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Pas de confusion - Apram

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Conditions <strong>de</strong> licéité <strong>de</strong> l’usage<br />

<strong>de</strong> la marque d’autrui<br />

dans le cadre <strong>de</strong> la publicité comparative<br />

au Benelux<br />

Annick Mottet Haugaard<br />

(avec l’assistance <strong>de</strong> Maroussia Verhulst et d’Olivia Santantonio)


Contexte législatif<br />

‣<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> <strong>confusion</strong> sur le marché entre marques <strong>de</strong> l’annonceur et celles<br />

d’un concurrent (B: article 94/1, 4° LPCC; LU: article 18, 2, d) LPC ; PB:<br />

article 6:194a, § 2, d) BW)<br />

‣<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> discrédit ni <strong>de</strong> dénigrement (BE: article 94/1, 5° LPCC; LU: article<br />

18, 2, e) LPC; PB: article 6:194a, § 2, e) BW)<br />

‣<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> profit déloyal (BE: article 94/1, 7° LPCC; LU: article 18, 2, g) LPC;<br />

PB: article 6:194a, § 2, g) BW)<br />

‣<strong>Pas</strong> d’imitation (B: article 94/1, 8° LPCC; LU: article 18, 2, h) LPC; PB:<br />

article 6:194a, § 2, h) BW)<br />

2


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> <strong>confusion</strong><br />

Prés. Comm. Bruxelles, 24 mars 2004, Bexal/UCB<br />

pas <strong>de</strong> <strong>confusion</strong> possible car<br />

- le texte <strong>de</strong> la publicité (information tirée <strong>de</strong> la notice explicative) ne<br />

concerne que le produit <strong>de</strong> l’annonceur<br />

- l’usage <strong>de</strong> la marque du médicament <strong>de</strong> référence se limite à sa<br />

dénomination et à la représentation <strong>de</strong> sa tablette<br />

3


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> <strong>confusion</strong><br />

- Vzr. Rb. Den Bosch, 11 mai 2007, Campina/Cono<br />

Confusion possible résultant du fait que Cono utilise l’acteur Peer Mascini pour la<br />

promotion <strong>de</strong> son fromage alors que ce <strong>de</strong>rnier fut l’égérie <strong>de</strong> Campina pour sa<br />

marque Melkunie pendant <strong>de</strong>s années<br />

4


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> discrédit ni <strong>de</strong> dénigrement<br />

• Dénigrement pratiquement toujours invoqué par le concurrent visé<br />

• Seule l’atteinte à la réputation est prohibée<br />

Exemples :<br />

- Prés. Comm. Bxl, 18 mai 2004, Sunland/Tetrapak<br />

«Fini d’éclabousser. Le pur jus <strong>de</strong>s meilleurs fruits se sert maintenant dans une<br />

bouteille plastique pratique, légère et facile à reboucher. Sunland+, <strong>de</strong>s jus<br />

délicieux dans une bouteille bien plus pratique»<br />

- Bruxelles, 26 mars 2002, UCB / Eurogenerics<br />

Mention <strong>de</strong> 3 indications thérapeutiques pour le médicament générique<br />

alors que le produit <strong>de</strong> référence en a 5<br />

5


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> discrédit ni <strong>de</strong> dénigrement<br />

- Prés. Comm. Bruxelles, 4 septembre 2000, Toyota/Daewoo<br />

« Mais si vous voulez absolument dépenser plus, acheter une Toyota Avensis 100<br />

Linea Terra. Elle vous offre moins d’équipement et coûte 221.000 FB <strong>de</strong> plus »<br />

dépasse les limites <strong>de</strong>s convenances commerciales<br />

- Prés. Comm. Louvain, 11 janvier 2005, Belgacom/Base<br />

« Belgacom remercie ses clients par une augmentation <strong>de</strong> prix alors que vous<br />

n’avez pas encore appelé une minute »<br />

disproportionnée par rapport au contenu du message<br />

6


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> discrédit ni <strong>de</strong> dénigrement<br />

