BSV Prairie n°31 - Chambre d'agriculture du Cantal
BSV Prairie n°31 - Chambre d'agriculture du Cantal
BSV Prairie n°31 - Chambre d'agriculture du Cantal
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Bulletin de Santé <strong>du</strong> Végétal - Auvergne<br />
<strong>Prairie</strong> - Campagnols Terrestres, Taupes<br />
Directeur de Publication : Gilbert Guignand, Président de la <strong>Chambre</strong> Régionale d’Agriculture - Animateur filière : Corinne MARTINS – FREDON Auvergne - corinne.martins@fredon-auvergne.fr -<br />
Pour tout renseignement, contactez :<br />
FREDON Auvergne : 04 73 42 16 27<br />
FDGDON 15 : 04 71 45 55 56<br />
FDGDON 43 : 04 71 02 60 44<br />
FDGDON 63 : 04 73 42 14 63<br />
à<br />
retenir<br />
Sommaire<br />
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 1 / 8<br />
• Surveillance Biologique <strong>du</strong> Territoire : campagnols<br />
terrestres, taupes<br />
• Faire la distinction entre taupes et campagnols terrestres<br />
• Milans royaux - privilégiez les méthodes alternatives et la<br />
lutte en basse densité<br />
• La taupe (distinction, régime alimentaire, piégeage, rappel)<br />
• Le ver blanc<br />
• L’hermine<br />
• Document joint : Note nationale <strong>BSV</strong> Campagnols<br />
De fi n mars à mi-avril, les observations ont été diffi cilement réalisables à cause des conditions météorologiques<br />
diffi ciles (pluie et neige).<br />
<strong>Cantal</strong>, la taupe est présente sur l’ensemble <strong>du</strong> département <strong>du</strong> <strong>Cantal</strong>. Cependant, il faut rester vigilant<br />
en Planèze et en Châtaigneraie, des secteurs présentent une recrudescence d’activité des campagnols<br />
terrestres.<br />
En Haute-Loire, le plateau volcanique <strong>du</strong> Mézenc subit actuellement de fortes pullulations de campagnols<br />
terrestres, les taupes restent actives sur ce département sur de nombreux secteurs. Les populations de<br />
campagnols terrestres sur ce département sont en croissance.<br />
Pour le Puy-de-Dôme, les effectifs de campagnols terrestres sont en déclin, les taupes sont en<br />
recrudescence.<br />
La plupart des espèces de la faune sauvage sont en période de repro<strong>du</strong>ction, il faut donc être vigilant et<br />
privilégier les traitements à la canne distributrice et les méthodes alternatives.<br />
Dans le Puy-de-Dôme, une recrudescence des vers blancs est à craindre. Il faut rester vigilant, des pièges<br />
peuvent être mis en place ou un travail <strong>du</strong> sol peut limiter leur expansion.<br />
Hersage<br />
des parcelles -<br />
Mise en pâture<br />
Si ce n’est déjà fait, pensez à herser vos prairies afin d’araser les taupinières<br />
et tumuli. Sur de nombreuses parcelles, les dégâts de l’automne sont<br />
encore en place. Le hersage permettra de mieux juger de la présence des<br />
nuisibles et favorisera une repousse homogène de l’herbe sur la parcelle.<br />
Eventuellement, en cas de forts manques, il est envisageable de rénover<br />
la prairie par sursemis ou ressemis. Toutefois, avant d’entreprendre une<br />
telle opération, il est indispensable de connaître le niveau de population<br />
des campagnols terrestres et plus particulièrement la phase <strong>du</strong> cycle dans<br />
laquelle on se situe. Le hersage permet de faciliter cette estimation.<br />
La rotation des troupeaux sur les pâtures limite, par le piétinement des<br />
bêtes, l’implantation de nouveaux foyers de campagnols.<br />
Surveillance des campagnols terrestres<br />
Explication légende des cartes « Campanet»<br />
0/20<br />
0 %<br />
1/20<br />
à<br />
3/20<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
7/20<br />
à<br />
10/20<br />
15 % 30 % 50 %<br />
11/20<br />
à<br />
20/20<br />
100 %<br />
nbre d’intervalles avec<br />
présence de CT sur 20<br />
intervalles parcourus<br />
% maximum<br />
d’infestation<br />
Pour la période <strong>du</strong><br />
19/03/2013 au 15/04/2013<br />
17 communes ont été observées.<br />
4 905 observations (nbre de carrés observés de<br />
