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(RCP) en cancérologie - Centre Hospitalier - Rodez

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TH 725 • janvier-février 2011<br />

Alain Marre, Mihaela Baies<br />

COORDONNATEURS DE LA REUNION DE CONCERTATION<br />

PLURIDISCIPLINAIRE EN CANCéROLOGIE<br />

SERVICE DE RADIOTHÉRAPIE<br />

CENTRE HOSPITALIER JACQUES-PUEL, RODEZ<br />

Cancérologie<br />

Lydia Tolou, Sylvie Juli<strong>en</strong>,<br />

Laur<strong>en</strong>t Mosser, Guillermo Reyes<br />

SERVICE D’ONCOLOGIE MéDICALE<br />

1<br />

La réunion de concertation<br />

pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>)<br />

<strong>en</strong> cancérologie<br />

La meilleure ou la pire des choses<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire <strong>en</strong><br />

cancérologie (<strong>RCP</strong>) est la clé de voûte du plan<br />

Cancer initié <strong>en</strong> 2004. La prise <strong>en</strong> charge du pati<strong>en</strong>t se<br />

détermine à partir de la proposition qui lui sera faite<br />

à ce mom<strong>en</strong>t-là, avec la mise <strong>en</strong> place de nombreuses<br />

actions (définition d’un programme personnalisé de<br />

soins, thérapeutiques spécifiques, suivi personnalisé,<br />

etc.). Aussi l’étape de la <strong>RCP</strong> doit-elle être réalisée<br />

avec le maximum de précision possible afin qu’elle<br />

soit la « meilleure » des choses. Car, si des élém<strong>en</strong>ts<br />

manqu<strong>en</strong>t, des dysfonctionnem<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t surv<strong>en</strong>ir<br />

et ret<strong>en</strong>tir sur la qualité des thérapeutiques mises <strong>en</strong><br />

place (toxicité mal appréciée de thérapeutiques, délais<br />

accrus…), <strong>en</strong> faisant la « pire » des choses.<br />

Nous avons cherché au travers de notre expéri<strong>en</strong>ce les<br />

élém<strong>en</strong>ts d’une <strong>RCP</strong> de qualité mais aussi les raisons<br />

d’une <strong>RCP</strong> défici<strong>en</strong>te. Une <strong>en</strong>quête et une évaluation<br />

des pratiques professionnelles (EPP) sur la « valeur »<br />

de notre <strong>RCP</strong> ont été réalisées ; elle nous a permis <strong>en</strong><br />

outre d’étudier les délais dans la coordination des<br />

soins afin de mettre <strong>en</strong> place certaines actions correctrices.<br />

Définition de la réunion de concertation<br />

pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>)<br />

Institutionnalisée <strong>en</strong> 2004 puis au travers du décret<br />

ministériel du 22 février 2005, la <strong>RCP</strong> s’est progressivem<strong>en</strong>t<br />

substituée aux décisions des différ<strong>en</strong>ts<br />

comités médicaux au sein des services de soins. Elle<br />

est dev<strong>en</strong>ue l’outil décisionnel incontournable et<br />

indisp<strong>en</strong>sable pour définir une stratégie thérapeutique<br />

adaptée, s’appuyant pour cela sur des référ<strong>en</strong>tiels<br />

nationaux (« Standards, options : recommandations<br />

1 » ) et régionaux (au travers des réseaux de soins<br />

<strong>en</strong> cancérologie, dits RCC) et des guides de bonne pratique.<br />

Tout dossier de cancérologie doit être prés<strong>en</strong>té<br />

lors de cette réunion et si possible dès que le diagnostic<br />

histologique de cancer a été établi.<br />

Nous avons mis <strong>en</strong> place la réunion de concertation<br />

pluridisciplinaire au c<strong>en</strong>tre hospitalier de <strong>Rodez</strong> dès<br />

1996 et avons progressivem<strong>en</strong>t cherché à améliorer<br />

son cont<strong>en</strong>u car nous estimons qu’elle constitue le<br />

premier espace de formation médicale continue <strong>en</strong><br />

cancérologie. Au départ, il s’agit d’une <strong>RCP</strong> générale<br />

regroupant les établissem<strong>en</strong>ts du réseau départem<strong>en</strong>tal<br />

au cours de laquelle sont examinés tous les dossiers.<br />

Un coordonnateur de <strong>RCP</strong> est nommé ; après<br />

validation de la fiche, un courrier est adressé à tous les<br />

médecins du pati<strong>en</strong>t et un double de la fiche est inclus<br />

dans le dossier médical de l’établissem<strong>en</strong>t (recommandations<br />

du comité de coordination de cancérologie ou<br />

3C) (Schéma 1).<br />

Depuis septembre 2006, la fiche de <strong>RCP</strong> est formalisée<br />

de façon informatique dans le dossier communiquant<br />

<strong>en</strong> cancérologie (DCC) mis au point au sein du<br />

réseau régional Oncomip 2 . La quasi-totalité des médecins<br />

du c<strong>en</strong>tre hospitalier réalise l’inclusion du dossier<br />

dans la fiche « Oncomip » crée à cet effet. Le dossier<br />

est désormais discuté « <strong>en</strong> direct » à partir des données<br />

inscrites dans le docum<strong>en</strong>t et, le cas échéant, la<br />

1- www.sor-cancer.fr<br />

2- Oncomip est une association loi 1901 créée <strong>en</strong> 2004. Ses membres sont les établissem<strong>en</strong>ts de soins de la région Midi-Pyrénées pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> charge<br />

des pati<strong>en</strong>ts atteints d’une pathologie tumorale, les c<strong>en</strong>tres de radiothérapie et les associations de pati<strong>en</strong>ts.


