Les causes de la crise K-T - Bac S
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<strong>Les</strong> <strong>causes</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>crise</strong> K-T<br />
La fin du crétacé, il y a 65 millions d’années, est une époque caractérisée par un<br />
renouvellement important <strong>de</strong>s espèces vivantes. Cette <strong>crise</strong> biologique a été <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
disparition <strong>de</strong>s dinosaures qui a libéré <strong>de</strong>s niches écologiques nécessaires à <strong>la</strong> radiation évolutive <strong>de</strong>s<br />
mammifères, et donc à l’apparition <strong>de</strong> l’Homme sur Terre.<br />
Quels sont les traces visibles sur terre <strong>de</strong> cette <strong>crise</strong>, et quelle en est <strong>la</strong> cause <br />
<strong>Les</strong> marqueurs géologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>crise</strong>.<br />
La limite crétacé-tertiaire est marquée dans le mon<strong>de</strong> entier par une mince couche d’argile<br />
sombre intercalée entre les sédiments riches en carbonates du crétacé et les dépôts marno-calcaires<br />
du Paléogène. Cette argile présente <strong>de</strong>s particu<strong>la</strong>rités remarquables :<br />
<br />
Une concentration importante en iridium, élément chimique très rare sur Terre mais<br />
abondant dans les météorites et dans certains magmas (il est 10000 fois plus<br />
concentré dans les météorites pierreuses que dans les roches <strong>de</strong> <strong>la</strong> croute terrestre).<br />
Leur observation dans plus <strong>de</strong> 100 sites océaniques.<br />
<br />
Des grains <strong>de</strong> quartz choqués dont les fines striations entrecroisées témoignent <strong>de</strong><br />
profon<strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure cristalline sous l’effet d’un choc très intense.<br />
<br />
Des sphérules <strong>de</strong> verres aux formes étranges et présentant tous les caractères d’un<br />
verre d’impact météorique, entourés d’argiles d’altération.<br />
<br />
Des magnétites nickélifères très abondantes à <strong>la</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche d’argile. Elles<br />
sont normalement absentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> Terre, et sont interprétées comme les indices <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
fusion d’une météorite traversant l’atmosphère à gran<strong>de</strong> vitesse.
De plus, dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s sites, le passage crétacé-tertiaire par une importante chute du<br />
taux <strong>de</strong> carbonates présents dans les sédiments. <strong>Les</strong> carbonates <strong>de</strong>s sédiments marins sont d’origine<br />
biologique. Cette brutale baisse indique une disparition soudaine <strong>de</strong> beaucoup d’organismes marins<br />
producteurs <strong>de</strong> carbonates.<br />
<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>causes</strong> possibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>crise</strong>.<br />
Deux scénarios sont envisagés : un épiso<strong>de</strong> volcanique gigantesque ou un impact<br />
météoritique énorme.<br />
<strong>Les</strong> éruptions volcaniques.<br />
Des éruptions <strong>de</strong> longue durée et <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur peuvent avoir <strong>de</strong>s conséquences<br />
majeures sur l’environnement suite à l’injection dans <strong>la</strong> haute atmosphère <strong>de</strong> poussières, <strong>de</strong> gaz à<br />
effet <strong>de</strong> serre et d’aérosols aci<strong>de</strong>s. On pourrait donc penser que <strong>la</strong> <strong>crise</strong> du crétacé-tertiaire aurait<br />
été causée par une éruption paroxystique. <strong>Les</strong> trapps du Deccan en In<strong>de</strong> ont justement été datées <strong>de</strong><br />
cette pério<strong>de</strong>. Leur superficie représente <strong>de</strong>ux fois celle <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Leur épaisseur atteint 2400<br />
mètres. Ils se sont formés quand l’In<strong>de</strong> était au <strong>de</strong>ssus du point chaud situé aujourd’hui sous l’ile <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> Réunion. Ce volcanisme d’une intensité extrême et d’une durée considérable, ne présente aucun<br />
équivalent aujourd’hui.<br />
La chute d’un astéroï<strong>de</strong>.<br />
La chute d’un astéroï<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> taille (10 km <strong>de</strong> diamètre), il y a 65 millions d’années, est<br />
soli<strong>de</strong>ment étayé par <strong>de</strong> nombreux arguments.<br />
<br />
La haute teneur en iridium : les concentrations mesurées ne peuvent pas s’expliquer<br />
par <strong>la</strong> seule activité volcanique.<br />
<br />
<strong>Les</strong> quartzs choqués caractéristiques d’un métamorphisme d’impact.<br />
<br />
<strong>Les</strong> magnétites nickélifères dont le seul mécanisme connu <strong>de</strong> formation est <strong>la</strong> chute<br />
d’une météorite.
Un cratère d’impact, daté <strong>de</strong> cette même pério<strong>de</strong> par <strong>la</strong> métho<strong>de</strong> 40 K/ 40 Ar, a été<br />
i<strong>de</strong>ntifié dans <strong>la</strong> péninsule du Yucatan, au Mexique. <strong>Les</strong> scientifiques estiment que<br />
cette structure en anneau <strong>de</strong> 250 à 300 kilomètres <strong>de</strong> diamètre a été causée par un<br />
boli<strong>de</strong> <strong>de</strong> 10 kilomètre <strong>de</strong> diamètre percutant <strong>la</strong> Terre à 20 km/s (72000 km/h).<br />
Coup<strong>la</strong>ge d’événements biologiques et géologiques.<br />
De nombreux indices mettent en évi<strong>de</strong>nce que <strong>de</strong>s extinctions <strong>de</strong> masses ont affectés <strong>la</strong><br />
biosphère au passage crétacé tertiaire. Il est également indéniable que <strong>la</strong> même époque a connu <strong>de</strong><br />
grands événements géologiques (volcanisme majeur du Deccan et chute d’une météorite dans le golf<br />
du Mexique). Il est évi<strong>de</strong>nt que les événements en questions sont très liés, et que les <strong>crise</strong>s<br />
géologiques sont <strong>causes</strong> <strong>de</strong>s <strong>crise</strong>s biologiques.<br />
Cependant, il est très peu vraisemb<strong>la</strong>ble qu’un <strong>de</strong> ces éléments ai pu à lui seul être<br />
responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>crise</strong> biologique dans son ensemble. Aucune cause n’a pu être assez puissante pour<br />
provoqué une extinction si massive. C’est donc <strong>la</strong> conjonction <strong>de</strong> plusieurs événements néfastes qui<br />
serait à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>crise</strong>. Et rien n’indique que les <strong>de</strong>ux événements cités plus hauts soient les<br />
<strong>de</strong>ux seuls en cause. Une régression marine <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur et un refroidissement climatique<br />
important ont d’ailleurs pu être mis en évi<strong>de</strong>nce à <strong>la</strong> même pério<strong>de</strong>.