1km/1km) ont été réalisées par le réseau d’observateurs*<br />
dont 2 751 notations sur indices de campagnols<br />
terrestres.<br />
0<br />
0,5 1 2 3<br />
Notes d’infestation<br />
* Le réseau d’observateurs est constitué par les techniciens des<br />
FDGDON et des agriculteurs.<br />
Ce <strong>BSV</strong> reprend des observations ponctuelles qui donnent des tendances départementales. La <strong>Chambre</strong> Régionale et la<br />
FREDON dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises par les pro<strong>du</strong>cteurs concernant la protection de leurs végétaux.<br />
FDGDON 15 - 43 - 63<br />
Publication mensuelle :<br />
Toute repro<strong>du</strong>ction<br />
même partielle est<br />
soumise à autorisation<br />
Action pilotée par le Ministère chargé de l’agriculture,<br />
avec l’appui financier de l’office national de l’eau<br />
et des milieux aquatiques, par les crédits issus de<br />
la redevance pour pollutions diffuses attribués au<br />
financement <strong>du</strong> plan Ecophyto
<strong>Cantal</strong><br />
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 2 / 8<br />
Surveillance Biologique <strong>du</strong> Territoire campagnols terrestres et taupes<br />
Entre fi n mars et mi-avril, les observations ont encore été ren<strong>du</strong>es<br />
diffi ciles sur beaucoup de secteurs, en raison de conditions<br />
climatiques particulièrement humides et défavorables (pluie et<br />
neige).<br />
Secteurs en déclin<br />
(Présence faible de foyers)<br />
Trizac<br />
St Bonnet de<br />
Salers<br />
Allanche<br />
St Mary le Plain<br />
1/20<br />
0/20 à<br />
3/20<br />
Allanche : activité très calme pour les campagnols terrestres.<br />
Forte recrudescence de taupes.<br />
Saint-Bonnet de Salers : densité faible de campagnols<br />
terrestres. Les populations de taupes sont en croissance.<br />
Saint-Cernin : forte accalmie concernant l’activité des<br />
campagnols terrestres. Les densités de taupes sont en très forte<br />
augmentation.<br />
Saint-Mary le Plain : non prospectée<br />
St Georges<br />
Trizac : faible densité de campagnols terrestres. Par contre, la<br />
taupe revient en force sur le secteur.<br />
En Châtaigneraie, plusieurs communes prospectées (Roannes<br />
Saint-Mary, Marcolès) laissent apparaître des densités faibles de<br />
campagnols. Les rongeurs sont néanmoins présents. Les dégâts<br />
de taupe sont aussi marqués, parfois de façon importante.<br />
Neuvéglise<br />
Lafeuillade en Vezie,<br />
Marcoles<br />
Sur le canton de Mauriac, les campagnols semblent peu s’activer<br />
sur la commune de Moussages. Par contre, la taupe est en forte<br />
augmentation.<br />
Plusieurs témoignages nous signalent de fortes populations de<br />
taupes sur le plateau d’Auzers.<br />
Sur le canton de Pleaux, populations importantes de taupes<br />
sur Barriac-les-Bosquets et Chaussenac. Quelques taches de<br />
campagnols sont présentes.<br />
Sur le canton de Salers, fortes populations de taupes constatées<br />
sur le plateau de Saint-Vincent de Salers. Les campagnols sont<br />
en basse densité.<br />
Le plateau de Badailhac et la vallée de la Cère connaissent<br />
également une forte baisse de densité de campagnols. Par<br />
contre la taupe est en forte recrudescence.<br />
Secteurs en moyenne à forte densité<br />
(Pullulation localisée à généralisée)<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
7/20<br />
à<br />
10/20<br />
Sur les communes de Neuvéglise et Saint-Georges, en<br />
Planèze, l’activité des campagnols semble assez soutenue.<br />
En Châtaigneraie, quelques secteurs de la commune de<br />
Lacapelle del Fraisse présentent une recrudescence d’activité<br />
de campagnols terrestres.<br />
Attention ! La présence (quasiment généralisée) de la taupe,<br />
sur tout le département, est un précurseur des populations de<br />
campagnols terrestres. En début d’infestation, ces derniers<br />
sont presque invisibles au milieu des taupes. Lorsque les<br />
premiers tumuli commencent à apparaître, la population de<br />
rongeurs est déjà importante.
