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qu'en reste-t-il exactement ? - Vistra

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P R O F I L<br />

P R O F I L<br />

Pour les petits clients, <strong>il</strong> ne<br />

<strong>reste</strong> que la régularisation<br />

Walter Stresemann est administrateur-délégué<br />

de <strong>Vistra</strong> SA à Genève, une société qui a des<br />

bureaux dans 19 pays et dont le quartier général<br />

se trouve en Suisse. Dès 1989, <strong>il</strong> a dirigé le<br />

bureau de Genève de Holland Intertrust, rachetée<br />

ensuite par Mees Pierson, donc le groupe Fortis.<br />

En 2006, <strong>il</strong> est parti avec certains collaborateurs<br />

pour créer <strong>Vistra</strong>.<br />

le client gagnera du temps, mais pas beaucoup plus. <strong>il</strong> <strong>reste</strong><br />

que les dispositions concernant l’entraide sont avant tout<br />

dissuasives, destinées à faire peur au client dans son pays de<br />

résidence. si celui-ci dispose déjà de toutes les informations<br />

nécessaires pour faire une demande d’entraide, <strong>il</strong> peut s’adresser<br />

immédiatement à la personne concernée sans passer par la<br />

suisse. autrefois, le client pouvait garder le s<strong>il</strong>ence, fort de la<br />

connaissance que la suisse n’allait pas communiquer de données<br />

à son sujet. cette assurance, maintenant, <strong>il</strong> ne l’a plus.<br />

Malgré cela, on observe un afflux de fonds dans les<br />

banques suisses…<br />

Oui, <strong>il</strong> y a un afflux de fonds, également déclarés, du fait notamment<br />

de la crise de l’euro. <strong>il</strong> y a aussi des fonds qui proviennent<br />

d’europe orientale, d’amérique latine et des pays arabes, pour<br />

qui le débat autour de l’article 26 du modèle de l’OcDe compte<br />

peu. ces clients extra-européens mettent leur argent en suisse par<br />

souci de diversification et pour parer à l’instab<strong>il</strong>ité politique dans<br />

leur pays d’origine. même si le secret bancaire peut être considéré<br />

comme affaibli, le client qui ne laisse pas traîner de documents, ne<br />

téléphone pas à son banquier sur son portable et n’ut<strong>il</strong>ise pas le<br />

courrier électronique peut conserver l’anonymat.<br />

© Magali Girardin<br />

© Magali Girardin<br />

Comment caractériser la situation du secret<br />

bancaire à l’heure actuelle ?<br />

<strong>il</strong> existe deux approches. la première<br />

est technique et se base sur la situation<br />

qui s’instaure depuis l’annonce par le gouvernement<br />

suisse, le 13 mars 2009, de<br />

l’acceptation de l’article 26 du modèle de<br />

convention de double imposition (cDi) de<br />

l’OcDe. celle-ci a également demandé à la<br />

suisse de conclure au moins douze cDi prévoyant l’entraide administrative.<br />

la suisse a donc approuvé la fin de la distinction entre<br />

fraude et évasion fiscale et s’est retrouvée sur la « liste blanche » à<br />

partir de septembre 2009. a l’heure actuelle, Berne a signé, ratifié<br />

ou simplement paraphé un total de 31 cDi conformes au modèle<br />

de l’OcDe, qui ne sont pas encore en vigueur, sauf celles conclues<br />

avec la France et les etats-unis, applicables dès la date de la signature.<br />

Vo<strong>il</strong>à pour l’approche technique. mais <strong>il</strong> manque l’expérience<br />

tirée de cas concrets pour dire, et c’est la seconde approche, si ces<br />

nouvelles cDi vont vraiment représenter une brèche importante<br />

dans le secret bancaire. car une demande de renseignements doit<br />

être motivée et comporter toute une série de données, notamment<br />

la banque concernée. ces conditions ont été définies dans une ordonnance,<br />

dont le texte a été publié le 1 er octobre.<br />

Cette ordonnance, qui semble refléter un certain<br />

raffermissement de la position suisse, ne constitue-t-elle pas<br />

une bonne surprise ?<br />

elle va effectivement assez loin, et spécifie aussi les droits du<br />

client qui peut faire appel. <strong>il</strong> est important de préciser qu’une transmission<br />

de données ne peut pas se faire dans son dos. mais <strong>il</strong> ne<br />

faut pas non plus s’<strong>il</strong>lusionner sur les chances de succès d’une telle<br />

démarche. si la demande d’entraide est formulée dans les règles,<br />

L’anonymat a cependant un coût de plus en plus lourd<br />

depuis que les transferts internationaux doivent obligatoirement<br />

comporter la mention du donneur d’ordre…<br />

si le client ne veut pas que son nom apparaisse, <strong>il</strong> a besoin<br />

d’une structure qui est très ut<strong>il</strong>e pour les comptes actifs, notamment<br />

les paiements à l’étranger. c’est un motif important<br />

d’ut<strong>il</strong>isation de sociétés, souvent offshore, dont l’adresse sera<br />

mentionnée en cas de transfert.<br />

Le nom du client n’est-<strong>il</strong> pas connu de la juridiction de<br />

domic<strong>il</strong>e de la société ?<br />

le nom de l’ayant-droit économique ne figure pas nécessairement<br />

au siège de la société, par exemple au Panama. <strong>il</strong> y a<br />

des pays où l’identité doit être communiquée, mais pas partout.<br />

certaines juridictions se contentent d’une lettre de l’introducteur,<br />

par exemple une société en suisse qui confirme que le<br />

nom de l’ayant-droit est connu et l’origine des avoirs, vérifiée.<br />

Bien entendu une telle société doit être dûment régulée.<br />

L’identification de l’ayant-droit économique est-elle de<br />

rigueur au niveau suisse, même dans le cas d’un trust ?<br />

Pour un trust, <strong>il</strong> faut remplir le « formulaire t », si bien que le<br />

nom du client est connu de la banque. mais le trust permet tout de<br />

même un désistement de la propriété des avoirs concernés, et <strong>il</strong> est<br />

toujours d’actualité. son ut<strong>il</strong>isation est en hausse, de l’ordre de 20 à<br />

25% par rapport aux années précédentes. mais est-ce que ce regain<br />

d’intérêt est lié à l’affaiblissement du secret bancaire, je ne le sais pas.<br />

Le trust n’est-<strong>il</strong> pas réservé à des fortunes déjà très<br />

conséquentes, au-delà de 5 m<strong>il</strong>lions ?<br />

Pour un trust relativement simple, <strong>il</strong> faut compter au moins<br />

1,5 m<strong>il</strong>lion de francs ou 1 m<strong>il</strong>lion d’euros. en général, <strong>il</strong> est vrai<br />

que les montants sont plus élevés, à partir de 3 ou 4 m<strong>il</strong>lions<br />

de francs. le trust bénéficie désormais du fait qu’<strong>il</strong> est assez<br />

14 market.ch | février 2011 février 2011 | market.ch 15<br />

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