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Mme Thomassin votera Veolia ... tout en rêvant d'un vrai service public de l'eau<br />

Extrait du <strong>Expression</strong> <strong>93</strong><br />

http://expression<strong>93</strong>.fr/spip.phparticle198<br />

Mme Thomassin votera Veolia<br />

... tout en rêvant d'un vrai<br />

service public de l'eau<br />

- <strong>Expression</strong> <strong>93</strong> -<br />

Date de mise en ligne : dimanche 14 novembre 2010<br />

<strong>Expression</strong> <strong>93</strong><br />

Copyright © <strong>Expression</strong> <strong>93</strong> Page 1/4


Mme Thomassin votera Veolia ... tout en rêvant d'un vrai service public de l'eau<br />

Un à un, les masques tombent.<br />

Après Gilbert Roger [1] c'est, sans surprise, Sylvine Thomassin [2] qui annonce sur son blog, non sans quelques<br />

douloureuses contorsions, qu'elle votera pour que Veolia continue à enrichir ses actionnaires, comme elle le dit<br />

elle-même.<br />

Tout d'abord quelques correctifs :<br />

• Veolia (sans accent) a toujours été le délégataire privé du SEDIF. Même si elle a changé de nom (Générale<br />

des eaux puis Vivendi) c'est toujours cette multinationale cotée au CAC 40 qui distribue l'eau en Ile de France<br />

depuis ... 1923.<br />

• Depuis la création du SEDIF il n'y a jamais eu aucun retrait d'un adhérent. Mme Thomassin affirme pourtant<br />

qu'« il y a eu des précédents ». Lors du débat du 10 novembre M. Roger a déclaré qu'il y aurait un retrait en<br />

cours. Dans les deux cas, pourquoi alors ne pas les nommer précisément <br />

• Une troisième possibilité est curieusement omise : celle d'une nouvelle convention provisoire de deux ans<br />

permettant de réaliser les études techniques nécessaires. S'il n'est pas possible de prolonger l'actuelle<br />

convention qui se termine le 31/12/2010 rien n'empêche d'en signer une nouvelle afin d'être assurés de pouvoir<br />

sortir du SEDIF en 2013 ;<br />

• Mme Thomassin oublie de préciser que le tarif annoncé de 1,41 Euros/m3 HT en cas de réadhésion au SEDIF<br />

n'est qu'une promesse et surtout qu'il sera réévalué tous les 3 mois. Il se pourrait fort bien que ce 1,41 ne<br />

dure que jusqu'en mars 2011 pour revenir par exemple au tarif actuel est de 1,75 Euros. A comparer au tarif<br />

d'Eau (au singulier) de Paris fixé à 1,04 Euros jusqu'en 2014.<br />

• Le texte de Mme Thomassin cède lui aussi à la facilité d'inspirer la peur lorsqu'est évoquée « la sûreté<br />

d'approvisionnement » en réadhérant au SEDIF. Or, dans le cas très improbable où Veolia se risquerait à ternir<br />

son image en interrompant la distribution d'eau ce n'est pas le SEDIF qui assurerait la sûreté<br />

d'approvisionnement en eau. Mais le préfet qui prendrait, pour des raisons évidentes d'ordre public et sanitaire,<br />

un arrêté de réquisition qui ordonnerait au SEDIF et donc à Veolia que l'eau continue de couler dans nos<br />

robinets.<br />

Coupables d'oublier les Bondynois<br />

Ces « socialistes » oublient d'estimer le surcoût infligé aux foyers d'Est Ensemble et notamment à ceux de Bondy<br />

dont beaucoup ont une situation financière critique.<br />

Voter pour une nouvelle convention provisoire de deux ans c'est leur assurer dès la sortie du SEDIF en 2013 une<br />

eau distribuée par Eau de Paris à 1,04 Euros/m3 HT. Soit une économie de 235 Euros par an dans l'hypothèse la<br />

plus plus basse [3] et qui devrait probablement se situer entre 235 et 450 Euros [4]<br />

En résumé, les « socialistes » se privent d'une économie annuelle de 235 à 450 Euros pour chaque foyer<br />

Coupables d'avoir planifié l'urgence<br />

Pourquoi cette opportunité historique de sortir en deux années de la main-mise de Veolia est-elle si compromise <br />

Pourquoi ce vote du 23 novembre aura-t-il lieu alors que persistent des zones d'ombre, que chacun y va de son avis<br />

contradictoire et que les 91 élus n'auront pas une pleine connaissance des conséquences de leur vote <br />

Copyright © <strong>Expression</strong> <strong>93</strong> Page 2/4


Mme Thomassin votera Veolia ... tout en rêvant d'un vrai service public de l'eau<br />

Parce que la majorité socialiste n'a pas voulu anticiper en :<br />

• demandant une étude de faisabilité dès début 2010<br />

• contactant leurs camarades socialistes de la mairie de Paris et d'Eau de Paris<br />

Coupables d'un angélisme confondant<br />

L'erreur majeure des élus communautaires dits « socialistes » est de croire, ou de faire semblant de croire, qu'Est<br />

Ensemble pourrait réadhérer au SEDIF puis en ressortir une fois les études réalisées.<br />

C'est totalement impossible ! Car, pourquoi les membres du SEDIF, fussent-il « de gauche » (quoique cette<br />

appellation ne veuille plus dire grand chose comme le prouve ce cas d'école), autoriseraient-ils la sortie d'Est<br />

