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Dans ce numéro - Fonds Beauffort

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Un Marquis pas comme les autres…………..<br />

« Allons, dépéchez-vous, mes filles, le roi va bientôt arriver » : il est près 14 heures en <strong>ce</strong> 21<br />

novembre 1951, et la mère supérieure du pensionnat du Sacré-Coeur d’Heverlee,près de<br />

Leuven , ne sait plus où donner de la tête. Le palais royal ne vient-il pas de lui annon<strong>ce</strong>r la<br />

visite « à l’improviste » de Baudouin, jeune roi depuis le 17 juillet ?<br />

C’est donc le branle-bas de combat : on sort les drapeaux, astique les locaux avec la dernière<br />

énergie,répète quelques chansons patriotiques :bref, les sœurs sont sur le grand pavois.<br />

Quelques instants plus tard, le grand maréchal de la cour, un jeune homme bien de sa<br />

personne et parfaitement bilingue, annon<strong>ce</strong> l’arrivée imminente du cortège royal.<br />

Le roi sort dignement d’une des 4 automobiles qui s’arrêtent devant le pensionnat ; 18<br />

personnes de sa suite l’accompagnent.<br />

« Qu’il est long, qu’il est maigre ; ses conseillers semblent si jeunes ! » doit penser la mère<br />

supérieure.<br />

Elle fait visiter les lieux au souverain qui pose quelques questions. A côté du roi, un de ses<br />

conseillers,membre de la haute noblesse, parlant un français particulièrement choisi,séduit les<br />

pensionnaires par sa belle prestan<strong>ce</strong>.<br />

Le seul tapis rouge dont dispose le pensionnat s’étant avéré trop court, les sœurs le roulent et<br />

le déroulent au fur et à mesure que le cortège progresse.<br />

<strong>Dans</strong> la salle des fêtes, les 1500 pensionnaires sont rassemblées : on a organisé une petite fête,<br />

toute simple, à la fortune du pot. On chante La Brabançonne. Monté sur la scène, le roi et sa<br />

suite paraissent vraiment « très » jeunes. Le roi salue. Or il est en civil…Cela paraît bizarre à<br />

l’une des sœur, informée des usages : le souverain ne doit saluer que s’il est en uniforme !<br />

Soupçonneuse, elle se confie à l’aumônier qui tente de téléphoner à Bruxelles. Un des<br />

membres de l’entourage royal, se présentant comme commissaire de poli<strong>ce</strong> le lui<br />

interdit : « on ne téléphone pas lorsque le roi est là ! »<br />

Le prêtre parvient à contacter la gendarmerie<br />

qui débarque quelques minutes plus tard.<br />

La mère supérieure , avertie de l’arrivée des<br />

pandores, s’adresse alors au roi et lui fait<br />

comprendre avec une dignité qui n’excluait pas<br />

la fermeté que la plaisanterie avait assez duré et<br />

que la « Cour » était priée de se retirer.<br />

Le temps pour le roi et sa suite de s’enfuir à<br />

toutes jambes, piétinant quelques fleurs et<br />

renversant plusieurs verres de jus d’orange,sous<br />

le regard abasourdi des pensionnaires du<br />

couvent……<br />

Coincés par la gendarmerie à l’entrée du<br />

couvent, la « Cour » chargea <strong>ce</strong>lle-ci dans<br />

l’espoir de lui échapper mais le roi et 17<br />

personnes de sa suite furent appréhendés et<br />

conduits au poste.

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