Haute-Loire<br />
n° 30 / 3 – mars 2013 Page 3 / 8<br />
Surveillance Biologique <strong>du</strong> Territoire campagnols terrestres et taupes<br />
Dans le département, les traces des dégâts de l’hiver des campagnols sont encore très présentes. Les taupes sont encore très<br />
actives, les niveaux de densité sur les zones observées deviennent moins importants.<br />
Attention ! Les galeries de taupes permettent la diffusion rapide des populations de campagnols terrestres.<br />
Les zones d’altitude (plateau volcanique et <strong>du</strong> Mézenc) subissent des dégâts très importants.<br />
Le brivadois est très peu touché.<br />
Secteurs à forte densité<br />
(Pullulation localisée à généralisée)<br />
St Didier/Dolon, Domeyrat,<br />
Ste Marguerite<br />
St Julien <strong>du</strong><br />
Pinet, Rosières,<br />
Le Pertuis<br />
Lapte, St Pal de Mons<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
7/20<br />
à<br />
10/20<br />
11/20<br />
à<br />
20/20<br />
Plusieurs communes <strong>du</strong> département ont atteint le pic de<br />
pullulation.<br />
Les communes de Siaugues Ste Marie et de St Jean de Nay<br />
subissent une attaque aussi, voire plus importante que celle<br />
des années 1999/2000.<br />
Les dégâts sont également très importants à Saint Georges<br />
d’Aurac, Mazerat-Aurouze et à Monlet et, plus au sud, sur le<br />
plateau volcanique (communes : <strong>du</strong> Bouchet Saint Nicolas,<br />
de Saint Haon et de Cayres).<br />
Localement, sur la commune de Pinols et les communes<br />
limitrophes.<br />
Secteurs en croissance<br />
(Pullulation localisée à généralisée)<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
7/20<br />
à<br />
10/20<br />
Siaugues Ste Marie<br />
Bains, St Christophe<br />
sur Dolaison,<br />
Ceyssac<br />
Le Brignon<br />
St Julien de Chapteuil<br />
Les niveaux de populations sont très inquiétants. Au vu de<br />
la situation, les dégâts pourraient encore augmenter tout au<br />
long de l’année 2013.<br />
Yssingelais : les dégâts sont ponctuellement très importants<br />
mais le pic n’est pas encore atteint.<br />
Lapte : les dégâts de campagnols sont stables .<br />
Saint Pal de Mons : Après la fonte de la neige, les dégâts<br />
apparaissent plus importants.<br />
Les communes limitrophes avec la Loire (Saint Just Malmont,<br />
Saint Victor Malhescours) montrent des populations<br />
importantes de campagnols.<br />
La partie basse <strong>du</strong> plateau volcanique n’a pas atteint le pic<br />
de la pullulation. Les dégâts de taupes sont importants ce<br />
printemps.<br />
Le Brignon : n’a pas atteint le pic de la pullulation. Les<br />
dégâts sont présents mais sans atteindre des niveaux trop<br />
hauts.<br />
De même, la commune de Saint Julien Chapteuil est<br />
concernée par les campagnols sur les pourtours de la<br />
commune qui se trouvent en altitude.<br />
NB : Les communes en gras sont les communes de référence
Puy-de-Dôme<br />
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 4 / 8<br />
Surveillance Biologique <strong>du</strong> Territoire campagnols terrestres et taupes<br />
Les différentes prospections menées ces derniers temps<br />
montrent une chute des effectifs de campagnols terrestres et<br />
par opposition une forte recrudescence des manifestations<br />
de taupes.<br />
Ceci est assez général sur tout le département.<br />
Perpezat<br />
Gelles<br />
Le Vernet Ste<br />
Marguerite<br />
St Genes<br />
Champanelle<br />
Secteurs à forte densité<br />
(Pullulation localisée à généralisée)<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
7/20<br />
à<br />
10/20<br />
11/20<br />
à<br />
20/20<br />
Les secteurs fortement touchés dont la pullulation a débuté<br />
à l’automne 2010, connaissent actuellement une régression<br />
des populations de campagnols terrestres correspondant<br />
probablement à la fin <strong>du</strong> pic de pullulation et à l’amorce de la<br />
phase de basse densité.<br />
Briffons : Campagnols terrestres : L’activité des campagnols<br />
terrestres est encore visible sur cette commune. Certaines<br />
parcelles hersées ne présentent plus d’indices de<br />
campagnols, tandis que d’autres montrent encore une activité<br />
récente. Notons que les conditions très humides ont ralenti<br />
l’activité des campagnols. Cependant, il semblerait que, de<br />
manière générale, la population de rongeurs soit en voie de<br />
régression.<br />
Taupes : Présence forte. Peut-être est-ce un signe <strong>du</strong> déclin<br />
des populations de campagnols terrestres sur certains<br />
secteurs <br />
Tauves<br />
La Tour d’Auvergne<br />
