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Source [PDF] - Musée des beaux-arts de Rennes

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Présentation aux enseignants<br />

mercredi 19 décembre 2012, 14h30<br />

Passages<br />

Adalberto Mecarelli<br />

Passage <strong>de</strong> Saint Luc<br />

2012<br />

Exposition présentée du 5 décembre 2012 au 3 mars 2013<br />

Ouverture en continu le mardi <strong>de</strong> 10h à 18h,<br />

du mercredi au dimanche <strong>de</strong> 10h à 12h et <strong>de</strong> 14h à 18h<br />

(sauf lundis et jours fériés)


Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

www.mbar.org 2


Informations pratiques<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong><br />

20 quai Emile Zola<br />

35000 <strong>Rennes</strong><br />

02 23 62 17 45<br />

www.mbar.org<br />

<br />

Ouverture en continu le mardi <strong>de</strong> 10h à 12h,<br />

du mercredi au dimanche <strong>de</strong> 10h à 12h et <strong>de</strong> 14h à 18h<br />

(sauf lundis et jours fériés)<br />

La gratuité est accordée aux groupes scolaires accompagnés et aux enseignants préparant une visite<br />

dont la date a été préalablement fixée.<br />

Seuls les groupes ayant réservé seront admis dans l'enceinte du musée.<br />

Afin <strong>de</strong> faciliter l'enregistrement <strong><strong>de</strong>s</strong> groupes, merci <strong>de</strong> présenter le carton <strong>de</strong> confirmation à l'accueil du<br />

musée.<br />

Pour tous les groupes, réservation obligatoire au 02 23 62 17 41<br />

lundi, mercredi, jeudi et vendredi : 8h45 - 11h45 / 13h30 - 16h30<br />

Permanence <strong><strong>de</strong>s</strong> conseillers-relais :<br />

Mercredi, 14h - 17h : Marie Rousseau (<strong>arts</strong> plastiques)<br />

Mercredi, 15h - 18h : Yannick Louis (histoire-géographie)<br />

Téléphone : 02 23 62 17 54<br />

Nous rappelons que :<br />

> Les élèves sont sous la responsabilité <strong><strong>de</strong>s</strong> enseignants et <strong><strong>de</strong>s</strong> accompagnateurs.<br />

Aucun élève ne doit être laissé seul, en particulier pour les groupes sans animation qui circulent<br />

librement dans l'ensemble du musée.<br />

En cas d'inci<strong>de</strong>nt, l'établissement scolaire sera tenu pour responsable.<br />

> Il est <strong>de</strong>mandé aux établissements scolaires <strong>de</strong> prévoir un nombre suffisant d'adultes pour encadrer<br />

les élèves.<br />

> L'effectif du groupe ne doit en aucun cas être supérieur à 30 élèves.<br />

> Il est interdit <strong>de</strong> manger et <strong>de</strong> boire dans les salles.<br />

> Seul l'usage <strong>de</strong> crayons papier est autorisé : les stylos à bille ou à encre, les feutres, les compas et<br />

les paires <strong>de</strong> ciseaux sont prohibés.<br />

> Il est interdit <strong>de</strong> crier.<br />

> Il est interdit <strong>de</strong> courir.<br />

> Il est interdit <strong>de</strong> s'approcher à moins <strong>de</strong> 1 mètre <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres, et à plus forte raison <strong>de</strong> les toucher.<br />

> Les photos sont autorisées, mais sans flash.<br />

En cas <strong>de</strong> non-respect <strong>de</strong> ces règles élémentaires <strong>de</strong> conduite, le personnel du musée est autorisé à<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r le départ immédiat du groupe.<br />

Merci <strong>de</strong> votre compréhension<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Perspective plastique<br />

Adalberto Mecarelli : « Le peintre <strong>de</strong> l’ombre »<br />

« Le corps lumineux semblera d’autant plus brillant qu’il est environné d’une ombre plus profon<strong>de</strong> » :<br />

Léonardo da Vinci<br />

Adalberto Mecarelli est né le 25 janvier 1946 à Terni (Italie). Il reçoit en 1965 son diplôme <strong>de</strong> maître<br />

fon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'Institut d'Art <strong>de</strong> Terni. Après avoir suivi <strong><strong>de</strong>s</strong> cours <strong>de</strong> peinture à l’Académie <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux-Arts <strong>de</strong><br />

Rome, il s’installe à Paris en 1968. Il sera chargé <strong>de</strong> l'enseignement <strong>de</strong> la sculpture à l'École <strong><strong>de</strong>s</strong> Beaux Arts <strong>de</strong><br />

<strong>Rennes</strong> en 1989 et obtient en 2002 le prix Aurelie Nemours.<br />

Comme Apollodore, qualifié <strong>de</strong> skiagraphe 1 par les enfants, ou peintre <strong>de</strong> l’ombre, et dont Pline dit<br />

qu’il fut « le premier à représenter les objets comme ils nous apparaissent réellement », Adalberto Mecarelli<br />

articule son œuvre autour <strong>de</strong> la lumière et <strong>de</strong> sa matérialité. « La lumière est mon matériau, le seul<br />

absolument. ». Son travail associe sculpture, poésie et photographie. La photographie est prise ici, au sens<br />

étymologique du terme tel qu’imaginé par Sir John Fre<strong>de</strong>rick William Herschel : du grec phos : la lumière et<br />

graphein : écrire, <strong><strong>de</strong>s</strong>siner, peindre : c’est-à-dire « écrire avec la lumière ».<br />

« La poésie émerge d’une matière <strong>de</strong> nouvelle espèce à la fois étrange et inquiétante. » 2 . L’ombre<br />

<strong>de</strong>vient un matériau ductile ayant le pouvoir <strong>de</strong> boucher le vi<strong>de</strong> à la manière <strong>de</strong> Dibuta<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> Sicyone qui, en<br />

réalisant le contour du visage <strong>de</strong> l’être aimé par sa fille, révèle son essence (Skiagraphia 3 ), le passage, la<br />

trace, gar<strong>de</strong> l’origine.<br />

Fingere ex argilla similitudines Buta<strong><strong>de</strong>s</strong> Sicyonius figulus primus invenit Corinthi filiae opera, quae capta amore iuvenis, abeunte illo<br />

peregre, umbram ex facie eius ad lucernam in pariete lineis circumscripsit, quibus pater eius inpressa argilla typum fecit et cum<br />

ceteris fictilibus induratum igni proposuit.<br />

« En utilisant lui aussi la terre, le potier Butadès <strong>de</strong> Sicyone découvrit le premier l’art <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>ler <strong><strong>de</strong>s</strong> portraits en argile ; cela se<br />

passait à Corinthe et il dut son invention à sa fille, qui était amoureuse d’un jeune homme ; celui-ci partant pour l’étranger, elle<br />

entoura d’une ligne l’ombre <strong>de</strong> son visage projetée sur le mur par la lumière d’une lanterne ; son père appliqua l’argile sur l’esquisse,<br />

en fit un relief qu’il mit à durcir au feu avec le reste <strong>de</strong> ses poteries, après l’avoir fait sécher. » 4<br />

