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MAÎTRISE DE LETTRES MODERNES - Université Paris Diderot ...

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MAÎTRISE<br />

<strong>DE</strong><br />

<strong>LETTRES</strong> MO<strong>DE</strong>RNES<br />

2003 -2004


Coordination de la maîtrise<br />

Nathalie Piégay-Gros<br />

Secrétariat du 2 e cycle<br />

Université <strong>Paris</strong> 7-Denis <strong>Diderot</strong><br />

UFR Sciences des textes et Documents<br />

Tour 34-44, 2 e étage, bureau 206.<br />

2, place Jussieu<br />

75251 <strong>Paris</strong> cedex 05<br />

case 7010<br />

Tel : 01 44 27 - 6352 - 57 80<br />

Fax : 01 44 27 78 69<br />

E-Mail : bardet@paris7.jussieu.fr<br />

2


Conditions d'accès<br />

Licence complète et présentation du titre lors de l'inscription pédagogique de septembre.<br />

Pour toute dérogation, s'adresser à l'U.F.R.<br />

Organisation des études<br />

La maîtrise, qui est une initiation à la recherche, comporte un enseignement de deux semestres<br />

et de 4 UE :<br />

La mention finale est attribuée en fonction du total des quatre notes obtenues à ces UE.<br />

SEMESTRE 1<br />

Cours de maîtrise (46 U 11 ML4) : 6 pts ECTS<br />

Coeff. 2<br />

Un cours de 3 h par semaine, 4 groupes au choix ;<br />

Nous attirons l'attention des étudiants sur le fait que l'inscription à l'un des quatre cours est<br />

définitive. Elle ne peut faire l'objet d'un transfert.<br />

Le cours de maîtrise a pour objet de compléter les connaissances littéraires des étudiants. Il porte sur une<br />

question générale et inscrit plusieurs œuvres à son programme. Il donne lieu à deux exercices : une<br />

dissertation (travail terminal sur table, de quatre heures) et un bref dossier d'environ six pages<br />

dactylographiées (interligne 2).<br />

Une présence régulière à ces cours est exigée.<br />

Séminaire 1 (46 U 12 ML4) : 6 pts ECTS<br />

Coeff. 1<br />

Un séminaire de 2 h par semaine<br />

SEMESTRE 2<br />

Séminaire 2 (46 U 21 ML4) : 6 pts ECTS<br />

Coeff. 1<br />

Un séminaire de 2 h par semaine<br />

Rédaction d’un mémoire (4U22 ML4) : 42 pts ECTS<br />

Coeff. 6<br />

Travail personnel, rédaction et soutenance.<br />

Rédaction d’un mémoire sous la direction d’un enseignant, et soutenance devant un jury<br />

composé de deux enseignants, en juin ou en septembre.<br />

Ce mémoire est une étude, d'une cinquantaine de pages, dactylographiées, rédigée sous la<br />

direction d'un enseignant qui en a fixé le sujet en accord avec l'étudiant.<br />

Le mémoire de maîtrise est un texte original dans lequel rien ne peut être cité sans figurer entre<br />

guillemets avec en note renvoi à la source.<br />

Dépôt du sujet et choix du directeur de maîtrise à faire courant septembre. Une réunion sera<br />

organisée à cet effet.<br />

3


Les étudiants doivent présenter en une dizaine de lignes leur projet de recherche sur un<br />

formulaire à retirer au secrétariat et à rendre impérativement avant la fin septembre.<br />

Une commission examinera les demandes des étudiants qui n'auraient pas trouvé de directeur de<br />

mémoire, et les orientera vers un enseignant dont la spécialité correspond à leur projet.<br />

4


ENSEIGNANTS SUSCEPTIBLES <strong>DE</strong> DIRIGER <strong>DE</strong>S<br />

MÉMOIRES <strong>DE</strong> MAÎTRISE ET <strong>DE</strong>A<br />

46 U22 ML4<br />

S UJETS ET DOMAINES CONCERNES<br />

CHRISTOPHE BI<strong>DE</strong>NT<br />

Maurice Blanchot, Robert Antelme, Louis-René Des Forêts.<br />

Littérature du XX e siècle.<br />

Théâtre contemporain (textes et esthétiques).<br />

Samuel Beckett, Bernard-Marie Koltès<br />

BERNA<strong>DE</strong>TTE BRICOUT<br />

Contes.<br />

Mythes littéraires.<br />

Littératures orales.<br />

Littérature pour la jeunesse.<br />

MARC BUFFAT<br />

Histoire de la poétique et de la rhétorique.<br />

<strong>Diderot</strong> ; littérature du XVIII e siècle.<br />

Cinéma.<br />

PIERRE CHARTIER<br />

Théâtre.<br />

Littérature du XVIII e siècle.<br />

JACQUELINE CHENIEUX-GENDRON<br />

Domaine surréaliste : poésie roman, arts plastiques<br />

ANNE-MARIE CHRISTIN<br />

Illustration.<br />

Littératures de la description au XIX e siècle.<br />

Marques formelles de l'écriture dans le texte (systèmes non alphabétiques, typographie, mise en<br />

page, communication multi-médias).<br />

Influence réciproque des cultures japonaise et française depuis 1850.<br />

JEAN-PATRICE COURTOIS<br />

Littérature du XVIIIe siècle.<br />

Littérature et idées au XVIIIe siècle.<br />

Littérature contemporaine.<br />

Poésie contemporaine.<br />

ANNY DAYAN-ROSENMAN<br />

Littérature au XX e siècle, la littérature et la guerre : Robert Antelme, Romain Gary, Patrick<br />

Modiano, Georges Perec, Vercors, Elie Wiesel.<br />

Littérature et cinéma.<br />

PASCAL <strong>DE</strong>BAILLY<br />

Littérature du XVII e siècle.<br />

Les écritures comiques, satiriques et militantes à la Renaissance et à l’Age classique.<br />

5


JEAN <strong>DE</strong>LABROY<br />

Littérature du XIXe siècle.<br />

JOSE-LUIS DIAZ<br />

La représentation de l'écrivain (XVII e - XX e siècle).<br />

Balzac, Stendhal, Sand, Musset, les romantiques en général.<br />

Autobiographies et correspondances.<br />

Sociabilités littéraires.<br />

FLORENCE DUMORA<br />

Poétique et imaginaire.<br />

Littérature et philosophie.<br />

Littérature des XVIe et XVIIe siècles.<br />

FLORENCE DUPONT<br />

Etudes latines.<br />

LAURENT FLIE<strong>DE</strong>R<br />

Roman français d’aujourd’hui.<br />

Poésie française du XXe siècle.<br />

Jeu verbal et expérimentations formelles.<br />

Littérature et métiers du livre.<br />

DANIEL FONDANÈCHE<br />

Paralittérature ; science-fiction, fantastique, policier.<br />

FRANCOISE GAILLARD<br />

Textes du XIX e siècle et du XX e siècle.<br />

Théorie de la littérature.<br />

Approches philosophiques.<br />

EVELYNE GROSSMAN<br />

Littérature du XX e siècle.<br />

Théorie littéraire - Approches psychanalytiques.<br />

Littérature comparée (domaines anglo-américain, italien, polonais).<br />

GENEVIEVE JOLY<br />

Edition critique des textes du Moyen Âge.<br />

Traductions de textes du Moyen Âge.<br />

Etudes de morpho-syntaxe, de syntaxe et de lexicologie à partir de textes en ancien français<br />

(chansons de geste, romans arthuriens, romans de Chrétien de Troyes).<br />

JULIA KRISTEVA<br />

Littérature moderne et contemporaine.<br />

Littérature et psychanalyse.<br />

Etudes sémiologiques.<br />

RICHARD LASZLO<br />

Littérature et psychanalyse.<br />

Poésie.<br />

Littérature fin XIXe et XXe siècles.<br />

Relations culturelles entre l’Europe et le monde arabo-musulman.<br />

Didactique de la littérature en FLE.<br />

FRANÇOISE LAVOCAT<br />

Littérature comparée avant 1800 (domaines français, italien, espagnol, anglais).<br />

Roman. Théâtre. Théories esthétiques.<br />

Rapports entre danse et littérature, arts du spectacle.<br />

6


CHANTAL LIAROUTZOS<br />

Littérature du XVIè siècle – Récits de voyage –<br />

Littérature de vulgarisation XVIème – XVIIème siècle<br />

FRANCIS MARMAN<strong>DE</strong><br />

XX e siècle, notamment : Georges Bataille, Maurice Blanchot, Michel Leiris, Marguerite Duras.<br />

Questions de littérature actuelle.<br />

ERIC MARTY<br />

Poésie fin XIX e et XX e siècles.<br />

Littérature contemporaine.<br />

Autobiographie au XXe siècle.<br />

Théorie de la littérature (Barthes).<br />

MARIE-FRANCOISE MELMOUX-MONTAUBIN<br />

La littérature fin de siècle.<br />

CLAU<strong>DE</strong> MURCIA<br />

Littérature et cinéma.<br />

Littérature comparée.<br />

JACQUELINE NACACHE<br />

Cinéma hollywoodien classique (histoire, récit, esthétique, mode de production).<br />

Jeune cinéma français des années 1990.<br />

Histoire de la critique cinématographique.<br />

Le jeu de l’acteur.<br />

.<br />

VINCENT NYCKEES<br />

Sémantique synchronique et historique.<br />

Lexicologie.<br />

Analyse des métaphores.<br />

Théorie du langage.<br />

BRIGITTE OUVRY-VIAL<br />

Histoire éditoriale (œuvres, genres, revues, collections, archives ou correspondances d'auteurs et<br />

éditeurs)<br />

Pratiques éditoriales (rédaction, lecture, impression, constitution de recueils œuvres complètes,<br />

aspects graphiques).<br />

Liens entre production éditoriale et production littéraire, impacts sur le statut social et culturel de<br />

l'auteur, du savoir, de l'écriture.<br />

PIERRE PACHET<br />

Ecrivains du XXe siècle.<br />

Littérature personnelle et intime.<br />

SYLVIE PATRON<br />

Critique et théorie littéraire au XXe siècle.<br />

Travail sur les revues.<br />

Littérature du XXe siècle ;<br />

Théâtre.<br />

ANNE PAUPERT<br />

Littérature médiévale (en particulier, genres narratifs et poésie, écriture du moi).<br />

Paroles de femmes dans la littérature française du Moyen Age.<br />

Œuvre de Christine de Pizan.<br />

Culture populaire et culture savante/oral et écrit dans la littérature médiévale.<br />

