22.11.2014 Views

Dans ce numéro - Fonds Beauffort

Dans ce numéro - Fonds Beauffort

Dans ce numéro - Fonds Beauffort

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Avril 2009<br />

Numéro : 16<br />

a.s.b.l. « <strong>Fonds</strong> <strong>Beauffort</strong> »<br />

Rue Louis Hap, 64<br />

1040 Bruxelles<br />

<strong>Dans</strong> <strong>ce</strong> numéro<br />

• Le mot du Président<br />

• Pays Cathare : Christophe<br />

raconte ses vacan<strong>ce</strong>s et sa<br />

découverte d’un ancêtre<br />

bâtisseur de canal.<br />

• La Porte de Hal : Geneviève<br />

nous l’ouvre toute grande.<br />

• Leuw St Pierre : en avant<br />

première de l’AG : des roses<br />

chez les Roose, par Henri.<br />

• Faux Roi, faux Marquis, mais<br />

histoire vraie.<br />

• Les <strong>Beauffort</strong> sont célèbres<br />

dans le 8° art<br />

• Assemblée Générale : rappel<br />

• Carnet familial<br />

Editeur responsable<br />

Henri de <strong>Beauffort</strong><br />

Mignonne, allons voir si la rose<br />

Qui <strong>ce</strong> matin avait éclose<br />

Sa robe de pourpre au soleil,<br />

A point perdu de sa robe pourprée<br />

Et son teint au vôtre pareil.<br />

Las ! Voyez comme en peu d’espa<strong>ce</strong>,<br />

Mignonne, elle a dessus la pla<strong>ce</strong>,<br />

Las, las ! Ses beautés laissé choir !<br />

Ô vraiment marâtre Nature,<br />

Puis qu’une telle fleur ne dure<br />

Que du matin jusques au soir !<br />

Donc, si vous me croyez, mignonne,<br />

Tandis que votre âge fleuronne<br />

En sa verte nouveauté,<br />

Cueilliez, cueilliez votre jeunesse<br />

Comme à <strong>ce</strong>tte fleur, la vieillesse<br />

Fera ternir votre beauté.<br />

( Pierre de Ronsard)<br />

En vers libres, paraphrasons <strong>ce</strong> bon Pierre :<br />

N’oserais vous appeler : mignons, mignonnes :<br />

Venez, venez à notre assemblée du 14 juin :<br />

Ô vraiment Dame Poste,<br />

Sur tes ailes parfumées, fais parvenir les convocations<br />

Aux nobles membres de notre <strong>Fonds</strong>.<br />

Las, las ! Certains liront, d’autres point ;<br />

Fidèles parmi les fidèles,<br />

Accourrez à l’appel an<strong>ce</strong>stral<br />

Célébrant nos retrouvailles ;<br />

Dames, telles des roses en robes pourpres<br />

Seigneurs, en pourpoints d’azur et or.<br />

Roose ne verrez, Roses admirerez<br />

<strong>Beauffort</strong> célébrerez<br />

Dominique de <strong>Beauffort</strong>


Le Pays Cathare et les Riquet de Caraman<br />

J’avais décidé fin juin, très rapidement et un peu sur un coup de tête, de me rendre avec Anne<br />

à Carcassonne. Nous avions besoin de nous reposer et je tenais beaucoup à retrouver le soleil<br />

et la bonne chaleur du sud de la Fran<strong>ce</strong>.<br />

Je dois reconnaître que l’idée de me trouver dans une région imprégnée de souvenirs des<br />

seigneurs occitans et des croisés m’a immédiatement attiré. Nous avons donc opté pour un<br />

mini trip de 4 jours et réserver une voiture sur pla<strong>ce</strong> pour sillonner <strong>ce</strong>tte contrée que nous ne<br />

connaissions pas.<br />

Un matin, nous avons quitté l’hôtel dans l’intention de partir à la découverte des collines du<br />

département de l’Aude où les vues se perdent sur des millier d’hectares.<br />

Cette magnifique région , un peu mystérieuse a poussé mon imagination à voir au loin dans la<br />

vallée, le Roi Louis VIII dit « le lion « (époux de Blanche de Castille) avec ses 40.000<br />

soldats et chevaliers venus du Nord de la Fran<strong>ce</strong>, bien décidés à supprimer tous les hérétiques<br />

d’Occitanie.<br />

Parmi les troupes en mouvement, je distingue un <strong>Beauffort</strong> (Ausbert ou Aléaume par ex.) à<br />

