RappoRt de ConféRenCe AFRICA FINANCE ... - EMRC
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Rapport <strong>de</strong> Conférence<br />
Africa Finance Investment<br />
Forum 2012<br />
17-19 juin 2012<br />
Siège <strong>de</strong> la Rabobank - Utrecht, Pays Bas &<br />
Floria<strong>de</strong> - Venlo, Pays Bas
Rapport <strong>de</strong> Conférence<br />
Africa Finance & Investment<br />
Forum 2012<br />
Vers l’inclusion financière par les PME<br />
et les coopératives<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUIN 2012 | pays-bas 3
D TABLE DES MAtières<br />
REMERCIEMENTS........................................................................................................ 6<br />
PREFACE..................................................................................................................... 6<br />
Buts et mission d’<strong>EMRC</strong>.......................................................................................... 7<br />
Buts et mission <strong>de</strong> Rabobank............................................................................... 8<br />
INTRODUCTION.......................................................................................................... 9<br />
PROGRAMME DU FORUM........................................................................................ 10<br />
DIMANCHE 17 JUIN 2012........................................................................................ 14<br />
Atelier 1 :<br />
Comment présenter votre projet à <strong>de</strong>s investisseurs potentiels.................................. 14<br />
Atelier 2 :<br />
L’incubateur d’entreprise PROCIF pour les petits producteurs.................................... 14<br />
Présentation Spéciale<br />
Ancienne ministre néerlandaise <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>de</strong> l’environnement<br />
et <strong>de</strong> la chaîne alimentaire ....................................................................................... 16<br />
Tous droits réservés. La reproduction <strong>de</strong> ce document ou <strong>de</strong> son contenu à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> revente<br />
ou d’autres fins commerciales est interdite, sauf autorisation écrite préalablement<br />
obtenue auprès <strong>de</strong>s détenteurs <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> reproduction.<br />
Les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’autorisation doivent être adressées à:<br />
<strong>EMRC</strong> International<br />
Avenue Louise, 287<br />
1050 Brussels – Belgium<br />
tel.: +32 (0)2 626 15 15<br />
Fax: +32 (0)2 626 15 16<br />
E-mail: info@emrc.be<br />
© <strong>EMRC</strong> 2012<br />
LUNDI 18 JUIN 2012................................................................................................. 17<br />
Ouverture officielle..................................................................................................... 17<br />
Séance plénière I :<br />
Les programmes financiers <strong>de</strong>stinés aux coopératives et aux PME en Afrique........... 20<br />
Séance plénière II :<br />
Partager les meilleures pratiques - les coopératives qui réussissent en Afrique<br />
et dans le mon<strong>de</strong>....................................................................................................... 29<br />
Séance plénière III :<br />
Promouvoir les investissements en Afrique.................................................................. 30<br />
Prix <strong>de</strong> l’incubateur.................................................................................................... 33<br />
MARDI 19 JUIN 2012 ............................................................................................... 36<br />
FLORIADE ................................................................................................................... 37<br />
CONCLUSION .......................................................................................................... 39<br />
4<br />
Graphic Design : www.curlie.be<br />
Photographs : http://baldomerocoelho.com/<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 5
D Remerciements<br />
Cette publication est le rapport du Forum Finance et Investissement en Afrique (AFIF<br />
2012), qui s’est déroulé aux Pays-Bas du 17 au 19 Juin 2012. Le Forum a été accueilli<br />
par la Rabobank, et organisé en collaboration avec FoodFirst-Floria<strong>de</strong>, Heineken,<br />
FARA, FMO, Oikocredit, Amiran Kenya, ainsi que l’IFAD. Nous tenons à exprimer nos<br />
plus sincères remerciements à ces organisations, ainsi qu’à Hivos et VC4Africa pour le<br />
parrainage du Prix Incubateur <strong>de</strong> Projets 2012.<br />
L’édition 2012 du Forum AFIF a connu un taux <strong>de</strong> participation élevé, avec près <strong>de</strong> 250<br />
participants venus <strong>de</strong> 37 pays à travers le mon<strong>de</strong>, parmi lesquels 25 pays d’Afrique subsaharienne.<br />
La plupart <strong>de</strong>s grands secteur secteurs économiques étaient représentés,<br />
à la fois à travers <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s entreprises et organisations et à travers <strong>de</strong> petites et<br />
moyennes entreprises (PME). Les participants venaient du secteur bancaire et financier,<br />
<strong>de</strong>s gouvernements, <strong>de</strong>s cabinets <strong>de</strong> conseil, <strong>de</strong>s ONG, organismes <strong>de</strong> recherche,<br />
organisations internationales et bailleurs <strong>de</strong> fonds.<br />
D Preface<br />
Le Forum AFIF est l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s conférences annuelles organisées par <strong>EMRC</strong>,<br />
et vise à renforcer le secteur privé en Afrique, en encourageant les partenariats et<br />
l’investissement. Le Forum vise spécifiquement à prêter main forte, d’une part, aux<br />
entrepreneurs qui cherchent à obtenir <strong>de</strong>s financements pour leurs projets et, d’autre<br />
part, aux investisseurs institutionnels et privés à la recherche <strong>de</strong> projets viables.<br />
AFIF fait désormais partie intégrante <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s rencontres annuelles sur les affaires<br />
africaines cherchant à promouvoir le rôle du secteur financier dans le développement<br />
durable du continent. Le Forum est structuré autour d’une série <strong>de</strong> séances plénières,<br />
mais comprend également <strong>de</strong>s ateliers, <strong>de</strong>s réunions business to business (B2B) et <strong>de</strong>s<br />
rencontres informelles permettant aux participants d’étoffer leurs réseaux.<br />
<strong>EMRC</strong> International tient ici à exprimer sa profon<strong>de</strong> reconnaissance envers l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s délégués, commanditaires et partenaires <strong>de</strong> l’édition 2012 du Forum, accueilli par<br />
la Rabobank et organisé en collaboration avec celle-ci.<br />
Les travaux <strong>de</strong> la conférence ont permis <strong>de</strong> mettre en avant les mécanismes financiers<br />
permettant d’assurer la croissance <strong>de</strong>s PME et du secteur <strong>de</strong>s coopératives en Afrique,<br />
avec un accent particulier sur le rôle <strong>de</strong>s banques commerciales, <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong><br />
développement et d’autres organisations qui permettent à ce secteur <strong>de</strong> se développer<br />
<strong>de</strong> manière durable.<br />
D Buts et mission d’<strong>EMRC</strong><br />
<strong>EMRC</strong> est une organisation internationale dont la mission est <strong>de</strong> promouvoir un développement<br />
économique durable en Afrique à travers <strong>de</strong>s partenariats d’affaires, avec un accent<br />
particulier sur les relations économiques et commerciales avec le secteur privé. <strong>EMRC</strong> s’appuie<br />
sur un vaste réseau <strong>de</strong> membres affiliés, parmi lesquels <strong>de</strong>s entrepreneurs, <strong>de</strong>s organisations<br />
financières et <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> cent pays à travers le mon<strong>de</strong>.<br />
Afin <strong>de</strong> réaliser sa mission, <strong>EMRC</strong> développe les initiatives suivantes:<br />
• Le Forum Finance et Investissement Afrique - AFIF<br />
• Le Forum AgriBusiness, qui a lieu chaque année et réunit autour <strong>de</strong> 500 experts et<br />
déci<strong>de</strong>urs venant <strong>de</strong>s multinationales, du secteur financier, <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds, <strong>de</strong>s<br />
gouvernements, <strong>de</strong>s organisations internationales, <strong>de</strong>s ONG, <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> recherche<br />
et agences <strong>de</strong> conseil spécialisées du mon<strong>de</strong> entier. Organisé à l’origine en Europe, le Forum<br />
Agribusiness se tient désormais chaque année dans une gran<strong>de</strong> capitale africaine. Chaque<br />
édition du Forum s’articule autour d’un thème central qui abor<strong>de</strong> les défis et les opportunités<br />
du moment dans le secteur agro-alimentaire. Le Forum 2011 a eu lieu en octobre <strong>de</strong> l’année<br />
<strong>de</strong>rnière à Johannesburg, et a été co-organisé par <strong>EMRC</strong> et le Programme <strong>de</strong>s Nations<br />
Unies pour le développement (PNUD), avec la collaboration <strong>de</strong> l’Organisation <strong>de</strong>s Nations<br />
Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la Rabobank. En novembre 2012, le Forum<br />
AgriBusiness aura lieu à Dakar, un <strong>de</strong>s plus grands centres d’affaires du continent.<br />
• En plus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux Forums précités, <strong>EMRC</strong> organise <strong>de</strong>s Forums spéciaux, ainsi que <strong>de</strong>s missions<br />
agricoles et économiques, dans le but <strong>de</strong> promouvoir les rapports économiques régionaux.<br />
La direction d’<strong>EMRC</strong> accompagne systématiquement les délégations venant aussi bien<br />
secteurs publics et privés, et les met en contact avec leurs homologues dans d’autres pays.<br />
Les missions permettent non seulement une prise <strong>de</strong> connaissance directe avec le terrain,<br />
mais se base aussi sur l’échange <strong>de</strong> connaissances et la mise en relation entre entrepreneurs<br />
et apporteurs d’affaires.<br />
Chacun <strong>de</strong>s Forums d’<strong>EMRC</strong> comprend également <strong>de</strong>ux éléments clé, à savoir la remise d’un<br />
Prix <strong>de</strong> l’Incubateur, et la facilitation <strong>de</strong> rencontres business to business (B2B).<br />
Le Prix <strong>de</strong> l’Incubateur <strong>EMRC</strong> est une initiative lancée en 2008 au siège <strong>de</strong> la FAO à Rome. Il vise<br />
à encourager l’innovation et l’entreprenariat en Afrique au sein <strong>de</strong>s PME. Le prix est décerné à<br />
un projet méritant faisant l’objet d’une présentation en séance plénière et attribué par un jury<br />
sur compétition. Le lauréat est traditionnellement annoncé lors du dîner <strong>de</strong> gala, qui constitue<br />
le principal événement mondain du Forum.<br />
Les rencontres business to business (B2B) permettent aux participants <strong>de</strong>s forums <strong>de</strong> forger <strong>de</strong>s<br />
partenariats et établir <strong>de</strong>s liens d’affaires. <strong>EMRC</strong> bénéficie d’un réseau étendu au sein du mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s entreprises et <strong>de</strong>s institutions africaines <strong>de</strong> financement, <strong>de</strong>s organisations internationales<br />
et bilatérales, <strong>de</strong>s ONG et <strong>de</strong>s fondations caritatives actives en Afrique. Les rencontres B2B<br />
constituent une part essentielle <strong>de</strong> chaque Forum, et sont souvent citées par les délégués<br />
comme le principal bénéfice <strong>de</strong> leur participation aux événements organisés par <strong>EMRC</strong>.<br />
6<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 7
D Objectifs et mission <strong>de</strong> Rabobank<br />
Le groupe Rabobank est une banque universelle fonctionnant sur une structure <strong>de</strong><br />
coopérative. Ses origines remontent aux coopératives <strong>de</strong> crédit locales fondées aux<br />
Pays-Bas il y a plus d’un siècle, en réponse à un manque d’accès aux marchés <strong>de</strong>s<br />
capitaux pour les petits entrepreneurs et les petits producteurs du secteur agricole<br />
<strong>de</strong> l’époque.<br />
Le groupe Rabobank est composé <strong>de</strong> succursales locales indépendantes affiliées à<br />
Rabobank Pays-Bas (la maison mère), et un certain nombre <strong>de</strong> filiales spécialisées. Le<br />
groupe Rabobank compte environ 59.700 employés à travers le mon<strong>de</strong>, au service <strong>de</strong><br />
10 millions <strong>de</strong> clients dans 44 pays. Le groupe parvient ainsi à combiner une gran<strong>de</strong><br />
expertise locale et une présence mondiale.<br />
En termes <strong>de</strong> capitaux propres, Rabobank Group compte parmi les 30 plus gran<strong>de</strong>s<br />
institutions financières du mon<strong>de</strong>, et bénéficie d’une note élevée auprès tous les<br />
agences <strong>de</strong> notation.<br />
La Fondation Rabobank s’est engagée à améliorer les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s personnes<br />
défavorisées, en leur fournissant les outils permettant d’atteindre un plus grand niveau<br />
d’épanouissement personnel. En accord avec sa propre philosophie coopérative, la<br />
Fondation Rabobank favorise la création et la promotion <strong>de</strong> coopératives d’épargne<br />
et <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> prêts collectifs, particulièrement auprès <strong>de</strong> petits producteurs<br />
agricoles, afin <strong>de</strong> stimuler le développement économique dans les régions rurales.<br />
D Introduction<br />
Dans le cadre <strong>de</strong> « l’année internationale <strong>de</strong>s coopératives » proclamée par les Nations<br />
