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Chapitre 1 Habiter en zone inondable : une ... - CPDT Wallonie

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LIMITER LES EFFETS DES MODIFICATIONS DES RÉGIMES HYDRIQUES 157<br />

<strong>zone</strong>, mais mal estimer le risque effectif ou p<strong>en</strong>ser qu’ils seront épargnés (Myatt, Scrimshaw,<br />

Lester, 2003 ; DIREN – C<strong>en</strong>tre, 2001). C’est <strong>en</strong> particulier le cas de nouveaux arrivants.<br />

L’augm<strong>en</strong>tation de la mobilité résid<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong>traîne un brassage des populations et les<br />

nouveaux résid<strong>en</strong>ts sont souv<strong>en</strong>t des « étrangers » qui n’ont pas la mémoire des inondations.<br />

En revanche, le vécu d’inondations réc<strong>en</strong>tes accroît la perception du risque (Bin et<br />

Polasky, 2003) et l’expéri<strong>en</strong>ce de plusieurs inondations peut permettre de relativiser l’importance<br />

év<strong>en</strong>tuelle des dommages, <strong>en</strong> particulier lorsque certaines mesures ont été<br />

mises <strong>en</strong> place (Buckland et Rahman, 1999). Certaines personnes sont <strong>en</strong> outre relativem<strong>en</strong>t<br />

peu s<strong>en</strong>sibles aux risques.<br />

Avec les progrès techniques (assèchem<strong>en</strong>t, mesures de protection...), des <strong>zone</strong>s auparavant<br />

<strong>inondable</strong>s ont pu être progressivem<strong>en</strong>t occupées : les crues y sont moins fréqu<strong>en</strong>tes et<br />

la perception du danger s’est estompée. Les maisons ont été progressivem<strong>en</strong>t subdivisées<br />

<strong>en</strong> appartem<strong>en</strong>ts, ce qui <strong>en</strong> accroît la vulnérabilité.<br />

Une deuxième dim<strong>en</strong>sion relève des att<strong>en</strong>tes croissantes de nos sociétés vis-à-vis de<br />

programmes de gestion du risque et des plans d’urg<strong>en</strong>ce. En Europe, la sécurité est<br />

<strong>en</strong> effet de plus <strong>en</strong> plus appréh<strong>en</strong>dée comme un droit (Handmer, 2000). Dans ce<br />

contexte, certains comportem<strong>en</strong>ts « à risque » sont plus courants. On observe égalem<strong>en</strong>t<br />

le rôle croissant des autorités publiques dans la prév<strong>en</strong>tion et la gestion des inondations<br />

(Buckland et Rahman, 1999). Les larges dép<strong>en</strong>ses cons<strong>en</strong>ties à travers l’Europe dans les<br />

mesures structurelles d’atténuation et <strong>en</strong> cas de sinistre ont par ailleurs accéléré, selon<br />

certains, le développem<strong>en</strong>t d’activités humaines et de <strong>zone</strong>s d’habitat dans les <strong>zone</strong>s<br />

<strong>inondable</strong>s (Linnerooth-Bayer et Am<strong>en</strong>dola, 2003).<br />

Dans ce cadre, les attitudes vis-à-vis des inondations vari<strong>en</strong>t. Certains les redout<strong>en</strong>t,<br />

d’autres reproch<strong>en</strong>t le manque de gestion et de moy<strong>en</strong>s mis à la disposition par les<br />

« responsables » mais beaucoup les accept<strong>en</strong>t avec fatalisme (DIREN – C<strong>en</strong>tre, 2001).<br />

pourquoi choisir d’habiter <strong>en</strong> <strong>zone</strong> <strong>inondable</strong> ?<br />

A l’échelle collective, l’occupation des fonds de vallées s’explique tout d’abord par des<br />

facteurs historiques : des villes et des villages, des activités humaines s’implant<strong>en</strong>t à<br />

proximité des cours d’eau <strong>en</strong> raison de besoins alim<strong>en</strong>taires, énergétiques, de transport,<br />

de protection... Certaines localités ont connu un développem<strong>en</strong>t important qui les a<br />

progressivem<strong>en</strong>t am<strong>en</strong>ées à devoir occuper les terrains <strong>inondable</strong>s jusqu’alors délaissés.<br />

Plus récemm<strong>en</strong>t, c’est l’attrait d’un site paysager ou la proximité de l’eau qui sont<br />

recherchés, tant pour la résid<strong>en</strong>ce que pour les loisirs, avec notamm<strong>en</strong>t l’implantation<br />

de terrains de campings. Cette motivation est confirmée par diverses études qui cit<strong>en</strong>t<br />

pour motif principal l’attrait de la région, du site, de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et la proximité<br />

du cours d’eau (Pottier, 2001 ; Bin et Polasky, 2003 ; DIREN – C<strong>en</strong>tre, 2001). D’autres<br />

facteurs sont à considérer <strong>en</strong> second lieu comme la proximité de proches, l’attachem<strong>en</strong>t<br />

à sa région d’origine ou l’histoire personnelle des personnes interrogées (héritage d’un<br />

bi<strong>en</strong> immobilier, reprise d’<strong>une</strong> exploitation agricole...) (Pottier, 2001 ; DIREN – C<strong>en</strong>tre,<br />

2001).<br />

Les études relèv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t l’importance des facteurs financiers comme le prix des<br />

terrains ou des logem<strong>en</strong>ts (Pottier, 2001 ; DIREN – C<strong>en</strong>tre, 2001). Les maisons situées<br />

dans <strong>une</strong> plaine <strong>inondable</strong> ont généralem<strong>en</strong>t des valeurs de marché inférieures à des<br />

ÉTUDES ET DOCUMENTS <strong>CPDT</strong> 6

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