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Volume 17<br />

numéro 07<br />

569<br />

Une mer<br />

d’informations<br />

gratuites<br />

Stamm et Le Cam<br />

creusent l’écart<br />

Photo : Th Martinez/BWR<br />

Découvrir Matane<br />

www.ville.matane.qc.ca<br />

Éditeurs<br />

Pierre Morel<br />

Mimi Vachon<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 1


Source: http://waterlevels.gc.ca/fra/stationsid=2955<br />

Matane (#2955)<br />

2015-02-14<br />

(samedi)<br />

2015-02-15<br />

(dimanche)<br />

2015-02-16<br />

(lundi)<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

HNE (m) (pi)<br />

03:05 1.1 3.6<br />

09:48 3.2 10.5<br />

16:33 1 3.3<br />

22:32 2.6 8.5<br />

HNE (m) (pi)<br />

04:25 1.1 3.6<br />

10:56 3.3 10.8<br />

17:35 0.9 3.0<br />

23:38 2.8 9.2<br />

HNE (m) (pi)<br />

05:33 0.9 3.0<br />

11:56 3.5 11.5<br />

18:28 0.7 2.3<br />

2015-02-17<br />

(mardi)<br />

2015-02-18<br />

(mercredi)<br />

2015-02-19<br />

(jeudi)<br />

2015-02-20<br />

(vendredi)<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

Heure<br />

Hauteur<br />

HNE (m) (pi)<br />

HNE (m) (pi)<br />

HNE (m) (pi)<br />

HNE (m) (pi)<br />

00:34 3.1 10.2<br />

01:22 3.3 10.8<br />

02:06 3.5 11.5<br />

02:47 3.7 12.1<br />

06:28 0.7 2.3<br />

07:17 0.5 1.6<br />

08:03 0.3 1.0<br />

08:48 0.2 0.7<br />

12:48 3.7 12.1<br />

13:35 3.9 12.8<br />

14:19 3.9 12.8<br />

15:02 3.9 12.8<br />

19:14 0.5 1.6<br />

19:56 0.3 1.0<br />

20:37 0.2 0.7<br />

21:17 0.2 0.7<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 2


Matane<br />

Samedi Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi<br />

Min-26<br />

Max-17<br />

Min-24<br />

Max-13<br />

Min-14<br />

Max-11<br />

Min-18<br />

Max-12<br />

Min-17<br />

Max-12<br />

Min-21<br />

Max-15<br />

Pointe à Michel à Pointe-des-Monts<br />

Aujourd'hui cette nuit et samedi<br />

Vent du nord-ouest de 10 à 20 nœuds devenant du<br />

nord-ouest de 15 à 25 tôt ce matin puis revenant à<br />

l'ouest de 10 à 20 après minuit. Vent diminuant à<br />

léger vers midi samedi.<br />

Dimanche Vent du nord-est de 15 à 25 nœuds<br />

augmentant du nord-est à 25 à 35 le matin.<br />

Lundi Vent du nord-ouest de 30 à 40 nœuds.<br />

Mardi Vent du nord-ouest à 20 nœuds.<br />

Pointe-des-Monts Anticosti moitié-sud<br />

Avertissement de coups de vent en vigueur<br />

Avertissement spécial de glaces en vigueur<br />

Aujourd'hui cette nuit et samedi<br />

Vent léger augmentant du secteur nord à 15<br />

nœuds tôt ce matin et du nord-ouest à 15 à 25 tôt<br />

cet après-midi. Vent augmentant d'ouest à 25 à 35<br />

tôt ce soir puis diminuant d'ouest à 15 à 25 après<br />

minuit. Vent diminuant à léger samedi soir.<br />

Dimanche Vent du nord à 15 nœuds augmentant<br />

du nord-est à 15 à 25 le matin et du nord-est à 25<br />

à 35 en après-midi.<br />

Lundi Vent du nord-ouest de 30 à 40 nœuds.<br />

Mardi Vent d'ouest de 25 à 35 nœuds diminuant<br />

du sud-ouest à 20.<br />

Anticosti moitié-ouest<br />

Aujourd'hui cette nuit et samedi<br />

Vent du nord-est de 15 à 20 nœuds revenant au<br />

nord-ouest à 15 cet après-midi puis augmentant du<br />

nord-ouest à 20 ce soir avec rafales à 30 dans le<br />

détroit d'Honguedo ce soir et cette nuit. Vent<br />

diminuant à léger samedi soir.<br />

Dimanche Vent léger augmentant du nord-est à<br />

35 à 45 nœuds en fin de journée.<br />

Lundi Vent du nord-est de 40 à 50 nœuds<br />

revenant au nord-ouest de 40 à 50 en fin de<br />

journée.<br />

Mardi Vent du nord-ouest à 30 nœuds diminuant<br />

du nord-ouest à 15 en fin de journée.<br />

Chaleur-Miscou moitié ouest<br />

Aujourd'hui cette nuit et samedi<br />

Vent du nord-est de 10 à 15 nœuds revenant au<br />

nord-ouest de 15 à 20 ce matin puis augmentant<br />

du nord-ouest à 25 à 30 vers midi. Vent diminuant<br />

d'ouest à 15 à 20 samedi matin et à léger samedi<br />

après-midi.<br />

Dimanche Vent du nord-est à 20 nœuds<br />

augmentant du nord-est à 45 en fin de journée.<br />

Lundi Vent du nord de 45 à 55 nœuds.<br />

Mardi Vent du nord-ouest de 30 à 40 nœuds<br />

diminuant d'ouest à 10 à 15 en fin de journée.<br />

Source: http://waterlevels.gc.ca/fra/stationtype=0&date=2015%2F01%2F17&sid=2955&tz=EST&pres=1<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 3


« Challenge vert autour du monde »<br />

avec Sylvain Fortier!<br />

La goélette Grosse-Île recrute<br />

L’Escale Nautique<br />

La goélette Grosse-Île recrute pour la saison de<br />

navigation 2015.<br />

Son armateur recherche pour son opération à<br />

Québec:<br />

Courtoisie<br />

Dans le cadre des conférences maritimes et<br />

environnementales de l’association Voiles de l’Amitié<br />

Suite à son premier tour de l’atlantique nord où il a<br />

planté son premier arbre à l’international sans jamais<br />

avoir pris l’avion auparavant. Il entreprend son tour du<br />

monde.<br />

33 000 miles nautiques en solo, le but est de rejoindre<br />

les 5 continents afin d’y planter des arbres. Ces<br />

semences deviennent l’espoir d’un monde meilleur.<br />

Il passe à travers toutes les mers sur son chemin dans<br />

les pires saisons. Il passe par le Japon, ce coin de la<br />

planète qu’aucun marin ne s’y soit jamais aventuré en<br />

hiver.<br />

• Deux capitaines possédant un brevet pour<br />

navire de 60 tonneaux ou plus<br />

• Deux mécaniciens de navire FUM et certificat<br />

valide<br />

• Des matelots, FUM requis<br />

La connaissance de la navigation sous voiles<br />

grandement souhaitée.<br />

Les candidats devront être disponibles dès mai<br />

2015 pour les tests de certification de navigation<br />

à la voile. Ils ont le choix d'un emploi saisonnier<br />

ou à l'année longue puisque la goélette sera en<br />

opération aux Antilles pour la saison hivernale<br />

2015/2016.<br />

Faire parvenir un CV à sggi2@oricom.ca<br />

Le monde est modelé à notre image.<br />

changement désiré.<br />

Soyons le<br />

Date : Vendredi le 20 février<br />

Heure : 19 h 30<br />

Endroit : Local des Loisirs, Ste-Dorothée, Laval<br />

Inscriptions : voilesamitie@yahoo.ca<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 4


