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6 - Icem

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~ ne SURVIT que<br />

par vos abonnements<br />

r"TT~..,._O<br />

est en<br />

DANGER<br />

Faites connaÎtre<br />

Faites abonner u'_ ....:::::::::::----:::::~---r--~~~~<br />

septembrè 84 - n° 19<br />

2 Poèmes d'adolescents<br />

5 Travail sur thème Olivier Penhouët<br />

6 En compagnie de Vincent Van Gogh<br />

Classes techniques de Jean-Pau/ Bizet<br />

11 Au loup!<br />

Des écoles de l'Yonne<br />

16 ARTHEA, la cc Gestation Sonore,,<br />

20 Un sculpteur : Thierry Lancereau<br />

reportage réalisé par l'école laplace<br />

de Châtellerault<br />

24 Textes libres d'enfants<br />

26 Dessins sur rhodoïd<br />

école maternelle de Crèches-sur-Saône<br />

28 Poète adulte :<br />

Jacqueline et Claude Held<br />

29 Fiches techniques<br />

31 Courrier des lecteurs<br />

Photographies : Couverture et p. 6, 7, 8, 9, 10 : J .-P. Bizet ;<br />

p. 2, 3: M. f31ot ; p. 11, 12, 13, 14, 15, 18, 19 : F. Goalec;<br />

p. 17 : A. Sabatier ; p. 20, 21, 22, 23 : B. Monthubert ; p. 32 :<br />

Max-Henri de Larminat.<br />

Si l'on ne sait pas ce que l'on aime,<br />

Si l'on ne sait pas ce que l'on hait,<br />

Si l'on ne sait pas dire :je t'aime<br />

Lorsqu 'ille faudrait,<br />

A lors il ne nous reste<br />

Qu'à nous faire oublier.<br />

Alors il ne nous reste<br />

Qu'à laisser chanter le vent,


Seul il vivait<br />

Seul il croyait<br />

En un idéal de vie,<br />

Il y rêvait même la nuit<br />

Seul il mangeait<br />

Seul il voyait<br />

Dans son verre d'eau,<br />

La voile d'un grand bateau.<br />

Flâner pendant l'été<br />

C'était ce qu'il faisait<br />

Comme la mer est aux nageurs,<br />

L'Amour est à son cœur.<br />

Seul il aimait<br />

Seul il détestait<br />

La vie que l'on mène<br />

En travaillant toute la semaine.<br />

Seul il marchait<br />

Seul il dormait<br />

Chaque soir sous les ponts<br />

Alors qu'on a une maison.<br />

Parfois il parlait<br />

Et même dansait<br />

l'homme sans toit<br />

Oui te faisait honte et pleurer à la fois.<br />

Seul il maugréait<br />

Seul il ressassait ses idées<br />

En repensant aux siens<br />

Ignorant qu'il avait des besoins.<br />

Seul au coin d'une allée,<br />

Seul il faisait la charité<br />

Et pourtant il vivait<br />

Malgré lul mais il vivait<br />

Qu'à laisser tomber la pluie,<br />

Sans s'écrier : quel mauvais temps !<br />

Sans dire quel ennui !<br />

Frédéric<br />

Et l'on doit vivre renfermé,<br />

;<br />

Eloigné de tout le monde,<br />

Pre~que vivre dans une tombe,<br />

Mourir sans regretter la vie.<br />

J.-P. Tépertusso (Se)<br />

3


4<br />

l<br />

Le temps<br />

•<br />

Il est là, on le cherche<br />

1/1101/S guide, on le poursuit<br />

C'est le temps, le temps qui passe<br />

Il n'attend pas, il passe trop vite<br />

Pressons le pas, allons plus vite<br />

Suivons le temps, le temps qui passe<br />

On nait on vit, on vieillit<br />

On se sent accompagM ou suM<br />

Pt~ le temps, le temps qui passe<br />

Puis on a couru, c'en est fini<br />

On ne le suit plus, on se sent meurtri<br />

A cause du temps qui passe<br />

Armelle<br />

PtJnser<br />

/Mfllt:h;<br />

Ecouter<br />

v• UIIIJ<br />

heure que Ç8 dure<br />

Et j'ti envie de crier<br />

Je VBis crier<br />

Je /llJ crie pas ; je n'ti pas le d!oit de crier<br />

Alors je dessine quelque chose<br />

Qui ne représente rien, qui ne veut rien représenter<br />

Et qui représente mon envie de crier<br />

Crier un son, une syllabe, un mot<br />

Crier que je suis quelqu'tm<br />

Un edolescent et pas un quelconque élève de 2• 3<br />

Que je suis quelqu'un de tout petit<br />

Au mifiBU des tout petits<br />

Qui SB VtJUlent fPIIds<br />

Emmanuel


Un cœur bat dans la foule<br />

Et personne ne l'entend<br />

Un sourire maquille des lèvres<br />

Un sourire éclaire la ville<br />

Et personne ne le vit<br />

Perdue dans la masse des indiHérents<br />

Parmi des hommes devenus marchands<br />

Parmi des vendeurs de bonheurs instantanés<br />

De rêves concentrés, de joies frelatées,<br />

de vies sous sachets d'images préfabriquées<br />

De mensonges cachés<br />

Derrière d'improbables vérités<br />

Parmi ces hommes qui ne savent plus donner<br />

Mal connue, elle est tombée<br />

Comme une fleur coupée<br />

Comme une fleur trop vite fanée<br />

Sur le pavé elle s'est allongée<br />

Les mains emmêlées<br />

le corps recroquevillé.<br />

Et personne n'a essayé<br />

De la sauver,<br />

De l'emporter loin de ces cages dorées<br />

loin de ces espaces calculés, mesurés,<br />

Loin de ces hommes muets<br />

Au cœur sacrHié pour les intérêts.<br />

Personne n'a voulu suivre<br />

Ce papillon d'amour argenté,<br />

Cene libellule au rire perlé<br />

Cet eHe incertain et angoissé<br />

Dans sa lande enchantée.<br />

Et parce qu'elle n'a pas pu<br />

Feindre la tranquillité,<br />

Et parce que la vie l'a bousculée<br />

Parce qu'elle a perdu espoir en l'humanité<br />

Elle s'est laissée emporter<br />

Magali<br />

Travail sur cc thème,, Oui ne s'est empressé, pour<br />

le rejeter, de proclamer avec force le principe de la<br />

totale liberté en matière d'expression plastique, au<br />

nom de l'Art Enfantin créateur et libérateur. Jugement<br />

rapide et contradictoire... qui commence par<br />

interdire en voulant libérer.<br />

Pourquoi se priverait-on de participer à des initiatives<br />

de Musées, Centres Culturels, M.J.C ... qui, souvent,<br />

proposent un travail d'équipe, de coopération, tant au<br />

niveau des enseignants que des enfants.<br />

Pourquoi ne prendrions-nous pas cette initiative vis-à·<br />

vis de ces lieux potentiels d'exposition ~Ne serait-ce<br />

que pour montrer qu'il se passe des choses dans nos<br />

classes !). Cela peut déclencher dans le groupe des<br />

motivations non négligeables qui peuvent être un<br />

levier aussi important que le journal scolaire pour le<br />

texte libre.<br />

0' autre part, qui a dit que tout le groupe-classe devait<br />

participer Ou ne travailler que sur thème Ou<br />

ne devait utiliser qu'une seule et même technique <br />

Et même si le projet lancé ne débouche pas sur<br />

l'extérieur, rien n'empêche d'élargir l'expérience pour<br />

une recherche documentaire. Ou' ont fait des enfants,<br />

des artistes sur le même sujet Comment s'y sont-ils<br />

pris Est-ce qu'à d'autres époques ... Est-ce qu'en<br />

d'autres pays... <br />

Enfin d'une discussion commune sur le thème, pourquoi<br />

ne jaillirait-il pas toutes sortes de remarques,<br />

d'idées, de pistes, de recherches... libérant certains<br />

