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www.soldatb<strong>le</strong>u-<strong>le</strong>film.com


Un film étonnamment magnifique et puissant.<br />

Il compte parmi <strong>le</strong>s plus importants, cruels,<br />

libérateurs et honnêtes films américains jamais<br />

réalisés. Une preuve <strong>de</strong> grand art et <strong>de</strong> courage.<br />

The New York Times<br />

Synopsis<br />

Christa est une jeune femme blanche qui a vécu <strong>de</strong>ux ans avec <strong>le</strong>s Cheyennes, et qui a plus <strong>de</strong> sympathie pour cette tribu<br />

que pour <strong>le</strong>s blancs et <strong>le</strong> gouvernement américain. Des soldats l’emmènent retrouver son fiancé, lui-même engagé dans<br />

l’armée. C’est alors que <strong>le</strong> convoi est attaqué, dans <strong>le</strong> but <strong>de</strong> s’emparer du chargement d’or <strong>de</strong>stiné à la paie <strong>de</strong>s soldats.<br />

Honus Gent, seul survivant avec el<strong>le</strong> du massacre, découvre une jeune personne déterminée et d’une connaissance<br />

remarquab<strong>le</strong> du terrain. Contraints <strong>de</strong> faire route ensemb<strong>le</strong> pour rallier <strong>le</strong> camp <strong>de</strong> base <strong>de</strong> la cava<strong>le</strong>rie, la presque<br />

Cheyenne et <strong>le</strong> soldat “B<strong>le</strong>u” apprennent à se connaître.<br />

Nous sommes en 1864, et <strong>le</strong> détachement <strong>de</strong> cava<strong>le</strong>rie <strong>de</strong> Gant, celui du fiancé <strong>de</strong> Christa éga<strong>le</strong>ment, est en campagne<br />

contre <strong>le</strong>s Cheyennes, et ne s’attaque pas uniquement, comme Gant va <strong>le</strong> découvrir, aux guerriers indiens.<br />

Honus comprendra, mais trop tard, où est la vérité…<br />

Regard<br />

Mi Lay, 1968. Le petit village vietnamien est attaqué par<br />

l’armée américaine, rasé. Les habitants sont impitoyab<strong>le</strong>ment<br />

massacrés. Femmes, enfants, vieillards font partie du nombre.<br />

Les nouvel<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>s images <strong>de</strong> cet événement parvinrent<br />

aux Etats-Unis, et provoquèrent l’indignation, tout comme<br />

<strong>le</strong>s tortures d’Abu Ghraïb firent honte à l’armée américaine<br />

en 2003. Ralph Nelson, déjà auteur d’un western ambigu et<br />

controversé, Duel dans la Vallée du Diab<strong>le</strong>, d’une gran<strong>de</strong><br />

vio<strong>le</strong>nce, qui mettait en scène <strong>le</strong>s faux-semblants idéologiques<br />

et <strong>le</strong>urs tristes rencontres avec la réalité, frappe plus fort<br />

encore quelques années plus tard avec ce film, directement<br />

influencé par <strong>le</strong>s événements <strong>de</strong> Mi Lay.<br />

Tota<strong>le</strong>ment en phase avec son époque, Soldat B<strong>le</strong>u ne fait<br />

preuve d’aucune pudibon<strong>de</strong>rie, qu’il s’agisse <strong>de</strong> la bel<strong>le</strong><br />

Candice Bergen, déshabillée peu à peu par <strong>le</strong>s ronces du<br />

chemin, ou <strong>de</strong>s mutilations perpétrées par <strong>le</strong>s soldats américains<br />

lors du massacre final. Les morts voient <strong>le</strong>ur sang<br />

jaillir <strong>de</strong>s plaies, <strong>le</strong>s impacts <strong>de</strong> bal<strong>le</strong> couvrent <strong>le</strong>s visages,<br />

et <strong>le</strong>s cadavres ne restent pas intacts après <strong>de</strong>s jours au<br />

so<strong>le</strong>il. Ce bras d’honneur aux conventions hollywoodiennes<br />

et au co<strong>de</strong> Hays agonisant est la métonymie du propos <strong>de</strong><br />

l’auteur. Devant <strong>le</strong>s événements qu’il choisit <strong>de</strong> conter,<br />

impossib<strong>le</strong> <strong>de</strong> se voi<strong>le</strong>r la face. Un sièc<strong>le</strong> après l’action qu’il<br />

filme, mais quelques années seu<strong>le</strong>ment après <strong>le</strong>ur répétition,<br />