cheval paré de la Sainte croix .<br />

Je me le représente mal rasé, fatigué par tous <strong>ce</strong>s chemins à parcourir pour conquérir <strong>ce</strong>s<br />

forteresses imprenables du moyen âge piquées au sommet de leur rocher.<br />

Le château de Peyrepertuse<br />

La croix occitane


La prise de Béziers par les croisés<br />

A notre retour à l’hôtel, alors que je faisais des recherches sur Internet, Anne me proposa de<br />

faire une petite balade sur le canal du midi pour découvrir un ouvrage hors du commun réalisé<br />

par un personnage de génie, Pierre-Paul Riquet. Petit fils d'un riche marchand bourgeois de<br />

Béziers et fils de Notaire, il tire ses origines d’une famille patricienne de Floren<strong>ce</strong> " Les<br />

Righetti " immigré au 17 ème siècle dans la provin<strong>ce</strong> de Languedoc.<br />

Cet homme ambitieux et intelligent comprit dès son jeune âge l’intérêt de créer un canal<br />

reliant Toulouse au port de Sète pour le développement du commer<strong>ce</strong> (textile, céréales, vin…)<br />

Cette réalisation durera 15 ans de 1666 à 1681 et sera continuellement améliorée jusqu’au<br />

19 ème siècle.<br />

En 1674, Pierre-Paul devient Baron de Bonrepos et meurt en 1680 sans avoir achevé son<br />

œuvre. C’est l’un de ses fils, Jean-Mathias de Riquet Baron de Bonrepos qui achèvera les<br />

travaux du canal tout en étant Président à Mortier du parlement de Toulouse.<br />

Pierre-Paul Riquet (1609-1680)<br />

Le canal du midi (15m de large et 2 m de profondeur)


Sur le bateau, quand la guide se mit à raconter l’histoire du canal et l’origine de la famille<br />

Riquet, je fis un rapprochement entre Madeleine Riquet de Caraman épouse de Charles de<br />

<strong>Beauffort</strong> et <strong>ce</strong> grand homme. A mon retour à Bruxelles et après avoir consulté l’arbre<br />

généalogique des Riquet de Caraman et Chimay, je découvris que Madeleine était en effet<br />

l’arrière petite fille du fermier général des gabelles du Languedoc-Roussillon qui dépensa<br />

toute sa fortune pour réaliser son rêve.<br />

En 1996 le canal du midi fut classé patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.<br />

Charles de <strong>Beauffort</strong> (1872-1928) de la branche de Bossuyt est l’arrière petit fils du Marquis<br />

Philippe-Ernest et de son épouse Jeanne de Wignacourt.<br />

Madeleine (1881-1975) de Riquet de Caraman est la fille de Félix de Riquet Comte de<br />

Caraman dont la mère était née comtesse Isabelle de Toustain (voir généalogie ci-joint)<br />

Comte Charles de <strong>Beauffort</strong> (1872-1928) Madeleine de Riquet Comtesse de Caraman (1881-1975)<br />

Bouton de livrée aux armes du Comte Henri de <strong>Beauffort</strong> (1840-1919)<br />

et de son épouse née Marie-Claire d’Hunolstein (1847-1913)<br />

(Les parents de Charles de <strong>Beauffort</strong>)<br />

Christophe de <strong>Beauffort</strong>


Pierre Paul Riquet (1604-1680) Créateur du canal du Midi<br />

x (1638) Catherine de Milhau<br />

Jean-Mathias de Riquet Baron de Bonrepos (1638-1714)<br />

Président à Mortier du Parlement de Toulouse<br />

x Marie-Madeleine Comtesse de Broglie<br />

François de Riquet Comte de Caraman seigneur d’Albiac (1698-1760)<br />

x Madeleine Antoinette Portail de Vaudreuil<br />

Victor Mauri<strong>ce</strong> de Riquet Marquis de Caraman (1727-1807)<br />

Maréchal de camp, inspecteur général de la cavalerie en 1767<br />

x Marie Anne d’Alsa<strong>ce</strong> d’Hénin-Liétard Prin<strong>ce</strong>sse de Chimay<br />

Victor Louis Charles de Riquet 1 er Duc de Caraman<br />

Duc de Caraman et Pair de Fran<strong>ce</strong> (1830) Diplomate (1762-1835)<br />

x Joséphine Léopoldine Comtesse de Merode Westerloo<br />

Victor Marie Joseph de Riquet Marquis de Caraman (1786-1837)<br />

x Marie-Anne de Riquet de Caraman<br />

Victor Charles de Riquet 2 ème Duc de Caraman (1811-1868)<br />

x Louise Victurnienne de Berton des Balbes de Crillon<br />

(fille de Félix dernier Duc de Crillon, Duc de Mahon et de Françoise de Rochechouart de Mortemart)<br />