Les nuages vus de l'intérieur grâce à un nouveau satellite<br />

ICI-Radio-Canada<br />

Naufrages<br />

Photo : NASA<br />

Le nouveau satellite météo GPM lancé par les agences<br />

spatiales américaine et japonaise permet de mieux<br />

décrire les précipitations contenues dans les nuages, et<br />

ce, presque en temps réel, partout autour du globe.<br />

Par exemple, voici la tempête de neige sur la côte est<br />

américaine, vue par le satellite météo GPM le 26<br />

janvier 2015. On observe les précipitations de neige se<br />

transformer en eau au contact de l'océan Atlantique,<br />

sauf en Nouvelle-Angleterre, où les chutes de neige ont<br />

touché le sol.<br />

http://ici.radiocanada.ca/nouvelles/science/2015/02/06/002-satelittegpm-nuages-decouverte.shtml<br />

Photo: SHG Matane<br />

Le Magazine Gaspésie prépare son édition de juillet<br />

dont le dossier portera sur les naufrages en<br />

Gaspésie.<br />

Sur un parcours de plus de sept cents kilomètres, la<br />

navigation le long des côtes gaspésiennes a toujours<br />

été des plus périlleuses. Bien des facteurs rendent la<br />

navigation hasardeuse dont la présence de<br />

nombreux récifs et l’absence avant le milieu du 19 e<br />

siècle de phares et de cartes marines adéquates.<br />

Confrontés à d’épais brouillards imprévisibles, les<br />

navigateurs confondent parfois l’entrée de la Baiedes-Chaleurs<br />

avec celle de la Baie de Gaspé et<br />

l’embouchure du fleuve Saint-Laurent.<br />

La Gaspésie sera donc la scène de très nombreux<br />

naufrages. De 1650 à aujourd’hui, on dénombre plus<br />

d’une centaine de navires naufragés. En dépit des<br />

drames humains engendrés par ces tragédies<br />

maritimes, les naufrages auront permis à des<br />

survivants de prendre souche en terre gaspésienne.<br />

Vous êtes invité à nous transmettre de l’information<br />

ou à nous soumettre un texte relatif à un naufrage<br />

ancien ou récent et ayant trait à des survivants d’un<br />

naufrage.<br />

Date de tombée des textes : 30 mars<br />

fallujm@globetrotter.net<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 5


OCÉANIA<br />

Samedi 14 février / 17 h<br />

ÉPISODE 28 : CAP SUR L’ARGENTINE POUR LES<br />

OCÉANOGRAPHES QUÉBÉCOIS<br />

Photo : Pierre Morel<br />

Cette semaine à Océania, rendez-vous à bord du<br />

Coriolis II pour une mission scientifique dans<br />

l’Atlantique Sud. Québécois et Argentins scrutent le<br />

golfe San Jorge où l’on projette d’exploiter des<br />

gisements de pétrole. Un long périple qui assure aux<br />

chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski une<br />

reconnaissance internationale. Aussi, de grandes<br />

voyageuses qu’on croyait ailleurs… Les baleines de la<br />

mer Méditerranée montrent leur dos au grand plaisir de<br />

ceux et celles qui les découvrent et veulent les<br />

protéger.<br />

Mercredi 18 février / 21 h<br />

ÉPISODE 29 : QUAND NAVIGUER RIME AVEC INNOVER<br />

Cette semaine à Océania, on embarque à bord d’un puissant vraquier brise-glace, l’UMIAK I, dans les eaux<br />

bordant la côte du Labrador où des drones sont appelés en renfort pour faciliter la navigation dans les glaces.<br />

Pour finir, cap sur la Géorgie du Sud, aux limites méridionales de l’océan Atlantique, pour assister aux moyens<br />

titanesques déployés pour éliminer une menace qui pèse sur la faune de l’île : les rats.<br />

http://oceania.exploratv.ca/<br />

À VOTRE AGENDA<br />

Photo : Pierre Morel<br />

Vous êtes convoqué à une assemblée générale spéciale du Club de yacht de Matane qui se tiendra dimanche,<br />

le 22 février à 9h30, à la salle du Relais Santé située au rez-de-chaussée du Pavillon de la Cité (384, rue du<br />

Rempart à Matane). Cette rencontre portera sur l’avenir du Club de yacht de Matane et des installations qu’il<br />

détient et opère à la marina.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 6


Carte de conducteur d'embarcation de<br />

plaisance<br />

www.formationnautiquequebec.com<br />

Depuis 2009, tous les plaisanciers du Canada<br />

doivent posséder leur carte de conducteur<br />

d'embarcation de plaisance lorsqu'ils conduisent<br />

un bateau équipé d'un moteur. Formation<br />

Nautique Québec est accrédité et vous offre la<br />

formation nécessaire pour obtenir votre carte de<br />

conducteur.<br />

Mercredi 18 février Québec<br />

Certificat restreint de radiotéléphoniste<br />

(VHF-ASN)<br />

Les navires pourvus d'un radiotéléphone VHF<br />

doivent avoir à leur bord un opérateur qui détient<br />

un certificat restreint de radiotéléphoniste. En plus<br />

de la formation spécifique à la radio marine VHF,<br />

ce cours est maintenant enrichi du volet ASN.<br />

Mercredi 18 février Québec<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 7


Photos: BWR Gilles Martin-Raget<br />

www.barcelonaworldrace.org/fr<br />

Au sud, toute !<br />

Communiqué de presse/BWR/07 février<br />

Photo : BWR<br />

Après Cheminées Poujoulat, Neutrogena a franchi à son tour ce samedi matin (à 05hTU) la longitude du cap<br />

Leeuwin, le deuxième des trois caps sur la route du tour du monde. A ce passage symbolique, Guillermo<br />

Altadill et José Muñoz concèdent 13h30 de retard sur Bernard Stamm et Jean Le Cam, installés en tête de<br />

flotte de la Barcelona World Race depuis plus de trois semaines déjà. Pour autant, à bord du bateau leader, la<br />

concentration est plus que jamais de mise à l’heure de poursuivre la course en direction du sud de la<br />

Tasmanie, balisant la frontière entre les eaux de l’océan Indien et celles du Pacifique Sud. Le duo francosuisse<br />

y est attendu en début de semaine prochaine.<br />

A bord de Cheminées Poujoulat, c’est l’esprit tendu vers ce qui l’attend dans le sud-est du cap Leeuwin que<br />

Jean Le Cam a répondu à la vacation du jour. La nuit australe n’a pas été de tout repos pour les deux coskippers<br />

du bateau jaune et noi r, qui continuent d’imprimer un rythme soutenu et tracent leur trajectoire<br />

océanique avec une précision rare, comme en témoigne leur dernier empannage effectué au plus près de la<br />

limite de la zone d’exclusion des glaces. Plus que se réjouir de ce deuxième cap décroché avec panache, le<br />

compère de Bernard Stamm confie être beaucoup plus préoccupé par la suite du parcours et la semaine à<br />