enfants du «J'sais pas quoi faire» et permettant à<br />

tous les acteurs du projet thème d'accéder à un<br />

travail d'expression profond et fécond.<br />

Mais ne confondons pas « travail sur thème» et<br />

« sujet imposé ». Le thème doit répondre à une préoccupation,<br />

un enthousiasme, une envie de faire d'un<br />

enfant ou d'un groupe qui examine le projet, en dis·<br />

cute, se partage le travail, le critique... et fait que<br />

chacun apporte une pierre différente qui enrichit le<br />

tout.<br />

Olivier Penhouët<br />

Ainsi les enfants de ma classe ont participé avec<br />

d'autres, à une manifestation sur « les loups» (Voir<br />

page 11).


---~----~~-~ -- --<br />

6<br />


Correspondance<br />

Van Gogh : f( Je suis en train de peindre avec l'entrain d'un Marseillais<br />

mangeant de la bouillabaisse, ce qui ne t'étonnera pas lorsqu 'il s'agit de<br />

peindre des grands tournesols. »<br />

Mon cher Bernard,<br />

Une vue d'Arles. De la ville on n'aperçoit que quelques toits rouges et une<br />

tour, le reste est caché par de la verdure de figuiers, cela tout au fond, et<br />

une bande de ciel bleu dessus.<br />

La ville est entourée d'immenses prairies toutes fleuries d'innombrables<br />

boutons d'or, une mer jaune, ces prairies sont coupées sur le premier plan<br />

par un fossé rempli de fleurs d'iris violets.<br />

On a coupé l'herbe pendant que j'étais en train de peindre ce n'est donc<br />

qu'une étude et non un tableau fait que j'avais l'intention d'en faire. Mais<br />

quel motif, hein !<br />

Mon cher Théo,<br />

Je crois que des deux toiles de cyprès celle dont je fais le croquis sera la<br />

meilleure.<br />

Les arbres y sont très grands et massifs. L'avant-plan très bas des ronces et<br />

broussailles.<br />

Les ateliers de<br />

créations<br />

Une phase intéressante de cette<br />

approche de Van Gogh a alors pris jour.<br />

Certains élèves ont travaillé à partir de<br />

photographies des paysages de Van<br />

Gogh, imaginant Vincent avec son vélo,<br />

son chevalet et sa palette en train de<br />

peindre dans les blés.<br />

D'autres ont travaillé sur les autoportraits,<br />

créant un dessin où Vincent a<br />

le sourire.<br />

« Sur ces portraits, il est toujours triste,<br />

alors là on l'a fait un peu rire. » (Alain ·<br />

Roselyne)<br />

Comme en hommage à l'artiste, Patrick<br />

a dessiné le suicide dans le champ de blé<br />

aux corbeaux : sous un ciel menaçant,<br />

Vincent laisse une toile in achevée. Il y a<br />

inscrit « adieu » avant de mettre fin à ses<br />

jours d'un coup de révolver.<br />

Christine a fait de l'église d'Auvers un<br />

château:<br />

« Vincent était pauvre, il devait rêver<br />

d'habiter dans un beau château. »<br />

Tous ces dessins interpellaient la vie de<br />

Vincent, établissant sans cesse un pont<br />

entre la vie réelle du peintre et une vie<br />

imaginée.<br />

Comment continuer cette foule de<br />

dessins <br />

Ils ont lu quelques-unes des nombreuses<br />

lettres que Vincent a écrites à sa sœur, à<br />

ses amis peintres, et surtout à son frère<br />

et compagnon Théo.<br />

Ils y ont trouvé des descriptions<br />

(paysages, portraits, natures mortes) si<br />

précises qu'elles ne demandaient plus<br />

qu'à exister sur la feuille ... comme des<br />

toiles imaginaires de Vincent.<br />

Utiliser ces lettres a été doublement<br />

intéressant :<br />

il fallait obéir à certaines informations<br />

(« une petite maison jaune avec une<br />

porte et des volets verts ») respecter<br />

« l'avant-plan très bas des ronces et<br />

broussailles » les couleurs (des collines<br />

violettes, un ciel vert et rose, des touffes<br />

de ronces à reflets jaunes, violets, verts)<br />

tout en gardant une marge de liberté ;<br />

« le bleu profond »,


Derrière des collines violettes, un ciel vert et rose avec un croissant de lune.<br />

L'avant-plan surtout est très empâté, des touffes de ronces à reflets jaunes,<br />

violets, verts.<br />

Mon cirer Théo<br />

Merci beaucoup de l'envoi de toiles, couleurs, brosses, tabac et chocolat qui<br />

m'est parvenu en hon état. J'en ai été bien content, car je languissais un peu<br />

après le travail. Aussi est-il que depuis quelques jours je suis dehors pour<br />

travailler dans les environs ...<br />

Que te dirais-je de neuf, pas grand-e/rose. J'ai en train deux paysages (toiles<br />

de 30), de vues pris~s dans les collines, l'un est la campagne que j'aperçois de<br />

la fenêtre de ma chambre à coucher : sur l'avant-plan un champ de blé<br />

ravagé et flanqué par terre après un orage. Un mur de clôture et au-delà<br />

de la verdure grise de quelques oliviers, des cabanes et des collines. Enfin<br />

dans le haut de la toile un grand nuage blanc et gris noyé dans l'azur.<br />

Vincent<br />

Dans la nature<br />

J'ai proposé à d'autres élèves de peindre<br />

dans la nature, là où Vincent fut pris de<br />

si grandes émotions.<br />

((Je ne connais de meilleure définition<br />

du mot art que ct;lle-ci: L 'A RT C'EST<br />

L'HOMME AJOUTE A LA NATURE.<br />

Nous sommes donc sortis derrière notre<br />

classe faire l'expérience du paysage.<br />

Un champ de vignes avec au fond un<br />

cabanon a été le paysage préféré.<br />

Les vignes se prêtent bien a.ux<br />

mouvements torturés de Van Gogh,<br />

comme les oliviers ou les cyprès que<br />

nous sommes allés photographier.<br />

D'autres élèves ont peint une colline<br />

avec ses petits arbustes désséchés ; le<br />

ciel était bien triste ce jour-là, il venait<br />

de pleuvoir. Qu'importe ! Les nuages se<br />

sont mis â tourbillonner, et les couleurs<br />

ont commencé à briiler.<br />

« C'est agité » ... « C'est du feu » ... « Ça<br />

brille » ...<br />

« C'est une tempête » ... « Ça brûle » .. .<br />

« C'est des couleurs vives » .. .<br />

« C'est bruyant » ... « C'est lumineux » . ..<br />

« Un ciel coup de poing » ...<br />

L'exposition<br />

Pour conclure cette expérience, il fallait<br />

présenter nos dessins, nos textes, nos<br />

photos â un public le plus large<br />

possible : amis, parents, professeurs,<br />

gens du village ...<br />

C'est ainsi que la bibliothèque<br />

municipale et son animatrice, Michèle<br />

Brunet, nous ont réservé un accueil très<br />

chaleureux. Nos dessins ont été mis en<br />

valeur sur des feuilles de canson de<br />

couleur et plastifiés pour être protégés.<br />

Nous sommes venus aider à les accroche.r<br />

au mur et â organiser le lieu de<br />

l'exposition.<br />

Nous avons tiré des affiches à la<br />

linogravure, nous avons envoyé des<br />

plaquettes d'invitation.