PAULE PETITIER<br />

Michelet – Questions d'histoire.<br />

Géographie, topographie, espace.<br />

L’histoire des idées et des savoirs au XIXe siècle.<br />

NATHALIE PIÉGAY-GROS<br />

Théorie du récit - Questions de poétique.<br />

Surréalisme.<br />

Nouveau roman.<br />

Aragon.<br />

7


CRYSTEL PINÇONNAT<br />

Littérature comparée du XXe siècle (domaines français, nord-américain, latino-américain et<br />

espagnol) : le roman urbain.<br />

Littératures "mineures", émergentes et littératures d'immigration (champs afro-américain,<br />

amérindien, chicano, anglo-indien et "beur").<br />

Le roman d'inspiration picaresque au XXe siècle.<br />

ANNIE RENONCIAT<br />

Histoire de l'image dans ses rapports au livre et à l'édition (1750-1950).<br />

Illustration, bandes dessinées, imagerie populaire et enfantine.<br />

GUY ROSA<br />

Hugo.<br />

Autres auteurs et questions au XIX e siècle.<br />

Génétique littéraire (études de manuscrits, « sources », etc.).<br />

Histoire de l'édition littéraire au XIX e siècle.<br />

MARTIN RUEFF<br />

Littérature et philosophie.<br />

REGIS SALADO<br />

Littérature comparée du XXe siècle.<br />

Oeuvres narratives (Domaines anglo-saxon, espagnol, portugais).<br />

Etudes de réception des textes - travaux concernant James Joyce<br />

MICHEL SANDRAS<br />

Les relations entre la prose et la poésie aux XIX e et XX e siècle.<br />

YANNICK SÉITE<br />

XVIII e siècle<br />

BERNARD SICHÈRE<br />

Philosophie contemporaine.<br />

Littérature et psychanalyse.<br />

Littérature du XX e siècle (Proust, Céline, Genet).<br />

CARINE TREVISAN<br />

Littérature et Histoire au XX e siècle.<br />

Autobiographie et fiction au XX e siècle.<br />

Proust, Céline, Aragon.<br />

JEAN VIGNES<br />

Littérature française du XVIe siècl.e<br />

Poésie.<br />

Poésie et musique.<br />

FRANCOISE VOISIN-ATLANI<br />

Écriture et Oralité.<br />

Théorie(s) littéraire(s) et Linguistique.<br />

Auteurs du XX e siècle, en particulier :<br />

Butor - Des Forêts - Perec - Queneau - Roussel – Sarraut<br />

8


LISTE <strong>DE</strong>S COURS <strong>DE</strong> MAÎTRISE<br />

THÉORIES, ŒUVRES, TEXTES<br />

• Les étudiants qui s’intéressent aux questions éditoriales peuvent suivre et faire valider comme cours<br />

de maîtrise le cours de licence de Brigitte OUVRY-VIAL : Interprétation éditoriale des textes<br />

intitulé « Editer, critiquer » (voir la brochure de licence, UE méthodologie, ECUE Métiers du<br />

livre).<br />

• Les étudiants qui s’intéressent à l'ancien français, notamment dans la perspective de la préparation<br />

des concours (CAPES et/ou agrégation de lettres modernes) peuvent suivre et faire valider comme<br />

séminaire de maîtrise /<strong>DE</strong>A l'ECUE de Geneviève JOLY (Ancien Français – Etude approfondie<br />

LF 311 C et LF 321 C). On en trouvera le descriptif dans la brochure de licence.<br />

• Le latin et le grec en maîtrise<br />

1 Préparation à la version latine d'agrégation.<br />

Les étudiants de maîtrise qui envisagent de passer le concours de l'agrégation de Lettres Modernes en<br />

2004-2005doivent dès cette année se préparer à l'épreuve de version latine.<br />

Ils peuvent s'ils ont un bon niveau (licence groupe fort) suivre les cours de version latine pour<br />

l'agrégation et le CAPES (mercredi matin 9h-11H) cours hebdomadaire, annuel.<br />

Pour les autres est créé cette année un cours d'entraînement et de remise à niveau en version latine,<br />

de deux heures tous les quinze jours, annuel (mercredi 13h-15h)<br />

2. Préparation à la recherche<br />

Les étudiants qui se destinent à la recherche (<strong>DE</strong>A puis thèse), tout spécialement ceux qui travaillent<br />

sur les littératures modernes (16ème, 17ème, 18ème ) ou le Moyen Age ont tout intérêt à suivre pour<br />

leur formation un cours de latin correspondant à leur niveau et/ou le cours d'histoire de la littérature<br />

latine destinée aux étudiants de CAPES (mercredi matin 11h-12h)<br />

Ils peuvent aussi, dans le même esprit, suivre l'initiation au grec , 1er ou 2d niveau.<br />

9


Groupe 1<br />

Michel Sandras<br />

premier semestre,<br />

Le choix des formes<br />

Dans un carnet de 1908, juste avant de commencer à écrire la Recherche, Marcel Proust note :<br />

«Je sens que j’ai dans l’esprit comme un lac de Genève invisible la nuit. J’ai là quatre visages de<br />

jeunes filles, deux clochers, une filière noble, avec l’hortensia normand, un “allons plus loin”<br />

dont je ne sais pas ce que je ferai.» Un roman? un essai? une suite de poèmes en prose?<br />

L’interrogation de Proust concerne peu ou prou de nombreux écrivains contemporains.<br />

Le cours se propose de réfléchir sur le choix des formes littéraires dans leurs rapports avec la<br />

matière (dans le sens où l’on peut dire matière à poème ou matière à réflexion). On se<br />

demandera pourquoi l’écrivain, tenu jadis au genre et au style impliqués par le sujet, ou<br />

choisissant une forme à l’exclusion de toute autre (pour des raisons diverses) peut hésiter<br />

aujourd’hui entre la fiction romanesque, l’essai, le journal intime ou le poème, entre la prose<br />

continue ou la suite de fragments, publie des recueils mêlant vers et proses, ou invente des<br />

formes nouvelles qui jouent sur les rapports entre prose et poésie. On étudiera en même temps<br />

quelques formes hybrides caractéristiques de la littérature d’aujourd’hui.<br />

Le cours prendra appui sur divers textes d’auteurs français et étrangers du XXe siècle (Proust,<br />

Walter Benjamin, Henri Michaux, Philippe Jaccottet, Yves Bonnefoy, Pascal Quignard,<br />

Jacques Réda, Michel Leiris).<br />

Un polycopié rassemblera quelques textes courts.<br />

Indications bibliographiques<br />

M. Proust, Contre Sainte-Beuve, Folio<br />

W. Benjamin, Sens unique, Une enfance berlinoise, 10/18; «Haschich à Marseille», Œuvres,<br />

tome II, Folio Essais (ou Ecrits français, Folio)<br />

H. Michaux, Ecuador, Gallimard, L’Imaginaire— L’Espace du dedans, Poésie/ Gallimard<br />

R. Barthes, Roland Barthes par Roland Barthes, Seuil<br />

Y. Bonnefoy, Rue Traversière et autres récits en rêve, Poésie /Gallimard<br />

P. Quignard, La Leçon de musique, Folio<br />

M. Leiris, Le Ruban au cou d’Olympia, Gallimard<br />

Ph. Jaccottet, La Semaison, I, Gallimard; Cahier de verdure, Poésie/Gallimard<br />

J. Réda, L’Herbe des talus, Folio<br />

10


Groupe 2<br />

J.-L. DIAZ<br />

1 er SEMESTRE<br />

POUR UNE HISTOIRE <strong>DE</strong>S IMAGINAIRES LITTERAIRES<br />

<strong>DE</strong> MME <strong>DE</strong> STAËL A MALLARME<br />

En cette période comprise entre la fin des Lumières et l’époque symboliste, le statut et les<br />

limites mêmes de la littérature changent en profondeur. Le « sacre de l’écrivain » donne une<br />

place éminente au sujet de la littérature, promu matière à fantasmes et personnage<br />

mythologique : le voici l’objet des attentions des critiques, des biographes et des lecteurs - avant<br />

d’être déclaré suspect en raison du dogme de l’« impersonnalité ». Mais c’est l’ensemble de<br />

l’espace littéraire qui devient objet de représentation : l’œuvre et le livre, le nom d’auteur et la<br />

page de titre, le lecteur et le public, la gloire et la postérité, le cénacle et la mansarde, la poésie<br />

et le roman, sans oublier la littérature.<br />

Le cours se propose d’insister sur la chronologie et les différents aspects de ce phénomène<br />

multiforme, en privilégiant les genres qui fournissent matière à une telle réflexion : manifestes,<br />

préfaces, dédicaces, arts poétiques, correspondances, critiques, biographies, courrier des<br />

lecteurs, romans mettant en scène le monde littéraire, poèmes sur la poésie et le poète, littérature<br />

panoramique, satires, etc.<br />

TEXTES <strong>DE</strong> REFERENCE<br />

ROUSSEAU, Lettres à Malesherbes ; (1762), Les Confessions (1782-1789).<br />

MME de STAËL, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales<br />

(1800) ; Corinne (1807) ; De l’Allemagne (1810).<br />

STENDHAL, Journal (1800-1817) ; lettres à Pauline Beyle (1800-1815) ; Racine et Shakespeare<br />

(1823-1825) ; Vie de Henry Brulard (1835).<br />

HUGO, Préfaces ; Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie (1862) ; William Shakespeare<br />

(1864).<br />

BALZAC, Correspondance (1819-1829), « Avertissement » du Gars (1829); Préfaces; Illusions<br />

perdues (1836-1843); « Étude sur M. Beyle » (1840); La Muse du département (1843-1844);<br />

Modeste Mignon (1844).<br />

MUSSET, Correspondance (1827-1833); Préface des Contes d’Espagne et d’Italie (1830);<br />

Dédicace de La Coupe et les Lèvres (1832); Le Poète déchu (1839).<br />

Préfaces Jeune-France : Pétrus Borel, Philothée O’Neddy, Charles Lassailly…<br />

GAUTIER, Préfaces des Jeunes France, romans goguenards (1833) et de Mademoiselle de<br />

Maupin (1835).<br />

MURGER, Scènes de la vie de bohème (1851).<br />

FLAUBERT, Correspondance (t. I et II, Pléiade); Mémoires d’un fou; Novembre et autres textes<br />

de jeunesse (G-F); La première Éducation sentimentale (1845); L’Éducation sentimentale<br />

(1869).<br />

ZOLA, Correspondance avec Cézanne et Jean-Baptistin Baille (1859-1864) (t. I); Le Roman<br />

expérimental (1880); L’Œuvre (1884).<br />

11


GONCOURT, Charles Demailly (1860); Journal de la vie littéraire (1851-1896).<br />

MALLARME, Correspondance (Folio); Le Mystère dans les lettres; Crise de vers.<br />

Isidore DUCASSE, Poésies (1869).<br />

RIMBAUD, Lettres du « Voyant », mai 1871 (à Georges Izambard et à Paul Demeny).<br />

VALLES, Le Bachelier (1881).<br />

VERLAINE, Les Poètes maudits (1884).<br />

HUYSMANS, À rebours (1884).<br />

SARTRE, Les Mots (1964).<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Claude ABASTADO, Mythes et rituels de l’écriture, Bruxelles, Éditions Complexe, 1979.<br />

Paul BENICHOU, Le Sacre de l’écrivain (1750-1830), <strong>Paris</strong>, José Corti, 1973.<br />

Jean GOULEMOT et Daniel OSTER, Gens de lettres, écrivains et bohèmes. L’imaginaire<br />

littéraire, 1630-1900, <strong>Paris</strong>, Minerve, 1992.<br />

Daniel OSTER, L’Individu littéraire, <strong>Paris</strong>, PUF, coll. « Écriture », 1997.<br />

José-Luis DIAZ, L’Écrivain imaginaire, Klincksieck, 2004.<br />

« Images de l’écrivain », Textuel, n° 22, 1989.<br />

« Écrire à l’écrivain », Textuel, n° 27, 1994.<br />

« La Gloire », Textuel, n° 34, 1998.<br />

N.B : Une bibliographie plus complète et une chronologie seront distribuées aux étudiants<br />