Ensemble puisque cela pénaliserait leur commune par la hausse du tarif du SEDIF de 10 centimes d'euros (soit +7%<br />

: de 1,41 à 1,51 Euros/m3 HT) <br />

Selon Sylvine Thomassin « les municipales de 2014 ... remettr[aient] les compteurs à zéro ». Que cette gauche si<br />

présomptueuse (surtout lorsqu'elle vote comme la droite) se voit déjà victorieuse aux prochaines municipales, libre à<br />

elle. Mais on ne voit pas en quoi cela remettrait en cause le contrat liant Est Ensemble au SEDIF et donc à Veolia.<br />

Coupables d'un déni de démocratie<br />

Les craintes que nous avions lors de la création de la communauté d'agglomération Est Ensemble se concrétisent<br />

bel et bien. S'il y a un non-dit dans cette tribune de Mme Thomassin c'est bien l'absence dramatique de démocratie<br />

de la part d'Est Ensemble.<br />

Est-ce si difficile de réunir les citoyens, pour les informer mais aussi et surtout pour les écouter et répondre à leurs<br />

questions en toute transparence <br />

Malgré les 740 pétitions signées à ce jour pour la seule ville de Bondy, la mairie n'a jamais voulu recueillir l'avis des<br />

Bondynois-e-s alors qu'elle seule dispose des moyens pour le faire réellement.<br />

Lors du débat du 10 novembre organisé par un collectifs de partis et d'associations locales, M. Roger a fait un bref<br />

passage d'un peu plus d'une demi-heure. Insuffisant pour que les citoyens qui s'étaient déplacés puissent<br />

l'interroger. Mais néanmoins suffisant pour démontrer que s'il est clair qu'il pèsera de toute son influence pour<br />

protéger les intérêts de Veolia, ses explications furent, elles, très confuses. Vous pouvez écouter ses élucubrations<br />

et lire leur retranscription complète ici.<br />

Pour verrouiller encore un peu plus le vote qui aura lieu le 23 novembre et que certains conseillers qui pourraient<br />

s'égarer à considérer le retour au SEDIF comme une trahison des convictions socialistes, on sent affleurer les<br />

pressions d'une consigne d'un vote de groupe, lorsque Mme Thomassin rappelle que Gilbert Roger est « président<br />

du groupe socialiste d'Est Ensemble » et qu'elle se dit « convaincue que nous saurons la dépasser grâce à l'esprit<br />

communautaire qui nous anime toutes et tous ». C'est bien compris ...<br />

Coupables devant la Loi<br />

Les 91 élus communautaires vont voter ce 23 novembre ... sans même avoir compris toutes les conséquences de<br />

Copyright © <strong>Expression</strong> <strong>93</strong> Page 3/4


leur choix.<br />

Mme Thomassin votera Veolia ... tout en rêvant d'un vrai service public de l'eau<br />

Au fait, quelle question exacte va-t-elle être soumise au vote Car dans cette urgence et ce flou artistique, la<br />

formulation de cette question sera fondamentale. Justement, la Loi prévoit que chaque projet de délibération soit<br />

présenté préalablement à la Commission Consultative des Services Publics Locaux.<br />

Qu'importe : la majorité socialiste choisit tout simplement de se placer dans l'illégalité !<br />

Preuve de ce passage en force au profit de Veolia : le cabinet de M. Kern, président de la CAEE, répond par écrit : «<br />

Est ensemble ne réunira pas sa Commission consultative locale sur les Services Publics. » C'est pourtant une<br />

obligation du Code Général des Collectivités Territoriales (article L.1413-1) dont le non respect entraînera<br />

l'annulation du vote.<br />

Ces élus « socialistes » qui rêvent ... mais votent le contraire.<br />

Enfin, pour faire passer cette pilule bien amère, Mme Thomassin nous promet le « rêve » de M. Kern : « un syndicat<br />

mixte avec Eau de Paris, un vrai service public de l'eau et une tarification sociale ».<br />

Ce même M. Kern qui, comme Mme Thomassin et M. Roger, s'apprêtent à voter (et s'appliquent à faire voter...) pour<br />

douze années de gestion privée avec Veolia, multinationale leader mondial de l'eau.<br />

Des actes en totale contradiction avec leurs rêves ou la fameuse « schizophrénie de la gauche gestionnaire ».<br />

[1] maire de Bondy, premier vice président du conseil général, conseiller communautaire et président du groupe socialiste d'Est Ensemble ... qui<br />

n'a toujours pas daigné répondre à la lettre ouverte du 2 novembre<br />

[2] première maire adjointe de Bondy, conseillère générale de Seine-Saint-Denis<br />

[3] avec les hypothèses d'un tarif Eau de Paris pour Est Ensemble équivalent à celui facturé aux Parisiens soit 1,04 Euros/m3 HT et si Veolia ne<br />

révise pas à la hausse son tarif de 1,41 : 635 m3/an/foyer x (1,41 - 1,04) = 234,95 Euros / an / foyer<br />

[4] en prenant le pari que Veolia, incroyablement autorisé par le SEDIF à réévaluer son tarif tous les trimestres, sera revenu en 2013 à son tarif<br />

actuel de 1,76 : 635 m3/an/foyer x (1,75 - 1,04) = 450,85 Euros / an / foyer<br />

Copyright © <strong>Expression</strong> <strong>93</strong> Page 4/4

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