- ,<br />

Van Gogh : 11 j'ai cherché à exprimer avec le rouge et le vert les terribles<br />

passions humaines ... 11<br />

« Le peintre de l'avenir, c'est un coloriste ».<br />

Le vendredi 20 janvier après la classe,<br />

un pot amical a été servi en présence des<br />

élèves, des parents, du maire et de<br />

nombreux amis.<br />

Dans la salle de la bibliothèque, on<br />

pouvait consulter des ouvrages sur Van<br />

Gogh et des reproductions de ses<br />

œuvres.<br />

Notre exposition a intéressé plusieurs<br />

personnes qui l'ont accueillie dans leur<br />

école : l'école primaire des Arcs, le<br />

collège de Villeneuve à Fréjus, l'école<br />

primaire de Vinon-sur-Verdon.<br />

Extraits du livre d'or de l'exposition<br />

« L'école doit être ça aussi» (Une dame) ,<br />

« Un voyage de lumières » (Un poète)<br />

'' J'aime bien vos dessins mais je ne<br />

comprends pas que les gens n'aimaient 1<br />

pas les tableaux de Van Gogh. C'est<br />

pour ça qu'il s'est tué. » (Christine,<br />

9 ans).<br />

Le suicide<br />

jaune comme un dimanche de juiffet<br />

blond comme les blés<br />

noir comme les corbeaux<br />

bleu comme le ciel<br />

rouge comme un coup de revolver<br />

rouge comme un coup de revolver<br />

rouge comme un coup de revolver<br />

10


Travaux provenant de diverses écoles de l'Yonne sur le thème des loups.<br />

[]<br />

Le centre culturel de l'Yonne avait lancé dans<br />

sa programmation une exposition (( Au loup n en<br />

invitant des classes du département de s'y<br />

joindre, et en proposant la visite de l'initiateur<br />

de cette expo dans les classes, en l'occurrence<br />

il s'agissait de Pierre Mathey qui travaille au<br />

Musée des enfants (Musée d'art moderne de la<br />

ville de Paris).<br />

Ce dernier est venu dialoguer avec les enfants<br />

en les laissant libres du mode de leur participation<br />

éventuelle. Après son départ nous avons<br />

discuté de cette rencontre, des loups, et peu à<br />

peu des dictons sur les loups jaillissent, dont<br />

nous faisons le recensement. Puis par la suite,<br />

chacun (ou plutôt ceux qui l'ont voulu) a choisi<br />

un dicton et l'a illustré à sa manière avec la<br />

technique de son choix. La seule consigne étant<br />

alors de faire les loups comme on les imaginait<br />

et comme on le pouvait, beaucoup ont cependant<br />

ressenti le besoin de faire vrai (c'étaient<br />

des C.M.2). Quand le tout fut prêt et exposé en<br />

bonne et due place, nous sommes allés à<br />

Auxerre en car visiter cette expo avec la participation<br />

d'un animateur du Centre qui a fait<br />

École de Thizouailles<br />

+<br />

11


que la visite fut vivante, passage dans un labyrinthe<br />

obscur habité de hurlements de loups,<br />

visite des coins, recoins et différentes structures.<br />

Le seul ennui fut qu'à la sortie, il ne faisait pas<br />

un froid de loup mais un temps de chien.<br />

Nous avons aussi évoqué les lieux-dits mais cela<br />

avait suscité moins d'intérêt : La Ferté-Loupière,<br />

Saint-Loup d'Ordon.<br />

Nous avons cherché les différentes définitions<br />

du loup à travers les dictionnaires. Nous avons<br />

lu l'histoire des loups et retrouvé leur répartition<br />

géographique.<br />

Olivier Penhouet,<br />

École de Thizouailles- (Yonne) (C.M)<br />

Dictons populaires que nous avions trouvés:<br />

A voir une faim de loup<br />

Faire noir comme dans la gueule d'un loup<br />

Un froid de loup<br />

Tomber dans la gueule du loup<br />

Etre connu comme le loup blanc<br />

Une tête de loup (pour le plafond)<br />

Marcher à pas de loup<br />

Un vieux loup de mer<br />

Hurler avec les loups<br />

Un saut de loup<br />

Mon loup, mon p'tit loup, etc.<br />

Entre chien et loup<br />

la faim chasse le loup du bois<br />

les loups ne se mangent pas entre eux<br />

Se jeter dans la gueule du loup<br />

Donner la brebis à garder au loup<br />

Enfermer le loup dans la bergerie<br />

Une fraise dans la gueule du loup<br />

En fuyant le loup, il a rencontré la louve<br />

A la queue leu leu (leu: loup)<br />

Il y a bien du bien partout où le loup pète<br />

C'est un jeune loup<br />

Un jour un loup a rencontré un vieux loup de mer et il n'en a fait qu'une bouchée.<br />

le loup est très méchant<br />

Surtout si vous rencontrez un loup<br />

n'avancez pas à pas de loup,<br />

mais courez, courez, courez. ..<br />

•<br />


e de Cheny<br />

Le loup est très connu, connu comme le loup blanc,<br />

mais chez nous on n'en volt plus la<br />

queue d'un parce que les hommes l'ont chassé.<br />

L'hiver le loup a froid, un vrai frOJd de loup.<br />

Alors il se terre jusqu'au printemps.<br />

De plus le loup a toujours une faim de loup.


•<br />

. 1 de Thizoua/Ï/es<br />

Ecoe<br />

1--1<br />

1


École des Piedallous<br />

Nous étions souvent allés à l'Abbaye Saint-Germain<br />

voir des expositions. Et cette fois, on nous proposait<br />

de faire des dessins pour une exposition et laquelle <br />

Une exposition sur les loups !...<br />

Nous discutons tout d'abord longuement sur le sujet<br />

et il en ressort encore et encore l'image du loup qui<br />

fait peur, qui mange les enfants, qui a des dents terribles<br />

et qu'heureusement on peut parfois tuer.<br />

Nous explorons notre bibliothèque : des loups il y en a<br />

beaucoup, quelquefois bien bien inoffensifs et gentillets<br />

mais celui qui a le plus de succès, c'est encore le loup<br />

du Petit Chaperon Rouge.<br />

Nous nous sommes lancés alors dans divers travaux :<br />

bandes dessinées d'histoires de loups, recherches de<br />

dessins sur le bloc, puis réalisations géantes (peintures,<br />

encres, craies grasses, collages) et. .. voilà :<br />

• des loups qui mordent,<br />

• des loups qui se bagarrent,<br />

• des loups morts,<br />

• des loups qui rient,<br />

• des loups terribles ou bien très doux ...<br />

Histoire peut-être de jouer avec sa peur.<br />

Damële Pangrazi<br />

G.S. École maternelle des Piedallous<br />

Auxerre<br />

1 ~


Le concert<br />

16<br />

Les enfants de l'école de La Doire (Caille, 06) ont assisté à un concert de<br />

