à être protégés doivent être constitués par des<br />

zones dont le caractère naturel est menacé et rendu vulnérable,<br />

actuellement ou potentiellement, soit en raison de la pression urbaine ou<br />

du développement des activités économiques et de loisirs, soit en raison<br />

d'un intérêt particulier, eu égard à la qualité du site, ou aux<br />

caractéristiques des espèces animales ou végétales qui s'y trouvent.<br />

L'initiative d'une politique de protection, de gestion et d'ouverture au<br />

public des espaces naturels sensibles appartient au conseil général. A<br />

cette fin, il vote l'institution d'une taxe spécifique : la taxe<br />

départementale des espaces naturels sensibles (TDENS), qui tient lieu de<br />

participation forfaitaire à ses dépenses dans ce domaine. La TDENS est<br />

perçue <strong>sur</strong> la totalité du territoire du département et porte <strong>sur</strong> la<br />

construction, la reconstruction et l'agrandissement des bâtiments et <strong>sur</strong><br />

les installations et travaux divers.<br />

Le produit de la TDENS peut être utilisé pour le compte du département<br />

ou au profit de personnes publiques (communes, etc…), voire privées.<br />

Dans le premier cas, la taxe peut servir pour l'acquisition ainsi que pour<br />

l'aménagement et l'entretien de tout espace naturel, boisé ou non,<br />

appartenant au département.<br />

Dans le second cas (personnes publiques ou privées), le produit de la<br />

TDENS peut être notamment utilisé :<br />

- Pour une participation à l'acquisition, à l'aménagement ou à la gestion<br />

et l'entretien de terrains par une commune ou un établissement public de<br />

coopération intercommunale, … ;<br />

La mise en œuvre de cette politique doit<br />

être encouragée dans les départements du<br />

bassin où elle n’existe pas encore.<br />

Il est recommandé d’utiliser cette<br />

procédure tout particulièrement pour :<br />

1/ la préservation des milieux aquatiques<br />

remarquables identifiés par les cartes n°4<br />

de l’atlas du bassin.<br />

2/ l’acquisition des marges, milieux<br />

annexes et espaces riverains des plans<br />

d’eau et cours d’eau.<br />

3/ l’acquisition d’espaces nécessaires à<br />

l’exercice des activités nautiques, étant<br />

entendu que ces activités puissent<br />

s’exercer dans des conditions satisfaisantes<br />

au regard de la préservation des milieux<br />

concernés.<br />

La prise en compte des milieux cités au 1<br />

et 2 ci-dessus doit être examinée lors de la<br />

définition des zones de préemption. En ce<br />

qui concerne les cours d’eau, les<br />

acquisitions axées <strong>sur</strong> l’espace alluvial<br />

(espace de liberté, forêts alluviales, etc)<br />

doivent être privilégiées.<br />

La politique des Espaces Naturels Sensibles du<br />

département semble être le meilleur moyen pour<br />

mettre en place une protection foncière des <strong>adoux</strong><br />

du Buëch.<br />

Cet en effet un outil est parfaitement adapté à la<br />

protection de milieux naturels tels que les <strong>adoux</strong> :<br />

milieux sensibles, situés dans l’espace de<br />

mobilité de la rivière, assimilables à des zones<br />

humides,…<br />

La première possibilité serait que le département<br />

se porte acquéreur des terrains bordant les <strong>adoux</strong>.<br />

D’après Mr Philippe Jasserand au Service Eau et<br />

Environnement du Conseil Général des Hautes-<br />

Alpes, il semblerait que cette éventualité soit peu<br />

encouragée par le département.<br />

En revanche, il semblerait que le département<br />

beaucoup plus enclin à mettre en œuvre une<br />

politique d’ENS <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> si le SMIGIBA ou<br />

la FAAPPMA 05 se porte acquéreur des terrains.<br />

Dans ce cas, le département pourrait mettre à leur<br />

disposition son droit de préemption et financer les<br />

acquisitions grâce à la TDENS. Cela permettrait<br />

d’acquérir avec certitude l’ensemble des terrains<br />

(ou portions de terrains) qui bordent les <strong>adoux</strong>,<br />

as<strong>sur</strong>ant ainsi une protection foncière totale ainsi<br />

qu’une protection réglementaire pour éviter de<br />

futurs aménagements ou constructions. De plus,<br />

le coût de rachat des terrains serait nul (ou faible)<br />

pour les gestionnaires (SMIGIBA et FAAPPMA<br />

05).<br />

Enfin, cette TDENS pourrait servir dans le futur<br />

au financement de projets d’entretien et de<br />

réhabilitation des <strong>adoux</strong>. La gestion serait ainsi<br />

confiée soit au SMIGIBA, soit à la FAAPPMA<br />

05, mais financée par le département.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 126


- Pour l'aménagement et l'entretien d'espaces naturels appartenant aux<br />

collectivités publiques ou à leurs établissements publics et ouverts au<br />

public, ou appartenant à des propriétaires privés, sous certaines<br />

conditions (article L. 130-5 du code de l'urbanisme).<br />

- Pour l'acquisition, la gestion et l'entretien des sites Natura 2000 et des<br />

territoires classés en réserve naturelle.<br />

<strong>Les</strong> acquisitions opérées par le département sont réalisées soit par voie<br />

amiable, soit par expropriation soit, enfin, par exercice du droit de<br />

préemption qu'il détient au titre de la législation relative aux espaces<br />

naturels sensibles. <strong>Les</strong> terrains acquis par le département doivent être<br />

aménagés pour être ouverts au public, sauf exception justifiée par la<br />

fragilité du milieu naturel. Le département peut faire bénéficier d'autres<br />

personnes publiques du droit de préemption ainsi institué (communes,<br />

etc…). La personne publique propriétaire est responsable de la gestion<br />

des terrains acquis et s'engage à les préserver, les aménager et à les<br />

entretenir dans l'intérêt du public. La gestion peut, le cas échéant, être<br />

confiée à une personne publique ou privée compétente.<br />

Pour mener à bien la politique de protection des espaces naturels<br />

sensibles qu'il s'est assignée, le département peut également créer des<br />

zones de préemption spécifiques <strong>sur</strong> ces territoires. Cet instrument lui<br />

permet d'acquérir un terrain par préférence à tout autre acquéreur.<br />

Le droit de préemption s'exerce normalement <strong>sur</strong> des terrains nus.<br />

Cependant, l'existence d'une construction ne fait pas obstacle à son<br />

exercice dès lors que le terrain concerné est de dimension suffisante pour<br />

justifier son ouverture au public et qu'il est, par sa localisation,<br />

nécessaire à la mise en œuvre de la politique des espaces naturels<br />

sensibles des départements. La construction acquise est alors conservée<br />

pour être affectée à un usage permettant la fréquentation du public et la<br />

connaissance des milieux naturels. De même, lorsque la politique des<br />

espaces naturels sensibles le justifie, le droit de préemption peut<br />

s'exercer pour n'acquérir qu'une fraction d'une unité foncière comprise à<br />

l'intérieur de la zone de préemption.<br />

Le président du conseil général peut édicter des me<strong>sur</strong>es nécessaires à la<br />

protection des sites et paysages compris dans une zone de préemption<br />

(interdiction de construire, de démolir, prohibition de l'exécution de<br />

certains travaux, etc.).<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 127


g ) Protection conventionnelle<br />

Réglementation<br />

• Convention de gestion des sites appartenant à l'Etat :<br />

Code du domaine de l'Etat : article L. 51-1 et articles R. 128-1 à R.<br />

128-7.<br />

Une convention confie à une collectivité, un établissement public, une<br />

S.A.F.E.R., un organisme déclaré d'utilité publique, la gestion de<br />

terrains appartenant au domaine public ou privé de l'Etat, non soumis<br />

au régime forestier, afin d'en as<strong>sur</strong>er la conservation, la protection ou<br />

la mise en valeur.<br />

• Natura 2000 :<br />

Directive 92/43 du 21 mai 1992 concernant la conservation des<br />

habitats naturels, de la faune et de la flore sauvage afin d’as<strong>sur</strong>er le<br />

maintien de la biodiversité <strong>sur</strong> le territoire national (“Directive<br />

Habitats”).<br />

Elle indique qu’il faut contribuer à as<strong>sur</strong>er la biodiversité par la<br />

conservation des habitats naturels ainsi que la faune et la flore<br />

sauvages, en tenant compte des exigences économiques, sociales et<br />

culturelles locales.<br />

Pour répondre aux objectifs définis dans le DOCOB, un certain<br />

nombre d’actions sont prévues par le programme Natura 2000. Ces<br />

actions seront réalisées via trois types de contrats d’engagement :<br />

- les contrats Natura 2000, financés à 100 % par le programme ;<br />

- les conventions, dont les financements par le programme sont<br />

variables ;<br />

- les chartes, qui permettent aux signataires d’être exonérés de la taxe<br />

<strong>sur</strong> le foncier non bâti.<br />

Préconisations du SDAGE<br />

RMC de 1996<br />

Il est recommandé d’accompagner les<br />

me<strong>sur</strong>es de protection par des conventions<br />

de gestion <strong>sur</strong> des terrains, acquis ou non,<br />

nécessitant des modalités particulières de<br />

gestion (pâturage extensif, fauche tardive,<br />

sylviculture) afin de préserver un<br />

fonctionnement optimal des zones humides.<br />

<strong>Les</strong> zones humides et l’ensemble des<br />

milieux aquatiques proposés à l’inscription<br />

au réseau “Natura 2000” (en tant que zone<br />

de protection spéciale ou zone spéciale de<br />

conservation) doivent bénéficier d’une<br />

attention particulière par les services de<br />

l’Etat afin qu’ils ne subissent aucune<br />

altération susceptible de modifier l’état ou<br />

l’aspect des lieux et que le maintien de la<br />

zone dans un état de conservation favorable<br />

soit favorisé à long terme par tous moyens<br />

de gestion et de protection réglementaire.<br />

Préconisations pour les <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch<br />

<strong>Les</strong> conventions ne remplacent absolument par une<br />

protection réglementaire ou foncière. Elles peuvent<br />

uniquement permettre aux gestionnaires d’appliquer<br />

plus facilement la gestion qu’ils souhaitent en faveur<br />

des <strong>adoux</strong>.<br />

<strong>Les</strong> conventions de gestion des sites appartenant à<br />

l’Etat est directement applicable aux <strong>adoux</strong> dans le cas<br />

où, par exemple, certains terrains sont situés dans le<br />

domaine public fluvial. Cela ne remplace pas une<br />

acquisition foncière, qui serait plus efficace, mais<br />

permet tout de même au SMIGIBA et à la FAAPPMA<br />

05 de mettre en place une gestion afin de réhabiliter et<br />

entretenir les <strong>adoux</strong>.<br />

Le programme Natura 2000 permet grâce aux trois<br />

possibilités de contrats d’engagements de mettre en<br />

place certaines actions afin de favoriser la<br />

conservation voire la réhabilitation des <strong>adoux</strong>.<br />

Certaines actions passeront par des conventions avec<br />

les propriétaires, notamment les agriculteurs, afin<br />

d’instaurer de « bonnes pratiques », moins<br />

dommageables voire favorables pour le milieu.<br />

Le contrat Natura 2000 existant déjà, il s’agit encore<br />

une fois d’un rappel afin d’insister <strong>sur</strong> le fait que ce<br />

programme constitue un outil de gestion très<br />

intéressant et qu’il devrait être étendu à l’ensemble<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 128


• Protection par voie contractuelle :<br />

Art. 578 à 624 (usufruit), A. 637 à 710 (servitude conventionnelle), A.<br />

1101 à 1369-3 (conventions), A. 1713 à 1778 (baux civils) et A. 1875 à<br />

1991 (prêt à usage) du code civil.<br />

Art. L. 142-6 et L. 142-7 (SAFER), A. L. 411-1 à L. 411-79 (baux<br />

ruraux), A. L. 451-1 à L. 451-13 (baux emphytéotiques), A. L.481-1<br />

(contrats d'exploitation de terres à vocation pastorale) du code rural.<br />

Art. L. 1311-2 à L. 1311-4 du code général des collectivités<br />

territoriales (baux emphytéotiques administratifs).<br />

Art. 48 à 60 de la loi d'orientation foncière du 30 décembre 1967<br />

(concession immobilière).<br />

Espaces d’application : tous espaces appartenant à des personnes<br />

publiques ou privées et méritant d'être préservés au regard de l'intérêt<br />

que présentent les espèces faunistiques ou floristiques qu'ils abritent.<br />

Objectifs : la protection des espaces naturels par l'obtention de la<br />

maîtrise d'usage de terrains.<br />

L’organisme de protection de la nature signataire obtient la<br />

gestion du ou des site(s) concerné(s). A ce titre, il as<strong>sur</strong>e leur<br />

entretien et leur exploitation, ou peut imposer les conditions de<br />

leur entretien et de leur exploitation à la personne qui en a la<br />

charge.<br />

Certains contrats, tels que le bail emphytéotique ou la servitude<br />

conventionnelle, permettent d’instituer une protection<br />

particulièrement longue, voire illimitée (servitude).<br />

Le bail rural n’a aucune finalité écologique et n’est pas le plus<br />

adapté à la gestion écologique et à la conservation de la faune et<br />

la flore. Même si l’exploitant peut toujours procéder à la mise en<br />

œuvre de moyens culturaux non prévus au bail, sans autorisation<br />

préalable, le propriétaire peut, s’il estime que les opérations<br />

projetées entraînent une dégradation du fonds, saisir le tribunal<br />

paritaire. Néanmoins, rien n’interdit la passation entre le<br />

propriétaire et l’exploitant d’un contrat autonome concernant<br />

une gestion plus écologique de son exploitant et des terrains<br />

qu’il loue.<br />

La rédaction d'un contrat de location, ou de<br />

mise à disposition entre un propriétaire et<br />

un organisme spécialisé dans la protection<br />

de la nature, un acte sous seing privé,<br />

peuvent viser à as<strong>sur</strong>er la gestion ou à<br />

contrôler la gestion.<br />

Il est recommandé d’accompagner les<br />

me<strong>sur</strong>es de protection par des conventions<br />

de gestion <strong>sur</strong> des terrains, acquis ou non,<br />

nécessitant des modalités particulières de<br />

gestion (pâturage extensif, fauche tardive,<br />

sylviculture) afin de préserver un<br />

fonctionnement optimal des zones humides.<br />

Cet outil, bien que sa portée en matière de protection<br />

écologique soit limitée, peut être intéressant pour les<br />

terrains où la maîtrise foncière n’a pas pu être acquise.<br />

Il peut permettre dans ce cas à encadrer la gestion<br />

réalisée par les propriétaires, et notamment à instaurer<br />

des pratiques culturales moins préjudiciables pour les<br />

<strong>adoux</strong> lorsque ce problème a été identifié.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 129


h ) Bilan <strong>sur</strong> les possibilités de protection des <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

