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Eco-quartiers et éco-zonings, deux concepts d'avenir - CPDT Wallonie

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Dossier<strong>Eco</strong>-<strong>quartiers</strong> <strong>et</strong> éco-<strong>zonings</strong>,<strong>deux</strong> <strong>concepts</strong> d’avenirl’organisation des grands réseaux, commeceux de fourniture d’énergie, de gestiondes eaux ou des déch<strong>et</strong>s, de mobilitémais aussi des réseaux sociaux… qui ontstructuré le territoire depuis la période industrielle<strong>et</strong> les réseaux locaux autonomesqui se développent dans les éco-<strong>quartiers</strong>.Comment intégrer les qualités desgrands réseaux, notamment les eff<strong>et</strong>s desolidarité <strong>et</strong> d’équité qu’ils perm<strong>et</strong>tent, <strong>et</strong>celles des systèmes locaux qui responsabilisentles habitants <strong>et</strong> où l’on tend versune autonomie plus grande par la mise enœuvre d’un métabolisme circulaire pour lagestion de l’énergie, des déch<strong>et</strong>s ou encorede l’eau ? Comment combiner cesdifférents systèmes ? Il faudra éviter quel’amélioration de la performance localeaille à l’encontre de la performance globale.» D’où la difficulté à donner, dansle cadre de ce travail, des valeurs absoluespour une labellisation des éco<strong>quartiers</strong>,quand il s’agit en fait d’êtreattentif à l’interaction avec l’échelle supérieure.« Comment va-t-on réussir àproposer une labellisation qui prenneen compte c<strong>et</strong>te complexité ? Il y a unedemande claire pour définir des balisesdans les différents domaines, mais il nefaudra surtout pas perdre de vue c<strong>et</strong>tecomplexité des interactions. »Les éco-<strong>zonings</strong>C<strong>et</strong>te recherche veut égalementcontribuer à la définition opérationnelled’un concept : ici celui de l’éco-zoning.Pour cela, elle dégage les élémentspertinents à prendre en compte en termesde localisation, d’aménagement <strong>et</strong> de fluxinterentreprises dans une perspective dedéveloppement durable. La premièrephase a comporté un « benchmarking »c’est-à-dire un recensement des expériencesréalisées dans d’autres régions <strong>et</strong>des meilleures pratiques applicables auxproj<strong>et</strong>s wallons. L’équipe, qui s’est égalementpenchée sur la littérature se rapportantaux flux entre entreprises, explique :« Les recherches des années précédentessur les zones d’activité économiqueont pris en compte les composantes delocalisation <strong>et</strong> d’aménagement. Il existeune réelle expertise dans la <strong>CPDT</strong> à cesuj<strong>et</strong> sur laquelle on pourra s’appuyer.Mais l’écologie industrielle, au travers desflux interentreprises, est un nouveau suj<strong>et</strong>dans la <strong>CPDT</strong>. C’est pourquoi l’équipe aconcentré ses forces sur c<strong>et</strong> aspect del’étude. » L’écologie industrielle apparaîten eff<strong>et</strong> dans la littérature comme un principed’action <strong>et</strong> d’organisation central.Elle se base sur l’hypothèse que le systèmeindustriel peut être appréhendé entant que forme particulière d’écosystème.Elle vise notamment, à travers l’analysesystémique des flux, à un fonctionnementéconome en ressources : par exemple,les déch<strong>et</strong>s <strong>et</strong> surplus énergétiques desuns, au lieu d’être éliminés, deviennentressources pour les autres.Le recensement des expériences identifiede nombreux cas dans les régions frontalièresmais aussi en Asie <strong>et</strong> en Amériquedu Nord, où le développement deparcs éco-industriels est encadré depuisde nombreuses années. En Europe, unexemple connu est celui de Kalundborgau Danemark, qui s’attache à optimiserl’utilisation de l’eau, économiser l’énergie<strong>et</strong> réutiliser les déch<strong>et</strong>s. Il constitue uneSystème réalisable, d’après Sustainable Industrial Sites, Interreg III.référence pour tout proj<strong>et</strong> d’écologie industrielle.En Région wallonne, le zoningde Kaiserbaracke, dans la communed’Amblève, accueille des entreprises de lafilière bois <strong>et</strong> une cogénération biomasse,impliquées dans plusieurs synergies dematière <strong>et</strong> d’énergie. Par ailleurs, le cantonde Genève ou la ville de Lille ont misen place des études du métabolisme deleur territoire. « L’étude du métabolismeleur a permis de mesurer les flux qu’ils importaient<strong>et</strong> qu’ils exportaient, ainsi que cequ’ils avaient comme stock, par exempleen eau, en énergie, en papier, en matériauxde construction <strong>et</strong>c. Sur c<strong>et</strong>te base,ils ont identifié les possibilités d’actions,assez nombreuses, <strong>et</strong> mis en œuvres lesplus pertinentes. La démarche est aussiintéressante en termes sociaux, car elleperm<strong>et</strong> de repérer sur le territoire des opportunitésd’activités, <strong>et</strong> donc d’emploisqui ne seront pas délocalisables. » Leséchanges interentreprises génèrent en eff<strong>et</strong>de nouvelles activités de reconditionnementou de recyclage, qui demandentgénéralement des emplois peu qualifiés<strong>et</strong> d’économie sociale.La recherche a aussi montré l’importancedes structures associatives existantesdans les proj<strong>et</strong>s. « La caractéristiqueprincipale qui se dégage de la littérature,c’est que le fondement pour que se développel’écologie industrielle au sein deszones d’activité est la mise en relationLa l<strong>et</strong>tre de la 5