2<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie TH 725 • janvier-février 2011<br />

Qui ? Comm<strong>en</strong>t ? Où, quand et quoi ?<br />

Minimum de 3 médecins<br />

de spécialités différ<strong>en</strong>tes<br />

avec au moins :<br />

• 1 cancérologue<br />

• 1 anatomopathologiste<br />

Sont souhaités :<br />

• 1chirurgi<strong>en</strong><br />

• 1 imageur<br />

• le pratici<strong>en</strong> déclarant<br />

• Au service de radiothérapie<br />

• Une fois par semaine (date et<br />

heure fixées pour le semestre)<br />

Tout dossier<br />

de cancérologie<br />

• Id<strong>en</strong>tification du pati<strong>en</strong>t<br />

(nom prénom date naissance)<br />

• Médecins du pati<strong>en</strong>t<br />

• Antécéd<strong>en</strong>ts et pathologies associées<br />

• Statut OMS<br />

• Docum<strong>en</strong>ts indisp<strong>en</strong>sables :<br />

- CR histologique<br />

- CR opératoire<br />

- élém<strong>en</strong>ts du bilan d’ext<strong>en</strong>sion<br />

- stade pTpN<br />

• Pièces nécessaires<br />

Une proposition thérapeutique est faite<br />

si tous les élém<strong>en</strong>ts sont réunis.<br />

Des comm<strong>en</strong>taires doiv<strong>en</strong>t être notés si<br />

certaines données ou exam<strong>en</strong>s sont<br />

insuffisants.<br />

Pas de CR si données trop insuffisantes.<br />

• La secrétaire de l’UCP<br />

rédige le CR<br />

• CR signé par le responsable<br />

de l’UCP<br />

• CR adressé à tous les pratici<strong>en</strong>s<br />

id<strong>en</strong>tifiés du pati<strong>en</strong>t<br />

• 1 exemplaire archivé dans<br />

le dossier médical<br />

CR : compte r<strong>en</strong>du<br />

Schéma 1 - Unité de concertation pluridisciplinaire (UCP) : protocole de réalisation<br />

proposition est prise immédiatem<strong>en</strong>t, raccourcissant<br />

d’autant plus le délai de prise <strong>en</strong> charge. Tout dossier<br />

qui paraît incomplet, ne permettant pas de pr<strong>en</strong>dre<br />

une décision, est signifié au médecin ; il doit être prés<strong>en</strong>té<br />

à une <strong>RCP</strong> ultérieure.<br />

En 2003 et 2004, des guides de bonne pratique ont<br />

été mis <strong>en</strong> place avec l’<strong>en</strong>semble des acteurs de soins<br />

du réseau départem<strong>en</strong>tal avant d’être remplacés par<br />

les référ<strong>en</strong>tiels régionaux. Une procédure de réalisation<br />

de <strong>RCP</strong> a été créée par le c<strong>en</strong>tre de coordination<br />

<strong>en</strong> cancérologie de l’établissem<strong>en</strong>t.<br />

La <strong>RCP</strong> de <strong>Rodez</strong> (Encadré 1) regroupe plusieurs établissem<strong>en</strong>ts<br />

de soins afin d’harmoniser la prise <strong>en</strong><br />

charge sur le territoire de santé, mais parfois avec<br />

pour conséqu<strong>en</strong>ce l’abs<strong>en</strong>ce des acteurs de soins directem<strong>en</strong>t<br />

concernés par le dossier.<br />

Des règles régiss<strong>en</strong>t cette <strong>RCP</strong> (plan Cancer 2004) :<br />

• quorum médical minimum ;<br />

• diagnostic histologique de cancer ;<br />

• id<strong>en</strong>tité précise du pati<strong>en</strong>t ;<br />

• état physiologique OMS (Organisation mondiale de<br />

la santé) et m<strong>en</strong>tion de co-morbidités ;<br />

• bilan d’ext<strong>en</strong>sion ;<br />

• connaissance des év<strong>en</strong>tuels traitem<strong>en</strong>ts cancérologiques<br />

réalisés.<br />

L’<strong>en</strong>semble de ces élém<strong>en</strong>ts doit permettre d’établir<br />

une proposition (et non une décision) thérapeutique<br />

qui devra être prés<strong>en</strong>tée et explicitée au pati<strong>en</strong>t et à<br />

sa famille, et qui pourra être modifiée par le professionnel<br />

ou l’équipe qui va pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge le pati<strong>en</strong>t<br />

et mettre <strong>en</strong> place le programme de soins préconisé.<br />

Le quorum<br />

Un minimum de trois pratici<strong>en</strong>s de spécialités différ<strong>en</strong>tes<br />

a été défini <strong>en</strong> 2005 avec au minimum un<br />

cancérologue. Le quorum « idéal » (Tableau I) nous<br />

paraît être constitué d’un oncologue, d’un radiothérapeute,<br />

d’un chirurgi<strong>en</strong> de la spécialité et d’un anatomopathologiste.<br />

Un radiologue peut s’avérer indisp<strong>en</strong>sable<br />

dans certaines situations, de même qu’un


TH 725 • janvier-février 2011<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie (<strong>RCP</strong>)<br />

3<br />

Encadré 1<br />

Organisation des réunions de concertation<br />

pluridisciplinaire à <strong>Rodez</strong><br />

spécialiste d’organe.<br />

Dans notre <strong>RCP</strong>, les oncologues et radiothérapeutes<br />

et l’anatomopathologiste sont prés<strong>en</strong>ts dans tous les<br />

cas, le chirurgi<strong>en</strong> dans 90 % des cas. Le pharmaci<strong>en</strong><br />

est égalem<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>t à 80 % des réunions.<br />

L’abs<strong>en</strong>ce de certains spécialistes, notamm<strong>en</strong>t dans le<br />

cas de <strong>RCP</strong> dites « générales », peut nuire à la qualité<br />

de la proposition, ce d’autant plus que la personne<br />

qui a inscrit le dossier n’est pas prés<strong>en</strong>te à la réunion.<br />

La prés<strong>en</strong>ce du médecin généraliste référ<strong>en</strong>t s’avérerait<br />

importante pour connaître le vécu et les souhaits<br />

du pati<strong>en</strong>t, mais nous n’avons pu à ce jour réaliser ce<br />

souhait (horaire de la réunion, distance kilométrique,<br />

démographie médicale).<br />

Cette notion de quorum « qualitatif » a eu pour conséqu<strong>en</strong>ce<br />