Briffons<br />
Canton de St Germain<br />
l’Herm<br />
Tortebesse : Campagnols terrestres : La situation est très<br />
variable d’un secteur à l’autre. Un grand nombre de parcelles<br />
sont encore marquées par la très forte présence de campagnols<br />
terrestres de l’automne. Sur ces parcelles, une activité récente<br />
est visible et confi rmée par le piégeage. Sur d’autres parcelles,<br />
seules des taupinières de taupes sont notées.<br />
Taupes : Présence variable mais plutôt forte en moyenne.<br />
Leur population a considérablement augmentée.<br />
Secteurs en croissance<br />
(Présence faible de foyers à fréquents)<br />
1/20<br />
à<br />
3/20<br />
4/20<br />
à<br />
6/20<br />
Interdit de traiter si la parcelle présente<br />
un niveau d’infestation > 30 % (6/20)<br />
Tauves : Campagnols terrestres : Un début de pullulation était<br />
visible sur le haut de la commune (Granges) dès cet automne.<br />
Les conditions météorologiques récentes ont limité l’activité des<br />
campagnols terrestres.<br />
Taupes : Présence variable selon les secteurs.<br />
La Tour d’Auvergne / Chastreix : Campagnols terrestres:<br />
Actuellement, faible activité des campagnols terrestres.<br />
Taupes : Présence importante.<br />
NB : Les communes en gras sont les communes de référence
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 5 / 8<br />
Puy-de-Dôme : Surveillance Biologique <strong>du</strong> Territoire campagnols terrestres<br />
et taupes<br />
Secteurs en déclin<br />
(Présence faible de foyers)<br />
0/20<br />
1/20<br />
à<br />
3/20<br />
Le Nord <strong>du</strong> canton de Saint-Amand-Tallende (Aydat, Saulzet le<br />
Froid, Le Vernet-Sainte-Marguerite) se situe en période de basse<br />
densité depuis l’année dernière. La situation est identique sur la<br />
commune de Chambon sur Lac où une importante population de<br />
taupes colonise les parcelles.<br />
Sur le Cézallier, un faible niveau de population de campagnols<br />
terrestres est signalé tandis que la population de taupes est<br />
fortement présente.<br />
Les communes de Chassagne et Dauzat-sur-Vodable, sur<br />
lesquelles se déroule une expérimentation de piégeage,<br />
présentent un grand nombre d’indices de taupes en surface.<br />
Cependant, le piégeage révèle une forte présence de campagnols<br />
terrestres dans les galeries de taupes.<br />
Passage de herse - FDGDON 63 - Sandrine Laffont<br />
Canton de Saint-Germain-l’Herm : Campagnols terrestres:<br />
Très faible infestation.<br />
Taupes: Présence faible à moyenne.<br />
Le Vernet Sainte Marguerite : Campagnols terrestres: Faible<br />
présence sur toute la commune<br />
Taupes: Forte population<br />
Allier<br />
Surveillance <strong>du</strong> territoire campagnols terrestres et taupes<br />
Si vous souhaitez participer au réseau d’observateurs des<br />
campagnols terrestres et taupes pour ce département,<br />
n’hésitez pas à contacter : Mme MARTINS Corinne à la<br />
FREDON Auvergne : 04 73 42 16 27<br />
Position des départements d’Auvergne par<br />
rapport au cycle de pullulation<br />
Le campagnol terrestre n’est pas un fléau imprévisible.<br />
C’est un nuisible ordinaire qu’il faut combattre le plus<br />
régulièrement possible.<br />
Département<br />
Haute Loire<br />
Département Puy-de-Dôme<br />
La stratégie à mettre en oeuvre est la lutte précoce<br />
en basse densité de population, seule solution<br />
pour préserver sa pro<strong>du</strong>ction fourragère en utilisant<br />
différents moyens de lutte.<br />
Département<br />
Allier<br />
Département<br />
<strong>Cantal</strong>
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 6 / 8<br />
Faire la distinction entre taupes et campagnols terrestres<br />
La présence de taupes (taupinières) dans les prairies constitue un seuil de risque important pour la diffusion rapide des campagnols<br />
terrestres sans que leur présence ne soit révélée par des indices de surface (tumuli). Les différents moyens à mettre en oeuvre<br />
pour limiter l’évolution des populations de ces animaux ne sont pas identiques, alors attention à bien faire la distinction entre les<br />
deux animaux.<br />
La Taupe - Talpa europaea<br />
Réseau de galeries de la taupe (extrait «les<br />
taupes et rats taupiers», Ph Gramet, 1984)<br />
Piéger les galeries<br />
périphériques et<br />
les galeries où les<br />
taupinières sont<br />
les plus récentes<br />
Régime alimentaire<br />
La taupe est un insectivore, qui consomme quotidiennement<br />
40 à 50 g de nourriture constituée d’animaux divers <strong>du</strong> soussol<br />
: vers de terre à hauteur de 80 à 90 %, vers blancs,<br />