« Fiat Lux : Que la lumière soit ! ». Par la médiation <strong>de</strong> la lumière, il crée <strong><strong>de</strong>s</strong> dispositifs éphémères<br />

qui s’inscrivent dans <strong><strong>de</strong>s</strong> sites en intégrant le caractère, le temps et l’histoire inhérents. Le site est une entité<br />

éphémère et se différencie du lieu qui est la part d’espace occupé par un corps conçu comme relativement<br />

stable et immobile. La lumière constitue à la fois un outil d’investigation, <strong>de</strong> recherche, et à la fois le matériau<br />

<strong>de</strong> construction qui <strong>de</strong>vient inhérent à son œuvre. La lumière <strong>de</strong>vient une matière plastique, élastique. Selon<br />

Florence <strong>de</strong> Mèredieu, la lumière se caractérise par sa capacité à faire bouger les formes, à être mouvante<br />

elle-même et soumise à une mutation perpétuelle.<br />

<br />

1 Skiagraphia : du grec : « peinture/écriture <strong>de</strong> l’ombre ». Il s’agit d’une peinture illusionniste, en trompe-l’œil employée dans les<br />

décors <strong>de</strong> théâtre dans l’Antiquité et s’adressant avant tout à la subjectivité du spectateur.<br />

2 Adalberto Mecarelli : Entre ombre et lumière. Oeuvres 1967-1987, Anne Tronche et Alberto Olivetti, 1987.<br />

3 Du grec : « peinture/écriture <strong>de</strong> l’ombre » : peinture illusionniste, en trompe-l’œil employée dans les décors <strong>de</strong> théâtre dans<br />

l’Antiquité.<br />

4 Pline (23 – 79) Histoire naturelle, Livre XXXV, § 151 et 152. Traduction <strong>de</strong> JM. Croisille, Belles Lettres, 5 lignes<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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La lumière est ici artificielle, par le truchement du projecteur, vecteur d’une lumière intense, il réduit les<br />

volumes à l’état d’ombres. La sculpture <strong>de</strong>vient un entre-<strong>de</strong>ux : un matériau brut et une matière 5 partiellement<br />

décomposée par les lumières intenses.<br />

L'œuvre <strong>de</strong> Mecarelli débute à la fin <strong><strong>de</strong>s</strong> années 60, l'artiste ne cessera <strong>de</strong> reprendre ces formes<br />

géométriques, ces volumes oscillant entre <strong><strong>de</strong>s</strong>sin, peinture, sculpture et architecture. Son œuvre prend<br />

différentes formes : planéité, volumes, photographies, empreintes, projections… Une évolution qui questionne<br />

une perte progressive <strong>de</strong> la pérennité <strong>de</strong> ces interventions, mais toujours articulées autour d’un paradigme<br />

immuable : la lumière dans un rapport dichotomique du visible et <strong>de</strong> l’invisible. En 1967, Mecarelli gar<strong>de</strong> trace<br />

d’un relevé <strong>de</strong> parcours quotidien d’un non-voyant, effectué sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> trois mois. En 1970, il<br />

matérialise le vi<strong>de</strong> noir. En 1987, il réalise <strong><strong>de</strong>s</strong> formes noires à la Chapelle Salpetrière à Paris. En 1994, il<br />

réalise une empreinte <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> lumière solaire sur un sari doré. Tel le voile <strong>de</strong> Véronique (du latin : vera<br />

ikona : image vraie), l’empreinte rend présente une absence.<br />

L’utilisation <strong>de</strong> la photographie inverse ce rapport à la lumière et il se crée ainsi un oxymore, une<br />

rencontre spontanément contradictoire entre la lumière/l’ombre et le noir/le blanc : la lumière <strong>de</strong>vient noire, et<br />

l’ombre blanche. Enfin, en 2007, Adalberto Mecarelli intervient sur le siège <strong>de</strong> la Société Norac (à l’initiative <strong>de</strong><br />

la Biennale d’Art Contemporain <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong>, et l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> mécènes <strong>de</strong> l’œuvre d’Aurelie Nemours, Les<br />

Alignements du XXI e siècle, inaugurée en 2006). Il développe une esthétique rigoureusement géométrique dont<br />

la lumière <strong>de</strong>vient matière. La matière est un assemblage <strong>de</strong> transformations qui déplient les volumes dans<br />

l’espace. Le vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong>vient écran à la projection <strong>de</strong> ces figures qui disparaissent à peine apparues.<br />

« L’obscur <strong>de</strong>vient une non-lumière », une lumière indirecte : c’est le négatif qui rend visible la lumière.<br />

L’exposition intitulée « Passages », reprend le titre d’œuvres réalisées à Arles en 2011, mais ici<br />

Adalberto Mecarelli a choisi un processus <strong>de</strong> prélèvements <strong>de</strong> composition ou <strong>de</strong> formes constituantes <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

œuvres mise en regard comme une volonté <strong>de</strong> souligner, mettre en lumière la structure interne <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres. Il<br />

se crée <strong><strong>de</strong>s</strong> « passages entre ce qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> la figure et ce qui est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> l’image ».<br />

La démarche <strong><strong>de</strong>s</strong> interventions <strong>de</strong> l’artiste dans le musée s’est construite progressivement passant <strong>de</strong><br />

trois ou quatre interventions à seize. Travaillant par prélèvements d’espaces, il adopte une position<br />

d’investigateur et s’est attaché à créer une synergie entre les œuvres permanentes du musée, le musée luimême<br />

et ses installations lumineuses pour aller hors les murs avec le « Passage au guet » projeté <strong>de</strong>puis le<br />

musée vers la Vilaine, qui <strong>de</strong>vient écran et miroir réfléchissant.<br />

Toutes les interventions dans le musée ont pour titre <strong>de</strong> départ « passage » qui est associé ensuite à<br />

l’espace occupé.<br />

Dans le « Passage du loup » tout comme dans le « Passage <strong>de</strong> La Tour », il interroge la construction<br />

même <strong>de</strong> l’œuvre. Pour « Le Nouveau-né », il est intéressant <strong>de</strong> mettre en prolongement l’œuvre <strong>de</strong> François<br />

Morellet « Georges <strong>de</strong> La Tour défiguré », présente dans les collections du musée, et d’ainsi mettre en<br />

perspective les éc<strong>arts</strong>, correspondances (au sens <strong>de</strong> Bau<strong>de</strong>laire) ou résonances (au sens d’Adorno).<br />