Unies, AFIF 2012 était centré sur le thème <strong>de</strong> « L’inclusion financière par les PME et les<br />
coopératives ». Le Forum a été accueilli par la Rabobank, et organisé en collaboration<br />
avec FoodFirst-Floria<strong>de</strong>.<br />
Le modèle <strong>de</strong> la coopérative connaît un regain d’intérêt indéniable dans la quête<br />
d’une croissance économique durable et stable dans les pays émergents, en<br />
particulier dans le contexte d’une crise financière sans précé<strong>de</strong>nt dans les pays<br />
développés. Le Forum constitue une plate-forme idéale pour mettre en évi<strong>de</strong>nce,<br />
non seulement les performances remarquables <strong>de</strong> l’Afrique au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières<br />
années en matière <strong>de</strong> croissance, mais aussi son potentiel en tant que puissance<br />
économique du 21e siècle.<br />
Pas moins <strong>de</strong> 4 continents furent représentés au Forum, avec naturellement une forte<br />
présence africaine. Un <strong>de</strong>s moments forts du Forum fut la présentation <strong>de</strong>s finalistes du<br />
Prix <strong>de</strong> l’Incubateur, et la remise du prix lors du dîner <strong>de</strong> gala, décerné à M. Anastácio<br />
Roque Gonçalves, <strong>de</strong> la CESACOPA en Angola.<br />
Le Forum fut également l’occasion pour une série <strong>de</strong> rencontres business-to-business<br />
(B2B), organisées par les équipes spécialisées d’<strong>EMRC</strong>. Ces entrevues sont organisées<br />
dans le but explicite <strong>de</strong> déboucher sur le plus grand nombre possible <strong>de</strong> partenariats<br />
et <strong>de</strong> contrats. Cette année, près <strong>de</strong> 400 réunions entre 68 entreprises ont eu lieu.<br />
8<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 9
D Programme<br />
Jour I<br />
16h00<br />
16h45<br />
18h00<br />
19h00<br />
19h15<br />
Jour II<br />
17 juin 2012, dimanche – Rabobank, Utre<br />
Inscription toute l’après-midi (16h00-18h30)<br />
Atelier I: <strong>EMRC</strong>/SFI<br />
Comment préparer et présenter votre projet à <strong>de</strong>s investisseurs potentiels ?<br />
Présentation interactive <strong>de</strong>s participants<br />
• André Lau<strong>de</strong>, Directeur Investissements, Europe <strong>de</strong> l’Ouest – SFI (Société Financière<br />
Internationale), Banque Mondiale, France<br />
• Arthur Levi, Consultant Financier Senior– <strong>EMRC</strong> Intl, (Ancien SFI), France<br />
Atelier 2 - HIVOS:<br />
«Hivos - ProCIF» – Facilité d’Incubation et Catalyseur d’entreprenariat orienté vers la<br />
transformation <strong>de</strong>s petits producteurs en entreprises soli<strong>de</strong>s<br />
• Leo Soldaat, Conseiller Senior– Hivos, Pays-Bas<br />
• Angel Mario Martinez Garcia, Progresso, Pays-bas<br />
Présentation spéciale:<br />
• Gerda Verburg, Représentante permanente <strong>de</strong>s Pays-Bas à la FAO, ancienne ministre<br />
<strong>de</strong> l’agriculture, Nature and Food quality, Pays-Bas<br />
Briser la glace: Cocktail <strong>de</strong> bienvenue au siège <strong>de</strong> Rabobank<br />
18 juin 2012, lundi – Rabobank, Utrecht<br />
09h00 Ouverture Officielle <strong>de</strong> l’“Africa Finance & Investment Forum 2012”<br />
• Berry Marttin, Membre du Comité Exécutif <strong>de</strong> Rabobank, Pays-Bas<br />
• Jos van Gennip, Prési<strong>de</strong>nt – Food First Coalition, Pays-Bas<br />
• Siep Hiemstra, Prési<strong>de</strong>nt Afrique et Moyen-Orient – Heineken, Pays-Bas<br />
• Pierre Mathijsen, Prési<strong>de</strong>nt – <strong>EMRC</strong> Intl, Belgique<br />
09h15<br />
Invité d’honneur:<br />
Berry Marttin, Membre du Comité Exécutif <strong>de</strong> Rabobank, Pays-Bas<br />
09h30 Session plénière I:<br />
« Les Programmes financiers disponibles pour les Coopératives & PME en Afrique »<br />
Partie 1 – Les Institutions Financières Internationales (IFI)<br />
• Améliorer l’accès à la finance<br />
Modérateur: Arthur Levi , Consultant Financier Senior – <strong>EMRC</strong> Intl (ancien SFI)<br />
• Michael Hamp, Conseiller Finance Rurale – FIDA (Fonds Intl pour le Développement<br />
<strong>de</strong> l’Agriculture), Italie<br />
• André Lau<strong>de</strong>, Directeur Investissements, Europe <strong>de</strong> l’ouest – SFI (International<br />
Finance Corp.), World Bank, France<br />
• Linda Broekhuizen, Director Financial Institutions - FMO, Pays-Bas<br />
• Indira Campos, Chargé d’Investissements – BAD (Banque Africaine <strong>de</strong><br />
Développement), Tunisie<br />
10h30<br />
11h30<br />
12h00<br />
13h00<br />
Part 2 – Commercial Banks<br />
• Les banques, liens stratégiques entre les bailleurs <strong>de</strong> fonds et les PME et<br />
Coopératives<br />
• Le modèle <strong>de</strong>s banques coopératives<br />
Modérateur: Arthur Levi , Arthur Levi, Senior Finance Consultant – <strong>EMRC</strong> Intl (ancien SFI)<br />
• Hans Bogaard, Chef Agrobusiness – Rabo Development, Pays-Bas<br />
• Jyrki Koskelo, Co-PDG – Afr. Development Corp., ex-SFI, Allemagne<br />
• Fabian Kasi, Directeur Général – Centenary Bank, Ouganda<br />
• Elizabeth N<strong>de</strong>mo, Chef Dpt Finance Commerciale, Co-operative Bank of Kenya<br />
Pause café<br />
Partie 3 – Des solutions innovantes pour répondre aux besoins financiers <strong>de</strong>s PME et<br />
<strong>de</strong>s coopératives<br />
Modérateur: Erik Nyindu Kibambe, Journaliste - Vox Africa<br />
• Jean-Michel Severino, Directeur Général – I&P (Investisseur & Partenaire), ex-<br />
Directeur <strong>de</strong> l’AFD (Agence Française <strong>de</strong> Dvlp .), France<br />
• Jean-Luc Perron, Directeur Général – Fondation Grameen Crédit Agricole, France<br />
• Jeroen Blum, Directeur Général Adj. – Shell Foundation, Pays-Bas<br />
• Stuart Coe, Gest. <strong>de</strong> Fonds - Global Development Co-operative, Royaume-Uni<br />
Présentation Spécial: « Le partenariat stratégique pour favoriser l’investissement pour<br />
la compétitivité et la productivité agricole africaine »<br />
• Prof. Monty Jones, Director Exécutif- Forum pour la Recherche Agricole en Afrique<br />
(FARA), Ghana & membre du comité exécutif d’<strong>EMRC</strong><br />
13h15<br />
Déjeuner d’affaires<br />
10<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 11
14h15<br />
15h15<br />
16h00<br />
Session plénière II:<br />
« Partager les meilleures pratiques – Les coopératives qui ont réussie en Afrique et<br />
dans le mon<strong>de</strong> »<br />
• Promouvoir <strong>de</strong>s liens soli<strong>de</strong>s entre les coopératives africaines locales et les<br />
organisations internationale/multinationale<br />
• Rôle clé <strong>de</strong>s coopératives pour répondre à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante <strong>de</strong> nourriture<br />
aux niveaux local, national et international<br />
Modérateur: Prof. Monty Jones, Director Exécutif- Forum pour la Recherche Agricole<br />
en Afrique (FARA), Ghana & membre du comité exécutif d’<strong>EMRC</strong><br />
• Siep Hiemstra, Prési<strong>de</strong>nt Afrique & Moyen-Orient – Heineken, Pays-Bas<br />
• Bagoré Bathily, Directeur Général - Laiterie du Berger, Sénégal<br />
• Yariv Kedar, Directeur Division Agrobusiness – Amiran Kenya<br />
Plenary Session III:<br />
« Promouvoir les investissements en Afrique »<br />
• Programmes du gouvernement <strong>de</strong>s Pays-Bas pour les PME et coopératives en Afrique<br />
• Assistance technique et financière pour les coopératives, PME et Microfinance en Afrique<br />
• Promouvoir l’investissement et améliorer le climat <strong>de</strong>s affaires<br />
Modérateur: Erik Nyindu Kibambe, Journaliste - Vox Africa<br />
• Froukje Verreijt – Ministère Hollandais <strong>de</strong> l’Economie, <strong>de</strong> l’Agric. et <strong>de</strong> l’Innovation,<br />
Pays-Bas<br />
• Barbara Marcussen, Microfinance Manager - Oikocredit, Pays-Bas<br />
• Angela McEwan, Partenaire - Clifford Chance, Pays-Bas<br />
• Robert Akoda Ocaya, Coordinateur <strong>de</strong> Projet, Programme <strong>de</strong> Développement du<br />
Système Financier, GIZ Ouganda<br />
Concours <strong>EMRC</strong>-HIVOS <strong>de</strong> l’Incubateur <strong>de</strong> Projet<br />
Introduction par <strong>EMRC</strong> et HIVOS et présentation <strong>de</strong>s projets finalistes<br />
• Idit Miller, Directrice Exécutive – <strong>EMRC</strong>, Belgium<br />
• Leo Soldaat, Conseiller Senior – Hivos, Pays-Bas<br />
• Ben White, FFondateur – VC4 Africa, Pays-Bas<br />
• Laure Djoukam – GROWFIN, Cameroon<br />
• Katulanya Isu Deo – MECRECO, D.R.Congo<br />
• Francis Nuwame – Flower of Hope, Senegal<br />
• Julius Selwambala – Silver Uphol<strong>de</strong>rs, Uganda<br />
• Anastácio Roque Gonçalves – CESACOPA, Angola<br />
Jour III<br />
08h00<br />
10h00<br />
10h30<br />
12h45<br />
14h00<br />
14h15<br />
14h35<br />
14h50<br />
15h00<br />
15h30<br />
19 juin 2012, Mardi – Floria<strong>de</strong>, Venlo<br />
Transfert en bus d’Utrecht à Floria<strong>de</strong><br />
Arrivée à Floria<strong>de</strong> – Petit déjeuner d’accueil<br />
A propos <strong>de</strong> Floria<strong>de</strong>: L’exposition horticole aura lieu à Venlo et est organisée<br />
une fois tous les dix dans une ville différente au Pays-Bas. Il s’agit d’une multitu<strong>de</strong><br />
d’événements spécifiques qui mettent en valeur l’horticulture hollandaise.<br />
Déjeuner d’affaires à la Floria<strong>de</strong><br />
Conférence Food First – Floria<strong>de</strong>:<br />
Partie 1 : Quelles sont les possibilités, les défis et les leçons tirées <strong>de</strong>s investissements<br />
dans le développement agricole africain ?<br />
Discours d’introduction<br />
• Ton Dietz, Directeur du Centre d’Etu<strong>de</strong>s Africain, Pays-Bas<br />
Discours<br />
• Dr. Stefan Schmitz, Chef du Groupe Développement Durable et Sécurité<br />
Alimentaire Mondiale – Ministre Fédéral pour la coopération économique et le<br />
développement, Allemagne suivi par Q&A<br />
Discours<br />
• Rudy Rabbinge, (Développement durable & Sécurité alimentaire, Université <strong>de</strong><br />
Wageningen<br />
Questions <strong>de</strong> l’assemblée<br />
Pause<br />
Partie 2 : Différente sorte <strong>de</strong> coopération : comment les africains peuvent ils saisir<br />
leur chance ?<br />
Discours Introductif<br />
• Die<strong>de</strong>rik <strong>de</strong> Boer, e Boer Directeur Round Table Africa / Senior Project Consultant<br />
Maastricht School of Managment<br />
Présentation duale I<br />
• Piet Heemskerk – African Agribusiness Aca<strong>de</strong>my, Wageningen University Pays-Bas<br />
• Elijah Kang’ara, Entrepreneur ougandais<br />
17h00<br />
17h00 ><br />
19h00<br />
19h30<br />
Pause café<br />
B2B – Rencontres d’affaires<br />
Service <strong>de</strong> rencontres Business to Business (B2B) permettent aux participants qui<br />
partagent <strong>de</strong>s intérêts communs <strong>de</strong> se rencontrer<br />
Soirée <strong>de</strong> Gala:<br />
Nomination du vainqueur du Concours Incubateur <strong>de</strong> Projet en présence <strong>de</strong>s<br />
officiels gouvernementaux, ambassa<strong>de</strong>urs, médias et PME.<br />
• Ben Witjes, Directeur <strong>de</strong> programme et <strong>de</strong> projet – HIVOS, Pays-Bas<br />
• Idit Miller, Directrice Exécutive – <strong>EMRC</strong> Intl, Belgique<br />
16h00<br />
16h15<br />
17h00<br />
17h30<br />
Présentation II<br />
• Gerard van Empel, Managing Director Services <strong>de</strong> conseil Rabo International –<br />
Rabobank, Pays Bas<br />
Discussion présidée par Gerda Verburg<br />
Conclusion et fermeture officielle<br />
Transfert en Bus vers Utrecht<br />
12<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 13
14<br />
D Jour I – Dimanche 17 Juin 2012 – Rabobank, Utrecht<br />
Atelier 1: Comment présenter votre projet à<br />
<strong>de</strong>s investisseurs potentiels<br />
L’atelier d’ouverture du Forum, conçu comme un exercice interactif, avait pour objectif<br />
<strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s conseils pratiques sur la meilleure façon <strong>de</strong> présenter <strong>de</strong>s projets à <strong>de</strong>s<br />
investisseurs potentiels.<br />
Animé par M. André Lau<strong>de</strong>, Chief Investment Officer pour l’Europe occi<strong>de</strong>ntale à la Société<br />
Financière Internationale (SFI) et M. Arthur Levi, Consultant Senior pour la Finance à <strong>EMRC</strong>, la<br />
séance a aussi été l’occasion d’une première rencontre informelle entre délégués. Constitués<br />
par groupes <strong>de</strong> dix, les participants reçurent pour mission <strong>de</strong> présenter une entreprise <strong>de</strong> leur<br />
choix pour solliciter l’intérêt d’investisseurs potentiels. Un temps <strong>de</strong> préparation <strong>de</strong> 20 minutes<br />
et un temps <strong>de</strong> présentation <strong>de</strong> 5 minutes furent accordés à chaque groupe.<br />
Ce premier exercice pratique a permis aux délégués d’affûter leurs capacités à présenter<br />
un projet <strong>de</strong> façon claire, concise et convaincante à <strong>de</strong>s investisseurs potentiels. L’atelier<br />
permit également d’i<strong>de</strong>ntifier les recommandations suivantes:<br />
• Suivez toujours une approche structurée, permettant rapi<strong>de</strong>ment d’énumérer les<br />
informations cruciales dont investisseur peut avoir besoin: <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’activité actuelle<br />
<strong>de</strong> l’entreprise, <strong>de</strong>scription du projet, structure <strong>de</strong> l’entreprise et <strong>de</strong> l’actionnariat, état du<br />
marché et <strong>de</strong> la concurrence, plan <strong>de</strong> financement, analyse <strong>de</strong>s risques et mesures <strong>de</strong><br />
prévention, plan d’affaires à court, moyen et long terme ;<br />
• Soyez clair et précis, et allez droit au but: ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et<br />
quelques minutes doivent suffire à rendre <strong>de</strong> la teneur d’un projet. Vos interlocuteurs ne<br />