Cette partie nous a permis de proposer un éventail de solutions pour les gestionnaires, afin de<br />

protéger les <strong>adoux</strong> du Buëch à moyen et long terme. Pour être ambitieux en vue d’une protection<br />

efficace et pérenne, il serait souhaitable de combiner les protections réglementaires, foncières et<br />

conventionnelles.<br />

D’un point de vue réglementaire, le meilleur moyen de protection réglementaire est sans doute la<br />

réserve naturelle nationale, qui pourrait être appliquée à l’ensemble des <strong>adoux</strong> du Buëch et les<br />

protègerait de la plupart des aménagements et activités anthropiques. D’autre part, la prise en compte<br />

des <strong>adoux</strong> dans le PLU en tant que zone ND serait, elle, synonyme de protection de ces milieux face à<br />

l’urbanisation. Enfin, l’inscription de l’ensemble des <strong>adoux</strong> au programme Natura 2000 en tant<br />

qu’habitats d’espèces d’intérêt communautaire, bien que ne constituant pas une protection<br />

réglementaire au sens propre par rapport à l’ensemble des menaces anthropiques, serait tout de même<br />

un moyen de protection et de gestion efficace tel qu’il l’est déjà <strong>sur</strong> certains d’entre eux.<br />

Afin de compléter ces me<strong>sur</strong>es de protection et faciliter la gestion à long terme des <strong>adoux</strong><br />

(réhabilitation, entretien régulier,…), la maîtrise foncière est essentielle. Elle peut être abordée par les<br />

différents outils décrits précédemment, mais l’utilisation de la politique d’ENS du département serait<br />

très certainement la meilleure solution.<br />

Si tous les terrains bordant les <strong>adoux</strong> ne peuvent pas être acquis, des conventions peuvent être<br />

passées avec les propriétaires restants afin de maîtriser au moins la gestion de ces sites.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 130


4 Protocoles de suivi <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch<br />

4.1 Objectifs<br />

La proposition de protocoles de suivi est la dernière phase de cette étude globale <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>.<br />

Elle entre dans le cadre de la fiche-action B1.4 du contrat de rivière, de la gestion mise en place par le<br />

programme Natura 2000 <strong>sur</strong> le Buëch et des objectifs du PDPG élaboré par la FAAPPMA 05. Cette<br />

étape vise à répondre à trois grands objectifs.<br />

Tout d’abord, un suivi régulier nous permettra de compléter le diagnostic que nous avons réalisé<br />

précédemment et d’améliorer la connaissance que nous avons de ces milieux. Nous avons vu en effet<br />

(partie 2.3.2 notamment) que certaines données nous manquaient pour une caractérisation plus précise<br />

des <strong>adoux</strong> (profils de pente, débit, taux d’oxygène, etc…). D’un point de vue fondamental, le<br />

comblement de ces lacunes nous permettra d’affiner la définition que nous avons proposée. <strong>Les</strong><br />

échanges par retours d’expérience <strong>sur</strong> d’autres cours d’eau seront par conséquent facilités, ainsi que la<br />

communication auprès des financeurs. D’un point de vue pratique, des données nous permettront de<br />

proposer dans le futur des me<strong>sur</strong>es de gestion et de réhabilitation encore mieux adaptées à ces milieux<br />

si particuliers (amélioration de l’efficacité des aménagements piscicoles, réintroduction d’Ecrevisses à<br />

Pieds blancs à partir des populations de certains <strong>adoux</strong>,…).<br />

D’autre part, ce suivi nous permettra d’identifier plus rapidement et plus efficacement<br />

d’éventuels dysfonctionnements dans le futur. Nous pourrons ainsi, dans le cadre d’un entretien<br />

régulier, conserver une fonctionnalité optimale de ces milieux en fonction des différents enjeux<br />

identifiés. Le programme de réhabilitation engagé dans ce contrat de rivière ne sera donc pas<br />

uniquement ponctuel, mais sera au contraire le point de départ d’une politique de protection des <strong>adoux</strong><br />

<strong>sur</strong> le long terme.<br />

Enfin, la mise en place d’un suivi est importante afin d’évaluer l’efficacité des travaux de<br />

réhabilitation qui seront effectués. Cela nous permettra d’une part de justifier les financements qui<br />

seront apportés, et d’autre part de disposer d’un retour d’expérience (positif ou négatif) afin d’adapter<br />

au mieux de futures interventions.<br />

Même si ces trois objectifs sont corrélés, il est nécessaire de proposer plusieurs protocoles de<br />

suivi afin d’apporter des réponses les plus précises possibles aux problématiques posées.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 131


4.2 Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong><br />

Le protocole proposé s’inspire en partie du protocole de suivi des annexes fluviales élaboré par<br />

Dupieux en 2004 <strong>sur</strong> la Loire 81 . Suite au diagnostic précédemment réalisé <strong>sur</strong> la caractérisation et la<br />

fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du Buëch, nous avons intégré les paramètres qui nous semblaient essentiels<br />

mais n’avaient pas été pris en compte dans les études précédentes. D’autre part, nous avons restreint le<br />

protocole aux seuls paramètres paraîssant indispensables au suivi de leur qualité. Cela nous permet de<br />

proposer un suivi peu contraignant, relativement facile à mettre en œuvre et peu onéreux pour une<br />

efficience maximale.<br />

Le suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> a été découpé en trois catégories de paramètres à me<strong>sur</strong>er :<br />

physiques, physico-chimiques et biologiques. Il devra, dans l’idéal, être réalisé <strong>sur</strong> l’ensemble chacun<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch (y compris ceux du Buëch aval). Le contrat de rivière a prévu programme de suivi<br />

des <strong>adoux</strong> du Buëch tous les trois ans. Ce sera le cas pour la plupart des paramètres physiques et<br />

physico-chimiques, mais certains (comme les paramètres biologiques), pour être interprétables de<br />

manière correcte et permettre une correction rapide des dysfonctionnements, devront si possible être<br />

relevés chaque année.<br />

Ces campagnes de suivi pourront être l’occasion d’un entretien régulier, notamment pour ce qui<br />

concerne la gestion des points difficilement franchissables (embâcles, atterrissements, connexion avec<br />

le Buëch,…). <strong>Les</strong> AAPPMA concernées seront des acteurs à privilégier, selon l’importance des<br />

travaux à réaliser, pour réaliser cet entretien.<br />

4.2.1 Suivi des paramètres physiques<br />

a ) Profils de pente (profils en long)<br />

Au moins un profil de pente est nécessaire <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong> de façon à mieux repérer les zones<br />

de replats ou les atterrissements qui peuvent poser des problèmes d’écoulement. Il ne sera pas<br />

forcément nécessaire de mettre à jour ces relevés tous les trois ans, sauf pour les <strong>adoux</strong> où ce genre de<br />

problèmes ont été observés de manière importante :<br />

- les Casses ;<br />

- la Virginie ;<br />

- la Poissonnière ;<br />

- les Glacières 1.<br />

81 DUPIEUX, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales du programme<br />

Loire nature.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 132


En pratique, un point d’origine de référence (fixe dans le temps) sera choisi en amont de l’<strong>adoux</strong>.<br />

Le relevé se fera à l’aide d’un GPS, à intervalles de distance réguliers, depuis ce point d’origine et<br />

jusqu’à la connexion aval avec le Buëch (variable dans le temps). <strong>Les</strong> mises à jour de profils de pente<br />

débuteront toujours au point d’origine choisi afin de permettre leur comparaison. Nous pourrons ainsi<br />

visualiser l’évolution des points de blocage sédimentaires, ainsi que la pente globale et la longueur de<br />

l’<strong>adoux</strong> (variable au niveau de la connexion avec la rivière).<br />

b ) Profils en travers<br />

Un profil en travers devra être réalisé dans les zones de forte érosion de berge afin d’en estimer<br />

l’évolution (aggravation ou résorption). La seule anse d’érosion importante <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong> se situe<br />

aujourd’hui <strong>sur</strong> celui de la Poissonnière, où la largeur totale et la profondeur (tous les 20 cm) devront<br />

être me<strong>sur</strong>ées chaque année dans un premier temps, puis tous les trois ans si nous observons une<br />

diminution de l’érosion suite aux travaux de réhabilitation.<br />

c ) Comptage et localisation des points difficilement franchissables<br />

La libre circulation piscicole est, nous l’avons vu, l’un des aspects essentiels de la fonctionnalité<br />

des <strong>adoux</strong>. Sur chacun d’entre eux, les points difficilement franchissables devront être repérés au GPS<br />

tous les trois ans, et leur origine devra être déterminée afin d’y remédier de manière raisonnée mais<br />

efficace.<br />

La connexion avec le Buëch devra faire l’objet d’une attention particulière. En effet, la<br />

dynamique en tresse de la rivière provoque régulièrement, après les crues, des atterrissements au<br />

niveau de la connexion avec les <strong>adoux</strong>. Sa localisation et son état (libre circulation piscicole<br />

notamment) devront être déterminés si possible chaque année et avant la période de reproduction de la<br />

Truite fario. Une intervention annuelle par les AAPPMA <strong>sur</strong> la connexion, très facile à mettre en<br />

œuvre, permettra ainsi de rendre accessibles et fonctionnels la partie aval des <strong>adoux</strong> pour le refuge et<br />

la reproduction des poissons.<br />

d ) Me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral<br />

Le colmatage minéral est l’une des principales causes de la perte de fonctionnalité des <strong>adoux</strong> du<br />

Buëch. Il est très souvent directement ou indirectement d’origine anthropique, comme nous avons pu<br />

le détailler dans le diagnostic réalisé. Il est à différencier du colmatage organique (brindilles,<br />

feuilles,…), généralement naturel et temporaire, et qui peur servir de caches pour les Ecrevisses à<br />

Pieds blancs. Au contraire, le colmatage minéral s’installe de manière durable et se pérennise par<br />

accumulation de sédiments et suite à une colonisation par les plantes aquatiques. La libre circulation<br />

piscicole est alors altérée et la perte en <strong>sur</strong>faces de reproduction peut être importante.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 133


Ce paramètre doit donc faire là encore l’objet d’une attention particulière, et les me<strong>sur</strong>es<br />

suivantes peuvent être préconisées tous les trois ans :<br />

- Proportion de la longueur de l’<strong>adoux</strong> qui est colmatée<br />

= distance totale cumulée (approximative) du colmatage / distance totale de l’<strong>adoux</strong>. Cela<br />

nous permet de disposer d’un indice afin de quantifier approximativement le colmatage et<br />

d’en suivre l’évolution.<br />

- Appréciation de l’épaisseur moyenne du colmatage et de sa pérennité (développement de<br />

plantes hydrophiles ou non). Cette évaluation nous permet d’identifier qualitativement si une<br />

intervention est nécessaire ou non <strong>sur</strong> un <strong>adoux</strong>.<br />

- <strong>Les</strong> points problématiques seront localisés au GPS et leur origine devra être identifiée afin<br />

d’y remédier lors de l’entretien régulier de l’<strong>adoux</strong> ou de futurs travaux de réhabilitation.<br />

e ) Me<strong>sur</strong>es hydrologiques<br />

Afin de mieux connaître le régime hydrologique des <strong>adoux</strong> (débit total, assèchement, influence<br />

des crues, …) des me<strong>sur</strong>es plus complètes que celles qui ont été réalisées dans les études préalables au<br />

contrat de rivière devront être réalisées. Cela permettra de mieux connaître le fonctionnement, la<br />

sensibilité et la vulnérabilité de chacun d’entre eux à d’adapter les me<strong>sur</strong>es de protection et d’entretien<br />

à mettre en œuvre dans le futur. Le protocole de suivi hydrologique pourra être réalisé tous les trois<br />

ans, selon les modalités définies ci-après.<br />

Afin de ne pas installer d’ouvrages supplémentaires <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, qui risqueraient causer des<br />

dysfonctionnements à long terme, aucune échelle limnimétrique ne devrait être installée. Il serait<br />

préférable d’effectuer, tous les trois ans, trois me<strong>sur</strong>es ponctuelles de débit durant les périodes les plus<br />

critiques :<br />

- étiage hivernal (en principe fin février) ;<br />

- crues les plus fortes (en principe fin mai) ;<br />

- étiage estival (en principe première quinzaine d’août).<br />

La méthode préconisée est celle du jaugeage chimique au sel, qui est très facile à mettre en<br />