chenilles, limaces, exceptionnellement petits mammifères.<br />
Un bon prédateur <strong>du</strong> ver blanc<br />
Piégeage<br />
• Araser les taupinières.<br />
(Après quelques jours, de nouvelles taupinières se forment).<br />
• Favoriser le piégeage des galeries qui se trouvent sous les<br />
taupinières les plus récentes.<br />
• Mettre des pièges dans la galerie périphérique.<br />
• Reboucher l’ouverture réalisée.<br />
Sinon, pour boucher ce courant d’air, la taupe apportera de la<br />
terre qui bourrera votre piège.<br />
• Vous pouvez relever le piège 1 à 2 fois/jour.<br />
Cause des échecs les plus fréquents<br />
• Pièges neufs : les mettre en terre 2 à 3 semaines. Les gratter<br />
au niveau de la tente (meilleure accroche).<br />
• Pièges ten<strong>du</strong>s à un carrefour de galeries, dans une courbe,<br />
une bifurcation. Les pièges ne doivent pas être placés dans une<br />
montée ou une descente de galerie.<br />
• Piège mal calé.<br />
• Galerie mal nettoyée.<br />
• Galerie mal rebouchée (dans le cas <strong>du</strong> piégeage de la taupe).<br />
Vous avez manqué l’animal (poils au bout des pinces) ou<br />
bourrages des pièges (poste de piégeage repéré), il faut<br />
changer le piège d’emplacement, l’animal ne repassera pas.<br />
www.topcat<br />
Conseils à suivre impérativement :<br />
- Porter des gants.<br />
- Ne pas fumer.<br />
- Ne pas laisser d’odeur.<br />
- Se laver les mains soigneusement<br />
après le chantier (risque de<br />
contamination par des zoonoses<br />
graves).<br />
Rappel<br />
Les galeries creusées par la taupe jouent un rôle important dans<br />
la diffusion des populations de campagnols terrestres.<br />
En début d’infestation, ces derniers sont presque invisibles au<br />
milieu des taupes. Lorsque les premiers tumuli commencent à<br />
apparaître, la population de rongeurs est déjà importante.
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 7 / 8<br />
Milans Royaux<br />
Privilégiez aux maximum les méthodes alternatives afin de les protéger<br />
Nouveau !<br />
Canne distributrice d’appâts secs<br />
FDGDON 63<br />
Le printemps est la période de repro<strong>du</strong>ction et de nourrissage des jeunes chez la plupart des<br />
espèces de la faune sauvage.<br />
Les espèces sensibles sur les zones à pullulation de campagnols terrestres sont : le milan<br />
royal, l’aigle botté et le chat forestier.<br />
Surveiller les traitements par appâts secs, et limiter leur application aux foyers de campagnols<br />
terrestres.<br />
L’utilisation de la canne sonde est à privilégier dans les secteurs sensibles.<br />
Vers blancs (larve de Hanneton)<br />
A l’automne, de fortes populations de larves de vers blancs<br />
étaient notées sur des parcelles de la commune de Laqueuille.<br />
Ces observations ont fait suite à une importante présence de<br />
hannetons (a<strong>du</strong>ltes) au printemps 2012, notamment à proximité<br />
des zones boisées. Les hannetons femelles, lors de vols de<br />
ponte, sont partis des bois et ont déposé leurs œufs dans les<br />
champs. De ces œufs sont nées les larves visibles à l’automne<br />
dernier. Ces larves, dès les premiers froids, se sont enfoncées<br />
dans le sous-sol et sont entrées en hibernation.<br />
Désormais, il est à craindre une remontée des larves hivernantes<br />
aux alentours de mi-avril sur ces secteurs. Les larves, très<br />
voraces, reprendront alors leur alimentation. Puis, en octobre,<br />
elles hiverneront. En 2014, les vers blancs reprendront leur<br />
activité alimentaire jusqu’en juillet, mais déjà bien pourvues en<br />
réserves, leur appétit sera restreint, de sorte que les dégâts<br />
engendrés seront certainement ré<strong>du</strong>its. Après le mois de juillet,<br />
elles s’enfonceront dans le sol pour se nymphoser. Au printemps<br />
2015 les a<strong>du</strong>ltes (hannetons) apparaîtront.<br />
Larve de hanneton<br />
l’importance des dégâts de ver blanc est soumise en grande<br />
partie aux conditions climatiques : plus les conditions climatiques<br />
sont sèches, moins les végétaux seront capables de résister aux<br />
dépréciations provoquées par les larves au système racinaire.<br />
Les travaux <strong>du</strong> sol limitent<br />
l’expansion <strong>du</strong> vers blanc<br />
Attention car la présence de vers blancs peut<br />
attirer la gourmandise des sangliers et blaireaux<br />
<strong>du</strong> secteur, qui risquent alors de causer des dégâts<br />
plus dommageables que les vers blancs…
n° 31 / 4 – avril 2013 Page 8 / 8<br />
Pensez à protéger l’hermine<br />
de ses prédateurs.<br />
Installez leur des pierriers.
