SPECIAL PARIS PHOTO - Yellow Korner

08/14 NOV 08
Parution irrégulière
Surface approx. (cm²) : 6454
6-8 RUE JEAN ANTOINE DE BAIF
75212 PARIS CEDEX 13 - 01 56 79 36 82
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SPECIAL PARIS PHOTO
KORNER
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Eléments de recherche :
YELLOW KORNER : label de photographies d'art, toutes citations

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En couverture : Kimura Yoshino wears Calvin Klein d Izima Kaoru,
tirage Lambda Diasec galerie Kudlek van der Gnnten Cologne
Ci-dessus : Inside view; de Floriane de Lassée, tirage chromogenique
original, galerie Philippe Chaume Paris
6 Entretien avec l'éditeur Alexis Fabry
TO Histoire de la photographie
14 Le marché de la photo
16 Les galeries
18 Quèlques records de vente
2O Le vocabulaire technique
Paris Photo pratique
i exposants (galeries, éditeurs et
magazines), du 13 au 16 novembre 2008
au Carrousel du Louvre,
, me de Rivoli, 75001 Paris,
13 de ll heures à 2Q heures,
tdredi 14 de ll heures à 21 heures,
samedi 15 de ll heures à 20 heures,
dimanche 16 de ll heures à 19 heures.
ifw.parisphato.fr
Textes : Luc Desbenoit François Granon, Samuel Kirszenbaum
Direction artistique : Serge Ricco
Iconographie : Laurent Abadiian Martine Massenavette
Edition : Xavier de Jarcy Révision : Laurent Durox
Traitement des images : Marte Raymond-Bertrand
Publicité : Catherine Schalk (01-40-39-13-60)
Images aimées
Si, pour nous tous, prendre une photo est
un geste quotidien, banal, c'est une tout
autre histoire dès qu'on souhaite en acheter.
Tout à coup, le vocabulaire change, la photo
devient photographie. Enveloppé du silence
intimidant de la galerie, perdu dans les codes
de la salle des ventes, l'amateur se trouve
pris de vertige et, faute d'avoir osé, risque
fort de repartir sans ce tirage qui l'avait
bouleversé. Pour éviter que ces images
ne suivent le sort des belles passantes
chantées par Brassens, nous avons essayé
de vous aider à vous y retrouver dans le
petit monde du marché de la photographie,
à en comprendre les mots, les codes et les
enjeux. Pour assouvir cette passion naissante,
un éditeur, conseiller des collectionneurs,
nous donne quèlques pistes pour se
lancer. Comme il le précise, une bonne
connaissance historique est nécessaire. La
photographie est un médium très dépendant
des techniques qui ont permis aux artistes
cie s'exprimer : là aussi, quèlques motsclés
devraient vous permettre d'y voir plus
clair. Un rapide tour d'horizon des lieux où
l'on peut découvrir et acheter des clichés
devrait parfaire cette initiation. Ces dernières
années, le marché de la photographie
a explosé et les prix se sont envolés :
nous avons choisi quèlques tirages parmi
les plus chers au cœur des collectionneurs.
Et si l'on ne peut, hélas, s'offrir un Doisneau
ou un Avedon, il existe quantité d'artistes
d'hier et d'aujourd'hui à découvrir.
Car l'important n'est pas de chercher
à réaliser un investissement, mais d'abord
de se faire plaisir. LAURENT ABADJIAM
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ENTRETIEN AVEC L'ÉDITEUR ALEXIS FABRY
"On peut devenir
collectionneur
pour pas cher"
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La photographie reste
abordable si l'on sait
s'y prendre. Editeur
et passionné de beaux
tirages, Alexis Fabry
explique comment faire :
quels artistes choisir,
où acheter...
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eur et directeur des éditions Toluca, Alexis
j publie des ouvrages de photographies à
llimité raffinés et Imaginatifs sur les œuvres
(lien Malick Sidibé, du Mexicain Antonio Cai,
ou du Français Jean-Marc Bustamante. Les
conseils de ce spécialiste des livres de photographies
et des beaux tirages sont très prises par les
collectionneurs fortunés qui cherchent à composer
des ensembles de qualité muséale.
Est-ce difficile de se lancer dans une collection
de photographies
C'est en tout cas moins compliqué que d'entreprendre
une collection d'art contemporain. La photographie
est un médium relativement récent. Beaucoup
de travaux sont référencés. On a des éléments
pour s'y retrouver, pour savoir qui est qui, et qui a
fait quoi. Alors que dans les autres arts plastiques,
les pistes sont parfois tellement brouillées qu'il
n'est pas évident de faire la différence entre un
créateur et les plagiaires.
Il faut donc avoir une bonne connaissance de
l'histoire de la photographie
Bien sûr, car la photographie, c'est le domaine de
la fausse valeur par excellence. Cet art étant devenu
à la mode, certains « artistes » se nourrissent
de ce qui a été fait avant eux pour percer sur le
marché de l'art contemporain. Si c'est relativement
facile de détecter un faux Avedon, cela l'est beaucoup
moins pour une œuvre qui s'inspire du superbe
travail de l'Allemand Michael Schmidt, net-
1800€
J.D.OKHAIOJEIKERE
•Mkpnk dia" 1974.
Tirage argentique signé, SO x 60 cm.