Ralph Nelson gif<strong>le</strong> l’apathie <strong>de</strong> “ l’arrière”, cet “arrière”<br />

toujours prêt à se contenter <strong>de</strong>s versions officiel<strong>le</strong>s, et sourd<br />

aux voix qui prêchent la paix.<br />

Une bonne vingtaine d’années avant Kevin Costner et son<br />

Danse avec <strong>le</strong>s Loups, l’auteur met en scène <strong>le</strong> parcours<br />

d’un soldat incrédu<strong>le</strong> <strong>de</strong>vant <strong>le</strong>s signes qui s’amoncel<strong>le</strong>nt.<br />

Il est initié, comme dans son lointain successeur, par<br />

une femme, blanche <strong>de</strong>venue indienne, femme atypique,<br />

consciente <strong>de</strong> l’impossibilité pour el<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir véritab<strong>le</strong>ment<br />

indienne, mais incapab<strong>le</strong> d’accepter pour autant l’hypocrisie<br />

ou l’aveug<strong>le</strong>ment du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s Blancs. Prise<br />

dans <strong>le</strong> no man’s land, el<strong>le</strong> ne peut que passer d’une ligne<br />

à l’autre, ou se contenter d’assister aux événements


sans pouvoir influer sur eux. Pas plus <strong>le</strong>s Indiens, encore<br />

confiants dans la bannière américaine et <strong>le</strong> drapeau blanc,<br />

que <strong>le</strong>s soldats, suppliés pour <strong>le</strong>ur part par Gent, n’acceptent<br />

<strong>de</strong> modifier <strong>le</strong> cours <strong>de</strong> cette petite parcel<strong>le</strong> <strong>de</strong> l’histoire, et<br />

s’acheminent vers un massacre gratuit.<br />

Ce massacre est d’autant plus insoutenab<strong>le</strong> qu’il survient<br />

peu après <strong>le</strong> retour <strong>de</strong>s survivants à la civilisation, après<br />

que l’essentiel du film s’est déroulé dans une ambiance <strong>de</strong><br />

quasi-comédie : <strong>le</strong>s péripéties qui marquent <strong>le</strong> parcours <strong>de</strong><br />

Christa et Honus sont soulignées par <strong>de</strong>s disputes, <strong>de</strong>s<br />

réconciliations, <strong>de</strong>s tira<strong>de</strong>s injurieuses ou <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s loufoques.<br />

Passant <strong>de</strong> la naïveté à la compréhension progressive<br />

du milieu naturel dans <strong>le</strong>quel il évolue, et <strong>de</strong> plus en<br />

plus à même <strong>de</strong> comprendre ces indiens qu’il combat, Honus<br />

Gent perçoit que <strong>le</strong>s idées qu’il a défendues jusque-là ne<br />

sont que <strong>de</strong>s mots. Quant à Christa, sa découverte d’un<br />

Blanc moins corrompu et pitoyab<strong>le</strong> que son fiancé ou ceux<br />

qui l’ont traitée comme un objet, el<strong>le</strong> a la fugitive vision d’un<br />

futur possib<strong>le</strong> au sein du mon<strong>de</strong> dont el<strong>le</strong> vient. Mais cela<br />

n’a qu’un temps, la fou<strong>le</strong> apparaissant comme un assassin<br />

<strong>de</strong> masse.<br />

Pourquoi ? La question traverse <strong>le</strong> film, et <strong>le</strong>s réponses<br />

sont toujours fausses. Pourquoi <strong>le</strong>s Cheyennes attaquentils<br />

<strong>le</strong> convoi au début du film ? Ancien époux <strong>de</strong> Christa,<br />

Loup Tacheté ne cherche pas à la récupérer lorsqu’il a la<br />

surprise <strong>de</strong> la trouver <strong>de</strong>dans. Contrairement aux idées reçues<br />