œuvre, très bien adaptée à la me<strong>sur</strong>e de faibles débits et n’a aucun impact <strong>sur</strong> le cours d’eau (faibles<br />

concentrations et me<strong>sur</strong>es ponctuelles). Elle permet en outre la me<strong>sur</strong>e de la vitesse moyenne<br />

d’écoulement à l’endroit où la me<strong>sur</strong>e est effectuée.<br />

Le point de me<strong>sur</strong>e devra être choisi dans une zone où l’<strong>adoux</strong> ne connaît pas de<br />

dysfonctionnement hydraulique (<strong>sur</strong> au moins 50 m aval et 50 m amont) afin de ne pas fausser les<br />

résultats. Le même point sera utilisé pour chaque campagne de me<strong>sur</strong>e. Dans le cas éventuel où<br />

l’<strong>adoux</strong> serait en partie capté par le Buëch, il devra être choisi suffisamment en aval afin d’évaluer<br />

l’influence de la rivière lors des crues.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 134


f ) Me<strong>sur</strong>es piézométriques<br />

Comme nous l’avons déjà dit, le régime hydrologique des <strong>adoux</strong> est très fortement, voire parfois<br />

exclusivement dépendant de leurs relations avec la nappe. Plusieurs d’entre eux sont partiellement<br />

asséchés en période d’étiage, et certains sont affectés par les extractions réalisées dans le Buëch à<br />

proximité. D’autre part, les conditions hydrogéologiques du bassin versant du Buëch sont méconnues.<br />

Des relevés piézométriques semblent donc nécessaires pour améliorer notre connaissance de la<br />

ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch, et ils pourraient par la même occasion nous permettre, là encore, de<br />

mieux connaître le fonctionnement, la sensibilité et la vulnérabilité des <strong>adoux</strong>.<br />

L’installation de piézomètres pouvant se révéler très coûteuse, il ne s’agit pas ici de<br />

recommander ces me<strong>sur</strong>es uniquement pour les <strong>adoux</strong>. En revanche, dans le cadre de l’étude <strong>sur</strong> la<br />

ressource en eau du Buëch menée actuellement, il serait très intéressant de réaliser ce type de me<strong>sur</strong>es<br />

et nous pouvons émettre quelques préconisations par rapport au suivi des <strong>adoux</strong>.<br />

Plusieurs piézomètres devront être installés et répartis <strong>sur</strong> l’ensemble du bassin versant si l’on<br />

veut pouvoir élaborer des cartes hydrogéologiques. Ils pourront permettre en outre de réaliser des<br />

me<strong>sur</strong>es physico-chimiques afin de mieux connaître la qualité de la nappe. L’idéal serait d’utiliser des<br />

piézomètres numériques afin de disposer d’une information continue dans le temps et de diminuer la<br />

charge de travail représentée par le suivi.<br />

Concernant la localisation des piézomètres, nous pouvons faire les recommandations suivantes<br />

en fonction de la pertinence de leur répartition <strong>sur</strong> le bassin versant, ainsi que du positionnement des<br />

<strong>adoux</strong> et des problématiques que nous avons pu observer <strong>sur</strong> certains d’entre eux (assèchement,<br />

extractions à proximité,…) :<br />

- Sur le Petit Buëch, au minimum :<br />

o un piézomètre à l’amont de l’<strong>adoux</strong> du Fontenil ;<br />

o (éventuellement) un au niveau de l’<strong>adoux</strong> des Casses ;<br />

o un au niveau de l’<strong>adoux</strong> de la Garenne.<br />

- Sur le Grand Buëch, au minimum :<br />

o (éventuellement) un piézomètre au niveau de l’<strong>adoux</strong> de Baumugne ;<br />

o un au niveau des <strong>adoux</strong> des Glacières ;<br />

o un au niveau de l’<strong>adoux</strong> de la Garenne 1.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 135


4.2.2 Suivi des paramètres physico-chimiques<br />

Lors de l’interprétation des relevés effectués dans le cadre des études préalables au contrat de<br />

rivière (partie 2.3.2.b)), nous avions signalé les limites ou les lacunes de certaines données<br />

indispensables à la caractérisation et au diagnostic des <strong>adoux</strong>. Nous proposons ici un protocole qui les<br />

intègre de manière peu contraignante, les relevés pouvant être faits à l’aide d’appareils de me<strong>sur</strong>e<br />

relativement simples. Elles peuvent être réalisées en même temps que les me<strong>sur</strong>es de débit, soit à trois<br />

reprises (printemps, été, hiver) tous les trois ans.<br />

- Me<strong>sur</strong>es ponctuelles de températures, éventuellement complétées par la pose de sondes<br />

thermométriques au moins <strong>sur</strong> certains <strong>adoux</strong> (calage des données). Une attention<br />

particulière devra être portée <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> du Fontenil à l’aval du plan d’eau de Veynes afin<br />

d’évaluer l’impact thermique de la retenue et proposer d’éventuelles solutions ;<br />

- Me<strong>sur</strong>e du taux d’oxygène ;<br />

- Me<strong>sur</strong>e du pH et de la conductivité ;<br />

- Analyse du taux de nitrates (par test colorimétrique par exemple) pour repérer d’éventuelles<br />

pollutions d’origine agricole et évaluer les risques d’eutrophisation ;<br />

- Eventuellement me<strong>sur</strong>e de la turbidité, qui couplée aux me<strong>sur</strong>es de débit peut nous<br />

renseigner <strong>sur</strong> une éventuelle captation de l’<strong>adoux</strong> par le Buëch en période de crue.<br />

4.2.3 Suivi des paramètres biologiques<br />

La finalité de la protection et la réhabilitation des <strong>adoux</strong> étant de conserver et/ou d’améliorer leur<br />

fonctionnalité biologique, il est impératif de mettre en place un suivi des paramètres biologiques.<br />

<strong>Les</strong> macro-invertébrés, bien qu’étant révélateurs de la qualité de l’eau, ne nous semblent pas<br />

forcément pertinents dans le cadre de ce suivi. Comme nous avions pu le signaler, ce ne sont pas<br />

forcément de bons indicateurs de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong>, à l’inverse de certaines espèces végétales<br />

(ex : Potamot coloré) ou animales (Truite fario et Ecrevisse à Pieds blancs). D’autre part, la mise en<br />

place d’un suivi IBGN serait très coûteuse et difficile à mettre en œuvre <strong>sur</strong> la totalité des <strong>adoux</strong>. La<br />

qualité chimique des <strong>adoux</strong> sera de toute façon évaluée par le suivi des paramètres physico-chimiques,<br />

et appréciée par l’évolution des populations végétales et animales indicatrices que nous venons de<br />

citer.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 136


Nous proposons donc de réaliser le suivi biologique suivant :<br />

- Suivi de l’évolution de certaines espèces végétales patrimoniales (comme le Potamot coloré),<br />

tous les trois ans. <strong>Les</strong> espèces patrimoniales présentes <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> devront être identifiées, et<br />

une estimation du linéaire concerné <strong>sur</strong> chacun d’entre eux pourra être faite afin de calculer un<br />

ratio qui servira d’indicateur.<br />

- Suivi de l’évolution des populations d’Ecrevisses à Pieds blancs, tous les trois ans. <strong>Les</strong><br />

prospections demandant beaucoup de temps, nous proposons de réaliser ce suivi tous les trois<br />

ans, pas de temps qui de toute façon semble suffisant. La première année, un repérage devra<br />

être réalisé <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> n’ayant pas encore été prospectés, afin de limiter le suivi aux <strong>adoux</strong><br />

où des individus ont été repérés. Des inventaires seront ensuite réalisés <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong><br />

concernés, avec la possibilité de prospecter la moitié d’entre eux la première année, l’autre<br />

moitié lors de la campagne suivante trois ans après, etc…<br />

- Suivi des populations de Truite fario, chaque année. Le pas de temps proposé pour ce suivi est<br />

rapproché pour les raisons suivantes :<br />

o cette espèce est l’un des principaux enjeux identifiés <strong>sur</strong> l’ensemble des <strong>adoux</strong> ;<br />

o les travaux de réhabilitation proposés ont pour vocation première les enjeux piscicoles (cf<br />

fiche-action du contrat de rivière) ;<br />

o la truite fario est un très bon indicateur de la qualité des <strong>adoux</strong> ;<br />

o la truite fario est un très bon indicateur de la fonctionnalité de ces milieux. En effet, d’une<br />

année <strong>sur</strong> l’autre, il peut y avoir une forte variabilité des populations de Truite <strong>sur</strong> les<br />

<strong>adoux</strong> en cas de perte de fonctionnalité (rupture de la continuité écologique,<br />

colmatage,…). Leur suivi régulier nous donnera donc une information directe <strong>sur</strong><br />

l’évolution de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> d’année en année.<br />

Deux protocoles doivent être mis en place dans le cadre du suivi <strong>sur</strong> la Truite fario :<br />

o Des pêches électriques de sondage en mai / juin, afin de :<br />

déterminer les espèces présentes ;<br />

évaluer la répartition de la population de truites dans les différentes classes<br />

d’âge (notamment les 4 premières), chacune d’entre elles étant indicatrice d’un<br />

aspect de la fonctionnalité du milieu par rapport à cette espèce (reproduction,<br />

croissance, habitat) ;<br />

évaluer, par la présence ou non de juvéniles, si la reproduction de l’année a été<br />

efficace ou non, indiquant ainsi si une perturbation est intervenue récemment.<br />

Par ces trois aspects, nous pourrons ainsi identifier les dysfonctionnements, évaluer leur<br />

pérennité et suivre leur évolution. Dans un souci de temps et d’efficience, nous ne<br />

recommanderons pas des inventaires complets (qui de toute façon ne sont pas<br />

nécessaires) <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>. De simples sondages seront suffisants.<br />

o Le comptage des frayères à truites durant le pic de reproduction de l’espèce<br />

(probablement en novembre, mais à déterminer chaque année avec précision). Ce sera un<br />

indicateur direct de la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> vis-à-vis de la reproduction de l’espèce.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 137


4.3 Suivi d’évaluation de l’efficacité des travaux de réhabilitation<br />

Afin d’évaluer l’efficacité des travaux de réhabilitation qui seront effectués <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, la<br />

mise en place d’un suivi est là encore nécessaire. Il nous permettra de juger de la pertinence des<br />

travaux et de disposer d’un retour d’expérience de façon à adapter au mieux les futurs projets (<strong>sur</strong> le<br />

Buëch ou ailleurs).<br />

Il a été élaboré de façon à être le plus efficace possible par rapport aux problématiques<br />

identifiées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et aux travaux qui seront réalisés, et avec pour objectif de ne pas alourdir les<br />

moyens à mettre en œuvre.<br />

Ainsi, aucun relevé supplémentaire ne sera réalisé par rapport au suivi de la qualité que nous<br />

venons de décrire. Nous indiquons simplement ici quels paramètres nous serviront à évaluer<br />

l’efficacité des travaux <strong>sur</strong> chaque <strong>adoux</strong>, les modalités de suivi étant les mêmes que celles décrites<br />

précédemment :<br />

- détermination du profil en long ;<br />

- détermination de profils en travers en cas de travaux de modification de la largeur de l’<strong>adoux</strong><br />

(Ex : la Poissonnière au niveau de la anse d’érosion) ;<br />

- me<strong>sur</strong>e du colmatage minéral ;<br />

- comptage et localisation des points difficilement franchissables ;<br />

- comptage de frayères ;<br />

- sondages électriques.<br />

Le protocole proposé devra comprendre au moins un état des lieux avant et après travaux <strong>sur</strong><br />

chaque <strong>adoux</strong>, puis les pas de temps des me<strong>sur</strong>es s’intégreront à ceux proposés pour le suivi de la<br />

qualité des <strong>adoux</strong>.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 138


CONCLUSION<br />

<strong>Les</strong> acteurs de la gestion du Buëch ont tous identifié les <strong>adoux</strong> comme des milieux remarquables<br />

qu’il faut à tout prix préserver. <strong>Les</strong> outils de gestion mis en place tels que le SDAGE, le Contrat de<br />

rivière, le programme Natura 2000 et le PDPG ont permis de définir les moyens à mettre en œuvre<br />

pour y parvenir. Ils sont pour cela appuyés par la réglementation en vigueur et les financeurs.<br />

La présente étude s’est positionnée à l’interface entre les étapes décisionnelle et opérationnelle.<br />

Elle vient préciser et compléter les précédentes études menées <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch afin de définir<br />

des moyens de gestion, de réhabilitation et de protection efficaces et pérennes de ces milieux.<br />

Une méthodologie la plus globale et la plus complète possible a été appliquée afin de proposer<br />

une démarche pouvant servir de référence et de disposer d’un document opérationnel. Au vu de la<br />

diversité des enjeux rencontrés <strong>sur</strong> ces milieux, l’étude a été réalisée dans l’optique d’une très large<br />

concertation, intégrant un maximum d’avis en impliquant les principaux acteurs et experts :<br />

SMIGIBA, ONEMA, FAAPPMA 05, AAPPMA du Buëch, CEEP, CRAVE,…<br />

D’un point de vue fondamental, cette étude a tout d’abord permis de disposer d’une meilleure<br />

caractérisation et d’une meilleure connaissance des <strong>adoux</strong>, notamment par l’interprétation des données<br />

issues des études précédentes et par la classification vis-à-vis des principales typologies existantes.<br />

