Groupe Antigone Université de Liège - Uppl

Groupe Antigone
Université de
Liège
Avec le soutien de la Région Wallonne et du S.P.F. Justice, le Groupe
Antigone (ULg) et le Centre de Formation du Personnel Pénitentiaire
organisent et vous invitent à une journée de formation sur:
« Le Programme d’Evaluation, de Traitement et de Recherche pour les
Auteurs d’Agression Sexuelle (PETRAAS): un modèle unique et novateur
d’articulation Santé-Justice dans le traitement des délinquants sexuels
incarcérés ».
Par
André McKibben (Canada)
Date : le lundi 7 mai 2012 de 9h00 à 16h00.
Lieu : Centre de formation de l’établissement pénitentiaire école de
Marneffe
Frais d’inscription : inscription gratuite
Modalités pratiques : l’accueil des participants sera organisé dès 8h30.
Deux pauses café ainsi qu’un lunch à midi vous seront offerts durant cette
journée.
Modalités d’inscription : les demandes d’inscription doivent
impérativement être introduites par courrier électronique individuel
auprès de :
- Serge Corneille, en ce qui concerne les divers professionnels du secteur
de la santé mentale en Région Wallonne et les membres de l’ULg
e-mail: serge.corneille@ulg.ac.be;
- Véronique Bergmans, en ce qui concerne les divers professionnels du
S.P.F. Justice
e-mail: secfc.cfpp@just.fgov.be
Modalités de réservation : le nombre de places étant limité, l’accès à la
formation sera réservé aux premiers inscrits. La confirmation de votre
inscription vous sera envoyée par courrier électronique individuel. Veillez à
vous munir d’une copie de ce courrier de confirmation le jour de la
formation.

Avant-propos
En Belgique comme au Canada, les délinquants sexuels représentent une
part de plus en plus importante de la population carcérale, leur
condamnation à des peines d’incarcération ne fait qu’augmenter, les
peines prononcées à leur encontre sont de plus en plus lourdes et l’accès à
des mesures de libération anticipée se fait de plus en plus réduit. Au centre
de ces mesures répressives, une notion centrale : la prévention de la
récidive. Toutefois, force est de constater que la stricte privation de liberté
ne suffit pas à rencontrer cet objectif. De plus, toutes les études ont
démontré que, chez les délinquants sexuels, le facteur déterminant de
prévention de la récidive demeure d’avoir accès à un traitement et de
compléter celui-ci.
L’enjeu de protection de la société s’articule d’abord autour de l’obligation
de développer des dispositifs de soins plus performants, capables d’offrir
un traitement répondant aux normes et standards scientifiques à un plus
grand nombre de personnes sur un plus court laps de temps et à moindre
coût, ceci au mieux des intérêts tant de la société que des bénéficiaires de
nos interventions, impératif social de prévention de la récidive et impératif
thérapeutique de bien-être des bénéficiaires apparaissant comme des
impératifs contingents plutôt qu’exclusifs l’un de l’autre.
Toutefois, donner accès, aux délinquants sexuels, à un traitement de
qualité en milieu carcéral implique non seulement une adaptation de nos
pratiques mais également, entre le secteur de la santé et celui de la justice,
une coopération active et respectueuse des missions de chacun.
Cette journée de formation sera l’occasion de vous présenter un
programme de traitement destiné aux délinquants sexuels incarcérés très
novateur en termes d’outils d’intervention et d’évaluation mais également
en termes de coopération santé-justice : le Programme d’Evaluation, de
Traitement et de Recherche pour Auteurs d’Agressions Sexuelles
(P.E.T.R.A.A.S.)
Présentation du formateur
André McKibben est diplômé en Histoire, Criminologie et Sexologie. Il a été
membre fondateur du premier programme spécialisé de traitement pour
les auteurs d’agressions sexuelles au Québec, celui de l’Institut Philippe
Pinel de Montréal (I.P.P.M.) en 1979.
Depuis cette date, il a participé, à titre de consultant, à la mise en place de
nombreux programmes : en intra ou extra-hospitalier s’adressant à des
adultes ou à des adolescents, au Québec comme dans d’autres provinces.
Lors de sa participation à ces nombreux programmes, il n’a eu de cesse de
développer de nombreux outils d’évaluation et d’intervention.
Cependant, André McKibben a toujours voulu soumettre son
impressionnante pratique clinique à la rigueur de l’évaluation. C’est ainsi
qu’il a toujours veillé à allier sa pratique à des activités de recherche
scientifique et de formations des professionnels.
Auteur de plus d’une vingtaine d’articles scientifiques, il a également
assuré des tâches d’enseignement universitaire au Canada comme à
l’étranger.
Il fut également, à plusieurs reprises, président du comité scientifique et
président du Congrès International Francophone sur l’Agression Sexuelle.
Depuis sa mise en place, il y a 3 ans, André McKibben est directeur du
Programme d’Evaluation, de Traitement et de Recherche pour les Auteurs
d’Agressions Sexuelles à Rocher-Percé (P.E.T.R.A.A.S.)