manqueront pas <strong>de</strong> poser <strong>de</strong>s questions si vous êtes parvenus à éveiller leur intérêt ;<br />
• Anticipez les questions et assurez-vous que vous avez toutes les données que l’on pourra<br />
raisonnablement vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à portée <strong>de</strong> main ;<br />
• Assurez-vous que votre langage corporel traduise votre assurance et entraînez vous<br />
auparavant afin <strong>de</strong> bien maîtriser votre propre technique <strong>de</strong> présentation.<br />
Atelier 2: L’incubateur d’entreprise PROCIF pour<br />
les petits producteurs<br />
M. Leo Soldaat, conseiller principal à l’Institut humaniste pour la coopération au<br />
développement (HIVOS) a présenté le second atelier, avec l’assistance <strong>de</strong> M. Angel<br />
Mario Garcia Martinez du Programme Progresso. La mission <strong>de</strong> HIVOS, expliqua<br />
M. Soldaat, est <strong>de</strong> « contribuer à la création d’un mon<strong>de</strong> libre, juste et durable, dans<br />
lequel les hommes et les femmes ont <strong>de</strong>s chances égales <strong>de</strong> développement ».<br />
HIVOS est une organisation basée aux Pays-Bas, comptant plus <strong>de</strong> 500 partenaires<br />
dans 24 pays, y compris en Afrique <strong>de</strong> l’Est et en Afrique australe: Ouganda, Kenya,<br />
Tanzanie, Mozambique et Zambie. Son budget global a atteint les 100 millions<br />
d’euros en 2011.<br />
Les entrepreneurs ruraux se trouvent au cœur du programme phare <strong>de</strong> HIVOS,<br />
appelé « entreprenariat durable ». Ce programme vise à réduire la pauvreté, à<br />
améliorer la sécurité alimentaire et atténuer les effets changement climatique.<br />
La question du financement n’est désormais plus la préoccupation principale,<br />
ajouta M. Soldaat: ce qui importe bien davantage est <strong>de</strong> veiller à ce que les<br />
ressources disponibles soient allouées <strong>de</strong> manière efficace.<br />
L’objectif premier <strong>de</strong> cet atelier était <strong>de</strong> mettre en avant le modèle d’incubateur<br />
d’entreprises durables <strong>de</strong> HIVOS, appelé ProCIF. Ce modèle est actuellement<br />
mis en œuvre en In<strong>de</strong> sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5 ans, et présente un potentiel évi<strong>de</strong>nt<br />
dans les contextes africains. Le modèle ProCIF vise à transformer <strong>de</strong>s organisations<br />
<strong>de</strong> petits producteurs en entreprises viables, capables d’obtenir <strong>de</strong>s crédits. Au<br />
cours <strong>de</strong>s 5 prochaines années, HIVOS prévoit la création <strong>de</strong> 29 organisations <strong>de</strong><br />
producteurs économiquement indépendantes, et bénéficiant d’emprunts effectués<br />
sur une base commerciale, ainsi que la création <strong>de</strong> 35 autres organisations en<br />
voie <strong>de</strong> commercialisation et bénéficiant <strong>de</strong> prêts bonifiés. En tout, le programme<br />
d’incubation bénéficierait directement à 87.000 producteurs et leurs familles, en<br />
réduisant considérablement les facteurs <strong>de</strong> risque tels que l’en<strong>de</strong>ttement et les<br />
vulnérabilités commerciales. Cela <strong>de</strong>vrait conduire à un accroissement du revenu<br />
net <strong>de</strong>s ménages pouvant atteindre parfois jusqu’à 150%, et créer <strong>de</strong>s opportunités<br />
d’emploi supplémentaires.<br />
ProCIF renforce les capacités <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> producteurs à quatre niveaux:<br />
• Au niveau technique et environnemental, à travers l’analyse <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong><br />
valeur agricole durables, et un inventaire portant sur la qualité et l’analyse <strong>de</strong>s<br />
systèmes <strong>de</strong> gestion ;<br />
• Au niveau commercial et financier, en offrant une formation sur les plans d’affaires,<br />
l’image <strong>de</strong> marque, les prix, l’emballage, la logistique et l’analyse <strong>de</strong> marché,<br />
ainsi qu’en offrant une assistance <strong>de</strong> trésorerie et <strong>de</strong> fonds <strong>de</strong> roulement ;<br />
• Au niveau organisationnel, à travers les pratiques <strong>de</strong> gouvernance, le transfert <strong>de</strong><br />
compétences <strong>de</strong> gestion, <strong>de</strong> systèmes comptables et <strong>de</strong> surveillance ;<br />
• Au niveau social, à travers la promotion <strong>de</strong> l’égalité <strong>de</strong>s sexes, le commerce<br />
équitable, l’autonomisation et la non-discrimination.<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 15
Présentation spéciale<br />
Gerda Verburg - Représentante permanente <strong>de</strong>s Pays-Bas à la FAO, Ancienne<br />
ministre néerlandaise <strong>de</strong> l’agriculture, <strong>de</strong> l’environnement et <strong>de</strong> la chaîne<br />
alimentaire - Pays-Bas<br />
L’atelier 2 a été suivi par une présentation spéciale donnée par Mme Gerda Verburg<br />
<strong>de</strong> la FAO. La FAO cherche à assurer la sécurité alimentaire pour tous, grâce à la<br />
fourniture d’une gamme complète <strong>de</strong> services spécialisés à ses Etats membres.<br />
Le département <strong>de</strong> l’infrastructure rurale et <strong>de</strong>s agro-industries (AGS) fournit un<br />
lea<strong>de</strong>rship dans le travail <strong>de</strong> la FAO sur les chaînes alimentaires durables, la réduction<br />
<strong>de</strong>s pertes <strong>de</strong> production, les partenariats publics-privés, et le renforcement <strong>de</strong><br />
l’impact positif du secteur agro-industriel sur le développement.<br />
Mme Verburg a ensuite donné aux délégués un aperçu <strong>de</strong> l’état <strong>de</strong> l’agriculture en<br />
Afrique, et le rôle <strong>de</strong>s instruments financiers dans son développement: « La question<br />
<strong>de</strong> la finance en Afrique est bien entendu un grand sujet d’actualité », déclara-telle,<br />
« car les économies africaines sont en plein essor, et les progrès indéniables<br />
<strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années dans les secteurs agricoles et agro-alimentaires constituent<br />
<strong>de</strong>s moteurs très importants <strong>de</strong> cette croissance ». Mme Verburg a appelé à une<br />
plus gran<strong>de</strong> coopération entre les secteurs public et privé pour alimenter ce<br />
développement, et accroître davantage ces taux <strong>de</strong> croissance: « De nombreuses<br />
opportunités existent, et il appartient au secteur privé et aux gouvernements <strong>de</strong> les<br />
saisir », dit-elle.<br />
Mme Verburg a conclu son discours avec trois recommandations aux délégués:<br />
• Il est essentiel <strong>de</strong> respecter une gran<strong>de</strong> transparence dans ses objectifs: Il est<br />
important, certes <strong>de</strong> faire du profit, mais il est également impératif d’investir dans<br />
le transfert <strong>de</strong> compétences ;<br />
• Il faut s’efforcer <strong>de</strong> comprendre le marché dans lequel on opère, et sa position<br />
dans la chaîne <strong>de</strong> valeur ;<br />
• Les petits exploitants agricoles sont <strong>de</strong>s entrepreneurs et non simplement <strong>de</strong>s<br />
producteurs.<br />
D JOUR II – Lundi 18 Juin 2012 – Rabobank, Utrecht<br />
Ouverture officielle du Forum AFIF 2012<br />
Idit Miller, Directrice Exécutive d’<strong>EMRC</strong>, a commencé par souhaiter la bienvenue<br />
à l’ensemble <strong>de</strong>s délégués, aussi bien les habitués <strong>de</strong>s événements <strong>EMRC</strong> que les<br />
participants venus pour la première fois. La thématique du Forum <strong>de</strong> cette année,<br />
dit-elle, est « l’inclusion financière par les PME et les coopératives. Les PME et les<br />
coopératives sont <strong>de</strong>s agents essentiels du développement économique sur le<br />
continent », souligna Mme Miller. « Nous sommes, par conséquent, très honorés <strong>de</strong><br />
compter la Rabobank, sans doute un <strong>de</strong>s meilleurs exemples d’une coopérative<br />
réussie, comme notre partenaire dans l’organisation <strong>de</strong> ce Forum ». Mme Miller a<br />
également invité les délégués à mettre à profit cette occasion unique pour apprendre<br />
<strong>de</strong> l’expérience <strong>de</strong> Rabobank en tant que banque coopérative. Elle a également<br />
invité les délégués à se mettre en rapport activement avec les investisseurs potentiels,<br />
les promoteurs <strong>de</strong> projets, les entrepreneurs et les banquiers présents: « Les rencontres<br />
B2B et les occasions <strong>de</strong> networking constituent l’un objectifs premiers <strong>de</strong> ce Forum,<br />
et nous vous invitons à profiter <strong>de</strong> cette occasion pour nouer <strong>de</strong>s contacts, établir<br />
<strong>de</strong>s partenariats et jouer un rôle actif dans le développement du continent africain<br />
et l’inclusion financière ».<br />
Mme Miller a ensuite donné la parole au Prési<strong>de</strong>nt d’<strong>EMRC</strong>, le professeur Pierre<br />
Mathijsen, qui a souligné le potentiel prometteur du continent africain. Le but<br />
du Forum et <strong>de</strong>s différentes initiatives d’<strong>EMRC</strong>, dit-il, était <strong>de</strong> « rassembler autour<br />
d’une même table ceux qui souhaitent investir en Afrique et ceux qui disposent<br />
<strong>de</strong>s compétences nécessaires pour transformer ces investissements en retombées<br />
économiques tangibles pour les Africains ». Il a souligné que le plus grand défi est<br />
toujours <strong>de</strong> trouver le meilleur projet correspondant à une source <strong>de</strong> financement: «Le<br />
problème aujourd’hui n’est pas tant <strong>de</strong> trouver les ressources financières disponibles<br />
pour financer <strong>de</strong>s projets, mais <strong>de</strong> canaliser ces ressources vers la meilleure <strong>de</strong>stination<br />
et d’assurer ce faisant le meilleur impact possible », a-t-il dit. Le prési<strong>de</strong>nt d’<strong>EMRC</strong><br />
a conclu son allocution en invitant tous les délégués à jouer un rôle actif et positif<br />
sur le continent africain et <strong>de</strong> continuer à « travailler ensemble pour atteindre notre<br />
objectif commun: Un continent africain <strong>de</strong> plus en plus prospère et développé ».<br />
16<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 17
L’allocution du professeur Mathijsen fut suivie par celle <strong>de</strong> M. Pierre Van He<strong>de</strong>l, directeur<br />
général <strong>de</strong> la Fondation Rabobank. M. Van He<strong>de</strong>l s’exprima également au nom <strong>de</strong> Jos<br />
Van Gennip, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la coalition Food First, une <strong>de</strong>s organisations partenaires d’AFIF.<br />
Il a commencé par souhaiter la bienvenue aux délégués, et par les inviter à participer<br />
aux discussions programmées pour la journée suivante à la Floria<strong>de</strong> et à la Conférence<br />
FoodFirst. FoodFirst est une association néerlandaise à but non lucratif, une coalition <strong>de</strong><br />
déci<strong>de</strong>urs venant du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s affaires, <strong>de</strong>s gouvernements, du mon<strong>de</strong> académique<br />
et <strong>de</strong> la société civile. L’objectif <strong>de</strong> FoodFirst est avant tout <strong>de</strong> placer les questions <strong>de</strong><br />
l’alimentation et <strong>de</strong> l’agriculture au cœur du débat politique et public. Pierre van He<strong>de</strong>l<br />
conclut son intervention en soulignant que l’Afrique détient la capacité <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir un<br />
acteur <strong>de</strong> premier plan au niveau <strong>de</strong> l’approvisionnement alimentaire : « Les perspectives<br />
pour la production agricole et l’agro-alimentaire en Afrique ont fondamentalement<br />
changé, et les investisseurs qui ne tiennent pas compte <strong>de</strong> cette nouvelle donne le font<br />
à leurs risques et périls ».<br />
Ce fut au tour <strong>de</strong> Siep Hiemstra, directeur régional <strong>de</strong> Heineken pour l’Afrique et le Moyen<br />
Orient, <strong>de</strong> saluer les délégués. En tant qu’intervenant régulier aux événements <strong>EMRC</strong>, il<br />
a tenu a souligner le plaisir personnel que représentait pour lui le fait d’être associé une<br />
fois <strong>de</strong> plus à un Forum d’<strong>EMRC</strong>. Les liens <strong>de</strong> Heineken avec le continent africain remonte<br />
à près d’un siècle, rappela-t-il aux délégués : « L’Afrique a accompagné la réussite <strong>de</strong><br />
Heineken dans le mon<strong>de</strong> dès les débuts. Notre présence sur le continent remonte à 1923,<br />
et nous y employons actuellement près <strong>de</strong> 22.000 personnes. En tenant compte <strong>de</strong> leurs<br />
familles et <strong>de</strong>s personnes à charge, Heineken contribue directement aux ressources d’au<br />
moins 100.000 personnes en Afrique ». Heineken poursuit <strong>de</strong>puis plusieurs années une<br />
stratégie d’augmentation du contenu local dans ses chaînes d’approvisionnement en<br />
Afrique : « Nous achetons désormais 45% <strong>de</strong> nos matières premières localement, et notre<br />
objectif est d’augmenter cette proportion à au moins 60% d’ici 2020 ». Cette politique<br />
d’approvisionnement local comme un <strong>de</strong>s engagements <strong>de</strong> l’entreprise a fait l’objet d’une<br />
présentation détaillée par M. Hiemstra au cours <strong>de</strong>s séances plénières <strong>de</strong> l’après-midi.<br />
Les discours <strong>de</strong> bienvenue ont été conclus par une présentation spéciale par Berry<br />
Marttin, membre du conseil exécutif <strong>de</strong> Rabobank.<br />
M. Marttin a commencé par souligner l’importance <strong>de</strong> l’inclusion financière. Etant donné<br />