En vente à la Galerie Sl, Anvers (Belgique).
tement moins connu. Je voyage beaucoup en Amérique
latine et je suis toujours surpris par la
quantité de photographes qui montrent de grands
espaces vides à la façon de Candida Hôfer. Leurs
photos sont souvent très bonnes. Mais sans grand
intérêt artistique, puisque l'Allemande fait cela depuis
trente ans...
Est-il indispensable de solliciter l'avis d'un professionnel
Pas forcément. On peut tracer son chemin soi-même
en fréquentant les bonnes librairies de photographies,
souvent tenues par des passionnés qui
aiment faire partager leur savoir. C'est passionnant
de se documenter, de se cultiver, de faire évoluer
ses goûts. La photographie est très comparable à
la littérature. Certains lecteurs prennent du plaisir
avec des textes moyens ou médiocres. Mais plus
on lit, plus on devient exigeant. On aiguise ses sens.
Les expositions permettent également de faire progresser
son regard.
Que doit-on acheter si on veut commencer une
collection de photos
La première chose est de se définir une période :
que préfère-t-on Les photographes d'hier ou ceux
d'aujourd'hui Je conseille toujours de ne pas se
disperser. Une collection solide doit être cohérente.
Je conseille également de délimiter une zone
géographique, l'Europe, l'Amérique latine... Autrement,
c'est sans fin.
Les prix sont-ils abordables
On peut très bien se constituer une collection remarquable
avec des moyens raisonnables. Il faut
d'abord avoir une idée précise des moyens que l'on
veut y consacrer. Si vous disposez de 10 000 euros
par an, c'est trop peu pour se lancer dans une collection
de photographies plasticiennes, un genre
très en vogue aujourd'hui. Mais avec la même somme,
vous pouvez acheter une ou deux photos majeures
par an de photographes américains de paysages
des années 1970 par exemple, et posséder les i
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PRIX NC*
CANDIDA 11OFER
Hall de la salle Pleyel. Pjris", 2007
6 exemplaires, tirage couleur, 205 x 290,5 cm.
Galerie Yvon Lambert (* non communique).
memes oeuvres que celles qui sont accrochees au
musee d'Art moderne (MOMA) de New York.
Peu de gens peuvent se permettre de depenser
une telle somme...
Les choix peuvent aussi s'orienter vers de tres bons
photographies delaisses par le marche C'est la demarche
que je prefere en tant que collectionneur
moi-meme. Ainsi, pour 1 500 euros, on peut trouver
un vintage [un tirage original realise par ou sous le
controle de son auteur et qui date de la prise de vue,
lire les definitions page 15] du Mexicain Pablo Ortiz
Monasterio. Si vous vous interessez a 1'Afrique, une
photo de 1'excellent Nigerian J.D. Okhai Ojeikere
est accessible pour encore moins cher. Et avant que
son ceuvre ne soil couronnee 1'an passe par le Lion
d'or de la Biennale de Venise, Malick Sidibe negociait
ses tirages a moins de 1 000 euros. II etait deja
tres connu et avait fait 1'objet de nombreuses
publications. Un portrait d'Indien du Peruvien
Martin Chambi, en vintage, c'est 1 500 dollars
(1100 euros). Un prix ridiculemcnt bas au regard
de son talent. Idem pour les images du Fran9ais
Bernard Plossu, tres sous-evalue.
Ou doit-on acheter
Je ne conseille pas de s'adresser aux salles des ventes,
a moins de pouvoir s'y rendre physiquement
et de constater 1'etat de laphotographie. Sinon, on
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peut avoir de tres mauvaises surprises L ideal est
de s'adresser a la galerie qui représente l'artiste
C'est la garantie de ne pas être trompe Un vintage
n'est pas toujours facile a reconnaître Tel artiste
n'a utilise que du papier Agfa mat jusque dans le
milieu des annees 1980 On reconnaît les premiers
tirages de Koudelka au papier tcheque tres épais,
qui ressemble a du papier buvard Les tirages
d'époque de Lee Fnedlander sont signes par leur
format Comme en bibliophilie, l'expertise d une
photographie ne s'improvise pas Cela exige de se
rieuses connaissances Lorsqu'on a acquis un ti
rage, je conseille, si celan'est pas fait, de le referen
cer soigneusement de décrire sa taille les ele
ments qui autorisent a dire que c'est un tirage
d'époque et surtout en quoi il est emblématique
dans le travail du photographe
Quels livres de référence conseillerez-vous à
ceux qui se lancent dans une collection '
Sans hésitation, il faut se procurer le premier volume
de Martin Parr et Gerry Badger sur l'histoire
du livre de photographies (I) C'est une bible, un
concentre de références Les textes sont lumineux
Le deuxieme volume est plus discutable Par
ailleurs, le catalogue de l'exposition « Cruel and
tender » a la Tate Modem de Londres en 2003 est
une tres bonne synthèse de la photographie documentaire
et plasticienne (2)
PROPOS RECUEILLIS PAR LUC DESBENOIT
(1) Le Livre de photographies une histoire vol J de
Martin Parr et Gerry Badger ed Phaidon (320 p 75 €)
(2) Cruel and tender de Hardy Crueger ed Hatje
Cantz (286 p 67 €)
Toluca Editions 175 rue du Temple 750O3 Paris
wwwtolucaeditions com
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HISTOIRE
Elle aura
tout vu
La photographie aurait pu être un art confiné
aux labos et aux studios. Elle a choisi de descendre
dans la rue. En un peu plus de ISO ans, linvention
de Niépce et Daguerre s'est emparée de la planète.