Une première définition des <strong>adoux</strong> a ainsi pu être donnée, mais cette étape a aussi permis de proposer<br />

des pistes de travail en mettant en évidence les lacunes que nous avions <strong>sur</strong> la connaissance de ces<br />

milieux (manque de données de terrain, possibilité de pousser plus loin la classification,…).<br />

D’un point de vue opérationnel, le maximum a été fait afin de proposer des solutions de gestion,<br />

de réhabilitation et de protection adaptées au mieux à chaque <strong>adoux</strong>. Le but était d’apporter tous les<br />

éléments nécessaires à une mise en place rapide et efficace de ces solutions. Ainsi, la quasi-totalité du<br />

diagnostic foncier a été effectué <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> à réhabiliter, le diagnostic de leur fonctionnalité a été<br />

réalisé, permettant ainsi une définition précise des travaux, et enfin un état des lieux réglementaire<br />

adapté à ce type de milieux a été proposé afin d’en définir les possibilités de protection.<br />

En revanche, les <strong>adoux</strong> du Buëch aval ont été écartés de cette étude, par manque de temps tout<br />

d’abord, mais aussi car ils présentent un intérêt moins important que ceux situés <strong>sur</strong> le Petit Buëch et<br />

le Grand Buëch. Ils n’en sont pas moins des milieux d’intérêt patrimonial et devront dans le futur faire<br />

l’objet des mêmes me<strong>sur</strong>es de gestion et de protection, voire de réhabilitation s’ils le nécessitent.<br />

La mise en place d’un suivi à long terme <strong>sur</strong> la totalité des <strong>adoux</strong> du Buëch permettra de mieux<br />

étudier et prendre en compte les <strong>adoux</strong> du Buëch aval, comblant ainsi au fil du temps les lacunes de la<br />

présente étude. D’autre part, elle permettra probablement de pousser encore plus loin la caractérisation<br />

de ce type de milieux à des fins de gestion et de protection encore plus adaptées. Nous bénéficierons<br />

alors d’une meilleure connaissance et d’un diagnostic plus complet, permettant ainsi une intervention<br />

plus précise et rapide en cas de dysfonctionnements.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 139


LISTE DES ABREVIATIONS<br />

AAPPMA : Association Agréée de Pêche et de Protection des Milieux Aquatiques<br />

AEP :<br />

Alimentation en Eau Potable<br />

APPB : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope<br />

BPU :<br />

Bordereau des Prix Unitaires<br />

CCAP : Cahier des Clauses Administratives particulières<br />

CCTP : Cahier des Clauses Techniques particulières<br />

CRAVE : Centre de Recherche Alpin <strong>sur</strong> les Vertébrés<br />

CEEP : Conservatoire des Espaces et Écosystèmes de Provence<br />

CETE : Centre d’Etudes Techniques de l’Equipement<br />

CSP :<br />

Conseil Supérieur de la Pêche (aujourd’hui ONEMA)<br />

DCE : Directive Cadre européenne <strong>sur</strong> l’Eau<br />

DIG :<br />

Déclaration d’Intérêt Général<br />

DDAF : Direction Départementale de l’Agriculture et des Forêts<br />

DDE : Direction Départementale de l’Equipement<br />

DIREN : DIRection Régionale de l’ENvironnement<br />

DPF :<br />

Domaine Public Fluvial<br />

DOCOB : DOCument d’OBjectifs Natura 2000<br />

EDF :<br />

Électricité De France<br />

EPCI : Etablissement Public de Coopération Intercommunale<br />

FAAPPMA 05 : Fédération des Associations Agréées de Pêche et de Protection des Milieux<br />

Aquatiques des Hautes-Alpes<br />

FDAAPPMA : Fédération Départementale des Associations Agréées de Pêche et de Protection des<br />

Milieux Aquatiques<br />

FNPF : Fédération Nationale de la Pêche en France et de la protection du milieu aquatique<br />

FRAPNA : Fédération Rhône-Alpes de Protection de la NAture<br />

GHZH : Groupe d’Histoire des Zones Humides<br />

IC :<br />

Intérêt Communautaire<br />

LEMA : Loi <strong>sur</strong> L’Eau et les Milieux Aquatiques<br />

MEDAD : Ministère de l’Ecologie, du Développement et de l'Aménagement Durables<br />

MRE : Maison Régionale de l’Eau<br />

ONEMA : Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ex-CSP)<br />

ONF : Office National des Forêts<br />

PDPG : Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des<br />

ressources piscicoles<br />

PNR :<br />

Parc Naturel Régional<br />

RMC : Rhône-Méditerranée-Corse<br />

SAGE : Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />

SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux<br />

SDVPH : Schéma Départemental à Vocation Piscicole et Halieutique<br />

SIG :<br />

Système d’Information Géographique<br />

SIVU : Syndicat Intercommunal à Vocation Unique<br />

SMIGIBA : Syndicat MIxte de Gestion Intercommunautaire du Buëch et de ses Affluents<br />

STEP : STation d’EPuration<br />

TRFc : Truite Fario capturable<br />

UNPF : Union Nationale pour la Pêche en France<br />

ZNIEFF : Zone Naturel d'Intérêt Écologique Faunistique et Floristique<br />

ZICO : Zones Importantes pour la Conservation des Oiseaux<br />

ZPS : Zones de Protection Spéciales de la Directive « Oiseaux » (1979)<br />

ZSC : Zones Spéciales de Conservation de la Directive « Habitats, Faune, Flore » (1992)<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 140


Informations <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch :<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

ARNAUD C., VILLARET J.C., 1999. Inventaire des zones humides du département des Hautes-Alpes,<br />

CBNA de Gap-Charance. Rapport d’étude, DIREN PACA, 711p + annexes.<br />

CEEP, 2006. Gestion conservatoire du patrimoine naturel de la rivière Buëch. Etude réalisée dans le cadre<br />

du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />

CSP, 1999. Expertise préalable des milieux du Buëch dans le cadre du projet d’autoroute A51.<br />

CETE Méditerranée, 1999. Etude d’environnement pour le projet de liaison A51 Grenoble/Sisteron par<br />

Lus-la-Croix-Haute. Etat initial.<br />

FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des<br />

ressources piscicoles des Hautes-Alpes (PDPG 05), 351 p.<br />

Laboratoire d’écologie des eaux continentales méditerranéennes, 2000. Contribution à l’étude<br />

hydrobiologique de la liaison A51 entre Sisteron et le col du Fau.<br />

MRE, 2006. Etude pour la définition d’un plan de gestion des Milieux aquatiques du Buëch (05). Etude<br />

réalisée dans le cadre du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />

MRE, 2008. Inventaire des poissons et Ecrevisses d’intérêt communautaire du site Natura 2000 fr9301519<br />

« Buëch ». Etude réalisée dans le cadre du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents.<br />

SEGUIER J., 2007. Prise en compte des zones humides alluviales dans le cadre d’un projet<br />

d’aménagement routier en montagne. In « Outils de gestion de l’eau en territoire de montagne », pp<br />

168-178, édité dans le cadre du projet Interreg III A Acoltra intitulé « Ressource en eau à l’intérieur des<br />

aires protégées de l’arc alpin occidental : partage des données, expérimentations, indications de grandes<br />

lignes de gestion ».<br />

SMIGIBA, 2008. Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : « Buëch vivant - Buëch à<br />

vivre ». 99 p + fiches-actions.<br />

SMIGIBA, 2008. DOCOB provisoire Natura 2000, avant examen par le CSRPN. 98 p.<br />

Informations <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en général :<br />

CETE Méditerranée, non daté. Inventaire partiel des <strong>adoux</strong> du pourtour méditerranéen réalisé dans le cadre<br />

d’un stage de 6 mois au CETE Méditerranée. Données non publiées.<br />

CSP, 2002. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> l’<strong>adoux</strong> de Crépon. Non publié.<br />

CSP et FAAPPMA 04, 2005. Rapport d’expertise <strong>sur</strong> la réhabilitation des <strong>adoux</strong> de l’Issole. Non publié.<br />

ROSSOGLIO L., 2008. Projet de réhabilitation de l’<strong>adoux</strong> de St-Thomas – St Crépin (05). Mémoire de<br />

stage de M1 professionnel mention Ecologie-Environnement, spécialité Environnement et Droit,<br />

Université de Rennes 1, 30 p + annexes.<br />

Informations <strong>sur</strong> les annexes hydrauliques :<br />

BAUDOT B., Dir., 2000. <strong>Les</strong> zones humides et la ressource en eau. Guide technique inter-agences, Etudes<br />

<strong>sur</strong> l’eau n°89, 300 p.<br />

Conservatoire Rhône-Alpes des Espaces Naturels, 2008. Cahier Technique : « <strong>Les</strong> rivières vives à sables et<br />

galets ». Description des freydières.<br />

DIREN Rhône-Alpes, 2008. Arrêté de biotope (APPB) des freydières de la Drôme pris en 2005.<br />

(www.rhone-alpes.ecologie.gouv.fr).<br />

DUPIEUX, N., 2004. Elaboration d’un protocole commun de description et de suivi des annexes fluviales<br />

du programme Loire nature. Document de travail. Loire nature, ENF - Mission scientifique. 52 p.<br />

Commission Locale de l’Eau SAGE Ill-Nappe-Rhin, 2005. SAGE Ill-Nappe-Rhin, 116p. Description des<br />

giessen.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 141


Typologies de cours d’eau et d’annexes hydrauliques :<br />

HUET M., 1949. Aperçu des relations entre la pente et les populations piscicoles des eaux courantes. In<br />

Schweiz Z. Hydrol., II (3-4), pp. 332-351.<br />

ILLIES J. et BOTASANEANU L., 1963. Problème et méthodes de la classification et de la zonation<br />

écologique des eaux courants, considérées <strong>sur</strong>tout du point de vue faunistique. In Mitt. Internat.<br />

Verein. Limnol., 12, pp. 1-57.<br />

MALAVOI J.-R., 2008. Eléments de géodynamique fluviale. Document de cours présenté en module de la<br />

spécialisation GEME de Montpellier SupAgro.<br />

PIREN Rhône, 1982. Typologie des annexes hydrauliques. In Etudes <strong>sur</strong> l’eau n° 89 : les zones humides<br />

et la ressource en eau. Guide technique Inter-agences.<br />

VERNEAUX J., 1973. Cours d’eau de Franche-Comté (massif du Jura). Recherches écologiques <strong>sur</strong> le<br />

réseau hydrographique du Doubs – Essai de biotypologie. Thèse, Ann. Sci. Univ. Basançon 3, 9, pp.<br />

1-260.<br />

WASSON J.-G., 1989. Eléments pour une typologie fonctionnelle des eaux courantes : 1. Revue critique de<br />

quelques approches existantes. In Bull. Ecol., tome 20, chap. 2, pp. 109-127.<br />

Guides de gestion et de protection des milieux aquatiques :<br />

Comité de bassin RMC, 1996. Protection et gestion des milieux aquatiques et des zones humides, 24 p,<br />

SDAGE RMC, Vol.2, Fiche thématique n°3.<br />

Comité de bassin RMC, 1996. Maîtrise foncière des milieux aquatiques, 6 p, SDAGE RMC, Vol.2, Fiche<br />

thématique n°7.<br />

CIZEL O., 2006. Protection et gestion des zones humides, révision du SDAGE RMC. Groupe d’Histoire des<br />

Zones Humides (GHZH) / Pôle relais lagunes méditerranéennes - Tour du Valat.<br />

LEDOUX B. et LARROUY-CASTERA X., 2001. Gestion équilibrée de l’eau et gestion de l’espace : Guide<br />

juridique et pratique pour les interventions publiques <strong>sur</strong> terrains privés (cours d’eau non<br />

domaniaux et eaux souterraines). DIREN Languedoc-Roussillon, 256 p + annexes.<br />

Atelier technique des espaces naturels (2008). Outils juridiques pour la protection des espaces naturels.<br />

bibliothequeenligne.espaces-naturels.fr/outilsjuridiques<br />

Guides d’entretien et de restauration des milieux aquatiques :<br />

Biotec et Malavoi, 2007. Manuel de restauration hydromorphologique des cours d’eau. Agence de l’eau<br />

Seine-Normandie, 100 p.<br />

Adam P., Debiais N., Gerber F., Lachat B. (BIOTEC), 2008. Le génie végétal : Un manuel technique au<br />

service de l’aménagement et la restauration des milieux aquatiques. Documentation française,<br />

MEDAD, 290p.<br />

Jund S., Paillard C., Frossard P.-A., Lachat B, Saucy M., Jost G., 2000. Guide de gestion de la végétation des<br />

bords de cours d’eau. Agence de l’eau Rhin-Meuse, 152 p.<br />

Habitat et biologie de la truite :<br />

HAURY J. et BAGLINIERE J.-L., 1990. Relations entre la population de truites communes (Salmo trutta),<br />

les macrophytes et les paramètres du milieu <strong>sur</strong> un ruisseau. In Bulletin français de pêche et de<br />

pisciculture, 318 p, pp 118-131.<br />

HAURY J., OMBREDANE D. et BAGLINIERE J.-L., 1991. L’habitat de la truite commune (Salmo trutta<br />

L.) en cours d’eau. In : La truite : biologie et écologie. De J.-L. Baglinière, G. Maisse, CSP. Editions<br />