que l’Europe et d’autres parties du mon<strong>de</strong> développé sont aux prises avec l’une <strong>de</strong>s pires<br />
crises financières et économiques <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières décennies, il est utile <strong>de</strong> rappeler que<br />
ces crises se produisent régulièrement dans l’histoire, et constituent aussi <strong>de</strong>s opportunités:<br />
« Si nous revenons 120 ans en arrière, l’Europe traversait une grave crise financière, mais<br />
cela a permis également <strong>de</strong> préparer le terrain à la création <strong>de</strong> coopératives mo<strong>de</strong>rnes.<br />
À l’époque, nous étions en pleine révolution industrielle, et personne ne voulait assurer<br />
<strong>de</strong> financement aux zones rurales. En réaction, les gens ont commencé à créer leurs<br />
propres solutions. C’est ainsi que sont nées les coopératives <strong>de</strong> crédit mo<strong>de</strong>rnes, fondées<br />
sur le principe ancien <strong>de</strong> la mutualisation <strong>de</strong> l’épargne. Ces mécanismes ont permis aux<br />
membres <strong>de</strong>s coopératives d’emprunter <strong>de</strong> l’argent à <strong>de</strong>s taux raisonnables. L’inclusion<br />
financière, souligna M. Marttin, « est une condition essentielle pour le développement<br />
économique, et cela est très pertinent pour l’Afrique d’aujourd’hui ».<br />
« L’objectif <strong>de</strong> la banque coopérative est d’offrir à ses membres les ressources financières<br />
dont ils ont besoin pour réaliser leurs ambitions », a-t-il ajouté. Si les taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong><br />
la population s’avèrent exacts, nous <strong>de</strong>vrons doubler la production alimentaire mondiale<br />
d’ici à 2050 pour nourrir les 9 milliards d’hommes qui peupleront la planète, et cela ne sera<br />
possible que si nous travaillons ensemble. Le modèle <strong>de</strong>s coopératives est un élément<br />
prometteur qui <strong>de</strong>vra certainement faire partie <strong>de</strong>s outils dont nous aurons besoin pour<br />
parvenir à ces niveaux <strong>de</strong> production ». L’Afrique, bien entendu, a un énorme rôle à jouer<br />
au niveau <strong>de</strong> l’offre <strong>de</strong> la production alimentaire : avec 60% du total mondial <strong>de</strong>s terres<br />
arables inexploitées, une gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la production alimentaire supplémentaire<br />
nécessaire pour subvenir aux besoins <strong>de</strong> l’humanité au cours <strong>de</strong>s prochaines décennies<br />
<strong>de</strong>vra être cultivé en Afrique. Cette réalité est un <strong>de</strong>s facteurs décisifs <strong>de</strong>s nouvelles<br />
perspectives <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’Afrique.<br />
Le grand défi sera <strong>de</strong> faire lever les obstacles à la croissance. La réalité <strong>de</strong>s Pays-Bas, par<br />
exemple, démontre que la qualité du climat et du sol sont loin d’être les seuls facteurs <strong>de</strong><br />
productivité agricole. En effet, malgré <strong>de</strong>s conditions climatiques défavorables et <strong>de</strong>s sols<br />
relativement pauvres, les Pays-Bas produisent en moyenne 8,5 tonnes <strong>de</strong> nourriture par<br />
hectare, comparé à une moyenne mondiale <strong>de</strong> 3 tonnes par hectare, et une moyenne<br />
africaine <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 2 tonnes par hectare ».<br />
Ce qui importe davantage à la productivité agricole, indiqua M. Marttin, ce sont par<br />
exemple les facteurs suivants :<br />
• Des politiques publiques cohérentes et à long terme ;<br />
• Des infrastructures adéquates ;<br />
• Un enseignement <strong>de</strong> qualité ;<br />
• L’accès aux technologies ;<br />
• L’accès au financement.<br />
« En mettant l’accent sur l’inclusion financière », a poursuivi M. Marttin, « le Forum AFIF<br />
vise à souligner l’importance <strong>de</strong> l’accès au financement comme un <strong>de</strong>s facteurs clés<br />
<strong>de</strong> croissance. La bataille pour assurer la sécurité alimentaire pour les générations futures<br />
commence dès maintenant – il s’agit là un défi certes intimidant, mais aussi d’une<br />
18<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 19
opportunité. Nous <strong>de</strong>vons adopter une vision globale sur la question, notamment en nous<br />
focalisant sur l’ensemble <strong>de</strong> la chaîne d’approvisionnement », a-t-il ajouté. Rabobank se<br />
penche sur ces questions <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 10 ans. La banque a pris une décision stratégique<br />
<strong>de</strong> tirer le meilleur parti <strong>de</strong> son expérience <strong>de</strong> banque coopérative, et d’étendre sa<br />
présence dans les pays et les marchés où il n’existe pas ou peu d’inclusion financière.<br />
La première étape vers cela n’est pas seulement <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s ressources financières,<br />
mais aussi d’accroître la maîtrise <strong>de</strong>s concepts financiers <strong>de</strong> base, en particulier dans les<br />
zones rurales. Grâce à leurs activités dans les zones rurales, Rabobank et la Fondation<br />
Rabobank jouent un rôle actif et déterminant dans le développement d’une véritable<br />
inclusion financière.<br />
M. Marttin conclut son allocution en invitant les délégués à prendre <strong>de</strong>s mesures concrètes<br />
sur tous les facteurs clés qu’il a cités, et <strong>de</strong> se mettre à contribution pour que l’Afrique<br />
<strong>de</strong>vienne un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale.<br />
« J’ai une vision, un rêve », dit-il, « c’est <strong>de</strong> voir dans un avenir proche une jeune femme<br />
agricultrice, membre d’une coopérative, conduisant un tracteur à travers champs et<br />
qui, téléphone mobile à la main, effectuerait <strong>de</strong>s transactions, contracterait <strong>de</strong>s prêts,<br />
vendrait sa récolte; et qui serait ainsi, grâce à la technologie et à <strong>de</strong> nouveaux modèles<br />
<strong>de</strong> production, en mesure d’assurer son avenir, celui <strong>de</strong> sa famille et celui du continent<br />
lui-même ».<br />
Séance plénière I: « Les programmes financiers <strong>de</strong>stinés<br />
aux coopératives et aux PME en Afrique »<br />
Partie 1 – Les institutions financières internationales (IFI) -<br />
Amélioration <strong>de</strong> l’accès au financement<br />
Modérateur: Arthur Levi, Consultant Senior Finance, <strong>EMRC</strong> International - France<br />
Michael Hamp, Conseiller principal en financement rural, Fonds international pour<br />
le développement agricole (IFAD) - Italie<br />
Michael Hamp, Conseiller principal en financement rural <strong>de</strong> l’IFAD - Italie, a ouvert<br />
la première partie <strong>de</strong> la séance plénière I avec une présentation intitulée « Les<br />
approches durables à l’approfondissement financier et l’assistance rurale ». Il<br />
a donné un aperçu <strong>de</strong> l’accès à la finance dans les zones rurales, mettant en<br />
particulier l’accent sur la façon dont les politiques <strong>de</strong> l’IFAD et les compétences se<br />
sont attelées à surmonter les obstacles d’accès à la finance dans les zones rurales.<br />
L’IFAD est une ressource financière en Afrique. Elle cherche à promouvoir<br />
l’accès au financement, en particulier le financement <strong>de</strong> l’agriculture, avec <strong>de</strong>s<br />
partenaires venant aussi bien du secteur formel que du secteur informel, afin <strong>de</strong><br />
promouvoir l’accès à un large éventail <strong>de</strong> services financiers. L’IFAD soutient une<br />
palette diverse d’institutions financières et <strong>de</strong> modèles et canaux <strong>de</strong> distribution.<br />
L’approche <strong>de</strong> l’IFAD est essentiellement commerciale, et sa stratégie est <strong>de</strong><br />
soutenir <strong>de</strong>s solutions durables, avec un fort impact sur l’éradication <strong>de</strong> la pauvreté.<br />
Enfin, l’IFAD cherche à promouvoir un environnement propice à la finance rurale.<br />
Indira Campos, Directrice <strong>de</strong>s Investissements, BAD (Banque africaine <strong>de</strong><br />
développement) - Tunisie<br />
Indira Campos, directrice <strong>de</strong>s investissements du secteur privé à la Banque africaine<br />
<strong>de</strong> développement, succéda à M. Hamp sur le podium. La présentation <strong>de</strong> Mme<br />
Campos fut centrée sur la stratégie <strong>de</strong> développement agricole <strong>de</strong> la BAD, son plan<br />
d’action pour l’investissement privé, et sa stratégie <strong>de</strong> soutien au développement<br />
<strong>de</strong>s PME, en particulier dans le secteur agricole. La stratégie <strong>de</strong> la BAD est d’assurer<br />
la sécurité alimentaire dans le cadre d’un développement durable, en se focalisant<br />
en particulier sur l’infrastructure agricole et la gestion <strong>de</strong>s ressources naturelles.<br />
L’un <strong>de</strong>s objectifs <strong>de</strong> la BAD est l’accroissement <strong>de</strong> la productivité, mais aussi <strong>de</strong>s<br />
revenus <strong>de</strong>s petits producteurs, notamment les femmes. Plus précisément, la BAD<br />
soutient le développement agricole en finançant <strong>de</strong> vastes projets agro-industriels<br />
qui favorisent les liens entre les agriculteurs commerciaux et les petits producteurs,<br />
et en soutenant une plus gran<strong>de</strong> efficacité <strong>de</strong>s intermédiaires du secteur financier,<br />
notamment les banques commerciales locales, régionales et nationales, mais aussi<br />
les fonds <strong>de</strong> private equity (capital-investissement).<br />
La BAD investit à la fois directement et indirectement dans les projets agricoles à<br />
travers une variété d’outils, y compris l’assistance technique, l’octroi <strong>de</strong> prêts, voire<br />
<strong>de</strong>s investissements en capital ou en fonds propres, à condition que les projets<br />
soient, (i) stratégiquement alignés sur les priorités <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s pays<br />
visés, (ii) commercialement viables, et (iii) débouchent sur <strong>de</strong>s résultats concrets<br />
<strong>de</strong> développement. La BAD cherche aussi à ne pas « évincer » d’autres sources<br />
<strong>de</strong> financement, et à obtenir une valeur ajoutée <strong>de</strong>s synergies avec d’autres<br />
partenaires.<br />
20<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 21
André Lau<strong>de</strong>, Chief Investment Officer pour l’Europe <strong>de</strong> l’Ouest, SFI - France<br />
André Lau<strong>de</strong>, Chief Investment Officer pour la Société financière internationale<br />
(SFI) en Europe occi<strong>de</strong>ntale, a donné une présentation sur « L’initiative mondiale <strong>de</strong><br />
financement <strong>de</strong>s PME » <strong>de</strong> la SFI. M. Lau<strong>de</strong> a commencé par décrire les facteurs qui<br />
ont incité la SFI et le G-20 à mettre en place une Unité globale <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s<br />
PME, <strong>de</strong>stinée à favoriser l’accès au financement pour les PME du mon<strong>de</strong> entier.<br />
Les PME représentent <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong>s emplois à temps plein dans les pays en voie<br />
<strong>de</strong> développement, mais le manque d’accès aux moyens financiers les empêche<br />
d’atteindre leur potentiel en matière <strong>de</strong> productivité et <strong>de</strong> création d’emplois. M.<br />
Lau<strong>de</strong> a affirmé que sur le plan mondial, le manque <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s PME est<br />
estimé à 700 à 850 milliards <strong>de</strong> dollars. Cependant, ce manque <strong>de</strong> moyens n’est pas<br />
dû aux mêmes facteurs dans toutes les régions du mon<strong>de</strong>. En Asie du Sud, par exemple,<br />
le principal défi est l’intégration <strong>de</strong>s PME informelles dans le système financier formel.<br />
La SFI cherche à développer <strong>de</strong>s stratégies face à ces contraintes, notamment en<br />
octroyant <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> crédit pour le financement <strong>de</strong>s PME, en réduisant les risques,<br />
en renforçant les capacités et en développant l’infrastructure financière.<br />
Linda Broekhuizen, Directrice <strong>de</strong>s Institutions Financières, FMO (Pays-Bas)<br />
La première séance plénière a été clôturée par Linda Broekhuizen <strong>de</strong> la FMO.<br />
Mme Broekhuizen a commencé par donner un aperçu <strong>de</strong> la FMO, et particulièrement<br />
son engagement envers les institutions financières, l’agro-industrie et l’énergie. Les<br />
PME font également partie intégrante <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> la FMO, compte<br />
tenu <strong>de</strong> leur capacité à créer <strong>de</strong>s emplois, en particulier dans les pays à faible revenu.<br />
Cette stratégie se déploie la plupart du temps indirectement, par l’intermédiaire<br />
d’institutions financières.<br />
Partie 2 – Banques commerciales - Les banques comme lien<br />
stratégique entre bailleurs <strong>de</strong> fonds et institutions financières,<br />
PME et coopératives<br />
Modérateur: Arthur Levi, Consultant Senior pour la Finance, <strong>EMRC</strong> International - France<br />
Elizabeth N<strong>de</strong>mo, Directrice du financement commercial, Co-operative Bank of<br />
Kenya - Kenya<br />
Elizabeth N<strong>de</strong>mo a ouvert la <strong>de</strong>uxième partie <strong>de</strong> la séance plénière en abordant la<br />
question <strong>de</strong>s banques en tant que lien stratégique reliant les coopératives, les Institutions <strong>de</strong><br />
Financement du Développement (IFD) et les PME. Elle a donné un aperçu du mouvement<br />
coopératif, et expliqué comment la banque est née <strong>de</strong> ce mouvement. La Co-operative<br />