Félix de Riquet Comte de Caraman (1843-1884)<br />

x Isabelle de Toustain de Limesy<br />

Madeleine de Riquet Comtesse de Caraman (1881-1975)<br />

x (24.juillet 1900) Comte Charles de <strong>Beauffort</strong> (branche de Bossuyt)<br />

(Fils d’Henri et Marie-Claire née d’Hunolstein)


LA PORTE DE HAL aujourd’hui….<br />

<strong>Dans</strong> « l’ECHO BEAUFFORT » de juin 2005, Henri vous racontait l’histoire de la Porte de<br />

Hal :<br />

« Petite histoire d’un<br />

beau fort : …Le destin de<br />

la famille croise <strong>ce</strong>lui de<br />

<strong>ce</strong> monument en 1847<br />

lorsqu’Amédée de<br />

<strong>Beauffort</strong> est nommé<br />

directeur du tout nouveau<br />

Musée Royal d’armures,<br />

d’antiquités et<br />

d’ethnologie. Mais<br />

remontons un peu<br />

l’horloge du temps et<br />

rendons nous dans le<br />

Bruxelles de la deuxième<br />

moitié du 14 ème<br />

siècle…. »<br />

L’horloge du temps s’est arrêtée en juin 2005… <strong>ce</strong>s quelques lignes souhaiteraient la remettre<br />

à l’heure de mai 2009.<br />

Juin 2005 : « Je me souviens d’avoir visité le musée avec mon Père dans les années cinquante.<br />

Je me rappelle très bien des armures, d’un cheval empaillé et de son armure ainsi que de toute<br />

une collection retraçant l’histoire des armes à feu. On n’avait pas attiré l’attention du jeune<br />

garçon que j’étais sur l’objet en peau de lion de mer… »<br />

Malheureusement toutes <strong>ce</strong>s merveilles ont quitté la porte de Hal… les collections ont été<br />

réparties entre les Musées Royaux d’Art et d’Histoire et le Musée de l’Armée… »<br />

Nostalgie de Henri.… et nos regrets de n’avoir pu partager son émerveillement.<br />

Ces quelques lignes pour vous dire que <strong>ce</strong> n’est pas trop tard ! Les musées d’Art et d’Histoire<br />

et le Musée de l’armée (musées sans doute plus reconnus, plus riches, plus « importants »…se<br />

sont détachés d’une partie des Trésors (qui dormaient dans ses caves d’archives…) La<br />

collections d’armes, qui retra<strong>ce</strong> l’histoire de la défense de Bruxelles, le ber<strong>ce</strong>au de Charles<br />

Quint, les chevaux empaillés des Archiducs Albert et Isabelle… un bas relief en Pierre de la<br />

fontaine « de Charles Quint et sa très belle devise : PLUS OULTRE » ! etc. ont retrouvé leur<br />

environnement naturel !<br />

La Porte de Hal est à nouveau et depuis près d’un an une porte ouverte sur l’histoire de<br />

Bruxelles ! Elle nous raconte sa propre histoire ; <strong>ce</strong>lles des en<strong>ce</strong>intes bruxelloises et le rôle<br />

des guildes dans la ville.<br />

Le bâtiment a été restauré, ses murs très, ( trop ?) blancs…dérangent, c’est Hollywood…<br />

c’est du ciment ? Le signe de reconnaissan<strong>ce</strong> de l’ancienneté n’est <strong>ce</strong> pas l’usure, la noir<strong>ce</strong>ur<br />

Page 6 Suite page 11


La porte de Hal (suite de la page 6)<br />

(les rides…la fatigue…) mais si nous nous décapons pour quelques instants de nos critères<br />

de datation… nous accorderons un « sans faute » aux restaurateurs de la porte de Hal.<br />

Vous y entrerez aujourd’hui par la sortie de la ville ancienne (coté rue Haute) mais des<br />

travaux en cours pour nous permettront bientôt d’entrer dans la ville par la porte de Hal (coté<br />

