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Longueur d'ondes n°51

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Sam<br />

d’être toujours aussi difficiles à cataloguer. Ils assoient ainsi plus<br />

que jamais leur marque de fabrique : une foultitude de genres<br />

abordés, en se gardant bien de tomber dans la caricature. Selon<br />

Fred : “Nous aimons bien jouer avec les clichés, mais en nous<br />

méfiant aussi de l’exercice de style un peu trop sérieux. Nous ne<br />

sommes plus là-dedans. Parmi nous, il y en a toujours un pour dire<br />

si l’on part trop vers quelque chose d’évident et de convenu. Nous<br />

contre-balançons tout le temps les premières impressions tout en<br />

essayant de rester simples, car nous ne faisons pas non plus une<br />

musique complexe.” Pat rajoute : “Etre toujours à cinq sur la<br />

composition, c’est un peu un garde-fou. Nous nous orientions tous<br />

vers un truc que l’on trouve de bon goût. L’astuce, c’est de mettre<br />

toutes les références sans que cela s’entende, en les cassant. Ce<br />

qui va faire “classe” pour nous, c’est d’introduire des références<br />

sixties. Par exemple, le morceau électro punk Submission contient<br />

un passage avec une mélodie à la Beach Boys. Je ne sais pas si<br />

beaucoup de groupes se permettent ça !”<br />

CATALOGUE MACHINAL<br />

Examinons maintenant les rouages de cette machinerie redoutable<br />

qu’est The full album. Avec un certain sens de l’accueil, Good<br />

morning se place en entame de l’album, en bon tube indie rock en<br />

puissance que n’aurait pas renié The Hives. Ce premier single<br />

transmet toute l’énergie du Bikini, qui sied si bien aux femmes et<br />

plait tant aux hommes. Il affiche un esprit<br />

résolument actuel, moins nourri de garage surf, la<br />

vague originelle qui porte le groupe depuis ses<br />

débuts. Changement de cap, le titre Où vont les<br />

cons , avec en featuring Mickey Tout Seul,<br />

déboule par une intro sixties tourbillonnante et<br />

une mélodie tendance Gainsbourg irrésistible.<br />

Une bande-annonce vidéo l’avait accompagné au<br />

début de l’été, réalisée par Armel Gourvennec - le<br />

frère de Jocelyn, ex-footballeur professionnel et<br />

fan de rock - à la façon du Grand détournement de<br />

Michel Hazanavicius qui, par ailleurs, participa à<br />

l’ouvrage. Retour ensuite à notre époque avec<br />

Scherzo, au rythme frénétique impulsé par une<br />

voix en écho, façon The Rapture première fournée.<br />

The old school donne, lui, le mode d’emploi de la<br />

Bikini Machine, à en croire Fred : “C’est old school à tous les<br />

niveaux, mais un riff techno vient se greffer sur un orgue garage.”<br />

Pour rigoler dans les surprises-parties, Mister Syncope donne une<br />

leçon de jerk débridé à travers le portrait d’un danseur cocasse à<br />

la technique incertaine. Submission marie l’esprit BO si prégnant<br />

27<br />

Fred<br />

chez les Bikini, à Cure et Bloc Party. Boxful of Pranks revisite Sugar,<br />

le groupe de Bob Mould post Husker Dü, et convoque le solo 10:15<br />

saturday night des Cure. Enfin, The race ramène tout le monde sur<br />

la plage, en bon instru surf indissociable du son Bikini. Le grand<br />

détournement musical de la Machine passe par quarante chemins<br />

sans jamais se résoudre à la sédentarité.<br />

JON SPENCER, UN ARTISTE<br />

Vous l’avez compris, un exploit et non des moindres de The full<br />

album est de garder une certaine unité et d’éviter de prendre un<br />

bouillon dans le brouillon. Fred confirme : “Ce disque est plus<br />

disparate, mais a plus d’unité sonore que le précédent.” Festif, Full<br />

volume fait feu de tout artifice. Sa production<br />

“L’astuce,<br />

c’est de<br />

mettre<br />

toutes les<br />

références<br />

sans que<br />

cela<br />

s’entende.”<br />

truculente rajoute à l’explosivité, toute à la fois<br />

claire et bordélique, dansante et rock’n’roll.<br />

Comme au bon vieux temps du big beat ! Du bel<br />

ouvrage peaufiné à plusieurs mains : Ian Caple,<br />

expert du spleen de Brixton, Mister Five électro<br />

man et Jesper Reginal producteur danois de<br />

Power Solo et membre du backing band de Jon<br />

Spencer. Lequel a lui aussi mis la main à la<br />

galette. Pléthore d’intervenants pour ajouter à la<br />

diversité “Ca participe un peu, mais cela n’a<br />

pas été vraiment calculé, admet Fred, car on<br />

aurait pu tout faire avec Jon Spencer. Lui aurait<br />

aimé, mais ça n’a pas été possible pour des<br />

raisons de timing car il était très pris. Le côté<br />

décalé de notre musique, lui, il appelle ça “postmoderne”.<br />

Il a pigé qu’on n’était pas qu’un groupe de rock’n’roll<br />

et un garage-band, qu’il y avait de l’électronique notamment,<br />

comme sur Damage du Blues Explosion. Nous avons d’abord tout<br />

enregistré dans notre home studio rennais qui s’est enrichi au fil<br />

de ses vingt années d’existence. Jon Spencer a ensuite mixé sept

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