Gestation sonore par le groupe (( Arthéa JJ. Georges Hérinx, leur instituteur, a<br />

recueilli quelques-unes de leurs réflexions :<br />

- C'est très bien organisé parce qu'tls donnent leur concert le vendredi soir<br />

et après les spectateurs peuvent regarder les instruments et de temps en<br />

temps un petit peu les toucher ...<br />

- Moi j'ai beaucoup aimé (( l'Ariel JJ qui sonne un peu comme le chat qui<br />

miaule ...<br />

- Ce qui m'a impressionné à moi c'est sa sonorité, comment ont-ils pu<br />

réussir à faire ce son un peu tournant qui sonne longtemps . ..<br />

- Moi j'ai touché la flûte de 3 mètres de long qu'on manipulait avec des<br />

guidons de vélo.<br />

- Il y avait aussi un grand instrument avec des pavillons.<br />

Georges.- Un orgue de verre.<br />

- Il y avait un petit métal/aphone avec pour caisse de résonance des (( courges<br />

sèches JJ et les lames étaient en bambous.<br />

- Une dame jouait d'une espèce de tambour, c'était une membrane grande<br />

très grande, ronde ; elle était suspendue au plafond par des fils de fer ...<br />

- La dame tapait lentement mais le son durait longtemps et dès qu'il s'arrêtait<br />

un autre reprenait. Il y avait à peu près 20 minutes d'écart entre les deux<br />

coups.<br />

Oh non, tu exagères, une minute maximum.<br />

- Peut-être même 20 secondes.<br />

- Il y avait aussi des espèces de coquillages, des gros coqutl/ages comme<br />

un escargot qui s'enroule et qu'ils appellent (( cornes JJ qui faisaient un son<br />

terrible ...<br />

- Il y avait aussi un arc en bouche. Nous, on en a fabriqué un, on en a fait<br />

de tout, ce n'est plus un arc en bouche, c'est un arc musical.<br />

G.- Quelle musique ont-ils donnée<br />

- C'était improvisé et tout mélangé... Une improvisation vraiment bien<br />

réussie, je trouve très très bien réussie 1 Des fois tls stoppaient un instrument<br />

pendant un moment et tls recommençaient le même pendant qu'tl y en avait<br />

d'autres qui jouaient ...<br />

G.- Mais tls étaient combien <br />

- Je crois qu'ils étaient trois : le monsieur qui jouait du xylophone, l'autre<br />

de la petite batterie et du gros violon avec pavtl!on et la dame qui donnait le<br />

rythme au tambour ...<br />

- Mais tl y avait tellement d'instruments qu'ils ne pouvaient pas tout uttliser<br />

à la fois, ils n'ont que deux mains chacun ... ça ne faisait que six mains 1<br />

G.- Et alors pour arriver à jouer de tout <br />

- Ils posaient un instrument et en prenaient un autre ... Il est arrivé qu'tl y ait<br />

presque tous les instruments en jeu même la grande flûte de 3 mètres ...<br />

G.- Et comment étaient disposés ces instruments<br />

- Certains étaient pendus au plafond, d'autres accrochés à un grand portique,<br />

d'autres posés à terre .. .<br />

- On avait l'impression qu'ils savaient ce qu 'tls allaient jouer et pourtant<br />

c'était improvisé.<br />

- Ils faisaient un petit bout ... puis un monsieur continuait d'une façon ... les<br />

autres suivaient... ils écoutaient bien ce que l'autre démarrait en arrêtant un<br />

peu leurs instruments ... et tls redémarraient là-dessus. Ils suivaient bien parce<br />