venir…<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 8


Neutrogena dans le rétroviseur<br />

Forts de leur solide expérience, ces deux experts de la<br />

compétition en haute mer sont bien placés pour savoir<br />

qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur face à leurs<br />

poursuivants, toujours aussi tenaces à bord de<br />

Neutrogena. Les 200 milles d’avance qu’ils affichent<br />

peuvent fondre comme neige au soleil dans ces<br />

contrées froides. Ils sont, en tous cas, loin d’être<br />

suffisamment confortables pour baisser la garde, alors<br />

que les modifications apportées hier à la zone interdite<br />

virtuelle autorisent à plonger pour aller flirter avec des<br />

latitudes plus extrêmes, jusque du côté des 55° sud.<br />

Les dernières observations effectuées par CLS sur la<br />

dérive des glaces et des icebergs sont formelles, la voie<br />

est libre, et permet d’ouvrir le terrain de jeu. La course<br />

prend une dimension soudainement plus stratégique<br />

aux portes du Pays de l’Ombre, sur les vastes espaces<br />

liquides où aucune terre ne vient freiner la circulation<br />

du train dépressionnaire d’ouest en est, que les deux<br />

leaders ont bel et bien attrapé dans leurs voiles.<br />

Deux fois la route, trois fois la peine<br />

Plus en arrière, les compères de Spirit of Hungary,<br />

comme ceux de One Planet, One Ocean &<br />

Pharmaton restent ceux qui sont livrés à la plus<br />

rude épreuve. Après un Atlantique Sud plutôt<br />

clément, l’océan Indien rappelle qu’il demeure un<br />

bon morceau de bravoure aux détours de la route<br />

des trois caps. Aucun de ces deux duos ne doit<br />

ménager ses efforts progresser vers l’est dans des<br />

vents contraires, qui les obligent à tirer des bords.<br />

Deux fois la route, trois fois la peine, comme le<br />

souligne l’adage bien connu au sujet de l'allure de<br />

près, qui donne le rythme et le ton à ces galériens<br />

de l’arrière. Preuve s’il en est que le Grand Sud se<br />

mérite chaque jour autant…<br />

Classement à 14 h TU<br />

Al’enseigne de l’océan Indien<br />

Aucun des sept équipages aujourd’hui n’est épargné<br />

par l’Indien qui ne fait plus mentir sa réputation depuis<br />

quelques jours. S’il n’a pas sorti la hache de guerre, cet<br />

océan offre cependant des conditions rugueuses et<br />

exigeantes à l’ensemble des concurrents, pourtant<br />

logés à des enseignes radicalement différentes entre le<br />

sud de Madagascar et le sud de l’Australie. Même<br />

punition pour les quatorze marins qui doivent tous<br />

courber l’échine et faire le dos rond pour esquiver les<br />

foudres des éléments en colère. GAES Centros<br />

Auditivos et Renault Captur, séparés de 260 milles,<br />

affrontent aujourd’hui les vents forts au passage d’un<br />

front, essuyé hier par les frères Garcia à bord de We<br />

are Water. En 3è position, Anna Corbella et Gerard<br />

Marin peuvent néanmoins se réjouir d’afficher la plus<br />

belle de la vitesse de progression sur les dernières 24<br />

heures (de plus de 17 nœuds), tirant ainsi tous les<br />

bénéfices des vents forts (jusqu’à 40 nœuds dans les<br />

rafales) propices à des surfs débridés. Leurs<br />

poursuivants, qui ne cachaient pas leur impatience de<br />

goûter aux saveurs d’un coup de vent du Sud, ne sont<br />

pas en reste. Jörg Riechers et Sébastien Audigane filent<br />

bon train et ne cèdent rien dans la course poursuite<br />

qu’ils ont engagée pour la troisième ligne du<br />

classement.<br />

Photo : Gilles Martin-Raget<br />

1-Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à<br />

13 198,4 milles de l’arrivée<br />

2-Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 207,4<br />

milles<br />

3-GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin)<br />

à 1156,5 milles<br />

4-Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à<br />

1419,8 milles<br />

5-We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2054,0<br />

milles<br />

6-One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert<br />

– D Costa) à 2869,5 milles<br />

7-Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 3420,8<br />

milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 9


Le mur de l'Antarctique<br />

Communiqué de presse/BWR/08 février<br />

Comme au billard ; les trajectoires des concurrents de<br />

la Barcelona World Race semblent rebondir<br />

régulièrement sur la zone d’exclusion des glaces.<br />

Volonté de chercher la route la plus sud, la plus proche<br />

de l’orthodromie, pour rejoindre le cap Horn, tentative<br />

d’échapper aux hautes pressions des latitudes nord,<br />

toutes les raisons sont bonnes pour mettre du sud<br />

dans sa route. Toutes sauf une, la présence des glaces<br />

dérivantes matérialisées par quelques icebergs dont<br />

CLS, l’organisme de surveillance par satellite, a pu<br />

détecter les positions.<br />

Photo : BWR<br />

Ce n’est pas tant ces monstres de glace dont certains ont pu atteindre la surface de la Corse, qui sont à<br />

craindre. Leur présence est aisément détectable au radar et, de jour, une veille attentive suffirait à les éviter.<br />

Mais ils laissent dans leur sillage des petits morceaux de glace, les growlers ou bourguignons, qui sont un<br />

véritable danger pour les monocoques engagés dans la course. Un growler peut parfois ne dépasser que d’un<br />

petit mètre à la surface de l’eau : cela signifie qu’il en reste encore huit ou neuf immergés. Ce sont donc de<br />

véritables murs de plusieurs dizaines de tonnes qui peuvent se dresser sur la route des monocoques de la<br />

Barcelona World Race. Pour peu que la mer soit formée, même à l’œil nu, ces dangers potentiels sont<br />

quasiment indétectables.<br />

Pas de roulette russe<br />

Le principe de la zone d’exclusion permet de prévenir ces risques, avec comme corollaire cette navigation<br />

contrainte le long du 45° sud que l’on a pu observer dans la première moitié de l’océan Indien. Mais pour les<br />

leaders, le jeu va s’ouvrir puisque les limites de la zone d’exclusion ont été repoussées de 90 milles dans le<br />

sud à la hauteur de la Nouvelle-Zélande. Ainsi les concurrents vont pouvoir descendre jusqu’à 55° sud,<br />

quasiment au moment du passage de l’antiméridien, avant de devoir de nouveau remonter au milieu du<br />

Pacifique.<br />

Ce passage dans les latitudes sud n’aura pas que des conséquences stratégiques. Car s’il ouvre le jeu, il<br />

permet à la flotte de se rapprocher des centres dépressionnaires : pour tous, cela signifie une mer encore plus<br />

formée, des rotations de vent plus brutales au passage des fronts. Mais surtout, les températures de l’air<br />

comme de l’eau vont encore chuter et accentuer les sensations de froid et d’humidité à bord. Bref ! A chaque<br />

incursion dans le sud, va correspondre une dépense d’énergie supplémentaire.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 10


Passent les jours…<br />

Pour l’heure, les écarts se sont stabilisés au sein de la flotte. À l’exception de One Planet One Ocean &<br />

Pharmaton et Spirit of Hungary qui peinent à accrocher les régimes d’ouest salvateurs, tout monde aligne un<br />

peu plus de 350 milles par jour. A bord de Neutrogena, on ne cherche pas à forcer le destin. L’équipage de<br />

Cheminées Poujoulat a su faire la différence sur une zone de transition, ce n’est pas en poussant les feux de<br />

leur machine que Guillermo Altadill et José Muñoz vont pouvoir reprendre les quelque douze heures de retard<br />

qu’ils traînent depuis l’entrée dans l’océan Indien. Le navigateur espagnol, rompu aux mers du Sud avec déjà<br />

six tours du monde à son actif, sait bien qu’il lui faudra attendre des conditions météo plus tordues pour<br />

espérer passer à l’attaque. Pour l’instant, ne pas laisser grandir l’écart suffit à son bonheur. Seuls Sébastien<br />

Audigane et Jörg Riechers à bord de Renault Captur n’hésitent pas à mettre du charbon pour reprendre des<br />

milles à GAES Centros Auditivos. Tous deux sont issus de la même filière du dériveur, l’un comme l’autre<br />

apprécie de faire valoir son toucher de barre pour grappiller quelques dixièmes de nœuds. Leur plan Finot est<br />

parfaitement adapté à ce type de conditions et les deux navigateurs entendent bien en profiter. Chassez le<br />

naturel…<br />

Classement à 14h TU<br />

Cheminées Poujoulat à 12 834,1 milles de l’arrivée<br />

Neutrogena à 208,3 milles<br />

GAES Centros Auditivos à 1175,3 milles<br />

Renault Captur à 1451,9 milles<br />

We Are Water à 2073,2 milles<br />

One Planet One Ocean & Pharmaton à 3028,2 milles<br />

Spirit of Hungary à 3536,2 milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 11