12


Marie-Françoise Montaubin<br />

Groupe 3.<br />

1 er semestre<br />

Roman de l'artiste et roman artiste : littérature et<br />

peinture au XIXe siècle<br />

Ecrire un roman qui soit une ouvre d'art, rivaliser avec le<br />

peintre, composer comme le musicien : telle est l'ambition<br />

de nombre de romanciers du XIXe siècle, fascinés par les<br />

mystères de la création artistique à travers laquelle ils<br />

interrogent leur propre pratique de l'écriture. De Balzac à<br />

Octave Mirbeau en passant par Gautier, les frères Goncourt,<br />

Zola et Huysmans, le personnage de l'artiste s'impose au<br />

cour de l'ouvre, avec ses corollaires nécessaires : le<br />

modèle, la maîtresse, l'atelier, le tableau, mais aussi la<br />

folie, la destruction ... On en suivra les avatars pour<br />

voir comment les métamorphoses de l'artiste accompagnent<br />

une métamorphose du genre et de l'écriture romanesques.<br />

On travaillera sur les textes suivants :<br />

Balzac, Le Chef d'ouvre inconnu, G.F.<br />

Théophile Gautier, Mademoiselle de Maupin, Folio classique<br />

Edmond et Jules de Goncourt, Manette Salomon, Folio<br />

classique<br />

Huysmans, A rebours, Folio classique<br />

Zola, L' Oeuvre, Folio<br />

Jean Lorrain, Monsieur de Phocas, Folio<br />

Octave Mirbeau, Dans le ciel (le texte n'existe pas en<br />

édition de poche. Voir éventuellement dans Ouvre<br />

romanesque, édition Buchet/Chastel, t. 2. Mais le texte<br />

sera distribué en photocopies en début d'année).<br />

L'essentiel est d'abord de lire ces textes.<br />

Une bibliographie critique sera distribuée en début d'année.<br />

13


LISTE <strong>DE</strong>S SÉMINAIRES COMMUNS<br />

A LA MAITRISE ET AU <strong>DE</strong>A<br />

Les séminaires<br />

s’ordonnent autour de<br />

trois axes de recherche<br />

privilégiés :<br />

• Littérature et<br />

esthétique<br />

• Littérature et histoire<br />

culturelle<br />

• Littérature, théorie<br />

littéraire et sciences<br />

humaines<br />

Ces séminaires<br />

regroupent en<br />

règle générale des<br />

étudiants de <strong>DE</strong>A<br />

et des étudiants de<br />

maîtrise. Seront<br />

demandés aux<br />

étudiants des<br />

travaux en<br />

rapport avec leur<br />

niveau d’études et<br />

de formation.<br />

Les étudiants<br />

choisiront<br />

librement deux<br />

séminaires parmi<br />

les enseignements<br />

proposés.<br />

Les horaires seront précisés ultérieurement.<br />

14


Littérature<br />

et<br />

esthétique


Christophe BI<strong>DE</strong>NT<br />

LE THEATRE ENTRE <strong>DE</strong>UX FANTASMES<br />

Si à l’origine d’un enseignement, comme le formule Roland Barthes, il faut accepter de toujours<br />

placer un fantasme, eh bien, plaçons-en deux : il s’agira de considérer pourquoi le théâtre<br />

contemporain, depuis ce qu’il est convenu de reconnaître comme la naissance de la mise en<br />

scène, a envisagé sa relation aux arts entre le fantasme d’un « art total » et celui d’un « art en<br />

liberté ».<br />

On s’interrogera sur quelques écoles (l’expressionnisme, le constructivisme…) et sur certaines<br />

signatures singulières (Craig, Meyerhold, Artaud, Brecht, Kantor…).<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, Gallimard Folio/Essais.<br />

• Bertolt Brecht, Petit Organon pour le théâtre, L’Arche.<br />

• Edward Gordon Craig, De l’art du théâtre, Circé.<br />

• Jean-François Dusigne, Le Théâtre d’art, Théâtrales.<br />

• Tadeusz Kantor, Le Théâtre de la mort, L’Age d’homme.<br />

• Vsevolod Meyerhold, Ecrits sur le théâtre, 4 volumes, L’Age d’homme.<br />

• Oskar Schlemmer, Théâtre et abstraction, L’Age d’homme.<br />

• Bruno Schulz, Traité des Mannequins, in Les Boutiques de cannelle, Gallimard.<br />

16


Jacqueline CHÉNIEUX-GENDRON<br />

RECEPTION DU SURREALISME<br />

<strong>DE</strong> JULES MONNEROT ET MAURICE BLANCHOT (1945) A GAËTAN PICON (1976)<br />

Les récentes expositions, en 2002, à <strong>Paris</strong>, ainsi qu’à Londres et à New York, non moins que la<br />

vente de la collection Breton, ont fait apercevoir de façon tout à fait imprévisible de profonds<br />

changements dans la perception globale du « phénomène » surréaliste, dont l’expression<br />

littéraire a permis en France la reconnaissance d’œuvres majeures comme celle de Paul Eluard,<br />

d’Aragon, de Georges Limbour et de tant d’autres.<br />

Il est temps d’élaborer une théorie de cette réception en France – sans négliger quelques<br />

excursions et retours dans le domaine étranger (Walter Benjamin, 1929) et dans le domaine,<br />

devenu majeur, de la peinture - ; il est temps d’évaluer ces fluctuations, qui doivent prendre en<br />

compte le souci singulier, propre au surréalisme, de réévaluer lui-même son parcours à tout<br />

moment, voire de le mettre en scène.<br />

On lira ou relira les grandes étapes de ces lectures et de ces regards, souvent fort<br />

polémiques : on partira de Jules Monnerot, dont le parcours politique était destiné à devenir<br />

chaotique, qui a publié (dès 1945, avant même l’Histoire du surréalisme de Maurice Nadeau)<br />

un ouvrage remarquable sur le plan des idées et d’une grande carence sur le plan de la réflexion<br />

poétique. Maurice Blanchot, quelques mois plus tard, élabore une critique poéticienne destinée à<br />

servir de la pendant une cinquantaine d’années, tandis que l’année 1947 est celle des grands<br />

échauffements (à fondement politique chez Tristan Tzara ou Roger Vailland, philosophique et<br />

esthétique chez Jean-Paul Sartre, qu’irrite l’exposition surréaliste internationale de 1947 chez<br />

Maeght). Julien Gracq, Georges Bataille, Ferdinand Alquié prennent le relais d’un dialogue<br />

fondé sur l’empathie, tandis que l’ouvrage de Gaëtan Picon, Journal du surréalisme, en 1976,<br />

scande fortement cette réception. La période 1976-2003 de cette étude sera l’objet du séminaire<br />

en 2004-2005. Cependant, comme ce sont les enjeux esthétiques et idéologiques d’une réception<br />

cherchant ses repères qui sont visés par ce séminaire, l’actualité ne sera pas éludée.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Sur le surréalisme, les textes majeurs – pour ne citer que quelques écrivains – sont accessibles<br />

dans les éditions de la Pléiade pour l’œuvre d’André Breton (trois tomes parus), d’Aragon (tome 1<br />

pour une partie de l’œuvre surréaliste), Paul Eluard (les deux tomes), Julien Gracq (les deux tomes) ;<br />

dans la collection blanche de Gallimard pour l’œuvre de Georges Bataille et Antonin Artaud ; chez<br />

d’autres éditeurs pour Philippe Soupault.<br />

• Un parcours général, facile d’accès et d’ambition diversifié, est disponible sous le titre Il y aura<br />

une fois, une anthologie du surréalisme éditée et présentée par Jacqueline Chénieux-Gendron,<br />

Gallimard/Folio, 2002, seconde édition revue et corrigée, 2003, 710 pages.<br />

• Les textes étudiés seront fournis au fur et à mesure. Donnons ici quelques jalons :<br />

• Jules Monnerot, La poésie moderne et le sacré, Gallimard, 1945, (épuisé)<br />

• Maurice Blanchot, « Quelques réflexions sur le surréalisme », L’Arche, n°8, août 1945.<br />

• Maurice Nadeau, Histoire du surréalisme, Seuil, 1945, (nombreuses rééditions réactualisées)<br />

• Julien Gracq, André Breton, quelques aspects de l’écrivain, José Corti, 1948<br />

• Ferdinand Alquié, Philosophie du surréalisme, Flammarion, 1955, ainsi que Entretiens sur le<br />

surréalisme, colloque de Cerisy, 1966, Mouton <strong>Paris</strong>/La Haye, 1968.<br />

• Gaëtan Picon, Journal du surréalisme, Skira, Genève, 1976.<br />

• Pour la critique d’art, on évoquera les lectures de Clement Greenberg, Marcellin Pleynet,<br />

William S. Rubin , ainsi que René Passeron, José Vovelle et José Pierre.<br />

17


Pascal <strong>DE</strong>BAILLY et Florence DUMORA<br />

RIRE, PEUR ET AUTRES PASSIONS <strong>DE</strong> L’AGE CLASSIQUE<br />

Après avoir confronté sciences humaines et pensée classique sur le rire à propos du comique et<br />

du ridicule dans les Fables de La Fontaine puis dans certaines comédies de Molière, nous avons<br />

entamé une étude des rapports entre rire et peur. Celle-ci nous a conduits à explorer la place de<br />

la peur dans diverses hypothèses théoriques sur le rire, anciennes et contemporaines, mais aussi<br />

à jeter les bases d’une histoire de la peur elle-même, effet calculé de la représentation théâtrale,<br />

picturale, ou romanesque. La recherche a porté à la fois sur l’œuvre de Molière et sur les<br />

premiers dictionnaires et les traités des passions, ou sur la représentation du poltron, à partir<br />

notamment du personnage de Sosie.<br />

Nous élargirons cette année le domaine d’enquête à d’autres œuvres de l’âge classique pour<br />

constituer la peur sous ses aspects médicaux, moraux, et rhétoriques (le récit qui fait peur, le<br />

discours peureux, les liens entre la peur comique et l’effroi tragique, les grandes peurs<br />

collectives étudiées par Jean Delumeau, la crainte religieuse, etc.), et observer dans ses<br />

manifestations littéraires et philosophiques le passage d’une définition sociale et morale de la<br />

peur à une distinction psychologique dans le long terme entre peur et angoisse.<br />

Une bibliographie sera communiquée lors de la première séance.<br />

18


Daniel FONDANÈCHE<br />

LES PARALITTÉRATURES 5 :<br />

LES PARALITTERATURES ET L’UTILISATION DU TEMPS<br />

Après avoir examiné le temps du géomètre, du philosophe et de l’astrophysicien, nous<br />

verrons quelle utilisation du temps on va faire dans les paralittératures. L’uchronie est un jeu<br />

intellectuel sur le temps qui consiste à manipuler ce paradoxe fondamental : le voyage dans le<br />

temps est impossible, mais si je rencontre un voyageur temporel, c’est que ce type de voyage<br />

existe, or comme il est impossible, je ne peux rencontrer de voyageur temporel et pourtant…<br />

L’uchronie est le monde des univers parallèles. La dystopie va présenter un futur idéalement<br />

parfait, scientifiquement pensé pour être le meilleur possible pour l’homme, mais comme<br />

l’enfer est pavé de bonnes intentions, ce futur est une abomination. Dans la dystopie, l’avenir<br />

est obligatoirement plus beau hier. Quant au roman historique, qu’il emprunte une forme<br />

classique, sentimentale, policière ou rurale, c’est une façon de réécrire l’Histoire sous une forme<br />

plus ou moins fantasmée, dont les auteurs ne conservent que quelques éléments représentatifs,<br />

que quelques personnages « mondialement historiques » pour donner libre cours à la fiction<br />

narrative et reconstruire le temps de l’Histoire.<br />

Au-delà du temps même du récit, qui a son importance, le Temps s’est introduit dans les<br />

formes narratives pour donner naissance à des genres particuliers qui présentent quelques points<br />

communs.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Jacques Attali, Histoire du Temps, <strong>Paris</strong>, Le Livre de Poche, 1989, 318 p. (Biblio-Essais,<br />

n°4011).<br />

• Emile Borel, L’espace et le temps, <strong>Paris</strong>, Félix Alcan, 1939, 253 p.<br />

• Jean-Toussaint Desanti, Réflexions sur le temps : variations philosophiques, <strong>Paris</strong>, Le Livre de<br />