la création de <strong>RCP</strong> spécifiques et spécialisées<br />

(soins palliatifs, oncogériatrie) et de <strong>RCP</strong> de « dossiers<br />

difficiles » pour répondre à certaines questions le plus<br />

souv<strong>en</strong>t « hors référ<strong>en</strong>tiels » (Encadré 2). La notion<br />

de <strong>RCP</strong> de recours s’est très vite prés<strong>en</strong>tée et nous<br />

adressons désormais systématiquem<strong>en</strong>t les dossiers<br />

des sarcomes et des tumeurs neuro-<strong>en</strong>docrines à ces<br />

réunions régionales. Les dossiers d’hématologie sont<br />

quant à eux discutés au sein du réseau d’hématologie<br />

régional Hématomip depuis cinq ans.<br />

Les pièces ess<strong>en</strong>tielles du dossier<br />

La connaissance ou la méconnaissance de pièces<br />

ess<strong>en</strong>tielles à la réalisation de la <strong>RCP</strong> donn<strong>en</strong>t ou<br />

pas de la « valeur » à la proposition thérapeutique<br />

(Encadré 3). L’état physiologique (OMS) est ess<strong>en</strong>tiel<br />

pour mettre <strong>en</strong> place la chimiothérapie par exemple.<br />

Des pathologies associées peuv<strong>en</strong>t contre-indiquer<br />

un type d’hormonothérapie ou certaines molécules<br />

de chimiothérapie. L’abs<strong>en</strong>ce d’un bilan complet d’ext<strong>en</strong>sion<br />

avant la réunion peut am<strong>en</strong>er à une mauvaise<br />

stratégie : quelle décision pr<strong>en</strong>dre ? le bilan sera-t-il<br />

réalisé ? qui le lira ? y aura-t-il une autre prés<strong>en</strong>tation<br />

<strong>en</strong> réunion ? Les antécéd<strong>en</strong>ts cancérologiques peuv<strong>en</strong>t<br />

influer sur la proposition thérapeutique. L’allongem<strong>en</strong>t<br />

des délais de prise <strong>en</strong> charge voire des « erreurs »<br />

décisionnelles trouv<strong>en</strong>t dans ces docum<strong>en</strong>ts oubliés,<br />

méconnus ou occultés une partie de leur origine.<br />

Sont égalem<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sables des précisions sur<br />

l’acte opératoire et le compte r<strong>en</strong>du histologique<br />

(chirurgie <strong>en</strong> marges saines ou non, nombre de ganglions<br />

dans un curage, situation de ces ganglions…).<br />

La tolérance et l’observance de traitem<strong>en</strong>ts antérieurs<br />

sont des facteurs influant la proposition.<br />

• <strong>RCP</strong> hebdomadaire et générale.<br />

• Dont une par mois <strong>en</strong> visioconfér<strong>en</strong>ce avec d’autres sites<br />

(<strong>en</strong>cadré 2).<br />

• Fiche informatisée et remplie par des médecins (Oncomip).<br />

• Procédure mise <strong>en</strong> place par le 3C avec un minimum de r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts.<br />

• Courrier adressé le l<strong>en</strong>demain matin aux pratici<strong>en</strong>s du pati<strong>en</strong>t<br />

(délai + diffusion des informations).<br />

• Quorum minimum prés<strong>en</strong>t.<br />

• Discussion et proposition validée dans la foulée si :<br />

- référ<strong>en</strong>tiel : quelle que soit la qualité du quorum ;<br />

- hors référ<strong>en</strong>tiel : <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce d’un quorum « qualitatif ».<br />

• Double de la fiche <strong>RCP</strong> dans le dossier médical unique du<br />

c<strong>en</strong>tre hospitalier.<br />

Tableau I - Importance du quorum<br />

Avantages<br />

d’un quorum adéquat<br />

• Dossier complet<br />

• Pièces ess<strong>en</strong>tielles prés<strong>en</strong>tes<br />

• « Qualité » de la proposition<br />

• Diminution des délais de<br />

prise <strong>en</strong> charge ultérieure<br />

Encadré 2<br />

Autres réunions de concertation pluridisciplinaire<br />

créées <strong>en</strong> raison de la multiplicité des acteurs<br />

et pour des dossiers spécifiques<br />

• À Figeac (m<strong>en</strong>suelle)<br />

• Par visioconfér<strong>en</strong>ce avec Villefranche (m<strong>en</strong>suelle)<br />

• Sur les dossiers difficiles (m<strong>en</strong>suelle)<br />

• En oncogériatrie, par visioconfér<strong>en</strong>ce avec le réseau régional<br />

(m<strong>en</strong>suelle)<br />

• Pour les soins palliatifs, avec l’équipe de soins de support<br />

(m<strong>en</strong>suelle)<br />

Participation active des cancérologues à neuf <strong>RCP</strong> par mois<br />

Encadré 3<br />

Pièces dont l’abs<strong>en</strong>ce ou l’incomplétude<br />

a un impact sur la qualité de la <strong>RCP</strong><br />

• État OMS<br />

• Co-morbidités<br />

• Bilan d’ext<strong>en</strong>sion complet<br />

• Informations histologiques : génotypage,<br />

marqueurs tumoraux…<br />

• Thérapeutiques cancérologiques antérieures<br />

Inconvéni<strong>en</strong>ts<br />

d’un quorum « insuffisant »<br />

• Manque de m<strong>en</strong>tions souv<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tielles<br />

: état OMS, souhait du<br />

pati<strong>en</strong>t…<br />

• Méconnaissance de co-morbidités<br />

ou de médicam<strong>en</strong>ts associés<br />

• Délai accru


4<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie TH 725 • janvier-février 2011<br />