Bank of Kenya a mis <strong>de</strong>s années pour atteindre le seuil <strong>de</strong> la rentabilité financière, subissant<br />
<strong>de</strong>s pertes jusqu’en l’an 2000. Depuis 2007 cependant, la banque est rentable et occupe<br />
aujourd’hui la quatrième place parmi les banques actives au Kenya.<br />
La banque accor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s facilités <strong>de</strong> crédit abordables aux coopératives <strong>de</strong> crédit et<br />
d’épargne kenyanes, appelées les SACCO, ainsi qu’à leurs membres. Elle leur propose une<br />
palette <strong>de</strong> produits financiers, parmi lesquels une formule d’épargne-enseignment, <strong>de</strong>s<br />
prêts personnels, <strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> crédit, <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> roulement et un compte <strong>de</strong> réserve <strong>de</strong><br />
divi<strong>de</strong>n<strong>de</strong>s. La banque renforce les capacités <strong>de</strong> ses clients grâce à son unité spécialisée dans<br />
le conseil, et se concentre sur le financement du secteur agricole. La banque a également<br />
un partenariat avec les bailleurs <strong>de</strong> fonds pour optimiser la gestion <strong>de</strong>s coopératives et <strong>de</strong>s<br />
PME dans le secteur <strong>de</strong> l’agro-business.<br />
Mme Broekhuizen a fait valoir que davantage d’innovation était nécessaire en<br />
matière <strong>de</strong> stratégie en faveur <strong>de</strong>s PME, pour faire face aux défis souvent rencontrés<br />
dans ce domaine, à savoir l’absence <strong>de</strong> garanties financières, d’antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong><br />
crédit ou d’informations tangibles sur l’état financier réel d’une petite entreprise.<br />
Malgré ce type <strong>de</strong> risques, le financement <strong>de</strong>s PME est une activité rentable et en<br />
pleine croissance, affirma-t-elle.<br />
22<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 23
Hans Bogaard, Directeur <strong>de</strong> la division agro-alimentaire, Rabo Development - Pays-Bas<br />
M. Hans Bogaard <strong>de</strong> Rabo Development a présenté la stratégie <strong>de</strong> Rabobank en matière<br />
<strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s coopératives et <strong>de</strong>s PME dans les marchés en développement. Il a<br />
commencé par un aperçu du modèle d’affaires <strong>de</strong> Rabo Development et un tour <strong>de</strong> table<br />
<strong>de</strong>s pays bénéficiaires, avant d’expliquer comment elle soutient l’agro-industrie. L’approche <strong>de</strong><br />
Rabo Development contient <strong>de</strong>ux volets : d’une part le renforcement <strong>de</strong>s capacités, et d’autre<br />
part <strong>de</strong>s solutions <strong>de</strong> financement pour le développement <strong>de</strong> chaînes d’approvisionnement.<br />
Ces <strong>de</strong>ux approches cherchent spécifiquement à atteindre les coopératives dans les marchés<br />
en développement.<br />
Rabo Development cherche à concevoir <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong>s approches visant les<br />
marchés jugés non rentables, dont notamment les coopératives. Grâce à une stratégie <strong>de</strong><br />
segmentation, Rabo Development parvient à i<strong>de</strong>ntifier les risques spécifiques à cette clientèle<br />
sous bancarisée, et à concevoir <strong>de</strong>s solutions appropriées. Cette approche a permis à Rabo<br />
Development d’i<strong>de</strong>ntifier les facteurs clé <strong>de</strong> succès <strong>de</strong>s coopératives. M. Bogaard a fait valoir<br />
que la meilleure compréhension <strong>de</strong> ces facteurs <strong>de</strong> succès permettait <strong>de</strong> mieux calibrer le<br />
financement et l’assistance technique, avec un impact positif pour la sécurité <strong>de</strong>s entreprises.<br />
Fabian Kasi, directeur général, Centenary Bank - Ouganda<br />
M. Fabian Kasi, <strong>de</strong> la Centenary Bank (Ouganda), a donné la troisième présentation <strong>de</strong> la<br />
séance, intitulée « Les banques comme lien stratégique entre bailleurs <strong>de</strong> fonds et institutions<br />
financières, PME et coopératives ». Après un rapi<strong>de</strong> aperçu du positionnement <strong>de</strong> la Centenary<br />
Bank et <strong>de</strong> sa distribution <strong>de</strong> crédit, M. Kasi a expliqué le rôle fondamental <strong>de</strong> la Centenary<br />
Bank dans le financement du secteur agricole, qui représente actuellement environ 17% du<br />
portefeuille <strong>de</strong> la banque, en comparaison avec une moyenne <strong>de</strong> 6% sur l’ensemble du secteur<br />
bancaire. Il a ensuite rappelé l’engagement <strong>de</strong> la banque à octroyer <strong>de</strong>s prêts en échange <strong>de</strong><br />
garanties non conventionnelles, ainsi que leur produits <strong>de</strong> crédit-bail, micro-finance, épargne<br />
<strong>de</strong> base, micro-assurance, crédits d’entretien-logement, et services bancaires mobiles. En<br />
outre, la Centenary Bank propose également <strong>de</strong>s formations en finance à ses clients.<br />
La Centenary Bank, expliqua M. Kasi, conçoit le rôle d’une banque comme un lien, ou un<br />
pont, permettant d’accor<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s financements sur base <strong>de</strong> garanties données par <strong>de</strong>s<br />
bailleurs <strong>de</strong> fonds, à travers le renforcement <strong>de</strong>s capacités, et à travers l’utilisation <strong>de</strong> sa propre<br />
infrastructure et <strong>de</strong> ses propres canaux <strong>de</strong> distribution (par exemple en ce qui concerne les<br />
services bancaires mobiles). M. Kasi a conclu sa présentation en affirmant que les banques sont<br />
un maillon essentiel du soutien à d’autres institutions financières, aux PME et aux coopératives,<br />
en raison <strong>de</strong> leur expertise et <strong>de</strong> leur solidité institutionnelle. Il a proposé que ces liens soient<br />
développés davantage dans le but d’assurer la durabilité <strong>de</strong> l’institution.<br />
Jyrki Koskelo, Co-prési<strong>de</strong>nt directeur général, African Development Corporation<br />
(Société africaine <strong>de</strong> développement) - Allemagne<br />
M. Jyrki Koskelo, anciennement <strong>de</strong> la SFI et actuellement co-PDG <strong>de</strong> l’African<br />
Development Corporation (Société africaine <strong>de</strong> développement, ADC), a<br />
commencé par évoquer quelques-uns <strong>de</strong>s thèmes clés touchant au développement :<br />
démographie, volatilité économique et préoccupations environnementales. Il a<br />
ensuite élaboré <strong>de</strong>s solutions possibles à ces préoccupations, qui passent entre autres<br />
par le développement <strong>de</strong> marchés <strong>de</strong> capitaux locaux, un système bancaire à même<br />
<strong>de</strong> servir l’ensemble du marché, la participation aux politiques publiques, et le soutien<br />
à une révolution verte. M. Koskelo a enchaîné sur la focalisation d’ADC sur les secteurs<br />
bancaires et d’assurance dans les nouveaux marchés « à risque » en Afrique subsaharienne.<br />
Plus précisément, l’ADC cherche à promouvoir la coopération Sud-Sud, un<br />
marché qui connaîtra une <strong>de</strong>s croissances les plus rapi<strong>de</strong>s au cours <strong>de</strong>s dix prochaines<br />
années. Pour soutenir ce marché, l’ADC a lancé un fonds d’investissement pour<br />
l’agriculture et le commerce, qui facilite l’accès au capital pour le secteur agricole, et<br />
renforce le commerce dans ces marchés à forte croissance.<br />
Partie 3 – Les solutions innovantes pour répondre aux besoins<br />
financiers <strong>de</strong>s PME et <strong>de</strong>s coopératives<br />
Modérateur: Erik Nyindu Kibambe, journaliste, Vox Africa - Belgique<br />
Jean-Michel Severino, Directeur général, Investisseurs & Partenaires pour le<br />
Développement, - France<br />
D’entrée <strong>de</strong> jeu, M. Severino a souligné le rôle crucial <strong>de</strong>s PME : « Les PME forment<br />
l’épine dorsale <strong>de</strong> la classe moyenne. Ils génèrent et redistribuent les richesses, créent <strong>de</strong><br />
l’emploi, et contribuent à la stabilité politique et à la mobilité sociale. Dans le contexte<br />
africain, les PME sont encore plus importantes pour l’avenir <strong>de</strong> l’économie que sur<br />
d’autres continents », a-t-il poursuivi.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> PME en Afrique font face à <strong>de</strong>s défis structurels bien connus, selon M. Severino,<br />
notamment le manque d’infrastructures, la faiblesse relative <strong>de</strong>s institutions et <strong>de</strong>s cadres<br />
juridiques, une pénurie <strong>de</strong> compétences managériales, et le manque d’accès au financement.<br />
M. Severino s’est ensuite étendu sur le fameux « chaînon manquant », en d’autres termes, le<br />
segment du marché qui nécessite un meilleur accès au financement, mais bénéficie d’une<br />
24<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 25
attention relativement faible par rapport aux gran<strong>de</strong>s organisations (qui n’ont pas <strong>de</strong> réelle<br />
difficulté à lever <strong>de</strong>s fonds), et par rapport aux micro entreprises, qui sont souvent prises en<br />
charge <strong>de</strong> leur côté par <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> micro finance. Il est nécessaire canaliser plus <strong>de</strong><br />
capital dans ce segment du milieu, au sein duquel évoluent la majorité <strong>de</strong>s PME, dit M. Severino.<br />
L’IPD se concentre sur ce marché spécifique, et soutient les entrepreneurs et les PME par<br />
l’apport <strong>de</strong> fonds propres ainsi que par l’apport <strong>de</strong> conseils en gestion d’entreprise, dans le<br />
but <strong>de</strong> maximiser la création <strong>de</strong> valeur pour les investisseurs, tout en générant <strong>de</strong>s bénéfices<br />
environnementaux, sociaux et <strong>de</strong> gouvernance.<br />
En termes <strong>de</strong> volume, une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong>s flux d’investissement est canalisée vers <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s<br />
entités, ce qui a l’avantage d’avoir un impact à gran<strong>de</strong> échelle et d’atteindre <strong>de</strong>s objectifs<br />
ambitieux, dit M. Severino. Mais si l’on tient compte <strong>de</strong> la place <strong>de</strong>s PME dans l’économie, et<br />
plus particulièrement <strong>de</strong>s petites entreprises occupant moins <strong>de</strong> 50 personnes actuellement<br />
soutenues par IDP, il est aisé <strong>de</strong> constater que l’impact d’un investissement relativement<br />
mo<strong>de</strong>ste peut être tout aussi encourageant. En effet, au sein <strong>de</strong>s PME en question, 1.400<br />
emplois ont d’ores et déjà été générés. En outre, le fait que ces PME opèrent dans l’économie<br />
formelle signifie aussi qu’elles contribuent aux recettes fiscales <strong>de</strong> leur pays, ce qui à son tour<br />
génère <strong>de</strong>s avantages sociaux importants. A titre d’exemple, l’augmentation <strong>de</strong> ces revenus<br />
fiscaux permet <strong>de</strong> couvrir les coûts d’enseignement <strong>de</strong> 300 enfants. L’impact peut être plus<br />
grand encore, ajouta M. Severino, si cette stratégie est systématisée.<br />
M. Severino a terminé sa présentation par un plaidoyer en faveur d’une augmentation très<br />
significative <strong>de</strong>s investissements dans les PME. « Les acteurs qui investissent dans les PME <strong>de</strong>s<br />
pays émergents se distinguent <strong>de</strong>s investisseurs dits ‘classiques’. Beaucoup d’entre eux sont<br />
<strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds ou bien <strong>de</strong>s acteurs philanthropiques, mais nous observons une évolution<br />
très claire actuellement: les dons sont en train <strong>de</strong> disparaître graduellement au profit <strong>de</strong><br />
capital-risque à la recherche d’un retour quelconque sur investissement. Il est crucial <strong>de</strong> se<br />
concentrer sur les PME industrielles. C’est une leçon que nous pouvons tirer du développement<br />
économique au cours <strong>de</strong>s 50 <strong>de</strong>rnières années, et qui sera cruciale pour les années à venir ».<br />
Stuart Coe, Gestionnaire <strong>de</strong> Fonds, Global Development Co-operative - Royaume-Uni<br />
M. Stuart Coe a débuté son intervention par la projection d’un court-métrage sur le<br />
rôle <strong>de</strong> Global Development Co-operative (GDC) dans l’amélioration <strong>de</strong> l’accès au<br />
financement pour les coopératives.<br />
Dans le contexte <strong>de</strong> l’année internationale <strong>de</strong>s coopératives, la GDC vise à recueillir<br />
et distribuer 50 millions <strong>de</strong> dollars américains pour relever le défi <strong>de</strong> l’accès à la finance<br />
pour les coopératives <strong>de</strong>s pays en voie <strong>de</strong> développement.<br />
M. Coe a fait valoir que les coopératives jouent un rôle unique dans la réduction<br />
<strong>de</strong> la pauvreté et la création d’emplois, mais souffrent d’un manque <strong>de</strong> capitalinvestissement.<br />
Par conséquent, la GDC a pour but <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s prêts à <strong>de</strong>s<br />
intermédiaires, ainsi que directement, à certaines coopératives, tout en fournissant<br />
une assistance technique. Il a enjoint les délégués à faire <strong>de</strong> cette initiative une réalité<br />
sur le terrain et un modèle pour l’avenir, afin d’avoir un impact tangible au sein du plus<br />
grand nombre possible <strong>de</strong> communautés<br />
Jean-Luc Perron, Directeur Général, Fondation Grameen Crédit Agricole - France<br />
M. Jean-Luc Perron a donné la <strong>de</strong>rnière présentation <strong>de</strong> la séance plénière. La<br />
Fondation Grameen Crédit Agricole, née en 2008, est le fruit d’un partenariat entre<br />
