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JEAN-FRANÇOIS <strong>HEIM</strong><br />
TABLEAUX - DESSINS - SCULPTURES<br />
JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE<br />
<strong>Paris</strong> 1704 - id. 1778<br />
Ecole française<br />
PORTRAIT DE JEAN RESTOUT, DIRECTEUR DE L’ACADEMIE<br />
Terre cuite<br />
H. 0,58 m ; L. 0,54 m ; P. 0,26 m<br />
Signée et datée au dos : Restou directeur de l’accad. fait par J. B. Lemoyne 1761<br />
DATE : 1761<br />
PROVENANCE : Collection privée, France<br />
EXPOSITIONS : Salon de 1761, no. 114.<br />
BIBLIOGRAPHIE :<br />
<strong>Jean</strong> Seznec, <strong>Jean</strong> Adhémar, Diderot : Salons, vol. I, 1759-1761-1763, Oxford, 1957, p. 137.<br />
Stanis<strong>la</strong>s Lami, Dictionnaire des sculpteurs de l’Ecole française au dix-huitième siècle, <strong>Paris</strong>,<br />
1911, t. II, p. 64.<br />
Louis Réau, Une Dynastie de sculpteurs au XVIII e siècle : les Lemoyne : biographie et<br />
catalogue critiques, <strong>Paris</strong>, 1927, p. 151, no. 130 (comme disparu).<br />
<strong>Jean</strong>-Baptiste II Lemoyne est le plus connu d’une dynastie de sculpteurs. Elève de son<br />
père et de Robert Le Lorrain, l’auteur des Chevaux d’Apollon, il a formé de nombreux élèves,<br />
parmi lesquels Falconet, Pigalle, Caffieri et Pajou. Lemoyne était particulièrement favorisé<br />
par des commandes à <strong>la</strong> gloire de Louis XV et il gravit rapidement tous les échelons de <strong>la</strong><br />
carrière académique où il devait succéder à Boucher comme directeur de l’Académie en 1768.<br />
Créateur de sculpture religieuse et monumentale (dont peu subsiste aujourd’hui), Lemoyne<br />
excel<strong>la</strong>it dans l’art du portrait et c’est sans doute l’aspect le plus bril<strong>la</strong>nt de son œuvre.<br />
Portraitiste officiel du roi et de sa famille dont il multiplia les bustes, il figura aussi les grands<br />
de <strong>la</strong> Cour, les financiers, les parlementaires, les savants, les écrivains, les artistes et les<br />
acteurs.<br />
134, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 <strong>Paris</strong>, France<br />
Tél. : +33 1 53 75 06 46 - Fax : +33 1 53 75 06 50<br />
jean.f.heim@galerieheim.fr - www.galerieheim.fr<br />
<strong>Jean</strong>-<strong>François</strong> <strong>HEIM</strong> – EURL au capital de 7622,45 €<br />
RC <strong>Paris</strong> : B 391 376 415 code APE : 525 Z<br />
N° d’identification européen FR 32391376415
JEAN-FRANÇOIS <strong>HEIM</strong><br />
TABLEAUX - DESSINS - SCULPTURES<br />
Grimm écrit dans sa Correspondance littéraire : « Nul sculpteur n’était son égal pour<br />
composer un buste avec esprit, pour exécuter avec grâce et pour donner au marbre ou à <strong>la</strong><br />
terre <strong>la</strong> ressemb<strong>la</strong>nce et <strong>la</strong> vie. » 1<br />
Contrairement aux bustes de son disciple Caffieri, souvent investis d’une fierté un peu<br />
insolente, les portraits de Lemoyne donnent l’impression que l’artiste éprouvait une vraie<br />
sympathie pour ses modèles. Il semble avoir eu <strong>la</strong> capacité de se mettre dans <strong>la</strong> peau de ses<br />
modèles, une empathie instinctive.<br />
Notre buste fait partie d’une série de portraits d’artistes et d’acteurs, d’une qualité<br />
exceptionnelle par leur air d’intimité. Dans son catalogue raisonné sur l’artiste, Louis Réau<br />
commente ces portraits ainsi : « Dans ces effigies d’amis où l’on sent le travail spontané,<br />
exécuté con amore, dans ces portraits de confrères où il mettait son point d’honneur à<br />
satisfaire de bons juges, Lemoyne a prodigué le meilleur de son talent : c’est <strong>la</strong> quintessence<br />
de son œuvre. » 2 Ces bustes en terre cuite sont à mettre en parallèle avec les pastels de<br />