<strong>de</strong>s soldats, <strong>le</strong>s Cheyennes en ont bien après l’or <strong>de</strong><br />

la paie <strong>de</strong>s soldats. Sont-ils <strong>de</strong>venus <strong>de</strong> simp<strong>le</strong>s brigands,<br />

historique <strong>de</strong> la part du spectateur européen. Presque<br />

contemporaine <strong>de</strong> la guerre du Vietnam, la guerre d’Algérie<br />

comporte son lot d’ambiguïtés insoutenab<strong>le</strong>s. La bannière<br />

américaine, surmontée du drapeau blanc, est piétinée par<br />

<strong>le</strong>s chevaux du 11° détachement <strong>de</strong> cava<strong>le</strong>rie, en route<br />

pour <strong>le</strong> massacre. Faut-il y voir un plan symbolique <strong>de</strong> l’engagement<br />

pacifiste du cinéaste, évitant lui-même ainsi <strong>de</strong><br />

brû<strong>le</strong>r un drapeau, ou <strong>le</strong> désespoir <strong>de</strong> voir que <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs,<br />

une fois confrontées aux réalités <strong>de</strong> la politique, n’ont pas<br />

plus <strong>de</strong> va<strong>le</strong>ur que <strong>le</strong> tissu sur <strong>le</strong>quel el<strong>le</strong>s sont cousues.<br />

Western brutal, Soldat B<strong>le</strong>u est proche du pessimisme<br />

vio<strong>le</strong>nt du Jeremiah Johnson <strong>de</strong> Sydney Pollack auquel<br />

<strong>le</strong> rythme et <strong>le</strong> long épiso<strong>de</strong> central en p<strong>le</strong>ine nature fait<br />

immanquab<strong>le</strong>ment penser. Rousseauiste éga<strong>le</strong>ment, et<br />

<strong>de</strong> la même façon, il fait regretter que <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux amants<br />

aient quitté <strong>le</strong>ur caverne, pour retourner dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>s hommes. La vio<strong>le</strong>nce <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières séquences, aussi<br />

graphiques que <strong>le</strong>s œuvres <strong>de</strong> Lucio Fulci, aussi brute que<br />

dans <strong>le</strong>s films <strong>de</strong> Sam Packinpah, et empreintes <strong>de</strong> la folie<br />

l’homme blanc <strong>le</strong>s a-t-ils pervertis jusque-là ? Pas <strong>le</strong> moins<br />

du mon<strong>de</strong>. Christa l’expliquera à Gent lorsque ce <strong>de</strong>rnier découvre<br />

<strong>le</strong> trafic d’armes en cours : <strong>le</strong>s Cheyennes attaquent<br />

<strong>le</strong>s convois pour acheter <strong>de</strong>s armes. Pourquoi, encore ? Pour<br />

se défendre <strong>de</strong> l’homme blanc. Pourquoi, toujours ? Loup Tacheté<br />

lui-même ne souhaite-t-il pas la négociation, comme<br />

<strong>le</strong> chef du convoi qu’il a massacré au début du film, confiant<br />

dans <strong>le</strong>s promesses faites par <strong>le</strong>s Blancs ? Pourquoi Iverson<br />

attaque-t-il ce village ? Pour venger l’attaque du convoi ? Ou<br />

pour, comme il <strong>le</strong> dit lui-même dans son discours <strong>de</strong> remerciements<br />

à ses troupes, pour que ce coin d’Amérique soit un<br />

peu plus habitab<strong>le</strong> ?<br />

“ C’est mon pays, soldat “B<strong>le</strong>u”...” chante Buffy Sainte-Marie<br />

au commencement du film. Tout comme il l’avait laissé voir<br />

dans Duel dans la Vallée du Diab<strong>le</strong>, Ralph Nelson n’hésite<br />

pas à remettre en question l’intégralité <strong>de</strong>s mythes fondateurs<br />

<strong>de</strong> l’Amérique, ainsi que cel<strong>le</strong> <strong>de</strong>s colonisateurs en général.<br />

Ce propos, mis en images alors que John Wayne achevait<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir une caricature, a <strong>de</strong> quoi surprendre à l’époque.<br />