Saint Gilles).<br />

Vous y serez accueillis tous les jours sauf le lundi de 9H à 17H ; très bien accueillis, car le<br />

vendeur de billets d’entrée, les gardiens…sont amoureux de « leur » porte de Hal ! Vous ne<br />

serez pas dérangé par les touristes car (heureusement, ou malheureusement ?) il y en a très<br />

peu…<br />

Au sous sol vous découvrirez les armes de <strong>ce</strong>ux qui défendaient Bruxelles sur <strong>ce</strong>tte 2 ème<br />

en<strong>ce</strong>inte dont la porte de Hal était un bastion : les canons et leurs obus de pierre, les<br />

arbalètes… et des objets plus étranges tels <strong>ce</strong>s espè<strong>ce</strong>s d’araignées de fer aux pattes multiples<br />

et pointues que l’on jetait des murailles sous les<br />

pieds des assaillants et de leurs chevaux, qui<br />

retombaient toujours sur leurs pattes et perçaient<br />

<strong>ce</strong>lles de l’ennemi !<br />

Ces objets sont parfaitement mis en valeur, tant par<br />

l’éclairage que par le commentaire de l’audio<br />

guide ! (Une trop longue absen<strong>ce</strong> serait elle le<br />

meilleur révélateur de l’importan<strong>ce</strong> et de la valeur<br />

des « choses » ?)<br />

Au premier étage, les structures médiévales,<br />

colonnes sans chapiteau et voutes sur croisées<br />

d’ogives, sont en grande partie conservées ; aux<br />

17 ème et 18 ème s. lorsque la porte de Hal était une<br />

prison, (militaire et ensuite civile), <strong>ce</strong>t étage<br />

abritait le geôlier et sa famille, une chapelle, une cuisine et… une salle de torture et<br />

d’interrogatoires. Ces différentes piè<strong>ce</strong>s étaient séparées les unes de autres par des murs de<br />

pierre. Aujourd’hui <strong>ce</strong>s murs ont disparu et dans <strong>ce</strong>tte grande salle, vous pourrez voir le<br />

ber<strong>ce</strong>au de Charles Quint, les chevaux naturalisés de l’Archiduc Albert et de l’infante<br />

Isabelle, des armures et fusils de différentes époques….<br />

Au deuxième étage, de grands tableaux très colorés représentant les défilés des guildes ; vous<br />

verrez leurs insignes, médailles etc. …et des statues de leurs Saints patrons vous diront<br />

l’importan<strong>ce</strong> de <strong>ce</strong>s associations de marchands et d’artisans, véritable structure de la Cité !<br />

<strong>Dans</strong> une petite vitrine vous verrez une sorte de vase qui était destiné à contenir de l’eau non<br />

pour faire vivre des fleurs… mais pour éteindre les in<strong>ce</strong>ndies et chaque citoyen devait<br />

posséder <strong>ce</strong>t ancêtre de nos extincteurs. Et vous verrez des étalons de poids, utilisés par<br />

l’administration des Poids et Mesures qui vous rappelleront que si la porte de Hal était un<br />

poste de défense, elle était aussi un poste de douane et de per<strong>ce</strong>ption des taxes sur les<br />

marchandises.<br />

Page 11


Fatigués… vous pourrez vous asseoir devant de petits<br />

ordinateurs et faire surgir d’un plan de Bruxelles un<br />

endroit que vous connaissez ( la pla<strong>ce</strong> du Palais de<br />

Justi<strong>ce</strong>, du Palais Royal, l’avenue Louise, la Porte de<br />

Hal..etc.) ; C’est magique : en quelques secondes <strong>ce</strong>t<br />

endroit se métamorphosera : vous verrez un dessin ou<br />

gravures du XVIème puis du XVIII… qui deviendra<br />

Cartes postales du XXème… XXIème…Ainsi, demain<br />

ou après demain si vous êtes paralysés par le trafic…<br />

dans quelque vilain paysage très carte postale 2008,<br />

vous vous souviendrez des dessins et des gravures et <strong>ce</strong><br />

paysage se fera bucolique : vous verrez des arbres, des<br />

chevaux… et, paralysés dans l’espa<strong>ce</strong>, vous<br />

remonterez dans le temps à toute vitesse !<br />

Le troisième étage : Si vous gravissez les dernières<br />

marches du très bel escalier de pierre, vous pourrez<br />

accéder au chemin de ronde et à une vue aérienne sur<br />

un quartier de Bruxelles aux styles et couleurs quelque<br />

peu bigarrées… et, au grenier de la porte de Hal auquel la très belle la charpente crée par<br />