Le « Passage <strong>de</strong> Saint Luc » met en évi<strong>de</strong>nce la problématique inhérente <strong>de</strong> l’œuvre : la question <strong>de</strong> la<br />

copie <strong>de</strong> la figure. En projetant la forme du support sur lequel peint Saint Luc, Mecarelli crée une mise en<br />

abîme <strong>de</strong> la notion <strong>de</strong> copie. Nous pouvons retrouver cette démarche <strong>de</strong> prélèvement <strong>de</strong> forme, <strong>de</strong> motif<br />

interne à l’œuvre dans le « Passage du rouleau d’or » ou le motif du cylindre <strong>de</strong> Paul Sérusier se retrouve<br />

multiplié.<br />

<br />

5 Voir la distinction matière et matériau <strong>de</strong> Florence <strong>de</strong> Mèredieu : Histoire matérielle et immatérielle <strong>de</strong> l’art mo<strong>de</strong>rne et<br />

contemporain.<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Dans le « Passage <strong><strong>de</strong>s</strong> six », il place dans la continuité <strong>de</strong> la petite « Napoléone-Elisa Baciocchi et son<br />

chien » <strong>de</strong> Lorenzo Bartolini, non pas la projection <strong>de</strong> la silhouette <strong>de</strong> la sculpture mais la superposition <strong>de</strong> la<br />

forme <strong><strong>de</strong>s</strong> six tableaux adjacents à la projection.<br />

D’autres interventions interrogent l’architecture même du musée ou <strong><strong>de</strong>s</strong> éléments le constituant.<br />

Les installations fixent, matérialisent les empreintes <strong>de</strong> ce spectre impalpable : la lumière, dans une<br />

visée pérenne. Tel un sculpteur, Mecarelli révèle le squelette, la structure, l’ossature <strong>de</strong> ces formes du réel<br />

comme une radiographie dépliée dans l’espace. En utilisant la lumière comme matière première, il s’apparente<br />

à un alchimiste manipulant l’or/ la lumière. Il crée ainsi <strong><strong>de</strong>s</strong> empreintes <strong>de</strong> fragments du réel par la lumière. Le<br />

spectateur est interpelé. L’image se déplie à l’infini dans une mise en abîme d’images dans l’image. L’image<br />

<strong>de</strong>vient un double, un reflet, une copie, un simulacre d’une réalité fugace, éphémère, aussitôt évaporée. <br />

Marie Rousseau, conseillère-relais au MBAR<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Propositions d’exploitations pédagogiques en Arts plastiques<br />

Niveau<br />

concerné<br />

Programme<br />

6 e 5 e 4 e 3 e<br />

L’Objet et l’œuvre<br />

3 e partie :<br />

Présentation <strong>de</strong><br />

l’objet<br />

Images, Œuvre et Fiction<br />

3 e partie : L’image dans la culture<br />

artistique<br />

Images, Œuvre et Réalité<br />

1 ère partie : La nature et<br />

les modalités <strong>de</strong><br />

production <strong><strong>de</strong>s</strong> images<br />

L’Espace, l’œuvre et le<br />

Spectateur<br />

2 e partie : L’espace <strong>de</strong><br />

présentation <strong>de</strong> l’œuvre<br />

a) L’objet dans<br />

l’espace public<br />

extérieur<br />

b) Image symbolique<br />

f) Photographie<br />

Eclairage<br />

Incitation Effet miroir Image acheiropoïète<br />

Vera Ikona<br />

Une peinture faite sans mains.<br />

Miracle d’une représentation qui<br />

s’inscrit comme une trace, une<br />

empreinte. La peinture possè<strong>de</strong><br />

une « aura » qui désigne la<br />

présence <strong>de</strong> l’origine.<br />

Véronique signifie en latin<br />

« l’image vraie ».<br />

Notions<br />

abordées<br />

Histoire<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong><br />

représentation,<br />

décoratif, ornement,<br />

support, symétrie,<br />

miroir, espace,<br />

architecture,<br />

volume…<br />

- Le Caravage, Mythe<br />

<strong>de</strong> Narcisse, 1597-99<br />

- Salvador Dali,<br />

Métamorphose <strong>de</strong><br />

Narcisse, 1937<br />

ressemblance, vraisemblance, du<br />

plan au volume, image, reflet,<br />

écho, double, projection, illusion,<br />

continuité/rupture, distorsion,<br />

écart …<br />

- Francisco <strong>de</strong> Zurbaran (Fuente<br />

<strong>de</strong> Cantos, 1598 - Madrid 1664)<br />

La Sainte Face<br />

- Hans Memling (1430-1494)<br />

Sainte Veronique, Washington<br />

National Gallery of Art<br />

- Maitre <strong>de</strong> la Veronique (actif <strong>de</strong><br />

1400 a 20, Cologne, Allemagne)<br />

Sainte Veronique tenant le Suaire,<br />

Munich, Alte Pinakotheke<br />

- Domenico Fetti (Roman, 1589 -<br />

1623) Le Voile <strong>de</strong> Veronique<br />

Ecrire avec la lumière<br />

photogrammereproductibilité-<br />

œuvre<br />

unique-détournementréappropriationréexploitation…<br />

- Nicephore Niepce, Vue<br />

prise <strong>de</strong> la fenetre du<br />

cabinet <strong>de</strong> travail, 1827<br />

- Paul Strand,<br />

Abstraction, ombre d’une<br />

veranda, 1916<br />

- Christian Schad,<br />

Schadographie 15, 1960<br />

- Man Ray,<br />

Rayogramme, 1927<br />

- Man Ray, Le Retour A<br />

La Raison, 1923<br />

Sculpter le vi<strong>de</strong><br />

ombres projetéesévi<strong>de</strong>ment,<br />

forme<br />

ouverte, immatériel,<br />

passage, tension- la<br />

matérialité du vi<strong>de</strong> - plein<br />

/ vi<strong>de</strong>-…<br />

- Ieoh Ming Pei,<br />

Pyrami<strong>de</strong> du Louvre,<br />

1983-89<br />

- Henry Moore, Figure<br />

Etendue, 1951<br />

- Vladimir Tatline,<br />

Maquette pour le<br />

monument <strong>de</strong> la 3 e<br />

internationale, 1919<br />

- Alexan<strong>de</strong>r Cal<strong>de</strong>r,<br />

Mobiles<br />

- Donald Judd, Sans titre,<br />

1973<br />

Marie Rousseau, conseillère-relais au MBAR (marie.rousseau@ac-rennes.fr)<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Perspective historique<br />

"Passages"<br />

Adalberto Mecarelli<br />

"Ce sont les regar<strong>de</strong>urs qui font les tableaux. On découvre aujourd'hui Le Greco ; le public peint ses tableaux<br />

trois cents ans après l'auteur en titre" Marcel Duchamp*<br />

Le musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> accueille Adalberto Mecarelli qui intervient dans les salles du musée<br />

ainsi qu'en extérieur.<br />

Musée, patrimoine et médiation<br />

Rappel sur l'histoire du musée <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> en quelques dates :<br />

* Loi du 02 septembre 1792 : confiscation <strong><strong>de</strong>s</strong> biens <strong><strong>de</strong>s</strong> émigrés ;<br />

