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Fiche 4 Comment le patriarcat et le capitalisme renforcent-ils ... - cadtm

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La question du travail des femmes dans la production (sphère publique)<br />

est donc tout aussi centra<strong>le</strong>.<br />

Pour gérer c<strong>et</strong>te question, <strong>le</strong> <strong>capitalisme</strong> va s’appuyer sur <strong>le</strong> <strong>patriarcat</strong>, s’en servir<br />

comme <strong>le</strong>vier <strong>et</strong> <strong>le</strong> renforcer.<br />

Le fait que <strong>le</strong>s femmes soient reléguées – par <strong>le</strong> <strong>patriarcat</strong> – aux tâches<br />

domestiques va perm<strong>et</strong>tre aux capitalistes de justifier la surexploitation des<br />

femmes par l’argument que <strong>le</strong>ur travail serait moins productif que celui des<br />

hommes (faib<strong>le</strong>sse, règ<strong>le</strong>s, absentéisme pour grossesse, allaitement, garde des<br />

enfants <strong>et</strong> des parents malades…). C’est la question du salaire d’appoint. Encore<br />

aujourd’hui, à compétences éga<strong>le</strong>s <strong>et</strong> à travail égal, <strong>le</strong>s femmes sont payées<br />

environ 20% de moins que <strong>le</strong>s hommes. Doub<strong>le</strong> intérêt pour <strong>le</strong>s capitalistes : d’une<br />

part, <strong>ils</strong> disposent d’une main d’œuvre meil<strong>le</strong>ur marché <strong>et</strong> plus f<strong>le</strong>xib<strong>le</strong> (c’est une<br />

main d’œuvre de réserve employab<strong>le</strong> en fonction des fluctuations du marché) <strong>et</strong>,<br />

d’autre part, cela <strong>le</strong>ur perm<strong>et</strong> de tirer l’ensemb<strong>le</strong> des salaires vers <strong>le</strong> bas.<br />

L'oppression des femmes a précédé <strong>le</strong> <strong>capitalisme</strong> mais ce dernier l'a<br />

profondément modifiée<br />

Le travail domestique, au sens précis du terme, est né avec <strong>le</strong> <strong>capitalisme</strong>. En<br />

remplaçant, dans une large mesure, la p<strong>et</strong>ite production agrico<strong>le</strong> <strong>et</strong> artisana<strong>le</strong>,<br />

par la grande industrie, il a formalisé de plus en plus la séparation entre lieux de<br />

production (<strong>le</strong>s entreprises) <strong>et</strong> lieux de reproduction (la famil<strong>le</strong>), assignant aux<br />

femmes ce rô<strong>le</strong> de responsab<strong>le</strong> du foyer.<br />

Le <strong>capitalisme</strong> est un mode de production dynamique <strong>et</strong> agressif <strong>et</strong> à ce titre, il<br />

pénètre tous <strong>le</strong>s rapports sociaux, y compris <strong>le</strong>s rapports de genre. Le<br />

<strong>capitalisme</strong> n'a pas hésité par exemp<strong>le</strong> à faire massivement appel à la main<br />

d’œuvre féminine <strong>et</strong> enfantine très bon marché, au début du 19e sièc<strong>le</strong>, pour<br />

augmenter la production <strong>et</strong> ainsi ses profits. Au fil des sièc<strong>le</strong>s, c<strong>et</strong>te recherche du<br />

profit maximal a conduit <strong>le</strong> <strong>capitalisme</strong> à m<strong>et</strong>tre en cause (partiel<strong>le</strong>ment du<br />

moins) l'autorité paternel<strong>le</strong> <strong>et</strong> marita<strong>le</strong>, pour faire des femmes des travail<strong>le</strong>uses<br />

"libres" de vendre <strong>le</strong>ur force de travail sans l'autorisation de <strong>le</strong>ur mari <strong>et</strong> des<br />

consommatrices à part entière.<br />

C<strong>et</strong> appel à la main d’œuvre féminine a connu de nouveaux développements au<br />

début des années soixante <strong>et</strong> aujourd'hui encore sur <strong>le</strong> plan mondial. Avec la<br />

délocalisation des industries traditionnel<strong>le</strong>s ou de pointe, en Afrique du Nord, en<br />

Amérique latine ou en Asie, <strong>le</strong> patronat, recherchant de nouveaux profits, a<br />

recruté sur <strong>le</strong> marché du travail des jeunes femmes. Ces jeunes ouvrières<br />

surexploitées ont pu néanmoins acquérir via <strong>le</strong>ur activité professionnel<strong>le</strong> une<br />

certaine indépendance financière par rapport aux hommes de la famil<strong>le</strong>, propice<br />

à la demande de nouvel<strong>le</strong>s libertés. Par ail<strong>le</strong>urs, dans <strong>le</strong>s pays capitalistes<br />

développés, de plus en plus d'activités qui étaient réalisées dans la famil<strong>le</strong>, sont<br />

externalisées, prises en charges dans un premier temps par <strong>le</strong>s services publics<br />

(éco<strong>le</strong>, santé <strong>et</strong>c.) ou de plus en plus par <strong>le</strong> marché: la fabrication des vêtements,<br />

<strong>le</strong>s repas, <strong>et</strong>c.<br />

L'oppression des femmes est uti<strong>le</strong> au système capitaliste<br />

Le <strong>capitalisme</strong>, tout en favorisant, au nom des profits, une certaine<br />

émancipation des femmes, reste malgré tout très attaché à l'institution<br />

familia<strong>le</strong> traditionnel<strong>le</strong>. Pourquoi <br />

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