Quae, 304p, chap.I.2.<br />

SOUCHON Y., 2002. L’habitat des cours d’eau dans tous ses états. Mémoire présenté pour l’obtention de<br />

l’habilitation à diriger des recherches. Université Claude Bernard Lyon I, UFR de Biologie, Ecole<br />

doctorale E2M2, 141 p.<br />

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ANNEXES<br />

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ANNEXE 1 : Activités ou aménagements affectant directement la<br />

dynamique du Buëch 82 .<br />

82 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

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ANNEXE 2 : Utilisation de la ressource en eau <strong>sur</strong> le Buëch 83 .<br />

83 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

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ANNEXE 3 : Contexte administratif du Contrat de Rivière du<br />

Buëch 84 .<br />

84 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

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ANNEXE 4 : Organisation des objectifs du Contrat de rivière 85 .<br />

<strong>Les</strong> objectifs concernant directement ou indirectement les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />

VOLET A – MAINTENIR LA QUALITÉ DES EAUX<br />

- Sous-volet A1: Poursuivre l'assainissement de la qualité des eaux :<br />

- Traiter les rejets qui dégradent le milieu ;<br />

- Poursuivre la mise en conformité.<br />

- Sous-volet A2: Suivre la qualité des eaux :<br />

- Surveiller l'évolution de la qualité de <strong>l'eau</strong>.<br />

VOLET B – METTRE EN OEUVRE UNE GESTION ÉQUILIBRÉE DU COURS D'EAU<br />

- Sous-volet B1: Restaurer les cours d'eau et développer une gestion écologique du milieu :<br />

- Restaurer la ripisylve dans les traversées de village ;<br />

- Protéger les <strong>adoux</strong> <strong>sur</strong> le plan réglementaire ;<br />

- Restaurer la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> les plus perturbés ;<br />

- Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents ;<br />

- Préserver les habitats et espèces patrimoniaux ;<br />

- As<strong>sur</strong>er la stabilité du profil en long ;<br />

- Préserver / restaurer la dynamique fluviale.<br />

- Sous-volet B2: Protéger les personnes et les biens des risques d'érosion et d'inondation :<br />

- Préserver / restaurer la fonctionnalité des digues et ouvrages concourant à la sécurité des<br />

biens et des personnes ;<br />

- As<strong>sur</strong>er la protection ponctuelle des lieux habités ;<br />

- As<strong>sur</strong>er la protection ponctuelle d'infrastructures ;<br />

- Préserver / restaurer la dynamique fluviale ;<br />

- Curer les secteurs en exhaussement menaçant la sécurité publique.<br />

- Sous-volet B3: Organiser le partage équitable de la ressource en eau :<br />

- Fixer les bases d'un partage équitable de la ressource ;<br />

- Garantir les débits réservés du Buëch et de ses affluents ;<br />

- Garantir l'alimentation en eau potable et limiter les contraintes d'irrigation.<br />

VOLET C – ANIMER, COMMUNIQUER ET ÉVALUER<br />

- Sous-volet C1: As<strong>sur</strong>er l'animation et la coordination du contrat ;<br />

- Sous-volet C2: Communiquer ;<br />

- Sous-volet C3: Suivre et évaluer les actions engagées.<br />

85 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

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ANNEXE 5 : Fiches-actions du Contrat de Rivière du Buëch<br />

concernant directement (B1.4, B1.5 et B1.6) ou indirectement<br />

(B1.1) les <strong>adoux</strong> 86 .<br />

86 SMIGIBA, 2008. « Contrat de Rivière du Buëch et de ses affluents 2008-2014 : Buëch vivant - Buëch à vivre ».<br />

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MISE EN VALEUR DES<br />

MISE EN<br />

MILIEUX AQUATIQUES<br />

ETUDE APPROFONDIE ET SUIVI<br />

DE LA QUALITE DES ADOUX<br />

Action n°:<br />

B1.4<br />

Cours d'eau : BASSIN VERSANT Maître d'ouvrage :<br />

SMIGIBA<br />

Réalisation : 2008 /<br />

2011 / 2014<br />

PRIORITE 1<br />

Priorité DCE Non<br />

dégradation<br />

ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />

OBJECTIF :<br />

Montant : 65 000 €<br />

Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents<br />

Mieux connaître les <strong>adoux</strong> pour mieux les gérer<br />

CONTEXTE<br />

Si les <strong>adoux</strong> sont d'ores et déjà identifiés comme des milieux clés en terme de fonctionnalité<br />

biologique, ils restent méconnus. Il n'existe pas de définition précise de l'<strong>adoux</strong> et les contextes<br />

physiques et biologiques de ces milieux peuvent être extrêmement divers. Au regard des enjeux<br />

biologiques et fonctionnels présents <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong>, il apparaît nécessaire d'étudier en profondeur ces<br />

milieux selon les paramètres physiques, fonctionnels et biologiques. A la suite de cette étude<br />

approfondie, un suivi régulier de ces milieux particuliers sera engagé, permettant d'identifier<br />

d'éventuelles perturbations, de définir leurs causes, de proposer des me<strong>sur</strong>es de gestion et d'évaluer les<br />

actions entreprises.<br />

DESCRIPTION DE L'ACTION<br />

A partir d'une synthèse bibliographique <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> et d'investigations <strong>sur</strong> le terrain, il s'agit d'étudier<br />

chaque <strong>adoux</strong> selon un protocole unique qui intégrera plusieurs type d'information (genèse, évolution,<br />

environnement, alimentation en eau, paramètres physico-chimiques, paramètres biologiques et<br />

notamment peuplements macro-invertébrés, usages).<br />

Le suivi concernera les <strong>adoux</strong> identifiés comme patrimoniaux (au nombre de 15) et sera réalisé par<br />

moitié en alternance <strong>sur</strong> un pas de temps de 3 ans. Le suivi sera effectué selon un protocole basé <strong>sur</strong> la<br />

qualité physico-chimique, physique et biologique, intégrant des suivis d'espèces indicatrices et<br />

patrimoniales (écrevisses, macro-invertébrés) et défini dans le cadre de l'étude approfondie. Le suivi<br />

débutera en 2011.<br />

B1<br />

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ESTIMATION DU COUT<br />

Élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es 5 000 €<br />

Étude approfondie des <strong>adoux</strong> 20 000 €<br />

Suivi des <strong>adoux</strong> 40 000 €<br />

TOTAL CONTRAT 65 000 €<br />

PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />

OPERATIONS<br />

ANNEE MONTAN<br />

T<br />

CG 05<br />

CR<br />

PACA<br />

AERMC<br />

M.O.<br />

SMIGIBA<br />

Élaboration du programme<br />

de me<strong>sur</strong>es<br />

Étude approfondie des<br />

<strong>adoux</strong><br />

2008 5 000 € 1 000 € 500 € 2 500 € 1 000 €<br />

2008 20 000 € 4 000 € 2 000 € 10 000 € 4 000 €<br />

Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> 2011/20<br />

14<br />

40 000 € 8 000 € 4 000 € 20 000 € 8 000 €<br />

TOTAL<br />

65 000 € 13 000 €<br />

20 %<br />

6 500 €<br />

10 %<br />

32 500 €<br />

50 %<br />

13 000 €<br />

20 %<br />

REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />

OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />

Élaboration du programme de<br />

me<strong>sur</strong>es<br />

5 000 €<br />

Étude approfondie des <strong>adoux</strong> 20 000 €<br />

Suivi de la qualité des <strong>adoux</strong> 20 000 € 20 000 €<br />

TOTAL 65 000 € 25 000 € 20 000 € 20 000 €<br />

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MISE EN VALEUR DES<br />

MISE EN<br />

MILIEUX<br />

DEFINITION<br />

AQUATIQUES<br />

DES MOYENS D'UNE<br />

GESTION FONCIERE ET<br />

REGLEMENTAIRE DURABLE<br />

DES ADOUX<br />

Action n°:<br />

B1.5<br />

B1<br />

Cours d'eau : BASSIN VERSANT<br />

Réalisation : 2008<br />

PRIORITE 1<br />

Priorité DCE Non<br />

dégradation<br />

ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />

OBJECTIF :<br />

Protéger les <strong>adoux</strong> au plan réglementaire<br />

Maître d'ouvrage :<br />

SMIGIBA<br />

Montant : 20 000 €<br />

CONTEXTE<br />

Si les <strong>adoux</strong> sont d'ores et déjà identifiés comme des milieux clés en terme de fonctionnalité<br />

biologique, il reste nécessaire de préciser le statut foncier de chaque <strong>adoux</strong> devant faire l'objet de<br />

me<strong>sur</strong>es de protection, puis de définir l'outil adéquat pour as<strong>sur</strong>er sa protection durable : convention de<br />

gestion, acquisition, protection réglementaire, etc.. La mise en place d'une gestion à long terme et<br />

d'une protection adaptée as<strong>sur</strong>era la pérennité de ces milieux.<br />

DESCRIPTION DE L'ACTION<br />

Il s'agit dans un premier temps de préciser le statut foncier des <strong>adoux</strong>, puis dans un second temps<br />

d'identifier les me<strong>sur</strong>es les plus à même d'as<strong>sur</strong>er la pérennité de l'<strong>adoux</strong> et des fonctionnalités<br />

biologiques qu'il as<strong>sur</strong>e:<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

acquisition foncière;<br />

convention de gestion;<br />

arrêté de biotope;<br />

etc.<br />

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ESTIMATIF FINANCIER<br />

Étude foncière et réglementaire 20 000 €<br />

TOTAL CONTRAT 20 000 €<br />

PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />

OPERATIONS ANNEE MONTANT CG 05 CR<br />

PACA<br />

AERMC<br />

M.O.<br />

SMIGIBA<br />

Définition des moyens d'une<br />

gestion foncière et<br />

réglementaire<br />

2008 20 000 € 2 000 € 4 000 € 10 000 € 4 000 €<br />

TOTAL<br />

20 000 € 2 000 €<br />

10 %<br />

4 000€<br />

20 %<br />

10 000€<br />

50 %<br />

4 000 €<br />

20 %<br />

REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />

OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />

Définition des moyen d'une gestion<br />

foncière et réglementaire<br />

20 000 €<br />

TOTAL 20 000 €<br />

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MISE EN VALEUR<br />

EN<br />

DES<br />

MILIEUX AQUATIQUES<br />

TRAVAUX DE RESTAURATION<br />

PISCICOLE DES ADOUX<br />

Action n°:<br />

B1.6<br />

B1<br />

Cours d'eau : BASSIN VERSANT Maître d'ouvrage :<br />

SMIGIBA<br />

Réalisation : 2009-2011 PRIORITE 1<br />

Priorité DCE Non<br />

dégradation<br />

ENJEU : MILIEU - ADOUX<br />

OBJECTIF :<br />

Montant : 75 000 €<br />

Améliorer la fonctionnalité biologique du Buëch et de ses affluents<br />

Restaurer la fonctionnalité des <strong>adoux</strong> les plus perturbés<br />

CONTEXTE<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont de petits ruisseaux s'écoulant en marge du cours d'eau. Ils sont hors d'eau pour les<br />

débits courants du Buëch. Ils sont alimentés en eau par la nappe et/ou des sources de versant. Ils<br />

constituent à la fois des zones de fraie privilégiées pour la truite fario et des zones d'abri en période de<br />

crue. La richesse piscicole du Buëch, notamment pour ce qui concerne la truite fario est directement<br />

dépendante de la bonne fonctionnalité de ces <strong>adoux</strong>. De plus, plusieurs <strong>adoux</strong> abritent des populations<br />

d'écrevisses à pieds blancs, devenues rares <strong>sur</strong> le bassin versant.<br />

DESCRIPTION DE L'ACTION<br />

La restauration piscicole des <strong>adoux</strong> recouvre plusieurs opérations :<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

as<strong>sur</strong>er la libre circulation des espèces piscicoles dans les <strong>adoux</strong> suivants : en particulier le<br />

Château de la Garenne, la Poissonnière, par l'enlèvement des embâcles et la pose de seuils<br />

rustiques;<br />

restaurer un tracé naturel des <strong>adoux</strong> : en particulier la Poissonnière n°2;<br />

désenvaser le cours des <strong>adoux</strong> : en particulier la Garenne, Baumette, Poissonnière, Glacières,<br />

Garenne n°2, Virginie, Fontenil;<br />

diversifier la capacité d'accueil des <strong>adoux</strong> : en particulier la Garenne, Baumette, Poissonnière,<br />

Glacières, Garenne n°2, Virginie, Fontenil, par la création de caches, la pose de blocs.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 153


CONDITIONS DE REALISATION<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

<br />

Étude approfondie des <strong>adoux</strong> (fiche B1.4);<br />

Déclaration d'Intérêt Général pour les <strong>adoux</strong> situés en terrains privés;<br />

Définir les procédures « loi <strong>sur</strong> <strong>l'eau</strong> » à appliquer aux travaux;<br />

Maîtrise d'oeuvre extérieure pour le suivi de chantiers;<br />

Pêches électriques d'inventaire avant / après.<br />

ESTIMATIF FINANCIER<br />

Études <strong>techniques</strong> et DIG (FDAAPPMA, ONEMA, SMIGIBA)<br />

p.m.<br />

Travaux : désenvasement, franchissabilité et diversification des habitats 75 000 €<br />