Chevauchée sauvage<br />

Communiqué de presse/BWR/09 février<br />

Photo : Th Martinez/BWR<br />

Les conditions se font plus âpres, le froid commence à<br />

pénétrer l’intérieur des bateaux, des corps. Âmes<br />

sensibles s’abstenir. Toujours emmenés par des<br />

régimes de secteur ouest puissants, Cheminées<br />

Poujoulat et Neutrogena cavalent vers la Tasmanie.<br />

L’océan Pacifique c’est pour demain, avec une dizaine<br />

d’heures d’écart entre les deux bateaux de tête.<br />

Premiers à avoir pénétré les 50 es Hurlants, Bernard<br />

Stamm et Jean Le Cam entrent dans une autre<br />

dimension et le rythme qu’ils imposent en témoigne,<br />

près de 480 milles parcourus en 24 heures! Derrière,<br />

GAES Centros Auditivos et Renault Captur sortent<br />

groggys d’une grosse dépression et s’approchent du cap<br />

Leeuwin. A l’ouest des îles Kerguelen, One Planet One<br />

Ocean & Pharmaton et Spirit of Hungary redécouvrent<br />

la joie de naviguer dans des conditions portantes.<br />

La flotte de la Barcelona World Race s’étire désormai s<br />

sur plus 3700 milles, entre l’ouest de l’archipel des<br />

Kerguelen et l’est du continent australien. En patron de<br />

la course depuis le 15 janvier dernier, Cheminées<br />

Poujoulat a creusé l’écart avec ses poursuivants sans<br />

exception. Même Neutrogena n’a pas suivi - n’a pas<br />

osé suivre - le tempo orchestré par Bernard Stamm et<br />

Jean Le Cam, qui ont parcouru 478 milles en 24 heures,<br />

le record de distance pour l’instant sur cette édition.<br />

Plus sud que Guillermo Altadill et José Muñoz, les deux<br />

briscards du tour du monde ont plongé dans les 50 es<br />

Hurlants en forçant sur l’accélérateur, grimpant de 15 à<br />

plus de 19 nœuds de moyenne.<br />

Pas d'excès de zèle<br />

Là où Neutrogena a concédé quelque 30 milles, les<br />

équipages de GAES Centros Auditivos et de<br />

Renault Captur ont abandonné plus de 170 milles<br />

au duo franco-suisse. Il faut dire que les<br />

conditions ne se prêtaient pas à l’excès de z le. 35<br />

nœuds de vent avec des rafales jusqu’à 57 nœuds,<br />

des creux de 7 à 8 mètres sous la pluie voire la<br />

grêle : Anna Corbella, la navigatrice espagnole de<br />

GAES Centros Auditivos, s’est dit à de fugaces<br />

moments que la vie pouvait être bien plus douce<br />

ailleurs… Malgré une excellente vitesse, Jörg<br />

Riechers et Sébastien Audigane, contraints à des<br />

recalages tactiques, ont perdu, en une nuit de<br />

grosse dépression et un empannage malvenu, le<br />

bénéfice d’autres petits coups mieux sentis. We<br />

are Water, mieux loti à l’arrière du front, poursuit<br />

doucement mais sûrement sa remontée.<br />

Félicité<br />

Dans ces mers extrêmes, une bascule de vent<br />

peut faire revenir les plus belles pensées. A<br />

l’arrière de la flotte, c’est presque la félicité depuis<br />

que les vents contraires ont cessé. « C’est le<br />

premier jour que nous naviguons comme le font<br />

normalement des marins et je me sens déjà plus<br />

marin ! », s’est réjoui ce matin Nandor Fa. Son<br />

bateau Spirit of Hungary, comme One Planet One<br />

Ocean & Pharmaton, qui naviguent en bordure de<br />

la zone d’exclusion, ont repris le bon sens de la<br />

marche, c’est-à-dire dans des vents portants et<br />

cap à l’est toute !<br />

Classement à 14 h TU<br />

1-Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à<br />

12 362,9 milles de l’arrivée<br />

2-Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 236,8 milles<br />

3-GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à<br />

1344,1 milles<br />

4-Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à<br />

1592,1 milles<br />

5-We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 2181,6<br />

milles<br />

6-One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert<br />

– D Costa) à 3190,7 milles<br />

7-Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 3720<br />

milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 12


Duel Pacifique<br />

Communiqué de presse/BWR/10 février<br />

Photo : Gilles Martin-Raget/BWR<br />

En franchissant, respectivement hier à 21h30 TU et ce<br />

matin à 10h20 TU la longitude 146°E, Cheminées<br />

Poujoulat et Neutrogena sont entrés dans l’océan<br />

Pacifique. Insensiblement, le ton va changer, la houle<br />

va devenir ample, avec un train de dépressions<br />

semblable à celui fréquenté dans l’océan Indien. Une<br />

fois les derniers chapelets d’îles néo-zélandaises<br />

passés, ils feront face à un vaste désert liquide avant<br />

d’approcher la Terre de Feu et le cap Horn. Un autre<br />

univers qu’ils abordent en chasseur chassé, creusant<br />

toujours plus l’écart avec les cinq autres concurrents.<br />

Gigantesque et unique. L’océan Pacifique préfigure la<br />

délivrance d’un retour à la maison qui commence. Elle<br />

se mérite au prix d’une traversée de quelque 5500<br />

milles pour les concurrents de cette édition, qui<br />

auraient la bonne fortune de pouvoir suivre la zone<br />

d’exclusion des glaces. Plus ils surferont vers le sud, le<br />

cap Horn se situant à la latitude 56°S, plus le chemin<br />

sera court. Et tendu. Car dans ces zones, la dérive des<br />

growlers, indétectables au radar, exige une veille<br />

permanente. Elle se mérite aussi car l’océan Pacifique<br />

offre aux marins l’expérience vertigineuse de<br />

l'éloignement de tout.<br />

Expérience<br />

Plus que d’autres dans cette troisième édition,<br />

Bernard Stamm, Jean Le Cam et Guillermo Altadill<br />

ont déjà arpenté les lieux. L’expérience n’est jamais<br />

de trop dans la course au large, bien au contraire. A<br />

leur retour, ils essaient de partager avec des mots<br />

vains une aventure à nulle autre pareille. Sur le<br />

moment, la course conserve tous ses droits avec<br />

néanmoins cette petite poussée d'adrénaline à<br />

l’heure de franchir la longitude de 180°E qui<br />

marque l’antiméridien - ou le changement d’heure<br />

pour les simples terriens- et le début du retour.<br />

« Ça, c’est bon ! » , a résumé Jean Le Cam<br />

qui estime à jeudi le saut au-delà de cette ligne<br />

imaginaire.<br />

Jeu des 1000 bornes<br />

Le combat des chefs étire toujours plus la distance<br />

et le temps avec les cinq autres bateaux de la<br />

flotte. Quelque 1400 milles séparent désormais les<br />

deux leaders de GAES Centros Auditivos. Anna<br />

Corbella et Gerard Marin ont doublé la nuit dernière<br />

(0h45 TU) le cap Leeuwin, Jörg Riechers et<br />

Sébastien Audigane à bord de Renault Captur<br />

devraient suivre cette nuit. Les deux équipages ont<br />

chacun vécu une belle frayeur lors du passage du<br />

« monstre », un front dépressionnaire costaud,<br />

typique des mers du Sud. A plus de 2000 milles,<br />

Bruno et Willy Garcia (We are Water) attendent le<br />

même phénomène pour la fin de semaine. A plus de<br />

3000 milles et à presque 4000 milles de Cheminées<br />

Poujoulat, One Planet One Ocean & Pharmaton et<br />

Spirit of Hungary ferment la procession.<br />

Classement à 14 h TU<br />

1-Cheminées Poujoulat à 11941,5 milles de l’arrivée<br />

2-Neutrogena à 219,6 milles<br />

3-GAES Centros Auditivos à 1401,1 milles<br />

4-Renault Captur à 1698,2 milles<br />

5-We Are Water à 2332,7 milles<br />

6-One Planet One Ocean & Pharmaton à 3251,9<br />

milles<br />

7-Spirit of Hungary à 3908,8 milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 13