La valeur ajoutée de la <strong>RCP</strong><br />

La proposition thérapeutique est collégiale, mais le<br />

quorum doit pour cela être conforme et suffisant, surtout<br />

dans les situations « hors référ<strong>en</strong>tiel ». Les référ<strong>en</strong>tiels<br />

et les guides de bonne pratique doiv<strong>en</strong>t être<br />

régulièrem<strong>en</strong>t mis à jour et consultés, ce qui impose<br />

une diffusion des informations. La formation des<br />

acteurs de soins nécessite par conséqu<strong>en</strong>t une évaluation…<br />

ce d’autant plus que les sites de traitem<strong>en</strong>t<br />

sont périphériques.<br />

La proposition doit être argum<strong>en</strong>tée et explicitée au<br />

pati<strong>en</strong>t. Elle doit être adaptée <strong>en</strong> fonction de données<br />

nouvelles méconnues au départ. La <strong>RCP</strong> ne doit pas<br />

être une simple chambre d’<strong>en</strong>registrem<strong>en</strong>t (ce qui est<br />

actuellem<strong>en</strong>t réalisé dans certains RCC lorsqu’il s’agit<br />

d’appliquer un référ<strong>en</strong>tiel) mais un espace de formation<br />

médicale, ce qui justifie la prés<strong>en</strong>ce aux <strong>RCP</strong>.<br />

Il ne faut pas hésiter à représ<strong>en</strong>ter un dossier si cela<br />

est légitime, mais sous quel délai ?<br />

Les limites de la <strong>RCP</strong><br />

Certaines questions sur la réunion de concertation pluridisciplinaire<br />

rest<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t sans réponses précises.<br />

Qui emporte la décision finale ? Comm<strong>en</strong>t trouver un<br />

cons<strong>en</strong>sus <strong>en</strong> particulier chez le sujet dit âgé ? Quel<br />

est le rôle du coordinateur de la <strong>RCP</strong> ? Comm<strong>en</strong>t gérer<br />

les décisions et propositions hors référ<strong>en</strong>tiel ? Faut-il<br />

Tableau II - Évaluation des <strong>RCP</strong> au CH de <strong>Rodez</strong><br />

Nombre<br />

de <strong>RCP</strong><br />

Nombre<br />

de réunions<br />

Nombre de<br />

fiches <strong>RCP</strong><br />

Nombre<br />

de pati<strong>en</strong>ts<br />

1 12 224 219 134<br />

1 39 770 648 421<br />

Oncomip 2009<br />

Nombre de<br />

nouveaux cas<br />

créer une <strong>RCP</strong> spécifique dans ces cas-là ?<br />

Quelle est la place de la légitimation médico-économique<br />

et <strong>en</strong> particulier de la notion de coût par rapport<br />

à l’âge ?<br />

Quel impact a un allongem<strong>en</strong>t des délais si aucune<br />

proposition ne peut être faite faute de docum<strong>en</strong>ts ?<br />

Que faire des dossiers incomplets ? Faut-il valider avec<br />

des réserves ou représ<strong>en</strong>ter le dossier et quand ? Qui<br />

doit réinscrire la fiche à une prochaine réunion ?<br />

La <strong>RCP</strong> a-t-elle une responsabilité juridique ? La responsabilité<br />

est-elle imputable à la <strong>RCP</strong> dans son<br />

<strong>en</strong>semble, à son coordonnateur ou à celui qui réalise<br />

le traitem<strong>en</strong>t in fine ?<br />

En conclusion, la <strong>RCP</strong> ne doit-elle pas s’assurer du bon<br />

usage de la proposition faite et par conséqu<strong>en</strong>t de la<br />

qualité des acteurs de soins ? C’est une vaste question<br />

qui aura des répercussions sur les autorisations<br />

individuelles de pratique de la cancérologie dans des<br />

structures qui n’ont pas d’exclusivité <strong>en</strong> cancérologie<br />

(les autorisations sont actuellem<strong>en</strong>t données à des<br />

établissem<strong>en</strong>ts de soins).<br />

Enquête sur la <strong>RCP</strong> de <strong>Rodez</strong><br />

et évaluation<br />

Après près de quinze ans de réalisation de <strong>RCP</strong>, il nous<br />

est apparu nécessaire d’évaluer la qualité de notre<br />

travail. Dans un premier temps le réseau Oncomip a<br />

évalué les <strong>RCP</strong> de l’année 2009 <strong>en</strong> ret<strong>en</strong>ant plusieurs<br />

critères que l’on retrouve dans les tableaux II et III.<br />

On constate que le délai de validation est infime car<br />

elle est effective <strong>en</strong> direct. Si l’on compare à celui de<br />

la <strong>RCP</strong> régionale, un gain de sept jours est obt<strong>en</strong>u dont<br />

les conséqu<strong>en</strong>ces se report<strong>en</strong>t sur les délais de prise<br />

<strong>en</strong> charge. Le quorum est égalem<strong>en</strong>t largem<strong>en</strong>t obt<strong>en</strong>u<br />

(dix pratici<strong>en</strong>s <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne) lié au fait que la <strong>RCP</strong> est<br />

Tableau III - Enquête Oncomip : comparaison des résultats de la <strong>RCP</strong> de <strong>Rodez</strong> et de la <strong>RCP</strong> régionale<br />

<strong>RCP</strong> de <strong>Rodez</strong><br />

<strong>RCP</strong> régionale<br />

Délai <strong>en</strong>tre la réunion et la saisie de la proposition 0,65 jour 7,28 jours<br />

Proportion de fiches dont le délai <strong>en</strong>tre la réunion et la saisie<br />

de la proposition est supérieur à 15 jours<br />

1,30 % 9,35 %<br />

Nombre de médecins participant à la <strong>RCP</strong> 10 8<br />

Proportion de fiches avec au moins trois médecins participant à la <strong>RCP</strong> 99,87 % 97,49 %<br />

Proportion de fiches dont le statut OMS est r<strong>en</strong>seigné 75,71 % 62,93 %<br />

Proportion de fiches dont l’anatomo-pathologie est r<strong>en</strong>seignée 96, 49 % 92,54 %<br />

Proportion de fiches dont le TNMAN 3 est r<strong>en</strong>seigné 45,97 % 29,85 %<br />

Proportion de fiches dont le pTpN* est r<strong>en</strong>seigné 43,64 % 31,32 %<br />

Proportion de fiches cont<strong>en</strong>ant un des deux stades (TNM ou pTpN) 77,40 % 53,93 %<br />

*pT : stade pathologique de la tumeur ; pN : stade pathologique des ganglions (node <strong>en</strong> anglais) sur la pièce opératoire.