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Il y a foule, ce 19 août 1839, à l'Institut de France.
Dans quèlques minutes, M. Daguerre va dévoiler
on invention Depuis des mois, les esprits s'échauffent,
les indiscrétions suintent. Pensez donc, il pataît
que cet appareil à dessiner vous trace une vue
de Paris en une demi-heure ! Et qu'examinée à la
Doupe elle révèle les plus infimes détails, les lettres
d'une affiche, la fissure dans une façade ! Imaginez
[tout le parti qu'en pourra tirer une société aussi
[industrieuse que la nôtre ' Nous avions le chemin
de fer, le bateau à vapeur, le télégraphe. Voici que
l'image elle aussi accède au progrès !
Les contemporains mettront du temps à mesurer
cette richesse. Leur premier réflexe est d'utiliser
la photo comme substitut des techniques anciennes.
Ici ou là, pourtant, des individus se prennent
d'audace. La célèbre comtesse de Castiglione se fait
portraiturer dans d'extravagantes mises en scène.
Lewis G arroll dérobe leur fraîcheur ade trop jeunes
filles. Baudelaire, face à l'objectif de Nadar, oublie
un instant la pose et nous laisse de lui une image
floue, banale, mais vraie. Et c'est peut-être parce
qu'il ne se revendique pas artiste que William Henry
Fox Talbot, ce savant anglais auquel on doit l'invention
du procédé négatif-positif, ose cette photo
d'arbre nu, prise « de trop près », où les ramifications
des branches envahissent toute l'image, sans
aucun effet de profondeur, comme s'il s'agissait
d'une plante sortie d'un herbier. Talbot, Lewis Carroll
ou la comtesse inventent ainsi, consciemment
ou pas, les règles d'un art nouveau
Les verrous qui bloquaient la photographie explosent
dans les années 1880. A force de perfectionner
les surfaces sensibles, on finit par mettre la main
sur « le » sel d'argent - Ic même qu'aujourd'hui. Ic
gélatino-bromure - qui capture l'image en moins
d'une seconde L'instantané vient de naître II ne
reste plus à George Eastman qu'à étaler la nou-
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velle mixture sur un support souple, le celluloïd,
pour inventer le film en rouleau. Et d'emballer le
film dans une petite boîte toute simple. Le Kodak
cst né. Déclenchez, nous ferons le reste, proclame
le fabricant. Il sera entendu.
La réaction ne tarde pas. Une union sacrée soude
les photographes de studio et les amateurs de haut
vol. Vont-ils perdre le fruit de tant d'efforts, eux qui
savent manier les appareils grand format, régler les
lumières, développer savamment les épreuves
Non, décrètent-ils. Issus pour la plupart des classes
riches, ils n'ont pas de mal à inventer une photographie
élitiste - la « photo d'art », bien sûr -, qu'ils
opposent avec mépris à celle du tout-venant. Leurs
images vaporeuses, leur science du laboratoire ou
des trucages et leur goût pour le flou traduisent en
style ce qui n'est qu'un combat social. Ces « pictorialistes
», comme ils se nomment bientôt, se passionnent
d'ailleurs pourlepremier procédé de photo
en couleurs, l'autochrome des frères Lumière,
qui a tout pour leur plaire, avec son coût élevé, ses
teintes fondues et sa difficulté d'emploi. Ils découvrent
aussi tous les trucs, que nous croyons contemporains,
dc l'exclusion ct dc la prime à la rareté :
tirages numérotés ou destruction du négatif. De
grands noms émergentbientôt, Steichen, Demachy,
Clarence White, groupes autour du maître Alfred
Stieglitz. Les pictorialistes côtoieront les Matisse
ou les Cézanne, dont ils se veulent les égaux.
A ce moment précis du début de siècle, la photo
hésite devant son destin. Techniquement, elle dispose
déjà de tous ses outils. La miniaturisation (le
Leica, dans les années 20) et la plus grande facilité
d'emploi ne changeront pas en profondeur le style
des images. En 1905, toutes les audaces ont déjà
été tentées. Il ne manque à la photo qu'un but qui
lui soit propre. C'est pourquoi, si on peut reprocher
aux pictorialistes leur style suranné ct leur prosternation
devant la peinture, on doit leur reconnaître
d'avoir trouvé une mauvaise réponse, mais
d'avoir posé la bonne question.
La bonne réponse aurait pu venir de l'extérieur.
Pendant que Stieglitz et ses ouailles peaufinent
leurs tirages, à deux rues de là on invente le reportage
social. Appareil portable dans une main ct
flash dans l'autre, Jacob Riis ou Lewis Hine s'acharnent
à décrire la crasse d'un taudis ou l'abrutissement
d'une vie de mineur. Pour eux, la technique
est un outil ; et l'appareil photographique, une arme.