Arrêt technique en Nouvelle-Zélande pour<br />

Neutrogena<br />

Communiqué de presse/BWR/11 février<br />

Un incident de moteur l’empêchant de recharger les<br />

batteries du bord contraint Guillermo Altadill et José<br />

Muñoz, actuellement deuxièmes de la course, à se<br />

dérouter vers la Nouvelle-Zélande pour effectuer les<br />

réparations nécessaires.<br />

Photo : Gilles Martin-Raget/BWR<br />

Guillermo Altadill a notifié la direction de la course de la Barcelona World Race, à 2h20 TU ce mercredi matin,<br />

de leur décision de se dérouter vers la Nouvelle-Zélande, expliquant : « Nous rencontrons un problème de<br />

moteur et nous ne pouvons recharger les batteries. Nous naviguons vers le sud de la Nouvelle-Zélande pour<br />

trouver des pièces de rechange et revenir dans la course à 100%. »<br />

À 3h00 TU, Guillermo Altadill et José Muñoz ont mis le cap vers le nord-est. Ils se dirigent vers Invercargill, la<br />

ville située à l’extrémité méridionale de l’île du Sud en Nouvelle-Zélande, à quelque 585 milles. Le skipper<br />

espagnol estimait une arrivée dans environ 40 heures.<br />

Neutrogena navigue dans des vents de 25 nœuds de nord-ouest qui devraient forcir à 30 nœuds dans la<br />

journée. Ils sont en contact permanent avec leur équipe technique et la direction de course qui surveille<br />

attentivement leur progression.<br />

Joint, à 9h00 ce matin, Guillermo Altadill a expliqué : « Ces derniers jours, le moteur qui remontait<br />

l’alternateur de recharge des batteries ne fonctionnait plus très bien. Ce matin, nous avons essayé de<br />

recharger les batteries et le système ne s’est pas mis en route. Nous avons essayé plusieurs solutions. Nous<br />

avons parlé avec notre équipe technique en Angleterre pour essayer de comprendre d’où venait le problème<br />

mais après plusieurs heures, nous n’avons pas trouvé si cela venait d’un problème électronique ou mécanique<br />

au démarrage du moteur. Au départ, je pensais m’arrêter dans l’une des îles, Campbell ou Auckland, mais<br />

elles sont inhabitées. Du coup, le meilleur endroit où se rendre est l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande.<br />

Nous utilisons actuellement les hydro générateurs pour faire marcher le désalinisateur et les instruments<br />

électroniques. Le seul problème maintenant est que les conditions vont se dégrader de plus en plus, avec une<br />

mer forte et beaucoup plus de vent. Nous n’allons plus pouvoir utiliser les hydrogénérateurs. Il va falloir qu’on<br />

économise nos batteries durant les 40 prochaines heures. Nous naviguerons sans pilote automatique et sans<br />

électronique. »<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 14


Tous derrière et lui devant<br />

Communiqué de presse/BWR/11 février<br />

Un tour du monde exige une endurance à nulle autre<br />

pareille. Pour les hommes comme pour les bateaux.<br />

Défiant Cheminées Poujoulat depuis le 15 janvier<br />

dernier, Neutrogena est contraint de mettre en<br />

parenthèse la course-poursuite. Le démarreur du<br />

moteur ne répondant plus, Guillermo Altadill et José<br />

Muñoz se déroutent vers l’île du Sud de la Nouvelle-<br />

Zélande où les attendra leur équipe technique pour<br />

réparer au plus vite. Bernard Stamm et Jean Le Cam<br />

vont commencer leur retour vers Barcelone,<br />

désormais esseulé aux avant-postes.<br />

L’équipage de Neutrogena n’a pas réfléchi longtemps<br />

avant de décider d’un arrêt technique en Nouvelle-<br />

Zélande, ultime terre d’accueil avant quelque 5500<br />

milles de désert liquide. Il dispose bien<br />

d’hydrogénérateurs pour pallier aux mauvais hoquets<br />

du moteur, mais ils ne sont pas adaptés aux grands<br />

surfs promis dans l’océan Pacifique. Et pénétrer plus<br />

avant dans cet espace vertigineux s ans pouvoir<br />

recharger les batteries qui alimentent aussi bien<br />

l’électronique embarquée que le désalinisateur était<br />

impensable.<br />

« Désolés pour eux »<br />

Peu ou prou au moment où Neutrogena décidait de<br />

se dérouter, Cheminées Poujoulat dépassait, à 0h21<br />

TU la nuit dernière, la borne des 11720 milles, milieu<br />

de la route théorique du tour du monde. Bernard<br />

Stamm et Jean Le Cam abordent le chemin du retour,<br />

désormais seuls aux commandes de la flotte. Les<br />

deux skippers aguerris ont tenu à saluer, cet aprèsmidi,<br />

la sagesse de leur plus coriace concurrent :<br />

« Les conditions que nous avons actuellement sont<br />

très dures et il est difficile de continuer sa route avec<br />

des problèmes graves comme ceux rencontrés par<br />

Guillermo et José. L'océan Pacifique est immense. Il<br />

est nécessaire d'avoir un minimum vital pour<br />

naviguer en sécurité. Sans énergie, ce n'est pas le<br />

cas. Nous sommes vraiment d ésolés pour eux, mais<br />

la route est longue et quand on connait la<br />

combativité de l'équipage de Neutrogena, nul doute<br />

qu'ils vont revenir en course à fond, une fois leur<br />

problème réglé. »<br />

Photo : Th Martinez/BWR<br />

Quatre jours<br />

Atteindre Invercargill ne va pas être de tout repos<br />

pour Guillermo Altadill et José Muñoz. Un front froid<br />

sévit en mer de Tasmanie, avec des vents<br />

tempétueux de 35 à 40 nœuds attendus à l’approche<br />

des côtes néo-zélandaises. Selon l’équipe technique<br />

de Neutrogena, en partance pour la Nouvelle-Zélande<br />

avec des pièces de rechange, le problème de<br />

démarrage du moteur pourrait être vite résolu. Et<br />

l’espoir est vif de les voir repartir en course<br />

rapidement, avec une détermination décuplée.<br />

GAES Centros Auditivos a débuté sa descente vers le<br />

sud le long de la zone d’exclusion des glaces, avec<br />

quelque quatre jours de retard sur Cheminées<br />

Poujoulat et Neutrogena. Cet écart construit<br />

patiemment par le s deux leaders tout au long de ce<br />

début du tour du monde laisse un espoir à Guillermo<br />

Altadill et José Muñoz de repartir de Nouvelle-<br />

Zélande dans des eaux proches de celles d’Anna<br />

Corbella et Gerard Marin, désormais virtuels<br />

deuxièmes de la course. Le problème moteur de<br />

Neutrogena, la collision de Spirit of Hungary avec un<br />

OFNI (objet flottant non identifié) et tous les autres<br />

incidents techniques qui se sont enchaînés ces<br />

derniers jours viennent rappeler que sur un tour du<br />

monde, rien n’est jamais écrit à l’avance.<br />

Classement à 14 h TU<br />

1-Cheminées Poujoulat à 11477,5 milles de l’arrivée<br />

2-Neutrogena à 361,5 milles<br />

3-GAES Centros Auditivos à 1511 milles<br />

4-Renault Captur à 1789,9 milles<br />

5-We Are Water à 2484,1 milles<br />

6-One Planet One Ocean & Pharmaton à 3434 milles<br />

7-Spirit of Hungary à 4081,7 milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 15