que sinon ça n'aurait pas fait un concert, mais rien qu'un (( boucan JJ.<br />

Out~ mais moi je me demande comment ils étaient capables de suivre ...<br />

Eh bien, parce qu'tls étaient habitués.<br />

Habitués à quoi <br />

A jouer comme ça.<br />

Comme nous, on ne peut pas jouer sans suivre, sans s'écouter, sinon ca<br />

n'irait pas du tout ensemble, et on ne pourrait pas enregistrer 1 ·<br />

Interview de Badra (à propos<br />

d '(( Arthéa ))j par Jackie De/obbe.<br />

•<br />

Jackie. - Des enfants sont venus écouter votre<br />

concert, vos instruments soulèvent l'admiration<br />

de certaines personnes également, pouvez-vous<br />

me parler de vos conceptions musicales, de vos<br />

recherches, de votre formation <br />

Bad ra.- L'histoire a commencé en 66-67. C'est<br />

la rencontre de cinq musiciens niçois qui venaient<br />

du milieu du jazz, du classique, de la<br />

variété .. . mais qui ne se sentaient pas du tout<br />

satisfaits, ni dans le jazz , ni dans les autres musiques<br />

qu'on leur proposait ... En discutant tous<br />

ensemble, l'idée de gestation sonore a jailli :<br />

c'est le son qui est devenu primordial, c'est-àdire<br />

écouter, ré-écouter avant toute formulation<br />

théorique ou verbale ... le son lui même, comment<br />

il agit sur nos corps, sur nous, sur notre sensibilité<br />

...<br />

Au début d'un concert, à part les instruments<br />

qui serven t de point de repère, il n'y a rien de<br />

décidé auparavant. C'est le geste qui lance, c'est<br />

le son qui nous pousse, qui nous porte, et c'est<br />

l'écoute, ce que Franky appelle l'attention auditive<br />

qui te sensibilise au travail instantané avec<br />

les sons. Par exemple un musicien commencera<br />

par un coup de gong ... ce coup de gong appelle<br />

un son aigu de flûte qui appelle un roulement de<br />

tambour, un son en appelle un autre 1<br />

La construction n'est pas voulue, elle se fait.<br />

On commence toujours les concerts par les battements<br />

d'un· gros tambour au son très très grave,<br />

le tao que je frappe très lentement comme un<br />

cœur qui bat, et qui continuera à battre pendant


gestation sonore ••<br />

tout le concert. On l'appelle « le cœur de la<br />

terre » - les deux autres musiciens Franky et<br />

Goa continuent avec des conques : ce sont des<br />

gros coquillages qui ont servi de tout temps et<br />

partout dans les temples, pour les bergers, pour<br />

s'appeler : c'est un instrument d'appel comme si<br />

on se disait : « Soyez présent, écoutez ... »<br />

quand tu l'entends ça te prend au creux de l'estomac,<br />

c'est quelque chose de fort ! le tao installe<br />

l'auditeur dans une espèce d'espace tranquille,<br />

ralentit le rythme ; la conque au contraire<br />

ouvre l'espace, l'attention va pouvoir se mettre<br />

en place.<br />

Ensuite commence la gestation sonore.<br />

J. - Vous invitez donc les auditeurs à un<br />

concert de musique libre en quelque sorte <br />

Badra.- Oui, dans l'espace ouvert par le tao et<br />

les conques, ce que tente et propose la pratique<br />

de Gestation Sonore c'est la contemplation, en<br />

pleine participation, des sons qui surgissent et<br />

s'organisent dans l'immédiat.<br />

J.- Les musiciens travaillent sans partition<br />

Bad ra. - Oui, on s'est détaché dès le départ de<br />

la composition ; la rupture s'est imposée : on ne<br />

passe pas par l'écriture ... ce fut un refus instinctif<br />

du groupe, car l'écriture c'est quelque chose<br />

qui s'arrête, se fixe, qui est mental. .. alors que le<br />

son est avant la parole avant l'écriture ... donc,<br />

que ce soit l'écriture qui le dirige et qui l'organise<br />

quelque part c'est une perversion ... L'écriture<br />

peut servir de mémento (chez les Indiens des<br />

Indes) il y a des formes d'écriture, un rythme est<br />

noté, mais il n'y a pas de texte à lire). En même<br />

temps que la gestation, on a découvert les musiques<br />

qu'on appelle extra-occidentales, celles de<br />

l'Inde, de la Chine, de l'Afrique, du Japon, de<br />

l'Iran ,... les musiq1,1es arabes ..<br />

17


Le kotar<br />

Le car bass<br />

-<br />

La porte de la chambre sourde<br />

8<br />

Les musiciens ont cherché, collecté un peu partout<br />

des instruments d'ethnies : un gong balinais,<br />

un orgue en bouche laossien, des tambours africains,<br />

un balafon, des flûtes javanaises ... D'a u­<br />

tres visions se sont imposées à eux (dans notre<br />

musique occidentale on a 2 formes de gammes :<br />

majeure et mineure ; en Inde, il en existe beaucoup<br />

plus. Le monde sonore est bien plus riche.<br />

J. - Je vois sur votre album que vous jouez<br />

avec des quantités d'instruments divers ...<br />

Bad ra. - Dès 1967 en effet, le groupe des musiciens<br />

qui s'appelait « Horde catalytique pour la<br />

fm » improvisait sa musique sur 270 instruments<br />

récupérés ou transformés, de toutes origines.<br />

J. - Mais vous avez changé de nom <br />

Badra. - Oui, des questions économiques et<br />

des difficultés matérielles de tous ordres ont été<br />

la cause de la dislocation de « Horde », et c'est<br />

ainsi qu'en 1975 Franky et Goa se sont ret rouvés<br />

tous deux à Nice où ils ont créé ARTHÉA<br />

(Association pour la Représen tation des Techniques<br />

et des Expressions Artistiques). Ils lancèren<br />

t alors de nouveat,Jx projets, abandonnèrent<br />

la plupart des instruments d'ethnies qui nous<br />

plongent dans une culture déterminée dans laquelle<br />

il est difficile de circuler quand on n'est<br />

pas musicien iran ien, chinois, africain... pour<br />

concevoir des instruments nouveaux qui synthétisaien<br />

t les possibilités de tous les instruments<br />

essayés les années précéden tes : une<br />

sorte de harpe circulaire, le rotoctar (« tar » est<br />

un mot d'origine iranienne qui signifie « corde » ;<br />

des gongs tubes, des trompes enroulées, une<br />

guitare électrique - qui faisait office de guitare<br />

et de guitare basse - avec cinq octaves de<br />

portée : le pintocta r, un instrument de percussion<br />

(un percutube) etc.<br />

Pour supporter tout ça, ils fabriquèrent une<br />

structure en dodécaèdre qui servait de pied aux<br />

instruments et dans laquelle ils jouaient. Ils<br />

donnèrent de nombreux concerts pendant deux<br />

ou trois ans.<br />

Des amis leur ont prêté une maison où ils ont pu<br />

installer un atelier pour poursuivre des travaux de<br />

recherche et de construction inst rumentale ...<br />

Je les ai rejoints à nouveau vers 1979, année où<br />

la municipalité de Grasse a mis à notre disposition,<br />

à condition de la restaurer, une maison<br />

abandonnée en très mauvais état. Ce fut une<br />

grande chance 1 Il nous a fallu cinq ans pour la<br />

retaper. Elle est grande. On a pu y installer :<br />

- une salle d'exposition où on y réunit des ins-<br />

truments « à la retraite » ou des prototypes ;<br />

- une chambre sourde tapissée de pai lle, laine<br />

de verre « l'igloo de paille », pour les recherches<br />

acoustiques ;<br />

- une petite salle de musique où le vendredi<br />

soir, nous donnons des concerts gratuitement<br />

aux gens qui viennent ;<br />

- des ateliers de constructions mécaniques et un<br />

studio d'enregistrement.<br />

J .- Vous avez parlé de l'évolution dans la<br />

conception de la fabrication des instruments ;<br />

tenez-vous compte actuellement des progrès de<br />

la technologie moderne pour poursuivre votre<br />

travail<br />

Bad ra .- Goa a commencé à travailler le métal,<br />

le bois (les bois précieux parfois) l'ivoire, le bambou<br />

(il est passionné par les bambous : c'est un<br />

matériau noble, beau, qui a l'avantage d'être<br />

plus résistan t que le bois, qui pousse très vite, tu<br />

le coupes, il repousse, c'est un matériau fantastique<br />

1 . •• mais il t rava ille également les matières<br />

synthétiques : il utilise beaucoup de matériaux<br />

contemporains : les polycarbonates (plexy-glass)<br />

les résines. Comme ces derniers ne sont pas utilisés<br />

en lutherie, il découvre des techniques de<br />

travail qu'il est amené à mettre en place.


Le stringar<br />

L 'altar<br />

J . - Comment arrivez-vous à financer toutes<br />

vos recherches <br />

Bad ra.- Il y a deux ans on a été subvent ionné<br />

par le ~inistère de la culture, par le conseil<br />

régional, on a eu un F.I.C. (Fonds d'Intervention<br />

Culturelle), on a pu à ce moment-là acheter<br />

des machines nécessaires pour passer de l'instrument<br />

fabriqué pour nous, auquel on s'adapte<br />

facilement s'il y manque quelque chose ... à des<br />

prototypes fiables qui peuven t être industrialisés<br />

et vendus ...<br />

Goa a construit toute une série d'instruments<br />

qu'on a appelés « kotar » parce qu'ils sont inspirés<br />

du Koto japonais et qu'on essaie de commercialiser.<br />

On s'était rendu compte qu'il y avait une<br />

difficulté majeure : le nombre de cordes quand<br />

tu n'es pas musicien pose un problème énorme<br />

d'accords ; on n'est pas en Inde, on n'est pas en<br />

Iran, on n'a pas les maîtres qu'il faut pour<br />

apprendre à jouer, à accorder.<br />

Goa a. trouvé une petite mécanique qui permet<br />

un accord constant (c'est-à-dire qu'une fois que<br />

c'est accordé ça ne bouge plus : on a testé un<br />

de ces instruments avec ce système, on l'a abandonné<br />

six mois dans un coin, il est resté accordé.<br />

J.- Ceci m 'intéresse car on vend à la C.E. L. un<br />


Reportage réalisé par les enfants de l'école Laplace de Châtellerault (classe de Jeanne Monthubert)<br />

TIERI<br />

LANCEREAU<br />

Un sculpteur s'est installé sous le préau et il a travaillé toute la journée devant nous.<br />