Henri Beyaert donne une allure de cathédrale. Cette charpente était dissimulée sous un faux<br />

plafond mais a heureusement été dégagée et magnifiquement éclairée.<br />

LE PROJET SEPTENTRION<br />

En dé<strong>ce</strong>mbre 2003, la ville de Bruxelles a adhéré à un projet intitulé « Septentrion * ». Ce<br />

projet réunit et mobilise 19 villes fortes de « l’entre mer et Meuse », territoire cohérent<br />

géographiquement et culturellement : plaine d’un grand bassin versant où l’eau a joué partout<br />

et de tout temps un rôle essentiel : développement de l’agriculture, moyen de transport, sour<strong>ce</strong><br />

d’énergie, énergie qui fût même exploitée à des fins militaires ; en effet l’ingénierie<br />

hydraulique de la fortification y a vu le jour . Cette terre de richesses agricoles,<br />

commerciale, industrielle et culturelle, terre stratégique, a toujours attiré les hommes et<br />

inévitablement la convoitise des puissan<strong>ce</strong>s voisines…et ses frontières se sont déplacées aux<br />

grés des conflits et des traités.<br />

Ces villes ont signé une charte qui les engagent à « pla<strong>ce</strong>r le patrimoine au cœur des<br />

problématiques d’aménagement et de développer les moyens d’une large participation<br />

citoyenne à leur évolution … ». Elles ont décidé de mettre en commun leurs compéten<strong>ce</strong>s et<br />

leur expérien<strong>ce</strong> en vue de la réalisation de <strong>ce</strong> projet, et d’en suggérer l’exemple à d’autres<br />

villes européennes. On parle aujourd’hui « d’énergie durable » ; le projet Septentrion nous<br />

parle de « Evolution de la ville forte à la ville durable ». N’est <strong>ce</strong> pas une évolution tout a fait<br />

naturelle ? Pourquoi fortifier une ville si <strong>ce</strong> n’est pour lui permettre de durer ? Ce projet n’est<br />

il pas simplement fidèle à <strong>ce</strong>ux qui ont défendu nos villes.<br />

Et la porte de Hal n’en serait elle pas une manière de symbole ? A la fois dernier vestige des<br />

fortifications de Bruxelles… et premier jalon du projet car magnifiquement restaurée et musée<br />

de son histoire elle pourrait attiser l’intérêt des « citoyens » de Bruxelles pour<br />

leur patrimoine.<br />

*Septentrion aspire à la labellisation par l’Unesco au titre de Patrimoine Mondial de l’Humanité.<br />

Page 12


Le Château et la Roseraie Coloma à Leeuw-St Pierre<br />

Sous le Signe des Roose<br />

Leeuw-St Pierre est un très ancien village, situé entre Bruxelles et Hal, dont l’histoire remonte<br />

au 12 e siècle.Thomas de Cantimpré, dominicain, philosophe et hagiographe du 13 e , rapporte<br />

qu’il était connu pour le nombre de chevaliers qui habitaient le territoire de la seigneurie et<br />

qui vivaient de leurs participations aux tournois et guerres du temps. On trouve en effet tra<strong>ce</strong><br />

de « milites » sous le patronyme « de Lewe » entre 1140 et 1287, mais il semble que <strong>ce</strong>tte<br />

famille n’ait jamais connu un très grand rayonnement puisque leur nom n’apparaît pas dans<br />

l’entourage de leurs suzerains les comtes de Louvain-Bruxelles, plus tard ducs de Brabant.<br />

Leur château était en fait une « motte » qui n’est jamais devenue une grande forteresse.<br />

Toutefois la seigneurie de Leeuw, dépendant de Gaasbeek, disposait du droit de haute,<br />

moyenne et basse justi<strong>ce</strong>.<br />

Il faut attendre le 16 e siècle pour trouver des informations datées sur le château : il figure sur<br />

les cartes d’alors sous l’appellation de Hecke ou Necke, d’après le nom de la famille van den<br />

Hecke qui constuisit vers 1515, sur l’empla<strong>ce</strong>ment de la motte primitive, une bâtisse carrée<br />

flanquée de quatre tours d’angle et entourée d’eau.<br />

Ce château fut vendu plusieurs fois<br />

dans le cours du 17 e siècle jusqu’à<br />

<strong>ce</strong> que Marie-Thérèse de Varick,<br />

héritière du domaine, épouse Jean -<br />

Charles Roose vers 1678. Ils<br />

n’eurent pas d’enfants et c’est le<br />

plus jeune frère de Charles,<br />

Philippe François Pierre Roose,<br />

baron de Leeuw, qui prit leur<br />

suc<strong>ce</strong>ssion. De sa femme Marie-<br />

Caroline Françoise van der Gracht,<br />

il eut une fille, Eugénie, qui convola en 1745 avec Charles Vital Alexandre de Coloma,<br />

chambellan de Marie-Thérèse d’Autriche, des<strong>ce</strong>ndant d’une famille originaire du Dauphiné<br />

du nom de Colombe et établie en Catalogne où le nom s’est hispanisé. (Rappelons nous que<br />