Poche, 1997, 154 p. (Biblio-Essais, n°4245).<br />

• Alban Gonord, Le Temps, <strong>Paris</strong>, Flammarion, 2001, 249 p. (GF-Corpus, n°3006).<br />

• Stephen W. Hawking, Brève histoire du temps, <strong>Paris</strong>, J’ai Lu, 1992, 228 p.<br />

• Louis Lavelle, Du temps et de l’éternité, <strong>Paris</strong>, Aubier-Montaigne, 1945, 572 p.<br />

• Rémy Lestienne, Les Fils du temps : causalité entropie et devenir, <strong>Paris</strong>, Presses du CNRS,<br />

1990,<br />

• 288 p.<br />

• Emmanuel Lévinas, La mort et le temps, <strong>Paris</strong>, Le Livre de Poche, 1992, 155 p. (Biblio-Essais,<br />

• n° 4148).<br />

• Jean Matricon et Julien Roumette, L’invention du temps, <strong>Paris</strong>, Presses Pocket/La Villette, 1991,<br />

• 127 p. (Explora, n° 12).<br />

19


QUELQUES EXEMPLES R OMANESQUES<br />

L’uchronie :<br />

• Stephen Baxter, Les Vaisseaux du temps.<br />

• Philip K. Dick, Le Maître du haut-château.<br />

• Keith Roberts, Pavane.<br />

• Norman Spinrad, Rêve de fer.<br />

La dystopie:<br />

• Ray Bradbury, Fahrenheit 451.<br />

• John Brunner, Tous à Zanzibar.<br />

• George Orwell, 1984.<br />

• Roger Zamiatine, Nous autres.<br />

Le roman historique :<br />

• Honoré de Balzac, Les Chouans.<br />

• Prosper Mérimée, La Chronique du règne de Charles IX.<br />

• Walter Scott, Waverley.<br />

• Alfred de Vigny, Cinq Mars.<br />

20


Claude MURCIA<br />

LITTERATURE ET CINEMA<br />

Ce séminaire se propose d’engager une réflexion sur les rapports de toutes sortes<br />

qu’entretiennent la littérature et le cinéma au cours du XXe siècle. La problématique de<br />

l’adaptation cinématographique – ou de la réécriture – fera l’objet de plusieurs séances (en<br />

collaboration avec des enseignants de littérature).<br />

Seront également interrogées certaines modalités de l’inscription du cinéma dans la littérature<br />

contemporaine (Manuel Puig, Tanguy Viel…).<br />

TEXTES<br />

• Jean-Philippe Toussaint, La salle de bain, éd. De Minuit, (sous réserve).<br />

• John Lvoff, La salle de bain, (film), (sous réserve).<br />

• Manuel Puig, Le baiser de la femme-araignée, Points Seuil.<br />

• Tanguy Viel, Cinéma, éd. Minuit.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• André Gaudreault, Du littéraire au filmique, Système du récit, Méridiens Klincksieck, 1988.<br />

• Jean-Marie Clerc, Littérature et cinéma, Nathan, 1993.<br />

• Christian Metz, Le signifiant imaginaire, 10/18.<br />

(La bibliographie sera complétée au début des cours)<br />

21


Jacqueline NACACHE<br />

ESTHETIQUE HOLLYWOODIENNE<br />

Objet de passion et de culte à la grande époque de la cinéphilie française, le cinéma<br />

hollywoodien classique est désormais un fertile terrain d’investigation universitaire, traversé par<br />

toutes les tendances de la recherche. Pour aborder le vaste champ que constituent trente ans de<br />

classicisme hollywoodien, ce séminaire se propose de remettre l’esthétique à l’honneur, dans un<br />

faisceau d’approches visant à proposer l’idée d’une théorie hollywoodienne. Théorie implicite,<br />

presque invisible, qui ne s’est pas élaborée pour l’essentiel dans des textes, mais dans des actes,<br />

des pratiques, au fil des films eux-mêmes, le tout dans le cadre du laboratoire grandeur nature<br />

qu’a constitué l’âge d’or du studio system.<br />

Seront abordés, entre autres, les thèmes suivants :<br />

- Le cinéma hollywoodien comme apprentissage : sources savantes et formes populaires<br />

- Technologie et images mentales : Hollywood et la représentation des rêves<br />

- La narrativité en question : l’ellipse et la maîtrise du temps<br />

- Hollywood et le travail de la mémoire : poétique du remake<br />

- L’acteur hollywoodien, une épopée du geste<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Jean-Loup Bourget, Hollywood, la norme et la marge, Nathan-Cinéma, 1998.<br />

• Marc Cerisuelo, Hollywood à l’écran, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2000.<br />

• Jean-Pierre Moussaron et Jean-Baptiste Thoret (dir.), Why Not ? Sur le cinéma américain Rouge<br />

Profond, 2002.<br />

• Jacqueline Nacache, Hollywood, l’ellipse et l’infilmé, L’Harmattan, « Champs Visuels », 2001<br />

• Dominique Sipière (dir.), « Cinéma américain et théories françaises : images critiques croisées »<br />

Revue française d’études américaines, n°88, mars 2001<br />

22


Jean VIGNES<br />

LA CITE <strong>DE</strong>S MUSES : ENGAGEMENT ET<br />

MISSIONS DU POETE A LA RENAISSANCE<br />

Au XVIe siècle, presque toutes les pratiques littéraires semblent chercher leur légitimité —<br />

sociale, politique, voire religieuse — dans l’utilité qu’elles revendiquent ou qu’on leur prête.<br />

Les poètes de la Renaissance, soucieux de profiter à la collectivité, de remplir avec civisme une<br />

mission d’instruction et d’édification, considèrent cette contribution à l’ordre de la Cité comme<br />

l’une des justifications les plus nobles de leur vocation. On le montrera d’abord à travers<br />

quelques textes théoriques de l’époque humaniste. Le poète se donne notamment pour mission<br />

la célébration et l’immortalisation de la dynastie, la glorification du destin national à travers la<br />

narration épique, mais aussi la transmission didactique de préceptes religieux, moraux ou<br />

politiques, et notamment la formation d’un prince digne de ses prérogatives. En cas de conflit, il<br />

épouse la cause de son protecteur, et met sa plume au service de ses idéaux : la poésie se fait<br />

alors arme de combat, au risque de frayer avec le pamphlet. Comment cet engagement s’exercet-il<br />

dans les textes poétiques? Quels genres paraissent les plus efficaces? Et peut-on transgresser<br />

l’impératif d’utilité? Les textes de Marot, Du Bellay, Ronsard, Baïf, Du Bartas, d’Aubigné<br />

(pour ne citer qu’eux) proposent des réponses complémentaires et parfois contrastées.<br />

24


Littérature<br />

et<br />

histoire culturelle<br />

•<br />

25


Bernadette BRICOUT<br />

LE QUOTIDIEN MERVEILLEUX<br />

La fréquentation des contes comme celle des petits genres de la littérature orale (devinettes,<br />

proverbes, formulettes et comptines) nous conduit à porter sur notre environnement familier un<br />

regard différent. L’objet le plus humble qui soit se trouve par le prisme du conte investi d’une<br />

densité singulière , d’une dimension poétique qui souvent nous échappe dans la vie quotidienne.<br />

Les contes merveilleux évoquent le langage obscur que les pierres, les plantes et les animaux<br />

parlent mais dont l’homme a perdu la clef. C’est ce langage que nous nous attacherons à<br />

décrypter en interrogeant les textes oraux mais aussi le « tissu de gestes, de coutumes, de<br />

croyances dont le quotidien de la société qui raconte est, selon le mot de Daniel Fabre,<br />

invisiblement tissé ».<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Joan Amades, L’origine des bêtes. GARAE/Hésiode, 1988 ; Des étoiles aux plantes,<br />

GARAE/Hésiode, 1994.<br />

• Nicole Belmont, Les Signes de la naissance, Plon, 1971 ; Mythes et croyances dans l’ancienne<br />

France, Flammarion, 1973 ; Poétique du conte, Gallimard, 1999.<br />

• Bernadette Bricout, Le savoir et la saveur. Henri Pourrat et le Trésor des contes, Gallimard,<br />

coll. « Bibliothèqes des idées, 1992.<br />

• François Flahault, La pensée des contes, Anthropos, coll. « Psychanalyse » 2001 (nouvelle<br />

édition refondue de L’interprétation des contes.)<br />

• Angelo de Gubernatis, Lq Mythologie des plantes, Connaissance et Mémoires européennes, 1996<br />

(reprise de l’édition de 1878<br />

• Jean-Claude Kaufmann, La trame conjugale, L’analyse du couple par son linge, Nathan, 1992,<br />

Pocket, coll. Agora, 1997, Le cœur à l’ouvrage, Théorie de l’action ménagère, Nathan, coll. « Essais<br />

et Recherches », 1997.<br />

• Eloïse Mozzani, Le livre des superstitions, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1995.<br />

• Anne Muxel, Individu et mémoire familiale, Nathan, coll. « Essais et Recherches », 1996<br />

• Jean-Marie Pelt, Les langages secrets de la nature, Fayard, 1997.<br />

• Yvonne Verdier, Façons de dire, Façons de faire, Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences<br />

humaines, 1979 ; Coutumes et destin, Thomas Hardy et autres essais, Gallimard, coll. « Bibliothèque<br />

des sciences humaines », 1995<br />

Le séminaire se tiendra au Musée National des Arts et Traditions Populaires dans le Petit<br />

Auditorium, 11 e étage (5, Avenue du Mahatma Gandhi - 75016 <strong>Paris</strong> ; métro : Sablons).<br />

26


Marc BUFFAT<br />

RECHERCHES SUR L'EPISTOLAIRE : LA LETTRE D'AMOUR<br />

Littérature et affect<br />

Se situant à la confluence de l'écriture et du vécu de l'amour, les correspondances amoureuses<br />

offrent deux intérêts majeurs :<br />

— Quant à la réflexion sur l'épistolaire d'abord. A la différence d'autres formes de<br />

"discours personnel" (autobiographie, journal intime), la lettre à la fois constitue et expose une<br />

relation, un lien. On peut donc soutenir sans paradoxe que la correspondance amoureuse<br />

constitue la forme accomplie de l'échange épistolaire et que la lettre d'amour est la lettre par<br />

excellence.<br />

— Plus largement la lettre d'amour pose la question de l'intensité (émotive, affective,<br />

passionnelle) d'un texte. On suggèrera que celle-ci ne réside pas dans son contenu, mais dans<br />

son style : c'est en tant qu'il est "littéraire" qu'un discours véhicule de l'affect.<br />

Nous envisagerons d'abord brièvement les questions suscitées par la lettre d'amour :<br />

(spontanée ou travaillée ? naturelle ou codifiée ? sincère ou nécessairement mensongère ? etc.),<br />

ainsi que les codifications qu'en proposent rhétoriques et poétiques. Puis nous parcourrons<br />

quelques grandes correspondances amoureuses en les regroupant autour de trois textes sur<br />

lesquels nous nous arrêterons plus particulièrement<br />

Denis <strong>Diderot</strong>, Lettres à Sophie Volland (Gallimard, Folio, 1984).<br />

Alfred de Musset – George Sand, Le roman de Venise (Actes Sud, Babel, 1999).<br />

Guillaume Apollinaire, Lettres à Lou (Gallimard, L'imaginaire, 2000).<br />

BIBLIOGRAPHIE INTRODUCTIVE<br />

Ce séminaire poursuit la réflexion amorcée dans le n°24 de Textuel ("La lettre d'amour", 1992, dir. J. L.<br />

Diaz) auquel les étudiants sont invités à se reporter.<br />

• Roland Barthes, Fragments d'un discours amoureux, <strong>Paris</strong>, Seuil, 1977.<br />