Toutefois, la tentation <strong>de</strong> rail<strong>le</strong>r une fois <strong>de</strong> plus <strong>le</strong>s Américains<br />

ne résiste pas longtemps à un examen <strong>de</strong> conscience<br />

qui animera l’ensemb<strong>le</strong> d’Apocalypse Now, ose dépasser<br />

<strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> la querel<strong>le</strong> d’historiens pour jeter au visage du<br />

public ses propres angoisses face à la barbarie. Les soldats,<br />

massacrant en riant, violant en chantant et torturant en<br />

imitant <strong>le</strong>s cris <strong>de</strong> guerre indiens, achèvent en défilant à<br />

la suite du colonel Iverson en brandissant <strong>de</strong>s trophées,<br />

membres coupés, têtes au bout <strong>de</strong> lances, scalps. A réinstal<strong>le</strong>r<br />

parmi <strong>le</strong>s œuvres majeures du genre, Soldat B<strong>le</strong>u<br />

offre ainsi une nouvel<strong>le</strong> réf<strong>le</strong>xion sur <strong>le</strong>s origines, non seu<strong>le</strong>ment<br />

<strong>de</strong>s Etats-Unis, mais <strong>de</strong> toutes <strong>le</strong>s autres nations.<br />

Remarque : <strong>le</strong> titre est souvent mal interprété. Le titre original<br />

semb<strong>le</strong> désigner la cou<strong>le</strong>ur b<strong>le</strong>ue du soldat, et non pas<br />

<strong>le</strong> soldat lui-même, <strong>de</strong> par l’ordre <strong>de</strong>s mots (Soldier Blue et<br />

non Blue Soldier). Toutefois, appelé ainsi pendant tout <strong>le</strong><br />

film par Christa, Gent s’avère un “b<strong>le</strong>u”, au sens français<br />

<strong>de</strong> “nouveau”, “inexpérimenté”, ce qu’il est en comparaison<br />

<strong>de</strong> l’expérience et <strong>de</strong>s connaissance <strong>de</strong> Christa.<br />

Raphaël Villatte.


Candice Bergen<br />

Fil<strong>le</strong> d’un ventriloque célèbre, Candice Bergen étudie la littérature et l’histoire à l’Université <strong>de</strong> Pennsylvanie où el<strong>le</strong> participe<br />

activement aux représentations théâtra<strong>le</strong>s qui y sont organisées. En 1964, mannequin à New York. Remarquée par Sidney<br />

Lumet, el<strong>le</strong> figure dans <strong>le</strong> film Le Groupe (1966) puis incarne une jeune institutrice dans La Canonnière du Yang-Tse.<br />

Prenant fait et cause pour <strong>le</strong>s Indiens d’Amérique, el<strong>le</strong> incarne avec passion en 1970 Kathy Maribel Lee dans Soldat b<strong>le</strong>u,<br />

<strong>le</strong> western singulier <strong>de</strong> Ralph Nelson sur <strong>le</strong> massacre <strong>de</strong>s Indiens par <strong>le</strong>s tuniques b<strong>le</strong>ues en 1864 à Sand Creek.<br />

Durant toutes ces années, el<strong>le</strong> a tourné avec <strong>le</strong>s plus grands réalisateurs, <strong>de</strong>puis Sidney Lumet, jusqu’à George Cuckor.<br />

El<strong>le</strong> épouse Louis Mal<strong>le</strong> en 1980, et est sé<strong>le</strong>ctionnée la même année pour l’Oscar du meil<strong>le</strong>ur second rô<strong>le</strong> avec Merci<br />

d’avoir été ma femme.<br />

Parallè<strong>le</strong>ment à sa carrière d’actrice, Candice Bergen écrit <strong>de</strong>s artic<strong>le</strong>s pour différents magazines et <strong>de</strong>s reportages photo<br />

remarqués pour <strong>le</strong>ur intelligence et <strong>le</strong>ur causticité.<br />

Filmographie sé<strong>le</strong>ctive<br />

Le Groupe, Sydney Lumet 1966 - La Canonnière du Yang-Tsé, Robert Wise 1967 - Soldat b<strong>le</strong>u, Ralph Nelson 1970<br />

Ce plaisir qu’on dit charnel, Mike Nichols 1971 - Le lion et <strong>le</strong> vent, John Milius 1975 - La Chevauchée sauvage, Richard<br />