Maurice Quentin de La Tour.<br />
Tandis que ses marbres sont plus formels et distants, ses terre cuites gardent toute <strong>la</strong><br />
spontanéité de <strong>la</strong> création. Peu de dessins de Lemoyne subsistent, il pensait en terre. Le<br />
mode<strong>la</strong>ge était son instrument de recherche et c’est là que son génie est le plus perceptible.<br />
Lemoyne emploie une terre très fine, d’un rose très pâle et tirant sur le jaune, à <strong>la</strong><br />
différence de Pigalle qui utilisait une terre d’un grain plus épais, d’un ton plus foncé et plus<br />
chaud. Observateur attentif de <strong>la</strong> nature, Lemoyne y transpose les pulsations de <strong>la</strong> vie. Ce<br />
portrait est extraordinairement vivant, d’une virtuosité éblouissante dans le modelé. D’une<br />
manière unique il réussit à imprimer à l’épiderme l’apparence d’un tissu vivant, grâce à un<br />
rif<strong>la</strong>ge qui égratigne <strong>la</strong> surface de cette terre cuite et lui donne un granulé caractéristique,<br />
simu<strong>la</strong>nt les pores de <strong>la</strong> peau. Le jeu de <strong>la</strong> lumière sur <strong>la</strong> terre donne l’aspect vivant et animé<br />
que cherchait Lemoyne avec passion.<br />
On observe par ailleurs sur notre buste l’une des caractéristiques formelles de<br />
Lemoyne, qui aide généralement à lui attribuer des œuvres non-signées : un léger désaxement<br />
vers <strong>la</strong> gauche de <strong>la</strong> lèvre inférieure avec une petite cassure formant facette pour accrocher <strong>la</strong><br />
lumière. Cette particu<strong>la</strong>rité est chez Lemoyne aussi typique que pour Houdon le traitement<br />
des yeux qu’anime une parcelle lumineuse en suspension sous le rideau des paupières.<br />
Dans son approche artistique, Lemoyne était c<strong>la</strong>irement plus spontané qu’intellectuel,<br />
et tout à fait indifférent aux concepts de l’Antiquité. En effet, il n‘a pas reçu d’éducation<br />
littéraire et il dut renoncer au séjour à Rome que devait lui procurer le premier Grand prix en<br />
1725. Il a conservé toute sa vie un goût particulier et prédominant pour <strong>la</strong> peinture et s’est<br />
1 Grimm, Correspondance littéraire, t. X, p. 381.<br />
2 Louis Réau, Une Dynastie de sculpteurs au XVIII e siècle : les Lemoyne : biographie et catalogue critiques,<br />
<strong>Paris</strong>, 1927, p. 105.<br />
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TABLEAUX - DESSINS - SCULPTURES<br />
entouré de conseils de deux des plus grands peintres de portrait de cette génération : <strong>François</strong><br />
de Troy et Nico<strong>la</strong>s de Largillière, rubénistes instinctifs.<br />
L’art de Lemoyne se situe en effet à l’opposé de celui de Bouchardon. Il était aussi<br />
irrégulier et fougueux que ce dernier méthodique et réfléchi. Sa recherche permanente de<br />
mouvement, son attachement au costume moderne et son goût pour <strong>la</strong> polychromie - il a peint<br />
en couleurs certaines de ses sculptures religieuses - étaient jugés sévèrement par certains de<br />
ses contemporains tels que Mariette et Diderot.<br />
Mais si Lemoyne était critiqué en son temps pour certains aspects de son œuvre, il<br />
était un maître incontesté du portrait en terre cuite. Sa grande maîtrise technique n’était jamais<br />
mise en cause. Notre buste était montré au public lors du Salon de 1761. Diderot passe<br />
rapidement sur les cinq œuvres exposées par Lemoyne, alors adjoint à recteur de l’Académie,<br />
mais relève tout de même <strong>la</strong> qualité de notre buste. 3<br />
Ce portrait de <strong>Jean</strong> Restout est un hommage d’un grand sculpteur à un grand peintre,<br />
un collègue académicien, récemment devenu directeur de l’Académie royale. Agé de 69 ans,<br />