Il s'agit de faire progresser les lois sociales en
montrant à la une de la presse les ateliers clandestins
ou l'habitat insalubre. Ancien journaliste-
PRIXNC
PIERRE-LOUIS PIERSON
"!,

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sibles, celle qui résume et laisse
imaginer toutes les autres
Maintenant que le jeu a trouve
ses regles, seuls vont changer la
personnalité des photographes,
les contraintes sociales qu'ils
subissent, le visage du monde
qui s'offre a eux La « photographie
», elle, n a pas varie d'un
pouce, et bien malin qui pourrait
dater, sans le secours des costu-
„, mes ou du décor, une audacieuse
I contre-plongée d'Alexandre
a Rodtchenko (annees 20), un ms
z tant d'immobile éternité capture
ST dans les faubourgs de Madrid par
ni Henri Cartier-Bresson (1930) ou
une des scènes de rue, trop bana
les pour ne pas déranger, que
Garry Wmogrand lecueille dans
les annees 70 Une fois ses limites
trouvées, la photographie s'oc
troie sans cesse plus de liberte
dans le cadrage (entre les deux
guerres) puis, apres 1945, s'ac
corde plutôt des libertés de composition,
remplissant I image de
thèmes discordants et s'approchant
de plus en plus pres de son
sujet Des l'apres guerre, les
grandes agences captent le marche
de la presse Cartier Bresson,
dans un genre austère, et W
Eugene Smith, dans une veine
bouleversante d'émotion, domi
nent de tres haut le photorepor
tage Les annees 60 voient la fin
de cette vision chaleureuse qu'on
nommait humanisme photogra
phique, incarne par Robert Doisneau
La violence et la frénésie
du monde contemporain s empa
rent de la photo II faut qu'une
image bouge, frappe, choque
Derrière les images tragiques de
Robert Frank, une generation
nouvelle s'engouffre William
Klein grand angle au poing,
boxe ses sujets en plein ventre
Lisette Mode! traque le monstrueux
La formidable Diane Ar
bus débusque les fissures mentales
qui nous guettent tous Transpercée
par le flou de la vitesse,
remplie de sujets discordants,
granuleuse, la photo reflète la
violence contenue du monde
La photo a conquis la planete,
premier exemple d'un art populaire
A-t-elle une histoire Si
peu C'est le monde qui a changé
FRANÇOIS GRANON
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6000€
SPEPHEMSHORE
kinib I tah 19"2
Tirage chromogemque,
18 x 24 cm En vente
a la galerie Kamel Mennour
Les contemporains au-delà du réel
marquent une rupture avec
les générations précédentes
William Ëggleston, Stephen
Shore, Harry Callahan, Joe!
Meyerowitz, parmi d'autres,
prennent appui sur leurs
prédécesseurs (Walker Evans,
Robert Frank) et s'approprient
ta couleur comme mode
d'expression a part entière,
alors qu'on la trouvait jusquelà
vulgaire et commerciale
Après l'exposition consacrée a
Ëggleston par John Szarkowski
au MOMA, en 1976, plus
personne n'est surpris par la
presence d'un tirage couleur
sur une cimaise. Un autre
courant ffiarew apparaît dans tes
technologies disponibles pour
mieux transcrire la vision de
l'auteur, quelles que soient ces
technologies et surtout sans se
préoccuper du réel. Le format
évolue lui aussi. Le passage
de la photographie considérée
comme art applique a la
photographie considérée
comme partie intégrante des
beaux-arts s'est notamment
effectue par l'utilisation de
grands formats Pour Dan
Graham, Jeff Wall, Cindy
Sherman, Gilbert & George
ou Sophie Galle parmi tant
d'autres, l'image n'est plus
une finalité, seulement une
visibles de leur
199O a redéfini l'appropriation
du réel Peut-on considérer
qu'une photo sans papier ne soit
qu'une photo sans memoire '
En supplantant des procèdes
comme le Polaroid, en créant
des techniques nouvelles comme
te logociel Photoshop ou les
tirages Lambda, la photographie
numérique n'est qu'au début
de son histoire. Une nouvelle
generation d'auteurs s'empare
du pixel et de son immediatete,
ainsi que du potentiel de
retouche aujourd'hui aisément
accessible a tous. N'est-ce pas la
l'aboutissement du rêve d'un art
démocratique '
SAMUEL KIRSZENBAUM
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Une
chance
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tirage
696 730 €
GUSTAVE LE GRAY
"Souvenirs du camp dc Châlons
au lieutenant d'Eggs", 1857.
Album de 62 tirages albuminés montés
SUT carton. Vendu le 17 novembre 2008.
La photographie a dû lutter pour se faire accepter
comme art. Les milieux artistiques avaient du mal
à admettre qu'une image issue d'un procédé mécanique
et reproductible à l'infini puisse être le
sée, de l'esprit, du goût et de l'intelteur.
Labataille fut longue et dououretîsee
n'est qu'au début du XX e siècle que
la photographie acquiert son autonomie et se dégage
de la tutelle de la peinture.
Léger flou autour
du numérique f
interrogations chèa fes artistes, iss gatertslcs e* les acheteurs.