L’échappé du Pacifique passe à l’ouest<br />

Communiqué de presse/BWR/11 février<br />

Photo : Cheminées Poujoulat/B. Stamm - J. Le Cam/BWR<br />

Cheminées Poujoulat mène toujours un train d’enfer<br />

sur la route du tour du monde… et passe à l’ouest !<br />

Flashés à plus 20 nœuds de moyenne hier - battant<br />

ainsi leur propre record sur la course avec 482,5 milles<br />

parcourus en 24 heures - Bernard Stamm et Jean le<br />

Cam continuent d’abattre les milles au pas de charge,<br />

dans les conditions propices à la vitesse offertes<br />

actuellement par le Grand Sud. Ils ont franchi, ce<br />

jeudi, l’antiméridien. Très emblématique cette<br />

longitude 180, directement opposée à celle Greenwich,<br />

matérialise encore un peu plus leur entrée dans les<br />

contrées hostiles, froides et sauvages du Pacifique<br />

Sud. Un grand désert liquide, où ils poursuivent<br />

désormais seuls en tête, depuis que l’équipage de<br />

Neutrogena a annoncé hier se dérouter vers<br />

Invercargill, le port située à l’extrémité méridionale de<br />

Nouvelle-Zélande, où il est attendu dans la soirée ce<br />

jeudi (vers 22h TU).<br />

Terre en vue, escale à venir<br />

Dans ce port de fortune, le plus proche et le plus accessible depuis les mers australes, une nouvelle course<br />

débutera alors pour Guillermo Altadill et José Muñoz. Contre la montre cette fois, puisque les deux skippers,<br />

contraints de mettre celle engagée aux trousses des leaders entre parenthèses, se préparent à mettre à profit<br />

cette escale technique – de 24 heures minimum - pour résoudre leur problème de recharge d’énergie au<br />

niveau du moteur. Au-delà, le duo hispano-chilien a indiqué qu’il ne déplorait pas d’autre problème majeur et<br />

que les choses se mettaient en place avec son équipe technique pour qu’il puisse reprendre au plus vite le<br />

tempo soutenu de la course. L’objectif est affiché : il s’agit pour les ex-duettistes de tête de ne surtout pas<br />

traîner à terre pour reprendre dans les plus brefs délais les chemins océaniques qui mènent au cap Horn.<br />

Sous le signe de Leeuwin<br />

A bord de We are Water, l actualité du jour est marquée sous le signe de Leeuwin. Bruno et Willy Garcia sont<br />

sur le point d’accrocher un nouveau passage symbolique. Une nouvelle étape pour ces bizuths du Grand Sud,<br />

qui leur donnera certainement du cœur à l’ouvrage pour plonger à leur tour en direction des Cinquantièmes, le<br />

long de la zone d’exclusion des glaces. Ce deuxième cap n’a pas manqué en tout cas de réveiller son lot de<br />

souvenirs de Trophée Jules Verne en multicoque géant (Orange 2) dans la mémoire de Sébastien Audigane. A<br />

bord de Renault Captur, le co-skipper de Jörg Riechers se réjouit en tous cas de rentrer dans le vif du sujet et<br />

le feu de l’action dans les conditions musclées du Grand Sud. Il peut se féliciter aussi d’avoir, comme les<br />

passages virtuels ponctuant la course l’indiquent, repris 16 heures depuis le cap des Aiguilles sur le tandem de<br />

GAES Centros Auditivos.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 16


Hier, aujourd’hui… vivement demain!<br />

Plus en arrière aussi, le cap Leeuwin est déjà dans toutes les têtes. Pour Aleix Gelabert et Didac Costa<br />

d'abord, qui essuient depuis la dernière nuit leur première tempête dans des vents déchaînés (60 nœuds dans<br />

les rafales) et sur une mer démontée (vagues de 6 à 10 mètres). Cet après-midi les deux Espagnols engagés<br />

à bord du valeureux One Planet, One Ocean & Pharmaton, le doyen de la flotte, semblent avoir passé le plus<br />

dur de ce coup de chien austral. Au classement de 14h, ils poursuivent leur course dans des vents de sudouest<br />

de 30 nœuds environ, à 1000 milles environ de la prochaine marque symbolique jalonnant leur<br />

parcours. Des conditions que se tardent de toucher les deux comparses de Spirit of Hungary, franchement<br />

ralentis ces dernières heures au passage d’une zone de transition entre deux systèmes dépressionnaires. Pour<br />

ceux qui ferment la marche de la flotte, demain est plus que jamais un autre jour. Contrairement aux leaders<br />

de < i>Cheminées Poujoulat qui, passage de l’antiméridien oblige, se payent le luxe de vivre en ce début<br />

d’année 2015 deux fois la même journée de suite (celle du 12-13 février). Un privilège de marins engagés<br />

dans le tour du monde d’est en ouest, et une primeur que les solides leaders de la Barcelona World Race ont<br />

attrapée, aujourd’hui jeudi, dans leur voiles, poursuivant de plus belle leur chevauchée fantastique autour de<br />

l’Antarctique…<br />

Classement 14 h TU<br />

Photo : BWR<br />

1-Cheminées Poujoulat à 11 034,2 milles de l’arrivée<br />

2-Neutrogena à 615,4 milles<br />

3-GAES Centros Auditivos à 1 549,8 milles<br />

4-Renault Captur à 1 834,5 milles<br />

5-We Are Water à 2 650,0 milles<br />

6-One Planet One Ocean & Pharmaton à 3 559,2 milles<br />

7-Spirit of Hungary à 4 280 milles<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 17


Classement vendredi<br />

BWR<br />

1. Cheminées Poujoulat Bernard Stamm / Jean Le Cam 10789,7 nm<br />

0,0 nm<br />

2. Neutrogena Guillermo Altadill / José Muñoz 11552,8 nm<br />

763,0 nm<br />

3. GAES Centros Auditivos Anna Corbella / Gérard Marín 12269,8 nm<br />

1480,1 nm<br />

4. Renault Captur Jörg Riechers / Sébastien Audigane 12561,4 nm<br />

1771,6 nm<br />

5. We Are Water Bruno Garcia / Willy Garcia 13422,4 nm<br />

2632,7 nm<br />

6. One Planet, One Ocean / Pharmaton Aleix Gelabert / Dídac Costa 14322,2 nm<br />

3532,5 nm<br />

7. Esprit de la Hongrie Nandor Fa / Conrad Colman 15019,1 nm<br />

4229,4 nm<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 18


Photos : Marc Bow/Volvo Ocean Race<br />

www.volvooceanrace.com/en/home.html<br />

Dongfeng Race Team, maître en son pays<br />

Communiqué de presse/VOR/07 février<br />

Photo : Victor Fraile/Volvo Ocean Race<br />

A 7 heures ce matin (14 heures en Chine), le ballet des Volvo Ocean 65 s’est élancé pour la course In-port au<br />

pied des immenses buildings de Sanya. C’est sous l’œil de Chris Nicholson, skipper de Team Vestas Wind et<br />

commentateur pour l’occasion, que les six équipages se sont livrés une superbe bataille. De nombreux<br />

spectateurs à terre et sur l’eau étaient également venus encourager skippers et équipiers.<br />

Les conditions étaient parfaites pour cette mise en jambes avant la quatrième étape qui reliera la Chine à la<br />

Mecque de la voile, Auckland en Nouvelle Zélande. Une douzaine de nœuds de vent pour une course à trois<br />

tours (7,2 milles) mais des conditions variables liées notamment au relief très vallonné de Sanya.<br />

En quittant le ponton pour cette quatrième course In-port depuis le départ d’Alicante, Charles Caudrelier ne<br />

cachait pas que la pression était forte pour son team. Lors du traditionnel défilé des équipages, les dragons<br />

multicolores, symboles des forces de la nature en Chine, n’arrivaient pas à distraire certains des équipiers. Si<br />

Charles tentait de s’imprégner des encouragements en esquissant un léger sourire, d’autres, comme Pascal<br />

Bidégorry, semblait déjà dans la course avant même d’avoir mis un pied sur le bateau (le navigateur était à<br />

bord pour cette In-port mais sera remplacé par Erwan Israël pour la quatrième étape).<br />

Les hommes du bateau battant pavillon chinois sont en tête du classement général depuis leur victoire sur la<br />

troisième étape et n’avaient qu’une envie aujourd’hui : briller sur le plan d’eau qu’ils connaissent par cœur<br />

pour s’y être entrainé de nombreux mois avant le départ de cette Volvo Ocean Race.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 19