Brooks 1975 - La Théorie <strong>de</strong>s dominos, Stan<strong>le</strong>y Kramer 1975 - Merci d’avoir été ma femme, Alan J. Pakula 1979 - Riches<br />

et célèbres, George Cuckor 1982, Gandhi, Richard Attenborough 1982 ...<br />

Sand Creek<br />

Le 29 Novembre 1864, une unité <strong>de</strong> volontaires <strong>de</strong> la Cava<strong>le</strong>rie du Colorado, comprenant neuf cents hommes, attaqua<br />

un paisib<strong>le</strong> village cheyenne à Sand Creek, Colorado. Les Indiens <strong>le</strong>vèrent un drapeau blanc et un drapeau américain.<br />

La cava<strong>le</strong>rie attaqua néanmoins, massacrant sept cents Indiens dont plus <strong>de</strong> trois cent cinquante femmes et enfants.<br />

Plus <strong>de</strong> cent scalps indiens furent pris, <strong>de</strong>s corps furent démembrés et il y eut <strong>de</strong> nombreux viols.<br />

Le général Nelson A. Mi<strong>le</strong>s, du haut comman<strong>de</strong>ment, qualifia <strong>le</strong> massacre en ces termes :<br />

« Ce fut peut-être <strong>le</strong> crime <strong>le</strong> plus ignob<strong>le</strong> et <strong>le</strong> plus injuste dans <strong>le</strong>s anna<strong>le</strong>s <strong>de</strong> l’Amérique ».<br />

C’est avec l’intention <strong>de</strong> faire éclater l’une <strong>de</strong>s plus<br />

patentes mystifications <strong>de</strong> notre sièc<strong>le</strong>, et <strong>de</strong> rétablir enfin<br />

l’authenticité <strong>de</strong>s faits en ce qui concerne <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> joué dans<br />

la conquête <strong>de</strong> l’Ouest américain par la cava<strong>le</strong>rie U.S.<br />

que Ralph Nelson entreprit <strong>de</strong> tourner Soldat B<strong>le</strong>u.


Entretien avec Candice Bergen<br />

Le contexte.<br />

« C’était pendant la guerre du Vietnam. La contestation montait<br />

et il y avait <strong>de</strong>s manifestations partout. Cela pesait fortement sur<br />

<strong>le</strong> tournage. J’étais complètement contre la guerre, et dans la vie<br />

je participais à <strong>de</strong>s manifs. Tous mes amis, tous <strong>le</strong>s gens que je<br />

connaissais étaient contre la guerre. Dans l’équipe, c’était différent,<br />

Il y avait toutes <strong>le</strong>s cou<strong>le</strong>urs politiques. On ne parlait pas<br />

beaucoup <strong>de</strong> la guerre sur <strong>le</strong> plateau, mais cela se sentait au fond<br />

en permanence. Ralph Nelson était très à gauche, très convaincu<br />

que la guerre au Vietnam était une folie affreuse, et pour lui ce film<br />

était un engagement fort, une déclaration contre la guerre. Il l’a fait<br />

très brutal pour cela. »<br />

Le tournage.<br />

« On a tourné au Mexique pendant 3 mois à Cuernavaca et à<br />

San Miguel. C’était parfois choquant. Pour <strong>le</strong>s scènes <strong>de</strong> massacres,<br />

la production avait fait venir <strong>de</strong>s gens <strong>de</strong> Mexico City, <strong>de</strong>s<br />

hommes, <strong>de</strong>s femmes, <strong>de</strong>s enfants. Certains étaient handicapés,<br />

n’avaient plus <strong>de</strong> jambes, <strong>de</strong> bras… alors l’équipe a truqué avec<br />

<strong>de</strong> faux membres pour donner cette impression si réel<strong>le</strong> dans la<br />

scène fina<strong>le</strong>. Certaines scènes étaient dures et pouvaient paraître<br />

presque répugnantes, mais la volonté <strong>de</strong> Ralph Nelson était <strong>de</strong><br />

montrer la guerre tel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> est, sans concession. »<br />