Note nationale <strong>BSV</strong><br />
Les campagnols nuisibles aux cultures<br />
Méthodes préventives et alternatives de lutte<br />
Note rédigée par la DGAl-SDQPV. Version 2012<br />
Crédits photos : DGAl-SDQPV, Thomas Kraft (milan royal). Dessin : Maison de la réserve, Doubs.<br />
Préambule<br />
En France métropolitaine, plusieurs espèces de « rongeurs<br />
champêtres » ont un impact économique majeur en<br />
agriculture. En premier lieu, le campagnol terrestre (Arvicola<br />
terrestris) et le campagnol des champs (Microtus arvalis)<br />
dans les zones de plaine et de montagne d’une grande<br />
partie de l’hexagone, en second lieu le campagnol provençal<br />
(Microtus <strong>du</strong>odecimcostatus) en région méditerranéenne.<br />
Parmi ces espèces redoutées par les agriculteurs et qui se partagent globalement les<br />
espaces ouverts, ce sont surtout le campagnol terrestre, (appelé aussi rat taupier, taupe<br />
grise, mulot….) et le campagnol des champs qui posent le plus de nuisances par leur<br />
capacité à développer brutalement, en quelques mois, des populations de plusieurs<br />
centaines d’indivi<strong>du</strong>s/ha, excédant rapidement les seuils de tolérance de la plupart des<br />
pro<strong>du</strong>ctions agricoles, (<strong>Prairie</strong>s, cultures fourragères et porte-graines, grandes cultures,<br />
cultures fruitières, ornementales et maraîchères…).<br />
Figure 1. <strong>Prairie</strong> partiellement dénudée par des campagnols Figure 2. Tumulis de campagnol terrestre regroupés par tache<br />
A ces risques agricoles s'ajoutent des enjeux pour la santé humaine. Le campagnol<br />
terrestre et le campagnol des champs constituent en effet un réservoir de parasites<br />
ou de maladies (par exemple échinococcose alvéolaire, maladie pouvant être<br />
mortelle pour l'homme, tularémie, toxoplasmose, etc.). Par ailleurs le campagnol<br />
roussâtre est un des réservoirs identifiés de la FHSR (Fièvre Hémorragique à<br />
Syndrome Rénal). De plus, le brassage des poussières de tumuli favorise le<br />
développement de moisissures responsables de la maladie <strong>du</strong> poumon de fermier.<br />
1
Origine des pullulations<br />
Il est scientifiquement avéré (Giraudoux et al, 1995, www.campagnols.fr) que les<br />
pullulations de campagnols terrestres et de campagnols des champs ont une origine<br />
multifactorielle, avec pour premier facteur favorisant, l’augmentation des surfaces toujours en<br />
herbe par rapport à la surface agricole utile (STH/SAU). A l’échelle régionale ce ratio sert<br />
d’indicateur de la sensibilité des agro-écosystèmes aux risques de pullulations.<br />
En ce qui concerne le campagnol terrestre, dés que le ratio STH/SAU dépasse 70 à 80 % à<br />
l’échelle d’un secteur, les risques de pullulation augmentent significativement.<br />
Pour le campagnol des champs le seuil de « basculement » se situe à partir de 50% <strong>du</strong> ratio<br />
STH/SAU et il s’abaisse à 30% si une proportion importante de luzernières est présente.<br />
La structure <strong>du</strong> paysage a également un rôle important ; les grandes parcelles de prairies<br />
avec une faible hétérogénéité paysagère (zone ouverte = openfield), favorisent la<br />
colonisation par les rongeurs et n’offrent pas le meilleur habitat pour leurs prédateurs.<br />
Selon les régions, les pullulations peuvent <strong>du</strong>rer plusieurs années (avec 4 phases : basse<br />
densité, croissance, pullulation, déclin) et le pas de temps entre deux phases de pullulation<br />
peut aller de 2 à 3 ans (en Franche-Comté, Auvergne…), réalisant ainsi des cycles de 5 ou 6<br />
ans et jusqu’à 6 à 8 ans pour d’autres régions aux pullulations plus épisodiques.<br />
Figure 3. Cycle de pullulation<br />
Stratégie de lutte au niveau national<br />
Dans le cadre des travaux menés sur les campagnols, les équipes de recherche (Inra,<br />
Université de Franche-Comté, Etablissements d’enseignements supérieurs agricoles…) et<br />
d’application (SRAL, FREDON…) ont privilégié une approche « systémique » dans laquelle<br />