Et d'abord cefle de la conservation. Est-ce qu'un « tirage jet
d'encre » peut se conserver autant qu'un « dye transfer »,
une des références en terme de conservation Et que faire si
un tirage numérique pâlit Mais les différentes technologies
disponibles sont en plein essor. Et si certains prédisent que
le numérique a signé l'arrêt de mort de ta photographie
traditionnelle (quand d'autres pensent au contraire que ce n'est
qu'une évolution parmi d'autres), souvenons-nous qu'en ce qui
concerne le prix sur le marché, celui d'une image se mesure
d'abord è l'imaginaire qu'elle provoque-
Le marché de la photo ne
s'est vraiment développé
que dans les années i960.
Très vite, les galeristes
numérotent les exemplaires
pour séduire les acheteurs...
et augmenter les prix.
Le marché se développe d'abord autour d'épreuves
représentant des personnalités de renom, des
morts, des manœuvres militaires (Souvenirs du
camp de Châlons, par Gustave Le Gray, 1857) ou des
voyages au fin fond de l'Egypte... Les premières
photos de guerre, celles de Crimée prises par Roger
Fenton, sont vendues à Londres sous forme d'album
ou en image unique. Dès les années 1900, les
amateurs du genre sont persuadés que la photo est
l'unique moyen d'expression propre à leur époque.
A New York, le pictorialiste Alfred Stieglitz, avec
sa revue Camera Work (créée en 1903) puis sa ga-
Ierie291 delaCinquième Avenue (ouverte en 1905),
joue un rôle pédagogique énorme dans la reconnaissance
de la photographie aux Etats-Unis. En
1940, dans la même ville, le MOMA (Muscm of
Modem Art), qui collectionne des tirages depuis
1930, ouvre le premier département consacré à
la photographie. En 1955 sort Aperture, première
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119 000 €
ROBERT FRANK
"New Mexico", 1955
Tirage signé, 29,2x19,3 cm.
Vendu le 14/15 février 2008.
subtiles distinctions entre les différentes sortes de
tirages, chacune pouvant être signée ou numérotée
(lire l'encadré ci-dessous).
Trois événements viennent conforter le marché de
la photographie. En 1979 est créée une association
américaine de galeristes - l'Association of International
Photography Art Dealers - chargée de développer
et défendre les standards de qualité dans
les domaines de l'exposition, l'achat et la vente de
photographies d'art. En 1984, le Getty Center de
Los Angeles annonce qu'il vient de constituer dans
le secretle plustotallaplus importante acquisition
photographique de tous les temps. Pour un montant
total avoisinant les 20 millions de dollars, le
Getty se met ainsi à pied d'égalité avec les autres
grands musées américains, détenant désormais
plus de 18 DOO épreuves. En 1997, le lancement de
Paris Photo par le Hollandais Rik Gadella et, entre
autres, Harry Lunn marque l'intérêt croissant des
collectionneurs pour cet art. Paris Photo est désormais
la plus grosse foire internationale exclusivement
dédiée à la photographie.
SAMUEL KIRSZENBAUM
revue consacrée exclusivement à la photographie.
Mais ces entreprises restent modestes. Et il faut
attendre les années 1960 pour qu'un réel marché
s'installe, pour qu'un photographe puisse espérer
vivre de son art. En 1968, Lee Witkin lance ainsi la
première galerie commercialement viable. En 1971
s'ouvre Light à New York, la première galerie exclusivement
consacrée àlaphotographie contemporaine.
La même année, dans sa galerie de
Washington, Harry H. Lunn Jr aborde, lui, le marché
de la photographie de ses origines à nos jours
et devient vite l'un des acteurs majeurs des ventes
de Sotheby's et de Christie's à New York et à Londres.
Il acquiert des milliers d'épreuves de grands
photographes comme Lewis Mine, Walker Evans,
Robert Frank, Edward Steichen ou Ansel Adams.
Lunn comprend que pour séduire un public méfiant
face aux possibilités infinies de reproduction
d'un négatif, il faut établir l'artifice des tirages limites
et numérotés, ce qui permet en outre d'en augmenter
la valeur. Peter G. Bunnell, premier titulaire
de la première chaire d'histoire de la photographie
et d'art moderne à l'université de
Princeton, déclare bientôt que « la photographie
est un médium extrêmement limité, même s'il a
l'apparence d'être infini ». Les différentes générations
de marchands établissent ainsi peu à peu de
ns te Marché dè fart contemporain (1), Nathalie Moureau
et Dominique Sagot-Duvauroux distinguent ainsi plusieurs
ries dè tirages :
(le plus recherche), tirage contemporain
éprise de vue, réalisé par le photographe ou sous
>n contrôle direct.
réalisé à partir du négatif original, mai;
ii peut être fait postérieurement par le photographe
sous sort contrôle (on se retrouve ainsi avec plusieurs
tations qui peuvent être radicalement différentes.,.),
tirage effectué après la mort de l'auteur à partir
négatif original.
obtenu a partir d'une épreuve
otographique rephotographiée.
cette distinction s'ajoute une classification en fonction |
la destination du tirage :
tirages intermédiaires réalisés
dè avant le tirage définitif.
en principe non destinés à la vente, et
pouvant poser des problèmes de droits et de conservation.
dont la fonction est normalement
position et qui constitue l'œuvre finie (taille, contraste...)