Christa.<br />

« Je n’ai pas vu Soldier Blue <strong>de</strong>puis presque 40 ans et je crois<br />

que Ralph Nelson voulait introduire une part <strong>de</strong> comédie pour<br />

re<strong>le</strong>ver <strong>le</strong> ton très noir du film.<br />

Le personnage <strong>de</strong> Christa était écrit avec précision. Je <strong>le</strong><br />

comprenais très bien. C’était un personnage très fort et féroce.<br />

N’importe quel<strong>le</strong> comédienne l’aurait aimé. Je <strong>le</strong> trouvais<br />

juste, tout comme je trouvais justes ses actes. Christa a été<br />

sauvée par ces indiens qu’el<strong>le</strong> aimait beaucoup. Ce massacre<br />

l’a complètement déchirée.<br />

Christa est féministe, mais <strong>le</strong> film se dérou<strong>le</strong> à une époque<br />

où il y avait déjà <strong>de</strong>s femmes qui étaient fortes, qui avaient<br />

<strong>de</strong>s idées, <strong>de</strong>s opinions, et qui luttaient pour <strong>de</strong>s principes.<br />

Oui, c’est un personnage très féministe, et c’est très bien que<br />

Ralph Nelson l’ait écrit comme ça. Quand je jouais, je m’en<br />

sentais proche. »<br />

Peter Strauss.<br />

« Avec Peter, on était <strong>de</strong>s amis. C’est un homme très intelligent,<br />

responsab<strong>le</strong>, engagé politiquement. Pour jouer, on était vraiment<br />

à l’aise ensemb<strong>le</strong>. Et je crois me souvenir qu’il était très<br />

partisan du film. »<br />

La sortie.<br />

« Le film n’a pas très bien marché aux États-Unis pour <strong>de</strong>s<br />

raisons évi<strong>de</strong>ntes. Le sujet était trop proche <strong>de</strong>s Américains.<br />

C’était un miroir <strong>de</strong> la vie et ils ne <strong>le</strong> supportaient pas. En<br />

Europe et en Amérique du Sud, je crois qu’il a bien marché.<br />

Mais sans doute parce que <strong>le</strong> public aimait <strong>le</strong>s films crus<br />

comme Soldier Blue. A l’époque je pensais que Ralph Nelson<br />

exagérait en montrant <strong>de</strong>s scènes si dures dans son film. Je <strong>le</strong><br />

respectais, mais je pensais qu’il allait trop loin. »<br />

2009.<br />

« C’est une époque diffici<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s gens maintenant. Ils vont<br />

au cinéma pour échapper aux difficultés, et ces <strong>de</strong>rnières 10<br />

années ont été très pénib<strong>le</strong>s pour <strong>le</strong>s Américains. On évitait <strong>le</strong>s<br />

films trop brutaux parce que c’était trop, mais maintenant peutêtre<br />

que cela va changer. C’est une question <strong>de</strong> gré. Ralph Nelson<br />

était féroce politiquement, il a mis ses idées dans ce film et<br />

j’ai beaucoup <strong>de</strong> respect pour cela. »<br />

New York – Novembre 2009.


Casting<br />

Kathy Maribel Lee Candice Bergen<br />

Honus Gent Peter Strauss<br />

Isaac Q. Cumber Donald P<strong>le</strong>asence<br />

Colonel Iverson John An<strong>de</strong>rson<br />

Capitaine Spotted Wolf Jorge Rivero<br />

Lieutenant Batt<strong>le</strong>s Dana Elcar<br />

McNair Bob Carraway<br />

La femme indienne Aurora Clavel<br />

Running Fox Jorge Russek<br />

Long Ralph Nelson<br />

Fiche Technique<br />

Titre original Soldier Blue<br />

Réalisation Ralph Nelson<br />

Scénario John Gay d’après Arrow in the Sun <strong>de</strong> Theodore V. Olsen<br />

Chef-opérateur Robert B. Hauser<br />

Directeur artistique Frank Arrigo<br />

Musique Roy Budd<br />

Chanson Soldier Blue interprêtée par Buffy Sainte-Marie<br />

Producteur délégué Joseph E. Levine<br />

Producteurs Harold Loeb - Gabriel Katzka<br />

Une production Avco Embassy<br />

USA - 1970 - 115 minutes - Cou<strong>le</strong>ur - Scope - Mono - VOSTF<br />

Visa 37772 - Interdit -12 ans<br />

Sortie en sal<strong>le</strong>s <strong>le</strong> 9 décembre 2009.<br />

Distribution TAMASA www.tamasadiffusion.com T. 01 43 59 01 01 - Presse Frédérique Giezendanner/Mezza Luna fredzen@wanadoo.fr

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