- Bruxelles, 4 décembre 2002, Sabena/Ryanair<br />

« Bienvenue Ryanair et ses prix bas – Au revoir Sabena et ses vols chers »<br />

7


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> profit déloyal tiré <strong>de</strong> la notoriété d’une marque<br />

- Bruxelles,11 mai 2004, Beecham/Eurogenerics (mêmes faits qu’UCB)<br />

nécessaire dans un but d’information du public<br />

l’éventail ne crée dans l’esprit <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins et pharmaciens ni <strong>de</strong> fausses<br />

impressions relatives aux relations qui pourraient exister entre les fabricants <strong>de</strong><br />

médicaments <strong>de</strong> référence et <strong>de</strong> médicaments génériques ni une suggestion <strong>de</strong><br />

transférer la réputation <strong>de</strong>s premiers sur les seconds<br />

8


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> profit déloyal tiré <strong>de</strong> la notoriété d’une marque<br />

- Vzr Utrecht, 12 octobre 2006,<br />

Schuitema/Steengoed<br />

Selon le juge, l’usage <strong>de</strong> la marque figurative<br />

C1000 <strong>de</strong> Schuitema et d’un slogan<br />

ressemblant n’était pas nécessaire<br />

9


<strong>Pas</strong> <strong>de</strong> profit déloyal tiré <strong>de</strong> la notoriété d’une marque<br />

- Liège, 3 février 2005, Makro/Prodis<br />

- Prodis affirme qu’elle est “encore moins chère que Makro” et utilise pour faire cette comparaison<br />

tous ses attributs caractéristiques: campagne publicitaire <strong>de</strong> ses 40 ans, sigle <strong>de</strong> son offre<br />

fleuron, reproduction d’une page <strong>de</strong> son fol<strong>de</strong>r<br />

suffisait à Prodis pour i<strong>de</strong>ntifier son concurrent <strong>de</strong> mentionner son nom<br />

se sert donc <strong>de</strong> la marque Makro comme “marque d’appel” pour bénéficier <strong>de</strong> sa renommée<br />

et en tirer profit<br />

Critère additionnel parfois invoqué dans la jurispru<strong>de</strong>nce:<br />

L’usage <strong>de</strong> la marque/autres signes distinctifs du concurrent est-il “indispensable”<br />

Tendance à maintenir la reproduction <strong>de</strong>s signes distinctifs à ce qui est strictement nécessaire<br />

pour l’i<strong>de</strong>ntifier (cons. 14 Directive 2006/114) MAIS >< C.J.C.E. arrêts Pippig point 79, Siemens<br />

10


<strong>Pas</strong> présenter son produit/service comme imitation ou<br />

reproduction d’un produit/service portant une marque<br />

- Bruxelles, 26 mars 2002, UCB/Eurogenerics (même faits que Bruxelles, 11 mai 2004,<br />

Beecham/Eurogenerics)<br />

• les produits ne sont pas représentés comme <strong>de</strong>s imitations ou reproductions donc pas d’infraction à<br />

cette condition<br />

but essentiel <strong>de</strong>s médicaments génériques = offrir un équivalent chimique et thérapeutique pour <strong>de</strong>s<br />

produits qui ne peuvent plus être « contrefaits » au sens <strong>de</strong> la législation sur les brevets<br />

11


Questions & Réponses<br />

Merci <strong>de</strong> votre attention<br />

Annick Mottet Haugaard<br />

annick.mottet@lydian.be<br />

Tel. +32 2 787 90 13<br />

Fax +32 2 787 90 99<br />

12


La notion <strong>de</strong> publicité comparative<br />

au Benelux<br />

Annick Mottet Haugaard<br />

(avec l’assistance <strong>de</strong> Maroussia Verhulst et d’Olivia Santantonio)


Contexte législatif<br />

B: Article 94/1, § 1, 3° <strong>de</strong> la Loi du 14 juillet 1991 sur les Pratiques du Commerce et sur<br />

l’information et la protection du Consommateur telle que modifiée successivement et<br />

notamment par la loi du 5 juin 2007 (“LPCC”)<br />

LU: Article 18, 2 c) <strong>de</strong> la Loi du 30 juillet 2002 réglementant certaines Pratiques<br />