une multinationale du secteur <strong>de</strong> la bancassurance et le professeur Mohammad<br />
Yunus <strong>de</strong> la Grameen Bank. S’appuyant sur l’expérience du professeur Yunus,<br />
la Fondation Grameen Crédit Agricole a pour mandat <strong>de</strong> contribuer à la lutte<br />
contre la pauvreté par la micro finance et l’entreprenariat social.<br />
En priorité, la Fondation vise les organisations rurales ou agricoles qui rencontrent<br />
<strong>de</strong>s difficultés pour accé<strong>de</strong>r à la finance, particulièrement en Afrique, au Moyen-<br />
Orient, en Asie du Sud et Asie du Sud Est. La Fondation propose notamment <strong>de</strong>s<br />
prêts, <strong>de</strong>s investissements en capital et investissements prioritaires.<br />
En tant qu’entreprise sociale, les objectifs sociaux <strong>de</strong> la Fondation sont au cœur<br />
<strong>de</strong> ses activités. Cela signifie que, bien que l’entreprise doive être rentable pour<br />
être viable, les profits sont réinvestis afin réaliser au mieux sa mission sociale.<br />
Depuis sa création, et en date du 15 juin 2012, 60 financements <strong>de</strong> projets ont été<br />
approuvés pour un montant total d’environ 40 millions d’euros. D’après M. Perron,<br />
la Fondation cherche à augmenter ce montant en ciblant spécifiquement les<br />
organisations agricoles en Afrique et par le développement d’un facilitateur <strong>de</strong><br />
projet, le Fonds d’entreprenariat social Grameen Crédit Agricole.<br />
Présentation spéciale: « Partenariat stratégique pour renforcer les investissements<br />
au niveau <strong>de</strong> la productivité agricole <strong>de</strong> l’Afrique »<br />
Prof. Monty Jones, Directeur exécutif, Forum pour la recherche agricole en Afrique - Ghana<br />
La productivité agricole, commença le Professeur Jones, est le principal moteur <strong>de</strong><br />
croissance économique et <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvreté en Afrique sub-saharienne.<br />
Cependant, en cette époque <strong>de</strong> mondialisation effrénée, la compétitivité est<br />
un facteur essentiel pour soutenir une croissance productive. En conséquence,<br />
26<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 27
davantage d’investissements sont nécessaires dans le secteur pour améliorer la<br />
productivité et la compétitivité. M. Jones a estimé que les services agricoles et<br />
les entreprises du secteur sont largement sous-financés, et pâtissent d’un accès<br />
limité à la finance. Le potentiel est donc grand pour canaliser plus <strong>de</strong> ressources<br />
vers ce secteur.<br />
Les secteurs public et privé ont tous <strong>de</strong>ux un rôle à jouer dans l’investissement<br />
agricole, ajouta-t-il. Il relève <strong>de</strong> la responsabilité du secteur public <strong>de</strong> mettre en<br />
place un cadre juridique et une infrastructure structurante satisfaisante pour attirer<br />
les investissements du secteur privé. M. Jones a recommandé <strong>de</strong>s partenariats<br />
publics-privés, ainsi que <strong>de</strong>s partenariats intra-régionaux ou interrégionaux qui,<br />
peuvent, ensemble, générer les investissements nécessaires et la mise en place<br />
d’une infrastructure pour soutenir la croissance du secteur agricole.<br />
Le FARA est l’organisation centrale pour la coordination et la facilitation <strong>de</strong> la<br />
recherche et du développement agricoles en Afrique. Elle est aussi mandatée<br />
par la Commission <strong>de</strong> l’Union Africaine pour agir en tant que conseiller technique.<br />
Séance plénière II: Partager les meilleures pratiques –<br />
les coopératives qui réussissent en Afrique et dans le mon<strong>de</strong><br />
Modérateur : Prof. Monty Jones, Directeur exécutif, Forum pour la recherche agricole en Afrique<br />
(FARA) - Ghana<br />
Siep Hiemstra, prési<strong>de</strong>nt, Afrique & Moyen-Orient, Heineken - Pays-Bas<br />
M. Hiemstra a souligné la métamorphose du climat économique en Afrique au cours <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>rnières années, et a décrit l’impact <strong>de</strong> ce changement radical sur la production <strong>de</strong><br />
Heineken. La durabilité <strong>de</strong>s pratiques commerciales est une <strong>de</strong>s principales préoccupations<br />
stratégiques <strong>de</strong> l’entreprise, qui a dès lors développé une approche intégrée sur la question.<br />
Les partenariats publics-privés forment un <strong>de</strong>s aspects clés <strong>de</strong> cette approche. Ces projets ont<br />
un impact direct sur plus <strong>de</strong> 100.000 familles <strong>de</strong> petits producteurs. Les partenariats publicsprivés<br />
entre Heineken, <strong>de</strong>s ONG et le gouvernement néerlandais ont pour objectif commun<br />
d’accroître la productivité et la rentabilité, tout en augmentant la qualité <strong>de</strong>s produits, et<br />
en réduisant fortement la dépendance d’Heineken sur les matières premières importées.<br />
Ces partenariats sont en général le résultat d’un processus par étapes. Dans un premier<br />
temps, il y a lieu <strong>de</strong> définir un projet, l’on cherche ensuite à obtenir une ai<strong>de</strong> et une expertise<br />
gouvernementale, avant <strong>de</strong> passer au co-financement du projet. Heineken garantit ensuite les<br />
prix sur la production, et les ONG fournissent une expertise en tant que gestionnaires <strong>de</strong> projet.<br />
M. Hiemstra a également souligné que l’engagement <strong>de</strong> l’entreprise en faveur <strong>de</strong><br />
l’approvisionnement local est avant tout une décision <strong>de</strong> bon sens pour la gestion <strong>de</strong><br />
l’entreprise. En effet, en se fournissant localement, Heineken augmente la productivité et<br />
améliore sa compétitivité, améliore progressivement les moyens <strong>de</strong> subsistance les revenus <strong>de</strong>s<br />
agriculteurs, et assure sur le long terme la durabilité <strong>de</strong> ses chaînes d’approvisionnement. Cette<br />
stratégie permet aussi <strong>de</strong> réduire les risques <strong>de</strong> changements dans la disponibilité <strong>de</strong>s matières<br />
premières, et <strong>de</strong> réduire l’empreinte écologique <strong>de</strong> l’entreprise.<br />
Bagoré Bathily, Directeur Général, la Laiterie du Berger - Sénégal<br />
M. Bagoré Bathily a débuté sa présentation par un aperçu du Sénégal, un pays où 64% <strong>de</strong><br />
la population vit avec moins <strong>de</strong> 2 dollars américains par jour, et seulement 38% <strong>de</strong>s produits<br />
alimentaires consommés sont produits localement. De longue date, le Sénégal pratique<br />
l’élevage <strong>de</strong> bétail. Cette tradition ouvre <strong>de</strong>s opportunités en matière <strong>de</strong> production laitière<br />
locale, un potentiel d’autant plus intéressant que le Sénégal importe actuellement plus <strong>de</strong> 90%<br />
du lait commercialisé dans le pays.<br />
28<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 29
30<br />
La Laiterie du Berger a mis au point un modèle d’approvisionnement local afin <strong>de</strong> remédier<br />
au manque <strong>de</strong> production locale. Grâce à l’élaboration d’un système <strong>de</strong> livraison spécialisé,<br />
Dolima, la marque locale <strong>de</strong> produits laitiers, est distribuée dans <strong>de</strong>s communautés à faible<br />
revenu à <strong>de</strong>s prix très compétitifs. Des familles d’entrepreneurs locaux comptent parmi les<br />
principaux actionnaires <strong>de</strong> Dolima, mais d’autres investisseurs comprennent <strong>de</strong>s entités<br />
comme Danone, Grameen Crédit Agricole et PhiTrust. Depuis le lancement <strong>de</strong> la marque,<br />
Dolima connaît <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 30% par an, et <strong>de</strong> nouveaux produits<br />
innovants ont été lancés récemment, dont <strong>de</strong>s yaourts et <strong>de</strong>s produits céréaliers.<br />
Yariv Kedar, Directeur Général, Sustainable Agribusiness - Amiran Kenya - Kenya<br />
Yariv Kedar a donné la <strong>de</strong>rnière présentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième séance plénière, sur la « Boîte<br />
à outils intégrée Amiran pour les agriculteurs », aussi appelée le « kit Amiran ». Le kit est<br />
un outil renforçant la sécurité alimentaire et l’agro-industrie durable, expliqua M. Kedar.<br />
Il s’agit d’un kit qui inclut une mini-serre et système d’irrigation au goutte à goutte, mais<br />
qui comprend également une formation clés en mains et un soutien agronomique. Le kit<br />
contient les nutriments essentiels à la culture pour toute la saison, ainsi que la formation et la<br />
commercialisation. En résumé, le kit apporte une solution complète aux besoins <strong>de</strong>s petits<br />
producteurs : financement, technologie, formation, assistance et commercialisation.<br />
L’avantage <strong>de</strong>s kits est <strong>de</strong> pouvoir servir à une variété <strong>de</strong> fonctions, conclut M. Kedar.<br />
Ils ai<strong>de</strong>nt à renforcer la sécurité alimentaire et les moyens <strong>de</strong> subvenir à ses besoins,<br />
favorisent l’émancipation <strong>de</strong>s jeunes et <strong>de</strong>s femmes, avec un impact éducatif important.<br />
Ils contribuent aussi à la conservation, favorisent la participation active du gouvernement<br />
et ai<strong>de</strong> à forger <strong>de</strong>s liens entre les communautés.<br />
Séance plénière III: Promouvoir les investissements en Afrique<br />
Modérateur: Erik Nyindu Kibambe, journaliste, Vox Africa - Belgique<br />
Froukje Verreijt, ministère néerlandais <strong>de</strong>s affaires économiques, <strong>de</strong> l’agriculture et <strong>de</strong><br />
l’innovation / Affaires étrangères - Pays-Bas<br />
Mme Froukje Verreijt a ouvert la troisième séance plénière avec un exposé sur le Programme<br />
d’investissements du secteur privé (PSI) du ministère néerlandais <strong>de</strong>s Affaires étrangères. Sa<br />
présentation a été l’occasion <strong>de</strong> faire un tour <strong>de</strong> table <strong>de</strong>s PSI, et <strong>de</strong> mieux comprendre les<br />
critères d’investissement principaux, à travers <strong>de</strong>s exemples <strong>de</strong> projets.<br />
Les PSI contribuent à atténuer la pauvreté et à améliorer les niveaux <strong>de</strong> vie en soutenant<br />
le développement du secteur privé grâce à <strong>de</strong>s investissements innovants dans 58 pays à<br />
travers le mon<strong>de</strong>. Depuis 1998, cela s’est traduit par 800 millions d’euros d’investissements<br />
(dont une gran<strong>de</strong> partie en faveur du secteur agricole). Entre 1998 et 2011, les PSI ont créé<br />
21.000 emplois directs et ont contribué à employer plus <strong>de</strong> 137.000 petits planteurs sous<br />
contrat. Le modèle <strong>de</strong> la PSI est d’engager <strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> participations à hauteur <strong>de</strong> 50 à<br />
60% <strong>de</strong>s parts en capital d’une joint-venture avec une entreprise locale. En contrepartie, les<br />
partenaires doivent bien se connaître, avoir déjà travaillé ensemble <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans,<br />
et être en bonne santé financière. Leur projet doit aussi être stratégiquement aligné avec<br />
la raison sociale <strong>de</strong> l’entreprise, et détenir les connaissances et l’expérience appropriées.<br />
Les projets doivent apporter une innovation par rapport à ce qui existe sur le plan local, et<br />
avoir une utilité qui a été prouvée ailleurs. Ils doivent aussi être commercialement viables,<br />
avec une durée maximale <strong>de</strong> 30 mois (36 mois pour les projets saisonniers ou liés aux cycles<br />
agricoles et avoir un impact mesurable sur le plan socio-économique.<br />
Barbara Marcussen, directeur <strong>de</strong> la microfinance, Oikocredit - Pays-Bas<br />
Barbara Marcussen d’Oikocredit a suivi Mme Verreit sur le podium, et a abordé la question<br />
du « Soutien financier et technique en Afrique ». Oikocredit est une coopérative <strong>de</strong><br />
financement international du développement fondée en 1975. La coopérative compte<br />
plus <strong>de</strong> 45.000 investisseurs et 595 membres dans plus <strong>de</strong> 80 pays, avec <strong>de</strong>s fonds prêtables<br />
<strong>de</strong> 590 millions d’euros. Elle est active dans la microfinance, l’agriculture, le commerce et<br />
les autres secteurs tels que les soins <strong>de</strong> santé et d’éducation.<br />
Oikocredit dispose <strong>de</strong> plusieurs bureaux régionaux et internationaux en Afrique, et d’un<br />
portefeuille actif <strong>de</strong> 65 millions d’euros sur le continent. Sa philosophie d’investissement<br />
cherche à combiner à la fois <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments financiers et <strong>de</strong>s retombées sociales positives.<br />
Les investissements effectués doivent être économiquement viables, disposer <strong>de</strong> systèmes<br />
adéquats <strong>de</strong> contrôle et <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> gouvernance appropriées. Ils doivent également<br />
cibler <strong>de</strong>s populations pauvres et défavorisées, distribuer <strong>de</strong>s bénéfices à gran<strong>de</strong> échelle<br />
et avoir un impact environnemental positif. Oikocredit offre trois types <strong>de</strong> soutien financier<br />
: <strong>de</strong>s prêts, <strong>de</strong>s placements en actions, et le financement <strong>de</strong> capital d’amorçage. Il offre<br />
également un soutien technique sur le renforcement <strong>de</strong>s capacités dans cinq domaines<br />
clés, qui contribuent à assurer le succès <strong>de</strong>s projets: gestion <strong>de</strong> la performance sociale,<br />
gestion <strong>de</strong>s risques, développement <strong>de</strong> produits, couverture du marché et positionnement<br />
stratégique, et le développement <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> valeur agricoles.<br />