• Bernard Bray, L'art de la lettre amoureuse. Des manuels aux romans (1550-1700). La Haye-<strong>Paris</strong>,<br />

Mouton, 1967.<br />

• Roger Duchêne, Réalité vécue et art épistolaire. Mme de Sévigné et la lettre d'amour.<br />

• Jean-Louis Flandrin, Le Sexe et l'Occident, <strong>Paris</strong>, Seuil, 1981.<br />

• Julia Kristeva, Histoires d'amour, <strong>Paris</strong>, Denoël, 1983.<br />

• Denis de Rougemont, L'Amour et l'Occident, <strong>Paris</strong>, coll. 10/18, 1972.<br />

• Les mythes de l'amour, <strong>Paris</strong>, Plon, 1967.<br />

27


Anny DAYAN ROSENMAN<br />

TÉMOIGNAGE, FICTION, VÉRITÉ <strong>DE</strong> LA LITTÉRATURE.<br />

Si Primo Levi fait état de la nostalgie d’un témoignage qui laisserait les choses se raconter<br />

d’elles-mêmes, Robert Antelme, acquiert très vite la conviction que c’est seulement par le choix,<br />

qui implique la décision consciente d’une mise en forme, qu’il lui sera possible de tenter la<br />

transmission de son expérience. Point de vue qui sera repris, analysé, argumenté par Georges<br />

Perec dans un article intitulé Antelme ou la vérité de la littérature.<br />

Dans le cadre du séminaire nous interrogerons la capacité de certaines œuvres de témoignage à<br />

rendre compte des grands désastres du XX°siècle, en une écriture qui se construit dans une<br />

tension constante entre expérience individuelle et destin collectif, entre langage et silence ,<br />

entre ce qui apparaît chez Piotr Rawicz comme haine de la littérature et le recours obligé à une<br />

écriture maîtrisée mais en quête de nouvelles formes.<br />

L’an dernier, nous nous étions essentiellement centrés sur la notion de médiation. Cette année,<br />

nous nous proposons de mettre en rapport cette écriture de témoignage au premier degré , celle<br />

des témoins rescapés, et l’écriture de ceux qui, tels Vercors, Perec, Schwarz-Bart ou Modiano,<br />

sans avoir été présents aux événements, ont choisi d’en témoigner dans des œuvres que l’on<br />

peut parfois aussi bien qualifier de fictions que de témoignages seconds. Nous tenterons de<br />

cerner la force et la complexité de ces enjeux de transmission de même que ce qui s’écrit de<br />

l’intime dans ces reconstructions de l’Histoire.<br />

TEXTES<br />

• Robert Antelme, L’espèce humaine, Gallimard, 1957.<br />

• Elie Wiesel, La nuit, Ed de Minuit, 1959.<br />

• Primo Levi, Si c’est un homme, Julliard, 1987.<br />

• Pierre Gascar, Le temps des morts, Gallimard, 1953.<br />

• Vercors, Le Songe in Le silence de la mer, Ed de Minuit puis Ed de poche.<br />

• André Schwarz-Bart, Le dernier des Justes, Ed du Seuil, 1959.<br />

• Patrick Modiano, Dora Bruder , Gallimard, 1997.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Nicolas Abraham et Maria Törok, L’écorce et le noyau (cf La crypte au sein du moi)<br />

Flammarion, 1987.<br />

• Théodore Adorno, Notes sur la littérature, Flammarion, 1984.<br />

• Maurice Blanchot, L’écriture du désastre, Gallimard 1980.<br />

• Alain Parreau, Ecrire les camps , Belin 1995.<br />

• Sous la direction de Annette Wieviorka et de Claude Mouchard, La Shoah, témoignages,<br />

savoirs, œuvres, Presses Universitaires de Vincennes, 1998.<br />

• La Shoah dans la littérature française, Revue d’Histoire de la Shoah, n°176, septembre-décembre<br />

2002.<br />

28


Pierre-Marc <strong>DE</strong> BIASI, Irène FENOGLIO<br />

INTRODUCTION A LA GENETIQUE DU TEXTE<br />

Les manuscrits de travail des écrivains permettent de suivre les différentes étapes de<br />

l’élaboration d’une œuvre. À partir de ces archives se développe une approche génétique de la<br />

littérature et du texte en général qui a pour objectif l’analyse des processus d’écriture autant<br />

qu’une relecture de l’œuvre achevée.<br />

Ce séminaire se propose d'étudier les fondements théoriques de cette approche, d’en illustrer la<br />

productivité par des exemples concrets et de fournir des outils pratiques pour la lecture des<br />

manuscrits : constitution du corpus, description de ses pièces, méthodes de classement et de<br />

transcription, axes interprétatifs, édition traditionnelle ou hypertextuelle.<br />

Plusieurs séances seront consacrées à la genèse de l’œuvre de Flaubert et à la genèse des textes<br />

autobiographiques d’Althusser. Seront également étudiés des manuscrits de Balzac, Stendhal,<br />

Zola, Hugo, Sartre, Barthes, Jabès, Chedid, N. Huston, P. Quignard. Deux séances spéciales<br />

organisées, l’une au Département des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de France et<br />

l’autre à l’IMEC (Institut Mémoire de l’Edition Contemporaine), permettront de découvrir les<br />

documents originaux.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Almuth Grésillon, Éléments de critique génétique. Lire les manuscrits modernes, PUF, 1994.<br />

• Michel Contat et Daniel Ferrer, Pourquoi la critique génétique ? Méthodes, théories, éd. du CNRS,<br />

1998.<br />

• Pierre-Marc De Biasi, La génétique des textes, Nathan, 2000.<br />

• Irène Fenoglio et Sabine Boucheron-Pétillon, Langages 103, Processus d’écriture et marques<br />

linguistiques. Nouvelles recherches en génétique du texte, 2002.<br />

• Irène Fenoglio, Langage et Société, n° 103<br />

Ecritures en acte et Genèse du texte, <strong>Paris</strong>, MSH, mars 2003.<br />

• Revue Genesis, éd. Jean-Michel Place, 18 numéros.<br />

29


Jean <strong>DE</strong>LABROY<br />

GENEALOGIES DU POUVOIR VI<br />

William Shakespeare ( et J. Fletcher)<br />

Tout est vrai (Henri VIII)<br />

Le terme mis naguère à l’étude des chroniques avait été l’occasion d’ouvrir avec The Tempest le<br />

dossier compliqué des dernières pièces de Shakespeare. Henri VIII offre l’opportunité de croiser<br />

les deux fils, à la fois « history » ultime ou supplémentaire après les deux tétralogies et oeuvre<br />

parente à bien des égards des enjeux des « dark comedies ». Henri VIII propose certes mais<br />

aussi dépasse l’intérêt d’une pièce de circonstance, célébration élizabéthaine à grand spectacle.<br />

L’abréviation des données historiques, coutumière au dramaturge, permet le questionnement des<br />

mutations par lesquelles passe le pouvoir et surtout des différents points de vue à l’invention<br />

desquels ces mutations obligent. Nécessité et liberté, ambition et vertu, engagement et vanité<br />

sont ici ordonnées pour la dernière fois comme s’il s’agissait avec une sorte de festivité grave et<br />

lucide de récapituler la légende du pouvoir politique. Au-delà c’est l’achèvement qui met son<br />

inquiétude au cœur même de la virtuosité dramatique : tentation et mirage de l’œuvre des<br />

hommes, non pas seulement agir mais finir, que quelque chose enfin puisse être dit avoir été<br />

arraché au trouble de nos histoires sublunaires.<br />

Œuvres complètes de William Shakespeare, Histoires II, Robert Laffont, coll.« Bouquins ».<br />

30


Éric MARTY<br />

POLITIQUE <strong>DE</strong> LA POESIE<br />

Ce cours de <strong>DE</strong>A vise à examiner la récurrence des investissements politiques de la poésie ou<br />

des poètes sur une période précise qui va de la Commune de <strong>Paris</strong> jusqu’à la fin de la Seconde<br />

Guerre mondiale, de Rimbaud à René Char, pourrait-on dire. Nous essaierons de comprendre en<br />

quoi les « engagements », les rétractations ou les retraits opérés par les poètes ne sont pas ou<br />

n’ont pas été seulement des attitudes « intellectuelles » mais avant tout des propositions qui ont<br />

impliqué la poésie comme telle et ont concerné l’essence même de la parole poétique.<br />

TEXTES PRINCIPAUX<br />

• Arthur Rimbaud, Poésies, Une saison en enfer, Illuminations. (Cette lecture de Rimbaud sera<br />

accompagnée par la lecture d’un certain nombre de textes de Baudelaire et Mallarmé.) Guillaume<br />

Apollinaire : Œuvres poétiques, Alcools et Calligrammes.<br />

• André Breton : Manifestes du surréalisme (1924-1930). L’œuvre poétique de Breton et des<br />

surréalistes entre 1924 et 1937.<br />

• René Char : Fureur et Mystère.<br />

• D’autres textes seront évidemment cités (Artaud, Aragon, Césaire, Mandelstam.)<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Une bibliographie sera distribuée au début du cours.<br />

31


Pierre PACHET<br />

SOUS LA CO-RESPONSABILITE <strong>DE</strong> PATRICK HOCHART<br />

"CRITIQUE SENTIMENTALE"<br />

Sans considération de méthode et sans privilégier d'autre point de vue que l'intérêt, le goût, la<br />

curiosité ou l'émotion, on s'intéressera à diverses œuvres ou à des auteurs d'époques diverses,<br />

ou à des questions qui mettent en jeu la littérature sans être nécessairement des questions<br />

littéraires. Parmi les sujets envisagés en 2003-2004 : l’œuvre de l’essayiste et poète Benjamin<br />

Fondane, littérature et pensée libertaire (Orwell, Simone Weil, Stig Dagerman), L’Europe de<br />

l’Est littéraire, Le sommeil selon Proust, La représentation du monde des morts, Poésie<br />

française et poésie anglaise, Actualité de la psychologie des philosophes classiques (Descartes,<br />

Spinoza, Hobbes, Malebranche, Maine de Biran, etc.). Le programme sera précisé au cours de<br />

l’été. Vous pourrez en être informé, ainsi que du programme précis de chaque séance, en<br />

communiquant votre adresse e-mail à pierrepachet@noos.fr.<br />

Les séances, mensuelles, dureront 3 heures (et non 2 comme l’an passé) ce qui permettra à des<br />

intervenants extérieurs, amateurs ou spécialistes, de présenter des exposés structurés. La<br />

validation de la participation au séminaire par les étudiants sera assurée par la rédaction d’un<br />

essai touchant à l’une des questions envisagées, après accord d’un des deux enseignants.<br />

32


Anne PAUPERT<br />

LA PAROLE AU FEMININ<br />

DANS LA LITTERATURE FRANÇAISE DU MOYEN AGE :<br />

VOIX DIDACTIQUES ET SATIRIQUES.<br />

Rares sont les voix de femmes dont les manuscrits médiévaux nous ont directement<br />

transmis l’écho : entre Marie de France au XIIe siècle (« Oëz, seignurs, que dit Marie ! ») et<br />

Christine de Pizan au tout début du XVe siècle, se targuant d’avoir composé « choses nouvelles<br />

venues de sentement de femme », on compte quelques femmes poètes (« trobairitz » de langue<br />

d’oc ou femmes trouvères de langue d’oïl), quelques mystiques ou intellectuelles (mais qui,<br />

comme Héloïse, se sont presque toujours exprimées en latin)… Ces œuvres peu nombreuses<br />

sont néanmoins de la plus grande importance dans l’histoire de la littérature française.<br />

Par ailleurs, de nombreuses voix féminines se font entendre dans la littérature en<br />