TH 725 • janvier-février 2011<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie (<strong>RCP</strong>)<br />

5<br />

Tableau IV - Indicateurs qualité (extrait)<br />

Indicateur de qualité<br />

de prise <strong>en</strong> charge<br />

Médecin du pati<strong>en</strong>t<br />

Conformité<br />

du quorum<br />

Niveau 1<br />

Niveau 2<br />

Temporalité de la <strong>RCP</strong><br />

Adéquation de la proposition<br />

aux référ<strong>en</strong>tiels<br />

Proposition<br />

Dossier<br />

incomplet<br />

Anatomopathologie<br />

Code Indicateur Numérateur<br />

I1<br />

I2<br />

I3<br />

I4<br />

I5<br />

I6<br />

I7<br />

Proportion de médecins prés<strong>en</strong>tant le dossier <strong>en</strong> <strong>RCP</strong><br />

considérés comme étant l’un des médecins du pati<strong>en</strong>t<br />

Proportion de quorums <strong>RCP</strong> constitués d’au moins<br />

trois médecins de spécialité différ<strong>en</strong>te<br />

Proportion de quorums <strong>RCP</strong> constitués d’au moins<br />

trois spécialités différ<strong>en</strong>tes dont au moins un oncologue<br />

médical ou un oncologue radiothérapeute (ou un<br />

médecin spécialiste d’organe qualifié pour prescrire<br />

une chimiothérapie) et dont au moins un chirurgi<strong>en</strong><br />

Proportion de <strong>RCP</strong> ayant eu lieu avant tout traitem<strong>en</strong>t<br />

(chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) ou après<br />

traitem<strong>en</strong>t lorsqu’une justification est prés<strong>en</strong>te<br />

Proportion de propositions conformes aux référ<strong>en</strong>tiels<br />

Oncomip ou justifiées si non conformes<br />

Proportion de dossier(s) incomplet(s)<br />

Proportion de champs anatomopathologie r<strong>en</strong>seignés<br />

dans le DCC<br />

Nombre de oui à la question C08<br />

Nombre de oui à la question B14<br />

Nombre de dossiers pour lesquels<br />

oui aux questions B14<br />

et oui à la question B15 ou B17<br />

et oui à la question B16<br />

Nombre de oui à la question B18<br />

+ nombre de oui à la question B19<br />

Nombre de oui à la question B43<br />

+ nombre de oui à la question B44<br />

(si réponse non à la question B43)<br />

Nombre de oui à la question B40<br />

+ nombre de case(s) cochée(s) B41a<br />

+ nombre de case(s) cochée(s) B42b<br />

Nombre de oui à la question B36<br />

générale et que différ<strong>en</strong>tes spécialités y particip<strong>en</strong>t.<br />

Moins bon pour nous est le chiffre de 75 % de statut<br />

OMS r<strong>en</strong>seigné. Quant au statut TNM 3 qui est retrouvé<br />

noté dans 77 % des cas, l’analyse plus fine de l’<strong>en</strong>quête<br />

suivante montre que les bilans sont notés et<br />

effectués mais que la conclusion TNM n’est pas faite.<br />

Nous avons dans un deuxième temps réalisé une analyse<br />

beaucoup plus poussée sur 51 fiches <strong>RCP</strong> tirées<br />

au sort par Oncomip avec des indicateurs de qualité<br />

et de traçabilité riches <strong>en</strong> r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts (Tableaux<br />

IV et V). Les indicateurs étudiés sont répertoriés dans<br />

le tableau VI.<br />

Tableau V - Indicateurs de traçabilité (extrait)<br />

Indicateur de traçabilité Code Indicateur Numérateur<br />

Fiche <strong>RCP</strong><br />

I13<br />

Proportion de fiches <strong>RCP</strong> traçables (prés<strong>en</strong>ce d’une<br />

copie papier de la fiche <strong>RCP</strong> Oncomip dans le dossier<br />

du pati<strong>en</strong>t ou prés<strong>en</strong>ce d’une copie électronique de la<br />

fiche <strong>RCP</strong> Oncomip dans le système d’information de<br />

l’établissem<strong>en</strong>t)<br />

Nombre de oui à la réponse C04<br />

ou à la question C05<br />

Programme Dossier<br />

personnalisé Oncomip<br />

I14 Proportion de PPS prés<strong>en</strong>ts dans le dossier Oncomip Nombre de oui à la question B02<br />

de soins (PPS) Dossier pati<strong>en</strong>t I15 Proportion de PPS prés<strong>en</strong>t dans le dossier pati<strong>en</strong>t Nombre de oui à la question C06<br />

Annonce du diagnostic<br />

Proportion d’annonces traçables dans le dossier<br />

I16<br />

au pati<strong>en</strong>t<br />

du pati<strong>en</strong>t<br />

Nombre de oui à la question C07<br />

Cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t I17<br />

Proportion de cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>ts du pati<strong>en</strong>t recueilli<br />

dans le DCC<br />

Nombre de oui à la question B01<br />

Niveau 1 I18<br />

Proportion de scores OMS r<strong>en</strong>seignés et différ<strong>en</strong>ts de<br />

9 dans le DCC<br />

Nombre de oui à la question B20<br />

État général<br />

Niveau 2<br />

I19<br />

Proportion de scores OMS r<strong>en</strong>seignés et différ<strong>en</strong>ts de<br />

9 et d’antécéd<strong>en</strong>ts ou de pathologies associées r<strong>en</strong>seignées<br />

dans le DCC<br />

Stade T I20 Proportion de stades T r<strong>en</strong>seignés dans le DCC<br />

Stade N I21 Proportion de stades N r<strong>en</strong>seignés dans le DCC<br />

Nombre de oui à la question B20<br />

ou à la question B21<br />

Nombre de oui à la question B22<br />

ou à la question B23<br />

Nombre de oui à la question B25<br />

ou à la question B26<br />

3- Le statut TNM décrit le stade clinique avant toute interv<strong>en</strong>tion de la tumeur (T), des ganglions (N : node <strong>en</strong> anglais) et des év<strong>en</strong>tuelles métastases (M).