Pari réussi ! Dongfeng s’impose aujourd’hui à Sanya<br />

après une heure d’une course incroyablement disputée<br />

où les leaders se sont succédé. Le jeune équipage de<br />

Team Alvimedica a effectué un superbe départ et gardé<br />

la tête de la course une partie de la régate. Mais un<br />

problème avec l’une de ses voiles d’avant (le A3) lui<br />

coûte la tête de flotte. Le temps de repartir et le double<br />

médaillé olympique Ian Walker s’était déjà emparé de la<br />

première place. Dongfeng, grâce à des manœuvres<br />

parfaites et une très bonne lecture du plan d’eau,<br />

réussit rapidement à prendre les commandes pour ne<br />

plus les lâcher malgré la menace constante d’Abu Dhabi<br />

Ocean Racing.<br />

L’explosion de joie était énorme à bord de Dongfeng une<br />

fois la ligne passée. Une joie qui témoigne de l’envie de<br />

l’équipage de briller dans ses eaux mais aussi de<br />

l’intensité de cette course In-Port et de l’inrcoyable<br />

dynamique qui anime les hommes du bateau chinois.<br />

Dongfeng n’avait pas réussi jusqu’à présent à s’imposer<br />

sur ces parcours techniques (5 à Alicante, 4 au Cap et 4<br />

à Abu Dhabi). De quoi rassurer le leader s’il en est<br />

besoin à la veille de la quatrième étape.<br />

Ainhoa Sanchez / Volvo Ocean Race<br />

Résultats de la course In-Port à Sanya<br />

1 – Dongfeng Race Team<br />

2- Abu Dhabi Ocean Racing<br />

3 – Team Alvimedia<br />

4 – Team Brunel<br />

5 – Team SCA<br />

6 - MAPFRE<br />

« C’est fantastique ! » s’est exclamé Charles Caudrelier<br />

sur le podium avant de s’exprimer pour quelques mots<br />

en chinois. Pascal Bidégorry s’apprête quant à lui à<br />

revenir en France pour quelques jours de repos. Il<br />

savoure la belle réussite de l’équipage. "Ca fait plaisir !<br />

Les 3 pavillons sont hissés (vainqueur d’étape,<br />

vainqueur de l’In-port & leader du général), je leur avais<br />

demandé ce matin de le faire et là, ça ne pouvait pas<br />

être mieux" a-t-il raconté au retour à terre.<br />

Abu Dhabi Ocean Racing termine quelques secondes<br />

derrière Dongfeng. Charlie Enright prend la troisième<br />

place.<br />

Rendez-vous demain à 7 heures (heure française) pour<br />

le départ de la quatrième étape. En live sur le site<br />

internet.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 20


Dans le dur<br />

Communiqué de presse/VOR/08 février<br />

Ainhoa Sanchez / Volvo Ocean Race<br />

Après sa victoire sur la course In-port d’hier, le leader<br />

du classement général enfonce le clou et met la<br />

pression sur ses adversaires. Il était 7h (heure<br />

française) quand les six monotypes ont quitté Sanya<br />

dans une dizaine de nœuds.<br />

Team Alvimedica a pris un superbe départ comme<br />

MAPFRE et Abu Dhabi Ocean Racing. C’est l’équipage<br />

de Charlie Enright qui est le premier à se présenter à<br />

la première marque du parcours devant Sanya.<br />

Dongfeng Race Team est alors troisième. Mais dès la<br />

deuxième marque, Charles Caudrelier et ses hommes<br />

se hissent en tête de la flotte. Une bonne vitesse, pas<br />

d’erreurs tactiques sur ce début d’étape et les sinofrançais<br />

sont les premiers à quitter Sanya, leur port<br />

d’attache. Un beau symbole pour ceux qui ne cessent<br />

de faire parler d’eux.<br />

Alors que l’on n’est pas encore à mi-parcours de ce<br />

tour du monde, ils sont nombreux à saluer la belle<br />

réussite de Caudrelier et ses équipiers. « Mais quel est<br />

le secret de Dongfeng » s’interroge Knut Frostad, le<br />

directeur de la course alors qu’il commente en direct<br />

ce départ. Avec Chris Nicholson, skipper de Team<br />

Vestas Wind, les deux hommes louent la « Figaro »<br />

comme ils disent dans leurs accents respectifs.<br />

Beaucoup des équipiers de Dongfeng sont issus de la<br />

filière figaro.<br />

Si le travail déjà réalisé par l’équipage est<br />

exceptionnel, Dongfeng a cette fois 5 264 milles à<br />

parcourir avant de rallier la prochaine ville étape,<br />

Auckland. Et remporter cette étape ne s’annonce<br />

pas simple. Il va d’abord falloir bien gérer l’entrée<br />

en matière. Les premières heures de course<br />

devraient se dérouler dans des conditions<br />

relativement dures, conditions que la flotte n’a pas<br />

rencontré depuis son départ d’Alicante. Au près,<br />

dans du vent fort et une mer formée, les équipages<br />

vont devoir trouver leur rythme (sommeil,<br />

nourriture) et aussi préserver le matériel. L’histoire<br />

de la course rappelle que le sud de la mer de Chine<br />

peut être sans concession pour les marins. En<br />

2012, Telefonica avait enregistré des vagues de 15<br />

mètres !<br />

Tous les bateaux ont dans leurs viseurs le Détroit<br />

de Luçon (situé entre Taïwan an nord et les<br />

Philippines au Sud). Ce passage entre la mer de<br />

Chine et la mer des Philippines sera un premier<br />

marqueur stratégique. C’est là qu’il faudra bien se<br />

positionner pour essayer d’anticiper le passage<br />

plusieurs jours plus tard d’une zone de<br />

convergence intertropicale.<br />

« Le premier jour d’une étape, c’est toujours<br />

difficile car il faut se remettre dans le bain. En fin<br />

d’après-midi ou ce soir, on va partir au large et<br />

quitter l’île de Sanya. On se retrouvera dans la<br />

mousson de nord est dans 25 nœuds et surtout<br />

dans des vagues de 2.5 à 3 mètres. Le premier<br />

point clé de l’étape sera le passage au nord de l’île<br />

de Lucon, au nord des Philippines. On arrivera au<br />

louvoyage dans peu de vent beaucoup de courants.<br />

Pas forcément simple » décrivait Jean-Luc Nélias le<br />

navigateur de MAPFRE, ce matin juste avant de<br />

quitter le ponton.<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 21


Photo : Marc Bow/Volvo Ocean Race<br />

De son côté, Laurent Pagès, à bord de Brunel, n’est pas mécontent de renouer avec cette étape de large : «<br />

Nous savons que nous allons faire du près, nous ne serons pas arrêtés comme la dernière fois. Disons que<br />

l’on renoue avec des étapes plus conventionnelles, moins aléatoires ».<br />

Quatre hommes sur les sept Français engagés sur cette quatrième étape ont déjà vécu une victoire à<br />

Auckland. C’était sur la dernière édition, ils faisaient tous partis du team Groupama. Caudrelier, Pagès, Nélias<br />

et Israël donneraient cher pour revivre ce moment. Sûr que Davies, Walker ou Enright ont fait eux aussi<br />

plusieurs fois ce même rêve pendant leur escale en Chine.<br />

Le mano a mano auquel se sont livrés Dongfeng et Abu Dhabi Ocean Racing quelques minutes après le départ<br />

vers la Nouvelle Zélande (Walker a réclamé contre Dongfeng lors d’un croisement, aucune pénalité retenue<br />

par le jury) raconte bien l’engagement de tous. Les étapes sont comptées et plus on progresse dans ce tour<br />

du monde, plus les points vont être importants. Les victoires vont être probablement plus dures à aller<br />

chercher. Les prochains 24 jours (c’est a minima le temps estimé pour rallier Auckland en fonction des<br />

prévisions météo actuelles) promettent d’être vécus intensément par les 57 marins embarqués pour cette<br />