« langue vulgaire » (c’est-à-dire en français) : voix amoureuses ou malheureuses des héroïnes<br />

des romans courtois, caquets des devisantes des Évangiles des Quenouilles ou sages propos des<br />

matrones… La parole des femmes, qu’elles soient réduites au silence ou coupables de trop<br />

parler, apparaît souvent problématique. C’est souvent autour d’elle que se cristallisent les<br />

interrogations sur la place et le statut de la femme dans la littérature et la culture médiévales.<br />

Ce séminaire est le deuxième volet de l’étude entreprise l’an dernier, où ont été<br />

abordées l’œuvre de Marie de France, des mises en scène romanesques de voix féminines et<br />

diverses voix lyriques au féminin. Nous nous attacherons cette année à deux autres aspects de la<br />

même problématique, dans des œuvres datant pour l’essentiel de la fin du Moyen Âge.1.<br />

Discours au féminin et discours sur les femmes : la voix didactique de Christine de Pizan ; 2. La<br />

parole en excès : le courant satirique.<br />

TEXTES<br />

• Œuvres de Christine de Pizan :<br />

• La Cité des Dames (Stock / Moyen Age, traduction en français moderne par E. Hicks et T.<br />

Moreau)<br />

• Le livre de l’advision Cristine (éd. L. Dulac et C. Reno, Champion ; traduction en français<br />

moderne par A. Paupert, à paraître dans Le Moyen Age et la femme : voix poétiques, utopiques et<br />

amoureuses, Robert Laffont, coll. « Bouquins »).<br />

• Le Livre des Trois Vertus (éd. C. Cannon-Willard, Champion ; traduction en français moderne<br />

par L. Dulac, à paraître dans Le Moyen Age et la Femme…)<br />

• Les Quinze joies de mariage (texte anonyme de la fin du XIVe-début du XVe siècle ; éd. J.<br />

Rychner, Droz, Textes Littéraires français ; traduction en français moderne par M. Santucci,<br />

Stock/Moyen Age).<br />

• Les Evangiles des Quenouilles (éd. Madeleine Jeay, Vrin ; traduction par A. Paupert, à paraître<br />

dans Le Moyen Age et la femme…).<br />

D’autres textes ou extraits seront distribués aux étudiants.<br />

33


Paule PETITIER, Guy ROSA<br />

THEOPHILE GAUTIER<br />

L'approche maintenant la plus fréquente des oeuvres littéraires examine un corpus à<br />

partir d’une forme, d'un thème ou d'un problème. Rompant avec les désuètes études de “ la vie<br />

et de l'œuvre ” d'un auteur, cette façon de procéder met en lumière l'historicité des genres, des<br />

motifs et des sujets (convergence autour de l'un d'eux à une période donnée, réécriture dans la<br />

durée où ils évoluent). La puissance de la littérature apparaît dans la capacité qui lui est ainsi<br />

prêtée de configurer des représentations et de construire des questions. La fécondité de cette<br />

démarche ne dispense pourtant pas de se demander quels sont les aspects de la pratique littéraire<br />

qu'elle laisse de côté. Forcément sélective, elle conduit rarement à s'interroger, par exemple, sur<br />

l'ensemble de la production d'un auteur, sa cohérence ou ses lignes de fracture, sur le trajet d'une<br />

vie-œuvre, sur les choix existentiels dont il procède, sur l'évolution d'une production dans le<br />

contexte historique, idéologique, commercial et esthétique qui la sous-tend, enfin sur la<br />

constitution d'une figure d’auteur et sur son rôle dans la littérature. Théophile Gautier offre un<br />

bon terrain pour tenter l'expérience d’une telle analyse. Son œuvre abondante (romans,<br />

nouvelles, récits de voyage, poésie, critique d'art, histoire de la littérature…) se caractérise par<br />

son inégal intérêt. On y distingue volontiers les productions alimentaires (pour la presse) des<br />

œuvres nobles, saluées par ses contemporains et reconnues comme des jalons de l'histoire<br />

littéraire (Mademoiselle de Maupin, Émaux et camées), tandis qu'une autre partie a longtemps<br />

été déclassée en classiques pour enfants (Le Capitaine Fracasse, Le Roman de la momie).<br />

Penser le caractère disparate de cette œuvre — alors que la plupart des auteurs du XIX e siècle<br />

mettent en avant l'unité, voire l'organicité, de la leur — constitue une première gageure. Une<br />

autre sera de voir comment se combinent, pour ses contemporains et pour nous, la figure du<br />

grand artiste, du "poëte impeccable" et celle de l'amuseur désabusé, qui proclame à mots à peine<br />

couverts la gratuité vaine de l'acte d'écrire. Gautier, icône du romantisme ? image de son échec,<br />

de ses renoncements ? auteur "réaliste" (trop conscient des réalités de la condition de l'écrivain)<br />

? inventeur de la Littérature et de l'Art ? génie (en) creux, qui programme en quelque sorte son<br />

ratage ?<br />

Le séminaire tentera de découvrir des parcours, des axes et des contradictions significatifs à<br />

travers l'exploration aussi large que possible de l'œuvre de cet auteur. Avec un brin d'optimisme<br />

on dirait, à la manière du XIX e siècle, qu'il s'agira de trouver la "formule" de Gautier.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Théophile Gautier, Œuvres, coll. "Bouquins", Robert Laffont.<br />

• Théophile Gautier, Œuvres, "Pléiade", Gallimard.<br />

34


Guiomar HAUTCOEUR, Régis SALADO<br />

« L’INVENTION <strong>DE</strong>S FORMES ROMANESQUES<br />

A L’EPOQUE MO<strong>DE</strong>RNE »(IV) : L’ECRITURE <strong>DE</strong> LA VOIX<br />

L’inscription de la voix dans le roman a une histoire, qui croise celle de l’affirmation de<br />

l’individu et de sa singularité. Dans le roman pastoral et le roman héroïque, le cours de<br />

l’intrigue est interrompu par des récits qui font entendre des voix exprimant une axiologie<br />

amoureuse ou morale spécifique. Face à cette tradition romanesque, le roman picaresque, le<br />

roman épistolaire et le roman-mémoire sont le lieu d’émergence d’une « voix-vision du<br />

monde » par laquelle se constitue la subjectivité dans le roman. Si l’autonomisation de la voix<br />

semble se poursuivre dans certains textes narratifs du XIXème et du XXème siècles, selon un<br />

mouvement qui donne pleinement droit de cité au langage du personnage de fiction, l’écriture<br />

de la voix peut également travailler à dissoudre les fondements mêmes du romanesque. C’est<br />

notamment le cas dans des textes où se donne à lire, et à entendre, une parole que n’encadre<br />

plus aucune instance narrative extérieure à la voix du personnage.<br />

TEXTES <strong>DE</strong> REFERENCES<br />

• Un dossier de textes comprenant des extraits significatifs des œuvres suivantes sera distribué lors<br />

de la première séance du séminaire.<br />

• L’Astrée d’Honoré d’Urfé, Clélie de Mademoiselle de Scudéry, des romans picaresques<br />

espagnols. Histoire de Clarisse Harlowe de Richardson, Histoire d’une grecque moderne de l’abbé<br />

Prévost.<br />

• Carnets du sous-sol, de Dostoïevski, Les lauriers sont coupés d’Édouard Dujardin, monologue<br />

de Molly Bloom dans Ulysses de James Joyce, Amants, heureux amants... de Valery Larbaud,<br />

Tandis que j’agonise de William Faulkner, L’Innommable de Samuel Beckett, L’Inquisitoire de<br />

Robert Pinget.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Mikhaïl Bakhtine: Esthétique et théorie du roman, Gallimard, 1978.<br />

• Dorrit COHN : la transparence intérieure, seuil, 1982.<br />

• René Démoris: Le roman à la première personne: du classicisme aux Lumières, <strong>Paris</strong>, Armand<br />

Colin, 1975.<br />

• Vincent Jouve: L’effet-personnage dans le roman, PUF, 1992.<br />

• Jean-Pierre Martin: La Bande sonore, José Corti, 1998.<br />

• Sophie Rabau : Fictions de présence: la narration orale dans le texte romanesque du roman<br />

antique au XXe siècle, <strong>Paris</strong>, Champion, 2000.<br />

• Jean Rousset : Narcisse romancier. Essai sur la première personne dans le roman, <strong>Paris</strong>, José<br />

Corti, 1986.<br />

35


Annie RENONCIAT<br />

LIVRE/IMAGE/EDITION POUR LA JEUNESSE<br />

La création graphique dans l'édition pour la jeunesse a déployé au cours des siècles un<br />

large éventail d'ambitions, depuis la visée pragmatique – didactique, éducative, persuasive ou<br />

distractive – jusqu'à la "pure" expression artistique qui se veut dégagée de toute visée utilitaire.<br />

L'exploration des coulisses de la création fait apparaître que, dans tous les cas, le travail de<br />

l'illustrateur – choix du sujet, de la technique, de la forme, du style – est étroitement lié à ce<br />

destinataire spécifique qu'est l'enfant, ou, plus exactement aux représentations dominantes qu'en<br />

forgent les sociétés. Dans le sillon du colloque sur "L'image pour enfants : pratiques, normes,<br />

discours", qui s'est tenu à <strong>Paris</strong> 7 en décembre 2000, le séminaire continuera d'explorer les<br />

formes, les normes, les usages, le statut pédagogique, artistique, épistémologique des images<br />

dans différents supports éditoriaux pour la jeunesse, depuis l'Ancien Régime jusqu'à l'époque<br />

contemporaine.<br />

Les séances, qui feront intervenir plusieurs spécialistes du domaine, porteront notamment<br />

sur l'illustration des ouvrages de fiction et des ouvrages pédagogiques dans les livres d'Ancien<br />

Régime ; l'image pour les apprentis-lecteurs au XIXe siècle , la pédagogie par l'image au XIXe<br />

siècle ; le concept "d'art pour l'enfant" ; les albums dits "artistiques" au XIXe siècle ; les images<br />

religieuses ; les images pour lanterne magique ; l'album à la croisée des arts du spectacle dans<br />

les années 1920, les livres "de peintres" pour la jeunesse dans l'entre-deux guerres ; les histoires<br />

en images "à la française" ; les supports d'images populaires aux XIXe et XXe siècles ; la<br />

révolution de l'image dans les années 1970 ; l'album contemporain.<br />

BIBLIOGRAPHIE GENERALE<br />

• Ségolène Le Men, Annie Renonciat, Livres d’enfants, livres d’images, 1848-1914, Les dossiers<br />

du Musée d’Orsay, n°35, Réunion des musées nationaux, <strong>Paris</strong>, 1989, 64 p.<br />

• Claude-Anne Parmegiani, Les Petits Français illustrés, 1860-1940, Éditions du Cercle de la<br />

Librairie, 1989, 304 p.<br />

• Jean Perrot, Carnets d'illustrateurs, Electre-Éditions du Cercle de la librairie, 2000.<br />

• Annie Renonciat dir., L’Image pour enfants : pratiques, normes, discours (France et pays<br />

francophones, XVIe-XXe siècles), numéro spécial de La Licorne, Université de Poitiers, 2003 (actes<br />

de colloque).<br />

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Carine TREVISAN<br />

ECRIRE, FAIRE FACE<br />

On examinera des textes issus de sujets confrontés à des situations<br />

historiques ou sociales extrêmes (emprisonnement, guerre, déportation).<br />

Quelles sont les formes et les fonctions de ces textes, dont les auteurs<br />

ont moins le souci de faire une oe¦uvre littéraire que de témoigner, rendre<br />

hommage aux morts, souvent profanés ou laissés sans sépulture, ou encore<br />

résister aux entreprises de destruction de l'humain ?<br />

L'étude portera essentiellement sur les XIXe et XXe siècles.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

L'essentiel du corpus étant difficilement accessible, des extraits de<br />

textes seront distribués en cours.<br />

On peut néanmoins déjà consulter les textes suivants :<br />

• La dernière lettre. Prisons et condamnés de la Révolution, Olivier Blanc,<br />

• 1985.<br />

• Victor Hugo, Le dernier jour d'un condamné, Le Livre de Poche, 1989.<br />

• La Dernière lettre écrite par des soldats français tombés au champ<br />

• d'honneur, Flammarion, 1922.<br />

• Jean Giono, Refus d'obéissance, Gallimard, Pléiade, 1989.<br />

• Dernières lettres de Stalingrad, Buchet-Chastel, 1994.<br />

• Michel Borwicz, Ecrits des condamnés à mort sous l'occupation nazie, Folio, 1996.<br />

• Henri Calet, Les Murs de Fresnes, 1945, Viviane Hamy, 1993.<br />

Cette bibliographie n'est pas exhaustive.