Suivis (fiche B1.4)<br />

p.m.<br />

TOTAL 75 000 €<br />

PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />

OPERATIONS ANNE<br />

E<br />

MONTA<br />

NT<br />

CG<br />

05<br />

CR<br />

PAC<br />

A<br />

AER<br />

MC<br />

M.O.<br />

SMIGIBA<br />

Travaux 2009 20 000 € 2 000 € 4 000 € 10 000 € 4 000 €<br />

Travaux 2010 27 500 € 2 750 € 5 500 € 13 750 € 5 500 €<br />

Travaux 2011 27 500 € 2 750 € 5 500 € 13 750 € 5 500 €<br />

TOTAL 75 000 €<br />

7 500 €<br />

10 %<br />

15 000 €<br />

20 %<br />

37 500 €<br />

50 %<br />

15 000 €<br />

20 %<br />

REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />

OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />

Travaux 20 000 €<br />

Travaux 27 500 €<br />

Travaux 27 500 €<br />

TOTAL 75 000 € 20 000 € 27 500 € 27 500 €<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 154


MISE<br />

MISE EN VALEUR<br />

EN<br />

DES<br />

MILIEUX AQUATIQUES<br />

PROGRAMME PLURIANNUEL DE<br />

RESTAURATION DE LA VÉGÉTATION<br />

DU LIT ET DES BERGES DU BUËCH<br />

Cours d'eau : le Buëch et ses principaux<br />

affluents<br />

Réalisation : 2008-2014 PRIORITE 1<br />

Action n° :<br />

B1.1<br />

Maître d'ouvrage :<br />

SMIGIBA<br />

Montant : 1 554<br />

000 €<br />

ENJEUX : PROTECTION – MILIEU ADOUX<br />

OBJECTIFS :<br />

Restaurer la ripisylve dans les traversées de village endiguées<br />

CONTEXTE<br />

Le programme d'actions <strong>sur</strong> la végétation et le lit du Buëch et de ses principaux affluents se base <strong>sur</strong> le<br />

constat de « l'explosion » et du vieillissement de la végétation <strong>sur</strong> les berges et dans le lit des cours d'eau<br />

des vallées. Ceci se traduit <strong>sur</strong> de nombreux secteurs par l'altération des fonctions de stabilisation des<br />

berges et par la dégradation des ouvrages de protection tels que les digues, ou encore par un<br />

envahissement massif du lit perturbant les écoulements.<br />

<strong>Les</strong> crues moins fréquentes du Buëch et de ses affluents au cours du XX ème siècle, conjuguées à l'abandon<br />

de l'entretien courant de la végétation autrefois réalisé par les riverains expliquent pour l'essentiel ce<br />

constat de fermeture des lits par envahissement de la végétation.<br />

<strong>Les</strong> contextes et la nature des actions définies varient entre le Buëch et ses affluents<br />

<br />

<br />

le Buëch est principalement concerné par des opérations d'abattage d'arbres sénescents mettant<br />

en péril la pérennité des ouvrages de protection contre les crues, notamment dans les traversées<br />

urbaines ;<br />

les affluents feront l'objet d'opérations d'éclaircissement et de rajeunissement de la végétation des<br />

berges afin d'améliorer la stabilité de celles-ci contre l'érosion. Localement (traversées de village)<br />

les opérations viseront également l'amélioration de l'écoulement des crues.<br />

Le rajeunissement ainsi opéré favorisera la diversité des classes d'âges, ce qui contribuera à restaurer une<br />

plus grande diversité d'habitats écologiques, au bénéfice de la biodiversité du Buëch.<br />

On note enfin, que les opérations systématiques de restauration de la végétation des berges sont peu<br />

proposées en raison de leur faible intérêt eu égard le constat général de bon état des milieux rivulaires du<br />

Buëch et de ses affluents d'une part (cf. étude des milieux du CEEP, 2006) et du caractère ponctuel des<br />

désordres.<br />

<strong>Les</strong> opérations sont alors proposées là où des enjeux de préservation écologique ou de valorisation des<br />

milieux se posent, ainsi que là où les besoins de protection face au crue sont révélés. Elles sont par<br />

conséquent le plus souvent ponctuelles.<br />

B1<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 155


DESCRIPTION DE L'ACTION<br />

Le programme proposé est un programme de restauration de la ripisylve : il s'agit de restaurer les<br />

fonctionnalités attendues de la végétation <strong>sur</strong> les secteurs considérés, fonctionnalités qui ne sont plus<br />

remplies ou insuffisantes du fait du développement de la végétation et de l'abandon de l'entretien<br />

courant comme décrit ci-dessus. Le programme de restauration s'étalera <strong>sur</strong> 7 années, les<br />

premières années comprenant l'essentiel des opérations de restauration prévisibles à ce jour.<br />

Il concerne le Grand Buëch et ses affluents principaux (Aiguebelle, Chauranne, Bouriane,...), le Petit<br />

Buëch et ses affluents principaux (Maraize, Béoux, Drouzet et Glaisette), le Buëch aval et ses affluents<br />

principaux (Blême, Riou, Chagne, Véragne, Blaisance, Céans et Clarescombes), soit près de 200 km<br />

de cours d'eau.<br />

On distingue :<br />

les opérations de restauration de la végétation du Buëch, principalement effectuées dans le lit<br />

pour améliorer les conditions d'écoulement, et <strong>sur</strong> les berges dans les traversées urbaines<br />

(souvent en lien avec les travaux <strong>sur</strong> digues et la nécessité de préserver les ouvrages de<br />

protection – cf autres actions du volet B du programme de Contrat de Rivière).<br />

Ces actions seront ponctuelles, limitées aux secteurs à enjeux au cours des premières années<br />

du programme : abattages en amont des ouvrages de franchissement sensibles aux embâcles,<br />

gestion des classes d'âge <strong>sur</strong> bancs de galets (traversées urbaines), maintien d'une végétation<br />

arborescente <strong>sur</strong> berge dans les secteurs urbanisés ou <strong>sur</strong> les digues et suppression des arbres<br />

sénescents, gestion des classes d'âge. Ailleurs, et de manière discontinue sont prévus quelques<br />

abattages d'arbres de faible valeur écologique et présentant à terme un danger<br />

(enlèvement/érosion de berge, embâcle...)<br />

les opérations de restauration effectuées <strong>sur</strong> les affluents, plus étroits, <strong>sur</strong> lesquels les actions de<br />

restauration seront plus systématiques <strong>sur</strong> le linéaire de berge, en priorité dans les secteurs à<br />

enjeux : dégagement du lit, enlèvement des obstacles aux écoulements, traitement plus soigné<br />

dans les traversées de village, traitement forestier favorisant les espèces adaptées<br />

(redressement de houppiers, élagage...). Sur quelques affluents (Céans, Méouge...), cette<br />

restauration peut concerné le simple nettoyage du lit. Effectuée <strong>sur</strong> de long linéaire elle est alors<br />

considérée comme discontinue.<br />

De manière générale, sont prévus :<br />

des abattages, certains plus complexes nécessiteront l'utilisation d'engins mécanisés (tracteur...),<br />

l'enlèvement des bois les plus massifs échoués dans le lit et pouvant constituer un risque<br />

d'embâcle en aval (pont, traversée urbaine),<br />

le nettoyage systématique des berges et du lit (décharges sauvages) <strong>sur</strong> les secteurs<br />

d'intervention,<br />

un traitement plus soigné à proximité d'habitations ou de lieux fréquentés,<br />

l'évacuation des déchets végétaux hors du lit ou le brûlage <strong>sur</strong> place selon la saison,<br />

plus localement les opérations forestières de valorisation et d'amélioration du couvert végétal :<br />

élagage, sélection, débroussaillage,...<br />

Le Contrat de Rivière prévoit de réaliser en 7 années l'essentiel de ces opérations de restauration de la<br />

végétation des berges du Buëch et de ses affluents. La priorité d'intervention est donnée aux secteurs<br />

présentant un enjeu notable de protection (habitations, infrastructures) ou de gestion écologique<br />

(secteur fortement dégradé, artificialisé). A l'issu du programme de restauration, il est prévu de conduire<br />

régulièrement des opérations plus légères, visant à maintenir l'état acquis ou d'intervenir <strong>sur</strong> des<br />

secteurs non prioritaires et de procéder alors à des opérations moins lourdes et moins coûteuses. Le<br />

programme intègre ces opérations.<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 156


Le détail du programme de restauration de la végétation du Buëch et de ses affluents (nature des<br />

interventions, localisation par secteur...) est défini dans le cadre du « Plan de gestion hydraulique du<br />

Buëch et de ses affluents » (envéo ingénierie, SMIGIBA – 2005-2006). Le programme de restauration<br />

concernant le Grand Buëch et ses affluents est issu de l'étude du Schéma d'Aménagement du Haut<br />

Buëch (IRAP, District du Haut Buëch– 2000) réactualisé en 2007 en cohérence avec les opérations<br />

définies plus récemment <strong>sur</strong> les Petit Buëch et Buëch aval.<br />

CONDITIONS DE REALISATION<br />

<strong>Les</strong> opérations de restauration mises en oeuvre seront réalisées en complément et en cohérence<br />

avec les actions concernant la végétation, les berges et les lits mineurs, prévues dans d'autres volets<br />

du Contrat de Rivière (volet B2 notamment), et avec lesquelles elles ne se confondent pas, en<br />

particulier :<br />

<br />

<br />

le traitement spécifique des digues pressenties pour le classement au titre de la sécurité publique<br />

par l'État appuyé <strong>sur</strong> un cahier des charges particulier,<br />

le traitement localisé d'iscles (bancs, atterrissements) pour la réduction des phénomènes d'érosion<br />

et l'amélioration des conditions d'écoulement (fiches actions B2.16). Ces interventions nécessitent<br />

l'utilisation de moyens qui ne seront pas mis en oeuvre dans le programme global de restauration<br />

de la végétation (engins, travaux dans le lit, gestion des atterrissements...).<br />

Elles ne comprennent pas les opérations ponctuelles de protection ou de réparation de berge.<br />

Le programme de restauration tel que décrit aura fait l'objet d'une Déclaration d'Intérêt Général<br />

(DIG) au démarrage des travaux, au titre de l'article L211-7 du Code de l'Environnement,<br />

permettant au SMIGIBA de se porter maître d'ouvrage des interventions. Cette DIG est demandée<br />

pour les 7 années du programme, ainsi que pour les 3 années suivantes (opérations d'entretien ou<br />

nouvelles opérations de restauration plus légères prévues au-delà du Contrat de Rivière).<br />

ESTIMATIF FINANCIER<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit du Grand Buëch<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit des affluents du Grand Buëch<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit du Petit Buëch<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit des affluents du Petit Buëch<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit du Buëch aval<br />

Programme pluriannuel de restauration de la végétation<br />

des berges et du lit des affluents du Buëch aval<br />

270 000 €<br />

320 000 €<br />

168 00 €<br />

107 000 €<br />

341 000 €<br />

348 000 €<br />

TOTAL CONTRAT 1 554 000 €<br />

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PLAN DE FINANCEMENT ET PHASAGE<br />

OPERATIONS<br />

PROGRAMMES<br />

ANNEE MONTANT CG 05<br />

CR<br />

PACA<br />

CR<br />

RA<br />

AERMC<br />

M.O.<br />

SMIGIBA<br />

DE<br />

RESTAURATION<br />

Grand Buëch<br />

Affluents du Grand<br />

Buëch<br />

Petit Buëch<br />

Affluents du Petit<br />

Buëch<br />

Buëch aval<br />

Affluents du Buëch<br />

aval<br />

2008<br />

à<br />

2014<br />

2008<br />

à<br />

2014<br />

2010<br />

à<br />

2014<br />

2010<br />

à<br />

2014<br />

2010<br />

à<br />

2014<br />

2008<br />

à<br />

2012<br />

270 000 € 54 000 € 61 000 € 20 000 € 81 000 € 54 000 €<br />

320 000 € 64 000 € 78 200 € 17 800 € 96 000 € 64 000 €<br />

168 000 € 33 600 € 50 400 € 50 400 € 33 600 €<br />

107 000 € 21 400 € 32 100 € 32 100 € 21 400 €<br />

341 000 € 68 200 € 102 300 € 102 300 € 68 200 €<br />

348 000 € 69 600 € 104 400 € 104 400 € 69 600 €<br />

TOTAL 1 554 000€<br />

310 800€<br />

20 %<br />

428 400€<br />

28 %<br />

37 800 €<br />

2%<br />

466 200€<br />

30%<br />

310 800€<br />

20%<br />

REPARTITION ANNUELLE DES MONTANTS<br />

OPERATIONS 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014<br />

Grand Buëch 60 000 € 90 000 € 40 000 € 30 000 € 20 000 € 15 000 € 15 000 €<br />

Affluents du Grand Buëch 80 000 € 70 000 € 60 000 € 40 000 € 40 000 € 15 000 € 15 000 €<br />

Petit Buëch 0 € 28 000 € 40 000 € 35 000 € 30 000 € 15 000 € 20 000 €<br />

Affluents du Petit Buëch 0 € 32 000 € 20 000 € 25000 € 5 000 € 20 000 € 5 000 €<br />

Buëch aval 0 € 94 000 € 70 000 € 58 000 € 28 000 € 53 000 € 38 000 €<br />

Affluents du Buëch aval 0 € 106 000 € 61 000 € 104 000 € 38 000 € 19 000 € 20 000 €<br />

TOTAL<br />

1 554 000 € 140 000 € 420 000 € 291 000 € 292 000 € 161 000 € 137 000 € 113 000 €<br />