Angela McEwan, Associé, Clifford Chance - Pays-Bas<br />
Angela McEwan a ouvert sa présentation par une discussion sur les défis auxquels sont<br />
confrontés les investisseurs, y compris la variété et la complexité <strong>de</strong>s systèmes juridiques, <strong>de</strong>s<br />
approches différentes sur les questions contractuelles et <strong>de</strong> la documentation, ainsi que le<br />
calendrier d’approbation.<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 31
Prix Incubateur AFIF 2012<br />
32<br />
Beaucoup d’investisseurs sont attirés par les nouvelles perspectives <strong>de</strong> l’Afrique, a déclaré<br />
Mme McEwan, mais il faut veiller toutefois à ne pas généraliser les stratégies, étant donné<br />
le nombre <strong>de</strong> juridictions et <strong>de</strong> traditions juridiques différentes sur le continent.<br />
Dans toutes les juridictions africaines, cependant, Clifford Chance rencontre régulièrement<br />
au moins les trois gran<strong>de</strong>s questions suivantes, souligna Mme McEwan:<br />
• Documentation : les investisseurs et les emprunteurs locaux sont souvent issus <strong>de</strong><br />
traditions juridiques différentes, et les besoins <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s parties doivent être prises<br />
en compte lors <strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> documents contractuels.<br />
• La Garantie <strong>de</strong>s emprunts et <strong>de</strong>s placements est une autre dimension essentielle : les<br />
investissements et prêts doivent être sécurisés par <strong>de</strong>s garanties appropriées, et il est<br />
important à un sta<strong>de</strong> précoce <strong>de</strong> la négociation <strong>de</strong> savoir quelles sont les exigences à<br />
cet égard.<br />
• Le délai pour la conclusion <strong>de</strong>s transactions : Les attentes diffèrent largement entre<br />
le Nord et le Sud en matière <strong>de</strong> ce qui est considéré comme un délai acceptable. La<br />
question doit donc être gérée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés.<br />
Pour relever ces défis, a souligné McEwan, les conseillers juridiques doivent comprendre<br />
les enjeux locaux (ce qui implique <strong>de</strong> travailler en étroite collaboration avec les conseillers<br />
locaux et <strong>de</strong> promouvoir activement <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> communication avec <strong>de</strong>s partenaires<br />
locaux).<br />
Robert Akoda, coordonnatrice <strong>de</strong> projet, Programme <strong>de</strong> développement du système<br />
financier, GIZ - Ouganda<br />
M. Robert Akoda, <strong>de</strong> GIZ, a clôturé la <strong>de</strong>rnière séance plénière, avec une présentation sur<br />
le « Soutien financier et technique aux coopératives, PME et institutions <strong>de</strong> microfinance<br />
en Afrique ». La GIZ promeut l’accès au financement agricole et rural <strong>de</strong> trois manières :<br />
le dialogue sur les politiques <strong>de</strong> financement agricole, le développement <strong>de</strong> produits <strong>de</strong><br />
financement rural et agricole, et le renforcement <strong>de</strong>s capacités et du cadre institutionnel.<br />
M. Akoda a continué en décrivant la manière dont GIZ poursuivait ces trois approches pour<br />
la promotion <strong>de</strong> l’accès aux moyens financement. Plus précisément, la GIZ suit <strong>de</strong> façon<br />
proactive les tendances qui permettent aux déci<strong>de</strong>urs et aux parties prenantes <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s<br />
décisions en connaissance <strong>de</strong> cause. Elle contribue aussi à la diffusion <strong>de</strong> l’information à travers<br />
un annuaire annuel du financement agricole, qui répertorie les succès, fait la promotion <strong>de</strong>s<br />
innovations, et analyse les causes <strong>de</strong>s échecs. Deuxièmement, la GIZ stimule le financement<br />
<strong>de</strong> la commercialisation et l’investissement dans les petites exploitations commerciales en<br />
travaillant avec un acteur du secteur privé dans la chaîne <strong>de</strong> valeur. Enfin, la GIZ cherche à<br />
stimuler les niveaux <strong>de</strong> production en fournissant une assistance technique financée par <strong>de</strong>s<br />
bailleurs <strong>de</strong> fonds, et en encourageant une plus gran<strong>de</strong> professionnalisation du secteur <strong>de</strong><br />
niveau IV en Ouganda et le renforcement <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s dépôts <strong>de</strong>s membres.<br />
Introduction par Idit Miller, Directrice Exécutive - <strong>EMRC</strong> International<br />
Leo Soldaat, Conseiller principal – HIVOS, & Ben White, fondateur - VC4Africa.<br />
Le prix <strong>de</strong> l’incubateur a été parrainé cette année par l’Institut HIVOS, une organisation<br />
néerlandaise <strong>de</strong> réputation internationale, en partenariat avec Venture Capital for Africa<br />
(VC4A), qui établit <strong>de</strong>s liens entre entrepreneurs et investisseurs à travers toute l’Afrique.<br />
Les projets sélectionnés ont été présentés par leurs promoteurs:<br />
Laure Djoukam, GROWFIN - Cameroon<br />
Mme Djoukam <strong>de</strong> Growfin Micro-Finance a présenté le premier projet, sous le titre «<br />
Optimiser la gestion <strong>de</strong>s collectivités rurales en Afrique ». Growfin <strong>de</strong>ssert une communauté<br />
<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 3.200 agriculteurs, dont 87% <strong>de</strong> femmes et 60% âgés <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 35 ans.<br />
En i<strong>de</strong>ntifiant les principaux problèmes <strong>de</strong> ses communautés, l’objectif <strong>de</strong> Growfin est<br />
d’organiser et <strong>de</strong> financer la chaîne <strong>de</strong> valeur <strong>de</strong> produits agricoles comme le manioc<br />
et le soja au Cameroun et en République centrafricaine. Plus précisément, Growfin vise<br />
à fournir <strong>de</strong>s micro-crédits et du crédit-bail, une assistance technique, un marché virtuel,<br />
et une garantie financière collective fondée sur les valeurs sociales et culturelles <strong>de</strong>s<br />
agriculteurs.<br />
Growfin a pour objectif <strong>de</strong> réduire les risques à trois niveaux: le marché, la performance,<br />
et les opérations. L’outil <strong>de</strong> marché virtuel minimise les pertes causées par un manque<br />
d’accès au marché. Le crédit-bail et les contrats permettent d’améliorer les performances,<br />
tandis que la formation et le parrainage permettent d’améliorer les performances<br />
opérationnelles.<br />
Katulanya Isu Deo, MECRECO - D.R.Congo<br />
MECRECO est l’abréviation <strong>de</strong> « Coopérative centrale <strong>de</strong>s mutuelles d’épargne et <strong>de</strong><br />
crédit du Congo ». La République démocratique du Congo est un géant parmi les nations<br />
africaines, avec une population estimée à 70 millions <strong>de</strong> personnes. Cependant, à peine<br />
2% <strong>de</strong> la population du pays a accès au système bancaire formel, une proportion qui<br />
<strong>de</strong>vient encore plus faible dans les zones rurales. MECRECO a été incorporée en 2008<br />
en tant qu’association d’épargne, et compte aujourd’hui plus <strong>de</strong> 100.000 membres. Elle<br />
regroupe 21 associations coopératives et a ouvert 38 succursales à travers le pays. Un<br />
<strong>de</strong>s principaux objectifs <strong>de</strong> MECRECO est <strong>de</strong> transformer le paysage financier congolais<br />
et d’améliorer l’inclusion financière pour tous. La technologie et les téléphones mobiles<br />
jouent un rôle crucial dans ce processus. STC, une entreprise partenaire <strong>de</strong> MECRECO,<br />
propose déjà le service le plus rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> transfert d’argent mobile au Congo. Compte<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 33
tenu <strong>de</strong>s dimensions exceptionnelles du pays et <strong>de</strong> l’état déplorable <strong>de</strong> ses infrastructures<br />
routières, ce système a d’ores et déjà changé la vie <strong>de</strong> milliers <strong>de</strong> Congolais qui peuvent<br />
désormais envoyer et recevoir en toute sécurité <strong>de</strong> l’argent <strong>de</strong> leurs parents, amis ou<br />
partenaires d’affaires, et ce quelle que soit la distance géographique qui les sépare.<br />
Actuellement, plus <strong>de</strong> 5 millions <strong>de</strong> dollars sont transférés chaque mois par l’intermédiaire<br />
<strong>de</strong> STC, et ce montant continue à s’accroître rapi<strong>de</strong>ment. Ces solutions <strong>de</strong> paiement<br />
sont sécurisées, et ont déjà fait leurs preuves dans d’autres pays comme le Brésil, ainsi<br />
que dans les pays <strong>de</strong> la région comme la Tanzanie et le Kenya. MECRECO a cependant<br />
l’ambition d’élargir son éventail <strong>de</strong> produits au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s simples dépôts et transferts<br />
d’argent, en proposant <strong>de</strong>s produits d’épargne et <strong>de</strong> prêt. La mutuelle est à la recherche<br />
<strong>de</strong> partenaires tant au sein <strong>de</strong> la RD Congo qu’en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ses frontières, pour un niveau<br />
d’investissement requis <strong>de</strong> 4,6 millions $ US.<br />
Francis Nuwame, Flower of Hope - Senegal<br />
M. Francis Nuwame <strong>de</strong> l’association « Fleurs <strong>de</strong> l’espoir » a donné une présentation intitulée<br />
« Rentabiliser l’agriculture pour un million <strong>de</strong> jeunes : Le modèle <strong>de</strong> la franchise sociale en<br />
co-propriété ». Il a commencé sa présentation avec une question un peu provocante :<br />
la pauvreté est-elle une malédiction ou une bénédiction? Selon M. Nuwame, 1,5 millions<br />
d’adolescents au Sénégal atteignent l’âge adulte sans aucune formation scolaire ou<br />
professionnelle. Le secteur agricole présente <strong>de</strong>s opportunités importantes pour réduire<br />
la pauvreté et le chômage, qui touchent actuellement environ 60% <strong>de</strong> la population. En<br />
outre, le Sénégal importe actuellement 70% <strong>de</strong> ses besoins alimentaires et exploite moins<br />
<strong>de</strong> 10% <strong>de</strong> ses terres irrigables, en raison d’un accès limité aux ressources, aux compétences<br />
et à la technologie, <strong>de</strong>s infrastructures médiocres, et <strong>de</strong>s politiques agricoles incohérentes.<br />
L’organisation Fleurs <strong>de</strong> l’Espoir a cherché à surmonter ces défis au cours <strong>de</strong>s dix <strong>de</strong>rnières<br />
années à travers un modèle <strong>de</strong> parcelles agricoles irriguées détenues en co-propriété. Elle<br />
fournit également un encadrement et un soutien financier et technique, une formation sur<br />
le modèle <strong>de</strong> la micro-franchise et une assistance pour ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s personnes vivant dans la<br />
pauvreté à <strong>de</strong>venir à la fois <strong>de</strong>s producteurs et <strong>de</strong>s consommateurs. Selon M. Nuwame,<br />
l’impact positif <strong>de</strong> cette approche se mesure notamment par un meilleur accès aux terres<br />
cultivables, au crédit, aux marchés et aux technologies mo<strong>de</strong>rnes, ainsi que la diffusion<br />
d’un esprit d’entreprise innovant. Cet impact se traduit à son tour par une amélioration<br />
<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie, notamment en matière <strong>de</strong> revenu et d’emploi, d’une émancipation<br />
personnelle ainsi que d’une plus gran<strong>de</strong> responsabilité citoyenne et parentale.<br />
Fleurs <strong>de</strong> l’espoir bénéficie actuellement d’un retour sur investissement <strong>de</strong> 30%, mais le défi<br />
à moyen et à long terme est d’assurer son financement, aussi bien par en<strong>de</strong>ttement que<br />
par acquisition <strong>de</strong> capitaux propres, ainsi que <strong>de</strong> s’assurer d’un soutien technologique.<br />
Julius Selwambala, Silver Uphol<strong>de</strong>rs - Uganda<br />
M. Selwambala était l’avant-<strong>de</strong>rnier finaliste <strong>de</strong> la compétition à donner sa<br />
présentation, sur la « Microfinance et sécurité alimentaire: Un partenariat Nord-Sud<br />
à trois voies en faveur <strong>de</strong> l’émancipation <strong>de</strong>s femmes dans l’agriculture ». L’objectif<br />
<strong>de</strong> cette initiative est d’autonomiser les femmes grâce à <strong>de</strong>s prêts agricoles, d’utiliser<br />
la technologie pour promouvoir la connectivité Nord-Sud, d’améliorer les pratiques<br />
agricoles <strong>de</strong>s agricultrices et d’accroître la productivité <strong>de</strong>s exploitations agricoles<br />
vivrières en Ouganda. Cependant, le projet est confronté à un certain nombre <strong>de</strong><br />
défis, parmi lesquels le manque d’accès au capital, l’insuffisance <strong>de</strong> fonds propres<br />
pouvant permettre à Silver Uphol<strong>de</strong>rs <strong>de</strong> développer son portefeuille <strong>de</strong> prêts, ainsi<br />
qu’une faible productivité agricole causée par <strong>de</strong> mauvaises pratiques.<br />
Le projet est le résultat d’une collaboration entre Silver Uphol<strong>de</strong>rs (organisme <strong>de</strong><br />
microfinance), Inuka.org (une plate-forme technologique reliant les investisseurs<br />
étrangers avec <strong>de</strong>s femmes entrepreneurs), et la coopérative agricole Nkokonjeru,<br />
qui i<strong>de</strong>ntifie les candidates. M. Selwambala souligna que, malgré cet effort créatif <strong>de</strong><br />
collaboration, le projet souffre encore d’un manque <strong>de</strong> personnel administratif, <strong>de</strong><br />
capital pour promouvoir le projet, et d’un manque <strong>de</strong> gestion active <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> tous<br />