Présentation de la formation
L’exposé portera essentiellement sur la présentation du Programme
d’Evaluation, de Traitement et de Recherche pour les Auteurs d’Agressions
Sexuelles. Ce programme a été conçu selon les principes de l’évaluation du
risque et de l’identification des besoins criminogènes mais une attention
particulière a été apportée aux stratégies mises en place pour augmenter
la réceptivité au traitement.
Le processus et les critères de référence au programme seront brièvement
présentés. Un accent particulier sera donné au critère de « motivation
minimale au traitement ». Les caractéristiques cliniques de la clientèle
seront décrites. L’hétérogénéité de la clientèle sera mise en relief, en ce
qui concerne notamment le niveau de risque et les besoins criminogènes.
Un lien sera fait entre les caractéristiques de la population et les cibles
d’intervention : les patterns de fonctionnement sexuel inadéquats, les
attitudes et croyances qui supportent l’agression sexuelle, les déficits
relationnels et les lacunes dans l’auto- régulation.
Le formateur présentera également la programmation qui permet d’offrir
sur une courte période de temps, et selon l’intensité appropriée à chaque
individu, des services spécialisés d’évaluation et de traitement répondant à
des besoins hétérogènes.
En outre, seront également présentés un certain nombre d’outils
d’évaluation et d’intervention originaux utilisés dans le cadre de ce
programme.
Une présentation sera faite des résultats obtenus par rapport aux résultats
attendus de la participation aux programmes sur base des données
recueillies jusqu’à présent.
Contexte de création du P.E.T.R.A.A.S.
Au Québec, 300 personnes sont condamnées chaque année à des
sentences de détention provinciales (de moins de 2 ans) pour des délits de
nature sexuelle. Comme le nombre de ces détenus sous juridiction
provinciale et l’imminence de leur libération renvoient à des enjeux de
prévention très immédiats, le Plan d’action gouvernemental en matière
d’agression sexuelle (2008) suggérait, dans l’une de ses recommandations,
d’implanter un programme d’évaluation et de traitement pour les auteurs
de crimes sexuels dans un établissement de détention provincial.
En outre, la Loi sur le Système Correctionnel du Québec (2007) fait
également obligation au Ministère de la Sécurité Publique de favoriser le
développement de programmes et d’activités de soutien à la réinsertion
sociale en milieu carcéral afin de travailler sur les facteurs liés à la
délinquance et de prévenir la récidive.
C’est dans ce contexte qu’il a été décidé de mettre en place le Programme
d’Évaluation, de Traitement et de Recherche pour les Auteurs d’Agression
Sexuelle (PETRAAS) à l’Établissement de détention de Percé qui devient, de
ce fait, le premier établissement au Canada à avoir une vocation de
traitement auprès d’une population spécifique. Ce programme, sous
l’égide du Centre de Santé et de Services Sociaux du Rocher- Percé, est le
fruit d’une collaboration inédite entre le ministère de la Sécurité Publique
et le ministère de la Santé et des Services Sociaux du Québec.
Depuis mai 2010, une population exclusivement composée d’auteurs de
délits sexuels (+/- 80 par an) participe donc à un programme de traitement
volontaire d’une durée de 6 mois, aménagé en cours de détention en tant
que mesure d’exécution de la peine.
Enfin, la collaboration et la coopération entre l’équipe pénitentiaire et
l’équipe clinique seront décrites ainsi que l’échange d’information entre les
deux ministères.