<strong>Jean</strong> Restout était à l’apogée de sa carrière.<br />
Lemoyne a représenté <strong>Jean</strong> Restout tournant <strong>la</strong> tête légèrement vers <strong>la</strong> droite, coiffé<br />
d’une longue perruque dont les boucles retombent sur les épaules. On remarque son attention<br />
porté au costume, consistant d’une veste sur un gilet et d’un jabot de linon. La bouche serrée,<br />
esquissant un léger sourire, et le regard intelligent trahissent une expression pétil<strong>la</strong>nte. Ce<br />
buste est d’une rare vivacité.<br />
<strong>Jean</strong> Restout, neveu et disciple de <strong>Jean</strong> Jouvenet et, comme lui, originaire de Rouen,<br />
s’instal<strong>la</strong> à <strong>Paris</strong> en 1707. Reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1720, il fut<br />
un protagoniste essentiel de <strong>la</strong> Régence jusqu’à <strong>la</strong> fin du règne de Louis XV. Auteur de<br />
peintures mythologiques et surtout de tableaux religieux, il forma de nombreux élèves et<br />
rédigea un Essai sur les principes de <strong>la</strong> peinture. Il connut les plus hauts honneurs sous le<br />
mandat du marquis de Marigny, directeur des Bâtiments du Roi à partir de 1751. L’influence<br />
de Charles-Nico<strong>la</strong>s Cochin, ancien élève de Restout, chargé en 1755 du « détail des arts » n’y<br />
était pas pour rien.<br />
C’est en juillet 1760 que Restout fut élu directeur de l’Académie royale de peinture et<br />
de sculpture. En juin 1762, il est renouvelé en son poste malgré les efforts de Dandré-Bardon<br />
pour le supp<strong>la</strong>nter, au moment où Carle Vanloo fut nommé premier peintre du roi. En 1763,<br />
ce dernier devint directeur, et Restout chancelier, le grade le plus élevé d’un officier à<br />
l’Académie.<br />
Nous ne connaissons aucun autre portrait sculpté de <strong>Jean</strong> Restout, mais son visage<br />
nous est familier par plusieurs tableaux. Tout d’abord par l’autoportrait qu’il a p<strong>la</strong>cé au<br />
3 Diderot, Salon de 1761 : « Par Le Moyne, le buste de Mme de Pompadour, rien ; celui de Mlle C<strong>la</strong>iron, rien ;<br />
d’une Jeune Fille, rien. Ceux de Crébillon et de Restout valent mieux. » Seznec Adhémar, vol. I, Oxford, 1957,<br />
p. 137.<br />
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second p<strong>la</strong>n du Saint Vincent de Paul prêchant 4 de 1739. De célèbres portraits de Restout ont<br />
été faits par son ami Maurice Quentin de La Tour : l’un figura au Salon de 1738 et un autre lui<br />
servit de morceau de réception, en 1746 5 ; un troisième portrait, conservé au musée Antoine<br />
Lécuyer à Saint-Quentin, a pu être une étude préparatoire à ces derniers. Enfin, un portrait de<br />
Restout peint par son fils <strong>Jean</strong>-Bernard 6 , exécuté probablement avant le départ de ce dernier à<br />
Rome en 1761, est plus ou moins contemporain à notre sculpture.<br />
<strong>Jean</strong> Restout, Saint Vincent de Paul<br />
prêchant (détail), 1739, Versailles,<br />
église Notre-Dame<br />
<strong>Jean</strong>-Bernard Restout, Portrait de <strong>Jean</strong><br />
Restout, musée national des châteaux de<br />
Versailles et de Trianon<br />
Maurice Quentin de La Tour, Portrait<br />
de <strong>Jean</strong> Restout, Saint-Quentin, musée<br />
Antoine Lécuyer<br />
4 Versailles, église Notre-Dame.<br />
5 <strong>Paris</strong>, musée du Louvre. M. Quentin de La Tour a retouché ce portrait en 1770. Pierre-Etienne Moitte l’a gravé<br />
comme pièce de réception à l’Académie en 1771.<br />
6 Identifié par Ph. De Chennevières et entré en 1854 au musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ;<br />
il existe une étude peinte sur toile ovale (localisation actuelle inconnue).<br />
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