6<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie TH 725 • janvier-février 2011<br />

Tableau VI – analyse<br />

Indicateurs de qualité<br />

Quorum et sa conformité<br />

Temporalité de la <strong>RCP</strong><br />

Référ<strong>en</strong>tiels<br />

Anatomopathologie<br />

Délais<br />

Indicateurs de traçabilité<br />

Fiches <strong>RCP</strong> et DU<br />

Consultation d’annonce<br />

Programme personnalisé de soins<br />

État OMS<br />

TNM<br />

Les résultats sur les indicateurs de qualité<br />

Analyse du quorum<br />

Si le nombre de pratici<strong>en</strong>s est conforme et atteint les<br />

100 %, on constate qu’il manque un spécialiste d’organe<br />

dans 22 % des fiches, ce qui peut poser problème<br />

dans des situations hors référ<strong>en</strong>tiel (Tableau VII).<br />

Analyse de la temporalité<br />

On relève que 94 % des dossiers sont conformes<br />

(Tableau VIII). Bi<strong>en</strong> que le pourc<strong>en</strong>tage de <strong>RCP</strong> préopératoires<br />

dans cet échantillon soit faible (trois <strong>RCP</strong><br />

préopératoires sur vingt-et-un dossiers soit 14 %),<br />

on constate que, dans les autres cas, la situation correspondait<br />

à un référ<strong>en</strong>tiel (cancer du sein localisé<br />

et cancer du colon). En revanche, quatorze dossiers<br />

sur seize sont conformes avant radiothérapie (deux<br />

autres cas avec prés<strong>en</strong>ce de métastases et le traitem<strong>en</strong>t<br />

ont eu lieu avant la <strong>RCP</strong>), dix dossiers sur dix<br />

avant chimiothérapie et trois dossiers sur trois avant<br />

hormonothérapie.<br />

Adéquation de la proposition aux référ<strong>en</strong>tiels<br />

Dans 94 % des cas, on retrouve cette adéquation <strong>en</strong>tre<br />

les référ<strong>en</strong>tiels Oncomip et les propositions. La nonconformité<br />

est égalem<strong>en</strong>t justifiée, ce qui est r<strong>en</strong>du<br />

possible par la prés<strong>en</strong>ce du médecin qui a inclus la<br />

fiche.<br />

Anatomopathologie<br />

Là <strong>en</strong>core, dans 94 % des cas l’histologie est r<strong>en</strong>seignée.<br />

Dans un des deux dossiers où elle ne l’est pas, on<br />

constate que le type histologique est noté dans la synthèse<br />

; et dans l’autre la biopsie a été faite secondairem<strong>en</strong>t<br />

(métastases multiples cérébrales avec un niveau<br />

d’hormone bêta HCG supérieur à sept mille unités)<br />

Indicateurs de traçabilité<br />

Il nous est apparu important <strong>en</strong> étudiant le dossier<br />

médical de vérifier si les recommandations du plan<br />

Cancer relayées par l’Institut national du cancer (Inca)<br />

sont effectivem<strong>en</strong>t mises <strong>en</strong> place. Ont été ainsi ana-<br />

lysés la prés<strong>en</strong>ce de la fiche dans le dossier, la m<strong>en</strong>tion<br />

de l’état OMS, la création d’un programme personnalisé<br />

de soins (PPS) et l’exist<strong>en</strong>ce de la consultation<br />

d’annonce.<br />

Les résultats sont bons dans certains critères (fiche<br />

<strong>RCP</strong> dans dossier, état OMS, consultation d’annonce)<br />

mais rest<strong>en</strong>t faibles dans la notion de PPS prés<strong>en</strong>té<br />

au pati<strong>en</strong>t ou tracé dans le dossier.<br />

Dans 14 % des cas, la fiche n’est pas retrouvée dans le<br />

dossier et dans six cas sur sept il s’agissait d’un dossier<br />

de chimiothérapie posant la question de la diffusion<br />

des informations auprès des médecins du pati<strong>en</strong>t.<br />

Quant au statut OMS, il est très largem<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>seigné<br />

(> 90 %)<br />

La consultation d’annonce<br />

N’ont pas été considérés comme des consultations<br />

d’annonce les courriers peu détaillés qui ne repr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t<br />

pas les principaux critères Inca de cette consultation<br />

(mesures 40 du plan Cancer). Mais tous les<br />

pati<strong>en</strong>ts ont vu un oncologue, un oncoradiothérapeute<br />

ou un chirurgi<strong>en</strong> avant la réalisation du traitem<strong>en</strong>t.<br />

La consultation <strong>en</strong> chirurgie reste bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t plus<br />

limitée au regard du courrier retrouvé. (« Indicateur<br />

- Annonce du diagnostic au pati<strong>en</strong>t - I16 - Proposition<br />

d’annonce traçable dans le dossier du pati<strong>en</strong>t » :<br />

88,2 %.)<br />

Le programme personnalisé de soins<br />

La notion de PPS tracé reste le critère le plus difficile<br />

à analyser et les pourc<strong>en</strong>tages sont faibles. Chaque<br />

unité a mis <strong>en</strong> place son PPS. En oncologie, un classeur<br />

est donné au pati<strong>en</strong>t lors de la première consultation<br />

mais on ne retrouve pas de trace précise notifiée<br />

dans le dossier. En radiothérapie, le PPS est donné<br />

au pati<strong>en</strong>t sous la forme du courrier de la consultation<br />

d’annonce qui est très détaillé (il s’agit d’un des<br />

critères de qualité de l’unité de radiothérapie définis<br />

par le comité interne de pilotage de la qualité). En<br />

chirurgie, aucun PPS ne semble avoir été créé malgré<br />

les fortes recommandations du 3C.<br />

(Indicateurs « Programme personnalisé de soins - Dossier<br />

Oncomip - I14 - Proportion de PPS prés<strong>en</strong>t dans le<br />

dossier Oncomip » : 27 % ; et « Dossier pati<strong>en</strong>t - I15 -<br />

Proportion de PPS prés<strong>en</strong>t dans le dossier pati<strong>en</strong>t » :<br />

