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On y croit - Longueur d'Ondes

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on Y croIt<br />

Paris Suit<br />

Yourself<br />

“My main shitstain” - Big Dada /<br />

Pias - myspace.com/parissuityourself<br />

Premier groupe de rock signé chez Big<br />

Dada, ça en jette ! Encore que le mot “rock”<br />

soit quelque peu réducteur pour la musique<br />

de ces Franco-Américano-Bordelais installés<br />

à Berlin. <strong>On</strong> penserait plutôt à une grande<br />

orgie réunissant Gonjasufi, Fela Kuti et Public<br />

Enemy, l’anglais et le français, la colère<br />

et la fragilité. Marie Boye, bassiste,<br />

confirme : “Nous ne sommes jamais là où<br />

on nous attend quand on nous y attend. Ça<br />

aiderait les gens de pouvoir nous situer<br />

géographiquement, mais nous sommes bien<br />

trop mobiles pour être associés à quoi que<br />

ce soit.” PSY, comme on peut aussi les appeler,<br />

se situe ainsi à mille lieues de la<br />

norme, pour ne pas dire dans un esprit underground<br />

: “Ce mot désigne une position<br />

plutôt qu’un état. Nous ne contrôlons pas<br />

notre trajectoire, nous ne cherchons même<br />

pas à le faire. Je pense que la musique se<br />

fraie un chemin vers les oreilles et les tripes<br />

auxquelles elle est destinée”, balance encore<br />

une fois Marie. Ils auraient juste le<br />

souhait que cet album ne soit pas trop disséqué,<br />

juste écouté et apprécié. L’Américain<br />

Joe Heffernan s’est greffé au projet pour<br />

lui faire prendre une autre direction : plus<br />

de volume et d’énergie, comme une élégance<br />

ciselée dans un mur du son brut. Le<br />

résultat est déroutant et passionnant, et<br />

l’on se demande ce que donnera un successeur<br />

à ce disque inclassable. D’ailleurs,<br />

quand on demande à Victor Tricard, le guitariste,<br />

si un deuxième album est sur les<br />

rails, il répond volontiers et non sans humour<br />

: “<strong>On</strong> roule en vitesse de croisière<br />

avec la carte du menu wagon-bar ouverte<br />

à la page dessert. Île flottante crème anglaise.”<br />

De quoi brouiller les pistes et nous<br />

intéresser bien plus encore.<br />

Julien Deverre<br />

Anthony Dorfmann<br />

Nicolas Joseph<br />

“Mes nuits sont plus courtes que vos siestes” - Il pleut dans<br />

ma tête / Mosaic - www.nicolasjoseph.org<br />

À 11 ans, il s’est fait viré du conservatoire. “Je jouais du violoncelle et j’étais<br />

très mauvais, sourit-il. En fait, les méthodes trop formatées des profs me<br />

gonflaient.” Qu’importe. La musique le tient aux tripes et au corps. Il ne lâche<br />

pas l’affaire : “J’ai envie de devenir musicien depuis que j’ai 5 ans, ce n’est<br />

pas ça qui allait m’arrêter !” Il se met alors à la guitare et à l’accordéon en<br />

autodidacte. Se fait l’oreille en écoutant Léo Ferré et les Têtes Raides. Compose<br />

ses premières chansons. À sa majorité, il quitte sa Picardie natale pour<br />

Paris. Il écume les bars et les petites salles de la capitale, rencontre des musiciens,<br />

crée tout azimut, s’essaie au théâtre de rue. En 2003, il lance avec<br />

sa sœur le festival de chanson TaParole : “Nous avons commencé dans une<br />

cour d’immeuble du vingtième arrondissement. Aujourd’hui, c’est une petite<br />

machine qui tourne.” Ce léger et assumé penchant hyperactif explique pourquoi<br />

il a attendu ses 28 ans avant de sortir son premier album. “Il m’a fallu<br />

cinq ans pour trouver les musiciens avec qui je voulais le faire. Ensuite, j’ai<br />

tourné avec eux pendant cinq ans avant de me mettre au travail.” Il compose<br />

une quinzaine de titres dans les trains, dans le métro ; toujours en mouvement.<br />

“J’aime ça. Je ne pourrais pas écrire assis devant une table sans bouger.”<br />

Ses textes parlent de l’amour et de ces “comme-ci comme-ça”, des êtres prisonniers<br />

de leur apparence, des désillusions qu’offre la vie en pagaille, des<br />

histoires qui prennent l’eau (Les rues barrées, duo avec Agnès Bihl). Autant<br />

de thèmes qu’il manipule avec second degré et légèreté. Côté son, il jongle<br />

bien sûr entre accordéon et guitare, accompagné de violons, piano, contrebasse,<br />

batterie ou saxophone. Un cocktail festif coloré et exalté.<br />

Aena Léo<br />

5<br />

Alain Dodeler<br />

Julie Rochereau<br />

Lucas Rocher<br />

“Beau Moqueur” - Bacchanales Prod.<br />

lucas-rocher.com<br />

Première phrase, voix de rêveur posé, ambiance<br />

Starmania : “J’aurais voulu être un artiste”.<br />

Deuxième phrase, méchant ragga version lascar<br />

bling bling : “Ma coke et ma vodka mes dollars et<br />

ma bitch”. OK. Lucas Rocher ne se prend pas au sérieux,<br />

il veut jouer Eh bien, ça marche : on<br />

s’amuse. Sur ce premier disque, le jeune musicien<br />

se moque avec une tendresse piquante des flambeurs<br />

à la petite semaine et des ambitieux un peu<br />

crétins : “J’ai envie de les prévenir : s’ils ne se réveillent<br />

pas maintenant, ils finiront pas regretter<br />

leurs choix. <strong>On</strong> ne vit qu’une fois.” Ses comptines<br />

satiriques et mélancoliques parlent des amours de<br />

jeunesse, des petits tours pas toujours chics de la<br />

vie et de Paris, capitale aussi envoûtante que repoussante,<br />

horreur / beauté. “Je trouve fascinant<br />

qu’une même ville offre à la fois le romantisme subtil<br />

des quais et le clinquant superficiel des Champs<br />

Elysées.” Sur ses pavés, on croise des garçons faciles,<br />

des couples insouciants, des ivrognes tristes.<br />

Une brise chanson rock, un peu reggae un peu<br />

groove, caresse leurs visages. Les mots de Lucas<br />

sonnent justes et touchent. Il faut dire qu’à 22 ans<br />

seulement, le chanteur-guitariste a déjà un peu de<br />

bouteille derrière lui. Il traîne ses baskets dans les<br />

couloirs des cafés-théâtres depuis l’adolescence.<br />

Son père, Thierry Rocher, chroniqueur humoriste, a<br />

un temps tenu la salle Le Grenier. “J’y ai vu passer<br />

un sacré lot d’artistes. J’ai compris très tôt à quel<br />

point vivre de sa passion est dur. Combien il faut<br />

se battre pour garder la foi.” Sur scène à 16 ans<br />

dans le duo Royal Breakfast, il croise un soir le<br />

chanteur Nicolas Bacchus. Coup de foudre amical et<br />

musical. Il part en tournée avec lui et enregistre son<br />

premier album sur son label Bacchanales, fin 2010.<br />

La suite en concert à La Bellevilloise (Paris) le 8 avril<br />

prochain. Aena Léo

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