Il sculptait le tronc d'un poirier âgé de 80 ans.<br />

Avec une massette et toutes sortes de gouges, il creusait des dizaines de flèches imbriquées les unes<br />

dans les autres.<br />

20<br />

- Pourquoi faites-vous des flèches <br />

C'est une recherche que je fais actuellement en peinture<br />

et, pour cette sculpture j'ai voulu en intégrer dans<br />

la partie haute.<br />

Est-ce que ça représente quelque chose <br />

Une flèche, ça représente une flèche.<br />

- Oui, mais cette sculpture <br />

- C'est une dame et un monsieur en même temps.<br />

- Oui, mais une dame et un monsieur, il n'y a pas<br />

de flèches dessus <br />

- Oui, sur toi, il n'y a pas de flèches, mais tu sais,<br />

quand on fait de la sculpture, ça permet de faire ce<br />

qu'on veut, de rajouter ce qu'on veut au corps humain<br />

par exemple.<br />

- Quand vous sculptez, est-ce que vous avez un plan<br />

d'avance<br />

- En général, je ne fais pas un plan précis mais une<br />

ou plusieurs esquisses. Parfois je m'appuie sur des<br />

dessins que j'ai faits des années avant.<br />

- Comment elle s'appelle cette sculpture <br />

- Elle ne s'appelle pas, c'est une sculpture abstraite,<br />

c'est-à-dire qu'elle ne représente pas quelque chose de<br />

figuratif, comment l'appellerais-tu, toi <br />

- Ben ... Squelette!·<br />

- Oui pourquoi pas toi, tu retiens l'idée de squelette<br />

et je pense qu'effectivement, on peut retrouver<br />

quelque chose d'osseux dedans. Vous voyez, on n'a


Sculptures<br />

pas toujours besoin d'un titre, je pense que la sculpture<br />

elle-même peut amener ceux qui la voient à penser,<br />

à dire ce qu'elle leur suggère.<br />

- Franck appelle la scupture noire : Relax.<br />

- Oui, chacun ressent une impression particulière.<br />

- Est-ce que pour faire ce métier, il faut beaucoup<br />

d'imagination <br />

- Etant donné que c'est de la création, ça touche<br />

l'imaginaire alors il faut penser à ce qu'on fait, y réfléchir,<br />

s'exercer, lire c'est tout un ensemble.<br />

- Dans la sculpture qu'est-ce qui est le plus difficile <br />

- C'est la conception, c'est-à-dire la création. Ce<br />

n'est pas tellement l'aspect technique, la réalisation,<br />

les gestes que vous voyez qui sont difficiles ...<br />

- Ça ne pose pas un problème de travailler couché,<br />

quelque chose qui sera debout <br />

- Non ... par exemple, cette structure, je l'ai conçue<br />

et dessinée sur le tronc suspendu à un palan. Je la<br />

couchais, je la travaillais, je la remontais ... je n' aurais<br />

pas pu la concevoir comme ça, allongée.<br />

- La première fois que vous avez vendu une sculpture,<br />

qu'avez-vous ressenti <br />

- C'était assez agréable parce que je pense que lorsqu'on<br />

vend c'est qu'on se fait reconnaître, c'est que la<br />

société reconnaît qu'on fait quelque chose d'intéressant<br />

qui mérite rétribution.<br />

Oui, j'ai ressenti beaucoup de plaisir.<br />

- Avez-vous gagné des prix <br />

- Oui, j'ai participé à des expositions officielles et il<br />

m'es.t arrivé d'avoir des récompenses, mais tu sais,<br />

c'est très symbolique. On te donne un joli papier et<br />

puis ...<br />

Ça ne vous fait pas vivre hein <br />

- Pour assumer sa vie, il faut faire d'autres travaux !<br />

21


22<br />

- Est-ce que c'est dur à apprendre la sculpture <br />

- C'est long, surtout.<br />

- A quel âge avez-vous commencé <br />

- A 10 ans, j'avais votre âge, j'ai commencé sur un<br />

tout petit morceau de bois que j'avais trouvé.<br />

Et qu'est-ce que vous avez fait <br />

J'ai fait un tout petit buste.<br />

Comment avez-vous eu l'idée de faire ce métier<br />

Alors, ça!<br />

Vous l'avez vu à la télé <br />

Non, de toutes façons, je n'avais pas la télévision<br />

chez moi quand j'ai commencé.<br />

- Vous avez appris tout seul, un jour, comme ça <br />

- Non, pas un jour comme ça, j'ai commencé il y a<br />

longtemps, je me suis formé tout seul, ça a mis des<br />

années et ce n'est pas fini ! j'ai tâtonné, j'ai fait des<br />

erreurs, je suis toujours en train de chercher.<br />

- Il vous est arrivé de vous tromper et d'être obligé<br />

de recommencer <br />

- Oui, mais j'essaie de faire avec mon erreur. Ça<br />

vous arrive aussi à vous, quand vous dessinez de vous<br />

tromper<br />

- Oh ! ben oui ! mais nous, on gomme, c'est pas<br />

pareil !<br />

Reportage réalisé par les enfants de l'école Laplace


_L<br />

1<br />

N ! : '1 5'71 .<br />

7 _)'


•<br />

ma maman m'a fait naitre<br />

à 6 h 15 du matin<br />

heureusement qu'elle m'a fait vivre<br />

sinon je n'aurais jamais<br />

de copains et de copines


Quand je regarde le ciel<br />

je pense toujours à l'amour.<br />

la forêt<br />

a besoin 1<br />

de bonheur<br />

L'amour<br />

c'est merveilleux<br />

mais ça ne se sent pas<br />

quand ça s'arrête<br />

ca me rend triste.<br />

Adrien<br />

•<br />

2)