41 %.)<br />

Les délais de prise <strong>en</strong> charge<br />

Cette notion ess<strong>en</strong>tielle de délai de prise <strong>en</strong> charge,<br />

critère majeur pour l’Inca, a été analysée afin de voir si


TH 725 • janvier-février 2011<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie (<strong>RCP</strong>)<br />

7<br />

Tableau VII – analyse du quorum<br />

Niveau<br />

1<br />

Niveau<br />

2<br />

I2<br />

I3<br />

Proportion de quorums <strong>RCP</strong> constitués d’au moins trois médecins de spécialité<br />

différ<strong>en</strong>te<br />

Proportion de quorums <strong>RCP</strong> constitués d’au moins trois spécialités différ<strong>en</strong>tes<br />

dont au moins un oncologue médical ou un oncologue radiothérapeute (ou un<br />

médecin spécialiste d’organe qualifié pour prescrire une chimiothérapie) et dont<br />

au moins un chirurgi<strong>en</strong><br />

Enquête sur toutes les fiches (99,87 %)<br />

100 %<br />

78 %<br />

(Abs<strong>en</strong>ce de certains spécialistes<br />

d’organe : totale d’ORL,<br />

parfois d’urologue)<br />

Tableau VIII - Analyse d’autres paramètres (indicateurs de traçabilité)<br />

Temporalité de la <strong>RCP</strong><br />

Adéquation de la proposition<br />

aux référ<strong>en</strong>tiels<br />

Anatomopathologie<br />

I4<br />

I5<br />

I7<br />

Proportion de <strong>RCP</strong> ayant eu lieu avant tout traitem<strong>en</strong>t<br />

(chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie) ou après<br />

traitem<strong>en</strong>t lorsqu’une justification est prés<strong>en</strong>te<br />

Proportion de propositions conformes aux référ<strong>en</strong>tiels<br />

Oncomip ou justifiées si non conformes<br />

Proportion de champs anatomopathologie r<strong>en</strong>seignées<br />

dans le DCC<br />

94,1 %<br />

94,1 %<br />

94 % (96,5 % dans la revue<br />

des 950 <strong>RCP</strong> générales de 2009)<br />

des mesures correctives pouvai<strong>en</strong>t être mises <strong>en</strong> place.<br />

L’analyse des fiches <strong>RCP</strong> sur les délais dans vingt-trois<br />

dossiers sur cinquante-et-un <strong>en</strong>tre le premier diagnostic<br />

anatomopathologique et le premier traitem<strong>en</strong>t est<br />

instructive :<br />

• délai <strong>en</strong>tre le diagnostic et la <strong>RCP</strong> :<br />

- de deux à soixante jours,<br />

- inférieur à vingt jours pour onze dossiers (48 %),<br />

- supérieur à tr<strong>en</strong>te jours pour quatre dossiers ;<br />

• délai <strong>en</strong>tre la <strong>RCP</strong> et le traitem<strong>en</strong>t :<br />

- de deux à soixante jours,<br />

- inférieur à vingt jours pour dix-huit dossiers<br />

(78 %) (et inférieur à dix jours pour treize d’<strong>en</strong>tre<br />

eux soit 56 %),<br />

- supérieur à tr<strong>en</strong>te jours pour trois dossiers ;<br />

• délai <strong>en</strong>tre le diagnostic et le traitem<strong>en</strong>t :<br />

- inférieur à quarante-deux jours pour dix-huit dossiers<br />

(78 %) et inférieur à tr<strong>en</strong>te jours pour douze<br />

dossiers,<br />

- supérieur à soixante jours pour quatre dossiers (un<br />

cancer de la vessie, deux du poumon, un de la prostate).<br />

On constate que dans près de 80 % des cas la prise <strong>en</strong><br />

charge est inférieure à six semaines, ce qui reste satisfaisant<br />

et démontre une bonne coordination des soins.<br />

Les délais supérieurs à soixante jours sont liés à des<br />

bilans exhaustifs (cancer du poumon) ou des deuxièmes<br />

avis souhaités par les pati<strong>en</strong>ts.<br />

Plus largem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> repr<strong>en</strong>ant les quarante-deux dossiers<br />

dans lesquels on retrouve la date de la biopsie,<br />

les délais sont comparables aux données précéd<strong>en</strong>tes :<br />

• allant de sept à quatre-vingt-dix jours ;<br />

• inférieurs à tr<strong>en</strong>te jours pour vingt dossiers (48 %) ;<br />

• inférieurs à deux mois (85 % des prises <strong>en</strong> charge) ;<br />

• supérieur à soixante jours pour huit dossiers (deux<br />

cancers du poumon, trois du colon, un de la prostate,<br />

un du sein avec problème cardiaque, un de la vessie<br />

ayant demandé plusieurs avis).<br />

Nous avons comparé ces résultats avec ceux retrouvés<br />

dans l’EPP sur le cancer du sein initiée <strong>en</strong> 2006<br />

et régulièrem<strong>en</strong>t réévaluée, qui confirme que dans<br />

plus de 80 % des cas les délais <strong>en</strong>tre la chirurgie et<br />

la radiothérapie sont inférieurs à six semaines. Dans<br />

cette EPP, un des critères d’augm<strong>en</strong>tation du délai<br />

était la prés<strong>en</strong>ce ou non du chirurgi<strong>en</strong> concerné à<br />

la réunion, sa prés<strong>en</strong>ce faisant gagner huit jours <strong>en</strong><br />

moy<strong>en</strong>ne.<br />

Nous avons égalem<strong>en</strong>t analysé le délai <strong>en</strong>tre une biopsie<br />

mammaire et l’acte chirurgical. Il est <strong>en</strong> moy<strong>en</strong>ne<br />

inférieur à vingt-huit jours dans notre établissem<strong>en</strong>t ;<br />

id<strong>en</strong>tique à celui des autres établissem<strong>en</strong>ts du réseau<br />

départem<strong>en</strong>tal ; mais il double et passe à soixantedeux<br />

jours lorsque la pati<strong>en</strong>te est opérée <strong>en</strong> dehors<br />

du réseau.<br />

Une <strong>en</strong>quête réalisée par l’Inca sur les pratiques <strong>en</strong><br />