Pedro Coloma, contador major de l’armée aux Pays-Bas ,avait acheté en 1586 la baronnie de<br />

Bornem.)<br />

Les Roose dont il est question ici sont de la branche dite des barons de Leeuw St. Pierre,<br />

distincte de <strong>ce</strong>lle des barons de Bouchout dont était issue Elisabeth , épouse de Louis Léopold<br />

Amédée de <strong>Beauffort</strong>. Le lien entre les deux branches se serait produit de la façon suivante :<br />

Charles Pierre, père d’Elisabeth, serait devenu baron de Leeuw après que sa femme,<br />

7Henriette de Vischer de Celles ,eût hérité du domaine par son oncle Jean Ernest Coloma,


décédé sans des<strong>ce</strong>ndan<strong>ce</strong> directe. Pour éviter d’être trop long, je renvoie sur <strong>ce</strong> sujet à<br />

l’intéressante plaquette sur la famille Roose, écrite par Bruno Joos de ter Beerst, et qui vous<br />

sera proposée à la réunion du 14juin prochain.<br />

Sous les Roose le château fut transformé en maison de plaisan<strong>ce</strong>, notamment par<br />

l’agrandissement des meurtrières primitives et le per<strong>ce</strong>ment de nombreuses fenêtres. Leur<br />

blason se retrouve, sculpté dans la pierre ,au dessus du portail d’entrée.<br />

Après Charles Pierre Roose, la seigneurie fut cédée à Jean Marie Joseph Comte van der Dilft<br />

de Borghvliet dont la mère était née Coloma, cousine de Jean Ernest. Son arrière petite-fille<br />

Antoinette, héritière du domaine, épousa en 1931 le comte Albert de Limburg-Stirum. Elle<br />

décéda en 1947 et le château devint un pensionnat et une école jusqu’en 1972.<br />

La propriété fut ensuite louée au Ministère de la Culture Flamande. En 1982 la Communauté<br />

Flamande acheta les 15 ha.du parc, et en 1984 la Commune de Leeuw-St.Pierre acquit le<br />

château pour en faire son <strong>ce</strong>ntre culturel. Suivit un très important programme de rénovation<br />

de l’ensemble des bâtiments et de réaménagement du parc avec le résultat que l’on peut<br />

admirer aujourd’hui.<br />

La création d’un jardin de roses fut décidée en 1990. En fait, <strong>ce</strong> ne sont pas moins de 5<br />

jardins qui se succèdent dans le parc pour en faire une des plus importantes et belles roseraies<br />

de Belgique :<br />

- Un jardin classique divisé en « chambres »où dominent le rouge et le blanc, couleurs<br />

des Roose.<br />

- Une extension où sont représentées les variétés développées par des obtenteurs<br />

flamands.<br />

- Une section historique qui retra<strong>ce</strong> l’évolution de la rose au cours des siècles : 710<br />

variétés.<br />

- Des rosiers groupés selon leur origine géographique, provenant de quelque 20 pays.<br />

- Le musée des roses qui présente plus de 300 variétés de rosiers sur tige.<br />

Enfin il ne faut pas oublier le verger de fruitiers à haute tige où 125 espè<strong>ce</strong>s de rosiers<br />

grimpants s’enroulent autour du tronc des arbres.<br />

L’attrait de la roseraie réside dans le charme de <strong>ce</strong>tte promenade –visite , joliment intégrée<br />

dans le parc, ainsi que dans l’aspect quasi encyclopédique de <strong>ce</strong>tte exposition de l’espè<strong>ce</strong><br />

« rose ».<br />

Nous espérons pouvoir partager avec vous tous la magie de <strong>ce</strong>t endroit au plein moment de la<br />

floraison, le 14 juin, pour autant que le soleil se sente aussi un peu <strong>Beauffort</strong> <strong>ce</strong> jour là, sous<br />

le signe des Ro(o)se….<br />

Page 8<br />

Henri


Un Marquis pas comme les autres…………..<br />

« Allons, dépéchez-vous, mes filles, le roi va bientôt arriver » : il est près 14 heures en <strong>ce</strong> 21<br />

novembre 1951, et la mère supérieure du pensionnat du Sacré-Coeur d’Heverlee,près de<br />