Dessins<br />

sur<br />

rhodoïd<br />

École maternelle - Crèches/ Saône<br />

Matériel :<br />

• Acétate ou récupération de couvercles<br />

de boîtes, présentoirs d'intercalaires<br />

transparents dans certains<br />

albums de papiers peints (velours).<br />

• Encres d'imprimerie Offset 3 couleurs<br />

primaires + blanc<br />

• White-spirit<br />

• Feutre noir indélébile épais<br />

• Pinceaux<br />

Chez moi les enfants font des recherches<br />

au tableau noir dans un cadre<br />

tracé aux dimensions du « transparent<br />

».<br />

Quand ils sont satisfaits de leur dessin,<br />

ils le décalquent avec le feutre indélébile.<br />

Ils retournent le transparent et peignent<br />

avec les encres plus ou moins diluées<br />

dans le white-spirit. Ils fabriquent<br />

leurs couleurs au fur et à mesure et<br />

peuvent les effacer avec du sopalin<br />

humecté de w hite-spirit, s'ils n'en<br />

sont pas contents.<br />

Plus on met de white-spirit, plus les<br />

couleurs sont transparentes. '<br />

On applique ensuite une feuille blanche<br />

sur le côté peint.<br />

On obtient des effets de batik inattendus<br />

en appuyant bien.<br />

Nicole Guatteri


Difficile de les disjoindre, ces<br />

deux-là, sans doute unis davantage<br />

pour le meilleur que pour le<br />

pire. Déjà qu'ils sont nés la<br />

même année, 1936, l'une à Poitiers,<br />

l'autre à Paris ! Certes,<br />

Jacqueline Held a obtenu, toute<br />

seule, le grand prix de littérature<br />

de jeunesse, en 1970,<br />

pour son livre le chat de Simulombula.<br />

Certes Claude Held a<br />

obtenu, tout seul, le prix Jeune<br />

Poésie François Villon, en 1974.<br />

Mais la plupart du temps, ils<br />

écrivent de concert, en particulier<br />

des livres pour les jeunes<br />

comme : Trois enfants dons les<br />

étoiles (éd. Seghers, 1980) et de<br />

nombreuses anthologies et recueils<br />

chez la plupart des éditeurs<br />

de jeuness_e qui comptent.<br />

Ils animent ensemble la revue<br />

Racines et sont responsables solidairement<br />

de la collection Anthologie-poche<br />

2001 aux éditions<br />

Magna rd.<br />

Il n'y a guère que pour enseigner<br />

qu'ils se séparent. Jacqueline<br />

Held étant actuellement chargée<br />

de cours de littérature de jeunesse<br />

à 1 'université Paris-Nord,<br />

et Claude Held professeur de<br />

lettres supérieures à Orléans.<br />

Ils vivent à la campagne dans<br />

une ancienne ferme de vignerons<br />

et aiment la musique de la Renaissance,<br />

le jazz, la peinture<br />

contemporaine, les animaux (y<br />

compris une araignée nommée<br />

Gertrude qui vient le soir regarder<br />

la télévision dans la salle de<br />

séjour !). Ils apprécient également<br />

la marche, la mer, la Bretagne<br />

en hiver, mais sont en<br />

train de redevenir sociables en<br />

redécouvrant l'amitié, le dialogue,<br />

Paris, la circulation, les magasins,<br />

la foule, avec de plus en<br />

plus de plaisir. On les soupçonnera,<br />

à bon droit, d'accumuler tous<br />

ces plaisirs de société pour avoir<br />

quelque chose à raconter à Gertrude,<br />

le soir, en rentrant au<br />

foyer. Histoire de ne pas trop la<br />

laisser s'intoxiquer d'images<br />

fugaces, car quand on écrit des<br />

histoires pour les enfants et des<br />

poèmes, on ne peut que favoriser<br />

la rencontre avec l'imaginaire,<br />

en souhaitant lui voir prendre le<br />

pouvoir. Tiens, au fait, Jacqueline<br />

Held a publié un ouvrage théorique<br />

intitulé : L'imaginaire au<br />

pouvoir : les enfants et la littérature<br />

fantastique (ed. Ouvrières,<br />

1977), et Claude Held un recueil,<br />

parmi d'autres, dont le li tre est :<br />

Réalisation du réel (ed. Inactualité<br />

de l'orage).<br />

Jacqueline<br />

et Claude HELD<br />

Le harpon de la mer<br />

retient<br />

cinq îles<br />

et les maisons blanches<br />

sur les îles<br />

et les racines les rails<br />

les roues et les renards<br />

sur les îles<br />

et les célèbres explorateurs<br />

sur les îles<br />

Claude<br />

{inédit- extrait d'Alphagammes)<br />

Ton corps<br />

est un coquillage<br />

irremplaçable, inconnu<br />

- cela s'entend<br />

dans le bruit de la mer.<br />

Nous passons la tête<br />

par les trous du sable<br />

et ainsi prenons réalité.<br />

Trois galets sans désir<br />

nous regardent.<br />

Jacqueline et Claude {inédit) - Extrait<br />

de


La Sanza<br />

L'arc musical<br />

- Instrument de musique d'origine africaine (c'est le « piano africain<br />

»)<br />

- Facile à fabriquer pour ou par les enfants.<br />

- Bon marché. Instrument intimiste, très facile à jouer. Chaque<br />

note est réglable par l'enfant.<br />

Boîte de polystyrène d'emballage<br />

(caisse de résonance)<br />

Planchette<br />

(contreplaqué)<br />

C'est un instrument qu'on trouve en Afrique, au Brésil ...<br />

~., Corde à piano (4/10• ou 6/10•)<br />

Çf.,,, ..,: . ---· ·..:.... ..:··. ,... ·. . ..,.<br />

Clous tête homme // ~ ~ J<br />

(T.H.) : 30 x 2,5 mm ~ /<br />

,.,,., = .:: .. ,.,... : ~<br />

Un tasseau (frêne, pin ... ) 0,60 m


X3030 "0008 ~ S3NN"O ZZE90- 60L a1elSOd 9l!08- ':fll\l'3'd 1 sno/\-zassaJpe 'Jauuoqe sno/\ JnOd<br />

:1:1 REl :1 !ill (U!n[ ~ aJqwa~das ) sanbsorv sar suop 91U9i\ ua sod 1Sa u ~<br />

aJ!BIOOS aé}UUB,I SUIp SOJ !(! 98-W ~uawauuoq'V a<br />

---"- .. -- - --------------·------------------------------------------------<br />