* Décret du 27 janvier 1794 : les collections <strong>de</strong>venues propriété <strong>de</strong> la nation doivent être prises en charge par<br />

les administrations <strong><strong>de</strong>s</strong> Districts ;<br />

* Décret <strong>de</strong> Chaptal – 31 août 1801 : création officielle <strong>de</strong> quinze musées départementaux auxquels une<br />

commission doit ensuite attribuer <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres<br />

Ces dates sont importantes pour tous les musées créés pendant la Révolution, et particulièrement pour celui<br />

<strong>de</strong> <strong>Rennes</strong> dont la collection est constituée pour une large part <strong>de</strong> la saisie <strong><strong>de</strong>s</strong> biens <strong><strong>de</strong>s</strong> émigrés<br />

(notamment Robien) mais aussi <strong>de</strong> cette attribution <strong>de</strong> 1801 (qui correspond à une répartition <strong><strong>de</strong>s</strong> "trésors<br />

conquis sur les ennemis <strong>de</strong> la République") entre les différents musées créés.<br />

Il s'agit donc pour la nation <strong>de</strong> conserver et montrer les œuvres considérées comme patrimoniales.<br />

Le patrimoine <strong>de</strong>puis le XVIII ème : une notion qui évolue<br />

La notion n'est pas nouvelle au XVIII ème siècle : l'inventaire <strong>de</strong> Sept Merveilles du mon<strong>de</strong> date <strong>de</strong> l'Antiquité ;<br />

en France, c'est une préoccupation aristocratique qui se développe notamment au XVI ème siècle dans un but<br />

individuel (collections privées – cabinets <strong>de</strong> curiosités) même si déjà le pouvoir royal tente <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong>r<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> édifices jugés remarquables (arènes <strong>de</strong> Nîmes sous Louis XVI, par exemple) et que la galerie du château<br />

du Luxembourg veut exposer <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres pour favoriser la "renaissance d'une école française" (La Font <strong>de</strong><br />

Saint-Yenne) ; en Angleterre, les collections privées – avec Sir Hans Sloane – donnent naissance au musée ;<br />

en France, c'est avec la Révolution, alors que la remise en cause du passé, l'instabilité du présent et le<br />

"fanatisme <strong>de</strong> l'avenir" (selon Guizot) interroge la fin du XVIII ème , que la nécessité pour la nation <strong>de</strong> protéger<br />

un patrimoine menacé par le vandalisme ou l'exil s'impose.<br />

De la sauvegar<strong>de</strong> dans les musées, (qui correspond également à son appropriation par la nation <strong><strong>de</strong>s</strong> biens<br />

confisqués en France ou dans les régions conquises), on passe au XIX ème siècle avec Mérimée à une liste <strong>de</strong><br />

880 monuments remarquables établie en 1840.<br />

La création <strong>de</strong> la journée du patrimoine en France par Jack Lang en 1984, et l'extension du champ <strong>de</strong> la<br />

notion (qui englobe aujourd'hui le matériel et l'immatériel) conduisent à une proximité accrue entre le<br />

patrimoine et la population.<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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À la fin du XVIII ème siècle, c'est son appropriation par la nation qui intervient et bouscule les représentations,<br />

car le musée né <strong>de</strong> la Révolution est un espace public qui exclue les intérêts particuliers au bénéfice <strong>de</strong> l'art. Il<br />

<strong>de</strong>vient assez rapi<strong>de</strong>ment lieu d'étu<strong>de</strong> pour éviter la simple fonction <strong>de</strong> dépôt ; il <strong>de</strong>vient également le cadre<br />

mo<strong>de</strong>rne "d'intelligibilité" du passé porté par un élan "universel" (contesté par Quatremère <strong>de</strong> Quincy et<br />

surtout... Wellington en 1815) propre à cette pério<strong>de</strong> révolutionnaire.<br />

Le musée offre à lire une histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong>, permet <strong><strong>de</strong>s</strong> confrontations et ici, précisément, une relecture par un<br />

artiste, du lieu, <strong>de</strong> quelques œuvres.<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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LE MUSÉE, UN LIEU et DES COLLECTIONS<br />

Christine Davenne 1 interroge le musée qui aurait "nécropolisé" (Rudi Fuchs) l'art, cette fonction se révélant<br />

aujourd'hui positive puisque "l'histoire d'un musée est écrite par l'art. Un musée est un lieu où un art, en route,<br />

fait une halte et <strong>de</strong>vient une image immobile à l'intérieur du mouvement incessant qu'est la culture. C'est là le<br />

paradoxe du musée : il peut montrer ce qui est en mouvement mais seulement lorsqu'il l'immobilise." (Maiten<br />

Bouisset)*.<br />

Pourtant si les missions du musée (conserver, étudier, restaurer, exposer) peuvent sembler figer une<br />

histoire <strong>de</strong> l'art notamment en soustrayant l'œuvre à son contexte, (on connaît les critiques ou interrogations,<br />

<strong>de</strong> Quatremère <strong>de</strong> Quincy au débat - non clos - sur la frise du Parthénon en passant par Paul Valéry...), le<br />

musée est aussi laboratoire et ferment qui permet <strong>de</strong> se projeter dans l'avenir en interrogeant les collections.<br />

Alors que la mo<strong>de</strong>rnité voulait faire table rase, aujourd'hui, le musée d'art (dont la collection n'ignore pas l'art<br />

contemporain) est <strong>de</strong>venu le lieu légitime <strong><strong>de</strong>s</strong> productions artistiques et occupe la place laissée vi<strong>de</strong> par les<br />

cabinets <strong>de</strong> curiosités ; cette exposition <strong><strong>de</strong>s</strong> collections elle-même est <strong>de</strong>venue interrogation avec <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

audaces dans les accrochages (Rudi Fuchs), ou encore en proposant la confrontation avec l'art contemporain<br />

qui vient interroger le lieu (on peut citer pour exemple, en 1991, "Arguments topiques" Daniel Buren réfléchit<br />

la nef du CAPC Bor<strong>de</strong>aux en y plaçant 1465,5m² <strong>de</strong> miroirs...).<br />

Christine Davenne, encore :<br />

"La liste <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes contemporains travaillant sur le principe muséal est longue. Que ce soit dans la<br />

caricature <strong>de</strong> l'aspect reliquaire, avec Sophie Calle ou dans la constitution <strong>de</strong> faux musées avec Broodthaers,<br />

Messager, Boltanski ou sa mise en faillite avec Haacke nous assistons aujourd'hui à l'exaltation du lieu<br />

d'exposition (...) L'éclectisme <strong>de</strong> la curiosité permet d'exalter la cita<strong>de</strong>lle muséale et ses frontières closes." 1<br />

Mecarelli, par ses interventions, réveille la curiosité.<br />

Yannick Louis, conseiller-relais au MBAR<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Pistes pédagogiques<br />

1/ Dans le musée<br />

Répertorier trois à quatre œuvres sur lesquelles Mecarelli est intervenu.<br />

I<strong>de</strong>ntifiez ces œuvres en précisant :<br />

- l'i<strong>de</strong>ntité (si elle est connue) <strong>de</strong> l'artiste ;<br />

