Éoliennes Celles et Pecq (PDF, 124ko) - Natagora

En qualité d’association protectrice de la nature, nous tenons à vous faire part des observations
suivantes concernant l’objet repris sous rubrique.
En juin 2010, notre association a actualisé sa position en matière d’implantation des éoliennes en
Région wallonne et de risque pour l'avifaune et les chauves-souris. Dans cette position, reprise en
annexe, vous constaterez qu’une série de zones d’exclusion a été définie (p.7). Ces zones
concentrent les populations d'espèces rares ou menacées, nicheuses, hivernantes ou migratrices
en Wallonie et qui sont réputées sensibles aux éoliennes. Nous estimons que, dans ces zones, un
principe de précaution devrait être appliqué d'office, excluant la construction d'éoliennes.
Dans le cas précis du projet de parc situé aux lieux dits Grand Bray et Grand Fresnoy, on se situe
dans la Plaine de l’Escaut, en marge de la zone d’exclusion ornithologique « Vallée de l’Escaut ».
Nous disposons de données ornithologiques depuis plusieurs décennies dans la zone. Elles ont
servi à la définir en zone d’exclusion et site Natura 2000 en ZPS. La vallée de l’Escaut est un
important couloir de migration pour un grand nombre d’espèces et l’on observe parfois de
grandes concentrations d’oiseaux en passage ou en halte migratoire, phénomène confirmé dans
l’étude d’évaluation des incidences. L’étude souligne, il est vrai, (Rapport final du 04.05.2010,
p.98) que seul le Balbuzard pêcheur est ciblé par cette zone d’exclusion. C’est en effet une
espèce d’intérêt communautaire répertoriée dans le site Natura 2000 BE32002 de la Vallée de
l’Escaut en aval de Tournai, situé à proximité (1,4km selon l’E.I.E.). Mais, comme l’étude le
démontre également, d’autres espèces sensibles utilisent en grande nombre cette grande
dépression alluviale comme axe migratoire (vanneaux, pluviers dorés, rapaces…). Des relevés
plus complets à ce niveau que ceux figurant dans l’étude sont visibles sur le site d’encodage
spécialisé de Trektellen (pour le poste de migration d’Avelgem, à quelques km du site
d’implantation) : http://www.trektellen.nl/trektelling.asptelpost=52&land=2&site=0&taal=3.
Nous tenons à souligner l’intérêt de la démarche de comptage simultané des oiseaux en
migration active entreprise par les auteurs de l’étude. Celle-ci démontre d’ailleurs que, bien que
situé à faible distance de l’Escaut, le flux migratoire est tout aussi intense sur le site qu’à
proximité directe du fleuve. Cependant, nous rappelons qu’à notre avis, un suivi par radar type
Aviscan s’avère indispensable dès que l’on veut caractériser le flux migratoire d’une manière
complète, une grande partie de la migration se déroulant de nuit.
En ce qui concerne les oiseaux hivernants autour du site d’implantation proposé, l’étude souligne
l’intérêt de la zone pour les rassemblements de Vanneau huppé et de Pluvier doré, ce que
confirment les données ornithologiques rassemblées par Aves. Or, il apparaît que ces espèces
sont particulièrement sensibles aux dérangements causés par la présence d’éolienne (même si le
risque de collision est faible) et les grands rassemblent desservent les plaines agricoles où
s’implantent des éoliennes. Selon nos informations, ce phénomène aurait notamment déjà été
observé chez nous dans la plaine de Dour-Quiévrain. Localement, on peut toujours arguer du fait
que cela ne concerne qu’une petite zone dans une aire d’hivernage plus large, mais il faut alors
compter avec un effet cumulatif et la tendance à implanter des éoliennes dans les zones de
grandes cultures (voir ci-dessous). Contrairement aux auteurs de l’étude, nous estimons donc
que l’impact sur ces espèces sera loin d’être négligeable.
Tout comme les auteurs de l’étude, nous insistons sur l’importance de cette plaine pour les
Busards des roseaux, mais nous pensons que les dérangements auraient aussi un impact sur les
Busards Saint-Martin car il faut également prendre en compte l’effet cumulatif.
Concernant les mesures de compensation proposées par rapport aux atteintes caractérisées à
l’avifaune, celles-ci ne sont pas acceptables pour NATAGORA (voir position, p.5). L’auteur de
N a t a g o r a
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