Leuven , ne sait plus où donner de la tête. Le palais royal ne vient-il pas de lui annon<strong>ce</strong>r la<br />

visite « à l’improviste » de Baudouin, jeune roi depuis le 17 juillet ?<br />

C’est donc le branle-bas de combat : on sort les drapeaux, astique les locaux avec la dernière<br />

énergie,répète quelques chansons patriotiques :bref, les sœurs sont sur le grand pavois.<br />

Quelques instants plus tard, le grand maréchal de la cour, un jeune homme bien de sa<br />

personne et parfaitement bilingue, annon<strong>ce</strong> l’arrivée imminente du cortège royal.<br />

Le roi sort dignement d’une des 4 automobiles qui s’arrêtent devant le pensionnat ; 18<br />

personnes de sa suite l’accompagnent.<br />

« Qu’il est long, qu’il est maigre ; ses conseillers semblent si jeunes ! » doit penser la mère<br />

supérieure.<br />

Elle fait visiter les lieux au souverain qui pose quelques questions. A côté du roi, un de ses<br />

conseillers,membre de la haute noblesse, parlant un français particulièrement choisi,séduit les<br />

pensionnaires par sa belle prestan<strong>ce</strong>.<br />

Le seul tapis rouge dont dispose le pensionnat s’étant avéré trop court, les sœurs le roulent et<br />

le déroulent au fur et à mesure que le cortège progresse.<br />

<strong>Dans</strong> la salle des fêtes, les 1500 pensionnaires sont rassemblées : on a organisé une petite fête,<br />

toute simple, à la fortune du pot. On chante La Brabançonne. Monté sur la scène, le roi et sa<br />

suite paraissent vraiment « très » jeunes. Le roi salue. Or il est en civil…Cela paraît bizarre à<br />

l’une des sœur, informée des usages : le souverain ne doit saluer que s’il est en uniforme !<br />

Soupçonneuse, elle se confie à l’aumônier qui tente de téléphoner à Bruxelles. Un des<br />

membres de l’entourage royal, se présentant comme commissaire de poli<strong>ce</strong> le lui<br />

interdit : « on ne téléphone pas lorsque le roi est là ! »<br />

Le prêtre parvient à contacter la gendarmerie<br />

qui débarque quelques minutes plus tard.<br />

La mère supérieure , avertie de l’arrivée des<br />

pandores, s’adresse alors au roi et lui fait<br />

comprendre avec une dignité qui n’excluait pas<br />

la fermeté que la plaisanterie avait assez duré et<br />

que la « Cour » était priée de se retirer.<br />

Le temps pour le roi et sa suite de s’enfuir à<br />

toutes jambes, piétinant quelques fleurs et<br />

renversant plusieurs verres de jus d’orange,sous<br />

le regard abasourdi des pensionnaires du<br />

couvent……<br />

Coincés par la gendarmerie à l’entrée du<br />

couvent, la « Cour » chargea <strong>ce</strong>lle-ci dans<br />

l’espoir de lui échapper mais le roi et 17<br />

personnes de sa suite furent appréhendés et<br />

conduits au poste.


Page 9<br />

L’un et l’autre d’entre eux se virent confisquer un appareil de photo, car la « Cour » avait<br />

songé à prendre quelques photos de l’expédition.<br />

Après interrogatoire et consignation des identités, le roi ses aides de camps, chambellans et<br />

officiers d’ordonnan<strong>ce</strong> furent rendus à la réalité et à l’air libre.<br />

Cet immense canular estudiantin fit rire tous les kots et les cafés de Louvain ; l’agen<strong>ce</strong><br />

Belga publia un bref communiqué relatant la mystification ;il y était précisé que le roi-le vraiavait<br />

formulé le souhait qu’il n’y ait point de poursuites<br />

Le faux roi mais vrai sosie, un étudiant flamand du nom d’Hugo Engels, fut oublié ; par<br />

contre,le « grand maréchal de la cour » et le membre de la haute noblesse belge devinrent<br />

célèbres.<br />

Le premier, Jacques Franck, deviendra directeur de la Libre Belgique ; le second,Guy<br />

Spitaels, sera durant 10 ans,le président du parti socialiste francophone et Ministre d’Etat :il<br />

avait choisi d’apparaître dans <strong>ce</strong>tte blague d’étudiants sous le nom du….marquis de<br />