O) Ed la Decouverte, 124 p 8SO€
KORNER
6447867100506/GDF/AYR
Eléments de recherche :
YELLOW KORNER : label de photographies d'art, toutes citations

08/14 NOV 08
Parution irrégulière
Surface approx. (cm²) : 6454
6-8 RUE JEAN ANTOINE DE BAIF
75212 PARIS CEDEX 13 - 01 56 79 36 82
Page 12/19
DE9000€A24000€
PHILIPPE HALSMAN
'Tippi lledren", 1962.
Tirage argentique, 30,32 x 38,95 cm. En vente à la galerie Magnum.
prie, lors de foifsalle
de ventes
peut acheter
^graphiques de
nières. Plusieurs
questions se posent à chaque
fois : Comment être sûr de
l'authenticité d'une œuvre
Mon tirage est-il en bon état
A combien d'exemplaires ma
photographie a-t-elle été tirée
ou imprimée Un achat de
tirage est toujours le fruit d'un
coup de cœur. En revanche, certaines
précautions doivent être
prises, et c'est là qu'interviennent
les spécialistes. Les marchands,
comme les experts des
salles de ventes aux enchères,
pourront par exemple garantir
l'authenticité d'une oeuvre ainsi
que sa condition. Pour les tirages
numérotés, il faut savoir que
différentes limitations existent •
le photographe peut tirer dix
exemplaires d'une image dans
un format... et dix autres dans
un format différent. Il faut donc
bien se renseigner sur le sens de
ces chiffres. Acheter un tirage à
un marchand reconnu, c'est être
plus sûr de la provenance de la
photographie ainsi que de sa
qualité. En voici quelques-uns,
qui ont chacun une vision très
différente de la vente...
Magnum
Depuis 2007, la prestigieuse
agence a converti le rez-dechaussée
de ses locaux en galerie.
Le but : faire découvrir les
photographes contemporains et
redécouvrir les vintage. Pour Paris
Photo, une programmation
autour du thème « City life » est
prévue, avec, parmi d'autres,
une série de Raymond Depardon,
« Manhattan out », une série
inattendue d'archives signée
Elliott Erwitt, une série inédite
en noir et blanc de Susan Meiselas
sur un groupe d'adolescentes
à New York, et une autre de Bruce
Davidson sur Central Park. A
noter également que, sur le stand
Le déclic
de l'achat
Ça y est, vous avez décidé de franchir le pas, de ramener
un tirage P Quèlques adresses de marchands reconnus,
qui garantissent provenance et qualité. A tous les prix...
KORNER
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de Paris Photo, Martin Parr dédicacera
ses « boîtes » (prix à
partir de 500 €) ; on y trouvera
un portfolio sur dix villes anglai
ses réalisé pour le journal The
Guardian, accompagné d'un tirage.
A partir du 6 novembre, la
galerie Magnum présentera encore
« UnknownHalsman »,une
sélection de la partie la plus créative
du photographe (prix de
9 000 €à24000€ pour des tirages
vintage et uniques). Plus généralement,
il faut compter
700 € pour un tirage récent de
Larry Towell, jusqu'à 15 DOO €
pour le contemporain, et beaucoup
plus pour des pièces uniques
de grands noms...
Galerie Magnum, 19, rue
Hegesippe-Moreau, 75018 Paris,
www magnumphotos com
Les filles du calvaire
Ouverte depuis 1996 à Paris et
2000 à Bruxelles, cette galerie
d'art contemporain consacre la
moitié de sa programmation à
des photographes européens, qui
viennent du documentaire, comme
Thibaut Cuisset, de la photographie
objective, comme Paul
Graham, de la mise en scène,
comme Gilbert Garcin, Karen
Knorr ou Laura Henno. Certains
ont une écriture plus poétique,
comme Corinne Mercadier ou
Catherine Poncin, d'autres plus
conceptuelle, comme Paul Pouvreau.
Cette année, le stand de
Paris Photo proposera une sélection
de leurs tirages inédits ou
récents avec ceux, aussi, de Mohamed
Bourouissa (qui a simultanément
une exposition personnelle
à la galerie), et Laura
Henno, Corinne Mercadier, Paul
Graham, Bill Owens. Dans la galerie,
les prix vont de I DOO € à
SO DOO €, la moyenne des prix
étant autour de 6 000 €.
Galerie Les filles du calvaire, 17, rue
des Filles-du-Calvaire, 75003 Paris,
wwwfillesducalvaire com
Serge Plantureux
La partie émergée de l'iceberg
est une petite librairie parisienne
dans laquelle on peut trouver des
ouvrages sur l'histoire delà photographie
(avec une signature de
livre par mois) et des clichés à
prix abordables, dont quèlques
piles à prix fixes, pour mieux dénicher
un cadeau, par exemple.
On déboursera alors, suivant les
piles, 30 €, 50 €, 100 €, 200 €,
300 € ou 500 €. Pour ceux qui
souhaitent des tirages plus précieux,
il faut prendre rendezvous
avec Serge Plantureux, qui
vous montrera ses Le Gray, Nadar,
Le Secq, et tant d'autres
grands noms.