- l'origine géographique,<br />

- la date d'arrivée au Musée.<br />

Les interventions <strong>de</strong> Mecarelli vous semblent-elles souligner <strong><strong>de</strong>s</strong> proximités ou, au contraire, <strong><strong>de</strong>s</strong> différences<br />

entre les œuvres ?<br />

2/ Réfléchir et débattre en s'appuyant sur un article d'Éric <strong>de</strong> Chassey et votre expérience (votre visite<br />

<strong>de</strong> l'exposition)<br />

Éric <strong>de</strong> Chassey, dans un article du quotidien Le Mon<strong>de</strong> du 01/02 12 2007 expose ses réserves quant à<br />

"l'engouement pour l'art contemporain (...) qui conduit certains musées à <strong>de</strong>venir <strong><strong>de</strong>s</strong> centres d'art". Le musée<br />

dans son initiative, est-il encore selon la loi relative aux musées <strong>de</strong> France du 04 janvier 2002) "une collection<br />

permanente composée <strong>de</strong> biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisé<br />

en vue <strong>de</strong> la connaissance, <strong>de</strong> l'éducation et du plaisir du public" ???<br />

À partir <strong>de</strong> votre expérience et <strong><strong>de</strong>s</strong> arguments développés par M. Éric <strong>de</strong> Chassey (voir l'article en ligne),<br />

développez un argumentaire en répondant à la question : L'exposition "Passages" vous semble-t-elle<br />

organisée <strong>de</strong> manière à rapprocher le public <strong><strong>de</strong>s</strong> collections et à amplifier la connaissance et le plaisir <strong>de</strong> cette<br />

découverte ?<br />

3/ Réfléchir et débattre sur l'œuvre, son appropriation, son installation au musée, sa présentation au<br />

public : peut-on voir une œuvre d'art hors du contexte et du milieu qui lui ont donné naissance ?<br />

- en amont, étayer la réflexion à partir d'exemples célèbres : la frise du Parthénon,<br />

l'Obélisque <strong>de</strong> la Concor<strong>de</strong>...<br />

- "Les Noces <strong>de</strong> Cana" <strong>de</strong> Véronèse : faire une recherche :<br />

* commanditaire, artiste, lieu d'exécution, d'exposition...<br />

* le contexte <strong>de</strong> son arrivée en France ;<br />

* les raisons <strong>de</strong> sa non-restitution ;<br />

* ses déplacements notamment au XX ème ;<br />

* un débat toujours d'actualité : voir le combat <strong>de</strong> Carla Bruni et d'Arno<br />

Klarsfeld...<br />

- Un débat ancien : les œuvres doivent-elles quitter leur lieu premier d'exposition ? (dossier<br />

joint : pétitions concernant la politique <strong>de</strong> saisies d'œuvres d'art en Italie)<br />

* Comment envisager le déplacement <strong><strong>de</strong>s</strong> œuvres d'art faisant suite à la<br />

conquête <strong>de</strong> l'Italie par Bonaparte ? (pétitions pour et contre cette initiative)<br />

4/ Un lieu : Centre d'art <strong>de</strong> Oiron où l'art contemporain intervient dans un édifice <strong>de</strong> la Renaissance<br />

(...)<br />

En annexe : documents<br />

- Textes <strong><strong>de</strong>s</strong> pétitions<br />

- "Un musée ne doit pas <strong>de</strong>venir un centre d'art", par Eric <strong>de</strong> Chassey, LE MONDE 01.12.07<br />

- Repères chronologiques<br />

- Indications bibliographiques<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Annexes :<br />

Pétition adressée au Directoire le 29 Thermidor An IV (16 août 1796) par cinquante artistes pour<br />

appuyer les thèses <strong>de</strong> Quatremère <strong>de</strong> Quincy*<br />

L'amour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong>, le désir <strong>de</strong> conserver leurs chefs-d'œuvre à l'admiration <strong>de</strong> tous les peuples, un intérêt<br />

commun à cette gran<strong>de</strong> famille d'artistes répandus sur tous les points du globe, sont les motifs <strong>de</strong> notre<br />

démarche auprès <strong>de</strong> vous. Nous craignons que cet enthousiasme qui vous passionne pour les productions du<br />

génie n'égare sur leurs véritables intérêts même leurs amis les plus ar<strong>de</strong>nts ; et nous venons vous prier <strong>de</strong><br />

peser avec maturité cette importante question <strong>de</strong> savoir s'il est utile à la France, s'il est avantageux aux <strong>arts</strong> et<br />

aux artistes en général <strong>de</strong> déplacer <strong>de</strong> Rome les monuments d'antiquité et les chefs-d'œuvre <strong>de</strong> peinture et<br />

<strong>de</strong> sculpture qui composent les galeries et musées <strong>de</strong> cette capitale <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong>.<br />

Nous ne nous permettrons aucune réflexion à ce sujet déjà soumis à l'opinion publique par <strong>de</strong> savantes<br />

discussions ; nous nous bornerons à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, citoyens Directeurs, qu'avant <strong>de</strong> rien déplacer <strong>de</strong> Rome, une<br />

commission formée par un certain nombre d'artistes et <strong>de</strong> gens <strong>de</strong> lettres, nommés par l'Institut national, en<br />

partie dans son sein et partie au <strong>de</strong>hors, soit chargée <strong>de</strong> vous faire un rapport général sur cet objet.<br />

C'est d'après ce rapport, où toutes les considérations seront discutées et pesées avec cette masse <strong>de</strong><br />

réflexions et <strong>de</strong> lumières indispensables au développement d'un sujet si grand et si digne <strong>de</strong> vous, que vous<br />

prononcerez sur le sort <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> dans les générations futures.<br />

Oui, l'arrêté que vous prendrez va fixer à jamais leur <strong><strong>de</strong>s</strong>tin, n'en doutez point ; et c'est ainsi que pour former<br />

les couronnes <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées à nos légions triomphantes, vous saurez unir les lauriers d'Apollon aux palmes <strong>de</strong> la<br />

Victoire, et aux rameaux si désirés <strong>de</strong> l'arbre <strong>de</strong> la paix.<br />

Signé <strong>de</strong> 50 artistes. (dont Quatremère <strong>de</strong> Quincy).<br />

*Antoine Chrysostome Quatremère <strong>de</strong> Quincy (1755-1849) apprend la sculpture dans l'atelier <strong>de</strong> Coustou,<br />

voyage en Italie (à <strong>de</strong>ux reprises) puis à Londres ; pendant la Révolution, il est élu représentant <strong>de</strong> la<br />

commune <strong>de</strong> Paris, membre <strong>de</strong> l'Assemblée législative et du Comité d'Instruction Publique ; est emprisonné<br />

sous la Terreur, et c'est <strong>de</strong> sa prison qu'il écrit ses "Lettres à Miranda". La Restauration honore Quatremère<br />

