PDF- FILE - Radikalkritik
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Joseph Turmel (Henri Delafosse): L'ÉPITRE AUX ROM AINS 12<br />
est écrit : « C'est à cause de toi que nous sommes mis à mort tous les jours, que nous sommes traités<br />
comme des brebis de boucherie». 37 Mais, dans toutes ces choses, nous triomphons par celui qui nous a<br />
aimés. 38 Car je suis persuadé que ni la [10] mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés,<br />
ni les choses présentes, ni les choses futures, ni les puissances, 89 ni la<br />
hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de<br />
l'amour de Dieu dans le Christ Jésus notre Seigneur.<br />
[131] LA PROMESSE FAITE A ABRAHAM ET A SA POSTÉRITÉ<br />
(suite)<br />
[IX] Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens pas et ma conscience me rend<br />
témoignage par le Saint-Esprit. 2 Une grande tristesse est en moi, un chagrin continuel<br />
est dans mon cœur ; 3 car je voudrais être séparé du Christ pour mes frères, mes<br />
parents selon la chair, 4 qui sont Israélites, à qui appartiennent la filiation, la<br />
gloire, les alliances, la loi, les cultes, les prom esses, 5 les patriarches, de qui est<br />
venu le Christ selon la chair, lui qui est par-dessus toutes choses Dieu béni dans les<br />
siècles 15 . 6 Ce n'est pas que la [132] parole de Dieu soit restée sans effet, car tous<br />
ceux qui descendent d'Israël ne sont pas Israël, 7 et, parce qu'ils sont la<br />
postérité d'Abraham, ils ne sont pas ses enfants, mais : « En Isaac sera appelée la<br />
postérité », 8 c'est-à-dire que ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont les<br />
enfants de Dieu, mais que ce sont les enfants de la promesse qui sont considérés<br />
com m e la postérité. 9 Car voici la parole de la promesse : « Je reviendrai à<br />
cette même époque et Sara aura un fils». 10 Non seulement cela, mais Rebecca<br />
(doit être mentionnée ici, elle) qui a accouché du fait d'Isaac notre père. 11<br />
Car, alors que les enfants, n'étaient pas encore nés et qu'ils n'avaient fait ni<br />
bien ni mal, pour que subsistât le dessein de Dieu selon son élection, [133] non<br />
par les œuvres mais par la volonté de celui qui appelle, 12 il lui fut dit : « Le<br />
plus grand sera assujetti au plus petit », 13 selon ce qui est écrit : « J'ai aimé<br />
Jacob et haï Esaü ».<br />
14 Q ue dirons-nous donc? Q u'il y a injustice en D ieu ? Loin de là. 15 Car il d it à M oïse : «Je ferai<br />
miséricorde à qui je fais miséricorde et j'aurai compassion de qui j'ai compassion». 16 Ainsi donc tout<br />
dépend non de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. 17 Car l'Ecriture<br />
dit à Pharaon : « Je t'ai suscité exprès pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit publié<br />
15 Sur cette doxologie voir Louis Coulange, le Christ de Paul dans la Revue d'histoire et de<br />
littérature religieuses, 1918, p. 39. Les, critiques lisent ordinairem ent : « des patriarches est issu le<br />
Christ selon la chair. Béni soit dans les siècles Dieu qui est au-dessus de toutes choses». Selon eux la<br />
doxologie est donc adressée à Dieu. Mais partout ailleurs dans les épîtres pauliniennes, l'éloge vient<br />
après la mention du personnage auquel il est adressé ; ici, dans l'hypothèse des critiques, il viendrait<br />
auparavant, car la formule « qui est par-dessus toutes choses », précède le mot « Dieu » ; ce qui<br />
revient à dire que la construction de notre texte, tel que les critiques le lisent est anorm ale. Pour cette<br />
raison je crois que l'on doit adopter la leçon de la Vulgate et considérer la doxologie comme<br />
adressée au Christ. Naturellement un pareil langage n'a pu être, tenu ni par Paul ni même par les<br />
docteurs catholiques du second siècle qui, tous, plaçaient le Christ au-dessous du Père. Cette<br />
profession de foi à la divinité absolue du Christ ne peut être que d'origine marcionite (Voir H.<br />
Delafosse, Le Quatrièm e Evangile, p. 34). M ais les m ots « selon la chair » n'y ont été introduits que<br />
plus tard par un docteur catholique soucieux d'expliquer que le Christ de Paul n'avait rien de<br />
commun avec le fantôme de Marcion.<br />
www.radikalkritik.de - Berlin 2002