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ANNEXE 6 : Espèces d’intérêt communautaire (IC) présentes dans<br />

le site Natura 2000 et leurs habitats 87 .<br />

<strong>Les</strong> espèces concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />

<strong>Les</strong> espèces partiellement concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge et en pointillés.<br />

87 SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.<br />

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ANNEXE 7 : Localisation des espèces d'intérêt communautaire dans les habitats naturels du site Natura<br />

2000 « Buëch » et rôle de ces habitats dans leur cycle biologique.<br />

(SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.)<br />

<strong>Les</strong> espèces concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />

<strong>Les</strong> espèces partiellement concernées par les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge et en pointillés.<br />

Légende :<br />

Information <strong>sur</strong> l'importance biologique :<br />

Information <strong>sur</strong> la fonctionnalité :<br />

1 : habitat principal ou important pour l'espèce<br />

2 : habitat secondaire<br />

x : habitat fréquenté<br />

? : habitat susceptible d'être fréquenté<br />

R : reproduction<br />

A : alimentation, chasse<br />

S : stationnement, refuge, hibernation<br />

C : corridors, déplacement<br />

T : toutes fonctions confondues<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 160


Code<br />

Eur25<br />

2(T)<br />

2(T)<br />

x<br />

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ANNEXE 8 : Objectifs du site Natura 2000.<br />

(SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.)<br />

<strong>Les</strong> objectifs concernant directement ou indirectement les <strong>adoux</strong> sont indiqués en rouge.<br />

A. Préserver l'état de conservation des Habitats naturels et des espèces<br />

1 – Préserver le bon état de conservation des habitats aquatiques<br />

1.1. Maintenir le fonctionnement hydrologique des cours d'eau / <strong>adoux</strong> / nappes<br />

limiter les aménagements de cours d'eau<br />

limiter les prélèvements d'eau dans les <strong>adoux</strong> et rivières<br />

limiter les drainages dans les <strong>adoux</strong><br />

1.2. Maintenir la dynamique naturelle du cours d'eau<br />

limiter les prélèvements de graviers en lit mineur<br />

favoriser la remobilisation des galets<br />

1.3. Préserver la qualité de <strong>l'eau</strong><br />

maîtriser les rejets de STEP<br />

favoriser des pratiques agricoles limitant les engrais et traitements chimiques<br />

préserver une ripisylve dense<br />

1.4. Préserver la qualité des milieux<br />

lutter contre les espèces invasives<br />

2 – Maintenir le bon état de conservation des habitats agro-pastoraux (pelouses<br />

et prairies)<br />

2.1. Maintenir la fonctionnalité hydrique de ces prairies<br />

ne pas réaliser de drainages (pour mise en culture)<br />

2.2. Préserver la qualité de ces milieux<br />

favoriser des pratiques agricoles limitant les engrais chimiques et traitements<br />

chimiques<br />

2.3. Favoriser l'entretien de ces milieux<br />

ouvrir les parcelles fortement embroussaillées<br />

maintenir le milieu ouvert par fauche annuelle et/ou pâturage extensif<br />

3 – Maintenir le bon état de conservation des habitats de ripisylve<br />

3.1. Préserver la qualité des milieux<br />

maintenir la dynamique hydrologique (régime de crue et transport solide)<br />

entretenir les milieux en voie de fermeture<br />

entretenir la ripisylve a minima<br />

laisser vieillir certains arbres<br />

lutter contre les espèces invasives<br />

4 – Protéger les gîtes à chiroptères<br />

4.1. Protéger les gîtes en milieux souterrains<br />

limiter les accès en période d'hibernation et de reproduction<br />

4.2. Protéger les gîtes en milieux bâtis<br />

si travaux, suivre procédure adaptée<br />

conserver les accès aux combles<br />

5 – Intégrer les habitats d'espèces d'intérêt communautaire dans le périmètre<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 155


B. Conserver la fonctionnalité des corridors biologiques<br />

6 – Veiller à la non fragmentation des habitats<br />

6.1. Maintenir la continuité écologique au sein d'un même habitat (cours d'eau,<br />

ripisylve, haies, etc.)<br />

limiter les aménagements lourds causant des ruptures<br />

veiller au maintien d'un continuum écologique lors de travaux<br />

rendre franchissables des seuils infranchissables<br />

6.2. Maintenir la continuité écologique entre différents habitats (grotte/ripisylve, etc)<br />

C. Suivis et Études<br />

1 – Études de répartition des espèces Natura 2000<br />

Apron, Chabot.<br />

2 – Études génétiques des espèces Natura 2000<br />

Barbeau méridional, Toxostome.<br />

3 – Suivi des populations des espèces Natura 2000<br />

Écrevisse à pieds blancs, Insectes de zones humides, Chauves-souris, Castor.<br />

4 – Suivi des espèces invasives (Flore / Faune)<br />

Renouée du Japon<br />

Ragondin ?<br />

5 – Veille foncière<br />

D. Sensibiliser – Informer<br />

auprès du grand public<br />

auprès des scolaires<br />

auprès d'organismes professionnels<br />

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ANNEXE 9 : Fiches-actions provisoires du programme Natura<br />

2000 concernant les <strong>adoux</strong> 88 .<br />

88 SMIGIBA, 2008. « DOCOB du site Natura 2000 FR 9301519 Buëch.<br />

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RIV 8 – Restauration et aménagement des annexes hydrauliques<br />

(notamment les <strong>adoux</strong>)<br />

Habitats et Espèces d'intérêt communautaire<br />

concernés<br />

• Adoux<br />

• Écrevisse à pieds blancs<br />

• Poissons (Chabot, Blageon)<br />

• Insectes de zones humides (Azuré de la<br />

Sanguisorbe, Agrion de mercure)<br />

• Castor<br />

Intérêt environnemental<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont des petits ruisseaux alimentés<br />

par des eaux de sources ou par la nappe<br />

alluviale, qui apportent des eaux claires et<br />

fraîches au Buëch.<br />

Ils représentent :<br />

- un enjeu biologique : les <strong>adoux</strong> constituent<br />

des habitats pour de nombreuses espèces<br />

(poissons, écrevisses, Castor, etc.)<br />

- un enjeu hydrologique : les <strong>adoux</strong> constituent<br />

des apports d'eau non négligeable,<br />

notamment en période d'étiage.<br />

Intérêt piscicole<br />

<strong>Les</strong> <strong>adoux</strong> sont utilisés par les poissons<br />

comme :<br />

- zones de frayères,<br />

- zones de refuges,<br />

- zones de passage (corridors<br />

biologiques).<br />

Ils constituent donc un milieu très<br />

important pour de nombreuses espèces<br />

piscicoles et astacicoles.<br />

Objectif de l'action<br />

Objectif 1.1<br />

Objectif 1.4<br />

Objectif 6.1<br />

Maintenir et / ou préserver le bon fonctionnement hydrologique des <strong>adoux</strong> afin qu'ils<br />

conservent leur rôle biologique.<br />

Actions finançables<br />

- Travaux de restauration du fonctionnement hydrique<br />

- Modelage des berges en pente douce<br />

- Enlèvement raisonné des embâcles<br />

- Ouverture des milieux<br />

- Enlèvement des végétaux ligneux<br />

- Désenvasement<br />

- Végétalisation<br />

- Études et frais d’expert<br />

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RIV 2 – Restauration de ripisylves, de la végétation des berges et<br />

enlèvement raisonné des embâcles<br />

Milieux naturels et Espèces<br />

d'intérêt communautaire concernés<br />

• Adoux<br />

• Ripisylve, berges et lit de la rivière<br />

• Chauves-souris<br />

• Castor<br />

• Insectes xylophages (Lucane cerf-volant, Rosalie<br />

des Alpes, Grand Capricorne)<br />

• Poissons (Apron, Barbeau méridional, Blageon,<br />

Chabot, Toxostome)<br />

Intérêt environnemental<br />

Intérêt de la ripisylve :<br />

• Zone d'alimentation, de refuge, de chasse et de<br />

reproduction pour de nombreuses espèces (Castor,<br />

insectes, oiseaux)<br />

• Corridor biologique pour les Chauves-souris (utilisent<br />

ces linéaires pour leurs déplacements)<br />

• Zone tampon pour les eaux de ruissellement<br />

(absorption des éléments issus du lessivage des sols)<br />

• Source de nutriments et de débris organiques pour le<br />

milieu aquatique<br />

• Ombrage : régule la température de <strong>l'eau</strong> et limite le<br />

développement de la végétation aquatique<br />

• Stabilisation des berges<br />

Intérêt des embâcles :<br />

• Diversification des faciès d'écoulement<br />

• et des habitats pour les espèces liées aux milieux<br />

aquatiques<br />

• Amélioration de l'oxygénation du milieu<br />

Intérêt piscicole<br />

Intérêt de la ripisylve :<br />

• Formation de caches pour les<br />

poissons<br />

• Ombrage (régulation de la<br />

température de <strong>l'eau</strong>)<br />

• contribution à la qualité<br />

chimique du milieu aquatique<br />

(rôle tampon)<br />

Intérêt des embâcles :<br />

• Diversification des habitats<br />

piscicoles<br />

• Amélioration de la qualité<br />

trophique du milieu<br />

(réserves organiques<br />

détritiques, présence de<br />

macroinvertébrés)<br />

• Amélioration de<br />

l'oxygénation du milieu<br />

Il convient ici de rappeler que le diagnostic écologique réalisé <strong>sur</strong> le site a mis en évidence des<br />

ripisylve en bon état de conservation. <strong>Les</strong> actions de restauration à vocation écologiques ne<br />

seront donc que très ponctuelles.<br />

Objectif de l'action<br />

Objectif 1.1<br />

Objectif 1.3<br />

Objectif 3.1<br />

Améliorer les peuplements constituant les ripisylves afin que ces milieux retrouvent leur rôle<br />

d'habitat pour les espèces (Castor, insectes, chauves-souris, etc) et de zone tampon pour la<br />

rivière.<br />

Actions finançables<br />

- Reconstitution du peuplement de bord de cours d’eau (plantation et protections individuelles,<br />

dégagements)<br />

- Enlèvement manuel ou mécanique des embâcles<br />

- Exportation et traitement des produits de coupe et des embâcles<br />

- Études et frais d’expert<br />

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RIV 3 – Entretien de ripisylves, de la végétation des berges et<br />

enlèvement raisonné des embâcles<br />

Milieux naturels et Espèces<br />

d'intérêt communautaire concernés<br />

• Adoux<br />

• Ripisylve, berges et lit de la rivière<br />

• Chauves-souris<br />

• Castor<br />

• Insectes xylophages (Lucane cerf-volant, Rosalie<br />

des Alpes, Grand Capricorne)<br />

• Poissons (Apron, Barbeau méridional, Blageon,<br />

Chabot, Toxostome)<br />

Intérêt environnemental<br />

Intérêt de la ripisylve :<br />

• Zone d'alimentation, de refuge, de chasse et de<br />

reproduction pour de nombreuses espèces (Castor,<br />

insectes, oiseaux)<br />

• Corridor biologique pour les Chauves-souris (elles<br />

utilisent ces linéaires pour leurs déplacements)<br />

• Zone tampon pour les eaux de ruissellement<br />

(absorption des éléments issus du lessivage des<br />

sols)<br />

• Source de nutriments et de débris organiques pour<br />

le milieu aquatique<br />

• Ombrage : régule la température de <strong>l'eau</strong> et limite<br />

le développement de la végétation aquatique<br />

• Stabilisation des berges<br />

Intérêt des embâcles :<br />

• Diversification des faciès d'écoulement<br />

• et des habitats pour les espèces liées aux milieux<br />

aquatiques<br />

• Amélioration de l'oxygénation du milieu<br />

Intérêt piscicole<br />

Intérêt de la ripisylve :<br />

• Formation de caches pour les<br />

poissons<br />

• Ombrage (régulation de la<br />

température de <strong>l'eau</strong>)<br />

• contribution à la qualité<br />

chimique du milieu aquatique<br />

(rôle tampon)<br />

Intérêt des embâcles :<br />

• Diversification des habitats<br />

piscicoles<br />

• Amélioration de la qualité<br />

trophique du milieu (réserves<br />

organiques détritiques,<br />

présence de macroinvertébrés)<br />

• Amélioration de l'oxygénation<br />

du milieu<br />

Objectif de l'action<br />

Objectif 1.1<br />

Objectif 1.3<br />

Objectif 3.1<br />

Maintenir la ripisylve en bon état de conservation afin qu'elle pérennise son rôle d'habitat pour<br />

les espèces (Castor, insectes, chauves-souris, etc) et de zone tampon pour la rivière.<br />

Actions finançables<br />

- Taille des arbres, débroussaillage, fauche, gyrobroyage et faucardage<br />

- Enlèvement manuel ou mécanique des embâcles<br />

- Exportation et traitement des produits de coupe et des embâcles<br />

- Études et frais d’expert<br />

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RIV 10 – Effacement ou aménagement des obstacles à la migration des<br />

poissons<br />

Habitats et Espèces d'intérêt<br />

communautaire concernés<br />

• Rivière<br />

• Adoux<br />

• Poissons (Blageon, Chabot, Toxostome,<br />

Apron, Barbeau méridional)<br />

Intérêt environnemental<br />

La reconnexion des cours d'eau et des<br />

annexes hydrauliques permet aux espèces<br />

d'accéder à de nouveaux habitats, de<br />

disposer de nouveaux corridors de<br />

déplacements, favorisant ainsi les échanges<br />

entre populations (en d'autres termes,<br />

limitant l'isolement de populations).<br />

Intérêt piscicole<br />

Le rétablissement des connexions entre les<br />

milieux aquatiques permet la libre<br />

circulation des poissons (migration,<br />

brassage génétique...)<br />

Ces reconnexions jouent également un rôle<br />

important dans le fonctionnement<br />

hydraulique de la rivière.<br />

Objectif de l'action<br />

Objectif 6.1<br />

Objectif 6.2<br />

Permettre la connexion afin de favoriser la libre circulation des espèces et favoriser les<br />