<strong>Eco</strong>-<strong>quartiers</strong> <strong>et</strong> éco-<strong>zonings</strong>,<strong>deux</strong> <strong>concepts</strong> d’avenirdes acteurs <strong>et</strong> l’instauration d’un climatde confiance. Une mise en réseau entreentreprises perm<strong>et</strong> aux acteurs de seconnaître <strong>et</strong> de se faire confiance, ce quise traduit alors parfois par des accordsbilatéraux entre elles. Une associationqui gère une zone d’activité économiquepeut identifier ce qui est possible defaire au niveau des flux d’énergie, de déch<strong>et</strong>s…On a donc étudié des exemplesde clubs ou d’associations d’entreprisescomme « <strong>Eco</strong>pal » à Dunkerque ou « leClub d’écologie industrielle de l’Aube ».Ces démarches nous semblent d’autantplus intéressantes que notre cahier descharges demande le recensement desmodalités pratiques <strong>et</strong> des acteurs. »L’écologie industrielle se caractérise parune vision à long terme. Elle concerneles synergies de substitution (lorsque lesdéch<strong>et</strong>s de l’une deviennent ressourcesde l’autre) mais aussi de mutualisations(par exemple la mise en commun pourl’approvisionnement énergétique). « Il fautbien sûr définir des niveaux de performanceplus exigeants que ceux atteintsdans le cadre des pratiques traditionnelles.Mais pour les zones existantes, il estaussi évident qu’il ne faut pas demandertrop tout de suite. Il faut surtout avoir unedémarche incrémentale qui consiste àaller à chaque fois un peu plus loin, parl’évaluation régulière de la situation puisles améliorations successives… C’est surc<strong>et</strong>te base que l’on pourra faire évoluerles 220 zones d’activité économique déjàexistantes en <strong>Wallonie</strong>. Il ne faut pas quele concept soit seulement applicable auxquelques nouvelles zones qui s’ouvrirontdans le futur ; il faut aussi <strong>et</strong> surtout queles autres zones s’améliorent. » Dans unéco-zoning, la structure de gestion miseen place devrait perm<strong>et</strong>tre c<strong>et</strong>te dynamique,en s’impliquant dans l’aménagementdurable, la gestion environnementale<strong>et</strong> l’écologie industrielle, en améliorantles performances de la zone <strong>et</strong> en incitantchacune des entreprises à s’engager surla même voie.A partir des constats, l’équipe de recherchese penche sur les critères à prendreen compte pour définir un éco-zoning.Une complication est le fait que chaquezone d’activité a ses propres caractéristiques<strong>et</strong> qu’elle peut difficilement êtrecomparée aux autres en termes de typesd’entreprises qui sont présentes, de superficie,de localisation... « Par exemple,il est difficile de déterminer un critère uniquede bonne localisation du point de vuede la mobilité car il y a les déplacementsdes travailleurs, des marchandises, desclients… Or selon les profils des entreprises,ce qui est central dans un cas nele sera pas dans l’autre. Le critère définidevra donc assumer c<strong>et</strong>te diversité desituations, il devra se décliner en un ouplusieurs indicateurs quantifiables dont lavaleur cible sera fonction du type de zoned’activité. »Il existe quelques références qui peuventservir de base dans la recherche de critèresd’évaluation pour les proj<strong>et</strong>s d’écozoning.Les Chinois, par exemple, utilisentdes standards, partiellement quantitatifs,pour divers types de parcs éco-industriels.Aux Pays-Bas <strong>et</strong> en Flandre, desétudes ont été menées pour définir descritères qualitatifs des « Duurzame bedrijventerreinen», des terrains d’activitééconomique durables. Des objectifs <strong>et</strong>des principes doivent être respectéspar les zones. Dans la Région deBruxelles-Capitale, le label « Entrepriseécodynamique » offre une réflexion intéressante: « Même si l’échelle est cellede l’entreprise <strong>et</strong> non celle du zoning, lapréoccupation est semblable : dépasser,en instaurant un label unique, la diversitédes profils. Cependant, en ce qui nousconcerne, il faudra encore élargir c<strong>et</strong>tepiste de réflexion, en passant de l’échellede l’entreprise à celle de la zone d’activité,ce qui ne sera pas facile. »Exemple de synergies éco-industrielles : mutualisation de l’approvisionnement<strong>et</strong> du traitement, substitution de déch<strong>et</strong>s (source : <strong>Eco</strong>sind, 2006).Une grille de critères est actuellementen cours de développement. Quoi qu’ilen soit, l’équipe insiste en guise deconclusion : « L’idée n’est pas de faire del’éco-zoning un îlot de durabilité dans unmonde non durable, mais bien un îlot dedurabilité qui entraîne son environnementvers plus de durabilité. »6

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