sont analysées de façon hiérarchisées (spatialement et temporellement) les interactions<br />
entre les campagnols, leur habitat (paysage, prédateurs…) et les pratiques agricoles, afin de<br />
mettre en évidence le plus grand nombre possible de facteurs de contrôle sur lesquels il est<br />
possible d’agir, et l'échelle à laquelle ces actions sont pertinentes.<br />
Figure 4. Relations entre les facteurs de contrôle (simplifié)<br />
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Ces études ont permis d’initier une stratégie, expérimentée avec succès ces dernières<br />
années (par exemple, en Franche-Comté), qui privilégie la lutte raisonnée fondée sur le<br />
triptyque :<br />
- Observation ou surveillance en vue de la détection des premiers foyers de campagnol.<br />
- Engagement collectif sur un territoire regroupé au sein d’un Groupement de défense,<br />
nécessaire pour la mise en œuvre de l'observation préalable à la lutte.<br />
- Emploi de méthodes combinées et préventives, dès la détection des premiers foyers de<br />
campagnols lorsque les populations de rongeurs sont à très basse densité : notion de<br />
boite à outils.<br />
Compte tenu de la similitude dans la dynamique des populations des différentes espèces de<br />
campagnols terricoles, la stratégie de lutte mise au point contre le campagnol terrestre a<br />
vocation à s’étendre à ces espèces.<br />
Les méthodes de lutte se décomposent en méthodes de lutte indirectes (qui agissent sur<br />
l’habitat des rongeurs et sur les causes des pullulations) et en méthodes directes, pouvant<br />
être mises en œuvre par les agriculteurs à des échelles spatiales les plus larges possibles<br />
(parcelle, ilot, commune..) et en fonction de leurs contraintes d’exploitation (parcellaires,<br />
spéculations, temps de travail…) :<br />
Méthodes indirectes :<br />
- Piégeage des taupes<br />
Le piégeage des taupes, dans la mesure ou les réseaux de galeries de ces insectivores<br />
constituent un facteur favorable à l’installation de nouvelles colonies de campagnols pendant<br />
la phase de croissance de leurs populations.<br />
- Travail <strong>du</strong> sol<br />
Le travail <strong>du</strong> sol (labour, façons superficielles) qui offre plusieurs avantages, mais aussi des<br />
contraintes. A l’échelle parcellaire, il permet de supprimer les anciennes galeries, de faciliter<br />
le repérage des nouveaux indices de présence, et de freiner le développement des rongeurs.<br />
A une plus large échelle et allié à une rotation des cultures il peut contribuer à diminuer le<br />
ratio STH/SAU. Cependant, l’utilisation <strong>du</strong> labour doit être réfléchie afin de diminuer le risque<br />
de recolonisation accélérée des parcelles, lié à l’ameublissement <strong>du</strong> sol. La réflexion tiendra<br />
compte pour cela à la fois de l’environnement des parcelles (degré d’ouverture des milieux<br />
notamment), de l’historique des luttes, de la pression « taupe-campagnol » et <strong>du</strong> choix et de<br />
la <strong>du</strong>rée de l’emblavement. Le labour des prairies suivi d’une implantation de cultures doit<br />
être effectué préférentiellement vers les réseaux de haies qui vont assurer les déplacements<br />
et la repro<strong>du</strong>ction des prédateurs.<br />
Par ailleurs, d’un point de vue réglementaire, il faut prendre en compte les contraintes<br />
réglementaires vis-à-vis des Références Herbe et de la Prime Herbagère Agro-<br />
Environnementale (PHAE).<br />
D’un point de vue agronomique, en particulier pour les grandes cultures, le travail <strong>du</strong> sol peut<br />
être incompatible avec la généralisation des con<strong>du</strong>ites en itinéraires techniques simplifiés qui<br />
visent à respecter l’intégrité des sols et de leurs équilibres biologiques pouvant être mis à<br />
mal par des pratiques culturales destructurantes.<br />
Une analyse bénéfice/risque doit alors être initiée par les exploitants engagés dans ces<br />
stratégies de non travail <strong>du</strong> sol qui pourront privilégier d’autres outils de luttes.<br />