échanges entre populations.<br />

Actions finançables<br />

- Suppression des ouvrages ou ouverture des ouvrages si la suppression est impossible<br />

(démontage des vannes et des portiques ou création d’échancrures dans le mur du<br />

seuil/barrage)<br />

- Installation de passes à poissons<br />

- Études et frais d’expert<br />

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ANNEXE 10 : Localisation des AAPPMA du secteur Buëch-Dévoluy 89 .<br />

89 FAAPPMA 05, 2006. Plan Départemental pour la Protection des milieux aquatiques et la Gestion des ressources piscicoles (PDPG) de 2006 à 2011.<br />

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ANNEXE 11 : Présentation générale des contextes piscicoles des Hautes-Alpes 90 .<br />

<strong>Les</strong> contextes concernés par les <strong>adoux</strong> sont encadrés en rouge.<br />

90 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />

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ANNEXE 12 : Contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy et leur état fonctionnel. 91<br />

91 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />

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ANNEXE 13 : Diagnostic technique du PDPG <strong>sur</strong> les contextes piscicoles du secteur Buëch-Dévoluy<br />

qui concernent les <strong>adoux</strong> 92 .<br />

<strong>Les</strong> actions concernant directement les <strong>adoux</strong> sont encadrées en rouge.<br />

92 FAAPPMA 05, 2006. PDPG de 2006 à 2011.<br />

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ANNEXE 14 : Convention entre le SMIGIBA et la FAAPPMA 05<br />

pour l’étude approfondie et le suivi des <strong>adoux</strong>.<br />

Vu la délibération du comité syndical du SMIGIBA en date du 20 février 2008<br />

Vu la délibération de la Fédération de la Pêche en date du à compléter<br />

Vu l'action B1.4 du programme de travaux du contrat de rivière<br />

Il est convenu, entre<br />

le SMIGIBA, représenté par son président, Jean-Pierre BOIVIN<br />

et la Fédération Départementale de la Pêche des Hautes-Alpes, représentée par son président,<br />

Bernard FANTI<br />

ARTICLE 1 OBJET DE LA CONVENTION<br />

La convention a pour objet la participation de la Fédération de la Pêche à la mise en œuvre de<br />

l'action B1.4 du contrat de rivière du Buëch et de ses affluents « Étude approfondie et suivi des<br />

<strong>adoux</strong> » pour ce qui concerne l'année 2008 soit : l'élaboration du programme de me<strong>sur</strong>es et l'étude<br />

approfondie des <strong>adoux</strong>.<br />

Cette action est pour partie mise en œuvre au travers du stage d'application universitaire de M.<br />

Fabien CHIRI.<br />

ARTICLE 2 PARTICIPATION AU FINANCEMENT DE L'OPÉRATION<br />

Considérant l'intérêt du projet pour la protection et la gestion des milieux aquatiques dont elle a la<br />

charge, la Fédération Départementale de la Pêche des Hautes-Alpes participera à hauteur de 20%<br />

aux dépenses liées à l'action B1.4 du contrat de rivière. Ceci représente une participation<br />

prévisionnelle de 5000 €.<br />

ARTICLE 3 VERSEMENT DE LA PARTICIPATION DE LA FÉDÉRATION DE LA<br />

PÊCHE<br />

La Fédération Départementale de la Pêche s'acquittera de sa participation à l'issue de l'opération. Le<br />

montant définitif de la participation sera établie à partir du décompte des dépenses liées à l'action<br />

B1.4, dans une enveloppe maximale de 5000 €.<br />

Fait en 3 exemplaires à Aspres <strong>sur</strong> Buëch le 5 août 2008<br />

Jean-Pierre BOIVIN<br />

Président du SMIGIBA<br />

Bernard FANTI<br />

Président de la Fédération de la Pêche.<br />

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ANNEXE 15 : Fiches synthétiques des études réalisées précédemment<br />

<strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Petit Buëch<br />

De l’amont vers l’aval :<br />

Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />

- descriptif synthétique<br />

- descriptif détaillé<br />

- IBGN<br />

- données piscicoles<br />

- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />

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ANNEXE 16 : Fiches synthétiques des études réalisées<br />

précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Grand Buëch<br />

De l’amont vers l’aval :<br />

Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />

- descriptif synthétique<br />

- descriptif détaillé<br />

- IBGN<br />

- données piscicoles<br />

- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />

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ANNEXE 17 : Fiches synthétiques des études réalisées<br />

précédemment <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> du Buëch Aval<br />

De l’amont vers l’aval :<br />

Organisation des fiches, lorsqu’elles sont disponibles :<br />

- descriptif synthétique<br />

- descriptif détaillé<br />

- IBGN<br />

- données piscicoles<br />

- fiches-terrain de prospection pour l’Ecrevisse à pieds blancs<br />

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ANNEXE 18 : Estimation de la production annuelle en truite fario <strong>sur</strong> les <strong>adoux</strong> en situation optimale.<br />

Bassin<br />

versant<br />

Petit<br />

Buëch<br />

Adoux<br />

Linéaire<br />

(m)<br />

Largeur<br />

moyenne<br />

(m)<br />

Surface<br />

(m²)<br />

SFR (m²) =<br />

50% <strong>sur</strong>face<br />

totale<br />

Truitelles d'1<br />

an (6 cm)<br />

(20%)<br />

Truites de 2<br />

ans (12 cm)<br />

(40%)<br />

Truites de 3<br />

ans (18 cm)<br />

(50%)<br />

Truites de 4<br />

ans (20 cm)<br />

(50%)<br />

Coucherine (Béoux) 520 1,8 936 468 1123 449 225 112<br />

Boutariq 235 1,8 423 212 508 203 102 51<br />

Fontenil 4200 1,5 6300 3150 7560 3024 1512 756<br />

La Baumette 1030 2 2060 1030 2472 989 494 247<br />

<strong>Les</strong> Casses 1200 2,5 3000 1500 3600 1440 720 360<br />

Iscles de la Bâtie 60 1,5 90 45 108 43 22 11<br />

La Virginie 578 1,5 867 434 1040 416 208 104<br />

La Garenne 695 1,5 1043 521 1251 500 250 125<br />

Maraize 240 1,5 360 180 432 173 86 43<br />

Total pour le Petit Buëch 8758 1,7 15079 7539 18094 7238 3619 1809<br />

Scierie (Lunel) 786 1,5 1179 590 1415 566 283 141<br />

Baumugne 607 3 1821 911 2185 874 437 219<br />

Glacières 1 556 2 1112 556 1334 534 267 133<br />

Glacières 2 487 1,5 731 365 877 351 175 88<br />

Rabière 600 1,5 900 450 1080 432 216 108<br />

Grand<br />

Buëch<br />

Poissonnière 525 2,5 1313 656 1575 630 315 158<br />

Aspremont D49 510 1 510 255 612 245 122 61<br />

Fontaine salée 330 1,5 495 248 594 238 119 59<br />

Garenne 3 300 2 600 300 720 288 144 72<br />

Garenne 2 276 1,8 497 248 596 238 119 60<br />

Garenne 1 900 1,8 1620 810 1944 778 389 194<br />

Serre du fumier 260 1,5 390 195 468 187 94 47<br />

Mourings 400 2 800 400 960 384 192 96<br />

Alpilonne 200 1 200 100 240 96 48 24<br />

Total pour le Grand Buëch 6737 1,8 12167 6083 14600 5840 2920 1460<br />

Total pour le Petit et le<br />

Grand Buëch<br />

15495 1,7 27245 13623 32694 13078 6539 3269<br />

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ANNEXE 19 : Plan détaillé du CCTP réalisé par le Syndicat<br />

d’entretien de la Méouge pour la gestion des boisements rivulaires.<br />

1. GÉNÉRALITÉS<br />

1.1. Objet du marché<br />

1.2. Consistance et description des travaux<br />

1.3. Documents remis aux entrepreneurs<br />

1.4. Relation avec le maître d’œuvre<br />

1.5. Relation avec les riverains<br />

1.6. Prescriptions <strong>techniques</strong> générales<br />

1.7. Signalisation et sécurité <strong>sur</strong> les chantiers<br />

1.7.1. Signalisation<br />

1.7.2. Sécurité entre les entreprises<br />

1.7.3. <strong>Les</strong> règles applicables à l'ensemble des travaux forestiers<br />

1.8. Modalités d’exécution de la mission SPS<br />

1.9. Relation du SPS avec l’entrepreneur<br />

1.10. Limites des prestations<br />

1.11. Propreté, remise en état des lieux<br />

1.11.1. Propreté durant l’exécution des travaux<br />

1.11.2. Remise en état des accès<br />

1.11.3. Ouvrages provisoires<br />

1.11.4. Clôtures et barrières<br />

1.11.5. Zones de prélèvement du matériel végétal<br />

1.12. Exécution des travaux<br />

1.13. Réunions de chantier<br />

1.14. Journal de chantier<br />

1.15. Délais d’exécution<br />

1.16. Suggestions particulières de l’entreprise<br />

2. CONTRAINTES DE RÉALISATION ET PÉRIODES D’EXÉCUTION<br />

2.1. Contraintes écologiques<br />

2.1.1. Habitats et espèces terrestres remarquables<br />

2.1.2. Habitats et espèces aquatiques remarquables<br />

2.2. Contraintes réglementaires<br />

2.2.1. Compatibilité des travaux avec la loi <strong>sur</strong> l’eau<br />

2.2.2. Compatibilité des travaux avec la loi <strong>sur</strong> la pêche<br />

2.3. Périodes d’exécution<br />

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3. OBJET ET NATURE DES TRAVAUX<br />

3.1. Objectifs des travaux<br />

3.2. Nature des travaux<br />

3.2.1. Travaux de plantations<br />

3.2.2. Travaux de débroussaillage<br />

3.2.3. Travaux forestiers<br />

3.2.4. Travaux d’élimination des rémanents et des déchets<br />

3.2.5. Autres travaux<br />

4. FOURNITURES ET PROVENANCE DES MATÉRIAUX<br />

4.1. Pépinière de provenance des plants<br />

4.1.1. Lieu de provenance des végétaux<br />

4.1.2. Qualité des végétaux<br />

4.2. Liste des plantes<br />

4.2.1. Arbustes<br />

4.2.2. Arbres<br />

4.3. Préparation des végétaux<br />

4.3.1. Arrachage des arbres et arbustes<br />

4.3.2. Prélèvement des boutures et des branches de saules vivantes<br />

4.4. Réception des végétaux<br />

5. MODALITÉS D’EXÉCUTION DES TRAVAUX<br />

5.1. Préparation des chantiers<br />

5.1.1. Reconnaissance des sites<br />

5.1.2. Piquetage du chantier<br />

5.1.3. Martelage<br />

5.2. Installations et repliements des chantiers<br />

5.3. Sens d’exécution des travaux et rétention des déchets<br />

5.4. Accès aux chantiers<br />

5.5. Places de dépôts<br />

5.5.1. Places de dépôt du matériel de l’entreprise<br />

5.5.2. Places de dépôt provisoires<br />

5.5.3. Places de stockage des bois<br />

5.6. Autorisations de passage<br />

5.7. Accès au lit<br />

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5.8. Travaux de plantations<br />

5.8.1. Boutures<br />

5.8.2. Pieux vivants<br />

5.8.3. Plantations de ligneux (arbustes et jeunes plants)<br />

5.8.4. Protection des plants<br />

5.8.5. Ensemencement<br />

5.8.6. Géotextile biodégradable<br />

5.8.7. Pose de fascines de saules<br />

5.8.8. Terre végétale<br />

5.9. Travaux de débroussaillage<br />

5.9.1. Débroussaillage manuel<br />

5.9.2. Gyrobroyage agricole<br />

5.10. Travaux forestiers<br />

5.10.1. Abattages d’arbres<br />

5.10.2. Elagages d’arbres<br />

5.10.3. Recepages d’arbustes<br />

5.10.4. Dévitalisation<br />

5.10.5. Débardage mécanique<br />

5.11. Elimination des rémanents et des déchets<br />

5.11.1. Elimination par brûlage<br />

5.11.2. Transport<br />

5.11.3. Evacuation des rémanents en décharge contrôlée<br />

5.11.4. Déchiquetage des rémanents<br />

5.11.5. Démontage d’embâcles<br />

5.11.6. Elimination des déchets ménagers<br />

6. GARANTIE ET ENTRETIEN<br />

6.1. Nature et durée de la garantie<br />

6.2. Garantie de reprise des végétaux<br />

6.3. Entretien des végétaux<br />

6.3.1. Débroussaillage autour des plants<br />

6.3.2. Arrosage<br />

6.4. Constat de reprise des végétaux<br />

7. RÉCEPTION DES TRAVAUX<br />

7.1. Réception des bons de commande<br />

7.2. Constat de parfait achèvement des travaux pour les végétaux<br />

CHIRI Fabien | Diplôme d’Ingénieur Agronome | Montpellier SupAgro | 2008 243

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