les intervenants. Silver Uphol<strong>de</strong>rs est donc à la recherche <strong>de</strong> capitaux pour soutenir le<br />
projet et le promouvoir auprès <strong>de</strong>s investisseurs sociaux, conclut-t-il.<br />
Anastácio Roque Gonçalves, CESACOPA - Angola<br />
Représentant le centre <strong>de</strong> services pour les coopératives pour le développement agroalimentaire<br />
Amboim, (CESACOOPA-SCRL) en Angola, M. Anastacio Goncalves Roque<br />
a donné un exposé sur « L’Installation d’un laboratoire ‘low-cost’ pour le contrôle<br />
qualité du café ». Son projet vise à installer un laboratoire <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la qualité du<br />
café traité, ce qui permettra <strong>de</strong> réduire les coûts logistiques, d’améliorer la chaîne <strong>de</strong><br />
valeur pour l’exportation, et <strong>de</strong> créer un environnement adéquat pour le commerce<br />
équitable et la certification du café.<br />
Il a fait valoir que la viabilité potentielle du projet est renforcée par plusieurs facteurs, y compris<br />
le fait qu’il existe déjà une coopérative existante et organisée à Amboim, que la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
mondiale pour le café dépasse actuellement l’offre, et qu’il y a une marge significative<br />
pour améliorer le ren<strong>de</strong>ment et la qualité du café produit. En outre, la diversification <strong>de</strong><br />
l’économie angolaise est une priorité pour réduire sa dépendance envers le pétrole et<br />
les diamants. Concrètement, le projet permettra <strong>de</strong> former plus <strong>de</strong> 100 agriculteurs (dont<br />
plus <strong>de</strong> la moitié seront <strong>de</strong>s femmes) venant <strong>de</strong> 13 coopératives et d’associations <strong>de</strong> petits<br />
producteurs aux techniques <strong>de</strong> laboratoire et <strong>de</strong> gustation.<br />
34<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 35
36<br />
La formation en gustation sera aux normes<br />
internationales et contribuera à faire<br />
progresser la qualité et la notoriété <strong>de</strong> la<br />
marque Robusta Coffee Amboim.<br />
CESACOPA Angola was nominated as the Project<br />
Incubator Award winner at the Africa Finance &<br />
Investment Forum 2012. The Award ceremony<br />
was held during AFIF 2012 Gala Dinner on the<br />
18 June in the presence of Hivos’s programmes<br />
and projects Director, Mr. Ben Witjes and the<br />
conference partners and <strong>de</strong>legates.<br />
Jour III – mardi 19 juin 2012 – Floria<strong>de</strong>, Venlo<br />
FoodFirst-Floria<strong>de</strong> Conférence organisée dans le cadre <strong>de</strong><br />
AFIF2012: Investir dans la sécurité alimentaire et <strong>de</strong>s marchés<br />
alimentaires en Afrique.<br />
À propos <strong>de</strong> la Floria<strong>de</strong>:<br />
L’exposition horticole mondiale <strong>de</strong> Venlo est organisée une fois tous les dix ans aux<br />
Pays-Bas. Il s’agit d’une série d’événements et <strong>de</strong> manifestations centrées sur secteur<br />
horticole. En 2012, la Floria<strong>de</strong> a eu lieu à Venlo, une plate-forme agroalimentaire<br />
dynamique avec un potentiel économique important.<br />
Programme Food-First Floria<strong>de</strong><br />
Informations et texte fournis par Food-First Floria<strong>de</strong><br />
Partie 1 – Quelles sont les possibilités, les défis et les leçons<br />
apprises en matière d’investissement dans le développement<br />
agricole en Afrique?<br />
Exposé introductif <strong>de</strong> Ton Dietz, directeur Centre d’étu<strong>de</strong>s africaines, Université <strong>de</strong><br />
Lei<strong>de</strong>n - Pays-Bas<br />
Dans <strong>de</strong> nombreux pays (notamment les dix plus grands bénéficiaires <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong><br />
bilatérale apportée par les Pays-Bas), la production alimentaire croît plus vite que<br />
la population. Le Nigeria, en particulier, connaît actuellement une croissance<br />
fulgurante. Pour <strong>de</strong>ux pays cependant, à savoir le Burundi et le Kenya, la situation est<br />
alarmante. La croissance urbaine y est plus élevée que la croissance <strong>de</strong> la population<br />
totale, et la production alimentaire doit faire face à une explosion démographique<br />
en milieu urbain.<br />
Améliorer la sécurité alimentaire ne se limite pas à améliorer la production alimentaire<br />
et les chaînes <strong>de</strong> valeur. Il s’agit également <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s partenariats<br />
publics-privés pour améliorer les plateformes agricoles et diffuser les connaissances<br />
et les mécanismes <strong>de</strong> soutien dans et autour <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s villes. Enfin, il s’agit <strong>de</strong><br />
développer <strong>de</strong>s politiques visant spécifiquement les plus pauvres, aussi bien dans les<br />
zones rurales marginalisées que dans les villes.<br />
Discours d’ouverture Dr Stefan Schmitz, Directeur <strong>de</strong> la cellule pour le développement<br />
rural et la sécurité alimentaire mondiale, ministère fédéral <strong>de</strong> la Coopération et du<br />
développement économique – Allemagne<br />
Le Dr Schmitz a commencé son exposé en soulignant que l’Afrique n’est pas un<br />
continent empreint <strong>de</strong> problèmes, mais au contraire un continent d’opportunités.<br />
L’image que le mon<strong>de</strong> développé a <strong>de</strong> l’Afrique doit dès lors être corrigée. Un tiers<br />
<strong>de</strong>s pays africains ont <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> croissance qui sont égaux ou supérieurs à ceux <strong>de</strong>s<br />
pays asiatiques.<br />
Ces <strong>de</strong>rnières années, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour les produits agricoles a augmenté, ce qui<br />
conduit à <strong>de</strong> nouvelles opportunités. La FAO s’attend à un doublement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
alimentaire d’ici à 2050, et l’Afrique peut potentiellement jouer un rôle <strong>de</strong> premier plan<br />
dans la réalisation <strong>de</strong> cette production supplémentaire. Le secteur privé doit jouer un<br />
rôle moteur à cet égard, et nous avons besoin <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> capacités pour innover.<br />
L’Afrique nécessite également d’avantage <strong>de</strong> ressources financières, ainsi que <strong>de</strong><br />
nouveaux cadres politiques. La récente famine dans la Corne <strong>de</strong> l’Afrique a montré<br />
qu’il est crucial d’investir à long terme dans le secteur agricole et indique que les<br />
projets locaux ou les stratégies <strong>de</strong> spécialisation dans un seul produit ne fonctionnent<br />
pas. Toutefois, une stratégie globale, en collaboration avec le secteur privé, saura faire<br />
une différence en matière agricole.<br />
Discours d’ouverture <strong>de</strong> Rudy Rabbinge, faculté du développement durable et <strong>de</strong> la<br />
sécurité alimentaire, Université <strong>de</strong> Wageningen - Pays-Bas<br />
M. Rabbinge a commencé son exposé en insistant sur le fait qu’au niveau mondial, la<br />
disponibilité <strong>de</strong> nos ressources alimentaires est bien meilleure que jamais, à l’exception<br />
<strong>de</strong> l’Afrique sub-saharienne, où la population croît trop vite par rapport à la production<br />
alimentaire. Les réalités contrastées <strong>de</strong> la famine qui sévit dans certaines parties du<br />
AFIF 2012 | 17-19 JUin 2012 | Pays-bas 37
mon<strong>de</strong> et <strong>de</strong> l’obésité présente dans d’autres, montrent que ce n’est pas la quantité,<br />
mais plutôt l’accès à la nourriture qui constitue un défi. Le développement d’une classe<br />
moyenne plus prospère dans les marchés émergents est également à l’origine <strong>de</strong>s<br />
changements alimentaires et d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> croissante pour <strong>de</strong>s produits d’origine<br />
animale, avec un impact énorme sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en cultures agricoles.<br />
Le besoin d’une révolution verte en Afrique est criant, et l’échec <strong>de</strong> cette révolution<br />
verte à ce jour est l’une <strong>de</strong>s raisons majeures expliquant que l’Afrique reste à la traîne<br />
par rapport à d’autres régions.<br />
Partie 2 – Différents types <strong>de</strong> coopération: comment les Africains<br />
peuvent-il saisir les opportunités existantes ?<br />
Discours d’introduction: Die<strong>de</strong>rik <strong>de</strong> Boer, Directeur Table ron<strong>de</strong> Afrique / Consultant<br />
<strong>de</strong> projet senior, Maastricht School of Management - Pays-Bas<br />
M. <strong>de</strong> Boer a commencé son exposé en expliquant que les clusters sont <strong>de</strong>s «<br />
concentrations géographiques d’entreprises interconnectées, <strong>de</strong> fournisseurs<br />
spécialisés, <strong>de</strong> prestataires <strong>de</strong> services, et d’institutions associées dans un domaine<br />
particulier » (Porter, 1998). Le clustering ai<strong>de</strong> les entreprises à considérablement<br />
améliorer leurs performances. Cela s’explique notamment par la disponibilité d’une<br />
main-d’œuvre qualifiée et la présence <strong>de</strong> fournisseurs <strong>de</strong> services spécialisés, un<br />
meilleur accès au marché et une meilleure circulation <strong>de</strong> l’information. Ces clusters<br />
existent aussi aux Pays-Bas, notamment autour <strong>de</strong> l’aéroport <strong>de</strong> Schiphol et du port<br />
<strong>de</strong> Rotterdam. En Afrique, nous avons les exemples encourageants avec les corridors<br />
<strong>de</strong> développement au Mozambique et en Tanzanie, le complexe « On the Frontiers »<br />
au Rwanda, et la « Roundtable Africa », une initiative <strong>de</strong> la Maastricht School of<br />
Management.<br />
Présentation <strong>de</strong> M. Piet Heemskerk : Africa Business Aca<strong>de</strong>my, Université <strong>de</strong><br />
Wageningen - Pays-Bas<br />
M. Van Heemskerk a commencé par donner un tour d’horizon comparant l’industrie<br />
agro-alimentaire en Afrique et aux Pays-Bas. Plutôt que <strong>de</strong> pointer du doigt les<br />
gouvernements, estimait-il, il est plus utile <strong>de</strong> partager les connaissances et les meilleures<br />
pratiques afin d’arriver à <strong>de</strong>s solutions.<br />
• Séance <strong>de</strong> questions-réponses avec Gérard van Empel, Rabobank Development<br />
• Débat animé par Gerda Verburg<br />
• Conclusions et clôture: Jos van Gennip<br />
Un élan a-t-il été crée, à présent, pour mettre en place un plan directeur pour l’Afrique?<br />
L’amélioration <strong>de</strong> la sécurité alimentaire dépendra notamment <strong>de</strong>s facteur suivants:<br />
• Contenu local et investissements étrangers;<br />
• Politiques d’offre et d’accès;<br />
• Distinction claire <strong>de</strong>s rôles respectifs du secteur public et privé (le gouvernement a<br />
une tâche spécifique, et il revient au secteur privé <strong>de</strong> prendre ses propres initiatives);<br />
• Favoriser les investissements plutôt que <strong>de</strong> confisquer <strong>de</strong>s terres<br />
• Faire face à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> urbaine croissante et la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> mondiale.<br />
D Conclusion<br />
En clôturant les travaux du Forum lors <strong>de</strong> la soirée <strong>de</strong> gala du 18 juin, Mme Idit Miller,<br />
Directrice Exécutive d’<strong>EMRC</strong>, a tenu à faire part <strong>de</strong> sa profon<strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> envers<br />
les sponsors et partenaires qui ont permis la réussite d’AFIF 2012. « Sans nos sponsors,<br />
il serait très difficile d’organiser un programme aussi complet. Nous remercions<br />
également Rabobank d’avoir co-organisé ce forum, ainsi que nos partenaires FMO,<br />
Hivos, Heineken, Amiran Kenya, FARA, FIDA, Oikocredit, AFRACA et la Coopérative <strong>de</strong><br />
développement globale ».<br />
« Comme ce fut les cas lors <strong>de</strong>s éditions précé<strong>de</strong>ntes d’AFIF, nous avons eu le privilège<br />
ici à Utrecht d’accueillir une palette impressionnante <strong>de</strong> multinationales, d’institutions<br />
financières, <strong>de</strong> juristes et d’entrepreneurs pour nous ai<strong>de</strong>r à mettre ce Forum en<br />
place, créer <strong>de</strong>s partenariats pour les entrepreneurs africains, et <strong>de</strong> promouvoir le rôle<br />
<strong>de</strong>s coopératives dans la promotion <strong>de</strong> l’inclusion financière et du développement<br />
économique à travers le continent ».<br />
Souhaitant un bon retour à tous les délégués dans leurs pays respectifs, Mme Miller<br />
a ajouté que la date et le lieu du prochain événement <strong>EMRC</strong>, le Forum Agribusiness<br />
2012, serait annoncé au cours <strong>de</strong>s prochaines semaines. Elle a invité tous les délégués<br />
présents à y participer. « Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies, <strong>EMRC</strong> a promu<br />
<strong>de</strong> manière infatigable un message optimiste sur le potentiel et les opportunités <strong>de</strong><br />
l’Afrique. Ce travail acharné porte aujourd’hui ses fruits. Nous avons vu d’énormes<br />
changements positifs au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières décennies sur le continent africain,<br />
et à chaque nouveau Forum, ce point <strong>de</strong> vue est renforcé plus encore, bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong><br />
l’Afrique. Il nous tar<strong>de</strong> <strong>de</strong> poursuivre ce travail sans relâche, vers l’approfondissement<br />
et le renforcement <strong>de</strong> notre engagement envers nos partenaires et nos membres, mais<br />
aussi envers les personnes ordinaires vivant en Afrique, qui bénéficieront directement<br />
du travail effectué ici. Nous nous réjouissons <strong>de</strong> vous retrouver dans quelques mois ».<br />
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