<strong>de</strong> Quincy ; il exerce différentes responsabilités dont, la <strong>de</strong>rnière, correspondant <strong>de</strong> l'Académie royale <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Beaux-Arts <strong>de</strong> Naples.<br />

Pétition adressée au Directoire le 12 Vendémiaire an IV (30 octobre 1796) par trente sept artistes pour<br />

soutenir la politique <strong><strong>de</strong>s</strong> saisies d'œuvres d'art en Italie<br />

Un gouvernement astucieux semble se faire un parti jusque dans nos murs par <strong><strong>de</strong>s</strong> pétitions adroitement<br />

combinées. Il cherche à retenir <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs-d'œuvre qu'il a fait semblant <strong>de</strong> nous cé<strong>de</strong>r : ses efforts sont<br />

secondés par <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes estimables, qui ont l'amour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong> pour motif ; mais nous aussi, nous sommes<br />

artistes ! Et si nous <strong>de</strong>mandons qu'on transporte ici <strong><strong>de</strong>s</strong> chefs-d'œuvre, c'est pour l'honneur, la gloire du nom<br />

français, et l'amour que nous portons à ces mêmes chefs-d'œuvre.<br />

1° Plus notre climat paraît défavorable aux <strong>arts</strong>, plus nous avons besoin <strong>de</strong> modèles pour vaincre les<br />

obstacles qui pourraient s'opposer chez nous à leur progrès ; c'est par une longue habitu<strong>de</strong> du vrai et du beau<br />

que nous formons notre goût. Les Romains, jadis grossiers, sont parvenus à civiliser leur nation, en<br />

transplantant chez eux ces productions <strong>de</strong> la Grèce vaincue. À leur exemple, profitons <strong>de</strong> nos conquêtes, et<br />

faisons passer <strong>de</strong> l'Italie en France tout ce qui peut garantir l'imagination. Que les obélisques égyptiens<br />

viennent orner nos places et y attester nos triomphes sur l'Europe entière lâchement conjurée contre un seul<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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peuple ! Si dans le siècle <strong>de</strong>rnier une foule d'artistes <strong>de</strong> tout genre ont presque égalé les anciens, si notre<br />

école actuelle, sans en excepter l'italienne, est encore la meilleure qui existe, que ne fera pas le génie aidé<br />

par tous les secours que le gouvernement rassemble <strong>de</strong> toutes p<strong>arts</strong> ? Il faut que ces chefs-d'œuvre exposés<br />

au regard du public interrogent et développent les dispositions d'une jeunesse sensible, et que, électrisé à<br />

cette vue, celui à qui la nature a donné le germe du vrai talent dise comme le peintre ultramontain : "et moi<br />

aussi je suis peintre".<br />

Au lieu <strong>de</strong> douze élèves qui avaient jadis le privilège exclusif <strong>de</strong> les contempler, il faut que tous jouissent <strong>de</strong><br />

cet avantage ; il faut que ce bienfait soit l'in<strong>de</strong>mnité accordée par les Romains aux artistes français<br />

persécutés par eux et échappés à leur barbarie. Il faut qu'il soit à la fois le prix <strong>de</strong> la valeur et l'instruction du<br />

Peuple français tout entier.<br />

Le véritable but <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong> ne fut jamais <strong>de</strong> contenter la vanité d'un petit nombre <strong>de</strong> riches ; les <strong>arts</strong> ont une fin<br />

plus utile et plus gran<strong>de</strong>, c''est d'instruire une nation, <strong>de</strong> former ses mœurs, son goût, et <strong>de</strong> graver dans sa<br />

pensée <strong><strong>de</strong>s</strong> images qui lui rappellent sans cesse <strong>de</strong> hautes vertus et sa propre dignité.<br />

Ainsi, il est temps que le Peuple français apprenne à aimer et à juger les <strong>arts</strong> comme il convient à un peuple<br />

libre ; qu'il prenne aussi <strong><strong>de</strong>s</strong> sentiments conformes à sa nouvelle situation. Naturellement doué d'un sens<br />

exquis, la vue <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles <strong>de</strong> l'Antiquité règlera son esprit et son discernement, et en les comparant avec<br />

ces œuvres divins, bientôt il appréciera les ouvrages <strong>de</strong> ses artistes ; alors la gloire <strong>de</strong> talents ne sera plus<br />

circonscrite dans le centre étroit <strong>de</strong> quelques prétendus amateurs ; c'est du Peuple seul qu'ils voudront<br />

mériter les suffrages, et ce sera la plus belle récompense du génie !<br />

2° En admettant que l'on ne puisse qu'à Rome admirer ces chefs-d'œuvre, quel garant nous donnera-t-on <strong>de</strong><br />

la bienveillance <strong><strong>de</strong>s</strong> Romains ? Qui nous assurera <strong>de</strong> la tranquillité future <strong>de</strong> l'Italie ? Qui nous répondra enfin<br />

que <strong><strong>de</strong>s</strong> convulsions, qui ne sont point impossibles, ne détruiront pas un jour, ou ne transporteront pas ailleurs<br />

toutes ces richesses ? Quel regret serait le nôtre d'avoir, par une con<strong><strong>de</strong>s</strong>cendance coupable, donné cet<br />

avantage à nos ennemis et porté aux <strong>arts</strong>, chez nous, le préjudice le plus funeste ?<br />

N'avons-nous pas vu disparaître <strong>de</strong> Rome une foule <strong>de</strong> monuments précieux, qui formeront cette prétendue<br />

série sur le démembrement <strong>de</strong> laquelle on a, avec si peu <strong>de</strong> raison, voulu apitoyer le gouvernement français ?<br />

Le roi <strong>de</strong> Naples n'a-t-il pas enlevé du palais Farnèse l'Hercule, la Flore et le groupe colossal du Taureau et<br />

d'Antiope ?<br />

L'empereur n'a-t-il pas dépouillé la Lombardie <strong>de</strong> ses chefs-d'œuvre, et Léopold enlevé à Rome la fameuse<br />

collection Médicis ?<br />

Un Anglais n'a-t-il pas acheté la collection <strong><strong>de</strong>s</strong> Negroni ? Celle <strong><strong>de</strong>s</strong> Justiniani et <strong><strong>de</strong>s</strong> Barberini n'est-elle pas<br />

totalement enlevée ?<br />

Hâtons-nous donc <strong>de</strong> faire arriver en France ce qui, six mois plus tard, n'existera plus à Rome, et que la<br />

cupidité romaine vendra d'autant plus vite à nos ennemis, qu'elle aura été plus voisine <strong>de</strong> s'en voir privée.<br />

La République française, par sa force, la supériorité <strong>de</strong> ses lumières et <strong>de</strong> ses artistes, est le seul pays au<br />

mon<strong>de</strong> qui puisse donner un asile inviolable à ces chefs-d'œuvre. Il faut que toutes les Nations viennent<br />

emprunter <strong>de</strong> nous les <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> avec autant d'empressement qu'elles ont jadis imité notre frivilité ; et quand<br />

nous leur aurons donné la paix, elles s'empresseront <strong>de</strong> venir ici puiser la sagesse et le bon goût que ces<br />

chefs-d'œuvre feront naître, et nos manufactures aujourd'hui languissantes, brilleront d'un nouvel éclat.<br />