Cette année, la galerie présente
à Paris Photo une sélection d'un
des plus jeunes membres du
mouvement Photo-Sécession,
Karl Strauss, ainsi que des photographies
inattendues du début
de la Corée du Nord prises par
Ludvik Soucek, un espion tchèque
en mission sur place pendant
la guerre de Corée. Serge Plan-
7500^ Paris
www aqalriegaillard eon
tureux poursuit aussi une activité
d'éditeur en publiant cette
année un catalogue ayant pour
thèmeles paysages et les champs
de bataille-
Serge Plantureux, 4, galerie
Vivienne, 75002 Pans,
www sergeplantureux fr
Lumas
La galerie Lumas fait partie de la
nouvelle génération de galeries
qui réalise des éditions de 75 à
150 exemplaires de photographes
enmajorité contemporains.
Les tirages, des épreuves numériques,
sont vendus à des prix
abordables pour ceux qui fréquentent
régulièrement les musées
et ne sont pas encore familiarisés
avec l'univers des galeries.
On peut y trouver des
épreuves de Nobuyoshi Araki à
moins de 3 000 €, de Nan Goldin
à moins de 2 500 € et d'Edward
Steichen à moins de 2 000 €. A
noter également, des petits Polaroid
de Stefanie Schneider.
De son côté, la galerie Yellow
Korner vend des tirages « low
cost » dans de nombreux points
de vente Fnac et Galeries Lafayette.
SAMUEL KIRSZENBAUM
Galerie Lumas 40, rue de Seine,
75006 Pans, www lumas com
Yellow Korner liste des oeuvres
et points de vente sur
wwwyellowkornercom
Page 13/19
2440C
MAN GOLDIN
"Cïiiido flojting". W9 2005.
Tirage Cibachrome
par Phaidon, 40,6 x 61 cm,
WO exemplaires signés.
En vente à la galerie Lumas.
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RECORDS DE VENTE
Coûts
de cœur
On n 194')
Tirage Ektacolor, 127 x 177,9 cm
Vendu en 19S9 Premiere
photo a dépasser le million
de dollars aux enchères.
30 831 €
ÉTIENNE
CLÉMENTEL
Monet a fïnernx a\ant
Autoc/irome, 18x24 cm
Vendu le 21 novembre 2005
Record du monde pour
un autochrome
3 346 456 $
ANDREASGURSIC
'99 Cent II Diptvthon 20<
Diptyque Chaque élément
206 x 34J cm
Signé au dos
Vendu le 7 fevrier 2007
Record du monde
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2 928 DOO $
EDWARD STEICHEN
"The Pond Moonliglit". 1904
41 x 50,8 cm. Vendu en 1989. Ancien record du monde.
457 000 $
RICFRRDAVËDON
M

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Mais que veut dire
"argentique" ...
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Les indications accompagnant les images
sont précieuses pour en comprendre
l'origine et la qualité. Ces termes peuvent
paraître énigmatiques, ils sont juste précis.
En voici les principaux.
: image positive unique
Be cuivre recouverte d'arierre
et Niépce, c'est le pre-
Tographique commercialisé. Il
Té^ succès dès 1839 grâce à son exceptionnelle
vérité dans le rendu du réel. Jusqu'en 1855,
le daguerréotype sera l'objet de beaucoup d'améliorations,
et tous les suj ets seront traités par ce procédé
: nu, paysage, portrait... La plaque étant très
fragile et sensible aux rayures, elle est souvent présentée
dans un cadre ou dans un « écrin » tapissé
de velours ou sous un verre protecteur.
Caiotype
Le calotype est une feuille de papier sur laquelle
on enduit une solution de nitrate d'argent qui, une
fois séchée, est traitée pour la rendre sensible à la
lumière. Inventée par William Henry Fox Talbot
en 1841, la calotypie est le premier procédé qui rend
possible la reproduction d'une image. Il permet
d'obtenir directement à la prise de vue une image
en négatif sur papier à partir de laquelle, par simple
contact et exposition à la lumière sur un papier
identique, on obtient une image positive. Le calotype
offre une image plus picturale par sa granulation
et son flou.
Calotype et daguerréotype auront une durée d'exploitation
assez courte (de 1840 à 1855). Ils seront
remplacés par les procédés sur verre à l'albumine
et au collodion, qui simplifieront le processus négatif/positif.
A partir des années 1850, le négatif sur
verre va pouvoir être tiré sur plusieurs supports.
Dès 1880, le verre est remplacé par la gélatine
sèche : le procédé au gélatino-bromure d'argent,
véritable révolution, permet de produire les films
de manière industrielle et de réaliser des instantanés.
Le procédé négatif/positif à partir d'un transparent
est devenu dominant. C'est d'après ces négatifs
que seront réalisés les différents tirages que
l'on retrouve aujourd'hui sur le marché.
8000€
SARAH MOON
"UAvjnt-dernière", 2007.
Tirage argentique viré,
60 x SO cm.
En vente à la galerie
Camera Obscura.
Papier albuminé
Très utilisé de 1850 jusqu'au début
du XX e siècle, ce procédé
(albumenpaper) donne un rendu
très fin. L'albumine (ou blanc
d'œuf ) est utilisée comme liant
des sels d'argent, ce qui procure
à l'image une surface brillante et
permet d'obtenir un meilleur
contraste.
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Tirage au charbon
Le tirage au charbon (carbon print, ou carbon process)
est breveté en 1855 et amélioré au cours des
années 1860. Les épreuves se caractérisent par leur
caractère inaltérable et par la richesse de leurs teintes
sombres.