radiothérapie (dossiers 2009) a confirmé des délais de<br />

prise <strong>en</strong> charge évalués à douze jours et demi alors<br />

que la moy<strong>en</strong>ne nationale est de vingt-deux jours.<br />

Les délais de prise <strong>en</strong> charge sont donc très variables.<br />

Les facteurs qui les influ<strong>en</strong>c<strong>en</strong>t sont nombreux (longueur<br />

du bilan, avis multiples, pathologies intercurr<strong>en</strong>tes…).<br />

Toutefois il est indéniable que le facteur


8<br />

La réunion de concertation pluridisciplinaire (<strong>RCP</strong>) <strong>en</strong> cancérologie TH 725 • janvier-février 2011<br />

déterminant reste l’organisation et la coordination,<br />

avec <strong>en</strong> particulier la prés<strong>en</strong>ce à la <strong>RCP</strong> des pratici<strong>en</strong>s<br />

directem<strong>en</strong>t concernés. Le rôle du c<strong>en</strong>tre de coordination<br />

<strong>en</strong> cancérologie trouve ici sa valeur.<br />

L’adéquation du traitem<strong>en</strong>t proposé<br />

avec le traitem<strong>en</strong>t effectivem<strong>en</strong>t réalisé<br />

Il ne suffit pas de proposer une thérapeutique. Il<br />

s’avère important de vérifier si celle-ci a été effective.<br />

L’<strong>en</strong>quête montre que 100 % des traitem<strong>en</strong>ts proposés<br />

<strong>en</strong> première int<strong>en</strong>tion ont été réalisés : grâce à<br />

une bonne proposition ? une bonne <strong>RCP</strong> ?<br />

Dans les dossiers avec chirurgie première avant <strong>RCP</strong>,<br />

on note une abs<strong>en</strong>ce de bilan d’ext<strong>en</strong>sion (réalisé<br />

après la réunion) et il s’agissait de référ<strong>en</strong>tiel. Toujours<br />

dans cette série, la réalisation du bilan n’a pas<br />

modifié le traitem<strong>en</strong>t postopératoire et n’a pas modifié<br />

les conclusions de la <strong>RCP</strong>. Nous n’avons pas recherché<br />

si ce traitem<strong>en</strong>t initié a été m<strong>en</strong>é à terme et surtout<br />

avec quel rapport coût/bénéfice au niveau tant de<br />

la toxicité que de l’efficacité. Ce devrait être le sujet<br />

d’une prochaine <strong>en</strong>quête.<br />

En conclusion<br />

L’évaluation de notre réunion de concertation pluridisciplinaire<br />

a fait ressortir les points suivants :<br />

• quorum conforme ;<br />

• très bonne id<strong>en</strong>tification du diagnostic histologique<br />

;<br />

• très bonne application des référ<strong>en</strong>tiels régionaux ;<br />

• très bonne temporalité… tout <strong>en</strong> regrettant le faible<br />

taux de <strong>RCP</strong> pré opératoire ;<br />

• délais de prise <strong>en</strong> charge très corrects au regard des<br />

moy<strong>en</strong>nes nationales, qui peuv<strong>en</strong>t être améliorés par<br />

une meilleure coordination des soins avec un bilan<br />

d’évaluation accéléré et par la prés<strong>en</strong>ce aux réunions<br />

des acteurs de soins directem<strong>en</strong>t concernés ;<br />

• consultation d’annonce effective et dont le cont<strong>en</strong>u<br />

dans certaines unités doit être amélioré pour répondre<br />

aux recommandations ;<br />

• organisation et création du programme personnalisé<br />

de soins difficile à harmoniser et qui fait actuellem<strong>en</strong>t<br />

l’objet d’un travail régional collégial ;<br />

• fiche <strong>RCP</strong> du réseau Oncomip suffisante à condition<br />

de la remplir <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t.<br />

Dans notre expéri<strong>en</strong>ce le problème de fond reste la<br />

prés<strong>en</strong>ce des médecins aux <strong>RCP</strong>, véritable gage de<br />

démarche qualité dans la prise <strong>en</strong> charge des pati<strong>en</strong>ts<br />

et « garde-fou » pour faire de la <strong>RCP</strong> la meilleure des<br />

choses. La formation des acteurs de soins et la diffusion<br />

des informations, thésaurus ou guides de bonne<br />

pratique, <strong>en</strong> incluant davantage le médecin généraliste<br />

au projet thérapeutique, reste ess<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong> complém<strong>en</strong>t<br />

de la réunion pluridisciplinaire « officielle ». •<br />

Conflit d’intérêt : aucun<br />

Remerciem<strong>en</strong>ts<br />

Les auteurs ti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à remercier le réseau Oncomip, <strong>en</strong><br />

particulier le Dr Éric Bauvin et Jérôme Goddard pour leur<br />

aide précieuse et surtout pour leur implication dans le<br />

développem<strong>en</strong>t du réseau, sans oublier le Dr Bernard<br />

Couderc, présid<strong>en</strong>t très actif du réseau régional. Sont<br />

égalem<strong>en</strong>t remerciés l’<strong>en</strong>semble des acteurs de soins du<br />

réseau départem<strong>en</strong>tal de l’Aveyron qui par leur participation<br />

active font de ce réseau ce qu’il est aujourd’hui.<br />

Quelques référ<strong>en</strong>ces<br />

1- Réseau regional Oncomip : www.oncomip.fr<br />

2- Inca (dispositif d’annonce): www.e-cancer.fr<br />

3- Plan Cancer 2003-2007 : www.sante.gouv.fr<br />

4- Circulaire relative à l’organisation des soins <strong>en</strong> cancérologie Dhos/SDO/101 du<br />

25 février 2005 : www.sante.gouv.fr<br />

5- M.-B. Orgerie, N. Duchange et coll. : « La réunion de concertation pluridisciplinaire<br />

: quelle place dans la décision médicale <strong>en</strong> cancérologie ? »<br />

Bulletin du cancer, vol 97 n° 2, février 2010, p. 255<br />

6- A. Marre, « Démarche d’assurance qualité et organisation des soins <strong>en</strong> cancérologie<br />

», Techniques hospitalières, n° 717 septembre-octobre 2010, p. 67

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