Commerciales, sanctionnant la concurrence déloyale et transposant la directive 97/55/CE<br />

modifiant la directive 84/450/CEE sur la publicité trompeuse afin d’y inclure la publicité<br />

comparative (“LPC”)<br />

PB: Article 194a, c) du Burgerlijk Wetboek Boek 6 (“BW”)<br />

reprises littérales <strong>de</strong> l’article 4, c) <strong>de</strong> la Directive 2006/114/CE:<br />

la publicité comparative est licite dès lors qu’elle compare objectivement une ou plusieurs<br />

caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives <strong>de</strong> ces produits et<br />

services, dont le prix peut faire partie<br />

2


Comparaison objective <strong>de</strong>s caractéristiques<br />

Objectivité = neutralité >< subjectivité<br />

Hof Arnhem, 20 mars 2007, KPN/UPC<br />

La publicité comparative doit être exprimée objectivement <strong>de</strong> façon neutre<br />

Un examen rationnel doit étayer la conclusion à laquelle tend la publicité comparative<br />

“Plus besoin <strong>de</strong> KPN” ≠ comparaison objective et neutre sur <strong>de</strong>s caractéristiques intrinsèques telles<br />

que le prix, la durabilité, la fiabilité, la vitesse, la précision et/ou la sécurité <strong>de</strong>s services mais une<br />

comparaison lacunaire et subjective<br />

MAIS pas neutralité absolue = notion relative<br />

Prés. Comm. Louvain, 4 novembre 2003, Belgacom/Base<br />

3


Nécessité d’une comparaison<br />

• Selon une certaine doctrine et jurispru<strong>de</strong>nce, le critère <strong>de</strong> l’objectivité n’est pas une condition <strong>de</strong> licéité<br />

en soi mais une caractéristique implicite lorsque toutes les conditions sont remplies<br />

• Selon un autre courant, pour être objective et donc licite, la publicité DOIT comparer une ou plusieurs<br />

caractéristiques <strong>de</strong>s produits ou services concernés ne fut-ce qu’implicitement<br />

Une publicité se référant à la marque d’autrui SANS comparaison (ex. publicité <strong>de</strong> référence) est<br />

illicite :<br />

- Bruxelles, 16 mai 2006, Belgacom/Base<br />

Le spot radio mettant en scène un ancien consommateur Proximus satisfait d’être passé chez<br />

Base qui cite Proximus mais se contente d’énumérer les avantages d’une certaine formule<br />

tarifaire <strong>de</strong> Base sans comparer une quelconque caractéristique <strong>de</strong>s services <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

opérateurs constitue une publicité comparative illicite<br />

• SAUF si nécessaire <strong>de</strong> mentionner la marque d’autrui pour indiquer la <strong>de</strong>stination ou nature <strong>de</strong>s<br />

produits alors permis même en l’absence <strong>de</strong> comparaison (cfr. CJCE, arrêt Toshiba)<br />

4


Comparaison <strong>de</strong> nature générale et publicité superlative<br />

ou hyperbolique <strong>de</strong>ux tendances<br />

• Interdiction <strong>de</strong> toute hyperbole et <strong>de</strong> prétention <strong>de</strong> supériorité générale dans la publicité<br />

comparative car trompeuse<br />

- Prés. Comm. Bxl, 20 septembre 2002, Royal Canin/Hill. Pet Products<br />

-“le meilleur choix”, “la meilleure alimentation” sur base <strong>de</strong> pseudo-tests d’aliments pour chiens se<br />

limitant au goût<br />

- Bruxelles, 11 juin 2002, Carrefour/Supermarkt Broekmans<br />

- le meilleur marché sur base d’une comparaison <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> 19 produits sur + <strong>de</strong> 10.000<br />

• L’hyperbole ne rend pas automatiquement la publicité comparative illicite tant que les autres<br />

conditions <strong>de</strong> licéité sont respectées (vérifiabilité, pas trompeuse,…)<br />