Tirage platine
Stieglitz et Steichen ont tiré leurs images avec ce
procédé apparu en 1873. Mais du fait de l'explosion
du prix des métaux, le platinotype (platinumprint)
s'est raréfié au cours du XX e siècle.
Tirage argenîique
Le tirage au gélatino-bromure d'argent (gelatin
silver bromidepaper) apparaît en 1874 sous forme
d'émulsion pour le développement. C'est le tirage
noir et blanc le plus populaire, celui des images de
Doisneau ou de Cartier-Bresson. Le papier est enduit
de gélatine contenant des sels d'argent sensibles
à la lumière, et l'exposition est effectuée sous
un agrandisseur ou par contact du négatif.
Page 17/19
Autochrome
Cette technique à base de fécule de pomme de terre
permet d'obtenir un positif transparent sur verre.
Elle date du début du siècle dernier (brevet déposé
en 1903 par les frères Lumière). Pour la première
fois, un procédé industriel est accessible au plus
grand nombre car prêt à l'emploi, même s'il n'est
pas possible à l'époque de réaliser des tirages à partir
des autochromes.
Tirage chromogénîque, Cibachrome
Le tirage chromogénique (C-type print) est le tirage
couleur le plus populaire depuis la seconde
moitié du XX e siècle ; il repose sur la création de
colorants au stade du traitement, à partir de négatifs
ou de diapos. Le tirage Cibachrome est au contraire
fondé sur la destruction de colorants déjà contenus
dans le papier. L'effet produit est une grande
saturation des couleurs et une longévité accrue.
Dye transfer
Commercialisé par Kodak à partir de 1946, ce procédé
permet d'obtenir des tirages couleur de haute
qualité à l'excellente conservation. Mais le contrôle
du rendu chromatique le rend long et fastidieux
à mettre en œuvre. Il a été remplacé par la retouche
numérique depuis les années 1990.
Tirage quadrichromique Fresson
Le Fresson quadrichromique (Fresson colour pigment
print) est finalisé en 1952 et exploité depuis
dans l'atelier de la famille Fresson en banlieue parisienne.
Le principe de ce procédé, dont la famille
détient toujours le secret, est l'exposition successive
des quatre couches correspondantes aux couleurs
primaires de la quadrichromie : cyan, magenta,
jaune et noir. Les épreuves sont lisses, mates
et stables dans le temps.
•
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Polaroid
• Procédé instantané présenté par Edwin Land en
1963, le Polaroid a, par ses nombreux formats ainsi
que par ses technologies, permis de nouveaux modes
d'écriture, comme le montre le travail d'Andy
Warhol. Différentes émulsions existaient : noir et
blanc, couleur, avec ou sans négatif, dans différents
formats, des 24 x 36 mm au 400 x 500 mm, en
n'oubliant les films mythiques comme le type 55, le
SX-70 ou le 600, ces deux derniers étant toujours
vendus. Certains Polaroid peuvent être reproduits.
Technologie numérique
Depuis les années 1990, l'impression numérique a
supplanté le tirage argentique. Le support de départ
n'est plus un négatif, mais un fichier numérique.
Deux technologies entrent en concurrence : le
jet d'encre et le procédé argento-numérique. Encapsulées
dans des résines résistantes à la lumière,
les encres pigmentaires sont considérées comme
le nee plus ultra. Certains fabricants ont créé des
labels, comme Epson en 2003 avec Digigraphie. Ils
annoncent une durabilité de plusieurs siècles à
condition d'avoir respecté les règles imposées. Pour
obtenir l'estampille Digigraphie, un tirage doit être
réalisé sur les imprimantes de la marque équipées
avec les encres pigmentaires Epson UltraChrome
et un papier homologué.
Page 18/19
8000€
JULIA FULLERTON-BATTEN
"Milk Bottle", 2005
Tirage chromogénique, S ex., 40 cm x 54 cm.
En vente à la galerie Eric Franck Fine Art.
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Les formats
de prise de j
Le 24 x 36. < format a pour origine la
924 du Leica, premier appareil
ito portable fournissant une image de
ualité.
L'idée de génie d'Oscar Bamack
fut d'adapter le format 35 mm utilisé pour
le cinéma ; c'est le format te plus populaire
Photographie argentique.
En augmentant le
nat de film, on réduit l'agrandissement
br obtenir une image plus définis
Contrepartie : l'équipement est plu
eux et moins transportable.*
C'est ce qu'on appelle I
jfchambre ». Les tirages issus de ces
nats (4 x S inches et Sx JO incbes) ont
f une f finesse et un contraste inégalés, mais
lie! est peu propice au repa
Les procédés argento-numériques, elue, permettent
d'insoler sur du papier argentique une image
provenant d'un fichier numérique. Les tirages
Lambda de Durst (Lambda print) sont destinés
au marché professionnel. Les tirages Frontier de
Fuji (Frontier print) sont plutôt destinés au grand
public. SAMUEL KIRSZENBAUM
Ces définitions ont ete réalisées a l'aide du Vocabulaire
technique de ls photographie (sous la direction d'Anne
Cartier-Bresson, ed Marval/Pans Musees), ainsi que du
site de l'ARCP (Atelier de restauration et de
conservation des photographies de la Ville de Pans)
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