<strong>Beauffort</strong> !<br />

Dominique de <strong>Beauffort</strong><br />

1 ) Sollicité pour évoquer <strong>ce</strong> souvenir d’une vie estudiantine insouciante,<br />

Mr Guy Spitaels n’a malheureusement pas souhaité s’exprimer à <strong>ce</strong> sujet.<br />

2) Ce texte est librement inspiré du récit fait par José-Alain Fralon dans son ouvrage<br />

« Baudouin, l’homme qui ne voulait pas être roi » ,paru chez Fayard en 2001 ;les articles<br />

de La Libre Belgique du 23 novembre 1951 et du Pourquoi Pas ? de la même date<br />

constituèrent une aide précieuse ; c’est de <strong>ce</strong> dernier hebdomadaire qu’est reproduite la<br />

photo qui illustre <strong>ce</strong>t article, photo échappée miraculeusement à la fouille de la<br />

gendarmerie….<br />

Nous pensons que le Marquis de<strong>Beauffort</strong>/Spitaels est, sur la photo, la personne située à<br />

l’arrière gauche de la révérende sœur.<br />

Page 10


POUR LES BEAUFFORT DE 7 A 77 ANS<br />

Dernier achat de la bibliothèque du <strong>Fonds</strong>: dans un souci de montrer combien l'influen<strong>ce</strong> des<br />

<strong>Beauffort</strong> s'est fait sentir dans l'art et notamment le 8ème, le CA du <strong>Fonds</strong> a décidé, après de<br />

longs et houleux débats, d'ajouter à la richesse de la bibliothèque du <strong>Fonds</strong>, l'œuvre d'un des<br />

piliers de la BD belge: "La guerre des 7 fontaines" de Peyo.<br />

Ce récit est paru dans le journal de Spirou en 1962 pour être édité ensuite en album. Les<br />

Beaufort (avec un seul "f", mais foin de détails...) y sont illustres et illustrés, mais d'une<br />

manière différente - et combien plus drôle- de notre Bacha familial. Cela nous change un peu<br />

de l'hagiographie traditionnelle: c'est divertissant et inno<strong>ce</strong>nt, bien dans la ligne de la BD de<br />

l'époque.<br />

Nous voyons nos présumés ancêtres se battre comme des chiffonniers pour un fief... (le<br />

château d’ Hydromelmont ?), <strong>ce</strong>lui-ci étant fréquenté par le fantôme Aldebert de <strong>Beauffort</strong>.<br />

Est-<strong>ce</strong> historique ou prémonitoire...? La rédaction ne préfère pas répondre à <strong>ce</strong>tte question.<br />

Bon amusement !<br />

Page 13


Page 14


Page 15<br />

Suite à l’écran ….


++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++<br />

...RAPPEL……RAPPEL… . RAPPEL….RAPPEL…..RAPPEL…..RAPPEL…..RAPPEL….<br />

ASSEMBLEE GENERALE 14 JUIN 2009<br />

Nous espérons vous voir nombreux lors de notre prochaine Assemblée Générale ordinaire.<br />

Celle-ci aura lieu le 14 juin au château de Coloma à Sint Pieters Leeuw, au sud de Bruxelles.<br />

La convocation , l’itinéraire et le programme vous seront envoyées très bientôt.<br />

Nous vous rappelons que, si tous les <strong>Beauffort</strong> sont conviés, seuls les membres en ordre de<br />

cotisation ont le droit de vote.<br />

En primeur voici le programme :<br />

-10h30 : rendez-vous au parking se trouvant à mi- chemin entre le château et l’église<br />

Sint Pieters.<br />

-10h45 : Messe à l’église Sint Pieters par l’abbé Edouard VandeVelde.<br />

-12h : assemblée générale au château de Coloma .<br />

-13h : apéritif au château de Coloma.<br />

-13h30 : lunch dans les dépendan<strong>ce</strong>s à la taverne » de Koetsier »<br />

-14h45 : visite guidée de la roseraie (elle est superbe … !)<br />

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++<br />

Evénements familiaux :<br />

Nous rappelons le décès de la Comtesse Adrien de<br />

<strong>Beauffort</strong>, née Comtesse Béatri<strong>ce</strong> van der Burch,<br />

survenu le 11 janvier 2009.<br />

Nos plus sincères condoléan<strong>ce</strong> à Didier, Denise et<br />

leur familles.<br />

Page 16

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!