3° L'idée <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> Rome le Muséum <strong>de</strong> l'univers est plus séduisante que praticable dans les circonstances<br />

actuelles, elle est même désavantageuse, car cette prétendue philanthropie ne tend à rien moins qu'à<br />

entretenir la nullité et l'orgueil <strong>de</strong> cette ville indolente et superstitieuse et à l'entretenir à jamais dans la<br />

dépendance d'un gouvernement corrompu et corrupteur.<br />

En effet, ôtez à Rome cette ressource servile et précaire, forcez-la à recourir à une industrie plus active, à<br />

cultiver ses campagnes désertes et malsaines, alors son peuple sentira véritablement sa dignité, et l'espèce<br />

sera bientôt délivrée <strong>de</strong> cette puissance lâchement ambitieuse qui a troublé et trouble encore le mon<strong>de</strong> par<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> discor<strong><strong>de</strong>s</strong> éternelles.<br />

Suivent les noms et signatures <strong>de</strong> trente sept artistes.<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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"Un musée ne doit pas <strong>de</strong>venir un centre d'art", par Eric <strong>de</strong> Chassey<br />

Il y a actuellement un engouement pour l'art contemporain ; il occupe les pages <strong><strong>de</strong>s</strong> magazines et <strong>de</strong>vient un<br />

argument publicitaire parmi d'autres. Il n'est guère surprenant que les musées en soient affectés, mais on<br />

peut s'inquiéter <strong>de</strong> la tendance actuelle qui en ferait seulement <strong><strong>de</strong>s</strong> centres d'art. Les centres d'art ont leur<br />

utilité et leur importance : la politique dynamique et réactive d'expositions temporaires qu'ils proposent est<br />

capitale pour la vitalité <strong>de</strong> la scène artistique.<br />

Mais, un musée, c'est autre chose, c'est une "collection permanente composée <strong>de</strong> biens dont la conservation<br />

et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue <strong>de</strong> la connaissance, <strong>de</strong> l'éducation et du<br />

plaisir du public", dit la loi relative aux musées <strong>de</strong> France du 4 janvier 2002. Si les musées ne remplissent plus<br />

cette mission, c'est le patrimoine actuel et futur qui en pâtira, celui que nous rendons accessible à nos<br />

contemporains et que nous transmettrons aux générations qui viennent.<br />

Ce n'est peut-être qu'un effet <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, mais les conséquences, à long terme, peuvent être plus<br />

dommageables qu'il n'y paraît. Surtout dans un contexte <strong>de</strong> flambée du marché <strong>de</strong> l'art et <strong>de</strong> diminution du<br />

financement <strong>de</strong> l'Etat qui contraint à un recours massif au mécénat.<br />

La première institution à avoir été touchée en France (en même temps que <strong>de</strong> nombreuses autres en<br />

Allemagne ou aux Pays-Bas), est sans doute le CAPC <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, centre d'art <strong>de</strong>venu musée en 1983,<br />

mais dont la ville semble avoir décidé <strong>de</strong>puis quelques années qu'il était urgent <strong>de</strong> l'utiliser comme espace<br />

d'expérimentation artistique pour la jeune scène contemporaine, plutôt que <strong>de</strong> renforcer la collection existante<br />

et <strong>de</strong> poursuivre la politique d'expositions historiques qui avait fait sa réputation internationale.<br />

Plus préoccupante encore, plus triste aussi, parce que la collection <strong>de</strong> cette institution est autrement plus<br />

riche, est l'histoire récente du Musée d'art mo<strong>de</strong>rne <strong>de</strong> Saint-Etienne, dont on fête les 20 ans cette année.<br />

Grâce à un nouveau directeur, justement attaché à l'aura internationale <strong>de</strong> ce lieu, les expositions s'y sont<br />

multipliées, dont la qualité et la générosité ont été saluées par la presse.<br />

Il y aurait là matière à se réjouir, mais, dans le même temps, la collection stéphanoise n'est plus présentée<br />

que dans une petite portion du musée (un agrandissement est promis <strong>de</strong>puis <strong><strong>de</strong>s</strong> années, mais on attend<br />

toujours que le chantier soit programmé). Les conditions même d'exposition se sont donc dégradées et le<br />

parcours historique résumé s'arrête il y a vingt ans. Comme si l'on avait d'un côté l'histoire, appartenant à un<br />

passé révolu, et <strong>de</strong> l'autre l'actualité, tellement plus cool.<br />

Bien plus fondamentalement, ce sont les collections même qui souffrent. Tandis que la presse fait l'éloge <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

expositions temporaires - dans la mesure cependant où elles correspon<strong>de</strong>nt à l'air du temps -, <strong><strong>de</strong>s</strong> pans<br />

entiers <strong>de</strong> la collection en disparaissent peu à peu.<br />

Le travail <strong>de</strong> fond, entrepris par Bernard Ceysson pendant la vingtaine d'années où il a dirigé le Musée <strong>de</strong><br />

Saint-Etienne, tissant avec une gran<strong>de</strong> acuité expositions temporaires et enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections,<br />

vision historique à long terme et sensibilité aux <strong>de</strong>rnières tendances, avait conduit plusieurs collectionneurs et<br />

artistes à y déposer tout ou partie <strong>de</strong> leurs collections.<br />

Depuis son départ, certaines pièces majeures <strong>de</strong> la collection Sonnabend (<strong><strong>de</strong>s</strong> Warhol, <strong><strong>de</strong>s</strong> Lichtenstein) se<br />

trouvent en Italie ; le grand Unfurled <strong>de</strong> Morris Louis est reparti aux Etats-Unis ; plusieurs oeuvres du "dépôt<br />

Robelin" (<strong>de</strong> Polke, <strong>de</strong> Filliou) ont été reprises, <strong>de</strong> même que l'intégralité <strong>de</strong> celles prêtées à long terme par<br />

l'architecte du musée, Didier Guichard (on peut encore voir l'exceptionnel Diamond Dust Shoes, <strong>de</strong> Warhol,<br />

mais c'est désormais au Musée d'art contemporain <strong>de</strong> Nice).<br />

Et tout cela sans que personne ne s'en émeuve publiquement. On ne saurait blâmer ces collectionneurs ni<br />

exclure que le mouvement continue : qui accepterait <strong>de</strong> se <strong><strong>de</strong>s</strong>saisir d'œuvres majeures, valant souvent <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

millions d'euros, si c'est pour les voir stocker dans <strong><strong>de</strong>s</strong> réserves ? Qui accepterait d'en confier <strong>de</strong> nouvelles, si<br />

les expositions apparaissent seulement comme <strong><strong>de</strong>s</strong> coups sans len<strong>de</strong>main ?<br />