étape.<br />

Classement<br />

p Team L1 L2 L3 T<br />

1 Dongfeng Race Team 2 2 1 5<br />

2 Abu Dhabi Ocean Racing 1 3 2 6<br />

3 Team Brunel 3 1 5 9<br />

4 Team Alvimedica 5 4 3 12<br />

5 MAPFRE 7 4 4 15<br />

6 Team SCA 6 6 6 18<br />

7 Team Vestas Wind 4 8 8 20<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 22


La course oblique<br />

Communiqué de presse/VOR/10 février<br />

Sam Greenfield/Dongfeng Race Team/Volvo Ocean Race<br />

Du vent, de la mer et des bateaux penchés à<br />

l’extrême. C’est, en quelques mots, le résumé du<br />

début de cette quatrième étape. Partie depuis<br />

dimanche de Sanya, la flotte traverse la mer de<br />

Chine, au près, dans des conditions exécrables.<br />

Le dernier relevé est significatif avec un vent de 30<br />

nœuds et des bateaux qui progressent a à peine plus<br />

de 10 nœuds. « Je ne sais pas qui peut aimer ce<br />

type de navigation mais c’est comme ça. Le bateau<br />

tape tout le temps, ça ne va pas vite et c’est très<br />

inconfortable » explique Eric Peron à bord de<br />

Dongfeng Race Team. Sur une vidéo<br />

impressionnante envoyée du bord, on voit même<br />

Wolf – l’un des équipiers chinois – se faire faucher<br />

par une vague balayant le pont avant de se relever<br />

indemne mais bien secoué. Sur les autres bateaux la<br />

vie n’est pas plus facile. « C’est comme un rodéo,<br />

nous sommes toujours malade » écrit Francisco<br />

Vignale à bord de MAPFRE alors que Matt Knighton<br />

rappelle que personne n’a réussi à dormir depuis 48<br />

heures sur Abu Dhabi Ocean Racing.<br />

Le bateau franco-chinois, vainqueur de la dernière<br />

étape, vainqueur de l’In-Port et leader du général<br />

confirme sa domination avec un début de course<br />

tonitruant. Il possède un demi-mille d’avance sur<br />

Abu Dhabi Ocean Racing alors que MAPFRE,<br />

troisième, est à près de 5 milles derrière. Charles<br />

Caudrelier, le skipper, se dit « plus détendu ».<br />

Pascal Bidégorry, le navigateur titulaire, est<br />

remplacé sur cette étape par Erwan Israel qui a très<br />

vite trouvé ses marques.<br />

Dans cette course de vitesse vers le Nord des<br />

Philippines, l’heure n’est pas aux choix stratégiques<br />

ou en tous cas pas pour l’instant. La meute fait cap à<br />

l’Est et reste assez groupée pour que chacun sache,<br />

en permanence, ce que font les adversaires grâce à<br />

l’AIS qui tourne à plein régime. La question qui<br />

préoccupe les stratèges est de savoir ce qu’il faut<br />

faire après le passage des Philippines. Faut-il pointer<br />

l’étrave au sud et bénéficier rapidement de<br />

conditions favorables ou investir dans l’est pour<br />

passer le Pot au Noir dans de meilleures conditions <br />

C’est la question cruciale qu’il va falloir trancher<br />

dans les prochaines heures. Pour Caudrelier, il n’y a<br />

pas à tortiller : « c’est la clé de cette étape ».<br />

Charles Caudrelier<br />

« Ça va. Le pire, c’est l’état de la mer qui est très<br />

mauvais. On a 20 à 25 nœuds mais ça va monter<br />

cette nuit et dans les prochaines 24 heures. (…) Je<br />

suis content de ce départ. Comme vous le savez,<br />

Pascal n’est pas avec nous mais j’ai confiance en<br />

Erwan (Israel), notre nouveau navigateur. Ce n’est<br />

pas facile d’arriver à bord d’un bateau et d’être<br />

compétitif dès le premier jour mais il a fait un travail<br />

fantastique. Il est excellent et il m’a prouvé que<br />

j’avais fait le bon choix. Je suis plus détendu ! Nous<br />

avons 24 heures à faire tout droit. Ça sera une<br />

course de vitesse jusqu’aux Philippines avec<br />

beaucoup de virements de bord le long de la côte. Le<br />

plus important sera le choix qu’il faudra faire après.<br />

Il faudra prendre une décision rapidement et elle<br />

nous engage sur le long terme. Ça n’est pas un<br />

choix facile à faire, c’est la clé de cette étape. »<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 23


A bord du Taïwan Express<br />

Communiqué de presse/VOR/12 février<br />

A bord d’Abu Dhabi Ocean Racing, compagnon<br />

d’infortune, on est moins catégorique. Avant le<br />

départ de Sanya, Walker avait prévu cette situation<br />

et promis « on aura peut-être l’impression d’avoir<br />

perdu la bataille sur le tracker pendant quelques<br />

jours mais en réalité, tout montre que ça va passer<br />

par le sud. » La prophétie de Walker est loin de<br />

s’être réalisée mais les sudistes vont mieux depuis<br />

quelques heures. Ils progressent maintenant à 13<br />

nœuds environ. C’est toujours moins rapide que<br />

Team SCA et Brunel qui évoluent deux nœuds plus<br />

vite mais la situation parait plus équilibrée qu’il y a<br />

quelques heures.<br />

DERNIER<br />

CLASSEMENT<br />

Stefan Coppers/Team Brunel/Volvo Ocean Race<br />

A chaque heure qui passe, Team Brunel et Team SCA<br />

gagnent 10 milles sur le reste de la flotte. Il y a<br />

seulement 24 heures, les « nordistes » accusaient un<br />

retard de plus de 100 milles mais tout indique que<br />

cet investissement n’avait rien de suicidaire.<br />

Leg 4<br />

DTL<br />

(NM)<br />

DTF<br />

(NM)<br />

A l’approche des Philippines, ces deux bateaux<br />

fermaient la marche et ont décidé de tenter leur<br />

chance près de Taiwan quand le gros de la flotte,<br />

Dongfeng Race Team en tête a pris la route la plus<br />

courte en longeant les côtes philippines.<br />

Ce matin, la situation tourne à l’avantage des<br />

« Taïwanais » qui profitent d’un vent beaucoup plus<br />

soutenu alors que les sudistes sont longtemps restés<br />

« empétolés ». Il reste encore près de 5 000 milles à<br />

parcourir avant Auckland mais à bord de Dongfeng,<br />

on commence à se mordre les doigts. « Team Brunel<br />

et SCA vont nous éclater » résume Erwan Israel.<br />

Charles Caudrelier, le skipper enrage : « C’est un<br />

manque de courage, nous nous sommes comportés<br />

comme des lemmings. » Les deux têtes pensantes du<br />

bateau franco-chinois avaient bien envisagé cette<br />

route nord mais ils ont privilégié la sécurité en<br />

restant au contact de leurs adversaires directs. Mark<br />

Turner, le patron du projet tweete même un routage<br />

annonçant la victoire de … Team Brunel dans 17<br />

jours à Auckland.<br />

MAPF 0 4632.4<br />

ADOR 0.5 4632.9<br />

ALVI 4.4 4636.8<br />

DFRT 4.4 4636.8<br />

TBRU 28.5 4660.8<br />

SCA1 35.9 4668.2<br />

VEST<br />

DID NOT START<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 24


Classement et positions<br />

Vendredi<br />

VOR<br />

Leg 4<br />

DTL<br />

(NM)<br />

DTF<br />

(NM)<br />

ADOR 0 4311NM<br />

MAPF 5.9NM 4317NM<br />

DFRT 6.8NM 4318NM<br />

ALVI 9.9NM 4321NM<br />

TBRU 81.6NM 4393NM<br />

SCA1 109.0NM 4420NM<br />

VEST<br />

DID NOT START<br />

Le Hubl’eau volume 17 numéro 06 2015-13-02 25

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