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- Alternance fauche/pâture<br />
En prairie, l’alternance fauche/pâture sur les parcelles exclusivement en fauche de façon à<br />
assurer une destruction totale ou partielle des galeries et freiner le développement des<br />
colonies de campagnols.<br />
- Gestion <strong>du</strong> couvert végétal dans les parcelles et dans les abords<br />
La gestion <strong>du</strong> couvert végétal dans la parcelle est essentielle que ce soit en grandes<br />
cultures, cultures fruitières, ornementales et cultures prairiales ; le déchaumage,<br />
l’enlèvement des rési<strong>du</strong>s de récolte, le broyage des refus, le girobroyage, la con<strong>du</strong>ite en<br />
gazons courts, le passage d’outils de scarification/décompactage, sont autant de techniques<br />
efficaces pour gêner les campagnols dans leurs terriers et les rendre plus vulnérables aux<br />
prédateurs.<br />
L’entretien des bor<strong>du</strong>res herbacées des parcelles (fossés, bermes), qui constituent des<br />
zones refuges en particulier pour les campagnols des champs, est primordiale dans la<br />
mesure où ces zones servent à la recolonisation des parcelles.<br />
Figure 5. La culture <strong>du</strong> triticale (en second plan) dans une zone de prairie permanente de FrancheComté permet de ré<strong>du</strong>ire la<br />
population de campagnol terrestre. Cette mesure de lutte intégrée contre les vertébrés nuisibles, sans traitement chimique, est<br />
intimement liée à l’épidémiosurveillance des cultures, notamment la localisation des foyers d’infestation et le suivi des niveaux<br />
de population.<br />
- Prédation :<br />
La mise en place d’outils concernant la gestion de l’habitat et la protection des prédateurs en<br />
essayant de recréer, dans certains territoires trop uniformes, l’hétérogénéité paysagère<br />
source de biodiversité, de fragmentation des habitats favorables aux campagnols avec<br />
l’aménagement d’habitats favorables à la communauté de prédateurs qui se nourrit de<br />
campagnols (prédateurs terrestres, rapaces diurnes et nocturnes…) : implantation de<br />
réseaux de haies et de bosquets, implantation de perchoirs pour les rapaces, des nichoirs et<br />
des abris (ex. : murgers) pour les petits prédateurs (mustélidés).<br />
Figure 6. Le milan royal : un rapace charognard, prédateur opportuniste de campagnols<br />
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Ces mesures concernent les agriculteurs mais aussi les associations de protections de la<br />
nature (fédérations de chasse, environnementalistes…) et les acteurs impliqués dans<br />
l’aménagement <strong>du</strong> territoire.<br />
Il appartient également aux gestionnaires publics de mettre en œuvre des mesures de<br />
protection des prédateurs (ex. : déclassement d’espèces classées nuisibles, qui sont<br />
prédatrices de campagnols) et des aménagements paysagers, à l’échelle régionale.<br />
Méthodes directes :<br />
Le piégeage des campagnols dès l’apparition des premiers indices avec pose de pièges en<br />
quadrillant la surface <strong>du</strong> terrier de façon à piéger tous les occupants; cette méthode<br />
traditionnelle permet d’obtenir la même efficacité qu’une lutte chimique à l’aide d’appâts<br />
empoisonnés, au prix toutefois d’un temps de travail plus important.<br />
Figure 7. Piège guillotine, le plus pratique et utilisé contre le campagnol terrestre.<br />
Le constat qui a été validé au niveau national, c’est qu’il n’existe pas une seule<br />
solution, mais un ensemble de solutions, à mettre en œuvre de façon collective,<br />
raisonnée et adaptable dans le contexte régional.<br />
Deuxième constat, et c’est incontournable pour le campagnol terrestre et le campagnol des<br />
champs, il n’est pas envisageable d’arriver à la maîtrise des pullulations, si ne sont pas mis<br />
en œuvre des mesures de gestion qui visent en priorité à agir sur les causes et pas<br />
seulement sur les conséquences.<br />
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