Jean VIGNES<br />

LA CITE <strong>DE</strong>S MUSES : ENGAGEMENT ET<br />

MISSIONS DU POETE A LA RENAISSANCE<br />

Au XVIe siècle, presque toutes les pratiques littéraires semblent chercher leur légitimité —<br />

sociale, politique, voire religieuse — dans l’utilité qu’elles revendiquent ou qu’on leur prête.<br />

Les poètes de la Renaissance, soucieux de profiter à la collectivité, de remplir avec civisme une<br />

mission d’instruction et d’édification, considèrent cette contribution à l’ordre de la Cité comme<br />

l’une des justifications les plus nobles de leur vocation. On le montrera d’abord à travers<br />

quelques textes théoriques de l’époque humaniste. Le poète se donne notamment pour mission<br />

la célébration et l’immortalisation de la dynastie, la glorification du destin national à travers la<br />

narration épique, mais aussi la transmission didactique de préceptes religieux, moraux ou<br />

politiques, et notamment la formation d’un prince digne de ses prérogatives. En cas de conflit, il<br />

épouse la cause de son protecteur, et met sa plume au service de ses idéaux : la poésie se fait<br />

alors arme de combat, au risque de frayer avec le pamphlet. Comment cet engagement s’exercet-il<br />

dans les textes poétiques? Quels genres paraissent les plus efficaces? Et peut-on transgresser<br />

l’impératif d’utilité? Les textes de Marot, Du Bellay, Ronsard, Baïf, Du Bartas, d’Aubigné<br />

(pour ne citer qu’eux) proposent des réponses complémentaires et parfois contrastées.<br />

Une bibliographie sera proposée au début du séminaire.


Littérature,<br />

théorie littéraire<br />

et sciences humaines


Françoise ATLANI-VOISIN<br />

LINGUISTIQUE ET LITTERATURE<br />

Ce séminaire propose une réflexion linguistique sur la textualité, et tout particulièrement sur le<br />

texte littéraire. Après avoir défini la spécificité énonciative du texte à partir de l’analyse<br />

formelle du dialogue et de l’énonciation orale, on proposera différentes perspectives<br />

linguistiques qui pourraient permettre de construire une spécificité linguistique de l’écriture. En<br />

effet, grâce au travail singulier des variables linguistiques, par des principes énonciatifs<br />

appliqués à l’excès, la prose littéraire révèle des potentialités d’une langue qui, si elle se<br />

distingue dans sa manifestation de l’énonciation ordinaire, est une activité linguistique à part<br />

entière. La réflexion sera menée en prenant appui sur des textes littéraires du XXe siècle qui<br />

seront proposés en cours.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Jean-Michel Adam, Le style dans la langue, Delachaux & Niestlé.<br />

• Françoise Atlani, L’instance de la lettre, in La lettre entre réel et fiction, Sedes.<br />

• Françoise Atlani, Enonciation fictionnelle et constructions référentiele,. Langue française,<br />

décembre 2000.<br />

• Ann Banfield, Phrases sans paroles, Seuil.<br />

• Mikhaïl Bakhtine, Du discours romanesque, Esthétique et théorie du roman, Gallimard.<br />

• Emile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, Gallimard/Tel, vol. 1 et 2.<br />

• Olivier Ducrot, Le dire et le dit.<br />

• Laurent Danon-Boileau, Produire le fictif, Klincksieck.<br />

• Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, Seuil/Points et Six leçons sur le son et le<br />

sens.<br />

• Roman Jakobson, Questions de poétique, Seuil.<br />

• Revues : Langages, n° 118, Langue Française, n°120 et 128.<br />

40


Emmanuelle CAGNAC, Florence DUPONT<br />

QU’EST-CE QU’UN TEXTE <strong>DE</strong> THEATRE ?<br />

Aujourd’hui on présente souvent au théâtre des textes qui n’ont pas été écrits à destination de la<br />

scène. Pratique inconcevable dans l’antiquité grecque ou romaine. Si à Rome il existe bien des<br />

lectures publiques d’épopées, de discours oratoires, de poésies légères, - recitationes - celles-ci<br />

n’appartiennent pas à l’espace du théâtres (jeux scéniques). C’est du point de vue de l’Antiquité<br />

que nous poserons donc les questions : « Qu’est-ce qu’un texte de théâtre ? Qu’est-ce que la<br />

parole théâtrale ? Pourquoi l’énonciation théâtrale dans une culture donnée exige-t-elle ou non<br />

des énoncés spécifiques ? »<br />

On partira de la conception du decus (latin) - ou prepon (grec) qui préside à l’évaluation<br />

esthétique d’une énonciation poétique, et donc théâtrale, en fonction de son contexte rituel. Puis<br />

on regardera d’autres théâtres rituels (indiens et japonais) pour examiner la définition du texte<br />

dans la même perspective : la ritualité implique-t-elle l’énonciation d’un texte spécifique ? A<br />

l’occasion, on s’interrogera sur la possibilité de « reconnaître un texte de théâtre » à propos de<br />

textes anciens (égyptiens, arabes par exemple) dont on ignore tout ce que pouvait être leur<br />

contexte d’énonciation. Enfin on en viendra au théâtre contemporain : l’absence de ritualité<br />

dans le théâtre contemporain impose-t-elle qu’un texte de théâtre ait un autre but que celui seul<br />

de « faire du théâtre » et que par là il soit aussi un « texte à lire »? Ce qui par retour permettrait<br />

la mise en scène de textes non théâtraux ? Avec cette question finale : pourquoi mettre en scène<br />

des textes non destinés au théâtre ?<br />

LE LATIN ET LE GREC EN MAITRISE<br />

1 Préparation à la version latine d’agrégation.<br />

Les étudiants de maîtrise qui envisagent de passer le concours d’agrégation de lettres modernes<br />

en 2004-2005 doivent dès cette année se préparer à l’épreuve de version latine.<br />

Ils peuvent s’ils ont un bon niveau (licence groupe fort) suivre les cours de version latine pour<br />

l’agrégation et le CAPES (mercredi matin 9h-11h) cours hebdomadaire.<br />

Pour les autres est crée cette année un cours d’entraînement et de remise à niveau, de deux<br />

heures tous les quinze jours (mercredi 13h-15h)<br />

2. Préparation 0 la recherche<br />

les étudiants qui se destinent à la recherche (<strong>DE</strong>A puis thèse), tout spécialement ceux qui<br />

travaillent sur les littératures modernes ( 16 ème , 17 ème , 18 ème ) ou le moyen Age ont tout intérêt à<br />

suivre pour leur formation un cours de latin correspondant à leur niveau et/ou le cours d’histoire<br />

de la littérature latine destiné aux étudiant de CAPES (mercredi matin 11h-12h)<br />

ils peuvent aussi , dans le même esprit, suivre l’initiation au grec , 1 er ou 2d niveau.<br />

41


Évelyne GROSSMAN<br />

LA VÉRITÉ EST-ELLE UNE QUESTION LITTÉRAIRE ?<br />

(Littérature – philosophie)<br />

Hypothèse dont j’aimerais partir : tout un courant de la pensée moderne (où se croisent<br />

littérature, philosophie, psychanalyse) se définit comme une passion de l’interprétation à<br />

mesure même que semble perdue la croyance en la vérité, – une interprétation infinie<br />

s’exerçant à travers la langue et l’écriture.<br />

L’œuvre d’art travaille “là où la vérité manque”, dit Blanchot, dans l’entrelacs du oui et du non,<br />

“le reflux et le reflux de l’ambiguïté essentielle”. Cet “espace littéraire”, comme le nomme<br />

Blanchot, est proche de ceux qu’explorent Jacques Derrida au titre de la “déconstruction” ou<br />

Gilles Deleuze lorsqu’il définit le philosophe moderne comme un inventeur de concepts<br />

(“ pensée est création, non pas volonté de vérité ”).<br />

On sait les reproches qui ont pu être adressés, à tort ou à raison, à tel ou tel de ces discours :<br />

tentation du nihilisme, irresponsabilité politique, discours de l’équivalence généralisée, perte<br />

des “ valeurs ”, retrait mélancolique. Et pourtant, dans ces espaces d’écriture intenables,<br />

attentifs à l’impensé des discours de la vérité, à la fêlure des mots, à l’équivocité du sens, le vrai<br />

est ce qui pourra, peut-être, suggère Blanchot, “ avoir lieu ”, loin de toute pétrification en<br />

dogme, vérité révélée, corps de doctrine...<br />

On tentera d’explorer quelques-uns de ces espaces d’écriture (littéraires et philosophiques,<br />

indistinctement) à travers, entre autres, l’analyse d’extraits de textes de Blanchot et de Derrida<br />

(liste non limitative, au gré des suggestions et des recherches des participants). Des photocopies<br />

de ces extraits seront distribuées.<br />

REPERES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

• Maurice Blanchot, “ La littérature et l’expérience originelle ”, in L’Espace littéraire (1955), rééd.<br />

Folio-essais ; “ Réflexions sur le nihilisme ”, in L’Entretien infini, Gallimard1969 ; Écrits politiques<br />

(1958-1993), éd. Léo Sheer, 2003.<br />

• Gilles Deleuze, Félix Guattari, Qu’est-ce que la philosophie ? Les Éditions de Minuit, 1991<br />

• Christian Delacampagne, “ La raison en question ” in Histoire de la philosophie au XXème siècle,<br />

Seuil, 1995.<br />

• Jacques Derrida, Circonfession (in Jacques Derrida par G. Bennington et J. Derrida, Seuil, “ Les<br />

Contemporains, 1991) ; “ Un ver à soie ” in Voiles, Galilée, 1998 ; Voyous, Galilée, 2003.<br />

• Michel Foucault, “ La pensée du dehors ” (1966), Dits et Écrits I, Quarto-Gallimard<br />

• Michel Guérin, La Terreur et la pitié, Actes Sud, 1990 ; Nihilisme et modernité (essai sur la<br />

sensibilité des époques modernes de <strong>Diderot</strong> à Duchamp), éditions Jacqueline Chambon, 2003.<br />

42


Richard LASZLO<br />

ECRITURE ET IMAGINAIRE LINGUISTIQUE<br />

A partir de textes très divers, pris aussi bien hors du champ littéraire (écrits de schizophrènes,<br />

« poésie naturelle », « art brut »…) que dans la littérature, on étudiera l'émergence, l’activité et<br />

les effets d’un imaginaire linguistique (transgressions syntaxiques et discursives, créations<br />

phonétiques, lexicales ou graphiques, langues inventées, glossolalie, verbigération, lipogramme,<br />

etc.) chez quelques auteurs contemporains (René Daumal, Henri Michaux, Jean Tardieu,<br />