On comprend bien que les tutelles locales préfèrent la publicité immédiate au travail à long terme <strong>de</strong><br />

valorisation, <strong>de</strong> diffusion et d'enrichissement <strong><strong>de</strong>s</strong> collections. On peut comprendre aussi que les directeurs <strong>de</strong><br />

musée partagent ces intérêts, dans une compétition internationale où la starification touche les commissaires<br />

d'exposition (pardon, les curators), qui se préoccupent souvent davantage d'entrer dans le top 100 <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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personnalités les plus influentes du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'art que d'être au service <strong>de</strong> l'art et <strong><strong>de</strong>s</strong> artistes. On le<br />

comprend, mais ce n'est pas une raison pour l'accepter.<br />

Si l'on ajoute que la mo<strong>de</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> centres d'art cè<strong>de</strong> à son tour la place à la vogue <strong><strong>de</strong>s</strong> gran<strong><strong>de</strong>s</strong> manifestations<br />

<strong>de</strong> quelques jours - la Nuit blanche à Paris, Estuaire à Nantes - Saint-Nazaire - dont les budgets pharaoniques<br />

ren<strong>de</strong>nt plus difficiles encore les initiatives à long terme <strong><strong>de</strong>s</strong> institutions locales, d'apparence<br />

malheureusement plus mo<strong><strong>de</strong>s</strong>tes que ces débauches <strong>de</strong> spectaculaire, si l'on ajoute qu'on fait ainsi croire que<br />

l'art contemporain est désormais un divertissement comme les autres, peut-être même plus léger que les<br />

autres, on ne peut que s'inquiéter <strong><strong>de</strong>s</strong> dérives toujours plus gran<strong><strong>de</strong>s</strong> que l'industrie culturelle fait subir à l'art.<br />

Je pourrais citer d'autres exemples <strong>de</strong> ces dérives, en France et ailleurs, mais je préfère signaler que d'autres<br />

pratiques restent possibles, pour peu que les tutelles locales et les responsables d'institution se fassent une<br />

autre idée <strong>de</strong> ce que doivent être un musée et une politique d'exposition. C'est le cas du Musée d'art mo<strong>de</strong>rne<br />

<strong>de</strong> Strasbourg, <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> Paris, du Macba <strong>de</strong> Barcelone ou du Mamco <strong>de</strong> Genève. Ainsi, ce<br />

<strong>de</strong>rnier réussit-il, avec un budget et <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces forts limités, une politique d'expositions temporaires.<br />

Distribuées à travers les étages, entrant ainsi en interaction avec les collections qui y sont disséminées, ces<br />

expositions <strong><strong>de</strong>s</strong>sinent <strong><strong>de</strong>s</strong> pistes pour l'avenir et une écriture nouvelle <strong>de</strong> l'histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> cinquante <strong>de</strong>rnières<br />

années.<br />

Tout près <strong>de</strong> là, le musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> Lyon vient <strong>de</strong> faire la preuve, avec l'exposition temporaire sur la<br />

peinture lyonnaise au XIXe siècle ("Le temps <strong>de</strong> la peinture"), qu'il était possible d'obtenir un vrai succès<br />

critique et une fréquentation importante, tout en faisant découvrir une école largement négligée, ce qui permet<br />

du même coup <strong>de</strong> revaloriser et d'accroître la collection et <strong>de</strong> faire venir <strong>de</strong> nouveaux visiteurs.<br />

Signe <strong>de</strong> ce succès : l'un <strong><strong>de</strong>s</strong> tableaux du musée, Fleur <strong><strong>de</strong>s</strong> champs, <strong>de</strong> Louis Janmot, présent dans ses<br />

collections <strong>de</strong>puis 1893 mais jusqu'ici peu remarqué, y a acquis un véritable statut <strong>de</strong> starlette (avec<br />

couvertures <strong>de</strong> magazine, pleines pages dans les journaux, affiches et autres cartes postales). Désormais,<br />

c'est pour lui, c'est-à-dire aussi pour les collections, que les visiteurs viendront visiter le musée et y enrichir<br />

leurs yeux et leur esprit, longtemps après que le succès temporaire <strong>de</strong> l'exposition sera passé.<br />

La tâche principale d'un musée n'est-elle pas là ? - plutôt que <strong>de</strong> courir après <strong><strong>de</strong>s</strong> lièvres qui ne s'attrapent<br />

qu'au prix <strong>de</strong> l'essentiel.<br />

Eric <strong>de</strong> Chassey, Professeur d'histoire <strong>de</strong> l'art à l'université François-Rabelais <strong>de</strong> Tours<br />

Article paru dans Le Mon<strong>de</strong>, édition du 02.12.2007<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Repères chronologiques :<br />

02 mars 1796 : Le Directoire nomme Napoléon Bonaparte général en chef <strong>de</strong> l'armée d'Italie<br />

10 mai 1796 : Victoire <strong>de</strong> Lodi sur l'armée autrichienne <strong>de</strong> Beaulieu<br />

13 mai : Désignation <strong><strong>de</strong>s</strong> commissaires <strong>de</strong> la Commission <strong><strong>de</strong>s</strong> Sciences et <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts<br />

17 mai : Bonaparte entre dans Milan ; 27 mai : Bonaparte entre à Brescia<br />

23 juin : Signature d'une convention d'armistice entre la France et le Saint-Siège<br />

15 mai 1797 : Entrée <strong>de</strong> l'armée française dans Venise<br />

18 octobre 1797 : Traité <strong>de</strong> Campoformio<br />

27 juillet 1798 : Fête <strong><strong>de</strong>s</strong> Arts pour célébrer l'entrée du 3 ème convoi provenant <strong>de</strong> Rome<br />

Indications bibliographiques :<br />

Une histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> musées <strong>de</strong> France XVIII ème -XX ème siècle, Dominique Poulot La Découverte , Poche,<br />

Octobre 2008<br />

Mo<strong>de</strong>rnité du cabinet <strong>de</strong> curiosités, Christine Davenne, Histoire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>arts</strong>, L'Harmattan.<br />

Les travaux <strong>de</strong> Marie-Alix Laporte, Xavier Perrot, Éric <strong>de</strong> Chassey (Article du Mon<strong>de</strong> du 01 12 2007 et au<strong>de</strong>là...)<br />

;<br />

Yannick Louis, conseiller-relais au MBAR (yannick.louis@ac-rennes.fr)<br />

Musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong><br />

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Adalberto Mecarelli au musée <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong> <strong>de</strong> <strong>Rennes</strong>,<br />

le vendredi 26 octobre 2012<br />

Musée<br />

Dossier<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong><br />

: Marie<br />

<strong>beaux</strong>-<strong>arts</strong><br />

Rousseau et<br />

<strong>de</strong><br />

Yannick<br />

<strong>Rennes</strong><br />

Louis, conseillers-relais, MBAR, décembre 2012<br />

Photographies : Adalberto Mecarelli et Jean-Manuel Salingue<br />

www.mbar.org 17<br />

Maquette : Carole Marsac - Mise en ligne : Nadège Mingot, MBAR

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