Bulletin annuel 2009 - Cormery
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<strong>Bulletin</strong> municipal de <strong>Cormery</strong> I Année <strong>2009</strong> I N°30<br />
“Histoire de l’abbaye.”<br />
histoire histoire histoire histoire histoire<br />
6<br />
L’abbaye Saint-Paul<br />
et le bourg de <strong>Cormery</strong><br />
La ville de <strong>Cormery</strong> présente dans son<br />
aspect actuel les traces d’un passé<br />
plus que millénaire et doit son existence<br />
et son développement à la fondation<br />
d’un établissement monastique<br />
qui deviendra l’abbaye Saint-Paul.<br />
En ce lieu, Ithier, grand chancelier de<br />
Charlemagne et abbé de Saint-Martin<br />
de Tours, fonde en 791 un établissement<br />
monastique.<br />
C’est une simple « cella » (celle) sur un<br />
gué de l’Indre et qui réunit des domaines<br />
agricoles appartenant à la<br />
grande abbaye tourangelle. L’illustre<br />
érudit qu’est Alcuin d’York, le successeur<br />
d’Ithier à Tours de 796 à 804, aidé<br />
par son ami l’abbé Benoît d’Aniane,<br />
introduit en l’an 800 à <strong>Cormery</strong><br />
20 moines bénédictins venus du<br />
Languedoc.<br />
Elève et successeur d’Alcuin, l’abbé<br />
Fridugise reconstruit les bâtiments<br />
d’Ithier (vers 830) parce qu’indignes<br />
d’un monastère bénédictin. La ville se<br />
développe rapidement, étant devenue<br />
un gros marché sous Charles le<br />
Chauve. L’abbaye fonde une filiale,<br />
Saint-Sauveur de Villeloin (au début du<br />
9 ème siècle).<br />
Elle va gouverner un complexe de 33<br />
prieurés dans 5 provinces (Normandie,<br />
Poitou, Champagne, Bourgogne,<br />
Bretagne).<br />
- En 853, endommagée par les Normands,<br />
réparée grosso-modo, protégée<br />
par les seigneurs de Nouâtre puis<br />
par les comtes d’Anjou dont ces derniers<br />
étaient vassaux, elle agrandit encore<br />
ses bâtiments, atteignant à peu<br />
près les dimensions actuelles. La<br />
consécration solennelle d’une église<br />
neuve eut lieu en 1054. Le monastère<br />
se dote vers 1230 d’un superbe réfectoire<br />
gothique à 2 nefs, l’un des 5 qui<br />
subsistent en France et de la porterie,<br />
l’un et l’autre toujours en place. La vétusté<br />
du chœur et du transept de<br />
l’église romane entraîne sous l’abbé<br />
Thibaud de Chalon leur remplacement<br />
par un ensemble gothique fort admiré,<br />
financé par tous les prieurés.<br />
- Durement éprouvée durant la guerre<br />
de 100 ans, occupée et dévastée en<br />
1353 par une bande des Grandes<br />
Compagnies payée par les anglais<br />
sous la conduite féroce de Basquin du<br />
Poncet, ses bâtiments mis à mal, ses<br />
campagnes ravagées, la ville incendiée,<br />
les habitants tués ou déportés, les<br />
moines réfugiés à Tours, l’abbaye a encore<br />
à subir en 1412 des exactions des<br />
anglais qui occupent Beaulieu-lès-<br />
Loches.<br />
Il faut 50 ans d’efforts à de très grands<br />
abbés pour réparer, reconstruire, ceindre<br />
la ville et le monastère de murailles,<br />
restaurer l’église abbatiale que la population<br />
a squattée, établir l’aumônerie et<br />
la maison du sacriste, etc… C’est l’effort<br />
de Pierre Berthelot, Guillaume de<br />
Hotot, Jean et René du Puy, Denis Briconnet.<br />
L’abbaye paraît toute neuve.<br />
Les vitraux de Denis Briconnet sont si<br />
beaux que de leur prix on eut pu bâtir<br />
tout un monastère ! La tour Saint-Jean<br />
vient épauler le transept Sud. Mais ni<br />
elle, ni le système des murailles des<br />
douves, des trois ponts-levis n’empêchent<br />
les protestants d’envahir les lieux<br />
sans avoir à combattre et de piller les<br />
richesses de toutes sortes : tuyaux de<br />
l’orgue tout neufs, reliquaires somptueux,<br />
vases sacrés de grand prix. De<br />
plus l’institution de la commende pénalisera<br />
le fonctionnement de l’abbaye.<br />
A la fin du 17ème siècle, l’entrée du<br />
monastère dans la congrégation mauriste<br />
voit la reconstruction lente et très<br />
coûteuse de l’aile Est, d’une grande<br />
salle voûtée dans le prolongement de<br />
la salle capitulaire et du trésor, ainsi que<br />
d’un dortoir de 13 cellules à l’étage. Il<br />
n’en reste que des traces.<br />
- La Révolution fait vendre le tout<br />
« pour être démoli ». Il nous reste le<br />
plan soigné du « dépeçage » de l’église<br />
abbatiale la tour-porche est épargnée.<br />
Les prieurés et les terres subissent des<br />
sorts divers, enregistrés dans les documents<br />
officiels.<br />
La cloche Christus, la dernière qui subsiste<br />
des 7 cloches de l’abbaye et la<br />
plus grosse du département a été<br />
transférée dans la tour Sud de la cathédrale<br />
de Tours en 1807, déclenchant un<br />
mouvement d’indignation populaire.<br />
Pour visiter les traces de ce passé<br />
prestigieux prendre contact avec l’office<br />
de tourisme au 02.47.43.30.84 en<br />
juillet et août ou avec l’association des<br />
Amis d’Alcuin au 02.47.28.05.77 ou au<br />
02.47.43.42.54.<br />
Texte par Annick Chupin, ancienne présidente<br />
des Amis d’Alcuinp<br />
“Les Amis d’Alcuin et de l’Abbaye de <strong>Cormery</strong>”<br />
L’association «Les Amis d’Alcuin et de<br />
l’Abbaye de <strong>Cormery</strong>» créée en 1990,<br />
dont le siège social est à la mairie de<br />
<strong>Cormery</strong>, a pour but de faire découvrir<br />
le patrimoine architectural de <strong>Cormery</strong>,<br />
de le protéger et d’aider à le sauvegarder.<br />
L’association, forte de 110 adhérents,<br />
participe, à hauteur de 10% et selon<br />
ses possibilités, aux restaurations effectuées<br />
sur les monuments cormairiens<br />
propriétés de la commune.<br />
Les Journées du Patrimoine des 20 et<br />
21 septembre 2008 nous ont permis<br />
d’accueillir à la Tour Saint Jean de<br />
nombreux visiteurs. Nous devons souligner<br />
l’importance du nombre de<br />
jeunes ménages installés dans notre<br />
ville depuis quelques années, venus<br />
découvrir et apprécier les vestiges de<br />
ces bâtiments remplis d’histoire. p<br />
Le Président, D. Roy