Fixer la corde.<br />

Fais faire une boucle. (Attention danger : la corde à piano peut<br />

blesser grièvement tes doigts et tes yeux).<br />

Passer la boucle sur le clou qui sert de « frette », puis dans le trou<br />

de 8 et l'accrocher de l'autre côté du bois, à un clou T. H. 30 x 2,5<br />

planté penché comme sur le dessin.<br />


LIVRE<br />

Du graphe à J'expression graphique de<br />

Jacques Placès Editions M ilan<br />

« Oh ! qu'il est beau ! » Toutes les personnes<br />

à qui j'ai montré cet ouvrage ont exprimé ce<br />

plaisir. Ce n'est pas la moindre de ses qualités<br />

! Un bel ouvrage en effet, format à l'italienne,<br />

tout en noir et blanc, d'une excellente<br />

qualité d'impression, une mise en page rigoureuse,<br />

aérée où images et typographie « respirent<br />

» calmement. Déjà, en feuilletant, l'œil<br />

est comblé.<br />

Et le contenu Il s'agit d'un ouvrage concernant<br />

l'enseignement du graphisme, réalisé par<br />

J. Placès, plasticien et professeur aux Beaux­<br />

Arts à Toulouse, qui témoigne de sa pratique<br />

éducative. De très nombreux travaux d'élèves<br />

illustrent la démarche pédagogique : à partir<br />

de la fabrication de « t races », l'œil analyse,<br />

opère des regroupements aboutissant à une<br />

recherche plus serrée sur la ligne, la tache, la<br />

matière.<br />

L'ouvrage propose de nombreuses manipulations<br />

et montre comment partant du jeu gratuit<br />

des signes peut s'élaborer un répertoire<br />

graphique permettant une meilleure appréhension<br />

du monde des objets.<br />

Même si cet ouvrage ne révolutionne pas nos<br />

connaissances s~r l'expression graphique, il a<br />

le mérite du témoignage, à la portée d'un large<br />

public.<br />

A mon avis, il peut rendre les plus grands<br />

services à tous les éducateurs qui sentent la<br />

nécessité d'explorer avec les enfants dont ils<br />

ont la charge, l'expression par le graphisme.<br />

Anto Alquier<br />

Sachant l'existence du cours de dessin menacée<br />

l'an prochain, avec les élèves de 4• et 3•<br />

du collège de Chazay, nous cherchions un<br />

lieu d'exposition pour leurs travaux.<br />

Conviés à participer à l'exposition « Talents<br />

locaux », organisée en juin 84 par l'association<br />

culturelle de Chazay, les élèves ont assuré<br />

le montage de leurs travaux et la permanence<br />

pendant la manifestation, participant ainsi<br />

physiquement et à travers leu r création, à la<br />

vie locale, témoignant de leurs recherches, à<br />

côté des créateurs adultes amateurs, artisans ...<br />

Ils ont rencontré de nombreux adultes ; mais<br />

pas les responsables du collège... ou de<br />

l'acjministration académique.<br />

Cette année, par mesure d'économie, il n'y<br />

aura plus du tout de dessin au collège de<br />

Chazay.<br />

Annie Dhénin 2. 07.84<br />

Ces quelques lignes pour faire part de ma<br />

satisfaction à la vue des n° 16 et 17 de<br />

Créations.<br />

La couverture du n° 16 a été pour moi un<br />

choc esthétique.<br />

Ce que je n'avais éprouvé précédemment<br />

pour aucune couverture d'Ar! Enfantin ou de<br />

Créations. Je la trouve belle et bien équilibrée<br />

(image, texte, couleu rs) et astucieusement<br />

composée. Le mouvement de ces enfants<br />

(le dynamisme qui s'en dégage) leur recueillement<br />

et leur complicité sont discrètement<br />

accentués par des titres sobres et évocateurs.<br />

On a envie d'en savoir plus. Les pages 3, 4,<br />

5, 6 sont à mon sens tout aussi riches et<br />

collent à merveille avec la croisade des<br />

enfants. Je crois que cette clarté qui en émane<br />

équilibre les pages plus denses des bébés -<br />

un régal à s'en barbouiller aussi - merci<br />

aussi pour la sobriété et la lisibilité des photomontages.<br />

La luminosité et la gaieté de la couverture du<br />

n° 17 me plaisent beaucoup et principalement<br />

ce parti pris de couvrir toute la page et de ne<br />

pas la cerner par un cadre, cette ouverture me<br />

semble être une ouverture d'esprit et une invitation<br />

à la création. Je reg rette la densité<br />

des pages 16 à 20 où la richesse du contenu<br />

est démolie par la lourdeur des nombreuses<br />

illustrations.<br />

Je sais qu'il est trop facile de démolir, ainsi,<br />

gratuitement mais ces deux numéros me<br />

semblent être par leur présentat ion un tournant<br />

. Il y aurait d'intéressantes comparaisons<br />

à faire entre les derniers numéros d'Art Enfantin<br />

et ces deux numéros - que ceux qui<br />

n'ont pas encore saisi le pourquoi de CRÉA­<br />

TIONS y réfléchissent - notre revue, en plus<br />

d'être pédagogique devient esthétiquement<br />

belle !<br />

Janine Paillot<br />

Au congrès A.G.I.E.M. de Limoges en juin 84<br />

(Association Générale des Institutrices des Ecoles Maternelles)<br />

Dans un immense palais des Expositions,<br />

où les travaux pédagogiques en provenance<br />

de nombreuses régions de France avoisinaient<br />

les stands des Maisons d'Édit ion présentant<br />

du matériel destiné à la petite enfance,<br />

se dressait, dans un angle, une<br />

réalisation tout aussi insolite qu'impressionnante.<br />

Là sous un plafond formé de voiles gigantesques<br />

et de parachutes ouverts, enchevêtrés<br />

au-dessus des têtes des visiteurs, se côtoyaient<br />

des monstres énormes, des animaux imaginaires<br />

faits de matériaux de récupération,<br />

d'énormes poupées de chiffon dont certaines,<br />

éventrées, donnaient naissance à un enfant,<br />

des cabanes de branches naturelles au sol<br />

tapissé de feuilles sèches, celles que les enfants<br />

aiment piétiner à l'automne, des chemins<br />

de sable parsemés d'objets hétéroclites,<br />

billes, boules, coquilles d'œufs qu'on aurait<br />

volontiers écrasées sous les pieds, des robots<br />

lançant des éclairs avec leurs yeux, des fleurs<br />

géantes et une cabane ronde, merveilleuse,<br />

dont la paroi vitrée permettait de voir de l'intérieur<br />

un monde enchanteur à hauteur des<br />

yeux.<br />

Cette réa lisation semblait appartenir à un<br />

autre monde, une autre époque, c'était un<br />

peu le temple de l'imaginaire et du subconscient,<br />

le domaine du sensuel et du merveilleux<br />

à la fois.<br />

Les visiteu rs pouvaient retrouver là, d'intimes<br />

sensations d'enfance, de délicieux goûts<br />

d'interdits, matière à rêver et fantasmer.<br />

Les enfants pouvaient y reconnaître leur<br />

vécu familier, les objets qu'ils aiment, au<br />

carrefour du réel et de l'imaginaire.<br />

Pour beaucoup d'enseignants la part de<br />

l'adulte : part éducative, formatrice, déterminante<br />

doit guider l'enfant non pas en vue de<br />

libérer ce qu'il a en lui et qui est pour cet<br />

adulte d'une valeur culturelle très relative<br />

mais pour qu'il s'imprègne d'une culture à<br />

laquelle un pat rimoine historique solide<br />

confère une valeur dont plus personne ne<br />

doute.<br />

Aussi trop souvent, au lieu de rencontrer,<br />

dans les expositions l'expression du « jardin<br />

intérieur » des enfants, comme sait si bien le<br />

décrire Clem Berthelot, on rencontre des travaux<br />

d'enfants, riches en couleurs, mais dont<br />

les thèmes, « l'enfant et la forêt », « l'enfant<br />

et telle œuvre musicale », « l'enfant et le milieu<br />

naturel », « l'enfant et tel peintre abstrait»<br />

ne disent pas si, avant d'accéder à ce stade,<br />

l'enfant avait libéré son expression personnelle<br />

et si l'étape ainsi abordée se situait à un<br />

moment bien particulier de la démarche éducative<br />

et de la découverte du milieu culturel.<br />

es<br />

Si dans le milieu scolaire, l'enfant créateur peutd<br />

s'épanouir, si l'adulte lui reconnaît ce droit et<br />

valorise ses productions, le faisant continuellement<br />

se dépasser grâce à un aller-retour<br />

groupe-individu, accompagné d'une critique<br />

constructive dans un milieu sécurisant, aboutissant<br />

à une progression lente mais sûre,<br />

alors il sera souhaitable de l'amener à découvrir<br />

la culture de son époque, les grands<br />

peintres, les grands musiciens et les grands<br />

poètes. Mais si la démarche est inverse, si les<br />

œuvres des artistes pèsent prématurément<br />

sur le tâtonnement expérimental de l'enfant, il<br />

ne pourra pas raccorder ces apports aux<br />

exigences de sa propre vie. Il ne se reconnaîtra<br />

pas dans ce monde qu'on lui offre comme<br />

modèle où sa seule ressource sera d'imiter<br />

de copier les idées et les gestes des autres au<br />

détriment provisoirement ou définitivement<br />

de sa propre originalité, de sa propre création.<br />

Dans ce coin insolite du palais des expositions<br />

de I'A.G.I. E.M. on pouvait se rendre<br />

compte qu'il existe une cu lture enfantine et<br />

que des adultes prennent en compte les<br />

besoins essentiels des enfants. C'était reconnaître<br />

un statut à l'enfance.<br />

Monique Ribis


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Dans le prochain numéro<br />

l'expérience<br />

de l'Atelier des Enfants à Beaubourg·<br />

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