- Bruxelles, 4 décembre 2002, Ryanair/Curateurs Sabena<br />

- tarifs “les plus bas” >< tarifs “inabordables” sans informations concrètes<br />

- A contrario, usage du superlatif pas automatiquement inconciliable avec la publicité comparative<br />

5


Caractéristiques représentatives et pertinentes –<br />

Etendue <strong>de</strong> l’obligation d’information<br />

suffisamment précise MAIS pas obligatoire <strong>de</strong> comparer tous les avantages et<br />

inconvénients <strong>de</strong>s produits ou services comparés<br />

Jurispru<strong>de</strong>nce hésitante<br />

Obligation d’information élargie:<br />

- Bruxelles, 14 février 2003, Belgacom/Mobistar:<br />

Pour 1.000 FB, on peut appeler plus longtemps chez Mobistar que chez Proximus<br />

Besoin <strong>de</strong> prendre en compte les options tarifaires et la <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s appels<br />

La publicité n’est pas objective lorsqu’elle exclut sans raison <strong>de</strong> la comparaison <strong>de</strong>s options qui<br />

font partie intégrante <strong>de</strong> l’offre du concurrent alors que la prise en compte <strong>de</strong> ces options est<br />

susceptible d’affecter sensiblement les résultats <strong>de</strong> la comparaison<br />

6


Caractéristiques représentatives et pertinentes –<br />

Etendue <strong>de</strong> l’obligation d’information<br />

Obligation d’information limitée:<br />

- Anvers, 27 juin 2002, Belgacom/Euphony<br />

tarifs d’Euphony environ 30 à 35 %<br />

moins chers que ceux <strong>de</strong> Belgacom<br />

(alors que comparaison effectuée<br />

entre son propre tarif avantageux<br />

avec le tarif standard <strong>de</strong> Belgacom)<br />

pas jugé trompeur<br />

arrêt critiqué<br />

7


Caractéristiques vérifiables par <strong>de</strong>s tests objectifs<br />

- Prés. Comm. Bruxelles, 12 juillet 2004, Coca-Cola/Friesland Drink<br />

“7 Belges sur 10 trouvent le jus <strong>de</strong> fruit Appelsientje meilleur que le jus <strong>de</strong> fruit<br />

Minute Maid”<br />

Peut porter sur une caractéristique subjective <strong>de</strong>s produits comparés tel le goût <strong>de</strong><br />

produits alimentaires<br />

Importance <strong>de</strong> la manière dont les tests sont effectués (indépendance, représentativité<br />

<strong>de</strong> l’échantillonnage testé…)<br />

8


Vérifiables par qui et quand <br />

par le consommateur lui-même <br />

- Prés. Comm. Anvers, 21 mars 2002, Belgacom/Planet<br />

Internet<br />

condition d’objectivité non remplie car besoin <strong>de</strong> l’intervention d’un expert<br />

par un tiers spécialisé <br />

- Prés. Comm. Anvers, 31 juillet 2003, Triple R.<br />

Europe/Filter-Technics et consorts<br />

condition d’objectivité remplie même si nécessité <strong>de</strong> l’intervention d’un<br />

expert vu les questions techniques en jeu<br />

9


Vérifiables par qui et quand <br />

Réponse dans l’arrêt Lidl, 19 septembre 2006, C-356/04<br />

- les <strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong> la pub. doivent être à même <strong>de</strong> vérifier les points <strong>de</strong> comparaison non pas<br />

directement dans la pub. mais éventuellement ultérieurement sur base <strong>de</strong>s renseignements donnés<br />

dans la pub., par lui-même ou par <strong>de</strong>s tierces parties s’il ne dispose pas <strong>de</strong>s capacités requises à<br />

cette fin<br />

10


Question & Réponses<br />

Merci <strong>de</strong> votre attention<br />

Annick Mottet Haugaard<br />

annick.mottet@lydian.be<br />

Tél. +32 2 787 90 13<br />

Fax +32 2 787 90 99<br />

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