Georges Perec).<br />

TEXTES ETUDIES<br />

• R. Daumal, Les Pouvoirs de la parole, Gallimard.<br />

• H. Michaux, L’Espace du dedans, Poésie/Gallimard.<br />

• J. Tardieu, Obscurité du jour, Skiraa.<br />

Le Fleuve caché, Poésie/Gallimard.<br />

L’Accent grave et l’accent aigu, Poésie/Gallimard.<br />

• G. Pérec, La Disparition, les lettres nouvelles.<br />

REPERES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

• G. Deleuze, Logique du sens, Minuit , 10/18.<br />

• A. Ehrenzweig, L’Ordre caché de l’art, Gallimard, « Connaissance de l’inconscient ».<br />

• R. Gori, Le Corps et le signe dans l’acte de parole, Dunod.<br />

• J. Kristeva, La Révolution du langage poétique, Seuil.<br />

• A. Green, La Folieprivée – psychanalyse des cas-limites, Gallimard.<br />

• J. Oury, Création et schizophrénie.<br />

• M. Pierssens, La Tour de Babil, Minuit.<br />

• M. Yaguello, Les Fous du langage, Seuil.<br />

Alice au pays langage, Seuil.<br />

43


Vincent NYCKEES<br />

LE CHANGEMENT <strong>DE</strong> SENS :<br />

CONTINUITE OU DISCONTINUITE ?<br />

Rétrospectivement, tout changement de sens se signale comme une rupture : des énoncés qui<br />

auraient paru inadéquats à une certaine époque, dans tel type de situation, deviennent adéquats<br />

à une autre époque, dans le même type de situation, et inversement.<br />

L’irruption d’une telle discontinuité constitue en elle-même un paradoxe. Les significations se<br />

présentent en effet comme autant de « normes » intersubjectives, régissant l'emploi des signes –<br />

mots, morphèmes, structures – au sein des groupes linguistiques. Ces normes sont à la fois<br />

relativement efficaces et indéniablement puissantes (soustraites pour l’essentiel à la volonté<br />

individuelle). Comment expliquer dans ces conditions :<br />

- que l’évolution des significations ne paraisse pas compromettre leur (relative) adéquation<br />

fonctionnelle ?<br />

- que les contemporains des évolutions (et leurs promoteurs eux-mêmes...) n’en soient<br />

généralement pas conscients et qu’elles se produisent le plus souvent indépendamment de leur<br />

volonté ?<br />

Etudier le changement de sens, c’est d’abord mettre en oeuvre une méthode pour résoudre ce<br />

paradoxe.<br />

Nous nous proposerons au cours de ce séminaire de comparer et d’évaluer les principales<br />

stratégies mises en oeuvre dans les analyses du changement de sens, ce qui nous conduira à en<br />

présenter une typologie et à réfléchir à la place qu’il convient d’accorder aux différents types<br />

de facteurs invoqués dans la littérature : facteurs historiques, discursifs, cognitifs et<br />

intralinguistiques.<br />

Nous nous interrogerons chemin faisant sur les conditions que devrait satisfaire une théorie<br />

véritablement scientifique de l’évolution sémantique.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Emile Benveniste, 1966, « Problèmes sémantiques de la reconstruction », in Problèmes de<br />

linguistique générale, t.1, 289-307, <strong>Paris</strong>, Gallimard, 1966.<br />

• Michel Bréal, 1982 (1897) : Essai de sémantique, <strong>Paris</strong>, Gérard Montfort.<br />

• Arsène Darmesteter, 1979 (1887), La Vie des mots étudiée dans leurs significations, <strong>Paris</strong>,<br />

Champ Libre<br />

• Jacques François (éd.), 2000, Mémoires de la Société de Linguistique de <strong>Paris</strong> (IX), « Théories<br />

contemporaines du changement sémantique », Leuven, Peeters.<br />

• Christiane Marchello-Nizia, 1995, L’évolution du français, <strong>Paris</strong>, Armand Colin<br />

• Antoine Meillet, 1948 (1906), « Comment les mots changent de sens », in Linguistique<br />

historique et linguistique générale, <strong>Paris</strong>, Champion.<br />

• Vincent Nyckees, 1998, La sémantique, <strong>Paris</strong>, Belin.<br />

• Vincent Nyckees, à paraître, « Rien n’est sans raison : les bases d’une théorie continuiste de<br />

l’évolution sémantique », in D. Candel et F. Gaudin (éd.), Aspects diachroniques du vocabulaire,<br />

Presses Universitaires de Rouen, Dyalang.<br />

• Alain Rey (dir.), 1992, Dictionnaire historique de la langue française, <strong>Paris</strong>, Le Robert.<br />

• Ferdinand de Saussure, 1972, Cours de linguistique générale, <strong>Paris</strong>, Payot.<br />

• Ferdinand de Saussure, 2002, Ecrits de linguistique générale, <strong>Paris</strong>, Gallimard.<br />

• Eve Sweetser, 1990, From Etymology to Pragmatics, Cambridge, Cambridge University Press.<br />

• Stephen Ullmann, 1969, Précis de sémantique française, Berne, A. Francke.<br />

• Walther von Wartburg et Stephen Ullmann, 1969, Problèmes et méthodes de la linguistique,<br />

<strong>Paris</strong>, PUF.<br />

44


NATHALIE PIEGAY-GROS<br />

LE ROMANESQUE : REVER, CRITIQUER, RACONTER.<br />

Le roman, en particulier dans la tradition française, s’est défini contre le romanesque, qui serait<br />

à l’opposé du sens critique comme du souci réaliste. A rebours du roman qui pense et qui<br />

critique, le romanesque représenterait la tentation de la facilité (attachée au populaire, au nonlittéraire,<br />

au féminin…). Pourtant, il n’est pas l’apanage ambigu du seul roman : il investit<br />

d’autres types de discours.<br />

Le désir romanesque est non seulement une propension au merveilleux et au fantasme, mais<br />

aussi une élaboration imaginaire de la relation qu’un sujet entretient avec sa condition sociale. Il<br />

fraye avec l’utopie comme il frôle le poétique. Nous nous interrogerons donc sur la pensée qu’il<br />

élabore, sur les formes qu’il suscite (clichés, intrigue, discours psychologique…) ainsi que sur<br />

les lieux où il se développe (mélodrame, poésie, récit autobiographique ou historique, récit de<br />

cas… ).<br />

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES<br />

• Nous travaillerons sur différents extraits de romans (par exemple :<br />

• Cervantès, Don Quichotte ; Flaubert, Madame Bovary ; Victor Hugo, Les Misérables ; Balzac,<br />

La Cousine Bette, Marcel Proust, A la recherche du temps perdu ; Aragon, Le Paysan de <strong>Paris</strong>, Les<br />

Voyageurs de l’impériale ; Robert Pinget, Quelqu’un ; Michel Butor, La Modification ; Claude<br />

Simon, Les Géorgiques ; Jean, Echenoz, Je m’en vais) ainsi que sur des texte non fictionnels<br />

(Stendhal, Vie de Henri Brulard ; Sigmund Freud, Cinq psychanalyses ; Georges Duby, Le<br />

dimanche de Bouvines ; Aragon, Henri Matisse, roman ).<br />

ORIENTATIONS CRITIQUES<br />

• L’Atelier du roman, n° 6, 1996 ; 8 et 10, 1997.<br />

• Vincent Descombes, Proust, Philosophie du roman, Minuit, 1997.<br />

• René Girard, Mensonge romanesque, vérité romantique, Grasset, rééd. « Pluriel ».<br />

• Marthe Robert, Roman des origines, origines du roman, Gallimard, « Tel ».<br />

• Nathalie Sarraute, L’Ere du soupçon, Gallimard, « Folio Essais ».<br />

• Schaeffer, Jean-Marie : “Le Romanesque”, publié le 14 octobre 2002, in Vox Poetica<br />

(www.vox-poetica.org/t/leromanesque.htm).<br />

• André Thibaudet, Essais sur le roman, Gallimard, 1938.<br />

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Martin RUEFF<br />

LITTERATURE ET PHILOSOPHIE<br />

LA VOIX INTERIEURE COMME TECHNIQUE LITTERAIRE<br />

ET COMME PROBLEME PHILOSOPHIQUE<br />

Après avoir interrogé la relation de la littérature et de la philosophie à partir du destin<br />

littéraire de la phénoménologie, nous proposons d’approcher cette relation par l’examen d’un<br />

problème : la voix intérieure.<br />

La voix intérieure s’impose à l’évidence comme un paradoxe intime : par elle je me<br />

parle à moi- même dans l’immédiateté d’un monologue silencieux, et pourtant elle est bien un<br />

langage. Il faut donc que je l’aie appris et si je l’ai appris, je peux donc le tenir à autrui.<br />

Comment penser, alors, au cœur du sujet, cette forme tranquille et quotidienne d’étrangement ?<br />

Il faut tenter de la décrire et aussi de la voir à l’œuvre.<br />

On interrogera ainsi la notion de voix intérieure comme question de linguistique,<br />

comme problème philosophique, comme technique littéraire mais aussi comme enjeu<br />

existentiel.<br />

On suivra la problématique dans la constitution historique de sa traçabilité (avec Platon,<br />

Aristote et les stoïciens pour la philosophie antique, Augustin et la tradition médiévale jusqu’à<br />

Ockham, Descartes et Malebranche pour la philosophie classique). On accordera pourtant une<br />

attention particulière à la question de la voix intérieure dans la première moitié du XXe siècle.<br />

La technique littéraire du monologue intérieur (Desjardins et Joyce sont nommés pour<br />

l’exemple) et la fin supposée de l’intériorité dans la tradition du symbolisme furent<br />

contemporaines d’élaborations philosophiques de premier plan comme la critique<br />

wittgensteinienne du langage privé ou l’analytique de la voix de la conscience dans Etre et<br />

temps (§§ 56- 60).<br />

INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES SOMMAIRES<br />

LITTERATURE SECONDAIRE<br />

• Banfield, A. Phrases sans parole, théorie du récit et du style indirect libre, <strong>Paris</strong>, Seuil, 1995<br />

• Bouveresse, J., Le mythe de l’intériorité, Expérience, signification et langage privé chez<br />

Wittgenstein, <strong>Paris</strong>, Minuit, 1987<br />

• Chauvier, S., Dire Je, Essai sur la subjectivité, <strong>Paris</strong>, Vrin, 2001<br />

• Jenny, L., La fin de l’intériorité, <strong>Paris</strong>, P.U.F, 2002<br />

• Pannacio, C., Le discours intérieur de Platon à G. d’Ockham, <strong>Paris</strong>, Seuil, 1999<br />

• Ricoeur, P., Soi même comme un autre, <strong>Paris</strong>, Seuil, 1990<br />

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Bernard SICHERE<br />

LA JUSTICE<br />

Faire justice, se faire justice.<br />

Qu’en est-il de l’œuvre de justice ? Jusqu’où doit aller l’exigence de justice ?<br />

De la justice au pardon : le temps et la mémoire.<br />

Quel rapport entre l’idée de justice et l’idée de destinée et de vérité ?<br />

Comment se croisent ou peuvent se croiser l’exigence individuelle et<br />

l’exigence collective de justice .<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

• Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Phénoménologie de l’esprit. Aubier, 2001.<br />

• Martin Heidegger, Introduction à la métaphysique. Gallimard, coll.”Tel, 1980.<br />

• Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem. Gallimard, coll.”Folio Histoire”, 2002.<br />

FILMOGRAPHIE<br />

• Clint Eastwood, Joseph Wales hors la loi (1976).<br />

Unforgiven (1992).<br />

Sudden impact (1983).<br />

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